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4. MAGNÉTOSTATIQUE
La magnétostatique est l’étude des champs magnétiques constants dans le temps.
N S N S
S N N S
N S S N
17
Aujourd’hui Manisa, ouest de la Turquie actuelle.
MAGNÉTOSTATIQUE Page 54
S N
S N
Fig. 4.3 – Le pôle nord de la boussole pointe vers le pole sud d’un barreau aimanté.
Le pôle nord géographique est donc un pôle sud magnétique.
S N
Fig. 4.4 – Mise en évidence les lignes de champ magnétique autour d’un aimant
En tout point autour d’un aimant, la tangente à la ligne de champ passant par ce point a la même
direction que celle d’une petite aiguille aimantée placée en ce point.
À grande distance du barreau, le champ magnétique terrestre reprend le dessus.
On constate que les lignes de champ se referment toujours sur elles-mêmes.
MAGNÉTOSTATIQUE Page 55
Pile
+ I
Pile
On pourrait encore citer d’autres expériences, telles que la roue de Barlow. Mais la question à
traiter maintenant est comment les interpréter. Comme dans le cas des forces électriques,
l’approche la plus efficace est d’introduire un champ pour rendre compte mathématiquement de
l’action à distance. Ainsi la résolution d’un problème de magnétostatique se fait en deux étapes :
1) partir de la distribution des courants pour calculer le champ magnétique,
(Loi de Biot et Savart) ;
2) calculer les forces ressenties par les courants plongés dans le champ magnétique,
(Loi de Laplace).
19
Experimental Researches in Electricity, vol. 2, Michael Faraday, 1844. Image numérique © Wikimedia.
20
Il existe une autre expérience portant le même nom, mais il s’agit de la rotation de la direction de polarisation d’une onde
lumineuse lorsqu’elle traverse un diélectrique soumis à un champ magnétique. Découvert par Faraday en 1845, cet effet est
la première preuve expérimentale du lien entre le magnétisme et la lumière.
MAGNÉTOSTATIQUE Page 57
r
Id l
dl
Lorsqu’un élément de courant est plongé dans un champ magnétique, l’expérience montre qu’il
subit une force perpendiculaire à la fois à la ligne de champ et à l’élément de courant. De plus,
cette force est :
¾ proportionnelle au courant ;
¾ proportionnelle à l’intensité du champ ;
¾ proportionnelle au sinus de l’angle entre l’élément de courant et le champ.
Formulé mathématiquement, ceci constitue la loi de Laplace21.
r r r
Loi de Laplace dF = Id l × B [N] (4.1)
r r r
dF Id l
B θ
Ligne de champ
21
Pierre Simon, marquis de Laplace, 1749 – 1827, physicien et mathématicien français.
MAGNÉTOSTATIQUE Page 59
ressort de rappel
Nous allons démontrer que l’angle de rotation du cadre est proportionnel au courant.
r
r B
μ NI
r
r F
Couple C
r
−F
a = largeur du cadre
r NI
B
abNB
On en tire : θ = I
k
Ce qui montre que la déviation angulaire est proportionnelle au courant.
Les courants mesurés au moyen d’un galvanomètre sont en général de l’ordre du μA. Pour
mesurer des intensités plus élevées, on met une résistance (shunt) en parallèle. Cette résistance
doit être plus petite que la résistance interne du galvanomètre Ri . Pour obtenir un voltmètre,
met en série une résistance plus grande que Ri .
Im I
I
Rs G Ri Rv U = (Rv + Ri )I
U
Rv >> Ri
G Ri
⎛R ⎞
I m = ⎜⎜ i + 1⎟⎟ I Rs << Ri
⎝ Rs ⎠ G Galvanomètre
r r
Moment magnétique μ = IS [Am2] (4.2)
r r r r
Couple exercé par un champ B C =μ×B [Nm] (4.3a)
r
B
r
μ
r r r θ
C =μ×B
Surface S
Courant I
r
Fig. 4.16 – Convention pour le sens de μ
r r
Le sens positif de μ est tel que le courant laisse le vecteur μ à sa gauche.
r
L’énergie potentielle d’un moment magnétique dans un champ B constant se calcule de façon
r
analogue à celle du dipôle électrique dans un champ E . Voir § 2.6.5.
r μ r rv
Loi de Biot et Savart dB = 0 I1d l1 × 3 [T] (4.4)
4π r
Avec μ0 = 4π ⋅ 10−7 Vs/(Am)
r
dB
r
I1d l1
r
r
Le module de la force magnétique entre deux éléments de courant est proportionnel aux
intensités des courants et inversement proportionnel au carré de la distance qui les séparent. De
plus le module de la force dépend aussi de leur orientation respective.
r
Appliquons maintenant la loi de Biot et Savart pour calculer explicitement le champ B lorsque
la distribution de courant présente des symétries simples.
MAGNÉTOSTATIQUE Page 63
r
4.3.4.1 Champ B produit par un conducteur rectiligne
z
r
Id l y
r
r1
z r
dB
r
B x
P(r,0,0)
⎛ 0 ⎞ ⎛ r ⎞ ⎛ 0⎞ ⎛ r ⎞
r ⎜ ⎟ r ⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
En composantes : Id l = ⎜ 0 ⎟ r1 = ⎜ 0 ⎟ − ⎜ 0 ⎟ = ⎜ 0 ⎟ r1 = r 2 + z 2
⎜ Idz ⎟ ⎜ 0⎟ ⎜ z ⎟ ⎜ − z ⎟
⎝ ⎠ ⎝ ⎠ ⎝ ⎠ ⎝ ⎠
⎛0⎞ ⎛ r ⎞ ⎛ 0 ⎞
r μ0 I ⎜ ⎟ ⎜ ⎟ μ0 I ⎜ ⎟
dB = 3 ⎜
0 ⎟×⎜ 0 ⎟ = ⎜
)3 / 2 ⎜ 0 ⎟⎟
rdz
4π r1 ⎜ ⎟ ⎜ ⎟ 4π r + z 2
2
(
⎝ dz ⎠ ⎝ − z ⎠ ⎝ ⎠
r
Au point P l’élément de champ est dirigé parallèlement à l’axe y. Le champ B total s’obtient en
faisant la somme, c’est-à-dire l’intégrale de toutes les contributions.
∞ ∞
μI
∫ ∫ (r
dz
By = dBy = 0 r
−∞
4π
−∞
2
+ z2 )3/ 2
1 z
On remarque que l’intégrand est la dérivée par rapport à z de 2
(
r r + z2
2
)
1/ 2
∞
μI 1 μ0 I
Composante selon y : By = 0 r 2
z
= (1 − (−1) ) = μ0 I
4π r (r + z 2 )1 / 2
2 4πr 2πr
−∞
I y
r
B
P
r
φ
O x
r
Fig. 4.19 – Champ B en en point P quelconque de coordonnées (x, y, z).
Distance à l’axe z : r = x 2 + y 2
x y
En coordonnées cylindriques : cos φ = et sin φ = .
r r
r
Composante du champ B selon x : − B sin φ ; selon y : B cos φ
Finalement :
⎛ − sin φ ⎞ ⎛− y⎞
r μ0 I ⎜ ⎟ μ0 I ⎜ ⎟
B= ⎜ cos φ ⎟ =
2πr ⎜ ( 2 ⎜
x ⎟
⎟ 2π x + y ⎜ 0 ⎟
2
) [T] (4.6)
⎝ 0 ⎠ ⎝ ⎠
MAGNÉTOSTATIQUE Page 65
r
4.3.4.2 Champ B sur l’axe d’une spire
z r
dBr dB
dBz θ
P y
r
r1
z r
Id l
θ φ
a
x
I
Choisissons un repère dont l’axe z coïncide avec celui de la spire. Soit a le rayon de la spire.
r r μ r rv
Un élément de courant Id l produit en point P un élément de champ dB = 0 Id l × 13 .
4π r1
r
dB se décompose en un élément dBz parallèle à z et un élément radial dBr .
Vu la symétrie axiale, l’intégrale de la composante radiale sur le pourtour de la spire sera nulle.
Il suffit donc de calculer l’intégrale de la composante axiale.
⎛μ 1⎞ a
dBz = dB cosθ = ⎜⎜ 0 I (adφ ) 2 ⎟⎟ cosθ avec cosθ = et r1 = a 2 + z 2
⎝ 4π r1 ⎠ r1
φ = 2π 2π
μI a2 μ0 I a2
∫
Bz = dBz = 0
φ =0
4π (a 2 + z 2 )3 / 2 ∫
0
dφ =
4π (a 2 + z 2 )3 / 2
2π
μ0 I
Au centre de la spire Bz = [T] (4.8)
2a
MAGNÉTOSTATIQUE Page 66
μ0 NI ⎡ R2 R2 ⎤
Bx ( x) = ⎢ + ⎥
2 (
⎣⎢ R + ( x − R / 2)
2 2
)
3/ 2
(R 2
+ (x + R / 2) )
2 3/ 2
⎦⎥
8 μ0 NI
Au centre des bobines, en x = 0 Bx 0 = [T] (4.9)
5 5 R
22
Hermann von Helmholtz, 1821 – 1894, physicien allemand. A introduit en physique la notion d’énergie potentielle et le
principe de la conservation de l’énergie.
MAGNÉTOSTATIQUE Page 67
r v
−F B1
v r
B2 F
I1
I2
μ 0 I1
Selon (4.5), le champ produit par le premier conducteur à l’endroit du second vaut B1 = .
2π d
Ce champ est perpendiculaire au second conducteur.vPar la loi de Laplace, ce champ exerce sur
le second conducteur une force perpendiculaire à B1 , donc dans le plan des 2 conducteurs et
valant :
μ0lI1I 2
F = I 2lB1 = [N]
2π d
On peut faire le même raisonnement pour exprimer la force exercée par le deuxième conducteur
sur le premier. Ces forces tendent à rapprocher les conducteurs lorsque les courants ont le même
sens.
Depuis 1948, c’est cette force qui sert à la définition de l’unité d’intensité électrique.
Compte tenu que μ0 = 4π ⋅ 10−7 , la définition de l’ampère s’énonce :
L’ampère (A) est l’intensité d’un courant électrique constant qui – maintenu dans deux
conducteurs parallèles, rectilignes, de longueur infinie, de section circulaire négligeable et
placés à une distance de 1 mètre l’un de l’autre dans le vide – produirait une force égale à 2·10-7
newtons par mètre de longueur.
MAGNÉTOSTATIQUE Page 68
r
La circulation du champ B sur un contour fermé est égale à μ0 fois la somme des
courants enlacés par ce contour. Sous forme mathématique :
r r n
∫
C
B ⋅ dr = μ 0 ∑I
k =1
k [T] (4.10)
I1 I2 … Ik
r r
dr B
Fig. 4.23 – Contour enlaçant des conducteurs parcourus par des courants
L’intensité du courant est comptée positivement lorsqu’en parcourant le contour on laisse le
conducteur à sa gauche.
Commençons par démontrer le théorème dans le cas d’un seul conducteur rectiligne et d’un
contour circulaire centré sur ce conducteur.
r
I Sur ce contour dr est constamment parallèle
r
à B .
La circulation ne dépend donc pas du rayon du cercle. On peut exploiter ce fait pour démontrer
le théorème dans le cas d’un contour quelconque contenu dans un plan perpendiculaire au
conducteur.
Contour quelconque C
Cercle de rayon a
secteur 2
secteur j I
secteur 1
r
B
1 2
Contour C
4 3
a
r
Lorsque la longueur du solénoïde est beaucoup plus grande que son diamètre, le champ B est
pratiquement constant à l’intérieur et nul à l’extérieur. Pour le calculer, on peut donc négliger
les effets de bords. Soit I le courant, N le nombre de spires et l la longueur du solénoïde.
Appliquons le théorème d’Ampère en prenant le contour dessiné ci-dessus.
a
Le nombre de conducteurs entourés est égal à N .
l
r r
∫
a
Donc : B ⋅ dr = μ 0 N I
l
C
Circulation de 1 à 2 : Ba .
r
Circulation de 2 à 3 : nulle car B est perpendiculaire au chemin parcouru.
Circulation de 3 à 4 : nulle car le champ est (quasi-)nul en dehors du solénoïde .
r
Circulation de 4 à 1 : nulle car B est perpendiculaire au chemin parcouru.
a
Ba = μ0 N I
l
r
B
Rm
Contour C
Soit I le courant, N le nombre de spires et Rm le rayon moyen du tore. Pour des raisons de
symétrie, les lignes de champ sont circulaires à l’intérieur du tore. En prenant comme contour le
cercle moyen, la somme des courants entourés vaut NI ; la circulation du champ est égale
à B (2πRm ) . En appliquant le théorème d’Ampère :
B ⋅ 2πRm = μ0 NI
En multipliant cette relation par la charge et en divisant par Δt , on voit que cette particule
représente en fait un élément de courant.
q
dl = qv
Δt
Idl = qv
r r
Vectoriellement : Id l = qv
En appliquant la loi de Laplace, la force agissant sur cette particule est donc :
r r r r r
F = Id l × B = qv × B
r r
Le terme qv × B s’appelle force de Lorentz. Cette force est à la fois perpendiculaire au champ
v v
B et à la vitesse v de particule.
r r r
Force le Lorentz23 F = qv × B [N] (4.13)
23
Hendrik Antoon Lorentz, physicien néerlandais.
MAGNÉTOSTATIQUE Page 73
Le module de la vitesse est donc constant. Nous sommes donc en présence, soit d’un
mouvement rectiligne uniforme (MRU), soit s’un mouvement circulaire uniforme (MCU), soit
d’une superposition de ces deux mouvements (hélice). On a :
v
¾ un MRU lorsque la vitesse initiale de la particule est parallèle au champ B ;
v
¾ un MCU lorsque la vitesse initiale de la particule est perpendiculaire au champ B .
r
v
r q, m
F
r
B uniforme
R
r r v2
qv × B = qvB = m
R
mv
Rayon de la trajectoire R= [m] (4.14)
qB
2πR m
T= = 2π [s] (4.15)
v qB
1 eB 1,602 ⋅ 10−19 ⋅ 1
f = = = = 27,99 ⋅ 109 Hz (~ 28 GHz par tesla)
T 2π me 2π ⋅ 9,1094 ⋅ 10− 31
MAGNÉTOSTATIQUE Page 74
largeur b
_
I vx
I
Fy U
Épaisseur d
+
longueur a
Supposons qu’il n’y ait qu’un seul type de porteurs de charges et supposons qu’elles soient
positives. Leur vitesse moyenne selon la direction +x s’écrit (voir § 3.2.1) :
I
vx =
nSq
avec :
n nombre de porteurs de charge par unité de volume ;
S aire de la section, S = bd ;
q charge un porteur.
On voit que la tension U est proportionnelle au champ B, ce qui fournit un moyen de mesurer
celui-ci. C’est le principe de la sonde de Hall. .
24
Edwin Herbert Hall, 1855 – 1938, physicien américain. Découverte de l’effet Hall en 1880.
MAGNÉTOSTATIQUE Page 75
1
La quantité RH = est appelée constante de Hall du matériau considéré.
nq
Si les porteurs de charges sont des électrons, la constante de Hall est négative
( q = −e = −1,602 ⋅ 10−19 C). C’est le cas des métaux comme le cuivre, l’argent, l’aluminium où
les électrons de la couche externe de l’atome se comportent comme s’ils étaient libres de se
déplacer dans le réseau cristallin.
Dans le cas des semi-conducteurs, les électrons et les trous participent à la conduction. La
constante de Hall peut être positive ou négative selon les cas.
Enfin, certains métaux (Be, Ca, W) ont des constantes de Hall positives, ce qui ne peut être
expliqué que par la théorie des bandes d’énergie, comme dans le cas des semi-conducteurs.
En résumé :
IB
Tension de Hall VH = RH [V] (1)
d
Concentration de porteurs de 1
n= [m-3] (2)
charges RH e
r r 1 n
∫∫
S
E ⋅ dS =
ε0 ∑q
i =1
i
A la différence des lignes du champ électrique, celles du champ magnétique sont toujours
r
fermées sur elles-mêmes. On peut montrer que le flux du champ magnétique B à travers une
surface fermée est nul.
r r
Théorème de Gauss magnétique ∫∫
S
B ⋅ dS = 0 [Wb] (4.16)
On peut interpréter cette équation en disant qu’il n’y a pas de monopôles magnétiques. En effet
si l’on coupe un aimant en deux, on n’obtient pas un pôle nord et un pôle sud séparés, mais
deux aimants plus petits avec chacun deux pôles. En fait les lignes de champ continuent dans la
matière aimantée et se referment bel et bien sur elles-mêmes. Le magnétisme est engendré par le
mouvement des électrons des atomes ou molécules qui constituent la matière et non par
d’hypothétiques monopôles.
INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE Page 77
5. INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE
r r
Jusqu’à présent nous avons étudié des champs E et B statiques. Que se passe-il lorsque ces
champs varient dans le temps ?
N S
Répétons l’expérience de manière à mieux contrôler les paramètres qui interviennent. Utilisons
r
deux bobines de Helmoltz pour produire un champ B constant et une petite spire de surface S.
On relie la spire à un voltmètre par une paire de fils torsadés.
z
r
B
r
S
I
r θ
B V
Sens + du
courant
Flux : Φ B = BS cosθ
Fig. 5.2
Quand on bouge la petite spire, on observe que les variations de tension sont proportionnelles :
r
¾ à l’intensité du champ B ;
¾ à la surface de la spire ;
¾ au cosinus de l’angle entre le champ et la normale à la spire ;
¾ à la rapidité avec laquelle on fait bouger la spire.
r
On en conclut que la tension induite est proportionnelle à la variation du flux du champ B
intercepté par la spire.
INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE Page 78
r
Le flux du champ d’induction magnétique25 B est défini d’une manière tout à fait analogue à
r
celui du champ électrique E (voir § 2.3.3).
r r
r
Flux du champ B
Φ=
∫∫
S
B ⋅ dS [T·m2] ≡ [Wb] (5.1)
dΦ
Loi de Faraday-Lenz U ind = − [V] (5.2)
dt
U vx
R l
e−
I
+
x = x0 + vxt
Si l’on relie les rails par une résistance R, il y a apparition d’un courant. En régime stationnaire,
le travail effectué par la force de Lorentz Fy l sera dissipé dans la résistance.
On a donc, pour un électron : Fy l = evx Bl = eU
Aux bornes de la résistance : U = Bvx l
A tout instant, la surface du circuit est égale à S = xl = l( x0 + vxt )
dS
= lv x
dt
dS
U =B
dt
Si B est constant, la tension au bornes de la résistance est égale à la dérivée du flux.
dΦ
U=
dt
Sur la fig. 5.3, le courant s’écoule dans le sens de la flèche lorque vx > 0 . Compte tenu du sens
r r
S choisi pour calculer le flux, le courant induit doit être compté positivement s’il laisse S à
r
gauche. Sur la figure, il laisse S à droite.
dΦ
Ainsi, on retrouve bien U ind = −
dt
Lorsque la surface de la spire augmente, il apparaît donc un courant induit qui engendre un
r
champ magnétique de sens opposé à celui du champ B . Le courant induit s’oppose donc à la
variation du flux. Ceci est un cas particulier de la loi de Lenz27, qui est un loi générale en
physique : tout phénomène tend à s’opposer à la cause qui le produit. Appliquée au phénomène
de l’induction, elle s’exprime ainsi :
Le sens du courant induit est tel qu’il tend à s’opposer à la variation de flux magnétique.
r
Le raisonnement ci-dessus a été fait avec un champ B constant et une spire (circuit) de surface
r
variable, mais la loi de Faraday-Lenz est également valable lorsque le champ B varie avec le
temps.
dΦ d dS dB
U ind = − = − ( BS ) = − B −S
dt dt dt dt
27
Heinrich Lenz, 1804 – 1865, physicien russe.
INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE Page 80
i (t )
r
n normale au cadre
θ
r
B
R b
U ind
Tension induite :
dΦ
= − NabB (cos(θ 0 + ωt ) ) = Nω abB sin(θ 0 + ωt )
d
U ind = −
dt dt
Nω abB
Courant induit : i (t ) = sin(θ 0 + ωt )
R
Il s’agit d’un courant alternatif. Si l’on veut le représenter dans la figure ci-dessus, il faut le faire
r
de telle sorte que lorsque le courant est positif, il laisse la normale n à gauche.
r
F
r θ
B
N S
r
n
r
-F
Paramètres :
B le module du champ inducteur ;
N le nombre de spires alimentées ;
S la surface d’une spire;
I le courant dans les spires ;
ω vitesse angulaire ;
θ (t ) = θ 0 + ωt position angulaire du rotor ;
R résistance ohmique de l’induit ;
U tension d’alimentation.
dΦ
Tension induite : U ind = − = − NSBω cosθ (t )
dt
INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE Page 82
Lorsque la spire alimentée passe près des pôles on a θ ≈ 0 , donc en moyenne cosθ (t ) ≈ 1 .
En remplaçant I par sa valeur en fonction du couple, il vient :
C
U =R + NSBω
NSB
C
U =R + kω
k
Équation du moteur à k k2
C= U− ω [Nm]
courant continu R R
Déplacement de la droite
Cmax quand U augmente
ωmax
Le couple maximum est obtenu à vitesse nulle, ce qui est intéressant pour le démarrage lorsque
le moteur entraîne une charge.
INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE Page 83
I0
R
+ Pas de chute
U0 de tension
_
en continu
Si l’on fait varier la tension aux bornes de la bobine, chaque spire va voir le flux magnétique qui
la traverse varier et par conséquent être le siège d’une tension induite qui va s’opposer à la
tension appliquée.
Soit i (t ) le courant et S la surface d’une spire. La tension induite dans une spire vaut :
dΦ d ( BS ) μ NS di
− =− =− 0
dt dt l dt
Comme le solénoïde comporte N spires, la tension totale induite à ses bornes vaut :
μ0 N 2 S di di
U ind = − ≡ −L
l dt dt
La constante L est l’inductance du solénoïde. Elle se mesure en henry28, abrégé H.
μ0 N 2 S
Inductance du solénoïde long L= [H] (5.3)
l
i (t ) R
u (t ) L di
U ind = − L
dt
28
Joseph Henry, 1797 – 1878, physicien américain. Découverte de l’auto-induction en 1832.
INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE Page 84
di
u (t ) = Ri(t ) − U ind = Ri(t ) + L [V] (5.4)
dt
di
La solution de l’équation Ri (t ) + L = U 0 est la somme de
dt
¾ la solution de l’équation sans second membre, qui s’intègre comme celle vue au § 3.1.
⎛ R ⎞
i1 (t ) = C exp⎜ − t ⎟ avec C = constante
⎝ L ⎠
U
¾ et d’une solution particulière, par exemple i2 (t ) = 0 .
R
⎛ R ⎞ U
i (t ) = C exp⎜ − t ⎟ + 0
⎝ L ⎠ R
U0
Le courant étant nul en t = 0 , la constante C vaut − . Finalement :
R
U0 ⎡ ⎛ R ⎞⎤
Courant après l’enclenchement i (t ) = ⎢1 − exp⎜ − L t ⎟⎥ [A] (5.5)
R ⎣ ⎝ ⎠⎦
i (t )
U0 / R
t
0
L/R 2 L/R
i2 N 2 spires
R2
i1
R1 N1 spires
r
B
l2
l1
On montre (voir exercice) que les tensions aux bornes des solénoïdes son reliées aux courants
par :
⎧ di1 di2
⎪⎪u1 = R1i1 + M 11 dt + M 12 dt
⎨ [V] (5.6)
⎪u = R i + M di1 + M di2
⎪⎩ 2 2 2 21
dt
22
dt
avec :
μ0 N12
M 11 = L1 = πR12 Inductance du solénoïde 1 (auto-inductance) ;
l1
μ0 N 22
M 22 = L2 = πR22 Inductance du solénoïde 2 ;
l2
μ0 N1 N 2
M 12 = M 21 = πR12 Inductance mutuelle de 2 Æ 1, égale à celle de 1 Æ 2.
l1
D’un manière générale l’induction mutuelle entre deux circuits est définie par
uind j
M jk = −
dik [H]
dt
uind j = tension induite dans le jèmecircuit par une variation du kème courant.
INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE Page 86
di
u = Ri + L
dt
Multiplions membre à membre par le courant et analysons chaque terme :
di
ui = Ri 2 + Li
dt
ui = puissance délivrée par la source de tension ;
Ri 2 = puissance dissipée par effet Joule dans le résistance ;
di
Li = puissance apportée à la bobine.
dt
L’énergie apportée à la bobine pendant un temps dt vaut donc dW = Li di .
i=I i=I
LI 2
W = ∫ dW = ∫ Li di = L ∫ i di =
i =0 i =0
2
LI 2
Énergie stockée W= [J] (5.7)
2
r
5.1.1.6 Densité d’énergie du champ B
On peut la calculer facilement en prenant le cas du solénoïde long.
μ NI
À l’intérieur, le champ est quasi homogène : B = 0
l
μN S 2
Son inductance vaut : L = 0
l
2
1 1 μ0 N 2 S ⎛ Bl ⎞ 1 B 2 Sl
Énergie stockée : W = LI 2 = ⎜⎜ ⎟⎟ =
2 2 l ⎝ μ0 N ⎠ 2 μ0
r
B2
Densité d’énergie du champ B w= [J/m3] (5.8)
(dans le vide) 2 μ0
P2 r r
dr E
P1
C
Surface S
Sens de parcours
du contour C
∂ r r
U ind = − ∫∫
∂t S
B ⋅ dS
Lorsque le champ décroît, la tension induite est positive. Si la frontière de la surface S était
r
matérialisée par un fil conducteur, un courant circulerait en laissant B à gauche. Un tel courant
r
aurait comme effet de créer un champ dans le sens de B , en s’opposant à sa décroissance,
conformément à la loi de Lenz. Soit deux points P1 et P2 du contour comme dessiné ci-dessus.
Le potentiel en P1 est plus élevé qu’un P2 puisque le courant irait de P1 vers P2
U ind = V ( P1 ) − V ( P2 )
P2
v r
∫
Par définition de la différence de potentiel (2.8) : V ( P2 ) − V ( P1 ) = − E ⋅ dr
P1
P2
v r ∂ r r
En combinant les relations ci-dessus :
∫P1
E ⋅ dr = −
∂t ∫∫
S
B ⋅ dS
Les points P1 et P2 peuvent être choisis infiniment proches, ce qui équivaut à un contour fermé.
v r ∂ r r
Loi de Faraday ∫
C
E ⋅ dr = −
∂t ∫∫
S
B ⋅ dS [V] (5.9)
INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE Page 88
μ0 Ni
B0 =
2πRm
avec :
i le courant ;
N le nombre de spires ;
Rm le rayon moyen du tore.
(Nous utilisons l’indice 0 pour signifier « dans le vide ».)
Soit a le petit rayon du tore, supposé petit vis-à-vis de Rm . La section est égale à A = πa 2
Le flux magnétique intercepté par une spire vaut :
r r μ Ni
Φ=
∫∫
S
B ⋅ dS = B0 A = 0 A
2πRm
μ0 N 2 A
Inductance d’un tore vide L0 = [H] (5.10)
2πRm
r
5.3.2 Champ magnétique H et magnétisation
r r
Dans le vide, le champ magnétique H est tout simplement égal à B / μ0 . Par exemple :
NI NI
À l’intérieur d’un tore : H = Dans un solénoïde long : H =
2πRm l
r v
1 r r
Loi de Biot et Savart : dH = Id l × 3
4π r
r r n
Le théorème d’Ampère ∫
C
H ⋅ dr = ∑I
k =1
k [A] (5.11)
r
Le champ magnétique d’excitation H se mesure en A/m.
r
Dans la matière, il s’y ajoute une contribution M appelée magnétisation ou aimantation.
Le champ d’induction magnétique total résulte de la somme des deux contributions :
( )
r r r
Champ d’induction magnétique B = μ0 H + M [T] (5.12)
Pour des champs magnétiques pas trop élevés, on constate que la magnétisation est
proportionnelle au champ, ce qui permet de définir la susceptibilité magnétique du matériau.
( )
r r r r r
En regroupant les relations ci-dessus : B = μ0 H + M = μ0 (1 + χ m ) H = μ0 μ r H
μr = 1 + χ m [-] (5.14)
INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE Page 90
χm χm
bismuth -16,4·10-5 plomb -1,6·10-5
antimoine -6,9·10-5 NaCl -1,4·10-5
mercure -2,8·10-5 cuivre -1,0·10-5
argent -2,4·10-5 eau -0,90·10-5
Carbone (graphite) -1,4·10-5 hydrogène -2,2·10-9
Table 5.1 – Susceptibilité de quelques substances diamagnétiques
(Le diamagnétisme ne varie pas avec la température.)
Paramagnétisme : les atomes ont un moment magnétique non nul. En présence de champ
magnétique, ils vont s’orienter dans la direction du champ. Cet effet est prépondérant par
rapport à l’effet diamagnétique. La susceptibilité est donc positive. L’agitation thermique tend à
détruire l’alignement, d’où une dépendance de la susceptibilité avec la température.
χm χm
oxygène liquide 400·10-5 sodium 0,85·10-5
uranium 40·10-5 oxygène gazeux 0,19·10-5
platine 27·10-5 air 0,036·10-5
aluminium 2,1·10-5
Table 5.2 – Susceptibilité de quelques substances paramagnétiques
(Le paramagnétisme varie en 1/T ;
les valeurs ci-dessus (excepté oxygène liquide) sont données pour la température ambiante.)
(Source : Handbook of Chemistry and Physics)
INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE Page 91
Ferromagnétisme : les atomes ont un moment magnétique non nul, mais en plus il existe une
forte interaction entre dipôles, ce qui a pour effet de les aligner parallèlement les uns aux autres
dans de petites régions, ou domaines. L’effet d’alignement est beaucoup plus marqué que dans
le cas des paramagnétiques ( μ r >> 1 ). Un matériau ferromagnétique aura tendance à être attiré
fortement par un aimant. Le couplage des dipôles n’est possible que si les atomes du réseau
cristallin se trouvent à une certaine distance les uns des autres, ce qui ne se produit que pour
certains éléments : fer, cobalt, nickel, certains oxydes et certains alliages frittés apparentés aux
céramiques (ferrites).
Un matériau ferromagnétique est caractérisé par sa courbe de magnétisation (ou d’aimantation),
déterminée expérimentalement (ou donnée par le fabricant).
B [T] = [Vs/m2] B
Courbe
de première
aimantation
Br
-Hc H [A/m] H
-Br
dB
La pente de la courbe donne la perméabilité absolue : μ0 μ r = , qui n’est pas une constante
dH
dans le cas des ferromagnétiques. Le champ d’induction B dépend non seulement de la valeur
de H, mais encore de son « histoire ». Après une augmentation et une diminution 0 Æ Hmax Æ
0, on constate qu’il reste un champ d’induction rémanent Br, ce qui correspond à une
aimantation permanente. C’est ce qu’on appelle le phénomène d’hystérésis.
Le champ magnétique -Hc nécessaire à annuler l’aimantation est le champ coercitif.
Cet effet de « mémoire » des ferromagnétiques est à l’origine d’un grand nombre d’inventions :
enregistreurs à bandes magnétiques, disques durs et mémoires d’ordinateurs, etc…
B2
La densité d’énergie du champ magnétique dans le vide est w = ( voir éq 5.8).
2 μ0
B2 μ0 μr H 2 BH
Dans la matière : w = = = [J/m3]
2 μ0 μ r 2 2
Pertes dues à l’hystérésis : on montre que la surface comprise à l’intérieur de courbe
d’hystérésis multipliée par le volume du matériau est égale à l’énergie dépensée par cycle.
INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE Page 92
Lorsque ces pertes sont gênantes, par exemple dans les transformateurs où le cycle est parcouru
50 fois par seconde, il faut choisir un matériau magnétiquement doux, car il a un faible champ
coercitif et la surface englobée par la courbe d’hystérésis est petite.
Magnétiquement dur
Acier au chrome 2,2 0,95 5200 1030
Acier au cobalt 0,95 14’000 1100
Alnico 2
55% Fe ; 10% Al ; 17% Ni ; 12% 40 0,72 45000 850
Co ; 6% Cu
NI
Champ magnétique à l’intérieur du solénoïde : H =
l
NI
Champ d’induction magnétique : B = μ 0 μ r H = μ 0 μ r
l
μ0 μ r NS
Flux magnétique : Φ = BS = I
l
NI
On peut également écrire ce résultat sous la forme : Φ =
l
μ0 μ r S
L’analogie avec la loi d’Ohm est évidente :
U Um
I= Φ=
R Rm
Tension U Solénation NI ≡ U m
Courant I Flux Φ
l l
Résistance R=ρ Réluctance Rm =
S μ0 μ r S
Pour cette raison, cette loi est appelée loi d’Ohm magnétique. Dans un conducteur, c’est la
différence de potentiel qui crée le courant ; dans un circuit magnétique, c’est la solénation NI
qui crée le flux. Dans les livres de physique, la solénation porte différents noms : différence de
potentiel magnétique, force magnétomotrice. En technique, on parle d’ampères-tours.
NI U m
Loi d’Ohm magnétique Φ= ≡ [Wb] (5.15)
Rm Rm
Placées en série, les réluctances s’ajoutent. Placées en parallèle, les perméances s’ajoutent.
Φ
I
U b a
Section S
NI 100 ⋅ 1
Flux magnétique : Φ = = = 3,491 ⋅ 10− 4 Wb
Rm 2,865 ⋅ 105
Φ 3,491 ⋅ 10−4
Champ d’induction magnétique : B = = = 0,873 T
S 4 ⋅ 10− 4
Le calcul ci-dessus est approximatif. En pratique, si l’on veut obtenir des valeurs plus précises,
en tenant compte de la géométrie exacte et des propriétés du matériau, il faut utiliser un logiciel
de calcul de flux par éléments finis.
INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE Page 96
Solénation NI
δ b a
Section S
δ 0,005
Réluctance de l’entrefer (air) : Rδ = = = 9,947 ⋅ 106 A/Wb
μ0 S 4π ⋅ 10− 7 ⋅ 4 ⋅ 10− 4
Ainsi la réluctance de l’entrefer est plus grande que celle de la partie fer à cause de la grande
valeur de μ r .
NI 100 ⋅ 1
Flux magnétique : Φ = = = 9,774 ⋅ 10− 6 Wb
Rm + Rδ 2,845 ⋅ 10 + 9,947 ⋅ 10
5 6
Φ 9,774 ⋅ 10−6
Champ d’induction magnétique : B = = = 0,0244 T
S 4 ⋅ 10− 4
INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE Page 97
Solénation: NI
Fem
Section S
x
b
a
2(a + b − x) 2(a + b)
Réluctance de la partie fer : Rm = ≈
μ0 μ r S μ0 μ r S
2x
Réluctance des entrefers (air) : Rx =
μ0 S
NI μ0 μ r SNI
Flux magnétique : Φ= =
Rm + Rx 2(a + b + μ r x)
NΦ μ0 μ r SN 2
Inductance : L= =
I 2(a + b + μ r x)
1 2
Énergie magnétique stockée : Wmag = LI
2
INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE Page 98
Soit F la force qu’il faut appliquer à la pièce mobile pour la maintenir à une distance x. Lorsque
cette force travaille à éloigner la pièce mobile, elle fourni au système un travail mécanique :
dWméc = F ( x) dx .
Cet accroissement est égal à la différence d’énergie potentielle mécanique entre x et x+dx.
L’énergie étant conservée, on a :
dWmag + dWméc = 0
⎛1 ⎞
d ⎜ LI 2 ⎟ + F ( x) dx = 0
⎝2 ⎠
À courant constant : I 2 dL = −2 F ( x) dx
I 2 dL
F ( x) = −
2 dx
I 2 d ⎛ μ0 μ r SN 2 ⎞ μ μ SN 2 I 2 − μr
F ( x) = − ⎜⎜ ⎟⎟ = − 0 r
2 dx ⎝ 2(a + b + μ r x) ⎠ 4 (a + b + μ r x) 2
μ0 S ( μr NI ) 2
F ( x) =
4(a + b + μ r x) 2
Cette formule est valable pour des entrefers x petits vis-à-vis des dimensions a et b.
Par le principe de l’action et de la réaction, si l’on maintient la pièce mobile avec une force F, il
existe une force opposée Fem qui tend à rapprocher les pièces.
Cette force Fem tend à maximiser le flux magnétique.
INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE Page 99
5.3.4 Transformateurs
Un transformateur est constitué d’enroulements bobinés autour d’un circuit magnétique appelé
noyau. Soit :
Nombre de spires : N1 , N 2
Réluctance du circuit fer Rm
Φ
i1 i2
u1 u2
Flux magnétique : Φ = Φ1 + Φ 2 =
1
(N1i1 + N1i2 )
Rm
Ce même flux passe au travers des deux solénoïdes. (Voir éq. (5.6), p 83.)
⎧ dΦ
⎪⎪u1 = N1 dt
Compte tenu du sens de mesure des tensions : ⎨
⎪u = N dΦ
⎪⎩ 2 2
dt
u1 N1
Transformateur idéal = [-] (5.18)
u2 N 2
Si l’on tient compte de la résistance des enroulements, on obtient le schéma équivalent suivant :
INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE Page 100
i1 i2
R1 R2
u1 Z u2
N1 spires N 2 spires
⎧ dΦ
⎪⎪u1 − R1i1 = N1 dt
⎨
⎪u − R i = N dΦ
⎪⎩ 2 2 2 2
dt
u1 − R1i1 N
En divisant membre à membre, pour autant que le flux varie : = 1
u2 − R2i2 N 2
i1
Multiplions chaque membre par .
i2
u1 − R1i1 i1 N1 i1
⋅ = ⋅
u2 − R2i2 i2 N 2 i2
C’est en fait le rapport entre les puissances instantanées entrante et sortante dans un
transformateur idéal. Ce rapport doit être égal à un.
N1 i1 N1 i2
⋅ =1 ⇒ =
N 2 i2 N 2 i1
En combinant les relations ci-dessus :
u1 − R1i1 N i
Transformateur = 1 = 2 [-] (5.19)
u2 − R2i2 N 2 i1
INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE Page 101
r r r r
H1n H1 B1 = μ 0 μ r1H1
r
Matériau 1 H1t
Contour fermé C
b
r r
b H 2n H2 r r
B2 = μ0 μ r 2 H 2
Matériau 2 r
H 2t
Au voisinage de l’interface, considérons une portion de l’espace assez petite pour que l’on
r r
puisse admettre que les champs H et B soient constants. Chaque champ se décompose en
composantes normale et parallèle à l’interface.
r r r r r r
H1 = H1n + H1t et B1 = B1n + B1t
r
La continuité du flux implique celle de la composante normale de B pour autant qu’il n’y ait
r r
pas de courant de surface. B1n = B2 n implique :
r r
μ r1H1n = μ r 2 H 2 n (5.20a)
r r
∫ ⋅ dr = 0 = H1t a − H1nb − H 2nb − H 2t a + H 2nb + H1nb
C
H
r
Donc la composante tangentielle de H est continue.
r r
H1t = H 2t (5.20b)
INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE Page 102
r
Fig. 5.20 – Champ B produit par une spire
⎛ a sin θ cos ϕ ⎞
r12 = r 2 + a 2 − 2ar sin θ cos ϕ = r 2 ⎜1 − 2 ⎟
⎝ r ⎠
En effectuant un développement limité :
−3 / 2
1 1⎛ a sin θ cos ϕ ⎞ 1⎛ a sin θ cos ϕ ⎞
= 3 ⎜1 − 2 ⎟ 3 ⎜
1+ 3 = − ... ⎟
r13
r ⎝ r ⎠ r ⎝ r ⎠
r
En introduisant cette expression dans dB , et en intégrant sur l’angle ϕ , on obtient après
quelques calculs :
μ0 μ μ0
Bx = 3Iπa 2 sin θ cos θ = 0 3 3μ sin θ cos θ ; Bz = Iπa 2 (3 cos 2 θ − 1)
4πr 3
4πr 4πr 3
Cette expression est très semblable à celle (2.42) du champ électrique d’un dipôle électrique.
r
On peut aussi utiliser la formule (5.21) pour calculer le champ B à grande distance d’un
aimant. Un barreau aimanté caractérisé par un volume V et une aimantation M, supposée
constante, possède un moment magnétique de module μ = MV .
r
Fig. 5.21 – Champ B produit par un aimant
Champ à 1 m en z = 0 :
Solénoïde long
avec :
μr perméabilité du matériau (dans le vide μ r = 1 ) ;
I le courant ;
N le nombre de spires ;
l la longueur du solénoïde ;
S la surface d’une spire ;
μ0 μ r NI
Champ d’induction magnétique B= [T] (4.11)
l
μ0 μ r N 2 S
Inductance L= [H] (5.3)
l
Tore
avec :
Rm le rayon moyen du tore ;
A la surface d’une spire
μ0 μ r NI
Champ d’induction magnétique B= [T] (4.12)
2πRm
μ0 μ r N 2 A
Inductance L= [H] (5.10)
2πRm
r B2
Densité d’énergie du champ B w= [J/m3] (5.8)
2μ0 μ r
ÉQUATIONS DE MAXWELL Page 105
r r n
(1) ∫∫
S
D ⋅ dS = ∑qi =1
i Théorème de Gauss (2.39a)
libres
r r
(2) ∫∫
S
B ⋅ dS = 0 Théorème de Gauss
magnétique
(4.16)
v r ∂ r r
(3) ∫
C
E ⋅ dr = −
∂t ∫∫
S
B ⋅ dS Loi de Faraday (5.9)
r r ∂ r r
∑
n
∫ ∫∫
Théorème d’Ampère
(4) H ⋅ dr = Ik + D ⋅ dS (5.11)
k =1
∂t modifié par Maxwell
C S
r r r r r
D = ε 0 E + P ou D = ε 0ε r E Polarisation (2.38)
( )
r r r r r
B = μ0 H + M ou B = μ0 μ r H Magnétisation (5.12)
v r
J = σE Loi d’Ohm (3.12)
r
Si les distributions de charge ρ et de courant J sont continues, les éqs (1) et (4) s’écrivent :
r r
(1) ∫∫
S
D ⋅ dS =
∫∫∫ ρdV
V
Théorème de Gauss (2.39b)
r r r r ∂ r r
(4) ∫
C
H ⋅ dr =
∫∫ S
J ⋅ dS +
∂t ∫∫
S
D ⋅ dS Théorème d’Ampère
modifié par Maxwell
∂ r r
Le terme
∂t ∫∫ S
D ⋅ dS a été introduit par Maxwell pour que les deux équations ci-dessus
r r ∂ρ
∫∫
S
J ⋅ dS = −
∫∫∫ ∂t dV
V
L’équation de continuité (3.14)
ÉQUATIONS DE MAXWELL Page 106
Dans la pratique, plutôt que de résoudre directement les équations de Maxwell pour calculer les
champs à partir des distributions de charges et de courants, il est souvent plus simple d’utiliser
les lois de Coulomb et Biot-Savart. Ces lois sont en quelque sorte incluses dans les équations de
Maxwell et peuvent être redémontrées à partir d’elles.
Le lien avec la mécanique est assuré par les expressions donnant la force sur une particule
chargée et sur un courant.
( )
r r r r
Forces de Coulomb + Lorentz F =q E+v×B [N] (2.4) et (4.13)
r r r
Force de Laplace dF = Id l × B [N] (4.1)
Le mérite de Maxwell a donc été de formaliser mathématiquement les équations qui établissent
le lien entre l’électricité et le magnétisme. Il a reformulé la loi de Faraday sous forme intégrale
(voir § 5.2) et complété celle d’Ampère afin qu’elle soit aussi valable quand les champs
dépendent du temps. Le terme ajouté, le courant de déplacement, provient de la variation de la
polarisation et permet de satisfaire à l’équation de continuité.
L’étape suivante consiste à formuler les équations sous forme locale et d’examiner leurs
solutions d’un point de vue théorique. Maxwell a été le premier à montrer qu’elles admettent
des solutions qui correspondent à des ondes. Dans le vide, leur vitesse de propagation est égale
à celle de la lumière, d’où l’hypothèse que la lumière est en fait un cas particulier d’onde
électromagnétique. Ainsi se trouvent réunies sous le même formalisme non seulement
l’électricité et le magnétisme, mais encore l’optique physique. Les phénomènes de réfraction,
diffraction, polarisation de la lumière trouvent tous une interprétation élégante dans le cadre de
la théorie de Maxwell.
Nous verrons cela dans la partie du cours PHY2 consacrées aux ondes.
On voit que l’opérateur divergence permet de transformer une intégrale sur une surface fermée
en une intégrale portant sur le volume à l’intérieur de cette surface.
r r r r
∫∫ S
J ⋅ dS =
∫∫∫ V
(∇ ⋅ J )dV
Établi mathématiquement en toute rigueur, ceci est connu sous le nom de théorème de la
divergence ou d’Ostrogradski-Gauss.
ÉQUATIONS DE MAXWELL Page 107
r r
∇⋅ D= ρ [As/m3] (6.1)
r r
∇⋅B = 0 [Vs/m3] (6.2)
Restent les deux dernières équations qui font intervenir la circulation des champs.
v r ∂ r r
Commençons par la loi de Faraday E ⋅ dr = −
∫
∂t
C
B ⋅ dS .
∫∫
S
z r
E
r
B y
4
dy
1 3
(x, y, z)
Contour Ce
dx
2
x
v r ∂E ∂E
∫
Ce
E ⋅ dr = − x dx dy + y dy dx
∂y ∂x
ÉQUATIONS DE MAXWELL Page 108
∂Bz ∂B
− dS = − z dx dy
∂t ∂t
∂E y ∂Ex ∂B
− =− z
∂x ∂y ∂t
Le raisonnement précédent peut aussi être fait pour de petits contours dans les plans yz et zx.
Finalement, par permutation circulaire :
⎧ ∂E z ∂E y ∂Bx
⎪ ∂y − ∂z = − ∂t
⎪
⎪ ∂E x ∂E z ∂B
⎨ − =− y
⎪ ∂z ∂x ∂t
⎪ ∂E y ∂E x ∂B
⎪ − =− z
⎩ ∂x ∂y ∂t
r ∂ ∂ ∂
Ceci rappelle la définition du produit vectoriel. En utilisant ∇ = ( , , ) la forme locale
∂x ∂y ∂z
de la loi de Faraday s’écrit :
r
r r ∂B
∇× E= − [V/m2] (6.3)
∂t
r
r r r ∂D
∇× H = J + [A/m2] (6.4)
∂t
Etablit mathématiquement en toute rigueur, le théorème qui permet de passer d’une intégrale
sur un contour fermé à une intégrale sur la surface délimitée par ce contour est connue sous le
nom de théorème de Stokes.
v r r r r
∫ ∫∫
E ⋅ dr = (∇ × E ) ⋅ dS
C S
r r r
L’opérateur ∇ × E est le rotationnel de E .
ÉQUATIONS DE MAXWELL Page 109
r r
⎧⎪ D = ε 0ε r E
⎨r r
⎪⎩ B = μ0 μr H
r r
Récrivons les équations de Maxwell en ne conservant que les champs E et H .
r r
⎧∇ ⋅ E = 0
⎪r r
⎪∇ ⋅ H = 0
⎪⎪ r r r
⎨∇ × E = − μ0 μ r ∂ H (6.5)
⎪ ∂t
⎪r r r
⎪∇ × H = ε 0ε r ∂E
⎪⎩ ∂t
⎛E ⎞
r ⎜ x⎟ r r ∂Ex
Soit E = ⎜ 0 ⎟ . L’équation ∇ ⋅ E = 0 se réduit à = 0 . Donc E x ne dépend pas de x.
⎜0⎟ ∂x
⎝ ⎠
∂
Pour alléger l’écriture, notons la dérivée partielle par rapport à x : ∂ x = . Idem pour y, z et t.
∂x
⎛∂ ⎞ ⎛ E ⎞ ⎛ 0 ⎞ ⎛ ∂t H x ⎞
r r ⎜ x⎟ ⎜ x⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
∇ × E = ⎜ ∂ y ⎟ × ⎜ 0 ⎟ = ⎜ ∂ z E x ⎟ = − μ0 μ r ⎜ ∂ t H y ⎟
⎜∂ ⎟ ⎜ 0 ⎟ ⎜− ∂ E ⎟ ⎜∂ H ⎟
⎝ z⎠ ⎝ ⎠ ⎝ y x⎠ ⎝ t z⎠
Comme H x ne dépend pas du temps, on peut poser H x = 0 car on ne s’intéresse pas aux
solutions statiques.
Il reste deux familles de solutions correspondant à H y ≠ 0 et H z ≠ 0 respectivement.
r
Poursuivons avec H selon y.
r r
L’équation ∇ ⋅ H = 0 se réduit à ∂ y H y = 0 . Donc H y ne dépend pas de y.
La dernière équation donne :
⎛∂ ⎞ ⎛ 0 ⎞ ⎛− ∂ H ⎞ ⎛ ∂ t Ex ⎞
r r ⎜ x⎟ ⎜ ⎟ ⎜ z y⎟ ⎜ ⎟
∇ × H = ⎜ ∂ y ⎟ × ⎜ H y ⎟ = ⎜ 0 ⎟ = ε 0ε r ⎜ 0 ⎟
⎜∂ ⎟ ⎜ 0 ⎟ ⎜ ∂ H ⎟ ⎜ 0 ⎟
⎝ z⎠ ⎝ ⎠ ⎝ x y ⎠ ⎝ ⎠
Donc H y ne dépend pas non plus de x. Reste la dépendance en z.
⎧⎪∂ z E x = − μ0 μ r ∂ t H y
⎨
⎪⎩∂ z H y = −ε 0ε r ∂ t E x
En éliminant H y :
∂ 2 Ex ( z, t ) ∂ 2 Ex ( z, t )
= ε ε μ μ (6.6)
∂z 2 ∂t 2
0 r 0 r
Ceci est une équation d’onde. Nous verrons d’autres exemples de phénomènes physiques
conduisant à une équation de ce type dans la partie du cours consacrées aux ondes. Cette
équation admet, entre autres, des solutions qui représentent des ondes planes de la forme :
ω
=λ f =v [m/s] (6.7)
k
1
c= [m/s] (6.8)
ε 0 μ0
1 c c
v= = = [m/s] (6.9)
ε 0ε r μ0 μ r ε r μr n
ε 0ε r
H y ( z , t ) = H y 0 sin(kz − ωt ) avec H y 0 = E
μ0 μ r x 0
r
x E
r
H
ε 0ε r E 2 μ0 μ r H 2
w= + [J/m3] (6.11’)
2 2
ED HB
w= + [J/m3] (6.11’’)
2 2
ε 0ε r Ex20 μ0 μ r ε 0ε r 2
w(t ) = sin 2 (kz − ωt ) + Ex 0 sin 2 (kz − ωt ) = ε 0ε r Ex20 sin 2 (kz − ωt )
2 2 μ0 μ r
1
La moyenne sur une période de l’onde donne un facteur sin 2 (kz − ωt ) = .
2
ε 0ε r Ex20
Densité d’énergie moyenne w= [J/m3] (6.12)
2
ÉQUATIONS DE MAXWELL Page 113
Densité
Surface S d’énergie w
l = v Δt z
Pendant un temps Δt , le front d’onde se déplace de l = v Δt . L’énergie qui traverse une section
S perpendiculaire à l’axe de propagation vaut :
ΔW = wSl = wSv Δt
1 ε 0ε r 2
Intensité moyenne : I= Ex 0 [W/m2] (6.13)
2 μ0 μ r
1 ε0 2 E2
dans le vide : I= Ex 0 = x 0 [W/m2] (6.14)
2 μ0 2Z 0
μ0
Avec : Z 0 ≡ = μ0c ≅ 377 Ω = impédance du vide.
ε0
INDEX Page 114
INDEX