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Astronomie arabe
Dans l’histoire de l'astronomie, l’astronomie arabe renvoie aux découvertes
astronomiques accomplies par la civilisation islamique, particulièrement au cours de l’Âge
d'or de l'Islam (VIIIe siècle-XVIe siècle), et transcrites pour l'essentiel en langue arabe. Ces
découvertes ont été effectuées pour l'essentiel dans les sultanats du Moyen-Orient, d’Asie
centrale, dans l’Al-Andalus, en Afrique du Nord, puis plus tard en Chine et en Inde. Les
débuts de l’astronomie ont procédé d'un cheminement semblables aux autres sciences dans
l’Islam, par l’assimilation de connaissances de l’étranger et la composition de ces éléments
disparates pour faire naître une tradition originale. Les principaux apports sont indiens,
perses et grecs, connus par des traductions puis assimilés[1] . Par la suite, l’astronomie
arabe exercera à son tour une influence significative sur les astronomies indienne[2] et
européenne[3] et même sur l’astronomie chinoise.[4]
Plusieurs étoiles visibles à l'œil nu dans le ciel, comme Aldébaran (α Tauri) et Altaïr
(α Aquilae), ainsi que plusieurs termes d’astronomie comme « alidade », « azimut » et «
almucantarat » témoignent par leur morphologie de leur origine arabe[5]
Avec environ 10000 manuscrits conservés à travers le monde, dont une grande partie n'a
toujours pas fait l'objet d'un inventaire bibliographique, le corpus astronomique arabe
constitue l'une des composantes les mieux préservées de la littérature scientifique
médiévale. Malgré les lacunes bibliographiques, les textes étudiés à ce jour fournissent une
image fidèle de l'activité astronomique des peuples de langue arabe[6] .
L’Islam et l’astronomie
L’Islam a influencé l'astronomie de manière à la fois directe et indirecte. La discipline
religieuse, en posant un certain nombre de problèmes liés au calendrier, a donné un élan
décisif à l'épanouissement de l’astronomie mathématique, et notamment à la trigonométrie
sphérique[1] .
Contexte
Au VIIe siècle, Chrétiens et Juifs pratiquaient des cérémonies religieuses dont la date était
déterminée par les phases de la Lune, comme Pâques et Pessa'h. Ces deux religions étaient
confrontées au fait que le mois lunaire, d’une durée d’environ 29,5 jours, n’est pas une
division exacte de l’année tropique de 365 jours. Pour résoudre cette difficulté, Chrétiens et
Juifs avaient adopté un calendrier fondé sur une découverte remontant à 430 av. J. Chr. par
l’athénien Méton. Dans l'intervalle du cycle métonique, qui dure 19 ans, on dénombre 12
années de 12 mois lunaires et sept années de 13 mois lunaires. Ainsi, par interposition
périodique d'un mois intercalaire, le calendrier annuel suivait à peu près le cycle des
saisons[1] .
Les astronomes, quant à eux, exploitaient le modèle de Ptolémée pour déterminer les
positions de la Lune et des étoiles. La méthode utilisée par Ptolémée pour résoudre les
triangles sphériques, imaginée par Ménélaüs d'Alexandrie à la fin du Ier siècle, était encore
maladroite : elle procédait par intersection de deux triangles rectangles ; une application
du théorème de Ménélaüs permettait ainsi de trouver un arc inconnu pourvu qu'on
connaisse les cinq autres éléments du triangle sphérique. Par exemple, pour déterminer
l'heure à partir de l’altitude du Soleil, il fallait plusieurs applications successives du
Astronomie arabe 2
Le Coran et l’astronomie
L’Islam encourage les musulmans à rechercher leur chemin grâce aux astres. Le Coran
énonce en effet : « C'est lui qui a placé pour vous les étoiles (dans le ciel) afin que vous
soyez dirigés dans les ténèbres sur la terre et sur les mers[7] . » Avec une telle incitation,
les premiers musulmans ne tardèrent pas à perfectionner les instruments astronomiques et
de navigation, d'où vient qu'aujourd'hui encore, la plupart des étoiles naguère utilisées par
les marins portent des noms arabes[1] .
Le Coran influa également sur l'astronomie arabe « par son enseignement selon lequel
l’Univers est réglé selon une loi fondamentale » qui « plonge ses racines dans le concept
islamique du tawhîd, l’unité de Dieu », ainsi que par « la place plus importante qu'il accorde
aux données empiriques que ne le faisaient la civilisation hellène » qui poussa les
Musulmans à « s'investir davantage dans l’observation du ciel que ne l’avaient fait les
penseurs grecs, notamment les platoniciens et les aristotéliciens[8] », lesquels se défiaient
des représentations des sens et estimaient que la raison suffit pour comprendre la Nature.
L’accent mis par le Coran sur l’importance de l’observation, de l’interprétation et de la
contemplation (par la récurrence des verbes « voir », « méditer » et « contempler »),
poussèrent ainsi les musulmans à concevoir une méthode scientifique originale accordant
une place particulière aux faits d’observation. Muhammad Iqbal écrit à ce sujet[9] :
« Le ton généralement empiriste du Coran suscita chez ses lecteurs le respect des faits, et
devait faire d'eux les pionniers de la science moderne. Ce n'était pas un mince progrès que
d'éveiller l'empirisme à une époque qui se détournait du visible comme dépourvu de valeur
pour l’homme dans sa quête du Divin. »
On trouve d’ailleurs plusieurs versets cosmologiques dans le Coran (610-632), que certains
auteurs modernes n'ont pas hésité à interpréter comme des intuitions de expansion de
l'univers et même de la théorie du Big Bang[10] :
« Les infidèles ne voient-ils pas que les cieux et la terre formaient une masse
compacte, et que nous les avons séparés?[11] »
« Nous avons bâti le ciel de nos mains et nous l’avons étendu dans l’espace[12] . »
Divers hadiths attribués à Mahomet témoignent aussi qu'il s'est opposé à l’astrologie et aux
superstitions en général. Par exemple, lorsqu'une éclipse survint à la mort de son fils
Ibrahim ibn Muhammad, et qu'une rumeur interprétait ce phénomène comme un signe de
la compassion de Dieu, Mahomet aurait affirmé[13] :
« Une éclipse est un phénomène naturel. C'est folie d’attribuer de telles choses à la mort ou
à la naissance d'un homme. »
Astronomie arabe 3
Pratiques islamiques
Plusieurs règles de l’Islam ont poussé les fidèles à améliorer calculs et observations
astronomiques.
Le premier motif est le calendrier musulman. Le Coran édicte en effet que « Le nombre des
mois est de douze devant Dieu, tel il est dans le livre de Dieu, depuis le jour où il créa les
cieux et la terre. Quatre de ces mois sont sacrés ; c’est la croyance constante[14] ,[1] . » Pour
cette raison, les Musulmans ne pouvaient se contenter ni du calendrier chrétien ni du
calendrier hébreu, et devaient en créer un nouveau.
Le second motif est l'interprétation du mouvement lunaire. Les mois, dans la religion
musulmane, ne commencent pas avec la nouvelle Lune astronomique, définie comme
l'instant où la Lune a la même longitude écliptique que le Soleil (elle est donc invisible,
noyée dans l'albédo solaire) ; les mois commencent lorsque le croissant lunaire commence à
apparaître au crépuscule[1] . Le Coran dit précisément : « Ils t’interrogeront sur les
nouvelles lunes. Dis-leur : Ce sont les époques fixées pour l’utilité de tous les hommes et
pour marquer le pèlerinage de la Mecque[15] ,[16] . » Pour déterminer les phases de la Lune,
il fallut développer de nouvelles méthodes de calcul et mettre aux points des instruments
adaptés à l'observation de la Lune[17] .
Les Musulmans sont également tenus de prier en se prosternant dans la direction de la
Kaaba à La Mecque et d’orienter leurs mosquées dans cette direction : il leur faut donc
aussi savoir trouver la direction de cet endroit, où qu'ils se trouve sur Terre[18] ,[19] . Le
dernier problème est la détermination du moment de la Salah. Les Musulmans doivent
pouvoir déterminer les heures de prière à cinq moments de la journée (de l’aurore au soir)
à partir de la position des astres[1] ,[20] .
Histoire
La connaissance du ciel dans l’Arabie pré-musulmane n’était qu’empirique : elle se limitait
au lever et au coucher des astres. On considère généralement que l'essor de l'Islam a
provoqué un renouveau de la pensée des Arabes dans ce domaine[21] . Les débuts de
l’astronomie ont procédé d'un cheminement semblables aux autres sciences dans l’Islam,
par l’assimilation de connaissances de l’étranger et la composition de ces éléments
disparates pour faire naître une tradition originale. Les principaux apports sont indiens,
perses et grecs, connus par des traductions et commentés.
L’historien des sciences Donald R. Hill divise l'astronomie arabe en quatre périodes[21] :
• Assimilation par syncrétisme des doctrines astronomiques hellénistiques, indiennes et
perses (700—825 AD)
• Phase de recherche intense, réception et amélioration du système de Ptolémée
(825—1025 AD)
• Épanouissement d'une école de pensée spécifiquement arabe en astronomie (1025—1450
AD)
• Stagnation, encore ponctuée de quelques contributions remarquables (1450—1900 AD)
L'impulsion initiale
Les historiens discernent plusieurs facteurs favorables au développement de l'astronomie
arabe. Le premier est la proximité des pays musulmans avec le monde de l'Antiquité
classique. Un nombre considérable d'écrits grecs, sanskrits et pehlevis furent traduits en
arabe dès le IXe siècle. Ce mouvement était possible grâce au respect envers les savants
d'autres cultures[1] .
Une autre impulsion résulte des pratiques religieuses propres à l'Islam, qui recèlent une
foule de problèmes d'astronomie mathématique. La résolution de ces problèmes par les
savants musulmans est allée bien au delà des méthodes mathématiques des Grecs[1] .
Astronomie arabe 5
Astronomie d'observation
Al-Khujandi calcula assez précisément l’angle d’inclinaison de l’écliptique qu'il trouva égale
à 23°32'19" (soit en degrés décimaux 23,53°)[38] . En 1006, l’astronome égyptien Ali ibn
Ridwan observa SN 1006, la plus brillante supernova de toute l'histoire, et nous a laissé
une description détaillée de cet astre éphémère : il dit que cet astre avait deux à trois fois
le diamètre apparent de Vénus, à peu près un quart de la luminosité de la Lune, et qu'elle
se trouvait bas sur le quadrant sud de l’horizon. On constata par la suite que les moines de
l’abbaye bénédictine de Saint-Gall corroboraient les observations de bin Ridwan sur la
magnitude et la position dans le ciel de la supernova.
revient au même que de supposer que la Terre est mobile dans le ciel. Dans les deux cas, la
connaissance astronomique n'est pas remise en cause. Il n'y a que le physicien qui puisse
dire s'il est possible de le réfuter. »
Dans ses Indica, al-Biruni évoque un de ses livres (aujourd'hui perdu) sur la réfutation de
l’héliocentrisme, la Clef de l’Astronomie[40] :
« Les plus fameux astronomes anciens et modernes ont soigneusement étudié la question
du mouvement de la Terre, et ont essayé de la réfuter. Nous aussi, nous avons consacré un
livre à ce sujet intitulé Miftah 'ilm al-hai'ah (Clef de l’Astronomie), et dans lequel nous
pensons avoir surpassé nos prédécesseurs, si ce n'est par les mots, du moins par les idées.
»
Cosmologie
À la différence des philosophes grecs qui croyaient que l’univers n'avait pas de
commencement, les philosophes et les théologiens médiévaux se plaçaient dans le cadre
d'une genèse de l’univers. Ce point de vue était celui des trois religions abrahamiques: le
judaïsme, le Christianisme et l’Islam. C'est en l'occurrence un philosophe chrétien, Jean
Philopon, qui présenta le premier une objection à la doctrine grecque du passé infini.
Toutefois, les arguments les plus sophistiqués sont certainement ceux du philosophe
musulman Al-Kindi, du philosophe juif Saadia Gaon (Saadia ben Joseph) et du théologien
musulman Algazel. Ils y opposaient deux arguments logiques : le premier tiré de «
l’impossibilité de l’existence d'un infini actuel », qui s'énonce :[41]
« Il ne peut exister un infini actuel. »
« La régression indéfinie dans le temps des événements est un infini actuel. »
« .•. Il ne peut exister de régression temporelle indéfinie des événements. »
Le second argument est tiré de « l’impossibilité d'achever un infini actuel par ajouts
successifs », s'énonce :[41]
« Un infini actuel ne peut être achevé par ajouts successifs. »
« La succession des événements du passé est complétée par ajouts successifs. »
« .•. La succession des événements du passé ne peut être un infini actuel. »
Ces deux arguments furent adoptés sous une forme ou une autre par des philosophes et des
théologiens chrétiens, et le second argument en particulier est devenu célèbre sous la
forme que lui a donnée Kant dans sa thèse de la première antinomie concernant le
temps[41] .
XIe siècle[46] .
Au début du XIe siècle, Alhazen rédigea un traité intitulé Maqala fi daw al-qamar (Sur
l’éclat de la Lune) certainement avant 1021. C'était la première tentative satisfaisante de
combiner l'astronomie mathématique et la physique et la première application de la
méthode expérimentale en astronomie et en astrophysique. Il démentit l'opinion
universellement reçue selon laquelle la Lune réfléchit la lumière du Soleil comme un miroir
et conclut qu'elle émet plutôt « de la lumière par les portions de sa surface que la lumière
du Soleil frappe. » Pour démontrer que « la lumière est émise depuis chaque point de la
surface illuminée de la Lune », il fabriqua un « ingénieux dispositif expérimental ». Alhazen
avait « formulée une conception claire des rapports entre un modèle mathématique idéalisé
et la complexité des phénomènes observables ; en particulier, il fut le premier à faire varier
de façon uniforme et reproductible les conditions expérimentales, dans une expérience
montrant que l’intensité de la tache de lumière projetée sur un écran par la clarté lunaire à
travers deux petits diaphragmes diminue constamment lorsque l'on referme régulièrement
l'un des deux diaphragmes[47] . »
Alhazen, dans son Kitâb fi'l Manazîr (Traité d'optique, composé entre 1015 et 1021),
découvrit le premier que les sphères célestes ne sont pas faites de matière solide, et il
établit en outre que les cieux sont moins denses que l’air. Ces idées, reprises par Vitellion,
eurent une influence décisive sur les systèmes copernicien et tychonien de l’astronomie[48] .
Alhazen réfuta aussi les idées d’Aristote sur la nature de la Voie Lactée. Aristote croyait
qu'elle résultait de « l’ignition d'exhalaisons violentes de nombreuses étoiles de grande
taille serrées les unes contre les autres » et que « l’ignition a lieu dans la partie supérieure
de l’atmosphère, dans la sphère sublunaire, une région de l'univers qui touche à la sphère
céleste des fixes[49] . » Alhazen réfuta cette opinion en entreprenant pour la première fois
de mesurer la parallaxe de la Voie Lactée[50] et ainsi il put « établir que, puisque la Voie
Lactée ne présente aucune parallaxe, elle est extrêmement éloignée de la Terre et ne peut
donc appartenir à l’atmosphère[51] . »
Toujours au début du XIe siècle, al-Biruni introduisit la méthode expérimentale en
astronomie et fut le premier à mener des expériences élaborées à propos des phénomènes
astronomiques[52] . Il découvrit que la Voie Lactée est un ensemble d'innombrables étoiles
nébuleuses[53] . En Afghanistan, il observa et décrivit en détail l’éclipse solaire du 8 avril
1019, et l’éclipse lunaire du 17 septembre 1019, et produisit les latitudes exactes des
étoiles pendant l’éclipse lunaire[52] .
« On sait que tous les astronomes arabes, de Thabit ibn Qurra au IXe siècle à Ibn al-Shatir
au XIVe siècle, et tous les philosophes de la nature d’al-Kindi à Averroès et même après, ont
accepté ce que Kuhn appelle l’« univers à deux sphères » ...—les Grecs se représentent le
monde comme formé de deux sphères dont l'une, la sphère céleste, faite d'un élément
particulier appelé « éther », entoure la seconde, où les quatre éléments (terre, eau, air, et
feu) sont confinés[56] ».
Certains astronomes musulmans, toutefois, notamment Abū Rayhān al-Bīrūnī et Nasir
ad-Din at-Tusi, se demandèrent si la Terre n’était pas elle-même en mouvement et
recherchèrent comment rendre cette hypothèse compatible avec les calculs astronomiques
et les principes cosmologiques[57] . Plusieurs autres astronomes musulmans, et
particulièrement les disciples de l’École de Maragha, mirent au point des modèles
planétaires, qui, tout en restant géocentriques, divergeaient de celui de Ptolémée : ils
devaient plus tard être adaptés au modèle de Copernic dans le cadre de l’héliocentrisme.
Réfutation de l'astrologie
La première distinction sémantique entre astronomie et astrologie est attribuée à
l'astronome persan al-Biruni au XIe siècle[58] , bien qu’il ait lui-même réfuté l’astrologie
dans un autre de ses livres. D'autres astronomes contemporains, dont al-Farabi, Alhazen,
Avicenne et Averroès, critiquaient d'ailleurs cette discipline, pour des motifs tantôt
scientifiques (les méthodes des astrologues étant plus conjecturales qu'expérimentales)
tantôt religieux (conflits avec les savants musulmans orthodoxes[59] ).
Ibn Qayyim Al-Jawziyya (1292-1350), dans son Miftah Dar al-SaCadah, employait des
arguments expérimentaux pour réfuter l’astrologie et la divination[60] . Il découvrit que les
étoiles sont bien plus grosses que les planètes, et en tira l'argument suivant[61] :
« Et si vous autres, astrologues, répondez que c'est précisément à cause de leur
éloignement et de leur petite taille que leur influence est négligeable, alors pourquoi
attribuez-vous une si grande influence au plus petit de tous les astres, Mercure? Et
pourquoi avez-vous attribué une influence à al-Ra's et al-Dhanab, qui sont deux points
imaginaires [les nœuds ascendants et descendants]? »
Al-Jawziyya découvrit aussi que la Voie lactée est une « myriade de minuscules étoiles
groupées ensembles sur la sphère des fixes » et en conclut qu’« il est certainement
impossible de pouvoir connaître leur influence[61] . »
La controverse andalouse
Par ailleurs, Ibn Bajjah était d’avis que la Voie Lactée est faite d’un grand nombre d’étoiles
mais que la réfraction de l’atmosphère terrestre lui donne l’aspect d'un voile continu[49] .
Plus tard dans le XIIe siècle, ses successeurs Ibn Tufayl et Alpetragius proposèrent pour la
première fois des modèles planétaires dépourvus d’équants, épicycles ou excentriques.
Alpetragius découvrit également le premier que les planètes ont leur luminosité propre[88] .
Ces systèmes planétaires, cependant, furent rejetés car les prédictions des positions des
planètes étaient moins précises qu’avec le modèle de Ptolémée[89] , essentiellement parce
qu’ils s’en tenaient au dogme d’Aristote de mouvement circulaire parfait.
L'École de Maragha
L’École de Maragha est à l’origine d’une critique radicale de l’astronomie ptolémaïque.
Cette tradition astronomique commence avec l’institution de l'observatoire de Maragha et
se poursuit avec l'œuvre des astronomes de Damas et de Samarkande. Comme leurs
prédécesseurs d’Andalousie, les astronomes de Maragha s'essayèrent à la résolution du
problème de l’équant et proposèrent leurs alternatives au modèle ptolémaïque, et la
Astronomie arabe 14
La stagnation (1450-1900)
On considère cette période de plus de quatre siècles comme marquée par une stagnation :
la pratique traditionnelle de l’astronomie dans le monde musulman reste soutenue, mais
par comparaison aux siècles précédents et surtout le monde extérieur, l’innovation se tarit
assez vite[21] . Si pour la plupart des chercheurs il n'y a plus de progrès marquant durant
cette période, quelques historiens ont récemment fait valoir que des innovations
interviennent encore au XVIe siècle et même plus tard[97] ,[3] . Quoiqu’il en soit, après le
XVIe siècle, il semble bien que l’intérêt pour l’astronomie théorique soit éteint, tandis qu'au
contraire la pratique de l’astronomie d'observation selon la tradition arabe reste soutenue
dans les trois empires musulmans de la poudre à canon : l’Empire ottoman, les Séfévides de
Perse, et l’Empire moghol en Inde.
Astronomie arabe 17
Le mouvement de la Terre
Au XVIe siècle, le débat sur le mouvement de la Terre fut relancé par al-Birjandi (†1528),
lequel, se demandant quels phénomènes devraient accompagner la rotation de la Terre, en
vient à formuler une hypothèse similaire à l’inertie de rotation de Galilée[105] , qu'il évoque
(en réponse à une objection de Qutb al-Din al-Shirazi) à propos de l'observation suivante :
« Le rocher, grand ou petit, tombe vers la Terre selon une ligne perpendiculaire au plan
(sath) de l’horizon ; l'expérience (tajriba) en témoigne. Et cette perpendiculaire s'écarte du
point de tangence de la sphère de la Terre et du plan de l’horizon apparent (hissi). Ce point
suit le mouvement de la Terre et c'est pourquoi il n'y a pas de différence quant au point de
chute des deux rochers[106] . »
Astronomie arabe 18
Astronomie théorique
On pensait jusqu'à la fin du XXe siècle que les progrès des astronomes arabes dans la
théorique des planètes avaient pris fin avec l'œuvre magistrale d’Ibn al-Shatir au
XIVe siècle, mais de nouvelles recherches ont mis en lumière les découvertes remarquables
accomplies jusqu'au XVIe siècle, notamment à la suite des travaux de George Saliba sur
Shams al-Din al-Khafri (†1550), un glossateur séfévide des écrits des astronomes de
Maragha. Saliba écrit à propos d’al-Khafri :
« Par sa perception claire du rôle des mathématiques dans la description des phénomènes
naturels, cet astronome réussit à porter la tradition hay’a à des sommets inégalés ailleurs,
au plan mathématique comme au plan astronomique. La recherche de modèles
mathématiques pouvant supplanter celui de Ptolémée, et l'examen des œuvres de ses
prédécesseurs tous en quête d'un modèle mathématique unifié à même de rendre compte
de tous les phénomènes physiques, lui firent conclure que toute modélisation mathématique
n’a pas par elle-même de sens physique, et qu’elle n’est qu'un langage parmi d'autre pour
décrire la réalité physique. Il se persuada également que les phénomènes décrits par les
modèles ptoléméens n’admettent pas de solution mathématique unique soumise aux mêmes
contraintes ; qu’au contraire il existe plusieurs modèles mathématiques capables de rendre
compte des observations de Ptolémée ; qu’ils aboutissent aux mêmes prévisions sur les
points critiques que Ptolémée avait retenus pour construire ses propres modèles (et
qu’ainsi ils ne rendent pas mieux compte des observations que Ptolémée) tout en respectant
les conditions imposées par la cosmologie aristotélicienne, admise par les auteurs de la
tradition hay’a[3] . »
Ali al-Qushji améliora aussi le modèle planétaire d’al-Tusi et proposa une alternative au
modèle de l'orbite de Mercure[107] .
Déjà en 1574, al-Din s'était appuyé sur ses connaissances d’astrophysique pour expliquer la
doctrine de l’intromission de la vision : il avança que, puisque les étoiles sont distantes de
millions of kilomètres de la Terre et que la vitesse de la lumière est finie, il faudrait un
temps très long pour que la lumière « aille vers l'étoile et revienne à nos yeux. mais tel n'est
pas le cas, car nous voyons l'étoile dès que nous ouvrons les yeux. Donc la lumière doit
venir de l'étoile, et non de l’œil[109] . »
pays musulman.
Les astronomes se lancent aussi dans une compétition sur la détection de la nouvelle Lune
à l’œil nu. Selon le calendrier islamique en vigueur en Iran, le dernier « World Record for
Lunar Crescent Sighting » a été battu le 7 septembre 2002 (le 29 Jamadi-al Thani 1423 de
l’Hégire) par Mohsen Ghazi Mirsaeed sur les hauteurs nord-ouest de Zarand (2110 m) dans
le village de Rashk Bala (31° 04' N , 56° 28' E). Le record pour l'âge de la nouvelle Lune à
la première perception à l’œil nu est 11 heures 42 minutes[125] .
Observatoires
L’observatoire astronomique moderne en tant qu’institut de recherches[126] (à la différence
des postes d’observation privés tels qu’ils existaient dans l’Antiquité[127] ) est une
conception des astronomes musulmans, qui rédigèrent les traités Zij grâce à ces
observatoires. L’observatoire islamique fut la première institution astronomique spécialisée
avec un personnel scientifique[126] , un directeur, un programme d’études[127] , et des
locaux où s'accomplissaient la recherche astronomique et les observations. Les
observatoires islamiques furent également les premiers centres de recherche à avoir
recours à de grands instruments pour améliorer la précision des observations[126] .
Les observatoires islamiques médiévaux étaient aussi les premières institutions à
promouvoir le travail d’équipe (au contraire de la recherche individuelle) et où « les
investigations théoriques marchaient main dans la main avec l’observation. » En ce sens, ils
étaient semblables aux modernes instituts de recherche scientifique[128] .
Premiers observatoires
Les sources signalent que les premières observations astronomiques en terre d’Islam ont
été accomplies grâce au mécénat d’al-Ma'moun, et les premiers observatoires islamiques
furent aussi construits sous son règne dans l’Irak du IXe siècle. Dans plusieurs
observatoires privés, de Damas à Bagdad, on mesurait déjà les degrés méridien, on notait
les paramètres solaires, et on menait des observations précises du Soleil, de la Lune, et des
planètes.
Au Xe siècle, la dynastie des Bouyides encouragea des grands projets, comme la
construction d'un instrument de grande taille utilisé en 950 pour l’observation du ciel : cela
nous est connu par les tables zij d’astronomes comme Ibn al-Alam. Le célèbre astronome
Abd Al-Rahman Al Sufi, un protégé du prince 'Adud al-Dawla, rectifia systématiquement le
catalogue d’étoiles de Ptolémée. Abu-Mahmud al-Khujandi, lui aussi, construisit un
observatoire à Ray (Teheran) où l'on sait qu'il a fait dresser un monumental sextant mural
en 994[129] . Charaf ad-Dawla Chirzil construisit un observatoire semblable à Bagdad. On
connaît enfin par Ibn Yunus à Tolède, et Al-Zarqali à Cordoue les instruments perfectionnés
qu'on utilisait déjà.
C'est Malik Shah Ier qui institua le premier grand observatoire, sans doute à Ispahan. C'est
là qu’Omar Khayyam et ses collaborateurs construisirent leurs tables et promulguèrent le
Calendrier solaire persan, également appelé calendrier jalali, à l’époque le plus précis
calendrier solaire. Une version moderne de ce calendrier est toujours d'usage officiel dans
l’Iran actuel.
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Observatoires modernes
Aujourd'hui, on trouve plusieurs observatoires modernes en Jordanie,[130] Palestine,[131]
Liban,[132] Émirats Arabes Unis,[133] Tunisie,[134] etc. L’Iran dispose de matériel moderne à
l’Université de Shiraz et l’Université de Tabriz. En décembre 2005, Physics Today a révélé
les projets iraniens de s'équiper d'un télescope de 2 m d'ouverture[135] .
Instruments
Nos connaissances sur les instruments utilisés ou
fabriqués par les astronomes musulmans du Moyen-Âge
nous viennent essentiellement de deux sources : d’une
part les instruments conservés dans les collections
privées et des musées, d’autre part les copies de traités
et les manuscrits du Moyen-Âge parvenus jusqu'à nous.
Astrolabes
Un astrolabe perse de 1208.
On fabriqua des astrolabes en laiton partout dans le
monde musulman, et on les utilisait surtout pout
trouver la qibla. Le plus ancien spécimen [136] date de l’an 315 de l’Hégire (le calendrier
musulman, soit 927-928 dans le calendrier chrétien). On attribue la fabrication du premier
astrolabe du monde musulman à Fazari[137] . Bien que la civilisation hellénistique ait vu
naître des astrolabes primitifs qui servaient à cartographier le ciel, al-Fazari l'a
considérablement perfectionné. Les Arabes en systématisèrent l'usage et le
perfectionnèrent sous pour déterminer la date du Ramadan, les heures des prières (Salah),
la direction de La Mecque (Qibla), et mille autres choses[138] .
Au Xe siècle, al-Soufi décrivait 1000 utilisations possibles de l’astrolabe, dans des champs
aussi divers que l’astronomie, l’astrologie, les horoscopes, la navigation maritime, la
topographie, la mesure du temps, la Qibla, les Salah, etc[138] .
Grand astrolabe
Ibn Yunus releva soigneusement plus de 10000 positions du Soleil pendant des années en
se servant d’un astrolabe d’un diamètre de près de 1,40 m[37] .
astrolabe à engrenages
Les premiers astrolabes mécaniques à engrenages sont apparus dans le monde musulman,
et ont été perfectionnés par Ibn Samh (vers 1020). Un de ces appareils, comportant huit
roues dentées fut aussi fabriqué sur les indications d’Abū Rayhān al-Bīrūnī en 996. Ces
instruments peuvent être considérés comme les ancêtres des horloges astronomiques mises
au point ultérieurement par les ingénieurs arabes[139] .
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Astrolabe de navigation
Le premier astrolabe de navigation est apparu dans le
monde musulman au Moyen Âge, utilisait une
projection polaire[140] /
Astrolabe à projection orthographique
Abu Rayhan al-Biruni imagina et composa le plus ancien
traité connu sur l’astrolabe orthographique autour de
l'an mil[62] .
Scaphées et Zouraqi
Les premiers astrolabes étaient utilisés pour
déterminer l'heure du lever et du coucher du Soleil et
des étoiles fixes. Au XIe siècle, Arzachel d’al-Andalus
construisit le premier astrolabe universel : à la
différence de ses prédécesseurs, cet appareil ne
dépendait plus de la latitude du lieu d’observation : on
pouvait l'utiliser n'importe où sur Terre. L’astrolabe
universel se répandit en Europe sous le nom grec de «
scaphée ». Autre astrolabe, le zouraqi (cf. supra)
imaginé par al-Sijzi est le seul conçu pour intégrer un
modèle planétaire héliocentrique où c'est la Terre, et Astrolabe d’al-Andalus daté de l'an
Astrolabe linéaire
Dans un livre célèbre, al-Tūsī décrit un astrolabe linéaire de son crû, parfois appelé « bâton
d’al-Tusi »[141]
Horloges-astrolabes
Ibn al-Shatir a inventé cet appareil dans la Syrie du XIVe siècle[142] .
Calcul analogique
On inventa plusieurs calculateurs analogiques pour calculer la latitude du Soleil, de la Lune
et des planètes, l’écliptique du Soleil, la date des conjonctions planétaires et aussi pour
effectuer des interpolations linéaires.
Équatoire
L’Équatoire était un calculateur analogique inventé par Arzachel dans l’al-Andalus,
probablement vers 1015. Cet appareil mécanique sert à trouver les longitudes et positions
de la Lune, du Soleil, et des planètes sans calcul. Il s'appuie sur un modèle géometrique
rendant compte de la position et de l’anomalie moyenne des astres[143] .
Astronomie arabe 25
Torquetum
Geber (vers 1100-1150) inventa le torquetum, à la fois
instrument d’observation and calculateur analogique
permettant de convertir les coordonnées
équatoriales[147] . Il permettait de relever la position
des astres et de les convertir en trois système de
coordonnées: horizontales, équatoriales, et écliptiques.
Horloges astronomiques
Les Musulmans équipèrent leurs observatoires d’horloges astronomiques de haute
précision[154] .
Horloges astronomiques à eau
Al-Jazari inventa de monumentales horloges astronomiques à eau qui animaient des effigies
du Soleil, de la Lune et des étoiles. La plus grande horloge astronomique représentait le
zodiaque et les orbites solaire et lunaire. Innovation supplémentaire, cette horloge
comportait dans la partie supérieure d'un panneau une bielle permettant d’ouvrir une
trappe toutes les heures[155] .
Horloges astronomiques à ressort
Taqi al-Din inventa la première horloge astronomique à ressorts, décrite dans un livre
intitulé Les plus brillantes étoiles pour la construction d'horloges mécaniques (Al-Kawākib
al-durriyya fī wadh' al-bankāmat al-dawriyya, 1556-1559)[156] .
Carillons mécaniques
Taqi al-Din inventa le premier carillon mécanique à heures fixes, décrite dans l'ouvrage cité
précédemment. La sonnerie était déclenchée par une bille sur un cadran à roue[156] .
Horloges mécaniques d’observation
Taqi al-Din inventa aussi l’« horloge d’observation », qu'il décrit comme « une horloge
mécanique à trois cadrans donnant les heures, les minutes, et les secondes. » C'était la
première horloge à mesurer le temps en secondes, et il l'utilisa spécifiquement pour
mesurer l’ascension droite des étoiles. On considère que c'est l’une des plus importantes
innovations d'astronomie pratique du du XVIe siècle, dans la mesure où les horloges
précédentes n'étaient pas assez précises pour l'astronomie[108] . Il améliora encore cette
horloge, comme il l’explique dans son Sidrat al-muntaha, en n'utilisant plus qu'un cadran
pour indiquer les heures, minutes et secondes. Il décrit cette horloge d’observation comme
« une horloge mécanique à cadran unique affichant les heures, minutes et secondes où
nous avons divisé chaque minute en cinq secondes[157] . »
Cadrans
Les astronomes et ingénieurs musulmans inventèrent d'innombrables types de cadrans
pour la mesure du temps, et pour calculer les heures des cinq prières.
Cadrans solaires
Les musulmans apportèrent des contributions
significatives à la théorie et la fabrication des cadrans
solaires, dont le principe leur venait de leurs
prédécesseurs indiens et grecs. Al-Khwarizmi composa
des tables qui abrégèrent et facilitèrent
considérablement la fabrication de ces instruments. Les
cadrans solaires arabes pouvaient être utilisés tels
quels n’importe où sur Terre. On en plaçait
Un cadran solaire à Séville, en
Andalousie. fréquemment au fronton des mosquées pour vérifier
l'heure de la prière. L’un des plus beaux spécimens fut
fabriqué au XIVe siècle par le muwaqqit (grand horloger) de la mosquée omeyyade de
Astronomie arabe 27
Damas, Ibn al-Shatir[158] . Les astronomes et ingénieurs musulmans furent les premiers à
coucher par écrit des instructions sur la construction de cadrans solaires tant horizontaux
que verticaux ou polaires[159] .
Comme les anciens cadrans étaient des écrans à style avec des lignes horaires rectilignes,
ils marquaient des heures inégales (appelées d’ailleurs « heures apparentes ») qui variaient
avec les saisons, chaque jour étant divisé en douze segments égaux : de la sorte, les heures
étaient plus courtes l’hiver et plus longues l’été. L’idée de marquer des heures d’égale
durée quelle que soit la période l’année est une innovation due à al-Shatir en 1371,
suggérée par les découverte en trigonométrie d’Albategnus. Déjà, Ibn al-Shatir savait que «
un gnomon parallèle à l'axe de la Terre fait un cadran solaire dont les divisions horaires
marquent des heures de durées égales tout au long de l’année ». Son cadran solaire est le
plus vieux cadran à axe polaire encore intact. Ce concept est connu de l’Occident dès
1446[160] ,[161] .
Navicula de Venetiis
Il s’agit d’un cadran horaire universel inventé au IXe siècle à Bagdad. On l'utilisait pour la
mesure exacte du temps avec le Soleil et les étoiles, et il pouvait servir sous n'importe
quelle latitude[162] (c’est là son caractère « universel »). L’Europe le reçut à la Renaissance
sous le nom de « Navicula de Venetiis[163] », et le considérait comme l'horloge la plus
précise[159] .
Cadran-boussole
Au XIIIe siècle, Ibn al-Shatir inventa la boussole à cadran, une horloge combinant un cadran
solaire universel et une boussole : il l’utilisait pour trouver l’heure des Salah[164] .
Globes
Sphères armillaires
Une sphère armillaire s'utilise de la même façon qu'un
globe. Il ne subsiste aucune sphère armillaire
provenant des pays arabes, mais plusieurs traités ont
été composé sur l’« instrument à bagues ».
Astrolabes sphériques
Les astrolabes sphériques sont apparus pour la
première fois dans le monde arabe[165] . C'était une
variante régionale de l’astrolabe et de la sphère
armillaire des Grecs, dont seul un spécimen, daté du
XIVe siècle, subsiste.
Globes terrestres
Le premier globe de l’Ancien Monde fut fabriqué dans
le monde arabe au cours du Moyen Âge[166] , par des
géographes et des astronomes musulmans actifs sous le
calife abbasside Al-Mamoun, au IXe siècle[167] .
L’astrolabe sphérique fut inventé par
des astronomes musulmans. Globes célestes
On utilisa d'abord les globes célestes pour résoudre les
problèmes d'astronomie. Aujourd’hui, il subsiste 126 de ces appareils à travers le monde,
dont le plus ancien remonte au XIe siècle. À l'aide de cet appareil, on pouvait déterminer la
hauteur du Soleil, ou l’ascension droite et la déclinaison des étoiles en marquant la position
de l’observateur le long de l'anneau méridien du globe.
Au XIIe siècle, Geber fut « le premier à concevoir une sphère céleste portative pour
mesurer et expliquer les mouvements des astres[168] . »
Les globes célestes d’une seule pièce
Les globes célestes d’une seule pièce fabriqués par des artisans de l’Empire moghol (à
Lahore et dans le Cachemire), sont considérés comme l’un des plus hauts faits de
métallurgie et d’artisanat de l’époque moderne. Tous les autres globes connus sont
fabriqués par soudure de plusieurs éléments, et encore au XXe siècle, les métallurgistes
considéraient qu’il était impossible de faire un globe de métal sans aucun pli de soudure.
Mais dans les années 1980, l’archéologue Émilie Savage-Smith découvrit à Lahore et
dans le Cachemire plusieurs globes de métal sans soudure. Le plus ancien a été construit
au Cachemire par l’orfèvre Ali Kashmiri ibn Luqman en l'an 998 de l’Hégire (1589-90 de
l'ère chrétienne) sous le règne d’Akbar le Grand ; un autre, coulé en l'an 1070 de l’Hégire
(1659-60 de l'ère chrétienne) par Muhammad Salih Tahtawi, porte des inscriptions en
arabe et en sanskrit ; un troisième a été coulé à Lahore par l'orfèvre hindou Lala
Balhumal Lahuri en 1842 sous le règne de Jagatjit Singh Bahadur. Il existe vingt-et-un
autres globes de ce genre. Ces orfèvres du Moghol avaient su développer une technique de
coulée à la cire perdue pour atteindre ce résultat[169] ,[170] .
Ces globes célestes d’une seule pièce sont sans équivalent : un auteur[170] n’hésite pas à
comparer cette prouesse à ce que peut représenter la pyramide de Khéops pour
l'architecture.
Astronomie arabe 29
Théodolites muraux
Les astronomes et ingénieurs musulmans mirent au point toute une variété d’instruments
de visée muraux (quadrants et sextants).
quadrant à sinus
Le quadrant à sinus, inventé par Al-Khawarizmi dans le
Bagdad du IXe siècle, servait aux calculs
astronomiques[159] .
Quadrant horaire
Le premier quadrant horaire qui ne servait que sous
certaines latitudes, fut imaginé par Al-Khawarizmi dans
la Bagdad du IXe siècle, alors le centre de production
de ces instruments[159] . On l'utilisait pour trouver
l'heure (surtout les heures des prières) en observant le
Soleil et les étoiles[171] .
Quadrans Vetus
Le Quadrans Vetus (« vieux quadrant », tel qu'on
l’appelait en Europe lorsqu'on le connut, au XIIIe siècle)
était un quadrant à temps universel. Cet appareil
mathématique ingénieux avait lui aussi été imaginé par
Al-Khawarizmi dans le Bagdad du IXe siècle. On pouvait
Le quadrant fut inventé par
l'utiliser sous n'importe quelle latitude et à n'importe
Al-Khawarizmi. Cette illustration a été
quel moment de l'année pour trouver l'heure à partir de peinte par Tycho Brahe.
l’altitude du Soleil. C'est, derrière l’astrolabe, le
deuxième instrument astronomique le plus répandu au Moyen Âge. Sa principale utilisation
dans le monde musulman était le calcul des heures de la Salah[159] .
Le Quadrans Novus
Ce quadrant–astrolabe, que l’Europe a appelé Quadrans Novus (« quadrant moderne ») est
apparu en Égypte au XIe siècle ou au XIIe siècle[172] .
Quadrant à almucantarat
Le premier quadrant à almucantarat est né dans le
monde musulman, et se fondait sur les relations de
trigonométrie. Le mot « almucantarat » lui-même vient
de l'arabe[173] . Le quadrant à almucantarat n'est au
départ qu'un astrolabe amélioré[159] .
Sextant
Le premier sextant, fabriqué à Ray (Teheran), est
Sextant mural d’Ulugh Beg, édifié à l’œuvre d’Abu-Mahmud al-Khujandi en 994. Il décrit ce
Samarkande, Ouzbékistan, au
très grand instrument, permettant une très grande
XVe siècle.
précision dans les mesures astronomiques, dans son
traité, Sur l’inclinaison de l’écliptique et les latitudes
[174] e
des villes . Au XV siècle, Ulugh Beg fit construire le « Sextant de Fakhri », d’un rayon
d’à peu près 36 m. Il se dressait à Samarkande, en Ouzbékistan, et cet arc édifié avec
beaucoup de soin comportait des escaliers de chaque côté pour permettre aux assistants
chargés des mesures de se déplacer rapidement.
Astronomie arabe 30
Optique instrumentale
Diaphragme
On trouve la première référence à un « tube d’observation » dans l’œuvre d’Albatenius
(853-929), et la première description exacte d’un tel tube est due à al-Biruni (973-1048),
dans une partie de son livre « consacrée à la vérification de la présence du croissant
nouveau sur l’horizon. » Bien que ces diaphragmes primitifs soient encore dépourvus de
lentille optique, ils « permettaient à l'observateur de se concentrer sur une zone du ciel en
éliminant les interférences de la lumière. » Ces tubes furent adoptés plus tard dans
l’Europe latine, où ils influencèrent le développement de la lunette astronomique[175] .
Appareil expérimental à diaphragmes
Pour prouver que « de la lumière est émise de chaque point de la surface éclairée de la
Lune », Alhazen fabriqua « un appareil ingenieux » montrant « que l’intensité de la tache de
lumière formée sur un écran par la projection de la clarté lunaire à travers deux petites
ouvertures diminue constamment à mesure que l’on obture l’un des trous[47] . »
Lentilles de verre
Le premier travail d’optique décrivant une loupe intégrée à un instrument est le Traité
d’Optique (1021) composé par Alhazen[176] . Ses descriptions furent reprises en Europe lors
des premières recherches sur la réfraction[177] ; quant à ses autres travaux sur la
réfraction, les miroirs paraboliques, et ses autres instruments comme la chambre noire,
jouèrent également leur rôle dans la Révolution mécaniste[176] ,[178] .
Anticipation supposée du principe de la lunette astronomique
Taqi al-Din imagina un « appareil pour voir à longue distance », comme il l'affirme dans son
Livre de la Lumière de la pupille et de la Vérité des images de 1574 ; il a pu s'agir d'une
lunette astronomique primitive : il dit que cet instrument fait apparaître les objets éloignés
plus près qu'il ne sont, et qu'il permet de voir les détails d'objets éloignés. Taqi al-Din
affirme qu'il a écrit un autre traité (perdu aujourd'hui) où il explique la fabrication et
l’utilisation de cet instrument. Ce qu'il décrit est cependant confus car il ajoute que son
appareil est semblable à celui qu’utilisaient les Grecs au Pharos d’Alexandrie[109] .
Autres instruments
Various other astrononmical instruments were also invented in the Islamic world:
• boussole astronomique: la première utilisation d’une boussole à aiguille aimantée est
évoquée dans un traité sur les instruments astronomiques dû à la plume du sultan
yéménite al-Ashraf (†1296) en 1282[179] .
• boussole sèche : en 1282, al-Ashraf fit construire une boussole améliorée comme «
index à Qibla » , c'est-à-dire pour trouver la direction de La Mecque. L’instrument
d’Al-Ashraf est l'une des plus anciennes boussoles sèches, et il semble que Pierre de
Maricourt ait fait simultanément cette découverte[180]
Astronomie arabe 31
Traités célèbres
• Tables de Tolède
• Al-Khazini (fl. 1115-1130)
• Az-Zij as-Sanjarī (Tables de Sinjar) (1115-1116)
• Nasir ad-Din at-Tusi (1201-1274)
• Zij-i Ilkhani (Tables d’Ilkhan) (1272)
• Al-Kachi (1380-1429)
• Khaqani Zij
• Ulugh Beg (1394-1449)
• Tables sultaniennes (1437)
• Taqi al-Din (1526-1585)
• La perle intacte (1577-1580)
Almanachs
Le mot « almanach » est d’étymologie arabe[187] . L’almanach diffère des tables
astronomiques antérieures (comme par exemple les tables babyloniennes, ptolémaïques et
les tables Zij) en ceci que « les lignes d'un almanach donnent directement les positions des
astres et ne demandent aucun calcul supplémentaire », au contraire des « tables auxiliaires
» habituelles fondées sur l’Almageste de Ptolémée. Le plus vieil almanach connu (au sens
moderne) est l’Almanach d’Azarchel composé en 1087 par Al-Zarqali à Tolède, dans le
royaume d’al-Andalus. Ces tables donnaient pour chaque jour les positions vraies du Soleil,
de la Lune et des planètes pour les quatre années allant de 1088 à 1092, ainsi que plusieurs
autres tables. Une traduction latine de cet ouvrage fut publiée sous le titre de Tables de
Tolède au XIIe siècle et les tables alphonsines en sont une adaptation du XIIIe siècle[188] .
Autres ouvrages
• Mohammed Ben Musa (800-873)
• Livre sur le mouvement des orbes
• Mouvement astral
• La Force d’attraction
• Alfraganus (†850)
• Éléments d’astronomie sur les mouvements célestes (vers 833)
• Kitab fi Jawami Ilm al-Nujum
• Alhazen (965-1039)
• De la Figure du Monde
• Doutes sur Ptolémée (vers 1028)
• Les Doutes levés (vers 1029)
• Modèle du mouvement des sept planètes (1029-1039)
• al-Biruni (973-1048)
• Kitab al-Qanun al-Mas'udi (Le canon Mas'udi) (1031)
• Al-Juzjani (vers 1070)
• Tarik al-Aflak (1070)
• Al-Istidrak ala Batlamyus (Récapitulation à propos de Ptolémée) (XIe siècle)
• Al-Khazini (fl. 1115-1130)
• Risala fi'l-alat (Traité sur les instruments)
• Nasir ad-Din at-Tusi (1201-1274)
• Al-Tadhkirah fi'ilm al-hay'ah (Aide-mémoire d’astronomie)
• 'Umar al-Katibi al-Qazwini († 1277)
• Hikmat al-'Ain
• Qutb al-Din al-Shirazi (1236 † 1311)
• Le summum de la connaissance des cieux
• Ibn al-Shatir (1304–1375)
• Ultime recherche sur la correction de la théorique des planètes
• Ali Qushji († 1474)
• Du caractère prétendûment subalterne de l’Astronomie par rapport à la Philosophie
• Shams al-Din al-Khafri († 1525)
• Complément à l'explication de l’Aide-mémoire
Notes et références
[1] (Gingerich 1986)
[2] Virendra Nath Sharma, Sawai Jai Singh and His Astronomy, Motilal Banarsidass Publ., 1995, 8–10 p. (ISBN
8120812565)
[3] Cf. Saliba (1994b), pp=233-234 & 240.
[4] Benno van Dalen, History of Oriental Astronomy, sous la dir. de S. M. Razaullah Ansari, Islamic Astronomical
Tables in China: The Sources for Huihui li, Springer Verlag, 2002, 19–32 p. (ISBN 1402006578)
[5] Arabic Star Names (http:/ / www. icoproject. org/ star. html), 2007-05-01, Islamic Crescents' Observation
Project. Consulté le 2008-01-24
[6] Mohammad Ilyas, Islamic Astronomy, Pelanduk Publications, 1997 (ISBN 9-67978-549-1)
[7] Le Coran, Le Bétail, ""Erreur!"", 97 (ar)ماعنألا
[8] I. A. Ahmad, « The impact of the Qur'anic conception of astronomical phenomena on Islamic civilization », dans
Vistas in Astronomy, vol. 39, no 4, 1995, p. 395–403
[9] I. A. Ahmad, The Rise and Fall of Islamic Science: The Calendar as a Case Study (http:/ / images. agustianwar.
multiply. com/ attachment/ 0/ RxbYbQoKCr4AAD@kzFY1/ IslamicCalendar-A-Case-Study. pdf), Faith and Reason:
Convergence and Complementarity, Université d'Al Akhawayn, PDF
[10] A. Abd-Allah, « The Qur'an, Knowledge, and Science (http:/ / www. usc. edu/ dept/ MSA/ quran/ scislam.
html) », Université de la Californie méridionale. Consulté le 22 janvier 2008
[11] Le Coran, Les Prophètes, ""Erreur!""""Erreur!"", 30 (ar)ءايبنألا
[12] Le Coran, Qui éparpillent, ""Erreur!""""Erreur!"", 47 (ar)تايراذلا
[13] James A. Michene, « Islam: The Misunderstood Religion », dans Reader's Digest, mai 1955, p. 68–70
[14] Le Coran, L’Immunité ou le Repentir, IX, 36 (ar)ةبوتلا
[15] Le Coran, La Vache, ""Erreur!"", 185 (ar)ةرقبلا
[16] Syed Mohammad Hussain Tabatabai, Tafsir al-Mizan (http:/ / www. almizan. org/ Tafseer/ Volume3/
Baqarah47. asp), vol. 3 : Surah Baqarah, Verse 189
[17] Khalid Shaukat, « The Science of Moon Sighting (http:/ / www. chowk. com/ site/ articles/ index.
php?id=4026) », 23 septembre 1997. Consulté le 24 janvier 2008
[18] Le Coran, La Vache, ""Erreur!"", 144 (ar)ةرقبلا
[19] Le Coran, La Vache, ""Erreur!"", 150 (ar)ةرقبلا
[20] Syed Mohammad Hussain Tabatabai, Tafsir al-Mizan (http:/ / www. almizan. org/ Tafseer/ Volume2/
Baqarah32. asp), vol. 2 : Surah Baqarah, Versets 142-151
[21] Cf. Dallal (1999), p=162.
[22] What is the Hijrah Calendar? (http:/ / islam. about. com/ cs/ calendar/ a/ hijrah_calendar. htm)
[23] Ce livre ne doit pas être confondu avec celui d’Al-Khawarizmi, intitulé exactement Zij al-Sindh. Sur les tables
numériques (zijes), cf. (Kennedy 1956)
[24] (King 2002, p. 240)
[25] (par opposition à la Petite astronomie, qui regroupait plusieurs auteurs : la sphère en mouvement d’Autolycos
de Pitane, les Sphériques de Théodose, etc. Cf. à ce sujet P. ver Eecke, intr. aux Sphériques de Théodose,
Blanchard, Paris.
[26] Greek Astronomy (http:/ / www. ibiblio. org/ expo/ vatican. exhibit/ exhibit/ d-mathematics/ Greek_astro. html).
Consulté le 2008-01-15
[27] Almagest (http:/ / www. daviddarling. info/ encyclopedia/ A/ Almagest. html), The Internet Encyclopedia of
Science. Consulté le 15 janvier 2008
[28] (en) John J. O'Connor et Edmund F. Robertson, Astronomie arabe (http:/ / www-history. mcs. st-andrews. ac.
uk/ Biographies/ Sinan. html), MacTutor History of Mathematics archive.
[29] (Dallal 1999, p. 163)
[30] (Dallal 1999, p. 164)
[31] (Singer 1959, p. 151) (cf. (Zaimeche 2002))
[32] (Wickens 1976) (cf. (Zaimeche 2002))
[33] 23rd Annual Conference on the History of Arabic Science, Alep, Syrie (cf. (Zaimeche 2002))
[34] George Robert Kepple, The Night Sky Observer's Guide, vol. 1, Willmann-Bell, Inc., 1998 (ISBN
0-943396-58-1)
[35] Observatoire de Paris (Abd-al-Rahman Al Sufi) (http:/ / messier. obspm. fr/ xtra/ Bios/ alsufi. html). Consulté le
2007-04-19
[36] Observatoire de Paris (LMC) (http:/ / messier. obspm. fr/ xtra/ ngc/ lmc. html). Consulté le 2007-04-19
[37] (Zaimeche 2002)
[38] Richard P. Aulie, « Al-Ghazali Contra Aristotle: An Unforeseen Overture to Science In Eleventh-Century
Baghdad », dans Perpectives on Science and Christian Faith, vol. 45, mars 1994, p. 26–46 (cf. References (http:/
Astronomie arabe 35
[79] D'après G. Wiet, V. Elisseeff, P. Wolff, J. Naudu, History of Mankind, vol. 3 : The Great medieval Civilisations,
George Allen & Unwin Ltd, UNESCO, 1975, p. 649.
[80] (Covington 2007)
[81] (Nasr 1993, p. 134)
[82] (Saliba 1980, p. 249)
[83] (Sabra 1998)
[84] (Saliba 1981, p. 219)
[85] Pour davantage de précisions, cf. A. I. Sabra, The Andalusian Revolt Against Ptolemaic Astronomy: Averroes
and al-Bitrûjî, sous la dir. de Everett Mendelsohn, Transformation and Tradition in the Sciences: Essays in
honor of I. Bernard Cohen, Cambridge University Press, 233–53 p..
[86] Robert Briffault (1938). The Making of Humanity, p. 190.
[87] D’après Bernard R. Goldstein, « Theory and Observation in Medieval Astronomy », dans Isis, vol. 1, no 63,
mars 1972, p. 39-47 [40-41].
[88] Bernard R. Goldstein, « Theory and Observation in Medieval Astronomy », dans Isis, vol. 1, no 63, mars 1972,
p. 39-47 [41].
[89] Ptolemaic Astronomy, Islamic Planetary Theory, and Copernicus's Debt to the Maragha School (http:/ / www.
bookrags. com/ research/ ptolemaic-astronomy-islamic-planeta-scit-021234), Science and Its Times, Thomson
Gale, 2005-2006
[90] Cf. Dallal (1999), p=171.
[91] (Saliba 1994b)
[92] George George Saliba, « Seeking the Origins of Modern Science? », dans BRIIFS, vol. 1, no 2, automne 1999 [
texte intégral (http:/ / www. riifs. org/ review_articles/ review_v1no2_sliba. htm)]
[93] (Saliba 1994b)
[94] Ahmad Dallal, The Interplay of Science and Theology in the Fourteenth-century Kalam (http:/ / humanities.
uchicago. edu/ orgs/ institute/ sawyer/ archive/ islam/ dallal. html), From Medieval to Modern in the Islamic
World, coll. « Sawyer Seminar at the University of Chicago », 2001-2002
[95] (Huff 2003)
[96] (Ragep 2001a)
[97] (Ragep 2001b)
[98] (Saliba 1994b)
[99] (Saliba 1979)
[100] (Gill 2005)
[101] Y. M. Faruqi, « Contributions of Islamic scholars to the scientific enterprise », dans International Education
Journal, vol. 4, no 7, 2006, p. 395-396.
[102] D'après Richard Bulliet, Pamela Crossley, Daniel Headrick, Steven Hirsch, Lyman Johnson, and David
Northrup, The Earth and Its Peoples, vol. 3, Houghton Mifflin Co., Boston, 2005 (ISBN 0-618-42770-8).
[103] Siben Zhu, The « Mongol Atlas » of China, Université catholique Fu-Jen, Taipei, 1946.
[104] Edith Dudley Sylla, Creation and nature, sous la dir. de Arthur Stephen McGrade, Cambridge University
Press, 2003, 178-179 p. (ISBN 0521000637).
[105] (Ragep 2001b)
[106] (Ragep 2001a)
[107] George Saliba, Arabic planetary theories after the eleventh century AD, sous la dir. de Roshdi Rashed et
Régis Morelon, Histoire des sciences arabes, éditions du Seuil, 1997, 3 vol. brochés 17 × 22 cm x 4 cm (ISBN
2-02030-352-3), p. 58-127
[108] Cf. Sevim Tekeli, Taqi al-Din, sous la dir. de Helaine Selin, Encyclopaedia of the History of Science,
Technology, and Medicine in Non-Western Cultures, Kluwer Academic Publishers, 1997 (ISBN 0792340663).
[109] Hüseyin Gazi Topdemir, Takîyüddîn'in Optik Kitabi, Ministère de la Culture, Ankara, 1999 (cf. Dr. Hüseyin
Gazi Topdemir, « Taqi al-Din ibn Ma‘ruf and the Science of Optics: The Nature of Light and the Mechanism of
Vision (http:/ / muslimheritage. com/ topics/ default. cfm?ArticleID=951) », 30 juin 2008, FSTC Limited. Consulté
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[191] Cf. (en) Arabic Star names (http:/ / astro. isi. edu/ reference/ starnames. txt)
Voir aussi
• (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de
Wikipédia en anglais intitulé « in medieval Islam Astronomy in medieval Islam (http:/ / en.
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Bibliographie
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fondé par Camille Flammarion en 1882)
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coll. « Que sais-je ? », 1945 (réimpr. 6e éd. 1974)Un ouvrage de vulgarisation un peu
daté, mais très clair et particulièrement agréable à (re-)lire.
• Jean-Pierre Verdet, Une histoire de l’astronomie, éditions du Seuil, coll. « Points
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Dans d'autres langues
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Articles connexes
• Histoire de l'astronomie
• Sciences et techniques islamiques
Liens externes
• Site de l’Union arabe pour l’astronomie et les Sciences de l’Espace (AUASS) (http:/ /
www. auass. org)
• L’observatoire du roi Abdul Aziz (http:/ / www. kacst. edu. sa/ eng/ inst/ agri/ dept4. php)
• Histoire de l’astrolabe en terre d’Islam (http:/ / www. hps. cam. ac. uk/ starry/
isaslabecalen. html)
Astronomie arabe 43
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chance to provide you with an updated version of the Document.
4. MODIFICATIONS
You may copy and distribute a Modified Version of the Document under the conditions of sections 2 and 3 above, provided that you release the Modified
Version under precisely this License, with the Modified Version filling the role of the Document, thus licensing distribution and modification of the
Modified Version to whoever possesses a copy of it. In addition, you must do these things in the Modified Version:
1. Use in the Title Page (and on the covers, if any) a title distinct from that of the Document, and from those of previous versions (which should, if there
were any, be listed in the History section of the Document). You may use the same title as a previous version if the original publisher of that version
gives permission.
2. List on the Title Page, as authors, one or more persons or entities responsible for authorship of the modifications in the Modified Version, together
with at least five of the principal authors of the Document (all of its principal authors, if it has fewer than five), unless they release you from this
requirement.
3. State on the Title page the name of the publisher of the Modified Version, as the publisher.
4. Preserve all the copyright notices of the Document.
5. Add an appropriate copyright notice for your modifications adjacent to the other copyright notices.
Licence 46
6. Include, immediately after the copyright notices, a license notice giving the public permission to use the Modified Version under the terms of this
License, in the form shown in the Addendum below.
7. Preserve in that license notice the full lists of Invariant Sections and required Cover Texts given in the Document's license notice.
8. Include an unaltered copy of this License.
9. Preserve the section Entitled "History", Preserve its Title, and add to it an item stating at least the title, year, new authors, and publisher of the
Modified Version as given on the Title Page. If there is no section Entitled "History" in the Document, create one stating the title, year, authors, and
publisher of the Document as given on its Title Page, then add an item describing the Modified Version as stated in the previous sentence.
10. Preserve the network location, if any, given in the Document for public access to a Transparent copy of the Document, and likewise the network
locations given in the Document for previous versions it was based on. These may be placed in the "History" section. You may omit a network
location for a work that was published at least four years before the Document itself, or if the original publisher of the version it refers to gives
permission.
11. For any section Entitled "Acknowledgements" or "Dedications", Preserve the Title of the section, and preserve in the section all the substance and
tone of each of the contributor acknowledgements and/or dedications given therein.
12. Preserve all the Invariant Sections of the Document, unaltered in their text and in their titles. Section numbers or the equivalent are not considered
part of the section titles.
13. Delete any section Entitled "Endorsements". Such a section may not be included in the Modified Version.
14. Do not retitle any existing section to be Entitled "Endorsements" or to conflict in title with any Invariant Section.
15. Preserve any Warranty Disclaimers.
If the Modified Version includes new front-matter sections or appendices that qualify as Secondary Sections and contain no material copied from the
Document, you may at your option designate some or all of these sections as invariant. To do this, add their titles to the list of Invariant Sections in the
Modified Version's license notice. These titles must be distinct from any other section titles.
You may add a section Entitled "Endorsements", provided it contains nothing but endorsements of your Modified Version by various parties--for example,
statements of peer review or that the text has been approved by an organization as the authoritative definition of a standard.
You may add a passage of up to five words as a Front-Cover Text, and a passage of up to 25 words as a Back-Cover Text, to the end of the list of Cover
Texts in the Modified Version. Only one passage of Front-Cover Text and one of Back-Cover Text may be added by (or through arrangements made by)
any one entity. If the Document already includes a cover text for the same cover, previously added by you or by arrangement made by the same entity
you are acting on behalf of, you may not add another; but you may replace the old one, on explicit permission from the previous publisher that added the
old one.
The author(s) and publisher(s) of the Document do not by this License give permission to use their names for publicity for or to assert or imply
endorsement of any Modified Version.
5. COMBINING DOCUMENTS
You may combine the Document with other documents released under this License, under the terms defined in section 4 above for modified versions,
provided that you include in the combination all of the Invariant Sections of all of the original documents, unmodified, and list them all as Invariant
Sections of your combined work in its license notice, and that you preserve all their Warranty Disclaimers.
The combined work need only contain one copy of this License, and multiple identical Invariant Sections may be replaced with a single copy. If there are
multiple Invariant Sections with the same name but different contents, make the title of each such section unique by adding at the end of it, in
parentheses, the name of the original author or publisher of that section if known, or else a unique number. Make the same adjustment to the section
titles in the list of Invariant Sections in the license notice of the combined work.
In the combination, you must combine any sections Entitled "History" in the various original documents, forming one section Entitled "History"; likewise
combine any sections Entitled "Acknowledgements", and any sections Entitled "Dedications". You must delete all sections Entitled "Endorsements."
6. COLLECTIONS OF DOCUMENTS
You may make a collection consisting of the Document and other documents released under this License, and replace the individual copies of this
License in the various documents with a single copy that is included in the collection, provided that you follow the rules of this License for verbatim
copying of each of the documents in all other respects.
You may extract a single document from such a collection, and distribute it individually under this License, provided you insert a copy of this License into
the extracted document, and follow this License in all other respects regarding verbatim copying of that document.
8. TRANSLATION
Translation is considered a kind of modification, so you may distribute translations of the Document under the terms of section 4. Replacing Invariant
Sections with translations requires special permission from their copyright holders, but you may include translations of some or all Invariant Sections in
addition to the original versions of these Invariant Sections. You may include a translation of this License, and all the license notices in the Document,
and any Warranty Disclaimers, provided that you also include the original English version of this License and the original versions of those notices and
disclaimers. In case of a disagreement between the translation and the original version of this License or a notice or disclaimer, the original version will
prevail.
If a section in the Document is Entitled "Acknowledgements", "Dedications", or "History", the requirement (section 4) to Preserve its Title (section 1) will
typically require changing the actual title.
9. TERMINATION
You may not copy, modify, sublicense, or distribute the Document except as expressly provided for under this License. Any other attempt to copy, modify,
sublicense or distribute the Document is void, and will automatically terminate your rights under this License. However, parties who have received
copies, or rights, from you under this License will not have their licenses terminated so long as such parties remain in full compliance.