Beruflich Dokumente
Kultur Dokumente
L1 : Le Système-monde mondialisé
2
G2
L’ESPACE NORD-AMERICAIN
ATOUTS ET HANDICAPS DE LA NATURE
Par atouts, on sous-entend les potentialités offertes par le milieu naturel. Il s’agi surtout de
l’immensité de l’espace qui est ici synonyme de diversité climatique et végétale. On note
aussi les ressources du sous-sol.
Tout semble frappé de démesure dans l’espace Nord-américain. Ce sont les vastes plaines
centrales et les gigantesques montagnes de l’Est et de l’Ouest. Les côtes très étendues
favorisent les activités de pêche. Le réseau hydrographique renforce ce potentiel. Le système
fluvial des Grands Lacs-Saint Laurent et celui du Mississipi-Missouri dominent
l’hydrographie de l’Est et du Centre.
L’étalement en latitude, 14° Nord (Sud du Mexique) et 83° Nord (Cap Morris Jesup au
Groenland), expose l’espace Nord-américain aux influences tropicales et polaires. Les climats
sont donc très variés. On retient surtout :
Les climats tempérés océanique et méditerranéen : ils dominent sur une étroite
zone longeant le Pacifique, du Sud de l’Alaska au Sud de la Californie. Les hivers sont
relativement doux et les pluies rares en été.
3
Le climat tropical : il est humide sur la façade Sud-est des Etats-Unis et sec à saisons
contrastées sur la partie méridionale du Mexique. Il fait chaud toute l’année et les
précipitations sont fortes notamment en été.
La nature est ici généreuse. Le sous-sol recèle des ressources minières et énergétiques. Ces
avantages sont complétés par les immenses possibilités agricoles.
A l’Ouest, les hautes chaînes de montagnes qui longent le Pacifique (les Rocheuses,
les chaînes côtières de la Sierra Nevada et de la Sierra Madre…) constituent un
« eldorado ». Les richesses minérales et énergétiques y sont aussi colossales.
On a, entre ces deux systèmes montagneux, un couloir très étendu de plaines. Elles
couvrent le Centre et le Sud-est de l’espace Nord-américain. Etroites au Nord
(Canada), elles s’élargissent vers le Sud. Aux sols peu fertiles du Nord s’opposent les
terres noires (loess) du Sud aptes à l’agriculture (blé, maïs, soja …). En outre, elles
sont drainées par de puissants fleuves.
La beauté des paysages (canyon, chutes d’eau, parcs…) s’ajoute à l’ensoleillement du Sud et
de l’Ouest pour faire de certains endroits des milieux paradisiaques.
Ces handicaps sont : un relief très accidenté, une instabilité du sol et des brutalités
climatiques.
Dans un espace aussi immense et accidenté, le premier handicap à résoudre est l’obstacle des
distances. L’appropriation de l’espace par la mise en place de moyens de transport adéquats
est une nécessité pour faciliter les échanges et les contacts d’un bout à l’autre (conquête du
far west).
A l’Ouest, l’instabilité du milieu entraîne des phénomènes de volcanisme et de fortes activités
sismiques. Leur fréquence est liée à une orogénèse non achevée. La faille active de San
Andreas en Californie est un exemple de ces mouvements internes de la terre. Elle résulte du
contact de deux plaques : celle du Pacifique et celle du Nord-Amérique.
4
Ces brutalités du climat se produisent aussi bien en hiver qu’en été. Elles témoignent d’un
milieu capricieux. Les températures et les précipitations connaissent de grands écarts et les
vents sont très violents.
En hiver, le blizzard (vent glacial chargé de neige et de glace soufflant des régions
polaires) provoque des tempêtes de neige. Les températures chutent et les deux tiers
de l’espace nord-américain enregistrent plus de 180 jours de gel par an. Ces gelées
d’hiver paralysent les villes et les transports. Elles détruisent les cultures dans les
Plaines centrales. A la fin de l’hiver, le dégel des fleuves et la fonte des neiges
provoqués par le Chinook (vent d’Ouest fort, chaud et sec des montagnes Rocheuses)
entraînent des inondations.
En été, la chaleur est accablante. Cette canicule est accompagnée d’orages violents
dans le Sud-est. Les côtes du Golfe du Mexique et de la Floride sont les plus touchées
par ces cyclones (Katerina et Rita respectivement en août et septembre 2005).
Pendant ce temps, à l’Ouest du 100 ème méridien Ouest (Nevada, Arizona et Nouveau
Mexique), les précipitations sont inférieures à 250 mm. C’est l’aridité et la
sécheresse. La disposition méridienne des montagnes Rocheuses est une barrière à la
pénétration des influences maritimes de l’Ouest. Les plaines côtières du Pacifique
font exception.
Ces excès climatiques affectent aussi le bétail.
5
Amérique du Nord : les grands domaines climatiques
G3
L’ESPACE NORD-AMERICAIN
POPULATION, VILLES ET SOCIETE
L’espace nord-américain compte environ 450 millions d’habitants. C’est une population
multiraciale et multiculturelle. Elle est aussi marquée par de grandes disparités. Ces inégalités
sont à la fois démographiques et urbaines. Elles opposent également les grands groupes
ethniques.
Nous verrons d’abord les grands traits de la population de l’espace nord-américain puis le fait
urbain et enfin nous étudierons les problèmes que traverse la société.
I – La population nord-américaine
A – Le peuplement
Le peuplement de l’espace nord-américain est inséparable des bouleversements mondiaux de
la fin du XVème siècle (les voyages de découvertes). Ainsi, les rangs des Amérindiens vont être
grossis par les flots de populations d’origines diverses. Aux Noirs venus d’Afrique par le biais
de la traite atlantique s’ajoutent des émigrants essentiellement européens : des Anglais, des
Irlandais, des Scandinaves, des Italiens… Pour des raisons politico-religieuses (persécutions)
ou économiques (faire fortune), ils se lancent à la conquête du Nouveau monde.
6
Aujourd’hui, malgré les restrictions, les flux gagnent en intensité. Mais, le mouvement est
plus sélectif surtout au Canada et aux Etats-Unis. C’est la politique du « brain drain ». Elle
intéresse, entre autres, les savants, les chercheurs, les techniciens supérieurs, etc.
C’est ce qui explique l’immigration clandestine notamment avec les Latino-américains (les
wet backs ).
L’espace nord-américain est donc une terre carrefour où tous les groupes humains sont
représentés.
B – La composition ethnique
Tous les groupes humains sont retrouvés dans l’espace nord-américain.
Les comportements démographiques varient d’un groupe ethnique à un autre et d’un pays à
un autre.
A – La mobilité de la population
7
La population est très mobile. Elle se dirige de plus en plus vers l’Ouest et le Sud.
Contrairement au Nord-Est et à l’Est, ces régions enregistrent des soldes migratoires positifs.
Hier, c’était la ruée vers l’or et la conquête du Far west. Aujourd’hui, c’est l’appât du gain, le
tropisme solaire (la Sun Belt ou la ceinture du soleil très attractive) et les sites balnéaires du
Mexique.
Ces mouvements de la population sont facilités par un réseau dense de transports. Ils
favorisent les flux internes et redessinent sans cesse la carte de la distribution spatiale.
C – L’urbanisation
Le fait urbain révèle un grand déséquilibre entre une population citadine et une population
rurale. En effet, les ¾ de la population sont des citadins. Partout le taux d’urbanisation est
supérieur ou égale à 75 % (79,34 % au Canada, 77,92 % aux Etats-Unis et 75,01 % au
Mexique. Ils vivent le plus souvent dans des villes millionnaires (Los Angeles, New York,
Montréal, Toronto, Vancouver, Mexico, Guadalajara, Monterrey…).
Toutefois, les Etats-Unis offrent le tissu urbain le plus dense avec une structuration autour
d’un centre-ville ou de quartiers d’affaires appelé le Central Business of District. Les notions
de mégalopolis et de conurbation traduisent le gigantisme des villes.
Dans ces villes multifonctionnelles, l’opulence côtoie la misère. Les autorités municipales
doivent sans cesse faire face aux problèmes sociaux.
8
Le « salad bowl » s’est substitué au vieux rêve américain par le « melting pot » (fusion des
peuples immigrés dans la société anglo-saxonne ; aspiration à une homogénéité ethnique et
culturelle). Chaque groupe ethnique entend conserver ses spécificités et réclame le droit à la
différence ou l’exception culturelle. Même chaque groupe reste attaché à l’ « American way
of life » il conserve ou développe sa propre culture. Le « salad bowl » révèle donc une
intégration difficile et incomplète des minorités. Celles-ci forment des groupes de pression
ayant leur radio, leur télé et leur presse.
G4
L’ESPACE NORD-AMERICAIN L’ALENA
A – Historique
Les Etats-Unis sont la première puissance économique mondiale. Leur économie est tournée
vers la conquête de débouchés extérieurs. Pour conserver leur hégémonie et faire face à la
résurgence des mesures protectionnistes des années 80 et 90, ils se rapprochent du Canada et
du Mexique.
9
Dès 1989, le Canada et les Etats-Unis signent un accord de libre-échange : c’est l’A.L.E. En
août 1992, le Mexique les rejoint. Le 18 décembre de la même année, les dirigeants des trois
pays (George Bush, Carlos Salinas de Gortari et Brian Mulroney) institutionnalisent leurs
rapports privilégiés. Le traité entre en vigueur le 1er janvier 1994.
L’A.L.E.N.A. ambitionne de renforcer les liens économiques et commerciaux dans la sous-
région (cf. document 1, carte de l’intégration de l’espace nord-américain).
B – Objectifs
L’A.L.E.N.A. est un accord économique multilatéral de libre-échange. Il lie les destinées
économiques des Etats-Unis, du Canada et du Mexique. Il vise ces objectifs :
Renforcer les liens d’amitié et de coopération entre les nations ;
Eliminer les obstacles au commerce des produits et des services c’est-à-dire les
barrières tarifaires (taxes et droits de douane) et non-tarifaires (quotas et licences
d’exportation) dans un délai de quinze ans à compter de son entrée en vigueur. En
d’autres termes, il s’agit de libéraliser la circulation des biens, des services et des
capitaux ;
Favoriser une concurrence loyale et mutuellement avantageuse;
Réduire les distorsions du commerce;
Augmenter les possibilités d’investissement ;
Protéger, accroître et faire respecter les droits fondamentaux des travailleurs ;
Objectifs inavoués : endiguer le flux migratoire en provenance du Mexique d’une part,
et d’autre part mettre en place un réseau d’accords pour contourner le Japon et l’Union
européenne.
A – Bilan d’activités
A – 1 – Les réussites
L’A.L.E.N.A. a fait, en quelques années, des résultats assez spectaculaires en matière
commerciale. En effet, les échanges des trois pays ont connu, de 1994 à 2001 par
exemple, une croissance de 115 %. Les flux transnationaux de marchandises et
d’investissement s’élevaient pour la même fourchette de temps à 500 milliards de $ par
an. Mieux, le Mexique tire un grand profit du marché américain. Il y écoule plus de 80 %
de ses exportations.
Le P.N.B. global cumulé des trois partenaires ne cesse d’augmenter. Il passe de 6 000
milliards de $ à 12 340,1 milliards de $ entre 1994 et 2004 soit une hausse de 105,66 %.
En 2006, il est de 13 159,96 milliards de $. Toutefois, les Etats-Unis font 88,58 % de ce
total.
L’attractivité du marché et les potentialités économiques rendent possible ce dynamisme.
En raison des fortes disparités économiques, le Mexique bénéficie de ses partenaires d’un
« droit zéro » sur 70 % de ses exportations. Il bénéficie aussi au Sud du Rio Grande, dans
la région transfrontalière appelée « la Mexamerica », du développement des
« maquiladoras » ou « usines tourne-vis » et de villes jumelles (cf. document 2, carte de
la frontière américano-mexicaine et documents 2, 4 et 5). Dans cette interface
continentale de la Sun Belt, le niveau de vie des populations ne cesse d’augmenter.
10
Toutefois, ce tableau cache des problèmes.
A – 2 – Les problèmes
Certains indicateurs sociaux montrent qu’il y a des défis à relever. Ils révèlent des
difficultés liées surtout au niveau de vie et de développement des pays.
L’A.L.E.N.A. n’a pas encore tenu sa promesse de faire accéder le Mexique au monde
développé. Le bien-être n’a pas connu la même évolution. Si le P.N.B./ habitant augmente
au Canada (de 22 610 $ en 2002 on passe à 26 870 $ en 2004) il a tendance à chuter au
Mexique (de 5 950 $ en 2002 on passe à 6 230 $ en 2003 puis à 6 210 $ en 2004).
Les inégalités sociales se creusent davantage alors que la précarisation du travail fait
grimper le taux de chômage. En outre, la dégradation de l’environnement est dénoncée par
les écologistes et le mouvement alter-mondialiste. Enfin, une partie de l’opinion
mexicaine et canadienne voit dans l’A.L.E.N.A. un instrument de dilatation de l’économie
américaine. Il accentue la subordination des économies voisines à celle des Etats-Unis.
B – Les perspectives
L’A.L.E.N.A. est un terrain d’essai ou une base de départ de l’intégration panaméricaine.
D’ici 2010, les trois Etats fédéraux comptent faire disparaître les barrières douanières à
leurs frontières. C’est donc à terme, la mise en place d’un marché unique nord-américain.
Cet accord devait constituer avec le MERCOSUR la charpente pour la création, en 2005,
d’une zone de libre-échange allant de l’Alaska à la Terre de Feu : la Zone de libre-échange
des Amériques (Z.L.E.A.) ou Accord de libre commerce des Amériques (A.L.C.A.). Mais
les Sud-américains voient dans ce projet une recolonisation américaine.
La volonté d’intégration s’étend au-delà du continent. Par le biais du Forum de
coopération économique Asie-Pacifique (l’A.P.E.C.), les Etats-Unis entendent profiter de
l’émergence de cette zone.
11
G6
L’ESPACE EUROPEEN : MILIEUX NATURELS ET
POPULATION
Les plaines correspondent à des bassins sédimentaires formés depuis le Quaternaire par
des dépôts de moraines et de loess. Parmi celles-ci on a la grande plaine germano-
12
polonaise, les plaines intérieures comme la plaine hongroise et celle ukrainienne. On a
aussi des plaines fluviales comme celle de l’Ebre et celle du Pô. Ces unités de relief sont
entrecoupées de plateaux dont : le plateau finlandais, le plateau de la Volga et le plateau
central russe.
Les massifs anciens datent du Primaire. Ces montagnes très anciennes (socles ou
boucliers) ont des sommets arrondis par l’érosion. Leurs altitudes sont assez réduites. Le
massif central français, les Ardennes, les Vosges et le massif Rhénan sont retrouvés au
centre. Au Nord, on a les massifs anciens en Scandinavie. Les hautes chaînes de
montagnes occupent la moitié Sud du continent. De l’Ouest vers l’Est se succèdent les
Pyrénées, les Alpes, les Apennins, les Alpes Dinariques
L’Europe est comprise entre les latitudes 35° et 71° Nord. Elle est presque entièrement située
dans la zone tempérée. Le rayonnement solaire (deux fois plus important au Sud qu’au Nord),
et l’influence de quatre grandes masses d’air (air polaire maritime humide de l’Atlantique
Nord, air polaire continental sec et froid de Sibérie, air tropical chaud et humide des Açores
et, enfin, air tropical chaud et sec du Sahara) font que les contrastes climatiques ne sont pas
aussi brutaux.
Quatre milieux peuvent être retenus :
Le milieu océanique
Le milieu continental
Il couvre le Centre et l’Est. Ses traits dominants sont : des hivers froids et assez secs avec
une couverture neigeuse assez épaisse et durable, des cours d’eau paralysés par le gel
durant l’hiver, des crues de printemps, des étés chauds et pluvieux sous forme d’orages
violents, des amplitudes thermiques fortes (plus de 20°C). Par exemple, en Finlande, la
neige se maintient 80 à 140 jours par an dans le Sud et 220 à 250 jours par an dans le
Nord.
La disposition Nord-Sud de la végétation permet d’observer : la toundra, la taïga
(immense forêt de sapins), la forêt de feuillus (arbres à feuilles caduques), la prairie.
Le milieu méditerranéen
13
Ce milieu s’étend sur l’ensemble des régions voisines de la mer Méditerranée : la majeure
partie de la péninsule ibérique, l’Italie et la Grèce. Il est marqué par un fort
ensoleillement, des étés très chauds (25 à 27°C) et très secs (3 à 10 mois) et des hivers
doux (6 à 8°C). On note aussi de fortes inégalités dans la répartition des précipitations
(plus de 750 mm au nord et sur les côtes occidentales contre 400 mm dans les régions
méridionales), des vents régionaux ou locaux souvent violents (Mistral ou Tramontane en
France, Bora en Dalmatie).
La forêt est de plus en plus ravagée par les incendies et l’action anthropique. Elle cède la
place à la garrigue et le maquis (des formations végétales buissonnantes sur sols calcaires
ou sur sols siliceux).
D’autres contraintes affectent aussi ce milieu. Ce sont les séismes qui touchent surtout la
péninsule balkanique et le Sud de l’Italie, le ravinement des sols dû aux pluies
torrentielles et l’aridité.
Toutefois, cet espace est valorisé par l’agriculture irriguée (huertas espagnoles), la culture
du blé, de la vigne et de l’olivier. L’activité touristique se développe également
(héliotropisme et balnéotropisme).
Le milieu montagnard
II – La population
L’Europe est un grand foyer de peuplement. L’espace qui nous intéresse rassemble
environ 500 millions d’hommes, soit la 3 ème population du monde après la Chine et l’Inde.
Cette population diverse et à niveau de vie croissant est inégalement répartie. Elle est
également marquée par des dynamiques variées.
Les Européens sont à la fois unis et divers. Leur unité repose sur des valeurs comme la
démocratie, la liberté et les droits de l’homme. Leur diversité résulte quant à elle des
vagues migratoires successives. Malgré cette diversité, ils ont une caractéristique
commune : c’est la couleur blanche de leur peau.
Ainsi, trois grands groupes peuvent être distingués :
14
A ces groupes s’ajoutent les Arabes, les Asiatiques et les Noirs originaires d’Afrique
subsaharienne.
Les langues, les religions et les modes de vie révèlent aussi la diversité des Européens (cf.
cartes 4 et 5).
La population est inégalement répartie sur l’espace européen. Les marges septentrionales
marquées par le froid et les milieux de montagnes sont faiblement occupés. C’est le cas des
pays scandinaves où les densités de population dépassent rarement 50 habitants au km 2. Les
plus fortes concentrations humaines sont retrouvées dans les régions côtières, les régions
hautement industrialisées, le long des fleuves et des plaines riches. Les densités dépassent la
moyenne européenne qui est de 114 habitants au km2. Elles sont supérieures à 200 habitants
au km2.
Ces fortes concentrations humaines font sans cesse grossir les effectifs des villes.
Aujourd’hui, 3 Européens sur 4 vivent dans des villes ou de grandes agglomérations. Environ
80 % de la population sont des citadins.
Le rythme de croissance démographique de l’Europe est un des plus faibles et des plus lents
du monde. Pourtant, de la fin de la deuxième guerre mondiale aux années 60, on avait assisté
à une reprise vigoureuse de la natalité. Celle-ci avait permis une augmentation de la
population. Mais, actuellement, le nombre de naissances s’est presque partout effondré. Cette
situation s’explique par le fait que les pays ont achevé la dernière phase de la transition
démographique. Ils sont aujourd’hui entrés dans le régime démographique dit moderne
caractérisé par une double chute de la natalité et de la mortalité. Elles varient respectivement
entre 10 %o et 15 %o et 8 %o et 10 %o. Dans certains pays, la mortalité est même supérieure
à la natalité.
Le coût d’un enfant, la liberté individuelle, le divorce et les progrès scientifiques et techniques
sont, entre autres, les principaux facteurs de la dénatalité. Il en résulte un problème de
renouvellement des générations. La situation démographique de l’Allemagne illustre cette
tendance et le vieillissement de la population : l’I.S.F. est de 1,3 et l’espérance de vie 78 ans.
15
L’espace européen dispose de milieux naturels riches et variés. Ces atouts physiques
combinés au capital humain en font un des plus dynamiques pôles de développement
économique du monde.
L’harmonisation en cours des choix politiques, sociaux et économiques ne peut que renforcer
son poids et sa présence sur la scène internationale.
G7
LA CONSTRUCTION EUROPEENNE : REALITES ET
PERSPECTIVES
La première moitié du XIX ème siècle a été meurtrière et destructrice pour l’Europe. Les deux
conflits mondiaux ont accentué ses difficultés économiques et son émiettement politique.
Mais les antagonismes idéologiques n’ont pas empêché l’idée d’une Europe unie, intégrée et
sans frontières. Cet objectif a posé, dès les années 50, les bases de l’actuelle Union
Européenne.
Pourquoi et comment est-elle née ? Comment fonctionne-t-elle ? Qu’a-t-elle réalisé ? Après
avoir vécu six élargissements, quelles mutations doit opérer la première puissance
commerciale de la planète ?
Des réponses seront apportées à ces questions à travers l’historique de la construction
européenne, les organes de fonctionnement, le bilan et les perspectives.
I – Historique de la construction européenne
L’idée d’une Europe unie prend corps dans les années 20 avec le diplomate autrichien, le
Comte Richard Coudenhove-Kalergi. Elle est reprise après la deuxième guerre mondiale par
16
une poignée d’hommes politiques dont Jean Monnet, Robert Schuman, Konrad Adenauer,
Winston Churchill, Paul Henri Spaak…
A – La naissance de la Petite Europe
C’est sous l’impulsion des Etats-Unis d’Amérique (Plan Marshall et Pacte de l’Atlantique
Nord) que l’Europe tente de s’organiser. Mais ce sont les rapports franco-allemands qui vont
poser les bases de l’unité du « vieux continent ». En effet, le 9 mai 1950, R. Schuman propose
de « placer l’ensemble de la production française et allemande de charbon et d’acier sous une
Haute Autorité commune, dans une organisation ouverte à la participation des autres pays
d’Europe ». Le 18 avril 1951, les pays du Bénélux et l’Italie se joignent aux deux pays. Ils
signent le traité Paris qui donne naissance à la Communauté Européenne du Charbon et de
l’Acier (C.E.C.A.)
Cette première étape est suivie de la signature par les mêmes Etats, le 25 mars 1957 à Rome,
de deux traités : la Communauté économique européenne (C.E.E.) et la Communauté
européenne pour l’énergie atomique (C.E.E.A.) ou Euratom.
Le 1er juillet 1967, les exécutifs des trois communautés fusionnent pour donner la
Communauté européenne.
En raison des succès économiques de la C.E., 21 pays ont rejoint entre 1973 et 2007, les 6
pays fondateurs. Ils ont porté le nombre de membres à 27. Ils ont rempli les conditions
suivantes : les principes de liberté, de démocratie, de l’état de droit, le respect des droits de
l’homme et des droits fondamentaux, l’établissement de l’économie de marché et
l’application des règles et politiques communes.
Par 6 élargissements, on passe de 6 à 27 membres. Le tableau ci-dessous retrace les dates de
ce processus et les évènements majeurs qui l’ont accompagné.
17
Les principaux buts poursuivis par l’U.E. sont :
L’instauration d’une citoyenneté européenne : il s’agit des droits fondamentaux,
des droits liés à la libre-circulation, des droits civiques et politiques ;
Le développement d’un espace de liberté, de sécurité et de justice : c’est la
volonté de coopérer dans les domaines de la justice et des affaires intérieures ;
La promotion du progrès économique et social : c’est l’établissement d’un marché
intérieur, de l’Euro, la création d’emploi, la politique régionale, la protection de
l’environnement ;
L’affirmation de son rôle sur la scène internationale.
B – Les organes de fonctionnement
Le fonctionnement de l’U.E. est assuré par des organes jouant chacun un rôle spécifique.
L’accent sera mis sur le Parlement européen, le Conseil de l’U.E. et sur la Commission
européenne.
Le Parlement européen
On l’appelle aussi la voix des citoyens ou le bras législatif de l’U.E. C’est l’organe
démocratique et de contrôle politique. Il siège à Strasbourg. Le Parlement exprime ainsi la
volonté démocratique des citoyens de l'Union et représente leurs intérêts dans les
discussions avec les autres institutions européennes. Le Parlement compte actuellement
785 membres élus pour 5 ans et répartis proportionnellement à la taille de la population
des pays de l'Union. En principe, à partir de la prochaine législature (2009 – 2014), le
nombre de parlementaires européens ne devra pas excéder 736.
Ses principaux attributs sont :
1. l’examen et l’adoption de la législation européenne,
2. l’approbation du budget et des accords internationaux.
C’est la voix des Etats membres. Chaque pays exerce la Présidence, par rotation, pour une
durée de 6 mois. Il se réunit 4 fois par an et son siège se trouve à Bruxelles. Javier Solana est
le visage de la diplomatie européenne.
Le Conseil a six responsabilités fondamentales :
1. il adopte la législation européenne. Dans de nombreux domaines, il légifère
conjointement avec le Parlement européen;
2. il coordonne les grandes orientations des politiques économiques et sociales
des États membres;
3. il conclut des accords internationaux entre l’UE et un ou plusieurs pays tiers ou
organisations internationales;
4. il approuve le budget de l’UE, de concert avec le Parlement européen;
5. il définit la politique étrangère et de sécurité commune de l'UE (PESC);
6. il coordonne la coopération entre les instances judiciaires et les forces de
police nationales en matière pénale.
La Commission européenne
18
C’est le bras exécutif de l’U.E. Elle veille à la défense de l’intérêt commun. Elle constitue,
avec le Parlement, des institutions politiques indépendantes des contraintes étatiques.
La Commission européenne remplit quatre fonctions essentielles :
1. elle soumet des propositions au Parlement et au Conseil,
2. elle gère et applique les politiques et le budget de l’UE,
3. elle applique le droit européen (de concert avec la Cour de justice),
4. elle représente l’Union européenne sur la scène internationale, par exemple en
négociant des accords entre l’UE et d’autres pays.
Son Président est José Manuel Barroso.
Pour ces autres organes et celles ci-dessous, nous invitons les élèves à collecter plus
d’informations sur le site http://www.europa.eu.int
Le Conseil européen
La Cour de Justice
La Cour des Comptes
Deux Banques (la Banque centrale européenne et la Banque européenne
d’investissement)
Le Comité Economique et Social Européen (C.E.S.E.)
Le Comité des régions
De sa naissance à ce jour, l’U.E. a fait beaucoup de réalisations. Elle est donc devenue une
réalité à la fois politique, économique et sociale. Elle est, en permanence, en chantier.
A – Les réalisations
1 – Sur le plan politique
En rapprochant les vainqueurs et les vaincus de la 2 ème guerre mondiale, l’Europe brise le
cycle de conflits qui l’affectaient. Le « rideau de fer » qui la coupait en deux est effacé avec la
chute du mur de Berlin. L’Est et l’Ouest se réunifient à nouveau.
En matière de sécurité, en plus de l’OTAN, l’U.E. s’est dotée d’un outil politico-militaire
appelé EUROFOR. Cet instrument coordonne ses actions avec EUROPOL et EUROJUST
pour lutter contre le terrorisme et la criminalité.
a) La P.A.C.
19
La P.A.C. est née en 1962, a fait de l’U.E. une grande puissance agricole. C’est le Fonds
européen d’orientation et de garantie agricole (F.E.O.G.A.) qui a permis d’atteindre les
objectifs dont la stabilisation des marchés, la modernisation des outils agricoles,
l’accroissement de la production agricole et l’amélioration du niveau de vie de la population
agricole.
b) Le marché unique
C’est le véritable moteur de l’intégration économique et sociale. Les personnes (les accords
Schengen), les biens, les services et les capitaux peuvent circuler librement à l’intérieur de
l’espace. Il renforce les échanges intra-communautaires avec ce qu’on appelle « la préférence
communautaire ». Pour une cohésion économique et sociale et pour corriger les inégalités de
développement entre les Etats et les régions, l’U.E. a mis en place le Fonds social européen
(F.S.E.) et le Fonds européen de développement régional (FEDER). Ces fonds ont permis de
promouvoir l’emploi et la mobilité professionnelle et géographique des travailleurs. On peut
citer l’Espagne et le Portugal qui ont bénéficié, lors de leur adhésion, du Programme intégré
méditerranéen (P.I.M.) ou encore les pays d’Europe centrale et orientale qui ont eu droit au
programme Phare.
c -1- 1979 : l’ECU (European Currency Unit) est introduit par le système monétaire
européen. Cette monnaie de compte de l’espace économique réduit de 2,25 % à 6 %
les variations de change des monnaies européennes. Elle permet aussi de faire face aux
fluctuations du dollar.
c -2- 1992 : le traité de Maastricht pose les critères pour parvenir à l’U.E.M. : la
réduction du taux d’inflation, des taux d’intérêt, du déficit budgétaire (3 % du PIB) et
de la dette publique (60 % du PIB).
c -3- 1999 et 2002 : l’adoption et la mise en circulation de l’Euro comme monnaie commune
des 27 membres et comme monnaie unique de 13 d’entre eux. Au 1er janvier 2008, Malte et
Chypre rejoignent l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, l'Espagne, la Finlande, la France, la
Grèce, l'Irlande, l'Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal et la Slovénie. Ce sont ces
15 sui forment la « zone euro ».
Malgré ces réalisations, l’U.E. a encore du chemin à faire.
B – Les perspectives
1 – Les défis politiques
Le 29 octobre 2004, les chefs d’Etat et de gouvernement ont signé à Rome l’accord instituant
une Constitution européenne. Toutefois, ce projet n’est pas encore entré en vigueur. En effet,
les Pays-Bas l’ont rejeté le 1er juin 2005. Ils ont rejoint la France qui avait refusé, le 29 mai de
la même année, par voie référendaire, de la ratifier.
Depuis 1987, la Turquie frappe avec insistance à la porte de l’U.E. Elle a bénéficié, le 3
octobre 2005, de l’ouverture des négociations de pré-adhésion. Cette intégration, de même
que celle d’autres pays candidats (la Croatie et la République yougoslave de Macédoine) ne
peut se produire qu’après 2012 ou 2015.
Pour l’heure, l’U.E. cherche un second souffle pour relancer le projet de Constitution.
20
2 – Les défis sociaux et économiques
Les problèmes sociaux et économiques sont également des dossiers brûlants.
De manière générale, l’Europe est confrontée à un vieillissement de sa population et aux
inquiétudes liées à ce phénomène (manque de bras et ralentissement du dynamisme
économique des Etats et de l’U.E.).
Il y a quarante ans, les femmes de l’EU-25 mettaient en moyenne plus de 2,5 enfants au
monde au cours de leur vie, mais depuis le taux de natalité diminue en Europe. Aujourd’hui,
les femmes donnent en moyenne naissance à moins de 1,5 enfant. La proportion des jeunes
régresse donc dans l’Union et la population active diminue. Or ce nombre toujours réduit de
travailleurs doit subvenir aux besoins et pourvoir au paiement des pensions d’un nombre
toujours accru de retraités. Pour préserver, voire augmenter la taille de sa population active,
l’Europe a besoin d’un dosage entre main-d’œuvre immigrée qualifiée, apprentissage tout au
long de la vie et formation permanente, femmes travaillant à l’extérieur plus nombreuses ainsi
que de retraités travaillant à temps partiel. Faire plus de bébés serait aussi une bonne solution!
En 2005, 63,8 % des personnes en âge de travailler avaient un emploi. La lutte contre le
chômage est vitale pour l’Union européenne. Les taux de chômage. Dans l’ensemble, 8,7 %
de la main-d’œuvre totale de l’Union étaient sans emploi au cours de l’été 2005, chiffre à
comparer avec celui des États-Unis où, à la même époque, il y avait seulement 5,1 % de
chômeurs. L’Union vise à assurer un taux d’emploi de 70 % en 2010.
L’idée d’intégrer les économies d’Europe et d’unir les hommes est ancienne. En l’espace de
cinquante ans, par le processus d’intégration toujours en cours, l’U.E. a assuré la stabilité du
vieux continent. Elle a aussi permis une amélioration du niveau de vie de ses citoyens et un
renforcement de sa présence sur la scène mondiale.
Elle est devenue, après la Chine et l’Inde, le 3 ème marché de consommateurs. Elle est aussi
l’un des plus dynamiques pôles d’impulsion de l’économie mondiale.
Aujourd’hui, la championne de l’aide au développement se positionne davantage pour
contrebalancer l’hégémonie américaine.
G 8 L’ECONOMIE DE LA FRANCE
La France est un pays d’Europe occidentale. Elle est ouverte sur trois façades maritimes
(l’Atlantique, la Mer du Nord et la Méditerranée), soit 5 500 km de côtes. Elle partage 3 000
km de frontières terrestres avec six pays (la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, la Suisse,
l’Italie et l’Espagne).
Avec sa forme hexagonale, elle couvre 551 500 km2 et compte 61,7 millions d’habitants. En
plus de l’espace métropolitain, on a aussi la France d’outre-mer1. Elle est, après les Etats-
Unis, le Japon, l’Allemagne et la Chine, la 5 ème puissance économique mondiale. Elle
appartient au groupe restreint de pays développés, le G7. Avec l’Allemagne, elle constitue le
couple locomotive de l’UE.
Sur quelles bases repose la puissance économique de la France ? Quel rôle joue l’Etat ?
Quelles sont les contributions des secteurs d’activités ?
1
D.O.M. : Réunion, Guadeloupe, Martinique et Guyane ;
T.O.M. : Nouvelle-Calédonie, Polynésie française et Wallis-et-Futuna
Trois collectivités territoriales : Mayotte, Saint-Pierre-et-Miquelon, les terres australes et antarctiques (Adélie,
Saint-Paul, Nouvelle-Amsterdam, Crozet, Kerguelen)
21
I – Les bases de la puissance économique de la France
La puissance économique de la France repose sur de solides piliers qui la classent parmi les
grands décideurs mondiaux.
22
soutient les secteurs du bâtiment et des travaux publics et passe des commandes aux industries
d’armements.
L’économie française est la 5ème du monde. Elle est européanisée et mondialisée. Elle évolue
depuis la mise en place du marché commun dans le cadre des politiques communes.
B – 1 – L’exploitation minière
Le rôle du sous-secteur du charbon décroît. Les derniers gisements ont cessé leurs activités. Il
ne reste que, entre autres, les minerais de fer, de bauxite et de nickel.
Le gaz naturel (1,52 milliards de m3 en 2003) extrait de Lacq dans le Sud-Ouest et le pétrole
(1,35 millions de tonnes en 2003) dans le Sud-Est du Bassin parisien et en Aquitaine
demeurent marginales. Ces hydrocarbures couvrent respectivement un peu moins de 15 % et
1,5 % des besoins de consommation du pays. La France doit donc importer (Moyen-Orient,
Afrique, Europe, Etats-Unis, Russie…) pour faire face à la demande d’une société de
consommation. Toutefois, elle s’est dotée d’industries pétrolières fédérées autour du groupe
Total-Fina-Elf.
Dans le souci de réduire la facture énergétique et son taux de dépendance, la France mise
beaucoup sur l’électricité (554,791 milliards de Kwh) et le nucléaire (plus 3/4 de la
production électrique soit 78,73 %). Elle fait aussi la promotion des énergies dites
renouvelables (énergie solaire, énergie marémotrice…).
23
Les industries de pointe : on peut retenir l’armement (3ème mondial), de l’industrie
aéronautique (Airbus Industrie) et spatiale (Ariane) et de l’industrie de luxe (parfums,
champagnes et vins, haute couture, prêt-à-porter, cosmétique…). L’IAA est l’une de
ses branches les plus dynamiques. Elle est dominée par des grandes firmes comme
Danone qui a réalisé en 2001 un chiffre d’affaires de 130 milliards d’euros. On a aussi
les techniques de communication (France Telecom, Alcatel), le matériel ferroviaire
avec le TGV (Alstom), l’équipement électrique (Altstom-Alcatel) ou encore la
pharmacie (Sanofi-Aventis, leader européen et n°3 mondial).
C – Le tertiaire
La « tertiairisation » de l’économie française a commencé à la fin des années 70. Aujourd’hui,
on parle même de tertiaire supérieur. Avec 74 % de la population active, il contribue pour 75,8
% à la formation PIB.
Les performances de la vie des relations tiennent à plusieurs facteurs : un réseau de transports
très développés (terrestre avec les routes, les autoroutes, le chemin de fer ; fluvial ; aérien et
sous-terrain avec les tunnels), aux télécommunications liant la France au reste de la planète, à
la préférence communautaire (en matière d’échanges) et au tourisme (1 er pays touristique du
monde avec plus de 70 millions de visiteurs par an).
L’état et la géographie du commerce de l’Hexagone, la 4 ème puissance commerciale du monde,
peuvent être appréciés à travers les tableaux 1 et 2.
La bonne santé économique de la France est donc traduite par ces données statistiques. En
effet, pour la période qui va de 1998 à 2004, la balance commerciale a enregistré 6 soldes
excédentaires et 1 solde déficitaire. Pour le solde des services, il est excédentaire pour toute la
période retenue.
24
Toutefois, cette vitalité économique n’a pas freiné, malgré la croissance, le chômage. En
janvier 2005, il a atteint 10,2 % contre une moyenne européenne de 8 à 9 %. Selon les
dernières statistiques de l’INSEE, la France compterait près de 7 millions de personnes
pauvres. Cela signifie que 11 à 12 % de la population vivent avec moins de 650 euros. En
outre, 8 à 12 millions de personnes vivent dans la précarité.
La situation est d’autant plus préoccupante économiquement et socialement quand on sait que
la France ne répond plus aux critères de Maastricht. Le déficit public est de 4,1 % et la dette
publique représente 1 607 milliards d’euros, soit 64, 7 % du PIB.
Il ressort de ce qui précède que la France profite d’atouts favorables tant sur les plans
physique et humain que dans les domaines de la recherche scientifique et technique.
Aujourd’hui, elle figure dans le peloton des plus grandes économies de la planète. Par son
PNB global (1 674,7 milliards de $) et son PNB par habitant elle est classée respectivement à
la 5ème et à la 28ème place.
Cependant, le pays doit trouver un souffle nouveau pour faire face au chômage et aux
répercussions du vieillissement de la population sur l’économie.
G9
L’ASIE-PACIFIQUE
LES FACTEURS D’EMERGENCE ET LEURS
LIMITES
L’aire Asie-Pacifique est structurée autour du « Grand Océan » (180 millions de km2). Elle
comprend l’Asie orientale (avec entre autres pays le Japon, la Chine et les pays connus sous
l’acronyme NPIA), la façade maritime Ouest de l’Amérique, l’Australie et la Nouvelle
Zélande.
Aujourd’hui, elle constitue une aire de puissance en expansion. C’est un des principaux foyers
de l’économie mondiale.
Quels sont les facteurs de son dynamisme économique et ses limites ?
25
Les atouts qui fondent la vitalité de cet espace géographique sont d’ordre naturel, humain et
économique.
26
L’économie de l’aire Asie-Pacifique est dite extravertie c’est-à-dire tournée vers l’extérieur.
Celle-ci est à l’origine de difficultés. On peut, entre autres, retenir :
L’aire Asie-Pacifique est un des pôles les plus dynamiques de l’espace-monde. Par sa
prospérité, elle est en voie de ravir à l’Atlantique le centre de gravité de l’économie
mondiale.
Le rôle moteur du Japon, la 2 ème économie du monde, y est considérable. Son modèle de
développement sert de référence dans la sous-région.
27
G 10
LE MODELE ECONOMIQUE JAPONAIS
CARACTERISTIQUES ET PROBLEMES
Le Japon est un archipel dont les 4 grandes îles (Hokkaido, Honshu, Shukoku et Kyushu)
représentent l’essentiel des 378 000 km2.
Après avoir été vaincu et ruiné en 1945, il s’est hissé au 2 ème rang de l’économie mondiale.
Cette spectaculaire montée en puissance qualifiée d’ « économie miracle » fait du pays du
Soleil levant un moteur de développement de l’Asie orientale et un des pôles de la Triade.
Quelles sont les caractéristiques du modèle économique japonais ? Celles-ci expliquent-elles
la puissance économique du Japon ? Cette puissance est-elle sans limites ?
28
Trade and Industry) mis en place en 1949. En 2001, il est rebaptisé pour donner le M.E.T.I.
(Ministry of Economic Trade and Industry). Ce super ministère élabore les plans, intervient
dans les politiques de restructurations, oriente les investissements et les stratégies de
développement. Il s’appuie sur deux organes :
Le JETRO (Japan External Trade Organization)
Le JICST (Japan Information Center of Science and Technology)
Le 1er se charge de recueillir sur le marché mondial l’information économique et commerciale
et, le second collecte l’information scientifique et technique pour les entreprises.
B – La complémentarité industrielle
L’industrie japonaise est puissante et dynamique. Elle va de l’industrie de base à l’industrie de
pointe. Elle est marquée par le dualisme entre les conglomérats et les PME/PMI.
Les FMN (Toyota, Sony, Mitsubishi…) embrassent plusieurs activités autour de 3 pôles :
Les finances (banques, assurances…)
La production
Le commerce (les « Sogososha »).
Elles s’associent aux PME/PMI par la sous-traitance. Grâce à leur capacité financière, elles
s’investissent dans la Recherche-Développement.
29
III - Les problèmes du modèle économique japonais
30
LE JAPON EN QUELQUES
CHIFFRES
Tableau 3 : Partenaires du Japon
Tableau 1 : Données physiques
Exportations
Superficie 378 000 km2
Surface habitable 18 % du territoire
Pourtour côtier 33 889 km Valeur en En % du total
Nombre d’îles 6 852 milliards de des exportations
Nombre d’îles 430 $ (2002)
1995 2002
habitées
USA 120,39 27,5 28,9
Montagnes : 61 %
UE 61,43 15,9 14,7
Composition du Collines : 11,8
territoire % Chine 52,50 7,5 12,6
Terrasses : 11 % Corée du sud 28,57 7,0 6,9
Plaines : 13,8 Taiwan 26,24 6,5 6,3
%
Importations
Tableau 2 : Données socio-économiques
Valeur en En % du total
Population 127 600 000 milliards de des importations
Natalité 9,2 %o $ (2002)
Mortalité 7,8 %o 1995 2002
ISF 1,3 Chine 61,78 10,7 18,3
Espérance de vie 82 ans USA 58,81 22,6 17,4
- 15 ans : 14,2 % UE 43,85 14,5 13,0
Composition /âge 15 – 64 ans : 67,3 % Corée du sud 15,49 5,1 4,6
65 ans et+ : 18,5 % Indonésie 14,18 4,2 4,2
Primaire : 1,7 %
Source : Géo. Tles, L’espace mondial, sous
Population active* Secondaire : 34,9 %
la direction de R. KNAFOU, Belin, 2004,
Tertiaire : 69,6 %
pp. 256259
Chômage (en 5,3 %
2002)
PNB global** 4 389,8 milliards de $
PNB/hbt** 34 510 $
31
G 11
LA CHINE : LES PROBLEMES DEMOGRAPHIQUES
La Chine appartient par sa superficie, 9 597 000 km2, au groupe des Etats-continents. Elle est
avec ses 1,3 milliard d’habitants le pays le plus peuplé de la planète. Sa population représente
le 1/5ème de l’humanité.
Toutefois, les autorités confrontées à l’énigme du nombre veulent maîtriser la croissance
démographique.
Nous montrerons d’abord l’évolution de la population chinoise puis les politiques de contrôle
des naissances adoptées et leurs résultats et enfin les problèmes démographiques.
La population chinoise est sur le plan ethnique très déséquilibrée. En effet, les Hans forment
avec 91,9 % de la population totale le groupe dominant. Les « Non-Hans » (Tibétains, Huis,
Metchous, Miaos, Mongols, Uygurs…) ne représentent qu’environ 8 %.
1953 1960 1964 1980 1982 1988 1990 1995 1998 2000
Pop totale en millions 582 657 695 981 1008 1072 1100 1211 1246 1270
Pop rurale en % 86 85 85 80 79 77 74 67 64 60
Source : Atlaséco et rapports PNUD 1992
La maîtrise des effectifs a toujours préoccupé les autorités chinoises. Pour désamorcer la
« bombe démographique » l’Etat a dû intervenir.
Avant les années 70, la Révolution victorieuse de 1949 avait poussé à l’optimisme
démographique. Les premières années (Grand bond en avant) exigeaient une main-d’œuvre
plus nombreuse d’où le slogan « un homme, c’est une bouche, mais c’est surtout deux bras ».
C’est une politique pro-nataliste. Toutefois, dès le début des années 60, face à l’ampleur de la
croissance démographique on commence à adopter de manière relativement timide des
mesures de contrôle des naissances.
La gestion autoritaire de la démographie commence à partir de 1970. Elle se traduit par la
campagne « Wan si schao », c’est-à-dire se marier et procréer tard (23 ans pour les filles et 25
ans pour les garçons), espacer les naissances d’environ 4 ans, avoir peu d’enfants, favoriser
32
l’avortement et le recours aux méthodes contraceptives, encourager à la stérilisation
volontaire, appliquer le principe « un couple, un enfant ».
Des sanctions financières et professionnelles voire pénales accompagnaient la lutte contre
l’emballement démographique.
B – Quel bilan ?
Le bilan est très mitigé. Si elle a permis de réduire la fécondité et la natalité, elle n’a pas
atteint cet objectif : limiter la population à 1,2 milliard de personnes en 2000.
Les raisons de cet échec sont multiples. Parmi elles, on peut retenir :
L’inégale application des mesures ;
Le recul de l’Etat face au mécontentement et à la résistance des campagnes ;
L’autorisation d’avoir, à partir de 1987, un deuxième enfant si le premier est une fille
pour éviter l’infanticide des filles ;
La jeunesse de la population d’où le maintien d’une croissance quantitativement
importante.
La Chine fait face à des défis démographiques. On peut citer : une inégale répartition spatiale
de la population, une faible urbanisation et des problèmes d’emploi et de logement
Les problèmes ayant trait à l’emploi et au logement sont traités dans la leçon intitulée La voie
chinoise de développement économique et social.
La Chine fait aussi face à des problèmes de pollution et de santé. Elle compte 852 000
personnes séropositives.
33
34
G 12
LA CHINE
LA VOIE DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET
SOCIAL
La RPC conduite par Mao sinise le marxisme-léninisme pour refaire l’unité du pays. On parle
de « voie chinoise » de développement qui tout en copiant le modèle soviétique s’en
démarque. Elle se traduit par une centralisation étatique et bureaucratique, une pensée unique,
des moyens de productions socialisées. En d’autres termes, c’est l’ère du développement
autocentré (« compter sur ses propres forces ») avec l’Etat qui possède toute la grande
industrie, les 9/10ème du commerce et 10 % du sol cultivé.
Mais ce développement endogène ne réussit pas à sortir la pauvreté (manque de techniciens,
insuffisances des capitaux…). La Chine se cherche. La nouvelle orientation du Grand bond en
avant connaît le même sort que la précédente.
Ces échecs répétés accentuent les divergences d’opinion au sein du Parti, de l’Etat et de la
société. Elles opposent même après la mort de Mao le camp des révolutionnaires à celui des
pragmatiques.
Après la mort de Mao, le camp des réalistes prend les rennes du pouvoir. Il rompt avec le
dirigisme des trente premières années et s’oriente vers une nouvelle stratégie : l’ouverture.
Celle-ci est externe et interne (abandon du dogmatisme idéologique, libéralisation des forces
productives, « à chacun selon son travail », freiner l’accroissement démographique, favoriser
les flux de main d’œuvre, de biens, de capitaux, d’informations sans aggraver les
déséquilibres territoriaux chinois).
Les priorités portent sur l’agriculture, l’industrie, les sciences et techniques et sur la défense
nationale. Les années des Quatre Modernisations permettent une libéralisation des prix,
35
l’apparition de sociétés privées, de zones économiques spéciales (les ZES : Xiamen, Zhutai,
Shantou et Shenzen)…
Cette nouvelle politique privilégie les régions côtières. Elle attire les investissements
extérieurs. Ils sont de 34 milliards de $ entre 1979 et 1992. A cette date, on parle en Chine
d’ « économie socialiste de marché ». Ces jalons permettent à la Chine de rompre avec son
rêve autarcique et de s’insérer dans l’économie mondiale. Depuis 2001, date de son admission
à l’OMC, les successeurs de Deng Xiaoping appliquent des méthodes capitalistes.
En récapitulant, on peut dire que les racines du succès économique de la Chine se trouvent
dans les différentes transformations survenues après 1949.
La Chine a davantage intégré l’économie mondiale. Son éveil économique en fait une grande
puissance. Et cela ne manque pas d’avoir des conséquences sur la scène internationale.
La Chine signe son retour sur la scène internationale par des résultats aussi spectaculaires les
uns que les autres. En effet, elle ne cesse de gravir les échelons. Elle passe du 10 ème au 6ème
rang mondial entre 1991 et 2004. Elle est aujourd’hui la 4 ème économie derrière les Etats-
Unis ; le Japon et l’Allemagne. Son taux de croissance est de 9,5 %/an.
Ce palmarès peut être étayé par d’autres chiffres. Le PNB global progresse considérablement.
Il passe à 1 576, 59 milliards de $ en 2004 contre 1 138,49 milliards de $ en 2001. Le
PNB/hbt évolue également. Il s’établit à 1 215 $ en 2004 contre 900 $ en 2001.
Les productions agricoles et minières sont aussi un autre baromètre de la puissance
économique de la Chine. Les tableaux 1 et 2 font état de ces productions pour lesquelles elle
vient le plus souvent en tête (cf. documents).
Sur la base de ses potentialités et de son savoir-faire, elle est devenue une puissance
exportatrice envahissante.
La part de la Chine dans le commerce mondial approche les 6 %. Par ses exportations, elle
arrive à la 4ème place. Ses produits envahissent le monde. Il s’agit surtout du textile-
habillement, des jouets, du matériel électronique et électroménager, de biens d’équipement…
La 4ème économie mondiale est devenue la destination numéro 1 des IDE dans le monde avec
60 milliards de $. Elle attire les industries délocalisées de pays du Nord.
Ses échanges enregistrent une croissance régulière et les excédents commerciaux révèlent la
vitalité du secteur. Le solde de la balance commerciale est de 40,751 milliards de $ en 2003
contre 34,017 milliards de $ en 2000.
Ses principaux partenaires sont le Japon, les Etats-Unis, l’UE et les NPIA. Pour ses besoins
énergétiques qu’elle peine à satisfaire (tableau 3) elle se tourne vers les pays pétroliers du
Proche et du Moyen Orient et d’Afrique.
Enfin, on peut noter le rôle des bourses de Hong Kong, Shanghai et Shenzhen et des Chinois
d’outre-mer (les Huaqiaos) dans la production de la richesse.
Toutefois, l’éveil économique ne profite pas à toute la société encore moins aux différentes
régions.
36
III – Les problèmes de la voie chinoise de développement économique et social
La Chine doit relever quelques défis dont certains permanents et corriger les disparités de
développement nées des choix politique.
Nourrir le 1/5ème de l’humanité et satisfaire les demandes d’emploi sont des défis permanents
en Chine.
Grâce aux réformes de structures (décollectivatisation et responsabilisation des paysans…) et
à la « Révolution verte » (nouvelles semences à hauts rendements, apport de la génétique,
intrants, mécanisation…), la Chine est arrivée à relever le défi alimentaire. Mais du fait de
l’augmentation de la population, de l’urbanisation et de phénomènes naturels (désertification,
érosion des sols…) le pays a enregistré en 2004un déficit céréalier.
Le marché de l’emploi ne suit pas le rythme de croissance de l’économie. Le chômage est
toujours à la hausse (3,6 % à 8 %). Il touche plus les campagnes que les villes où les salaires
sont multipliés respectivement par 2 et par 8. La pauvreté gagne du terrain. La Chine se
classe au 104ème rang mondial avec IDH de 0,718. Chaque année, plus de 100 millions de
travailleurs migrants et environ 210 millions quittent les campagnes de l’intérieur pour les
villes notamment celles du Sud-Est où se posent de multiples problèmes (logement,
pollution…)
Il existe trois Chines : une Chine des provinces côtières (ou maritime), une Chine des plaines
et des montagnes humides du Centre et du Sud et une Chine de l’Ouest. (cf. carte)
La Chine a suivi non pas une voie mais des voies de développement économique et social.
Celles-ci lui ont permis de rompre avec l’autarcie pour s’ouvrir au monde. Aujourd’hui, elle
est un acteur majeur de l’économie mondiale.
Mais, même si les perspectives de développement sont assez rassurantes elles sont teintées de
certaines préoccupations. Son insatiable boulimie en matières premières provoque une
explosion des prix sur les marchés. Elle reste tributaire de la bonne santé économique
mondiale.
37
G 14
LE BRESIL
UNE PUISSANCE DU TIERS MONDE
Le Brésil est une République fédérale de vingt six Etats. Par sa superficie (8 547 400 km2) et
par sa population (179,1 millions d’habitants), le Brésil st l pays le plus étendu et le plus
peuplé d’Amérique du Sud.
Ce moteur du MERCOSUR affiche de bonnes performances économiques et figure au tableau
des puissances économiques du monde. C’est une puissance émergente.
Mais, put-on parler de développement quand le pays st écrasé par un lourd endettement et des
inégalités sociales et régionales aigues ?
Après un analyse du modèle de développement et des principaux traits de l’économie
brésilienne nous mettrons l’accent sur les limites de son développement.
Le Brésil est cité comme un exemple de réussite au sin du Tiers monde. Son décollage
économique résulte de choix de développement soutenus surtout par l’Etat. Il s’appuie sur des
produits très compétitifs sur le marché mondial.
Le Brésil était un pays à vocation essentiellement agricole (héritage colonial). Il a connu une
forte croissance industrielle dans les décennies 60 et 70. C’est ce qui lu a permis de présenter,
à partir des années 80, une économie moderne. Celle-ci est à la fois diversifiée t exportatrice
d’où l’acronyme NPI. Les signes d’un décollage économique surviennent avec l’adoption de
la stratégie dite de « substitution des importations » entre 1930 et 1964. Il s’agit de fabriquer
sur place ce que l’on importait de l’extérieur (biens de consommation et d’équipement
surtout). Cette voie est soutenue par l’Etat et le capital national. Elle repose sur l’ouverture du
pays aux capitaux étrangers. Le miracle se produit entre 1968 et 1974 avec une croissance
économique spectaculaire qui atteint 10% par an. Avec cet essor le Brésil développe
davantage les secteurs industriel et tertiaire.
La croissance s’essouffle après la crise pétrolière de 1973. Elle chute à – 3 % dans les années
80. Pendant ce temps, l’envolée de la dette extérieure et l’inflation galopante plongent le pays
dans une crise sans précédent (fuite des capitaux, chômage, dévaluation du real…).
Aujourd’hui, le Brésil renoue avec la croissance : 5,3 % en 2004. Pays émergent, il confirme
sa présence sur la scène internationale.
B – 1 – Le secteur primaire
Le Brésil est une puissance agricole grâce à ses vastes espaces disponibles (45millions d’ha),
aux variétés climatiques favorisant des cultures tropicales au Nord et des cultures tempérées
au Sud, à la modernisation aux subventions à la recherche. Mais cette agriculture souffre d’un
grand déséquilibre entre les grandes (latifundia) et les petites exploitations (minifundia). Il est
à l’origine de la lutte du Mouvement des Sans Terre (doc. 3). En effet, -1% des propriétaires
38
fonciers gèrent 43 % des terres à côté de 23 millions de paysans et d’ouvriers agricoles
pauvres.
Malgré ces contrastes, l’agriculture brésilienne s’affirme sur la scène mondiale : 1er
producteur et exportateur de café (2,454 millions de tonnes en 2004), 1 er aussi pour les
agrumes (22,692 millions de tonnes) et 2ème ou 3ème pour la canne à sucre (411,010 millions de
tonnes), le maïs (41,947 millions de tonnes)…
Son potentiel agricole reste énorme puisqu’il possède 60 % des 250millions d’ha de terres
disponibles dans le monde.
Le Brésil fait partie des dix premières industries du monde. Ses immenses ressources en
minerais (1/3 des réserves mondiales) ont beaucoup contribué à la création d’industries de
base. Il vient en tête pour le fer (212 millions de tonnes). Le sous-sol recèle aussi d’autres
gisements (manganèse, chrome, or, zinc, cuivre…)
Toutefois, dans le domaine énergétique, ses ressources en pétrole et en charbon sont
insuffisantes. C’est pourquoi le Brésil produit du gazohol à partir de la canne à sucre et
exploite son potentiel hydroélectrique (exemple barrage d’Itaipu sur le Parana). Ainsi, le pays
a diversifié son tissu industriel avec comme principales unités : l’industrie automobile
(présence de filiales de General Motors, Fiat, Volkswagen, Ford), l’industrie de pointe
(informatique, aéronautique, armement et aérospatiale…)...
B – 3 – Les services
L’économie brésilienne est très vulnérable. En plus des difficultés de transports elle reste
tributaire des capitaux étrangers. Elle peut être durement touchée par une conjoncture
mondiale. En 1997 et en 2001, elle a été affectée par les crises argentine et américaine. Cela a
fait fuir les investissements extérieurs privant l’Etat de recettes.
A cela il faut ajouter le déficit des échanges commerciaux pour la même fourchette de temps.
Il s’élevait à – 6,652 milliards de $. La reprise vigoureuse des exportations a permis de le
réduire à 676 millions de $ en 2001. Les balances des services et de paiement ne se portent
pas mieux.
Toutefois, le Brésil commence à sortir la tête de l’eau avec un taux de croissance du PIB de
5,3 % en 2004 contre 0,2 % en 1998.
A l’image des PED, le Brésil est fréquemment sous perfusion financière du FMI et de la
Banque mondiale. Il est très endetté. Sa dette extérieure brute est, en 2004, de 223,6 milliards
de $ soit 41,66 % de son PNB qui s’élève à 536,6 milliards de $.
Les grandes orientations économiques (politique d’ajustement structurel, rigueur budgétaire)
sont donc impulsées par les organismes financiers internationaux. Toutefois, en mars 2005 le
pays a affiché sa volonté d’indépendance vis-à-vis du FMI en déclinant la mise à sa
disposition de 42,1 milliards de $.
39
En plus de cette dépendance, on note que le Brésil n’est pas à l’abri d’une pénurie
énergétique. Celle-ci se produit en cas de déficit pluviométrique. Enfin, son industrie est
tournée vers l’extérieur avec les firmes étrangères (européennes et américaines) qui assurent
30 % du chiffre d’affaires des entreprises.
Certains indicateurs montrent qu’au Brésil on peut dire que le développement économique
n’entraîne pas le développement humain. Il y a de fortes disparités sociales et malgré le recul
du taux de chômage (9,7 % en 2003) la création d’emploi reste très faible pour satisfaire la
demande de 10 millions de chômeurs.
Le dénuement affecte 50 millions de personnes et 10 % de la population vivent avec moins de
1$/jour. C’est ce qui explique que le Brésil se classe par son IDH (0,777) au 65 ème rang
mondial et au 111ème rang mondial pour son PNB/hbt (3 000 $).
Pour corriger et apaiser les tensions sociales, l’Etat mise beaucoup sur le programme « bourse
famille » et la politique de « discrimination positive » pour la promotion des groupes
vulnérables.
A l’intérieur des régions et entre celles-ci, on note de grands écarts de développement. Ces
clivages régionaux permettent d’observer un « centre » et des « périphéries » au Brésil. Les
Etats de Sao Paulo, Rio de Janeiro, Minas Gerais et Espirito Santo constituent le Sudeste ou le
poumon économique du pays. Ils représentent 42 % de la population, ¾ des activités
financières et 80 % de la production industrielle. Quant aux autres régions du Nord, du
Nordeste (sécheresse, pauvreté…), elles sont exclues du développement. Seule la région du
Centre-Ouest (Etats d’Amazonas et du Mata Grosso) profite de ce progrès.
40
G 16
LE SENEGAL
MILIEUX NATURELS ET POPULATION
Le Sénégal est situé à l’extrême ouest du continent africain entre les latitudes 12°30 et 16°30
Nord et les longitudes 11°30 et 17°30 Ouest. Il couvre 196 722 km2 et compte plus de
11 millions d’habitants. Il est encadré au Nord par la Mauritanie, au Sud par les deux Guinée,
à l’Ouest par l’Atlantique et à l’Est par le Mali.
Le relief est de manière générale plat. Cette platitude du relief expose le pays aux influences
maritimes et continentales. C’est ce qui explique la variété des milieux climatiques et
biogéographiques.
A l’instar de la plupart des PED, il a une population jeune. Sa configuration démo-spatiale est
étroitement liée aux aspects physiques.
Quelle est la part des éléments naturel dans les déséquilibres démo-spatiaux que traverse le
Sénégal ? Comment, par une volonté politique et économique les autorités ont-elles exacerbé
les disparités régionales ?
I – Le cadre physique
A – Le relief
De manière générale, le relief oppose le Sud-est où affleure le socle du reste couvert par les
sédiments du Quaternaire.
La presque totalité du pays est constituée d’un ensemble de bas plateaux sableux et de
plaines.
a) Au Nord, ces unités de relief correspondent à un erg de dunes fixées qui correspondent
au Diéri (hautes terres) et au Walo (basses terres).
b) Au Centre et au Sud (le Ferlo méridional, le Sine Saloum et la Basse Casamance), on a
de vastes bas plateaux où dominent les sols ferralitiques peu lessivés.
c) A l’Ouest, dans les régions littorales (Presqu’île du Cap Vert, région de Thiès), le
plateau se relève par les falaises de Thiès, le massif de N’Diass (130 mètres) et par les
édifices volcaniques de la région de Dakar (les Mamelles, le Cap Manuel). On note
des plaines dans les estuaires du Sine Saloum et de la Casamance.
41
B – Les milieux bioclimatiques et biogéographiques
Le Sénégal se trouve entièrement dans la zone intertropicale Nord avec une alternance de
deux saisons : une saison sèche très longue (8 à 9 mois) et une courte saison des pluies (3 à 4
mois). Trois masses d’air balayent le territoire : l’alizé maritime, l’harmattan et la mousson.
Son ouverture sur l’Océan Atlantique introduit des nuances de températures entre les régions
côtières plus fraîches et celles de l’intérieur plus chaudes. Quant aux précipitations, elles
diminuent du Sud au Nord.
Ces caractères généraux permettent d’identifier 5 grands domaines climatiques, des sols et des
paysages végétaux répartis en fonction de l’abondance ou de la faiblesse des pluies.
Les possibilités offertes par le milieu physique sont diversement appréciées soit en termes
d’atouts soit en termes d’handicaps. Dans tous les cas elles affectent la répartition des
hommes sur l’espace et leur mobilité.
II – La population du Sénégal
42
A – Evolution de la population du Sénégal (cf. document 1)
Depuis 1960, on assiste à une croissance rapide des effectifs comme l’indique le tableau ci-
dessous.
Cette augmentation des effectifs est essentiellement le résultat de l’accroissement naturel
consécutif au recul de la mortalité (la disparition des grandes endémies, les progrès de la
santé publique et de l’hygiène individuelle et collective) et au maintien de la natalité à un taux
encore élevé. Le TAN élevé (2,34 % par an) combiné à l’ISF (4,38 enfants/femme) poussent
les observateurs à prévoir, en dépit de l’adoption d’une politique de population depuis 1988,
un temps de doublement de 25 à 27 ans. Par conséquent, la pyramide des âges connaîtra un
rajeunissement continu source de multiples problèmes (éducation, formation, santé,
alimentation, emploi…). L’incidence de cette situation est ressentie à travers la réduction de la
proportion des individus économiquement actifs dans la population totale.
Les causes de cette inégale répartition des hommes sont à la fois d’ordre naturel, socio-
économique et politique.
Pour les premières on retient surtout les aléas climatiques, les problèmes pédologiques…
Les causes socio-économiques et politiques sont dans l’ensemble le résultat de l’histoire. Elles
se sont amplifiées au lendemain des indépendances avec les choix délibérés des pouvoirs
publics d’implanter dans les régions de la bordure atlantique, particulièrement à Dakar,
l’essentiel des infrastructures industrielles.
Ces facteurs accentuent les disparités régionales. Ils justifient les mouvements continus des
populations de l’intérieur vers les grands centres urbains notamment la capitale où se posent
de nombreux problèmes (emploi, logement, promiscuité, insalubrité, insécurité…).
Les milieux naturels du Sénégal sont modifiés par les contraintes climatiques. L’action de
l’homme contribue aussi à leur dégradation. La forte pression sur les ressources existantes va
s’accentuer avec l’augmentation de la population. La sauvegarde du patrimoine naturel en vue
d’une exploitation durable passe par l’implication des populations dans les campagnes de
préservation des milieux écologiques.
L’élaboration et l’application de politiques cohérentes et intégrées et la mise en valeur des
potentialités des régions périphériques pourraient corriger les déséquilibres de la répartition
spatiale de la population. Elles devraient favoriser u développement harmonieux du pays.
43
Quelques chiffres sur le Sénégal
44
Document 1 : Evolution de la population
du Sénégal Document 3 : Quelques indicateurs
Démographiques
G 17
LA QUESTION DE L’EAU SENEGAL
45
L’eau, source de vie, n’a pas de substitut. Elle est le moteur essentiel du développement. Dans
un pays sahélien à économie rurale comme le Sénégal, la question de l’eau se pose avec
acuité.
Quelles sont les ressources en eau du Sénégal ? Celles-ci couvrent-elles les besoins
domestiques et professionnels ? Quelles stratégies sont envisagées pour relever le défi de la
maîtrise de l’eau ?
46
B – Les problèmes de l’eau au Sénégal
Des contraintes majeures limitent la disponibilité et la distribution de l’eau au Sénégal. Elles
sont surtout d’ordre naturel, technique, financier et politique.
1. L’impact des contraintes naturelles
Les contraintes naturelles sont à l’origine du déficit hydrique.
Sur le plan écologique, la baisse des débits des cours d’eau, l’épuisement des nappes ou leur
recharge difficile, leur pollution, la dégradation du couvert végétal (rétrécissement des
espaces pastoraux), la dégradation des sols due aux effets répétés des sécheresses et à
l’érosion éolienne et la salinisation des eaux et des sols (l’eau impropre à la consommation et
les terres incultivables) affectent le monde rural.
Sur le plan économique et social, les effets du déficit hydrique sont notoires sur l’activité
agricole et sur le niveau de vie de la masse paysanne. D’intenses mouvements de population
se développent alors des campagnes vers les grandes villes où déjà l’afflux de plus en plus
massif engendre des problèmes dont l’alimentation en eau.
2. Les problèmes liés à la qualité de l’eau
Certaines maladies sont liées à la qualité de l’eau. Dans beaucoup de zones rurales
l’approvisionnent à partir de sources d’eau non protégées et les moyens de conservation de
l’eau potable exposent les populations aux maladies hydriques. Entre autres maladies, on peut
citer le choléra et la bilharziose. Elles résultent aussi de la pollution par les déchets
domestiques et industriels. Cette pollution touche à la fois les eaux de surface et les eaux
souterraines. La Vallée du Fleuve (résidus chimiques déversés par la CSS) et la région de
Dakar (enfouissement de déchets solides ; déchets liquides accumulés à la décharge de
MBeubeuss, fosses septiques non étanches affectant les nappes…) figurent parmi les zones les
plus affectées.
47
mêmes difficultés. Il faut par exemple 8 000 à 10 000 m3 / jour pour faire fonctionner les
exploitations minières (phosphates par exemple) contre 10 240 m3 / jour pour l’activité
touristique.
G 18
48
LES PROBLEMES ECONOMIQUES ET LES
POLITIQUES DE DEVELOPPEMENT AU SENEGAL
Le Sénégal est un pays en développement. Il appartient à l’une des régions les plus pauvres de
la planète : l’Afrique subsaharienne.
Les multiples politiques de développement n’ont pas encore permis, quarante sept ans après
son indépendance, une véritable amélioration de sa situation économique et sociale. Son mal-
développement résulte de facteurs divers aussi déterminants les uns que les autres.
Après avoir expliqué les problèmes économiques du Sénégal nous nous pencherons sur la
portée et les limites des politiques mises en place.
I – Les problèmes économiques du Sénégal
A – Les difficultés de l’agriculture (cf. carte 1 et 2)
En terme d’emploi, l’agriculture est le secteur le plus important avec plus de 60 % de la
population active. Mais sa contribution à la formation du PIB n’est que de 18,3 %. Elle doit
quelques défis.
En dehors de l’héritage colonial (introduction de cultures de rente et ses conséquences), ce
sont surtout les aléas climatiques et l’inadaptation des stratégies qui sont à l’origine des
problèmes du secteur.
L’agriculture a souffert de la prééminence de l’arachide. Cette situation a comme conséquence
d’accentuer le déficit vivrier et de fragiliser l’économie du pays (augmentation des
importations et dépendance du marché mondial).
Elle reste aussi tributaire du cadre naturel. L’influence du milieu physique se traduit par la
faiblesse et l’irrégularité des pluies, la dégradation des sols déjà appauvris par les effets
répétés de la sécheresse des dernières années (1973 à 1992). Il résulte de ces facteurs une
baisse des productions et des revenus des paysans et des recettes d’exportations de l’Etat.
Les sous-secteurs de l’élevage et de la pêche ne sont pas épargnés. Le premier souffre de
l’insuffisance des pâturages et des points d’eau. Le second partage avec les autres sous-
secteurs ces problèmes : les conflits sociaux (entre pêcheurs, entre éleveurs et agriculteurs), la
vétusté des équipements, l’accès aux crédits…
B – Les difficultés de l’industrie (cf. carte 3)
Des facteurs de blocage affectent aussi l’industrie sénégalaise. Le sous-sol n’est pas aussi
riche. Les ressources minières (phosphates, fer, or …) et énergétiques (hydrocarbures) sont
modestes. Elles sont souvent réduites à l’état d’indice ou de potentiel. Par le biais de la SAR,
le Sénégal utilise une partie de ses recettes d’exportations pour assurer les
approvisionnements énergétiques indispensables aux unités industrielles. Ces dernières sont
inégalement réparties sur le territoire national. En effet, Dakar concentre 90 % des industries.
A ces problèmes les coupures intempestives d’électricité, le manque de capitaux et l’absence
d’industries lourde d’où l’importation de pièces de rechange.
Enfin, la mauvaise gestion, l’étroitesse du marché, la non-compétitivité des produits
industriels sénégalais et la rude concurrence internationale complètent les insuffisances de
l’industrie.
49
En matière de transports, le préfixe « mono » révèle les difficultés des échanges intérieurs du
Sénégal : « mono-route », « mono-rail », « mono-port » et « mono-aéroport ».
De manière générale, le réseau ferré est vétuste et la totalité du réseau routier converge vers
Dakar. Les régions de l’intérieur sont enclavées et peu équipées.
Le tourisme est un secteur clé de l’économie nationale. Toutefois, il dépend de la saisonnalité.
Par ailleurs, cette importante source de rentrée de devises est victime du rapatriement des
bénéfices vers les pays développés.
La détérioration des termes de l’échange touche le commerce extérieur du Sénégal. La
balance commerciale est déficitaire. Le déficit est chronique. Il ne cesse de s’accentuer. Entre
2000 et 2003, il passe de – 417 millions de $ à – 651 millions de $. Ce déficit est aujourd’hui
de 1353 millions de $. Il s’explique en partie par la baisse de la valeur des produits exportés
(arachide, phosphates…) et par la lourde facture des produits importés (pétrole, céréales,
biens d’équipement…).
Ce sont là des éléments de diagnostic que mal-développement du Sénégal que les autorités
essaient de solutionner.
II – Les politiques de développement au Sénégal
A – Coup de projecteur sur les politiques de développement du Sénégal
Les notions d’interventionnisme et de désengagement de l’Etat résume, depuis
l’indépendance, les politiques de développement du Sénégal.
Au lendemain de l’indépendance, sous L. S. SENGHOR, le Sénégal avait choisi le socialisme
démocratique ou « socialisme africain » (voie médiane entre l’option capitaliste et celle
socialiste). Ce dirigisme étatique devait favoriser la création de sociétés mixtes (Etat et
partenaires privés) et de coopératives dans le monde rural. Sur le terrain des structures
d’encadrement (ONCAD : Office national de coopération et d’assistance au développement ;
SODEVA : Société de développement et de vulgarisation agricole dans le bassin arachidier;
SOMIVAC : Société pour la mise en valeur de la Casamance ; SAED dans le delta du fleuve
ou encore la SODEFITEX pour le programme cotonnier) relayaient l’Etat.
Toutefois, à la fin des années 70, l’Etat abandonne cette voie en raison de l’inadaptation des
structures d’encadrement et de la non-implication des producteurs dans les prises de
décisions.
Le slogan « Moins d’Etat, mieux d’Etat » traduit dans les années 80 la nouvelle orientation
économique, celle du désengagement de l’Etat. Cette nouvelle politique qui coïncide avec
l’avènement d’Abdou DIOUF au pouvoir place l’économie sous perfusion des institutions
financières internationales, le FMI et la Banque mondiale.
La Nouvelle politique agricole (NPA) et la Nouvelle politique industrielle (NPI) adoptées
respectivement en 1984 et en 1986 s’inscrivaient dans la politique d’ajustement structurelle
(PAS). Il s’agissait essentiellement de responsabiliser les paysans, d’encourager la culture de
céréales et de réadapter le mode d’encadrement d’une part et d’autre part d’accroître la
compétitivité des entreprises industrielles, de favoriser la promotion des PME / PMI et des
exportations, d’encourager au « départ volontaire » pour alléger la masse salariale et de
privatiser les grandes entreprises.
B – Bilan des politiques de développement
Le désengagement de l’Etat a produit des effets inattendus. Le bilan est négatif aussi bien
pour la NPA que pour la NPI. L’abandon du monde paysan a entraîné une paupérisation et une
marginalisation de certaines couches de la population avec une baisse continue du pouvoir
d’achat au lendemain de la dévaluation du franc CFA.
50
La libéralisation et la privatisation de certaines branches ont accouché de la faillite de
nombreuses entreprises. En dix ans, de 1983 à 1993, leur nombre passe de 129 à 117. Les
rangs des chômeurs ne cessent de grossir. Aujourd’hui, ils sont 48 % de la population active à
chercher un emploi.
Un survol de quelques indicateurs socio-économiques permet d’apprécier la situation du
Sénégal.
Avec un IDH de 0,460 le pays se place au 156 ème rang sur les 175 pays retenus par le PNUD.
La pauvreté n’est guère masquée par le taux de croissance du PIB. Celui-ci a chuté en passant
de 6,5 % à 4 % entre 2003 et 2006. Pour la même fourchette de temps, le PIB global est passé
de 6,4 milliards de $ à 9,2 milliards de $. Si entre 1994 et 2001, le nombre de personnes
considérées comme pauvres a baissé – de 67,9 % à 57 % - la poursuite des objectifs du DSRP
devrait permettre de réduire davantage le 1/3 de la population qui vit avec moins d’un dollar
par jour (maîtrise de l’inflation, accès aux denrées de première nécessité).
C – Perspectives
A partir de 2000, les autorités adoptent une politique de rupture. Elle consiste, en milieu rural
par exemple, à soutenir et à renforcer, par le biais d’organismes tels que le Programme
National d’Infrastructures Rurales (PNIR), la Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal
(CNCAS) et l’Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural (ANCAR), les capacités de
production des paysans pour que ces derniers puissent tirer profit du potentiel existant (3,8
millions d’ha de terres cultivables, ressources hydriques et humaines), soutenir les cultures de
contre-saison à travers les bassins de rétention.
De même, la stabilité politique du pays est un atout de taille. Elle constitue un levier pour
faire la promotion de la destination Sénégal. C’est à cette tâche que s’attèle l’Agence
Nationale de promotion des Investissements privés et des Grands Travaux (APIX) en vue
d’attirer les investissements privés. A cet effet, les IDE se chiffrent actuellement à 54 millions
de $ contre 93 millions de $ en 2003. Parmi les grands projets, on peut citer la « plate-forme
du Millénaire » (cité administrative pour décongestionner la capitale), l’autoroute Dakar-
Diamniadio…
Le Fonds de promotion économique (FPE), le Fonds national pour la promotion des jeunes
(FNPJ) et les caravanes des PME / PMI sont aussi des sources de financement de la micro-
entreprise et des stratégies pour lutter contre le sous-emploi et la pauvreté. Ces initiatives
s’inscrivent dans les Objectifs du Millénaire pour le Développement.
Dans le cadre de l’Initiative PPTE (le FMI parle de Facilité pour la réduction de la pauvreté et
pour la croissance FRPC), le Sénégal a bénéficié en juin 2005 de l’annulation de sa dette
multilatérale (sommet du G8) soit 1372 milliards de FCFA. Cette bouffée d’oxygène a permis
de porter le PNB/habitant de 600 $ en 2004 à 710 $ en 2006. Ces fonds libérés devraient être
réinvestis dans les secteurs sociaux de base comme l’éducation, la santé, l’eau potable et
l’assainissement…
Le Sénégal fait face à des difficultés économiques. Celles-ci relèvent à la fois de son passé, de
son environnement naturel, de déséquilibres structurels et d’une conjoncture internationale
peu favorable. Certes, des taux de croissance de l’ordre de 6 à 7 % ont été enregistrés ces
dernières années. Mais, ils ne sont pas synonymes de satisfaction des besoins essentiels. C’est
dire que « le qualitatif n’est pas encore soluble dans le quantitatif ».
En dépit de ces entraves les autorités sont toujours à la recherche d’une voie pour faire du
Sénégal un pays émergent et assurer un mieux-être aux populations.
51