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Plus que jamais nécessaires pour des élèves en classe de Terminale, ces exercices littéraires
seront d’un apport escompter pour pallier en effet certaines lacunes latentes qui freinent leur
compréhension. Parmi ces exercices littéraires, nous avons traité dans un premier temps le résumé,
ensuite le commentaire pour terminer enfin par la dissertation littéraire.
Avant-propos
Dans un contexte pré-baccalauréat, les candidats ou candidates ont de plus en plus besoin des
catalyseurs comme nous éducateurs pour leur permettre de faire un bon choix sur les épreuves. Nous
savons tous que l’épreuve de français comporte trois rubriques qui se structurent comme suit : Résumé
suivi de discussion, Commentaire de texte (suivi ou composé), et Dissertation. Ainsi, parmi ces trois
exercices littéraires, les candidats (es) se voient dans l’obligation de choisir un exercice à traiter.
Cependant, si nous faisons une évaluation diagnostic du tableau des préférences sur ces trois
épreuves, on verra tout de suite que les 95‰ de ces élèves opteraient toujours pour le dernier exercice,
à savoir la dissertation littéraire. Ce constat est unanime. Une telle attitude est à revoir, car il arriverait
fort probable que le sujet de dissertation présente parfois des noyaux de résistances qui pourraient, à la
limite, bloquer la compréhension du sujet. Dans ce cas, le candidat ou la candidate demeure perplexe
d’autant plus qu’il avait la tradition d’exercer souvent la dissertation. Je vous dis que c’est une chose à
bannir ; car tous les exercices se valent. Peut être parfois, nous enseignant, nous n’insisterions pas trop
sur les deux autres qui restent, tout en leur obligeant d’y exercer à chaque fois ; car, une fois de plus,
c’est en forgeant qu’on devient forgeron. Il nous faut donc les habituer à ces deux autres exercices
d’autant plus qu’ils sont aussi importants que la dissertation.
D’un autre côté, il ne faut surtout pas porter l’accusation toujours vis-à-vis ces éducateurs, ces
précepteurs, car ils font toujours et correctement leur travail sans nul doute. Pour preuve, nous saluons
de passage le monde scolaire de l’IA de Ziguinchor qui aurait innové cette année en obligeant et
insistant sur l’exerce de commentaire libre ou dirigé dès le premier semestre. C’est un acte non
seulement salutaire, mais qui vient donner à ces élèves l’occasion de bien se doter des outils nécessaires
pour le grand jour. Là, je leur dis chapeau.
Ainsi, m’inscrivant dans cette même logique de variation des épreuves, cette étude a pour
objectif général de proposer une étude sur le résumé suivi de discussion en mettant l’accent surtout sur
les principes du résumé et ses étapes. Chemin faisant, nous proposerons certainement des textes à
l’appui.
Une précision, vous devez vous exercer de manière intense pour parvenir à taillé la pierre en
lui donnant cet éclat d’émeraude. En d’autres termes, c’est l’effort persévérant qui conditionne la
victoire finale. Ainsi, nous essayerons d’abord de revenir sur l’approche du résumé. C’est quoi, en fait,
un résumé ?
2- Les principes
Dans cette partie, nous allons faire seulement l’inventaire de ces principes pour ne pas tirer en
longueur (certainement, il y aura une étude entière après...).
Pour réussir son résumé, il ne s’agit pas d’aller au hasard comme on le souhaite, mais il s’agit
bien de suivre des étapes susceptibles de mieux comprendre le texte.
Comme nous savons déjà que c’est un texte argumentatif, il faut encadrer les connecteurs
logiques pour mieux cerner le mouvement du texte, son ossature. Ce travail consiste aussi à distinguer
des idées essentielles et des idées secondaires pour obtenir un texte brut.
4e étape : après avoir obtenu ce texte brut, qui n’est rien d’autre que la réduction simple du
texte, il faut forcement reformulé ce texte réduit comme dans la dissertation.
5e étape : signature
NB : comment on fait le décompte du résumé quand la consigne nous l’oblige ? On appelle un mot en
résumé, toute lettre ou suite de lettres séparée (s) de la suivante par un espace blanc ou un quelconque
signe de ponctuation (exemple : c’est-à-dire = 4 mots). Cependant, les sigles comptent pour un mot
(l’OMVS = 2 mot), de même que les nombres s’ils sont écrits en chiffres (2016 = 1 mot, mais « deux
mille seize » = 3 mots).
B. La discussion
La discussion, comme la dissertation à orientation critique, repose sur l’argumentation et
comprend trois parties : l’introduction, le développement et la conclusion. C’est pourquoi d’aucuns
l’appellent « une mini-dissertation à orientation dialectique ». (Voir cours sur la dissertation).
NB : retenez bien que cette discussion est aussi importante que ce résumé, donc il faut accorder à ces
deux éléments du crédit. Il faut qu’il y ait toujours, dans l’introduction, une problématique à vocation
dialectique.
La pure connaissance scientifique nous apporte la paix de l’âme en chassant les superstitions,
en nous affranchissant des terreurs invisibles, en nous donnant une conscience de plus en plus exacte de
notre situation dans l’univers. La Science est en outre, et c’est l’un de ses plus hauts titres, un élément
fondamental d’unité entre les pensées des hommes dispersés sur le globe.
Il n’est pas, selon moi, d’autre activité humaine dans laquelle l’accord entre les hommes soit
toujours aussi certainement acquis. L’observation scientifique se traduit par les mêmes réactions de
pensée quelles que soient la longitude et la latitude. […]
Si le rôle moral et social de la Science pure […] est en général reconnu, c’est sur les applications
que se porte la critique, et la Science est considérée comme morale ou immorale suivant que l’usage qui
en est fait est bienfaisant ou destructeur. En réalité, il serait plus convenable de faire porter ce jugement
non sur la Science, mais sur les hommes qui l’appliquent et l’utilisent. Ceux-ci ne sont pas en général
des scientifiques.
En fait, il est indéniable que les difficultés de notre époque sont dues aux mauvais usages de la
Science. Les crises économiques et le chômage qui provoquent les guerres, les destructions massives
par l’aviation et par la bombe atomique sont autant de signes très graves qui doivent nous alarmer et
provoquer chez chacun de nous des réactions salutaires.
Suffirait-il donc, comme il a été suggéré, de fermer les laboratoires, de supprimer les moyens
de travail aux savants à défaut de les prendre, et de se contenter d’exploiter les connaissances acquises
jugées largement suffisantes ? La nature se chargerait, tôt ou tard, de nous faire mesurer cruellement
l’erreur d’une telle attitude.
Il est certain que nous serions en proie à des difficultés plus tragiques encore si la science n’avait
pas progressé.
Thème du texte : La Science (ce mot et ses expansions font légions dans ce texte, et il est
mis en valeur par S majuscule, une manière de le particulariser…) ;
3e étape : Encadrons les connecteurs logiques, éliminons les idées secondaires afin d’obtenir un texte
brut.
La pure connaissance scientifique nous apporte la paix de l’âme en chassant les superstitions,
en nous affranchissant des terreurs invisibles, en nous donnant une conscience de plus en plus exacte de
notre situation dans l’univers. La Science est en outre, et c’est l’un de ses plus hauts titres, un élément
fondamental d’unité entre les pensées des hommes dispersés sur le globe.
Il n’est pas, selon moi, d’autre activité humaine dans laquelle l’accord entre les hommes soit
toujours aussi certainement acquis. L’observation scientifique se traduit par les mêmes réactions de
pensée quelles que soient la longitude et la latitude. […]
Si le rôle moral et social de la Science pure […] est en général reconnu, c’est sur les applications
que se porte la critique, et la Science est considérée comme morale ou immorale suivant que l’usage qui
en est fait est bienfaisant ou destructeur. En réalité, il serait plus convenable de faire porter ce jugement
non sur la Science, mais sur les hommes qui l’appliquent et l’utilisent. Ceux-ci ne sont pas en général
des scientifiques.
Ce double aspect de la science peut s’illustrer de nombreuses manières. La machine, le procédé
nouveau peuvent provoquer soit une crise douloureuse de chômage, soit l’affranchissement des
travailleurs, astreints à un pénible labeur. Dans le domaine même de la guerre, l’étude systématique des
alliages a permis de découvrir des aciers nouveaux qui, sous forme de blindages, protègent des
combattants, et sous forme de canons plus puissants contribuent à les détruire. La bombe atomique elle-
même, dont vous connaissez tous les terrifiants effets […] est l’aboutissement d’une longue série de
recherches qui doivent également conduire à des applications pacifiques dans le domaine des sources
d’énergie. […].
En fait, il est indéniable que les difficultés de notre époque sont dues aux mauvais usages de la
Science. Les crises économiques et le chômage qui provoquent les guerres, les destructions massives
par l’aviation et par la bombe atomique sont autant de signes très graves qui doivent nous alarmer et
provoquer chez chacun de nous des réactions salutaires.
Suffirait-il donc, comme il a été suggéré, de fermer les laboratoires, de supprimer les moyens
de travail aux savants à défaut de les prendre, et de se contenter d’exploiter les connaissances acquises
jugées largement suffisantes ? La nature se chargerait, tôt ou tard, de nous faire mesurer cruellement
l’erreur d’une telle attitude.
Il est certain que nous serions en proie à des difficultés plus tragiques encore si la science n’avait
pas progressé.
Le texte brut
La pure connaissance scientifique nous apporte la paix de l’âme //, en nous donnant une
conscience de plus en plus exacte de notre situation dans l’univers. La Science est en outre, // et c’est
l’un de ses plus hauts titres, un élément fondamental d’unité entre les pensées des hommes dispersés sur
le globe.
Il n’est pas // d’autre activité humaine dans laquelle l’accord entre les hommes soit toujours
aussi certainement acquis.//
Si le rôle moral et social de la Science pure […] est en général reconnu, c’est sur les applications
que se porte la critique, et la Science est considérée comme morale ou immorale suivant que l’usage qui
en est fait est bienfaisant ou destructeur. En réalité, il serait plus convenable de faire porter ce jugement
non sur la Science, mais sur les hommes qui l’appliquent et l’utilisent. Ceux-ci ne sont pas en général
des scientifiques.
Ce double aspect de la science peut s’illustrer de nombreuses manières.//
En fait, il est indéniable que les difficultés de notre époque sont dues aux mauvais usages de la
Science. Les crises économiques et le chômage qui provoquent les guerres, les destructions massives
par l’aviation et par la bombe atomique sont autant de signes très graves qui doivent nous alarmer et
provoquer chez chacun de nous des réactions salutaires.
Suffirait-il donc, // de supprimer les moyens de travail aux savants à défaut de les prendre, et de
se contenter d’exploiter les connaissances acquises jugées largement suffisantes ? La nature se
chargerait, tôt ou tard, de nous faire mesurer cruellement l’erreur d’une telle attitude.
Il est certain que nous serions en proie à des difficultés plus tragiques encore si la science n’avait
pas progressé.
4e étape : Reformulons le texte brut
La vraie nature scientifique assure la stabilité de l’esprit humain tout en lui accordant une
idée claire. En réalité, son importance continue de faire l’unanimité sur la planète. Son action
vertueuse ne se trouve pas dans les autres domaines de la connaissance. A mesure qu’elle est
appréciée partout, mais son emploi recèle des insuffisances qui portent préjudice aux hommes. Et
cela sur un double perspectif. Soit elle est employée positivement soit elle est utilisée négativement.
En réalité, les usages appréciatifs ou dépréciatifs de la science sont à l’origine de ses conséquences.
Alors que serait le monde sans la science ? Certainement nos problèmes seront beaucoup plus
conséquents.
5e étape : ce texte est résumé en 110 mots
NB : important
Le deuxième texte est un exerce traité par mon ami, le Professeur Abdou GNING, en service
actuellement à Dakar au Lycée Technique Sénégal-Japon. Un ami à qui ma gratitude est d’une
immensité incensurable ; connaissant la personne, je ne puis dire exactement ses qualités. Pour lui
témoigner, alors, cette récompense émérite, je me suis résolu de partager ses travaux dont la qualité
n’est pas discutée. Pour rappel, il fut le seul stagiaire, à ma connaissance, à être inspecté sur un tel
exercice. Son travail de qualité m’a beaucoup inspiré. Merci mon cher collègue, mon confident, mon
ami, mon frère.
Texte :
La télévision est le moyen d’information qui, toute question de partialité ou d’objectivité mise
à part, peut le mieux renseigner sur les événements de tous ordres : sportifs, scientifiques, littéraires,
mondaines, politiques. (…)
La radio et la télévision sont des instruments politiques. On sait que lorsqu’une révolution éclate
dans un pays, l’un des premiers objectifs des insurgés est la possession des centres émetteurs. De
l’information à la propagande, il n’y a parfois qu’un pas. Des travaux plus scientifiques ont cependant
permis d’établir que la propagande par la radio et la télévision est d’une efficacité limitée. Les
changements véritables sont plutôt dus à l’action des personnes les unes sur les autres, et plus
particulièrement de certains sujets jouant le rôle de « leader d’opinion ». Ceux-ci, à vrai dire, sont eux-
mêmes soumis à l’action des média. (…) Une autre conséquence possible de l’intrusion de ces moyens
de diffusion dans la vie politique, c’est une sorte de « vedettisation » des hommes politiques.
L’information et la connaissance politique sont déjà des éléments de la culture. Mais celle-ci
pose d’autres problèmes. (…) Dans l’ensemble, on reproche à la télévision de réduire le niveau culturel
à celui de la moyenne et d’aligner les goûts de la masse sur la médiocrité à laquelle on finit par l’habituer.
Jean CAZENEUVE, Sociologie de la Radiotélévision, Editions : PUF.
Résumez ce texte au quart (1/4) de sa longueur, avec une marge de tolérance de plus ou moins
10%, puis vous discuterez l’idée selon laquelle « La radio et la télévision sont des instruments
politiques ».
Analysez… signifie : distinguez les différents éléments et faites comprendre l’effet qu’ils
produisent.
Etudiez le rôle, la fonction… signifie : expliquez l’importance de cet élément, son influence,
les conséquences qu’il entraine.
Comment peut-on interpréter… ? signifie : quel sens donnez-vous… ? quelle signification
peut-on tirer de… ? comment justifiez-vous l’emploi de tel élément, au-delà de son emploi et
de signification explicites ?
Au demeurant, ce processus mérite d’être considéré dans son sens le plus profond, car c’est là que
nous devons délier le texte, le déconstruire en détails pour mieux tisser un autre tissu de texte selon notre
sensibilité, notre capacité à expliquer ce qui est implicite et explicite. Cependant, pour mieux transmettre
ses idées, il important de suivre une méthodologie qui fait ressortir la démarche de votre exercice.
B. Méthodologie
Toute comme la dissertation littéraire, le commentaire de texte comprend trois grandes parties :
introduction, développement (commentaire proprement dit) et une conclusion.
1. Introduction
En commentaire de texte, l’introduction comprend aussi trois parties : situation, idée générale et
annonce du plan.
a. La situation :
Elle peut être paratextuelle (titre du texte, non de l’auteur, titre de l’œuvre, nature du texte, date
de publication, courant littéraire, genre littéraire etc.) ; situation contextuelle (le texte à commenter
peut être méconnu par l’élève ou le professeur. Dans ce cas, il est recommandé de lire d’abord pour
mieux s’imprégner du contexte général du texte proposé) ; situation inmediares ou situation précise
(c’est la meilleure des situations, car elle permet de vérifier si les élèves ont lu ou pas. Pour le réussir, il
est demandé à l’élève non seulement de maîtriser l’œuvre d’où est extrait le texte, mais aussi il doit
résumer les passages qui précèdent le texte à étudier).
b. L’idée générale :
Il s’agit de l’idée qui traverse le texte. Elle doit prendre en charge tous les composantes du texte.
Pour mieux réussir à le faire ressortir, il est important d’analyser au préalable le texte (pour identifier le
ton, le système d’énonciation, etc.).
c. Annonce du plan
C’est une partie délicate voire arbitraire par ce qu’elle est difficile, avec certains textes, de
délimiter nettement le texte. L’élève en commentaire suivi subdivise le texte en deux, trois ou quatre
paries assez équilibrées et chaque partie, il doit proposer un titre. Par contre, pour élaborer le plan du
commentaire composé il faut tout d’abord dégager les principaux centres d’intérêt qui constitueront les
axes d’étude du commentaire. Après ce travail préliminaire, on doit regrouper sous un même titre les
remarques qui convergent vers un même effet de sens.
Remarques :
- Il faut rappeler aux candidats (es) que la différence fondamentale entre le commentaire suivi et
composé se situe à ce niveau. Pour le premier, il s’agit de parties ; alors que pour le deuxième, il s’agit
plutôt des centres d’intérêt ou des axes de lecture.
- Aujourd’hui, la tâche est beaucoup plus facile d’autant plus que le plan est clair avec les
consignes améliorées (voir l’étude sur la dissertation…)
2. Développement
Le développement doit être organisé et ordonné. Ainsi les parties annoncées dans le plan
comprendront chacune :
Une phrase de présentation
Une première sous partie de 15 lignes environ
Une deuxième sous partie de 15 lignes environ
Une conclusion partielle et une transition
Voici comment on doit procéder :
Nommer le procédé : le rejet
Citer le procédé : « je partirai »
Donner la référence : noté au vers 2
Utiliser un verbe introducteur : montre, traduit, souligne, met en relief, fait remarquer, prouve
que, dénote, nous invite à, met en valeur…
Interpréter : suggère l’idée d’un empressement car Victor Hugo ressent une envie pressante de
retrouver sa fille chérie. Par cette mise en relief on comprend encore mieux la profonde
complicité et le grand amour qui existe entre le poète et sa fille Léopoldine
Pour cette partie du développement, nous avons pris référence au cahier de stage du collègue,
Monsieur Djémou-Valère Bassene, un ami que je salue de passage pour ce travail compréhensif.
3. Conclusion
Dans cette partie, il est important de proposer :
Un bilan des analyses, en particulier une synthèse des éléments d’interprétation mis en évidence
au bout de chaque partie du commentaire. Il faut veiller à ne pas répéter directement les grandes
lignes.
Un intérêt littéraire du texte tout en précisant ce qui fait son originalité.
Une perspective qui élargit le texte, une ouverture. On pourra montrer la nouveauté de l’œuvre
en l’inscrivant dans la perspective de l’histoire littéraire ou encore comparer le texte à d’autres
textes littéraires ou œuvres d’art abordant le même thème.
C. Application
Pour faire cette application, nous avons choisi le texte de la composition harmonisée de français
2019 du deuxième semestre ; terminales L : L’1 & L2.
- Dégageons les faits de langue : les phrases sont courtes « Aujourd’hui maman est morte. » ; « il
faisait chaud. » ; des phrases sans verbe conjugué : « Enterrement demain », « sentiments distingués »,
« Mère décédée » ; des phrases à la forme négatives ou qui exprimes des incertitudes : « Ou peut-être
hier, je ne sais pas », « Cela ne veut rien dire », « c’est peut-être hier », « il n’a pas répondu », « Ce
n’est pas ma faute », « je n’avais pas à m’excuser », « « c’est un peu si maman n’était pas morte.. » etc.
-
- les champs lexicaux : du temps : « Aujourd’hui, hier, 2 heures, après-midi, veiller, demain, soir,
après, quand, deux jours, pour le moment… » : nous avons un tel réel qui place ce texte dans un contexte
de réalité des faits, mais aussi le temps évoque la rapidité des actions en cours ; de deuil : « morte », «
décédée », « Enterrement » ; « condoléances », « deuil », « une cravate noire », « un brassard », a perdu
»,
- Des procèdes expressifs : répétitions de « Je », du temps …
- Les figures de style : comparaison : « J’ai mangé au restaurant, chez Céleste, comme d’habitude.
» ; antithèse : « Mais il le fera sans doute après-demain, quand je me verrai en deuil » ; énumération : «
cette hâte ; cette course, c’est à cause de tout cela sans doute, ajouté aux cahots, à l’odeur d’essence, à
la réverbération de la route et du ciel, que je me assoupi. »
Introduction
L’angoisse existentielle face à la tragédie du monde, les confrontations de l’homme contre le
monde qui l’entoure et à la prise avec son destin constituent des sources d’inspiration pour les auteurs
existentiels et ceux de l’absurde. Ainsi, des surréalistes en passant par des existentiels et du théâtre de
l’absurde, la thématique de la condition humaine face à un monde dérisoire n’est pas en reste chez
Camus. Ainsi, romancier, dramaturge et essayiste, Camus n’échappe pas à la tradition lorsqu’il présente
avec un ton lyrique, dans son incipit romanesque, extrait de son roman L’Etranger, un personnage
insensible, mais consciemment lucide devant la mort sa mère. Ainsi, dans la perspective d’un
commentaire suivi, nous scinderons ce texte en deux mouvements : de « Aujourd’hui … » jusqu’à «
…une allure plus officielle », portera comme titre l’annonce de la nouvelle de la mort de sa mère d’une
part et d’autre part de « j’ai pris l’autobus à 2 heures... » Jusqu’à la fin « …, que je me suis assoupi », il
s’agira des préparatifs pour le départ à l’asile.
Développement
Dès l’entame du texte, le narrateur intradiégétique adopte un point de vue interne pour mieux
annoncer la situation tragique à laquelle il se trouve confronter. Ainsi, en usant des phrases très courtes
« Aujourd’hui maman est morte », « Ou peut-être demain » scandées par des éléments de la ponctuation
forte, le narrateur s’attribue alors un sentiment d’indifférence. D’ailleurs, une telle insouciance se lit à
travers l’absence du pronom possessif « (« ma ») maman est morte » pouvant marquer ainsi son
attachement affectif. Au-delà de cette indifférence à l’égard de sa lignée matrimoniale, Meursault donne
une appréhension absurde à la mort qu’il considère comme un phénomène éphémère. Aussi, pour mieux
faire ressortir ce caractère dérisoire du monde qui l’entoure, le personnage- narrateur évoque la mort de
manière brève et succincte, et en témoigne l’emploi successif des phrases nominales sans verbe conjugué
« Mère décédée. », « Enterrement demain », « sentiments distingués ». Ces phrases particulières
apportent une justification effective sur l’indifférence totale de Meursault. Ainsi, il faut souligner par
de-là que cette épreuve de la mort est symbole, car elle permet de confronter sans conteste l’idéologie
révoltante du personnage face à la réalité sociale qui prévalait. Une telle réalité des faits sociaux trouve
son expression à travers l’utilisation effective et réplétive du système d’énonciation surtout avec le
pronom personnel « Je » qui renvoie au narrateur qui parle à la première personne. Par conséquent, ce
texte est beaucoup plus proche du discours narratif qu’au récit narratif
Par ailleurs, la réalité des actions est actualisée grâce à l’emploi significatif du champ lexical
du temps «« Aujourd’hui, hier, 2 heures, après-midi, veiller, demain, soir, après, quand, deux jours, pour
le moment… Ainsi, la temporalité évoque non seulement la rapidité des faits, mais aussi elle relate
l’indifférence qui se lit à travers le personnage de Meursault. Il utilise le temps comme un moyen de
critique contre les habitudes humaines face à la tragédie du monde. Ici, le personnage montre toute sa
lucidité en dénonçant le caractère dédaigneux de son patron. C’est la raison pour laquelle, il use des
connecteurs d’opposition à la ligne 7 « Mais » et ligne 8 « Mais ». Alors, une telle confrontation est à
prendre comme une dimension absurde, car le personnage est toujours en déphasage contre les
conventions sociales comme le respect de la hiérarchie sociale dans le travail. D’ailleurs pour s’en
convaincre, nous pouvons lire, à travers la première partie du texte, l’emploi des phrases à la forme
négative scandée par des phrases d’oppositions « Mais il n’avait pas l’air content », « Il n’a pas répondu
», « En somme, je n’avais pas à m’excuser ». A travers ces expressions, il faut voir la confrontation du
personnage contre le monde déraisonnable qui l’entoure. Au-delà de cette appréhension, il faut voir ici,
toute la philosophie absurde de Camus qui présente son personnage principal comme différent des
autres. D’ailleurs, c’est tout l’intérêt de cette dernière phrase « Après l’enterrement, au contraire, ce sera
une affaire classée et tout revêtu une allure plus officielle ». Le personnage de Meursault a, tout à fait,
compris le sens de la vie, car il a bien conscience que ce monde n’est qu’éphémère, qu’il se présente
comme un étranger, mais, alors, pourquoi se donnait tant de peines tout en sachant qu’un jour ou l’autre
la mort arrivera.
En somme, à travers la thématique de la mort, le narrateur nous a tenus un discours réaliste qui
évoque sa condition à la prise avec son destin dans ce monde contradictoire. Ainsi, en employant des
procédés littéraires (notamment champ lexical du temps), linguistiques (système d’énonciations verbale
et pronominale), Camus présente bien sa philosophie de l’absurde. Toutefois, cette philosophie est
beaucoup plus manifeste à travers les préparatifs de son personnage pour son départ à l’asile.
NB : Pour la deuxième partie, vous la retrouverez certainement après. Ainsi, pour mieux comprendre, il
suffit de s’inspirer de la première partie traitée.
Conclusion
En définitive, Albert Camus a su exploiter de manière originale la thématique de l’absurdité de
la vie en annonçant la mort de la maman de son héros principal d’une part et de ses préparatifs d’autre
part. Cette situation se caractérise par la confrontation de ce dernier face à un monde qui nage totalement
à contrecourant. Ainsi, le lecteur peut se délecter de cette relation indissociable entre les procédés
d’écriture (champs lexicaux, phrases courtes à la forme négative, des figures de style etc.) et les
thématiques de l’absurde, de l’étrangeté et de l’insouciance. Ce texte trouve sa place dans le monde
littéraire d’autant plus qu’il est comparable aux textes théâtraux d’Eugène Ionesco, et de Samuel
Beckett.
NB : « le partage est un appel humain, mais l’appropriation du travail d’autrui est un acte
coupable » M. Badji
M. BADJI, Professeur de Lettres Modernes
Au Lycée DIOUDE DIABE
IA SAINT-LOUIS
Contacts: WhatsApp: 772570417
Email: badjilanding661@yahoo.fr
Savoir pour mieux servir
a. Lecture compréhension.
Elle consiste à lire attentivement le sujet pour en rechercher trois éléments essentiels : le contexte
dans lequel le sujet est inscrit, l’opinion, et la consigne.
Par exemple, prenons le sujet ci-dessus.
Compréhension : ici je fais toujours un travail détaillé avec mes élèves, mais dans ce sujet, je
compte aller vite…
Opinion : ce qu’il faut retenir sur l’opinion, c’est qu’elle se définit comme ce que nous tenons pour vrai
sans l’avoir examiné. Donc, dans ce sujet, l’opinion c’est la proposition « je suis un romancier, ...nature.
»
Consigne : c’est des instructions que l’on donne, ce qu’on me demande de faire.
NB : Avec le Bac de l’UEMOA, les consignes sont claires, plausibles, et le plan du travail est
déjà dégagé. Il suffit d’accorder du crédit à cette consigne qui se décline sous forme de parties
nécessitant parfois à suivre une logique matérialisée par des connecteurs logiques du genre (d’abord,
puis, ensuite, en fin ou d’une part, d’autre part…). A ce niveau, l’élève doit faire preuve de vigilance et
de pragmatisme.
En plus, il faut faire très attention ; car les consignes proposées ne sont pas figées dans les
fonctions comme on a l’habitude de le voir dans les anciens sujets. Cette fois-ci, on parle de parties ; et
une seule partie peut prendre en charge plusieurs fonctions. Juste une précision pour vous permettre de
prévoir sur les nouvelles consignes. A ce niveau, nous pensons que les arguments ne manqueront pas ;
car vous serez toujours dans l’embarras du choix. Revenons-en au sujet.
Thème : il faut dire que le thème s’inscrit dans le domaine général ; son champ d’application
est beaucoup plus vaste que le motif ou le prédicat. L’objectif de chercher le thème, c’est juste pour
vous permettre d’éviter les hors sujets. Il faut toujours penser au thème dans le corps du devoir. Toutes
vos illustrations viendront uniquement du roman. Tout autre genre littéraire, (poésie, théâtre, nouvelle,
conte etc.), qui fera l’objet d’illustration, sera considéré comme faute grave ; car le sujet vous limite
uniquement au roman. Il s’agit, ici, de ce qu’on parle de manière générale.
Thème : Je : romancier : roman
Prédicat : Ce qui est dit de la chose ou de la personne dont on parle : « je suis un romancier, je suis
un rêveur, et plus je m’engagerai, plus je m’éloignerai de ma vraie nature. »
Ce qu’il faut retenir ; c’est que dans un sujet de dissertation, tout est important même les virgules.
Ce que j’ai mis en valeur (gras et italique) constitue ce que l’on dit de Je
Prenons les unités de sens qui vont ensemble :
Je romancier = Je rêveur = Je vraie nature ≠ Je engagé
b. Lecture analyse (élucidation des mots clés).
Romancier, rêveur, vraie nature : création romanesque relate des histoires imaginaires, donne
l’illusion du réel, la vraisemblance, le mentir vrai et.
M’engagerai : servir société, exprime les réalités sociales
M’éloignerai : tiendrai une distance, un écart, observerai une démarcation…
A présent, je vous propose une introduction détaillée, un développent expliqué , une conclusion
détaillée. On fera aussi un bonus pour une introduction et une conclusion complètes.
Introduction détaillée
Reformulation : lu but du romancier n’est point d’exprimer la réalité, mais, de par son talent
de créateur, de relater des histoires imaginaires.
Ou
On peut dire que le romancier de talent doit toujours promouvoir la vraisemblance.
Ou
La vraie nature de la création romanesque est de mettre en valeur l’illusion du réel.
NB : Ces reformulations, ci-dessus, sont uniquement des propositions parmi tant d’autres,
d’autant plus que si nous aurions autant d’élèves, nous aurons autant de reformulations.
Développement détaillé
Thèse : le romancier est un illusionniste
- Une phrase de présentation : Bon nombre de romanciers pensent que l’art romanesque doit
toujours promouvoir des histoires fictives et vraisemblables.
Argument 1 : D’abord, le principe premier de du romancier est de valoriser des histoires
fictives à travers l’imagination. (Vous le prouvez…)
NB : pour des besoins d’illustration, l’élève doit feuilleter ses connaissances littéraires ; se baser
sur des œuvres lues et étudiées pour mettre en valeur soit des citations directes soit citations en
substances. Citations en substances : c’est-à-dire vous donnerez l’idée du romancier par le truchement
de vos connaissances de ses œuvres, ou par une familiarité d’une citation que vous avez oublié
l’intégralité. Vous devez faire, alors, un résumé fidèle de la citation sans une outrecuidance.
Exemple1 : Guy de Maupassant, dans certaines de ces œuvres, montre les limites du roman
réaliste. Ainsi déclare-t-il dans la Préface de Pierre et Jean (1888) : « Faire vrai consiste donc à donner
l’illusion complète du vrai, suivant la logique ordinaire des faits, et non à les transcrire servilement
dans le pêle-mêle de leur succession » (servilement : fidèlement comme un esclave…)
Exemple2 : du même auteur « Le réaliste, s’il est un artiste, cherchera, non pas à mous montrer
la photographie banale de la vie, mais à nous en donner la vision plus complète, plus saisissante, plus
probante que la réalité même » (probante : vraie). Il dit en fin « J’en conclus que les Réalistes de talent
devraient s’appeler plutôt des Illusionnistes »
Exemple3 : dans cette même logique, Dénis Diderot nous dit, faisait l’Eloge de Richardson,
1761, que « Le roman est un tissu d’événements chimériques et frivoles dont la lecture était dangereuse
pour le goût et pour les mœurs », et il ajoute aussi « Ne le croyez pas, il vous trompe »
Argument 2 : le roman est un mensonge vrai, c’est-à-dire le romancier doit faire en sorte que
lecteur ne se rend pas compte de la réalité (vous développez…)
Exemple1 : dans un roman, les fonctions des personnages romanesques sont déterminées par
l’action qu’ils exercent dans l’intrigue. Raison pour laquelle, le romancier leurs attributs des identités
vraisemblables. Ainsi, en tant que sujet, le personnage a un nom, une psychologie, une apparence
physique. En plus, en tant que fonction : sujet, objet, adjuvant, opposant. En réalité, toutes ces
caractéristiques présentent le roman comme vrai, et le romancier devient, alors, le « singe de Dieu »
nous dit François Mauriac : le personnage de Rastignac dans Père Goriot en est un exemple illustratif.
NB : vous en avez fait le constat que cet exemple ne fait pas l’objet d’une citation, mais citer les
caractéristiques d’un roman en convoquant un personnage ou le schéma actanciel (Greimas) afin de
donner sens à votre argumentation.
Exemple2 : Louis Aragon déclare : « l’art du roman est de savoir mentir »
Exemple3 : Claude Roy souligne que « le romancier a beaucoup droits dont celui de mentir
pour mieux dire la vérité »
Conclusion partielle plus transition :
En somme, nous pouvons retenir dans cette analyse préétablie le vrai visage du romancier qui
consiste à mettre son talent de créateur en nous faisant croire que les histoires racontées sont réelles ;
c’est-à-dire de par son art qu’il parvient à nous montrer sa vraie nature. Néanmoins, force est de
constater que le romancier est tenu par un déterminisme social, et qu’il est obligé à dire vrai les faits
sociaux.
Antithèse : le roman reflète les réalités sociales
Phrase de présentation : Pour beaucoup de romanciers, surtout les réalistes, pensent que la
vraie nature du créateur romanesque est de montrer les réalités de la société quels qu’en soient les
risques, et cela sous diverses formes.
Argument1 : le roman est le reflet fidèle de la réalité
Exemple1 : c’est probablement dans ce contexte qu’un personnage de Stendhal dans le Rouge
et le Noir (1830) déclare « Eh, monsieur, un roman est un miroir qui se promène sur une grande route.
Tantôt il reflète à vos yeux l’azur des cieux, tantôt la fange des bourbiers de la route. Et l’homme qui
porte le miroir dans sa hotte sera par vous accusé d’être immoral ! Son miroir montre la fange, et vous
accusez le miroir ! Accusez bien plutôt le grand chemin où le bourbier, et plus encore l’inspecteur des
routes qui laisse l’eau croupir et le bourbier se former »
NB : ici vous pouvez vous limiter dès la première phrase, mais je vous donne tout ça, alors,
pour vous permettre de comprendre le contexte de la citation qui met en valeur les maux de la société.
Exemple2 : Abraham Joseph Chaumeix écrit aussi que « La valeur d’un roman se mesure à
ce qu’il contient d’observation et non à ce qu’il contient d’imagination »
Exemple3 : Guy de Maupassant nous dit que « Son but n’est point de nous raconter une
histoire, de nous amuser ou de nous attendrir, mais de nous forcer à penser, à comprendre le sens
profond et caché des événements »
Exemple 4 : la devise des réalistes nous dit Maupassant est dire la vérité « Rien que la vérité
et toute la vérité »
NB : ici aussi vous devez avoir le souci de l’équilibre, deux exemples peuvent faire l’affaire
Argument2 : Le roman dénonce les injustices religieuses ou politiques
Exemple1 : Les Soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma (1968). Dans cette œuvre, Fama
Doumbouya était déçu par les indépendances et il n’a « Rien que la carte d’identité nationale et celle
du parti unique ».
Ainsi, de cette citation, le narrateur met à nue les conséquences, les méfaits des indépendances
en Afrique. De par son caractère dérisoire, les indépendances n’apportent que des futilités aux Africains
notamment le parti unique caractérisé par la corruption, le despotisme, l’usurpation du pouvoir ; et la
carte d’identité, symbole de la modernité incomprise et de désintégration de Fama. Ici l’auteur fait un
critique acerbe à l’endroit des nouveaux dirigeants
Exemple2 : Albert Camus nous dit, dans son essai, L’homme révolté (1951), que « Le
romanesque n’est que la correction de ce monde-ci, suivant le désir profond de l’homme car il s’agit
bien du même monde. La souffrance est la même, le mensonge, l’amour. Les héros ont notre langage,
nos faiblesses, nos forces. Leur univers n’est ni plus beau ni plus édifiant que le nôtre »
Conclusion partielle :
Bref, la nature du romancier est étroitement lié à la vérité grâce à ses rapports étroits qu’il
entretient avec la société.il se porte le garant de la cité pour dénoncer les injustices d’où qu’elles
viennent.
Synthèse : dans un vrai roman, réalité et fiction sont indissociables (ici vous développez cette idée)
Proposition de conclusion
Au demeurant, cette analyse du roman, en général, et du romancier, en particulier, nous a permis
de bien cerner les contours qui fondent la vraie nature du romancier malgré les diverses positions. Ainsi,
pour les illusionnistes le romancier est caractérisé, de par son talent de créateur qui le substitue en un
demiurge. Par contre, les réalistes pensent que « le vrai peut quelquefois n’être pas vraisemblable »,
mais présenté, plutôt, comme réel permettant d’exprimer, ainsi, les aspirations du peuple. Alors, nous
pensons que la vraie nature du genre romanesque est surtout de promouvoir la fiction, car le romancier
doit toujours s’inspirer de la réalité pour le transformer en un art romanesque plutôt que de vouloir
s’attarder sur des questions sociales. Ainsi, la vraie nature du romancier n’est-elle pas d’être un
concepteur de nouveaux langages comme le souhaitent les écrivains du Nouveau Roman ?
Deuxième exemple
Correction de la composition harmonisée de l’IA de Saint-Louis du 2 semestre TL’1&L2
Sujet : Pour Camus, l’absurde est le sentiment qui « nait de cette confrontation entre l’appel
humain et le silence déraisonnable du monde. »
Discutez cette affirmation en montrant, d’abord, que la littérature exprime l’absurdité de la vie,
le désespoir ; l’angoisse existentielle ; ensuite, qu’elle peut être un moyen de divertissement et enfin
vous démontrez qu’elle est avant tout un travail esthétique.
Remarque :Avant de mettre en lumière cette étude, je compte préciser que ce sujet semble
difficile ; d’ailleurs certains collègues ont eu à soulever cette absence de congruence entre l’opinion et
la consigne. Certes, nous pouvons leur accorder cette bénéfice du doute, mais nous pensons qu’il aurait
été possible de traiter ce sujet, les élèves devront faire attention parfois sur l’annonce des libellés des
sujets. Il arriverait parfois que la consigne s’entrelace avec l’opinion ou du moins que cette dernière soit
détachée de sa place habituelle ; et ce que nous croyons pour opinion n’est rien d’autre qu’un contexte
qui permet d’élucider le sujet. A titre d’exemple, on peut prendre ce sujet ci-dessous :
Sujet : Jean de la Bruyère a dit « C’est un métier de faire un livre, comme de faire une pendule.
»
Etes-vous d’accord que la littérature est aussi utile que tous les autres métiers de la vie ?
Répondez à cette question en montrant d’une part l’importance que pourrait avoir la littérature. D’autre
part, prouvez que l’activité littéraire ne vaut rien comparée aux autres métiers.
Ce qu’il faut retenir dans l’annonce des sujets est que l’auteur du sujet se fixe toujours des
objectifs à atteindre. Ainsi, dans ce sujet ci-dessus, on aurait dû se limiter, en temps normal, sur
l’interrogation qui pourrait regrouper les deux éléments à savoir l’opinion et la consigne. Comment ?
Essayons de le montrer comme suit :
Etes-vous d’accord que la littérature est aussi utile que tous les autres métiers de la vie ?
A ce niveau, bon nombre de mes élèves avaient cru que l’opinion était ce qui est mis entre guillemets
« c’est un métier… ». Je rappelle que cette citation fait partie du contexte qui, à mes yeux, concourt à la
compréhension du sujet ; car les élèves doivent toujours chercher dans un sujet le contexte qui se trouve
le plus souvent soit à l’intérieur de l’opinion ou bien il se place de manière antéposé ou postposé par
rapport à celle-ci. La question du contexte est très importante même si certains candidats (es) la
négligent. Nous allons la démontrer dans notre sujet qui se trouve tout à fait en haut.
Pour détacher la consigne de l’opinion dans ce sujet, il faudra rendre la phrase à l’affirmative.
Etes-vous d’accord que la littérature est aussi utile que tous les autres métiers de la vie ?
On dira : la littérature est aussi utile que tous les autres métiers de la vie.
Etes-vous d’accord que…. ?
Ici l’opinion est claire et la consigne aussi. Il faut retenir dès à présent quand vous verrez des sujets qui
admettent ces formulations :
Etes-vous d’accord… ? ; Qu’en pensez-vous ? Etes-vous de cet avis ? Pensez-vous
comme… ?
En ce moment précis, la consigne nous interpelle directement et nous sommes dans l’obligation
de répondre cette question. Comment ? En adoptant un plan dialectique (là tout le monde devrait penser
à la Thèse, Antithèse, et éventuellement une Synthèse).
NB : C’est genre de sujet se retrouve aussi dans les libellés des sujets de philosophie, de culture
générale etc. Actuellement, ces consignes ne se font presque pas dans les sujets de français d’autant plus
que nous sommes dans l’ère des nouvelles consignes de l’U.E.M.O.A (je vous renvoie à ma première
étude sur le sujet de dissertation portant sur le roman).
Plusieurs points et détails feront l’objet d’étude pour élucider certaines zones d’ombre. Aussi
nous pensons que tout le monde peut en bénéficier de ces études ; car nous les avons fort besoin. A
présent revenons-en à notre sujet de dissertation de la composition.
Si la dissertation pourrait se définir comme étant un exercice écrit qui consiste à réfléchir sur u
sujet donné, nous invitons alors à tous les candidats d’élargir toujours leur champ de réflexion pour ne
pas se verser dans ce que notre professeur d’université appelle « les perroquets intellectuels », c’est-à-
dire avoir toujours des idées préconçues. Nous avons remarqué, après peu d’expérience dans
l’enseignement, que les élèves ont des tendances que je qualifierai de tendances mécaniques ou
machinales. Pour eux, il y a toujours dans des sujets de dissertation les fonctions de la littérature
(engagement, esthétique, didactique, lyrique, distractive etc.).
Ces horizons d’attente sont à bannir ; car chaque sujet a son contexte, ses réalités, et ses objectifs.
Je rappelle que maintenant nous sommes dans des nouvelles consignes qui nous obligent à valser dans
le terrain des parties. Chaque partie peut contenir en son sein ces fonctions. Donc, la seule arme possible
serait de suivre les conseils de vos professeurs qui vont diront certainement que seule la lecture peut
vous départir et marquer la différence en propulsant de l’avant ; car « c’est l’effort persévérant qui
conditionne la victoire finale ».
Ainsi, la maîtrise d’un sujet de dissertation passe par quelques grandes étapes :
A. La compréhension du sujet
Elle est progressive et nécessite plusieurs lectures. A ce niveau, nous certains collègues et moi-même
insistons parfois à ce qu’il y ait trois lectures fondamentales et méthodiques. Comment ? Découvrons-
les :
1. La première lecture
Elle sert d’imprégnation, de contact avec la pensée exprimée mais également à préciser la
composition de ce sujet (contextualisation, opinion, consigne etc.) :
a) La contextualisation
Il s’agit d’une phrase introductive ou d’une expression qui nous donne le nom de l’auteur, son
opinion ou sa pensée, le titre de l’œuvre d’où la pensée a été extraite et dès fois l’époque et le siècle. La
contextualisation a pour fonction de mesurer l’évolution, la mutation ou alors l’actualité de la pensée.
Cependant, il est important de préciser que cette contextualisation est facultative, elle n’apparait toujours
pas dans les libellés des sujets donnés. Elle est mobile ; elle peut être au début, à la fin ou fondue dans
la consigne.
Ainsi, appliquons cette approche dans le sujet de la composition harmonisée du deuxième semestre
de l’IA de Saint-Louis (2018-2019).
Sujet : Pour Camus, l’absurde est le sentiment qui « nait de cette confrontation entre l’appel
humain et le silence déraisonnable du monde. »
Discutez cette affirmation en montrant, d’abord, que la littérature exprime l’absurdité de la vie,
le désespoir ; l’angoisse existentielle ; ensuite, qu’elle peut être un moyen de divertissement et enfin
vous démontrez qu’elle est avant tout un travail esthétique.
Dans ce sujet, la contextualisation c’est un nom d’auteur : Albert Camus. Nous avons ajouté le
prénom pour plus de préciser ; car il y a des Camus dans le monde. Ainsi, qui est Albert Camus ? La
réponse à cette question peut certainement nous fournir certaines informations pour actualiser sa pensée
dans ce sujet ci-dessus ; c’est-à-dire biographie et bibliographie peuvent servir d’actualité de sa pensée
ci-contre :
Albert Camus est né en 1913 à Mondovi en Algérie ;
Devenu journaliste ; il dénonce les excès de la colonisation, puis, dans Combat, journal
clandestin de la Résistance, qu’il a fondé pendant la Second Guerre mondiale, il appelle à la
révolte contre l’occupation allemande.
Il refuse de choisir entre son attachement à sa terre natale qu’il souhaiterait encore française et
la légitimité des revendications pour l’indépendance algérienne.
Camus, assez proche de l’existentialisme de Sartre, développe sa philosophie personnelle de
l’absurdité : « Ce qui est absurde, c’est la confrontation de l’homme, qui a besoin d’ordre et de
raison, à un monde irrationnel. » (à retenir pour les besoins d’explication et de compréhension
de l’opinion)
Œuvres et citations contextuelles :
Les idées de Camus de trouvent dans deux œuvres de 1942 :
Il dit encore : « Le rôle de l’écrivain, du même coup, ne se sépare pas de devoirs difficiles. Par
définition, il ne peut se mettre aujourd’hui au service de ceux qui font l’histoire : il est au service
de ceux qui la subissent.»
Par conséquent, toutes ces informations biographiques ou bibliographiques concourent à
l’explication et à la compréhension du sujet. Pour rappel, j’avais invité mes élèves à télécharger ce
discours, mieux encore, j’l’ai envoyé certains d’entre eux comme je l’ai fait pour le groupe WhatsApp
de l’ASPF (Association Sénégaise des Professeurs de Français), il y a bien longtemps. Mon objectif est
de les permettre d’avoir une idée sur la vision de Camus dans la littérature.
On retiendra donc que biographies et bibliographies peuvent parfois nous aider à déchiffrer la
quintessence de certains sujets. D’ailleurs, c’est le cas ce sujet ci-dessus qui, au regard de cet arsenal
d’infos, atteste donc la position de Camus dans la littérature : celle de s’engager au service de la société.
A ce niveau, je dirais que la contextualisation n’est nullement facultative mais nécessaire.
b) L’opinion (= ce qu’on en dit du thème)
(Voir étude sur la dissertation détaillée du roman que nous avons publié précédemment). Passons à la
pratique.
Dans ce sujet l’opinion c’est la définition de l’absurdité « est le sentiment qui « nait de la
confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde. »
Thème : l’absurdité : la littérature de l’absurde. (= ce dont on parle)
Prédicat ou thèse : « est le sentiment qui « nait de la confrontation entre l’appel humain et le silence
déraisonnable du monde. »
c) La consigne (=ce qu’on me demande de faire)
(Même constat pour la consigne)
NB : ici nous devons préciser qu’il s’agit des nouvelles consignes améliorées. Du coup, il faut traiter
selon le plan dégagé en suivant les connecteurs logiques.
- D’abord, en montrant que la littérature exprime de l’absurdité de la vie, le désespoir ; l’angoisse
existentielle ;
- Ensuite, qu’elle peut être un moyen de divertissement ;
- Et, enfin, vous démontrerez qu’elle est avant tout un travail esthétique.
Déjà l’élève sait qu’il s’agit ici des fonctions de la littérature même si nous constatons la présence de
certains noyaux de résistances dans la première unité de sens (d’abord en montrant…). Donc, il faut se
mettre dans la tête qu’il s’agit ici des parties et non un plan dialectique. Chaque partie au moins aura
deux arguments et ses exemples. Dans la première unité de sens, les sous-parties sont dégagées, il suffit
de les développer. Donc par souci d’équilibre, chaque partie aura ici deux arguments.
2. Deuxième lecture
On l’appelle aussi lecture est analyse. C’est là qu’on analyse les mots clés. Elle est technique et
approfondit la compréhension du sujet. C’est là qu’on cherche à casser les noyaux de résistances, c’est-
à-dire tous les mots qui peuvent bloquer la compréhension du sujet. C’est là qu’on reformule et qu’on
dégage la problématique du sujet.
Appliquons cela dans notre sujet ci-dessus :
- L’absurdité : Ce qui est absurde, c’est la confrontation de l’homme, qui a besoin d’ordre et de
raison, à un monde irrationnel.
Synonyme : extravagant, illogique, irrationnel, insensé, aberrant, déraisonnable, farfelu, incohérent,
inconséquent, saugrenu, inepte, stupide.