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Commentaire de Texte
Dans ce patchwork d’extraits de texte, Philippe Meirieu introduit l’idée que l’activité
pédagogique n’est pas sans implication de l’éducateur, et qu’admettre la subjectivité de ce
dernier reconnaît que ce n’est pas seulement la connaissance « pure » et neutre qui est
transmise, mais aussi qu’une diffusion des idées et convictions de l’éducateur à travers ce
processus est fait. C’est un acte solidaire et social où l’éducateur, aussi par son exigence,
transmet également des valeurs, et où l’enseignement fait partie d’un contexte humain.
Il me semble important d’énoncer quelques nuances par rapport aux idées que Meirieu
expose. L’éducateur transmettrais son savoir et ses valeurs tout en explicitant que ceux-ci ne
sont pas les seuls chemins à prendre, et qu’il faudrait complémenter son enseignement par,
soit une introduction à d’autres réalités, ou en exposant clairement qu’une certaine forme
de prosélytisme est en place durant le processus pédagogique, et que lui-même y trouve une
forme de reconnaissance à aboutir à transmettre ses connaissances et valeurs. Cela
permettrait à l’élève de se désaliéner de l’emprise que l’éducateur pourrait effectuer pour sa
propre satisfaction ou pour son « honneur », même si les valeurs et connaissances
transmises sont « saines ».
Philippe Meirieu expose des idées intéressantes lorsqu’il parle des défis que devrait
surmonter pour pouvoir partager, et comment le donneur doit s’adapter tout en restant
intègre et exigeant. C’est d’autant plus juste dans le domaine de l’enseignement musical, où
la fusion entre la technique, le propos, la sensibilité, et enfin la bonne diffusion (gestion du
stress par exemple) de ces trois éléments doivent se mêler pour aboutir à une liberté pour le
musicien. En complément à tous ces éléments, il y a également l’esthétique et le contexte
qui viennent enrober tous ces éléments. En laissant de côté l’enseignement technique et
cérébral, il y a tout de même un mystère qui surgit, c’est le concept absurde et brouillé de la
musicalité.
J’ai eu l’occasion de voir une exposition et assister à des discussions sur le concept de
musicalité à Art Genève, curaté par Augustin Maurs et Catherine Othenin–Girard.
En pratique, un musicien classique comprend la musicalité par tout son bagage musical, tout
ce qui lui a été exigé, et tout ce qu’il exige désormais de lui-même. Cependant, la musicalité
n’est pas une donnée clairement définie en termes théoriques, et l’on peut voir des
évènements non-musicaux être de la musique, un son, ou toute d’évènement sonore
intéresser les compositeurs, les artistes et les mélomanes (Par exemple, Machina Humana
de David Hudry, créé au festival Archipel en mars 2018).