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Mémoire Présenté
Au Département de Chimie pour l’obtention du Diplôme de Magister
Par
SOMMAIRE
Chapitre 1
Éléments de bibliographie sur les
matériaux cimentaires
I.1. Historique ……………………………………………………………………... 5
I.2. Les constituants ……………………………………………………………….. 6
I.2.1. Le ciment Portland artificiel …………………………………………… 6
I.2.2. Différents ajouts cimentaires …………………………………………... 10
I.2.3. Les granulats …………………………………………………………… 13
I.2.4. L’eau ........................................................................................................ 14
I.3. Hydratation du ciment Portland artificiel …………………………………….... 15
I.3.1. Les mécanismes élémentaires d’action de l’eau ……………………….. 16
I.3.2. Réactions d’hydratation ……………………………………………….. 17
I.3.3. Formation et microstructure des hydrates ……………………………… 20
I.4. Hydratation des ciments Pouzzolaniques ……………………………………... 27
I.5. Origines de la résistance mécanique de la pâte de ciment durcie ……………... 29
I.5.1. Développement des propriétés mécaniques ……………………………. 31
I.6. La notion de degré d’hydratation ……………………………………………... 32
I.7. La cimenterie en Algérie ……………………………………………………… 32
I.8. Recherche et développement dans la conception et l’application des
Composites de Béton-Polymère (Concrete-Polymer Composites « C-PC ») .... 33
I.8.1. Généralités ……………………………………………………………... 33
I.8.2. L’importance des polymères dans l’industrie de construction du
Bâtiment ……………………………………………………………….. 36
I.8.3. Développement des composites ………………………………………. 37
I.8.4. Mise en œuvre …………………………………………………………. 39
I.8.5. Influence du polymère sur la microstructure (Cas des latex) …………. 40
I.9. Durabilité des matériaux polyphasés : attaques chimiques par différents
milieux agressifs ……………………………………………………………... 42
I.9.1. Généralités ……………………………………………………………. 42
I.9.2. Attaque chimique par différents milieux agressifs …………………… 44
I.9.3. Attaque chimique des matériaux polyphasés par les solutions acides … 44
I.9.4. Mécanisme d’attaque par les acides ………………………………….. 47
I. 10. Objectifs ……………………………………………………………………… 54
Références bibliographiques ………………………………………………………… 56
Sommaire ii
Chapitre 2
Élaboration et caractérisation
Des composites mortier-polymère
II.1 Introduction ………………………………………………………………….... 62
II.2. Elaboration des matériaux cimentaires ………………………………………... 63
II.1.1. Analyse granulométrique …………………………………………….. 63
II.2.2. Essais sur mortiers …………………………………………………… 64
II.2.3. Caractérisation mécanique des mortiers ……………………………... 66
II.2.4. Résultats des essais mécaniques de compression des différents
mortiers ………………………………………………………………. 68
II.3. Elaboration et étude des comportements mécaniques des composites
Mortier-Polymère …………………………………………………………….. 70
II.3.1. Caractéristiques physico-chimiques du polytéréphtalate
d’éthylène utilisé …………………………………………………….. 70
II.3.2. Caractéristiques physico-chimiques du sable concassé utilisé ………. 70
II.3.3. Elaboration et mise en œuvre des éprouvettes ……………………… 72
II.4. Résultats expérimentaux et analyse des essais mécaniques ………………….. 75
II.4.1. Etude de la variation de la résistance mécanique entre 3 et 360 jours
des différents matériaux ……………………………………………... 76
II.5. Caractérisation microstructurale des mortiers et/ou composites Mortier-
Polymère à l’état durci ………………………………………………………. 89
II. 5.1. Préparations des échantillons (IRTF, DRX) ………………………… 89
II.5.2. Spectrométrie infrarouge (IRTF) ……………………………………. 89
II.5.3. Diffraction des rayons X (DRX) ……………………………………. 97
II.5.4. La microscopie électronique à balayage (MEB) ……………………. 104
Chapitre 3
Durabilité des matériaux
Composites mortier-polymère
III.1 Introduction ………………………………………………………………….. 110
III.2. Essai de durabilité …………………………………………………………… 111
III.2.1. Attaques chimiques des mortiers et/ou composites mortier-polymère 111
III.3. Résultats des essais de durabilité et discussion ……………………………… 113
III.3.1. Attaques des mortiers et/ou composites par différentes types de
solution acides et basique ……………………………………………. 113
III.4. Caractérisation par diffraction des rayons X de l’attaque superficielle de
mortier et/ou composite mortier-polymère ………………………………….. 121
Références bibliographiques ………………………………………………………… 127
Conclusion générale ………………………………………………………………... 131
Liste des abréviations et symboles A
GENERALE
Introduction 1
INTRODUCTION GENERALE
avons effectuer des essais mécaniques telles la résistance à la compression et la traction par
flexion trois points. Ces essais ont été définis dans le but d’appréhender leur caractère
endommageable. La détermination des caractéristiques mécaniques à long terme de ces
mortiers et/ou composites Mortier-Polymère semble confirmer les effets de la propriété du
polytéréphtalate d’éthylène (PET).
Afin d'arriver à des conclusions pratiquement exploitables, il a été nécessaire de
réaliser des analyses d'identification microstructurale telles que l’utilisation de la
spectrométrie IRTF, la diffraction aux rayons X ainsi que la microscopie électronique à
balayage (M.E.B). Après avoir analysé le comportement mécanique de nos matériaux, et en
vue d’améliorer la durabilité de ces composites, on a évalué l’influence de l’ajout du
polymère (PET) sur les caractéristiques de ces derniers vis-à-vis des milieux agressifs et on a
essayé d’apporter une meilleure compréhension concernant les réactions chimiques
responsables du ralentissement de la dégradation.
Pour cela, on a réalisé un programme expérimental basé sur les mesures de l’évolution
des caractéristiques mécaniques instantanées de plusieurs compositions de mortier et/ou
composites Mortier-Polymère 1/3. Ces derniers sont conservés à la température de 20°C ±
2°C. La démarche suivie est décrite ci-dessous.
Nous présentons dans le premier chapitre de ce travail, des éléments de bibliographie
sur les matériaux cimentaires : composition (limités aux seuls constituants employés dans
cette étude), hydratation, structure à l’état durci, particularités des composites de Béton-
Polymère et durabilité des matériaux polyphasés : attaques chimiques par différents milieux
agressifs.
Le deuxième chapitre est consacré aux méthodes d’essais pour la mise en œuvre de
mortier et/ou des composites Mortier-Polymère, puis aux choix et à la description des modes
opératoires employés, ensuite à la présentation des résultats et discussion d’essais mécaniques
telles la résistance à la compression et à la traction par flexion trois points. Enfin, l’analyse
d'identification microstructurale des matériaux polyphasés par l’utilisation de la spectrométrie
IRTF, la diffraction aux rayons X et la microscopie électronique à balayage (M.E.B).
Le troisième chapitre de ce travail, présente l’étude du comportement des mortiers
et/ou des composites mortier-polymère vis-à-vis des attaques chimiques (acides et bases).
L’identification microstructurale des matériaux ayant subit une attaque chimique ont été suivi
par diffraction aux rayons X.
Introduction 3
Enfin, nous clôturons ce travail par des conclusions générales, et nous y rappelons les
principaux résultats obtenus et la complémentarité entre les différents sujets abordés, en
ouvrant la perspective de nouvelles études.
Chapitre 1
Éléments de bibliographie sur les
Matériaux cimentaires
Chapitre 1 4
Éléments de bibliographie sur les matériaux cimentaires
Chapitre 1
Éléments de bibliographie sur les
matériaux cimentaires
L’objet de ce chapitre est de faire une synthèse des connaissances sur les matériaux à
base de ciment Portland hydraté qui soit suffisante à la compréhension des analyses
proposées dans cette étude. Peut-être que certaines généralités sur la chimie de l’hydratation
ou la structure du gel CSH vont un peu au delà de ce qui nous est nécessaire. Elles sont
cependant utiles à la compréhension de l’ensemble des phénomènes qui nous intéressent.
On présente dans la première partie certains constituants des matériaux cimentaires
que nous utilisons dans cette étude : ciment Portland artificiel, granulats, eau, pouzzolane. La
deuxième partie est consacrée à l’hydratation du ciment Portland. Il s’agit de présenter les
phénomènes qui accompagnent le durcissement progressif de la pâte de ciment, ses causes
(réactions et mécanismes de l’hydratation) et ses conséquences (prise, durcissement, etc.) On
s’intéresse ensuite à la microstructure du matériau obtenu : pâte de ciment hydraté, mortier ou
béton. Toute une partie est consacrée aux Recherches et développement dans la conception et
l’application des Composites de Béton-Polymère (Concrete-Polymer Composites « C-PC »).
Tout d’abord, leurs développements offrent une compréhension supplémentaire des matériaux
cimentaires et leurs principes ont été en partie appliqués à l’élaboration des matériaux pour
cette étude. Enfin, on présente des éléments de bibliographie sur la durabilité des matériaux
polyphasés, telle l’attaque chimique par différents milieux agressifs.
Chapitre 1 5
Éléments de bibliographie sur les matériaux cimentaires
Figure I.1– Voûte Maya à Uxmal, dans Figure I.2– Vue en coupe du phare
La presqu’île du Yucatan, au Mexique. d’Eddystone, conçu par John Smeaton
le parement intérieur composant la en 1759, (illustration datée de 1791
voûte est maintenu par les murs épais provenant de Linda Hall Library of
de pierres cimentées à la chaux. Science, Engineering & Technology).
Au clinker, base du ciment Portland, sont ajoutés du gypse (à hauteur de 3 à 5%), qui
agit comme régulateur de prise, et éventuellement d’autres constituants tels que la
pouzzolane, des fillers calcaires, de la fumée de silice, des laitiers de haut-fourneau ou des
cendres volantes, en fonction du ciment à composer. Le tableau I.2 rappelle les compositions
de ciment pour les différentes classes normalisées. En fonction des utilisations du ciment et
en particulier de l’environnement dans lequel ce ciment hydraté sera exposé, certaines classes
de ciment seront mieux adaptées. C’est le cas par exemple des ciments de type PM ES (pour
Prise Mer, Eaux Sulfatées) dans des environnements maritimes.
De par son origine (calcaire et argile), le ciment Portland est constitué de minéraux. Sa
cuisson et sa trempe conduisent à avoir quatre constituants de base, très solubles. Sa
composition minéralogique présente essentiellement des silicates de chaux et des aluminates
de chaux et de fer :
i. L’espèce majoritaire est l’alite, constituée de silicates tricalciques (3CaO.SiO2 ou
C3S), cristaux rhomboédriques de 10 à 50 µm.
ii. La bélite est constituée de silicates bicalciques (2CaO.SiO2 ou C2S), cristaux arrondis
et striés un peu plus petits que C3S.
iii. Les aluminates forment une troisième phase, parfois appelée célite, placée en
interstitiel entre les silicates. Elle se compose d’aluminates tricalciques (C3A ou
3CaO.Al2O3) et d’alumino-ferrites tétracalciques (4CaO.Al2O3.Fe2O3 ou C4AF) plus
ou moins bien cristallisés.
La composition minéralogique peut être déterminée approximativement à partir de
l’analyse chimique et à l’aide des formules de Bogue (R. H.) [3]. Le tableau I.1 indique la
composition minéralogique moyenne d’un ciment Portland et les teneurs extrémales de
chacun de ses constituants.
Tableau I.1- Composition moyenne d’un ciment Portland artificiel et teneurs extrémales à
chacun de ses constituants, d’après Vénuat (M.) [2].
Constituants principaux
Notation des
Principaux Cendres volantes
Types produits (types de Laitier de Fumée de Schistes Calcaires
Pouzzolanes
ciment courant) Clinker haut silice Naturelles Silicieuse Calciques calcinés
fourneau
Constituants
secondaires 2)
K S D3) Z V T L
W
Ciment
CPA -CEM I 95 – 100 - - - - - - - 0-5
Portland
Tableau 1.2– Classe des ciments selon la norme NA 442 : 2000 [4].
Chapitre 1 9
Éléments de bibliographie sur les matériaux cimentaires
Les silicates, C3S et C2S, sont contenus dans les phases désignées respectivement par
alite et bélite. Ces phases contiennent aussi quelques impuretés sous forme d’alcalins, à
l’origine de la présence des ions Na+ et K+ dans la solution interstitielle, ou des traces de
métaux lourds. Ces derniers ont pour origine les combustibles utilisés dans le four. Quelques
études ont permis de comprendre les mécanismes de piégeage dans la matrice cimentaire ou
de relargage dans l’environnement extérieur de ces métaux lourds lors du comportement à
long terme de bétons, mortiers ou ciments, soumis à une lixiviation [5, 6]. Au clinker il est
ajouté du gypse (CaSO4 : 2H2O) et d’autres ajouts normalisés.
Le grain de ciment, obtenu par broyage du clinker, est en fait un matériau composite
constitué de silicates agglomérés et d’aluminates placés en interstitiels (figures I.3, I.4).
Le ciment Portland a des propriétés hydrauliques : il est capable de réagir avec l’eau
pour former un matériau cohésif : c’est le cas de la pâte de ciment hydraté. Cependant, Il
existe d’autres types de ciment qui différent du ciment Portland par leur composition et leurs
propriétés.
Le ciment est utilisé essentiellement comme liant de matériaux granulaires, dans le cas
de mortiers ou de bétons. On utilise le terme de liant hydraulique, lorsqu’on veut souligner
ses propriétés hydrauliques, ou liant cimentaire, pour pâte de ciment hydraté. De plus,
lorsqu’on considère un mortier ou un béton comme l’assemblage composite de granulats
noyés dans une matrice, on parle aussi de matrice cimentaire.
Figure I.3- On peut observer un grain de clinker au centre de cette micrographie, prise sur
une section polie de mortier au microscope optique (x500). On distingue nettement les grains
de silicates (CXS) et les aluminates (CX (A, F)) placés en interstitiels [1, 2].
Chapitre 1 10
Éléments de bibliographie sur les matériaux cimentaires
Figure I.4- Section de 256µm ∗ 200µm du ciment 135 de finesse 394m2/ kg après
observation au microscope électronique à balayage, analyse à la sonde EDS et retraitement
informatique. Les couleurs sont les suivantes : noir =porosité, rouge = C3S, bleu clair = C2S,
vert = C3A, orange = C4AF, vert = sulfates de calcium, jaune = K2SO4 et blanc = CaO.
(Image provenant du NIST Cement Images database) [7].
c. Cendres volantes
Si la proportion de cendres volantes dans le ciment excède 5 % en masse (constituant
principal), seules les cendres volantes satisfaisant aux spécifications suivantes doivent être
utilisées :
Les cendres volantes peuvent être de nature silico-alumineuse (Cendres volantes
siliceuses (V)) ou silico-calcaire (Cendres volantes calciques (W)). Les premières ont des
propriétés pouzzolaniques; les dernières peuvent avoir, en plus, des propriétés hydrauliques.
Les cendres volantes sont obtenues par dépoussiérage électrostatique ou mécanique de
particules pulvérulentes provenant du courant de gaz des chaudières, alimentées au charbon
pulvérisé. Les cendres obtenues par d’autres méthodes ne doivent pas être utilisées dans les
ciments conformes à la norme [4].
e. Calcaires (L)
Lorsqu’ils sont utilisés dans une proportion excédant 5%, en masse (consistant
principal), les calcaires doivent satisfaire aux spécifications suivantes :
• teneur en calcaire CaCO3 ≥ 75% en masse;
• teneur en argile adsorption de bleu de méthylène ≤ 1,20 g/100g ;
• teneur en matières organiques (TOC) ≤ 0,50% en masse.
g. Fillers (F)
Ce sont des constituants secondaires dans une proportion qui n’excède pas 5 % en
masse. Les fillers sont des matières minérales, naturelles ou artificielles spécialement
sélectionnées qui, après une préparation appropriée, en fonction de leur granulométrie,
améliorent les propriétés physiques des ciments (telle l’ouvrabilité ou le pouvoir de rétention
d’eau). Ils peuvent être inertes ou présenter des propriétés faiblement hydrauliques latentes ou
pouzzolaniques ; aucune exigence n’est toutefois requise à cet égard.
Chapitre 1 13
Éléments de bibliographie sur les matériaux cimentaires
100
Sable concassé
80
Poids cumulé en %
60
40
20
Figure I.5- Courbe granulométrique du sable concassé utilisé dans cette étude.
I.2.4. L’eau
Le rôle de l’eau est d’abord d’hydrater le ciment pour donner un matériau cohésif.
Elle sert aussi de lubrifiant lors de gâchage des constituants. Ainsi ajuste-t-on sa quantité afin
d’obtenir une pâte homogène et facilement « ouvrable » [2]. De par ce rôle de lubrifiant, l’eau
se trouve généralement en excès vis-à-vis de la réaction d’hydratation : On utilise
couramment des quantités d’eau de l’ordre de 0.5 en rapport massique (E/C), alors que
l’hydratation complète ne nécessiterait qu’un E/C d’environ 0.35 [9]. Ce rapport prend en
compte : les proportions stoechiométriques des réactions d’hydratations, qui indiquent que la
proportion massique d’eau liées aux hydrates correspond environ à 20% de la masse initial de
ciment, et la quantité d’eau nécessaire pour remplir l’espace interfeuillet des hydrates, soit
environ 15% d’eau libre, sans laquelle la réaction d’hydratation est incomplète.
Au cours du durcissement et à des degrés divers suivant les conditions
environnementales, l’espace occupé par cette eau non consommée fait place à de la porosité
qui pénalise la résistance mécanique. Pour améliorer cette dernière, il est donc nécessaire de
réduire la quantité d’eau introduite initialement dans la gâchée. C’est en suivant cette idée
qu’ont été développés les bétons à « hautes performances ». Mais il reste à assurer une
ouvrabilité suffisante, Pour cela, on fait recours à des adjuvants.
Chapitre 1 15
Éléments de bibliographie sur les matériaux cimentaires
b. L’hydrolyse
On entend par hydrolyse, la réaction de transformation du solide et de décomposition
de l’eau. Il est à signaler que d’autres solvants peuvent être utilisés, Longuet et ses
collaborateurs [11] ont étudié la solvolyse du silicate tricalcique dans le glycol.
c. La dissolution
Ainsi nomme-t-on le processus de changement d’état du solide ionique (ciment) en
présence d’un solvant (eau). Dans les réseaux cristallins des solides ioniques, la position des
atomes dépend des résultantes des forces d’attraction ou de répulsion des ions avoisinants.
Ces ions empilés constituent un édifice cristallin très stable. La dissolution entraîne une
rupture des liaisons ioniques et la dispersion des ions dans le solvant.
d. la solvatation
Elle correspond à un enveloppement par des molécules d’eau des cristaux anhydres
dispersés après dissolution. Les solvates peuvent être constitués de particules colloïdales qui
forment une suspension ou «sol ». Lorsque la masse des particules du sol est suffisante, il en
résulte la formation spontanée d’un «gel».
Chapitre 1 17
Éléments de bibliographie sur les matériaux cimentaires
e. La cristallisation
L’apparition et la croissance de germes conduisent à la cristallisation de phases
solides.
• La germination représente le processus aléatoire qui aboutit à la formation d’amas
ordonnés. Les ions en solution forment des assemblages ou germes au hasard de leur
rencontre. Ces assemblages deviennent stables et donnent naissance à un embryon à partir
d’une taille critique.
Le germe devra grossir, sinon il perdra son individualité et retournera à l’état liquide.
Le germe ne se développera qu’avec un espace et une durée suffisante.
• La croissance du germe à partir d’un embryon s’opère par accumulation d’atomes ou
de molécules en couches successives au niveau de l’interface liquide – cristal.
La vitesse de croissance du germe dépend de plusieurs facteurs : température, conductibilité
thermique, saturation de la solution, gradient de concentration, etc.….
Les CSH forme une phase très désordonnée que l’on considère parfois comme
amorphe, d’où l’appellation de « gel de CSH » [12], constituée de l’agrégation de feuillets de
CSH [13]. La composition et la structure de ces feuillets font encore l’objet de nombreuses
Chapitre 1 18
Éléments de bibliographie sur les matériaux cimentaires
recherches. Pour éviter toute confusion, on parlera de feuillet de CSH au sujet de l’hydrate de
silicate de calcium et de gel CSH pou le « matériau » CSH, c’est-à-dire l’assemblage de
silicate de calcium hydratés. La formation du gel CSH ne consomme qu’une partie du calcium
en solution, l’excès précipite sous forme de Portlandite.
La dissolution du C2S fournit une quantité moins importante d’ion calcium que celle
du C3S. Son hydratation produit donc mois de Portlandite, au bénéfice de la résistance
mécanique de la pâte de ciment [9]. La cinétique d’hydratation du C2S est environ dix fois
plus lente que celle du C3S [9,14].
Le C3S est le constituant majeur du ciment Portland artificiel et joue un rôle important
dans la formation des hydrates et la résistance mécanique. Le processus d’hydratation du C3S
reste compliqué et non totalement élucidé [15].
Les quatre étapes du mécanisme d’hydratation sont les suivantes [15,16]
• Protonation des ions SiO4- à la surface de C3S
• Formation d’ions solubles H2SiO42-ou H3SiO4- selon la valeur du pH
• Passage des ions calcium en solution
• Passage des espèces protonées en solution.
La figure I.6 représente schématiquement ces quatre étapes.
Le processus de formation des hydrates (CSH et Ca(OH)2) dans la pâte de ciment est
assez complexe. A cette échelle, les phénomènes physiques sont difficiles à appréhender. Il
faut souvent se contenter de modèles plus ou moins confirmés par l’expérience. Notons que
dans la chimie des ciments, le grain hydratant est défini comme étant le grain anhydre entouré
par ses hydrates (figure I.8). Le processus d’hydratation conduit à la formation de plusieurs
couches d’hydrates. On distingue alors le produit intérieur et le produit extérieur. Autrement
dit, un volume de ciment anhydre produit d’abord une première couche d’hydrates en
détruisant le ciment anhydre. La réaction se poursuivant, de nouvelles couches se forment en
précipitant à l’extérieur du grain.
(a) (b)
Figure I.9- CSH fibreux avec Cristal de Portlandite (X) entre des CSH (#),
La porosité est repérée par (O), (a) [27] et les CSH forment un réseau réticulé (b) [9].
Figure I.10– Formation et croissance des hydrates au cours de l’hydratation d’une pâte de
ciment, d’après F.W. Locher [28].
Certains modèles traitant de la structure de la pâte de ciment durcie [20, 22, 29, 30]
décrivent l’état de l’eau dans la structure du CSH sous trois formes (figure I-11) qui sont (par
ordre décroissant d’énergie de liaison avec le solide) :
- l’eau hydroxylique : ce sont les hydroxyles –OH liés soit à des atomes Si soit à des
atomes Ca.
- l’eau interfeuillets : elle est fixée avec les hydroxyles par des ponts hydrogènes
- l’eau adsorbée interlamellaire : c’est l’eau située entre les lamelles. Elle est soumise
au champ des forces émanant des lamelles.
- l’eau libre : cette eau échappe aux forces superficielles de la phase solide. En excès
par rapport à l’eau nécessaire à l’hydratation, elle occupe les pores capillaires et les
macropores (de l’ordre de quelques millimètres). Elle est la première à migrer lorsque les
échanges hygrométriques sont possibles avec le milieu ambiant.
Chapitre 1 24
Éléments de bibliographie sur les matériaux cimentaires
Figure I.11- Microstructure et configuration de l’eau dans le CSH, (Sur l’image de gauche
d’après Feldman et Sereda [22] et Sur l’image de droite d’après R. Sierra [31]).
Figure I.12- Distribution de la taille des pores dans la pâte de ciment. [13]
Chapitre 1 25
Éléments de bibliographie sur les matériaux cimentaires
des pores de la pâte de ciment (figure I.12) [13] laisse apparaître l’existence de deux pics
correspondant à des dimensions de pores bien distinctes et dont la position peut varier avec le
rapport E/C :
Les pores capillaires : Le second pic de la figure I.10 est relatif aux pores capillaires
(dont la dimension des diamètres est de l’ordre de quelques centaines de nanomètres). Ces
pores sont le reliquat des espaces intergranulaires et qui sont progressivement remplis par les
hydrates. Ces pores peuvent être complètement ou partiellement remplis de molécules d’eau
appartenant à la catégorie de l’eau libre. Cette eau peut migrer si l’équilibre hydrique est
perturbé ou bien lors de l’application d’un chargement mécanique extérieur.
Figure I.13- Echelles des pores et des constituants de la pâte de ciment [32].
Les pores des hydrates : ou nanopores sont associés au premier pic. Ce sont les
espaces interfeuillets dans le CSH. Leur diamètre a une dimension de l’ordre de quelques
nanomètres (environ 1.7 nm) (figure I.13). Ces espaces contiennent des molécules d’eau
adsorbées.
b. Formation de la Portlandite (Ca (OH)2 ⇒ CH)
La Portlandite est composée de feuillets d’octaèdres de calcium reliés entre eux par des
arêtes. La maille est hexagonale avec a =3.593*10-9m, c = 4.909*10-9m [19]. Les forces
agissant entre les feuillets sont minimales. D’autres forces interviennent mais sont
négligeables, nommées «ponts hydrogène ».
Chapitre 1 26
Éléments de bibliographie sur les matériaux cimentaires
c. Formation de l’Ettringite
Les réactions chimiques de la formation de l’ettringite sont décrites dans la section
(I.3.2b) hydratation de C3A. L’ettringite cristallise sous forme d’aiguilles (à base hexagonale)
(cf. figure I.15-a), souvent rayonnant autour des grains de ciment anhydre (non expansive). La
forme et la taille de l’ettringite dépendent directement de la nature des ions dans la phase
interstitielle, de la concentration de Ca(OH)2 et de la température ambiante. Dans certains cas,
la formation d’ettringite peut s’accompagner de gonflement.
Chapitre 1 27
Éléments de bibliographie sur les matériaux cimentaires
(a) (b)
Figure I.15- Microscopie Electronique à Balayage, ettringite aciculaire (aiguille) dans un
béton (a), et ettringite massive (expansive) dans un béton (b) [7].
conditions de l'hydratation (température, teneur en eau, …). Ces hydrates sont pratiquement
les mêmes que ceux observés lors de l'hydratation d'un ciment Portland ou d'un ciment de
laitier par exemple.
Quantité de chaux(%)
2,5
2
1,5 CPA
1 C POUZZOL
0,5
0
1 10 100
Age (jours)
L’industrie cimentière est d’importance primordiale pour l’Algérie comme tous les
pays en voie de développement. Le nombre de cimenteries en Algérie est de douze avec une
capacité de production théorique de 12 Mt et une capacité pratique de 8 Mt. La demande est
estimée à plus de 12 Mt et par conséquent on a recours à l’importation. Cependant, parmi les
moyens efficaces qui existent pour augmenter la production du ciment est celui d’utiliser des
ajouts qui sont très peu coûteux et disponibles en grandes quantités en Algérie, comme le
laitier d’EL-Hadjar, le calcaire, et la pouzzolane naturelle.
L’unité de Zahana [48] est constituée d’une ligne à voie humide d’une capacité
annuelle de 200.000 tonnes de ciment, d’une ligne voie sèche d’une capacité annuelle de
1.000.000 tonnes et deux ateliers de broyage ciment traitant 960.000 tonnes de clinker par an.
Le tableau I.3 donne une idée sur l’évolution des résultats de la production.
Chapitre 1 33
Éléments de bibliographie sur les matériaux cimentaires
I.8.1. Généralités
Dans le monde industrialisé, les années soixante et les années soixante dix du siècle
passé ont été caractérisées par de nouveaux matériaux et de techniques modernes [49].
L’utilisation des polymères a été considérée comme un signe de progrès et d’attitude moderne
dans la construction [50]. Des panneaux de polyester renforcés par des fibres de verre, la
résine de polyester, et mortier polyester sont connus en tant que plastiques peu coûteux. Les
colles d’époxy ont été employées en tant qu’adhésifs très performants. Elles sont présentes
dans les applications de préfabriqués en béton. Ces résines d’époxy ont été employées comme
des produits de liaison dans les enduits chimiquement résistants [51].
La recherche a été faite sans interruption et elle a visé le développement et
l’amélioration des nouveaux polymères [52]. L’utilisation des polymères s’est graduellement
développée en mortiers de réparation pour béton, fondation, consolidation de la maçonnerie
et réparation des structures en bois de construction. Avant cet essor, la science des matériaux
de construction était peu développé. Ainsi, l’utilisation prolongée des polymères purs a mené
au produit inhérent chimique et au problème d’incompatibilité physique (défaut de
fonctionnement mécaniques et les problèmes de durabilité).
Ces dernières années, les innovations techniques dans l'industrie du bâtiment ont
progressé considérablement, car la recherche et le développement des matériaux de
construction à rendement élevé et multifonctionnels ont étés activement poursuivi pour faire
face aux problèmes posés par les industriels du bâtiment [53,54]. En particulier, cette
tendance est marquée par de nouvelles frontières dans l'industrie du bâtiment, où la réalisation
de grands ouvrages tels que les grands gratte-ciel, les tunnels sous la mer, et les
développements bas lunaires dans les pays avancés. Ceci est dû grâce au développement
courant des matériaux de construction de faible coût, écologique et d’économiser de l’énergie.
Chapitre 1 34
Éléments de bibliographie sur les matériaux cimentaires
Figure I.19- Surfaces de rupture d’un composite mortier-polymère (P/C = 15%) attaqué à
l’acide chlorhydrique (1M). Sur la photo a), on peut voir le polymère réticulé pontant les
grains de sable (x 100). Photo b), détails de la comatrice polymère (x 400) [85].
Chapitre 1 41
Éléments de bibliographie sur les matériaux cimentaires
9.1. Généralités :
Le fort développement du béton a conduit à l’essor d’ouvrages en béton dès la
première moitié du vingtième siècle dans le monde. Ces structures ont été conçues
prioritairement pour satisfaire à des impératifs dimensionnels et mécaniques.
Conventionnellement et par méconnaissance du comportement à long terme du matériau
béton dans son environnement, la durée de vie d’un ouvrage d’art courant était fixée à 50 ans,
par exemple pour un pont. Certains ouvrages ont atteint cet âge limite sans pour autant donner
signe de défaillance. D’autres par contre, comme des barrages hydroélectriques, ont été
victimes de gonflements du béton, une dizaine d’années seulement après leur mise en service.
Aujourd’hui, l’un des principaux enjeux du Génie Civil consiste à pouvoir garantir une
stabilité, ou du moins une maîtrise, dans le temps des propriétés mécaniques d’un ouvrage
dans son environnement. Cet enjeu, le développement durable, concerne les structures futures
ou en cours de conception, mais aussi les réalisations actuelles. Il implique à la fois une prise
en compte du comportement durable des matériaux constituant la structure et un suivi de
l’ouvrage au cours de son exploitation. Le but est de pouvoir prédire et garantir une durée de
vie d’un ouvrage autrement que par des critères conventionnels [87].
Il est essentiel que chaque structure en béton puisse conserver sa résistance et
continuer de remplir sa fonction tout au long de sa durée de vie utile. Il en résulte que le béton
doit être en mesure de résister aux mécanismes de détérioration auxquels il peut être exposé.
On dit d'un tel béton qu'il a une bonne durabilité.
Il est utile d'ajouter que le concept de durabilité ne signifie pas une durée de vie infinie, pas
plus qu'il ne signifie que le béton doit résister à n'importe quelle agression. De plus, on
constate maintenant, ce qui n'était pas toujours le cas auparavant, que, dans des cas, un
entretien régulier du béton est nécessaire [88].
La durabilité des ouvrages en béton, qui peut être définie comme étant leur capacité
d’assurer la tenue en service prévue [89], est une caractéristique très importante, surtout pour
les ouvrages importants de génie civil (ponts, silos, réservoirs, barrages, enceintes
nucléaires…), car en cas de dégradations de tels ouvrages, les conséquences seront multiples et
graves, surcoûts de réparation, limitation de la durée de vie de l’ouvrage, et dans des cas
extrêmes la ruine partielle ou totale de l’ouvrage. Donc, la prise en compte préventive des
Chapitre 1 43
Éléments de bibliographie sur les matériaux cimentaires
facteurs qui peuvent affecter la durabilité des ouvrages, donc leur économie et leur sécurité, est
impérative lors de la conception et de l’élaboration de ces ouvrages.
a. L’action des solutions agressives
Une large bibliographie concerne la durabilité des bétons en ciment portland exposés à
différentes agressions chimiques. Les principales investigations actuelles concernent :
• la nature des produits d'hydratation des phases responsables de l'attaque, et des
mécanismes de l'expansion.
• l'action des différentes solutions agressives et la résistance du ciment à la corrosion, les
rôles des additions actives qui favorisent la formation des fines textures qui abaissent le
taux de diffusion des ions.
• L'établissement des conditions qui accroissent la durabilité du matériau.
La figure I.21 schématise les différents types d'agression chimiques et physico-chimiques
que peuvent subir les ouvrages en bétons, et les conséquences qui en découlent.
9.3. Attaque chimique des matériaux polyphasés par les solutions acides
Les effluents des fours utilisant des combustibles riches en soufre et effluents des
industries chimiques peuvent contenir de l’acide sulfurique. La décomposition des matières
organiques dans les égouts, les silos ou dans les réservoirs d’entreposage peut conduire à la
formation de H2S (gaz) qui peut être transformé en acide sulfurique par l’activité bactérienne
[96].
Chapitre 1 45
Éléments de bibliographie sur les matériaux cimentaires
Acides
Inorganiques Organiques
Carbonique Acétique
Chlorhydrique Citrique
Fluorhydrique Formique
Nitrique Humique
Phosphorique Lactique
Sulfurique Tannique
Autres substances
Chlorure d’aluminium Graisses végétales et animales
Sels d’ammonium Huiles végétales
Hydrogène sulfuré Sulfates
Tableau I.6- Liste de quelques substances pouvant provoquer de graves attaques chimiques au
béton [97].
Le béton peut être attaqué par des liquides dont le pH est inférieur à 6.5 [98], mais cette
attaque ne devient grave que pour des pH inférieures à 5.5 ; en dessous de 4.5, l’attaque de vient
très sévère. Une concentration de CO2 comprise entre 30 et 60 ppm entraîne une attaque sévère
et si elle est supérieure à 60 ppm l’attaque sera très sévère.
L’attaque progresse à une vitesse approximativement proportionnelle à la racine carré du
temps du fait que la substance agressive doit traverser la couche résiduelle des produits de
réaction de faible solubilité, qui subsistent après que le Ca(OH)2 a été dissous. Ainsi ce n’est pas
seulement la valeur du pH, mais aussi la capacité des ions agressifs à se mouvoir qui influence
Chapitre 1 46
Éléments de bibliographie sur les matériaux cimentaires
la progression de l’attaque [98]. De plus, la vitesse de l’attaque diminue lorsque le granulat est
atteint, car la surface vulnérable est plus faible et le milieu agressif doit contourner les granulats
[98].
Le béton et aussi attaqué par l’eau contenant du CO2 libre, telles les eaux minérales, qui
peuvent aussi contenir du sulfure d’hydrogène. Tout le CO2 n’est pas agressif par ce qu’une
partie de ce CO2 est nécessaire pour former et stabiliser le bicarbonate de calcium dans la
solution.
Les pluies acides, qui contiennent principalement de l’acide sulfurique et de l’acide
nitrique, ayant un pH entre 4.0 et 4.5, peuvent provoquer de la dégradation de la surface
exposée de béton [99]. Quoique les eaux usées domestiques elles-mêmes soient alcalines et
n’attaquent pas le béton, on a observé dans plusieurs cas d’importants désordres dans des
égouts, en particulier à des températures assez élevées [100], lorsque des composés
contenants du soufre sont transformés en H2S par des bactéries anaérobies. Ce composé n’est
pas en lui-même un agent destructeur, mais il est dissout par le mince film d’humidité
recouvrant la surface du béton et subit une oxydation par les bactéries aérobiques, ce qui
produit finalement de l’acide sulfurique. L’attaque apparaît donc au dessus de l’eau à
l’intérieur de la canalisation. La pâte de ciment durci est dissoute graduellement provoquant
une détérioration progressive du béton [101]. Une forme d’attaque assez similaire peut
survenir sur les réservoirs de stockage pétrolier en haute mer [102].
L'acide sulfurique est un acide très agressif qui réagit avec la chaux libre Ca(OH)2 dans
le béton et forme du gypse (Ca SO4.2H2O). Cette réaction est associée à une augmentation du
volume du béton par un facteur de 2.2 [103-104]. Une action bien plus destructive est la
réaction entre l'aluminate de calcium et les cristaux formés de gypse. Ces deux produits
forment l'ettringite (3CaO.Al2O3.3CaSO4.32H2O) moins soluble de produit de réaction. Ces
composés très expansifs causent la pression interne dans le béton, qui mène à la formation aux
fissures [105]. La surface corrodée devient molle et blanche. Quand la corrosion continue, la
structure en béton corrodé perd sa propriété mécanique. La diminution du dosage du ciment
dans le béton peut être bénéfique [106], à condition, bien sur, que la masse volumique du
béton reste intacte.
Différents essais physiques et chimiques ont été mis au point [107] pour évaluer la
résistance du béton aux acides, mais il n’existe aucune méthode normalisée. Il est essentiel
que ces essais soient effectués dans des conditions réalistes, car, lorsque de l’acide concentré
est utilisé, tous les ciments se dissolvent et l’évaluation de leur qualité relative devient
Chapitre 1 47
Éléments de bibliographie sur les matériaux cimentaires
impossible. Pour cette raison, la prudence est de mise lors de l’interprétation de résultats
d’essais accélérés.
L’utilisation de ciments composés qui comportent du laitier de haut fourneau, des
pouzzolanes et, en particulier, de la fumé de silice, est bénéfique dans la mesure où ces
ciments rendent plus difficile la pénétration des substances agressives. L’action
pouzzolanique contribue aussi à fixer le Ca(OH)2 qui, de tous les produits de l’hydratation, est
celui qui est le plus sensible aux attaques à l’acide. Malgré tout, la performance du béton
dépend plus de sa qualité que du type de ciment utilisé. La résistance du béton aux attaques
chimiques est améliorée lorsque, après une période de mûrissement appropriée, il peut sécher
avant d’être exposé. Une fine couche de carbonate de calcium (due à la réaction du CO2 avec
la chaux) se forme, bouchant les pores et réduisant la perméabilité de la zone superficielle. Il
s’ensuit que le béton préfabriqué est habituellement moins vulnérable aux acides que le béton
coulé sur place. On peut obtenir une bonne protection du béton à l’égard des attaques acides
en plaçant le béton préfabriqué sous vide en présence de tétrafluoride de silicium gazeux
[108]. Ce gaz réagit avec la chaux :
2 Ca(OH)2 + SiF4 → 2CaF2 + Si(OH)4
Le Ca(OH)2 peut aussi être fixer par un traitement avec du silicate de sodium dilué.
Des silicates de calcium sont alors formés et remplissent les pores. Un traitement au
fluorosilicate de magnésium est aussi possible. Les pores se remplissent et la résistance du
béton aux acides est également légèrement augmentée, probablement à cause de la formation
d’un gel silicofluorique colloïdal. Il existe plusieurs méthodes de traitement de surface [109].
LWAC non modifié. Les résultats de cette étude démontrent que la performance de LWAC
SBR-modifié exposé aux environnements agressifs chimiques était meilleure que la non
modifiée.
Ainsi la perte de poids des échantillons de LWAC SBR-modifié immergés dans des
solutions acides telles que H2SO4, CH3COOH et HCl est significativement inférieure que celle
observé pour le LWAC non modifié. Dans les solutions de NaOH, NaClO et NaCl la perte de
poids des échantillons modifiés et non modifiés était jusqu’à 84 jours inférieur de 1% [114].
D’autres études montrent que le béton polymère–modifié présente une résistance plus
élevée contre les liquides agressifs tels que l’acide lactique, acétique et sulfurique, comparé au
béton ordinaire [105, 115-117].
Les applications larges du béton modifié par latex (Latex Modified
Concrete « LMC ») [79, 118] invite des chercheurs à mener à bien les travaux étendus afin
d'établir une bonne base pour ce développement. D'autre part, la comparaison des résultats
d'essai obtenus par différentes équipes de recherche reste difficile. Ceci pourrait être attribué
aux différences dans les matières premières utilisées (ciment, agrégats, et latex), les
proportions de mélange, mode de cure, la préparation des spécimens et des méthodes d'essai.
La durabilité des structures en béton renforcées représente un souci important à
beaucoup d'investigateurs. L'utilisation du béton modifié par latex (LMC) dans la construction
a permis de passer en revue et étudier ses différentes propriétés [79].
- Le LMC assure une meilleure protection au renfort en acier, contre la corrosion induite par
les chlorures sur les structures exposées à l'environnement de concentration élevé du chlore
tel que les recouvrements de pont.
- La résistance de LMC à l'érosion, et la solution de sulfate se sont avérées considérablement
importante comparée à ceux du béton conventionnel.
- Le LMC offre beaucoup d’avantage pour des structures où la durabilité est le souci principal
[79].
La réduction de la tenue en service d’une construction en béton renforcée est un souci
permanent rencontré dans l'industrie du bâtiment de par le monde. La détérioration du béton
due à la corrosion d'armature liée aux conditions climatiques douces, tandis que dans les
régions chaudes et arides, ce problème est causé par une combinaison des conditions
environnementales, des agrégats marginaux et des méthodes inadéquates de construction.
La réparation et le rétablissement des structures en béton détériorées sont essentiels
non seulement pour les mettre en service mais aussi, pour assurer une sûreté et une utilité des
Chapitre 1 49
Éléments de bibliographie sur les matériaux cimentaires
comme c’est le cas de l'acide sulfurique, l’observation des photos obtenus par MEB (figures
I.22 et I.23).
La figure I.22 montre l'attaque par l'acide sulfurique dans un pore de béton, modifié
avec le polymère SAE. Au fond du pore, les cristaux fins de CaSO4 sont mis en évidence.
Aux bords du pore, le mélange des hydrates de ciment et le film de polymère apparaissent de
façon nette sur les photos. Comme on peut voir sur la figure I.23, les cristaux de CaSO4 se
développent par couche dans le composite. Probablement, la quantité de polymère était trop
petite pour former un film continu interdisant de fait la croissance des cristaux [125-126].
Figure I.22- PCC, SAE, 50x. [125] Figure I.23- PCC, SAE, 150x. [125]
Le sel formé (oxalate de calcium) est insoluble dans l'eau et donc le béton n'est pas
endommagé. C'est aussi le cas avec les acides phosphorique et tartrique.
Dans d'autres cas, comme celui de l'acide acétique, on a:
(165g/l). Il y a alors lixiviation. L'agressivité d'une eau contenant du gaz carbonique dépend
donc de la quantité de gaz dissous et de la dureté de l'eau.
H2CO3 + Ca(OH)2 → CaCO3 + 2H2O
Dioxyde de carbone Calcite
I. 10. Objectifs
Notre synthèse bibliographique concerne le ciment et son hydratation, les composites
de Béton-Polymère (C-PC) et la durabilité de ces matériaux cimentaires.
Le mortier et le béton fait avec le ciment Portland ont été des matériaux de
construction populaires dans le monde depuis des décennies. Cependant, le mortier de ciment
ou de béton a certains inconvénients tels le durcissement retardé, la basse résistance à la
traction, le grand rétrécissement de séchage et la basse résistance chimique. Pour réduire ces
inconvénients, des polymères servent d’additifs.
Les matériaux composites font aujourd’hui l’objet de recherche tant théorique
qu’expérimentale, car un regain d’intérêt se manifeste dans le monde pour l’utilisation des
composites mortier- polymère dans l’industrie du bâtiment comme matériau de second œuvre:
colle à carrelage ou enduit de façade et autres applications.
On a essayé de caractériser tout d'abord, les résistances mécaniques des mortiers à long
terme avec et sans l'ajout de polymère. Nous tenterons aussi d'expliquer ces déformations à
partir d'une analyse caractérisant la microstructure par la spectrométrie IRTF, diffraction aux
rayons "X" et la microscopie électronique à balayage. Le dernier chapitre est consacré à
l’étude de la durabilité des matériaux polyphasés en environnements agressifs.
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ÖÖÖÖÖÖÖÖÖÖÖÖÖ
Chapitre 2
Élaboration et caractérisation
Des composites mortier-polymère
Ce travail a fait l’objet d’une publication dans un journal international : Physical &
Chemical News (PCN).
Chapitre 2 62
Élaboration et caractérisation des composites mortier-polymère
Chapitre 2
Élaboration et caractérisation
Des composites mortier-polymère
II.1 Introduction
Dans le but de mettre en évidence l’influence de la présence d’ajouts polytéréphtalate
d’éthylène (PET) sur les propriétés physico-chimiques et mécaniques des mortiers, on a
effectué une série d’essais, chimiques, physiques et mécaniques dans les Laboratoires
suivants :
• Laboratoire de matériaux LABMAT du département de génie civil de
l’ENSET d’Oran.
• Laboratoire de chimie des polymères LCP d’Es-Sénia, Oran.
• Laboratoire de matériaux, Sol et Thermique de l’IGCMOran.
La conception des composites mortier-polymère passe par une étude préliminaire et il
est nécessaire de choisir les matériaux tels le type de sable, le rapport E/C, etc. et les modes
opératoires employées. On s’est intéressé alors à une étude des mortiers de référence pour en
déduire les propriétés mécaniques de compression.
Ensuite, l’incorporation du polymère PET a été réalisée par substitution d’une partie
du ciment d’un mortier de référence.
La comparaison des plusieurs compositions nécessite qu’elles aient au moins un point
commun.
La mise en évidence des caractéristiques mécaniques des différentes compositions de
mortier et/ou composite Mortier-Polymère, en fonction de l’ajout du PET, nécessite des essais
expérimentaux mécaniques. On a tenu à garder le quantité d’eau (E/C=0.5) et du sable
(S/C=3) constante, et ce pour toutes les compositions des matériaux.
Pour la série d’essais et résultats, On s’est surtout intéressé à l’évolution des
résistances mécaniques (compression et traction par flexion trois points) de ces mortiers en
Chapitre 2 63
Élaboration et caractérisation des composites mortier-polymère
fonction de la variation des paramètres essentiels (pourcentage de l’ajout du PET, âge des
éprouvettes, etc.).
Afin d'arriver à des conclusions pratiquement exploitables, il a été nécessaire dans la
seconde série de réaliser des essais d'identification microstructurale. Dans ce but, on a fait
appelle à la spectrométrie IRTF, microscopie électronique à balayage (M.E.B), et les
diffractions aux rayons X.
II.2. Elaboration des matériaux cimentaires
Dans le but de déterminer le meilleur type de vibration, le sable utilisé et le rapport
E/C, on a réalisé, une série, d’essais expérimentaux sur des éprouvettes de mortier 1/3. Il
s’agit de briser trois éprouvettes de mortier à chaque échéance 3 et 7 jours à l’aide d’une
presse hydraulique, pour en déduire les résistances à la compression.
2. 1. Analyse granulométrique
L’analyse granulométrique permet de déterminer la grosseur et les pourcentages
pondéraux respectifs des différentes familles de grains constituants nos divers
échantillons de sable (Sable de mer 1, 2, 3, et Sable concassé).
L’essai consiste à classer les différents grains constituant l’échantillon en
utilisant une série de tamis, emboîtés les uns sur les autres, dont les dimensions des
ouvertures sont décroissantes du haut vers le bas. Le sable étudié est placé dans la
partie supérieure des tamis et le classement des grains s’obtient par vibration de la
colonne de tamis. On a pu obtenir les résultas illustrés par la figure II.1.
120
110
100
90
Poids cumulé en %
80
70 Sable de mer 1
60 Sable de mer 2
50 Sable de mer 3
40 Sable concassé
30
20
10
0
-10
100 10 1 0,1 0,01 1E-3
Diamétre équivalent en mm
Eléments SiO2 Al2O3 Fe2O3 CaO MgO SO3 PAF CaO libre
Pourcentage 21.82 6.57 4.01 63.43 0.21 1.86 2.09 0.24
Durée 30 s 30 s 60 s 15 s 60 s
Etat de Vitesse Arrêt Vitesse
malaxeur Arrêt Vitesse lente rapide rapide
Rc=P/S
Où Rc : résistance à la compression;
P : charge de rupture;
S : section de l’éprouvette;
Pour cet essai plusieurs conditions doivent être remplies :
• Les faces de l’éprouvette qui sont au contact de la presse doivent être bien planes, et
perpendiculaires à l’axe de l’éprouvette.
• La ligne d’application de la force doit coïncider avec l’axe de l’éprouvette.
• La vitesse de la force d’application doit croître régulièrement, ni trop vite ni trop
lentement afin d’éliminer les effets de chocs et de fluage.
Les résultas des essais effectuées sur des éprouvettes (4x4x16) cm3 des mortiers, sont
détaillés dans le tableau II.3 et II.4, pour le rapport E/C=0.5 et E/C= 0.47 respectivement ci-
dessous :
Compression (MPA) :
Les matériaux composites [4-7] font aujourd’hui l’objet de recherche tant théorique
qu’expérimentale, car depuis quelques années, un regain d’intérêt se manifeste dans le monde
entier pour l’utilisation des composites mortier- polymère [8,9] dans l’industrie du bâtiment
comme matériau de second œuvre : colle a carrelage ou enduit de façade .
En vue d’appréhender l’influence du polymère sur le comportement mécanique du
matériau [10], une première étude expérimentale a été menée sur un mortier normalisé
substitué de différents teneurs en polytéréphtalate d’éthylène (PET) [11] dont nous avons
effectué des essais mécaniques, telles la résistance à la compression et la résistance à traction
par flexion, c’est à dire le pouvoir du mortier à résister à la destruction sous l’action des
contraintes dues aux différentes charges de compression ou de traction par flexion [1].
Le polymère utilisé dans cette étude, est le polytéréphtalate d’éthylène connus sous le
nom commerciale PET; provenant de l’usine Tramaplaste de la région ouest : Tlemcen (Sidi
Daoudi). Il a une température de fusion au environ de 248 °C. Le PET est obtenu par le
broyage très fin des bouteilles de boisson. En vue de leur utilisation dans la confection des
composites Mortier-Polymère, le polytéréphtalate d’éthylène broyé doit être soumis à des
essais de laboratoire, à savoir l’analyse granulométrique.
La courbe granulométrique est représentée dans la figure II.5. Après plusieurs essais
préliminaires, on a décidé d’utiliser dans cette étude les particules du polymère inférieur à 1
mm.
C’est un sable concassé obtenu de la carrière de Kristel (Oran, Ouest Algérien), ses
principales caractéristiques physiques et chimiques sont regroupées dans le tableau II.5 et II.6
respectivement. Le sable est initialement préparé pour être classé suivant les normes
françaises NF P 15-403 [2], sa courbe granulométrique est représentée dans la figure II.5.
Chapitre 2 71
Élaboration et caractérisation des composites mortier-polymère
Eléments SiO2 Al2O3 Fe2O3 CaO MgO SO3 PAF Chlorures carbonates
Pourcentage 0.77 0.11 0.36 54.71 0.21 Nul 43.83 Nul 98.18
100
80
Poids cumulé en (%)
PET broyé
Sable concassé
60
40
20
0
100 10 1 0,1 0,01 1E -3
L’équivalent de sable est de l’ordre de 84%. Ce pourcentage lui attribue la qualité d’un
sable propre, contenant une faible quantité de fines. Donc, un sable contenant moins
Chapitre 2 72
Élaboration et caractérisation des composites mortier-polymère
d’éléments fins conduira à une valeur de E/C importante pour donner des résistances
considérables de mortier [1].
Durée 30 s 30 s 60 s 15 s 60 s
Etat de Vitesse Arrêt Vitesse
malaxeur Arrêt Vitesse lente rapide rapide
- Mode de conservation
L’ensemble est détaillé par la norme EN 196-1 comme suit :
Une salle maintenue à une température de 20°C ± 2°C et à une humidité relative
supérieure ou égale à 50%.
Une chambre ou une armoire humide maintenue à une température de 20°C ± 1°C et à
une humidité relative supérieure à 90%.
dispersion sur l’effort à rupture, on triple systématiquement les essais. Ils ne sont mis en
œuvre que pour suivre, de façons comparative, l’évolution de la résistance des matériaux au
cours de l’hydratation.
Les conditions de l’essai de flexion trois points sont les suivantes :
- éprouvettes 4x4x16 cm3 ;
- distance entre appuis : 100 mm ;
- mesure de la charge à rupture.
Les demi- éprouvettes issues de l’essai de flexion sont alors sollicités en compression simple.
Les essais de compression simple consistent à comprimer les faces latérales du barreau
4x4x16 entre deux prismes de section carrée 40 mm de coté, que l’on désignera par « blocs de
compression ». Un schéma du montage de ces essais de compression est présenté à la figure
II.6.
Les résultats des essais effectués sur des éprouvettes 4x4x16 cm3, des mortiers et /ou des
composites Mortier-Polymère sont détaillés dans le tableau II.9 et illustrés par les courbes de
l’effort à rupture des matériaux à la figure II.7.
On constate que les résistances de tous les mortiers augmentent régulièrement avec l’âge
de conservation des éprouvettes et ne présente aucune chute de résistance.
La résistance à la compression diminue avec l’augmentation du pourcentage du polymère
(PET) dans les composites tels que :
- à 3 jours, elle passe de 14.5 à 12.08 MPa pour les composites PET2.5 et PET7.5
respectivement.
- à 7 jours, elle passe de 25.63 à 22.66 MPa pour les composites PET2.5 et
PET7.5 respectivement.
- à 14 jours, elle passe de 29.7 à 26 MPa pour les composites PET1.5 et PET7.5
respectivement.
Á 28 jours, le PET1.5 rejoint le mortier de contrôle avec une résistance de 36 MPa, tandis
que les autres composites, la résistance varie entre 31.66, 31.25 et 28.91 MPa pour PET2.5,
PET5, et PET7.5 respectivement.
Pour une durée de 90 jours, la résistance du PET2.5 rejoint le mortier CPJ avec une
résistance à la compression de 42 MPa.
Á 360 jours, le composite PET7.5 reste légèrement inférieur avec une résistance de 43
MPa, en comparaison avec le mortier de contrôle CPJ qui avoisine les 46 MPa en résistance.
Chapitre 2 77
Élaboration et caractérisation des composites mortier-polymère
Age (jours) CPJ PET 1.5 PET 2.5 PET 3.5 PET 5 PET 7.5
3 15.7 14.45 14.5 12.88 13.33 12.08
7 25.91 23.83 25.63 22.33 24.79 22.66
14 30.33 29.7 25.88 27.75 26.41 26.0
28 36.25 36.04 31.66 31.25 30.83 28.91
56 39.2 37.87 36.77 35.6 35.4 33.5
90 42.5 42.29 41.34 40.93 41.25 39.5
180 45.43 45.06 44.88 44.91 44.73 42.37
360 45.87 45.42 44.99 45.02 44.93 42.78
Tableau II.9- Résistance en compression (MPa) des différents mortiers et/ou des
composites Mortier-Polymère en fonction du temps.
50
45
Résistance à la compression (MPa)
40
35
CPJ
30
PET1.5
PET2.5
25 PET3.5
PET5.0
20 PET7.5
15
10
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400
Age (jours)
Pour ce qui concerne le tableau II.10, dont les courbes sont rapportées par la figure
II.8, les résultats viennent de confirmer les observations illustrées par les essais de
compression rapportés dans le tableau II.9. En général, on observe une augmentation
Chapitre 2 78
Élaboration et caractérisation des composites mortier-polymère
45
40
Résistance à la compression (MPa)
35
PET à 3j
30 PET à 7j
PET à 14j
25
PET à 28j
PET à 56j
20
PET à 90j
15 PET à 180j
PET à 360j
10
0
0 1 2 3 4 5 6 7
P/C (%)
Pour des durées de 3 jours, 7 jours et 14 jours, on observe une évolution comprise
entre 40 et 45%, entre 66 et 81% et entre 81 et 90% respectivement. Après 28 jours,
l’évolution dépend des pourcentages des polymères, car plus le pourcentage augmente, le gain
de la résistance augmente.
σi /σ28
σ i / σ 28 C P J
1 ,4 σ i / σ 28 P E T 1 .5
σ i / σ 28 P E T 2 .5
1 ,2 σ i / σ 28 P E T 3 .5
σ i / σ 28 P E T 5 .0
σ i / σ 28 P E T 7 .5
1 ,0 i varie de (3 à 36 0 )
0 ,8
σi / σ28
0 ,6
0 ,4
0 ,2
0 ,0
3 jo u rs 7 jo u rs 1 4 jo u rs 2 8 jo u rs 5 6 jo u rs 9 0 jo u rs 1 8 0 jo u rs 3 6 0 jo u rs
A ge (jours)
1 ,0
0 ,8
σ P E T 1 .5 / σ C P J
/ σCPJ
0 ,6 σ P E T 2 .5 / σ C P J
σ P E T 3 .5 / σ C P J
PET
σ
σ P E T 5 .0 / σ C P J
0 ,4
σ P E T 7 .5 / σ C P J
0 ,2
0 ,0
0 50 100 150 200 250 300 350 400
A g e (jo u rs)
Les résultats des essais effectués sur des éprouvettes 4x4x16 cm3, des mortiers et /ou
des composites Mortier-Polymère sont détaillés dans le tableau II.13 et illustrés par les
courbes de l’effort à rupture des matériaux à la figure II.11.
Chapitre 2 82
Élaboration et caractérisation des composites mortier-polymère
Si l’on s’intéresse aux résultats de flexion trois points (Figure II.11), on remarque que
l’évolution de la résistance à la traction est différente selon le matériau, et qu’il est difficile de
corréler avec la teneur P/C en polymère, car la maturation des matériaux est d’une
interprétation plus délicate.
Le tableau II.13 montre l’influence de l’incorporation du polymère PET sur la
résistance à la flexion des mortiers et/ou composites mortier-polymère à l’age de 3 jours
jusqu’à 360 jours en résistance. On remarque aussi, comme dans la résistance à la
compression une augmentation des résistances à la flexion de tous les matériaux avec l’âge de
conservation des éprouvettes (tableau II.13).
La résistance à la flexion diminue avec l’augmentation du pourcentage du polymère (PET)
dans les composites tels que :
- à 3 jours, elle passe de 4.2 à 3.75 MPa pour les composites PET1.5 et PET7.5
respectivement.
- à 7 jours, elle passe de 5.85 à 4.95 MPa pour les composites PET2.5 et PET7.5
respectivement.
- à 14 jours, elle est de 7.18, 6.3 et 6.25 MPa pour les composites PET1.5, PET3.5
et PET7.5 respectivement.
Pour une durée de 28 jours, le composite PET1.5 rejoint le mortier de contrôle avec une
résistance de 8 MPa, tandis que les autres composites ces résistances varient entre 7.55 et 7.25
MPa pour PET2.5 et PET7.5 respectivement.
Á 90 jours, la résistance du PET2.5 est supérieure au mortier de contrôle CPJ avec une
résistance à la flexion de 9.2 MPa.
Á 360 jours, le composite PET7.5 rejoint le mortier CPJ avec une résistance de 10.5 MPa.
Pour les autres composites (1.5, 2.5, 3.5 et 5) donne des valeurs légèrement supérieure en
comparaison avec le mortier de contrôle CPJ qui avoisine les 10.48 MPa en résistance.
Chapitre 2 83
Élaboration et caractérisation des composites mortier-polymère
Age (jours) CPJ PET 1.5 PET 2.5 PET 3.5 PET 5 PET 7.5
3 4.36 4.2 3.85 3.8 3.5 3.75
7 6.43 5.7 5.85 5.85 5.45 4.95
14 6.9 7.18 7.25 6.3 5.63 6.25
28 8.0 8.6 7.55 7.1 7.9 7.25
56 8.25 8.7 9.13 7.83 8.33 7.95
90 8,5 8.88 9.2 8.75 8.75 8.83
180 9.0 9.3 9.6 9.15 9.1 9.1
360 10.48 10.74 10.98 10.60 10.58 10.50
Tableau II.13- Evolution de la résistance à la traction par flexion (MPa) des différents
mortiers et/ou des composites Mortier-Polymère en fonction du temps.
12
11
10
Résistance à la flexion (MPa)
8
C PJ
7
PE T 1.5
6 PE T 2.5
5
PE T 3.5
PE T 5.0
4 PE T 7.5
3
0
0 50 100 1 50 2 00 25 0 30 0 35 0 400
A ge (jours)
Figure II.11- Influence de la teneur en polymère sur la résistance en traction par flexion
des différents mortiers et/ou des composites Mortier-Polymère en fonction du temps.
Pour ce qui concerne le tableau II.14, dont les courbes sont rapportées par la figure
II.12, les résultats viennent de confirmer les observations illustrées par les essais de flexion
rapportés dans le tableau II.13. En général, on observe une augmentation significative de
résistance en fonction du temps de 3 à 360 jours et du pourcentage de polymère utilisé pour
les composites.
Pour mieux visualiser toutes les variations de la vitesse d’évolution des résistances en
flexion trois points, on étudie les différents rapports tels que :
• σ i /σ 28 : ( i = 3 - 360 jours) ;
• σ polymère /σ témoin.
Chapitre 2 84
Élaboration et caractérisation des composites mortier-polymère
11
10
9
Résistance à la flexion (MPa)
8 PET à 3j
PET à 7j
7
PET à 14j
6 PET à 28j
PET à 56j
5
PET à 90j
4 PET à 180j
PET à 360j
3
0
0 1 2 3 4 5 6 7
P/C (%)
Du point de vue résistance à la flexion trois points, l’évolution pour 3; 7; 14 jours par
rapport à 28 jours (σ i /σ 28) est la même pour tous, comme le montrent le tableau II.15 et la
figure II.13.
Pour des durées de 3 jours, 7 jours et 14 jours, on observe une évolution comprise
entre 40 et 85%, entre 66 et 88% et entre 83 et 96% respectivement. Après 28 jours,
l’évolution dépend des pourcentages des polymères, car plus le pourcentage augmente, le gain
de la résistance augmente.
Chapitre 2 85
Élaboration et caractérisation des composites mortier-polymère
σi /σ28
1,6
σ i/σ 28CPJ
σ i/σ 28PET1.5
1,4 σ i/σ 28PET2.5
σ i/σ 28PET3.5
1,2 σ i/σ 28PET5.0
σ i/σ 28PET7.5
i varie de (3 à 360)
1,0
σi / σ28
0,8
0,6
0,4
0,2
0,0
3 jours 7 jours 14 jours 28 jours 56 jours 90 jours 180 jours 360 jours
Age (jours)
1 ,0
0 ,8
/ σCPJ σ P E T 1 .5 / σ C P J
σ P E T 2 .5 / σ C P J
0 ,6
σ P E T 3 .5 / σ C P J
PET
σ P E T 5 .0 / σ C P J
σ
0 ,4 σ P E T 7 .5 / σ C P J
0 ,2
0 ,0
0 50 100 150 200 250 300 350 400
A g e (jo u rs )
1,10
1,05
1,00
σPET / σCPJ
0,95
0,90 à 14j
à 56j
à 90j
0,85 à 180j
à 360j
0,80
1 2 3 4 5 6 7 8
P/C (%)
portant sur les identifications des minéraux [15-18] et l’étude de leur structure [19,20] ont été
menées. Certains travaux de recherche décrivent l’utilisation de l’IRTF en mode transmission
(mode traditionnel de l’analyse infrarouge) appliquée à l’analyse des ciments [15,17] et seul
un travail assez complet, réalisé en mode réflexion diffuse dans le moyen infrarouge a pu
analyser qualitativement et quantitativement les ciments [21].
Les radiations infrarouges [22] facilitent les transitions entre niveau d’énergie de
vibration des liaisons atomiques. Ces transitions s’accompagnent de l’absorption d’une partie
du rayonnement. Les fréquences de résonance des liaisons dépendent des atomes mis en jeu et
de l’édifice atomique auquel ils appartiennent. Actuellement, l’analyse par IRTF semble être
utilisée pour suivre le comportement des ciments dans des conditions particulières [23-26].
En spectroscopie infrarouge, l’analyse des échantillons est effectuée sur pastille KBr à
une concentration de 1% par un spectromètre infrarouge FTIR-8300 Shimadzu, disponible à
l’Université de Djillali Liabes (Sidi Belabbes), Laboratoire de chimie organique physique et
macromoléculaire. Les spectres IRTF ont été obtenus par l’exécution rapide de la technique et
du prélèvement en quelques minutes du matériau.
De plus, cette bande d’absorption, large et intense, tend à masquer l’absorption de toutes les
autres liaisons inter- atomiques.
ii) Détection du gypse (CaSO4) : un examen de ce spectre met en évidence d’une part, deux
doublets à 1140.2 cm-1 – 1120.1 cm-1 et 660.2cm-1 – 603.1 cm-1 qui correspondent aux
élongations de la liaison S-O des sulfates (SO42-), caractéristiques de la présence du gypse. Et
d’autre part, les bandes caractéristiques de l’eau constitutive qui apparaissent au-dessus de
3000 cm-1 (vers 3420 cm-1 ν O-H) qui correspondent à des modes de vibrations de valence de
la liaison O-H.
iii) Détection du pouzzolane : du fait que la pouzzolane est présente en faible quantité dans le
ciment analysé et qu’elle est caractérisée par la vibration de la liaison Si-O de la silice à 1030
cm-1 (large et intense), ce constituant est totalement masqué par le clinker ; Dans ce cas, nous
pouvons affirmer que pour les ciments de type CPA-CEM I et CPJ-CEM II, où le clinker est
majoritaire (de 65 à 100% ), qu’il est impossible de mettre en évidence la présence de
pouzzolane par IRTF [27]. Á l’inverse, dans le cas des ciments de haut-fourneau et des
ciments pouzzolaniques où les proportions sont inversées, la détection du clinker peut devenir
difficile.
- L’hydratation des deux phases aluminates qui réagissent avec le gypse (régulateur de prise)
pour former de l’ettringite, du monosulfoaluminate tricalcique hydraté et de l’aluminate
tétracalcique hydraté : (II.2)
C3A + CaSO4 , 2 H2O + H2O → C3A, 3 CaSO4 ,H32 + C3A,CaSO4 ,H12 + C4AH13 (II.2)
Clinker Gypse Ettringite Monosulfo- Aluminate
aluminate tétracalcique
tricalcique hydraté
hydraté
- Identification
On a suivi l’hydratation d’un ciment industriel CPJ-CEM II/A par comparaison des
spectres IRTF avant et après gâchage de l’eau. En général, d’après le paragraphe (5.2.1.a) le
spectre IRTF d’un ciment portland à la pouzzolane (cf. figure II.15) se distingue par la
présence des bandes caractéristiques des phases silicates (923.3 cm-1 et 523.5 cm-1) et du
gypse (doublets 1140.2 cm-1 – 1120.1 cm-1 et 660.2 cm-1 – 603.1 cm-1 ). Après hydratation le
spectre d’un tel ciment hydraté (figures II.16, II.17 et II.18) présente les évolutions suivantes :
i) augmentation significative de la bande de l’eau vers 3420 cm-1 liée à la présence de
produits hydratés,
ii) présence d’un pic vers 3640 cm-1- 3637 cm-1 caractéristique de la formation de portlandite,
iii) disparition des doublets du gypse avec apparition d’une bande prés de 1100 cm-1 attribué à
de l’ettringite,
iv) déplacement de la bande de 923.3 cm-1 vers 1000 cm-1 lié au changement d’environnement
de la liaison chimique Si-O (C3S en C-S-H),
v) apparition du triplet caractéristique de la calcite (1425.2 cm-1, 873.7 cm-1, 713.6 cm-1)
Chapitre 2 93
Élaboration et caractérisation des composites mortier-polymère
PET7.5 vers 870.5 cm-1 déformations alternée du cycle hors du plan (para-disubstitué), prés de
1097.4 cm-1 dû au vibrations –CO- , à 1577.7 cm-1 et 1616.2 cm-1 en raison des modes de
vibrations du cycle benzénique (ν valence du cycle), on a prés de 1716.5 cm-1 la bande dû au
–COO-, vers 2860.1 cm-1 et 2967.8 cm-1 caractéristique de –CH2-, et prés de 3026.2 cm-1 due
aux vibrations de valence νCH du cycle benzénique. On ne constate que le les raies
caractéristiques du polytéréphtalate d’éthylène broyé [29] correspondent à celles observées
sur le composite PET7.5.
Ainsi, la seule différence notable entre les spectres infrarouge d’un mortier et d’un
composite est l’apparition des raies caractéristiques du polytéréphtalate d’éthylène broyé
(figures II.20-22).
L’ensemble des spectres obtenus pour les composites présentent les mêmes raies, mais
de manière plus ou moins intense selon la teneur en polymère (figures II.20, II.21 et II.22). Au
vue de l’abondance des résultats, on a été contraint de réduire le nombre de spectres relatif à
l’échantillon PET5. Pour les composites, il n’apparaît pas, en spectroscopie infrarouge,
d’autres phases que le PET broyé et celles présentes dans le mortier (paragraphe 5.2.1.b).
Chapitre 2 96
Élaboration et caractérisation des composites mortier-polymère
Les échantillons sont analysés par un diffractomètre Philips PW 1710, utilisant une
anticathode de cuivre (Cu-Kα) de longueur d’onde λ = 1,5406 A°, disponible à l’Université
d’Oran IGMO, Laboratoire de chimie des matériaux.
Les analyses DRX sont faites sur des échantillons de matériau à 7 et 28 jours, pour les
teneurs principales : P/C = 0 ; 7.5 %m.
b) Interprétation des spectres DRX de l’hydratation de la matrice des
mortiers
L’analyse de la pâte de ciment hydraté par DRX n’est pas une chose simple, car le
produit majeur d’hydratation est le CSH qui se présente sous forme d’un gel plus ou moins
bien cristallisé difficilement identifiable sur un spectre DRX. En fait, le CSH est caractérisé
sur un spectre DRX par une large bosse située entre 28 et 35° 2Ө, là même où se situent la
plupart des pics de silicates anhydres (C2S et C3S). Ainsi la pâte de ciment est souvent
caractérisée par ses hydrates mieux cristallisés que sont l’ettringite et la portlandite.
Tous les spectres (figures II.24-25) obtenus révèlent la présence des mêmes espèces à
savoir :
- Portlandite Ca(OH2) ;
- Calcite CaCO3.
Chapitre 2 99
Élaboration et caractérisation des composites mortier-polymère
On a suivi l’hydratation d’un ciment industriel CPJ-CEM II/A par comparaison des
spectres DRX avant et après gâchage de l’eau. En général, d’après le paragraphe (5.3.1.a) le
spectre DRX d’un ciment portland à la pouzzolane (cf. figure III.23) se distingue par la
présence des bandes caractéristiques des phases silicates. Après hydratation le spectre d’un tel
ciment hydraté présente les évolutions suivantes :
Les figures II.24 et II.25, présentent les spectres DRX du mortier contrôle CPJ mûri
sous l’eau douce pendant 7 jours et 28 jours et il est intéressant d’observer que ces spectres
montrent une hydratation très avancée.
L’ettringite Ca6Al2 (SO4)3(OH)12. 26H2O a son pic majeur au environ de 9° 2Ө, et la
portlandite Ca(OH)2 à 34.09° 2Ө, 18.09° 2Ө et à 47.12° 2Ө. On trouve aussi de la calcite
CaCO3 avec son pics majeur à 29.41° 2Ө, c’est le pic le plus intense. Ce qui caractérise
l’incorporation du sable de carrière. On attribut le pic vers 55.9° 2Ө au formation du gypse
CaSO4. 2H2O.
Donc, il y a un réarrangement de la structure cristalline qui a lieu lors de l’hydratation
du ciment, car les bandes d’absorption caractéristiques du clinker anhydre sont remplacées par
celles des produits d’hydratation, en accord avec les réactions chimiques décrites ci-dessus
(paragraphe 5.2.1.b). Par contre, On constate que la calcite apparaît systématiquement sur tous
les spectres DRX des liants hydratés. Ce phénomène s’explique par la carbonatation rapide de
la pâte de ciment durci. Ainsi, sans information préalable, il est difficile de savoir si la calcite
est un constituant du ciment ou si elle résulte de la carbonatation du liant.
L’ensemble des spectres obtenus pour les mortiers CPJ7j et CPJ28j, présentent les
mêmes raies, mais de manière plus ou moins intense selon l’age de conservation des
matériaux (figures II.24-25).
Chapitre 2 100
Élaboration et caractérisation des composites mortier-polymère
L’analyse comparative des spectres DRX obtenus pour les mortiers et/ou composites
mortier-polymère aux mêmes échéances n’indique pas qu’il y ait des différences significatives
sur la nature des espèces cristallines qui composent le liant des matériaux : on trouve,
systématiquement, presque les mêmes pics de diffractions, à toutes les teneurs. Pour illustrer
ce résultat, on reporte à la figure II.26 la superposition du spectre du mortier contrôle CPJ28j,
et celui du composite PET7.528j.
Tous les spectres (figure II.26) obtenus révèlent la présence des mêmes espèces à
savoir :
- Portlandite Ca(OH2) ;
- Calcite CaCO3.
- Gypse CaSO4 .
L’analyse quantitative d’une même masse de poudre à partir de ces spectres semble
très délicate, car la présence en quantité variable de polymère PET modifie la fraction
massique des espèces cristallines dans chacun des échantillons. De plus, le tamisage modifie
également les proportions entre les constituants, et d’une façon qu’il semble impossible à
chiffrer a posteriori.
L’ensemble des spectres DRX obtenus pour les composites PET7j et PET28j, présentent
les mêmes raies, mais de manière plus ou moins intense selon l’age de conservation des
matériaux (figures II.27-28).
polymère et d'autre part celles des composites contenant 3.5%m, 5%m et 7.5%m de polymère
PET.
L'introduction d'un ajout dans un ciment influe sur plusieurs caractéristiques de la pâte
fraîche [41] et, notamment sur :
L’objectif de cette analyse est de visualiser les détails de la microstructure, tels que la
morphologie des phases hydratées (silicates de calcium hydratés CSH, portlandite, ettringite,
etc.). Ensuite, de découvrir comment s’organise le polymère PET au sein des matériaux
composites étudiés (Figures II.29-37).
Il est à noter que l’observation est pratiquée sous un vide poussé. Cela peut expliquer
la présence de microfissures sur les micrographies (figures II.31, II.36). Les hydrates présents
dans la microstructure sont essentiellement des silicates de calcium CSH. Ils se présentent
sous forme d’amas granuleux, voire fibreux dans le composite PET57j (figure II.29).
Au cours du processus de l’hydratation, d’autres CSH se forment également en
quantité importante et remplissent les vides intergranulaires (figure II.30).
Après trois mois, il y a formation progressive des cristaux de CSH qui comble le vide
de ces interfaces. On a des assemblages des différents constituants de la matrice qui
présentent une organisation et une compaction relative aux grains (voir figures II.33 et II.34).
L’ettringite cristallise sous forme d’aiguilles à base hexagonale (figure II.32). La
portlandite est un composé défini qui cristallise sous forme de plaquettes hexagonales [42-44]
qui peuvent atteindre une taille de quelques micromètres (figure II.32). La portlandite se
développe dans l’espace libre entre les grains de ciment, plus préférentiellement autour des
granulats dans le cas des mortiers ou de bétons [45]. Le développement des autres hydrates
finit d’enrober la portlandite qui se trouve finalement confinée dans le gel CSH.
La croissance des cristaux de portlandite dépend des propriétés rhéologiques de la
pâte. Si sa rigidité est précoce ou si le temps de prise est bref, les possibilités de
développement des cristaux sont faibles, l’orientation est peu importante. Au contraire, si le
temps de prise est long, les cristaux de portlandite peuvent se développer à plat sur le granulat
dont la surface est libre [46]. L’orientation est alors importante.
Chapitre 2 106
Élaboration et caractérisation des composites mortier-polymère
Figure II.29- Observation au MEB du PET57j Figure II.30- Observation au MEB du PET7.57j
(1300x) (2000x)
- 1= Portlandite ; 2 = Ettringite ; 3 = CSH. - 1= Portlandite ; - Gel de CSH.
Chapitre 2 107
Élaboration et caractérisation des composites mortier-polymère
Figure II.31- Observation au MEB du CPJ28j Figure II.32- Observation au MEB du PET3.528j
(1000x) (250x)
- 1= CSH ; Microfissuration au milieu 1- Portlandite (plaquettes hexagonales) ;
de la matrice. 2- Ettringite (aiguilles à base hexagonale) ;
3- Gel de CSH.
Figure II.33- Observation au MEB du PET3.590j Figure II.34- Observation au MEB du CPJ90j
(80x) (400x)
- 1 = Matrice; 2 = Granulat (sable). - Matrice (densification de l’ensemble des
Constituants).
Chapitre 2 108
Élaboration et caractérisation des composites mortier-polymère
Figure II.35- Observation au MEB du PET590j Figure II.36- Observation au MEB du PET590j
(1000x) (800x)
- Présence du polymère PET au sein d’un pore. - Présence du polymère PET au sein d’un
- Pore (en noire) pore ;
- 1 = Gel de CSH ;
- 2 = Microfissuration.
Figure II.38- Images obtenues au MEB par électrons secondaires sur la fracture des
échantillons du polytéréphtalate d’éthylène utilisé.
Conclusion
Cette étude a permis de mieux comprendre les comportements mécaniques des
matériaux composites mortier-polymère. On remarque que les performances mécaniques en
particulier les résistances à la flexion, de nos mortiers dans lesquels le polytéréphtalate
d’éthylène a été incorporé sont jugés analogues sinon meilleures en comparaison avec celles
d’un mortier témoin, d’où des avantages économique et écologique appréciables.
Les méthodes d’analyse tels l’IRTF, les DRX et MEB ont révélé que la composition
des matériaux est qualitativement identique et qu’aucune interaction chimique entre les
espèces minérales et le polymère n’a pu conduire à la formation de nouveaux composés.
Dans le chapitre qui suit on essaie de mettre en évidence l’influence de la présence
d’ajouts polytéréphtalate d’éthylène (PET) sur le comportement des mortiers et/ou composites
mortier-polymère en milieux agressifs.
Chapitre 3
Chapitre 3
Durabilité des matériaux
Composites mortier-polymère
III.1 Introduction
La durabilité est tout aussi importante que les caractéristiques mécaniques pour le
matériau béton. Cette propriété est définie (dans un cadre très général) par la capacité du
matériau à maintenir ses caractéristiques physiques et performances mécaniques dans des
conditions de sécurité satisfaisantes pendant la durée de vie prévue pour l’ouvrage compte
tenu des conditions de services existantes et de l’environnement dans lequel il évolue. Le
paramètre régissant la durabilité est bien entendu la perméabilité [47]. Plus cette dernière est
réduite et mieux sa durabilité en sera augmenté.
Le matériau béton est un composite constitué d’un squelette granulaire et d’un liant, la
pâte de ciment hydratée. Cette pâte est un matériau poreux particulièrement ou complètement
saturé en phase liquide, la solution interstitielle [48]. Cette dernière est une solution aqueuse
en équilibre avec les phases solides, fortement basique (pH environ 13) due à la présence
d’ions OH- et alcalins, issu de C3S et C2S mais aussi des sulfates comme K2SO4.
Les altérations chimiques du béton se traduisent essentiellement :
• Par une dissolution de la chaux d’hydratation Ca(OH)2, avec une augmentation
progressive de la porosité et une accélération du mécanisme de dégradation ;
• Et ensuite par la formation de composés expansifs (en particulier avec le C3A du liant
hydraulique) détruisant peu à, peu le béton [49].
Dans le but de mettre en évidence l’influence de la présence d’ajouts polytéréphtalate
d’éthylène (PET) sur le comportement des mortiers et/ou composites mortier-polymère en
milieux agressifs, on a effectué une série d’essais, chimiques, physiques dans les Laboratoires
suivants :
• Laboratoire de matériaux LABMAT du département de génie civil de
l’ENSET d’Oran.
• Laboratoire de chimie des polymères LCP d’Es-Sénia, Oran.
Chapitre 3 111
Durabilité des matériaux composites mortier-polymère
Les essais ont été réalisés sur des mortiers élaborés à base de ciment CPJ-CEM II/A
commercialisé à l’Ouest Algérien (CPJ Zahana) ainsi que des composites de différents teneurs
en polymère PET et par conséquent mettre en évidence l’influence du polymère sur la
durabilité de ces mortiers et essayer d’apporter une meilleures compréhension concernant les
réactions chimiques responsables du ralentissement de la dégradation.
Pour l’étude de la résistance de ces mortiers et/ou composites mortier-polymère vis-à-
vis de différents milieux agressifs (acides et base), on a tenu à garder le même rapport
eau/ciment pour toutes les compositions des matériaux (E/C = 0.5).
Afin d'arriver à des conclusions pratiquement exploitables, il a été nécessaire dans la
seconde série de réaliser des essais d'analyse microstructurale. Dans ce but, l’identification
des phases cristallines formées dans les matériaux ayant subit une attaque chimique ont été
suivi par diffraction des rayons X.
Les mortiers et/ou composites ont été coulés dans des moules prismatiques 5x5x5 cm3
et compactées mécaniquement à l’aide d’une table à choc (NF EN 196.1). Les moules
contenant les spécimens ont été couverts de film plastiques et stockés dans l’environnement
du laboratoire. Après 24 heures, les échantillons ont été démoulés et conservés jusqu’à l’âge
de l’essai dans l’environnement suivant :
Après 28 jours de cure sous l’eau (figure III.1), les éprouvettes sont pesées pour
déterminer M1 (figure III.2), puis elles sont immergées dans les différentes solutions
suivantes :
¾ 5% d’acide chlorhydrique (HCl) acide fort ;
¾ 5% d’acide sulfurique (H2SO4) acide fort ;
Figure III.1- Cure des éprouvettes sous Figure III.2- Préparation des éprouvettes
l’eau pour la pesé.
Chapitre 3 113
Durabilité des matériaux composites mortier-polymère
Avec M1, M2 les masses des éprouvettes avant et après immersion, respectivement.
Les phases solides et les ions impliqués dans les équilibres chimiques au sein de la
microstructure de la pâte de ciment durcie et qui peuvent être menacé par les attaques
chimiques de l’environnement sont résumés dans le tableau III.1 :
Chapitre 3 114
Durabilité des matériaux composites mortier-polymère
Donc on peut établir qu’un acide est autant plus nuisible que les sels de calcium
formés sont plus facilement solubles. D’après le tableau I.8 (cf. bibliographie), qui donne la
solubilité dans l’eau des sels calciques, l’acide sulfurique devrait être relativement inoffensif,
mais les ions de sulfates jouent en l’occurrence un rôle nuisible pour le béton (gonflement dû
aux sulfates).
Les acides inorganiques forts ne réagissent pas uniquement avec l’hydroxyde de
calcium, ils attaquent également les autres composants de la pâte de ciment durcie, en formant
des sels calciques, aluminiques ou ferriques, ainsi que des acides siliciques colloïdaux (gels de
silice) [53].
Chapitre 3 115
Durabilité des matériaux composites mortier-polymère
50
CPJ
40
PET2.5
Perte de poids (%)
PET5.0
PET7.5
30
20
10
0
1jour 7 jours 14 jours 21 jours 28 jours
35
30
CPJ
PET2.5
25
PET5.0
15
10
0
1 jour 7 jours 14 jours 21 jours 28 jours
Après 28 jours d’immersion, la perte de la masse pour le mortier (CPJ) sans ajout est
de l’ordre de 47.35% dans la solution de 5% HCl, 34.69% dans la solution de 5% d’acide
sulfurique H2SO4 et de 12.09% dans la solution de 5% CH3COOH.
L’incorporation de 7.5%m du polytéréphtalate d’éthylène (PET7.5) réduit les pertes de
masse, par rapport au mortier contrôle, de 17.8% dans la solution de 5% HCl, ce qui n’est pas
le cas concernant les résultats pour le composite PET7.5 dans la solution de 5% H2SO4. Dans
l’acide H2SO4 les pertes de la masse des composites contenant le PET sont presque identiques
au mortier CPJ, sauf pour le PET5 où on a une réduction de perte de 1.9%.
La réduction de la perte en poids, après 28 jours d’attaque, est de 11.8% pour le
composite PET2.5, de 11.0 % pour le composite PET5.0 et de 17.8% pour PET7.5 par rapport
au mortier de contrôle CPJ dans la solution d’acide chlorhydrique HCl (figure III.4).
Avant 7 jours d’immersions dans 5% d’acide acétique CH3COOH, aucun effet du
dosage en PET des mortiers n’est observé. Après cette période d’immersion, les matériaux
polyphasés qui contiennent différents pourcentages du polymère (PET 2.5, PET5, PET7.5),
augmentent leurs aptitudes à résister au acide (figure III.6).
La réduction de la perte en poids, après 56 jours d’attaque, est de 21.9% pour le
composite PET2.5, de 22 % pour le composite PET5.0 et de 6% pour PET7.5 par rapport au
mortier de contrôle CPJ dans la solution d’acide acétique CH3COOH (figure III.6).
Chapitre 3 117
Durabilité des matériaux composites mortier-polymère
30
25 CPJ
15
10
0
1 jour 7 jours 14 jours 21 jours 28 jours 56 jours
On distingue les pertes de la masse 12.09% pour CPJ et 11.9% pour PET7.5 par
l’attaque chimique de l’acide acétique 5% CH3COOH des mortier et/ ou composites qui sont
nettement inférieures par rapport aux résultats des deux autres types d’acides 5 % HCl et 5%
H2SO4 après 28 jours d’attaque (figure III.7). Cette constatation est due au faite au classement
chimique de l’acide acétique à la famille des acides faibles (une solution de faible acidité) et
de l’acide chlorhydrique et sulfurique aux acides forts.
La figure III.7, montre l’effet de l’attaque acide sur les différents mortiers et/ou
composites mortier-polymère. Après 28 jours d’immersion, on remarque pour l’ensemble des
spécimens, que les pertes en masse dues à l’acide chlorhydrique sont légèrement supérieures à
celles dues à l’acide sulfurique.
L’exemple du mortier de contrôle CPJ, montre que la perte de poids due à la solution
de 5% H2SO4 est inférieure de 26.7% par rapport à l’attaque due à la solution de 5% HCl.
Dans le cas du composite PET2.5 est égale à 16%. La perte de poids du mortier de contrôle
CPJ, due à la solution de 5% CH3COOH est inférieure de 74.4% par rapport à l’attaque due à
la solution de 5% HCl.
Chapitre 3 118
Durabilité des matériaux composites mortier-polymère
50
20
10
0
5% HCl 5% H2SO4 5% CH3COOH
Si on compare les résultats des pertes en masses des mortiers et/ou composites
immergés en solution d’acide acétique 5% CH3COOH, par rapport aux autres résultats, on
constate que la perte de masse due à l’acide acétique est égale à environ un tiers de la perte en
masse due à la solution de l’acide sulfurique ou l’acide chlorhydrique, pour la même
concentration de 5 % (figureIII.7).
• L’examen visuel :
La figure III.8 montre l’état des échantillons de mortier et/ ou composites mortier-
polymère avant leur immersion dans la solution agressive, et la figure III.9 montre le
changement du volume des échantillons de mortiers et/ou composites soumissent aux
différents types d’attaques : 1ere photo solution HCl, 2ème photo solution H2SO4 et 3ème photo
Chapitre 3 119
Durabilité des matériaux composites mortier-polymère
Figure III.8- Etat des éprouvettes avant immersion dans les différentes solutions.
Figure III.10- Etat des éprouvettes après immersion de 28 jours dans 5% NaOH,
5 % HCl, 5% H2SO4 et 5% de CH3COOH (de gauche à droite).
Chapitre 3 120
Durabilité des matériaux composites mortier-polymère
Donc, cette réduction des poids est due à la dissolution des hydrates produits qui
mènent à des mortiers poreux. Cependant, l’incorporation des additions organiques
(polymères) augmente la résistance chimique des composites (cas des solutions HCl 5% et
CH3COOH 5%) dans les milieux agressifs, comme il a été mis en évidence par plusieurs
équipes de recherche [57,58]. La perte de masse est due au fait que le ciment Portland, après
hydratation, libère une partie considérable d’hydroxyde de calcium libre (CH) qui peut être
lixiviée à l’intérieur quand elle est soumise à l’acide. Pour le mortier en contact avec l’acide
sulfurique (H2SO4), l’hydroxyde de calcium réagit avec l’acide sulfurique pour former le
sulfate de calcium, qui est déposé comme gypse.
Pendant que l’attaque se poursuit, tous les composants du ciment sont par la suite
décomposés et lixiviés. En outre, le sulfate de calcium constitué par la première réaction va
réagir avec la phase d’aluminate de calcium dans le ciment pour former le sulfoaluminate de
calcium hydraté (ettringite) qui, après cristallisation, peut causer l’expansion du mortier. Ces
réactions forment aussi une couche blanchâtre épaisse sur la surface du mortier. La couche du
gypse précipitée est facilement lixiviée dont le résultat est une perte de masse considérable
[59-61].
Dans les mortiers avec ajouts de polymères, la quantité du PET remplie les pores [62].
Cette diminution de porosité (les pores capillaires sont réduits), diminue l’absorption de la
solution acide d’où une réduction de la perte de masse.
Pour la solution de 5% d’hydroxyde de sodium NaOH (solution basique), les pertes de
masses concernant le mortier contrôle CPJ et les matériaux polyphasés composites mortier-
polymère (PM) à 28 jours sont inférieures à 1% (figure III.10). En comparant nos resultats à
ceux obtenus par l’équipe de J.-A. Rossignolo [57].
Cette étude montre que le polymère à un effet supplémentaire sur le comportement des
matériaux composites. En général, les composites contenant du polymère PET développe une
résistance différente à celle du mortier contrôle contre les divers attaques chimiques comme le
montrent les figures III.4-7.
D'autre part, la comparaison des résultats d'essai avec celles obtenus par d’autres
équipes de recherche reste difficile (voir chapitre I.9.3). Ceci est dû aux différences dans les
matières premières utilisées (ciment, agrégats, et polymère), les proportions de mélange,
mode de cure, la préparation des éprouvettes, les concentration des solutions d’attaques
chimiques et les méthodes d'essai.
Chapitre 3 121
Durabilité des matériaux composites mortier-polymère
Les échantillons sont analysés par un diffractomètre Philips PW 1710, utilisant une
anticathode de cuivre (Cu-Kα) de longueur d’onde λ = 1,5406 A°, disponible à l’Université
d’Oran IGMO, Laboratoire de chimie des matériaux.
Les analyses par diffraction X des surfaces des mortiers et/ou composites mortier-
polymère soumises à une attaque acide ont permis d’identifier et de positionner les différentes
phases cristallines rencontrées sur l’épaisseur du matériau altéré. La couche des cristaux
formés sur la surface de l’échantillon est analysée, après avoir subit un grattage sur une
épaisseur de quelques dixièmes de millimètres et un broyage pour obtenir une fine poudre du
liant des mortiers.
L’analyse de la pâte de ciment hydraté par DRX [63] n’est pas une chose simple, car le
produit majeur d’hydratation est le CSH qui se présente sous forme d’un gel plus ou moins
bien cristallisé difficilement identifiable sur un spectre DRX. En fait, le CSH est caractérisé
sur un spectre DRX par une large bosse située entre 28 et 35° 2Ө, là même où se situent la
plupart des pics de silicates anhydres (C2S et C3S). Ainsi la pâte de ciment est souvent
caractérisée par ses hydrates mieux cristallisés que sont l’ettringite et la portlandite.
sur la nature des espèces cristallines qui composent le liant des matériaux : on trouve,
systématiquement, presque les mêmes pics de diffractions, à toutes les teneurs. Pour illustrer
ce résultat, on reporte à la figure II.19 (chapitre 2) la superposition du spectre du mortier
contrôle CPJ28j, et celui du composite PET7.528j.
Donc, on s’intéresse pour la suite des analyses DRX au mortier de contrôle CPJ28j
contre les différentes attaques acides.
Les figures III.12, III.13 et III.14 présentent les analyses DRX réalisées sur des
mortiers contrôle CPJ après conservation pendant 28 jours dans des solutions acides,
respectivement 5% d’acide chlorhydrique HCl, 5% d’acide sulfurique H2SO4 et 5% d’acide
acétique CH3COOH.
Chapitre 3 123
Durabilité des matériaux composites mortier-polymère
Le spectre DRX de la figure III.12 montre la présence des espèces cristallines suivantes :
- Ca6Al2(SO4)3(OH)12.26H2O : L’ettringite ;
- Ca(C2H3O2)2.H2O : Formation de l’acétate de calcium hydraté.
La superposition des 4 spectres DRX, montre l’effet des attaques acides sur le mortier
de contrôle CPJ. D’après la figure III.15, on constate la disparition et l’apparition de nouveau
phases cristallines hydratées.
Par exemple aux fentes 11.59°, 20.72° et 29.11° 2Ө, on constate la présence du gypse
dans le cas du spectre de l’attaque par la solution de 5% H2SO4. Ceci confirme bien les
résultats obtenus dans la partie discussion de ce chapitre.
Les spectres de la figure III.15 montrent une diminution de l’intensité des pics de la
portlandite des mortiers contrôle CPJ immergés dans les solutions acides, d’où une
consommation de cette phase cristalline par rapport au mortier conservé dans l’eau douce.
Cette diminution apparaît aux angles suivantes 34.09°, 18.09° et 47.12° 2Ө.
Figure III.15 : Les spectre DRX du mortier de contrôle CPJ conservé dans les
différents milieux acides.
Références
Bibliographiques
GENERALE
Conclusion générale 131
CONCLUSION GÉNÉRALE
(PET) favorise une interaction physique lors de son ajout dans les matériaux cimentaires
polyphasés, on attribue la valeur optimale observée au composite PET2.5.
- L’utilisation du polymère en substitution au ciment a permis aussi d’améliorer les
propriétés mécaniques de nos mortiers. Les performances mécaniques en particulier les
résistances à la flexion, de nos mortiers dans lesquels le polytéréphtalate d’éthylène a été
incorporé sont jugés analogues sinon meilleures en comparaison avec celles d’un mortier
témoin. Ce qui leur donne un intérêt à la fois économique et écologique.
- l’incorporation du polytéréphtalate d’éthylène PET dans le ciment permet de
valoriser ce polymère comme déchets. On peut constaté que la substitution de celui-ci apporte
un intérêt économique dans la réduction de la quantité de ciment et occasionne un gain de
résistance.
- Les analyses de spectrométrie infrarouge IRTF et de diffraction des rayons X
indiquent que la composition par phase du mortier et des composites est identique : on
retrouve en effet les mêmes espèces cristallines dans chaque matériau. Au regard de ces deux
techniques d’analyse, il ne semble donc pas y avoir d’interaction chimique entre les espèces
minérales et le polymère qui pourrait conduire à la formation de nouveaux composés.
- La spectrométrie infrarouge est une méthode intéressante pour la reconnaissance des
matériaux minéraux tels la caractérisation des liants hydrauliques, le suivi de leur hydratation
et pour toute modification des espèces cristallisées dans le cas des composites mortier-
polymère. Les difficultés d’interprétation des différentes bandes d’absorption ont pu être
affranchies grâce à la consultation d’une banque de spectres spécifiques aux matériaux
couramment utilisés en génie civil.
- Même si le champ d’action de l’analyse IRTF s’avère parfois limité, les applications
de notre étude ont montré combien cet outil d’analyse peut s’avérer intéressant pour la
caractérisation physico-chimique des matériaux minéraux et polyphasés tel le ciment anhydre,
le suivi de l’hydratation de la matrice cimentaire dans le cas du CPJ, et le mélange de cette
matrice avec du polytéréphtalate d’éthylène utilisé dans le cas des composites.
- L’analyse par microscopie électronique à balayage MEB a permis de visualiser les
détails de la microstructure, tels que la morphologie des phases hydratées (silicates de calcium
hydratés CSH, portlandite, ettringite, etc.). Elle permis aussi de découvrir comment s’organise
le polymère PET au sein des matériaux composites étudiés.
- La durabilité à été entreprise afin d’évaluer l’effet de l’ajout du polytéréphtalate
d’éthylène (PET) au ciment commercialisé (CPJ-CEM II/A) de Zahana, d’où des matériaux
Conclusion générale 133
polyphasés, mis dans différents milieux agressifs tels que les acides forts, faibles et la solution
basique pour une concentration élevée de l’ordre de 5%. Les premiers résultats obtenus
permettent de mettre en évidence l’effet bénéfique sur la durabilité d’un tel ajout.
- La perte en poids des composites mortier-polymère immergés dans l’acide
chlorhydrique HCl 5% et l’acide acétique CH3COOH 5% est inférieure à ceux du mortier non
modifié, ceci indique que l’ajout du polymère offre une bonne protection contre l’attaque des
mortiers par l’acide chlorhydrique et acétique. Dans les mortiers modifiés, la quantité du PET
remplie les pores. Cette diminution de porosité, diminue l’absorption de la solution acide d’où
une réduction de la perte de masse. Pour la solution de 5% d’hydroxyde de sodium NaOH, les
pertes de masses concernant le mortier de contrôle et les matériaux polyphasés sont
inférieures à 1%.
- Les analyses DRX ont permis d’identifiées la formation des phases cristallines
formées dans les matériaux ayant subit une attaque chimique acide, tels que les différents sels
calcique et le gypse.
- Cette étude montre que le polymère à un effet supplémentaire sur le comportement
des matériaux composites.
- En perspectives, il est intéressant de continuer l’étude de la durabilité des composites
mortier-polymère par d’autres attaques chimiques telles que la carbonatation, l’attaque par les
chlorures, l’attaque alcaline, la corrosion et l’attaque par les sulfates.
i Publications et Communications i
ii- Communications
Mots –clés :
Mortier; Composite; PET; Flexion; DRX; IRTF; Observations Au MEB; Durabilité; Acide;
Milieux Agressifs.