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DURABILITÉ ET RÉPARATIONS DU BÉTON

GCI - 714

INTRODUCTION
1.1 Conséquences techniques et économiques de l'endommagement des
structures de béton

• L'Amérique du Nord fait face à des sérieux problèmes de durabilité du béton


qui affectent un très grand nombre de structures et tout particulièrement
celles qui sont associées au réseau routier.

• D'autres types de structures sont aussi affectées

- Barrages
- Produits de béton : pavés, tuyaux, regards d'égout, etc

• Aux États Unis seulement, on estime que les coûts de réparation des
structures de béton endommagées par les cycles gel-dégel ou la corrosion
des aciers d'armature sont de 16 à 24 milliards de dollars.

• Chaque année, c'est environ 400 millions de dollars supplémentaires qui


s'ajoutent à cette liste.

• Au Québec, on observe à peu près les mêmes problèmes mais à une échelle
plus petite.

- C'est par centaine qu'on peut compter les structures ou les parties de
structures (ponts, ponceaux, viaducs, tabliers de pont et trottoirs,
stationnements multiétagés) qui doivent être réparés ou reconstruits en
raison de leur état avancé de détérioration.

- Dans la majorité des cas, on pourrait démontrer que les coûts de


réparation et d'entretien des structures endommagées en viennent
rapidement à dépasser les coûts initiaux de construction.

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- Au Québec, le service d'entretien du Ministère des transports réserve
plus de la moitié de son budget pour l'entretien des structures en
béton dont l'endommagement est relié à la corrosion des aciers
d'armature.

- Au Canada, on estime à environ cinq milliards de dollars le coût de


réparation des stationnements multiétagés urbains affectés par des
problèmes de corrosion.
• Il y a aussi l'effet sur la qualité de vie des usagés du système routier et sur
l'activité socio-économique de toute une région.

- Interruption de la circulation
- Réduction de la capacité de service
- Retards
- Embouteillages
- Baisse de la performance du transport en général

1.2 Bref historique des problèmes de durabilité (les leçons du passé)

• Il existe un très grand nombre de structures en béton âgées de 40 à 90 ans


qui sont encore en excellent état.

• Il existe aussi de très nombreux cas où une mauvaise durabilité a provoqué


la ruine complète ou partielle des ouvrages.

• Les principales causes:

À une certaine époque, on ne connaissait pas tous les mécanismes de


destruction et les façons d'éviter les détériorations.
• Gel-dégel
• Réactions alcalis-granulats
• Corrosion

• On accordait trop d'importance à la résistance à la compression et


pas assez aux facteurs environnementaux (on ne devrait pas
concevoir un stationnement extérieur en béton de 20 MPa !)

• Une partie des échecs peut aussi être associée à l'évolution de la


technologie de fabrication et de la performance des ciments.

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La performance des ciments progresse constamment et on peut atteindre
une résistance donnée en utilisant un rapport E/C toujours de plus en
plus élevé.

- En 1945, pour obtenir 33 MPa (28d) on devait utiliser 380


kg/m3 de ciment et un E/C de 0,47.

- En 1978, seulement 250 kg/m3 de ciment peuvent suffir avec


un E/C de 0,72 !

En terme de résistance, ces deux bétons sont équivalents. Leur


durabilité est cependant complètement différente.

La réactivité chimique des ciments était plus faible (MPa en réserve)

Il n'y avait pas de fluidifiants ni de superplastifiants (on devait utiliser


plus de ciment par m3 !)

• Le contact n'est pas toujours adéquat entre les chercheurs, les concepteurs
et les propriétaires d'ouvrage. Les recommandations touchant à la durabilité
n'atteignent souvent pas les bonnes personnes en raison des trois solitudes
du monde de la construction : Les responsables des matériaux, les
concepteurs et les ingénieurs de chantier.

Pour obtenir un ouvrage durable, il faut

- Utiliser un matériau durable


- Concevoir la structure en fonction des facteurs
environnementaux
- Exercer un bon contrôle de la qualité des matériaux et des
techniques de construction.

1.3 Les deux principales causes physiques de la dégradation du béton

• Mehta et Gerwick ont regroupé les principales causes physiques de


détérioration du béton en deux grandes catégories:

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1) Dégradations de surface

- Abrasion
- Érosion
- Cavitation
- Écaillage

2) Fissuration interne (Cracking)

- Gradients d'humidité ou de température


- Pressions de cristallisation
- Chargement structural
- Exposition aux températures extrêmes : Gel - Feu

Fig 1.1 - Causes physiques de la détérioration du béton [tiré de Mehta, P.K. et Gerwick, B.C.
Concrete structures, properties and materials].

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1.4 L'origine des dégradations

1.4.1 Les facteurs climatiques et environnementaux

• Il est clair qu'une structure de béton évoluera de manière très différente en


fonction des conditions climatiques et du type d'exposition face aux
agents potentiellement agressifs.

• Par exemple, un béton de 20 MPa sans air entraîné (E/C = 0,6) pourrait être
acceptable pour fabriquer un trottoir ou un parapet de pont à Mexico.
Cependant dans un climat beaucoup plus rude (Montréal par exemple !), il
serait totalement inacceptable d'utiliser un tel béton dans ce type d'ouvrage.

• Dans les climats chauds et secs (Mexique par exemple), les problèmes de
durabilité sont beaucoup plus rares. Les exigences touchant à la qualité du
béton y sont généralement moins sévères.

Pas de gel, peu de précipitations, pas de sels de déglaçage, peu


d'écarts thermiques, etc. On retrouve parfois des cas de
dégradation par des eaux agressives (eau souterraine, eau de mer).

• Les différents mécanismes à la source des dégradations sont très


souvent fonction des conditions climatiques et du type d'exposition
du béton.

° Climat tempéré froid : cycles de gel-dégel et taux d'humidité élevé

- Fissuration interne due au gel-dégel


- Écaillage dû aux sels fondants
- Corrosion des armatures
- Réactions alcalis-granulats

° Climat tempéré chaud et humide

- Attaque par les eaux agressives


- Réactions alcalis-granulats

° Climat sec

- Carbonatation

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° Environnement marin

- Attaque par l'eau de mer (sulfates)


- Corrosion des aciers d'armature
- abrasion par les glaces
- Détérioration par les cycles de gel-dégel

Fig 1.2 - Exposition du béton dans un environnement marin [tiré de Mehta, P.K. Performance of
concrete in marine environment, ACI SP-65, 1980, pp. 1-20]

• En plus des facteurs climatiques et environnementaux, les dégradations


qui affectent les ouvrages en béton peuvent avoir plusieurs autres origines.
On peut généralement regrouper ces autres facteurs en quatre grandes
familles (Fig 1.3).

1) Les facteurs reliés à la conception de l'ouvrage


2) Les facteurs reliés à la mise en œ uvre de l'ouvrage
3) Les facteurs reliés aux caractéristiques des matériaux et du
béton
4) Les facteurs reliés à l'entretien de la structure

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Fig 1.3 - Principales causes des problèmes de durabilité des structures de béton [tiré de
Mailvaganam, N. P. Repair and protection of concrete ctructures, CRC Press, 473 p.].

• Le processus qui mène de la conception à la livraison finale des ouvrages


peut être relativement complexe.

• Le cas d'une structure de béton par exemple:

Plans et Choix des Dessins


Conception
spécifications matériaux d'atelier

Fabrication et Conception
Production Mise en place
mise en place de et fabrication des
du béton du béton
l'armature coffrages

Mise en
Décoffrage Mûrissement service

- On pourrait adapter cette figure pour d’autres types de constructions

- Des déficiences au niveau d'une ou plusieurs des étapes de ce


processus peuvent avoir des répercussions importantes sur la
durabilité et la performance générale de l'ouvrage.

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1.4.2 Conception des structures

• De nombreux critères de conception peuvent exercer une grande influence


sur la durabilité d'une structure de béton. Ainsi, une structure mal conçue
peut avoir une durabilité déficiente malgré l'utilisation d'un béton de bonne
qualité.

• En choisissant des critères de conception appropriés on peut diminuer


considérablement le stress environnemental sur la structure.

Exemple: Dans le cas d'un pont routier, il est important de prévoir un


drainage adéquat pour limiter les accumulations d'eau et de sels
fondants. Il faut aussi prévoir un recouvrement de béton
suffisant pour offrir une bonne protection contre la corrosion des
aciers d'armature.

• Parmi les principaux critères de conception qui contrôlent la durabilité d'une


structure de béton on retrouve:

- Tous les aspects reliés au système de drainage et d'évacuation


des eaux (pour diminuer les problèmes de gel-dégel et d'écaillage)
- Le calcul des acier d'armature et le choix de l'épaisseur de
recouvrement des armatures (corrosion).
- Le choix des enduits protecteurs ou des imperméabilisants
- Le choix d'une géométrie particulière de la structure qui
permettrait de diminuer le stress environnemental (forme et
disposition des colonnes et des poutres)

Fig 1.4 - Mauvais positionnement d'un système de drainage [tiré de Emmons, P.-H.; Concrete repair
and maintenance illustrated].

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Fig 1.5 - Zones typiques d’attaques par les ions chlore
[tiré de Pritchard B. 1992 Bridge design for economy and durability, Thomas Telford Services
London, 172 p.].

Fig 1.6 - Contamination par les sels de déglaçage


[tiré de Pritchard B. 1992 Bridge design for economy and durability, Thomas Telford Services
London, 172 p.].

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Fig 1.7 - Pénétration des chlorures dans une poutre caisson
[tiré de Pritchard B. 1992 Bridge design for economy and durability, Thomas Telford Services
London, 172 p.].

Fig 1.8 - Un pont à tablier continu


[tiré de Pritchard B. 1992 Bridge design for economy and durability, Thomas Telford Services
London, 172 p.].

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Fig 1.9 - Influence de la géométrie d'un système structural sur les déformations à long terme.
[tiré de la norme CSA S413-94].

Fig 1.10 - Quelques détails de conception d'un joint mur - dalle d'un stationnement multiétagé.
[tiré de la norme CSA S413-94].

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Fig 1.11 - Positionnement des drains dans une dalle d'un stationnement multiétagé.
[tiré de la norme CSA S413-94].

1.4.3 Mise en oeuvre

• Le béton est un des rares matériaux de construction ou les composants sont


rassemblés au site, ou près du site de construction, pour ensuite être dosés,
malaxés et mis en place dans les coffrages pour obtenir un produit fini. Il
existe un très grand nombre de variables qui contrôlent ce type de
production. Il y a donc toujours une possibilité qu'il y ait un maillon faible
dans la chaîne de production qui fasse en sorte que la durabilité de
l'ouvrage soit handicapée.

• Si les méthodes de mise en place et de mûrissement ne permettent pas au


béton de développer toutes ses qualités, la durabilité de l'ouvrage pourra être
considérablement réduite.

• Les principaux points à surveiller concernant la mise oeuvre sont:

- Les méthodes de mise en place du béton

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Il faut adopter un technique appropriée de mise en place du
béton dans les coffrages pour éviter les nids d'abeilles et la
ségrégation. Il faut aussi surveiller les techniques de finition
de surface

- La mise en place des aciers d'armature (Fig. 1.12 et 1.13)

Fig 1.12 - Importance de la localisation des aciers d'armature [tiré de Emmons, P.-H.; Concrete repair
and maintenance illustrated].

Fig 1.13 - Mauvaise conception du renforcement d'une poutre [tiré de Emmons, P.-H.; Concrete repair
and maintenance illustrated].

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- Les méthodes de mûrissement et de cure

Une mauvaise technique de mûrissement réduit presque


toujours la capacité du béton à résister à la plupart des types
d'agressions.

- Vérifier la rigidité, l'étanchéité et la conception des coffrages


(Fig. 1.14).

Fig 1.14 - Formation de nids d'abeilles dans un élément de béton armé [tiré de Emmons, P.-H.;
Concrete repair and maintenance illustrated].

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Fig 1.15 - Influence d'un décoffrage trop hâtif et d'une mauvaise conception de coffrages [tiré de
Emmons, P.-H.; Concrete repair and maintenance illustrated].

- Prendre les mesures nécessaires pour éviter le ressuage excessif


et le retrait plastique (Fig. 1.16)

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Fig 1.16 - Problèmes engendrés par un ressuge excessif et le retrait plastique [tiré de Emmons, P.-H.;
Concrete repair and maintenance illustrated].

- Adopter des mesures de protection nécessaires pour éviter le gel


du béton au très jeune âge

1.4.4 Propriétés du béton et des matériaux

• Les propriétés du béton ont une influence directe sur la durabilité de


l'ouvrage.

• Pour fabriquer un ouvrage durable, il faut donc utiliser un matériau durable.

• Les caractéristiques du béton qui contrôlent sa durabilité peuvent être


regroupées en deux grandes familles.

A- INFLUENCE DES PROPRIÉTÉS DES MATÉRIAUX ENTRANT DANS LA FABRICATION DU BÉTON

- Type de ciment

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Exemples: Certains types de ciment offrent de meilleures
performances en présence d'eau de mer ou de
granulats potentiellement réactifs. En milieu marin, il
peut être nécessaire d'utiliser un ciment type 50 à
faible teneur en C3A. Pour limiter les risques de
réaction alcalis-granulats on peut choisir un ciment à
faible teneur en alcalis.

- Type de granulats

Certains granulats sont gélifs, c'est-à-dire qu'ils sont sensibles à


l'action des cycles de gel-dégel. Il faut donc éviter de les utiliser
dans les bétons exposés au gel.

Il existe aussi des granulats qui peuvent réagir avec les alcalis
du ciment pour former des produits expansifs qui peuvent faire
fissurer le béton (réaction alcalis-granulats). Il existe des essais
d'acceptation qui permettent d'identifier les granulats
potentiellement réactifs.

- Ajouts minéraux (fumée de silice, cendres volantes, laitiers)

Les ajouts minéraux peuvent modifier considérablement le


comportement du béton exposé à un environnement donné. Ils
peuvent parfois améliorer ou diminuer la durabilité du béton.
Les effets sont fonction du type et du dosage de l'ajout minéral.

B- INFLUENCE DES PROPRIÉTÉS PHYSICO-CHIMIQUES ET DES PARAMÈTRES DE FORMULATION DU BÉTON

- Résistance à la compression et à la traction

Une résistance à la compression élevée est généralement un


indice de bonne qualité du béton : Elle est généralement le
signe d'un rapport E/C faible qui produit généralement une
pâte de ciment durcie de meilleure qualité (porosité et
perméabilité plus faibles).

Une bonne résistance à la traction est souhaitable pour la


résistance au gel.

La résistance à la compression peut être utilisée pour spécifier


un niveau de maturité minimal avant la première exposition en
milieu agressif (résistance minimale à 28 jours).

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- Choix du rapport eau/ciment (E/C) ou eau/liant (E/L)

Le rapport E/C est un paramètre fondamental qui contrôle la


plupart des propriétés physico-chimiques du béton.

Le E/C exerce un rôle prépondérant dans presque tous les


mécanismes de destruction qui peuvent affecter le béton.

Du point de vue de la durabilité, une réduction du E/C est


presque toujours bénéfique car elle entraîne une diminution de:

° Porosité de la pâte de ciment hydraté


° Perméabilité de la pâte et du béton

- Caractéristiques des vides d'air

La production d'un bon réseau de bulles d'air entraînées et


d'un bon facteur d'espacement sont nécessaires pour obtenir
un béton durable face aux cycles de gel-dégel.

1.4.5 Méthodes d'entretien

• Des programmes d'entretien ou de protection sont généralement


nécessaires pour éviter ou retarder certains types de dégradations des
structures.

• Un bon programme d'entretien peut contribuer à prolonger très


significativement la vie utile d'un ouvrage.

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Fig 1.17 - Défaut d’entretient d’un joint
[tiré de Pritchard B. 1992 Bridge design for economy and durability, Thomas Telford Services
London, 172 p.].

Fig 1.18 - Problèmes d'étanchéité des joints


[tiré de Pritchard B. 1992 Bridge design for economy and durability, Thomas Telford Services
London, 172 p.].

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Fig 1.19 - Courbe de dégradation typique d'une structure de béton.
[tiré de Emmons, P.-H.; Concrete repair and maintenance illustrated].

Exemples:

• Un nettoyage régulier des joints de dilatation permet d'éviter qu'ils


se bloquent. Un mauvais fonctionnement des joints de dilatation peut
engendrer des efforts parasites néfastes pour la performance à long
terme des ouvrages

• Le remplacement des membranes d'étanchéité perforées ou


fendues de certains types de joints de dilatation contribue souvent à
diminuer les risques de dégradation des sous structures (infiltration
d'eau et des chlorures).

• Nettoyage des conduits de drainage ou d'évacuation des eaux de


pluies.

-> Pour éviter qu'ils se bouchent suite à l'accumulation de


débris

• Nettoyage des joints de dilatation des pavements routiers en


béton.

-> Protection contre l'éclatement des joints

• Scellement des fissures

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Fig 1.20 - Trop tard.....
[tiré de Pritchard B. 1992 Bridge design for economy and durability, Thomas Telford Services
London, 172 p.].

1.5 Les principaux processus chimiques de dégradation

• Les dégradations du béton peuvent résulter de plusieurs processus


chimiques entre les constituants du béton et le milieu extérieur.

• Avant de décrire et de classifier brièvement ces processus, il est important de


souligner que le béton est un matériau étonnant !

• La structure interne du béton est un milieu très alcalin possédant un pH voisin


de 13.

• Pour le béton, l'environnement externe (l'eau de pluie ou de


ruissellement, le C02 de l'air) apparaît comme un milieu extrêmement
corrosif. C'est un peu comme si nous devions vivre dans un
environnement constitué d'acide sulfurique !

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• Malgré tout, il résiste à la plupart des attaques chimiques lorsqu'il est
fabriqué et mis en place selon les règles de l'art.

Ses principaux moyens de défense sont sa faible porosité et sa


faible perméabilité qui joue le rôle de scaphandre en lui
permettant de limiter les interactions avec l'extérieur.

• Les principaux processus chimiques à la base des dégradations du béton


sont généralement regroupés en trois catégories.

A- L'hydrolyse ou la lixiviation (dissolution) des hydrates

Lorsque les eaux de ruissellement ou l'humidité du milieu externe


entrent en contact avec la pâte de ciment, elles tendent à lixivier
(dissoudre) certains produits à base de calcium (surtout la chaux formée
par l'hydratation du ciment). Ce processus peut diminuer les
propriétés mécaniques des hydrates ou augmenter la porosité
interne.

- Perte de résistance mécanique du béton

- Problèmes d'ordre esthétique lorsque les substances lixiviées


interagissent avec le CO2 de l'air et se redéposent en surface
(efflorescences)

B- Les échanges ioniques entre les hydrates et le milieu agressif

Certaines solutions acides, souvent rencontrées en milieu industriel,


peuvent interagir avec la pâte de ciment pour former des sels
solubles qui peuvent ensuite être facilement lixiviés.

Des eaux agressives peuvent réagir avec la pâte de ciment pour former
de nouveau produits insolubles mais qui ne participent pas au
développement des propriétés mécaniques du béton.

C- La formation de produits expansifs

Plusieurs types de produits expansifs peuvent se former dans la pâte de


ciment durcie. Le processus de formation est fonction des matériaux
utilisés et/ou du type d'exposition. Ces produits expansifs peuvent
créer de très grandes pressions internes qui peuvent provoquer une
intense fissuration du béton.

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Les principales causes de la formation de ces produits expansifs sont:

° L'attaque par les sulfates que l'on retrouve parfois dans les eaux
souterraines. Ces réactions produisent un gel expansif

° Les réactions alcalis-granulats qui produisent aussi un gel de silice


fortement expansif -> gonflement de la structure

° La corrosion des aciers d'armature, qui produit différents oxydes de fer


très fortement expansifs au voisinage des barres corrodées ->
décollements du recouvrement de béton

° La formation de glace qui engendre des pressions internes dans la


porosité capillaire du béton

Fig 1.21 - Les différents processus chimiques de détérioration du béton [tiré Metha, P.K.; Concrete
structures, properties and materials]

1.6 La durabilité des réparations - problématique

• On peut commencer par simplifier le problème en regroupant les réparations


en deux grandes familles

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A- Les réparations "profondes" ou les reconstructions partielles sont
généralement effectuées pour rétablir l'intégrité structurale d'une
structure ou d'une partie de structure. Ce type de réparation doit
donc être en mesure de résister aux diverses sollicitations
mécaniques subies par l'ouvrage.

B- Les réparations "minces" sont généralement réalisées pour


protéger le béton ou les aciers d'armature contre les agressions du
milieu extérieur. Plusieurs réparations minces sont aussi
effectuées pour restaurer l'aspect esthétique d'un ouvrage.

Fig 1.22 - Anatomie d'une réparation de surface [tiré de Emmons, P.-H.; Concrete repair and
maintenance illustrated].

• Pour qu'une réparation soit efficace, il faut évidemment qu'elle puisse résister
aux diverses sollicitations mécaniques ou aux attaques du milieu environnant.

• La durabilité d'une réparation implique deux principaux aspects

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A- Les matériaux utilisés pour la réparation doivent d'abord être
durables. Ils doivent être choisis en fonction de leur aptitude à
résister aux attaques physiques et mécaniques (ce n'est
généralement pas un problème majeur).

B- Le plus grand problème concerne surtout la durabilité du


"composite" constitué du vieux béton et de la nouvelle couche, plus
ou moins épaisse, de matériau de réparation.

L'ensemble du composite doit pouvoir résister aux sollicitations


thermiques, mécaniques, aux effets du gel et des sels de déglaçage,
aux cycles de mouillage-séchage, aux effets du retrait du nouveau
matériau en contact avec l'ancien béton.

• Lorsque le matériau de réparation est durable, la performance des


réparations est surtout contrôlée par le comportement et la qualité du lien
entre l'ancien et le nouveau béton.

• Il faut donc comprendre les mécanismes qui contrôlent l'intensité des


contraintes au niveau de l'interface ancien-nouveau béton (retrait, problèmes
de compatibilité des matériaux). Il faut aussi comprendre comment
l'exposition au milieu extérieur peut modifier la qualité de cette interface
(influence du gel et des cycles de mouillage-séchage).

1.7 Durabilité et normalisation

• Il existe plusieurs organismes de normalisation ou sociétés techniques qui


publient des normes ou des recommandations sur la plupart des aspects
touchant la technologie du béton

• Les plus connus sont :

° CSA (A5 - A23.1 - A23.2 - ...)


° ASTM
° NQ
° CCDG
° ACI

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• Les sujets traités sont très nombreux

° Définitions
° Exécution des travaux, mise en place et mûrissement
° Responsabilités
° Méthodes de calcul et de formulation du béton
° Méthodes d'entretien
° Méthodes d'échantillonnage et d'essais
° Exigences minimales pour les propriétés du béton frais et durci
° Exigences minimales sur les constituants du béton
° Exigences minimales concernant la durabilité du béton

1.7.1 Matériaux

• En fonction du type d'utilisation du béton ou de son degré d'exposition, on


doit souvent respecter les exigences des normes concernant les critères de
sélection des matériaux utilisés pour la fabrication du béton (ciment,
granulats).

Ciments : En fonction des conditions d'exposition, il peut y avoir


des exigences particulières pour prévenir les réactions
alcalis-granulats ou l'attaque par les sulfates ou l'eau de
mer (CSA A23.1).

Granulats : En fonction des conditions d'exposition, il existe de


nombreuses exigences sur la granulométrie, la résistance
au gel, la pétrographie, la résistance à l'abrasion ou à la
désagrégation (CSA, NQ).

1.7.2 Formulation

• Plusieurs organismes de normalisation imposent des règles de formulation du


béton de manière à diminuer les risques de voir apparaître des problèmes de
durabilité.

• Ces règles sont la plupart du temps énoncées en fonction du type et du


degré d'exposition du béton.

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Exemple: exposition au gel-dégel, aux sels de déglaçage et à l'eau de
mer

En fonction de la sévérité de l'exposition et du type


d'ouvrage, on impose un rapport eau-ciment maximal, une
teneur en air minimale (aussi un facteur d'espacement), et
une résistance à la compression minimale à 28 jours (CSA
A23.1 sections 14 et 15)

1.7.3 Exigences de conception et de mise en oeuvre

• Des critères de conception et des techniques de mise en oeuvre du béton


sont souvent prescrits pour minimiser les problèmes de durabilité. Les
exigences changent en fonction du type d'ouvrages et du degré
d'exposition.

• Ainsi, certaines recommandations s'appliquent aux :

° Méthodes de cure et de protection

° Recouvrement minimal des aciers d'armature pour assurer la


protection contre la corrosion.

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Durabilité et réparations du béton

GCI-714

CHAPITRE 3

LES RÉPARATIONS DU BÉTON

3.1 ÉVALUATION ET DIAGNOSTIQUE DES STRUCTURES DE BÉTON

3.1.1 Introduction

• L'identification des causes des dégradations est une des étapes les plus
importantes et les plus difficiles de tout le processus de réparation des
structures endommagées.

• Il n'est généralement pas possible d'évaluer la nécessité de réparer une


structure ou de choisir la ou les méthodes de réparation sans avoir, au
préalable, bien identifié l'origine des dégradations.

• Avant d'entreprendre des travaux de réparation il faut donc prévoir une


campagne d'évaluation la plus détaillée possible de l'état de la structure.

• Le but de la campagne d'évaluation est d'obtenir des informations sur


l'étendue des dommages et d'établir les causes des dégradations.

• La campagne d'évaluation fait partie d'un processus, constitué de plusieurs


étapes, qui permettra de choisir la ou les méthodes de réparation les plus
appropriées en fonction du type de dégradation.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 222


Effets Causes Réparer?

Conception
Fuites
Matériaux Sécurité publique ?
Défauts Construction
Tassements
Intégrité structurale ?
Déflection
Surcharges
Usure Tremblement de terre Fuites ?
Domages
Feu
Décohesion Produits corrosifs
Effets sur
l'environnement ?
Désintégration
Gel-dégel
Fissuration Érosion Fonctionnalité ?
Détériorations
Délamination Corrosion
RAG
Esthétique
Écaillage Sulfates

Évaluation Analyses et statégie


de réparation

Besoins des
usagers

Besoins structuraux
Causes
Durée de utile
Effets des réparations
Urgence sur la structure
Effets
Coûts Environnement

Critères de Sécurité
performance

Esthétique

Fig 3.1 - Processus d'analyse et de décision pour les travaux de réparation des
structures de béton.
[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.]

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3.1.2 Campagne d'évaluation

• Une campagne d'évaluation est généralement nécessaire pour évaluer la


performance des d'ouvrages détériorés ou très âgés.

- Cette étape est souvent effectuée à la demande de l'ingénieur en


structure qui désire évaluer l'intégrité structurale de l'ouvrage.

- La campagne d'évaluation peut parfois se résumer à une simple


évaluation visuelle.

- Elle peut aussi être beaucoup plus détaillée et comporter toute une
série de prélèvements ou d'analyses in situ ou en laboratoire.

Dans tous les cas, la campagne d'évaluation a pour but d'aider à établir
les causes des dégradations et à choisir les techniques de réparations
appropriées.

• Les campagnes d'évaluation peuvent comporter 5 grandes étapes

- Dossier de documentation sur l'ouvrage


- Analyse des conditions de service
- Visite du site
- Évaluation détaillée
- Évaluation des données recueillies

Dossier de documentation sur l'ouvrage

• Cette étape consiste à rassembler toutes les informations disponibles


concernant la conception, la construction, l'utilisation et l'entretien de la
structure:

- Spécifications d'origine
- Plans, photos
- Dossier de construction, de surveillance
- Rapports d'essais sur les matériaux
- Changements effectués durant la construction
- Réparations antérieures
Causes
Méthodes utilisées
Matériaux utilisés

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 224


- etc

Analyse des conditions de service

• Cette étape consiste d'abord à évaluer dans quelle mesure la fonction


actuelle de la structure (conditions de service) correspondent aux
spécifications d'origines.

• Cette analyse peut permettre d'identifier les points suivants:

- Les zones les plus sollicitées


- Les parties exposées aux cycles de gel-dégel, aux cycles
thermiques et aux variations d'humidité, etc.

Fig 3.2 - Liste des principaux paramètres décrivant les conditions de service des
structures de béton.
[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.]

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 225


• Cette étape devrait être effectuée avant la première visite sur le site

L'analyse détaillée des conditions de service est une des étapes les
plus importantes de la campagne d'évaluation. Très souvent, les
principales causes des dégradations sont directement liés aux
conditions de service.

Visite du site

• Il est généralement conseillé de prévoir des schémas ou des plans simplifiés


qui pourront être utiliser pour localiser les principaux problèmes observés
lors de la visite du site

• Les activités suivantes peuvent être effectuées sur le site

- Observations visuelles
- Prise de photos
- Identification et localisation des zones fortement sollicitées
- Observation des zones critiques (joints, appuis, système de
drainage, etc)
- Localisation des fissures, des délaminations et des autres
types de dégradations
- Mesures des ouvertures et des longueurs des fissures

La visite sur le site peut permettre à l'ingénieur de déterminer dans


quelle mesure il est nécessaire d'entreprendre un programme
d'investigation plus détaillé.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 226


Évaluation détaillée

• L'évaluation détaillée peut comporter les activités suivantes

- Essais non destructifs


- Campagne de carottage
- Cartographie des fissures
- Instrumentation (déplacements, efforts, température, humidité,
écoulements)
- Programme des essais à effectuer sur les échantillons prélevés par
carottage
- Programme d'essais in situ

Évaluation des données recueillies

• Cette étape consiste à évaluer et analyser l'ensemble des données


(techniques, visuelles, historiques, climatiques) obtenues sur le site et au
laboratoire.

3.1.3 Méthodes d'évaluation

• Il existe de très nombreuses méthodes ou techniques d'évaluation qui peuvent


aider à diagnostiquer les principales causes des dégradations (Fig 3.3 et 3.4).

• C'est surtout l'expérience de l'ingénieur spécialiste en réparations qui


permettra de choisir la meilleure méthode d'évaluation parmi l'ensemble des
méthodes disponibles.

• Les différentes méthodes d'évaluation actuellement disponibles permettent de


caractériser les propriétés mécaniques du béton, de déterminer les
caractéristiques chimiques et physiques du béton et de caractériser le
comportement l'environnement général de la structure

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 227


Fig 3.3 - Principales techniques d'évaluation du béton et des structures.
[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.]

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 228


Fig 3.4 - Principales normes applicables aux techniques d'évaluation du béton et
des structures.
[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.]

Échantillonnage du béton

• L'échantillonnage du béton (carottage, sciage) constitue une étape importante


du processus d'évaluation in situ de la structure.

Il est important de retenir que les échantillons doivent être


représentatifs des éléments structuraux analysés.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 229


• La dimension (diamètre) des carottes est généralement fonction de la
dimension maximale des granulats.

• Il est important de bien identifier les carottes pour pouvoir retrouver leur
localisation dans l'ouvrage.

• Il est généralement utile de prélever des carottes non seulement dans les
parties les plus détériorées mais aussi dans les parties saines. L'analyse
comparative des résultats d'essais facilite souvent l'identification des causes
des dégradations.

Évaluations en laboratoire

• L'évaluation en laboratoire commence généralement par une description des


échantillons (types, dimension, provenance, etc).

• Elle peut comporter les analyses suivantes:

- Analyse pétrographique
- Caractéristiques des vides d'air
- Essais mécaniques (compression, traction, flexion)
- Densité, absorption
- Teneur en ions chlore
- État des aciers d'armature
- Mesures soniques (PUNDIT)
- Dosages en ciment et en granulats
- Analyse chimique de la pâte

Analyse pétrographique et chimique

• La norme ASTM C856 décrit les principales méthodes expérimentales utilisées


pour l'analyse pétrographique. Cette analyse doit être effectuée par un
pétrographe d'expérience.

• Une analyse pétrographique simple peut permettre d'identifier des problèmes


au niveau de la granulométrie et de la forme des particules (granulat fin et
gros granulat).

• Une analyse pétrographique, combinée à des analyses physico-chimiques


(ATG, DRX, XRD) permettent généralement de diagnostiquer la plupart des
types de dégradations du béton.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 230


- Réaction alcali-granulat: Auréole de réaction, gel de silice,
microfissuration.

- Attaque par les sulfates: Ettringite secondaire, dépôts de gypse

- Carbonatation: Essai à la phénolphtaléine

- Corrosion: Dépôts de produits de corrosion au voisinage des


barres

• Des techniques d'imprégnation de résine fluorescente et d'analyse d'image


permettent d'estimer le rapport E/C du mélange et la variation du rapport E/C à
l'intérieur du béton (aux interfaces).

Caractéristiques des vides d'air

La mesure des caractéristiques des vides d'air (Norme ASTM


C457) est un essai essentiel pour l'analyse de la performance
au gel du béton.

• On doit prélever des éprouvettes à différents endroits représentatifs de la


structure et noter les conditions d'exposition associées à chacune des
éprouvettes.

Résistance à la compression

• La résistance à la compression peut être mesurée pour estimer la qualité


générale du béton.

• La résistance à la compression des carottes de béton est fonction du rapport


longueur/diamètre, de la teneur en humidité du béton. Elle peut être
influencée par la présence de barres d'armature.

• Il faut choisir le diamètre des carottes en fonction de la dimension maximale du


gros granulat (au moins 3 fois le dmax).

Teneur en ions chlore

• Une teneur élevée en ions chlore (> 0,5 % de la masse de ciment) peut
engendrer des problèmes de corrosion si le béton est dans un environnement
humide.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 231


• Il existe des méthodes normalisées qui permettent de déterminer la teneur
en ions chlore totaux (solubles à l'acide) ou la teneur en ions chlore
hydrosolubles (Fig 3.5).

• Cette technique peut aussi être utilisée pour déceler un surdosage en


accélérateur de prise (CaCl2).

• Il est généralement préférable de prélever des échantillons de poudres à


différentes profondeurs, pour établir un profil de pénétration des ions chlore.

Fig 3.5 - Présentation schématique de la procédure de dosage en ions chlore dans


le béton.
[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.]

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 232


Méthodes et essais non destructifs (NDT)

• Pour interpréter correctement les résultats de n'importe quel type d'essai, il


faut bien connaître ce qui est effectivement mesuré et les limites de validité
des résultats.

• Il existe une très grande variétés de méthodes non destructives (in situ)
permettant d'évaluer de nombreuses caractéristiques du béton (propriétés
mécaniques, humidité, perméabilité, absorption, etc.)1

Inspection visuelle

• Facile, rapide, économique

- Identification des défauts de surface (écaillage, fissures, usure, fuites)


- Déformations excessives,
- Corrosion
- Caractérisation de l'état des joints

• Il faut prévoir un système de compilation des observations (photos, notes


manuscrites).

• Le MTQ a conçu un guide d'inspection des ouvrages d'arts en béton armé.

° Permet une inspection visuelle, détaillée, précise et objective.


° L'exploitation optimale du guide requière une formation spécialisée
(cours)

Essais de dureté de surface

- Essai de rebondissement: Marteau Schimdt (Fig 3.6)

* Effectuer au moins de 10 à 15 lectures par région


* Très sensible aux conditions locales
Humidité du béton
Présence de gros granulats
Carbonatation
Uniformité de la surface
Âge du béton
Type de moule (pour établir la courbe de calibration)

1 Malhotra V.M. 1984, In situ / Nondestructive Testing of Concrete, V.M. Malhotra Editor, ACI SP-82, 825 p.
Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 233
Fig 3.6 - Représentation schématique d'un marteau Schmidt.
[tiré de: Malhotra, V. M. and Carino, N. J. 1991 Handbook on Nondestructive
testing of concrete, CRC Press, Boca Raton, USA, 343 p.]

• La résistance à la compression peut être déterminée à partir de la courbe de


calibration de l'appareil (Fig. 3.7).

Fig 3.7 - Relation entre la résistance à la compression et l'indice de rebond pour un


granulat calcaire (marteau de type N-2).
[tiré de: Malhotra, V. M. and Carino, N. J. 1991 Handbook on Nondestructive
testing of concrete, CRC Press, Boca Raton, USA, 343 p.]

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 234


- Essai d'arrachement (Pull-Out test, CAPO Test)

On peut évaluer la résistance à la compression en mesurant


l'effort nécessaire pour extraire un ancrage fixé à la surface du
béton (Pull-Out test).

On peut aussi utiliser un test essai de traction directe (CAPO


test) pour évaluer la résistance à la compression ou
l'adhérence entre deux matériaux (Fig 3.8 et 3.9)

Fig 3.8 - Présentation schématique de la procédure pour l'essai d'arrachement.


[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.]

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 235


Fig 3.9 - Relation entre la force d'arrachement et la résistance à la compression du béton.
[tiré de Mailvaganam N.P. 1992, Repair and Protection of Concrete Structures,
CRC Press, 473 p.]

Essais acoustiques

- Mesure de la vitesse de propagation d'une onde sonore (PUNDIT)


(Fig 3.10)

Localisation des fissures


Localisation des zones où le béton est détérioré
Localisation des délaminations

Fig 3.10 - Différentes méthodes pour mesurer la vitesse de propagation d'une onde sonore.
[tiré de: Malhotra, V. M. and Carino, N. J. 1991 Handbook on Nondestructive
testing of concrete, CRC Press, Boca Raton, USA, 343 p.]

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 236


- Sondage acoustique (Fig. 3.11)

Localisation des délaminations

Fig 3.11 - Présentation schématique des procédures utilisées pour les sondages
acoustiques.
[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S. Means
Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.]

- Impact-echo (Fig. 3.12)

Un impact généré à la surface du béton engendre des ondes


de compression et de cisaillement qui sont réfléchies par les
interfaces, les fissures ou les délaminations.

Fig 3.12 - Réprésentation schématique du principe de la mesure par impact - echo.


[tiré de: Malhotra, V. M. and Carino, N. J. 1991 Handbook on Nondestructive

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 237


testing of concrete, CRC Press, Boca Raton, USA, 343 p.]

Radar

- Cette méthode est basée sur l'étude du processus de propagation d'une


onde électromagnétique à travers des matériaux possédant des densités
variables. (Fig 3.13)

° Localisation des délaminations


° Mesure de la teneur en eau du béton
° Mesure des épaisseurs

Fig 3.13 - Représentation schématique du principe de localisation des délaminations à l'aide


d'un radar.
[tiré de: Malhotra, V. M. and Carino, N. J. 1991 Handbook on Nondestructive
testing of concrete, CRC Press, Boca Raton, USA, 343 p.]

Autres méthodes

° Thermographie infrarouge

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 238


° Tomographie sonique

3.2 LES PRINCIPES DE BASE D'UNE RÉPARATION DURABLE

3.2.1 Introduction

• La fabrication d'une réparation durable et efficace repose sur une sélection


appropriée des matériaux et sur leur l'utilisation selon les règles de l'art.

• Le choix des matériaux n'est cependant pas la seule étape importante du


processus de réparation. Il faut aussi porter une attention particulière à la
préparation des surfaces, aux techniques d'application et de
mûrissement et au contrôle de la qualité.

3.2.2 Notions de bases sur la compatibilité des matériaux de réparation


avec le béton existant

• De nombreux cas de réparations déficientes sont dus à un mauvais choix des


matériaux de réparation.

- On constate souvent que les échecs résultent de l'utilisation de


matériaux incompatibles avec le substrat ou avec les conditions
d'exposition.

La compatibilité se définit comme un équilibre entre les propriétés


physiques, chimiques et électrochimiques du matériau de
réparation et du vieux béton existant.

• Elle fait en sorte que la réparation sera en mesure de résister sans dommages
aux différentes sollicitations dues aux changements volumétriques et aux
différents processus chimiques et électrochimiques.

• Les principaux facteurs contrôlant la durabilité des réparations et les différents


paramètres de compatibilité sont présentés à la figure 3.14.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 239


Fig 3.14 - Principaux facteurs contrôlant la durabilité des réparations.
[tiré de Emmons, P.H et al. 1993 A Rational Approach to Durable
Concrete Repairs Concrete International, September 1993, pp. 40-45].

• La compatibilité dimensionnelle est un des paramètres les plus important


de la durabilité des réparations.

- Une incompatibilité dimensionnelle peut affecter la durabilité ou la


capacité structurale d'une réparation (Fig 3.15).

* Décollement
* Fissuration

Fig 3.15 - Exemples d'incompatibilité dimensionnelle.


[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.].

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 240


• La compatibilité chimique doit tenir compte, entres autres, du contenu en
alcali (possibilité de RAG), du contenu en C3A, de la teneur en chlorures du
matériau de réparation ou du vieux béton.

- Pour la réparation d'un ouvrage de béton contenant des granulats


potentiellement réactifs (RAG), on doit utiliser un matériau avec
une faible teneur en alcalis.

- La réactivité du matériau de réparation de surface avec les aciers


d'armature doit être analysée. Certains matériaux de réparation
avec un pH modéré ou faible ne sont pas en mesure d'offrir une
protection adéquate des aciers d'armature (non passivation des
aciers d'armature).

• La compatibilité électrochimique doit tenir compte de la résistivité électrique


et du pH.

- Des résultats désastreux ont déjà été obtenus suite à des travaux de
réparation pour lesquels on avait mal analysé la compatibilité
électrochimique des matériaux

Exemple La réparation d'une partie seulement d'une large zone


anodique peut augmenter le rapport cathode/anode et
accélérer considérablement le processus de corrosion à la
périphérie de la zone réparée.

La compatibilité dimensionnelle

• Plusieurs propriétés du matériau peuvent influencer la compatibilité


dimensionnelle

- Retrait au séchage
- Coefficient de dilatation thermique
- Module d'élasticité
- Le fluage

• Les changements volumétriques dans le matériau de réparation ou dans le


vieux béton peuvent induire des contraintes de cisaillement au niveau de

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 241


l'interface

- Des contraintes de tension et de compression peuvent se


développer dans chacun des matériaux. Cet état de contrainte
engendre alors des contraintes de cisaillement au niveau de
l'interface.

• Des contraintes de cisaillement à l'interface peuvent aussi être engendrées


par des différences entre les coefficients de dilatation thermique, les
modules d'élasticité ou les coefficients de fluage des matériaux (Fig 3.16).

Fig 3.16 - Influence des changements volumétriques sur les réparations.


[tiré de Emmons, P.H et al. 1993 A Rational Approach to Durable
Concrete Repairs Concrete International, September 1993, pp. 40-45].

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 242


• Il est pratiquement impossible de choisir un matériau de réparation avec une
compatibilité dimensionnelle parfaite. Il a y toujours des différences plus ou
moins importantes entre les propriétés du vieux béton et des matériaux de
réparations. (Tableau 3.1).

Tab 3.1 - Propriétés à court terme typiques des matériaux de réparation.


[tiré de Emmons, P.H et al. 1993 A Rational Approach to Durable
Concrete Repairs Concrete International, September 1993, pp. 40-45].

Prperty Resin mortar Polymer-modified Plain cementitious


cementitious mortar mortar
Compressive
Strength 7250 to 14500 4350 to 8700 2900 to 7250
(psi)
Tensile
Strength 1450 to 2175 72 to 1450 290 to 725
(psi)
Modulus of
elasticity in 1,45 to 2,9 2,18 to 3,63 2,9 to 4,35
compression x 106 x 106 x106
(psi)
Coefficient of
thermal expansion 14 to 17 6 to 11 5,5 x 106
(in/in/°F) x 106 x106
Water
absorption 1 to 2 0,1 to 0,5 5 to 15
(% by weight)
Maximum service
temperature 104 to 177 215 to 571 571
(F)

Le retrait au séchage est un des principaux paramètres contrôlant la


durabilité des réparations de surface.

Retrait Retrait
Fissures

Vieux béton

Décohésion

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 243


Fig 3.17 - Influence du retrait au séchage sur le comportement des réparations
minces.

• Le retrait au séchage engendre des contraintes de traction dans le


matériau de réparation. L'intensité des contraintes de traction augmente à
mesure que progresse le retrait. Les fissures apparaissent lorsque les
contraintes de traction dépassent la résistance à la traction du matériau (Fig
3.18).

Fig 3.18 - Le rôle du retrait au séchage sur la fissuration des réparations minces.
[tiré de Emmons, P.H et al. 1993 A Rational Approach to Durable
Concrete Repairs Concrete International, September 1993, pp. 40-45].

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 244


Le fluage en traction permet de diminuer l'intensité des contraintes
de traction. Le fluage en traction permet donc de retarder ou
empêcher complètement la fissuration du matériau de réparation.

Il est toujours préférable de choisir un matériau de réparation


possédant un retrait au séchage le plus faible possible.

• Le retrait au séchage est fonction des paramètres de composition du béton et


des conditions environnementales (Tab 3.2).

Tab 3.2 - Paramètres d'influence du retrait au séchage du béton.

Paramètres de Facteurs environnementaux,


composition géométriques et autres

Teneur en ciment Humidité relative


Rapport E/C Durée du séchage
Teneur en eau Rapport volume/surface
Teneur en granulats Mûrissement
Âge

- Comment diminuer le retrait au séchage ?

* Diminuer la quantité de pâte (augmenter la teneur en granulats)


* Diminuer la quantité d'eau
* Assurer un bon mûrissement
* Diminuer le rapport surface/volume

• Il est malheureusement surprenant de constater que le retrait au séchage de


la grande majorité des produits de réparation commerciaux est bien
supérieur à celui d'un béton ordinaire (Fig 3.19)

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 245


Fig 3.19 - Retrait au séchage de différents produits de réparation commerciaux.
[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.] .

• Il est donc important de vérifier le retrait au séchage des matériaux de


réparation de manière à choisir les matériaux qui possèdent un faible
retrait au séchage (< 0,05%).

- Si l'épaisseur de la réparation le permet, il est généralement


préférable d'ajouter des gros granulats aux produits de
réparation commerciaux.

- Attention au mûrissement !

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 246


3.3 LES PRINCIPAUX MATÉRIAUX DE RÉPARATION DES SURFACES

3.3.1 Mortier de ciment portland

• Les mortiers de ciments Portland ne doivent être utilisés que pour réparer des
défauts de surface mineurs (pas de conséquences critiques sur la
performance de la structure) pas plus de 24 h après le décoffrage.

• Ils ne devraient jamais être utilisés pour réparer des surfaces de vieux
béton (fissuration due au retrait empêché)

• Attention au mûrissement de la surface (au moins 7 jours).

3.3.2 Mortiers époxydiques

• Les mortiers époxydiques sont constitués d'un mélange de sable et de liant


époxydique. Ces mortiers sont généralement appliqués sur une mince
couche de liant d'accrochage à base de résine époxy.

° Trois composants: résine, durcisseur, sable

° Pour le liant d'accrochage, on doit utiliser la même résine que celle


utilisée pour le mortier.

° Le périmètre de la surface doit préférablement être délimité par un


trait de scie.

° La surface doit être propre et sèche (on doit généralement chauffer


la surface pour retirer toute l'humidité).

° Le durcissement est amorcé par l'ajout d'un catalyseur.

° La vitesse de durcissement de la résine est très sensible à la


température ambiante.

° On doit éviter de préparer des quantités trop importantes de mortier.

• Ces produits ($$$) peuvent être utilisés lorsque la profondeur de la réparation


est d'environ 40 mm ou moins (ou lorsque la surface à réparer est
relativement petite < 1000 cm2).

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 247


° Développement très rapide des propriétés mécaniques (en 5 à 24
heures).
° Grande résistance aux agressions chimiques.
° Très grande adhérence.
° Grande durabilité à long terme.

• On peut utiliser la résine époxidique seule pour remplir des défauts de surface
de très faibles épaisseurs (< 5 mm).

• On ne doit pas utiliser ces produits si:

° L'humidité interne du béton ou de la structure peut s'accumuler sous la


surface réparée et ainsi provoquer des problèmes lors du gel.

° La surface réparée est soumise à des températures extrêmes (exposition


directe au soleil ou à de hautes températures).

• Attention à la ventilation et aux vapeurs nocives.

• Éviter le contact direct avec la peau

• On doit assurer une température initiale de mise en place d'au moins 15°C
jusqu'au premier durcissement. Par la suite le mortier doit être chauffé [32-
43°C] pendant au moins 24 h.

3.3.3 Mortiers/coulis expansifs

n Expansion par formation de bulles de gaz.

• Ces produits contiennent des ingrédients qui génèrent des bulles de gaz peut
de temps après le contact avec l'eau de gâchage.

° Des poudres d'aluminium ou de carbone sont généralement utilisées


pour produire les bulles de gaz.

• Les bulles de gaz permettent de compenser toute forme de retrait pouvant se


produire durant la phase plastique du matériau.

° Il est nécessaire de fournir un confinement latéral et vertical pour


permettre au produit de développer toutes ses caractéristiques
physiques.

• Ces produits sont parfois très sensibles à la température


Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 248
° L'expansion peut survenir très rapidement (avant la mise en place)
lorsqu'il fait très chaud.

n Expansion par le sulfoaluminate.

• Contrairement au cas précédent (bulles de gaz), l'expansion des produits


contenant des sulfoaluminates survient après la prise et pendant la phase de
durcissement.

° L'expansion peut être obtenue en utilisant un ciment à retrait compensé


(type K) ou en ajoutant un agent d'expansion à base de
sulfoaluminate (dosage de 6% à 10% en masse de ciment).

° L'expansion survient lorsque le sulfoaluminate de calcium anhydre


(CSA) se transforme en ettringite.

• L'expansion est sensible aux conditions d'humidité.

° Pour entretenir les réactions d'expansion, il faut assurer un apport


suffisant d'humidité (mûrissement humide) pendant 3 à 7 jours.

3.3.4 Bétons conventionnels

• Les réparations profondes en béton conventionnel sont généralement


utilisées lorsque la surface à réparer est plus grande que 1000 cm2 et que la
profondeur dépasse 150 mm ou lorsque la profondeur de la réparation
dépasse de 25 mm le niveau inférieur des aciers d'armature.

• Il s'agit d'un matériau de réparation très économique!

• Il est préférable d'amener la surface du vieux béton à l'état SSS avant


d'appliquer le nouveau béton (présaturation de plusieurs heures).

• Un bon mûrissement est essentiel pour assurer une bonne durabilité et pour
minimiser la fissuration due au retrait de séchage.

• Le périmètre de la zone à réparer doit être scié sur une profondeur d'au
moins 25 mm.

• Les bétons conventionnels peuvent être utilisés avec plusieurs types de


techniques de mise en place.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 249


° Utilisation de coffrages conventionnels
° Projection par voie humide
° Projection par voie sèche
° Pompage

• Il est important d'utiliser un béton de réparation durable dont les propriétés


physico-chimiques (module élastique, coefficient de dilatation thermique) sont
similaires à celles du béton existant.

3.3.5 Bétons et mortiers au latex

• Le Latex est une émulsion aqueuse de caoutchouc synthétique obtenue par


polymérisation. Il remplace l'eau dans les bétons ou mortiers modifiés au
latex employés comme matériau de réparation dans les projets de réhabilitation
ou comme chape.

• En raison de son prix élevé, le latex n'est pas utilisé dans les bétons pour
dalles.

• La surface du béton frais se déchire facilement, ce qui complique les


opérations de finissage et de cure. Il faut porter une attention très particulière
aux opérations de finissage et de cure pour prévenir la fissuration
excessive du matériau. Il faut éviter les expositions directes au soleil ou au
vent.

° On peut tenter d'éliminer la fissuration de surface en resaturant la


surface du matériau avec une émulsion diluée de latex.

• Un latex synthétique est ajouté à un mortier ou un béton de ciment portland


conventionnel.

° Plus grande cohésion, meilleure maniabilité, facilité d'application.


° Développement plus rapide des propriétés mécaniques.
° Meilleure adhérence au vieux béton
° Meilleure résistance à la traction.
° Meilleure flexibilité.
° Perméabilité très faible.

• Ces produits sont fréquemment utilisés pour réparer des défauts de surface
sur des murs, des trottoirs, des dalles, etc. Un béton au latex a été utilisé pour
la réfection des joints de dilatation de l'autoroute métropolitaine. Les bétons et
mortiers au latex sont reconnus pour leur très grande durabilité.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 250


° Les mortiers au latex peuvent être mis en place en couches de 12 à 50 mm
d'épaisseur (horizontalement ou verticalement).

• Plusieurs types de latex peuvent être utilisés:

° Styrène butadiène
° Acétate de polyvinyle
° Acryliques

• Les latex sont généralement utilisés à des dosages inférieurs à 20% (solides
p/r à la masse de ciment portland).

° Pour fabriquer un béton modifié au latex, il suffit essentiellement de combiner


un latex polymère à un mélange de béton classique

- Rapport eau/ciment = 0,35 à 0,40 (le latex agit aussi comme


plastifiant).

- On utilise généralement une quantité de latex correspondant à


une teneur en solides de polymères de 12% à 15% en
masse de ciment.

- Affaissement = 100 mm à 150 mm.

- Teneur en air = 6,5%

• Les surfaces à réparer doivent être maintenues dans un état saturé pendant
au moins 12 h avant l'application du mortier ou du béton au latex.

• Juste avant l'application du produit, on doit amener la surface dans un état SSS
(pas de flaques d'eau) puis appliquer un coulis de ciment portland fabriqué
avec un mélange d'eau et de latex (50% eau et 50% latex).

° On peut aussi utiliser un latex re-émulsifiable lors de contact avec


béton frais.

• La réparation doit être protégée des rayons directs du soleil. Il est important
d'assurer un bon mûrissement humide pendant au moins 24 h (72 h pour les
mortiers). Après la cure humide, laisser sécher le béton à l'air pendant 72 h si la
température est supérieure à 13°C. Il peut être nécessaire de prolonger le
séchage si la température est inférieure à 13°C.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 251


3.3.6 Bétons polymères

• Les bétons polymères peuvent être fabriqués à partir de deux types de


monomères:

° Methacrilate (MMA ou HMWM)

- Les HMWM sont plus faciles d'utilisation que les MMA


* moins forte odeur
* moins volatiles (pot life plus long)

° Résine ester

• Lors du mûrissement les monomères s'unissent entre eux pour former de


longues chaînes de polymères à base d'acrylique.

° Un système comprend généralement:

- Un monomère contenant un inhibiteur pour prévenir la


polymérisation spontanée.
- Un catalyseur (ajouté durant le malaxage) pour initier la
polymérisation.
- Un accélérateur (ajouté durant le malaxage) pour accélérer le
processus.
- Un sac de granulats prémélangés.

• Ce type de béton peut être utilisé pour les réparations de surface, les
resurfaçages minces, les planchers industriels, les recouvrements intérieurs
de réservoirs, etc.

° Grande résistance à l'abrasion


° Développement très rapide des propriétés mécaniques
° Très faible perméabilité

• On doit éviter d'utiliser ces produits lorsqu'ils sont directement exposés aux
rayons du soleil ou lorsqu'ils sont soumis à des changements brusques de
température.

• Les granulats et la surface à réparer doivent être parfaitement secs.

• Les MMA et HMWM peuvent mis en place à des températures pouvant


atteindre -6°C.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 252


3.3.7 Bétons conventionnels avec couche de liaison à base de résine
époxy

• On peut appliquer une couche de béton conventionnel sur un liant


d'accrochage à base de résine époxydique.

° L'affaissement du béton ne doit pas dépasser 40 mm.

• Cette technique peut être utilisée lorsque la profondeur de la réparation


dépasse 40 mm environ.

• Le périmètre de la surface à réparer doit être scié sur une profondeur d'au
moins 25 mm.

• Le liant d'accrochage doit être encore fluide ou collant lors de la mise en


place du béton.

° Immédiatement après la mise en place, le béton doit être consolidé ou


vibré (le vibrateur ne doit pas toucher le fond de la surface à réparer).

• Un bon mûrissement humide est toujours nécessaire.

3.3.8 Bétons renforcés de fibres

• On peut ajouter différents types de fibres (acier, polypropylène) dans les bétons
conventionnels et les bétons à hautes performances pour améliorer leur
comportement en traction, en flexion ou après la rupture.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 253


Fig 3.20 - Courbes contrainte-déformation typiques de bétons renforcés de fibres
d'acier.
[tiré de Bentur, A. et Mindess, S., Fibre Reinforced Cementitious composites,
Elsevier Applied Science, 1990, London].

• L'effet des fibres sur le comportement mécanique du béton est très variable en
fonction du type de fibres et de leur dosage dans le mélange.

• Les bétons renforcés de fibres d'acier sont surtout utilisés dans les applications
nécessitant un bon contrôle de la fissuration. Le béton renforcé de fibres
d'acier a déjà été utilisé avec succès pour la réfection de dalles d'autoroute.

° Dalles industrielles sans joint


° Resurfaçage mince de dalles de béton détériorées

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 254


3.4 LES PRINCIPALES TECHNIQUES DE RÉPARATION DES SURFACES

3.4.1 Béton coulé en place dernière une paroi coffrée

• Il s'agit d'une technique très courante qui peut être utilisée pour de nombreux
types de travaux de réparation (Fig 3.21).

° Murs de béton armé


° Bases de colonnes

Fig 3.21 - Représentation schématique de la technique de réparation par mise en


place de béton derrière une paroi coffrée.
[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.].

• Lorsqu'elle est applicable, cette technique donne de bons résultats car:

° Les propriétés du matériau de réparation sont similaires à celles du vieux


béton.
Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 255
° L'épaisseur relativement importante de la réparation assure un
mûrissement adéquat du béton de l'interface.

• Une profondeur minimale de 150 mm est généralement requise.

• Il faut prévoir un dégagement d'au moins 25 mm derrière les barres


d'armature.

• Les coffrages devraient être assemblés en sections de 450 mm de hauteur


au maximum pour éviter que le béton ne tombe d'une hauteur de plus de 300
mm environ.

• On peut utiliser plusieurs types de matériaux de réparation en fonction des


performances recherchées ou des exigences de construction.

° Le matériau choisi devra avoir:

- Un faible retrait
- Une maniabilité suffisante pour obtenir une compaction
adéquate le long des parois et autour des barres d'armature.

• Il est généralement nécessaire d'utiliser un vibrateur interne ou d'effectuer un


pilonnage du béton pour obtenir une compaction adéquate.

° On doit prévoir une ouverture suffisante pour permettre la mise


en place facile du béton et la vibration interne.

° L'ouverture supérieure du coffrage peut être comblée par


application manuelle de mortier ou par la technique Dry Pack.

• La présence d'un coffrage rend difficile l'application d'un agent de


liaisonnement (De toute manière, les agents de liaisonnement ne sont
généralement pas requis pour ce type de réparation).

• Prévoir un bon mûrissement après le décoffrage de la réparation.

3.4.2 Dry Pack

• La méthode Dry Pack permet de mettre en place des mortiers secs sans
affaissement.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 256


° Faible dosage en eau
° Faible teneur en pâte
° Donc faible retrait

• La mise en place du béton ou du mortier est effectuée manuellement par


compaction à l'aide d'une tige en bois dur et d'un marteau.

• Cette technique est surtout utilisée pour remplir des ouvertures de faible
surface mais relativement profondes (Fig 3.22) avec un bon confinement
latéral (profondeur minimale de 25 mm).

° Trous d'ancrage
° Trous de carottage
° Ports d'injection

Fig 3.22 - Représentation schématique de la procédure de réparation de type Dry


Pack.
[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.].

• Mise n place

° Bon nettoyage des surfaces internes


° Agent de liaisonnement

- Coulis (ciment+eau+sable)
- Résine epoxy (application du mortier avant l'assèchement de la résine)

° Applications en couches de 10 mm environ. Ne pas laisser durcir le mortier


entre chaque applications.

° Un bon mûrissement est toujours nécessaire.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 257


• Matériaux

° Mélange de 1 partie de ciment et de 2,5 parties de sable.

° Ajouter juste assez d'eau pour pouvoir former une boule en pressant le
mortier dans le creux de la main. Lorsque bien dosé et bien compacté le
mortier adopte une consistance gélatineuse ou caoutchouteuse.

• Il est difficile d'assurer un bon contrôle de la qualité.

• Il n'est pas possible de d'obtenir un réseau de bulles d'air de bonne qualité


avec cette technique de réparation.

3.4.3 Béton pompé derrière une paroi coffrée

• Il s'agit d'une technique de réparation relativement récente (Fig 3.23).

Fig 3.23 - Représentation schématique de la technique de réparation par pompage


d'un matériau de réparation derrière une paroi coffrée.
[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.].

• Les différents systèmes de coffrages et de pompages permettent le pompage


de différents types de matériaux de réparation.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 258


• Avant de fixer les coffrages on doit s'assurer que les surfaces de béton ne
comportent pas de concavité difficile à remplir lors du pompage du béton
derrière les coffrages.

• On doit pomper le matériau de réparation des points bas vers les points
hauts ou d'une extrémité à l'autre des coffrages horizontaux.

° Lorsque le coffrage est plein, on maintient une certaine pression pour


favoriser une compaction optimale du matériau de réparation et une
plus grande adhérence avec le vieux béton.

• Quelques avantages:

° On peut pomper des mortiers ou des bétons (avec ou sans


polymères).

° La mise en place n'est pas limitée par l'épaisseur de la réparation ou la


densité des aciers d'armature.

° On peut facilement effectuer un bon contrôle de la qualité du


matériau de réparation

° Les pressions de pompage favorisent un bon contact entre le


matériau de réparation et le vieux béton (ou les aciers d'armature).

° Les coffrages facilitent la cure du matériau de réparation

• Quelques désavantages:

° Les coffrages sont coûteux

- Étanchéité (peut nécessiter l'utilisation de matériaux


d'étanchéisation le long du périmètre des coffrages).

- Solidité et rigidité des parois pour résister aux pressions de


pompage (on doit prévoir une pression de 14 psi - 97 kPa).

- Nombreux ancrages

- On doit prévoir plusieurs points d'entrée pour le pompage


(typiquement à tous les mètres)

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 259


3.4.4 Injection d'un mélange de granulats (preplaced aggregate concrete -
PAC)

• Cette méthode consiste à injecter un coulis relativement fluide (eau, ciment,


sable fin [pas toujours nécessaire], adjuvants) dans les vides d'un mélange
granulaire propre et de granulométrie bien contrôlée (Fig 3.24 et 3.25).

Fig 3.24 - Représentation schématique de la procédure de réparation par injection


(PAC)..
[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.].

• Doit être exécuté par un entrepreneur expérimenté et qualifié

° Les coffrages sont complexes à mettre en place et il est particulièrement


important d'éviter les fuites.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 260


Fig 3.25 - Exemple de coffrage utilisé pour la technique du PAC
[tiré de Mailvaganam, N. P. Repair and protection of concrete structures,
CRC Press, Boca Ratoon, USA, 473 p.].

• En général, on ajuste la granulométrie de manière à obtenir un indice des


vides compris entre 35% et 45% après consolidation des granulats dans les
coffrages.

° Les granulats sont préalablement lavés pour enlever toutes les fines.

• Le coulis d'injection est constitué de ciment, de sable fin (rapport 1:6) d'eau,
d'adjuvant et d'ajouts minéraux (cendres volantes, laitiers).

° Les plus grosses particules de sable doivent être inférieures à 2 mm.


En général, on choisi des sables dont plus de 95% des particules
sont inférieures à 1 mm.

° Les sable naturels (particules arrondies) donnent un coulis plus


facilement pompable.

° On peut utiliser des agents de pompage (pumping aid) pour diminuer


les risques de ségrégation et faciliter la pénétrabilité et le pompage.

° Ligne de pompage de 25 mm de diamètre (typique) avec recirculation.

° Utiliser une vibration externe si nécessaire.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 261


° Pour les applications sous l'eau il est nécessaire de pomper une
plus grande quantité de coulis jusqu'à temps que le coulis
évacué par les ports de sortie possède soit de bonne qualité (pas
de lessivage).

° Assurer un bon mûrissement dans le cas des réparations à l'air libre.

• Le squelette granulaire continu (tous les granulats sont directement en


contact les uns contre les autres avant l'injection) fait en sorte que ce matériau
de réparation possède un très faible tassement dans les coffrages et un très
faible retrait (séchage, endogène).

° Retrait de séchage typique (granulat de 40 mm)

- PAC: 200 - 400 µm/m


- Béton conventionnel : 400 - 600 µm/m

• On peut fabriquer des bétons dont la résistance à la compression est comprise


entre 15 MPa et 50 MPa.

• Cette technique de réparation est surtout utilisée pour les réparations sous
l'eau, pour les ouvrages de maçonnerie ou lorsqu'on souhaite minimiser le
retrait de séchage.

° Réparation sous l'eau


° Réparation des face de barrages
° Réparation de galerie de mines ou de tunnels

• Cette technique est particulièrement utile pour les travaux de réparations


difficiles d'accès.

3.4.5 Application de mortier à la truelle

• On peut appliquer manuellement, à l'aide d'une truelle, des mortiers de


réparation spécialement conçus à cet effet (Fig 3.26).

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 262


Fig 3.26 - Technique d'application d'un mortier à la truelle
[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.].

• Cette technique ne doit pas être utilisée pour réparer des surfaces
comportant des aciers d'armature.

• Il existe de nombreux produits commerciaux spécialement formulés


(consistance) pour être appliqués à la verticale, sur des planchers ou sur des
plafonds.

° On doit généralement appliquer ces mortiers en couches de 25 mm


ou moins pour prévenir l'affaissement du matériau de réparation

° On doit attendre que les premières couches soient suffisamment


rigides avant d'appliquer une nouvelle couche.

° Il peut être nécessaire de protéger le mortier contre l'évaporation lors


des délais d'application des différentes couches.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 263


• La finition de surface doit être effectuée en arasant le matériau de réparation
avec un mouvement qui va du centre vers le périmètre de la surface à
réparer (Fig 3.27).

° Cette méthode permet d'améliorer la qualité du contact entre matériau


de réparation et le vieux béton situé sur le périmètre de la zone à
réparer.

Fig 3.27 - Technique d'application d'un mortier à la truelle


[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.].

3.4.6 Bétons projetés

• La mise en place du béton par projection permet l'application rapide du béton


sur des surfaces verticales ou horizontales sans qu'il soit nécessaire d'utiliser
des coffrages.

• Le béton projeté est de plus en plus utilisé pour réparer des surfaces de béton
endommagées par des problèmes de corrosion.

• Le béton projeté est utilisé pour les piscines (voie sèche), les recouvrements
de tunnels et les réparations de surfaces de béton détériorées (planes ou
courbes) par des problèmes de corrosion.

° Pas de coffrage.
° Possibilité d'obtenir des textures particulières.
° Technique avantageuse lorsque l'accès est restreint (pas de coffrage).
° Peut être utilisé pour stabiliser des pentes rocheuses.

• Une préqualification des opérateurs est souvent exigée. Un opérateur


expérimenté parvient à bien éviter la formation de poche de sable ou la
formation de zone de faible compacité (Fig 3.28).

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 264


Fig 3.28 - Problèmes de compacité résultant d'une mauvaise technique de mise
en place du béton projeté.
[tiré de Emmons, P.-H.; Concrete repair and maintenance illustrated].

• Les principaux problèmes qui peuvent survenir:

° Mauvaise adhérence avec le substrat

° Délaminations aux joints de construction ou aux interfaces entre les


couches.

° Mauvais remplissage derrière les barres d'armature.

° Ségrégation, poches de sable ou piégeage des rebonds

• Il existe deux principales techniques de projections:

° Voie sèche
° Voie humide

• Le rapport E/C des bétons mis en place par projection est généralement
compris entre 0,35 et 0,50 et les résistances à la compression sont
généralement comprises entre 30 MPa et 40 MPa.

• Un béton projeté de bonne qualité possède une bonne adhérence avec


l'ancien béton, une bonne résistance à la compression et offre une bonne
protection (faible perméabilité) contre la corrosion des aciers d'armature.

• On utilise généralement des gros granulats de faible diamètre (10 mm).

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 265


• On peut améliorer de nombreuses propriétés du béton projeté (durabilité,
adhérence, réduction de la quantité de rebond) en utilisant des adjuvants, des
ajouts minéraux ou des fibres.

° Agent entraîneur d'air (durabilité au gel)


° Accélérateur de prise (pour accélérer le taux de mise en place. Peut
réduire la résistance à long terme)
° Superplastifiant
° Fumée de silice (meilleure adhérence, moins de rebond, taux de mise en
place plus élevé)
° Fibres (1% à 2% en volume)
° Latex (meilleure adhérence, perméabilité plus faible)

• Pour obtenir des performances adéquates, il est essentiel d'effectuer une


bonne préparation de la surface.

° Enlever tout le béton détérioré.


° Prévoir une profondeur d'au moins 25 mm.
° Dégager les aciers d'armature d'au moins 25 mm.
° Scier le périmètre de la zone à réparer.
° Il n'est pas conseillé d'utiliser des agents de liaisonnement (latex, époxy)
car leur application est généralement longue et fastidieuse ($$$).

3.4.6.1 Voie sèche

• Le matériau sec est prédosé (souvent volumétriquement) et prémélangé. Il


est ensuite transporté dans des boyaux à l'aide d'un jet d'air comprimé. L'eau
n'est ajoutée qu'à l'extrémité de la lance (Fig 3.29 et 3.30).

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 266


Fig 3.29 - Principe de projection du béton par voie sèche.
[tiré de Emmons, P.-H.; Concrete repair and maintenance illustrated].

Fig 3.30 - Système de pompage par voie sèche.


[tiré de Smoak, W. G. 1996 Guide to Concrete Repair, United States
Department of Interior, Bureau of Reclamation, Denver, 154 p.].

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 267


• Avantages

° Les boyaux sont plus légers.

° On peut interrompre et redémarrer les travaux plus rapidement car il


n'est pas nécessaire de vider les boyaux pendant les arrêts.

° Pas besoin d'une usine à béton à proximité.

° Permet de fabriquer des bétons avec des propriétés mécaniques plus


élevées (E/C plus faible).

• Désavantages

° Plus de pertes (jusqu'à 20%).


° Plus de bruit et de poussière
° Plus de rebond
° Béton plus hétérogène
° Taux d'application plus faible
° Plus difficile d'utiliser des fibres (plus de rebonds)
° Contrôle du rapport E/C plus difficile

• Composition typique (par volume)

° Liant: 20-25%
° E/C: 0,35 à 0,43
° Sable: 45-80%
° Pierre: 0-30%
° Fumée de silice: 8%-10% du liant

• Le MTQ n'accepte que les mélanges prédosés en bétonnière mobile ou les


mélanges préensachés.

• On obtient une meilleure homogénéité en préhumidifiant le mélange (3% à


6%) avant de le pomper dans les boyaux. Cette étape permet aussi de diminuer
la quantité de poussière et la quantité de rebonds.

3.4.6.2 Voie humide

• Un béton conventionnel est simplement pompé dans les boyaux.

• On peut utiliser une pompe à béton conventionnelle.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 268


• Un boyau d'air comprimé, connecté à l'extrémité du tuyau de pompe
(buse), permet de projeter le béton sur les surfaces (Fig. 3.31 et 3,32).

Fig 3.31 - Principe de projection du béton par voie humide.


[tiré de Emmons, P.-H.; Concrete repair and maintenance illustrated].

Fig 3.32 - Projection du béton par voie humide.


[[tiré de Smoak, W. G. 1996 Guide to Concrete Repair, United States
Department of Interior, Bureau of Reclamation, Denver, 154 p.].
Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 269
• On utilise un mélange de béton conventionnel avec un affaissement le plus
faible possible tout en permettant le pompage (80-120 mm, généralement
50 mm).

° E/C max: 0,45

° Teneur en ciment d'environ 450 kg/m3

° Air entraîné 8 à 10% (à la sortie de la lance on peut difficilement obtenir


plus de 5%).

° La fumée de silice facilite la mise en place (meilleure adhérence,


couches plus épaisses).

° Un accélérateur de prise en généralement nécessaire.

• Avantages

° Taux d'application plus élevé.


° Moins de poussière et moins de perte (5%).
° Moins de rebond.
° Meilleur contrôle du rapport E/C.
° Meilleure homogénéité du béton en place.
° Possibilité d'utiliser des fibres (attention aux rebonds).

• Désavantages

° Besoin d'une usine de béton à proximité


° Boyaux plus lourds
° Arrêts - départs plus compliqués

• Il y a toujours une certaine proportion de matériaux qui rebondissent lors de la


projection. Les principaux facteurs qui augmentent la proportion de
rebonds sont:

° La projection par voie sèche.


° Les projections au plafond.
° Les angles de projection faibles.
° Les zones fortement armées.
° L'application en couches trop minces.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 270


3.4.6.3 Précautions particulières

• Certaines précautions sont nécessaires pour obtenir une réparation durable en


béton projeté .

° La compétence de l'équipe de mise en place est essentielle (pré


qualification, inspecteurs expérimentés).

° Le matériau doit être le plus homogène possible de manière à minimiser


les rebonds (bon enrobage des granulats).

° Il est important de bien mûrir les surfaces réparées pendant au moins 7


jours.

° La profondeur de la zone à réparer doit être la plus constante possible.


Les variations brusque de profondeur peuvent diminuer l'adhérence et
favoriser les décollements.

3.4.7 Chapes minces

• Cette technique de réparation est généralement utilisée pour réparer des dalles
ou des planchers endommagés par abrasion ou par des problèmes de gel
(écaillage) pas trop sévères.

• On peut choisir d'appliquer une nouvelle épaisseur béton lorsqu'il n'est pas
possible de remplacer complètement l'ancien béton et que celui-ci est encore
suffisamment résistant pour supporter les sollicitations initialement prévues.

• Avant l'application d'une chape on doit choisir si celle-ci sera adhérente ou non
avec l'ancien béton.

° En présence de détériorations de surface uniquement (écaillage, usure) il


est préférable d'utiliser une chape adhérente.

- Épaisseur généralement comprise entre 25 mm et 75 mm.

- Tous les joints existants doivent être reproduits dans la


nouvelle chape de béton.

° Si les problèmes sont plus sévères (fissuration, mouvements


structuraux), il est préférable d'utiliser une chape non-adhérente pour
éviter la réflexion des fissures dans la nouvelle couche de béton.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 271


- Épaisseur généralement supérieure à 75 mm.

- Il n'est pas toujours nécessaire de reproduire tous les joints


de l'ancien ouvrage.

- On peut assurer le décohésionnement des deux couches par


une couche de sable, de pierre concassée, une feuille de
plastique ou une couche d'enrobé bitumineux.

• Les chapes minces peuvent être fabriquées avec plusieurs types de matériaux.

° Béton conventionnel
° Béton modifié au latex
° Béton avec polymères
° Béton avec fibres
° Produits commerciaux spécialement conçus pour résister à
sollicitations industrielles très sévères (acides, abrasion, huiles, etc).

• Dans le cas des chapes adhérentes, une bonne préparation de surface est
essentielle.

• Les produits à base de ciment Portland requièrent une cure humide de très
bonne qualité pour minimiser les problèmes de fissuration dus au retrait
empêché.

• L'utilisation de fibres peut s'avérer très efficace pour contrôler la fissuration.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 272


3.5 TECHNIQUES DE DÉMOLITION ET D'EXTRACTION DU BÉTON
DÉTÉRIORÉ

• On peut classer les techniques de démolition en fonction de leurs principes


d'opération1:

° Techniques dynamiques

- Elles mettent à profit la faible résistance à l'impact du béton.


Le béton est brisé par application de chocs répétés.

° Techniques mécaniques

- Elles exploitent la faible résistance en tension du béton. On


crée une contrainte en traction supérieure à la résistance en
tension.

° Techniques abrasives

- Utilisation de diamants pour user le béton selon des plans


préférentiels.

° Techniques thermiques

- Le béton est fondu à l'état de lave ou de laitier.

• On peut aussi classer les techniques de démolition selon l'effet qu'elles


produisent1:

° Techniques de démolition profondes

- Désagrégation et démolissage du béton sur toute son


épaisseur (dynamite et explosifs). On les utilise lorsqu'on
désire démolir complètement une structure ou une partie de
structure.

1. Pigeon, M. et Beaupré, D. 1990 Guide pratique des techniques de démolition et


d'extraction du béton détérioré, Association des constructeurs de routes et grands travaux
du Québec (ACRGTQ), 35 p.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 273


° Techniques de démolition de surface (deux catégories)

- Enlèvement du béton détérioré

* Marteau piqueur
* Hydrodémolition

- Préparation de la surface à réparer

* Nettoyage au jet de sable

° Techniques de découpage et de perçage

- Découpage des différentes composantes de la structure en sciant ou en


exécutant une série de perforations rapprochées. Ces techniques sont
souvent utilisées pour délimiter précisément l'étendue de certaines
réparations.

• Le rendement et l'efficacité des différentes techniques de démolition peut


varier beaucoup en fonction de la qualité du béton.

• Une combinaison de deux ou plusieurs techniques peut être nécessaire


pour effectuer une préparation de surface ou une réparation de surface.

• Le choix d'une technique de démolition dépend de nombreux critères tels


que:

° Localisation du site (intérieur, extérieur)


° Restrictions sur le bruit, poussières, vibrations, émanations, collecte
des débris ou des résidus liquides.
° Travaux sur échafaudages ?
° Épaisseur de démolition
° Qualité du béton
° Présence d'armatures ?
° etc.

3.5.1 Méthodes de démolition profondes

• L'utilisation d'explosifs est une technique souvent utilisée lorsqu'on désire


détruire une structure.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 274


° Beaucoup de bruit.
° Beaucoup de poussières
° Beaucoup de vibrations
° Beaucoup de projectiles
° Rendement élevé
° Faible coût

• On peut aussi utiliser de gros marteaux hydrauliques montés sur des


rétro-excavatrices (brise-roches). Ces équipements produisent des chocs
puissants à la pointe du marteau et permettent de détruire le béton armé.

• On utilise aussi des mâchoires brise-béton hydrauliques (casse noix).


Ces équipements ont l'avantage de produire beaucoup moins de vibrations
(Fig. 3.33).

° Bruit important
° Vibrations
° Poussières
° Surfaces densément microfissurées

Fig 3.33 - Deux types de mâchoires brise-béton hydrauliques


[tiré de Pigeon, M. et Beaupré, D. 1990 Guide pratique des techniques de démolition et
d'extraction du béton détérioré, Association des constructeurs de routes et grands travaux du
Québec (ACRGTQ), 35 p.].

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 275


• Une autre technique consiste à introduire un écarteur mécanique ou
hydraulique dans un trou de forage (Fig 3.34). La tension induite par
l'écarteur fissure le béton. La position des trous doit être choisie avec
soins car elle détermine l'efficacité de la méthode.

° Cette technique est principalement applicable dans le cas du béton


non armé. Pour le béton armé, il faut préalablement couper les
armatures au chalumeau.

° Pas de poussières
° Nécessite des forages
° Mal adapté pour le béton armé
° Pas très rapide

Fig 3.34 - Principe de fonctionnement d'un écarteur mécanique


[tiré de Mailvaganam, N. P. Repair and protection of concrete structures, CRC Press, Boca
Ratoon, USA, 473 p.].

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 276


• Des agents expansifs peuvent être utilisés pour faire éclater le béton.
L'agent expansif (à base de CaO) prend de l'expansion et exerce une forte
contrainte (30 à 100 MPa) sur les parois du trou de forage (généralement en
moins de 24 heures).

° Dans le cas du béton armé, il faut, en plus, couper les armatures.

° Pas de poussières
° Nécessite des forages
° Mal adapté pour le béton armé
° Pas très rapide

3.5.2 Méthodes de démolition de surface

n Enlèvement du béton détérioré

• Les méthodes les plus fréquemment employées sont les méthodes par
percussion. Ces outils sont fréquemment utilisés en raison de la facilité
d'utilisation et de leur coût relativement faible.

° Marteau piqueur léger (Fig 3.35):

- Masse de moins de 14 kg
- 1000 à 2000 coups par minutes

- Beaucoup de bruit
- Peu de vibration
- Peu de projectiles
- Bonne qualité de surface
- Coût relativement élevé par m2 de surface (200$/m2)
- Le rendement varie beaucoup en fonction de la qualité du béton,
de la présence d'armatures et de l'opérateur.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 277


Fig 3.35 - Représentation schématique d'un marteau piqueur léger.
[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.].

° Brise béton (Fig 3.36):

- Masse comprise entre 15 et 30 kg


- Poinçonnement à la verticale

- Beaucoup de bruit
- Plus de vibrations
- Moins bonne qualité de surface (fissuration)
- Coût relativement faible (70$/m2).
- Peut endommager et décoller les barres d'armature

Fig 3.36 - Schéma d'un brise béton

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 278


[tiré de Pigeon, M. et Beaupré, D. 1990 Guide pratique des techniques de démolition et
d'extraction du béton détérioré, Association des constructeurs de routes et grands travaux du
Québec (ACRGTQ), 35 p.].

° Mini brise-roche:

- Cet équipement peut être installé sur des mini-bras métalliques


(type Kubota). Ces équipements possèdent un taux de production
plus élevé et on peut les utiliser dans n'importe quelle position (Fig
3.37).

- Beaucoup de bruit
- Beaucoup de vibrations
- Mauvaise qualité de surface (fissuration)
- Faible coût (50$/m2)
- Risque élevé d'endommagement des barres d'armature

Fig 3.37 - Représentation schématique d'un minibrise-roche.


[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.].

• L'hydrodémolition utilise un ou plusieurs jets d'eau à très haute pression


pour briser ou enlever le béton détérioré en surface. Cette technique est de plus
en plus populaire au Québec, notamment pour la réparation de stationnement
multi-étagé.

° Cette technique utilise des jets d'eau à très haute pression (138 à
276 MPa). La pression hydraulique peut être ajustée en fonction
de la profondeur de démolition ou en fonction d'un critère basé sur
la qualité minimale du béton à enlever.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 279


° On peut réaliser des démolitions profondes (complètes) dans le cas
de dalles minces en béton armé (100 mm ou plus).

° L'hydrodémolition est une technique de démolition sélective.

° Il existe des lances manuelles à un seul jet pouvant être utilisées par
un opérateur (Fig 3.38). Ce type d'équipement est utilisé pour les
endroits difficiles d'accès.

° Il existe aussi des équipements à plusieurs jets pouvant


essentiellement être utilisés sur des surfaces horizontales (Fig 3.39).
Ces systèmes perfectionnés sont dotés de plusieurs jets dont le
déplacement peut être programmé pour déterminer précisément la
profondeur et la superficie du béton à démolir.

Fig 3.38 - Schéma du principe d'hydrodémolition à un seul jet.


[tiré de Pigeon, M. et Beaupré, D. 1990 Guide pratique des techniques de démolition et
d'extraction du béton détérioré, Association des constructeurs de routes et grands travaux du
Québec (ACRGTQ), 35 p.].

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 280


Fig 3.39 - Schéma du principe d'hydrodémolition multi-jets.
[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.].

- Beaucoup de bruit
- Peu de vibration
- Peu de poussière
- Beaucoup de résidus liquides qui peuvent boucher les
systèmes de drainage. Il faut prévoir un nettoyage régulier
des conduites et des surfaces.
- Très bonne qualité de surface
- Rendement très élevé (effectue le même travail que 20 à 40
hommes munis de marteaux piqueurs.
- Coût relativement élevé (120$/m2)
- N'endommage pratiquement pas les barres d'armature
- Bon nettoyage des barres d'armature
- Nécessite de grandes quantités d'eau propre (100 à
250 L/minute)

• La scarification est une technique qui permet d'enlever rapidement une


épaisseur de quelques centimètres de béton en vue d'un nouveau resurfaçage
ou d'une correction de profil.

° Les scarifieuses sont munies de plusieurs pointes métalliques


rotatives (rouleaux dentelés) qui percutent et brisent le béton (Fig 3.40).

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 281


° Certains gros équipements sont munis d'aspirateurs ou de
récupérateurs permettant de ramasser les particules.

° On ne peut utiliser la scarification lorsqu'on risque de rencontrer


des aciers d'armature ou sur des surfaces verticales.

Fig 3.40 - Schéma du principe d'opération du scarifieuse.


[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.].

- Méthode très rapide (100 m2/heure)


- Assez bonne préparation de surface (bonne texture)
- Surface fortement fissurée
- Beaucoup de bruit
- Faible coût

• Il existe aussi d'autres techniques plus spécialisées ou en développement 2

° Méthodes électriques.

- Enlèvement du béton qui recouvre les armatures en faisant


passer un courant électrique dans la barre d'armature
(expansion des barres qui séchauffent) - Obligation de
connecter les électrodes.

- Un courant électrique est induit pour chauffer les barres


d'armature - Pas nécessaire de connecter des électrodes - Mise
en oeuvre plus complexe.

2 Pigeon, M. et Beaupré, D. 1990 Guide pratique des techniques de démolition et


d'extraction du béton détérioré, Association des constructeurs de routes et grands travaux
du Québec (ACRGTQ), 35 p.
Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 282
° Technique par micro-ondes.

- Chauffage de l'eau contenue dans le béton. La pression de


vapeur ainsi créée est suffisante pour fragmenter le béton sur
une épaisseur de 2 à 3 mm - Nouvelle technique propre et
relativement prometteuse.

n Techniques de préparation de surface

• Le jet de sable, le jet de billes et le meulage sont des techniques qui


permettent l'enlèvement d'une mince couche (quelques mm) de béton.

• Le nettoyage par jet de sable consiste en un flot de particules de sable tamisé


fin entraînées à haute vitesse par un jet d'air comprimé. Les chocs usent le
béton et/ou nettoient la surface, ce qui permet un meilleur contact entre l'ancien
et le nouveau béton.

° Enlèvement de la laitance, saletés, huiles, etc.

° Cette technique est aussi utilisée pour le nettoyage des armatures


corrodées.

° Beaucoup de poussières
° Projection humide préférable

• La projection de billes consiste à projeter à haute vitesse des billes d'acier


(environ 2 mm de diamètre) (Fig 3.41). Les billes d'acier sont aspirées
immédiatement après leur projection sur le béton pour être réutilisées.

° Cette technique produit moins de poussière. La profondeur du béton


qui est enlevé est généralement de quelques mm mais peut être plus
importante si désirée.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 283


Fig 3.41 - Principe de fonctionnement d'un appareil à projection de billes (shot blasting)
[tiré de Mailvaganam, N. P. Repair and protection of concrete structures, CRC Press, Boca
Ratoon, USA, 473 p.].

• Le meulage est une technique qui enlève une certaine épaisseur de béton par
abrasion. Ce sont généralement des disques diamantés juxtaposés qui usent le
béton à la profondeur désirée.

° Cette technique permet d'enlever des membranes caoutchoutées


pour lesquelles le jet de sable et le jet de billes sont à peu près
inefficaces.

3.5.3 Méthodes de découpage et de perçage

• Des câbles diamantés peuvent être utilisés pour scier le béton sur des
épaisseurs considérables (barrages par exemple). Ils nécessitent
habituellement des trous d'accès pour être mis en place (Fig. 3.42).

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 284


Fig 3.42 - Principe de fonctionnement d'un câble diamanté
[tiré de Pigeon, M. et Beaupré, D. 1990 Guide pratique des techniques de démolition et
d'extraction du béton détérioré, Association des constructeurs de routes et grands travaux du
Québec (ACRGTQ), 35 p.].

• L'utilisation de lances thermiques est une technique de perçage du béton qui


ressemble à celle du chalumeau à acétylène. Lorsque l'acier est chauffé au
rouge à une température de 900 °C, il se consume en présence d'oxygène.
Cette réaction d'oxydation dégage suffisamment d'énergie pour liquéfier le
béton (3500°C) (Fig 3.43).

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 285


Fig 3.43 - Principe de fonctionnement d'une lance à oxygène.
[tiré de Pigeon, M. et Beaupré, D. 1990 Guide pratique des techniques de démolition et
d'extraction du béton détérioré, Association des constructeurs de routes et grands travaux du
Québec (ACRGTQ), 35 p.].

• La lance à jet de flamme est une technique similaire à la lance thermique mais
la chaleur de fusion est obtenue par la combustion de kérosène et
d'oxygène. La flamme produite est accélérée à une vitesse de 1500 m/s (Mach
5) et permet de percer le béton encore plus rapidement que la lance à oxygène

° Très bruyant.

• La lance à plasma utilise l'électricité pour produire un arc électrique qui


entretient la combustion d'une poudre métallique placée entre deux électrodes
(Fig 3.44)

° Les lances thermiques sont bien adaptées pour le découpage des


structures fortement armées car l'armature sert de combustible
supplémentaire et accélère le découpage (on peut perforer le béton, armé
ou non, jusqu'à 3 m de profondeur).

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 286


Fig 3.44 - Principe de fonctionnement d'une lance à plasma.
[tiré de Pigeon, M. et Beaupré, D. 1990 Guide pratique des techniques de démolition et
d'extraction du béton détérioré, Association des constructeurs de routes et grands travaux du
Québec (ACRGTQ), 35 p.].

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 287


3.6 PRÉPARATION DES SURFACES ET DES ACIERS D'ARMATURE
CORRODÉS

3.6.1 Préparation des surfaces à réparer

• L'étape de préparation des surfaces est une opération importante dont la


qualité d'exécution gouverne en grande partie la performance de la réparation
(Fig. 3.45).

Fig 3.45 - Principales étapes de préparation de surface.


[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.].

• En général, une bonne préparation de surface vise à obtenir une surface


sèche, régulière, propre, sans poussière, sans saletés et sans huile.

• La préparation d'une surface à réparer comporte quatre grandes étapes

n Localisation de la zone à réparer.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 288


° Il est important de prévoir des renforts ou des supports avant de
procéder à toute démolition d'une partie d'un élément structural.

n Enlèvement du béton détérioré à l'aide d'une méthode appropriée.

° Attention lorsque qu'on prévoit rencontrer des aciers d'armature!


Nettoyer les barres corrodées en surface ou remplacer les barres
intensivement corrodées.

° Il faut éviter de microfissurer le béton près de la surface. Les granulats


désolidarisés doivent être enlevés (Fig 3.46).

Fig 3.46 - Vérification de l'état de la surface avant de procéder à l'application d'un


produit de réparation.
[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.].

n Préparation de la surface et du périmètre de la réparation.

°On doit choisir une géométrie qui permet de minimiser le périmètre


(Fig. 3.47).

° Avec la grande majorité des produits de réparation à base de ciment


Portland, on doit scier le périmètre de la réparation sur une profondeur
d'au moins 25 mm. Les parois verticales de la zone à réparer doivent
être à environ 90° par rapport à la surface.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 289


Fig 3.47 - Quelques critères pour le choix de la géométrie du périmètre.
[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.].

n Nettoyage de la surface et des aciers d'armature.

° Pour enlever les débris et la poussière.

° La capacité des matériaux de réparation à «mouiller (lien chimique)» les


surfaces varie beaucoup d'un matériau à l'autre. Par conséquent,
l'adhérence d'un matériau de réparation dépend surtout du lien
mécanique avec le substrat (Fig 3.48).

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 290


Fig 3.48 - Représentation schématique du développement du contact entre un
matériau de réparation et le vieux béton.
[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.].

- Dans le cas des matériaux de type inorganiques, (à base de


ciment Portland par exemple) le vieux béton doit
préférentiellement être dans un SSS pour prévenir l'assèchement
rapide d'un matériau de réparation et par conséquent, limiter le
retrait et la fissuration (Fig 3.49).

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 291


Fig 3.49 - Quelques recommandations pour la préparation des surfaces.
[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.].

- Dans le cas des matériaux inorganiques (résines, époxy, etc.) la


surface doit préférablement être sèche (on peut vérifier la
présence d'humidité en recouvrant la surface d'une feuille de
plastique pendant 24 heures).

° L'enlèvement des contaminants permet de développer un meilleur


contact entre le liant d'accrochage (ou le matériau de réparation) et le
vieux béton.

- Le béton contaminé avec de l'huile et des graisses doit être


nettoyé avant de procéder à l'application d'un produit de
réparation. Des détergents, du trisodium phosphate ou d'autre
produits spécialisés doivent être utilisés. Ce nettoyage doit être
suivi d'un bon rinçage.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 292


- On ne doit pas utiliser de solvant. Ceux-ci peuvent permettre
aux huiles de se diluer et de pénétrer plus profondément sous la
surface.

3.6.2 Nettoyage et préparation des aciers d'armature

• Les réparations de surface comportant des barres d'armature sont plus critiques
car il est généralement nécessaire de restaurer la capacité structurale en
remplaçant les barres très corrodées ou en restaurant l'adhérence des
barres corrodées avec la matrice de béton (nouveau matériau de réparation).

° Il faut exposer et dégager toutes les barres présentant des signes de


corrosion (Fig 3.50 et 3.51).

° Le périmètre de la réparation doit être scié sur une profondeur d'au


moins 25 mm en évitant d'endommager les barres avec la scie.

Fig 3.50 - Préparation d'une surface comportant des barres d'armature.


[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.].

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 293


Fig 3.51 - Préparation d'une surface comportant des barres d'armature.
[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.].

° Il faut enlever la corrosion de surface sur les barres.

- Plusieurs techniques sont disponibles (Fig 3.52).

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 294


Fig 3.52 - Techniques de nettoyage des barres d'armature.
[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.].

° Il faut dégager toutes les barres qui montrent des signes d'une mauvaise
adhérence avec le béton (corrosion de surface, fissuration autour de la
barre provoquée lors des travaux de démolition du vieux béton).

° Il faut prévoir un dégagement d'au moins 25 mm tout autour des barres


qui ont été dégagées.

° Les barres dont la section est réduite de plus de 25% doivent


généralement être remplacées (évaluation structurale souvent
nécessaire) (Fig. 3.53).

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 295


- On peut ajouter des barres supplémentaires (attention à
l'épaisseur d'enrobage minimal et à la longueur d'ancrage
minimale).

- On peut aussi relier mécaniquement les barres à l'aide de


différentes techniques d'assemblage.

Fig 3.53 - Remplacement des barres d'armature corrodées.


[tiré de Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S.
Means Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.].

3.6.3 Quelques spécifications techniques typiques pour les réparations des


structures de béton armé.

• Les figures 3.54 à 3.63 sont extraites de quelques ouvrages spécialisés traitant
de la réparation des structures de béton armé. Elles présentent certains
détails techniques utiles pour la réparation des structures de béton armé.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 296


Fig 3.54 - Réparation d'une surface délaminée.
[tiré de Lignes directrices pour la conception, la construction, la réfection
et l'entretien d'ouvrages de stationnement durables, Travaux publics et
Services gouvernementaux Canada, Mars 1994, 234 p.]

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 297


.

Fig 3.55 - Réparation sur toute l'épaisseur d'une dalle.


[tiré de: Lignes directrices pour la conception, la construction, la réfection
et l'entretien d'ouvrages de stationnement durables, Travaux publics et
Services gouvernementaux Canada, Mars 1994, 234 p.]

Fig 3.56 - Réparation d'une sous-face délaminée.


[tiré de: Lignes directrices pour la conception, la construction, la réfection
et l'entretien d'ouvrages de stationnement durables, Travaux publics et
Services gouvernementaux Canada, Mars 1994, 234 p.]

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 298


Fig 3.57 - Réparation d'une colonne délaminée.
[tiré de: Lignes directrices pour la conception, la construction, la réfection
et l'entretien d'ouvrages de stationnement durables, Travaux publics et
Services gouvernementaux Canada, Mars 1994, 234 p.]

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 299


Fig 3.58 - Réparation d'un mur en béton délaminé.
[tiré de: Lignes directrices pour la conception, la construction, la réfection
et l'entretien d'ouvrages de stationnement durables, Travaux publics et
Services gouvernementaux Canada, Mars 1994, 234 p.]

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 300


Fig 3.59 - Réparation d'une colonne existante à une nouvelle dalle après
enlèvement complet de l'ancienne dalle.
[tiré de: Lignes directrices pour la conception, la construction, la réfection
et l'entretien d'ouvrages de stationnement durables, Travaux publics et
Services gouvernementaux Canada, Mars 1994, 234 p.]

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 301


Fig 3.60 - Enlèvement du béton détérioré.
[tiré de: Surface preparation guidelines for the repair of deteriorated
concrete resulting from reinforcing stell oxidation, Technical Guidelines
Committee, International Concrete Repair Institute, Washington, D.C.
1995].

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 302


Fig 3.61 - Préparations de surface et du périmètre.
[tiré de: Surface preparation guidelines for the repair of deteriorated
concrete resulting from reinforcing stell oxidation, Technical Guidelines
Committee, International Concrete Repair Institute, Washington, D.C.
1995].

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 303


Fig 3.62 - Réparation d'un béton armé comportant des barres fortement corrodées.
[tiré de: Surface preparation guidelines for the repair of deteriorated
concrete resulting from reinforcing stell oxidation, Technical Guidelines
Committee, International Concrete Repair Institute, Washington, D.C.
1995].

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 304


Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 305
Fig 3.63 - Spécifications pour le dégagement et le nettoyage des barres d'armature.
[tiré de: Surface preparation guidelines for the repair of deteriorated
concrete resulting from reinforcing stell oxidation, Technical Guidelines
Committee, International Concrete Repair Institute, Washington, D.C.
1995].

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 306


3.7 HYDROFUGES ET MEMBRANES D'IMPERMÉABILISATION 1

• On applique généralement des systèmes d'imperméabilisation pour


empêcher l'humidité et les sels fondants de pénétrer dans le béton et l'eau
de s'infiltrer dans les espaces sous-jacents par les fissures ou les joints.

• Pour qu'un système d'imperméabilisation soit efficace, il doit remplir ces


fonctions tout en résistant aux charges de services et aux produits
chimiques. Il doit offrir une surface sécuritaire (antidérapante), que celle-ci soit
sèche ou mouillée.

.
3.7.1 Critères de rendement

3.7.1.1 Membranes d'imperméabilisation

• Imperméabilisation

° Une membrane efficace doit empêcher l'absorption d'eau par la dalle.

• Porosité

° Les membranes poreuses risquent, sous les pressions des pneus


(ou autres) de laisser pénétrer l'eau.

° Dans le cas de dalles contaminée par les chlorure, il est possible


que ce type de membrane n'offre pas une protection suffisante contre
la corrosion si le taux d'humidité est suffisamment élevé.

• Colmatage des fissures

° Les membranes doivent pouvoir former une barrière étanche sur les
fissures qui se forment dans les ouvrages.

° Les fabricants prévoient généralement des dispositions spéciales à


l'endroit des fissures. Les mesures particulières varient
généralement en fonction de l'ouverture et de la répartitions des
fissures et en fonction du type de membrane utilisé.

1 Lignes directrices pour la conception, la construction, la réfection et l'entretien d'ovrages de stationnements


durables, Travaux Publics et Services Gouvernementaux, Service d'architecture et de génie, Ottawa,
Ontario, 1994, 211 p.
Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 306
° Idéalement la membrane doit conserver sa capacité à colmater les
fissures dans toute la gamme des températures.

° Elle ne devrait être appliquée qu'après la formation des fissures


de retrait.

• Adhérence

° La membrane doit adhérer suffisamment pour résister aux forces de


cisaillement et aux forces de traction engendrées par les pressions
de vapeur.

• Résistance aux chocs

° Une membrane doit être conçue pour résister à la circulation des


véhicules (voitures, chasse-neige).

• Résistance aux rayons ultraviolet

• Souplesse par temps froid

° Les membranes doivent conserver leur souplesse par temps froid


pour protéger efficacement l'ouvrage à l'emplacement des fissures et
résister aux chocs.

3.7.1.2 Hydrofuges

• Imperméabilité

° Un hydrofuge doit faire obstacle aux infiltrations d'eau et des


chlorures.

• Porosité

° Un hydrofuge est poreux lorsqu'il permet l'évaporation de la vapeur


d'eau et l'assèchement («respiration») du béton. Un béton qui peut
s'assécher sera plus résistant et moins propice à la corrosion.

• Résistance aux rayons ultraviolets

° Les hydrofuges dits «pénétrants» sont protégés des rayons


ultraviolets par le béton.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 307


• Pouvoir pénétrant

° Le pouvoir pénétrant des hydrofuges influence leur résistance aux


ultraviolets et leur résistance à l'abrasion.

• Fini et résistance au dérapage de freinage

° Certains hydrofuges ont un fini inégal, brillant ou collant qui peut être
ou non acceptable.

° Les hydrofuges ne devraient pas réduire sensiblement la résistance


au freinage.

• Volatilité

° Certains ingrédients actifs de l'hydrofuge peuvent s'évaporer si le


produits est trop volatil. Il faut surveiller de près les conditions
d'application pour réduire au minimum les pertes d'ingrédients actifs.

• Résistance aux cycles de gel-dégel et à l'écaillage dû aux sels fondants

° Généralement, les hydrofuges poreux ou non poreux, peuvent réduire


la résistance du béton aux cycles de gel-dégel et à l'écaillage. On
doit donc éviter d'appliquer un hydrofuge sur un béton qui
présente une faible résistance au gel.

3.7.2 Matériaux

3.7.2.1 Membranes d'imperméabilisation

• Dans le cas des ouvrages de stationnement, un système d'imperméabilisation


est généralement constitué d'une membrane, recouverte ou non d'une chape
d'usure. Ces systèmes peuvent être regroupés en deux grandes catégories:

° Les systèmes à chape mince


° Les système à chape épaisse

n Les membranes

• Elles peuvent être appliquées à l'état liquide (à chaud ou à froid) ou sous


forme de feuilles (adhésives ou collées au chalumeau) (Tab. 3.3).

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 308


Tab 3.3 - Principaux types de membranes d'imperméabilisation.
[tiré Lignes directrices pour la conception, la construction, la réfection et l'entretien
d'ouvrages de stationnements durables, Travaux Publics et Services Gouvernementaux,
Service d'architecture et de génie, Ottawa, Ontario, 1994, 211 p.].

n Les chapes minces

• Les systèmes à chape mince consistent ordinairement en une membrane


d'imperméabilisation et une chape d'usure. Les chapes d'usure minces sont
généralement appliquées à froid à l'état liquide pour former un système
d'environ 3 mm d'épaisseur.

° Les chapes d'usures minces peuvent être faites dans une vaste
gamme de matériaux allant de l'époxyde semi-rigide à l'uréthane
souple.

• Principaux inconvénients:

° Elles ne conviennent pas dans les endroits où le déneigement se fait


au moyen de chasse-neige.
° Traitement spécial à l'emplacement des joints de dilatation.
° Défauts de surface apparents.
° Usure rapide dans les zones de forte circulation.
° Altération par les rayons ultraviolets.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 309


• Principaux avantages

° Détériorations de surfaces faciles à déceler.


° Surcharge supplémentaire peut importante.
° Dégagement vertical peut affecté.
° Excellente surface de traction pour les pneus(granulats exposés).
° Plusieurs teintes.
° Application selon des formes particulières.

n Les chapes épaisses

• Les systèmes à chape épaisse comportent ordinairement une membrane


bitumineuse, qui peut être appliquée à l'état liquide ou sous forme de feuille.
Le plus souvent en asphalte, les chapes d'usure peuvent aussi être en béton.
Ces système font généralement plus de 15 cm d'épaisseur (Tab. 3.3).

• Principaux inconvénients:

° L'échappement des gaz de la chape et l'humidité peuvent causer la


formation de boursouflures (surtout dans le cas des systèmes qui
comportent une seule couche de bitume appliquée à l'état liquide sur
moins de 2 mm d'épaisseur).

° Peu de résistance aux attaques chimiques (huiles, essence).

° Peuvent être déplacées par les charges imposées par les roues des
véhicules (fonction de la stabilité de l'asphalte et de l'épaisseur de la
membrane).

° Peuvent perdre de leur adhérence lorsque les pressions de vapeur


dépassent le pouvoir adhérent.

° Difficile de déceler rapidement les délaminations à la surface de la


dalle.

° Dans les applications extérieures, une surface noire tend à élever la


température de la dalle, ce qui en accentue le mouvement thermique
et favorise la fissuration.

° Il faut évaluer l'incidence de ce système sur le dégagement


vertical.

° Peu de stabilité dans les pentes.


Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 310
° Surcharge supplémentaire plus importante.

• Principaux avantages

° Conviennent bien dans les endroits où le déneigement se fait au


moyen de chasse-neige.

° Ne laissent pas transparaître les défauts de la surface.

° Ne nécessitent qu'un traitement peu coûteux à l'emplacement des


joints.

° Bonne surface de traction pour les pneus.

3.7.2.2 Hydrofuges

• On applique des hydrofuges et des enduits superficiels pour empêcher le béton


d'absorber de l'humidité ou des chlorures dans des quantités qui pourraient
entraîner la corrosion de l'acier d'armature.

• Les produits hydrofuges utilisés pour traiter les surfaces de béton peuvent être
divisés en deux grands groupes:

° Les hydrofuges pénétrants.


° Les enduits superficiels.

• Les hydrofuges pénétrants sont absorbés et réagissent avec le béton pour


conférer à la surface des propriétés hydrofuges. Aucune pellicule n'est
formée (Fig 3.64).

Fig 3.64 - Réactivité et structure moléculaire des siliconates, silanes et siloxanes)


[tiré de: McGettign, E. 1993, Silicon-Based Weatherproofing Materials, Repairing
Concrete Bridges, ACI Seminars, Seminar Background Materials, SCM-27(93), Second
Edition, p.164-168 ].

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 311


° Les pores du béton ne sont pas obstrués.
° Le pouvoir imperméabilisant dépend des propriétés du béton.
° Les fissures ne sont pas colmatées mais les petites fissures peuvent
être imperméabilisées.
° Les fissures larges doivent être colmatées au moyen d'un mastic
souple.

• Les enduits superficiels sont des produits qui adhèrent à la surface du béton
et forment une pellicule. Le pouvoir imperméabilisant du produit est
généralement sans rapport avec les propriétés du béton, mais le produit n'est
efficace que dans la mesure où il adhère fermement à la surface.

° En général ces produits pénètrent de moins de 2 mm dans le béton.

n Les silanes (hydrofuge pénétrant)

• Les silanes alkyl-alkoxydes sont une famille de molécules monomères


obtenues à partir de différents groupes alkyls liés par une molécule de
silicone.

• Le pouvoir imperméabilisant des silanes procède d'une double réaction


chimique entre l'hydrofuge et le béton.

° Les silanes réagissent avec l'eau contenue dans le béton pour former
des groupes silanols (réaction en milieu alcalin - pH élevé).

° Les groupes silanols réagissent avec la silice (granulats) du béton pour


former une couche hydrophobe sur les parois des pores internes du
béton.

- Molécule hydrofuge: hydrocarbone -> groupe alkyl.

- Les groupes silanols permettent d'ancrer la molécule


hydrofuge sur le substrat (surfaces internes du béton).

• On trouve sur le marché différentes sortes de silanes formés de divers


groupes alkyls liés par une molécule de silice. Ces produits n'agissent pas
tous de la même manière (Fig 3.65)

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 312


Fig 3.65 - Influence du type de groupe alkyl sur l'efficacité du pouvoir hydrofuge
d'une silane.
[tiré de: McGettigan, E. 1993, Silicon-Based Weatherproofing Materials, Repairing
Concrete Bridges, ACI Seminars, Seminar Background Materials, SCM-27(93), Second
Edition, p.164-168 ].

- En général, plus la molécule du groupe alkyl est


volumineuse, meilleur est le caractère hydrofuge de la
silane.

° Certains produits produisent une pellicule hydrophobe qui résiste


mal en milieu alcalin (même si cette alcalinité était nécessaire à la
réaction initiale).

° Certaines silanes peuvent se polymériser si, au cours de l'application,


ils entrent en contact avec l'eau superficielle. Ils perdent alors leur
pouvoir pénétrant et ne peuvent réagir avec le béton.

• Les molécules de silane sont très petites et peuvent pénétrer même un béton
très dense (10 à 15 Angströms) (on peut appliquer des couches
supplémentaires si nécessaire).

- Pénétration de plus de 5 mm dans le béton et jusqu'à


plus de 25 mm dans des éléments de maçonnerie.

• Les silanes sont volatils et certains ingrédients actifs peuvent s'évaporer


pendant l'application, en particulier si dette opération ne se déroule pas dans
des conditions idéales (alcool iso-propyl, éthanol).

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 313


• Il existe maintenant des hydrofuges (silanes) en solution aqueuse, ce qui
comporte moins de risques que les supports classiques à base d'alcool.

n Les siloxanes (hydrofuge pénétrant)

• Les siloxanes oligomères (alkyl-alkoxi-siloxanes) sont des silanes


partiellement hydrolysés (c'est à dire ayant subi une réaction partielle avec
l'eau).

° Les siloxanes réagissent avec la silice contenue dans le béton pour


former une couche hydrophobe.

° Les molécules de siloxanes, étant oligomères plutôt que monomères,


elles sont plus grosses que les molécules de silane (25 à 75
Angströms). Le produit ne peut donc pénétrer aussi profondément
dans la surface et peut ne pas être indiqué dans la protection des
bétons denses.

- On ne peut pas traité au siloxane un béton préalablement


traité au silane.

- Les siloxanes sont plus sensibles à l'abrasion car ils


pénètrent moins profondément sous la surface soumise à
l'usure (Fig 3.66).

Fig 3.66 - Influence de l'abrasion sur la performance relative des silanes et des
siloxanes.
[tiré de: McGettigan, E. 1993, Silicon-Based Weatherproofing Materials, Repairing
Concrete Bridges, ACI Seminars, Seminar Background Materials, SCM-27(93), Second
Edition, p.164-168 ].

• Les siloxanes étant moins volatils que les silanes, la perte d'ingrédients actifs
est moins importante pendant l'application (solvants dérivés du pétrole).

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 314


- C'est pourquoi les siloxanes contiennent généralement un
pourcentage moins élevé d'ingrédients actifs que les
silanes.

- Les solvants à base de pétrole sont non miscibles dans


l'eau, ce qui diminue la pénétration du produit dans les
bétons plus humides.

n Huile de lin (hydrofuge pénétrant)

• L'huile de lin pénètre dans le béton, mais des essais ont montré que ce produit
possède un pouvoir imperméabilisant très limité et n'empêche à peu près
pas l'infiltration de chlorures 2.

° Elle fait jaunir les surfaces et se détériore sous l'effet des rayons UV.

° L'huile de lin peut réduire le rendement des silanes et des siloxanes.

n Époxydes (hydrofuges pénétrants et enduits superficiels)

• Certains époxydes sont des enduits pénétrant, d'autres des enduits superficiels.

• Les époxydes sont des produits à deux composants qui doivent être mélangés
sur place et subir une polymérisation.

• Les époxydes ont des propriétés extrêmement variables.

° Les époxydes purs ont un excellent pouvoir imperméabilisant.

° Les époxydes renfermant des polysulfures donnent des résultats


médiocres.

• Les époxydes tendent à jaunir.

• Ils laissent un fini brillant parfois irrégulier qui réduit la résistance au dérapage.

• Les époxydes filmogènes (qui forment un film en surface) perdent leur


efficacité lorsqu'ils sont usés par une circulation intense

2 Lignes directrices pour la conception, la construction, la réfection et l'entretien d'ovrages de stationnements


durables, Travaux Publics et Services Gouvernementaux, Service d'architecture et de génie, Ottawa,
Ontario, 1994, 211 p.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 315


• Les coefficients de dilatation thermique sont beaucoup plus élevés que celui du
béton (peut causer la fissuration de la pellicule).

n Les acryliques (enduits superficiels)

• Les résines acryliques sont des enduits superficiels qui offrent une bonne
résistance au rayons UV et à l'humidité et qui adhèrent bien aux surfaces
sèches.

• On ne doit pas les utiliser comme enduits superficiels dans les zones de forte
circulation (elles résistent mal à l'usure).

• Ces produits réduisent la résistance au dérapage.

n Les uréthanes (enduits superficiels)

• Les enduits au polyuréthane sont des produits à un ou à deux composants.

• Ils laissent généralement un fini brillant, qui tend à jaunir et à peler.

• Ces produits sont toxiques car ils renferment des groupes isocyanates.

n Les silicates ("hydrofuges" pénétrants)

• Il fut un temps où l'on croyait que les silicates pénétraient dans le béton et
réagissaient avec le calcaire libre pour former des sels insolubles qui
colmataient les pores du béton (Fig 3.67 et Fig 3.68)

Fig 3.67 - Structure moléculaire des silicates, des siliconates - silanes - siloxanes et
des silicones.
[tiré de: McGettigan, E. 1993, Silicon-Based Weatherproofing Materials, Repairing
Concrete Bridges, ACI Seminars, Seminar Background Materials, SCM-27(93), Second
Edition, p.164-168 ].

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 316


Fig 3.68 - Réactivité des silicates.
[tiré de: McGettigan, E. 1993, Silicon-Based Weatherproofing Materials, Repairing
Concrete Bridges, ACI Seminars, Seminar Background Materials, SCM-27(93), Second
Edition, p.164-168 ].

• Ces produits possèdent un pouvoir imperméabilisant négligeable et ne


repoussent que faiblement les chlorures.

n Les silicones (enduits superficiels)

• Le silicone est un hydrofuge polymère inorganique à base de silicium et


d'oxygène que l'on appelle aussi polysiloxane (Fig 3.69).

Fig 3.69 - Structure moléculaire des silicones (non adhérente).


[tiré de: McGettigan, E. 1993, Silicon-Based Weatherproofing Materials, Repairing
Concrete Bridges, ACI Seminars, Seminar Background Materials, SCM-27(93), Second
Edition, p.164-168 ].

• La pellicule superficielle formée par ce produit se dégrade sous l'action des


rayons UV et résiste mal à une baisse de l'alcalinité et à l'usure (pellicule
non-adhérente).

• Leur usage sur la béton est déconseillé.

n Les alkydes (enduits superficiels)

• Les résines alkydes affichent une faible résistance aux alcalis et tendent à
jaunir avec le temps.

• Il n'est généralement pas recommandé de les appliquer sur le béton.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 317


3.7.3 Méthodes d'application

3.7.3.1 Les membranes

• Un produit mal appliqué ne donnera jamais de bons résultats. Il est


essentiel de se conformer rigoureusement aux méthodes d'application
recommandées pour chaque type de membrane.

• Quelques exigences générales:

° Teneur en humidité - Il faut généralement prévoir une cure de 14 à 28


jours avant d'appliquer une membrane. Le taux d'humidité est
important mais rare sont les fabricants qui indiquent les taux
acceptables (difficile à mesurer).

° Préparation de la surface - La surface doit être solide, propre et


exempte de poussière d'huile, de graisse, de produits de cure, d'agents
de démoulage, etc.

- Décapage au jet d'eau à haute pression, ponçage, meulage.

° Température - On ne doit pas poser une membrane à moins de 5 °C.


En deçà de cette température, l'humidité qui pourrait avoir gelé à
l'intérieur du béton peut, en dégelant, nuire à la bonne adhérence de la
membrane.

° Mélange du produit - Dans le cas des membranes à plusieurs


composants, il est essentiel de mélanger parfaitement les matériaux
pour obtenir un système uniforme.

° Méthodes d'application - Pulvérisation, raclette, rouleau, truelle. Il est


important de suivre les recommandations du fabricant.

° Contrôle de l'épaisseur - On doit contrôler le taux d'application. On


peut vérifier l'épaisseur obtenue au moyen d'une jauge d'épaisseur de
pellicule liquide. La plupart des échantillons sont mesurés à l'aide d'un
micromètre, une fois la cure terminée.

° Traitement de fissures - Le traitement de fissures est généralement


indiqué par le fabricant de la membrane. On doit souvent renforcer la
membrane à l'emplacement de la fissure (surépaisseur de membrane
ou tissu de renfort) (Fig 3.70).

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 318


Fig 3.70 - Quelques principes généraux d'application des membranes.
[tiré de Mailvaganam, N. P. Repair and protection of concrete structures, CRC Press,
Boca Ratoon, USA, 473 p.].

° Conception des détails - Il faut accorder une attention particulière à la


pose de la membrane aux extrémités, à l'emplacement des murs, des
colonnes, aux endroits où le matériau doit être rabattu. Consulter le
fabricant pour connaître les méthodes recommandées.

3.7.3.2 Les hydrofuges

• La mise en place d'un hydrofuge doit faire l'objet d'une étroite surveillance.

• La préparation de surface est un facteur critique du rendement d'un


hydrofuge.

° Il faut débarrasser la surface de toute trace d'huile et de produits de


cure.

° Il faut éliminer les zones altérées.

° Effectuer un bon lavage à l'eau pour débarrasser la surface des


poussières et des débris.

° Appliquer le produit sur un béton préalablement séché.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 319


• L'applications par grand vent peut entraîner une perte importante des
ingrédients actifs (surtout dans le cas des silanes).

• L'application du produit sur une surface mouillée peut produire une


imperméabilisation imparfaite (surtout dans le cas des siloxanes).

• Il faut contrôler la qualité du produit en mesurant périodiquement la teneur en


solides du produit livré.

• Il faut vérifier le taux d'application et l'augmenter aux endroits où le béton est


plus poreux.

• Certains chercheurs recommandent de vaporiser de l'eau sur les surfaces


traitées au silane (après l'application!) pour en faciliter l'hydrolyse après
pénétration.

• La surface d'un béton ancien peut avoir un pH plus faible (carbonatation)


qui peut empêcher les hydrofuges de réagir avec le béton.

° Il existe des catalyseurs (solution d'hydroxyde alcaline) qui, ajoutés à


l'hydrofuge, élèvera localement le pH du béton pour faciliter la réaction
finale.

• Attention à la sédimentation dans les contenants

• Il faut colmater les fissures. L'application doit se faire uniquement sur la partie
supérieure de la dalle (le colmatage de la sous-face peut emprisonner l'eau
dans la dalle, ce qui amplifie les problèmes de corrosion)

• L'entrepreneur doit posséder l'expérience nécessaire pour déterminer les


conditions ambiantes optimales pour l'application du produit.

3.7.4 Critères de sélection d'un système d'imperméabilisation

• Plusieurs facteurs doivent être considérés au moment de choisir un système


d'imperméabilisation.

° Dans les nouveaux ouvrages de stationnement non précontraints ou


précontraints en post-tension, le Code national du bâtiment exige la
mise en place d'une membrane d'imperméabilisation.

° Dans les anciens ouvrages, il faut tenir compte du niveau de


contamination antérieur par les chlorures, de la vitesse de corrosion,
Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 320
des conditions d'exposition, des limites de charges et des limites
d'encombrement vertical.

° Les éléments anciens qui présentent un taux de contamination par les


chlorures très élevé peuvent être fortement délaminés et subir une
corrosion continue. Si les travaux de réfection visent à réparer
toutes les zones délaminées et tout l'acier corrodé, il est conseillé
de protéger la dalle au moyen d'une membrane afin d'empêcher
une nouvelle contamination.

• Les hydrofuge contribuent à ralentir la pénétration de l'eau et, par conséquent,


à ralentir la pénétration des chlorures.

° Lorsque les dalles subissent une corrosion active mais


présentent un faible taux de délamination, on devrait se contenter
de réparer le béton délaminé, d'appliquer un hydrofuge et de
sceller les fissures qui fuient 3.

° Lorsque que le taux d'humidité dans la dalle devient suffisamment


faible, on peut alors appliquer une membrane.

• Dans certains cas, il n'est pas recommandé de mettre en place une membrane
sur une dalle fortement contaminée par les chlorures et présentant une forte
activité de corrosion.

° Comme le processus de corrosion n'est pas interrompu, les


réparation effectuées ultérieurement peuvent coûter très cher car
il faut alors refaire la membrane.

• Dans le cas des hydrofuges, plus le pourcentage de solides est élevé, plus le
produit donnera de meilleurs résultats.

• Le taux d'application des hydrofuges est variable en fonction des propriétés du


béton à traiter.

° Béton très dense - Utiliser un produit de faible viscosité et de faible


taille moléculaire (silane par exemple).

° Béton poreux - Utiliser un produit de viscosité élevé et de forte taille


moléculaire (siloxane par exemple). Un produit de faible viscosité
pourrait subir une diffusion excessive.

3 Lignes directrices pour la conception, la construction, la réfection et l'entretien d'ovrages de stationnements


durables, Travaux Publics et Services Gouvernementaux, Service d'architecture et de génie, Ottawa,
Ontario, 1994, 211 p.
Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 321
• Les enduits superficiels (hydrofuges non pénétrants) peuvent être appliqués
sur des surfaces verticales qui ne sont pas exposées à l'abrasion, mais non sur
des surfaces d'usure.

• Il n'est pas recommandé d'appliquer une membrane étanche (enduit


superficiel) sur une surface de béton dont l'autre face est en contact avec
une source constante d'humidité (un sol saturé par exemple).

° Dans ce cas la migration d'humidité pourra être bloquée par le


produit. La condensation de l'eau derrière le produit accélérera la
dégradation et pourra provoquer la décohésion complète du
produit (surtout en présence de cycles de gel-dégel) (Fig 3.71 et
3.72).

Fig 3.71 - Barrière d'étanchéité sur une surface de béton en contact avec une
source d'humidité.
[tiré de: Schrader, E.K.. 1993, Mistakes, Misconceptions, and Controversial Issues
Concerning Concrete and concrete Rpair, Repairing Concrete Bridges, ACI Seminars,
Seminar Background Materials, SCM-27(93), Second Edition, p.276-281 ].

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 322


Fig 3.72 - Barrière d'étanchéité sur une surface de béton en contact avec une
source d'humidité et soumis à des cycles de gel-dégel..
[tiré de: Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S. Means
Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p.].

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 323


3.8 SCELLEMENT DES FISSURES 4

3.8.1 Les principaux types de fissures

• La plupart des structures de béton présentent des fissures.

• En général, un élément structural en correctement armé ne devrait présenter


que des fissures dont l'ouverture est inférieure à 0,3 mm.

• On doit limiter davantage l'ouverture des fissures si la structure est exposée à


un environnement particulièrement sévère (moins de 0,1 mm en présence
de cycles de mouillage séchage, en milieu industriel, ou en milieu marin).

• Esthétiquement parlant on peut tolérer des fissures dont l'ouverture est


inférieure à environ 0,3 mm.

• Les fissures peuvent devenir problématiques dans les cas suivants:

° Elles sont esthétiquement inacceptables


° Elles compromettent l'étanchéité de la structure.
° Elles compromettent la durabilité de la structure
° Elles compromettent la capacité structurale de l'élément.

• On regroupe généralement les fissures en trois grandes catégories.

n Les fissures dormantes (ou inactives).

° Des fissures dormantes peuvent être causées par le retrait. Après un


certain temps, ce type de fissure parvient à un état stable (nombre et
ouverture des fissures).

° On peut colmater ces fissures avec un matériau de réparation rigide.

n Les fissures actives

° Les fissures actives ont une ouverture variable (cycles de


chargement, cycles de température).

4 Trudel, P. 1995, La réparation des fissures dans les ouvrages en béton de ciment, Travail de synthèse,
Département de génie civil, Université de Sherbrooke, 18 p.
Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 324
° On doit donc utiliser un matériau de remplissage suffisamment souple
pour permettre le mouvement et éviter la rupture de l'élément en un
autre endroit (Fig 3.73).

Fig 3.73 - Rupture d'un élément suite au colmatage d'une fissure active à l'aide d'un
produit de réparation trop rigide.
[tiré de: Emmons, P.H. Concrete repair and maintenance illustrated, R.S. Means
Company, Kingston, Ma, 1994, 295 p. ].

n Les fissures évolutives.

° Les fissures évolutives ont comme particularité que leur ouverture


progresse constamment, tant que les phénomènes qui les ont
engendrées sont toujours présents.

- Tassement des sols.


- corrosion des aciers d'armature.
- Réactions alcalis-granulats

° On ne doit pas réparer une fissure évolutive sans préalablement avoir


tenté d'éliminer les problèmes à la source de cette fissuration.

• Pour choisir une méthode efficace de réparation d'une fissure, on doit aussi
prendre en compte de certaines conditions particulières:

° Humidité.
° Environnement marin - réparation sous l'eau.
° On ne peut pas utiliser des techniques de remplissage par gravité pour
colmater des murs ou des plafonds fissurés.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 325


• Le choix d'une méthode de réparation appropriée doit prendre en compte ou
une plusieurs des aspects suivants:

° Capacité à bloquer la pénétration des contaminants, des ions chlore et des


gaz.

° Capacité à restaurer la capacité structurale d'un élément.

° Durabilité de la réparation.

° Considérations d'ordre esthétique.

3.8.2 Méthodes de réparation

• Il existe de nombreuses méthodes de réparation des fissures. Certaines


méthodes sont plus spécifiquement conçues pour réparer les fissures actives.
D'autres sont mieux adaptées pour réparer les fissures dormantes. Certaines
méthodes permettent de restaurer la capacité structurale de l'élément. Il existe
aussi des méthodes permettant de rétablir l'étanchéité de la structure.

• Les principales méthodes:

° Injection de résine
° Évidage et calfeutrage
° Scellement flexible
° Injection (grouting)
° Scellement par gravité
° Calfeutrage par forage et blocage (Drilling and plugging)
° Agrafages (Stiching)
° Couche de revêtement (Overlays)

• Pour choisir les techniques de réparation s'appliquant à un cas particulier, on


doit utiliser les informations recueillies dans la campagne d'évaluation afin de
vérifier les points suivants:

° L'intégrité structurale de l'ouvrage.


° La présence de fuites dans les fissures.
° Le type de fissures (isolées ou en réseau)
° L'activité des fissures (actives ou dormante)

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 326


• On détermine si la fissuration est active à l'aide d'un indicateur de mouvement
(fissuromètre). Une fissure est considérée inactive lorsque ses mouvements
sont nuls ou très faibles.

n Injection de résine

• On utilise généralement des résines époxy en raison de leur grande résistance


à la compression et de leur grande résistance aux attaques chimiques.

° Les résines époxy sont trop rigides pour être utilisée pour colmater
des fissures actives ou évolutives.

• Cette technique est surtout utilisée pour rétablir l'intégrité structurale ou


l'étanchéité des ouvrages comportant des fissures stabilisées.

• La technique consiste à pratiquer des orifices à intervalles réguliers (15 à 30


cm) le long de la fissure (Fig 3.74 et 3.75).

Fig 3.74 - Technique d'injection de résine.


[tiré de: Mailvaganam, N. P. Repair and protection of concrete structures, CRC Press,
Boca Ratoon, USA, 473 p.].

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 327


Fig 3.75 - Technique d'injection de résine.
[tiré de: Mailvaganam, N. P. Repair and protection of concrete structures, CRC Press,
Boca Ratoon, USA, 473 p.].

° La résine est injectée sous pression à l'aide de valves fixées dans les
orifices.

° Les valves sont utilisées tour à tour.

° La pression d'injection est maintenue un certain temps pou forcer la


résine à pénétrer dans les zones les plus étroites des fissures (environ
0,05 mm).

• En général, cette technique de réparation ne peut pas être utilisée lorsque les
fuites sont telles qu'il est impossible d'assécher les fissures.

° L'eau peut réduire les propriétés structurantes des certaines résines.

° Certaines résines époxy peuvent néanmoins être utilisées en


présence d'eau dans les fissures.

° Une main-d'oeuvre qualifiée est requise.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 328


n Évidage et calfeutrage

• Cette technique est la plus simple et la plus courante pour le colmatage des
fissures.

° Pas de main-d'oeuvre spécialisée


° Peut être utilisée pour les fissures isolées et les réseaux de
fissures

• La technique consiste à élargir l'ouverture de la fissure pour permettre à un


matériau calfeutrant de pénétrer (Fig 3.76).

Fig 3.76 - Réparation d'une fissure par évidage et calfeutrage.


[tiré de: Mailvaganam, N. P. Repair and protection of concrete structures, CRC Press,
Boca Ratoon, USA, 473 p.].

• Ce traitement convient pour les fissures stabilisées qui n'affectent pas


l'intégrité de l'ouvrage.

• Le matériau calfeutrant bloque la pénétration des liquides, des gaz et des


autres contaminants (ions chlore).

• Ne permet pas toujours de réparer les fissures soumises à de fortes pressions


hydrostatiques.

• Cette technique est plus appropriée pour les surfaces horizontales (planchers,
chaussées).

• Principaux matériaux de remplissage:

° Mortiers polymères
° Matériaux bitumineux
° Les résines époxy (les plus souvent utilisées)

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 329


n Scellement flexible

• Cette technique de colmatage consiste à convertir une fissure active en un


joint lui permettant de s'ouvrir et de se fermer librement.

• Cette méthode ressemble beaucoup à la technique d'évidage et de calfeutrage

• La technique consiste à effectuer un trait de scie le long de la fissure pour


ensuite colmater l'ouverture ainsi réalisée (Fig 3.77)

Fig 3.77 - Technique d'évidage et de colmatage.


[tiré de: Mailvaganam, N. P. Repair and protection of concrete structures, CRC Press,
Boca Ratoon, USA, 473 p.].

• Le choix du matériau de remplissage et la largeur du trait de scie


dépendent principalement de l'ampleur du mouvement de la fissure.

° On doit appliquer ou insérer un matériau de désolidarisation dans le


fond de la fissure pour permettre au matériau de remplissage de se
déformer plus librement et pour diminuer la contrainte de traction
engendrée dans le matériau de remplissage (Fig 3.78).

Fig 3.78 - Influence du matériau de désolidarisation.


[tiré de: Manual of Concrete Practice, Causes-evaluation and repair of cracks,
Committee 224.1R-15].

• La température d'installation et des éléments de béton peut jouer un rôle


important sur la performance du matériau de remplissage (comme dans le cas
des dalles d'autoroute) (Fig 3.79).
Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 330
Fig 3.79 - Influence de la température lors de la mise en place d'un matériau de
remplissage.
[tiré de: Mailvaganam, N. P. Repair and protection of concrete structures, CRC Press,
Boca Ratoon, USA, 473 p.].

• La géométrie du volume à remplir exerce une grande influence sur l'étirement


maximum du matériau de remplissage (Fig 3.80)

Fig 3.80 - Influence de la géométrie du volume à remplir sur l'étirement maximum du


matériau de remplissage.
[tiré de: Mailvaganam, N. P. Repair and protection of concrete structures, CRC Press,
Boca Ratoon, USA, 473 p.].

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 331


n Injection

• Cette technique est généralement utilisée pour étanchéiser les ouvrages et


elle ne permet généralement pas d'augmenter la résistance en traction de
l'ouvrage.

• Injection de ciment Portland

° Permet de colmater les fissures stabilisées (barrage poids, fondation


en roc) par injection de ciment Portland.

° On doit porter une attention particulière à la formulation du coulis ou du


mortier. Selon la largeur des fissures on doit ajuster la teneur en sable
du mortier ou utiliser des coulis.

• Injection de polymères

° Utilisée pour réparer des fissures stabilisées dans des ouvrages


hydrauliques.

- Polymères à base d'uréthane ou d'acrylamides


- Faible viscosité
- Ils précipitent lorsqu'ils sont en contact avec l'eau

° Cette technique est appropriée lorsqu'il est impossible d'assécher les


fissures.

° Nécessite une main-d'oeuvre qualifiée.

n Scellement par gravité

• Les fissures plus petites que 0,01 mm peuvent être scellées par des résines
ou des monomères de très basse viscosité.

° Plus la viscosité est basse, plus le scellement est efficace pour les
fissures étroites.

• Cette technique ne permet généralement pas de rétablir l'intégrité


structurale de l'élément.

° Colmatage de la partie supérieure de la fissure pour diminuer la


perméabilité.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 332


• Application sur la surface à l'aide d'un balai ou d'un rouleau.

• Peut convenir pour réparer un réseau localisé de fissures.

• On doit pouvoir enlever le surplus de matériau après pénétration et


polymérisation dans les fissures.

n Forage et blocage

• Cette technique consiste à forer un trou dans le sens de la longueur de la


fissure et à introduire une clé de béton ou de mortier préfabriqué enduite de
bitume (Fig 3.81).

Fig 3.81 - Principe de la technique de forage et blocage.


[tiré de: Johnson, S.M. Dégradation, entretien et réparation des ouvrages de génie civil,
Editions Eyrolles, Paris, France, 1969, 440 p..

° Le bitume sert diminuer l'adhérence entre les parois du trou et la clé


pour éviter que celle-ci soit endommagée par les mouvements de la
fissure.

° Cette technique n'est utilisable que lorsque la fissure est


relativement rectiligne et accessible par une de ses extrémités
(retrait de séchage, écarts thermiques dans les murs).
Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 333
° Lorsque le transfert de charge n'est pas requis, il est préférable de
remplir le trou de bitume au lieu d'utiliser le béton.

n Agrafage

• On peut restaurer la capacité structurale d'un élément de béton fissuré en


utilisant des agrafes (Fig 3.82).

Fig 3.82 - Principe de la technique d'agrafage.


[tiré de: Johnson, S.M. Dégradation, entretien et réparation des ouvrages de génie civil,
Editions Eyrolles, Paris, France, 1969, 440 p..

• Cette technique consiste à percer des trous de part et d'autre de la fissure et d'y
ancrer les agrafes en injectant préalablement dans les trous de la résine à base
d'époxy.

° Ne permet pas de refermer les fissures

° Permet d'éliminer le mouvement des fissures

° N'assure pas l'étanchéité de la fissure

- Si nécessaire, on doit étanchéiser la fissure avant l'agrafage.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 334


° Il faut s'assurer que l'arrêt du mouvement de la fissure ne causera pas
de dommage ailleurs dans la structure.

• Les agrafes doivent être de longueurs différentes, elles doivent avoir des
orientations différentes et elles doivent être disposées de manière à ce que
l'effet transmis d'un coté à l'autre de la fissure ne s'exerce pas dans un
seul plan.

° On doit rapprocher les agrafes aux extrémités des fissures.


° On doit percer des trous aux extrémités des fissures pour en
stopper la progression.

n Couche de revêtement

• Les couches de revêtement sont très utiles pour réparer des dalles comportant
une fissuration en réseaux.

° Une série de réparations superficielles peut devenir très coûteuse.

• Les fissures stabilisées peuvent être colmatées en appliquant un béton au latex,


un mortier au latex, un béton polymère, etc.

• Souvent, les fissures dans les dalles sont actives (changements de


température et d'humidité). Dans ce cas il faut éviter d'utiliser une couche de
revêtement adhérente qui favorisera la réflexion des fissures.

° Utiliser une couche de désolidarisation (sable, polyéthylène, etc).

• Cette technique n'est pas appropriée pour réparer les fissures


progressives (réactions alcalis-granulats).

° L'ouverture progressive des fissures fera éventuellement fissurer la couche


de réparation.

3.8.3 Sélection d'une méthode de réparation de fissures

• Sur la base de l'information recueillie lors de la campagne d'évaluation, une ou


plusieurs techniques de réparation peuvent être choisies pour rencontrer un ou
plusieurs de ces objectifs:

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 335


° Rétablir ou augmenter la résistance à la traction
° Rétablir ou augmenter la rigidité
° Augmenter l'étanchéité
° Prévenir le développement d'un environnement corrosif
° Améliorer la durabilité de l'ouvrage
° Améliorer l'apparence de l'ouvrage
° Améliorer la performance de l'ouvrage

• Pour obtenir une réparation durable, il faut porter une attention particulière à la
cause de la fissuration.

• Pour sectionner la technique la plus appropriée, il est conseillé d'effectuer une


analyse économique des alternatives, d'évaluer la durabilité des différents
matériaux de réparation, de déterminer la main-d'oeuvre requise et les
équipements disponibles, d'évaluer la durée de vie de la réparation et de
prendre en compte l'apparence de la réparation.

3.8.3.1 Fissures actives (Tab. 3.4)

• Il faut déterminer si les fissures se présentent en réseaux ou si elles sont


isolées.

• Il faut déterminer si la résistance en traction doit être rétablie.

° La fissuration en réseaux est rarement corrélée avec un dépassement


de la résistance en traction du béton. Il peut ne pas être utile de
renforcer la structure.

- Scellement par gravité ou par chape non-adhérente

• Lorsque la fissure est isolée et active, rétablir la résistance à la traction


dans la partie fissurée revient à déplacer le problème et faire fissurer une
autre partie de l'ouvrage.

° Il est avantageux de réétudier la distribution des contraintes et d'installer


un joint de dilatation dans la structure à l'endroit de la fissure ou à
proximité.

• Si la présence d'une fissure ne créer pas de contraintes importantes ailleurs


dans la structure, il peut être préférable de simplement la colmater avec un
matériau extensible.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 336


Tab 3.4 - Réparation des fissures actives.
[tiré de: Trudel, P. 1995, La réparation des fissures dans les ouvrages en béton de ciment,
Travail de synthèse, Département de génie civil, Université de Sherbrooke, 18 p.].

3.8.3.2 Fissures stabilisées (Tab. 3.5)

• Il faut déterminer si les fissures sont isolées ou en réseaux.

• Il faut aussi déterminer s'il est nécessaire de rétablir la résistance en traction du


béton.

° Les fissures en réseaux ne sont généralement pas dues à des contraintes


excessives. Il peut donc être inutile de renforcer l'ouvrage.

Université de Sherbrooke GCI 714 - Durabilité et réparations du béton 337


Tab 3.5 - Réparation des fissures actives.
[tiré de: Trudel, P. 1995, La réparation des fissures dans les ouvrages en béton de
ciment, Travail de synthèse, Département de génie civil, Université de Sherbrooke, 18 p.].

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