Emballage et environnement

par Jean-Paul POTHET

Docteur en automatique
Ingénieur de l’École nationale supérieure d’agronomie et des industries agroalimentaires
Directeur général de l’Institut français de l’emballage et du conditionnement (IFEC)

1. La législation.............................................................................................. A 9 730 — 3
1.1 Législation française .................................................................................... — 3
1.1.1 Décret sur les emballages dits ménagers ......................................... — 3
1.1.2 Décret sur les emballages industriels et commerciaux (ou DIB)..... — 5
1.2 Législation allemande .................................................................................. — 5
1.3 Législation européenne ............................................................................... — 5
1.3.1 Concertation entre les différents maillons de la chaîne................... — 5
1.3.2 Directive européenne .......................................................................... — 5
2. Solutions industrielles ............................................................................ — 6
3. Le recyclage ............................................................................................... — 7
3.1 Le verre.......................................................................................................... — 7
3.1.1 La technique......................................................................................... — 7
3.1.2 Les résultats ......................................................................................... — 8
3.2 Les métaux.................................................................................................... — 8
3.2.1 La technique......................................................................................... — 8
3.2.2 Les résultats ......................................................................................... — 9
3.3 Les papiers-cartons et les complexes......................................................... — 10
3.3.1 La technique......................................................................................... — 10
3.3.2 Les résultats ......................................................................................... — 10
3.4 Les matières plastiques ............................................................................... — 10
3.4.1 La technique......................................................................................... — 10
3.4.2 Les résultats ......................................................................................... — 12
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc A 9730

B ien que les préoccupations dans le domaine de l’environnement remontent

à de nombreuses années (1965 aux États-Unis, 1973 pour le premier pro-
gramme d’action de la Communauté européenne), c’est le sommet de l’Arche à
Paris, en 1989, qui a marqué le départ d’une grande croisade écologique interna-
tionale, dans laquelle l’emballage joue un rôle souvent de révélateur, parfois de
bouc émissaire.
Révélateur, car l’emballage, indicateur de niveau de vie des pays industriali-
sés, est considéré par certains comme le corollaire fatidique d’une civilisation de
consommation de masse.
Bouc émissaire, car l’emballage, s’il est visuellement et effectivement polluant,
n’entraîne en fait que 2 % des déchets produits en Europe (entre 1,4 et 3,5 %
selon les pays).
L’emballage présente, en effet, d’un point de vue environnemental, deux con-
traintes majeures :
— tout d’abord, il est produit à partir de ressources terrestres (matières
premières et énergies) qui, pour la plupart, ne sont pas renouvelables ou le sont
de plus en plus difficilement, alors que l’explosion démographique mondiale et

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le développement des niveaux de vie entraînent une demande de plus en plus

importante d’emballage;
— de plus, l’emballage, après utilisation, encombre la nature. S’il n’était pas
traité, il pourrait, à terme, nuire définitivement par son volume et par d’éven-
tuelles pollutions qu’il pourrait lui-même générer.
Mais avant d’être néfaste, l’emballage est utile, nécessaire, indispensable.
Sans minimiser ou négliger son influence sur l’environnement planétaire, il
faut rappeler son caractère indispensable pour l’homme.
L’emballage permet de réduire les pertes (produits alimentaires et autres).
C’est ainsi que pour les pays dont l’utilisation moyenne, par habitant et par an,
est comprise entre 150 et 250 kg, on estime les pertes en produits alimentaires
entre 1 et 3 %; pour les pays dont l’utilisation est comprise entre 50 et 150 kg par
personne et par an, les pertes peuvent atteindre 30 % et, d’après la FAO (Food
and Agriculture Organisation), jusqu’à 50 % des produits agricoles et alimen-
taires peuvent disparaître dans les pays en voie de développement, faute
d’emballage et de conditionnement suffisants.
L’emballage protège la santé et accroît la sécurité. En éliminant le risque de
contaminations microbiologiques, en permettant des conservations en milieu
adapté, en garantissant l’asepsie des produits pharmaceutiques et médicaux, en
augmentant la sécurité face à des produits dangereux, l’emballage permet à
l’homme de vivre plus longtemps et mieux.
L’emballage optimise l’utilisation des ressources. Ainsi, les doses individua-
lisées évitent le gaspillage des produits non consommés sur le moment, et qui
peuvent se détériorer par la suite; les transformations industrialisées (telles
celles des fruits, légumes, poulets) permettent l’utilisation de sous-produits
(pour les nourritures ou aliments pour animaux, par exemple).
L’emballage facilite la vie. Des préparations déjà effectuées, des portions préé-
tablies, des produits micro-ondables, sauveurs d’énergie et économiseurs de
temps, des produits dits de quatrième gamme prêts à l’emploi, des doses médi-
camenteuses individualisées, sont quelques-uns des exemples de la facilité que
l’emballage peut apporter à l’utilisateur.
Ainsi, l’emballage, de par ses fonctions techniques et marketing, est devenu
indispensable pour l’homme, même s’il peut entraîner des nuisances pour
l’environnement.
En effet, d’après une étude réalisée par l’Ademe, la production française de
déchets collectés par les communes est passée en 30 ans de 220 kg par habitant
et par an à 360 kg. Cela représente donc une augmentation de 63 %, la part de
l’emballage dans les ordures ménagères passant pendant la même période de
16,5 à 33,5 % du contenu total des poubelles.
Selon la même étude, seuls 37,5 % de ces déchets ménagers font l’objet d’un
traitement comportant une valorisation et 61 % de ces matériaux contenus dans
ces déchets finissent en décharge, directement ou à l’issue d’un traitement.
La société GEM a réalisé pour l’Institut français de l’emballage et du condition-
nement, avec la Sofres, un sondage quantitatif [1]. D’après une personne sur
quatre, en moyenne, les emballages entraînent des nuisances dommageables à
notre environnement.
Mais il faut cependant relativiser l’importance de ces nuisances car les déchets
ménagers (dans lesquels on retrouve les emballages après usage) ne sont
même pas mentionnés parmi les neuf problèmes majeurs concernant le devenir
de notre planète (conférence des Nations unies de Nairobi).

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Enquête IFEC/Sofres [2] : « L’emballage pollue notre environnement »

est retenu comme caractéristique pour les différents emballages suivants.
Emballage primaire agroalimentaire 23 % des personnes interrogées
Emballage secondaire agroalimentaire 28 % des personnes interrogées
Emballage primaire santé/beauté 14 % des personnes interrogées
Emballage secondaire santé/beauté 27 % des personnes interrogées
Emballage produits d’équipement 11 % des personnes interrogées
Sondage quantitatif auprès de 1 000 individus issus d’un échantillon représentatif de la population fran-
çaise (+ de 18 ans).
Analyse de l’opinion des consommateurs à propos des emballages pour produits agroalimentaires, pour
produits de santé/beauté, pour l’équipement ménager.
Segmentation en emballage primaire (au contact avec le produit) et emballage secondaire (de regroupe-
ment ou de transport).

C’est afin de réduire ces inconvénients sur l’environnement que des légis-
lations ont été mises en place. Si elles sont spécifiques à chaque pays, elles
expriment cependant trois priorités :
— réduire à la source les emballages en nombre et en poids tout en conser-
vant les minima techniques requis pour leurs utilisations;
— réutiliser les emballages, si cela est possible, et en tenant compte des
critères d’hygiène, sécurité, aspect pratique, usage et économie;
— valoriser les emballages, après utilisation, en récupérant tout ou partie des
matières utilisées (recyclage) ou de l’énergie consommée (incinération propre
avec récupération de calories).
Ainsi en France, un marquage spécifique, dit Point vert, permet d’identifier les
produits, destinés aux ménages, dont les metteurs sur le marché (fabricants ou
importateurs) sont en conformité avec la réglementation.

1. La législation Emballage : toute forme de contenants ou de supports

Depuis de nombreuses années, des accords contractuels ont été
passés dans différents pays d’Europe pour favoriser la récupération
et la valorisation des déchets d’emballages. Afin d’accélérer ce
processus, plusieurs pays ont opté pour une approche réglemen-
taire et une directive européenne a été mise en place.
destinés à contenir un produit, à en faciliter le transport ou la
présentation à la vente (art. 2).
Producteur : quiconque, à titre professionnel, emballe ou fait
emballer ses produits en vue de leur mise sur le marché (art. 2).
Détenteur final : quiconque sépare l’emballage du produit
qu’il accompagnait afin d’utiliser ou de consommer ledit produit
(art. 2).
Élimination des déchets : elle résulte de l’abandon des embal-
lages servant à commercialiser les produits consommés ou uti-
lisés par les ménages (art. 3).

1.1 Législation française

1.1.1.1 Les dispositifs du décret

La responsabilité de reprise (art. 4 et art. 11) : tout producteur ou

1.1.1 Décret sur les emballages dits ménagers
Le Conseil d’État ayant rendu son avis, le décret 92-377 complé-
tant la loi no 75-633 du 15 juillet 1975 relative à l’élimination des
déchets et à la récupération des matériaux est paru au Journal offi-
ciel du 3 avril 1992.
Le décret s’applique à tous les emballages dont les détenteurs
finaux sont les ménages (art. 1er) et les dispositions ont été appli-
cables à compter du 1er janvier 1993 (art. 12).
importateur dont les produits sont commercialisés dans des embal-
lages ou, si le producteur ou l’importateur ne peuvent pas être iden-
tifiés, la personne responsable de la première mise sur le marché de
ces produits, est tenu de contribuer ou de pourvoir à l’élimination de
l’ensemble de ses déchets d’emballages. À cet effet, il identifie les
emballages qu’il fait prendre en charge par un organisme ou une
entreprise titulaire de l’agrément précisé à l’article 6.
Il est tenu de communiquer à l’Ademe les données statistiques
présentées selon des modalités définies par arrêté du ministre
chargé de l’Industrie et du ministre chargé de l’Environnement, et
concernant ses quantités d’emballages mises sur le marché, ainsi

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que les quantités de déchets d’emballages effectivement récupérés
et valorisés.
L’agrément (art. 6) : toute entreprise ou organisme qui a pour
objet de prendre en charge les emballages usagés de ses cocontrac-
tants est agréé pour une durée maximale de six ans, renouvelable,
par décision conjointe du ministre chargé de l’Environnement, du
ministre chargé de l’Économie, du ministre chargé des Collectivités
locales.
Cette entreprise ou cet organisme doit, à l’appui de sa demande
d’agrément, justifier de ses capacités techniques et financières à
mener à bonnes fins les opérations requises pour l’élimination des
emballages usagés et indiquer les conditions dans lesquelles il pré-
voit de satisfaire aux clauses du cahier des charges dont cet agré-
ment est assorti. Il mentionne, à cet effet, les objectifs qu’il entend
réaliser par les accords qu’il passera avec les producteurs ou impor-
tateurs, d’une part, les fabricants d’emballages ou de matériaux
d’emballage ainsi que, le cas échéant, avec les ramasseurs récupé-
rateurs, d’autre part, et enfin avec les collectivités territoriales.
Le contrat (art. 5) : les producteurs ou importateurs qui recourent,
pour l’élimination de leurs emballages usagés, aux services d’un
organisme ou d’une entreprise agréé passent avec celui-ci un
contrat qui précise notamment la nature de l’identification desdits
emballages, le volume prévisionnel des déchets à reprendre annuel-
lement, ainsi que la contribution financière due à cet organisme ou
à cette entreprise; ces contrats sont, sur ces points, conformes aux
clauses du cahier des charges.
Le cahier des charges (art. 6 et art. 9) : il indique les bases de la
contribution financière demandée aux producteurs et aux importa-
teurs en vue de permettre à cet organisme ou cette entreprise de
mettre à disposition à valeur nulle ou positive les emballages triés
par filière de matériaux.
Il mentionne les prescriptions techniques auxquelles devront
satisfaire, pour chaque filière de matériaux, les emballages usagés
lorsque l’organisme ou l’entreprise agréé passera, pour l’élimi-
nation de ces déchets, des accords avec les fabricants d’emballages
ou de matériaux d’emballage.
Il fixe, enfin, les bases de versements opérés par l’organisme ou
l’entreprise agréé en vue d’assurer aux collectivités territoriales le
remboursement du surcoût susceptible de résulter, pour celles-ci,
du tri des déchets.
En cas d’inobservation des clauses du cahier des charges, les
autorités qui l’ont agréé peuvent prononcer le retrait de cet agré-
ment par une décision motivée après lui avoir adressé une mise en
demeure et avoir recueilli ses observations.
L’organisme ou l’entreprise titulaire (art. 8) : l’organisme ou
l’entreprise titulaire de l’agrément est tenu de communiquer annuel-
lement au ministre chargé de l’Environnement, ainsi qu’à l’Ademe,
un rapport d’activité, ainsi que les résultats qu’il a obtenus en
matière de récupération et de valorisation des déchets d’embal-
lages.
L’élimination individuelle (art. 10) : lorsque les producteurs ou
importateurs choisissent de pourvoir eux-mêmes à l’élimination des
déchets de leurs emballages, ils doivent :
— soit établir un dispositif de consignation de leurs emballages
signalé de manière apparente sur ceux-ci;
— soit organiser, pour le dépôt de ces emballages, des emplace-
ments spécifiques destinés à cet effet, après avoir fait approuver par
arrêté conjoint du ministre chargé de l’Environnement, du ministre
chargé de l’Industrie et du ministre chargé de l’Agriculture, les
modalités de contrôle du système d’élimination qui leur permettent
de mesurer la proportion des emballages éliminés par rapport aux
emballages commercialisés.
La valorisation : les collectivités qui consacraient, en 1993,
9 milliards de francs par an au traitement des déchets ménagers de
toute nature, chiffre susceptible de doubler à l’horizon 2002, doivent
désormais développer leur effort pour réduire les mises en
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décharge au profit des trois modes reconnus de valorisation de ces
déchets :
— le tri (à partir duquel les filières de matériau doivent faire
l’effort de recyclage);
— l’incinération (propre) avec récupération d’énergie;
— le recyclage.
1.1.1.2 Les conséquences du décret
Le décret offre donc aux producteurs et importateurs (condition-
neurs), responsables de la fabrication et de la mise en circulation
des produits ménagers, trois possibilités :
— la consigne (solution à vocation re-remplissage);
— l’élimination individuelle : les producteurs et importateurs
(conditionneurs) qui choisissent cette solution doivent pourvoir à
titre individuel à l’élimination des déchets d’emballages ménagers;
— la contribution collective d’entreprises adhérentes : les produc-
teurs et importateurs (conditionneurs) contribuent, à titre collectif, à
la valorisation de ces déchets, au travers d’ organismes contrac-
tants, pour leur compte et dans ce but, avec les collectivités locales
et les filières de matériaux.
Cette contribution sert à financer :
— le tri des matériaux d’emballage;
— la reprise des matériaux triés;
— la communication nécessaire pour une sensibilisation des
consommateurs;
— la recherche sur la valorisation.
Il existe actuellement deux organismes qui répondent aux obliga-
tions mises en place. Il s’agit de la société anonyme Eco-Embal-
lages, et la société anonyme Adelphe, toutes deux sociétés de droit
français. Elles se sont toutes les deux engagées à ce que les objectifs
de 75 % de valorisation soient atteints en 2003.
Dans ce but, elles ont établi, entre elles et avec les filières maté-
riaux, des conventions. De ce fait, elles présentent pour l’utilisateur
conditionneur l’avantage d’avoir les mêmes barèmes de contri-
bution et le même logo d’identification dénommé « point vert ».
Ce logo, qui est commun à la France (Adelphe, Eco-Emballages) et
à l’Allemagne (Duales Sytem Deutschland ) est donc destiné à iden-
tifier les emballages des produits destinés aux ménages ou de
même nature, fabriqués, importés et/ou commercialisés par les
entreprises adhérentes qui doivent donc, de ce fait, utiliser la même
charte graphique.
— Règles de base de l’utilisation du logo.
Le logo doit être identifiable immédiatement par le consomma-
teur. Il doit être lisible et visible sur les emballages ou les surembal-
lages des produits mis sur le marché qui se situent dans le champ
du décret.
Ce logo ne peut être modifié. Il doit être utilisé dans son inté-
gralité, ses proportions et son unité de couleurs. Il ne peut être
complété par aucune mention ou élément graphique, adjonction ou
altération sans accord préalable exprès et écrit.
— Présentation, technique de marquage et dimensions.
Le logo se présente sous la forme d’un cercle comportant deux
flèches imbriquées suivant un axe central vertical. L’impression peut
en être faite sur les emballages ou suremballages quelle que soit la
technique (offset, sérigraphie, hélio...) et le marquage peut être en
relief ou en creux dans les matériaux d’emballage ou de surembal-
lage.
Pour garantir l’identification et la bonne visibilité du logo, il est
conseillé d’utiliser le logo avec un diamètre de 10 mm et en aucun
cas un diamètre inférieur à 6 mm.
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1.1.2 Décret sur les emballages industriels
et commerciaux (ou DIB)
Daté du 13 juillet 1994, ce décret 94-609 concerne l’élimination
des déchets résultant de l’abandon des emballages d’un produit à
tous les stades de sa fabrication et de sa commercialisation et non
pas de la consommation ou de l’utilisation par les ménages.
L’article 2 précise que les seuls modes d’utilisation autorisés sont
le réemploi, le recyclage, toute autre action visant à obtenir des
matériaux réutilisables ou de l’énergie.
Cela entraîne que les détenteurs de déchets d’emballages
doivent :
— soit procéder eux-mêmes à leur valorisation dans des installa-
tions spécifiquement agréées (art. 6 et 7);
— soit les céder par contrat à l’exploitant d’une installation égale-
ment agréée dans les même conditions;
— soit les céder par contrat à un intermédiaire assurant des acti-
vités de transport, négoce ou courtage selon des modalités définies
(art. 8).
Signalons que ce décret ne s’applique pas aux détenteurs de
déchets d’emballages qui produisent un volume hebdomadaire de
déchets inférieur à 1 100 litres, c’est-à-dire en pratique aux toutes
petites entreprises, aux artisans, aux commerçants.
Le décret précise enfin que les entreprises concernées ne devront
pas mélanger les déchets d’emballages aux autres déchets.
Les dispositions de ce décret sont entrées en vigueur 2 mois après
sa publication pour les papiers-cartons et 12 mois après pour les
autres matériaux.
1.2 Législation allemande
Une ordonnance fédérale sur la reprise des déchets d’emballage
a été adoptée par le Bundesrat le 19 avril 1991. Malgré l’opposition
de plusieurs pays de la CEE, ce texte a été adopté sans véritable
concertation avec l’ensemble des États membres. Les principaux
éléments du dispositif sont les suivants :
— la responsabilité de récupérer et d’éliminer les déchets
d’emballage est reportée des collectivités publiques sur les indus-
triels et les distributeurs;
— le recyclage des matières premières récupérées a expressé-
ment priorité sur l’incinération, qui est exclue de facto;
— le dispositif mis en place devait permettre, à compter du
1er juillet 1995, de récupérer au moins 80 % du tonnage global de
matériaux d’emballage mis sur le marché. Par ailleurs, ces maté-
riaux récupérés devaient être triés de telle sorte que 90 % d’entre
eux soient effectivement destinés au recyclage.
Les fabricants et les distributeurs peuvent toutefois se soustraire
à l’obligation de reprise, éventuellement assortie de consigne, en
mettant en place un système de collecte et de tri des déchets
d’emballages qu’ils estimeraient plus adapté aux pratiques
commerciales et moins contraignant pour les consommateurs. Ce
système de collecte a dû toutefois être « constaté » par les autorités
des Länder et une publication officielle a dû intervenir. Cela a permis
la création du consortium DSD (Duales System Deutschland ), au
capital duquel sont associées plus de 500 entreprises allemandes et
étrangères. Son but est de constituer un réseau privé de collecte et
de tri.
Les fabricants ou distributeurs peuvent contracter avec DSD
moyennant une redevance. Ainsi, leurs emballages pourront béné-
ficier d’un « point vert » indiquant leur prise en charge par DSD, le
contractant devant fournir une garantie de recyclage des matériaux
triés et collectés.
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1.3 Législation européenne
1.3.1 Concertation entre les différents maillons
de la chaîne
Le principe du pollueur payeur (PPP) a été formulé et défini par
l’OCDE au début des années 1970. Il constitue l’un des principes du
traité de l’Union européenne sur lequel la politique de l’environne-
ment est fondée.
En effet, la plupart des activités de l’homme entraînent une pollu-
tion sous une forme ou sous une autre. Les deux questions impor-
tantes qui se posent sont donc :
— quelle est la pollution acceptable et celle qui ne l’est pas ;
— si une intervention est nécessaire pour améliorer les normes
environnementales, à quel moment doit-elle se produire et qui doit
en supporter les conséquences?
L’OCDE indique que ce sont les autorités publiques qui doivent
décider de la qualité acceptable de l’environnement. Lorsque la pol-
lution est inacceptable, les autorités publiques ont le choix entre,
d’une part, l’application impérative du coût des mesures antipollu-
tion à un certain stade de la chaîne de production/consommation et,
d’autre part, son imposition à la communauté dans son ensemble
par le truchement des dépenses publiques.
Mais faire en sorte que ce soit la communauté tout entière qui
paie les frais ne correspond pas aux PPP. Il n’existe alors aucun
encouragement pour les pollueurs d’améliorer leur rendement
puisqu’il n’existe aucune redistribution des coûts. Il s’agit simple-
ment d’une charge au titre des services rendus.
L’un des principaux buts de l’OCDE en matière de promotion du
PPP est d’empêcher une distorsion de la concurrence internationale
par des pays qui subventionnent les sociétés pour qu’elles éliminent
leur propre pollution. Le PPP signifie que le coût de la suppression,
de l’élimination et du dédommagement au titre de la pollution envi-
ronnementale doit être à la charge du producteur ou inclus dans le
prix de son produit ou service.
C’est pourquoi, considérant que l’emballage ne constitue pas une
pollution mais un déchet, c’est l’ensemble des intervenants de la
filière qui doivent se concerter pour établir les règles satisfaisant la
totalité des parties prenantes : producteurs de matières premières,
transformateurs, fabricants d’emballages, conditionneurs, transpor-
teurs, distributeurs et consommateurs.
1.3.2 Directive européenne
Cette directive du Parlement et du Conseil est datée du 20 décem-
bre 1994. Elle est relative aux emballages et aux déchets d’embal-
lages et a pour but d’harmoniser les différentes mesures nationales
des pays membres afin d’assurer un niveau de protection élevé,
d’une part, et afin d’éviter des entraves aux échanges et des distor-
sions de la concurrence, d’autre part.
Elle précise que, en ce qui concerne les processus de valorisation,
il convient d’opter de préférence pour la réutilisation et le recyclage
mais que la valorisation énergétique est un moyen efficace de valo-
riser les déchets d’emballages.
Les cinq premiers articles précisent l’objet, le champ d’application
et les définitions des emballages concernés.
L’article 6 concerne la valorisation et le recyclage et donne les
objectifs quantitatifs suivants :
— cinq ans au plus tard à compter de la date à laquelle la directive
doit être transposée dans le droit national, entre 50 % minimum et
65 %, en poids, des déchets d’emballages seront valorisés;
— dans le cadre de cet objectif et dans le même délai, entre 25 %
au minimum et 45 % au maximum, en poids de l’ensemble des
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matériaux d’emballage seront recyclés avec un minimum de 15 %

en poids pour chaque matériau. Allégement en poids des emballages
Emballage Matériau Poids (g) Poids (g) Réduction
Trois pays (Grèce, Irlande, Portugal) bénéficient de dispositions 1970-1980 1990-1997 (%)
particulières et, selon l’article 7, les États membres doivent prendre
les mesures nécessaires pour que soient instaurés des systèmes Bouteille vin verre 450 285*** − 37 %
pour la reprise ou la collecte des emballages utilisés ainsi que la (0,75 cl)
réutilisation ou la valorisation, y compris le recyclage des embal- Bouteille bière verre 210 130 − 38 %
lages et/ou des déchets d’emballages collectés.
Bouteille lait verre 340 245 − 28 %
L’article 8 prévoit que, deux ans après l’entrée en vigueur de la
directive, un marquage doit être effectué pour indiquer la nature des Boîte 4/4 acier 69 56 − 19 %
matériaux utilisés (numérotage et/ou abréviation) sur l’emballage Boîte boisson acier 91* 22*** − 76 %
ou sur son étiquette.
Sac papier 247 215 − 13 %
De plus, les exigences essentielles auxquelles les emballages
Sac sortie polyéthylène 23 6,5 − 70 %
doivent répondre, conformément aux normes harmonisées parues de caisse
au Journal officiel des Communautés européennes et aux normes
nationales les concernant, sont envisagées à l’article 9. Pot yaourt polystyrène 6,5 3,5 − 45 %
La somme des concentrations en métaux lourds présents dans les Film pour polyéthylène 1 400 350 − 75 %
emballages est traitée à l’article 11. Elle devra être inférieure à palette
600 ppm, en poids, le 30 juin 1998, inférieure à 250 ppm, en poids, le Bouteille polyéthylène- 66** 42 − 36 %
30 juin 1999 et inférieure à 100 ppm, en poids, le 30 juin 2001 (ppm : boisson téréphtalate
partie par million).
* Poids en 1950. ** avec coupelle en 1983. *** Poids en 1995.
Les articles suivants concernent les systèmes d’information à
mettre en place, les plans de gestion, les instruments économiques,
les rapports à effectuer, les mesures spécifiques (pour les emballa- Signalons, enfin, cette forme d’emballage qui consiste à livrer en
ges des appareils médicaux et des médicaments, pour les emballa- semi-vrac les aliments pour le bétail, le ciment, les granulés plas-
ges de petite taille, les emballages de produits de luxe), les tiques qui étaient autrefois livrés en sacs sur palettes. Ils sont main-
procédures et la date de transposition dans les droits nationaux. tenant très fréquemment transportés en vrac comme des liquides et
transvasés dans les entrepôts des fabricants.
■ Réduction de la consommation d’énergie

2. Solutions industrielles Rappelons tout d’abord que l’énergie nécessaire à la fabrication

Les industriels « emballagistes » ont proposé plusieurs solutions
globales, quel que soit le matériau utilisé, afin de diminuer les
atteintes à l’environnement.
■ Diminution en poids des emballages
Le but recherché étant le maintien et, même, l’amélioration des
performances, avec une diminution du poids, trois axes essentiels
de recherche ont été développés :
— la conception assistée par ordinateur qui a permis une
meilleure répartition des matériaux, une constance dans les épais-
seurs, une diminution des amorces de rupture;
— le contrôle qualité qui a permis d’élever le niveau moyen de
production en garantissant des taux de retour très faibles;
— la recherche de nouvelles matières soit utilisées en tant que
matériaux d’emballages, soit en tant qu’adjuvant dans les vernis, les
colles, les encres.
Le poids moyen des emballages a pu ainsi être abaissé dans des
proportions considérables.
C’est ainsi que les industriels proposent actuellement des embal-
lages dont le poids peut n’atteindre que quelques pour-cent du
poids du produit contenu (par exemple, 1,2 % pour les barres choco-
latées, 0,6 % pour 1 kg de viande, 0,02 % pour 1,5 t de produits sur
une palette).
De même, l’augmentation du nombre de voitures et la prolifé-
ration de points de vente en périphérie des villes ont permis
l’accroissement des dimensions des emballages destinés aux
poudres détergentes, aux boissons non alcoolisées, aux produits
surgelés ou aux matériaux de bricolage par exemple, et donc, la
diminution du poids d’emballage par unité de poids de produit
contenu.
des emballages est très inférieure à l’énergie nécessaire à la pro-
duction du contenu et, dans le cas des industries agroalimentaires,
à l’énergie apportée par la consommation du produit. Ainsi, par
exemple, pour 1 kg de pain, il faut 1,7 MJ pour l’emballage, 14,1 MJ
pour la production et la distribution, l’apport énergétique étant de
10 MJ. De même, 1 kg de sucre qui apportera 16 MJ au
consommateur aura nécessité 0,9 MJ d’énergie pour son emballage
et 19,1 MJ pour sa production.
L’énergie utilisée pour la fabrication des emballages diminue
régulièrement car les méthodes de production se modifient. Ainsi,
en 1960, il fallait 7,66 GJ pour produire une tonne de verre; nous en
sommes actuellement à 6 GJ environ. Pour une tonne d’acier, nous
sommes passés pendant la même période de 30 à 25 GJ.
La production pour 1 tonne de polypropylène demandait en 1977
800 kWh d’électricité; ce chiffre a été abaissé à 500 kWh. Pour le
polystyrène, les besoins sont passés de 400 à 120 KWh d’électricité
et, pour le PVC, de 200 à 125. Ainsi, en ne considérant que l’électri-
cité, la consommation a été réduite en 15 ans de 40 à 70 % environ.
■ Recherche de nouveaux produits
Certains produits utilisés pour la fabrication de matières pre-
mières pour emballages ou pour la production d’emballages eux-
mêmes ont été ou seront prochainement abandonnés.
Par exemple, en raison de la raréfaction de certaines matières pre-
mières et des diminutions d’emplois, des modifications d’usages
ont eu lieu. C’est le cas de l’étain dont les réserves se mesurent en
décennies et dont la teneur a pu être abaissée pour certaines boîtes
métal, et qui a même pu être abandonné pour certains aciers
dénommés TFS (tin free steel).
C’est surtout le cas des chlorofluorocarbones (CFC) qui, étant sus-
pectés de détruire la couche d’ozone, ont été abandonnés, par
exemple dans la fabrication du polystyrène expansé extrudé (PSEE).
En effet, ce matériau, abondamment employé en emballage, utilisait
jusqu’il y a une vingtaine d’années, le butane, extrait du gaz naturel,
comme excellent agent d’expansion. Mais, en raison de son inflam-

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________________________________________________________________________________________________________ EMBALLAGE ET ENVIRONNEMENT
mabilité, ce gaz a été à l’époque remplacé par de nouveaux produits
plus chers, mais totalement ininflammables, les CFC. Actuellement,
après avoir investi dans des équipements antifeu, les producteurs
sont revenus au butane (ou au propane) comme agent d’expansion
et des substituts ont également été mis au point pour remplacer ces
CFC utilisés comme gaz de propulsion des aérosols ou comme
agents d’expansion.
■ Conception différente
On peut modifier l’emballage lui-même ou le système d’embal-
lage (primaire, secondaire, tertiaire ) soit :
— en combinant plusieurs matériaux, en essayant de faire la
somme des avantages de chacun de ces matériaux sans en addi-
tionner les inconvénients éventuels;
— en changeant la forme de l’emballage (par exemple, poignée,
bouchon, suppression de certains vides...);
— en répartissant les fonctions souhaitées au sein de l’ensemble
du système d’emballage (par exemple, une nouvelle forme peut
dispenser d’un suremballage, des écorecharges permettent de
transférer la fonction de stockage domestique...);
— en fabriquant différemment les emballages (par exemple,
nouvelle découpe, nouveau pliage...)
■ Optimisation des modalités de conditionnement
Cela permettra, par exemple, de supprimer ou d’atténuer les vides
techniques, de mieux occuper le volume disponible affecté, de
rechercher des formes aussi géométriques que possible.
■ Densification du produit
Cela permettra d’obtenir par exemple une concentration du
produit, des pliages différents qui permettent de le rendre plus
dense, une déshydratation, des pièces systématiquement rangées
et empilées...
■ Modification de la logistique
Le recours à des emballages permettant de faire la navette entre
2 points par exemple, les systèmes de retour et de réutilisation
constituent une prévention forte. Certains produits peuvent être
transportés en semi-vrac dans des big-bags, par exemple, et on peut
appliquer le phénomène des écorecharges aux emballages de trans-
port.
3. Le recyclage
Parmi les différents modes de traitement, le recyclage matière
paraît avoir actuellement la faveur du législateur. Le recyclage
relève donc en fait, d’une part, de la gestion des déchets (en dimi-
nuant l’impact sur l’environnement) et, d’autre part, de la gestion
des ressources naturelles (en évitant la surexploitation, en particu-
lier dans le cas des ressources non renouvelables). Il apparaît ainsi
comme un moyen à part entière et incontournable de la gestion des
déchets dans la mesure où il contribue à en réduire le volume à éli-
miner, tout en évitant un prélèvement supplémentaire de matières
premières.
Le recyclage, par un retour du matériau à sa matière première,
permet de fabriquer un produit similaire (recyclage interne ou haute
valeur) ou un produit différent (recyclage externe ou basse valeur).
Dans le premier cas, lorsque le recyclage aboutit à un nouvel embal-
lage, il constitue une forme de réemploi qui paraît économiquement
et écologiquement plus justifiée que la réutilisation traditionnelle.
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Parmi les fausses réponses
■ La consigne obligatoire est le meilleur procédé d’un point de
vue écologique.
Il existe trois raisons principales pour lesquelles, dans
certains pays, une consigne obligatoire sur les emballages a été
imposée :
— en tant que mesure antidéchets dans l’espoir que les utili-
sateurs soient encouragés à rendre un contenant plutôt que de
le jeter et de perdre leur consigne;
— pour encourager l’emploi de contenants réutilisables esti-
mant que les systèmes réutilisables ne créent pas de déchets;
— pour encourager le retour des contenants aux fins de recy-
clage.
Il semble que des programmes de réduction des déchets
convenablement administrés soient souvent plus efficaces que
des plans de consigne obligatoire. Leur gestion est également
souvent plus économique car, à partir du moment où les vertus
écologiques d’un emballage sont mesurées du « berceau à la
tombe », il faut tenir compte de tous les frais annexes (transport
des récipients vides, consommation de produits de nettoyage,
consommation d’énergie, traitements des eaux usées…) et les
spécialistes estiment que si une consigne peut être rentable
dans un certain contexte et pour certains produits, elle ne doit
pas être systématiquement généralisée.
■ Le PVC est un mauvais matériau d’emballage
Il n’existe actuellement aucune preuve démontrant que les
mesures proposées pour restreindre l’utilisation du PVC comme
matériau d’emballage puissent entraîner des avantages signifi-
catifs pour l’environnement. En fait, dans certaines circons-
tances, l’emploi de matériaux de remplacement pourrait même
présenter certains désavantages (coûts et difficultés de transfor-
mation).
Bien que la plupart des plastiques d’usage courant soient
fabriqués à partir du pétrole, le PVC est obtenu à partir de quan-
tités grosso modo équivalentes de pétrole et de sel commun
(chlorure de sodium). Le chlorure de sodium est utilisé pour pré-
parer de la soude caustique (hydroxyde de sodium), un produit
chimique de base utilisé dans une vaste gamme de procédés. Le
sous-produit de la production de soude caustique est le chlore
que l’on utilise pour le PVC (environ 30 % du chlore correspon-
dant à la fabrication du PVC).
Comme tout autre matériau d’emballage, le PVC présente
donc des avantages et des inconvénients; cependant aucune
démonstration, scientifiquement étayée, ne permet d’affirmer
que les inconvénients sont supérieurs aux avantages et, dans de
très nombreux cas, on doit considérer que le PVC est injuste-
ment attaqué.
3.1 Le verre
D’après l’enquête annuelle réalisée par la société GEM pour l’Ins-
titut français de l’emballage et du conditionnement et intitulée « les
chiffres clés de l’emballage en France » [2], le verre pour emballage
représente un chiffre d’affaires de 17,2 milliards de francs (1995),
soit environ 17 %, en chiffre d’affaires, de l’ensemble des matériaux
d’emballage.
3.1.1 La technique
Si le taux d’incorporation du verre récupéré, le calcin, peut en
théorie atteindre 100 %, la qualité et la teinte du verre collecté
limitent cependant ce recyclage. L’accumulation de corps métalli-
ques et d’infusibles peut, à terme, endommager gravement un four
A 9 730 − 7
EMBALLAGE ET ENVIRONNEMENT ________________________________________________________________________________________________________
verrier et nuire à la qualité de toute une fabrication. Ce sont ces
raisons qui poussent les verriers à rechercher une qualité précise du
verre récupéré afin d’assurer une fabrication optimale [4].
3.1.1.1 La chimie
Extérieurement, les emballages alimentaires en verre se distin-
guent par leur forme et leur teinte : c’est cette deuxième caractéris-
tique qui concerne l’utilisation du calcin.
Les teintes principales sont le blanc, le mi-blanc pour les pots, les
bouteilles de liqueurs etc., la teinte feuille-morte pour la bouteille de
bourgogne, la teinte dite champagne ou verte, et enfin la teinte
jaune.
Ces teintes sont obtenues par l’addition de pigments minéraux −
sous forme d’oxydes métalliques colorants spécifiques. On les
retrouve « en vrac » dans le calcin ménager puisque, actuellement,
la récupération du verre − en France − se fait généralement sans
séparation des teintes.
Ainsi, le verre ménager va introduire dans la composition − mé-
lange intime des divers constituants du verre − des quantités déter-
minées d’oxyde de fer et d’oxyde de chrome, la composition chimi-
que du calcin se révélant − par chance − presque constante, pourvu
que soit respectée strictement l’origine « ménagère » du verre.
De ce fait, la présence de ces pigments minéraux interdit ou limite
l’utilisation du calcin ménager dans l’élaboration de certaines
teintes car les verres blancs et mi-blancs ne tolèrent pas le moindre
apport de ce calcin.
Un taux d’utilisation de 70 % de calcin dans la fabrication du verre
vert sera suffisant pour faire face aux quantités de verre de récupé-
ration qui seront recueillies; au-delà de ces quantités, il faudrait
probablement séparer les teintes.
On remarque, sur un autre plan, que le calcin ménager ne pro-
voque pas d’incidence notable sur la matrice vitreuse : SiO2, Na2O,
CaO, ce qui n’est pas le cas de tous les verres et qui explique cer-
taines des restrictions imposées par le cahier des charges du verre
brut.
Signalons que le rapport FeO/Fe2O3 ou, si l’on préfère, celui du fer
ferreux au fer ferrique définit l’équilibre redox du lit de fusion : le
calcin ménager est plus oxydé que le verre généralement élaboré.
L’introduction, en quantité notable, de verre à caractère oxydé dans
un lit de fusion réduit provoque un dégagement gazeux générateur
de mousse. Cette mousse qui peut atteindre une hauteur non négli-
geable constitue un écran pour les échanges thermiques avec, pour
conséquence, un déséquilibre des températures entre la voûte et la
sole du four et une agression des réfractaires à l’interface « liquide-
gaz ».
Ajoutons enfin que le traitement subi par le verre brut de collecte
pour être transformé en calcin n’élimine que partiellement les impu-
retés qui l’accompagnent, certaines n’ayant d’ailleurs que peu de
rapport avec le verre.
Parmi les plus gênantes se trouvent les matières minérales que
l’on classe dans la catégorie des « infusibles » car elles ne fondent
pas totalement aux températures d’élaboration du verre.
Ces impuretés génèrent donc des infondus ou inclusions qui
interdisent la commercialisation des emballages qui en sont
porteurs, ce qui engendre des pertes de rendement qui, avec des
calcins de mauvaise qualité, sont loin d’être négligeables.
Bien évidemment, ces défauts nécessitent la mise en place de
machines de contrôle en ligne afin de détecter et éliminer les mau-
vaises bouteilles, ces machines étant, bien sûr, performantes mais
onéreuses. Or à taux d’utilisation de calcin croissant correspond
obligatoirement une augmentation des teneurs en impuretés, d’où
la nécessité d’améliorer la qualité du calcin.
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3.1.1.2 Les fours
Les ennuis que l’on rencontre avec les fours sont essentiellement
liés à la présence d’impuretés métalliques dans le calcin agissant au
niveau de la sole des fours.
Les métaux à haut point de fusion − le fer par exemple − pro-
voquent des phénomènes de cavitation par attaque des réfractaires.
Cet inconvénient est fort heureusement limité car ces métaux sont
bien éliminés par le traitement actuel.
Les métaux à bas point de fusion (plomb et étain) proviennent des
capsules de surbouchage. Introduits dans les fours par le calcin, ils
fondent, sédimentent et entrent en contact avec les réfractaires de la
sole avec lesquels ils réagissent en formant des silicoaluminates de
plomb, diminuant ainsi et les propriétés mécaniques et les perfor-
mances d’isolation thermique de ces matériaux.
Continuant à s’accumuler au fil des mois et des années au fur et à
mesure de leur introduction, ils s’infiltrent dans les joints, dans les
couches profondes de réfractaires, traçant ainsi un chemin qui peut
déboucher sur l’extérieur. L’orifice s’agrandissant et l’écoulement du
verre devenant incontrôlable, c’est tout le lit de fusion − 400 t de
verre − qui pourrait s’échapper du four.
3.1.1.3 L’amélioration de la qualité
Cette amélioration doit s’accomplir à deux niveaux : celui du verre
brut de récupération et celui du calcin par un meilleur traitement.
Les progrès des méthodes de traitement peuvent se révéler insuffi-
sants, voire compromis si la qualité du verre brut ne s’améliore pas
ou se dégrade. Il est donc apparu absolument nécessaire d’obtenir
du public et des partenaires de la récupération un produit dont la
qualité soit compatible avec les possibilités des centres de traite-
ments et son utilisation industrielle.
Les caractéristiques de ce produit ont été définies dans une Charte
de qualité du verre ménager [3].
3.1.2 Les résultats
Les résultats obtenus sont particulièrement probants car près de
1,5 million de tonnes ont été collectées en 1996, soit environ 45 % du
verre d’emballage et l’objectif d’une bouteille recyclée sur deux est
atteint.
3.2 Les métaux
D’après l’enquête annuelle réalisée par la société GEM pour
l’Institut français de l’emballage et du conditionnement [2], les
emballages métalliques représentent, en France, un chiffre d’affai-
res de 14,2 milliards de francs (1995), soit environ 14 % en chiffres
d’affaires de l’ensemble des matériaux d’emballage.
3.2.1 La technique
Le lecteur se reportera à l’article spécialisé Emballages métal-
liques dans le présent traité [5].
3.2.1.1 L’acier
Le recyclage matière se situe directement en aval du tri par la
collectivité locale ou par ses sous-traitants. Cette valorisation part
de matériaux homogènes triés grâce à un tri magnétique industriel.
Pour le circuit des aciers pour emballage, cette valorisation
comporte plusieurs étapes selon que ces emballages sont passés au
travers d’une incinération ou sur une chaîne de compostage.
________________________________________________________________________________________________________ EMBALLAGE ET ENVIRONNEMENT

En fonction du cahier des charges du recycleur final, le circuit de
valorisation comporte :
— le transport des ferrailles depuis l’usine jusqu’au centre de
valorisation/broyage;
— le broyage/tri magnétique des ferrailles pour conformité avec
le cahier des charges;
— le transport des ferrailles vers le recycleur final (aciérie, haut-
fourneau, fonderie) le plus proche du centre de broyage.
La ferraille est réceptionnée et fait l’objet de tests qui permettent
d’en préciser la qualité et de déterminer l’utilisation qui en sera faite.
Elle est déversée dans le convertisseur de l’aciérie et sur ce lit de
ferraille sera ajoutée de la fonte en fusion en provenance du haut-
fourneau. Ce mélange, calculé avec grande précision, permet
d’obtenir un acier de base qui sera ensuite amené à la nuance
recherchée à la station d’affinage. Puis, après le convertisseur, un
laminage à chaud permettra d’obtenir des bobines d’acier qui, après
une phase de finition, seront fournies aux fabricants d’emballage.
3.2.1.2 L’aluminium
L’aluminium des emballages usagés représente une part relative-
ment faible dans les déchets d’emballages, le gisement étant estimé
à 72 000 t dont 45 % pour l’emballage rigide et semi-rigide et 55 %
pour les emballages souples ou minces. Après usage, l’emballage
en aluminium peut suivre plusieurs circuits pour aboutir à l’usine de
recyclage.
Collecte à la source : on apporte à un point de regroupement un
seul type d’emballage ou un seul matériau d’emballage. Ce système
est très répandu dans le monde pour les boîtes boisson.
Collecte sélective multimatériau : les consommateurs séparent
les matières valorisables des matières humides. Il faut ensuite, en
reprise, séparer les matières valorisables par matériau.
Incinération : l’aluminium des emballages se retrouve après l’inci-
nération dans les mâchefers, mélangé à d’autres matières.
Compostage : les matière non humides sont séparées : il faudra
en extraire les emballages en aluminium.
Après la collecte, et sauf dans le cas de la collecte à la source, il est
nécessaire de séparer l’aluminium des autres matériaux. Une tech-
nique nouvelle liée à l’utilisation des courants de Foucault permet
d’effectuer ce tri automatiquement.
Ainsi, d’un mélange d’emballages issus d’une collecte sélective
par exemple, on peut séparer avec cette technique les emballages
en aluminium. Suivant la même technique, il est possible de séparer
les métaux non ferreux des mâchefers produits par les usines d’inci-
nération.
3.2.2 Les résultats
En 1995, 40 % du tonnage d’emballages en acier mis sur le
marché ont été récupérés alors que ce pourcentage n’atteignait que
30 % cinq ans auparavant, les conditions de ce développement
supposant :
— un haut niveau de qualité des ferrailles issues du broyage;
— un bon rendement des tris magnétiques;
— le respect du cahier des charges des aciéries;
— des flux les plus tendus possibles entre usines, broyeurs et
aciéries.
Il faut signaler également une récupération de gros emballages
acier de 5 à 30 litres environ à partir des industries de la récupé-
ration et des déchetteries, emballages qui ne passent pas par le
circuit classique de collecte des déchets domestiques.
La figure 1 donne le principe général d’incinération des aciers
pour emballage.

Traitements des déchets ménagers

• Tri magnétique automatique après incinération des ordures ménagères.
• Tri magnétique sur site de compostage.
• Tri magnétique après collecte sélective des emballages.
• Récupération par collecte sélective des emballage métalliques.

Broyage
ou
compactage

Acierie

Figure 1 – Recyclage de l’emballage acier (d’après doc. Chambre syndicale des aciers pour emballage)

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Quant à l’aluminium, la spécificité de son recyclage entraîne les
caractéristiques suivantes :
a) économie d’énergie : l’énergie nécessaire pour refondre de
l’aluminium usagé est faible par rapport à celle qui est nécessaire
pour obtenir le métal primaire : 95 % de l’énergie sont ainsi
économisés ;
b) l’aluminium recyclé est sous forme d’alliage : ses propriétés
sont les mêmes que s’il était obtenu à partir d’aluminium primaire;
c) l’aluminium peut être recyclé un nombre de fois illimité;
d) la valeur marchande de l’aluminium usagé est importante.
3.3 Les papiers-cartons et les complexes
D’après l’enquête annuelle réalisée par la société GEM pour l’Ins-
titut français de l’emballage et du conditionnement [2], les emballa-
ges papiers-cartons et complexes représentent, en France, un chiffre
d’affaires de 36,8 milliards de francs (1995), soit environ 36 % en
chiffres d’affaires de l’ensemble des matériaux d’emballage.
La quantification du gisement exploitable passe d’abord par l’éva-
luation des potentiels récupérables (ou taux de « récupérabilité des
emballages »). Aucun système, en effet, n’atteint jamais un rende-
ment de 100 %, ce qui est encore plus vrai en matière de récupé-
ration de papier carton du fait que :
— certains emballages papier-carton ne sont pas récupérables
par nature (emballages ayant contenu des produits dangereux par
exemple ou subissant des utilisations secondaires, à l’exemple de
certains sacs grande contenance);
— certains papiers et cartons d’emballage sont des éléments
accessoires d’emballages à base d’autres matériaux et leur récupé-
ration sera liée à celle de ces emballages.
De plus, qu’un emballage soit récupéré ne signifie pas qu’il soit
recyclé à 100 %. En effet, la recyclabilité d’un emballage (produit
transformé) ne doit pas être comprise comme l’aptitude au recy-
clage de tous les éléments le composant, mais de celui de sa
matière première de base.
Il ne saurait donc être question d’imaginer qu’encres, colles, plas-
tifiants... soient recyclés, compte tenu des quantités en cause. Ils
doivent néanmoins être inactifs ou « inactivés » comme tout déchet
ultime. Le recyclage est une forme de traitement de produits qui,
sans lui, seraient traités comme des déchets et donneraient lieu, de
ce fait, à des déchets ultimes.
3.3.1 La technique
La collecte concerne actuellement très majoritairement les embal-
lages de transport et de regroupement et s’effectue donc dans ce
cas uniquement sous la forme « monomatériau » lors du déballage
chez l’industriel ou le distributeur.
Cette collecte est effectuée essentiellement par des entreprises
professionnelles de récupération, assurant le cas échéant un tri
secondaire, la séparation éventuelle de différents types de papiers-
cartons, le conditionnement (mise en balles), et souvent la livraison
chez les recycleurs.
La quasi-totalité des produits d’emballages à base de papier-
carton [6] est recyclable, y compris les emballages complexes, sous
réserve de ne pas être contaminés par leur contenu.
3.3.1.1 Les papiers-cartons
Le recyclage des papiers-cartons récupérés consiste à :
— séparer les produits fibreux des autres produits que le tri n’a
pas éliminés;
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A 9 730 − 10 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie industriel
— séparer les fibres des emballages papier-carton des autres
éléments qui leur sont associés tels que encres, vernis...
Ces opérations sont réalisées en trois phases :
— le pulpage qui assure le tri complémentaire et le défibrage;
— l’épuration qui sépare les fibres des éléments qui leur sont
associés;
— le raffinage qui optimise les caractéristiques des fibres récu-
pérées à l’issue de ces diverses phases.
La pâte recyclée ainsi obtenue sera seule ou en mélange avec
d’autres pâtes, utilisée pour fabriquer des papiers ou des cartons.
3.3.1.2 Les complexes
Les matériaux complexes étant généralement composés de
matières plastiques, aluminium et cellulose, la part essentielle de
leur composition est représentée par la fibre cellulosique; c’est
pourquoi les matériaux complexes sont en général regroupés avec
le matériau papier-carton.
Les différentes stratégies pour le recyclage des emballages pour
liquides alimentaires, par exemple, qui sont en général constitués
de polyéthylène basse densité, aluminium et cellulose, vont de la
réutilisation du complexe en son entier comme matériau de
construction à la séparation et la valorisation consécutive de ses
différents constituants.
La première étape de la valorisation est le traitement de la cellu-
lose. Plusieurs procédés peuvent être utilisés pour le traitement du
papier dont certains font appel à la technologie du pulpeur et d’un
trommel, ce qui produit, après séparation de la fibre, un mélange
solide comportant environ 75 % de polyéthylène, 20 % d’aluminium
et 5% de matière étrangère.
Après le repulpage, plusieurs possibilités sont offertes :
— soit brûler le polyéthylène à basse température, ce qui permet
d’obtenir de l’aluminium et de l’énergie;
— soit dissoudre l’aluminium dans un acide minéral; il reste alors
le polyéthylène plus une solution de sulfate d’aluminium;
— soit dissoudre le polyéthylène dans un solvant organique; il
reste alors l’aluminium plus un soluté de polyéthylène.
3.3.2 Les résultats
Globalement, en 1996, la consommation de papier-carton récu-
péré a atteint, en France, 4 192 000 t.
Avec un taux d’utilisation de 49 %, les papiers-cartons récupérés
représentent la moitié de l’approvisionnement de l’industrie pape-
tière française.
La figure 2 présente le schéma du cycle de vie du carton ondulé.
3.4 Les matières plastiques
D’après l’enquête annuelle réalisée par la société GEM pour
l’Institut français de l’emballage et du conditionnement [2], les
matières plastiques pour emballage représentent, en France, un
chiffre d’affaires de 26,8 milliards de francs (1995), soit environ 26 %
en chiffres d’affaires de l’ensemble des matériaux d’emballage.
3.4.1 La technique
La régénération des déchets collectés [7] comporte plusieurs
opérations essentielles avant de pouvoir être réutilisés.
— Le tri préliminaire éventuel consiste en une séparation simple,
manuelle, mécanique ou physique des objets en plastique. Par
________________________________________________________________________________________________________ EMBALLAGE ET ENVIRONNEMENT
Coupes d'éclaircies
et déchets de scierie
Papeterie
Collecte et tri
Papier pour ondulé
Déchets de papier carton Cartonnerie
Industrie
Carton ondulé
Consommateur
Distribution
Figure 2 – Cycle de vie du carton ondulé (d’après doc. USFO)
exemple, les bouteilles en PVC ou en PET peuvent être extraites par
jet d’air des objets de moindre densité apparente.
— L’identification des matériaux en présence permet de déter-
miner le traitement adéquat du mélange collecté afin d’en extraire
ou d’en améliorer une fraction en vue d’un débouché à déterminer.
— Le lavage et la dépollution ont pour but d’éliminer au maxi-
mum tous les matériaux étrangers à l’état macroscopique
(souillures, terre, papier, textile, étiquettes et leurs colles, bouchons
et capsules) qui amoindriraient les propriétés mécaniques ou qui
risqueraient d’endommager les machines de transformation.
— Le broyage donne des particules fines pouvant subir un
nouveau fractionnement physique, ou être regranulées, ou être uti-
lisées telles quelles. Broyage et lavage sont souvent effectués dans
un même appareil.
— La reformulation consiste à homogénéiser les lots de plastique
récupérés. Ces lots peuvent être enrichis en fraction noble, addi-
tionnés d’adjuvants (stabilisants, plastifiants, colorants…), pour en
faire des matériaux marchands.
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3.4.1.1 Valorisation matière
Les plastiques mélangés issus des ordures ménagères, même col-
lectés sélectivement, posent un problème ardu car ils présentent
toujours des propriétés amoindries qu’il faut compenser par des
épaisseurs plus fortes. Pour en réussir la régénération, il est souhai-
table qu’une espèce (PVC, polyéthylène) ou un mélange compatible
(polyéthylène + polypropylène) soit dominant et serve de liant sous
forme de phase continue, les autres espèces ayant un rôle de
charge.
La mise en œuvre se fait par différents procédés d’extrusion sur
des machines rustiques, mais assurant un bon mélange des compo-
sants. L’extrudat remplit (en basse pression) des moules simples
identiques ou différents, appliqués successivement par un vérin à la
sortie de la machine puis refroidis généralement dans l’eau. On
obtient ainsi des profilés longs, épais et de section simple. On peut
aussi comprimer l’extrudat pour obtenir des pièces plus complexes.
Ces pièces ont des débouchés importants, car elles concurrencent
le bois épais à un coût plus élevé, mais avec certains avantages :
— elles sont imputrescibles, ne sont pas rongées par les ani-
maux, ne nécessitent pas d’entretien;
— elles sont gage de sécurité (pas d’échardes, pas de prolifé-
ration microbienne);
— elles sont en général livrées finies, prêtes à l’emploi, mais se
travaillent aisément (sciage, clouage) et présentent de bonnes
propriétés mécaniques (résistance au choc et à la flexion ainsi
qu’une certaine souplesse).
3.4.1.2 Autres valorisations
En dehors de leur réinsertion dans leur cycle usuel, les déchets
plastiques se prêtent à des valorisations de deux types basés l’un
sur leur structure macromoléculaire, l’autre sur leur structure hydro-
carbonée à pouvoir calorifique élevé.
■ Valorisation thermique
En moyenne, les plastiques consomment 2 tep (tonnes d’équi-
valent pétrole) pour leur fabrication jusqu’à l’objet fini, lequel libère
1 tep par combustion, soit la moitié. Étant donné que 30 % des
déchets ménagers sont incinérés avec récupération d’énergie, on
constate que, dans l’état actuel des choses, 15 % des matières pre-
mières pétrolières des plastiques sont déjà récupérées. Il faudrait en
outre ajouter à cette valeur la quantité de combustible que les plas-
tiques évitent d’ajouter aux autres déchets pour les faire brûler dans
les installations, sans récupération de chaleur.
Le recyclage thermique n’est pas pleinement satisfaisant en ce
sens qu’il bute sur la limite de 50 % de récupération de l’énergie
initiale, mais le rendement réel de bien d’autres procédés de valori-
sation n’est guère meilleur si l’on tient compte des dépenses de
collecte et de régénération. En outre, in fine, pour les matières défi-
nitivement irrécupérables, il est le procédé de destruction le plus
propre, laissant le moins de résidus.
■ Valorisation mécanique
Les bonnes propriétés mécaniques des plastiques, jointes à leur
résistance à la corrosion, les rendent intéressants pour modifier la
rhéologie des sols et des revêtements routiers. Mais leur prix est
souvent trop élevé pour ce genre d’applications. C’est pourquoi
certains organismes se sont penchés sur les applications de déchets
à valeur marchande sensiblement nulle.
● Les plastiques en films ou autres éléments aplatis incorporés à
raison de quelques pour-cent dans la terre, en particulier les rem-
blais graveleux ou limoneux de qualité médiocre, permettent d’aug-
menter très notablement la portance des sols et la pente des talus
sans risque d’éboulement.
● Les revêtements routiers sont constitués d’enrobés, c’est-à-dire
de gravillons unis par des liants pétroliers (brai ou bitume) qui ont
tendance à fluer dans le temps, ce qui provoque la formation de
trous et d’ornières. Les Ponts et Chaussées ont reconnu l’intérêt
d’améliorer ces liants en leur ajoutant des déchets de plastique. Aux
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EMBALLAGE ET ENVIRONNEMENT ________________________________________________________________________________________________________
doses de 5 g de plastique par tonne d’enrobé, l’orniérage est divisé
par 2 pour un surcroît de 10 à 15 % admissible pour les sections
sensibles d’autoroutes et de ponts.
● Les terres agricoles lourdes sont difficiles à travailler et ne con-
viennent pas à certaines cultures de haute valeur (pelouses, fleurs
par exemple). On peut les corriger par adjonction de déchets de
plastiques en grains ou alvéolaires, en remplacement de l’argile
expansée.
■ Biodégradabilité
Si la biodégradabilité est un concept qui plaît beaucoup au
consommateur, l’industriel de l’emballage ne lui accorde pas un
intérêt aussi grand. En effet :
— il n’existe que quelques polymères véritablement biodégra-
dables (par exemple, polyhydroxybutyrate) produits en quantités
minimes et, vu leur prix élevé et leurs propriétés physiques spéci-
fiques, ils sont destinés plutôt à des applications médico-
chirurgicales;
— même si l’on réussit à produire des plastiques biodégradables
de prix et de propriétés convenables, on conçoit mal leur emploi au
contact des denrées alimentaires à cause de la prolifération micro-
bienne qu’ils entretiennent;
— il existe des plastiques chargés d’amidon, non pas biodégra-
dables à proprement parler, mais biofragmentables. On ne connaît
pas leurs métabolites, mais ils sont utilisables en agriculture
(paillage) à condition d’accepter un surcoût. En revanche, ils ne
devraient pas être utilisés en emballage alimentaire;
— il existe des plastiques photodégradables, présentant des
propriétés mécaniques initiales satisfaisantes et un coût modéré. Ils
sont employés en paillage également.
Il faut noter que tous ces plastiques vont à contre-courant de
l’évolution actuelle, puisqu’ils ne sont ni récupérables ni recyclables
sous aucune forme (sauf incinération avec récupération d’énergie,
mais alors pourquoi les employer à la place des films ordinaires?).
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3.4.2 Les résultats
Selon leur pureté et leur altération, les plastiques récupérés sont
plus ou moins aptes à des applications variées.
Les plastiques purs d’origine industrielle qui n’ont pas été
recyclés sur la chaîne de production elle-même trouvent leurs
débouchés dans les pièces techniques peu exigeantes quant à la
constance de l’aspect (couleur et état de surface), mais demandant
des propriétés mécaniques inaltérées. On fabrique ainsi des élé-
ments non visibles destinés au bâtiment (canalisation, boîtiers élec-
triques, films d’étanchéité), à la mécanique (pièces internes pour
l’automobile ou l’électroménager), ou des objets de consommation
courante, bon marché, de fabrication non suivie.
Les films correctement nettoyés provenant de l’emballage et de
l’agriculture redonneront des films gris ou noirs pour les mêmes
marchés ou pour les sacs-poubelle.
À noter que les plastiques récupérés (hors ceux recyclés en tête
de la même fabrication) sont en général interdits pour les embal-
lages et objets destinés au contact alimentaire, à cause des
souillures non décelables qu’ils pourraient renfermer.
Leurs applications touchent surtout l’agriculture, le plein air et la
mer : piquets et tuteurs pour la vigne et le kiwi, la mytiliculture,
l’ostréiculture, les clôtures et barrières, les salles de traite, les parcs
et jardins (bancs, jeux pour enfants, bacs à fleur), les équipements
portuaires en mer et rivière et les palettes de manutention.
La filière plastique s’est engagée à recycler, en 1996, 40 000 t
d’emballages plastiques ménagers, soit plus d’un milliard d’unités
de bouteilles et flacons :
— le PVC utilisé pour les bouteilles d’eaux plates et gazeuses est
recyclé notamment sous forme de tuyaux d’évacuation des eaux
usées et des revêtements de sols;
— le PET utilisé pour les boissons rafraîchissantes plates et
gazeuses est recyclé dans des applications telles que les fibres tex-
tiles ou les feuilles de thermoformage;
— le PEHD utilisé pour contenir du lait ou des produits détergents
ou d’hygiène est recyclé dans la fabrication de flacons à usage non
alimentaire.
 P
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U
Emballage et environnement R

E
par Jean-Paul POTHET
N
Docteur en automatique
Ingénieur de l’École nationale supérieure d’agronomie et des industries agroalimentaires
Directeur général de l’Institut français de l’emballage et du conditionnement (IFEC)
S
Références bibliographiques
A
[1] Études Consommateurs et emballages, GEM/
IFEC-Sofres. 1991.
Dans les Techniques de l’Ingénieur
[4] MOSSE (M.). – Emballages en verre. Rubrique
[6] Emballages en carton ondulé. Rubrique
Logistique du traité Génie industriel des Tech-
V
[2] Enquête « Chiffres clés de l’emballage en
France », réalisée chaque année par GEM/
IFEC.
Logistique du traité Génie industriel des Tech-
niques de l’Ingénieur, A 9 785-juil. 1997.
[7]
niques de l’Ingénieur, A 9 765-oct. 1996.

REYNE (M.). – Les matières plastiques dans la

O
KLENIEWSKI (A.). – Emballages métalliques.
[3] Chartre de qualité du verre ménager, éd.
Chambre syndicale des verreries mécaniques
[5]
Rubrique Logistique du traité Génie industriel
des Techniques de l’Ingénieur, A 9 760-fév.
fonction emballage. Rubrique Logistique du
traité Génie industriel des Techniques de
I
de France. 1985. l’Ingénieur, A 9 780-nov. 1993.
R
Textes législatifs
Décret n° 92-377 du 1er avril 1992 portant application pour les déchets résul-
tant de l’abandon des emballages de la loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 modi-
matériaux et relatif, notamment, aux déchets d’emballage dont les détenteurs
ne sont pas les ménages.
P
fiée relative à l’élimination des déchets et à la récupération des matériaux.
Décret n° 94-609 du 13 juillet 1994 portant application de la loi n° 75-633 du
15 juillet 1975 relative à l’élimination des déchets et à la récupération des
Directive 94/62/CE du Parlement européen et du conseil du 20 décembre
1994 relative aux emballages et aux déchets d’emballages.
L
U
Organismes S
Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) Éco-Emballage
Adelphe Institut français de l’emballage et du conditionnement (IFEC)
Chambre syndicale des emballages en matière plastique (CSEMP)
Ministère de l’Agriculture
Chambre syndicale des verreries mécaniques de France (CSVMF)
Ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement
Confédération française des industries de papiers, cartons et celluloses
(COPACEL) Ministère de l’Industrie

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