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1er Semestre
Le Contrat
Les droits patrimoniaux sont dans le patrimoine d’une personne, ce sont des droits qui ont une valeur
marchande et qui peuvent se transmettre.
Les droits extra-patrimoniaux n’ont pas de valeur marchande, ce sont les droits fondamentaux relatifs à
la personne.
L’obligation est le lien de droit entre 2 ou plusieurs personnes en vertu duquel l’une des deux parties, le
créancier peut exiger de l’autre, le débiteur, l’exécution d’une prestation (ce peut être un travail à accomplir, …) :
donner, faire ou ne pas faire.
Introduction générale
Chapitre 1. L’obligation
2) La classification doctrinale
Cinq sources : La loi, le contrat et le quasi-contrat. Chaque fois qu’une relation juridique est née entre 2
personnes, que ce n’est pas un accord de volonté qui l’a fait naître. Art 1370-1371 : Le gérant d’affaire : Une personne
spontanément, s’occupe des affaires d’autrui et ce qu’elle a effectué pour autrui la rend créancière vis à vis d’autrui,
initiative utile. Délit et quasi-délit : délit civil, faute qui cause un dommage à autrui art 1382 : responsabilité civile. Le
quasi-délit : faute d’imprudence, erreur : art 1383.
2) Classification moderne
Deux sources :
L’acte juridique : destiné à produire un effet juridique, exemple par excellence : le contrat
Le fait juridique : événement quelconque auquel la loi attache des effets juridiques.
Acte juridique : le contrat.
Fait juridique : les quasi-contrats, délits civils et quasi-délits.
La Révolution a eu une influence profonde et durable sur le droit civil, la valorisation de la liberté individuelle s’est
déclinée, ex : la liberté d’entreprendre, de contracter : on est libre de conclure ou pas un contrat, prévoir son contenu et
choisir son co-contractant. Cette promotion de la liberté individuelle s’est essaimée ce qui a donné liberté contractuelle.
Les facteurs d’évolution essentiels : Ce système fondé sur la liberté a régné longtemps se fondant sur la libéralité
économique et idéologique. A partir du milieu du XIXème, essor des échanges, on prend conscience des injustices que ce
libéralisme peut générer. Est apparue la présence du faible et du fort. Ces injustices économiques, sociales ont provoqué
le déclin de la liberté contractuelle, même si elle reste encore le principe. Le dirigisme économique est apparu dans ces
années. Du point de vue juridique, multiplication des règles impératives : règles que les contractants ne peuvent écarter
de leur contrat. Ceci à amener les législations successives à intervenir, reconnaître des catégories de personnes qui sont
plus faibles, les salariés, les locataires, les consommateurs.
A. Sources constitutionnelles
1804, la source est la loi, puis d’autres sources viennent s’ingérer. Les sources constitutionnelles art 34 et 37
répartissent la compétence du législateur et du pouvoir réglementaire. Il est prévu à l’art 34 que c’est au législateur
de déterminer les principes fondamentaux du droit des obligations. Décision CC 1971 relative à la liberté
d’association a donné valeur constitutionnelle au préambule de la C° de 1958 (DDHC + préambule de 1946 et
aujourd'hui Charte de l’environnement). Constitutionnalisation du droit civil. Ce mouvement devrait s’accentuer avec la
révision constitutionnelle de 2008 et la permission d’invoquer l’exception d’inconstitutionnalité. Les grands principes
constitutionnels : principe d’autonomie de la volonté, principe d’immutabilité des conventions, principe de la liberté
contractuelle, principe de non rétroactivité de la loi n’a pas valeur constitutionnelle : le législateur peut modifier un
contrat en cours d’exécution si ceci est motivé par l’intérêt général.
Il y a une primauté dans la hiérarchie des normes à condition que soit respectée la réciprocité. Chaque fois
qu’une règle est issue d’une convention internationale, elle a la primauté sur la règle interne. Il existe un grand nombre
de conventions internationales relatives à la compétence juridictionnelle ou à la loi applicable. Il y a également des
conventions relatives au droit substantiel, elles décident de la règle de droit applicable dès lors qu’on entre dans le
domaine prévu. Ex : La Convention de Vienne, relative à la vente de marchandises. Il y a à côté de ces conventions de
nombreuses codifications « savantes ». Les principes unidroits, règles relatives aux contrats internationaux, prévoient de
régler les différends.
C. Sources européennes
Il s’agit du droit de l’UE (droit communautaire), et le droit du Conseil de l’Europe qui émane de la Convention
EDH. Droit communautaire : 2 catégories de normes : le règlement qui s’applique directement aux Etats membres,
textes fondés sur le principe de la libre circulation afin d’assurer la libre concurrence. Les directives : pour être
obligatoires dans un E, elles doivent être transposées par le moyen prévu par le droit de l’E membre. La
concurrence et la consommation sont 2 domaines dans lesquels l’UE a compétence. La CJCE a décidé que dans
l’attente de la transposition, les juges nationaux doivent interpréter à la lumière des directives.
D. Sources administratives
Il y a de plus en plus d’Autorités Administratives Indépendantes, ex : le Comité d’éthique, la Commission des
clauses abusives…n’ont pas véritablement de pouvoir normatif, elles émettent des avis instructions, mais elles ont une
influence sur le législateur et sur le juge. Ce ne sont pas de véritables sources du droit. En droit de l’entreprise il y a de
nombreux usages prévus par les professions, auxquels le juge peut se référer. Le juge crée-t-il du droit ou ne fait-il
qu’interpréter ? En droit des contrats, il a pris une puissance créatrice d’une importance extraordinaire.
LE CONTRAT
Chapitre 1. Les principes directeurs
§1 La liberté contractuelle
La liberté contractuelle désigne le fait d’être libre de contracter ou de ne pas contracter. Il y a des
contrats qui sont interdits (vendre de la drogue), et il y a des contrats qui sont imposés, ex : toute personne qui
dispose d’un véhicule automobile est obligé de s’assurer pour sa responsabilité à l’égard des tiers. Tout contractant a
le choix de son co-contractant, ex : l’employeur choisit son salarié. La CourEDH est sévère sur la manière dont
chaque E membre du traité applique le principe de non-discrimination. Le principe de liberté contractuelle, signifie
que chacune des parties a en principe la liberté de déterminer le contenu du contrat, ex : sans un contrat de vente,
le prix est librement déterminé par les contractants. Mais art 6 C. civ., le contrat ne doit pas porter atteinte à l’ordre
public et aux bonnes mœurs.
On distingue les lois impératives et les lois supplétives, on ne peut pas écarter les lois impératives, mais
on peut écarter les lois supplétives au profit d’autres dispositions. Un contrat d’adhésion est un contrat qui est
rédigé par l’une des parties et que l’autre ne peut modifier (ex : contrat d’assurance), une des 2 parties est en position de
force et impose les dispositions qui l’arrange. Décision de 1994 CC, le principe de liberté contractuelle n’a pas de
valeur constitutionnelle. Dans une décision postérieure, 1997, le CC a nuancé sa position.
§3 La bonne foi
Art 1134 al 3. La bonne foi est un principe qui domine tout le droit contractuel. La bonne foi est difficile à définir, on
peut dire que c’est la loyauté, l’honnêteté, c'est un état d’esprit et une manière d’agir. Ex : au moment de la conclusion
d’un contrat, vente de photographies d’un photographe célèbre, le vendeur n’en savait rien mais l’acheteur si et en a
profité, le vendeur estime que l’acheteur l’a trompé en étant pas de bonne foi. La Cour de cass. estime que les clauses
résolutoires doivent être de bonne foi. À partir des ‘60s, la jurisprudence a inventé de très nombreuses obligations
implicites dans un contrat : obligation de sécurité, obligation de renseignement, …
§2 Le solidarisme contractuel
C’est une doctrine nouvelle (une dizaine d’années), part d’un postulat opposé au postulat d’autonomie de la volonté,
conteste la base même de la théorie libérale (égalité des parties, un contrat est nécessairement juste), ils estiment qu’en
réalité, le postulat est celui de l’inégalité des parties. Il y a aujourd'hui un développement considérable des réseaux de
distribution. Il n’y a pas d’égalité des parties entre le fabricant et le concessionnaire. Relations de dépendance des
parties. La vision libérale du contrat a pour effet d’assujettir le plus grand nombre des contractants. La loi est là pour
corriger les excès du marché, notamment lorsque les relations sont trop déséquilibrées. Ce point de vue a été pris en
compte par le législateur. Pour la majorité de la doctrine, la loi doit être la plus discrète possible, en conséquence les
restrictions liées à la liberté contractuelle doivent être exceptionnelles.
L’acte juridique unilatéral est la manifestation de la volonté d’une seule personne (ex : un testament, …). Pour le
contrat, il faut être au moins 2 pour l’acte unilatéral il faut être seul.
Différence contrat / acte juridique collectif : acte conclu entre plusieurs personnes et qui a des effets à l’égard de
personnes qui n’y ont pas forcément consenti, n’ont participé ni à la négociation ni à la conclusion de l’acte. (ex :
la convention collective du travail établit par une org° syndicale et le groupe patronal, elle s’applique à tous les
salariés).
Distinction contrat et acte de pure courtoisie ou engagement d’honneur : accords qui ne sont pas destinés à
produire des effets de droit, ce ne sont pas des contrats.
§1. L’offre
Celui qui émet l’offre est appelé pollicitant.
Elle doit être précise, contenir tous les éléments essentiels du contrat, celui qui va accepter doit savoir ce qu’il
accepte. Pour savoir si la proposition est une offre de contracter il faut analyser les éléments, l’offre doit contenir les
éléments essentiels qui dépendent des contrats. Ex : contrat de vente : la chose et le prix. À côté de cette précision
l’offre doit être ferme, le pollicitant émet une volonté d’être lié par la seule acceptation de celui auquel l’offre
s’adresse. Une offre n’est pas ferme chaque fois qu’elle comporte des réserves, ex : offre d’emploi. L’acceptation
n’entraîne pas la formation du contrat.
La forme de l’offre : aucune forme n’est requise puisque le principe est celui du consensualisme, peut être un
écrit, une parole, un geste (taxi). De plus en plus, certains contrats sont soumis à un certain formalisme protecteur des
parties, c'est le cas de tout le droit de la consommation. Cette offre peut être faite à une ou à des personnes
indéterminées. Lorsqu’un délai est fixé, le pollicitant doit s’y tenir, la jurisprudence a estimé que quand aucun délai
n’est fixé le pollicitant doit tenir son offre pendant un délai raisonnable.
Le régime juridique dépend de la nature de l’offre, que se passe-t-il si pendant le délai, le pollicitant révoque ? Pour le
droit français, en principe l’offre est librement révocable, le principe est celui de la liberté contractuelle.
Exception : s’il y avait un délai, ce n’est qu’au terme du délai que le pollicitant peut révoquer. L’offre n’a plus d’effet
quand le délai arrive à terme, elle est caduque. La caducité : l’offre tombe d’elle-même parce que le délai expire ou
que les circonstances changent, ex : Le pollicitant devient incapable au cours du délai (il est mis sous tutelle), ou
décède. L’offre est intransmissible, ne se transmet pas aux héritiers. Mais la Cour de cass a modifié sa position en
1997. Au cours du délai, l’un des membres du couple meurt, la cour estime que le décès n’a pas rendu l’offre caduque.
Est-ce un revirement de jurisprudence ? Le droit français n’accepte pas qu’un engagement unilatéral soit un engagement
juridique.
§2. L’acceptation
L’acceptation pure et simple forme le contrat. Jurisprudence : on accepte que ce qu’on connaît.
Jurisprudence à propos des documents publicitaires ou de clauses écrites en petit, les personnes doivent pouvoir être au
courant. Quelle est la valeur du silence ? Le silence ne vaut jamais acceptation. Exceptions : lorsque les parties sont
en relation suivie, ou quand l’offre est faite dans le seul intérêt du destinataire, le silence vaut alors acceptation.
Il n’y a rien dans le code. Il y a le principe de la liberté des négociateurs, liberté de négocier parce qu’il y a la
liberté contractuelle. Distinction de l’invitation à entrer en pourparler et de l’offre. Au cours des négociations il y a une
obligation d’information de chacune des parties qui a pour objet de faire connaître au partenaire ce qu’il a intérêt à
connaître. La Cour de cass est relativement sévère avec les banques, elle décide que l’obligation du banquier va jusqu’à
une mise en garde contre les risques du contrat. La liberté contractuelle emporte la liberté de rompre, celui qui
rompt les pourparlers, n’engage normalement pas sa responsabilité. Il y a éventuellement possibilité d’engager
celui qui abuse de sa liberté de rompre, c’est d’avoir laissé espérer que les négociations arriveraient à terme. La rupture
brutale est une faute.
Pour les contrats importants, il arrive que les négociateurs se mettent d’accord au cours ou avant la négociation sur
un certain nombre de points. Ces documents ont des appellations diverses : lettre d’intention…
Protocole d’accord : les parties mettent par écrit les projets communs sans avoir encore élaboré les contrats. N’a
pas valeur d’un contrat.
Tous ces documents ont une grande utilité s’il y a un conflit pendant l’exécution du contrat. Le juge doit interpréter le
contrat selon les communes intentions des parties.
Les contrats de promesse : sont de véritables contrats, il s’agit essentiellement des promesses de vente. Les ventes
immobilières sont toujours précédées de promesses de vente.
Promesses unilatérales de vente : contrats unilatéraux, unilatéral car il n’y a que le promettant qui s’engage à
vendre son bien au prix fixé dans la promesse, le bénéficiaire n’a pas d’obligation à l’égard du vendeur, il se
borne à accepter. Au terme du délai d’option ou bien le bénéficiaire a levé l’option le transfert de propriétaire a lieu le
jour de l’expiration du délai, si le délai est dépassé, le transfert est caduc. Promesse synallagmatique.
Au terme de l’art 1108, 4 conditions : le consentement des parties, capacité, objet, cause.
Chapitre 1. Le consentement
Le contrat ne peut être bien formé que si le consentement a été émis en connaissance de cause, en sachant ce sur
quoi on contracte. Le consentement doit être « libre et éclairé ».
§1. L’erreur
L’erreur, vice du consentement est définie à l’art 1110. Prévoit que l’erreur puisse porter sur l’objet ou le co-
contractant.
-L’erreur sur la substance : substance de la chose objet du contrat, c’est la matière. Le contractant s’est fait une
opinion contraire à la réalité. La jurisprudence a entendu le mot substance comme qualité substantielle.
2 conceptions : conception objective des qualités substantielles : les qualités que l’objet du contrat a selon la nature des
choses, qualités que tout le monde attribue. Conception subjective : les qualités attendues de la chose sont celles que les
parties ont eu en vue de la conclusion du contrat.
La jurisprudence a définitivement adopté la conception subjective. Marché des œuvres d’art : l’authenticité d’un
tableau, est une qualité essentielle. Jurisprudence abondante concernant les œuvres d’art. Ex : affaire de Poussin, un
tableau est mis à prix, le Louvre achète ce tableau comme étant un tableau de l’école de Karache, le Louvre le présente
comme étant un authentique Poussin, le vendeur ne pensait pas que s’en était un, il invoque la nullité pour erreur. Le
tribunal de Paris confirme l’erreur, la CA de Paris infirme cette décision, elle dit qu’il y avait un doute et que de fait il
n’y avait pas d’erreur, la Cour de cass, estime que la CA aurait dû rechercher que le vendeur avait la conviction erronée
que ce n’était pas un tableau de Poussin. Une opinion contraire au doute est une erreur. Lorsqu’il y a doute de la part
des 2 parties, le contrat est aléatoire, on ne peut invoquer l’erreur. L’aléa chasse l’erreur. Pour que l’erreur soit retenue,
il faut qu’il y ait conviction erronée sur la réalité, peu importe qu’elle soit une certitude ou douteuse.
-L’erreur peut être aussi une erreur de droit. Un héritier renonce à une succession car il ignore les règles relatives à la
succession. Est ce que le co-contractant doit avoir connu cette attente particulière, la jurisprudence décide que le contrat
ne doit être annulé que si les 2 parties avaient connaissance.
-Les contrats intuitu persone (contrat conclu en fonction de la personne du co-contractant), l’erreur peut porter sur
l’identité de la personne ou de ses qualités.
-L’erreur obstacle, n’apparaît pas dans l’art 1110, expression doctrinale qui estime que l’erreur est telle que le
contrat n’a pas pu se former. Ce peut être une erreur sur la nature du contrat. C’est un obstacle absolu à la
formation du contrat. Ce peut être aussi une erreur sur l’objet du contrat.
Il y a des erreurs qui sont indifférentes, des erreurs dont la jurisprudence ne veut pas, erreur sur une qualité qui
n’est pas essentielle. Plus importante est l’erreur sur la valeur, autrement dit sur l’évaluation économique du contrat. Les
justifications à l’indifférence de l’erreur : vice qui s’appelle la lésion, il y a différence entre le prix stipulé et la valeur
marchande du contrat. La lésion n’est admise que dans des cas très exceptionnels. Lorsqu’elle est admise la loi prévoit
quel est le montant de l’écart. Elle est admise dans les ventes immobilières, que s’il y a une lésion de plus des 7/12èmedu
lot. Elle est admise dans le partage, la règle est l’égalité, à condition que la lésion soit supérieure à ¼ du lot. De manière
générale, il n’y a pas en droit du contrat une obligation d’exacte équivalence. Autre erreur indifférente : l’erreur
inexcusable, elle procède d’une légèreté absolue, c’est l’erreur que le bon père de famille ne ferait pas. Elle ne va pas
entraîner la nullité du contrat, la loi ne protège pas les imbéciles. Le contrat ne doit pas être à la merci d’un caprice ou
d’une légèreté blâmable.
La preuve de l’erreur : la charge de la preuve incombe au demandeur (art 1315), en l’espèce la victime de l’erreur, elle
doit faire la preuve qu’elle a fait une erreur sur les qualités essentielles.
§2. Le dol
L’art 1116, désigne toutes les tromperies lors de la négociation et de la conclusion du contrat qui ont amené le
contractant à la conclusion du contrat. L’auteur du dol va mettre en scène un mensonge. C’est un délit civil de la
part de l’auteur, qui provoque l’erreur en face et un vice du consentement.
27/10/09
Principe général : la bonne foi domine tout le droit des contrats de la négociation à la rupture.
A. La notion
1er élément constitutif : malhonnêteté du co-contractant, le dol a un aspect délictuel, c’est une faute civile. Le
texte parle de manœuvres, toute mise en scène qui a amené le partenaire à conclure le contrat. Ex : Lors de la
vente d’un véhicule d’occasion : trafiquer le compteur kilométrique. La jurisprudence assimile le mensonge et la
réticence. Le mensonge peut être écrit ou verbal. Ex : une banque qui fait un prêt, est qualifié de dol le mensonge de
la banque sur les dates du compte du débiteur. Les mensonges permis : le fait pour un commerçant de vanter sa
marchandise, difficile d’attaquer pour dol, la publicité, en principe il est possible de vanter sa marchandise. Cela fait
partie du jeu commercial, il y a pour tout un chacun, l’obligation de s’informer. La loi punit la publicité mensongère
lorsque le mensonge est énorme. La publicité mensongère est réprimée par le Code de la consommation.
Outre le mensonge, la jurisprudence assimile le dol par réticence, c’est le silence dont on sait que l’autre a
intérêt à en avoir connaissance pour se déterminer. Ex : Dans la vente d’une maison rurale, ne pas dire que l’eau du puit
n’est pas potable, ou qu’il y a des termites dans les poutres. Ceci est lié à l’obligation générale d’information. Ces
manœuvres doivent avoir créé une fausse apparence, une erreur dans l’esprit du partenaire et cette erreur doit
avoir été déterminante du consentement. Le dol est une erreur provoquée. Ex : lettre de motivation de candidature
à un emploi, le candidat n’a pas écrit la lettre lui-même mais la faite écrire par son épouse, l’employeur estime que c’est
un dol puisqu’il souhaitait une lettre manuscrite de la part du candidat. La Cour de cass estime qu’il n’y a pas dol car
l’employeur n’a pas apporté la preuve qu’il ne l’aurait pas embauché sans cette manœuvre. Appréciation in concreto
en fonction des circonstances de l’espèce. L’auteur de la malhonnêteté doit être le co-contractant, le dol d’un tiers
n’entraîne pas la nullité du contrat.
B. La sanction
Le dol ne fait double emploi avec l’erreur sur les qualités substantielles, certes là aussi les manœuvres créent une
erreur, avec le dol c’est n’importe quelle erreur qui peut provoquer la nullité du contrat dès lors qu’elle a été provoquée
par l’autre, ce qui est sanctionné c’est la malhonnêteté, aspect délit civil. Dans la mesure où c’est un vice du
consentement, la sanction classique est la nullité du contrat. La victime du dol peut demander outre la nullité du contrat
des dommages et intérêts.
§3. La violence
Art 1111 à 1115. La violence c’est lorsque l’une des parties conclut le contrat sous la menace. Comme le
dol, la violence est à la fois un vice du consentement en ce qu’elle porte atteinte à la liberté de l’intéressé, et elle
est un délit civil peut être plus grave, c'est de la menace. Le texte précise que la menace doit être grave et
illégitime. La gravité peut atteindre la personne ou la fortune autrement dit, le patrimoine. Ce peut être la menace
de perdre son emploi, ou la perte ou destruction d’un bien, menace sur la réputation. Art 1114 : est légitime toute crainte
qui provient d’une autorité d’une personne sur une autre. La jurisprudence a par exemple décidé qu’il n’est pas
illégitime d’exercer une voie de droit. Ex : Un locataire de terrain avait volé son bailleur et s’engage à quitter le
domaine sous la crainte de la plainte du bailleur pour vol. L’employeur menace de porter plainte contre son salarié qui
démissionne sous le coup de la menace. La menace est alors légitime. Pour que la menace soit légitime, il faut que les
moyens employés soient réguliers et que le but poursuivi soit légitime. La violence peut émaner d’un tiers au
contrat, elle est considérée comme plus grave que le dol, quel que soit l’auteur de la menace, le contrat est
susceptible d’être annulé. Si quelqu'un se trouvant dans un état de nécessité (de danger), ce contrat peut-il être
annulé ? Un bateau de sauvetage en sauve un autre, mais le remorqueur lui demande un prix excessif. La jurisprudence
décide qu’il y a violence chaque fois que l’une des parties, profite ou exploite la situation de l’autre. La violence
économique est-elle un vice du consentement ? contentieux abondant en matière de réseau de distribution. La
jurisprudence n’est de manière générale pas favorable à l’annulation des contrats pour cause de violence économique.
Elle privilégie l’abus de droit ou la résilience. Ex : Un salarié chargé de rédiger des ouvrages, il était entendu que le
salarié garderait une partie des droits d’auteur, le salarié a conclu un acte dans lequel il renonce à tous ses droits
d’auteur. Par la suite il regrette et demande la nullité de la convention sur le fondement de la violence économique en
faisant valoir que l’entreprise avait engagé une restructuration, il avait renoncé par crainte d’être licencié. Les juges du
fond avaient admis la nullité de cet acte d’annulation. La Cour de cass a cassé l’arrêt d’appel, parce que selon elle, il n’y
avait pas violence et il n’était pas démontré que l’employeur avait utilisé cette situation de crainte pour renoncer à ses
droits d’auteur.
Y a-t-il une liberté des prix ou les prix sont-ils réglementés ? Le principe est celui de la liberté sauf exception.
- CONTRAT ALÉATOIRE les obligations des parties dépendent d’un événement incertain. Chacune des parties ne
s’engage pas en fonction d’une contrepartie qu’elle connaît, mais s’engage en espérant faire un gain. La cause est
l’aléa. S’il n’y a plus d’aléa le contrat est sans cause.
Ex : contrat d’assurance de chose : au moment où le contrat est conclu le bien avait déjà péri : pas de cause a
l’obligation car pas d’aléa. Contrat de généalogiste : aléa : pas de cause a chaque fois que l’héritier aurait su qu’il était
héritier né d’une personne. Que si la personne ne connaissait pas sa qualité d’héritier. Assurance invalidité : aléa car on
ne sait pas si la maladie va causer l’invalidité.
- CONTRAT UNILATÉRAUX : pas de contrepartie, la cause est extérieure au contrat, la cause est la dette principale. Si
cette dette n’existe pas, le cautionnement tombe parce qu’il n’a pas de cause.
Ex : un acteur se blesse, l’exploitant de la salle de spectacle lui promet une indemnisation mais en fait ce n’est pas à lui
d’engager sa responsabilité, alors son engagement est sans cause. La cause est extérieure au contrat. Si cette raison
n’existe pas, son contrat est nul.
Ne pas confondre défaut d’équivalence et défaut de cause. Ce qui est sanctionné est l’absence totale de contrepartie.
Ex : la contrepartie est très inférieure, affaire du bijou Cartier.
A. Le contrôle judiciaire
Le contrôle de l’équilibre contractuel par le juge s’est fait par le biais d’une subjectivisation de la cause. Le
juge du fond s’est arrogé le pouvoir de vérifier de manière qualitative l’intérêt économique du contrat, il vérifie
si le contrat est économiquement viable.
Arrêt du 3 juillet 1996, contrat passé entre un distributeur de cassettes vidéos et un paysan d’un coin reculé. Le
producteur de cassette fait un contrat avec le paysan propriétaire d’un « point club vidéo », il va lui louer 200 cassettes
par mois entre contrepartie d’une redevance de la part du paysan-distributeur. L’arrêt relève que le village est paumé
dans la montagne. De ce fait le paysan n’arrive pas à louer ses cassettes, donc il demande l’annulation du contrat. Le
contrat est parfaitement valable, mais le paysan perdait ses vaches pour payer sa redevance, ce n’était donc pas viable.
Eut égard à la commune et au nombre d’habitants (1314), cette activité était au départ vouée à l’échec. Il y a une
subjectivisation de la cause, le juge fait une appréciation économique de l’opération contractuelle. Cet arrêt a
une portée sur l’idéologie contractuelle.
Ex : Chronopost, entreprise de livraison de courrier en temps record. Une société avait répondu à un appel d’offre d’une
collectivité territoriale pour un chantier, et envoyé les documents demandés par la collectivité par Chronopost pour être
dans les délais, le document est arrivé trop tard, la société à fait un procès à Chronopost, car, à cause de l’entreprise, elle
avait perdu la chance de faire un chantier. Chronopost a dans son contrat une clause qui prévoit l’indemnisation de la
victime si le courrier n’arrive pas à temps, le plafond est le prix du contrat. La Cour a annulé la clause de limitative
de responsabilité. Elle a estimé que cette clause n’avait pas de cause parce que le job de Chronopost est d’être
rapide donc la clause rentre en contradiction avec l’objet du contrat.
Clause de réclamation de la victime : clause par laquelle l’assureur ne couvrait les risques (responsabilité de l’assuré)
que si la victime réclamait l’indemnité pendant la durée du contrat d’assurance. L’assureur s’engage à payer les
dommages et intérêts dus par l’assuré responsable du dommage, ces contrats ont une durée d’un an. La clause prévoyait
que l’assureur ne paierait que si la victime réclamait pendant la durée du contrat d’assurance. Autrement dit, dans
l’année, or la victime a un délai de 10 ans pour réclamer réparation, quand il y a dommage corporel, il peut y avoir des
séquelles, les juges ne peuvent décider que quand les experts estiment que le dommage est consolidé, est irréversible et
ne va pas s’aggraver (pour savoir si l’indemnisation va être viagère, ex : le type qui termine en fauteuil roulant). Ces
clauses de réclamation ont été déclarées nulles, sur le fondement de l’absence de cause car le paiement des primes
d’assurance a pour contrepartie la garantie des dommages qui se sont produits pendant la durée du contrat. C’est le juge
qui va entrer au cas par cas dans le contrat pour vérifier. S’il y a une trop grande disproportion, il décide que le contrat
est sans cause. La caution lorsqu’elle est assignée par le banquier, est en général une dette considérable que la caution
ne peut pas payer. Cette notion de disproportion est retrouvée dans le droit de la consommation par ex. ou encore dans
des droits étrangers.
§2. La preuve
La bonne foi et l’honnêteté sont présumées. La charge de la preuve, comme d’habitude.
§2. La prescription
Les possibilités de demande de nullité sont soumises à des délais. En matière de contrat, il faut encore distinguer la
nullité relative de la nullité absolue (loi de 2008) :
Pour la nullité relative : le délai était de 5 ans, pour la nullité absolue : le délai était de 30 ans.
Aujourd'hui, que ce soit pour la nullité relative ou la nullité absolue, le délai de prescription est de 5 ans, sauf
exceptions.
Le point de départ du délai de prescription se situe le jour où le titulaire de l’action a connaissance du vice, donc
le délai ne court pas pour celui qui n’est pas titulaire. Mais même si l’action se prescrit, l’exception perpétuelle
survit : celle-ci concerne les contrats pour lesquels le créancier a commis un dol.
§2. Restitutions
La nullité du contrat est rétroactive, on fait comme si le contrat n’avait jamais existé, on remet les
parties dans l’état où elles étaient avant de conclure. Ces restitutions existent que la nullité soit relative ou
absolue.
La nullité du contrat peut intervenir longtemps après que le contrat ait été conclu. Il peut y avoir des
difficultés : est-ce-que c’est la somme nominale qui doit être restituée ou une somme réévaluée parce qu’il y a eu une
dépréciation de la monnaie. La réponse à cette difficulté est que le droit français connaît le principe du nominalisme
monétaire. Autrement dit, c’est l’acheteur qui subit la dépréciation de la monnaie (il a donné 100 il y a 15 ans il reçoit
100 aujourd'hui).
Le bien a pu être détérioré, ex une voiture, le vendeur récupère un bien qui n’est plus neuf. Dans ce cas de
manière générale, la jurisprudence estime qu’il faut qu’il y est remise en état et ceci est à la charge de l’acheteur.
Si le bien en question a été revendu, ou détruit par un cas fortuit, la restitution du bien en nature est
impossible, il faut faire une restitution en valeur. Le principe est qu’il va être décidé que c’est la valeur du bien
au moment de la vente qui doit être restituée. Au contraire si le bien a été amélioré (travaux de rénovation dans une
maison) le bénéficiaire doit rembourser ces travaux.
Il résulte d’une règle du droit des biens, la conservation des fruits par le possesseur de bonne foi, art 549 du
C.civ. ex : vente d’un terrain agricole, l’acquéreur est un possesseur de bonne foi, il va pouvoir garder les fruits en
l’occurrence, la récolte. C’est une règle de protection du possesseur de bonne foi. Sinon, il devrait restituer des sommes
considérables au nom des fruits.
En ce qui concerne les incapables, ex : un mineur : le mineur ne doit pas restituer tout ce qu’il a reçu,
seulement ce qui l’a enrichi (c'est-à-dire ce qui lui reste). Le cocontractant en revanche doit tout restituer.
L’exception d’indignité : « nul ne peut être entendu qui allègue sa propre turpitude ». On va faire obstacle
à la réclamation de la restitution par celui qui a été l’immoral dans le contrat. La sanction supplémentaire qui affecte est
de ne pas pouvoir réclamer la restitution. À l’origine, la turpitude est l’immoralité et la jurisprudence l’étend à l’illicéité.
La raison d’être de cette règle est de prévenir de l’exécution d’un contrat nul. Si on distingue l’hypothèse où il y a une
seule des parties qui était immorale de l’hypothèse où l’immoralité était partagée. Si l’immoralité était partagée, les
restitutions auront lieu. Si, en revanche, une des parties ne connaissait pas l’immoralité, elle pourra obtenir la
restitution, l’autre non.
La question s’est posée de savoir si à la suite de la nullité d’un contrat, on pouvait demander des dommages et intérêts
pour la nullité ? C'est une question de responsabilité civile. En application de l’art 1382, pour pouvoir être mise en
œuvre, celle-ci suppose une faute et un préjudice. En général la jurisprudence accorde des dommages et intérêts en
plus de la nullité du contrat.
§1. Conditions
La confirmation est un acte unilatéral par lequel le titulaire de l’action en nullité y renonce cela veut dire
que les conditions tiennent à la personne.
C’est seulement à condition qu’il s’agisse d’une condition relative. Désormais avec le développement des
règles d’ordre public de protection, la jurisprudence décide que dès lors que la règle est sanctionnée par la nullité
relative, le contractant protégé peut demander la nullité. En revanche, lorsque la nullité encourue est une nullité
absolue, sont seuls sanctionnés ceux qui sont contre l’ordre public. On ne peut confirmer que lorsque le vice a
disparu. Il faut que ce soit la personne protégée qui ait la connaissance et la volonté de confirmer le contrat. La
confirmation peut être expresse ou tacite art 1338 al 1 et 2. La jurisprudence admet une confirmation tacite
chaque fois que le titulaire protégé a eu un comportement non équivoque qui manifestait sa volonté de confirmer,
c'est-à-dire chaque fois que le contrat a été exécuté en connaissance de cause.
§2. Effets
La confirmation va rétroactivement valider l’acte, l’acte sera valable depuis le jour de sa conclusion.
=> Conclusion : 2 sortes de nullités : relative et absolue. Du point de vue des causes, pour la nullité relative ce sont les
règles visant à protéger une partie de l’acte, pour la nullité absolue c’est l’intérêt général qui est en cause. Les titulaires :
soit le contractant protégé (relative) ou toute personne qui a intérêt à faire tomber le contrat (absolue). Les 2 causes de
nullités ont des actions qui se prescrivent par 5 ans.
TROISIÈME PARTIE. LES EFFETS DU CONTRAT
Deux textes sont essentiels : art 1134 et 1165 du C.civ.
Chapitre 1. Le terme
Le terme est un événement futur et certain. On est certain que l’événement qui constitue le terme va se
produire, on peut avoir un terme certain ou incertain, ex : on est sûr que l’événement va se produire mais on ne sait
pas quand : ex : décès d’une personne, contrat de location de matériel pour la durée d’un chantier. Et à l’opposé, il peut
y avoir un terme certain, moment auquel le contrat est arrêté, c’est le cas lorsque l’on fixe une date pour la fin
des obligations contractuelles (location saisonnière). Le terme est dans tous les cas, soit extinctif des obligations,
soit extinctif du contrat, lorsque l’événement est la date à laquelle l’obligation est exigible.
Ex : contrat de bail avec un loyer mensuel, les parties conviennent que le paiement s’effectue tous les 25 du mois, ce
terme est suspensif.
Quelles sont les relations entre les parties pendant cette période d’incertitude ?
Ce sont les art 1185 et suivants qui sont relatifs aux obligations à terme. Avant que le terme ne se réalise, en ce qui
concerne le terme suspensif, l’obligation n’est pas exigible (le créancier ne peut pas en exiger le paiement) mais elle
naît au jour du contrat. Il peut prendre des mesures conservatoires, prendre un droit sur un bien de son débiteur.
Le terme est une sanction, la loi prévoit un terme dans certains cas, par exemple celui des liquidations judiciaires.
17/11/09
Terme suspensif : jour où le créancier peut exiger l’exécution de l’obligation, il peut concerner la totalité du contrat ou
que certaines des obligations. Le terme suspensif est celui qui suspend l’extinction de l’obligation ( ex : le paiement
sera effectué dans 3 mois).
Terme extinctif : terme qui éteint le contrat. Il indique la durée du contrat, cette durée peut être ou pas prévue.
Distinction contrat à durée déterminée (CDD) et contrat à durée indéterminée (CDI).
Le CDD, l’extinction du contrat est prévue, le terme est soit certain, soit incertain. Un bail d’habitation ne peut pas
être inférieur à 3 ans. Un bail commercial à 9 ans. En principe le contrat s’éteint au bout de la durée, on ne peut pas
rompre avant l’extinction prévue du CDD, mais il y a des exceptions : les parties peuvent décider de renouveler, soit
elles décident au terme du 1er contrat de le renouveler et c’est un nouveau contrat qui démarre.
Les CDI : aucun terme n’est prévu. Il y a une prohibition pour sauvegarder la liberté individuelle, principe de la
prohibition des contrats perpétuels. Le CDI a une efficacité pratique, la jurisprudence ne décide pas qu’un CDI serait
nul comme transgressant la prohibition : chacune des parties peut y mettre fin. Liberté de rompre unilatéralement sauf
abus du droit de rompre. Est abusive la rupture brutale sans préavis.
Chapitre 2. La condition
Le C.civ. lui consacre beaucoup de textes art 1168 à 1183.
La condition est un événement futur, mais contrairement au terme cet événement est incertain.
Ex : contrat de vente immobilière : vente d’un terrain, l’acheteur projette d’y construire une maison, mais quand il
achète il ne sait pas encore s’il pourra obtenir le permis de construire ou s’il aura l’emprunt. Le contrat est conclu à la
condition qu’il obtienne le permis de construire et qu’il obtienne le prêt.
Ces conditions sont suspensives : le contrat est né, conclu mais la naissance de l’obl° est suspendue à la
survenance de l’événement qui est prévu. Si la ou les conditions se réalisent, le contrat est pleinement efficace. Au
fond c’est l’efficacité du contrat qui est suspendue.
Avant l’obtention du permis de construire, le créancier a un droit conditionnel. Le créancier de l’obl° qui est suspendu,
c'est-à-dire l’acheteur. Le contrat conditionnel est transmis à ces héritiers.
Si la condition se réalise, elle a un effet rétroactif, on fait comme si elle avait existé depuis le départ, le transfert
de propriété a de ce fait eu lieu le jour de la conclusion du contrat. En revanche, si le permis de construire n’est pas
obtenu, il y a un effet rétroactif de la condition. Le contrat n’est censé jamais avoir existé.
La condition résolutoire : elle est opposée à la condition suspensive. Avec cette condition, le contrat est
définitivement formé, l’obligation est née, mais si l’événement constitutif de la condition résolutoire se réalise,
tout est anéanti et ce rétroactivement au jour de la constitution du contrat, il y aura des restitutions entre les
parties.
Qu’elle soit résolutoire ou suspensive la condition ne doit pas être potestative. La condition potestative c’est
lorsque l’événement constitutif de la condition est au pouvoir de l’une ou l’autre des parties. Lorsque la
condition est au pouvoir du débiteur la condition est nulle car pas obligatoire pour lui.
Ex : achat d’un appartement sous la condition de vente d’un autre appartement de la part de l’acquéreur. Ceci semble
être au pouvoir du seul acquéreur. S’il ne met pas en vente, c’est potestatif et donc nul. En revanche s’il apporte la
preuve qu’il a mis en vente ce n'est pas de son seul fait si l’appartement n’est pas vendu.
La représentation peut être conventionnelle, c'est-à-dire qu’elle a sa source dans une convention, elle résulte
d’un contrat de mandat. Il y a également des hypothèses de représentation légale : mineur qui n’a ni père, ni mère. Il
peut y avoir également une représentation judiciaire.
Le représentant doit avoir le pouvoir de représenter. La représentation est matérialisée par la procuration.
Le contrat conclu produit ces effets entre les représentés et le tiers contractant.
S’il y a dépassement de pouvoir : vente d’une maison à tel prix, l’agence trouve un client à un autre prix, elle
n’a pas conclu le contrat comme il le fallait, le contrat n’a pas d’effet à l’égard du représenté.
Autre exemple : un appartement et 2 chambres de bonnes, on veut vendre l’appartement mais pas les chambres,
l’agence vend tout, la vente des chambres n’a pas de force obligatoire pour le vendeur. Lorsqu’il y a dépassement de
pouvoir le contrat conclu par le représentant n’a pas d’effet à l’égard du représenté.
§3. Le cessionnaire
Sur le principe un contrat peut être cédé, un des cocontractants transfère sa qualité de cédant à une autre
personne que l’on va appeler le cédant. Le cessionnaire est tenu par les obligations du contrat cédé. La cession
conventionnelle de contrat nécessite l’accord du débiteur cédé.
La loi prévoit des cessions de contrat. Ex : le Code du travail prévoit que lorsqu’il y a cession d’une entreprise,
l’acquéreur d’une entreprise doit poursuivre les contrats de commerce.
Les chaînes de contrats : succession de plusieurs contrats qui ont le même objet. Ex : les produits achetés en
supermarché, ont été fabriqués, vendus à un grossiste, à un intermédiaire et au supermarché, il y a eu une chaîne de
vente.
Les ensembles contractuels : une opération nécessite plusieurs contrats différents mais liés entre eux car
nécessaires à une même opération. Contrat entre le propriétaire et le promoteur et entre le promoteur et les
constructeurs et avec un publicitaire pour vendre les maisons.
Cette distinction représente deux intérêts essentiels à savoir, qui est partie, ou qui est tiers au contrat. Ex : action
en responsabilité, vente successive d’un produit, une bouteille de Cola explose à la figure du consommateur, il revient
chez Carrefour, qui estime que ce n’est pas sa faute… La jurisprudence décide que le dernier acquéreur dispose d’une
action directe en responsabilité contre n’importe lequel des vendeurs successifs.
En cas de contrats en chaîne, la question est de savoir quelle est la relation entre les 2 parties aux extrêmes de la
chaîne.
Lorsqu’il y a une chaîne homogène de contrat, la jurisprudence estime qu’il y a une action directe entre les
parties extrêmes. Mais lorsque la chaîne n’est pas homogène (ensemble contractuel, les contrats sont différents), il
n’y a pas d’action contractuelle directe, les extrêmes de la chaîne sont des tiers les uns par rapport aux autres.
La bonne foi est difficilement définissable, c’est pour la jurisprudence la loyauté et la collaboration entre les
parties, que chacune tienne compte des intérêts de l’autre.
18/11/09
La loyauté c’est par exemple : le défaut de loyauté, l’abus de droit, ce peut être à propose de l’abus, l’abus
dans la résiliation du CDI. Ce peut être la contradiction résultant du comportement d’une partie.
Ex : Arrêt Chronopost, l’obligation essentielle correspond à ce à quoi elle s’est engagée, transport rapide et fiable. Or,
dans le contrat une clause au terme de laquelle si le colis n’arrive pas dans les temps, l’entreprise ne doit des dommages
et intérêts qu’avec un plafond, montant de ce qui a été payé. La Cour a estimé qu’il y avait l’interdiction de se
contredire qui est une espèce de déloyauté contractuelle.
Le dol dans l’exécution : c’est l’inexécution délibérée du contrat. Inexécution intentionnelle, il ne s’agit
pas d’avoir l’intention de nuire, mais c’est pour le contractant le fait de savoir qu’il n’exécute pas en ne pensant
qu’à ses propres intérêts. La Cour a donné la définition de l’inexécution dolosive dans un arrêt des comédiens
français, contrat entre la Comédie française et un sociétaire, le comédien s’engageait pendant un certain délai à ne jouer
que pour la Comédie française. Le comédien est sollicité pour faire du cinéma, a été embauché par un producteur, il
savait qu’il n’exécutait pas mais il ne pensait qu’à ses intérêts. La Cour a estimé qu’il y avait inexécution dolosive.
Comportement brusque : ex dans les contrats de concession, concession automobile. Les concessionnaires
sont des commerçants indépendants, la marque demande que des investissements soient effectués. Le concessionnaire
fait des frais et il s’attend à ce que son contrat dure au moins le temps que les investissements soient amortis. Le
concédant qui ne renouvelle pas le contrat ou qui le rompt alors que les investissements qu’il a demandé ne sont pas
amortis, la jurisprudence estime qu’il est de mauvaise foi parce qu’il ne pense pas aux intérêts du cocontractant.
Collaboration : contrat en matière de distribution, les 2 parties ont intérêt à ce que ça marche, intérêt
commun au 2 parties (ex : concessions automobiles). Ils doivent travailler ensemble à la bonne exécution du contrat.
Cela suppose une coopération, une confiance. Ex : arrêt du point club vidéo. Pour la Cour de cassation, le loueur de
cassette aurait dû aider le paysan à faire une étude de marché. La collaboration c’est s’efforcer d’assurer l’efficacité
du contrat.
L’équité : il est rare que la loi y fasse référence. C’est que le juge doit vérifier que chacune des parties trouve son
compte dans le contrat. La jurisprudence a inventé des obligations qui n’étaient pas, ni explicitement, ni implicitement
prévues par les parties, c’est ce que la doctrine a appelé le forçage du contrat.
La jurisprudence a mis à la charge des parties une obligation de sécurité, c'est-à-dire que l’une des parties est tenue
de ne pas porter atteinte à l’intégrité corporelle de l’autre partie. Le transporteur est tenu d’amener le passager sain et
sauf. Cf. la responsabilité contractuelle. La jurisprudence a essaimé, cette obligation de sécurité à tous les contrats où le
corps du cocontractant est à la merci du contrat. Dans tous les contrats relatifs aux loisirs. L’obligation de sécurité est
mise à la charge de celui qui a la possibilité de prévenir le dommage.
L’obligation de renseignement vaut non seulement avant l’exécution du contrat, elle pèse sur celui qui sait ou doit
savoir en raison de sa position. Concerne les contrats de vente et tous les contrats entre professionnels et non
professionnels.
L’obligation de conseil est mise à la charge des professionnels et notamment à la charge du notaire. Les notaires ont
l’obligation de conseiller.
Le banquier a une obligation de mise en garde du client et peut aller jusqu’à refuser de donner un crédit si le client ne
peut pas rembourser.
On peut dire qu’il y a aussi à coté de l’interprétation subjective, une interprétation objective ou créatrice. Il y a des
hypothèses où le contrat est silencieux, le juge a l’obligation de statuer, c’est en raison de cela qu’il va à partir de l’art
1135 créer des obligations qui sont inspirées soit de l’équité ou d’un sentiment de justice en général. C’est le cas de
l’obligation de sécurité par exemple.
Le juge a une marge de manœuvre d’interprétation, mais il est pris dans le respect d’interprétation.
Les tiers ne doivent pas faire obstacle à ce qu’un droit de créance s’exerce normalement.
Autre cas de figure : un tiers invoque un contrat à son profit contre les parties (alors que le principe est l’effet relatif du
contrat). Un contrat entre A et B n’est pas exécuté et ce contrat entraîne un dommage chez un tiers, ex : un contrat
médical, entre patient et médecin, le patient meurt, les proches peuvent invoquer le contrat médical et la faute du
médecin commise dans l’exécution du contrat.
L’action oblique : le créancier peut agir contre le débiteur de son débiteur pour se faire payer lorsque son propre
débiteur est négligent. Cette action est destinée à protéger le créancier chirographaire face à la négligence de son
débiteur.
L’action paulienne : c’est lorsqu’un débiteur s’appauvrit exprès parallèlement aux droits des créanciers. Ex :
pour ne pas que sa maison soit saisie, le débiteur fait donation à ses enfants. Cette action est destinée à rendre au
créancier inopposable l’acte d’appauvrissement. Le créancier pourra faire comme si la maison était toujours dans le
patrimoine du débiteur et la saisir directement chez les enfants.
Ex : Lorsque plusieurs contrats interviennent pour aboutir à une opération contractuelle. Vente d’un terrain entre A et B.
B fait construire une maison et fait un contrat d’entreprise à C qui achète des matériaux à D. C, l’entrepreneur n’a
aucune relation avec A. Mais si au moment de la construction, il se rend compte qu’il y a un défaut dans le sol, peut-il
actionner A ? Si les tuiles fournies par D sont défectueuses, B peut-il demander réparations à C, oui mais celui-ci est-en
faillite, alors peut-il agir contre D ?
L’évolution de la jurisprudence sur les chaînes de contrat (ou ensemble contractuel) : La 1ère chambre civile a
souvent admis l’action directe du maître d’ouvrage contre le fabricant de matériaux (dans l’exemple B contre D). Le
problème est de savoir sur quoi ceci est fondé, il est décidé que la décision de l’Ass. plén. de 1986 : la propriété
accessoire d’un bien, la jurisprudence admet que l’action est un accessoire de la propriété du bien. Dans une décision de
1988, la 1ère chambre civile a admis que le particulier pouvait agir en responsabilité contractuelle contre le laboratoire de
photo qui les avait perdu (alors qu’il y avait un magasin en intermédiaire). L’Ass. plén. réintervient en 1991, pour
mettre un terme à l’extension de l’action directe, il faut distinguer entre les chaînes de contrat translatives de propriété,
l’action est accessoire au droit acquis par la chaîne, et les chaînes non translatives de propriété (comme pour le labo de
photo), il n’y a pas d’action contractuelle directe. On revient dans cette hypothèse à l’application de l’art 1165.
L’autre hypothèse est l’art 1121, la stipulation pour autrui. C’est une exception à 1119 et à 1165.
Assurance vie : un souscripteur fait un contrat avec un assureur, le père de famille souscrit une assurance au bénéfice de
ses enfants. Celui au profit duquel est stipulé l’assurance est le bénéficiaire, le père est appelé stipulant, l’assureur est le
promettant. Le bénéficiaire est le tiers. Peut-on stipuler pour n’importe quel tiers ? On ne peut stipuler que pour un
tiers déterminé (nommé) ou déterminable (ex : je stipule au profit des héritiers). Problème les enfants à naître, le
code des assurances prévoit qu’il peut stipuler au profit des enfants à naître. Pas de personne indéterminée. C’est une
opération à trois personnes. Le plus simple est le rapport stipulant / promettant. Le stipulant peut exercer toutes les
actions dérivant du contrat d’assurance à l’égard du promettant. Le bénéficiaire peut agir directement contre le
promettant bien qu’il soit tiers au contrat. Le bénéficiaire sans ce droit ne pourrait rien faire. Ce tiers est créancier du
promettant en raison de la stipulation pour autrui. Rapport stipulant/bénéficiaire : le bénéficiaire peut accepter le
bénéfice, et une fois qu’il a accepté la stipulation en sa faveur devient irrévocable. En revanche, le bénéficiaire peut
changer le stipulant. Ex : un mari qui souscrit une assurance vie au profit de son épouse. Ils se séparent et le mari a une
maîtresse, il décide de révoquer, le mari ne peut plus changer le bénéficiaire si sa femme avait accepté. Cette opération
est un acte à titre gratuit, c’est une donation.
25/11/09
Section 2. L’opposabilité du contrat
Ex1 : débauchage de personnel, i.e. de reprocher à un salarié dont le contrat de travail est terminé mais dont le contrat
détient une clause de non-concurrence et qui, malgré cette clause a accepté une embauche dans une entreprise
différente. Le salarié est cocontractant du contrat de travail. L’employeur va invoquer cette clause de non-concurrence à
l’encontre de l’entreprise concurrente car l’entreprise a été complice de la violation du contrat.
Ex2 : Pacte de préférence i.e. qu’une personne s’engage a donné à une autre la préférence dans l’hypothèse où il
déciderait de vendre un bien qui lui appartient. Donc obligation du promettant c’est de proposer par priorité la vente au
bénéficiaire du pacte. Le bénéficiaire du pacte peut invoquer le pacte pour l’opposer au tiers qui s’est rendu complice de
la violation du pacte car a acheté au promettant.
Le résultat de l’opposabilité est que le tiers voit engagée sa responsabilité civile, contractuelle,
extracontractuelle. Cette faute, cause un préjudice au contractant. On va substituer le bénéficiaire du pacte à
l’acquéreur. Le tiers n’est pas sanctionné sur le plan contractuel car n’avait formé aucun contrat mais sur le plan
extracontractuel car le contrat lui est opposable.
Un tiers à un contrat peut-il invoquer ce contrat qui lui nie ? Il arrive souvent que l’inexécution d’un contrat ne
satisfasse pas le cocontractant mais qu’elle ait aussi une incidence sur les tiers.
Ex : traitement médical qui tourne mal. Préjudice matériel puisqu’il ne peut plus subvenir aux besoins de sa famille.
La difficulté est de savoir si la responsabilité que le tiers invoque à l’encontre d’un contractant est contractuelle
ou extracontractuelle. Les conditions de mise en œuvre de la responsabilité extracontractuelle s’appliquent.
La seule inexécution contractuelle est une faute à l’égard du tiers. Ainsi, le débat était de savoir si le tiers qui
demande réparation du préjudice qui lui est posé par l’inexécution d’un contrat, doit apporter la preuve d’une faute
extérieure au contrat ou est-ce que l’inexécution contractuelle suffit ?
La conséquence de ce que l’inexécution contractuelle suffit pour avoir la réparation au tiers est très critiquée, car le tiers
gagne tous. Il va bénéficier sans subir les limitations de réparation que le cocontractant va subir. Le tiers est mieux
protégé que le cocontractant.
Les parties peuvent opposer au tiers et les cocontractants peuvent opposer au tiers.
Le résultat de cette opposabilité est que le tiers engage sa responsabilité extracontractuelle. Le tiers a commis
une faute extérieure au contrat mais qui porte préjudice au cocontractant. Il y a une faute qui est réparée par
l’allocation de dommages et intérêts le plus souvent. La réparation en nature n’est pas exclue.
Section 3. La simulation
La dissimulation : les parties à un contrat décident de cacher leur accord aux tiers, ou un élément de
l’accord. Pourquoi dissimuler ? Fraude du genre dessous-de-table ou fraude à l’égard de la famille, par exemple
avantager un enfant. Il n’y a pas toujours de la fraude dans la simulation, par ex : une société peut vouloir se porter
acquéreur d’un bien sans apparaître, parce que par exemple une autre est susceptible d’acquérir pour un meilleur prix.
Lorsqu’il y a simulation, il y a un acte ostensible et un acte secret qui manifeste la volonté des parties. Art 1321 :
l’acte secret est appelé contre lettre.
Soit il y a un contrat fictif : ex : quelqu'un simule une vente pour faire sortir le bien de son patrimoine et
organiser son insolvabilité. Soit on déguise un contrat sous un autre : vente qui dissimule une donation. Prête-nom :
une personne cache une autre.
L’inexécution est un manquement à la force obligatoire du contrat. Ce peut être soit l’inexécution
complète de l’obligation ou bien une inexécution défectueuse ou bien un retard dans le délai
d’exécution.
Ce manquement contractuel peut résulter de 2 ordres de cause. Ce peut être d’abord une
impossibilité d’exécution. Soit un manquement, une défaillance du débiteur contractuel.
Le sort du contrat n’est pas le même soit parce que c’est devenu impossible soit elle était possible
mais il y a manquement du contractant.
« À l’impossible nul n’est tenu » : c’est la règle selon laquelle l’impossibilité est la force majeure ou
cas fortuit. Elle libère le débiteur. C’est l’impossibilité d’exécuter.
§1. La notion d’impossibilité
Art 1148, ce texte signifie que le débiteur d’une obligation devenue impossible est libéré. Le
problème est de savoir quand il y a force majeure. De manière classique la force majeure se définit
par 3 éléments : l’imprévisibilité, l’irrésistibilité de l’événement et le caractère extérieur du
débiteur.
Le principe est qu’il s’agit qu’à chaque fois qu’il existe une solution de remplacement il n’y a
pas de force majeure. Mais le juge doit-il faire une appréciation in abstracto (comparer la
situation à l’homme diligent) ou in concreto (ou des considérations personnelles au débiteur) ?
La jurisprudence fait les 2, parfois in abstracto, parfois in concreto.
Ex : une pollution des eaux due à une agriculture intensive, la compagnie de distribution peut
elle cesser de distribuer parce que l’eau est polluée. Non ce n’est pas irrésistible, il y a
possibilité de se fournir ailleurs ou de la dépolluer.
Ex : mort d’un acteur sur un tournage, le metteur en scène décide qu’il arrête tout, force
majeure, les autres acteurs estiment que ce n’est pas irrésistible, l’acteur peut être remplacé.
Tout ceci s’explique et est cohérent avec la force obligatoire du contrat art 1134 al 1. Le débiteur
s’étant engagé, les risques du contrat doivent être assumés.
Art 1148. Lorsque la force majeure est admise, le débiteur est libéré de son obligation.
A. Libération du débiteur
Dans un contrat unilatéral, la partie qui ne peut pas exécuté pour cause de force majeure, le
débiteur, seule partie à être engagée est libéré.
Dans le cas d’un contrat synallagmatique, quel est le sort du co-contractant ?
Ex : contrat de bail. L’immeuble loué est détruit par incendie. Le bailleur est libéré, le locataire doit-
il continuer à payer ?
Ex : contrat entre un touriste et un voyagiste, le touriste doit-il payer son voyage s’il y a une guerre
dans le pays de destination ?
Par hypothèse, le débiteur de l’obligation non exécutée n’est pas en faute, ça ne lui est pas
imputable, il est libéré son obligation est éteinte, il ne doit rien. Mais le créancier est victime. C’est
la question des risques du contrat. Qui supporte les risques ?Le débiteur de l’obligation non
exécutée ne peut rien exiger.
Le locataire n’a pas a payé, le touriste n’a pas a payé et si c’est déjà fait le voyagiste doit restituer.
Les risques sont pour le débiteur.
Le contrat de vente est un contrat translatif de propriété, la règle est res perit domino, les risques
sont pour le propriétaire. Dans la vente, le transfert de propriété a lieu à l’échange des
consentements. Le transfert de propriété est immédiat. C’est l’acheteur qui subit le risque de ses
biens. Même s’il n’a pas été livré, il devra en payer le prix. Lorsque le bien est une chose de genre
le transfert se fait le jour de l’individualisation.
Enfin, la mise en demeure fait repasser les risques sur celui qui est en retard, c'est-à-dire que dans
l’hypothèse d’une vente avec livraison, les risques sont sur le propriétaire, le vendeur ne livre pas, il
est en retard, si l’acheteur le met en demeure (exige l’exécution de l’obligation) de livrer, la mise en
demeure refait passer les risques sur le vendeur.
Ex : la toiture de la maison louée a été arrachée par le vent, le bail est-il interrompu ou suspendu ? Il
a été décidé qu’il n’est que suspendu et elle n’est valable que pendant e temps nécessaire pour les
réparations. La force majeure n’exonère le débiteur que pour le temps où elle n’a pas réparé.
L’exécution forcée c’est chaque fois qu’il n’y a pas d’exécution volontaire. Il n’y a pas d’exécution
sans sanction. Tous les recours a des moyens de coercition sont très minutieusement réglementés ils
visent à sauvegarder les droits du créanciers, c'est-à-dire que le créancier peut prendre des mesures
conservatoires sur les biens du débiteur. Tous ces moyens dont disposent le créancier s’expliquent
par son droit de gage général sur le patrimoine de son débiteur. Toutes ces mesures sont
subordonnées à une condition préalable qui est la mise en demeure.
On peut définir la mise en demeure comme étant la constatation officielle d’un retard du débiteur
dans l’exécution. Elle manifeste la volonté du créancier d’obtenir l’exécution. Elle s’explique aussi
par le fait que dans la mesure où le créancier dispose d’un arsenal de mesures conservatoires. Elle
est définie à l’art 1139, à l’origine c’était un acte extra judiciaire. Une lettre suffit, mais par
prudence et pour se réserver une preuve que la mise en demeure ait été faite il est fortement
conseillé de faire une lettre recommandée avec accusé de réception. La mise en demeure répare le
préjudice que subit le créancier. Les intérêts moratoires sont des intérêts dus au taux légal. S’il
s’agissait d’une obligation en nature, ça n’est qu’au jour de sa liquidation qu’on sait ce qui est dû.
Soit le juge calcule le préjudice subit par le créancier et fait courir des intérêts moratoires à compter
de la mise en demeure.
Les mesures conservatoires sont inscrites dans une loi de 1991 : c’est chaque fois que le créancier
craint que sont débiteur n’exécute pas, qu’il ne s’exécute véritablement pas et le risque est que le
débiteur dilapide les biens. Pour protéger le créancier, cette loi lui donne des mesures de
sauvegarde. Ces mesures sont toujours données par le juge. Par exemple en cas de saisie
conservatoire, le bien ne peut plus être vendu.
Les mesures d’exécution proprement dite : c’est obtenir la prestation due par la contrainte. La
contrainte ne peut porter que sur le patrimoine du débiteur, pas sur la personne. Pour ces mesures
d’exécution, il faut distinguer selon la nature de l’obligation, souvent payer une somme d’argent. Le
juge peut saisir les comptes bancaires, ou un bien du débiteur. La saisie d’un bien aboutit à la vente
aux enchères qui permet de récupérer des sommes d’argent.
02/12/09
Le créancier chirographaire sera payé en dernier s’il attend trop.
Loi de 1998 relative à la prévention de l’exclusion ; code de la consommation prévoit une procédure
particulière pour les gens qui sont surendettés : il s’agit de toutes les dettes non professionnelles,
procédure faite en faveur du débiteur ; il peut saisir la commission de surendettement, qui va établir
un budget pour les aider, elle prévoit un plan conventionnel de redressement du particulier : on va
appeler les créanciers (banques, supermarchés,…)et s’ils acceptent, elle établit le plan ;
négociations avec les créanciers. Si il n’y a pas d’accord, saisi du juge qui a pouvoir formidable : il
peut supprimer les intérêts, rééchelonner la dette, prévoir des remises partielles de dettes, il peut
mm aller jusqu'à l’effacement des dettes. Il s’agit de permettre à l’intéressé de se rétablir.
- L’astreinte : moyen de pression sur le débiteur pour qu’il exécute une décision de justice, c’est
une sanction pécuniaire et forfaitaire. Lorsque l’exécution a lieu, on revient devant le juge pour
demander une liquidation de l’astreinte.
Moyens dont dispose le créancier chirographaire contre la fraude ou l’inertie de son débiteur :
action oblique et action paulienne, qui lui permet de faire déclarer inopposable qui ont eu pour effet
d’appauvrir le débiteur. Ces deux actions ont pour objet de reconstruire le patrimoine du débiteur
pour permettre au créancier d’exercer son droit.
Moyen de pression à l’encontre du débiteur récalcitrant. Le créancier peut lui opposer l’exception
d’inexécution : « vous n’avez pas exécuté, je n’exécute pas non plus ». Solution provisoire car
aboutit à une suspension du contrat. . Le juge n’est pas encore intervenu à ce niveau.
Sanction qui est réservée aux contrats synallagmatiques. Dans le contrat unilatéral, impossible car il
n’y a d’obligation que d’un côté.
Est-ce que l’exception d’inexécution s’applique aux contrats synallagmatiques imparfaits ? Réponse
généralement positive. Beaucoup de jurisprudence en matière de contrats de bail. Autre exemple, en
matière de contrat d’exercice de la profession médicale : il s’agit d’un contrat entre un anesthésiste
et une clinique. Dans le contrat, il était prévu que la clinique mette à la dispo du médecin un certain
nombre de lits, et le médecin devait acquérir un matériel qu’il mettrait à la disposition de la clinique
le temps de l’amortissement et à la fin, médecin devait rembourser à la clinique. Le médecin est
d’accord sur le principe mais pas sur la somme. Il ne paie pas. Riposte de la clinique : il lui retire
tout le personnel de réveil. Juge dit que riposte est disproportionné.
- Il est possible d’utiliser ce moyen mais avec proportion et modération car chacune des 2
parties peut saisir le juge. Le juge doit apprécier l’importance de l’inexécution par rapport à l’effet
de la riposte.
- Les conséquences :
Conséquence : suspension de l’exécution jusqu'à soit ca se débloque tout seul, soit on va voir le
juge. Cette mesure n’a de sens que si le cocontractant est encore en mesure d’exécuter sinon autant
saisir le juge immédiatement.
08/12/09
§3. La résolution
C’est une action judiciaire exercée par le créancier de l’obligation inexécutée pour obtenir
l’anéantissement du contrat. Le créancier a le choix entre l’exception d’inexécution qui aboutit à la
suspension du contrat. Ce choix, il l’exerce en fonction de son propre intérêt. Si la prestation qu’il
attend présente encore un intérêt ou alors la prestation ne présente plus d’intérêt. Il vaut mieux
chercher un autre partenaire et se débarrasser de celui qui n’exécute pas correctement. La résolution
du contrat est fondée sur la cause du contrat. Elle est prévue à l’art 1184.
Le domaine :
Le domaine est le contrat synallagmatique. L’art 1184 y fait référence. L’obligation du
créancier qui agit en justice perd sa cause puisque l’autre n’exécute pas. Ex : Dans le dépôt onéreux,
normalement le dépôt est un contrat unilatéral, mais si ce contrat conduit à la rémunération du
dépositaire, il devient un contrat synallagmatique pour lequel la résolution est admise. Il n’est pas
nécessaire que la preuve d’un préjudice soit effectuée. L’inexécution doit-elle être fautive ? La
réponse est négative. Peu importent les raisons invoquées. Dès que qu’il n’a pas exécuté, le contrat
est susceptible de résolution.
Le caractère judiciaire :
Cette possibilité qu’a le créancier est aux mains du créancier, le juge n’a aucun pouvoir sur
l’objet de la demande du créancier. Le créancier peut en cours d’instance modifier l’objet de la
demande. C’est la force obligatoire du contrat. Il peut opposer l’exception d’inexécution et ensuite
changer pour demander la résolution du contrat (le juge ne peut pas le faire).
Le débiteur qui se trouve être défendeur, que se passe-t-il s’il offre d’exécuter le contrat ? Le
créancier peut-il accepter ? Dans une affaire de construction de maison, le client ne veut pas que
l’entrepreneur qui a commis des malfaçons et qui se propose de les corriger au cours de l’action,
viennent les réparer et demande à un autre. Le juge a un très grand pouvoir d’appréciation, ce que le
droit ne veut pas c’est que pour une inexécution de moindre importance le créancier obtienne des
dommages et intérêt. Le juge apprécie la gravité de l’inexécution, proportion entre inexécution et
résolution qui conduit à l’anéantissement du contrat. Il s’agit de ne pas déstabiliser les contrats et
prendre en compte le fait que pour les créanciers le contrat peut n’avoir plus aucun intérêt, ainsi cela
lui permettrait d’être libéré.
Le juge est en mesure de prendre un éventail de mesures. Il peut accorder au débiteur des délais
pour exécuter sauf si le créancier s’oppose à l’offre d’exécution. Il peut aussi rejeter la demande de
résolution et il peut le faire en allouant des dommages et intérêts au créancier.
Lorsque les parties ont conclu dans le contrat une clause résolutoire : en cas de non
exécution d’une obligation, la rupture du contrat. Ceci permet d’éviter l’action en justice.
C’est une arme conventionnelle de protection du créancier. Celui des contractants qui est le
plus fort impose la clause à l’autre partie, inconvénient, il pourrait faire jouer cette clause à
tout moment. La clause résolutoire joue de plein droit, le créancier protégé par la clause peut
la faire jouer sans intervention du juge. Normalement elle joue de plein droit, mais le recours au
juge est toujours possible mais celui-ci n’interviendra qu’a posteriori, une fois la rupture
consommée. La jurisprudence en fait une interprétation restrictive. La Cour de cassation exige que
la clause ne soit pas équivoque, si c’est le cas elle ne s’applique pas et le juge retrouve le pouvoir de
juger. La jurisprudence exige que la clause précise quelle inexécution elle sanctionne. La
jurisprudence décide aussi que la présence de la clause résolutoire dans le contrat ne dispense pas le
créancier de mettre en demeure le débiteur. Enfin, la Cour de cassation vérifie que la clause
résolutoire a été mise en œuvre de bonne foi. Ex : Le créancier qui fait jouer la clause résolutoire de
mauvaise foi en donnant un délai trop peu suffisant.
Clause résolutoire : clause par laquelle un créancier gagiste ou hypothécaire obtient de
son débiteur qu’il deviendra propriétaire de la chose gagée ou hypothéquée en cas de non-
paiement.
L’effet essentiel est l’anéantissement du contrat qui vaut pour l’avenir. Mais, l’anéantissement vaut
également pour le passé, en principe la résolution est rétroactive. Les effets sont alors très proches
de ceux de la nullité du contrat. Il va y avoir lieu à des restitutions soit en nature, soit si la
restitution en nature n’est pas possible, en valeur. On retrouve les difficultés d’évaluation, ex : le
bien a subi des réparations ; à l’inverse le bien a subi des dégradations, dus à la vétusté ; si le bien a
produit des fruits, la restitution n’a lieu qu’à compter de l’assignation de la résolution. Il peut y
avoir restitution d’indemnités de jouissance de la part d’un locataire.
À cette rétroactivité, il est apporté un tempérament pour tous les contrats à exécution successive, on
parle à leur sujet de résiliation (la résiliation n’a lieu que pour l’avenir). Ex : le contrat de bail,
généralement il y a résiliation. Problème : départ de la résiliation, à la date de la première
inexécution, à compter du début de l’action en justice ou à compter du jugement définitif. Le
jugement serait en ce dernier cas constitutif de droit, la jurisprudence ne l’admet pas. On fait
rétroagir jusqu’à la première inexécution.
Le sort des clauses qui prévoient les conséquences d’une inexécution : il est admis que ce type de
clause est maintenu car elles étaient prévues pour le cas où le contrat serait mal exécuté.
Les conséquences de la résolution d’un contrat à l’égard des tiers : les droits acquis par les tiers
tombent aussi, grande insécurité. Lorsque des contrats sont liés entre eux, la résolution de l’un
entraîne l’anéantissement des autres, la Cour de cassation fonde ceci sur la notion d’indivisibilité
des contrats ou bien de l’obligation.
La responsabilité contractuelle va jouer chaque fois que l’inexécution forcée n’est pas
possible, elle a pour objet un équivalent.
Philippe Rémy a démontré que la responsabilité contractuelle n’existait pas. Il y a débat.
La responsabilité contractuelle a pour objet de réparer un préjudice. Elle a pour fonction
essentielle une indemnisation du préjudice subi du fait de l’inexécution du contrat. Il y a principe de
non-cumul des deux ordres de responsabilité, la victime d’un dommage ne peut pas choisir la
responsabilité contractuelle ou délictuelle. Dès lors que la victime impute un dommage à un
cocontractant, il se place sur le terrain contractuel.
La responsabilité contractuelle apparaît aux art 1146 à 1155 C.civ.
La responsabilité extracontractuelle : art 1382 à 1386.
Les auteurs sont divisés, certains estiment qu’il devrait y avoir une unification des règles de
la responsabilité car la fonction essentielle de la responsabilité est de réparer un dommage. Les
conditions de mise en œuvre de la responsabilité sont très largement identiques. La question
essentielle désormais : les dommages et intérêts alloués en matière contractuelle le sont-ils
seulement pour remplacer la prestation due ou pour compléter celle-ci ? Les avants projets
maintiennent la responsabilité contractuelle.
Cette inexécution c’est ne pas avoir fait ce qui a été promis. C’est la prestation essentielle,
celle pour laquelle on a contracté. Mais les juges qui ont un grand pouvoir d’appréciation, à travers
leur pouvoir d’interprétation, les tribunaux ont découvert des obligations accessoires ou implicites
qui sont liées à l’obligation principale. C’est le forçage du contrat.
La première de ces obligations est l’obligation de sécurité, il s’agit de ne pas porter atteinte à
l’intégrité corporelle ou physique du cocontractant en cours d’exécution du contrat, cette obligation
a été découverte dans une décision de 1911 relative au transport de personnes. Art 1147. Cette
obligation de sécurité s’est essaimée dans de nombreux contrats. Ex : contrat de vente, obligation de
sécurité relative aux produits. Y a-t-il obligation de sécurité contractuelle dans le magasin ? Contrat
d’hôtellerie, y a-t-il obligation de sécurité pour les installations de l’hôtel ?
15/12/09
Outre l’obligation de sécurité est l’obligation d’information que la jurisprudence fonde sur la
confiance qu’un contractant a dans le cocontractant. Cette obligation est aussi fondée sur la bonne
foi contractuelle. Elle existe non seulement à la conclusion mais aussi au cours du contrat. La
question s’est posée et se pose qui est de dire, ces obligations qui existent en dehors du contrat
pourquoi ne pas les sortir du contrat, un mouvement est favorable à la décontractualisation afin que
ces obligations soient relatives à la responsabilité délictuelle et non contractuelle.
La question d’actualité de la responsabilité contractuelle est celle-ci, est-ce que aux sommes
allouées au créancier doit-on ajouter la réparation de tous les préjudices consécutifs à l’obligation ?
En droit positif, il est admis que le créancier doit être indemnisé des dommages créés par
l’inexécution du contrat. Il ne fait pas de doute que le créancier doit faire la preuve du préjudice
qu’il subit. En revanche une faute est-elle nécessaire ? L’inexécution du contrat doit-elle être fautive
ou bien la seule inexécution suffit-elle à engager la responsabilité civile du débiteur ?
Art 1137, texte relatif à l’obligation de garde (ex : le contrat de dépôt), ce texte décide que celui qui
a l’obligation de conservation ne peut voir sa responsabilité engagée que s’il n’a pas agit en bon
père de famille, ce texte semble subordonner la responsabilité à l’existence d’une faute.
L’autre texte est l’art 1147, il n’exige pas la faute, l’inexécution suffit à engager la responsabilité du
débiteur sauf quand cette inexécution est liée à la force majeure. On s’accorde aujourd'hui pour dire
que l’art 1137 est une règle de fond, la faute est exigée, et l’art 1147 est une règle de preuve,
l’inexécution est donc présumée. Dans la responsabilité extracontractuelle, la faute est exigée.
Pour l’obligation de moyen l’inexécution de suffit pas, le créancier doit prouver que l’inexécution
est due à une faute (1137). L’appréciation du comportement du débiteur dans le cadre de l’exécution
du contrat se fait in abstracto, c'est-à-dire par rapport à un bon père de famille. Ex : faute d’un
médecin, le juge va vérifier que ce dernier s’est comporté comme un bon médecin, même chose
pour l’avocat qui doit faire tout ce qu’il peut pour faire gagner le procès à son client, le juge va
regarder si l’avocat a soulevé tous les moyens qu’il devait soulever. Si un client souhaite faire appel,
si l’avocat rate le délai, sa responsabilité est engagée, c'est une obligation de résultat. Dans
l’obligation de résultat, l’inexécution suffit pour l’allocation de dommages et intérêts. Le débiteur
de l’obligation peut se décharger en apportant la preuve d’une cause étrangère, c'est-à-dire que la
cause du dommage ne lui est pas imputable, elle est imprévisible et irrésistible, c’est la force
majeure mais aussi le fait du créancier ou le fait d’un tiers, il faut que ce soit extérieur au débiteur
(c'est-à-dire à sa sphère d’activité, ex : extérieur aux salariés). Si la force majeure est admise le
débiteur est libéré. Le débiteur peut faire valoir la faute de la victime, jurisprudence abondante et
sévère à l’égard de la SNCF (gens qui ouvrent la porte du train et qui sautent).
En matière de responsabilité contractuelle, le contrat peut prévoir une répartition des risques, c’est
une question de négociation. L’impossibilité si elle est seulement temporaire ne libère pas le
débiteur mais suspend simplement le contrat. La jurisprudence admet entre l’obligation de moyen
(ex : obligation du médecin) et l’obligation de résultat (ex : obligation du transporteur) une
obligation intermédiaire. La jurisprudence apprécie plus sévèrement la conduite du débiteur
professionnel. La doctrine l’appelle obligation de moyen renforcée, c'est-à-dire que la faute est
présumée être à l’origine du dommage, la victime n’a pas à faire la preuve de la faute. Le débiteur
est déchargé de sa responsabilité en renversant la présomption c'est-à-dire en faisant la preuve de la
présomption de faute.
On a un dommage dont on ne connaît pas la cause, si la victime bénéficie d’une obligation de
résultat, le défendeur doit apporter la preuve de la cause étrangère en rompant son lien avec la cause
du dommage, s’il n’arrive pas à le prouver, la cause inconnue lui incombe. Alors que dans
l’obligation de moyen renforcée (ou résultat atténué), le débiteur a une présomption de faute, il doit
apporter le preuve de son absence de faute, c’est plus facile, s’il y a toujours incertitude la preuve
apportée, le débiteur est libéré.
Les critères :
De manière générale, est une obligation de moyen, celle dont le résultat est aléatoire. Le juge va
décidé que l’obligation est de moyen car quel que soit ce à quoi le débiteur s’est engagé, le résultat
est aléatoire. L’obligation de soin est une obligation de moyen, car on ne sait jamais comment un
patient va réagir.
Lorsqu’il n’y a aucun aléa c’est l’obligation de résultat. Il y a d’autres critères. On observe si la
victime avait un rôle actif ou passif au cours de l’exécution du contrat. En matière d’accident de
télécabine et téléski, jurisprudence abondante. Pendant le transport en téléski c’est obligation de
résultat, pas de rôle actif, rôle actif en montant et descendant c’est une obligation de moyen. Le
critère essentiel est un croisement entre l’aléa du résultat et rôle actif ou passif de la victime.
S’ajoute à cela la question de savoir si le débiteur est ou non assuré, s’il est assuré, les tribunaux
feront peser de plus lourds dommages et intérêts. Cette distinction n’est pas impérative, la
convention des parties peut décider de la nature des obligations. La question de la charge de la
preuve n’est pas impérative, les parties peuvent la répartir comme elles veulent. L’application de ces
critères posent des difficultés pour les obligations de faire, parce qu’il y a une infinie variété
d’obligations de faire.
L’obligation d’information est toujours une obligation de moyen. La jurisprudence est sévère avec
certaines professions, par exemple les notaires et leur obligation de conseil. Le notaire ne doit pas se
laisser aller au prétexte que son client est compétent ou assisté d’une personne compétente. En
1997, la Cour de cassation a dit que la charge de la preuve en matière d’exécution repose sur le
médecin. À propos de la responsabilité médicale une loi de 2002 est venue précisée que la
responsabilité du médecin ne peut voir sa responsabilité engagée que pour faute prouvée. Cette loi
est arrivée après l’arrêt Perruche. Le médecin peut aussi causer un dommage à son patient avec les
outils qu’il utilise.
B. La gravité de l’inexécution
La 2ème condition pour obtenir des dommages et intérêts c’est le dommage. Le créancier de
l’obligation peut obtenir des dommages et intérêts supplémentaires s’il prouve qu’il y a un
dommage supplémentaire (ex : commande de fournitures qui servent à la fabrication, les dommages
et intérêts sont dus pour le paiement des fournitures mais en plus parce qu’elle ne peut fournir le
client).
(dommage = préjudice)
La question de la perte d’une chance : c’est qu’il y a un aléa, une incertitude sur la réalisation même
du préjudice.
Ex : un avocat laissant passer le délai pour faire appel, il a certainement commis une inexécution,
mais ce qu’on ne sait pas c’est que ce recours était sûr d’aboutir.
Ex : un propriétaire de cheval de course qui ne peut pas faire courir son cheval parce qu’il est
blessé, il perd la chance de gagner la course mais on ne sait pas si la course aurait été gagnée. Le
juge se fonde sur des probabilités, si la probabilité il va admettre la perte de chance sinon il ne va
pas l’admettre.
Arrêt Perruche : naissance d’un enfant handicapé. Civ. 17 novembre 2000. Une femme enceinte fait
des examens. Le médecin ou le laboratoire s’est trompé. La femme a la rubéole et elle met au
monde un enfant handicapé. La naissance d’un enfant ne peut pas être un préjudice. La Cour a dit
que la naissance d’un handicapé est un préjudice. Mais certains disaient, le handicap vient de la
rubéole et pas à la faute du médecin. Loi anti-Perruche 2002: « nul ne peut se prévaloir d’un
préjudice du seul fait de sa naissance. La Cour avait à résoudre le problème du handicap, la femme
avait dit qu’elle avorterait si l’enfant à naître serait handicapé. Il a été décidé dans la loi que la
responsabilité n’incombe pas au médecin, et la réparation incombe à la solidarité nationale.
La victime par ricochet : préjudice des personnes autres que la victime immédiate. Ce peut être
pécuniaire, chaque fois que la personne subvenait aux besoins d’autres personnes. Ce peut être
moral : le préjudice d’affection, la personne souffre de voir quelqu'un souffrir ou mourir. La
jurisprudence exige la preuve du préjudice d’affection, c’est difficile à prouver, la jurisprudence
regarde le lien entre les personnes sans exigé un lien juridique, pas forcément de la même famille.
La fiancée peut obtenir réparation. C’est au juge qu’il appartient de déterminer qui.
3) Le préjudice pour être réparable doit être prévisible
Art 1150, il faut qu’au moment de la conclusion du contrat les parties puissent évaluer les risques.
Les contractants s’engagent en fonction de ce qu’ils pensent pouvoir supporter dans l’exécution du
contrat. Ce n’est pas la même chose que l’imprévision. La théorie de l’imprévision interdit au juge
de modifier le contrat, la force obligatoire s’impose au juge qui ne peut modifier les droits et
obligations.
L’obligation n’est pas exécutée, le créancier réclame réparation, le problème est le quantum.
Beaucoup de jurisprudence sur les contrats de transport de marchandises. Ex : un colis se perd,
l’indemnisation doit-elle aller jusqu’à la valeur de l’objet perdu ? Le problème est de savoir à quoi
s’applique la prévisibilité de l’art 1150, à la cause du dommage ou à l’imprévisibilité du dommage ?
Le transporteur sait qu’un colis peut être détérioré ou perdu, s’il n’y a pas de déclaration de valeur,
il ne peut la prévoir. La prévisibilité s’applique à la quotité du dommage. L’art 1150 : les
contractants doivent savoir au moment où il s’engage à quoi il s’engage. Si l’inexécution est
délibérée ou résulte d’une faute lourde (inaptitude absolue) dans ce cas le débiteur de l’obligation
inexécutée doit réparer l’intégralité du dommage.
Ex : contrat avec garagiste qui répare la voiture, plus tard la voiture a un accident, en cause une
défaillance mécanique, la jurisprudence dit que le garagiste est responsable.
Ex : transfusion sanguine, des gens se sont retrouvés séropositifs. Ils ont demandé réparation au
laboratoire ayant fait les transfusions. La jurisprudence a condamné les laboratoires.
Ex : vaccin contre l’hépatite B, sclérose en plaque. Les personnes qui ont contracté la sclérose en
plaque ont demandé réparation aux laboratoires ayant fabriqué le vaccin. La jurisprudence estimait
que le lien de causalité n’était pas prouvé car il n’y avait pas d’études scientifiques formelles.
Dans un arrêt de 2009, la Cour de cassation a reviré en estimant qu’il y avait un lien.
Fait d’un tiers, le débiteur peut faire valoir que l’inexécution n’est pas de son fait mais de celui d’un
tiers, lorsque c’est imprévisible et irrésistible.
Section 2. La réparation
Révisions :
La cause
La cause objective, abstraite ou de l’obligation est la prestation attendue dans le contrat. Le contrat
de vente la cause de l’obligation est la contrepartie, le vendeur doit transférer la propriété et délivrer
la chose, l’acquéreur a l’obligation de payer le prix. La cause répond à la question pourquoi ?
Pourquoi le vendeur doit livrer la chose ? Parce qu’il va recevoir le prix. Pourquoi l’acquéreur paie-
t-il le prix ? Parce qu’il va recevoir une chose. Dans les contrats synallagmatiques, la cause de
l’obligation de l’un est la cause de l’obligation de l’autre.
La cause subjective ou concrète est la cause du contrat lui-même, on ne s’attache pas aux
prestations mais à la cause pour laquelle le contractant contracte.
À quoi sert la cause ? Elle a deux fonctions. Tout d’abord, elle doit exister c’est la cause de
l’obligation. Il doit y avoir une contrepartie à l’obligation de l’un et une contrepartie à l’obligation
de l’autre. Si la cause n’existe pas le contrat est nul.
La cause subjective sert à vérifier la licéité de la cause, sert à vérifier que le contrat est conforme à
l’ordre public ou aux bonnes mœurs. Cette cause devait être connue des 2 parties, ce n’est plus le
cas. La Cour de cassation a modifié sa jurisprudence en 1998 (pensions alimentaires entre époux),
la cause peut n’être connue que de l’une des 2 parties, la Cour de cassation a considéré que le motif
illicite ou immoral soit connu des deux.
La subjectivation de la cause : on parle de la cause objective c'est-à-dire de la contrepartie. Cela
signifie que le juge de plus en plus est sensible à l’intérêt économique que les parties trouvent dans
le contrat. Dans un certain nombre de décisions de la Cour de cassation a approuvé les juges du
fond qui avaient admis qu’un contrat était sans cause du fait d’un déséquilibre économique. Arrêt
qui illustre cette position est l’arrêt point club vidéo, il y avait la cause objective, la société
fournissait les cassettes et le cocontractant devait payer une redevance, il y avait une cause à
l’obligation de chacune des parties. Mais les juges du fond ont été sensibles à la situation du point
club vidéo, ont inventé la notion d’économie du contrat, considère que le contrat n’avait pas
d’intérêt économique pour l’une des 2 parties. Certains auteurs en sont venus à penser que peut être
que l’équilibre contractuel serait une condition de validité du contrat. Ce n’est pas le cas dans la
théorie classique car la valeur des prestations n’est pas prise en cause. Les parties sont libres de
fixer les prestations et leurs valeurs. Le principe est que l’équilibre contractuel n’est pas une
condition de validité bien que la jurisprudence ait tendance à s’intéresser à l’équilibre des parties.
Pas de confusion entre subjectivation de la cause et la cause subjective.
L’erreur inexcusable :
Il faut distinguer selon que l’on parle de l’erreur sur les qualités substantielles et l’erreur par le dol.
Pour l’erreur sur les qualités substantielles, l’erreur inexcusable ne conduit pas à la nullité du
contrat. L’erreur sur les qualités substantielles qui est excusable peut entraîner la nullité du contrat.
L’erreur excusable ou pas engendrée par le dol conduit à la nullité du contrat.
L’erreur obstacle est une erreur énorme, les deux parties ne sont pas tombées d’accord sur un
élément essentiel du contrat. Elle entraîne la nullité du contrat. Les consentements des parties n’ont
pas porté sur le même objet.
Lorsque le prix est une condition essentielle du contrat (vente et bail), la question de la vileté du
prix ne se pose qu’à cette condition. La nullité du contrat entraînée par la vileté du prix est une
question de cause. Le contrat est sans cause lorsque le prix est dérisoire.
Le terme et la condition :
La condition suspensive : le contrat est conclu de manière certaine, mais la conclusion définitive
est suspendue à un événement futur et incertain. On fait une promesse de vente, il y a un délai
pendant lequel on suspend le transfert de la vente et le paiement du prix en attendant de savoir si le
permis de construire peut être donné… On ne peut pas se rétracter pendant ce délai. Si les
conditions défaillent, le contrat tombe rétroactivement.
La condition résolutoire : le contrat est conclu définitivement et il y a un événement incertain qui
peut conduire à résoudre le contrat.
Le terme est aussi un événement futur mais on sait que l’événement se réalisera mais on ne sait pas
quand. Il y a des termes incertains, on ne sait pas quand (mort de quelqu'un), et d’autres certains
(location d’un chalet pour les vacances).
Il existe des chaînes translatives de propriété (ex : les chaînes de vente), la jurisprudence décide que
les extrêmes de la chaîne sont dans une relation contractuelle. En revanche, dans les chaînes non-
translatives de propriété (les contrats n’ont pas pour objet de transférer un bien), la Cour de
cassation décide qu’il n’y a pas d’action directe.
L’offre et l’acceptation, à quel moment le contrat est-il conclu ? Ou bien on dit que le contrat est
conclu dès que l’acceptation est formulée, donc celui qui a fait l’offre est engagé. Si en revanche on
décide que le contrat n’est formé que lors de la réception de l’acceptation. Le droit commun décide
que le contrat est formé lorsque l’acceptation est formulée, théorie de l’émission de l’acceptation
et non de la réception de l’acceptation.