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Le gaz naturel, ou gaz fossile , est un mélange gazeux
d'hydrocarbures constitué principalement de méthane, Gaz naturel
mais comprenant généralement une certaine quantité
d'autres alcanes supérieurs, et parfois un faible Identification
pourcentage de dioxyde de carbone, d'azote, de sulfure No
3 8006-14-2
d'hydrogène ou d'hélium . Naturellement présent dans CAS
certaines roches poreuses, il est extrait par forage et est
No 100.029.401 (http://echa.europa.eu/f
utilisé comme combustible fossile ou par la carbochimie. ECHA r/substance-information/-/substancei
nfo/100.029.401)
En 2017, c'est la troisième source d'énergie primaire
Thermochimie
utilisée dans le monde avec 22,2 % de la consommation
d'énergie primaire, après le pétrole (32,0 %) et le charbon PCS 54,0 MJ·kg-1 (95 % CH4, 2,5 %
(27,1 %) ; sa part progresse rapidement (16 % seulement C2H6, 2,5 % gaz inertes) 1
en 1973), de même que sa production mondiale (+221 %
en 45 ans, de 1973 à 2018 ; +27,7 % de 2008 à 2018, Unités du SI et CNTP, sauf indication
dopée par l’exploitation des gaz non conventionnels). contraire.
Corrélativement, les émissions mondiales de CO2 dues au gaz naturel s'élevaient à 6 605 Mt (millions de
tonnes) en 2016, en progression de 79,5 % depuis 1990 selon l'Agence internationale de l'énergie ; ces
émissions représentent 20,5 % des émissions dues à l'énergie en 2017, contre 44,2 % pour le charbon et
34,6 % pour le pétrole. Le secteur pétrolier et gazier engendre en outre plus de 20 % des émissions
mondiales de méthane, gaz dont le potentiel de réchauffement global est 25 fois plus élevé que celui du
CO2.
Le gaz naturel se développait vite dans l'industrie, les usages domestiques puis la production d'électricité,
depuis les années 1970 pour presque devancer le charbon. Mais le renchérissement du début du
e
XXI siècle, les tassements de consommation des pays développés, les besoins des pays émergents et les
progrès réalisés dans le traitement du charbon ont redonné au charbon un certain essor. Après une baisse
de 2010 à 2014, la consommation mondiale de gaz naturel a repris sa progression depuis 2015, tirée par
la Chine (+18 % en 2017, soit deux fois la croissance moyenne de 2010 à 2016) et l’Europe qui
remplacent des centrales au charbon par des centrales au gaz.
Les deux principaux producteurs de gaz naturel sont en 2018 les États-Unis (21,5 %) et la Russie
(17,3 %), suivis par l'Iran, le Canada et le Qatar. Les principaux consommateurs sont les États-Unis
(21,2 %), la Russie (11,8 %), la Chine (7,4 %) et l'Iran (5,9 %). La consommation mondiale a progressé
de 28,3 % entre 2008 et 2018, mais a baissé de 19 % au Royaume-Uni, 14 % en Italie et 8 % en France,
et progressé de 30 % aux États-Unis, 79 % en Iran, 17 % au Japon et 246 % en Chine. En 2017 la
production de gaz russe a bondi de +8 % et les USA, qui étaient importateurs nets, deviennent
exportateurs nets.
Les réserves restent mal connues, mais ont été étendues par l'exploitation récente de gaz non-
conventionnels (gaz de schiste, etc). En 2018, selon BP, les réserves mondiales prouvées, en hausse de
16 % par rapport à 2008 et de 51 % par rapport à 1998, correspondaient à 50,9 ans de production. Elles
étaient géographiquement situées pour 38,4 % au Moyen-Orient. La Russie, l’Iran, le Qatar et le
Turkménistan détenaient à eux seuls 58,4 % des réserves mondiales.
États-Unis (21,5 %)
Russie (17,3 %)
Asie (16,3 %)
Moyen-orient (17,8 %)
Autres (27,1 %)
Sommaire
Types
Gaz conventionnel non associé
Gaz associé
Gaz biogénique
Gaz de charbon
Gaz de schiste
Hydrates de méthane
Industrie du gaz
Histoire
Utilisation ancienne en Chine
En Europe
Caractéristiques générales du gaz naturel commercialisé en Europe
Chaîne de valeur du gaz naturel
Amont : extraction et traitement
Aval : transport gazeux ou liquide
Économie du gaz
Marché à terme et marché spot
Réserves de gaz naturel
Statistiques de production
Statistiques de consommation
Principaux exportateurs
Principaux importateurs
Économie du gaz en Chine
Économie du gaz en Europe
Économie du gaz en Belgique
Infrastructures gazières
Réseau de transport
Réseau de distribution
Économie du gaz en France
Infrastructures gazières
Les marchés de gros
Le marché de détail et le prix du gaz
Utilisation
Statistiques
Pollution et émissions de gaz à effet de serre
Matière première de l'industrie chimique et pétrochimique
Utilisation comme carburant
Source d'hydrogène pour une pile à combustible
Pouvoir calorifique
Enjeux géopolitiques
Risques liés au gaz naturel
Risques pour le grand public
Risque industriel
Risques pour les écosystèmes
Risques pour le climat régional et planétaire
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
Types
Il existe plusieurs formes de gaz
naturel, se distinguant par leur
origine, leur composition et le type
de réservoirs dans lesquels ils se
trouvent. Néanmoins, ce gaz est
toujours composé principalement de
méthane et issu de la désagrégation
d'anciens organismes vivants.
L'appellation « gaz naturel » dans le monde énergétique recouvre exclusivement la forme fossile, objet du
présent article.
Le marché international du gaz naturel et ses réseaux de transport par gazoducs et méthaniers étaient
principalement alimentés par ce type de gaz conventionnel non associé (voir section Industrie du gaz),
mais aux États-Unis les gaz de schiste prennent une importance croissante et le biométhane injecté,
encore émergent, devrait dans le cadre de la transition énergétique également prendre une importance
croissante.
Gaz associé
C'est le gaz présent en solution dans le pétrole, séparé de ce dernier lors de l'extraction. Il a longtemps été
considéré comme un déchet et, en tant que tel, été détruit en torchère, ce qui est un gaspillage énergétique
et une pollution inutile, qui a au moins l'avantage d'atténuer le réchauffement climatique car le potentiel
de réchauffement global du CO2 est 25 fois moindre que celui du méthane. Il est de plus en plus réinjecté
dans le gisement géologique (ce qu icontribue à y maintenir la pression afin de maximiser l'extraction du
pétrole) ou valorisé énergétiquement. En 2016, près de 150 km3 étaient encore brûlés en torchère par an,
en légère baisse d'environ 10 % en 20 ans malgré la progression de près de 20 % de l'extraction de gaz
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naturel .
Gaz biogénique
Il est issu de la fermentation par des bactéries de sédiments organiques.
À l'instar de la tourbe, c'est un combustible fossile mais dont le cycle est relativement rapide. Les
gisements biogéniques (environ 20 % des réserves connues de gaz conventionnel) sont en général petits,
dispersés et situés à faible profondeur. Il a moins de valeur (par mètre cube) que le gaz thermogénique,
car il contient une part significative de gaz non combustibles (dioxyde de carbone notamment) et ne
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fournit pas d'hydrocarbures plus lourds que le méthane .
Gaz de charbon
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Le charbon contient naturellement du méthane et du dioxyde de carbone dans ses pores .
Historiquement, ce gaz a surtout été connu pour la menace mortelle qu'il présente sur la sécurité des
mineurs - il est alors resté dans la mémoire collective sous le nom de grisou. Cependant, son exploitation
est en plein développement, en particulier aux États-Unis. L'exploitation porte sur des strates de charbon
riches en gaz et trop profondes pour être exploitées de façon conventionnelle. Il y a eu des essais en
Europe également, mais la plupart des charbons européens sont assez pauvres en méthane [réf. nécessaire].
La Chine s'intéresse également de plus en plus à l'exploitation de ce type de gaz naturel [réf. nécessaire].
Gaz de schiste
Certains schistes contiennent du méthane issu de la dégradation du kérogène présent dans le schiste et
piégé dans ses feuillets et micro-fissures. Mais, comme pour le gaz de couche, il existe deux grandes
différences par rapport aux réserves de gaz conventionnel. La première est que le schiste est à la fois la
roche source du gaz et son réservoir. La seconde est que l'accumulation n'est pas discrète (beaucoup de
gaz réuni en une zone restreinte) mais continue (le gaz est présent en faible concentration dans un énorme
volume de roche), ce qui exige une technique spécifique.
Depuis 2004, la technique principalement retenue est l'hydrofracturation associée à un forage horizontal
dirigé. Elle permet d'atteindre et de disloquer un plus grand volume de schiste avec un seul forage. Le
schiste est pré-fracturé par des trains d'explosions puis une injection sous très haute pression d'un fluide
de fracturation constitué d'eau, de sable et d'additifs (toxiques pour certains) étend cette fracturation.
Chaque puits peut être fracturé (stimulé) plusieurs dizaines de fois. Chaque fracturation consomme de 7 à
28 millions de litres d'eau dont une partie seulement est récupérée [réf. nécessaire].
Cette pratique, notamment aux États-Unis, est de plus en plus contestée, dénoncée comme affectant le
sous-sol, les écosystèmes en surface et la santé. Les fuites de gaz semblent fréquentes et pourraient
contaminer des puits. L'utilisation de produits toxiques risque de polluer les nappes phréatiques. L'eau de
fracturation remonte avec des contaminants indésirables pour la santé et les écosystèmes (sels, métaux et
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radionucléides) pour toute personne vivant près d'une source d'extraction . L'exploitation en France
demeure fortement décriée. Jean-Louis Borloo, comme ministre de l'Écologie, a autorisé les premiers
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forages exploratoires dans le sud de la France avant que le gouvernement n'annule ces autorisations .
Hydrates de méthane
Les hydrates de méthane (aussi appelés clathrates de méthane) sont des structures solides contenant du
méthane prisonnier. Ils sont issus de l'accumulation de glace contenant des déchets organiques, la
dégradation est biogénique. On trouve ces hydrates dans le pergélisol ou sur le plancher océanique. Les
estimations des ressources de méthane contenues dans les hydrates vont de 13 à 24 × 1015 m3, soit 70 à
130 fois les réserves prouvées de gaz naturel conventionnel. Néanmoins, la part des ressources
susceptibles d’être exploitées dans des conditions économiquement rentables reste difficile à chiffrer et
10
fait encore l’objet de controverses . Aucune technologie rentable ne permet actuellement d'exploiter ces
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ressources, mais des essais sont en cours au Japon , malgré l'impact potentiel considérable sur les
émissions de gaz à effet de serre de cette éventuelle exploitation.
Industrie du gaz
Histoire
En Europe
En 1776, Alessandro Volta découvre le méthane en s'intéressant au « gaz des marais » (l'ancien nom du
méthane).
Les premiers gaz combustibles utilisés en Europe, à partir de 1785, date de leur invention, seront des gaz
manufacturés, c'est-à-dire des gaz fabriqués dans des usines à gaz et des cokeries, principalement à partir
de la houille. Ils sont d'abord utilisés comme gaz d'éclairage, par la suite comme combustible pour les
turbines et moteurs, pour le chauffage ainsi que la cuisson. L’appellation gaz de ville apparaît à cette
occasion. Les gaz manufacturés seront essentiellement du gaz de houille mais aussi du gaz d'huile et du
gaz de pétrole, etc. La plupart des gaz manufacturés contiendront principalement du dihydrogène, du
méthane et de monoxyde de carbone.
L'histoire du gaz manufacturé est liée à l'histoire de nos villes et des grands groupes énergétiques
modernes, ceux-là même qui plus tard achemineront le gaz naturel.
Le gaz de ville sera mêlé, lorsque la demande se fera plus importante à du gaz de couche et du grisou -
qui a un pouvoir calorifique plus important, doit être « dilué » avant d'être injecté dans le réseau - ainsi
14
que du gaz de pétrole liquéfié .
Les premières utilisations modernes du gaz naturel sont apparues aux États-Unis vers 1820 pour
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l'éclairage public .
Si le pétrole fait l'objet d'une exploitation et d'une utilisation industrielle poussées à partir des années
1850, le gaz naturel devra attendre les années 1950 pour susciter un intérêt mondial. Ses réserves et
ressources, voire sa production, sont mal connues en dehors des États-Unis jusqu'à la fin des années
1960. Le gaz naturel est apparu longtemps comme une source d'énergie difficile à mettre en œuvre. Son
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commerce sous forme liquéfiée (GNL) n'a commencé qu'en 1964 dans des volumes très modestes .
À partir de la fin de Seconde Guerre mondiale mais surtout à partir des années 1960, l'usage du gaz
naturel se répand à travers le monde et supplante progressivement les gaz manufacturés. Le gaz naturel a
de nombreuses qualités, dont l'absence de toxicité. Le pouvoir calorifique du gaz naturel est double de
celui du gaz de houille (9 000 cal/m3 contre 4 250).
Le gaz naturel nécessitera des aménagements particuliers de tout son réseau de distribution, appareils de
chauffe et autres, méthode de stockage et de transport : canalisations, gazoducs, bateaux et port
méthaniers.
France
En 1946, l'Assemblée nationale vote la loi de nationalisation des secteurs de l'énergie.
Gaz de France (GDF) est créée. La première activité de Gaz de France durant ses
premières années consiste à produire et distribuer du gaz de houille. La découverte et la
mise en exploitation du gisement de gaz naturel de Lacq à la fin des années 1950 permet
à Gaz de France de réorienter son activité vers celui-ci et d'abandonner progressivement
le gaz de houille. Les Parisiens reçoivent le méthane juste dix ans plus tard.
Pays-Bas
Le gisement Slochteren dans la province néerlandaise de Groningue (29 mai 1959)
(Champs de gaz de Slochteren (nl)) est rapidement acheminé aux Pays-Bas et vers la
Belgique (1966).
Norvège
En 1969, le gisement d'Ekofisk fut découvert dans les eaux norvégiennes, ce qui
provoqua un élan d'exploration de la mer du Nord, ses réserves étant en effet estimée à
plus de 150Mds de mètres cubes de gaz, et plus de 500 Mds de pétrole.
En Belgique
En 1971, l'ensemble du réseau de distribution est converti au gaz naturel. Distrigaz
s'alimente aux Pays-Bas (1965), en Norvège (1973), en Algérie (1975), l'Allemagne et
Abou Dabi.
En 1980, Distrigaz assure la totalité de l'approvisionnement, du transport et du stockage
du gaz en Belgique mais également le Luxembourg (1993) et l'Angleterre (1995).
En 2001, Distrigaz est scindée entre Suez (GDF Suez) et Ente nazionale idrocarburi ;
En Algérie
Hassi R'Mel dans le Sahara.
Le gaz naturel traité, en vue d'être commercialisé, est incolore, inodore, insipide. Il contient entre 81 et
97 % de méthane, le reste étant majoritairement de l'azote. Il est moins dense que l'air : sa densité est de
0,6 par rapport à l'air et sa masse volumique est d'environ 0,8 kg m−3. Il se présente sous sa forme
gazeuse au-dessus de −161 °C environ, à pression atmosphérique, mais il peut être adsorbé dans la
« roche-réservoir » (dans le charbon parfois, on parle alors de gaz de couche) sous forme liquide (à haute
pression et en profondeur).
Son pouvoir calorifique supérieur (PCS) est d'environ 11,5 kWh m−3 (52 MJ/kg) en France, pour le gaz
le plus couramment consommé, dit « H » (pour « haut pouvoir calorifique ») ou 9,7 kWh m−3 pour le gaz
« B » (pour « bas pouvoir calorifique »). La pression de livraison (généralement 20 mbar pour le « gaz
H » et 25 mbar pour le « gaz B », ou 300 mbar pour les usages de petite industrie ou des chaufferies
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collectives) ainsi que l'altitude influent sur la valeur du PCS .
Pour des raisons de sécurité, depuis l'accident de 1937 à New London (en) au Texas, qui causa la mort de
295 personnes dans une école, un odorisant chimique, à base de tétrahydrothiophène (THT) ou de
mercaptan (composé soufré), lui donne une odeur particulière afin de permettre sa détection olfactive lors
d'une fuite.
L'exploration (recherche de gisements) et l'extraction du gaz naturel utilisent des techniques à peu près
identiques à celles de l'industrie du pétrole. Une grande partie des gisements de gaz connus à travers le
monde a d'ailleurs été trouvée au cours de campagnes d'exploration dont l'objectif était de trouver du
pétrole.
Lors de l'extraction d'un gaz sous pression, son refroidissement et sa détente à la tête de puits provoque la
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condensation des hydrocarbures (C5 à C8 qu'il peut contenir) et d'eau . Les hydrocarbures liquides
légers récupérés, appelés « condensats de gaz naturel » ou « liquide de puits de gaz naturel »
correspondent à un pétrole extrêmement léger, de très haute valeur (donnant de l'essence et du naphta).
Tout le reste (hydrocarbures C1 à C4, dioxyde de carbone, sulfure d'hydrogène et hélium) est gazeux à
température ambiante et acheminé par gazoduc vers une usine de traitement de gaz. Il faut donc deux
réseaux de collecte, un pour le gaz et un pour les condensats.
Dans cette usine (qui peut être proche des gisements, ou proche des lieux de consommation), le gaz subit
ensuite une déshydratation par point de rosée, puis les différents composants sont séparés. Les
hydrocarbures C2 à C4 sont vendus sous le nom de gaz de pétrole liquéfié (GPL et non pas GNL). Le
dioxyde de carbone est le plus souvent simplement rejeté dans l'atmosphère, sauf s'il y a un utilisateur
proche. Parfois, on le réinjecte dans une formation souterraine (séquestration du CO2) pour réduire les
émissions de gaz à effet de serre. Le gaz acide est vendu à l'industrie chimique ou séquestré. L'hélium est
séparé et commercialisé, s'il est présent en quantité suffisante - dans certains cas, il représente une
addition très importante aux revenus générés par le gisement.
Les condensats et les GPL ont une telle valeur marchande que certains gisements sont exploités
uniquement pour eux, le « gaz pauvre » (méthane) étant réinjecté au fur et à mesure, faute de débouchés
locaux. Même lorsque l'essentiel du gaz pauvre est vendu, on en réinjecte souvent une partie dans le
gisement, pour ralentir la baisse de pression, et récupérer finalement une plus grande partie des
condensats et du GPL.
L'autre partie (la plus grande) est transportée par gazoduc ou par méthanier vers les lieux de
consommation.
Pour transporter le gaz naturel des gisements vers les lieux de consommation, les gazoducs sont le moyen
le plus courant. Mais une part croissante du gaz consommé est transportée sous forme liquide, à −162 °C
et à pression atmosphérique, dans des méthaniers du lieu de production vers les lieux de consommation :
c'est ce que l'on appelle le GNL, ou Gaz Naturel Liquéfié. Sous cette forme liquide, le gaz naturel offre, à
volume égal avec le fioul domestique, un pouvoir calorifique qui correspond à plus de la moitié du
n1
pouvoir calorifique de celui-ci .
Cette solution qui permet de « condenser » l'énergie gazeuse sous un volume réduit exige des
n2 n3
investissements très lourds, tant pour la liquéfaction que pour le transport . À titre indicatif, le coût
d'une usine de liquéfaction, de taille minimale de l'ordre de 45 Gthermies/an (3,5 millions de tonnes de
gaz naturel liquéfié) est de l'ordre de 400 à 500 millions USD et si l'on veut doubler cette capacité, il faut
ajouter 85 % de plus à ce coût.
Les navires de transport, qui ont des réservoirs cryogéniques, coûtent également très cher : en 2006, plus
de 200 millions d'euros pour une capacité de 100 000 tonnes, soit le prix d'un pétrolier de quelque
300 000 tonnes.
Vu l'augmentation constante des besoins en énergie de toutes sortes et la flambée du prix du pétrole
depuis le début du XXIe siècle, tous ces investissements sont amplement justifiés. La filière du gaz naturel
liquéfié nécessite cependant une taille importante pour être économiquement viable, il faut donc une forte
production à exporter pour justifier la construction d'une usine de liquéfaction et, inversement,
d'importants besoin d'importation pour construire un terminal de réception. En 2006, il n'existe aucun
projet en dessous de 2 à 3 millions de tonnes par an pour l'exportation, 1 pour l'importation.
Lors de sa liquéfaction, le gaz naturel est fractionné, si nécessaire, pour le séparer de l'éthane, du propane
et du butane. À l'arrivée près des lieux de consommation, le GNL est éventuellement stocké sous forme
liquide puis vaporisé dans des terminaux méthaniers. Il est alors émis sur un réseau de transport
classique. Ici encore, il faut des investissements importants pour la réception, le stockage et la
vaporisation. Ces investissements sont cependant moindres que pour la liquéfaction ou le transport par
méthanier.
Pour le traitement, et si l'on veut séparer les GPL avant le transport, à partir des gisements de gaz et de
condensats (si ceux-ci sont proches), on installe deux réseaux de collecte, un pour le gaz naturel et un
autre pour les condensats. Le gaz et les condensats sont dirigés vers des installations de traitement et de
désulfurisation.
Économie du gaz
le marché à terme : qui peut être soit un marché organisé, soit un marché de gré à gré.
Dans le cadre des échanges de gré à gré, les contrats à long terme comportent
habituellement des clauses d'indexation du gaz sur divers indices, qui peuvent être les
prix des marchés organisés ou le prix du principal substitut au gaz qui était, jusqu'au
début des années 2000, le pétrole ;
le marché spot qui s'est découplé du marché à terme depuis que le pétrole n'est plus le
substitut principal du gaz.
Selon l'approvisionnement sur ces deux marchés, le prix peut dépendre du prix spot, du prix forward et
de divers indices pétroliers ou gaziers.
Émirats arabes
8 5,8 5,9 5,9 3,0 % 0% +2 % 92
unis
10 Nigeria 3,3 5,0 5,3 2,7 % +6 % +61 % 109
11 Algérie 3,9 4,3 4,3 2,2 % 0% +10 % 47
Les quatre premiers pays de cette liste totalisent 58,4 % des réserves mondiales.
D'importantes réserves de gaz naturel ont été découvertes en Méditerranée orientale ; cette zone appelée
le « bassin du Levant » recèlerait, selon les estimations de l'US Geological Survey, 3 400 Gm3 (milliards
de mètres cubes) de gaz naturel « en place ». La totalité ne sera pas récupérable, mais de telles réserves
pourraient assurer la consommation d'un pays comme la France pendant plus de cinquante ans au moins.
Les premières découvertes datent de 2009 dans les eaux israéliennes : Tamar, puis Léviathan en 2010,
Aphrodite dans les eaux de Chypre en 2011, et Zohr en 2015 dans les eaux égyptiennes, où ENI, associé
au russe Rosneft (30 %) et à BP (10 %), prévoit le début de la production fin 2017 ; le démarrage de
Léviathan est prévu fin 2019-début 2020. Total et ENI ont lancé en juillet 2017 l'exploration du champ
d'Onisiforos au large de Chypre ; l'Égypte a lancé des projets de grande envergure au large du delta du
21
Nil et le Liban s'apprête à attribuer des permis à l'automne 2017 .
Statistiques de production
En 2018, selon BP, la
production mondiale de gaz
naturel a atteint 3 868 Gm3
(milliards de mètres cubes), en
progression de 5,2 % par
rapport à 2017 et de 27,7 %
20
depuis 2008 . La Chine a
augmenté ses importations de
32 %, devenant le 1er
importateur mondial devant le
Japon et contribuant à hauteur
de 80 % à la hausse de
consommation mondiale ; plus
de 45 % de ce surplus de
production provient des États-
Unis où la production (de gaz Production de gaz naturel des six principaux producteurs
22
de schiste principalement) a Source : BP
encore augmenté de 11,5 % en
un an. Seule la production de
23
l'Union européenne a décliné car les champs gaziers s'y épuisent [source insuffisante].
Les statistiques de production gazière diffèrent selon les sources, car les modes de calcul peuvent ou non
inclure le gaz associé brûlé en torchère, ou donner des volumes de gaz avant ou après séchage et
extraction des contaminants , etc. Les données de l'Agence internationale de l'énergie sont un peu plus
k1
élevées que celles de BP, avec une production mondiale de 3 937 Gm3 pour 2018 . La production qui
k 1
était de 1 225 Gm3 en 1973 a progressé de 221 % en 45 ans . La part du gaz naturel dans
l'approvisionnement en énergie primaire était en 2017 de 22,2 % contre 27,1 % pour le charbon et 32,0 %
k2
pour le pétrole ; cette part a fortement progressé : elle n'était que de 16,0 % en 1973 .
En 2017, la production de gaz russe a bondi de 8 % et les États-Unis, d'importateur net sont devenus
24
exportateur net (cf. Gaz de schiste) .
25
Production mondiale de gaz naturel
Année Production (Mtep) Accroissement Part prod.énergie primaire
k2
1973 976 16,0 %
1990 1 688,3 19,2 %
2000 2 064,2 20,6 %
2010 2 714,8 +7,0 % 21,2 %
2011 2 788,1 +2,7 % 21,3 %
2012 2 838,3 +1,7 % 21,3 %
2013 2 898,8 +2,1 % 21,5 %
2014 2 942,5 +1,5 % 21,5 %
2015 2 989,4 +1,6 % 21,6 %
2016 3 032,4 +1,4 % 22,0 %
k2
2017 3 162,9 +4,3 % 22,2 %
20
2018 3 325,8 +5,2 %
Production de gaz naturel des principaux producteurs en 2018
Production Production % du var.
rang Pays R/P Notes
(Gm3) (Mtep) total 10 ans
n5
1 États-Unis 831,8 715,2 21,5 % +52 % 14,3
n6
2 Russie 669,5 575,6 17,3 % +9 % 58,2
n7
3 Iran 239,5 205,9 6,2 % +94 % 133,3
n8
4 Canada 184,7 158,8 4,8 % +11 % 10,0
5 Qatar 175,5 150,9 4,5 % +120 % 141
6 Chine 161,5 138,9 4,2 % +100 % 37,6
Pour plus d'informations sur la production par pays, on pourra se reporter à la série régions pétrolifères
ou aux articles sur l'énergie dans le pays concerné (ex. : Énergie aux États-Unis, Énergie en Russie, etc.).
Statistiques de consommation
En 2018, selon BP, le monde a consommé 3 848,9 Gm3 (milliards de mètres cubes) de gaz naturel, soit
20
3 309,4 Mtep, en hausse de 5,3 % par rapport à l'année précédente et de 28,3 % par rapport à 2008 .
Le gaz naturel était en 2017 la troisième source d'énergie la plus utilisée dans le monde avec 22,2 % de
l'approvisionnement mondial en énergie primaire, après le pétrole (32,0 %) et le charbon (27,1 %) ; sa
k 2
part a fortement progressé : elle n'était que de 16,0 % en 1973 . Le gaz naturel était utilisé
principalement en 2017 pour la production d'électricité et de chaleur : 40,7 %, puis dans le secteur
industriel : 18,3 %, le secteur résidentiel : 14,2 %, le secteur tertiaire : 6,1 %, les besoins propres de
l'industrie énergétique : 9,4 %,
les utilisations non-
énergétiques (chimie,
engrais) : 6,0 % et le secteur
25
des transports : 3,4 % .
Principaux exportateurs
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Les principaux pays exportateurs, selon BP , sont :
Exportations de gaz naturel en 2018 (milliards de m3)
Rang par par mer
Pays Total Clients principaux
2018 gazoduc (GNL)
1 Russie 223,0 24,9 247,9 Europe (201), Turquie, Belarus, Japon
2 Qatar 20,2 104,8 125,0 Asie (77), Europe, Émirats arabes unis
NB : il s'agit d'exportations brutes, c'est-à-dire que le volume des importations n'en est pas déduit. Par
exemple, le Canada a exporté 77,2 Gm3 aux États-Unis, mais a aussi importé 21,9 Gm3 de ce même
pays. De même entre le Royaume-Uni et les Pays-Bas.
Principaux importateurs
20
Les principaux pays importateurs, selon BP , sont :
Importations de gaz naturel en 2018 (milliards de m3)
Rang par par mer
Pays Total Fournisseurs principaux
2018 gazoduc (GNL)
1 Chine 73,5 47,9 121,4 Turkménistan (33), Australie (32), Qatar (13)
NB : ces importations sont brutes, elles coexistent parfois avec des exportations (États-Unis vers Canada,
Pays-Bas vers pays voisins, Royaume-Uni, etc.).
Le gaz de Slochteren (gaz L) y fut utilisé massivement après sa découverte en 1959. Puis la découverte et
l'exploitation des gisements anglais et norvégiens et l'arrivée de fournisseurs hors de l'espace économique
européen (Russie principalement), l'utilisation de GNL et les restrictions des années 1970 d'exportation
31
du gaz L aux Pays-Bas ont diminué l'importance du gaz L en Europe .
Sous l'égide de la Commission (CE), un Forum européen de régulation du gaz (dit « Forum de Madrid »)
se réunit deux fois l'an depuis 1999. Des représentants des autorités nationales de régulation, des
gouvernements, de la Commission européenne, les gestionnaires de réseau de transport du gaz, des
vendeurs et négociants de gaz, des consommateurs et des utilisateurs du réseau gazier et des marchés
d'échange de gaz y discutent de la mise en place d'un marché intérieur du gaz. En 2013, ils négocient la
tarification des échanges transfrontaliers, la gestion des « faibles capacités d'interconnexion » et d'autres
verrous techniques ou commerciaux faisant obstacle au marché intérieur gazier. En 2013, un règlement
impose comme priorité le développement de l'interconnexion transfrontalière des réseaux énergétiques
(gaz, pétrole, électricité).
Le lobby industriel gazier est notamment représenté dans le Forum de Madrid par l'association Eurogas.
Elle défend les intérêts des principaux industriels et associations de l'industrie gazière européenne.
Présidée par Jean-François Cirelli, vice-président de GDF Suez, elle est aussi présent dans le « Gas
Coordination Group », et le « Citizens Energy Forum » et d'autres groupes d'intérêts.
En 2013, Eurogas estimait que la part du gaz russe dans es 28 pays de l'Union européenne a atteint 27 %
(contre 23 % en 2012) ; alors que la consommation gazière de l'UE diminuait pour la troisième année
consécutive, baissant de 1,4 % à 462 milliards de mètres cubes, après des baisses de 10 % et 2 % en 2011
et 2012 ; la production européenne de gaz a décliné (de 1 % passant à 156 milliards de mètres cubes)
mais reste la première source (33 % de la consommation, comme en 2012) de l'UE ; la Norvège a elle
aussi légèrement augmenté sa part (23 % contre 22 % en 2012), tandis que le troisième fournisseur,
l'Algérie, a vu sa part baisser de 9 à 8 % ; le Qatar, qui envoie du gaz sous sa forme liquéfiée (GNL), n'a
représenté que 4 % en 2013 (contre 6 % en 2012), alors que le GNL trouve des débouchés plus
rémunérateurs en Asie ; la part de la Russie remonte à environ 40 % des importations de l'UE, alors que
la tendance était plutôt à un déclin au cours de la décennie précédent ; le déclin de la demande gazière
dans le mix électrique est partiellement attribué à la concurrence des énergies renouvelables
subventionnées, mais aussi aux bas prix du charbon ; en 2012, le gaz a représenté 23,1 % de la
32
consommation d'énergie primaire dans l'UE .
La consommation européenne gazière a chuté de 11 % en 2014 ; ni la crise de 2009, ni l'année noire 2011
n’avaient provoqué une telle débâcle : la consommation avait alors respectivement reculé de 7,2 % et de
9,5 %, sans toutefois se redresser ensuite : la baisse a été de 3,7 % en 2012 et de 1,3 % en 2013. La
douceur du climat explique une partie de cette baisse, car elle pèse sur les besoins en chauffage des
Européens : au premier semestre, le recul s’est élevé à 18 % ; cet effet climat est venu s’ajouter à la
baisse de la consommation des industriels liée au ralentissement économique et à la moindre utilisation
du gaz pour la production d’électricité, où il est concurrencé par les énergies renouvelables et un charbon
meilleur marché. Selon GDF Suez, les énergéticiens européens ont fermé 70 gigawatts de capacités de
33
centrales à gaz ces dernières années .
Gazprom, principal fournisseur de gaz de l'Union européenne, a annoncé à ses clients qu'ils devront aller
chercher leur gaz à leurs frais en Turquie, appelée à remplacer l'Ukraine comme zone de transit après
l'abandon par la Russie du projet de gazoduc South Stream. Or GDF Suez, ENI, E.ON et autres gaziers
européens disposent de contrats de long terme prévoyant que Gazprom leur livre du gaz en des points
précis, et non à la frontière gréco-turque. Gazprom devrait alors payer des pénalités énormes. Les pays
européens sont diversement concernés par ce bras de fer : le Royaume-Uni, la Belgique et les Pays-Bas
n'achètent pas de gaz russe, la Pologne et l'Allemagne sont approvisionnés via le Belarus ; mais
l'Autriche, la Slovaquie, la République tchèque, tous les pays du sud et du sud-est de l'Europe, ainsi que
34
des clients italiens ou français, sont concernés .
Solidarité entre États-membres en cas de crise du gaz : ce principe a été validé par les eurodéputés (en
septembre 2017). Une nouvelle législation vise « une plus grande transparence » et une moindre
dépendance énergétique de l'UE ; les États devront en cas de crise (mais en « dernier recours ») partager
leurs réseaux gaziers dans le cadre d’une « coopération régionale » prévoyant par « blocs régionaux » des
« corridors d'approvisionnement d'urgence » et des « clients protégés par solidarité » (clients ciblés,
28
ménages ou services publics tels que des hôpitaux) . Des compensations sont prévues pour ceux qui
28
auront à aider leurs voisins . Chaque État-membre doit rédiger (avec l'aide de la Commission) un Plan
28
de prévention et d'urgence en cas de pénurie . Les compagnies gazières devront notifier ceux de leurs
contrats à long-terme dits « pertinents pour la sécurité de l'approvisionnement » (c'est-à-dire représentant
28
28 % de la consommation annuelle de gaz d'un État-membre) .
Infrastructures gazières
Zandvliet et Poppel, deux points où arrivent le gaz en provenance des Pays-Bas (Gaz L).
Capacité utilisable : 3 285 kNm³/h dont une partie est acheminée vers la France (1 750
31
kNm³/h) .
Terminal GNL à Zeebruges (Zeebrugge Hub (en)) : reçoit les gaz provenant du Royaume-
Uni (National Balancing Point (en) via Interconnector (en)), de Norvège (zeepipe (en)),
31
d'Algérie et du Qatar (GNL acheminé par méthanier) .
Berneau, point où arrive le gaz en provenance d'Allemagne, de Norvège et de Russie
31
(Gaz H) .
31
Stockage à Bruges, Anvers (Wuustwezel) et Anderlues .
31
Stations de compression à Poppel, Winksele, Berneau et Sinsin .
Réseau de transport
36
Le gestionnaire de réseau de transport est Fluxys (GDF Suez) .
Réseau de distribution
Le gestionnaire de réseau de distribution est Distrigaz (Ente nazionale idrocarburi).
Infrastructures gazières
37
37
Les infrastructures comprennent :
Les gazoducs internationaux et les terminaux méthaniers sont reliés, au niveau des frontières et des ports
(la France importe 98 % du gaz naturel qu'elle consomme) au réseau de transport principal, qui se
subdivise en un réseau de transport régional.
Alors que le réseau de transport d'électricité est géré en France par un seul opérateur, RTE, les échanges
de gaz sont organisés autour de trois zones d'équilibrage du réseau de transport. Les expéditeurs peuvent
faire circuler leur gaz librement à l'intérieur d'une zone d'équilibre, en payant uniquement à l’entrée et à
la sortie :
la zone nord, au nord d'une ligne allant de la Vendée au Doubs, est gérée par GRTgaz ;
la zone sud, qui comprend le centre-ouest, le Massif central et un grand quart sud-est,
relève également de GRTgaz ;
la zone sud-ouest est opérée par Teréga (ex-TIGF).
Le réseau de distribution achemine le gaz depuis les grandes infrastructures du réseau de transport
jusqu'aux consommateurs. Vingt-cinq entreprises de distribution de gaz assurent ce service. GrDF assure
la distribution de 96 % du marché. S'y ajoutent vingt-deux entreprises locales de distribution et trois
« nouveaux entrants » [réf. nécessaire].
38, 39
Storengy, filiale d'Engie, ainsi que Teréga (ex-TIGF), filiale de Snam, GIC, EDF et Predica ,
possèdent des installations de stockage de gaz réparties dans les différentes zones d'équilibre.
soit au gré à gré, via des contrats de long terme qui permettent de garantir les
approvisionnements. Le producteur s'engage à livrer des quantités de gaz que le client
s'engage à acheter ;
soit via un marché intermédié. Des plateformes de négociations, telles que Powernext,
permettent d'échanger des contrats spot de court terme ou des contrats de plus long
terme.
Le prix de gros du gaz est fixé sur les cours des produits pétroliers, avec en général trois à six mois de
décalage.
Sur les quelque 10,6 millions d’abonnés particuliers au gaz à fin septembre 2014, le fournisseur
historique GDF Suez, seul habilité à proposer le tarif réglementé, en capte encore 8,9 millions (soit
84 %), qu’ils soient au tarif réglementé ou en offre de marché. EDF s’arroge la première place des
fournisseurs « alternatifs », avec 9,5 % des parts de marché du nombre total de sites, et 60 % des parts de
marché des fournisseurs alternatifs. En volume, la part de marché d’EDF est de 8 % (10 TWh sur 125
43
TWh) .
Les tarifs réglementés de vente de gaz doivent en principe couvrir les coûts de fourniture des opérateurs
44
(loi du 3 janvier 2003 ). Ces tarifs sont fixés par les ministres chargés de l’économie et de l’énergie, sur
avis de la CRE.
Le tarif réglementé comme le prix de marché pour le particulier s'analyse comme la somme :
La formule de calcul des tarifs réglementés a été modifiée par la CRE durant l'été 2014 : la part
47
d'indexation sur les prix du marché de gros a été portée de 45,8 % à 60 % .
Au 1er janvier 2015, les tarifs réglementés ont été supprimés pour les professionnels abonnés au gaz dont
la consommation annuelle est supérieure à 200 MWh ; ils devaient avoir d'ici là souscrit à une offre de
marché ; 40 000 sites sont concernés : acteurs publics (hôpitaux, écoles, maisons de retraite, etc) mais
aussi des milliers de petites entreprises, ou des grosses copropriétés. Depuis la promulgation de la loi sur
la consommation du 18 mars 2014, qui a fixé cette échéance cruciale pour l’ouverture des marchés de
l’énergie, 20 000 sites ont déjà basculé sur les offres de marché. Au 1er janvier 2016, les tarifs
réglementés seront supprimés pour les 105 000 professionnels dont la consommation dépasse 30 MWh
48
par an . Au 23 décembre 2014, 26 000 sites n'avaient pas souscrit à une offre de marché ; ils ont basculé
automatiquement vers une offre de marché transitoire de six mois par l'opérateur historique, dont les prix
seraient en moyenne supérieurs de 3 % aux ex-tarifs réglementés. Les fournisseurs alternatifs de gaz ont
été débordés par les demandes, en particulier les appels d'offres des consommateurs publics ; par ailleurs,
49
la plupart des offres sont à prix fixes, ce qui est illégal pour les entités publiques .
Les tarifs réglementés du gaz baissent de 3,5 % au 1er mars 2015 ; ils sont en effet indexés à 40 % sur les
cours du pétrole, qui ont chuté de 60 % entre juin et décembre 2014 ; la formule de calcul des tarifs du
gaz répercute l'évolution des cours du brut avec six à huit mois de retard ; de ce fait, les tarifs du gaz
devraient reculer de 8 à 9 % entre janvier 2015 et juillet 2015. En 2014, le tarif réglementé avait perdu
environ 7 % jusqu'en septembre, puis avait rebondi à compter du 1er octobre pour terminer à -2,1 % sur
l'année ; ce rebond était lié à l'évolution des prix du marché de gros du gaz, qui pèse pour 60 % dans la
formule de calcul des tarifs ; or les prix du marché augmentent en hiver du fait de la demande pour le
chauffage. La baisse des tarifs depuis le début 2014 a permis au gouvernement d'introduire la taxe
50
carbone en avril 2014 et de l'augmenter au 1er janvier 2015 (+1,8 % sur le prix total) .
La Commission de régulation de l'énergie a proposé en mai 2015 de porter la part du prix du marché dans
la formule d'indexation des tarifs réglementés à un niveau compris entre 70 % et 80 %, contre 59,8 %
actuellement, modification qui reflète l'évolution des conditions d'approvisionnement d'Engie. Par
ailleurs, l’évolution du coût des infrastructures à prendre en compte au 1er juillet devrait entraîner une
51
hausse en moyenne de 2,3 % des tarifs réglementés .
Utilisation
Statistiques
En 2018, au niveau mondial, l'usage du gaz naturel se développe partout où il peut se substituer au
pétrole ou au charbon : la consommation mondiale de gaz naturel a progressé de 5,3 % en 2018 et de
20
28,3 % entre 2008 et 2018 . Il présente en effet plusieurs avantages en comparaison avec ce dernier :
moins cher en général, moins polluant, il permet également une diversification des approvisionnements
énergétiques des pays importateurs (géopolitique), même si la crise entre l'Ukraine et la Russie au début
de l'année 2006 montre que ce n'est pas la solution miracle. Dans certains pays, comme la Russie ou
l'Argentine, l'usage du gaz naturel a même dépassé celui du pétrole.
Le gaz naturel est devenu une industrie globale, ce qui tranche singulièrement avec l'époque (jusqu'aux
années 1950, bien plus tard dans certains pays), où il était avant tout perçu comme un coproduit (gaz
associé) encombrant et dangereux des puits de pétrole (cf Torchage et rejet de gaz naturel).
C'est une source d'énergie de plus en plus utilisée par l'industrie pour produire de la chaleur (chauffage,
fours…) et de l'électricité, éventuellement en cogénération ou tri-génération. En 2017, au niveau
mondial, 23,0 % de l'électricité était produite à partir de gaz naturel (charbon : 38,5 %, pétrole : 3,3 %,
k3
nucléaire : 10,3 %, hydroélectricité : 15,9 %, autres renouvelables : 9 %), contre 12,1 % en 1973 , et
43 % de la chaleur produite pour alimenter les réseaux de chaleur était tirée du gaz naturel (charbon :
52
42,6 %, pétrole : 3,7 %, biomasse et déchets : 7,5 %) . Chez les particuliers, le gaz naturel est utilisé
pour le chauffage, l'eau chaude et la cuisson des aliments. Enfin, depuis quelques années, le gaz naturel
comprimé en bouteilles est utilisé dans de nombreux pays comme carburant pour les véhicules (GNV).
Brûleur de 300 kW compact pour le
chauffage d'une étuve industrielle
Mais le gaz naturel est responsable, de son extraction à sa combustion en passant par son transport,
d'importantes émissions de méthane, principal constituant du gaz naturel ; or le potentiel de
56
réchauffement global du méthane est 25 fois plus élevé que celui du CO2 .
L'utilisation du gaz naturel ne produit pas de poussières, presque
pas d'oxydes d'azote (NOx) et ne laisse pas de cendres, et
quasiment aucune pollution locale par les oxydes de
soufre [réf. nécessaire], la désulfuration étant effectuée en amont, au
niveau de l'usine de traitement du gaz naturel. Cela a une
conséquence économique directe par rapport aux autres énergies
fossiles : une installation (centrale électrique, chaufferie,
cimenterie ou autre) brûlant du charbon a besoin de dispositifs de
dépollution pour extraire le soufre, les NOx et les poussières des
fumées. Avec le gaz naturel, ces appareillages sont inutiles, d'où
une économie importante.
Émissions de PM10 et de NOx (NO +
NO2) de systèmes de chauffage
actuels en Suisse.
Pour réduire les émissions du bois
énergie, l'institut Paul Scherrer
préconise sa conversion en gaz
naturel de synthèse.
engrais ;
résines ;
plastiques ;
solvants ;
raffinage du pétrole.
Ci-après est présentée la chimie du méthane dans l'industrie pétrochimique :
Utilisation comme carburant
En 2015, 22,4 millions de véhicules au gaz naturel roulent dans le monde, en particulier en Iran
(4,1 millions), en Chine (4 millions), au Pakistan (3,7 millions), en Argentine (2,5 millions), au Brésil
57
(1,8 million), en Inde (1,8 million) et en Italie (0,89 million) .
Le gaz naturel est un carburant de véhicules routiers ou industriels sous forme comprimée à 200 bars
(GNC) ou liquéfiée à −163 °C (GNL). Le biogaz, issu de la valorisation de déchets organiques par
méthanisation, une fois épuré en biométhane et aussi utilisé, comprimé ou liquéfié (équivalent au gaz
naturel). La combustion du gaz naturel et du biométhane est chimiquement beaucoup plus propre que
celle des carburants classiques (CO2 : -25 % vs l’essence, pas de particules, oxydes d’azote : -80 %)
[réf. nécessaire] et les moteurs fonctionnant au GNV sont deux fois plus silencieux [réf. nécessaire]. Ainsi,
trouve-t-on en Europe dess véhicules et utilitaires légers, des engins spéciaux et de propreté, des
camions, bus et bennes à ordures ménagères fonctionnant au gaz. Leur autonomie s’étend de 300 km
pour les véhicules légers au GNC à 1 000 km pour les poids lourds au GNL.
En Europe depuis 2016, le programme PACE prévoit l'installation de 2 650 microgénérateurs dans
l'Union, et une capacité de production d'au moins 1 000 machines/an en 2018 par 4 grands
58
installateurs .
De 2018 à 2020, en France, l'Ademe s'est associée à GRDF pour tester durant 3 ans une cinquantaine de
piles au gaz naturel expérimentales qui fourniront en cogénération de l'électricité et de la chaleur dans
des immeubles collectifs, des maisons ou de petites entreprises. De telles piles sont déjà courante au
Japon (leader en la matière) et émergentes (dont en usage domestique) en Allemagne où les piles
(Viessmann) seront achetées. Leur rendement énergétique est de 140 à 150 % (contre 100 à 105 % pour
58
une chaudière à condensation) [pas clair] .
En 2018 leur coût d'achat et de maintenance sur 3 ans est encore d'environ 25 000 €/unité (mais l'Ademe
et GRDF prendront en charge 20 000 € pour les 50 installations) et leur cœur doit être changé après une
58
dizaine d'année . La part du biométhane dans les réseaux devrait grimper (objectif de 10 % en 2030 en
59
France ) pendant que les prix de l'électricité photovoltaïque devraient continuer à baisser rendant la pile
58
à combustible plus compétitive .
Pouvoir calorifique
Le pouvoir calorifique d'un combustible est la quantité de chaleur exprimée en kWh ou MJ, qui serait
dégagée par la combustion complète de un 1 m3 normal (m³(n)) de gaz sec dans l'air à une pression
absolue constante et égale à 1,013 25 bar, le gaz et l'air étant à une température initiale de 0 °C (zéro
degré Celsius), tous les produits de combustion étant ramenés à 0 °C et une pression de 1,013 25 bar.
Le pouvoir calorifique du gaz naturel s'exprime en MJ ou kWh par mètre cube normal (Nm³).
Enjeux géopolitiques
Le gaz naturel, jusque dans les années 1970, présentait peu d'intérêt pour des raisons pratiques : difficile
à transporter, moins énergétique que le charbon ou le fioul pour un même volume, dangereux à
manipuler, il était souvent brûlé à la torche.
À partir des deux chocs
pétroliers, le commerce du gaz
naturel a pris de l'ampleur,
mais la valorisation du gaz
naturel, pour un même contenu
énergétique, est toujours très
inférieure à celle du
pétrole [pourquoi ?]. Les sites de
grande taille, et à proximité
d'un port, sont plus facilement
rentables. La géopolitique du Pays classés par volume de gaz extrait (m3/an).
gaz naturel commence à
présenter des points
communs [Lesquels ?] avec la géopolitique du pétrole, mais toujours avec des différences
importantes [Lesquelles ?] ; en particulier, le gaz naturel fait souvent l'objet de contrats à long terme pour
financer les gazoducs ou les stations de liquéfaction, nécessaires à ce commerce. Ce mode de
fonctionnement commercial rend le marché peu dynamique et concerne un petit nombre [Combien ?]
d'acteurs [Lesquels ?], ne facilitant pas [pourquoi ?] son développement.
La dépendance de l'Europe au gaz russe pose un problème stratégique depuis les crises ukrainiennes
répétées. En 2013, selon une étude d'Eurogas, la part du gaz russe dans la consommation des 28 pays de
l'Union européenne a atteint 27 %, contre 23 % en 2012 ; la consommation de gaz de l'UE a pourtant
reculé, pour la troisième année de suite, baissant de 1,4 %, après des baisses de 10 % et 2 % en 2011 et
2012 ; la production de gaz sur le territoire de l'Union européenne a connu un déclin de 1 % mais reste la
première source (33 % de la consommation, comme en 2012) ; la Norvège a légèrement augmenté sa part
(23 % contre 22 % en 2012) ; la part de la Russie remonte à environ 40 % des importations de l'UE, alors
32
que la tendance était plutôt à un déclin au cours de la dernière décennie .
En octobre 2015, un terminal maritime de gaz naturel liquéfié (GNL) a été mis en service à Świnoujście,
au nord-ouest de la Pologne, près de la frontière allemande. Il permet à la Pologne de s’approvisionner
désormais par navires méthaniers auprès de nombreux pays tels que le Qatar ou le Nigeria. La mise en
exploitation du terminal GNL de Świnoujście réduira sensiblement le risque de pressions russes et
permettra surtout à la Pologne de choisir en toute indépendance ses fournisseurs et de négocier librement
les prix. Le terminal aura une capacité de 5 milliards de m3 par an, soit un tiers du gaz consommé par la
Pologne, dont environ 40 % provient de Russie. Il permettra également d'approvisionner, via un gazoduc,
les États baltes, dépendants de la Russie pour 30 % à 100 % de leurs achats de gaz, selon un protocole
60
signé début octobre 2015 à Bruxelles ; l'Union européenne financera la moitié, de ce gazoduc .
La Lituanie a reçu le 21 août 2017 son premier méthanier chargé de GNL en provenance des États-Unis.
L'accord sur la livraison de GNL avait été signé fin juin 2017 avec le groupe américain Cheniere. Le gaz
livré servira des clients lituaniens, mais aussi lettons et estoniens. A moyen terme, la Lituanie souhaite
s'approvisionner à hauteur de 50 % en GNL, qui lui sera essentiellement fourni par le norvégien Statoil.
Le solde sera fourni par un gazoduc la reliant à la Russie. La Lituanie a mis fin au monopole du russe
Gazprom en 2014, avec l'ouverture du terminal gazier de Klapeida. En 2015, un accord a été signé à
Bruxelles pour financer une interconnexion gazière entre la Lituanie et la Pologne, dont la construction
devrait être achevée à l'horizon fin 2019. L'Union européenne promeut un gazoduc reliant l'Estonie à la
61
Finlande, un autre projet prévoyant une interconnexion entre l'Estonie et la Lettonie .
La combustion du gaz naturel produit moins d'émissions de dioxyde de carbone dans l'atmosphère que
l'équivalent charbon ou fioul lourd, mais les émissions de méthane (dont le potentiel de réchauffement
global est 25 fois plus élevé que celui du CO2) à chaque stade du cycle du gaz naturel compensent en
partie cet avantage.
Risque industriel
Il concerne surtout l'amont de la filière (du puits au client final) et les gros clients industriels.
Les principaux dangers du gaz naturel sont liés au fait qu'il est extrait, véhiculé et fourni sous pression,
qu'il est inflammable et explosif. L’exploitation offshore ou terrestre de gaz profonds (à plus de 4 ou
5 km de profondeur), chauds (de 190 °C à plus de 200 °C), très corrosifs et sous très haute pression est
sources de risques nouveaux, comme l'a montré l'accident d'Elgin.
La fracturation hydraulique consomme de grandes quantités d'eau et utilise des additifs chimiques
souvent toxiques. Le torchage et les fuites ont, en outre, des effets directs et indirects sur le climat et
l'acidification des milieux (voir ci-dessous).
La gaz naturel était responsable de 20,5 % des émissions de CO2 dues à l'énergie en 2017, contre 44,2 %
k4
pour le charbon et 34,6 % pour le pétrole ; en 1973, la part du gaz n'était que de 14,5 % .
La revue Science publie en juin 2018 une étude approfondie qui évalue les fuites de méthane dans la
chaîne de fourniture de pétrole et de gaz naturel des États-Unis en 2015 à 2,3 % de la production de gaz
66
naturel, soit 60 % de plus que les estimations de l'Environmental Protection Agency .
Le gaz naturel est souvent présenté comme moins polluant que le pétrole et préférable au charbon, avec
des émissions de CO2 inférieures de 40 % et pratiquement pas d'émissions de dioxyde de soufre s'il est
désoufré. Mais les fuites de méthane menacent d'annuler ces avantages, selon l'Agence internationale de
l'énergie (AIE), qui estime que chaque année, les compagnies pétrolières et gazières émettent plus de 75
millions de tonnes de méthane dans l'atmosphère, et que le taux de fuite moyen atteint 1,7 % pour la
chaîne du gaz ; cela représente, selon les sources, 13 % à 20 % des émissions de méthane. Treize grande
compagnies regroupées dans l'Oil & Gas Climate Initiative ont annoncé leur intention de tendre vers le
67
zéro émission .
Le torchage est une émission directe et volontaire de gaz à effet de serre (sous forme de gaz carbonique
[CO2] principalement).
Le secteur gazier génère en outre des émissions de méthane (CH4) et d'autres polluants durant le forage,
68
l'exploitation du gisement, le stockage, la compression, le transport et la distribution du gaz . Les
techniques modernes de fracturation hydraulique augmentent le risque et le niveau de fuites ou de perte
lors des forages et des incertitudes existent quant à la fiabilité à moyen ou long terme du colmatage des
puits en fin de production, notamment en zone sismiquement active.
En termes d'émissions à la combustion le gaz naturel "classique" semble intéressant : 239 gCO2e par
69
kWh (à comparer au charbon qui émet 346 gCO2e par kWh) . Cependant, le gaz de schiste a des
émissions indirectes largement supérieures car la technique de fragmentation hydraulique utilisée pour
son extraction entraîne des fuites de méthane d'au moins 4 % de la production du gisement ; ce qui rend
70
le gaz de schiste aussi émissif que le charbon .
Le gaz naturel a longtemps été présenté comme un combustible moins nuisible pour le climat que le
charbon et les produits pétroliers. C'est en partie vrai, car il émet par unité de masse moins de gaz à effet
de serre que les autres combustibles fossiles quand il brûle. Une centrale au gaz émet ~ 57 % moins de
CO2 par kilowatt-heure (kWh) qu'une centrale au charbon, et est en moyenne 20 % plus efficace pour
71
convertir l'énergie du combustible en électricité qu'avec du charbon , le remplacement du charbon par le
72
gaz a donc d'abord été présenté comme un pont vers un secteur de l'énergie décarboné .
Cette assertion tend cependant à être nuancée voire contredite, notamment depuis les années 1980, quand
les études ont commencé à prendre en compte les effets indirects et connexes de l'exploitation des
73
sources de méthanes fossiles , du cas particulier (qui tend à devenir le cas général) des gaz non-
74
conventionnels ainsi que les effets indirects d'un prix moins cher de l'énergie-gaz, devenue
75, 76
provisoirement abondante grâce à la fracturation hydraulique .
En 2019, le consensus est relatif : La conversion du charbon au gaz est souhaitable, mais uniquement
comme étape, et dans de bonnes conditions environnementales.
Des études récentes remettent en cause l'intérêt climatique du gaz naturel géologique, si
la hausse de sa production devait se poursuivre. Le gaz de schistes, de couche et les gaz
profonds sont en effet plus "sales" et plus difficiles à collecter sans fuites de gaz vers
77, 78, 79
l'atmosphère, la mer ou les nappes ou sans consommation importante d'eau et
d'énergie.
Un prix bas du gaz incite au gaspillage et à consommation croissante (encouragée aux
États-Unis par une réglementation imposant le passage du charbon au gaz, et non à des
alternatives encore plus propres).
80
Le bilan carbone global du gaz de schiste apparaît parfois pire que celui du charbon et
les fuites de gaz induites par la fracturation et les fuites dans les réseaux contribuent au
81
changement climatique .
82 83
Selon une étude publiée en septembre 2014 a confirmé l'utilisation croissante de gaz
naturel retarderait aussi le déploiement d'énergie propres, sûres et renouvelables, qui
permettraient une économie réellement décarbonée.
Dans la revue Nature en 2014, le constat de McJeon & al. est que le gaz naturel n'aidera
pas à réduire le changement climatique, mais au contraire augmentera la pollution par les
84
gaz à effet de serre de près de 11 % . On a constaté une importante baisse du prix du
gaz aux USA à partir de 2011 à cause de l'exploitation de gaz profonds et du gaz de
schiste ; cette étude, en se basant sur divers modèles disponibles de réduction des effets
de gaz naturel sur l'atmosphère, a conclu que cette baisse des coûts du gaz pourrait
freiner le processus de décarbonation de l'économie et conduire à une augmentation de
la consommation avec une légère hausse globale des émissions de gaz à effet de serre
85
d'ici à 2050, rapporte le National Journal .
n 13 86, 87
En 2019, Katsumasa Tanaka dans la revue Nature Climate Change juge que
convertir les centrales au charbon au gaz reste préférable que continuer à utiliser le
charbon (notamment pour la Chine, les États-Unis, l’Inde ou même l’Allemagne) car selon
lui les avantages d’une combustion plus propre l'emportent sur ses risques potentiels si
on intègre le contexte géopolitique et les récents progrès des récents progrès de la
compréhension des métriques d’émissions (qui permettent de ne pas passer par la
86
modélisation) . Mais il convient aussi de sortir du gaz fossile qui doit n’être qu’une
« passerelle vers des formes d'énergie plus durables et vers une décarbonisation ». Il
admet que si les impacts de fuites de méthane commencent à être étudiés aux États-
86
Unis, ils restent très incertains ailleurs dans le monde . Les métriques retenues pour
cette étude correspondent selon les auteurs aux récentes recommandations du
Programme des Nations unies pour l'environnement et de la Society of Environmental
86
Toxicology and Chemistry . Ils sont les premiers à utiliser ces recommandations dans le
débat charbon vs gaz. Ils précisent qu’ils n’ont pas intégré la qualité de l'air dans leurs
calculs, mais que le faire renforcerait sans doute leur conclusion, de même pour les effets
secondaires sur la contamination de l'eau potable et les activités sismiques induites selon
86
Tanaka .
Les pays producteurs ne sont pas seuls à être touchés ou responsables, en raison des exportations de gaz
88
vers l'étranger .
Notes et références
Notes
1. Dans des conditions normales (0 °C et 760 mmHg), 1 m3 de gaz naturel a un pouvoir
calorifique supérieur (PCS) de 8 à 10 thermies suivant son origine (soit 33 à 42 MJ). Pour le
gaz de Lacq, dont le gisement est maintenant épuisé, ce PCS était de 9,6 thermies (40 MJ).
2. Le point critique du méthane est caractérisé par une pression de 45,96 bar et une
température de −82,7 °C. Pour liquéfier le gaz naturel, dont le point critique est proche de
celui du méthane, il faut fournir une température inférieure à cette température.
3. Pour le transport du gaz naturel sous forme liquide à la pression atmosphérique (GNL), il
faut maintenir dans les cuves une température de −162 °C.
4. le ratio R/P de l'Iran reste en partie gonflé par la réduction de production causée par les
sanctions américaines.
5. part croissante de gaz de schiste et d'offshore profond
6. principalement en Sibérie occidentale
7. réserves sous-exploitées (sanctions américaines)
8. reprise depuis 2013 (+23 % en 6 ans)
9. 39 % de la production africaine
10. production et exportations en déclin depuis 2011
11. réserves sous-exploitées (Dauletabad)
12. déclin depuis le pic de 2009, mais rebond depuis 2017 ; voir Énergie en Égypte
13. Tanaka est chercheur à l'Institut national des études environnementales du Japon.
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Voir aussi
Articles connexes
Méthane - Gaz de ville Pétrochimie
Méthanation Diagnostic gaz
Gaz de synthèse Contenu CO2
Pétrole Sortie des combustibles fossiles
Régions pétrolifères Forum des pays exportateurs de gaz
Champ de gaz Ressources et consommation
Raffinage du pétrole énergétiques mondiales
Cratère de Darvaza
Liens externes
Gaz : la nouvelle ruée vers « l'or bleu » (https://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-321
4,36-727707@51-724321,0.html), Le Monde, 5 janvier 2006
Association suisse de l'industrie gazière (http://www.gaz-naturel.ch)
Association française du gaz (AFG) (http://www.afgaz.fr)
Cedigaz (http://www.cedigaz.org)
CNUCED/UNCTAD Information sur le gaz naturel (https://web.archive.org/web/20090124
083939/http://unctad.org/infocomm/francais/gaz/plan.htm)
Gaz Métro, Québec, Canada - L'ABC du gaz naturel (http://www.corporatif.gazmetro.com/
Le-Gaz-Naturel/Default.aspx)
Tout sur le gaz naturel, Québec, Canada (http://www.toutsurlegaznaturel.com)
Bibliographie
Restrictions à l'utilisation de crédits internationaux pour des projets relatifs aux gaz
industriels - 08/06/2011 - Règlement (UE) no 550/2011 de la Commission du 7 juin 2011
établissant, conformément à la directive 2003/87/CE du Parlement européen et du
Conseil, certaines restrictions applicables à l’utilisation de crédits internationaux résultant
de projets relatifs aux gaz industriels (JOUE L146, 08-06-2011, p. 1)
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