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N° 774 – JUILLET-AOÛT 2016 – 5,20 e
10 36
© Georges Bartoli pour l’INRS
13
© Vincent Nguyen pour l’INRS
04 ACTUALITÉS 13 DOSSIER
n Qualité de vie au travail. Le numérique Explosions sur le lieu de travail
aurait un impact plutôt positif
n Risques psychosociaux. En parler, 14. Atmosphères explosives : la prévention
c’est déjà les prévenir nécessite de s’investir
n Pharmaciens d’officine. Violence
et agressions sont observées à la loupe
17. Agir tôt pour désamorcer le risque
n Pénibilité. Les entreprises se préparent 19. Une conception sur mesure
n Travail de nuit. L’Anses confirme les risques 20. Déchèterie : bien penser le stockage
liés aux activités nocturnes
des déchets dangereux
22. Une prévention tout en finesse
10 LE GRAND ENTRETIEN
26 PERSPECTIVES
William Bourguet, directeur de recherche
à l’Inserm Technologies de l’information
« Perturbateurs endocriniens : Vers des chantiers plus connectés
il y a urgence à agir » et donc plus sûrs
38
Photo de couverture : Gaël Kerbaol / INRS
43 SERVICES
10-31-1668 / Certifié PEFC / pefc-france.org
n Questions-réponses n Retour sur n À la loupe
n Extraits du Journal Officiel
© Gaël Kerbaol/INRS
QUALITÉ DE VIE AU TRAVAIL
Le numérique aurait un impact plutôt positif
SALARIÉS ET EMPLOYEURS ont une vision plutôt positive des apports de la transformation
numérique dans le travail. Les perceptions sont plus nuancées lorsqu’on les interroge
sur les effets sur les conditions de travail.
L
e numérique est perçu numérique et 73 % des pre- liées à l’organisation du tra- dis que seuls 27 % des sala-
comme une oppor- miers et 93 % des seconds vail, ils évoquent également riés le pensent.
tunité par 57 % des sont « optimistes » quant aux ces points. « La circulation Enfin, les avis sont très parta-
salariés et 72 % des conséquences sur l’avenir de instantanée de l’information gés quant à l’impact du numé-
chefs d’entreprise, leur société. Par ailleurs, ils a favorisé l’avènement d’une rique sur le dialogue social.
selon une enquête réalisée sont respectivement 67 % et culture de l’urgence et de Seuls 19 % des salariés et
pour l’Agence nationale pour 88 % à percevoir des béné- l’immédiateté qui conduit à la 28 % des dirigeants estiment
l’amélioration des conditions fices pour leur propre avenir. fois à une intensification du qu’il s’est ainsi amélioré.
de travail (Anact) à l’occa- En revanche, interrogés sur travail (…), à sa densification Interrogés sur ce qui pour-
sion de la 13e édition de la l’impact du numérique sur (…) et à sa fragmentation », rait aider à mieux travailler
semaine pour la qualité de l’avenir de l’emploi en France, peut-on lire dans l’enquête. à l’ère du numérique, 40 %
vie au travail 1
. D’un côté seuls 46 % des salariés et Dans le même temps, 3 sala- des salariés jugent prioritaire
comme de l’autre, la simpli- 52 % des chefs d’entreprise riés sur 5 estiment que la de proposer des formations
fication et la souplesse qu’il sont optimistes. concentration, l’ambiance spécifiques, 35 % de déve-
procure apparaissent au pre- dans l’équipe, l’équilibre vie lopper le dialogue social et
mier rang des bénéfices. La Certaines dérives privée-vie professionnelle et 27 % d’imposer et réglemen-
tendance est toutefois plus affectent les les horaires de travail ne sont ter un droit à la déconnexion.
marquée chez les chefs d’en- conditions de travail pas impactés par le numé- Pour les chefs d’entreprise,
treprise, les catégories socio- Les salariés et les patrons rique, tandis qu’un salarié les formations spécifiques au
professionnelles supérieures s’accordent largement (à hau- sur 5 en souligne l’améliora- numérique arrivent en tête
et les plus jeunes que chez les teur, respectivement, de 85 % tion et une proportion équi- (38 %) à égalité avec le déve-
salariés moins qualifiés et les et 90 %) sur l’effet positif du valente la dégradation. Le loppement du dialogue social.
plus âgés. numérique sur la qualité décalage salariés-patrons est 32 % appellent à de nouveaux
Une grande majorité des de vie au travail, mais des plus net sur les questions qui modes de management de
salariés (86 %) et des chefs réserves apparaissent quant touchent au management col- proximité, tandis que 26 %
d’entreprise (93 %) se disent à certaines conséquences. laboratif. En effet, 47 % des seulement invoquent le droit
« à l’aise » avec les techno- Près d’un salarié sur trois chefs d’entreprise estiment à la déconnexion. n
logies numériques dans leur souligne les effets négatifs du que le numérique a eu des 1. Enquête réalisée en ligne du
vie professionnelle. 67 % des numérique sur la charge de conséquences positives sur 15 mars au 1er avril 2016 auprès
salariés et 83 % des chefs travail, la pression et le stress. la possibilité pour les sala- d’un échantillon représentatif de
d’entreprise estiment que Si globalement les chefs d’en- riés de donner leur avis sur le 1 003 salariés actifs occupés et
205 chefs d’entreprise ou DRH.
leur entreprise est avan- treprise sont plus enthou- management et de participer
cée concernant l’usage du siastes sur les dimensions aux prises de décisions, tan- G. B.
U
en France. À cette occasion,
n peu de stress, interlocuteurs externes à
c’est motivant »,
REPÈRES l’entreprise). Patrick Bernasconi, le président
« les risques psy- Les 9 conseils Enfin, un guide destiné aux du Cese, a insisté sur la nécessité
chosociaux, ce pour agir managers, intitulé 9 conseils de renforcer le dialogue social
au quotidien par une meilleure formation et
n’est pas si grave », pour agir au quotidien,
« le stress, c’est dans la tête », vient compléter le disposi- une plus grande sensibilisation
n ÉVALUEZ la charge
« les risques psychosociaux, tif : « Il apporte des clés de des jeunes, notamment
de travail
ne pas en parler évite les pro- compréhension sur les RPS en systématisant la présence
n DONNEZ de
blèmes »… Voilà quelques- pour aider les managers à de modules de dialogue social
l’autonomie
unes des idées reçues qui prévenir ces risques au sein dans les formations
à vos salariés
illustrent de façon ironique de leur équipe, présente managériales. Autres axes mis
n SOUTENEZ
les nouvelles affiches de la Marie-Anne Gautier, notam- en avant : encourager l’exercice
vos collaborateurs
campagne d’information et ment par l’intermédiaire de des mandats de représentation
n TÉMOIGNEZ dans les entreprises en valorisant
de sensibilisation de l’INRS conseils pour agir sur l’orga-
de la reconnaissance les compétences acquises dans
sur les risques psychoso- nisation du travail. »
ciaux (RPS). Cette campagne, n DONNEZ du sens Le ton utilisé dans ces sup- ces activités, et faire participer
lancée début juin, se décline au travail ports est délibérément posi- toutes les entreprises, quelle que
sur trois supports : affiches, n AGISSEZ face tif. Il s’agit de faire en sorte soit leur taille, à la dynamique
dépliant et guide. aux agressions qu’agir sur les RPS ne soit du dialogue social.
Deux affiches génériques externes plus tabou dans les entre-
« En parler pour en sortir » n COMMUNIQUEZ prises. Les personnages sont TRAVAIL DÉTACHÉ
s’adressent « à l’ensemble sur les changements mis en scène dans des pos- Les déclarations
des acteurs de l’entreprise n FACILITEZ la tures volontairement déca- en forte hausse
pour les inciter à s’exprimer conciliation travail lées, pour « tordre le cou aux
286 025 travailleurs détachés
sur le sujet, explique Marie- et vie privée idées reçues ». n
ont été déclarés en 2015 à
Anne Gautier, expert d’assis- n BANNISSEZ toute C. R.
l’administration française, soit
tance médicale à l’INRS. À forme de violence
+ 25 % par rapport à 2014
travers ces affiches, nous
souhaitons montrer que la selon des données transmises
à la commission nationale de lutte
première étape pour les pré- En savoir plus contre le travail illégal et la fraude
venir, c’est d’en parler ».
Parallèlement, un dépliant n RISQUES PSYCHOSOCIAUX, en parler pour en sortir, au détachement des travailleurs
en quatre volets décrit les dépliant ED 6251, INRS. (CNLTI). Une hausse que le
risques psychosociaux, n 9 CONSEILS pour agir au quotidien, guide ED 6250, gouvernement attribue
donne leur définition, leurs INRS. « probablement » aux « contrôles
causes possibles et les n AFFICHES RPS, références A785 à A793. de plus en plus fréquents »
signaux d’alerte. Il présente et aux « sanctions nouvelles »
n CATALOGUE des productions, Risques
les différents interlocuteurs qui ont incité les employeurs
psychosociaux, s’informer pour agir, ED 4700,
à solliciter si besoin en cas à déclarer des « détachements
INRS.
d’exposition (collègues, RH, précédemment non déclarés ».
Tous ces supports sont accessibles
managers, services de santé Le temps de travail effectif des
sur www.inrs.fr/RPS.
au travail, médecin traitant, travailleurs détachés a aussi
augmenté (+11 %), pour atteindre
10,7 millions de jours, soit plus
de 46 500 équivalents temps
30 % ou plus de la main-d’œuvre de la plupart des pays plein. Quant aux pays dont
sont issus les travailleurs
de l’Union européenne seront constitués de travailleurs détachés, la Pologne arrive
âgés de 55 à 64 ans d’ici 2030. Ce vieillissement en tête, avec 46 816 travailleurs,
au travail présente divers enjeux, auxquels l’EU-Osha suivie du Portugal (44 456),
souhaite sensibiliser à travers sa campagne « Être bien de l’Espagne (35 231) et de la
Roumanie (30 594). Le BTP reste
sur les lieux de travail quel que soit l’âge ». Parmi les le premier secteur concerné,
défis : œuvrer pour maintenir des conditions de travail avec 27 % des déclarations,
sûres et saines tout au long de la vie professionnelle. même si sa part diminue au profit
Tout savoir sur la campagne de l’EU-Osha : https://www.healthy-workplaces.eu/fr. de l’industrie et de l’intérim.
07 NORMANDIE
ILE-DE- ALSACE-
PAYS- CENTRE-
DE-LA-LOIRE VAL-DE-LOIRE BOURGOGNE-
FRANCHE-COMTÉ
CENTRE-OUEST
RHÔNE-ALPES
DES AGRESSIONS en hausse, malgré des systèmes
AQUITAINE
AUVERGNE
de télésurveillance, c’est le constat principal du baromètre
MIDI-PYRÉNÉES
LANGUEDOC-
ROUSSILLON SUD-EST annuel instauré par l’Ordre national des pharmaciens
dans le cadre d’une action en faveur de la prévention
de la violence envers ces professions de santé.
L’
LES RÉGIONS
n AQUITAINE
Ordre national des pharma- sion de 6 % par rapport à l’année 2014 ;
La Carsat Aquitaine propose
ciens a mis en place, en 2012, • les agressions verbales représentent tou-
une série de matinées
un observatoire des agressions jours la moitié des déclarations (48 %).
d’information sur Seirich, le
subies afin de suivre l’insécurité Le nombre d’agressions avec menace
logiciel d’évaluation des risques
en officine. Des fiches de déclara- progresse fortement (+ 9 % par rapport à
chimiques développé par l’INRS,
tions lui sont transmises par les pharma- 2014) et, après une stabilisation ces trois
dans différents départements :
ciens d’officine, ce qui lui permet d’établir dernières années, la part des violences à
• Agen, 22 septembre,
l’évolution des agressions, qu’elles soient main armée repart à la hausse (+ 3 %) ;
à l’Agropole ;
d’ordre physique ou verbal, ou encore des • les officines de villes de moins de
• Pau, le 6 octobre, à la Géode-Cité
dégradations matérielles. 50 000 habitants concentrent 80 % des
multimédia ;
Pour 2015, il en ressort les points sui- agressions déclarées.
Les pharma-
• Bayonne, le 7 octobre, à la CCI.
vants : cies des petits centres commerciaux
• l’Ordre national des pharmaciens a reçu deviennent une cible « prisée » par les
Inscriptions sur le site Internet de la
Carsat Aquitaine, rubrique Entreprises : 131 déclarations en 2015. Les agres- agresseurs (+ 11 % par rapport à 2014)
http://entreprises.carsat-aquitaine.fr. sions avec arme à feu en représentent malgré une fréquentation importante
14 %, ce qui témoigne de l’extrême vio- et des systèmes de sécurité développés
n PAYS-DE-LA-LOIRE
lence subie parfois par les pharmaciens (plus de 78 % des pharmacies décla-
Le festival international du film
d’officine ; rantes sont équipées de systèmes de
corporate « Films & companies »,
• alors que l’exercice officinal se carac- télésurveillance) ;
rendez-vous annuel des
térise très largement par un fonction- • la part des agressions physiques décla-
professionnels du film
nement financier dématérialisé avec de rées ayant provoqué un arrêt de tra-
institutionnel, s’est déroulé
faibles sommes d’argent en caisse, la vail ou une hospitalisation reste stable,
à La Baule du 17 au 19 mai 2016.
réalité demeure relativement méconnue autour de 10 %. Les conséquences psy-
À cette occasion, l’INRS a reçu
par les agresseurs. En effet, on constate chiques à long terme ne sont cependant
le 3e prix de la catégorie
que les agressions liées au vol de caisse pas évaluées. Elles peuvent se mani-
« Communication pédagogique :
constituent le tiers des motifs déclarés. fester plus tard alors qu’il n’y a pas de
Films d’entreprise relatifs
On note également une augmentation déclaration complémentaire permettant
à la sécurité et à la prévention »
des agressions liées aux difficultés rela- de mesurer ce phénomène.
pour le film Poussières
tives à la prise en charge (par exemple, Pour inciter les pharmaciens d’officine
de bois : protégeons-nous.
le patient souhaitant un tiers payant, à déclarer leurs agressions, un nouveau
La menuiserie.
alors qu’il ne présente pas de Carte module de déclaration en ligne sera dis-
Pour le découvrir : www.youtube.
vitale ou papiers conformes, ou refus de ponible dès 2017 sur l’espace pharmacien
com/watch?v=2aH0Mepsr2o.
délivrance à la suite d’ordonnances non du site www.ordre.pharmacien.fr. n
n RHÔNE-ALPES conformes). Ces motifs sont en progres- D. V.
Fibois Ardèche Drôme, qui
regroupe des entreprises
de la filière bois de ces deux
départements, a pour objectif de « Les dermatoses professionnelles
promouvoir et d’animer la filière
bois locale. Elle vient de publier un
toucheraient de 3 000 à 20 000 personnes
ouvrage intitulé Guide technique : par an en France. Dans le secteur de la
Concevoir et dimensionner
en toute sécurité un silo de
coiffure, de la santé et du nettoyage, ce sont
chaufferie bois, qui aborde
l’ensemble des points clés pour
surtout les femmes qui sont touchées, tandis
réussir la réalisation d’un silo de que, du côté des professions habituellement
stockage. La Carsat Rhône-Alpes
a contribué à la réalisation
occupées par des hommes, ce sont
du document en apportant les maçons et les mécaniciens qui sont
les plus concernés. »
une dimension prévention
aux solutions proposées.
Pour tout renseignement : Dr Nadia Nikolova-Pavageau, conseiller médical INRS, lors du colloque international organisé par l’AISS
www.fibois.com. et l’INRS sur les perturbateurs endocriniens et les agents sensibilisants, à Paris, début juin.
© Gaël Kerbaol/INRS
D
LE MONDE
n AUTRICHE ans le cadre du compte person- exposés à des postures pénibles, au travail
En 2015, la sinistralité au travail nel de prévention de la pénibilité, répétitif ou au bruit. Juste après viennent
a baissé de 3 % en moyenne les employeurs doivent prendre les manutentions manuelles de charges et
par rapport à 2014. La baisse en compte, depuis le 1er juillet le travail de nuit.
atteint même plus de 10 % dernier, six nouveaux facteurs :
en ce qui concerne les maladies la manutention manuelle de charges, les Accord obligatoire
professionnelles. L’indice de postures pénibles, les agents chimiques Par ailleurs, seule une entreprise sur dix
fréquence des accidents du dangereux, les températures extrêmes, le affirme avoir plus de 50 % de ses salariés
travail (hors accidents de trajet) bruit et les vibrations mécaniques. Ceux- soumis à un ou plusieurs facteurs de péni-
a été de 24,7 pour 1 000 salariés bilité au-delà des seuils, soit un chiffre en
en 2015, contre 25,8 en 2014. chute libre (elles étaient près d’une sur
Dans la construction et le deux en 2014) que Clarisse Petit, consul-
commerce, secteurs où il est tante chez Prévisoft, explique par l’intro-
particulièrement élevé, en 2015, duction des seuils réglementaires.
le nombre d’accidents du travail En ce qui concerne l’obligation, pour les
© Caroline Rabier pour l’INRS
a baissé en moyenne de 3 % entreprises de plus de 50 salariés, de négo-
par rapport à l’année précédente. cier un accord si plus de la moitié de leurs
effectifs est exposée à au moins un facteur
n BELGIQUE de pénibilité au-delà des seuils définis par
Une réforme de la législation
décret, toujours selon Prévisoft-Atequancy,
relative aux maladies
16 % d’entre elles l’auraient déjà fait. 5 %
professionnelles vise
disent être en cours de négociation, 3 %
à mettre davantage l’accent
n’en ont pas encore entamé et 76% se
sur la prévention, mais aussi
ci viennent s’ajouter aux quatre en vigueur disent non concernées par cette obligation.
sur l’indemnisation des victimes.
depuis le 1er janvier 2015 : activités exercées À noter enfin que 50 % des entreprises
Il s’agit notamment de pouvoir
en milieu hyperbare, travail répétitif, travail concernées appliqueraient un accord col-
reconnaître comme maladies
en équipes successives alternantes et tra- lectif de branche et que 50 % négocieraient
liées au travail des pathologies
vail de nuit. un accord d’entreprise. Enfin, s’agissant de
de plus en plus fréquentes
Selon la 5e édition du baromètre Prévi- l’évaluation des expositions à la pénibilité,
qui ne trouvent pas leur cause
soft-Atequancy, qui se focalise sur les on remarque une vraie attente des entre-
principale dans l’exercice
entreprises de plus de 50 salariés, 75 % prises vis-à-vis de leurs branches profes-
d’une profession mais peuvent
des entreprises disposeraient des outils sionnelles, puisque 65 % disent les avoir
être causées par de multiples
nécessaires pour mesurer les conditions de sollicitées pour savoir si un référentiel péni-
facteurs, tant privés, sociétaux,
pénibilité (contre 70 % en 2014). Elles esti- bilité avait été élaboré. n
que professionnels, comme,
ment aussi que 37 % de leurs salariés sont D. V.
par exemple le burn-out ou
encore les maladies chroniques.
L
congres-2016/presentation/
e travail de nuit présente des risques Pour l’Anses, « le recours au travail de nuit
avérés de troubles du sommeil et peut se justifier pour des situations néces- n Rennes,
de troubles métaboliques pour les sitant d’assurer les services d’utilité sociale du 4 au 6 octobre 2016
Perturbateurs endocriniens :
il y a urgence à agir
WILLIAM BOURGUET est chimiste de formation. Il s’intéresse à la structure tridimensionnelle
des protéines, sujet d’étude qui l’a amené à travailler sur les perturbateurs endocriniens.
Avec son équipe mixte CNRS-Inserm, il s’est penché sur leur « effet cocktail », à savoir
la possibilité pour plusieurs molécules d’interagir et de provoquer des effets plus importants
que ceux induits individuellement.
hormones naturelles, les perturbateurs endocri- quant ces produits, mais aussi chez les utilisateurs
niens sont généralement de l’ordre de 10 000 fois professionnels de ces produits.
moins efficaces pour activer nos récepteurs. Une
échelle qu’il est important de garder en tête. Le Comment s’en protéger, dans le monde du
deuxième aspect que je souhaite souligner est qu’il travail notamment ?
existe ce que j’appellerais des fenêtres d’action des W. B. La meilleure façon serait de les remplacer
perturbateurs endocriniens, des périodes dans la par d’autres produits. Mais aux yeux des indus-
vie d’un organisme au cours desquelles il est bien triels, ils sont souvent bourrés de qualités et, pour
plus sensible à leurs effets. Il s’agit du développe- ce qui est de substituer, encore faut-il s’assurer
ment embryonnaire et des premiers mois après la que le nouveau produit est moins toxique. Car si on
naissance. Ensuite, plus on avance en âge, moins prend l’exemple médiatisé des tickets de caisse des
l’impact de ces produits toxiques est important, supermarchés qui contiennent du bisphénol A, un
même s’il demeure une réalité. D’où l’attention perturbateur endocrinien avéré, on se rend compte
toute particulière qui doit être apportée aux risques que son remplacement par du bisphénol S a surtout
d’exposition des femmes enceintes. été mis en place pour rassurer à bon compte. Car
le bisphénol S est lui aussi un perturbateur endo-
Où trouve-t-on des perturbateurs endocri- crinien, et même si son effet semble être moindre
niens ? d’après les études menées jusqu’ici, il est réel.
W. B. Pratiquement partout. Dans la vie quoti-
dienne, on peut en trouver dans les rideaux (retar- De surcroît, certains de ces perturbateurs
dateurs de flammes), les ordinateurs (pour éviter endocriniens ont une durée de vie très longue !
qu’ils ne chauffent), dans les médicaments, les W. B. Oui, c’est le moins que l’on puisse dire. Et en
peintures, l’alimentation – sur les parois intérieures plus ils s’accumulent facilement et sont peu biodé-
des boites de conserves –, les produits d’hygiène gradables. Ainsi, même après une interdiction, ils
et de beauté, les pesticides, les biocides… la liste peuvent continuer à poser de gros problèmes. Pour
est infinie. Pour ce qui est du monde du travail, on illustrer ces phénomènes plus concrètement, je vais
les retrouve évidemment chez les industriels fabri- m’appuyer sur trois exemples.
➜
travail & sécurité – n° 774 – juillet/août 2016
LE GRAND ENTRETIEN
12
• Le premier est celui du chlordécone, pesticide REPÈRES les molécules prises une à une pour activer ce
organochloré qui a largement été utilisé dans les récepteur. Pour parvenir au même résultat avec les
bananeraies, en Martinique et en Guadeloupe. n 1993. Docteur molécules seules, il faut donc en utiliser 100 fois
Il a été interdit en 1990 en métropole, puis en en chimie organique plus. Ainsi, l’effet cocktail pourrait poser des pro-
1993 dans les Antilles. Malgré cela, il est encore et macromoléculaire. blèmes de réglementation en rendant les valeurs
très présent dans le sol : même plus de vingt ans Se spécialise limites d’exposition obsolètes.
après l’arrêt de son utilisation dans les banane- en biologie structurale
raies, les personnes ayant des terres à proximité lors de son stage Quelles sont les deux molécules que vous
ne peuvent pas les cultiver à cause de la présence postdoctoral avec avez identifiées et qui, associées, abou-
du chlordécone dans le sol ! Dino Moras à l’IGBMC tissent à cet effet ?
• Je peux aussi vous citer l’exemple du tributylétain. de Strasbourg. W. B. Il s’agit d’une part de l’éthinylœstradiol qui
Ce produit chimique, largement utilisé pour les Directeur de recherche est l’hormone de synthèse des pilules contracep-
peintures marines du fait de ses propriétés bio- Inserm, il dirige tives et, d’autre part, du trans-nonachlore, un des
cides empêchant le développement des coquil- l’équipe « Structures composants du chlordane, un pesticide interdit
lages sur la partie immergée des coques des et criblage de cibles depuis les années 1990, mais que l’on retrouve
bateaux, est un perturbateur endocrinien. Il a lui thérapeutiques et encore assez fréquemment dans l’environnement.
aussi été interdit mais il s’est largement accumulé environnementales » Lorsque ces deux produits sont associés, leur toxi-
dans les sables. Régulièrement relargué, il induit du Centre de biochimie cité est multipliée par 100. Cela a d’ailleurs été
notamment chez certaines espèces de coquil- structurale de vérifié in vivo par l’un des laboratoires avec lequel
lages l’apparition de caractéristiques mâles chez Montpellier (Inserm nous travaillons en partenariat au Muséum natio-
les individus femelles, entraînant par là même un U1054 – CNRS nal d’histoire naturelle de Paris. En exposant des
risque d’extinction de ces espèces. UMR5048) dont il est larves de xénopes (grenouilles) génétiquement
• Il y a aussi le cas du distilbène. C’est l’un des codirecteur. modifiées pour devenir fluorescentes lorsque les
premiers perturbateurs endocriniens identifiés n 2007. Il s’associe récepteurs de leur système hormonal sont activés,
comme tel pour l’espèce humaine. Cet œstrogène avec Patrick Balaguer, nos collègues ont montré que l’effet cocktail avait
de synthèse a été largement prescrit entre 1948 biologiste cellulaire une réalité au sein d’organismes vivants.
et 1977 aux femmes enceintes pour leur éviter à l’Institut
les fausses couches. Or, on s’est aperçu que leurs de recherche Mais s’il y a 100 000, voire 150 000 molécules
filles, voire même leurs petites-filles pouvaient en cancérologie dans la nature, le nombre de combinaisons
avoir des problèmes de fertilité, d’anomalies ana- de Montpellier (Inserm est énorme. La modélisation est-elle envi-
tomiques ou des cancers de l’appareil reproduc- U1194), pour lancer sageable pour essayer de prévoir ce fameux
teur liés à la prise de ce médicament une ou deux un projet de recherche effet cocktail ?
générations plus tôt ! pluridisciplinaire W. B. Oui, c’est d’ailleurs l’une des thématiques de
sur les perturbateurs recherche de notre laboratoire qui regroupe bio-
Y a-t-il un classement des perturbateurs endo endocriniens. informaticiens, biochimistes et biologistes. Grâce
criniens en fonction de leur dangerosité ? aux techniques de cristallographie que nous met-
W. B. Non, pas pour l’instant. Il faudrait définir des tons en œuvre, nous pouvons observer la structure
catégories, comme pour les cancérogènes. C’est ce tridimensionnelle des récepteurs liés aux pertur-
qui semble se dessiner au niveau européen, mal- bateurs endocriniens. Connaître les formes que
gré les lobbys industriels assez puissants qui sou- prennent ces protéines nous renseigne sur leur
haiteraient éviter l’interdiction de certaines subs- affinité avec tel ou tel type de molécules. En les
tances utiles pour leur activité… Mais s’appuyer modélisant, nous serons capables de prédire quel
sur ce seul critère serait une erreur quand on sait type de perturbateur endocrinien est susceptible
que certaines molécules a priori inoffensives ou de se lier aux récepteurs. Nous pourrons ainsi prio-
faiblement actives peuvent se révéler sous un tout riser les tests à réaliser et au final connaître l’effet
autre jour lorsqu’elles associent leur action avec d’un perturbateur rien qu’en regardant sa struc-
celle d’autres produits. ture. Mais il nous reste encore beaucoup de travail
pour obtenir un outil prédictif fiable, notamment en
Vous faites allusion à l’« effet cocktail » auquel ce qui concerne les mélanges complexes.
vous vous intéressez. Pouvez-vous nous en
dire plus ? Quelle place occupe la France dans la
W. B. Certains produits chimiques qui, pris indi- recherche sur les perturbateurs endocriniens ?
viduellement, n’ont pas ou peu d’effet, se révèlent W. B. En appliquant le principe de précaution, la
autrement plus toxiques lorsqu’ils sont combinés France joue un rôle moteur sur ce sujet. L’Europe
avec d’autres molécules. Leur effet peut être multi- traîne parfois un peu les pieds, et je ne parle pas du
plié par 10 ou 100. Pour démontrer cet effet cock- reste du monde ! Mais je pense tout de même que la
tail, nous avons exposé in vitro un des 48 récep- réglementation Reach, sur les produits chimiques,
teurs d’hormones de notre système endocrinien Note a bien fait progresser les choses, au moins sur les
(celui-ci est impliqué dans la régulation d’enzymes 1. La Commission produits commercialisés.
du métabolisme) à 40 substances issues de pes- européenne a dévoilé
ticides, médicaments ou polluants environnemen- le 15 juin dernier sa liste La tâche est cependant immense…
taux, ainsi qu’à leurs associations deux à deux de critères permettant W. B. Oui, d’autant plus immense lorsqu’on la met
de définir un perturbateur
selon toutes les combinaisons possibles. L’un de endocrinien.
en regard de l’urgence qu’il y a à agir pour la santé
ces binômes s’est révélé 100 fois plus efficace que humaine. n
13
Explosions
sur le lieu de travail
Atmosphères explosives :
la prévention nécessite
de s’investir
UNE EXPLOSION sur le lieu de travail a souvent des conséquences terribles,
sur le plan tant humain que matériel et économique. Les activités qui impliquent
des manipulations de produits chimiques ou de poussières combustibles
sont les plus concernées. La priorité est toujours d’empêcher la formation
du phénomène. Et s’il survient néanmoins, d’en atténuer les effets.
É
voquer l’explosion en duction. Cela reste une cata
milieu industriel ren- strophe pour l’entreprise, qui ne
voie presque automa- s’en relève pas toujours, et pour
tiquement au souve- ses salariés, qui peuvent perdre
nir de la catastrophe leur emploi. Même s’il ne fait pas
d’AZF, à Toulouse, qui en 2001 de victime directe, un tel évé-
a causé la mort de 31 personnes nement peut avoir des consé-
L
es pièces qui défilent au quotidien sur lequel nous accompagné de Nicolas Baron,
dans l’atelier sont hau- avons souhaité monter en com- le responsable des moyens
tement techniques : pétences en suivant la forma- industriels. « Il est important
carters de moteurs, élé- tion Formatex proposée par la que le responsable HSE et le
ments de trains d’atter- Carsat Midi-Pyrénées (NDLR : responsable maintenance ou la
rissage d’avions civils ou mili- lire l’encadré page suivante). » personne chargée des moyens
taires… Sur le site occupé par « Le risque Atex est un sujet généraux aient le même niveau
Prodem 1 à Cornebarrieu, en technique. Il faut montrer aux de connaissances, insiste Lau-
Haute-Garonne, plus de 95 % entreprises qu’il est à leur por- rent Hardy. L’un va travailler sur
de l’activité sont dédiés à l’aéro- tée », affirme Laurent Hardy, l’évaluation du risque, l’autre
nautique. Les principaux clients contrôleur de sécurité au Centre sur des aspects opérationnels
sont Airbus et Safran. Environ de mesures physiques de la comme le changement et la
180 salariés sont répartis sur Carsat Midi-Pyrénées. En 2013, maintenance du matériel Atex. »
trois grands domaines d’acti- Fabien Kaufholz suit Formatex À la suite de la formation, le
vité : le contrôle non destructif
(contrôle de l’état de la matière) ; Les anciennes cabines
le traitement de surface par voie de peinture ont
été rénovées
chimique (200 000 litres de et une nouvelle
bains) et l’application de pein- installée en 2016 :
ture ; et enfin le formage du éclairage Atex,
titane à chaud. mise à la terre
des caillebottis,
« Notre établissement est classé
détection incendie
Seveso “seuil bas”, principale- avec asservissement
ment à cause de nos activités de la ventilation,
de traitement de surface et l’uti- asservissement
lisation de produits chimiques du pistolet
à la ventilation, mise
qui en découle, souligne Fabien
© Vincent Nguyen pour l’INRS
FORMATEX
Depuis 2012, la Carsat Midi-Pyrénées propose, comme d’autres Deux sessions sont proposées chaque année aux entreprises
Carsat, deux journées de « formation-action » sur l’Atex. (10 à 12 participants) et une aux IPRP. Cette année, des
Une première journée est consacrée aux bases et à la étudiants de l’IUT de Blagnac (Génie industriel et maintenance)
démarche de prévention de l’Atex puis à la réalisation ont travaillé sur une maquette de démonstration de l’explosion
d’exercices pratiques. Les entreprises ont ensuite trois de poussières, utilisée depuis en formation pour sensibiliser au
semaines pour mettre en application cet enseignement risque. De plus, depuis 2014, un petit logiciel aidant à démarrer
sur leur propre site. Une deuxième journée est alors consacrée son analyse Atex est disponible pour structurer le travail
à leur travail : zonage, plan d’action, retour sur leur état des entreprises.
des lieux et les doutes rencontrés... La formation a pour En savoir plus : www.carsat-mp.fr.
vocation de les aider dans la réalisation du DRCPE.
E
n rachetant l’entre- système de transport et système sion dans le dépoussiéreur. Des
prise, j’ai souhaité réa- de traitement », indique Philippe
REPÈRE évents d’explosion sont par ail-
liser un audit de l’outil Lesné, contrôleur de sécurité à la n LES POUSSIÈRES leurs installés sur le système de
industriel. » Jean-Paul Carsat Normandie. de bois ont une filtration.
Bailleul, président de valeur limite Enfin, une benne fermée avec
Martin Calais, revient sur l’im- Dispositif efficace, d’exposition des évents en toiture est placée
plantation de l’atelier de menui- bonnes pratiques professionnelle en aval du silo pour le stockage
serie de M2A, à Saint-Jean-de- Dans l’atelier, l’utilisation d’outils (VLEP) réglementaire des poussières de bois issues des
la-Neuville, en Seine-Maritime. portatifs est aussi fréquente que contraignante machines. « La mesure de niveau
Une filiale de Martin Calais, spé- celle des machines fixes. Un pre- sur 8 heures de remplissage de la benne est
cialisée notamment dans l’amé- mier réseau à débit variable, sans de 1 mg/m3. faite avec un appareil Atex de
nagement de locaux industriels recyclage, a été mis en place sur Elles représentent catégorie 1 (compatible zone 20),
et commerciaux : « J’ai fait appel les machines fixes, puis un deu- l’une des trois le contenu étant ensuite récu-
à la Carsat Normandie pour avoir xième réseau d’aspiration pour les causes les plus péré et envoyé chez un fabricant
un avis sur l’existant. Rapide- appareils portatifs. Un système de importantes de panneaux. Pour éviter toute
ment, nous sommes parvenus nettoyage centralisé (avec aspira- de cancers propagation d’un incendie dans
à la conclusion qu’il y avait trop teur) a par ailleurs été ajouté pour reconnus d’origine le bâtiment, l’unité de traitement
à faire sur l’atelier initial. À titre proscrire l’utilisation du balai ou professionnelle. des poussières est en retrait
d’exemple, l’unité de filtration de la soufflette qui provoque la Les poussières d’une dizaine de mètres », précise
des poussières était à l’intérieur remise en suspension des pous- en suspension Philippe Lesné.
du bâtiment. La réflexion a donc sières. Objectif : éviter tout dépôt dans l’air peuvent « Partir sur une installation neuve
naturellement débouché sur la de couches de poussières, sus- par ailleurs est un atout, mais le travail de
conception d’une nouvelle unité ceptibles d’être à l’origine du provoquer des prévention se poursuit au quoti-
de fabrication des modules. » départ d’un incendie ou de la pro- explosions. Capter dien, estime Jean-Paul Bailleul.
En parallèle, ce projet a permis pagation d’une explosion. les poussières pour Un atelier sûr est un atelier propre
un développement du site, sur Dans les gaines, le parcours des réduire l’exposition où la maintenance est assurée.
lequel travaillent aujourd’hui poussières se poursuit jusqu’à des opérateurs Le chef d’atelier a aussi un rôle
neuf personnes. Avec la Car- l’arrière du bâtiment, où deux permet aussi de à tenir dans la transmission des
sat Normandie, un contrat de systèmes de traitement distincts mieux maîtriser bonnes pratiques. » Parmi celles-
prévention a été signé en 2010. sont en place : l’un pour les pous- le risque d’explosion. ci, le nettoyage systématique en
Premier aspect, la diminution de sières issues du nettoyage cen- fin de poste. Ou le fait de laisser
l’empoussièrement. « Un travail de tralisé, l’autre pour celles issues en route l’installation d’aspiration
fond a été mené sur la conception de l’ensemble des machines. Des Note plusieurs minutes après le travail,
globale : définition des machines, clapets antiretour ont été installés Lire le dépliant pour évacuer les poussières qui
des espaces de travail, cap- à la sortie de la gaine pour éviter Poussières de bois. resteraient dans le réseau et évi-
Protégeons-nous,
tage des poussières à la source la propagation vers l’intérieur de ter tout dépôt. n
ED 6192, INRS.
(dimensionnement, forme…), l’établissement, en cas d’explo- G. B.
DE L’EXPLOSION À L’INCENDIE
Les deux risques, explosion et incendie, étant liés, des dispositions ont été prises
au sein de l’atelier de menuiserie de M2A:
© Patrick Delapierre pour l’INRS
C’
est une solution clé mal bouchés, pas toujours d’ori- pour trouver une solution », se
en main, adaptée gine. Leur identification peut alors
REPÈRE souvient Joël Chevalier, vice-
aux besoins liés à poser problème. « À l’occasion du n L’IDENTIFICATION président de la communauté de
l’exploitation, qui réaménagement, nous avions des zones où communes. Maîtres d’œuvre sur
a été livrée à la parmi nos objectifs l’amélioration des atmosphères la conception de la déchèterie,
déchèterie de Rostrenen, dans les des conditions de travail du gar- explosives peuvent Dominique Maraszek, ingénieur
Côtes-d’Armor. Dans le cadre d’un dien qui effectue une première se présenter est chez Cétia ingénierie, et Daniel
projet de réaménagement, encore identification des déchets et réalisée, Delacroix, gérant du bureau
en cours actuellement, s’est oriente les usagers vers la zone de en déchèterie Delacroix consultants, entrent en
posée la question du stockage dépose. Lui seul est habilité, avec comme ailleurs, contact avec Gérard Pétégnief,
des déchets dangereux. La solu- les prestataires spécialisés char- après évaluation ingénieur-conseil à la Carsat
tion : un module préfabriqué en gés du retrait de déchets, à péné- du risque d’incendie Bretagne. « En matière de
béton, conçu de façon à réduire trer dans le local de stockage des et d’explosion sur locaux de stockage des déchets
les risques d’incendie/explosion déchets dangereux », explique le site. En matière dangereux, nous ne trouvions
comme les risques d’exposition Nicolas Besseau, responsable du de stockage des rien qui répondait totalement
aux agents chimiques dange- service déchets à la CCKB. « Je fais déchets dangereux, aux spécifications de conception
reux ou ceux liés aux manuten- le tri et la répartition des déchets le zonage est de l’INRS, indique celui-ci. Nous
tions manuelles. L’établissement sur les étagères, précise Thomas conditionné par avons donc engagé un travail
est exploité par la communauté Le Guennic, le gardien. Dans l’an- la conception dans la région et des réflexions
de communes du Kreiz Breizh cien local, il fallait laisser la porte du local et son ont été menées sur la conception
(CCKB). Certains des déchets ouverte plusieurs minutes avant utilisation (nature d’un local préfabriqué. Nous
apportés tous les jours par les d’entrer, tellement ça sentait fort. » et quantité avons travaillé avec un fabricant,
habitants des 25 communes Par ailleurs, l’accès dans le local de produits Génitec, associé à l’entreprise
regroupées au sein de CCKB sont ne se faisait pas de plain-pied et stockés, types de Sade pour l’implantation du
susceptibles de contenir des pro- des manutentions à risques pou- conditionnement, module. Avec l’INRS, plusieurs
duits chimiques pouvant présen- vaient avoir lieu. modalités de plans types ont été analysés.
ter un risque significatif pour la ventilation...). Des mises en œuvre suivies sur
santé et/ou l’environnement. Une approche intégrée le terrain ont permis de faire
Généralement, ces déchets bien des risques évoluer l’installation. »
particuliers arrivent en petites « Une équipe soudée s’est La déchèterie de Rostrenen
quantités, dans des contenants constituée autour de partenaires souhaitait s’orienter vers une
approche intégrée des risques c’est qu’elle permet d’éviter un zone tampon. Certains dans des
(risque toxicologique et incen- confinement dangereux en cas contenants spécifiques (huiles,
die-explosion). C’est tout natu- de vandalisme sur l’installation. batteries…), les autres sur
rellement qu’elle s’est intéressée Les coûts seraient par ailleurs un chariot, le tout étant placé
à ce principe de local préfabri- plus élevés avec une ventilation ensuite sur rétention. Puis, un
qué reprenant les critères tech- mécanique qui nécessiterait des espace fermé permet de stocker
niques essentiels et adaptés aux obligations de contrôles réguliers ampoules et piles usagées. Seul
exigences d’exploitation. « Ici, il par une société spécialisée. « De le gardien peut y accéder avec
s’agit d’un module de béton de plus, tout le matériel électrique le chariot. Cet espace conduit,
6 mètres sur 5 avec des murs du local est certifié Atex », précise 6 mètres plus loin, à la porte à
de 15 cm d’épaisseur, témoigne Alan Grand-Jean. double battant du local de stoc-
Alan Grand-Jean, chargé d’af- kage des déchets dangereux, qui
faires à la Sade, qui a conçu et Conception et s’ouvre vers l’extérieur.
fourni le local. Pour réduire l’ex- implantation sécurisées À l’intérieur, aucune odeur n’est
position des salariés aux produits Le local a été éloigné de la loge perceptible. En termes d’organi-
dangereux et limiter la présence du gardien. « Nous voulions éviter sation, l’établissement a souhaité
de vapeurs inflammables, une les interventions non préparées la séparation des déchets pro-
ventilation naturelle du local est dans la zone. Lorsque le gardien venant des particuliers de ceux
amenés par les professionnels,
Le module préfabriqué dont la prise en charge est diffé-
en béton qui abrite rente. Ils occupent chacun un côté
maintenant les
du local, qui est divisé en quatre
déchets dangereux
de la déchèterie a fait zones de rétention. De chaque
l’objet d’un travail de côté, les produits sont séparés
conception concerté en fonction des incompatibilités
afin d’obtenir un (acides et bases) dans des conte-
espace correspondant
aux préconisations nants étiquetés et placés sur des
de l’INRS. étagères au-dessus des zones
de rétention correspondantes.
En moyenne, les comburants,
© Fabrice Dimier pour l’INRS
C
hem’pôle 64 est un vers le monde. » Une quarantaine Le risque Atex constitue une
complexe chimique de références sont fabriquées préoccupation qui revient régu-
situé à Mourenx, dans ici chaque année sous forme lièrement lors des réunions de
les Pyrénées-Atlan- de dérivés de sucre, corps gras, CHSCT, selon Grâce Arguelles,
tiques, à une dizaine de colorants, polymères ou encore contrôleur de sécurité à la Car-
kilomètres de Lacq. Huit entre- de filtres solaires. Côté tech- sat Aquitaine. Car « si l’on prend,
prises sont présentes sur le site, nique, le site possède un hydro- a minima, le triangle du feu et
parmi lesquelles Chimex dont on génateur, six filtres sécheurs a fortiori l’hexagone de l’explo-
reconnaît aisément les salariés : et 38 réacteurs, d’une capacité sion, les vapeurs inflammables
tout de blanc vêtus, ils portent de 2 000 à 25 000 litres. « Nos des solvants et les poussières
lunettes de protection, masques temps de cycles varient d’un jour peuvent servir de combustibles.
à cartouche en bandoulière et Nous avons comme sources d’in-
chaussures de sécurité antis- flammation possibles : les réac-
tatiques. L’entreprise présente tions chimiques exothermiques,
de nombreuses zones Atex et les surfaces chaudes, les ins-
le site est classé Seveso seuil
haut. L’explosion y est un risque
Chimex a fait un choix tallations électriques, l’électri-
cité statique... explique Aurélie
qui n’est pas pris à la légère : judicieux en optant Risch, responsable entretien-
que ce soient les matières pre- pour la conduite travaux neufs. Quant au combu-
mières utilisées, les produits
finis, les solvants inflammables
de l’analyse Atex rant, il est présent partout sous
forme d’oxygène dans l’air. »
servant d’auxiliaires de réaction par module ou ligne Chimex a constitué son DRPCE 1
ou même les déchets, une par- de fabrication. pour l’analyse du risque d’ex-
tie d’entre eux est susceptible de plosion. Il présente en données
s’enflammer ou de déclencher d’entrée le procédé utilisé asso-
une explosion. cié aux matériels et bâtiments,
« Nous sommes implantés sur ainsi que leurs caractéristiques
la plate-forme depuis 1977, à quatre semaines suivant la et celles des matières mises en
explique Laurence Langrand, spécificité des produits », précise œuvre.
directrice du site Chimex. Nous la directrice du site. Plusieurs Les zones Atex sont caractéri-
sommes le seul site de L’Oréal lignes de production coexistent, sées avec leurs emplacements,
spécialisé en chimie fine. et certains produits finis des unes ainsi que leur niveau de risque
fournissons donc les 43 usines servant de matière première aux et le plan d’actions éventuel.
de production du groupe à tra- autres. « C’est un exercice complexe
SOBEGI
La plate-forme chimique de Mourenx, dénommée Chem’pôle 64, elle peut fournir des services spécifiques comme la maintenance
est gérée par Sobegi, pour Société béarnaise de gestion ou la sécurité. Chaque jour, un ATSE (agent technique sécurité
industrielle. Ce campus industriel, créé en 1975, est entièrement environnement) apporte un regard extérieur sur la sécurité
consacré à la chimie et regroupe les huit industriels du site, de Chimex. Laurence Langrand précise que « dès 1975,
soit plus de 500 personnes. Dans le cadre d’une convention, Chem’pôle 64 présentait une grande forme de modernité
Sobegi fournit à ces industriels l’eau, les énergies, etc. de par la mise en place de l’économie circulaire développée
nécessaires à leur production, les services généraux et s’occupe entre les entreprises de la plate-forme ».
du traitement de certains rejets. « Des procédures communes
en ce qui concerne la sécurité et la sûreté de la plate-forme
ont été instaurées », remarque Laurence Langrand. À la demande,
HORAIRES
ATYPIQUES
22 NOVEMBRE 2016
MAISON INTERNATIONALE
Cité internationale universitaire de Paris
17 boulevard Jourdan • 75014 PARIS
Inscriptions : www.inrs-horaires-atypiques2016.fr
Contact : evenementiel.eam@inrs.fr
TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION
T
ous les secteurs de l’économie sont tabilité par exemple et met en avant les solutions
aujourd’hui impactés par les nouvelles REPÈRES de montage et démontage en sécurité », indique
technologies de l’information, et le sec- n BIM : ce terme est Song-Ke Lee, responsable bureau d’études chez
teur du bâtiment n’échappe pas à la l’acronyme anglais Mills. L’atout de tels outils est d’automatiser des
règle. « Nous sommes face à une muta- « Building pratiques et de pousser vers les solutions les plus
tion profonde, assure Souheil Soubra, directeur Information sûres, ce qui est particulièrement intéressant dans
technologies de l’information au Centre scien- Modeling ». Il peut le cas des tours d’étaiement, où les pratiques sont
tifique et technique du bâtiment (CSTB). Le se traduire en mal établies. » Ce qui n’empêche pas de réfléchir
déploiement des outils numériques et le partage français par en amont à l’organisation du travail et de former à
d’informations qu’ils permettent changent les modélisation la prévention les différents acteurs.
pratiques professionnelles et ce, partout dans le ou management Annoncée comme une révolution, la modélisa-
monde. » Les gains attendus sont une meilleure des données tion des données du bâtiment, ou BIM (Building
collaboration entre tous les acteurs du chantier, du bâtiment. Information Modeling) désigne un ensemble
un gain de temps à toutes les étapes, une amélio- Il désigne de processus collaboratifs qui alimentent une
ration de la qualité de la construction mais aussi l’ensemble maquette numérique tout au long du cycle de
des progrès en matière de prévention des risques des processus vie des ouvrages, depuis la conception jusqu’à
professionnels. collaboratifs sa déconstruction. Cette maquette est accessible
Le recours croissant sur les chantiers à des appa- qui alimentent et consultable par tous les acteurs du projet. Elle
reils nomades (tablettes, smartphones), connec- une maquette contient des objets composant le bâtiment, leurs
tés ou non à internet, est une tendance de fond. numérique tout caractéristiques physiques, techniques et fonc-
Cela donne la possibilité d’accéder à tout moment au long du cycle tionnelles et les relations entre ces objets comme
à des informations allant de la fiche de données de de vie des la composition détaillée d’un mur ou la localisa-
sécurité à des applications « métiers » permettant, ouvrages. tion d’un équipement dans une pièce. « Ce qui fait
par exemple, d’évaluer les risques. Disponible sur n Applications tout l’intérêt du BIM, c’est sa capacité à collecter
le site de l’INRS, le logiciel Scol@miante permet métiers : logiciels, et à rendre accessibles toutes les informations
ainsi d’évaluer le niveau d’empoussièrement émis embarqués ou non concernant un bâtiment, explique Souheil Soubra.
selon la catégorie d’activité dans laquelle s’effec- sur appareil Sans l’ensemble de ces informations, un bâtiment
tuent les opérations 1, la nature du matériau et la nomade, perd aujourd’hui une grande partie de sa valeur. »
technique utilisée. En Irlande et en Belgique, des permettant
logiciels baptisés respectivement BeSMART et d’évaluer Déjà une réalité pour tous types
OiRA 2 ont été déployés pour la construction. Ils les risques d’entreprises
guident l’utilisateur dans sa démarche d’évalua- ou de promouvoir La collecte des données est aujourd’hui facilitée
tion des risques et lui proposent des solutions de des bonnes par le déploiement d’objets connectés capables
prévention adaptées à son métier. pratiques. de transférer des données en temps réel au BIM.
D’autres applications métiers visent à promouvoir On peut ainsi faire remonter des informations sur
les bonnes pratiques. Accessible aux conducteurs la température des pièces ou la consommation
de travaux comme aux chefs de chantier, le logi- énergétique, savoir si une porte est ouverte…
ciel Noemi, conçu par Mills, donne la possibi- Tout l’enjeu est de parvenir à interpréter cette
lité de concevoir des échafaudages ou des tours quantité croissante d’informations tout en fai-
d’étaiement en 3D, puis d’obtenir une vue exacte sant évoluer les standards et les outils logiciels
du montage final, des éléments à utiliser ainsi que de façon à ce que tous les intervenants d’un pro-
les contraintes à respecter. « Le logiciel affiche jet puissent travailler sur la même maquette en
des messages d’erreurs s’il y a un risque d’ins- Cédric Duval temps réel.
Analyse
Design
Documentation
Planification
Construction 4D / 5D*
BIM
* Dimensions temporelle et financière
Démolition
Logistique
FERMETURE EXTÉRIEURE
À savoir-faire
activité multi
multimatière
risque
T
outes les opérations ments mais également de risques Aquitaine, puis avec le service de
mises bout à bout, il faut professionnels. santé au travail.
trois jours pour fabriquer En 2007, RD Productions a créé Acier, aluminium, PVC, les stocks
un portail. Implantée un poste de chargé de préven- de matières premières se res-
depuis sa création en tion, occupé par Julien Audoit, semblent : des kilomètres de
1987 à Bazas, dans le départe- marquant une volonté forte de barres et de tôles… Mais avec
ment de la Gironde, l’entreprise se structurer sur le sujet. « Nous des univers industriels, eux, très
familiale RD Productions emploie avions connu un grave accident différents. D’un côté le travail de
une cinquantaine de personnes. du travail sur une presse méca- l’acier, très traditionnel, de l’autre
Sa spécialité : la fermeture exté- nique. Il fallait réagir, acquérir des ateliers lumineux et plus
rieure. Ici, qu’il soit en acier, en une compétence interne pour modernes, consacrés aux nou-
aluminium ou en PVC, le portail installer une véritable culture de velles matières. La mise en place
est une passion. Chaque année, la prévention », explique Daniel d’une activité PVC, en 1997, puis
l’entreprise en produit 8 500, com- Cassagne, l’un des fondateurs de aluminium, en 2000 (regroupées
mercialisés partout en France. Ce l’établissement et actuel gérant. désormais dans un même atelier),
savoir-faire multimatière, acquis Un travail se met alors en place et enfin l’implantation d’une unité
avec le temps, implique une sur l’ensemble des procédés, de laquage profils, tôles et acces-
diversité d’opérations, de traite- en collaboration avec la Carsat soires aluminium, en 2007, ont
nécessité de nombreux aménage- et de finitions de cet atelier sont « Les produits sont plus encom-
ments de l’espace. identiques à ceux utilisés en brants que lourds, explique Séve-
Côté acier, on fabrique en série menuiserie (tenons et mortaises). rine Labat qui exerce une acti-
ou sur mesure. Après découpe vité polyvalente dans l’atelier.
du profilé brut, diverses étapes Premières préparations Le décapage chimique se fait en
se succèdent : usinage, soudure, Rendez-vous dans l’unité de cellule fermée avec aspiration des
assemblage, peinture, laquage... laquage aluminium RD Color, vapeurs. » Suivent un passage à
Pour l’aluminium, tout est conçu créée en 2007 pour développer l’étuve, la peinture poudre (dans
sur mesure. Après une première une gamme de produits spéci- une cabine adaptée aux change-
étape de laquage, ont lieu la fique. Ici, les profils sont reçus ments de teintes) et la cuisson.
découpe, l’usinage et le montage bruts. Des pièces de 6,5 mètres Plusieurs aspects relatifs à la
par assemblage mécanique, sans de long et d’épaisseurs variables, prévention du risque chimique
soudure. En ce qui concerne le accrochées à des palonniers, ont fait l’objet d’un récent contrat
PVC, là aussi, la fabrication est doivent subir un traitement de de prévention signé avec la Car-
réalisée sur mesure. Un premier surface sans chrome. Objectifs : sat Aquitaine, dont le captage
cadre en aluminium est débité et décaper l’aluminium et dépo- des vapeurs et l’amélioration des
usiné puis le PVC vient en habil- ser une couche de produit pour conditions de travail pour l’agent
lage. Les procédés d’assemblages l’adhérence et l’anticorrosion. de maintenance. L’atelier doit
➜
travail & sécurité – n° 774 – juillet/août 2016
EN IMAGES
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33
être d’une propreté parfaite : un de stockage. Depuis l’implanta- à côté. Depuis qu’un opérateur y
contrôle qualité minutieux est tion de la machine laser, Nicolas travaille, tous les engins ont été
exigé sur le process et le produit. Labat, membre du CHSCT, y tra- équipés d’un système de rejet
La seule manutention, au niveau vaille : « J’alimente le chargeur à des polluants vers l’extérieur. »
de la peinture, consiste à apporter l’aide d’un palonnier à ventouses. « La problématique d’assainisse-
le sac de poudre dans la zone de Mais certaines tôles trop fragiles ment de l’air dans les locaux de
préparation. « Tous les déplace- doivent être déposées directe- travail a été parfaitement com-
ments du produit, entre le traite- ment sur la table de découpe prise. », estime Thierry Gardère,
ment et la peinture, se font grâce laser. Avec le CHSCT, nous avons contrôleur de sécurité à la Carsat
aux ponts roulants », reprend demandé un autre palonnier qui Aquitaine.
l’opératrice. Cette unité fournit sera installé bientôt devant la
l’atelier PVC/alu. machine », explique-t-il. « Dans Innover, y compris
Quelques bâtiments plus loin, ce local, nous avons trois dépous- sur l’activité historique
une autre activité de prépara- siéreurs, souligne Julien Audoit : Dans le bâtiment voisin, dédié
tion amont fournit l’atelier acier : celui de la machine laser mais au travail de l’acier, l’activité bat
il s’agit de la découpe laser. Le également ceux de la grenail- son plein. Au niveau des quais
local dans lequel elle est réali- leuse et de la cabine de peinture de déchargement, la matière
sée était initialement une zone situées dans l’atelier acier, juste première arrive sous forme de
7
6 Le convoyeur permet de transporter les pièces pour le grenaillage
et la peinture. Aucun décrochage et donc aucune manutention
ne sont nécessaires.
REPÈRES HISTORIQUE
L’atelier acier fait n 1987. Création de l’entreprise.
5 850 m2, l’atelier n 1990. Transformation en SARL.
PVC-aluminium
n 1997. Création d’une unité de production
4 000 m2 et l’atelier
de portails et clôtures en PVC.
laquage aluminium
n 2000. Création d’une unité de production
2 800 m2. Dans tous
de portails et clôtures en aluminium.
les secteurs,
des réflexions sont n 2002. Déplacement de ces deux unités
menées constamment dans un nouvel atelier.
sur l’aménagement n 2007. Implantation d’une unité
des espaces de travail de laquage de profils, tôles, accessoires
6 et l’innovation. en aluminium.
fardeaux, déchargés avec des veut rester à la pointe dans toutes ner les produits au moment de la
ponts roulants. Elle est diri- les unités de production : « On a soudure. Depuis quelques mois,
gée vers les premiers postes de fait beaucoup d’investissements les soudeurs prennent en main
découpe. Ce sont des produits ici, sur des ponts roulants, un de nouvelles torches aspirantes.
lourds, de grosse section… « Bien nouveau système de convoyage « Trouver la torche adaptée a été
que contraints par l’espace, nous aérien des produits, des torches compliqué. Nous avons beaucoup
réfléchissons à des stockeurs aspirantes pour les soudeurs, un de soudures techniques, des
qui permettraient d’amener les travail sur l’éclairage… » Certains problèmes d’arrondis, d’accès
barres au plus près du chemin ont pu être en partie financés difficiles et forcément de mania-
de roulement », précise Julien grâce à un contrat de prévention. bilité. L’aspiration des fumées
Audoit. L’affaire n’est pas simple. « Tout investissement est pensé elle-même peut altérer la sou-
Il faut ranger un grand nombre en fonction de l’intégration dans dure, explique Stéphane Laujac,
de références et l’activité acier l’atelier », ajoute Julien Audoit. responsable de production. Il a
est depuis quelques années en Du côté des deux îlots de sou- fallu faire des tests. Les soudeurs
perte de vitesse. Pour autant, la dage, plusieurs réalisations sont y ont participé et ont choisi eux-
direction reste attachée à ce sec- notables. Des ponts roulants sont mêmes le matériel. »
teur emblématique. Passionné utilisés pour charger le produit Face à eux, un convoyeur a été
d’innovation, Daniel Cassagne fini sur chariot et pour retour- implanté pour emporter les pro-
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travail & sécurité – n° 774 – juillet/août 2016
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8 9
duits semi-finis en peinture. Il cuit complet réalisé, le produit tion souhaitée « dans le sens de la
embarque le produit pour un cir- est décroché (à l’aide d’un pont marche », décrit Daniel Cassagne.
cuit complet : grenaillage, pou- roulant) du convoyeur, récupéré L’atelier est clair
: la moindre
drage (anti-corrosion), cuisson, sur une table basculante conçue rayure, le moindre grain sur un
poudrage (couleur) et cuisson par le bureau d’études interne et produit doit pouvoir être détecté.
à nouveau. La nouveauté, c’est emballé sur place. Les chariots et les tables bascu-
que ces opérations se succèdent lantes y sont nombreux. Les opé-
sans décrochage de la pièce. L’évolution comme rateurs affectés à l’assemblage
Par ailleurs, jusqu’en 1999, elle marque de fabrique travaillent exclusivement avec
travaillait avec de la peinture Changement de produit. À des outils pneumatiques. Une
liquide solvantée : l’entreprise quelques centaines de mètres importante opération s’est amor-
est passée à de l’application par de la zone acier, un espace est cée ici et se poursuit sur l’inso-
projection de poudres en cabine. en cours de restructuration. Nous norisation des centres d’usinage,
Enfin, des accès au-dessus de sommes dans l’atelier PVC-alu- particulièrement bruyants, pour
la grenailleuse ont été prévus minium. Stockées sur racks, les faire les mortaises. Des disposi-
pour la maintenance : échelle à pièces sont prélevées, débitées tifs d’encoffrement sont mis en
crinoline, ceinturage de la par- puis dirigées vers l’usinage et le place. Beaucoup ont été conçus
tie supérieure. Une fois le cir- montage, avec une réorganisa- en interne. « Nous travaillons
11
encore sur la réduction des En 2012, le volume justifiait, dans réduction des manutentions, du
manutentions entre le stock et le cet atelier, la mise en place d’un bruit, la prévention des risques
centre d’usinage, explique Julien tel tunnel. Un film plastique vient liés aux agents chimiques dan-
Audoit. Par ailleurs, l’atelier, qui prendre en sandwich le portail, gereux (peintures, fumées de
est grand, n’était pas optimisé. il est tendu lors du passage dans soudage…). L’entreprise se remet
Nous sommes en train de regrou- un four. En sortie de ligne, une continuellement en question. »
per les monteurs de portails, de nouvelle table basculante per- Savoir évoluer est aussi un état
recréer des allées de circula- met aux opérateurs de récupé- d’esprit. Aujourd’hui, RD Produc-
tion, de déplacer des machines, rer le produit emballé. « Au fil tions s’interroge par exemple sur
de diminuer l’encombrement et des ans, l’entreprise a structuré les circulations extérieures. Les
d’organiser un vrai flux de circu- sa démarche de prévention des agrandissements successifs ont
lation vers l’emballage. » risques professionnels, souligne dû se faire en composant avec
Les pièces finies, arrivant de l’as- Thierry Gardère. C’est une entre- l’existant et les contraintes du
semblage, sont stockées sur des prise familiale qui a compris les site. Toutes les clés ne sont pas
chariots, prêtes à être emballées. enjeux de la prévention et la encore trouvées, mais les res-
Elles sont reprises grâce à une nécessité de l’organiser. Le docu- Grégory Brasseur
sources sont là, comme l’envie
table basculante et déposées à ment unique est mis à jour et un Photos : Grégoire d’avancer. Sans jamais se fermer
l’entrée du tunnel d’emballage. plan d’action est mené sur la Maisonneuve de portes. n
L’essentiel
BTP
Sous la passerelle,
n LA POSE de la passerelle
de l’Ile Seguin a été réalisée
à partir d’une barge,
coule la Seine…
sur laquelle elle avait
été acheminée. Une
installation qui a nécessité
l’intervention de salariés
d’une entreprise
spécialisée dans
A
les travaux maritimes
et fluviaux. vec ses 97 m de Manche. Il a finalement remonté
long, elle enjambe la Seine à partir du Havre pour
aujourd’hui la Seine. rejoindre sa position finale.
Construite par Eif- C’est sur des barges jumelles de
fage Métal à Lauter- l’entreprise belge Sarens, pous-
bourg, dans le Bas-Rhin, une sées par un bateau, que la pas-
passerelle entièrement métal- serelle a été acheminée jusqu’à
lique relie, depuis la fin du mois bon port, en une vingtaine de
de mars dernier, l’Ile Seguin jours. À quelques centaines de
LE CHIFFRE à Sèvres, dans les Hauts-de- mètres en amont de l’île, les
Seine. Pour parvenir à son barges ont été positionnées côte
© Gaël Kerbaol/INRS
dépalettisation des
bouteilles de verre en
tête de ligne, rinçage des
bouteilles, étiquetage,
encapsulage, formeuse
de cartons, encaissage,
filmeuse. Des équipements
H
sont également venus
faciliter l’accomplissement SE (Habitation Saint- trois personnes s’activent autour.
de certaines tâches Etienne), au Gros- Pourtant, cette organisation est
particulièrement physiques. Morne, en Martinique. récente.
En tête de la ligne La marque HSE a effectué un
d’embouteillage, des virage marketing en 2008 pour
dizaines de bouteilles vides rajeunir son image et développer
LE CHIFFRE
semblent animées et se diri- son marché. Une réorientation qui
1 440 bouteilles
ger d’elles-mêmes, côte à côte, s’est soldée par un succès incon-
dans un léger tintement, vers un testable, à l’ampleur inattendue.
objectif commun apparemment « Notre production annuelle est
sortent chaque connu d’elles seules. Puis dans passée de 550 000 cols (bou-
jour de l’usine. un mouvement calculé, elles teilles de 50 cl, 70 cl et 1 litre)
À raison de 1,6 kg s’alignent l’une derrière l’autre en 2006 à un million de cols en
par bouteille, pour s’insérer dans un carrousel 2013, explique Sébastien Dor-
cela représente où elles sont remplies de rhum, moy, le directeur technique. Et
avant d’être bouchées, étique- à la fin de l’année 2015, nous
2,3 tonnes
tées puis d’être mises en carton. étions à 1,3 million d’unités
de cartons Cette ligne suit un fonctionne- conditionnées. » Pour faire face
à manutentionner ment bien rodé où l’interven- à cette très forte progression de
par jour. Céline Ravallec tion humaine est limitée. Seules la production, un accompagne-
Les presses
n LE SYSTÈME
d’approvisionnement des
lignes de production a été
s’alimentent à la source
centralisé et automatisé,
la matière première étant
maintenant distribuée
par un réseau sous vide.
C
onflans-sur-Lanterne, production nécessite d’apporter
petite commune de jusqu’aux différentes unités de
Haute-Saône, accueille grandes quantités de plastique
sur ses terres une usine sous forme de granulés. En pas-
du groupe Johnson sant à l’état pâteux sous l’effet
Controls. Le site, qui s’étend sur de la chaleur et de la pression,
LE CHIFFRE
un peu plus de 13 000 m², pos- cette matière première vient
7 km
sède trois zones de production remplir les moules aux formes
de pièces plastiques pour auto- de panneaux de portières ou de
mobiles. Ses ateliers tournent en boutons de réglage de sièges,
de conduits 3 x 8 pour fournir aux industriels par exemple. Les machines
ont été nécessaires divers éléments d’habitacle (poi- qui moulent ces pièces déve-
pour alimenter gnées, tableaux de bord, rétro- loppent des pressions plus ou
les presses viseurs…). L’entreprise travaille moins fortes en fonction de la
avec Mercedes, Volkswagen, taille des composants qu’elles
directement PSA, Volvo ou encore Renault, fabriquent : de 25 à 85 tonnes
depuis la zone de et transforme 12 tonnes de pour les petites presses, de 100
distribution des matières plastiques par jour. à 500 tonnes pour les moyennes
matières premières. Damien Larroque L’alimentation des chaînes de et, enfin, jusqu’à 2 000 tonnes
pour les grosses presses qui dans ce circuit. Le condition- med Seddati, un matiériste. Pour
façonnent les plus grands élé- nement initial en octabins 1 des savoir quelle presse va avoir
ments d’un habitacle. granulés utilisés en grande besoin de matière première, il
Problème : jusqu’en 2015, date quantité obligeait les matiéristes suffit de se reporter à l’écran
de la mise en place de grands à monter sur un escabeau pour du système de pilotage qui
changements dans l’usine, l’acti- pouvoir ces grands contenants signale les besoins avant que les
vité était source de TMS et d’ac- d’une tonne et les vider à l’aide machines ne soient à court.
cidents du travail. L’organisation d’un aspirateur. Risques de Autre étape qu’il a fallu inté-
précédente nécessitait le travail chute, positions contraignantes grer au système de distribution
de six matiéristes. Leur tâche, et gâchis de matière puisqu’une centralisé : l’étuvage. En effet,
en grande partie manuelle, était partie restait inaccessible… La il est nécessaire, dans certains
de fournir chacun 3 tonnes de méthode était loin d’être satis- cas, d’évacuer au maximum
matière première par jour aux faisante. l’humidité présente dans les
machines des zones petites et La récupération des La solution est apparue sous la granulés de plastique. « Notre
moyennes presses. Les grandes matières premières forme d’un retourneur : un dis- installation permet, en orientant
presses étaient, elles, alimentées livrées dans de positif capable d’installer une les réseaux, de faire passer, ou
grands cartons a été
directement par des silos pou- complétement revue. trémie sur le haut de l’octabin non, la matière plastique par
vant contenir chacun 30 tonnes Ceux-ci ne sont plus préalablement ouvert avant de l’étape d’étuvage. Nous avons
de granulés de plastique. Les vidés à la main à le faire pivoter de 180 degrés demandé au fabricant des
salariés étaient donc notam- l’aide d’un aspirateur. et de le positionner la tête en améliorations des systèmes de
Ils sont retournés
ment amenés à porter des sacs et leur contenu se
bas. La gravité faisant le reste, fixation pour que ces permuta-
de 25 kg, à les empiler dans des déverse directement les granulés descendent dans tions soient faciles à réaliser »,
conteneurs à roues qui, une fois dans une trémie. la trémie qu’il suffit de brancher explique François Humblot,
pleins, devaient être déplacés
sur des distances importantes.
« Il fallait ensuite monter sur
les presses pour les approvi-
sionner en utilisant une échelle
avec un poids conséquent sur
les épaules, ajoutant les risques
du travail en hauteur à ceux
induits par la manutention de
charge, se souvient Christian
Martin, le responsable sécurité
du site. Il s’agissait d’un travail
très physique qui entraînait
des douleurs chez nos salariés.
Nous avons étudié la situation
et sommes arrivés à la conclu-
sion que la meilleure façon
d’éviter toutes ces manutentions
© Patrick Delapierre pour l’INRS
Distributeurs
de colorants
Pour centraliser et automatiser
l’approvisionnement des presses,
il a fallu installer 7 km de cana- sur le système de distribution à l’ingénieur méthodes qui a tra-
lisations pour relier aux presses l’aide d’un chariot élévateur. « Ce vaillé sur le cahier des charges
des différents ateliers les trémies dispositif facilite énormément le du réseau d’alimentation.
contenant les granulés de plas- travail. Et pour les approvision- Le centre de distribution des
tique. « Aujourd’hui, grâce à ce nements en plus petite quan- colorants, qui arrivent eux aussi
système, les matiéristes ne sont tité, nous avons maintenant un sous forme de granulés, a égale-
plus qu’un par équipe et manu- liftop électrique qui permet de ment été revu afin de diminuer au
tentionnent de 100 à 400 kilos récupérer les sacs de 25 kilos à maximum les manutentions. Les
par jour », se félicite Christian hauteur, en les faisant simple- cartons et sacs entreposés autre-
Martin. Car, au-delà de la distri- ment glisser sur l’appareil qui fois en ordre parfois aléatoire,
bution de matière première par se guide sans effort jusqu’à la de l’aveu des salariés, ont laissé
canalisation sous vide, Johnson trémie à alimenter. Il n’y a plus place à des rayons de distribu-
Controls Interior a également qu’à ouvrir le sac et à en préle- teurs étiquetés et parfaitement
revu la manière de l’introduire ver le contenu », explique Moha- alignés. Le lieu a maintenant
n TMS PROS
L’entreprise, qui s’inscrit dans le programme TMS Pros, a été
accompagnée dans sa démarche d’analyse des situations
de travail et d’amélioration des conditions de travail par
© Patrick Delapierre pour l’INRS
Le centre de qu’avant. Chaque distributeur très positifs. « Nous avons aussi employés des éventuels cogne-
distribution des est étiqueté et gradué. En début mené des actions pour amélio- ments, les angles droits ont été
colorants, qui arrivent
de poste, je vérifie sur les lis- rer les conditions de travail dans coupés et recouverts de protec-
eux aussi sous forme
de granulés, tings rangés au bout de chaque les ateliers, souligne Christian tions en caoutchouc. « Nos cha-
a également été revu rayonnage si certains d’entre Martin. En bout de chaîne, des riots sont également équipés
afin de diminuer eux ont besoin d’être rechargés, liftops sont à disposition des d’un système anti-décroche-
au maximum les explique Mohamed Seddati. Il équipiers pour charger sur des ment pour sécuriser encore plus
manutentions.
suffit alors de ramener les sacs palettes les cartons de produits les déplacements de nos pro-
de colorant depuis les stocks sur finis qui dépassent les 10 kilos. » duits finis, ajoute Christian Mar-
un chariot et, à l’aide d’un pis- Des fiches de postes indiquent tin. Que ce soient de grandes
tolet à air comprimé adapté à aux employés le poids des car- réorganisations, à l’image de
cette tâche, de remplir les distri- tons pleins en fonction du type celle qui a concerné notre sys-
buteurs. » Cette astucieuse ins- de pièces qu’ils contiennent, leur tème d’approvisionnement en
tallation a coûté 15 000 euros à permettant ainsi de savoir s’ils matière première, ou des ajus-
l’entreprise. peuvent les transporter ou s’il tements plus mineurs comme
leur faut utiliser un liftop. L’atelier la protection des angles des
Retours et statistiques d’assemblage a, lui, été équipé chariots, chaque action entre-
positifs de transpalettes haute levée qui prise pour la santé et la sécu-
Pour convaincre sa direction de évitent aux équipiers de soulever rité de nos employés participe
sauter le pas, en plus des béné- les cartons. Il leur suffit de les à l’amélioration des conditions
fices pour la santé de ses collè- faire glisser depuis le dispositif de travail dans notre usine.
gues, Noha Bennacer avait un sur leur poste de travail et inver- Cette politique nous a permis de
autre argument de poids. « Les sement. diminuer les accidents de 60 %
prélèvements de colorant dans Pour éviter le défilé des cha- depuis 2002 », conclut-il. n
les stocks sont beaucoup plus riots élévateurs à travers l’usine, 1 Octabin : grand carton octogonal
précis grâce aux graduations et Johnson Controls Interior a renfermant un sac d’une tonne
l’organisation rationnalisée per- réorganisé l’acheminement des de matière première.
Risque de leptospirose
?
Que doit faire l’employeur pour réduire le risque d’exposition de ses salariés lors d’activités
professionnelles présentant un risque de contracter la leptospirose ?
RÉPONSE En milieu professionnel, les activi- (eau et savon) après tout contact direct. En cas de
tés à risque de leptospirose concernent les per- projection dans les yeux, il convient de se rincer
sonnes travaillant en contact avec les eaux douces immédiatement à l’eau potable. Les déchets ou
et les sols humides contaminés par les urines de cadavres doivent par ailleurs être placés dans des
rats (égoutiers, personnels de station d’épuration, sacs étanches étiquetés. Enfin, il est important de
agents chargés de l’entretien des berges, piscicul- rappeler que la vaccination ne protège que contre
teurs…), ainsi que les personnes travaillant dans une souche (Leptospira interrogans icterohaemor-
des locaux fréquentés par des rats. Les mesures rhagiae). Elle n’est adaptée que pour les personnes
de prévention à mettre en œuvre vis-à-vis de ce particulièrement exposées et sur conseil du méde-
risque s’appuient avant tout sur la lutte pour limiter cin du travail.
– quand c’est possible – la prolifération des ron- Il y aurait, chaque année, 300 à 400 cas de conta-
geurs : nettoyer les locaux pour éviter les dépôts de mination humaine par la leptospirose en France
nourriture, fermer l’accès aux locaux poubelles… À métropolitaine et pratiquement autant dans les
défaut, en cas de risque de contact cutané ou de DOM. En France, ces contaminations concernent
projection, des équipements doivent être fournis : essentiellement les activités de loisirs. n
gants, bottes, voire cuissardes, ou lunettes selon
les cas. Sauf nécessité professionnelle, tout contact
En savoir plus
direct avec un animal sauvage (vivant ou mort) doit
être évité. Les professionnels devant par nécessité n www.inrs.fr/risques/zoonoses/fiches-
manipuler des animaux doivent être équipés de zoonoses.html.
gants résistants et étanches, et se laver les mains
?
Qu’est-ce que la délégation unique du personnel ?
Le métier d’ergonome
À LA LOUPE
EXTRAITS DU JO
AMÉLIORER LES OUTILS ou les situations de travail, préserver la santé des travailleurs...
Telles sont quelques-unes des missions d'un ergonome. Celui-ci intervient le plus souvent
dans le cadre de collaborations pluridisciplinaires avec d'autres spécialistes, en établissant
un diagnostic à partir d'une analyse de terrain approfondie, en participant à la recherche
de solutions et en accompagnant leur mise en œuvre. Des instances (syndicat, société...)
structurent la profession, aidant ainsi les entreprises qui souhaitent faire appel
à un tel acteur.
I
nitialement cantonnée aux laboratoires de entreprises sur différents sujets : les conditions de
recherche, l’ergonomie est progressivement travail (pénibilité, nuisances, stress), la gestion du
devenue une profession à part entière à partir personnel (gestion prévisionnelle de l’emploi et des
des années 1970. Son champ d’intervention compétences, plans de formation…), la prévention
n’a depuis cessé d’évoluer. Aujourd’hui, le rôle des risques, l’hygiène et la sécurité, la fiabilité et
d’un ergonome est d’analyser une activité profes- la performance des systèmes complexes (compé-
sionnelle en vue d’améliorer les conditions de tra- tences et moyens de travail, règles et procédures,
vail des salariés dans une entreprise. Il peut être qualité). Dans son quotidien, l’ergonome est sou-
employé d’une entreprise (privée ou publique), vent amené à collaborer avec des préventeurs,
intervenant d’un cabinet-conseil, IPRP (interve- médecins du travail, psychologues du travail, res-
nant en prévention des risques professionnels) au sources humaines, mais aussi, selon le projet, avec
sein d’un service de santé au travail, enseignant- des ingénieurs, architectes, managers, futurs utili-
chercheur, expert CHSCT... Sa mission contribue sateurs… Il occupe donc une place centrale dans
à préserver la santé des salariés et à réduire les un projet.
risques d’accidents du travail et de maladies pro- Malgré sa diffusion de plus en plus large, l’ergono-
fessionnelles, le tout en augmentant la perfor- mie n’est néanmoins pas une profession protégée
mance de l’entreprise. comme les médecins ou les psychologues. C’est
Pour ce faire, il part de l’étude du fonctionnement, pourquoi, certaines initiatives visent à structu-
de l’organisation et des besoins de l’entreprise, rer la profession. La Self (Société d’ergonomie de
ainsi que de l’analyse des différents postes de langue française) fédère un grand nombre d’ergo-
travail. Il doit prendre en compte les facteurs phy- nomes. Elle a pour rôle de faciliter les échanges
siques, psychologiques (cognitifs et psychiques), entre eux et avec les autres acteurs (entreprises,
sociaux, organisationnels ou environnementaux. institutions, autres professions, enseignement…).
L’ergonome fait ainsi appel à des dimensions tech- Depuis 1998, le Cinov (Syndicat national des cabi-
niques et à des connaissances sur le fonctionne- nets-conseils en ergonomie) est le seul syndicat
ment de l’homme en situation de travail ainsi que français représentant la profession du conseil en
sur le fonctionnement de l’entreprise comme struc- ergonomie. Il regroupe une trentaine de cabinets-
ture sociale organisationnelle. Suivant la définition conseils en ergonomie reconnus par la branche
formulée par l’International ergonomics associa- professionnelle. Il assure une garantie de pratique
tion, « les ergonomes contribuent à la planifica- et d’indépendance du métier d’ergonome suivant
tion, la conception et l’évaluation des tâches, des les règles définies par la profession. Deux cadres
emplois, des produits, des organisations, des envi- existent parallèlement pour qualifier la profession
ronnements et des systèmes en vue de les rendre d’ergonome : les critères formulés par le collège des
compatibles avec les besoins, les capacités et les enseignants chercheurs en ergonomie, et un titre
limites des personnes ». d’ergonome européen, qui atteste d’une formation
Dans sa pratique, l’ergonome réalise le diagnostic reconnue, d’une expérience et d’une pratique pro-
d’une situation à partir de la demande qu’il instruit. fessionnelle. Les critères, communs à l’ensemble
Ce diagnostic lui permet d’évaluer l’écart entre le des pays européens et formulés par l’instance
travail tel qu’il est prescrit et tel que les salariés le centrale du Cree (organisme européen reconnu,
déploient en réalité. Il permet d’identifier des élé- qui coordonne la certification des ergonomes au
ments sur lesquels il faudra agir pour améliorer à la niveau européen), sont gérés en France par l’Asso-
fois la santé des salariés et l’efficacité du travail. Au ciation pour la reconnaissance du titre d’ergonome
terme du diagnostic, l’ergonome proposera un plan européen (Artee). Le renouvellement du titre a lieu
d’actions, participera à la recherche de solutions et tous les cinq ans. Enfin, les critères HETPEP (har-
accompagnera la mise en place de solutions avant monising european training programmes for the
d’évaluer les transformations effectuées. ergonomics profession) constituent aussi un repère
Cette approche globale le fait intervenir au sein des Céline Ravallec pour s’assurer des compétences des ergonomes. n
Transports routiers
RÉPONSES
RETOUR SUR…
45
de fret de proximité
À LA LOUPE
EXTRAITS DU JO
E
n 2014, l’activité Transports routiers de des cas. Ce sont les membres inférieurs qui, avec
fret de proximité comptait 16 387 établis- 30 % des cas, ont été touchés en premier, puis le
sements qui occupaient 140 447 sala- dos, rachis, moelle épinière (25 %), les membres
riés. On y a dénombré 11 153 accidents supérieurs (13 %), la tête et cou, y compris les yeux
du travail, 786 nouvelles incapacités (7 %), les mains et doigts (9%). Les localisations
permanentes et 28 décès, le tout ayant entraîné multiples comptent pour 7 %.
866 223 journées perdues. L’indice de fréquence, En 2014, 247 nouvelles maladies profession-
en baisse par rapport aux années précédentes, nelles ont été indemnisées, dont principalement
a été de 79,4 accidents pour mille salariés. Un 178 affections péri-articulaires, 31 affections
salarié sur douze s’est trouvé donc victime d’un chroniques du rachis lombaire dues aux charges
accident. Pour mémoire, l’indice de fréquence tous lourdes et 30 affections chroniques du rachis lom-
secteurs confondus a été de 34, soit un salarié baire provoquées par des vibrations de basses et
accidenté sur 30. moyennes fréquences. n Claire Tissot
Les accidents de ce secteur ne concernaient pas
tous le risque routier. Par ordre décroissant, on
dénombre : les risques associés à la manutention CTN C Transports, EGE, livre et communication
NAF : 4941B – Transports routiers de fret de proximité
manuelle (53 %), les chutes de hauteur (17 %),
les chutes de plain-pied (10 %), le risque routier Salariés 140 447 Indice de fréquence 79,4
(9 %), les risques associés à la manutention méca-
AT en premier règlement 11 153 Taux de fréquence 43,5
nique (6 %). Les autres risques comptent pour 5 %
des cas. Nouvelles IP 786 Taux de gravité 3,4
Ces accidents ont entraîné des commotions et trau- Décès 28 Indice de gravité 41,7
matismes internes (38 %), des luxations-entorses
Journées perdues 866 223 Maladies professionnelles 247
et des foulures (18 %), des chocs (15 %), des frac-
tures (6 %). Les autres lésions comptent pour 14 % Source : CnamTS.
La note présente ensuite les modalités d’application du suivi dans l’identification des tâches concernées par le dispositif
médical post-professionnel : information des agents, informa- du compte personnel de prévention de la pénibilité, au sein
tion du CHSCT par le biais d’un bilan annuel, délivrance d’une de la profession.
attestation d’exposition, prise en charge du suivi. Il permet également de guider les entreprises dans la mise en
En annexe, sont reproduits notamment les différents modèles œuvre d’une politique durable de réduction et de prévention
de documents : attestation d’exposition, formulaire de de la pénibilité et des risques professionnels et dans l’amélio-
demande de prise en charge du suivi médical post-profes- ration des conditions de travail.
sionnel, certificat de prise en charge directe par l’administra- Dans ce contexte, cet avis informe de l’ouverture d’une procé-
tion des frais occasionnés… dure d’extension de l’accord, par le ministre chargé du Travail,
La note du 17 décembre 2013 relative au suivi médical post- en vue de rendre obligatoire par arrêté, les dispositions de
professionnel des agents de la fonction publique territoriale l’accord en question, pour tous les employeurs et tous les
ayant été exposés à l’amiante est abrogée. salariés entrant dans son champ d’application.
■■Handicapés ■■Sportifs
Décret n° 2016-578 du 11 mai 2016 relatif aux contrôles et Décret n° 2016-608 du 13 mai 2016 relatif à la couverture
aux sanctions applicables aux agendas d’accessibilité pro- contre les accidents du travail et les maladies professionnelles
grammée pour la mise en accessibilité des établissements des sportifs de haut niveau.
recevant du public et des installations ouvertes au public. Ministère chargé de la Santé. Journal officiel n° 113 du 15 mai 2016
Ministère chargé du Logement. Journal officiel n° 111 du 13 mai 2016 (www.legifrance.gouv.fr – 2 p.).
(www.legifrance.gouv.fr – 2 p.).
Ce décret, en vigueur à compter du 1er juillet 2016, complète le
La loi n° 2005-102 du 11 février 2005 a créé une obligation Code de la Sécurité sociale pour fixer les modalités de couver-
d’accessibilité aux personnes handicapées des établissements ture des sportifs de haut niveau (dont la liste est fixée par le
recevant du public (ERP) notamment. Si la date butoir de réa- ministre chargé des sports, au vu des propositions des fédéra-
lisation des travaux d’aménagement avait été fixée dans un tions) contre les accidents du travail et les maladies profession-
premier temps au 31 décembre 2014, l’ordonnance n° 2014- nelles : affiliation à l’assurance et déclaration des sinistres sur-
1090 du 26 septembre 2014 a permis de prolonger au-delà de venus dans le cadre de leurs activités sportives, par le directeur
2015 le délai de mise en accessibilité. technique national de la discipline sportive ; paiement des coti-
Les propriétaires ou exploitants de ces établissements doivent sations par le ministère chargé des sports ; fixation de l’assiette
déposer, pour bénéficier du report, un agenda d’accessibi- de la cotisation par référence au salaire minimum des rentes et
lité programmée (Ad’AP), soumis à l’approbation de l’autorité taux des cotisations.
administrative, par lequel ils s’engagent, par un calendrier
précis et chiffré, à entreprendre dans l’établissement des tra- ■■Travailleurs détachés
vaux de mise en accessibilité. Arrêté du 22 avril 2016 fixant les modèles de déclaration de
Dans ce contexte, ce décret prévoit les sanctions pécuniaires détachement.
encourues, en cas d’absence de transmission au préfet, des Ministère chargé du travail. Journal officiel n° 120 du 25 mai 2016
documents attestant que les bâtiments ont été rendus acces- (www.legifrance.gouv.fr – 1 p.).
sibles aux personnes handicapées ou en l’absence, non justi-
fiée, de dépôt du projet d’agenda d’accessibilité programmée Les articles R. 1263-3, R. 1263-4 et R. 1263-6 du Code du
ou encore en cas de non-respect des engagements de travaux travail imposent aux employeurs établis hors de France, qui
figurant dans celui-ci. Les sanctions pécuniaires forfaitaires détachent temporairement des salariés sur le territoire natio-
prévues vont de 1 500 € à 5 000 € selon les cas et selon la nal, la transmission d’une déclaration préalable de détache-
catégorie de l’ERP. ment à l’Inspection du travail du lieu où s’accomplit la pres-
La procédure de constat de carence qui peut amener à sanc- tation.
tionner les manquements aux engagements, pris par le Cet arrêté fixe les nouveaux modèles des formulaires de décla-
signataire, dans l’agenda, est en outre détaillée : demandes ration de détachement qui devront être utilisés, selon les cas,
de justification du respect de l’obligation adressée par lettre par les entreprises à compter du 15 juin 2016. Il s’agit des
recommandée, mise en demeure et notification de la sanction. formulaires Cerfa n° 15420*01, 15421* 01 et 15422* 01.
Cette déclaration préalable de détachement peut toujours être
■■Pénibilité envoyée aux services d’inspection du travail par l’intermé-
Avis relatif à l’extension d’un accord conclu dans le cadre de diaire du téléservice SIPSI.
la convention collective nationale des distributeurs conseils
hors domicile. RISQUES CHIMIQUES ET BIOLOGIQUES
Ministère chargé du Travail. Journal officiel n° 115 du 19 mai 2016
(www.legifrance.gouv.fr – 1 p.) RISQUE CHIMIQUE
Cet arrêté renforce les critères de compétence requis en vue de ■■Machines/équipements de travail
l’obtention d’une série de brevets de technicien supérieur (BTS) Communication de la Commission dans le cadre de la mise en
ayant trait à des métiers du bâtiment et des travaux publics. œuvre de la directive 2006/42/CE du Parlement européen et du
Ainsi, il prévoit la production obligatoire, par le candidat à l’exa- Conseil relative aux machines et modifiant la directive 95/16/CE
men du BTS « constructions métalliques » et du BTS « systèmes (refonte).
constructifs bois et habitats » d’une attestation de formation aux Commission européenne. Journal officiel de l’Union européenne,
compétences de responsable de réception et de maintenance n° C 173 du 13 mai 2016 – pp. 1 -93.
ou d’exploitation d’échafaudage d’une part (référentiel de l’an-
nexe 4 de la recommandation de la CnamTS R 408 relative au Ce document porte publication des titres et des références de
montage, utilisation et démontage des échafaudages de pied), normes harmonisées au titre de la directive 2006/42/CE rela-
et d’autre part, d’une attestation de suivi de la formation au tra- tive à la conception des machines.
vail sur les échafaudages, décrite dans l’annexe 5 de la même
recommandation R 408. RISQUE PHYSIQUE
L’arrêté exige en outre, pour compléter l’inscription à l’exa-
men des BTS « études et économie de la construction », « bâti- ■■Atmosphère hyperbare
ment », « travaux publics », « système constructif bois et habitat », Arrêté du 21 avril 2016 définissant les procédures d’accès, de
« fluides-énergies-domotique, option A : génie climatique et flui- séjour et de secours des activités hyperbares exécutées avec
dique, option B : froid et conditionnement d’air, option C : domo- immersion dans le cadre de la mention B « archéologie sous-
tique et bâtiments communicants » et « enveloppe des bâtiments : marine et subaquatique ».
conception et réalisation », la présentation d’une attestation de Ministère chargé de la Culture. Journal officiel n° 106 du 7 mai 2016
compétence au travail sur les échafaudages, délivrée selon le (www.legifrance.gouv.fr – 7 p.).
référentiel de l’annexe 5 de la recommandation R 408.
Ces dispositions seront applicables à compter de la session L’article R. 4461-6 du Code du travail prévoit la fixation par
d’examen 2018. arrêté des procédures et paramètres des différentes méthodes
d’intervention ou d’exécution de travaux en milieu hyperbare. le 21 avril 2006, à l’obligation d’équipement des autocars en
Dans ce contexte, cet arrêté définit les méthodes et procédures ceinture de sécurité. Cette dérogation est valable jusqu’au
à utiliser, par les travailleurs effectuant des travaux réalisés à 31 décembre 2019.
des fins archéologiques et des interventions hyperbares avec
immersion, relevant de la mention B « archéologie sous-marine
et subaquatique ».
Il précise notamment les gaz ou mélanges gazeux respiratoires
Environnement, santé
autorisés, les durées d’intervention ou d’exécution des travaux,
les procédures et moyens de compression et de décompression,
publique et sécurité civile
la composition des équipes, les caractéristiques et conditions
d’utilisation des appareils respiratoires (bouteilles, détendeurs, ENVIRONNEMENT
compresseurs…), les méthodes d’intervention et d’exécution de
travaux ainsi que les procédures de secours et la conduite à INSTALLATIONS CLASSÉES
tenir en cas d’accident lié à l’exposition au risque hyperbare.
■■Inspection
■■Compatibilité électromagnétique Instruction du gouvernement du 28 avril 2016 définissant les
Communication de la Commission dans le cadre de la mise axes d’action pour l’année 2016 de l’inspection des installa-
en œuvre de la directive 2014/30/UE du Parlement européen et tions classées.
du Conseil relative à l’harmonisation des législations des États Ministère chargé de l’Environnement. (circulaire.legifrance.gouv.fr
membres concernant la compatibilité électromagnétique. – 12 p.).
Commission européenne. Journal officiel de l’Union européenne,
n° C 173 du 13 mai 2016 – pp. 142-161. Cette instruction définit les actions prioritaires pour l’année
2016 de l’inspection des installations classées, conformément
Sont publiés les titres et les références de normes harmonisées au programme stratégique pour la période 2014-2017.
au niveau européen en ce qui concerne la compatibilité électro-
magnétique des équipements. ■■Nomenclature
Décret n° 2016-630 du 19 mai 2016 modifiant la nomenclature
■■Installations électriques/matériel électrique des installations classées pour la protection de l’environnement.
Rectificatif à la communication de la Commission dans le Ministère chargé de l’Environnement. Journal officiel n° 117 du 21 mai
cadre de la mise en œuvre de la directive 2006/95/CE du Par- 2016 (www.legifrance.gouv.fr – 3 p.).
lement européen et du Conseil concernant le rapprochement
des législations des États membres relatives au matériel élec- Ce décret modifie la nomenclature des installations classées
trique destiné à être employé dans certaines limites de tension. pour la protection de l’environnement et supprime en particu-
Commission européenne. Journal officiel de l’Union européenne, lier au sein de la rubrique n° 1435, le régime de l’autorisation
n° C 173 du 13 mai 2016 – pp. 162-273. qui existait pour les stations-service. Ces installations sont
désormais soumises, selon le cas, au régime de l’enregistre-
Sont publiés les titres et les références de normes harmonisées ment (lorsque le volume annuel de carburant liquide distribué
au niveau européen en ce qui concerne la conception du maté- est supérieur à 20 000 m3) ou au régime de la déclaration avec
riel électrique destiné à être employé dans certaines limites de contrôle périodique (lorsque le volume annuel de carburant
tension. liquide distribué est supérieur à 100 m3 d’essence ou 500 m3 au
total, mais inférieur ou égal à 20 000 m3).
RISQUE ROUTIER/TRANSPORT Le décret crée aussi une rubrique n° 2971 qui vise des instal-
lations de production d’énergie sous la forme de chaleur ou
■■Véhicules d’électricité à partir de déchets spécifiques de type combus-
Décret n° 2016-697 du 27 mai 2016 relatif aux véhicules d’in- tibles solides de récupération. Ces installations étaient préala-
térêt général et au parc des autocars de la police et de la gen- blement mentionnées à la rubrique n° 2771, ce qui ne permet-
darmerie. tait pas de tenir compte des spécificités relatives à leur finalité
Ministère chargé de l’Intérieur. Journal officiel n° 124 du 29 mai 2016 de production d’énergie.
(www.legifrance.gouv.fr – 2 p.). Certaines rubriques sont en outre modifiées, notamment la
rubrique n° 3540 concernant les installations de stockage des
Ce décret ajoute les véhicules d’intervention des services de déchets inertes et n° 2771 (installations de traitement ther-
déminage de l’État, à la liste des véhicules d’intérêt général mique de déchets non dangereux), n° 2791 (installations de
prioritaires cités à l’article R. 311-1 du Code de la route. Les traitement de déchets non dangereux) et n° 2910 (installations
véhicules du service de la surveillance de la Régie autonome de combustion).
des transports parisiens (RATP) sont, eux, insérés dans la liste
des véhicules d’intérêt général bénéficiant de facilités de pas- Arrêté du 19 mai 2016 modifiant l’arrêté du 15 avril 2010 rela-
sage. tif à la rubrique 1435 pour le régime de l’enregistrement.
Certaines règles de circulation prévues par le Code de la route Ministère chargé de l’Environnement. Journal officiel n° 117 du 21 mai
ne sont, dès lors, pas applicables aux conducteurs de ces véhi- 2016 (www.legifrance.gouv.fr – 6 p.).
cules lorsqu’ils font usage de leurs avertisseurs spéciaux dans
les cas justifiés par l’urgence de leur mission, et sous réserve de Ce texte modifie l’arrêté du 15 avril 2010 relatif aux stations-
ne pas mettre en danger les autres usagers de la route. service relevant du régime de l’enregistrement au titre de la
Le décret apporte également une dérogation pour les véhi- rubrique n° 1435, suite à la suppression du régime de l’autori-
cules de la police et de la gendarmerie mis en service avant sation pour cette rubrique par le décret n° 2016-630.
STATUTS ET MISSIONS et de l’ergonomie, dont les moyens très divers n Union professionnelle artisanale (UPA)
n L’Institut national de recherche et concourent à la réalisation des programmes L’association est soumise au contrôle
de sécurité (INRS) est une association d’activité. financier de l’État.
(loi du 1er juillet 1901), constituée sous l’égide
de la Caisse nationale de l’Assurance maladie. MEMBRES PRÉSENTS DE DROIT CONSEIL D’ADMINISTRATION
n Le directeur de la Direction générale n Président : Guy Vacher
Son conseil d’administration est composé
du travail (ministère chargé du Travail) n Vice-président : Jean-François Naton
en nombre égal de représentants des
organisations professionnelles d’employeurs n Le directeur de la Sécurité sociale n Secrétaire : Pierre-Yves Montéléon
et des organisations syndicales de salariés. (ministère chargé de la Sécurité sociale) n Trésorier : Ronald Schouller
n L’INRS apporte son concours à la Caisse n Le directeur du Budget n Secrétaire adjoint : Nathalie Buet
nationale de l’Assurance maladie des travailleurs (ministère du Budget)
n Trésorier adjoint : Pierre Thillaud
salariés, aux caisses régionales d’Assurance n Le directeur de la Caisse nationale
n Administrateurs titulaires :
maladie, aux comités d’hygiène, de sécurité de l’assurance maladie
Daniel Boguet, Jocelyne Chabert,
et des conditions de travail, aux entreprises n Le controleur général économique
Hugues Decoudun, Renaud Giroudet,
ainsi qu’aux services de l’État et à toute et financier auprès de l’Institut national
Serge Gonzales, Anne Heger, Edwina Lamoureux,
personne, employeur ou salarié, qui s’intéresse de recherche et de sécurité.
Marie-Hélène Leroy, José Lubrano,
à la prévention. Carole Panozzo, Monique Rabussier,
MEMBRES ACTIFS DE L’ASSOCIATION
n L’INRS recueille, élabore et diffuse toute n Confédération générale du travail (CGT) Bernard Salengro,
documentation intéressant l’hygiène
nC
onfédération française démocratique
et la sécurité du travail : brochures, dépliants, n Administrateurs suppléants :
du travail (CFDT)
affiches, films, renseignements bibliographiques... Philippe Debouzy, Alain Delaunay,
nC
onfédération générale du travail-force Isabelle Delorme, Christian Expert,
n L’INRS forme des techniciens
ouvrière (CGT-FO) Christine Guinand, Christian Lesouef,
de la prévention.
n Confédération française des travailleurs Jean-Baptiste Pascaud, Alain Lejeau,
n L’INRS procède, en son centre de Lorraine, Salomé Mandelcwajg, Bénédicte Moutin,
chrétiens (CFTC)
aux études permettant d’améliorer les conditions Mohand Meziani, Annie Michel,
de sécurité et d’hygiène du travail. nC
onfédération française
Anne Nowak-André, Martine Philippon,
de l’encadrement (CFE-CGC)
n Le centre comprend des départements Philippe Prudhon, Jean-Benoit Sangnier,
et services scientifiques dans les domaines nM
ouvement des entreprises de France (Medef) Betty Vadeboin.
des risques chimiques, des risques physiques, nC
onfédération générale des petites
de la sécurité des machines et des systèmes, et moyennes entreprises (CGPME)
n NOM DU DESTINATAIRE.....................................................................................................................................................................................................
n ADRESSE..........................................................................................................................................................................................................................................
n CODE POSTAL............................................................................................................ n BP...............................................................................
n PAYS..................................................................................................................................... n VILLE........................................................................
n COURRIEL....................................................................................................................... n TÉL.............................................................................
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Pour plus d’infos : Adresse de facturation (si différente) ❏
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