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1- LA NOTION D’OBLIGATION
L’obligation est un lien à caractère astreignant. Pour les juristes, c’est un vecteur
qui crée un rapport juridique entre deux personnes, ou plus. L’existence de ce
rapport oblige à quelque chose l’une des personnes vis à vis de l’autre personne.
- L’obligation de ne pas faire est celle par laquelle une personne s’interdit
d’effectuer une prestation quelconque (par exemple obligation pour le
travailleur de ne pas divulguer des renseignements professionnels).
Cette classification qui remonte au droit romain, a été reprise dans le code
civil algérien au niveau du titre 1er qui traite des sources des obligations, ces
sources sont au nombre de quatre :
L’obligation donne naissance à une créance. Le droit des obligations est donc, par
essence, un droit patrimonial. Il a une fonction économique. Il est donc le reflet
d’un vécu économique, affirmant que l’on peut vérifier tant sur le plan interne que
sur le plan international.
Il est possible de dissocier les obligations en deux catégories selon que la volonté
intervient ou n’intervient pas –ou si peu- dans la formation du lien obligatoire. La
manifestation de volonté dans la création de l’obligation donne naissance à un acte
juridique. A l’inverse, on est en présence d’un fait juridique.
A- Le fait juridique :
Parfois, le fait juridique est naturel : il échappe à l’homme (grêle, tempête…) d’où
l’absence d’une mise en jeu de la responsabilité.
Parfois, au contraire, le fait juridique résulte d’une activité humaine, par exemple
un accident causé par la conduite d’un véhicule.
B- L’acte juridique :
L’on peut également envisager les actes selon qu’ils expriment une seule volonté ou
plusieurs volontés (l’acte unilatéral et l’acte bilatéral).
L’acte juridique unilatéral traduit la volonté d’une seule personne, ce que l’on
observe déjà en droit administratif, matière dans laquelle cette catégorie d’acte est
particulièrement fréquente.
En droit civil, l’on donne comme exemple l’acte par lequel un bailleur met fin à
une location à durée indéterminée.
Par ailleurs il convient de noter qu’à l’exception des actes spécialement consacrés
par le législateur notamment le testament la question se pose de savoir si n’importe
quel acte peut mettre à la charge de son auteur des obligations.
L’acte bilatéral ou multilatéral est celui par lequel deux ou plusieurs volontés
expriment un accord. C’est le cas des conventions qui constituent un accord entre
plusieurs personnes en vue de produire un effet juridique quelconque (création,
transfert ou extinction d’une obligation). Mais c’est aussi le cas du contrat, qui est
une espèce particulière de convention, puisqu’il ne peut qu’être créateur
d’obligation.
5- La notion de contrat :
Le contrat est défini comme étant l’expression juridique d’un accord de volontés
entre personnes en vue de créer un ou plusieurs engagements juridiques. Toutefois,
il faut préciser :
-D’une part qu’un accord de volontés n’est pas toujours un contrat. Pour qu’un
accord de volontés puisse être qualifié de contrat, il est nécessaire qu’il soit
imprégné d’un caractère obligatoire. (Deux personnes peuvent convenir d’aller au
cinéma ce n’est pas un contrat car rien n’oblige d’aller au cinéma). En revanche, si
une personne accepte de prêter un objet à une autre, il y a contrat (contrat de prêt),
parce que la défaillance du débiteur peut conduire à une exécution forcée.
- D’autre part, pour qu’un accord soit un contrat, il faut que l’obligation soit mise à
la charge de l’une des personnes qui a conclu le contrat, principe selon lequel le
contrat ne produit d’effets qu’entre les parties.
A- Les classifications des contrats fondées sur le droit applicable :
Les contrats internes sont des contrats qui produisent tous leurs effets dans l’Etat
où ils sont conclus. Ces contrats sont alors soumis au droit interne. Ainsi les
contrats internes algériens sont régis par le droit algérien, que ce droit se situe dans
des textes généraux, comme le code civil ou dans des textes particuliers comme le
code de commerce.
Le contrat international est défini comme étant celui qui produit ses effets dans
au moins deux Etats. Les contrats relatifs au commerce extérieur de l’Algérie,
contrats de vente, contrats d’équipement, constituent l’exemple le plus typique de
cette catégorie.
S’agissant des contrats de droit privé, cela revient à mettre en avant une égalité
juridique et taire des inégalités économiques qui peuvent être fondamentales. Or,
rien n’est moins sûr. Il suffit de penser aux contrats d’adhésion pour se convaincre
que les catégories de contrats peuvent révéler des clauses exorbitantes de droit
commun.
Le contrat est unilatéral lorsqu’une seule personne est obligée vis à vis de l’autre
partie. Dans cette catégorie, il n’ya donc pas enchevêtrement des obligations. C’est
ce que l’on remarque dans un contrat de donation pure et simple. En pratique, il
semble bien que les contrats unilatéraux soient extrêmement rares.
Le contrat commutatif est celui en vertu duquel chaque partie s’oblige moyennant
une contrepartie dont la valeur est déterminable dès la conclusion de l’acte. C’est le
cas de l’ensemble des contrats synallagmatiques. Ainsi, dans un bail, la contrepartie
de l’obligation de louer est constituée par le prix de la location que les parties
arrêtent, en principe, à la conclusion du contrat.
Le contrat aléatoire est celui dans lequel l’obligation ne fait pas l’objet d’une
évaluation au départ, précisément à cause d’un élément incertain qui constitue
l’aléa. La perspective d’un gain ou d’une perte est conditionnée par la survenance
de l’élément incertain (ex contrat d’assurance, contrat de rente viagère).
Le contrat à titre onéreux est un acte qui assujettit chacune des parties à donner
ou à faire quelque chose, en sorte que l’on est toujours en présence d’un contrat
synallagmatique.
A contrario, l’on définit le contrat gratuit come étant celui dans lequel les
obligations ne pèsent que sur l’une des parties. Il en est ainsi de la donation.
Le contrat de gré à gré serait un contrat librement négocié par les parties. En ce
sens chaque volonté serait souveraine, en sorte que l’accord serait le résultat
d’intérêts contradictoires mais qui ont pu être surmontés en vue de la réalisation de
telle ou telle opération.
Par contre, le contrat d’adhésion est celui pour lequel la négociation est réduite à
une portion négligeable, la plupart des stipulations n’étant pas discutées. L’une des
parties qui, dans tous les cas, est économiquement la plus puissante, présente un
projet de contrat (contrat type ou standard) que le contractant n’a plus qu’à signer
sous réserve de quelques précisions à apporter.
C- Classifications doctrinales :
Cette distinction repose sur l’observation des conditions de forme de formation des
contrats. On est en présence d’un contrat consensuel lorsque celui-ci se forme par
simple échange des consentements. Le législateur n’impose alors aucune forme
particulière. Ainsi, en est- il de l’achat pur et simple.
On est en présence d’un contrat formel dès lors que certaines formes doivent être
respectées lors de la formation du contrat. Il en est ainsi, par exemple des contrats
relatifs à une cession de droit de propriété industrielle. L’écrit a alors une fonction
probatoire. Tantôt l’on exige un acte solennel, c'est-à-dire la rédaction d’un acte
authentique par devant notaire. Il en est ainsi notamment du contrat de constitution
de société. Tantôt, enfin, l’on exige l’accomplissement d’une formalité
administrative ou la délivrance d’une autorisation administrative.
Les contrats nommés sont les contrats consacrés par le code civil qui indique leur
régime juridique.
Les contrats innommés sont des contrats qui n’ont pas été consacrés expressément
par le code civil voir par un autre texte, soit qu’ils sont d’apparition trop récente
pour pouvoir être qualifiés juridiquement, soit qu’ils empruntent leur régime
juridique à plusieurs contrats.