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SOCIÉTÉS DE PERSONNES

décision déterminés, qui font l'objet d'une procédure de consultation qui réclament une assemblée.
écrite à l'initiative de la gérance ou qui sont présentés par ceux-là mêmes qui réclament une
assemblée.

Enfin, si la forme dans laquelle les associés prennent leurs décisions est laissée par la loi à
l'appréciation des statuts, cette liberté n'a pas pour effet de faire échapper la société à l'obligation
d'établir un procès-verbal de la délibération ou de la consultation écrite, conformément aux articles
D. 9 et D. 10. Ces dispositions réglementaires prévues pour la société en nom collectif sont en effet
applicables à la société en commandite simple, par renvoi de l'article D. 17 (v. supra, n08 282 et 283).

II. - Conditions de majorité

340 -- Parmi les décisions collectives des associés, il convient de distinguer deux catégories, du point
de vue des conditions de majorité requises pour que ces décisions soient valablement adoptées : les
décisions emportant modification des statuts, encore qualifiées «d'extraordinaires », et les autres
décisions, dites « ordinaires ». Les premières ont retenu spécialement l'attention du législateur (art.
L. 31), alors qu'il n'est pas question des secondes dans le chapitre de la loi consacré aux sociétés en
commandite simple. Curieusement, ces deux attitudes sont l'une et l'autre source de difficultés pour
déterminer le régime auquel les décisions sont soumises.

1- Modifications du pacte social.

Si la modification envisagée a pour objet de changer la nationalité de la société, elle requiert l'accord
unanime de tous les associés, commandités et commanditaires (art. L. 31, al. 1er). On sait que par
changement de nationalité d'une société, il faut entendre le transfert du siège social en territoire
étranger, qui pourrait avoir pour effet de soustraire la société à la loi française (rapp. supra, nos 113
et s.). Une décision de cette nature est particulièrement grave, d'autant plus que cette opération
peut, semble-t-il, entrainer pour la société la perte de sa personnalité juridique et l'obliger à se
constituer à nouvсau dans le pays étranger. On comprend donc qu'elle ne puisse être imposée à des
associés minoritaires, même s'il s'agit de commanditaires. Mais l'exigence de l'unanimité est-elle une
règle d'ordre public à laquelle les statuts ne peuvent déroger ? La tournure négative du texte (« les
associés ne peuvent, si ce n'est à l'unanimité, changer la nationalité de la société ») incite à le penser.
La cession de parts sociales, qui constitue bien une modification du pacte social, requiert également
en principe le consentement unanime des associés. Mais, sur ce point, la loi autorise les statuts à se
montrer moins
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exigeants, tout en fixant des limites à la réduction des conditions exigibles (art. L. 30; v. infra, nos
344 et s.).

Quant aux autres modifications statutaires, elles peuvent être décidées avec le consentement de
tout les commandités et de la majorité en nombre et en capital des commanditaires (art. L. 31, al. 2).
Cette règle majoritaire (en ce qui concerne les commanditaires tout au moins) est d'autant plus
remarquable qu'elle s'impose de manière impérative. Toute clause qui édicterait des conditions plus
strictes de majorité est en effet réputée non écrite (art. L. 31, al. 3); a fortiori, celle qui exigerait
l'unanimité des associés pour modifier les statuts. La loi nouvelle prend ainsi le contrepied du droit
antérieur sous l'empire duquel l'unanimité était requise, à moins que les statuts, par une clause
expresse, n'aient autorisé leurs propres modifications à la majorité fixée par eux. Le projet du
gouvernement tendait à confirmer ce système, mais l'Assemblée nationale a estimé que «la règle
d'unanimité peut se révéler paralysante pour des sociétés et empêcher des opérations que
commanderait l'intérêt bien compris de l'entreprise ; si, pour les sociétés en nom collectif, en raison
de la responsabilité indéfinie et solidaire des associés, il ne parait pas possible d'aller à l'encontre
d'une telle règle, il semble possible de l'assouplir dans les sociétés en commandite simple, étant
entendu que (sa) suppression ne concerne que les commanditaires » (1). Cette motivation ne justifie
pas de manière déterminante la différence de traitement entre les deux formes de société et le sort
fait à la société en commandite simple a suscité des réactions défavorables; (on perd (donc) de plus
en plus de vue l'idée fondamentale de contrat, qui se trouve à la base de toute société de personnes,
et de respect de ce contrat » (2). Il est certain que le régime antérieur protégeait mieux les
commanditaires. En outre, il avait le mérite d'être infiniment plus souple. La modification des statuts
à la majorité pouvait n'être autorisée que pour certaines clauses, tandis que les autres restaient
soumises au principe de l'unanimité. De plus, la majorité requise pouvait être fixée de manière
variable, selon le degré d'importance des clauses statutaires dont la modification était autorisée.
Désormais, la souplesse-fait place à la rigidité : les statuts peuvent être modifiés dans toutes leurs
dispositions, y compris celles qui déterminent les éléments fondamentaux du contrat (forme, durée,
objet de la société, répartition des bénéfices), sans que le consentement de tous les .commanditaires
soit nécessaire et sans même qu'une majorité supérieure à celle prévue par la loi puisse être exigée.

Est-ce à dire que cette règle majoritaire s'applique mène à la révocation du gérant statutaire associé
qui, dans la société en nom collectif, ne peut être prononcée qu'à l'unanimité des autres associés ?
(art. L. 18;

(1) Rapp. LE DOUAREC, n° 1368, t. I, p. 62.


(2) (2) BASTIAN, art. préc., no 235.
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v. supra, no 263). Normalement, en l'absence d'une disposition spéciale à la société en commandite


simple, la révocation d'un tel gérant est gouvernée par l'article L. 18. Mais s'agissant d'une
modification du pacte social, les conditions moins sévères de l'article L. 31, alinéa 2, peuvent
difficilement être écartées au profit de l'unanimité (1), bien qu'il soit peu satisfaisant de laisser à la
majorité des commanditaires la possibilité de révoquer le gérant commandité. A tout le moins, et de
même que l'unanimité requise par l'article L. 18 est, selon nous, impérative (v. supra, n° 263), de
même les conditions de majorité prévues par l'article L. 31, alinéa 2, constituent, pour la révocation
du gérant statutaire associe d'une commandite simple, un minimum que les statuts ne peuvent
réduire, contrairement à ce qu'on peut admettre en règle générale. Pour le surplus de ses
dispositions, l'article L. 18 doit recevoir application. Notamment, le gérant associé non statutaire ne
peut être révoqué qu'à l'unanimité des autres associés, à moins toutefois que les statuts n'en
disposent autrement (al. 2) (v. supra, no 264). On aboutit ainsi à ce résultat paradoxal que le gérant
statutaire associé peut être révoqué plus facilement que le gérant associé non statutaire.

341. - Selon le principe admis dans les sociétés de personnes et que la loi du 24 juillet 1966. ne vient
pas infirmer, les associés votent par tête, à moins qu'une clause statutaire n'en dispose autrement,
en conférant par exemple à chacun une puissance de vote proportionnelle au montant de son apport
(2). Quel que soit le mode de votation, la décision de modifier les statuts n'est adoptée que si elle
recueille, auprès des commanditaires, à la fois la majorité en nombre et la majorité en capital. Il s'agit
de la majorité simple dont le calcul, relativement au nombre des commanditaires, ne soulève pas de
difficultés. Quant au capital à considérer, pour apprécier si la majorité est réunie, il faut prendre
garde qu'il ne s'agit pas de la totalité du capital social, mais seulement de la partie de ce capital
représentée par les commanditaires. S'il en était autrement. la majorité prévue par l'article L. 31 ne
pourrait être réunie et il deviendrait impossible de modifier les statuts, dans le cas où la participation
globale des commanditaires est inférieure à 50% du capital social (3).

Le calcul de la double majorité en nombre et en capital devient plus délicat lorsqu'un même associé
est à la fois commandité et commanditaire. S'il consent à la modification statutaire en la première
qualité, peut-il en outre participer au vote séparé des commanditaires ? Les objections que l'on peut
formuler à l'encontre de l'une et de l'autre des

(1) V. en ce sens. BASTIAN. art. préc., no 238. (2) V. HOUPIN Ot Bosvieux. t. I no 307: Picot KnBITCR. t.
I, no 5.3.

(3) Comp. art. L. 27. A propos de la demande de réunion d'une assemblée par une minorité de
commanditaires : supra, no 339.
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réponses possibles ont été clairement exposées par M. Bastian (1). Bien qu'il n'existe pas de solution
exempte de critique, d'aucuns inclinent à penser que l'associé ne peut voter deux fois, car, en dépit
de sa double qualité, il n'existe en lui qu'un seul associé. Puisque son consentement est nécessaire en
tant que commandité, il doit alors être exclu du vote des commanditaires, de telle manière que ce
vote ne soit pas faussé par son intervention. Mais le capital à prendre en considération pour le calcul
de la majorité requise est celui représenté par les vrais commanditaires, seuls admis à participer au
vote. En faisant abstraction de la portion de capital correspondant à la part de commandite
appartenant à l'associé ayant la double qualité, on évite d'instituer une condition de majorité plus
stricte que celle prévue par la loi.

Si l'article L. 31 interdit d'exiger des conditions plus strictes de majorité que celles édictées par lui
pour la modification des statuts, peut-on en déduire, a contrario, que des conditions moins sévères
sont licites ? Ce n'est nullement évident si l'on s'en tient au texte lui-même qui traduit seulement la
volonté du législateur d'écarter le principe d'unanimité. Aucune allusion n'a été faite, au cours des
travaux parlementaires, à la possibilité d'insérer dans les statuts des clauses plus libérales que la loi
elle-même. On pourrait même penser qu'en modifiant le droit antérieur dans le sens d'une exigence
moindre, les auteurs de l'amendement devenu l'article L. 31 ont entendu interdire d'aller au-delà de
ce qu'ils estimaient opportun d'accorder. Cependant, une telle interprétation risque d'apparaitre
trop simpliste, car elle fait abstraction de l'incidence des textes régissant la société en nom collectif
qui sont en principe applicables à la société en commandite simple, à moins qu'une disposition
spéciale à celle-ci ne leur soit substituée (art. L. 24). Or, on est fondé à penser que l'existence de
l'article L. 31 n'a pas pour effet de rendre étranger à la commandite simple l'article L. 15, alinéa 1er,
qui autorise les statuts à déroger au principe d'unanimité et à instituer la loi de la majorité à propos
des décisions collectives d'associés, y compris celles modifiant le pacte social (v. supra, no 280). Dès
lors, sur le fondement de cet article L. 15, il parait licite de stipuler dans les statuts que ceux-ci
pourront être modifiés, dans toutes leurs dispositions ou seulement dans certaines, avec l'accord de
la majorité des commandités et non plus de l'unanimité requise en principe par l'article L. 31, alinéa.
2. En ce qui concerne les commanditaires, le fait que la loi elle-mème ait écarté l'exigence de
l'unanimité n'est pas non plus de nature à interdire aux statuts d'assouplir les conditions légales. S'il
n'est pas possible d'exiger moins que la majorité ordinaire prévue à l'article L. 31, alinéa 2, il est en
revanche permis, semble-t-il, de renoncer à la double majorité en nombre et en capital et de
n'imposer que l'une des deux (2).

Cette faculté d'atténuer statutairement les conditions de la modification du pacte social subi
signalées, mais que nous rappellerons ici : tion du pacte social subit cependant, selon nous, deux
exceptions déjà

- En raison de la tournure négative du texte, l'unanimité requises par l'article L. 31, alinéa 1er, pour
changer la nationalité de la société parait être une règle impérative à laquelle les statuts ne peuvent
déroger. On ajoutera que cet alinéa 1er n'étant pas concerné par l'alinéa 3 qui interdit aux statuts de
fixer des conditions plus strictes de majorité (car on ne saurait exiger plus que l'unanimité), il serait
illogique d'utilides conditions moins strictes. ser à son sujet l'argument a contrario en vertu duquel il
est licite de prévoir
- Les conditions exigées pour la révocation du gérant statutaire associé ne peuvent être fixées à un
niveau moins élevé que celles prévues par l'article L. 31, alinéa 2, c'est-à-dire unanimité des
commandités commanditaires. (autres que le gérant à révoquer) et majorité en nombre et en capital
des

En constatant toutes les difficultés soulevées par l'interprétation et l'application des dispositions de
l'article L. 31, on est en définitive conduit à penser que le législateur parlementaire a été bien mal
inspiré en insérant cet article dans la loi. Il n'est pas jusqu'à l'emplacement qui lui a été donné qui ne
soit contestable, car il aurait dû logiquement trouver sa place avant ou après l'article L. 27. Tout
aurait été beaucoup plus satisfaisant et plus simple, si, par suite de son absence, les décisions
collectives des associés avaient été soumises, dans la société en commandite simple comme dans la
société en nom collectif, à l'article L. 15, alinéa 1er.

20 Décisions ordinaires.

342. - Les difficultés suscitées par l'article L. 31 à propos des conditions de modification du pacte
social rejaillissent sur la détermination des règles appiicables aux décisions ordinaires des associés.
En prenant acte du silence de la loi à leur sujet dans le chapitre relatif à la société en commandite
simple, on peut dire, avec M. Bastian, que les conditions de majorité de ces décisions sont affaire de
statuts, sauf à ceux-ci å ne pas se montrer plus exigeants que pour les modifications statutaires (1). Il
y a une grande part de vérité dans cette affirmation, mais la question nous apparait plus complexe.
En effet, de deux choses l'une : ou bien l'article L. 27, en édictant « que les décisions sont prises dans
les conditions fixées dans les statuts», se réfère tant aux conditions de majorité qu'à la forme des
délibérations des associés, ou bien son objet est limité à cette seconde question. Dans la première
hypothèse, il est certain que

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