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1-POURQUOI LA FIRME ?
11 Un problème d’échanges.
Ronald COASE, La nature de la firme, 1937
Oliver WILLIAMSON, The economic institutions of capitalism, 1985
12 Un problème de production et d’organisation.
Richard NELSON et Sydney WINTER, An evolutionary theory of economic change, 1982
21 Vers la grande entreprise moderne.
211 Les entreprises restent longtemps de petite taille.
212 La concentration s’accélère à la fin 19ème siècle : la naissance du big business.
213 Un contexte plus favorable.
22 Un objectif productif : baisser les coûts.
23 Une histoire sans fin ?
231 Economies et déséconomies d’échelle.
232 Les PME majoritaires.
24 L’exemple de l’industrie automobile française : de l’artisanat de luxe à la mondialisation.
Jean-Louis LOUBET, Histoire de l’automobile française, 2001
31 Des marchés sous influence.
311 Influencer par la taille : la recherche du pouvoir.
312 Se différencier : l’innovation.
32 L’impact sur la concurrence.
321 Le rôle de la concurrence.
322 Un exemple de concurrence imparfaite : la concurrence monopolistique.
Harold HOTELLING, Stability in competition, 1929
Edward CHAMBERLIN, La théorie de la concurrence monopolistique, 1933
323 Les marchés contestables.
William BAUMOL, John PANZAR, Robert WILLIG, Contestable markets and the theory of industry structure, 1982
Chapitre 6
Entreprises et marchés de la Révolution industrielle à nos jours :
les transformations du capitalisme et de la concurrence
•L’entreprise est assez difficile à analyser :
sur le plan historique, on a très peu de traces des innombrables petites et moyennes entreprises qui
constitue la base du tissu économique. Seule les plus importantes émergent.
sur le plan théorique, le firme est assez mal prise en compte et longtemps assimilée à un agent
individuel sans vraiment s’intéresser à son fonctionnement interne, comme une boîte noire.
•On peut retenir la définition de Perroux, un microcosme capitaliste. C’est un agent économique
qui combine les facteurs de production K et L sur le marché / vend des biens et services sur le
marché.
1-Pourquoi la firme ?
11 Un problème d’échanges.
Ronald COASE, La nature de la firme, 1937
Oliver WILLIAMSON, The economic institutions of capitalism, 1985
•Pourquoi la firme, autrement dit pourquoi certains échanges sont réalisés sur les marchés et
d’autres dans les entreprises ? Pourquoi un boulanger fabriquetil le pain mais pas la farine ? Une
première réponse vient de Coase (1937) et l’économie des coûts de transaction.
l’économie de marché coordonnée par le système des prix. Mais il y a des coûts de transaction
(recherche d'information, négociation, sécurité du contrat…), qui sont métaphoriquement des
“frottements“ de l’échange et fondent l’analyse institutionnaliste moderne.
la firme est une manière de limiter ces coûts en internalisant des activités sans recours au marché
selon un principe de coordination hiérarchique où certains (les actionnaires, les managers) exercent
une autorité sur d’autres.
Ainsi, l’idée fondamentale est que la firme est un mode de coordination alternatif au marché, et
fondamentalement différent de celuici, qui n’est donc pas toujours efficient. Le choix du mode de
coordination se fait en comparant les coûts de transaction et les coûts de transaction. Comment
arbitrer ?
•Pourquoi ces différences de coûts ? Williamson prolonge cette analyse en s’appuyant sur les
hypothèses de comportement suivantes :
d’abord, la rationalité limitée théorisée par Simon (1976) : les agents ne peuvent pas envisager
toutes les possibilités, compte tenu de l’information disponible (certaines choses ne sont pas
probabilisables), des capacités de calculs… Il faut s’appuyer sur d’autres critères de choix, comme
par exemple s’arrêter à la première solution satisfaisante, ou s’appuyer sur l’habitude et la routine…
l’opportunisme des agents : ceuxci ne révèlent pas tout (préférence, information…) ce qui rend
coûteux le contrôle de l’application des contrats faute de confiance.
Les contrats sur le marché sont donc incomplets (i.e. incomplétude des contrats), c’estàdire qu’ils
ne peuvent pas tout prévoir compte tenu de l’information imparfaite. La firme présente alors des
avantages :
l’organisation interne permet de limiter cette incertitude. Ainsi, un contrat d’emploi (Simon, 1951)
est incomplet au sens où il ne précise pas toutes les tâches futures du salarié, qui seront décidées au
fil des besoins par l’autorité hiérarchique.
les actifs peuvent être spécifiques, c’estàdire qu’un investissement durable (former un employé.
acheter un équipement…) doit être fait pour effectuer une transaction particulière. Si le contrat est
rompu, ces actifs sont dévalorisés. La firme préfère internaliser ces activités pour les accomplir
régulièrement et fréquemment, la continuité temporelle permettant la sauvegarde des ressources
spécifiques.
=> la firme apparaît donc plus comme une structure de coordination que comme une fonction de
production : l’intégration est expliquée par des problèmes d’échanges, pas par des problèmes de
production.
12 Un problème de production et d’organisation.
Richard NELSON et Sydney WINTER, An evolutionary theory of economic change, 1982
•Les théories évolutionnistes cherchent à savoir pourquoi certaines firmes offrent un produit et pas
d’autres, pourquoi elles diffèrent entre elles, suivant quelles logiques elles se transforment… Elles
s’appuient beaucoup sur Schumpeter.
Le problème de la coordination des agents qui composent la firme est crucial. Il y a certes une
autorité hiérarchique, mais cela ne suffit pas : des routines doivent lier les comportements entre eux.
Elles sont le fruit d’effets d’apprentissage, cumulatifs, collectifs, propres à chaque entreprise et sont
donc difficilement transférables.
Dans ce cadre qui impose une path dependancy, les firmes peuvent progressivement passer d’un
produit à l’autre, ce qui montre là aussi que l’histoire compte.
=> au fond, la firme est un ensemble de compétences qui en délimitent les frontières.
•L’historien Alfred Chandler s’inscrit dans ces démarches en analysant la grande firme. Pour lui,
des facteurs technologiques doivent être pris en compte pour expliquer l’existence des grandes
firmes, dont une caractéristique essentielle est la capacité à s’organiser pour s’adapter à son
environnement, pour lutter contre les rendements décroissants de la taille (bureaucratie…). Il insiste
donc sur les innovations organisationnelles.
CONCLUSION
•Le capitalisme du 19ème siècle était plutôt atomistique, concurrentiel, tandis que celui du 20 ème
siècle est plus monopoliste avec de grands groupes qui ont un pouvoir important et des oligopoles
assez stables. Il s’organise, s’institutionnalise.
•La concurrence n’a pas disparu, mais elle s’est transformée et a changé d’échelle, du marché
national à la mondialisation.
•L’analyse plutôt en termes de diversité (très nettes asymétries entre acteurs et entre produits),
d’interdépendance stratégique (les firmes dépendent les unes des autres et agissent sur les marchés),
de dynamique plutôt que d’équilibre (les marchés ne sont pas des espaces de stabilité).
•L’entreprise est confrontée à des problèmes d’organisation.