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CHAPITRE I- CIMENTS

Pr . Abdeljebbar DIOURI
LABORATOIRE DE CHIMIE APPLIQUÉE DES
MATÉRIAUX
CENTRE SCIENCES DES MATÉRIAUX

Programme

Chapitre I - Le procédé des Ciments


I 1.– Fabrication – Aspects techniques
I.2 – Matériaux et Réactions de Clinkérisation
I.3 – Calcul des mélanges crus
I.4- La réactivité hydraulique
I.5- Les résistances mécaniques
I.6- Classification des ciments
I.7- Normes sur les Ciments

Chapitre II – Les granulats et Mortiers


II.1 – Définitions et classification des granulats
II.2- Les adjuvants
II.3- Propriétés des Mortiers
- Ouvrabilité, maniabilité
- Prise
- Résistances mécaniques
- Retrait, gonflement
II.4- Les coulis d'injection
2
Chapitre III- Les bétons
III.1- Généralités - Composition - Formulation- Classification
III.2- Etude comparative des essais
Teneur en eau, Cône d'Abrams, Ecoulement, Etalement, affaissement,
compactabilité
III.3- Résistances à la compression, flexion
III. 4- Essais non destructifs
Essai sclérometrique - Auscultation sonique
III.5- Les déformations des Bétons
Retrait, Fluage, Fissuration
III.6 Les Bétons spéciaux
III.6-
Bétons Haute Performance
Bétons autoplaçants
Bétons fibrés
III.7- Normes Marocaines sur les Bétons

Chapitre IV- Les lois phénoménologiques de diffusion


IV.1- Loi de diffusion en milieu poreux (loi de Darcy)
IV.2- Loi de diffusion de chaleur (Loi de Fourier)
IV.3- Applications aux matériaux de construction

Chapitre I - Le procédé des Ciments

I.1 – Fabrication – Aspects techniques


I.2 – Matériaux et Réactions de Clinkérisation
I.3 – Calcul des mélanges crus
I.4 - La réactivité hydraulique
I.5 - Les résistances mécaniques
I.6 -Classification des ciments
I.7 - Normes Marocaines sur les Ciments

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I.1– Fabrication des Ciments
Le ciment est un vieux matériau
Cycle de La chaux : CaCO3 ⇒ CaO ⇒ Ca(OH)2 ⇒ CaCO3
• Historique de la recherche et des inventions
Rechercches
Invention Invention
Louis Vicat Joseph Aspedin Isaac Johnson Ciment Standard
Mélanges hydrauliques Ciment Portland Process chimique Wilhelm Michaelis

1812 1824 1838 1875

1824, Joseph Aspdin en


Angleterre, fabrique et
brevète une chaux
hydraulique, sa couleur,
1756, Angleterre, les chaux après prise, ressemble à
contenant des matières la pierre de Portland.
argileuses présentent les
meilleures propriétés 1835, Augmentation de la
hydrauliques température de cuisson et
1813-28, Vicat en France,
fabrique un ciment à partir naissance du véritable
du mélange de calcaire et ciment Portland.
d’argile.
5

Procédé de Production des Ciments

Calcaire Argile

Systèmes de
Broyage des
Matières Premières

Systèmes de Systèmes de
manutention des manutention des
matériaux matériaux
Réactifs
Produits Systèmes de
Broyage
Pyro-traitement Des ciments
(Réactions chimiques)
Liant hydraulique : constitué d’un minérale non métallique,
mélangé avec l’eau, il forme une pâte qui durcie et présente des
résistances aux chocs mécaniques et à l’action de l’eau.
Le durcissement est dû aux réactions chimiques d'hydratation des
silicates et des aluminates de chaux. 6
Système de Pyro-traitement

Matériaux
Gaz
Combustible
Entrée matière Crue
Echappement des gaz
Contournement de gaz
Sortie Clinker
Préchauffage Refroidisseur
Calcination
Conduit d’Air tertiaire
Détection Air tertiaire
Refroidissement de l’air

Cuisson Refroidissement
1500°C

Système de préchauffage
Tour échangeur(Preheater)

Ce qui se passe pendant le


préchauffage ?
• Séparation des matières
premières et suspension pour
l'absorption de chaleur.
• Élimination de l'humidité
• Décomposition des Calcaires et
Argiles
• Début de formation de produits
intermédiaires et même finaux

8
Tour échangeur(Preheater)

10
Différentes zones du four à ciments
Zone d'entrée Zone de cuisson
• Fin de Décomposition de CaCO3
• La chaux libre atteint son maximum Zone de sécurité Zone de transition
• Début de Formation des phases du clinker Zone de transition Zone de sortie

Schéma du four rotatif typique

• Maximum de Formation du silicate Ca2SiO4 ,


• Formation achevée des aluminates

Formation partielle de
phase liquide
•Formation du silicate Ca3SiO5,
•Diminution progressive de la teneur en chaux libre

11

12
Le brûleur

Tuyère

13

Le refroidisseur

conduit
d'échappement

Sortie du Four Tuyère

Le clinker

Ajout de gypse CaSO4.2H2O


pour contrôler le temps de prise du ciment

Ciment
14
Schéma global du procédé
de Fabrication des ciments

15

I.2 – Matériaux et Réactions de Clinkérisation

I.2.1- Matériaux et Exploitation de la Carrière

• La géologie du gisement
• L'acheminement de la matière
• Les matières premières
• La préhomogénéisation
• Le séchage et le broyage
• La surface spécifique

16
La géologie du gisement
Exemple de Stratigraphie

Le gisement se caractérise par :


- des variations importantes de teneur en calcaire (CaCO3 , mesurée par le titre en CaO) et en autres
paramètres chimiques selon les couches géologiques 17

L' acheminement de la matière


- Une fois les granulats extraits en carrière, et détachés des blocs de roches par des
tirs de mines, ils sont transportés jusqu'au concasseur primaire.
- Après le concassage primaire, un premier tri par tamisage permet de séparer les
granulats dépassant une certaine dimension, en une partie de taille plus grosse et
une autre plus fine.
- La partie de taille plus grosse passe dans un concasseur secondaire qui la réduit en
matériaux plus fins. Ceux-ci sont ensuite acheminés vers les différentes installations
de tamisage afin d'être triés selon leur granulométrie (dimension des grains)

18
Les matières premières
1- Les calcaires
- Roches sédimentaires résultant du dépôt de particules organiques diverses (algues
microscopiques, coquilles d'animaux, débris coralliens, etc.), accumulées au fond des mers et
des lacs.
- Formés il y a plusieurs centaines de millions d'années, et soulevés par les derniers
mouvements tectoniques du tertiaire et du quaternaire pour constituer les récifs coralliens.

- Constitués au minimum de 50 % de carbonate de calcium (CaCO3), contiennent cependant de


nombreuses impuretés mêlés à des éléments chimiques, notamment le magnésium( les
calcaires dolomitiques) .

-Toute roche qui contient du carbonate de calcium (calcaire, CaCO3),


- A distinguer de la chaux vive, oxyde de calcium (CaO) et du gypse qui est sulfuré ( CaSO4 ).
- Naturellement, la chaux capture le gaz carbonique atmosphérique et se transforme à
nouveau, au long des millénaires, en carbonate de calcium.
- Sous forme rocheuse, le calcaire est généralement cristallin : aragonite (stalactites), marbre,
calcite.

19

La calcite
• La calcite ( pierre à chaux ) est présente en quantités variables dans de nombreuses roches
(notamment les calcaires et les marbres)
•Formule : CaCO3, carbonate de calcium cristallin.
Pourcentage de Appellation
CaCO3
50% Calcaire
75% Calcite
90% craie
calcaire siliceux : au M.E.B (Calcaire sain)

texture pauvre en fossiles.., grains de


1 – 10 µm
Les pores : peu nombreux,
dimension n'excède pas 10 µm.
La porosité est de type intercristalline.

20
Classes spécifiques des calcaires
- Calcaires massifs ; sans litages ni strates.
- Calcaires lités à couches d’épaisseurs variables.
- Calcaires oolithiques concentriques (petites sphères comme des oeufs).

- Calcaires pisolithiques (sphères de diamètre supérieur à 2 mm).

- Calcaires lithographiques à grains très fins, se débitant en plaquettes.

- Dérivés du calcaires : le marbre, la marne et les dolomites (argile +


calcaire)

21

Composition des matières premières calcaires

22
2 - Les argiles
Roches composées principalement de silicates en feuillets Phyllosilicates)
d’ Al, plus ou moins hydratés.

Les plus abondants des roches sédimentaires: 50% des sédiments (69 % des sédiments
continentaux). Constituants principaux des sols.

Formées de particules fines, de l'ordre du µm


* Lutites: Sédiments fins (grains < 64 µm):
- limons de 1/16 mm à 1/256 mm, soit de 64 à 4 µm; surtout quartz
- argiles: > 1/256 mm
* siltites: limon (silt) induré (grés à grains très fins)
* argilites: argiles compactées
* shales: argiles compactées fissiles

Les minéraux argileux

- Les phyllosilicates d'aluminium :


feuillets constitués de couches d'octaédres Al(OH)6 et de couches de tétraédres SiO4
reliées par les atomes O et OH mis en commun.
- Les substitutions d'atomes sont fréquentes dans les feuillets.
- L' édifice cristallin peut être désorganisé (la cristallinité est moins bonne).
- Les déséquilibres au niveau des charges sont compensés par adsorption de cations
dans l'espace interfoliaire (capacité d'échange des argiles).
23

Structure des minéraux argileux


- les argiles 1/1 (1 couche tétraédrique+1 couche octaédrique)
- les argiles 2/1 (2 tétra. pour 1 octaédrique).

24
cristaux de chlorite et de
kaolinite
vus au
microscope électronique à
balayage.

25

Composition des matières premières argileuses

26
RÉPARTITION DES ÉLÉMENTS DANS LE GLOBE TERRESTRE

Ecorce % Poids Océans % Poids Atmosphère % Poids


Continentale

O2 47 O2 85 N2 79
Si 27 H2 10 O2 19
Al 8 Cl 2 Ar 2
Fe 5 Na 1
Ca 4
Na 3
K 3
Mg 2
Ti 0.4

: Eléments chimiques prédominants dans la fabrication des ciments

27

Préparation des matières premières

28
La préhomogénéisation
Le calcaire (calcaire corallien) et les marnes (mélange de marne rouge et de
marne grise), concassés à la taille d'un poing, sont mis en stock sur deux tas de
préhomogénéisation distincts par couches, respectivement successives et alternées, pour
atténuer les variations chimiques naturelles.

Les deux matières premières sont reprises des tas et acheminées par bandes
transporteuses vers les silos de dosage. Elles en sont extraites dans des proportions bien
définies alimenter le broyeur à cru.
Des matières de correction sont ajoutées permettant ainsi d'ajuster la
composition chimique du mélange.

29

Facteurs influençant le choix des Matières Premières

30
Types de matières premières
(Utilisées en cimenteries)

31

Composition des Matières Premières Principales

% ( masse)

32
Composition des Matières Premières de Correction

% ( masse)

33

Le séchage et le broyage
Pour favoriser les réactions chimiques ultérieures, les matières premières
doivent être séchées et broyées très finement (quelques microns) dans des
broyeurs à boulets ou dans des broyeurs à meules verticaux.

34
Caractérisation des matériaux par la surface spécifique

Surface Spécifique: σ = surface des grains / volume des grains


- le rapport surface / volume des poudres est
immensément supérieur à celui des matériaux massifs.

- La surface spécifique étant la surface par unité de poids:


m².g-1. Peut varier de 0,1 à 400 m².g-1.
- Le calcul de σ se fait aussi en m-1 (Surface/Volume)

La connaissance de la Surface Spécifique, est importante pour la


caractérisation des poudres des matériaux. Sa connaissance
permet de contrôler la réactivité car la vitesse de réaction varie
avec l'état de division des matériaux.

35

- Les surfaces vraies :


Idéalement : - un cube de longueur L a une surface de 6L2,
- une sphère de rayon R , une surface de 4 π R2.
En réalité, ces formes géométriques, idéales et parfaites, n'existent pas
car l'inspection microscopique nous montre des irrégularités de surface,
dues aux vides, pores, et autres imperfections qui créent une surface
réelle toujours supérieure à la surface idéale.
- Facteurs influençant la surface spécifique:
-Un cube, de coté 1 mètre, est divisé en petits cubes de coté 1 micron,
- Il se forme 10 18 particules, chacune d'une surface de 6 x 10 -12 m 2.
- La surface totale de toutes ces particules est 6 x 10 6 m 2.
- Il y a multiplication par 1 million de la surface exposée .
- Lorsque la matière est divisée, de nouvelles surfaces apparaissent
augmentant ainsi la surface exposée à la réactivité.

36
Le Broyage : Fragmentation des poudres
Une poudre, formée de grains supposés sphériques de même
diamètre équivalent D, est broyée (fragmentée) / chaque grain
est transformé en n petits grains sphériques de diamètre d .

Calculer le rapport des surfaces spécifiques en fonction de n ?

σi = Si / Vi = 4π( D/2)2 / 4 π ( D/2)3 /3 = 6 / D


σf = Sf / Vf = 6 / d σ /σ = d / D
i f
Vi = n Vf D3 = n d3

σi / σf = d / d 3
σf = 3 σi
σi / σf = 1 / 3
37

Exercice 1:

On se propose de préparer un Cru à partir des matières premières disponibles : M1 et


M2. La granulométrie de chaque matière est donnée dans le tableau suivant :
Granulométrie (% en diamètre)

Matière 20µm 40µm 200µm


M1 10 30 60
M2 40 25 35
1/ Calculer la surface spécifique de chaque matière, en supposant qu’elle est
constituée de grains sphériques.
2/ On procède au broyage de chaque matière par fragmentation des particules en 3,
Quelles sont les nouvelles surfaces spécifiques théoriquement attendues.

38
1.2.2. Réactions de Clinkérisation

Matières premières
CALCAIRE ARGILE
Al2((OH)2Si4O10)4H2O
CaCO3 (calcite) Montmorillonite
+
+
Al4((OH)8Si4O10 )
Al, Mg, Fe (Silicates et carbonates) Kaolinite

CRU
Composition Chimique

CLINKÉRISATION
Four Rotatif (T≈ 1450 – 1500°C)

CLINKER 39

Procédé de cuisson

40
Réactions entre phases solides
1 Dissociation et pré
pré--calcination

Avant son entrée dans le four, le cru est élevé dans une tour
échangeur où il passe à travers des cyclones ( à T > 400°C )

Départ d’ H2O (premiers cyclones : 400 – 500°C)

Al2((OH)2Si4O10)4H2O
Montmorillonite Al2Si4O11, H2O
Al4((OH)8Si4O10 )
Al2O3+4SiO2 +H2O
Kaolinite
Départ de CO2 (derniers cyclones : 600 – 900°C)

CaCO3 (calcite)
décomposition
Al, Mg, Fe
(Silicates et carbonates)
CaO + CO2
Fe2O3 + Al2O3
41

Les deux phénomènes chimiques auxquels nous assistons :

- La dissociation des argiles Sont des réactions


- la décomposition de CaCO3 de 1er ordre

Le temps de dissociation est fonction linéaire du


diamètre des particules :

θM’ : temps nécessaire pour la


θM’ = K’ / S’M dissociation de l’unité de masse de
minéral argileux.

S’M : surface spécifique des


particules
K’ : (s.cm2.g-1) Cste à T° et EA Cstes

42
2 Réactivité des oxydes :
Oxydes des matières
64%
premières
22 %
8%
CaO 5%
SiO2 Al2O3
Fe2O3
Métabolisme
d’association
Réactivité
Clinkérisation

Traitement thermique

Selon quelles règles


se fait la diffusion Clinker
entre les oxydes ?

43

La diffusion binaire entre les oxydes principaux se


fait selon la règle de Keyser : (diffusion chimique)
Règle :
L’oxyde d’affinité la plus petite pour l’oxygène
diffuse sur et dans l’oxyde ayant la plus grande
affinité (oxyde accepteur)

CaO (0,70) SiO2 (2,39)


CaO (0,70) Al2O3 (1,66)
Al2O3 (1,66) SiO2 (2,39)

44
3 Considération des diagrammes de phases
Stabilité thermique des combinaisons des oxydes CaO, SiO2, Al2O3, Fe2O3
Diagramme binaire CaO-SiO2

Domaine de
stabilité des
phases C3S et C2S

45

Diagramme ternaire CaO-SiO2-Al2O3

Domaine de stabilité des


phases C3S , C2S et C3A

46
Diagramme partiel CaO-SiO2-Al2O3

Minimum d’équilibre entre les phases


C3S , C2S et C3A à partir de 1335°C

47

4 La diffusion physique procède par 3 voies :


La migration de matière sur la surface
extérieure des particules d’oxyde accepteur :
Diffusion superficielle

La migration de matière le long des surfaces


intérieures de jonction des grains d’une
particule de l’oxyde accepteur :
Diffusion aux joints
La migration de matière à l’intérieur des
grains de l’oxyde accepteur :
Diffusion réticulation
Les énergies d’activation de ces 3 processus sont dans l’ordre :
Qsurf < Qjoint < Q reticul

Les vitesses de diffusion sont dans l’ordre contraire :


Vdsurf > Vdjoint > Vd reticul

Le processus réticulaire est le plus lent et c’est lui qui


contrôle le processus global en conditions isothermes.

48
Nomenclature des phases du clinker
Composition chimique :
Les éléments constituants : O, Ca, Si, Al, Fe
Les oxydes constituants: CaO, SiO2, Al2O3, Fe2O3

Abréviations C S A F
Composition minéralogique :
Les phases cristallines constituantes :
C3S (Silicate tricalcique) C2S (Silicate bicalcique) C3A (Aluminate) C4AF (Alumino-ferrite)

Ca3SiO5 Ca2SiO4 Ca3Al2O6 Ca2(Al,Fe)O5


49

Séquence des Réactions chimiques de Clinkérisation

1/ – Destruction des argiles et formation de Métakaolinite :


400-500°C
Al4(OH)8Si4O10 2(Al2O3.2SiO2) + 4 H2O
2/ – Destruction de la métakaolinite et formation de
mélange d’oxydes réactifs :
500-800°C
Al2O3.2SiO
2SiO2 Al2O3 + 2 SiO2

3/– Décomposition du calcaire :


600-900°C
CaCO3 CaO + CO2
4/ – Formation de pseudowollastonite :
600-1000°C
CaO + SiO2 CaO.SiO2 ( CS)
50
5/ – Formation de silicate bicalcique ( Bélite ):
600-1300°C
CaO.SiO2 + CaO 2CaO.SiO2 ( C2S )

6/ – Formation de la phase alumino-ferritique :


800-1400°C
CaO.Al2O3 + 3CaO + Fe2O3 4CaO.Al2O3.Fe2O3 (C4AF)

7/ – Formation de l’aluminate tricalcique :


800-1400°C
CaO.Al2O3 + 2 CaO 3CaO.Al2O3 ( C3A)
8/ – Formation du silicate tricalcique, phase noble (Alite) :
1250-1500°C
2CaO.SiO2 + CaO 3CaO.SiO2 ( C3S)
N.B. : peuvent survenir la formation de phases intermédiaires
comme: CA , CAS , C12A7

51

Evolution des matières en cuisson


Préchauffage

Clinkérisation
Calcination

Transition

500°C 1000°C 1250°C 1500°C

52
Minéralogie du clinker
Réactions de cuisson

Réactifs
CaO – SiO2 – Al2O3 – Fe2O3
C S A F

Combinaison à haute température
1500°C

C4AF – C3A – C2S – C3S
Produits
53

1.3 - Calcul du mélange Cru


Définitions :
La chaux standard est la quantité de CaO (présente dans le cru) capable de se
combiner totalement aux seules oxydes SiO2, Al2O3 et Fe2O3 .
Expression des modules de KUHL :
Les modules de CaO , de silice et d’alumine sont déterminés pour limiter les
proportions des compositions:
1- Facteur de saturation en chaux / lime saturation factor :
MC = teneur en CaO réellement présente / chaux standard
LSF = 100CaO/(2.8 SiO2 + 1.1 Al2O3 + 0.7 Fe2O3) 90 < MC < 102

2- Module de silice / silica ratio :


SR = SiO2/(Al2O3 + Fe2O ) 1.8 < MS < 3.4

3- Module d’Alumine / alumina modulus :


AM = Al2O3/Fe2O3 1.5 < MA < 2.5
Les expressions CaO, SiO2, Al2O3 et Fe2O3 représentent les pourcentages en
masses de ces oxydes, déterminés par analyses chimiques.

54
Limites de variation des modules de KUHL
90 < MC < 102
1.8 < MS < 3.4
1.5 < MA < 2.5

La bonne cuisson du clinker nécessite une maitrise des modules de Kuhl pour
atteindre le point idéal dans l’espace de variation des trois modules

55

Problème : Calcul de cru - exemple

Soit les compositions de deux matières premières données (calcaire


+ argile), Calculer le pourcentage de mélange pour un LSF donné ?

Le problème se complique avec l’ajout d’une 3ème et 4ème matière ?


56
Résolution du problème :
Composition de deux matières premières(sans/ avec) perte au feu
( % masse ) :

Calcaire Argile
SiO2 Sc = 5.0 Sa = 57.6
Al2O3 Ac = 1.9 Aa = 25.4
CaO Cc = 91.2 Ca = 4.9
Fe2O3 Fc = 1.4 Fa = 9.7
CaCO3 - -
perte au feu - -

57

Calculons la quantité x d’argile à mélanger à 1 partie


de calcaire pour obtenir un cru à MC = K1 = ( ex : 98 )

K1= 100 (Cc + x Ca) / 2.8 (Sc + x Sa) + 1.1 (Ac + x Aa) + 0.7 (Fc + XFa)

X = K1(2.8 Sc+1.1 Ac+0.7 Fc ) – 100 Cc / 100Ca – K1(2.8 Sa+1.1Aa+0.7Fa)

Le calcul donne pour K1 = 98 , x = 0.4


c.a.d. Si : 1+x = 100
% calcaire = 71.4 et % Argile = 28.6

58
Cas de l’ajout d’une 3ème matière
( exemple : cendres de pyrothine Fe7S8 , riche en Fer )

Calculons la quantité x d’argile y de minerai de fer à mélanger à


1 partie de calcaire pour obtenir un cru
à MC = K2= (ex : 99%) et MS = 2.4
K2= 100 (Cc + x Ca + y Cf)
2.8 (Sc + x Sa + y Sf) + 1.1(Ac + x Aa + y Af) + 0.7 (Fc + x Fa + y Ff)

MS = Sc + x Sa + y Sf / Ac + xAa + yAf + Fc + xFa + yFf

xa1 + yb1 = c1
xa2 + yb2 = c2
59

∆ = a1b2 – a2b1

X = c1b2 –c2b1 / ∆ et y = a1c2 – a2c1 / ∆

En posons 1 + x + y = 100

% calcaire
% argile
% minerai de fer

60
Composition optimale d’un cru
(% masse, sans perte au feu)
Oxydes Valeurs limites Valeurs
moyennes
CaO 60 - 69 65
SiO2 18 - 24 21
Al2O3 4-8 6
Fe2O3 1-8 3
MgO <5 2
K2O , Na2O <2 1

61

Exercice 2 - calcul cru : Cas quelconque

On considère les deux matières premières M1 et M2 dont les compositions


chimiques sont rassemblées dans le tableau suivant :
Matière Composition Chimique (% masse)
Avec/SansPF CaO SiO2 Al2O3 PF Sans
PF
M1 55/80.8 5/7.3 8/11.7 32 68
M2 6/7.7 56/71.8 16/20.5 22 78

Les deux matières M1 et M2 sont destinées à produire le composite ciblé ,


un clinker qui doit être constitué des proportions en phases
minéralogiques suivantes :

% masse Ca3SiO5 Ca2SiO4 Ca3Al2O6 CaSiAl2O6

C3S C2S C3A CSA


Clinker 55 25 10 6

62
1/ Calculer le % total de l’oxyde CaO contenu dans ce clinker
Les quantités des oxydes CaO, SiO2 et Al2O3 du clinker
CaO)K = 0.55 . CaO)C3S + 0.25 . CaO)C2S + 0.1 . CaO)C3A + 0.06 . CaO)CAS
= 0.55 . 3 MCaO + 0.25 . 2 MCaO + 0.1 . 3 M CaO + 0.06 . 1. MCaO
=( 1.95 + 0.5 + 0.3 + 0.06) 56 = 157.36 g

SiO2)K = = 0.55 . SiO2)C3S + 0.25 . SiO2)C2S + 0.06 . SiO2)CAS


= 0.55 . 1 MSiO2 + 0.25 . 1 MSiO2 + 0.06 . 1. MSiO2
= (0.55 . + 0.25 . + 0.06 . ) 60.08 = 57.6 g

Al2O3)K = 0.1 . Al2O3)C3A + 0.06 . Al2O3)CAS


= 0.1 . 1 . MAl2O3 + 0.06 .1. M Al2O3 = 16, 31 g

Sigma des masses = 157.36 g + 57.6 g + 16, 31 g = 231.27

% CaO = 157.36/231.27 *100 = 68.04 %


% SiO2 = 57.6/231.27 *100 = 24.89 %
% Al2O3 = 16, 31 /231.27 *100 = 7.05 %

63

2/ Déterminer les rapports C/A et C/S des proportions de CaO combinées aux
autres oxydes Al2O3 et SiO2 dans ce clinker.

α = C/A)K = 0.1 * C/A)C3A + 0.06* C/A)CSA


= 0.1 * 3MCaO/MAl2O3 + 0.06 MCaO/MAl2O3 = 0.19 ?

β = 0.55* C/S)C3S + 0.25* C/S)C2S + 0.06* C/S)CAS


= 0.55* 3MCaO/MSiO2 + 0.25* 2MCaO/ MSiO2 + 0.06* MCaO/MSiO2 = 2.32?

3/ En considérant le mélange de : 1 part de M1 et X part de M2, trouver une


relation représentant l’égalité de CaO présent dans les matières premières au CaO
combiné dans les phases du clinker.

CaO) M1 +M2 = CaO Combiné aux S et A


1.CM1 + X. CM2 = α ( 1 AM1 + x AM2) + β( 1 SM1 + x SM2 ) =
= α ( 1 11.7 + x 20.5) + β( 1 7.3 + x 71.8 ) =

% calcaire = et % Argile =
posons : 1+x = 100

64
Composition Potentielle de Bogue

65

Formules de base

66
Du clinker aux ciments

Pour obtenir un ciment aux propriétés hydrauliques actives, le


clinker doit être broyé très finement.

Le broyage s’effectue dans des broyeurs à boulets d’acier qui,


par choc, font éclater les grains de clinker et amènent le ciment à
l’état de fine farine, très peu de grains supérieurs à 40 microns.

Lors du broyage s’ ajoute au clinker le gypse (3 à 5%)


indispensable à la régulation de prise du ciment.
On obtient alors le ciment "Portland".

Les ciments "à ajouts" sont obtenus par l’addition au clinker, lors
de son broyage, d’éléments minéraux supplémentaires contenus par
exemple dans:
- les laitiers de hauts fourneaux, les cendres de centrales thermiques,
les fillers calcaires, les pouzzolanes naturelles ou artificielles.

67

I.4- La réactivité hydraulique


Le ciment : colle de la matrice du béton

68
69

Composition typique d’un ciment Portland

Silicates Aluminates

70
Les réactions d’hydratation sont à l’origine de l’évolution
des propriétés des matériaux cimentaires

Vide
Eau Réactions Hydrates
d’hydratation
Eau
Ciment
Ciment

-Réactions d’hydratation des phases du clinker


- Evolution de la microstructure
- Dégagement de chaleur

71

Réactions d’hydratation des silicates de calcium : C3S et C2S


Au contact de l'eau, les silicates (Ca3SiO5) et (Ca2SiO4) se dissolvent sous forme d'ions
qui interagissent entre eux et forment des silicates de calcium hydratés (C-S-H) et de la
portlandite (Ca(OH)2).
Hydratation du silicate tricalcique

C3S + 5.3 H2O → C1.7-S-H4 + 1.3 Ca(OH)2

Ca3SiO5 + 5.3 H2O → (CaO)1.7 SiO2 (H2O)4 + 1.3 Ca(OH)2


« C-S-H » Portlandite
Hydratation du silicate bicalcique

C2S + 4.3 H2O → C1.7-S-H4 + 0.3 Ca(OH)2


Ca2SiO4 + 4.3 H2O → (CaO)1.7 SiO2 (H2O)4 + 0.3 Ca(OH)2
« C-S-H » Portlandite

72
Minéralogie des réactions d’hydratation des silicates de calcium :
C3S et C2S

Clinker
Image section polie

C3S C2S
Grains forme
Grains forme arrondie
hexagonale

+ H2O « C-S-H »
Portlandite
73

PRISE ET DURCISSEMENT DES SILICATES CALCIQUES


Les C-S-H sont des composés non cristallins qui possèdent une
composition variable:

(CaO)x(SiO4)y(H2 O)z avec 0.6 < x/y < 2 et 1 < z < 4


Composition moyenne : (CaO)1.7(SiO4)(H2O)4

L’enchevêtrement du gel C-S-H donne la solidité au ciment


Au bout de quelques heures, la couche d'hydrates qui enrobe les grains de ciment
devient épaisse et ralenti la diffusion des ions et de l'eau vers les composants anhydres
du système, mais peut se poursuivre pendant des mois voire des années.

74
Des grains anhydres aux grains hydratés

1
Formation
d’une
couche de
C-S-H
Imperméab
ilisante
du grain
anhydre
2

La réaction est limitée par la diffusion de l’eau et des ions


à travers la couche de C-S-H.
75

L’interface Ciment-Liquide

Dualité : réactivité hydraulique du grain anhydre et son


imperméabilisation par la couche de C-C-S-H qui l’entoure

76
Réactions d’hydratation des aluminates de calcium : C3A, C4AF
- Sans gypse : formation d’hydrogrenats
2C3A + 18H2O → C2AH8 + C4AH10

77

- Avec un gypse dosé : formation d’Ettringite


2C3A + 32H2O + 3(Ca2+(aq) + SO42-(aq)) → C6AS3H32 (Ettringite)

78
- Avec un excès de C3A : formation de monosulfoaluminate

79

Minéralogie des réactions d’hydratation des aluminates de


calcium : C3A, C4AF

+ H2O
+ Gypse Ettringite monosolfoaluminate

80
PRISE ET DURCISSEMENT DES ALUMINATES

A l’équilibre et à long terme, il ne doit pas rester


de gypse et de TriSulfoAluminate dans la pâte durcie

81

Mécanismes global de l'hydratation du ciment Portland

Des phases aluminates(tricalcique


Des phases silicates (tricalcique
Ca3AlO6, et alumino-ferrite
Ca3SiO5 et dicalcique Ca2SiO4)
tétracalcique Ca4Al2Fe2O10)

Gypse (CaSO4, 2H2O), Semi-hydrate (CaSO4, 0.5H2O) Et d’anhydrite (CaSO4)

+ H 2O

Un matériau qui fait prise et développe des


résistances mécaniques au cours du temps

82
Calorimétrie de l’hydratation des ciments

L’hydratation des ciments est divisée en 4 étapes

83

Vitesse d’hydratation des phases cimentaires

40
eau fixée (%)

30 C3A
C4AF
20
C3S
10 C2S

0
0 7 28 90 180 360
temps en jours

Les Aluminates présentent une plus grande vitesse d’hydratation par


rapport aux silicates, mais fournissent une contribution modeste aux
résistances mécaniques

84
I.5- Les résistances mécaniques des phases cimentaires

85

Propriétés des phases du clinker

COMPOSE ALITE BELITE CELITE

Aluminoferrite
Composition Silicate tricalcique Silicate bicalcique Aluminate tricalcique
4CaO - Fe2O3 - Al2O3
chimique 3CaO - SiO2 (C3S) 2CaO - SiO2 (C2S) 3CaO - Al2O3 (C3A)
(C4AF)

Vitesse d'hydratation Rapide (heures) Lente (jours) Instantanée Très rapide (minutes)

Développement de la
Rapide (jours) Lente (semaine) Très rapide (1 jour) Très rapide (1 jour)
résistance

Forte Probablement forte : Faible : Faible :


Résistance finale
(dizaines de N/mm²) dizaines de N/mm² quelques N/mm² quelques N/mm²

Moyenne Basse : Très élevée : Moyenne :


Chaleur d'hydratation
(~ 500 J/g) ~ 250 J/g ~ 850 J/g ~ 420 J/g

Constituant Instable à l'eau,


Donne au ciment sa
Remarque caractéristique des sensible à l'attaque
couleur grise
ciments portland des sulfates

86
87

Métabolisme général de la chimie des ciments


64%
8%
Métabolisme 22 %
d’association CaO 5%
Al2O3
Fe2O3
Clinkérisation SiO2
Réactivité
Traitement thermique Clinkérisation

Stabilité
C2S C3S C3A C4AF Ciment
Métabolisme
de dissociation H2 O Réactivité - Hydratation
Hydratation
C6AFš3 H32
C-S-H Stabilité - Béton
CH
C4AFŠH12

88
I.6- Classification des ciments

Nouvelle norme NF EN 197-1 (2001)


CIMENT
des ciments courants

TYPES Ciments les plus couramment utilisés en France


CEM I : ≥ 95% de clinker + constituants
CEM II / A : de 80 à 95% de clinker + constituants
CEM II / B : de 65 à 79% de clinker + constituants
CEM III / A : de 35 à 64% de clinker + constituants
CEM III / B : de 20 à 34% de clinker + constituants
CEM III / C : de 5 à 19% de clinker + constituants

CLASSES 32,5 N ou R (normal ou rapide) CPj 35


42,5 N ou R (normal ou rapide) CPj 45
DE RÉSISTANCE
52,5 N ou R (normal ou rapide) CPj 55
89

Utilisations
CIMENT Usages
CEM I Béton armé en général coulé sur place ou préfabriqué.
Béton précontraint.
Décoffrage rapide, mise en service rapide
Bétonnage jusqu’à une température extérieure entre 5 et 10° C.
Béton étuvé ou auto-étuvé.

CEM II / A ou B Ces ciments sont les plus couramment utilisés


CEM II/A ou B classe R : travaux nécessitant une résistance
initiale élevée (décoffrage rapide par exemple).
Béton en élévation, armé ou non, d’ouvrages courants.
Fondations ou travaux souterrains en milieux non agressifs.
Dallages, sols industriels.
Maçonneries.
Stabilisation des sols.

90
Utilisations
CIMENT Usages
CEM III / A,B ou C Travaux souterrains en milieux agressifs (terrains gypseux, eaux
CEM V / A ou B d’égouts, eaux industrielles…).

Ouvrages en milieux sulfatés : les ciments utilisés sont tous ES, ciments
pour travaux en eaux à haute teneur en sulfates, en conformité à la norme
NF P 15-319.

Travaux à la mer : les ciments utilisés sont tous PM, ciments pour travaux
à la mer, en conformité à la norme NF P 15-317.

Bétons de masse.

Travaux en béton armé ou non, hydrauliques et souterrains (fondations).

Travaux nécessitant une faible chaleur d’hydratation.


91
Stabilisation des sols.
91

92
Aspect Environnemental

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