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Analyse Vibratoire et Diagnostic

TABLE DES MATIERES

1. ANALYSE VIBRATOIRE 5
1.1. VIBRATION HARMONIQUE 5
1.1.1. Unités .......................................................................................................... 5
1.1.2. Formes de représentation de la vibration mécanique ................................. 6
1.2. VIBRATION PERIODIQUE NON HARMONIQUE 9
1.3. NOTION DE PHASE 11
1.4. MODULATION ET BATTEMENT 12
1.4.1. Composition de deux vibrations de fréquence proche .............................. 12
1.4.2. Vibration avec variation d’amplitude ......................................................... 13
1.5. CALCUL DU TEMPS DE MESURE 15
2. BALOURD 19
2.1. THEORIE 19
2.1.1. Balourd statique ........................................................................................ 19
2.1.2. Balourd de couple ..................................................................................... 20
2.1.3. Arbre excentrique ou fléchi ....................................................................... 21
2.2. ETUDE DE CAS 22
2.2.1. Balourd sur un ventilateur ......................................................................... 22
3. RESONANCE 25
3.1. THEORIE 25
3.1.1. Qu’est-ce que la résonance ? ................................................................... 25
3.1.2. Déphasage ............................................................................................... 27
3.1.3. Résonance ou balourd ? ........................................................................... 28
3.1.4. Solutions aux problèmes de résonance .................................................... 29
3.2. TECHNIQUE PARTICULIERE : TEST D’IMPACT 31
3.3. TECHNIQUE PARTICULIERE : ANALYSE AU DEMARRAGE ET A L’ARRET 34
4. LIGNAGE 35
4.1. THEORIE 35
4.1.1. Délignage angulaire et délignage parallèle ............................................... 35
4.1.2. Vibrations causées par un délignage ........................................................ 35
4.1.3. Vibrations causées par un roulement déligné ........................................... 37
4.1.4. Alignement ou balourd ? ........................................................................... 37
4.2. CAS D’ETUDE 39
5. JEU OU DESSERRAGE 41
5.1. THEORIE 41
5.1.1. Vibrations causées par du jeu ou un desserrage ...................................... 41
5.1.2. Desserrage structurel................................................................................ 44
5.1.3. Jeu ou délignage ?.................................................................................... 44
5.2. CAS D’ETUDE 45
5.2.1. Jeu entre la bague intérieure du roulement et l’axe .................................. 45
5.2.2. Jeu entre la bague extérieure du roulement et le palier ............................ 47
5.2.3. Jeu structurel ............................................................................................ 49
6. ROULEMENTS 52
6.1. THEORIE 52
6.1.1. Défauts des bagues internes et externes .................................................. 52
6.1.2. Rupture de la cage.................................................................................... 59
6.1.3. Défauts de billes ou de rouleaux ............................................................... 60
6.1.4. Quand remplacer les roulements ? ........................................................... 61
6.1.5. Problèmes de graissage ........................................................................... 62
6.1.6. Formules pour le calcul des fréquences de défaut.................................... 64
6.2. CAS D’ETUDE 66
6.2.1. Défaut de bague externe .......................................................................... 66
6.2.2. Défaut de bague interne ........................................................................... 69
6.2.3. Défaut de bague externe et de rouleau ..................................................... 71
6.2.4. Rupture de la cage.................................................................................... 74
6.2.5. Défaut aux éléments roulants ................................................................... 75
6.3. TECHNIQUE PARTICULIERE : LA DEMODULATION 77
6.4. CAS D’ETUDE 80
6.4.1. Début de défaut de bague externe............................................................ 80
6.4.2. Défaut d’un élément roulant ...................................................................... 83
6.5. TECHNIQUE PARTICULIERE : PEAKVUE 86
7. PALIERS LISSES 90
7.1. THEORIE 90
8. PROBLEMES DE COURROIES 92
8.1. THEORIE 92
8.1.1. Courroies .................................................................................................. 92
8.1.2. Tension ou alignement .............................................................................. 93
9. PROBLEMES ELECTRIQUES 96
9.1. THEORIE 96
9.1.1. Problèmes de stator .................................................................................. 96
9.1.2. Problèmes de rotor ................................................................................... 99
9.1.3. Fréquences de passage ......................................................................... 104
9.2. TECHNIQUE PARTICULIERE : MESURES DE COURANT 107
9.3. CAS D’ETUDE 108
9.3.1. Barre rotorique cassée ............................................................................ 108
10. BOITES DE REDUCTION 110
10.1. THEORIE 110
10.1.1. Usure des roues dentées ..................................................................... 110
10.1.2. Rupture de dent ................................................................................... 112
10.1.3. Jeu ....................................................................................................... 113
10.2. CAS D’ETUDE 115
10.2.1. Usure de roue dentée .......................................................................... 115
10.2.2. Rupture de dent ................................................................................... 118
1. ANALYSE VIBRATOIRE

1.1. VIBRATION HARMONIQUE

La transformation de Fourrier (FFT - Fast Fourrier Transformer) décompose une


vibration complexe (non sinusoïdale) en plusieurs composantes simples. Chaque
composante est une vibration sinusoïdale.

Figure 1. Vibration harmonique.

La période d’une vibration harmonique est le temps nécessaire pour effectuer un cycle
(revenir à la même situation de départ – Figure 1). La fréquence est calculée par
l’inverse de la période : f = 1 / T
La fréquence correspond ainsi au nombre de fois qu’un phénomène se répète en une
période de temps déterminée.
Une vibration harmonique est caractérisée par une fréquence et par une amplitude
déterminées.

1.1.1. Unités

Les fréquences sont mesurées en:

1. Hz nombre de cycles par seconde


2. CPM nombre de cycles par minute
3. Ordre nombre de cycles par révolution

Les grandeurs des amplitudes sont mesurées en valeur:


1. Crête à crête (Pk-Pk)
2. Crête (Pk) amplPk = 1/2 x amplPk-Pk
3. RMS amplRMS = 0.707 x amplPk

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La représentation de la vibration
harmonique dans le domaine des
fréquence est appelée spectre (voir
Figure 2).

Figure 2. Spectre de la vibration harmonique.

1.1.2. Formes de représentation de la vibration mécanique

L’amplitude du signal temporel ou du spectre peut être exprimée en accélération,


vitesse ou en déplacement. Une
même vibration peut donc être décrite
dans chacune de ces trois grandeurs.
(Voir figure ci-contre).
Lorsque le déplacement de la vibration
est maximum, sa vitesse sera nulle et
son accélération sera maximum
négative.
On remarque dans cette même figure
un décalage entre les maxima de
chaque sinusoïde. Ce décalage est
appelé la phase du signal (voir plus
loin).

Figure 3. Représentation de la vibration


harmonique

Le déplacement de la vibration est exprimé en micron. La vitesse de la vibration est


quant à elle exprimée en mm/s, tandis que l’accélération est exprimée en g (1 g = 9.81
m/s²).

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Si l’on connaît la vibration (amplitude et fréquence) dans l’une des 3 unités décrites, il
est toujours possible de la recalculer dans les deux autres. Le choix de l’unité peut
néanmoins avoir une influence importante sur la forme d’onde ou sur le spectre.

La représentation en accélération accentue les hautes fréquences.

La représentation en déplacement accentue les basses fréquences.

La représentation en vitesse n’accentue ni les hautes, ni les basses fréquences.

C’est pour ces raisons que la représentation des vibrations en vitesse est le plus
souvent utilisée comme représentation normale. Ce n’est que pour l’analyse des
phénomènes en hautes fréquences que la représentation en accélération peut faciliter le
diagnostic.

Ceci est clairement illustré aux figures 4 et 5 : les deux spectres représentent la même
vibration mécanique, respectivement en vitesse (“velocity”) et accélération
(“acceleration”).

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Figure 4. Spectre en vitesse.

Figure 5. Spectre en accélération.

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1.2. VIBRATION PERIODIQUE NON HARMONIQUE

La Figure 6 présente un signal


temporel semblable à ce que pourrait
être une vibration mécanique. Ce
n’est pas une sinusoïde parfaite,
mais la périodicité du signal est
maintenue (période T).
Le spectre de ce signal temporel
contiendra encore un pic à une
Figure 6. Vibration périodique non harmonique. fréquence f = 1/T (comme à la Figure
2), mais à cause de la forme non
sinusoïdale du signal temporel, le
spectre présentera également un nombre de pics multiples entiers de la fréquence de
base f (2f, 3f, 4f).
Ces multiples de la fréquence de base sont appelés harmoniques de la fondamentale.

La Figure 7 présente un spectre typique


d’une vibration non harmonique.

Figure 7. Spectre d’une vibration périodique


non-harmonique.

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Figure 8. Vibration périodique non harmonique.

La Figure 8 donne un exemple pratique d’une vibration périodique non harmonique.


Un cycle (une révolution) du signal temporel a une durée de 13,5 msec (entre deux
lignes verticales) : on l’appelle la période de la vibration.
Dans le spectre, cette vibration non harmonique présentera donc un pic à une fréquence
de 74 Hz (1/13,5.10-3) accompagné de ses harmoniques (dus à la vibration non
sinusoïdale).

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1.3. NOTION DE PHASE

La Figure 9 montre une mesure de vibration réalisée sur un rotor (signal sinusoïdal
causé par exemple par un balourd et se répétant donc tous les tours de rotation). Une
bande réfléchissante collée sur le rotor renvoie une fois par révolution (une révolution
correspond à 360°) le signal généré par un tachymètre. Le signal tachymétrique et la
vibration sont enregistrés par un collecteur de données.
La distance (en degrés) entre le niveau maximum du signal sinusoïdal et la référence
(bande réfléchissante) est appelée la phase. Cette phase est utilisée pour les
équilibrages, ou pour détecter certains problèmes particuliers (alignement, résonance,
fissures, ...).

En pratique, on mesurera plutôt la


phase entre deux signaux temporels (de
même fréquence).
Elle peut être calculée par la distance
(en degrés entre le maximum de
vibration des deux signaux).

Figure 9. Mesure de la phase.

Si la différence de phase correspond à 0° de rotation, on parlera de vibrations en phase.


Si par contre elle s’élève à 180°, on parlera alors de signaux en opposition de phase.

En considérant de nouveau la figure 3, on constatera que la phase entre un signal


vibratoire exprimé en déplacement et un signal exprimé en vitesse est de 90°. Il en est
de même pour la phase entre les signaux exprimés en vitesse et en accélération.

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1.4. MODULATION ET BATTEMENT

La modulation d’un signal peut être décrite comme étant la variation périodique de
l’amplitude d’un signal au cours du temps (Figure 13).
La modulation peut être causée par
deux phénomènes différents :
premièrement, la composition de
deux vibrations dont la différence de
fréquence est faible; deuxièmement,
une vibration de fréquence
déterminée dont l’amplitude n’est pas
constante. Ces deux phénomènes
sont expliqués ci-dessous en détail.
Figure 10. Battement.

1.4.1. Composition de deux vibrations de fréquence proche

Ce phénomène se produit lorsque


deux sources génèrent une vibration
dont la fréquence est légèrement
différente. On retrouve une
amplitude maximale quand les deux
fréquences sont en phase, et une
amplitude minimale quand les
signaux sont déphasés de 180°. Le
résultat (Figure 11) de la
Figure 11.Composition de vibrations.
superposition est appelé le
battement.
Prenons l’exemple d’un moteur entraînant une pompe via un accouplement hydraulique.
Chacun de ces éléments génère des vibrations liées à leur propre vitesse de rotation.

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Puisque les deux vitesses ne sont
que légèrement différentes, les
deux vibrations ont presque la
même fréquence. Si les mesures
spectrales sont faites avec une
haute résolution, on retrouvera ces
deux fréquences dans le spectre
Figure 12. Composition de deux vibrations. (Figure 12).
La vibration résultante est décrite
mathématiquement par la fonction suivante :
A1 sin 2f 1 t  A2 sin 2f 2 t , dans laquelle la fréquence f2 est légèrement plus haute que
f1.

1.4.2. Vibration avec variation d’amplitude

Une deuxième possibilité est la variation d’amplitude d’une vibration à une fréquence
déterminée. Par exemple, les roues dentées d’un réducteur génèrent une fréquence
d’engrenage (fréquence à laquelle
les dents des roues entrent en
contact l’une de l’autre). Si l’arbre
d’une des roues dentées présente
une excentricité, l’amplitude de la
fréquence d’engrenage ne reste
pas constante car une fois par
révolution, le choc créé par le
contact entre les dents sera
Figure 13. Battement beaucoup plus important (ce
phénomène est expliqué au
chapitre 12 : “Les défauts des roues dentées”).

A la Figure 13, la (haute) fréquence f (1/T) est la fréquence modulée. Le spectre qui
correspond à cette vibration peut être décrit par la fonction suivante:
A sin 2ft avec A  Acte  Amod sin 2f mod t

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Cette formule peut être convertie en:
Amod
Acte sin 2ft 
2
 cos 2 ( f  f mod )t  cos 2 ( f  f mod )t 

Si l’on regarde cette formule, il apparaît que cette vibration est composée d’une
composante haute fréquente f, et de deux composantes supplémentaires de fréquences
f-fmod et f+fmod.
Le spectre montre donc un pic à la
fréquence f et deux fréquences
latérales (bandes latérales).
La différence de fréquence entre le
pic central et ces bandes latérales
est fmod (Figure 14).

Figure 14. Modulations.

Cas particulier : modulation


provoquée par deux vibrations de
fréquence presque identique dont
les amplitudes sont identiques.
Lorsque le déphasage atteint 180°,
les vibrations se neutralisent
complètement. Dans ce cas,
l’amplitude est périodiquement
réduite à zéro, et on parle d’un
battement parfait (Figure 15).

Figure 15. Battement parfait

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Dans le cas d’une fréquence avec
amplitude modulée, un phénomène
semblable est observé si la
constante Acte de l’expression de A
est réduite à zéro.

Le spectre ne présente pas de pic


central (Figure 16).

Figure 16. Spectre d’un battement parfait.

1.5. CALCUL DU TEMPS DE MESURE

Lors de la collecte d’un signal temporel, il peut être intéressant de connaître la durée de
cette mesure. De cette manière, il devient aussi possible de calculer la durée d’une
mesure spectrale.

Durée de collecte d’un signal temporel

Le signal temporel qui est transmis par un


accéléromètre à un système de mesure est
un signal continu (analogique). Ce signal
devra être décomposé en une série de
valeurs discrètes qui permettront de
reconstruire (numériser) de manière fidèle le
signal (Figure 17). La vitesse à laquelle ces
valeurs discrètes sont enregistrées est
appelée la fréquence d’échantillonnage
(espace entre deux valeurs discrètes).
Figure 17. Fréquence d’échantillonnage.

Comme il est nécessaire de reconstruire le signal temporel à partir de l’information


digitale, la fréquence d’échantillonnage doit être choisie suffisamment haute pour garder
suffisamment d’information du signal original et reconstruire le spectre. Pour digitaliser,
par exemple, un choc qui se répète une fois par révolution (par exemple dent cassée sur
un pignon), il est nécessaire de prendre 100 échantillons par révolution.

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On ne peut cependant pas toujours définir la fréquence d’échantillonnage et c’est
souvent la fréquence maximale du spectre (que l’on veut collecter) qui déterminera la
fréquence d’échantillonnage.

Ces critères ont été posés par Nyquist:


f é chantillon  2  f max

où fmax est la fréquence maximale (du spectre de vibration) qu’on désire mesurer.

Dans la plupart des systèmes digitaux, cette fréquence d’échantillonnage est fixée à
2.56xfmax.
f é chantillon  2,56  f max

Avant d’échantillonner le signal, un filtre passe bas (anti-repliement ou anti-aliasing) est


appliqué pour éviter toutes les fréquences au delà de la moitié de la fréquence
d’échantillonnage (phénomène aliasing).

Ce sont le nombre d’échantillons et la vitesse d’échantillonnage du système


d’acquisition qui déterminent la durée d’une mesure du signal temporel.

Durée totale pour mesurer un signal temporel

N 0 échantillons N 0 échantillons
T  
f échantillons 2,56  f max

Dans laquelle N0 échantillons correspond au nombre d’échantillons reconstituant le


signal temporel, et féchantillons à la fréquence d’échantillonnage.

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Durée de mesure pour un spectre

Le calcul du temps de mesure pour le spectre est très proche de celui effectué pour le
signal temporel.
Le nombre de lignes de résolution voulues pour le spectre détermine le nombre
d’échantillons nécessaires pour calculer le spectre. La fréquence maximale désirée
déterminera la fréquence d’échantillonnage.

Durée pour un spectre

2,56  N 0lignes, spectres N 0lignes, spectres


T  
f é chantillon f max
Dans laquelle
N°lignes dans spectres : résolution du spectre (400, 800, 1600, etc..)

Remarque : cette durée est une donnée physique, et non influencée par la vitesse de
l’appareil de mesure.
L’appareil de mesure cependant influence aussi le temps nécessaire pour calculer le
spectre à partir du signal temporel. Un temps de calcul trop long intervenant entre deux
acquisitions consécutives a pour conséquence une perte d’informations contenues dans
le signal analogique mesuré.

Cette limitation de l’appareil s’appelle le REAL TIME RATE (ou taux de calcul en temps
réel) d’un analyseur, et est la fréquence maximale mesurable de l’instrument pour
laquelle le temps de calcul est inférieur ou égal au temps de mesure (pas de perte
d’informations entre deux moyennes consécutives).

Pour le calcul de la durée totale d’une mesure, il ne faut pas oublier de tenir compte du
nombre de moyennes, et du pourcentage de recouvrement entre moyennes successives
(“data overlap”).

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2. BALOURD

2.1. THEORIE

2.1.1. Balourd statique

Soit un rotor parfaitement en équilibre. Mettons une masse à un endroit du rotor


(Figure 18). Le rotor présentera un
déséquilibre même à l’arrêt. On
parlera de balourd statique.
Si le rotor est en rotation, la masse
exercera une force radiale
proportionnelle à la vitesse de
rotation du rotor (F=m.r.2).
La Figure 19 visualise la force
(proportionnelle à la vibration) Figure 18. Balourd statique.
développée en fonction du temps,
mesurée à gauche du rotor au point de mesure VCV.
Une mesure similaire sur le point de mesure VNV donne un signal de temps présenté
également en Figure 19.

On peut facilement voir que pour les


deux points de mesure, les forces sur les
roulements et par conséquent les
vibrations se dirigent dans les mêmes
directions On peut donc dire que les
deux points de mesure sont parfaitement
en phase.
Ceci est valable indépendamment des
unités choisies pour les deux formes
d’onde : accélération, vitesse ou
Figure 19. Balourd statique.
déplacement.

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2.1.2. Balourd de couple

Considérons de nouveau le même rotor sur lequel deux masses identiques ont été
ajoutées comme indiqué à la
Figure 20. Contrairement au cas du
balourd statique, le rotor sera
parfaitement en équilibre si le rotor ne
tourne pas. En effet, les deux
masses - identiques - se compensent
l’une l’autre. Quand ce rotor
commence à tourner, les deux forces
génèrent un couple (ces forces de
même grandeur tournent en effet à la
même vitesse de rotation mais dans
une direction opposée). Si l’on Figure 20. Balourd de couple

mesure la force qui agit sur le palier


gauche du rotor, point de mesure VCV, on retrouve un signal qu’on peut représenter en
fonction du temps (Figure 21).
La mesure sur le point VNV donne un signal de temps présenté également en Figure
21.

La force sur le point VNV est inversée


par rapport à la force au point VCV.

Les deux forces (et la vibration


résultante) sont en anti-phase.

Figure 21. Balourd dynamique.

En faisant une analyse spectrale, dans le cas du balourd statique et du balourd de


couple, on retrouve un spectre identique (Figure 22). La distinction entre les deux types
de balourd n’est pas visible dans le spectre car l’information de la phase n’est pas
représentée dans le domaine des fréquences (spectre).

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Pour pouvoir faire la distinction entre les deux types de balourd, on est obligé de faire
des mesures d’analyse de phase mono-voie ou des mesures vibratoires bi-voies.

Il est important de connaître la


différence entre le balourd statique et
de couple lorsque nous souhaitons
réaliser un équilibrage. Pour un
balourd statique, un plan d’équilibrage
suffit (masse apportée dans un plan).
Pour un balourd de couple, les
masses doivent être apportées en
deux plans (équilibrage bi-plans).
Figure 22. Spectre d’un balourd.

Notons enfin que lors de la combinaison des deux types de balourd, on parlera de
balourd dynamique.

2.1.3. Arbre excentrique ou fléchi

L’arbre excentrique ou fléchi représente un cas particulier du balourd. Comme dans le


cas du balourd on retrouvera un niveau de vibration radiale plus important à la
fréquence correspondant à la vitesse de rotation de la machine. En outre l’arbre fléchi
donnera également un niveau vibratoire axial plus important.
Enfin, les mesures de phase en direction axiale aux deux paliers supportant cette arbre
fléchi seront en anti-phase.

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2.2. ETUDE DE CAS

2.2.1. Balourd sur un ventilateur

Un arrêt de production de 6 heures a été provoqué par l’arrachement d’un morceau


d’une des pales d’un ventilateur.
Une déchirure est apparue à la
liaison entre une pale et son support.
Ceci a entraîné une concentration
des tensions et la déchirure s’est
propagée jusqu’à ce qu’une partie de
l’aube se soit arrachée. Avec
l’apparition brutale d’un tel balourd,
le département production a dû
arrêter le ventilateur et toute une
partie de l’usine (Figure 23).

Figure 23. Aube de ventilateur arrachée.

L’usine utilise plusieurs ventilateurs de ce type, et la direction a donc décidé de suivre


l’état des pales par des mesures mensuelles. En effet, une déchirure localisée entraîne,
avant de se détacher complètement, la pliure de la pale vers l’extérieur (dans le sens
des forces centrifuges). Cela provoque l’apparition d’un balourd détectable par des
mesures.

La Figure 24 montre la courbe de tendance des mesures exécutées sur un ventilateur


de ce type. Lors de la campagne de mesure de juillet 1994, une forte augmentation des
vibrations fut détectée. L’énergie de cette vibration se situe dans la bande de fréquence
surveillant le pic développé à la vitesse de rotation de la machine. Une augmentation
des niveaux dans cette zone provient donc d’un balourd.
La connaissance de l’histoire arrivée à l’un de ces ventilateurs a permis de prendre une
action immédiate : le contrôle visuel. On a tout de suite remarqué qu’une partie de
pales était en train de se déchirer également !!
Le remplacement de la roue pendant un arrêt programmé de la production a permis
d’éviter une panne pendant la production.

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Figure 24. Tendance du niveau de vibration à 1xRPM, sur le roulement du
côté accouplement du ventilateur.

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Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 24
3. RESONANCE

3.1. THEORIE

3.1.1. Qu’est-ce que la résonance ?

Pour comprendre la résonance, utilisons un exemple pratique. Quand vous roulez dans
votre voiture avec une roue déséquilibrée, cela provoque, à une vitesse déterminée, une
vibration gênante dans le volant. Cette vibration sera presque nulle en dessous de
80Km/h, deviendra importante autour de 110Km/h pour faiblir à nouveau à des vitesses
plus élevées, par exemple 150Km/h. La force générée, dans ce cas, est proportionnelle
à la masse de balourd et à la vitesse de rotation au carré. Cependant, la vibration dans
la voiture diminue à des vitesses plus élevées.
Le phénomène d’une force dynamique qui provoque des vibrations beaucoup plus
élevées à une fréquence (vitesse) spécifique et des niveaux inférieurs pour des
fréquences plus hautes ou plus basse est appelé Résonance.

Prenons, par exemple, un ventilateur dont la vitesse de fonctionnement est de 900 RPM
(15 Hz) et pour lequel on connaît la vitesse critique (ou la résonance structurelle) située
à 10 Hz. Admettons qu’un certain balourd
soit présent dans le ventilateur. Quand le
ventilateur démarre et atteint les 600 RPM
(10 Hz), la force du balourd se situe dans
la région de la résonance et le ventilateur
subira des vibrations très importantes.
Quand le ventilateur accélère encore, les
niveaux de vibration diminuent.
On peut s’attendre à des problèmes de
Figure 25. Résonance.
roulements, de structures, etc... si la
vitesse de fonctionnement du ventilateur se situe trop près de la fréquence de
résonance.
En règle générale, les constructeurs essaient de déterminer la vitesse de
fonctionnement dans un domaine où il y a peu de résonance. Malgré tout, la pratique
montre que beaucoup de machines fonctionnent tout près de la vitesse critique ou
résonance.

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Remarquons également qu’on ne retrouve pas la résonance uniquement proche de la
vitesse de rotation, mais à n’importe quelle fréquence. La force qui excite alors la
fréquence de résonance ne sera plus le balourd du rotor, mais par exemple la fréquence
de courroie, les vibrations causées par un défaut de roulement, les vibrations provenant
d’une autre machine, etc...

Ce phénomène est illustré à la figure ci-dessous, pour un système simple “masse-


ressort-amortisseur” (Figure 26).

Une force dynamique F agit sur le système à la fréquence f :

F ( f ) = F0 sin ( 2 f t )

Cette force F génère une vibration X sur la masse M avec une amplitude x(t) :

X=H(f)F(f)

La courbe de réponse H ( f ) décrit la réponse dynamique du système.

Si le mouvement du système est stationnaire dans le temps, la force excitante F (de


fréquence de pulsation f) générera toujours une vibration avec la même fréquence f.
Cette vibration deviendra
maximale à la fréquence de
résonance fres. Pour la fréquence
de 0 Hz, le déplacement X est
égal à la déformation statique du
système: X0 = F0 /k dans laquelle
k est la rigidité statique du
système.

Figure 26. Système masse-ressort-amortissement.

Beaucoup de machines ont un comportement identique, éventuellement avec plusieurs


fréquences de résonance qui se succèdent.

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3.1.2. Déphasage

La figure ci-dessous représente la réponse dynamique de la structure de la Figure 26.


Lorsqu’une force dynamique est appliquée sur la masse et que la fréquence d’excitation
de cette force se situe en-dessous de la fréquence de résonance du système, la force F
et le déplacement X de la masse sont en phase. Appliqué au cas d’un ventilateur, ceci
signifie que le déplacement, mesuré sur un palier, sera maximal au moment où la
masse (la force) se trouve sur la position maximale (Même représentation que les
courbes représentant un balourd statique).

Si on augmente la fréquence de la
force dynamique et qu’on se rapproche
de la fréquence de résonance, la
phase changera. A la fréquence de
résonance, la phase entre le
déplacement et la force sera de 90°.
Au-dessus de la fréquence de
résonance, la force et le déplacement
seront déphasés de 180° ou en anti-
phase.

En fonction de la fréquence de la force


Figure 27. Changement de la phase.
dynamique, on obtiendra une phase
entre 0 et 180°.

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3.1.3. Résonance ou balourd ?

Lorsque, à l’occasion de mesures de vibration, on retrouve dans le spectre un pic


important à 1xRPM, on peut dire que c’est probablement lié à un problème de balourd
(voir le chapitre sur le diagnostic). Comment savoir si la vibration du balourd est
amplifiée par l’effet de résonance ? Il existe un certain nombre de critères pour répondre
à cette question. Prenons une mesure verticale et une mesure horizontale sur le palier
d’une machine.

Différence entre le niveau vertical et horizontal.

La force causée par un balourd tourne avec la vitesse de rotation et agit donc de la
même manière dans toutes les directions. Si la structure n’a pas de résonance, la
vibration mesurée doit être approximativement identique dans les directions verticale et
horizontale.
S’il y a une résonance, par exemple dans la direction horizontale, (résonance
directionnelle), il y aura une grande différence entre le niveau horizontal mesuré et le
niveau vertical.
Le cas particulier où la résonance est identique dans les directions verticales et
horizontales donnera des amplitudes identiques dans les deux directions. Ceci signifie
donc que lorsqu’il existe une importante différence entre les niveaux de vibration
verticaux et horizontaux, il est fort probable qu’il y ait un problème de résonance.

Différence de phases entre mesures en direction horizontale et verticale.

S’il n’y a pas de résonance, on doit retrouver 90° entre la vibration verticale et
horizontale. Une résonance de structure causera un changement de phase. Ainsi, on
peut avoir n’importe quelle phase entre la direction verticale et horizontale, la phase
peut varier de 0 à 180 degrés. Si l’on mesure 90° +/- 30° entre la direction verticale et la
direction horizontale, nous sommes en présence d’une situation de résonance.

Remarquons que réaliser un équilibrage dans une situation de résonance est très
compliqué pour cause d’instabilité de phase.

Les deux critères sont résumés dans le Tableau ci-dessous.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 28


BALOURD RESONANCE
1 Amplitudevert 1xRPM 1 Amplitudevert 1xRPM
 3  3
3 Amplitudehor 1xRPM 3 Amplitudehor 1xRPM

Phasevert  Phasehor  90 Phasevert  Phasehor  60


ou
Phasevert  Phasehor  120
Tableau 1. Distinction entre balourd et résonance.

3.1.4. Solutions aux problèmes de résonance

Lorsque les vibrations mesurées sont inacceptables et si de plus ces vibrations sont
amplifiées par une résonance, soit autour de la fréquence de rotation, soit sur une autre
fréquence, il est important de résoudre ce problème en premier lieu.
Lorsque la résonance se manifeste à une fréquence proche de la vitesse de rotation de
la machine, une des options est de modifier cette vitesse. Cette possibilité, la plus
simple, peut influencer la production et se révèle la plupart du temps inacceptable.
Ainsi, aussi bien dans ce cas que lorsque le problème se présente à d’autres
fréquences que la fréquence de rotation, on devra soit augmenter l’amortissement du
système pour absorber les vibrations, soit déplacer la fréquence de résonance vers le
haut ou vers le bas.

La fréquence de résonance d’une structure est déterminée par la formule suivante:


k
f ré sonance  cte 
m
dans laquelle “k” est la rigidité de la structure et “m” la masse. On peut par conséquent,
changer la fréquence de résonance au moyen de deux techniques :

1. Modifier la rigidité (k) : si l’on augmente la rigidité, la fréquence de résonance


remontera vers des fréquences plus hautes.
2. Modifier la masse (m) : si l’on ajoute de la masse, la résonance descendra vers des
fréquences plus basses.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 29


Remarquons que, avant d’exécuter une intervention sérieuse, il faut absolument
connaître la fréquence de résonance et la fréquence de la force excitante. Si cette
résonance fres1 se situe par exemple exactement au-dessus de la fréquence de la force
excitée (Figure 28) et si l’on ajoute une masse, la fréquence va diminuer et peut tomber
sur la fréquence de la force : la situation
va donc s’aggraver. Dans une telle
situation, une diminution de la rigidité
aura également un effet identique : la
résonance change de fréquence fres1
vers fres2 et entraîne donc une
augmentation des vibrations. Une
augmentation de la rigidité ou une
diminution de la masse pourront donc
dans ce cas diminuer les vibrations.

Figure 28. Résonances déplacées.

Pour connaître ces informations, des mesures spécifiques doivent être effectuées. Les
paragraphes 4.2 et 4.3 décrivent ces techniques particulières.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 30


3.2. TECHNIQUE PARTICULIERE : TEST D’IMPACT

Chaque structure a une ou plusieurs fréquences de résonance. Chacune des


résonances provoque une déformation spécifique. Quand on excite une structure (par
exemple un verre excité avec un impact), cette structure commencera à vibrer à sa
fréquence propre de résonance (la fréquence propre de ce verre). Cet impact peut par
exemple être un coup de marteau, ou tout simplement un choc de la main. Il existe
d’autres moyens pour exciter une structure, plus complexes à mettre en oeuvre (sweep,
burst, swept sinusoïde,...), le test d’impact restant l’excitation la plus simple.

Le but d’un test d’impact est de déterminer les fréquences propres d’une structure
(machine). Cet essai s’effectue par une excitation pendant l’arrêt de la machine. Suite
à l’impact, la structure commence à vibrer. En mesurant la réponse de la structure à
l’impact, on peut déterminer le comportement dynamique de cette structure, c’est-à-dire
les résonances de cette structure.

l’atténuation de la vibration durera plus ou moins longtemps. Pour effectuer le test


d’impact (déterminer la fonction transfert) le signal de l’impact et de la réponse doivent
être enregistrés simultanément. Pour pouvoir effectuer un tel essai, la mesure doit
commencer La Figure 29 et la
Figure 30 présentent le principe de
cette technique. La première partie
du signal temporel représente la
structure en repos, avant l’impact.
Au moment de l’impact, le signal
temporel traduit une certaine
amplitude qui ensuite s’atténue.
En fonction de l’amortissement de
la structure, automatiquement
quand un niveau de vibration
déterminé est dépassé. Ce niveau
Figure 29. Test d’impact.
de vibration est appelé “trigger
level ou niveau de déclenchement”. Un déclenchement doit être déterminé entre le
niveau de vibration de la structure au repos et le niveau normal causé par l’impact.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 31


La longueur du signal temporel enregistré, et duquel le spectre sera calculé, doit
également être choisi en fonction de la période d’atténuation et des capacités de
l’analyseur.
La longueur du signal temporel enregistré peut être calculée à partir du spectre avec
deux paramètres : la fréquence maximale fmax et le nombres de lignes N dans le
spectre, c’est-à-dire :
N
T  (voir paragraphe 2.5).
f max

Les résonances de la
structure que l’on recherche
se situent le plus souvent en-
dessous de 200 Hz. On peut
donc choisir fmax.=200 Hz.
Un temps de mesure de 1s
ou 2s est également pour la
plupart des mesures
acceptable. Ceci correspond
à un nombre de lignes N =
200 ou N = 400. La période
Figure 30. Test d’impact. de mesure T a été indiquée
à la
Figure 30. On peut remarquer qu’on travaille souvent avec un pré-déclenchement (pre-
trigger) pour mieux pouvoir visualiser l’effet de l’impact (utilisation des informations
précédant le déclenchement).

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 32


TEST D’IMPACT
Configurations standards pour le collecteur

1. Fréquence maximale des mesures fmax = 200 Hz


2. Fréquence minimale des mesures fmin = 2 Hz
3. Nombre de lignes du spectre N = 200 ou N = 400
4. Fenêtre Uniform
5. Nombre de moyennes Au choix (4)
6. Méthode de moyennage Linéaire (normal)
7. Mode de déclenchement Pré-trigger
8. Amplitude de déclenchement Dépend de la structure
9. Pourcentage pré-déclenchement 10 %
10. Niveau de l’amplitude maximal Dépend de la structure
Tableau 2. Sélections pour test d’impact.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 33


3.3. TECHNIQUE PARTICULIERE : ANALYSE AU DEMARRAGE ET A L’ARRET

Au début de ce chapitre on a parlé de l’exemple du ventilateur qui, lors du démarrage,


peut vibrer énormément à une certaine vitesse (à la fréquence de résonance) et ensuite
diminuer. Le but de l’analyse au démarrage ou à l’arrêt (coastdown) d’une machine est
de déterminer la vitesse critique passant par une résonance de la machine. La
résonance peut être une fréquence propre de la structure ou du rotor. La résonance du
rotor est caractérisée par la vitesse critique.

La Figure 31 introduit cette technique. Pendant le démarrage ou pendant l’arrêt d’une


machine, on mesure la vitesse
simultanément avec la vibration.
Ce niveau de vibration est ensuite
représenté dans un graphique en
fonction de la vitesse. S’il n’y a
pas de résonance dans cette
machine, on obtiendra une courbe
régulière. On retrouve une
amplitude qui augmente et qui
diminue ensuite si la machine
passe par une vitesse critique ou
Figure 31. Analyse au démarrage et à l’arrêt
une résonance. Une machine peut
être conçue “sans vitesse critique”,
c’est-à-dire que la machine tourne en-dessous de sa vitesse critique. En pratique, nous
observons que les turbines et les compresseurs tournent presque toujours au-dessus de
la première ou de la deuxième vitesse critique.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 34


4. LIGNAGE

4.1. THEORIE

4.1.1. Délignage angulaire et délignage parallèle

Notons d’abord que ce chapitre traite uniquement de l’alignement de deux axes à


accouplement direct (ex. un moteur entraînant une pompe par un accouplement
flexible).

On distingue deux type de délignages.


Pour un délignage angulaire, on mesure un
angle différent de 180° entre les deux
arbres (Figure 32). Pour un délignage
parallèle, les deux axes sont parallèles
mais ne se trouvent pas dans un même
plan (sur la même ligne).

Figure 32. Délignages.

4.1.2. Vibrations causées par un délignage

La vibration résultant d’un défaut d’alignement va dépendre du type


d’accouplement et de la réaction de celui-ci aux efforts auxquels il sera soumis.
En règle générale, un défaut d’alignement génère un phénomène se répétant tous les
tours de rotation. Un délignage entraîne en effet une augmentation de la résistance
dans l’accouplement. Cette résistance variera en fonction de la position de
l’accouplement sur un tour de rotation. Ce modèle se répétera néanmoins tous les tours
de rotation. Un défaut d’alignement créera donc un signal temporel très répétitif.
Notons également que suivant l’usure de l’accouplement, la résistance opposée au
défaut d’alignement variera.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 35


Un délignage se traduit dans le spectre de vibration par un pic situé à une (1) fois la
vitesse de rotation accompagné d’harmoniques de cette vitesse (puisque la forme du
signal temporel n’est pas nécessairement sinusoïdale).

Si l’on a affaire à une délignage parallèle pur, les vibrations se ressentiront


principalement en direction radiale. Le déphasage entre deux points mesurés dans la
même direction radiale (horizontale ou verticale), de part et d’autre de l’accouplement,
sera proche de 180°
Si par contre on se trouve en présence d’un délignage angulaire pur, on détectera la
vibration principale en direction axiale. Le déphasage entre deux points mesurés en
même temps de part et d’autre de l’accouplement, en direction axiale, sera alors proche
de 180°.

La cause de ces défauts d’alignement provient principalement du mauvais alignement


lors du montage de la machine ou d’un déplacement des axes pendant le
fonctionnement.
Les conséquences d’un délignage sont importantes. L’arbre d’un rotor est très rigide et,
il s’y crée de très grandes forces qui se répercutent dans les paliers. L’apparition rapide
d’un défaut de roulement en est souvent la conséquence. Dans les cas exceptionnels,
la cage du roulement casse; et la machine tombe directement en panne.
Pour prévenir ces problèmes de roulement, il est important de toujours effectuer une
mesure vibratoire après un alignement.

Dans la plupart des cas, nous aurons


évidemment une combinaison des
deux types de délignage. Le spectre
montrera alors un pic à 1xRPM ainsi
qu’un pic à 2xRPM, les amplitudes
dépendant du type de délignage qui
est le plus prononcé. Les
considérations décrites ci-dessus à
propos des mesures de phase restent
valables.
Figure 33 Spectre d’un délignage

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 36


4.1.3. Vibrations causées par un roulement déligné

Lorsqu’un roulement a été monté et qu’il ne corrige pas automatiquement le délignage,


ce délignage entre l’arbre et le roulement peut causer des forces axiales très
importantes. Les vibrations qui sont générées par ces forces se présenteront
principalement sur 1x, 2x ou 3x. la vitesse de rotation de l’arbre. Le niveau de vibration
axial sera relativement élevé.

On peut détecter un tel problème par


des mesures de phase, en direction
axiale, à quatre positions différentes
sur l’arbre (Figure 34).
Un roulement déligné donnera un
déphasage de 180° à 1xRPM entre
le point de mesure de gauche et
celui de droite, et aussi entre le point
de mesure du dessus et celui du
dessous. Figure 34. Mesures de phases axiales.

4.1.4. Alignement ou balourd ?

Quand un pic à 1xRPM est détecté dans le spectre, on peut s’attendre à un balourd ou
un délignage angulaire. La distinction entre les deux suit un nombre de critères.

Niveau de vibration axiale

Un balourd générera exclusivement des niveaux de vibration en direction radiale, alors


que le délignage causera plutôt des amplitudes axiales.

Mesures de phase

Un balourd génère sur les deux arbres couplés une vibration qui a la même direction,
tandis qu’on retrouve un déphasage de 180° de part et d’autre de l’accouplement pour
les problèmes de lignage (5.1.2.).

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 37


Le résumé ci-dessous explique ces quelques possibilités.

BALOURD DELIGNAGE (ANGULAIRE)


Amplitudes axiales sont faibles Vibrations axiales importantes

Points de mesure autour de Points de mesure autour de


l’accouplement en phase l’accouplement en contre-phase
Tableau 3. Distinction entre délignage et balourd.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 38


4.2. CAS D’ETUDE

Sur un moteur couplé directement à une pompe, une augmentation importante du


niveau de vibration a été remarquée à 2XRPM.

Le point de mesure avec le plus haut niveau de vibration sur le moteur était M2H, du
côté de l’accouplement, en direction horizontale (Figure 35). Les niveaux de vibration
axiaux à 1xRPM et 2xRPM étaient aussi raisonnablement élevés (Figure 36).

Le niveau élevé à 2xRPM en direction horizontale (radiale) indique un délignage


parallèle. Le niveau axial élevé, avec également une composante importante à 1xRPM
montre un délignage angulaire. Cela montre par conséquent une combinaison des deux
types de délignage, le cas le plus rencontré.

Figure 35. Délignage.

Le contrôle de la machine a mis en évidence la présence d’un délignage, mais la cause


particulière du haut niveau semblait être une usure extrême de l’accouplement (dans
lequel un contact métal sur métal est toujours possible). Après remplacement de
l’accouplement et lignage du moteur et de la pompe, les niveaux de vibration sont
revenus à des valeurs plus acceptables.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 39


Figure 36. Délignage.

Remarquons également qu’en général dans le cas d’un délignage, les niveaux de
vibration sur les points de mesure seront plus élevés autour de l’accouplement que sur
les autres points de mesure. Cela s’est confirmé ici puisque le plus haut niveau de
vibration mesurable était sur le point de mesure à l’accouplement, direction horizontale,
sur le moteur.
/ S e c

S t . 1 - K o n d e n s p p M 2 6 4 2 A lig n e m e n t

P 0 2 9 5 0 6 . 2 - M 2 *
4 0
m

W a v e f o r m D is p la y

2 6 / M A R / 9 3 1 3 : 3 2
m

3 0
in

R M S = 1 6 . 8 5
2 0 L O A D = 1 0 0 . 0
V e lo c it y

R P M = 2 9 9 6 .

1 0 R P S = 4 9 . 9 3

P K ( + ) = 1 . 2 1
0
P K ( - ) = 1 . 0 6

C R E S T F = 1 . 8 2
- 1 0

- 2 0

- 3 0

0 6 0 1 2 0 1 8 0 2 4 0 3 0 0

T im e in m S e c s

L a b e l: *
Figure 37. Délignage.

Enfin, la figure ci-dessus montre le signal temporel de la mesure du point situé sur le
moteur, côté accouplé. On remarque que ce signal est très répétitif (il se répète tous les
tours de rotation), ce qui confirme le problème d’alignement.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 40


5. JEU OU DESSERRAGE

5.1. THEORIE

5.1.1. Vibrations causées par du jeu ou un desserrage

Par desserrage, on entend par exemple la situation selon laquelle un palier n’est pas
monté d’une façon rigide sur la structure.
Le jeu, quant à lui, se retrouve presque toujours dans le roulement. Pour des
roulements à rouleaux ou à billes, cela peut être le jeu entre la bague extérieure et le
palier, ou entre la bague intérieure et l’arbre. Pour les paliers lisses, le jeu signifie un
espace excessif entre l’arbre et le palier.

Il est souvent difficile de voir la différence entre un jeu ou un desserrage. Le spectre de


mesure est en effet presque identique pour ces deux types de problème, à savoir
1xRPM avec plusieurs harmoniques. Une inspection visuelle est le seul moyen de
déterminer la cause exacte.

Typiquement, le jeu ou le desserrage génère un signal temporel irrégulier. La force


excitante qui cause la vibration est un balourd sur le rotor (très fréquent), mais la
réponse non linéaire de la structure donne un signal temporel irrégulier.
Cela a comme conséquence que le contenu énergétique du signal temporel (et donc du
spectre) reste synchrone, avec des pics multiples de la fréquence de rotation.

Intuitivement, l’effet du jeu peut être


expliqué par un exemple simplifié.
Soit un palier dont un boulon est
desserré (
Figure 38).
Ajoutons un balourd qui tourne à la
vitesse de rotation. On peut ainsi
comprendre le signal temporel
visualisé à la Figure 38. Exemple de désserrage.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 41


Figure 39.

Le spectre d’un tel signal temporel


deviendra conforme à la théorie
vue dans le chapitre 2 (2.2.
Vibration périodique non
harmonique). Ce signal est
représenté à la Figure 40. En
réalité, le signal est encore plus
complexe que présenté dans la
figure, mais on peut comprendre
que le balourd est la vibration
Figure 39. Vibration limitée. fondamentale et ne sera plus une
sinusoïde. Ainsi le spectre
présente un pic à la vitesse de
rotation et des harmoniques (dus au fait que le signal n’est pas parfaitement
sinusoïdal).

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 42


Dans certains cas, le spectre présente
non seulement le pic à 1xRPM avec
des harmoniques mais aussi une
fréquence de 1/2xRPM avec des
harmoniques de cette fréquence. Pour
les roulements à billes, ceci indique un
jeu important.
Pour les paliers lisses, ceci indique un
frottement (indiqué en anglais par le
terme “rub”) entre l’arbre et les
Figure 40. Spectre de jeu ou de desserrage. coussinets.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 43


5.1.2. Desserrage structurel

La structure d’une machine dont la base se désserre est un cas particulier de


désserrage. Cela peut être causé par la perte d’un ou plusieurs boulons de fixation du
moteur, par un pied arraché ou détaché.
Ce cas ne génère pas le même spectre que le désserrage d’un roulement vis-à-vis du
palier. On retrouvera plutôt des fréquences de la vitesse de rotation avec des
harmoniques de cette fréquence.

5.1.3. Jeu ou délignage ?

Une mesure sur une machine qui montre une combinaison d’un délignage parallèle et
d’un délignage angulaire, produira un spectre avec des composantes importantes à
1xRPM et à 2xRPM. Si l’on retrouve aussi quelques harmoniques de la vitesse de
rotation, probablement d’amplitude plus faible, le diagnostic devient difficile : délignage
ou jeu ?

Dans ce cas l’analyse du signal temporel peut aider à déterminer la cause exacte de la
vibration. Le signal temporel dans le cas d’un jeu ou d’un désserrage donnera plutôt un
signal irrégulier. En revanche, pour un problème de délignage, la forme d’onde se
répétera régulièrement à chaque rotation de l’arbre.
Un signal est rendu complexe à cause des harmoniques de la vitesse de rotation:
beaucoup d’harmoniques dans le spectre = signal temporel complexe.

JEU DELIGNAGE
Signal temporel irrégulier Signal répétitif
Tableau 4. Distinction entre jeu et délignage.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 44


5.2. CAS D’ETUDE

5.2.1. Jeu entre la bague intérieure du roulement et l’axe

Le spectre de la Figure 41 a été mesuré sur un roulement d’un ventilateur entraîné par
courroies. Le spectre montre clairement un pic et de nombreux harmoniques de
1xRPM. La forme d’onde en Figure 42 présente un aspect très irrégulier : la forme des
vibrations pendant une rotation (comprise entre deux subdivisions verticales) ne se
répète en effet pas à chaque rotation.

Figure 41. Spectre d’un jeu de roulement.

Le niveau absolu des vibrations est déterminé par le niveau de balourd présent sur le
ventilateur (un grand balourd provoque de grandes amplitudes de jeu alors que pour un
même jeu, un petit balourd rendra les niveaux beaucoup moins visibles).
Il est donc important de suivre d’autres paramètres. L’analyse des tendances, qui
indique les variations des niveaux vibratoires dans le temps, doit être considérée. Elle
donne de bonnes indications sur l’évolution du jeu.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 45


Dans notre cas, le contrôle du jeu du roulement n’était pas possible sur le ventilateur
(qui fonctionne en production continue). Il fallut donc attendre une période de révision.
Six semaines après ces mesures, le ventilateur fut arrêté (durant la production) car le
roulement du ventilateur du côté des courroies était complètement libre sur l’axe.
/ S e c

S t . 1 - I n la a t v e n t ila t o r S p e lin g

# 0 0 8 3 7 7 . 2 - V K * V E N T I L A T O R K O P P E L I N
6
m

W a v e f o r m D is p la y

1 4 / J U N / 9 4 1 0 : 2 3
m

4
in

R M S = 1 . 7 6
2 L O A D = 1 0 0 . 0
V e lo c it y

R P M = 1 4 9 0 .

0 R P S = 2 4 . 8 3

P K ( + ) = . 1 5 5 2
- 2
P K ( - ) = . 2 4 9 7

C R E S T F = 3 . 6 5
- 4

- 6

- 8

0 5 0 1 0 0 1 5 0 2 0 0 2 5 0 3 0 0 3 5 0 4 0 0

T im e in m S e c s

Figure 42. Forme d’onde du jeu de roulement.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 46


5.2.2. Jeu entre la bague extérieure du roulement et le palier

Les mesures suivantes ont été exécutées sur un moteur accouplé à un ventilateur
centrifuge via un accouplement flexible. Les mesures périodiques montrent une
augmentation du niveau dans le domaine de fréquence 3 à 6 x RPM (Figure 43). Les
niveaux de vibration sont sensiblement plus élevées sur le moteur que sur les
roulements du ventilateur.

Figure 43. Tendance du niveau de vibrations à 3-6xRPM.

L’analyse du spectre de la Figure 44 montre un pic à 1xRPM et des harmoniques plus


élevés, surtout à 2 x et 3 x RPM. Vu la taille relative du pic à 1xRPM par rapport à
2xRPM, le type de problème présent n’est pas clairement un jeu ou un délignage. La
forme d’onde, très irrégulière en Figure 45, donne une information très importante et
indique très probablement un problème de jeu.

Peu après la mesure de juin ‘93 les roulements du moteur ont été remplacés. La
première mesure après le remplacement montre une nette diminution du niveau de
vibration dans le domaine des fréquences 3 à 6 x RPM. Pendant le remplacement, on a
pu remarquer que la bague extérieure du roulement avait tourné dans le palier, ce qui
confirme le diagnostic du jeu.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 47


Figure 44. Spectre lors d’ un problème de jeu.
/ S e c

S t . 1 - V e n t . 2 k e t e l 2 J e u

7 2 9 7 . 2 - * C V M O T E U R C O P L A G E
2 0
m

W a v e f o r m D is p la y

0 3 / M A Y / 9 3 1 0 : 2 5
m

1 5
in

R M S = 5 . 8 7
1 0 L O A D = 9 0 . 0
V e lo c it y

R P M = 2 9 8 8 .

5 R P S = 4 9 . 8 1

P K ( + ) = . 7 0 7 4
0
P K ( - ) = . 6 1 9 8

C R E S T F = 3 . 0 0
- 5

- 1 0

- 1 5

4 0 8 0 1 2 0 1 6 0 2 0 0 2 4 0 2 8 0

T im e in m S e c s

Figure 45. Forme


L a b
d’onde
e l:
lors
je
d’un problème de jeu.
u

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 48


5.2.3. Jeu structurel

Une pompe entraînée directement par un moteur est mesurée tous les trimestres. Lors
des mesures de septembre ‘93, une très forte augmentation de niveau de vibration a été
détectée à 1xRPM (Figure 46).

Figure 46. Tendance de niveau de vibrations à 1xRPM.

Après contrôle de la machine, il apparaît que la base, sur laquelle le moteur et la pompe
sont montés, n’est plus fixée correctement. Dans un cas semblable, uniquement le
niveau de vibration de la machine à 1xRPM augmentera fortement, et le niveau des
harmoniques restera faible, contrairement au jeu dans l’alésage d’un roulement.

La Figure 47 montre le spectre mesuré sur cette machine au moment où l’augmentation


a été détectée. La Figure 48 montre le spectre mesuré peu après le contrôle effectué et
après réparation. Le niveau de vibration à 1xRPM est diminué par un facteur de 2 à 3.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 49


Figure 47. Désserrage structurel.

Figure 48. Spectre mesuré après réparation.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 50


Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 51
6. ROULEMENTS

6.1. THEORIE

Les roulements à billes ou à rouleaux sont composés de quatre parties. Chacun de ces
composants peut être à l’origine d’un défaut : sur la bague externe, sur la bague interne,
la cage et les éléments roulants (billes ou rouleaux). Quand un défaut apparaît, on
retrouvera un spectre spécifique pour celui-ci.
Parce que les défauts de bague interne et externe sont des phénomènes comparables,
ceux-ci seront traités dans le même paragraphe.

6.1.1. Défauts des bagues internes et externes

Dans les exemples qui vont suivre, nous considérerons que la bague interne du
roulement tourne et la bague externe est fixe dans l’alésage.

Supposons qu’un défaut existe sur la bague interne ou externe. La fréquence à laquelle
les éléments roulants (bille ou rouleau) passent dans le défaut (Figure 49) est déterminé
par :
1. BPFO = la fréquence de passage (des billes) dans la bague externe
(BPFO = “Ball Pass Frequency Outer Race”)
2. BPFI = la fréquence de passage (des billes) dans la bague interne
(BPFI = “Ball Pass Frequency Inner Race”)

Ces fréquences sont déterminées


par, d’une part, la vitesse de rotation
de l’arbre et, d’autre part, par les
dimensions physiques du roulement.
Pour un roulement déterminé, la
fréquence de la bague externe ou la
fréquence de la bague interne
peuvent être exprimées comme un
multiple (non entier) de la vitesse de
rotation, ou autrement dit en “Ordre”
(voir paragraphe 2.1).
Figure 49. Fréquence de passage.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 52


Soit un défaut dans la bague externe. Lors d’une rotation complète de l’arbre, on peut
compter que 4,7 billes passent dans ce défaut. Or les données physiques du roulement
permettent de calculer une vibration à une fréquence BPFO qui correspond à 4,7xRPM
ou 4,7 Ordres.
Le problème relevé à 4.7xRPM est donc bien un problème de bague externe.

Au cours de l’évolution d’un défaut, il est possible de distinguer quatre phases:

Phase 1 :

Dans un premier temps, le défaut ne représente qu’une micro-cavité (ou micro-


fissuration). Il n’y a pas encore de changement de la surface de la piste sur laquelle les
billes roulent. Chaque bille qui passe sur cette micro-cavité provoque un impact dans la
bague interne ou externe du roulement et en excite sa fréquence propre ou fréquence
de résonance (situation semblable à une
excitation d’une structure par un impact,
voir paragraphe 5.2). La bague interne ou
externe commencera à vibrer à cette
fréquence propre et s’amortira. Cette
fréquence se situe le plus souvent dans la
région de 2 à 3 kHz et n’est normalement
pas fonction de la vitesse de rotation. La
forme d’onde qui en résulte est présentée
Figure 50. Première phase de défaut du en Figure 50, dans laquelle les impacts
roulement: forme d’onde.
sont clairement visibles. La sinusoïde
basse fréquence est la manifestation du balourd, alignement, etc ... La fréquence
(répétition du phénomène “excitation de la fréquence de résonance de la bague du
roulement”) à laquelle les impacts se manifestent est égale au BPFO ou BPFI, en
fonction de la situation du défaut sur respectivement la bague externe ou interne.

L’énergie contenue dans les vibrations causées par ces impacts se situe au-dessus de 2
kHz et n’est pas visible dans un « spectre normal », mesuré typiquement dans une
bande de fréquence maximale de 60xRPM.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 53


L’augmentation de l’énergie en haute fréquence ne sera pas détectable avec un spectre
normal. Néanmoins on peut sauvegarder ces informations par l’emploi d’un paramètre
spécifique qui contrôle la première phase de dégradation du roulement. Quelques
exemples de paramètres semblables sont les mesures à l’aide d’un appareil SPM
(Shock Pulse Methode1), la valeur GSE (Spike Energy2), ou la valeur HFD (High
Frequency Domain3). La méthode du Shock Pulse mesure l’énergie vibratoire autour de
la fréquence de résonance du capteur (33kHz), la valeur GSE est relative au nombre de
chocs par unité de temps, la valeur HFD mesure la quantité d’énergie dans la plage de
fréquence de 2 kHz à 20 kHz.
Enfin, il existe encore une autre méthode pour déceler ce stade précoce de défaut de
roulement, c’est la méthode de démodulation, expliquée au paragraphe 8.2.

Phase 2 et phase 3 :

L’aggravation du défaut se manifeste par l’arrachement de particules métalliques. Les


éléments roulants rouleront alors
successivement dans et hors de la cavité
(comparable à une voiture qui roule dans un
trou de la route, les pneus rouleront chacun
dans et hors de ce trou). Le choc créé à
l’entrée et la sortie de la bille (rouleau) du
défaut n’excitera plus seulement les
fréquences de résonance du roulement, mais
aussi les vibrations effectives de la fréquence
BPFO ou BPFI. Le signal vibratoire qui est
Figure 51. 2ème et 3ème phase de maintenant généré est par conséquent une
dégradation d’un roulement. forme d’onde avec une périodicité identique à
la fréquence BPFO ou BPFI, mais la vibration
ne sera certainement pas un harmonique pur comme dans le cas, par exemple, d’un
balourd (Figure 51). Conformément à la théorie reprise au paragraphe 3.2., le spectre
contiendra un pic à la fréquence BPFO ou BPFI et des harmoniques de cette fréquence.

1ShockPulse est une technique développée par SPM Instruments.


2SpikeEnergy est une technique développée par IRD Mechanalysis.
3HFD est une technique développée par CSI.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 54


L’amplitude des différents harmoniques
dépend de la quantité d’énergie du
signal vibratoire. Cette énergie est
fonction de la longueur du défaut dans la
bague interne ou externe. Ceci peut
être compris intuitivement par la Figure
52.

Figure 52 Petit et grand défaut dans la bagueAu début de la dégradation du


externe du roulement.
roulement, le défaut sera encore court.
La quantité d’énergie des vibrations causées par le défaut sera par conséquent plus
haute en fréquence (choc). Au fur et à mesure que le défaut devient plus long, la
quantité d’énergie sera plus basse en fréquence (répartition de l’énergie sur une plus
longue période de temps).
Cela se traduit dans le spectre par
l’augmentation du niveau des
harmoniques dans les basses
fréquences et une diminution des hautes
fréquences. Les Figure 53 et Figure 54
illustrent cette évolution.
Le début d’un défaut de roulement sera
Figure 53. Deuxième phase d’un défaut de
roulement.
visible en premier lieu par l’apparition
des harmoniques de fréquence
respective (BPFO ou BPFI).
Le défaut petit peut donc être mieux
visualisé dans un spectre en
accélération, plutôt qu’en vitesse et il
n’est certainement pas visible en
déplacement (voir paragraphe 2.1.2).
Cette manière de représenter accentue
en effet les composantes de fréquence
Figure 54. Troisième phase par défaut de plus hautes.
roulement.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 55


Il en va de même pour le signal temporel. Les impacts causés par le défaut ont des
fréquences de vibration élevées Ces impacts, représentés en unité de vitesse dans un
signal temporel, ont une petite amplitude si on les compare aux vibrations causées par
un balourd ou jeu. Pour ces raisons, la mesure temporelle pour détecter les défauts de
roulement doit être visualisée en accélération.

Quatrième phase:

Le défaut de bague externe ou interne du roulement deviendra plus long. Quand le


contour de la bague interne ou externe est presque complètement détérioré, les
vibrations généreront une grande
quantité de bruit de fond, et on ne peut
plus déterminer le nombre de billes qui
passe dans le défaut. Si le défaut
devient tellement grand que le jeu du
roulement augmente, on retrouvera
dans les analyses vibratoire aussi
une image classique du jeu.
Figure 55. Quatrième phase de défaut de roulement

Remarquons que dans cette phase de détérioration, un roulement n’a plus qu’une durée
de vie assez courte. Ce n’est donc pas le but de la maintenance prédictive d’attendre
que chaque roulement atteigne cette phase pour les remplacer. On peut dire en général
que, lorsque les fréquences BPFO ou BPFI et plusieurs harmoniques sont clairement
visibles dans le spectre, la durée de vie restante n’est plus qu’un pourcentage minuscule
de la vie totale du roulement. La décision de changer dépendra alors plutôt de la
possibilité de faire la réparation.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 56


Modulation du BPFO et BPFI

Très souvent et plutôt pour les


défauts sur la bague interne, les
vibrations du défaut sont modulées.
Ceci s’exprime dans le spectre par
des bandes latérales autour du
BPFO ou BPFI et leurs harmoniques.
Pour le BPFI, ce phénomène peut
être expliqué de la manière suivante :
le défaut tourne avec l’arbre, soit à la
vitesse de rotation de ce dernier. La
Figure 56. Influence du poids sur un défaut
charge appliquée sur le roulement BPFI.
reste toujours dans la même direction
(direction du poids de la machine principalement).
Ceci provoque donc une augmentation de l’amplitude de la force (qui agit sur le défaut)
et de la vibration lorsque le défaut passe la direction la plus chargée.

Dans le cas d’une bague externe, le défaut reste fixe mais c’est le balourd de la
machine (qui génère une force répétitive et donc une vibration) qui tourne à la vitesse de
rotation de la machine. Le balourd amplifie donc la vibration lorsqu’il se trouve à la
même position que le défaut.

Aussi bien pour un défaut de bague interne que pour un défaut de bague externe, la
vibration sera modulée par la vitesse de rotation.

La forme d’onde donnée en Figure 57 représente une telle situation. La modulation de


la forme d’onde a une période plus longue que la vibration du défaut. Dans ce cas-ci, la
fréquence modulante est la vitesse de rotation 1xRPM.

Comme expliqué dans la théorie de la modulation (paragraphe 3.4), le spectre présente,


dans ce cas, des bandes latérales dont l’interdistance est égale à 1xRPM à gauche et à
droite des fréquences BPFO ou BPFI et harmoniques.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 57


Figure 57. Modulations par 1xRPM d’une fréquence de BPFI ou BPFO.

La forme d’onde des BPFI et BPFO n’est pas une sinusoïde et le spectre présente donc
un BPFO ou BPFI avec plusieurs harmoniques.

Le spectre d’un défaut de bague interne


montre très souvent des bandes latérales
(le défaut est souvent présent sur tout le
diamètre de la piste de la bague interne),
tandis que le spectre d’un défaut de
bague externe est le plus souvent très
propre (le défaut reste très localisé,
souvent dans la direction de charge du
roulement). Un défaut de bague interne
Figure 58.Modulation des fréquences BPFO.
montre souvent des amplitudes moins
élevées qu’un défaut sur la bague externe
(le signal vibratoire émis par le défaut sur la bague interne doit être transmis jusqu’au
capteur par les billes, la bague externe et le bâti de la machine). Il faut donc être plus
attentif aux défauts de bague interne qu’aux défauts de bague externe.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 58


6.1.2. Rupture de la cage

La fréquence à laquelle les billes ou les rouleaux d’un roulement tournent autour de
l’axe de l’arbre est égale à la fréquence à laquelle la cage tourne, car les billes sont
maintenues par la cage. Cette fréquence est déterminée par:
La fréquence de la cage ou FTF
(“Fundamental Train Frequency”)

Cette fréquence se situe pour la plupart des roulements à 0,4 fois la vitesse de rotation,
soit 0.4 ordres.
Comme la distance entre toutes les billes est identique, on peut dire que le nombre de
billes multiplié par la fréquence de la cage égale la fréquence du BPFO. Ainsi, si l’on
n’avait qu’une bille, la fréquence FTF = BPFO.

Lorsque la cage d’un roulement casse, les


billes ne sont plus maintenues à une
distance égale l’une de l’autre, et elles
vont rapidement se regrouper. Cela
génère une excentricité de l’arbre et un
balourd tournant à une fréquence
identique à celle de la cage. Le spectre
de ce type de problème contient donc
uniquement un pic à la fréquence de la
Figure 59. Spectre d’un problème de cage. cage.

En pratique, on est rarement confronté à ce type de spectre. Dans la plupart des cas,
un roulement dont la cage est cassée va très vite se détériorer dangereusement et
provoquer l’arrêt de la machine. Et, avant la rupture de la cage, aucun problème ne se
manifestera dans le spectre de vibrations. L’apparition et l’évolution rapide de ce
problème en rend la détection très difficile et la maintenance prédictive n’a pas de
technique de détection très efficace pour les défauts de cage : ni par l’analyse vibratoire,
ni par l’analyse d’huile, ni par l’analyse infrarouge. Le choix de roulements de grande
qualité de cage est donc primordial.

Une rupture de cage, en plus d’une construction bon marché (plastique), est le plus
souvent provoquée par deux causes.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 59


Une première cause est souvent une charge axiale trop élevée (niveau de vibration axial
élevé) sur des types de roulement qui ne sont développés pour des charge axiales.
Plusieurs problèmes, mentionnés dans cet ouvrage, peuvent engendrer une telle
charge. Une situation très courante est une tension de courroie trop élevée, aussi bien
pour les roulements du moteur que pour les roulements des unités entraînées.
Une deuxième cause fréquente de rupture est une fixation (serrage) trop faible du
roulements sur l’arbre (ce serrage doit avoir une valeur bien définie). Cela crée, par
l’effet de la charge dynamique, un jeu axial. Ce jeu peut conduire à la rupture de la
cage.

6.1.3. Défauts de billes ou de rouleaux

La fréquence à laquelle les billes ou les rouleaux d’un roulement tournent autour de leur
propre axe est appelée:
La fréquence des billes ou “BSF”
(“Ball Spin Frequency”)

Un défaut d’une ou plusieurs billes ou rouleaux génère une image typique dans le
spectre de vibrations. Il y aura un ou plusieurs groupes (forêts) de pics visibles
qui, lorsqu’on les examine en détail,
apparaissent composés d’un pic central
et de pics à gauche et à droite (bandes
latérales) espacés d’une distance
identique qui correspond à la fréquence
de la cage. Dans beaucoup de cas, ces
groupes de pics coïncideront avec la
fréquence fondamentale ou les
harmoniques de cette fréquence
(fréquence de rotation des billes BSF).
Figure 60. Spectre de défauts des éléments
roulants.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 60


6.1.4. Quand remplacer les roulements ?

Quand un défaut de roulement est détecté, il faut pouvoir déterminer à quel moment
remplacer le roulement ou à quel moment il faut arrêter la machine. Combien de temps
cette machine peut-elle encore tourner ?

L’information la plus importante pour faire une prédiction de la durée de vie restante est
la courbe de tendance. Des mesures mensuelles ou trimestrielles montrent l’évolution
de la détérioration du roulement. Les différentes phases de défaillance d’un roulement
nous donnent une idée de l’évolution du défaut. Pour les problèmes liés aux éléments
roulants, on utilise plutôt le niveau de vibration pour définir la rapidité de l’évolution du
défaut.

En général, si l’on ne voit pas de différence entre deux mesures, il n’est pas nécessaire
de prendre des actions.

Le remplacement rapide d’un roulement dépend aussi et surtout des circonstances. A-t-
on le temps chaque week-end ou même chaque nuit de remplacer un roulement sans
engendrer des pertes de production ? Si c’est possible, il est plus prudent de ne pas
chercher à atteindre la durée de vie limite du roulement. Quand un défaut est
clairement détecté, on remplacera le roulement pour éviter toute perte de production.
Si une machine tourne longtemps sans arrêt, alors les choses deviennent plus
compliquées !! Dans ce cas, il est nécessaire de savoir combien de temps le roulement
peut encore tenir. Ainsi, on essaiera de réduire les causes du problème (graissage,
fixation, alignement, etc ...), d’augmenter la périodicité de mesure et de suivre
attentivement l’évolution.

Indépendamment des considérations ci-dessus, il existe encore un grand nombre de


critères qui détermineront la durée de vie du roulement.
Généralement on peut affirmer qu’un roulement doit être remplacé plus vite si :
1. la machine tourne à une vitesse élevée (vitesse > 1500 à 2000 RPM).
2. la charge est élevée (niveau global de vibration). Une charge élevée peut être, par
exemple, causée par un balourd important.
3. quand il concerne un roulement du moteur. Sur un moteur, les endroits de mesure
sont souvent éloignés des roulements et les amplitudes sont donc amorties.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 61


4. quand il concerne un défaut de bague interne. Les vibrations doivent traverser les
billes, la bague externe et le bâti avant qu’on puisse les mesurer.
5. quand il concerne un roulement à billes. La charge maximale dynamique sur un
roulement à billes est plus importante que sur un roulement à rouleaux. Le défaut
évoluera plus vite.

6.1.5. Problèmes de graissage

Si le graissage est insuffisant, une grande quantité de bruit sera présente dans le
spectre dû au contact métal contre métal dans le roulement. Le bruit est perçu dans le
spectre de vibration comme une épaisse zone dans laquelle se trouve l’énergie de
vibration, sans que des pics prononcés soient visibles. Cette zone de bruit contiendra
souvent un grand nombre de pics harmoniques. Ceux-ci, en opposition aux pics
générés par un défaut dans la bague interne ou externe, provoquent une vibration dont
les composants harmoniques sont moins purs.
La Figure 61 montre une image typique d’un problème de graissage. Dans la plage des
hautes fréquences, le niveau de bruit a clairement augmenté.

Figure 61. Spectre d’un problème de graissage.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 62


Un problème qu’on retrouve cependant aussi souvent que le manque de graissage est
le surgraissage. Trop de graisse dans le roulement augmentera la résistance des
élément roulants pendant une rotation. Cela peut conduire à une augmentation de la
température ou accélérer la dégradation du système de lubrification.

Remarque

La cavitation dans la pompe est un phénomène qui générera également du bruit, mais
doit être clairement distingué des problèmes de graissage. Le bruit généré produira une
image similaire dans le spectre, sans également présenter les fréquences discrètes
visibles dans l’exemple ci-dessus. La cavitation peut également être mesurée sur
plusieurs points de mesures de la pompe alors que le surgraissage sera localisé au droit
du roulement concerné.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 63


6.1.6. Formules pour le calcul des fréquences de défaut

Les formules ci-dessous sont utilisées pour le calcul des fréquences de défaut de
roulement. Elles sont basées sur les données physiques des roulements. Elles sont
valables dans le cas où la bague externe est fixe et la bague interne tourne (plupart des
cas).

Nb  Bd 
BPFO   S 1   cos
2  Pd 
Nb  Bd 
BPFI   S 1   cos
2  Pd 
S  Bd 
FTF   1  cos
2  Pd 
Pd   Bd  
2

BSF   S 1   cos 
2 Bd   Pd  

Où : BPFO : Ball pass frequency outer race en Hz (fréquence de passage des


billes sur la bague extérieure)
BPFI : Ball pass frequency inner race en Hz (fréquence de passage des
billes sur la bague intérieure)
FTF : Fundamental train frequency en Hz (fréquence de la cage)
BSF : Ball spin frequency in Hz (fréquence de défaut des billes)
Nb : Nombre d’éléments roulants
S : Vitesse de rotation de l’arbre CPS
Bd : Diamètre des éléments roulants en mm
Pd : Diamètre primitif en mm
 : Angle de contact en radians

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 64


Dans le cas où la bague interne est fixe et la bague externe tourne, seule la fréquence
de la cage est modifiée. Dans cette situation, le fréquence de la cage est calculée
comme suit :

S  Bd 
FTF   1  cos  
2  Pd 

Ball Pass Frequency


Outer Race (BPFO)

Ball Pass Frequency


Inner Race (BPFI)

Fundamental Train
Frequency (FTF)

Ball Spin Frequency


(BSF)

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 65


6.2. CAS D’ETUDE

6.2.1. Défaut de bague externe

Supposons un ventilateur entraîné par des courroies. Les mesures sont trimestrielles.
Les mesures ci-dessous ont été effectuées sur un roulement de ce ventilateur, du côté
de l’accouplement. Il s’agit d’un roulement à double rangée de billes.

Les mesures d’octobre 1993 (Figure 62) montre un défaut précoce de roulement. Pour
ce type de roulement, 8,2 billes passeront sur un défaut dans la bague externe. La
fréquence de la bague externe (BPFO) est donc, pour ce roulement, de 8,2 Ordres.
Multipliée avec le nombre de tours (788 RPM ou 13,1 Hz), cela signifie que les billes

Figure 62. Début de défaut sur la bague externe (accélération).

rouleront dans le défaut à la fréquence de 108 Hz pour la bague externe. La Figure 62


montre la fréquence BPFO et les harmoniques, superposés au spectre (les lignes
verticales interrompues). Le niveau de vibration généré par le défaut de bague externe
est cependant toujours fort bas et visible uniquement dans les hautes fréquences
(spectre en accélération). Pour cette raison, le roulement n’est pas remplacé
immédiatement et il est décidé de le suivre plus souvent que le cycle trimestriel normal.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 66


Figure 63. Défaut de bague externe précoce (vitesse).

La Figure 63 représente le même spectre, mais exprimé en vitesse. Remarquons que


seuls les harmoniques de rang très élevé de la fréquence BPFO sont visibles, comme
prévu dans le cas d’un défaut roulement à un stade très précoce (phase 2 pour un
défaut de bague externe).
La Figure 64 représente le spectre d’une mesure réalisée trois mois plus tard. Le défaut
de roulement est maintenant visible aussi dans le spectre en vitesse (phase 3 pour un
défaut de bague externe).

Figure 64. Défaut de bague externe en stade très avancé.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 67


Au vu de l’évolution du niveau vibratoire de ce défaut, le roulement a été remplacé peu
après la mesure du mois de janvier.

Le défaut détecté sur le roulement est illustré par la photo de la page suivante.
Remarquons que la bague externe est endommagée sur une grande partie de son
contour.

Figure 65. Défaut de bague externe.

Machine : Ventilateur d’alimentation entraîné par un moteur à


induction de 90kW.
Roulement : Ventilateur du côté de l’accouplement.
Type de roulement : SKF 2217K
Dernière mesure : 10 janvier 1994
Rapport : 14 janvier 1994
Remplacement : 15 janvier 1994

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 68


6.2.2. Défaut de bague interne

Un ventilateur dont la roue est en porte-à-faux sur l’arbre, entraîné par courroies est
surveillé trimestriellement. Les deux roulements du ventilateur sont à double rangée de
billes.

Figure 66. Fréquence de passage et harmonique de la bague interne.

La fréquence de passage de la bague interne (BPFI) est représentée, sur le spectre de


la Figure 66, par des lignes interrompues. Celle-ci est de 7.2 x RPM ou 313 Hz. Sur la
Figure 66, le premier harmonique de la fréquence BPFI (fréquence fondamentale) est
visible. Le deuxième et le troisième harmonique de cette fréquence sont également
présents, mais à des niveaux très bas.

Le défaut dans la bague interne se trouve une fois par rotation de l’arbre dans la zone la
plus chargée du roulement. Ainsi, les vibrations générées augmenteront à chaque
rotation en intensité et diminueront à nouveau lorsque le défaut se retrouvera dans une
zone moins chargée. Cela se traduira, dans le spectre, par des bandes latérales de part
et d’autre des pics de la fréquence BPFI (voir “modulations pour les défauts de bague
interne et externe”).

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 69


Ces bandes latérales deviennent clairement visibles en Figure 67. Le premier pic est
devenu une ligne verticale continue. Les pics latéraux marqués autour de cette
fréquence BPFI se situent à égale distance, espacés de 43,2 Hz (en bas à droite sur la
figure, indiqué par DFRQ) qui est précisément la vitesse de rotation de l’axe.

Figure 67. Défaut de bague interne : modulation sur 1xRPM.

Après le remplacement du roulement, il fut possible de voir une large partie attaquée par
la corrosion. Les fréquences de bague interne étaient complètement disparues du
spectre après le remplacement.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 70


6.2.3. Défaut de bague externe et de rouleau

Les mesures ci-dessous ont été effectuées sur un ventilateur entraîné par courroies.
Les deux roulements du ventilateur sont des roulements à double rangée de rouleaux.

La Figure 68 montre le spectre de vibrations mesuré sur le roulement du ventilateur,


côté accouplement, dans la direction axiale. La fréquence de passage pour la bague
externe de ce roulement est de 8,1 Ordres. La vitesse de rotation de l’arbre est de 781
RPM ou 13,01 Hz et la fréquence de passage des billes dans le défaut de la bague
externe (BPFO) est donc de 106 Hz.

Figure 68. Défaut de bague externe dans un stade avancé.

Cette fréquence de bague externe et ses harmoniques ont été indiqués par les lignes
interrompues de la Figure 68. Le niveau élevé des pics de la fréquence BPFO et de ses
multiples indique ici une détérioration relativement avancée. Le roulement a été
remplacé peu après la mesure.

Regardons la Figure 68 en détail. Nous pouvons observer, dans la plage de fréquences


entre 600 Hz et 1000 Hz, non seulement l’harmonique de la fréquence de la bague
externe mais également une petite forêt de pics. Le niveau de vibration est très bas.
Les Figure 69 et Figure 70 détaillent cette partie du spectre.

A la Figure 70, le pic central du premier groupe est marqué par une ligne verticale
continue. Les autres pics marqués indiquent les bandes latérales.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 71


Figure 69. Détail du spectre de vibrations: 600Hz à 1000Hz.

La distance entre les différents pics est de 5,5 Hz (indiqué dans la Figure en bas à droite
par DFRQ) ce qui correspond exactement à la fréquence de la cage de ce roulement
(FTF).
Conformément à la théorie, exposée au paragraphe 8.1.3. “Défaut aux éléments
roulants”, cela signifie que le roulement, qui a un défaut de bague externe, a également
un défaut (sans doute petit) sur un ou plusieurs rouleaux.

Après inspection du roulement, il apparaît que de la matière a été arrachée de la bague


externe sur une longueur d’environ trois centimètres. Il y avait également un défaut sur
un des rouleaux.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 72


Figure 70. Détail du spectre de vibrations: 600Hz à 800Hz.

Figure 71. Signal temporel pour un défaut de bague externe.

Enfin la Figure 71 représente le signal temporel mesuré sur ce roulement. La grande


quantité d’impacts est typique. Par tour de rotation (entre deux lignes verticales),
environ huit impacts sont clairement visibles : ils correspondent au défaut de roulement.
Cette figure d’impacts dans le cas de défaut de roulements serait encore plus claire si le
signal temporel était mesuré en accélération.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 73


6.2.4. Rupture de la cage

La mesure ci-dessous a été exécutée sur le moteur accouplé directement à un


ventilateur.

Figure 72. Fréquence de la cage.

On peut observer, dans ce spectre, un pic de niveau de plus de 3 mm/s près du pic de 1
x RPM. La fréquence à laquelle celui-ci se présente est de 9,9 Hz, et cela correspond à
0,4xRPM (en bas à droite “ORDR: .398”), ce qui est typiquement la fréquence de la
cage.

Le moteur a été arrêté (l’installation était dédoublée et la production n’a pas dû être
interrompue) et les roulements du moteur changés. La cage du roulement, côté
accouplement, était complètement détruite. Une telle mesure arrive plutôt rarement,
puisqu’une rupture de cage conduit très souvent à la casse immédiate du roulement.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 74


6.2.5. Défaut aux éléments roulants

Les mesures ci-dessous ont été effectuées sur un ventilateur en porte-à-faux entraîné
par courroies.

Figure 73. Fréquence BSF et harmoniques.

Les lignes verticales interrompues de la Figure 73 indiquent la fréquence BSF (“Ball


Spin Frequency”) et ses multiples. C’est la fréquence à laquelle les éléments roulants
tournent autour de leur propre axe. Le spectre ci-dessus montre un exemple de défaut
sur les éléments roulants.

Il est possible d’observer autour des pics de cette fréquence BSF et harmoniques
d’autres pics plus petits. Lorsque nous regardons cette partie du spectre en détail
(Figure 74), ces plus petits pics apparaissent autour des multiples de la fréquence BSF,
et sont espacés d’une distance identique. Cette distance (DFRQ) est de 8,7 Hz et
correspond à 0,39 x RPM qui correspond à la fréquence de rotation de la cage du
roulement.

Remarquons que ce type de défaut générera rarement un niveau de vibration élevé, et


par conséquent il est difficile à détecter avec des méthodes d’alarme automatique.
L’analyse des spectres est conseillée lorsque ce type de défaut est suspecté.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 75


Figure 74. Modulations à la fréquence de la cage.

En pratique, un ou seulement quelques multiples de la fréquence BSF apparaissent.


Les bandes latérales à la fréquence de la cage (modulation par la cage) sont toujours
présentes. Le spectre présentera un aspect totalement différent : des petits groupes
(forêts) de pics seront bien visibles, alors que les harmoniques de la fréquence BSF ne
se distinguent pas toujours clairement.

La Figure 75 (provenant d’une autre machine) illustre ceci clairement avec trois groupes
de pics à 700 Hz, 1000 Hz et 1400 Hz. Chacun de ces groupes est défini par une série
de pics espacés l’un l’autre de 0,4xRPM.

Figure 75. Groupes de pics avec modulations de cage.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 76


6.3. TECHNIQUE PARTICULIERE : LA DEMODULATION

Il n’est pas toujours possible de programmer un remplacement de roulement défectueux


lors d’un arrêt de production car la durée de vie restante de l’élément peut être limitée.
C’est pourquoi on fait appel à la technique de la démodulation permettant de détecter un
problème de roulement dans un état prématuré de son développement.
Il devient dès lors possible de programmer son changement, et cela avec la certitude
d’éviter la casse de l’élément.

Comment fonctionne cette technique ?

Considérons le développement d’un défaut sur la bague externe ou interne d’un


roulement. Les fréquences de résonance de ces bagues sont excitées par le passage
des billes (ou rouleaux) sur un défaut microscopique. Le niveau vibratoire, provoqué à
la fréquence de passage (BPFO ou BPFI) de ces éléments roulants dans le défaut, est
très faible ou complètement inexistant, et par conséquent non mesurable dans un
spectre normal.

Des remarques similaires peuvent être faites pour tout phénomène qui, via une
fréquence relativement basse, excite une plus haute fréquence. Cela peut notamment
se produire pour un défaut de roulement sur un arbre tournant lentement (< 200 RPM).
Etant données les basses fréquences, le passage d’un élément roulant dans le défaut
ne provoquera pas d’amplitude vibratoire significative et donc un tel défaut sera
difficilement détectable dans un spectre normal. Par contre, les hautes fréquences de
résonance des éléments constitutifs du roulement seront excitées.
La démodulation est une technique qui permet la mise en évidence de tels phénomènes
dans une bande de fréquence normale.
Pour y arriver, il est nécessaire d’effectuer un certain nombre d’actions préalables sur le
signal temporel (traitement analogique du signal) avant de pouvoir calculer le spectre
normal. L’ensemble de ces actions est appelé la “Démodulation”.
La Figure 76 explique de manière résumée le principe de cette technique.
Une haute fréquence f est modulée par une basse fréquence (fmod). Cela se traduit dans
le spectre par la présence d’un pic “haute fréquence” (aussi appelé onde porteuse),
entouré de deux bandes latérales séparées d’une distance égale à fmod (voir chapitre
sur la modulation et le battement). La démodulation signifie en fait que l’on peut séparer
le signal modulant du signal modulé.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 77


Figure 76 : Principe de la démodulation.

Cette démodulation se fait en plusieurs étapes :


1. Le signal mesuré est d’abord redressé.
2. La deuxième étape consiste en une détection de pics de sorte que l’on obtienne
l’enveloppe du signal existant.
3. Enfin, la valeur DC (composante continue du signal) de cette enveloppe est filtrée.

Si l’on calcule le spectre du signal temporel modulé, on obtient un pic dont la fréquence
correspond à la fréquence modulante.

Lorsque la technique de la démodulation est appliquée à la maintenance prédictive, le


signal est d’abord envoyé à travers un filtre passe-haut. Par cette action, toutes les
vibrations basses fréquences (générées par exemple par un balourd, un délignage, un
jeu, ...) sont filtrées et seule l’information plus haute fréquence reste présente.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 78


Ceci offre l’avantage de mettre en évidence les fréquences modulantes de basse
amplitude. Ces fréquences ont en effet tendance à disparaître lorsque l’information très
basse fréquence est présente. En d’autres termes, l’emploi du filtre passe-haut permet
une utilisation optimale de la plage dynamique du collecteur de données pour les petits
signaux modulants.

La Figure 77 donne de nouveau le principe de la démodulation appliqué à un problème


naissant sur la bague externe - ou interne - d’un roulement.

Figure 77 : Principe de la démodulation pour un défaut de roulement naissant.

Le signal obtenu après démodulation possède encore la périodicité de la fréquence


BPFO, mais cette composante est devenue la composante basse fréquence du signal.
Puisque la forme de l’onde n’est toujours pas sinusoïdale, on n’obtient pas seulement la
fréquence BPFO dans le spectre mais aussi une série d’harmoniques (suivant la théorie
de la Transformée de Fourrier).
Notons enfin que la démodulation n’est pas une mesure quantitative. On ne regarde
donc pas les amplitudes, mais bien la présence (ou non) de fréquences précises. Par
conséquent, les mesures de démodulation ne sont pas utilisées pour établir des
tendances au cours du temps.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 79


6.4. CAS D’ETUDE

6.4.1. Début de défaut de bague externe

Soit un ventilateur entraîné par courroies. Des mesures trimestrielles sont effectuées.
Les mesures ci-dessous ont été effectuées sur le roulement du côté non accouplé du
ventilateur. Les deux roulements du ventilateur sont des roulements à double rangée de
billes.

Figure 78. Spectre de vibration normal.

Dans le spectre normal de vibration, Figure 78, les fréquences de passage de la bague
externe sont à nouveau indiqués par les lignes verticales interrompues. A ces
fréquences, aucune vibration n’est vraiment visible dans le spectre. La composante la
plus visible est le pic à 1xRPM, probablement causé par un balourd.

La Figure 79 présente maintenant le spectre démodulé. Ici, les pics à la fréquence


BPFO et multiples sont très visibles, et caractérisent donc un début de défaut de bague
externe.

Les signaux temporels en Figure 80, Figure 81 et Figure 82 nous montrent comment la
démodulation nous conduit au spectre de la Figure 79.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 80


Figure 79. Spectre démodulé.

La Figure 80 contient le signal temporel non filtré à l’entrée du démodulateur avec


l’information des hautes fréquences. L’amplitude la plus grande présente dans le signal
est l’information liée au balourd du moteur.
Pour cette raison, le signal traverse d’abord un filtre passe-haut. Cela conduit au
deuxième signal de la Figure 81. Ici, l’information de fréquence élevée est bien visible.
Son amplitude est petite par rapport à celle du balourd. Les différents pics marqués
dans le signal temporel indiquent chaque fois un impact provoqué par l’élément roulant
qui heurte le défaut microscopique situé sur la bague externe. Ces impacts sont
séparés d’un intervalle de temps de 12,34 msec, soit une fréquence de 81 Hz. Ceci est
précisément la fréquence de passage des billes dans un défaut de la bague externe.
Ce signal temporel est ensuite redressé (image miroir) et traité par la détection de pic et
finalement la composante DC est filtrée. Cela conduit au dernier signal temporel de la
Figure 82. Là, les différents impacts sont visibles avec le même intervalle de temps de
12 msec, mais ce signal de temps contient uniquement l’information basse fréquence,
par opposition au signal précédent. Le spectre de la Figure 79 est alors calculé à partir
de ce dernier signal.

On a continué à surveiller le défaut de roulement détecté par cette méthode en


pratiquant des mesures trimestrielles. Ces mesures ont révélé, après quelques temps,
la présence du défaut déjà trouvé par la technique de la démodulation.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 81


Figure 80. Signal temporel jusqu’à 5000Hz (non filtré).

Figure 81. Signal temporel jusqu’à 5000 Hz (filtre passe-haut 1000 Hz).

Figure 82. Signal temporel après redressement, détection de pic.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 82


6.4.2. Défaut d’un élément roulant

Les mesures suivantes ont été effectuées sur les roulements d’un moteur, qui via une
boîte de réduction, commande un cylindre tournant lentement. La vitesse de rotation du
moteur s’élève à 985 RPM.

Figure 83. Mesure en démodulation sur le roulement d’un moteur.

La Figure 83 montre une mesure en démodulation. Dans ce spectre, plusieurs groupes


de pics sont très clairement visibles. Ils sont situés autour de la fréquence BSF et des
harmoniques. La Figure 84 présente un agrandissement de ce spectre. La distance
entre les modulations s’élève à 6,86 Hz (DFRQ, en bas à droite sur la Figure). Puisque
la vitesse de rotation du moteur s’élève à 985 RPM, soit 16,4 Hz, cette distance est
égale à 0,42xRPM, ce qui correspond à la fréquence de la cage.

Sur base de ce spectre, il est donc possible d’affirmer qu’une ou plusieurs billes
présentent un défaut. Cela a été confirmé lors du remplacement du roulement.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 83


Le choc créé par les éléments roulants rencontrant le défaut de bague interne ou
externe a excité les fréquences de résonance du roulement. Dans ce cas, les impacts
ont été causés par le défaut de bille. Puisque l’amplitude de ces impacts est fonction de
la position des billes dans le roulement (les billes passent également dans des zones
plus et moins chargées), les excitations des fréquences de résonance seront modifiées
(elles deviennent modulées) en fonction de la fréquence de rotation de la cage. Ceci
explique les bandes latérales espacées d’une fréquence correspondant à la vitesse de
rotation de la cage.

Figure 84. Mesure en démodulation: agrandissement.

Figure 85. Spectre en démodulation avant et après remplacement du roulement.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 84


La Figure 85 donne, pour information, les mesures réalisées avant et après le
remplacement du roulement du moteur. L’image typique du défaut des éléments
roulants a complètement disparu.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 85


6.5. TECHNIQUE PARTICULIERE : PEAKVUE

La technologie PeakVue est une amélioration de la technique de la démodulation. Elle


a été développée par CSI pour mettre en évidence de très brefs phénomènes que la
technique de la démodulation ne peut “voir”.

La détection du pic et le filtrage de la composante DC dans le signal temporel de la


figure 86 sont tous deux des traitements de type analogique. Le spectre qui en découle
est calculé après la numérisation du signal temporel analogique obtenu. La fréquence
d’échantillonnage utilisée pour ce calcul dépend de la bande de fréquence que l’on
souhaite visualiser (typiquement 60 ordres). Le lien est donné par la formule citée
précédemment, soit féchant. = 2.56 x fmax. Ce calcul mène à une série de problèmes
potentiels.
1. Si l’on réalise des mesures sur des axes tournant très lentement (< 100xRPM), la
bande de fréquence du spectre doit également est être choisie en conséquence
(basse fréquence). Supposons que fmax soit établie à une valeur de 100 Hz. La
fréquence d’échantillonnage est donc calculée sur la base de la formule ci-dessus,
soit 256 Hz. Les vibrations causées par un défaut de roulement naissant (excitant
les fréquences de résonances des pistes interne ou externe) sont des phénomènes
haute fréquence et donc de courte durée. Ainsi donc, si le signal temporel
analogique, venant de la détection des pics, est échantillonné à cette basse
fréquence de 256 Hz, on risque de manquer les vibrations issues du défaut de
roulement (voir figure ci-dessous). Le spectre ne donnera donc aucune indication de
la vibration générée et donc du défaut.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 86


Figure 86 : Echantillonnage du signal temporel lors de la démodulation.

2. A côté des vibrations apparaissant aux fréquences de résonance des pistes interne
ou externe, un défaut de roulement naissant génère aussi des vibrations à des
fréquences bien plus élevées. Ces vibrations sont appelées ondes de contraintes
(ou Stress Waves). Ces ondes de contraintes ne sont pas uniquement générées par
des impacts mais sont également issues de la déformation élastique de la matière
lors du passage des éléments roulants au droit des micro-fissurations apparaissant
sous la surface des pistes du roulement. Ces ondes de très courte durée (quelques
millisecondes) ne pourront être mises en évidence par la technique de la
démodulation.
En effet, bien que le signal analogique (provenant de la détection de pics) soit
numérisé à la fréquence de 2.56x fmax, les vibrations provenant de ces ondes de
contraintes seront en grande partie manquée, même après la détection de pics (voir
figure ci-dessous).

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 87


Figure 87 : Echantillonnage du signal temporel par la technique PeakVue.

Afin exploiter au mieux les ondes de contraintes, la technique PeakVue


n’échantillonnera pas le signal temporel d’une manière classique. La particularité de
cette technique provient de la sauvegarde de la valeur maximale apparue dans le signal
temporel du dernier échantillon. Pour réaliser cette opération, la période séparant
l’acquisition de deux échantillons sera à nouveau échantillonnée à une fréquence de
100 kHz. Ce traitement est repris à la figure ci-dessus, pour le même signal temporel et
à la même fréquence d’échantillonnage que ce qui est montré à la figure 86.
Cette méthode garantit donc la détection des ondes de contraintes hautes fréquences,
quelque soit leur durée.

L’avantage de cette technique par rapport à la technique de la démodulation est évident.


1. La bande de fréquence du spectre PeakVue des machines tournant lentement peut
être choisie suffisamment basse tout en évitant le risque de manquer les vibrations

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 88


hautes fréquences (lors de l’excitation des fréquences de résonance des pistes
interne ou externe) issues de la détection de pics.
2. Les ondes de contraintes apparaissant lors du développement de défauts de
roulement naissant peuvent être mises en évidence par la technique PeakVue.
Ceci signifie aussi que la technique reste d’application pour les machines tournant à
des vitesses dites normales.
3. Les ondes de contraintes peuvent également être générées lors de problèmes
d’engrènement (p.e. dent abîmée ou cassée) ou lors de disparition des matériaux de
recouvrement de cylindre (de papeterie, p.e.). Le domaine d’application de cette
technique est donc plus large que celui de la technique de la démodulation.
4. L’échantillonnage effectué à 100 kHz entre dans le temps séparant deux échantillons
signifie la sauvegarde systématique de la plus haute valeur vibratoire dans le signal
temporel. Ceci signifie que la valeur du pic sauvegardé correspond à la valeur réelle
du pic développé au sein de la machine et donc que la technique peut être utilisée
pour donner une image de la gravité du défaut. Le signal temporel contiendra une
information utile et, contrairement à la technique de la démodulation, pourra aussi
être analysé. En outre, la valeur du pic maximum pourra être suivie en tendance et
être comparée à des niveaux d’alarme bien définis.

Remarque

L’information utilisée par la technique provient de vibrations hautes fréquences; elle peut
également être suivie en tendance. Il est donc important de réaliser des mesures
correctes. Les mesures seront donc réalisées au moyen de capteurs montés de
manière rigide sur la machine (aimant, goujon ou capteur permanent).

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 89


7. PALIERS LISSES

7.1. THEORIE

Les défauts sur les paliers lisses ne créent pas de vibrations spécifiques, comme c’est le
cas pour les roulements à billes. Généralement, on admet qu’il est compliqué de
rechercher un défaut de palier lisse (enlèvement de matière) par des mesures
vibratoires réalisées à l’aide d’accéléromètres.

Le meilleur moyen de surveillance est l’utilisation de capteurs de déplacement, qui


permettent les mesures de position de l’axe. Par des mesures deux canaux, il est
possible d’utiliser l’analyse d’orbite. Ce type d’analyse sort du contexte de ce cours et
ne sera donc pas abordé.

Instabilité de l’huile

Un problème spécifique des paliers lisses est l’instabilité du film d’huile à l’intérieur du
palier. Des turbulences se produisent dans l’huile et provoquent l’excentricité de l’axe
dans le palier. Cette excentricité peut être simplement provoquée, par exemple, par le
balourd. La vibration résultante
présente une fréquence légèrement
plus basse que la moitié de la
fréquence de rotation (généralement
0,35 à 0,49xRPM).
Une solution à ce problème peut être
le changement du jeu des
roulements ou un changement de
lubrifiant. Il existe également des
formes particulières de coupes de
Figure 88. Instabilité de l’huile.
roulement pour contrecarrer cette
instabilité.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 90


Augmentation du jeu

Lorsque le palier s’use uniformément, le jeu du roulement augmente. Cela donne un


spectre tel que ceux décrits dans le chapitre 6. Remarquons cependant l’apparition
particulière des pics à 1/2 x RPM pour les paliers lisses. Ceci est particulièrement vrai
dans la situation où il y a un frottement entre l’axe et le palier.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 91


8. PROBLEMES DE COURROIES

8.1. THEORIE

Par problèmes de courroies, il faut faire la distinction entre les problèmes liés aux
courroies elles-mêmes et ceux liés à leur tension ou alignement

8.1.1. Courroies

La fréquence à laquelle les courroies tournent est appelée fréquence des courroies.
Cette fréquence peut être calculée par la vitesse des courroie divisée par la longueur
des courroies :
   RPM
poulie poulie
Fréquencecourroies( Hz ) 
L  60
courroies
Le choix de la poulie n’a pas d’importance du moment que le diamètre et la vitesse
correspondent à la même poulie.
Lorsque qu’une irrégularité apparaît
sur la surface de la courroie (à cause
d’une mauvaise fabrication ou d’une
usure non homogène), ces
irrégularités passeront sur chaque
poulie à la fréquence de rotation des
courroies. Chacun des contacts
générés sur la poulie provoqueront
un impact. Ce phénomène se produit
donc à une fréquence égale au
double de la fréquence de la Figure 89. Irrégularité de courroie.
courroie. Les vibrations qui en suivront apparaîtront donc au double de la fréquence de
rotation des courroies. Les multiples de cette double fréquence s’expliquent par le fait
que le signal temporel de cette vibration n’est pas sinusoïdal (impacts).

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 92


Le spectre d’un tel défaut est
représenté à la figure ci-contre. Le
niveau au double de la fréquence de
courroies, ainsi que ses harmoniques
(2x, 4x, 6x,...), est clairement plus
élevé que celui de la fréquence des
courroies même.

Un défaut d’alignement ou de tension


de courroies augmentera dans ce cas
d’autant plus les niveaux aux
fréquences de courroies. Notons
Figure 90. Spectre d’un défaut de courroies.
néanmoins que ces défauts ne
causent pas d’eux mêmes des vibrations aux fréquences des courroies (voir paragraphe
suivant).

La cause des hauts niveaux à ces fréquences peut également provenir de problèmes
structurels.

8.1.2. Tension ou alignement

Une tension trop élevée ou un défaut d’alignement générera de hauts niveaux


vibratoires à la vitesse du moteur et/ou celle de l’unité entraînée. La distinction de ce
phénomène avec par exemple un défaut de balourd peut être expliquée par les
quelques points suivants :
1. Forte vibration du moteur sur l’unité entraînée et inversement. Ceci signifie par
exemple que la vibration liée à la vitesse du moteur sera ressentie clairement sur les
roulements du ventilateur entraîné par les courroies (et inversement).
2. Hauts niveaux vibratoires du côté des courroies. Les niveaux mesurés du côté des
poulies seront souvent plus hauts que les niveaux mesurés de l’autre côté.
3. Plus hauts niveaux vibratoires dans la direction des courroies. Lorsque les courroies
sont placées horizontalement, les points mesurés en direction horizontale généreront
de plus hauts niveaux dans cette direction.
4. Niveaux axiaux relativement élevés.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 93


Comme pour les problèmes de courroies (irrégularités), on remarque une influence non
négligeable de la structure sur les niveaux vibratoires. La diminution de la tension des
courroies ou l’amélioration du lignage n’engendre pas toujours une grande diminution
des niveaux. Dans ce cas, une modification structurelle (renforcement du châssis)
pourra améliorer sensiblement la situation.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 94


Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 95
9. PROBLEMES ELECTRIQUES

9.1. THEORIE

Les problèmes traités dans ce chapitre sont liés aux moteurs asynchrones (moteurs à
induction). Les problèmes dans les moteurs DC n’entrent pas dans le cadre de ce
cours. Les chapitres précédents ont cependant introduit les défauts de roulement,
balourd, alignement, etc... Il est clair que ces problèmes sont présents également dans
les deux types de moteur.

Une étude trop détaillée de la théorie des moteurs asynchrones nous entraînerait trop
loin de notre préoccupation principale. Les notions importantes sur le stator et sur le
rotor nécessaires à la compréhension et à l’analyse de problèmes électriques
détectables via les mesures de vibration sont exposées ci-dessous.

9.1.1. Problèmes de stator

Le stator d’un moteur asynchrone a une structure laminée. Il contient plusieurs cavités
renfermant les bobinages qui génèrent un champ magnétique. Ces cavités sont
appelées encoches statoriques.

Il est possible de rencontrer un certain


nombre de problèmes dans le stator.

Détachement

Un détachement dans le stator se manifeste


par soit les bobinages dans les encoches du
stator qui se détachent ou les laminations qui
se détachent, soit la fixation du stator même
dans le moteur qui cède. Figure 91. Stator d’un moteur à induction.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 96


Entrefer inégal

Ceci indique que la couche d’air entre le


stator et le rotor n’est pas uniforme sur la
circonférence. Plusieurs phénomènes
peuvent en être la cause.

Une première possibilité est un montage


excentrique du rotor dans le stator (Figure
92).

Figure 92 Entrefer inégal : montage


excentrique du rotor.

Un stator déformé produit un effet identique


(Figure 93).

Problèmes d’isolation

Ceux-ci peuvent se présenter entre les


différentes laminations ou bobinages et
causeront un surchauffement local. Figure 93. Entrefer inégal : stator déformé.

Considérons la Figure 94. On peut facilement y voir quelle vibration le problème


d’isolement générera. Les enroulements dans le stator d’un moteur à induction créent
un champ magnétique tournant à la fréquence suivante :
50Hz
f champs  , où p est le nombre de paires de pôles du bobinage du stator.
p

Le champ magnétique d’un moteur à induction à deux pôles tourne à la fréquence


d’alimentation f0 (50 Hz).

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 97


Il peut donc être considéré comme un aimant à deux pôles qui tourne à une fréquence f0
(50 Hz).
Le couple moteur sera dès lors généré à chaque moment par les forces agissant sur les
barres rotoriques se situant dans le voisinage du pôle nord et sud du champ.
Les zones où le couple moteur est exercé au niveau des barres se déplacent donc à la
même fréquence que la fréquence de rotation du champ magnétique (50 Hz).
(Zones bleues sur la figure).

Si l’on considère maintenant l’ensemble


des défauts de stator cités plus haut, on
peut constater que du fait du défaut, le
travail du champ magnétique ne sera
pas homogène sur tout le pourtour du
moteur. Cela signifie que le couple
moteur maximum généré au droit des
pôles nord et sud du champ tournant
connaîtra des variations chaque fois
Figure 94. Moteur à induction à deux pôles que une zone de force maximale (en
regard d’un des pôles) passera au
niveau de la non-homogénéité.
Cela se produira donc deux fois par tour de rotation du champ magnétique et le couple
moteur variera donc à une fréquence égale à deux fois la fréquence d’alimentation (100
Hz).
La règle est identique pour les moteurs possédant plus de paires de pôles. En effet, le
champ magnétique d’un moteur à p paires de pôles tourne à une vitesse égale à
50 Hz/p. Mais il existe, dans ce cas, 2p zones où les forces appliquées au rotor sont
maximales. Une non-homogénéité dans la stator provoquera ici aussi un changement
dans le couple moteur à une fréquence égale à 50Hz/p x 2p, soit 100 Hz.

Les variations du couple moteur provoqueront des vibrations à cette fréquence, ce qui
permet de dire que : Les problèmes de stator génèrent, dans le spectre de vibrations, un
pic au double de la fréquence de ligne (100 Hz).

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 98


Des actions ne devront être prises que lorsque les mesures indiquent un niveau de
vibration à 100 Hz en hausse sensible dans le temps, ou en hausse brutale. Beaucoup
de moteurs pourront en effet tourner pendant très longtemps encore, sans problème,
même lorsqu’ils indiquent un pic à 100 Hz. Les amplitudes normales se situent jusqu’à
environ 1 mm/s.

Un des facteurs entraînant la déformation d’un stator et produisant une composante


vibratoire importante à 100 Hz est le problème de “soft foot”ou pied bancal. Ceci traduit
la situation où les quatre points d’appui du moteur ne se situent pas dans un même
plan. Le serrage des boulons d’ancrage du moteur sur son support entraîneront, dans
ce cas, une déformation du stator et donc une excentricité de celui-ci. D’où la présence
d’une vibration à 100 Hz.
Losqu’une mesure révèle un “soft foot”, il suffit de désserrer et de resserrer tour à tour
les boulons de fixation du moteur tout en mesurant de manière continue la vibration à
100 Hz. Le serrage et le désserrage du pied bancal entraînera une diminution puis une
augmentation de ce pic. Il suffit alors de corriger le problème par l’adjonction de cales
sous ce pied.

9.1.2. Problèmes de rotor

Les problèmes qui se présentent dans le rotor peuvent être liés à l’excentricité du rotor
et/ou surtout à une barre rotorique cassée ou endommagée.

Rotor excentrique

La Figure 95 présente un moteur dont le


rotor est excentrique. On distingue un
rotor excentrique d’un stator déformé par
le fait que la non-homogénéité de l’entre-
fer tourne à la vitesse de rotation du
rotor (car l’inégalité se trouve sur le
rotor).
On parle alors d’une excentricité
Figure 95. Rotor excentrique.
dynamique.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 99


Envisageons de nouveaux quelques aspects théoriques liés au fonctionnement du
moteur à induction et permettant d’expliquer les vibrations causées par la présence d’un
défaut.
Les bobinages dans le stator génèrent un champ magnétique dont la fréquence peut
être calculée comme suit :
50Hz
f champs  dans lequel p est le nombre de paires de pôles du bobinage
p
du stator.
Le force qui crée la rotation du rotor est générée par la différence de vitesse rotation
existant entre le rotor et le champ magnétique du stator. Cette différence de vitesse est
appelée le glissement (slip) ou, exprimée en Hz, la fréquence de glissement (slip) :
RPMrotor
f slip  f Champs 
60

Figure 96. Force agissant sur une barre du rotor en fonction de la position relative du rotor par
rapport au champ magnétique tournant.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 100


La fréquence de glissement est donc la fréquence suivant laquelle la position relative du
champ magnétique par rapport au rotor varie.
Considérons de nouveau le cas d’un moteur à induction à deux pôles.
La force qui agit sur une barre spécifique du rotor sera maximale quand cette barre sera
en ligne avec le champ magnétique (point 1 et 3 dans la figure ci-dessus). Elle sera
minimale quand elle sera perpendiculaire au champ magnétique (point é sur la figure).
La fréquence à laquelle cette force augmente et diminue correspond au double de la
fréquence de glissement, puisque une barre spécifique rencontrera le pôle nord et sud
du champ à cette fréquence de rotation relative.
Le couple moteur généré par cette barre rotorique va donc varier au double de la
fréquence de glissement ; le couple moteur « total » reste cependant constant vu que le
rotor supporte un grand nombre de barres, chacune travaillant de manière « décalé ».
Dans le cas d’une excentricité dynamique du rotor, le couple moteur variera à chaque
fois que les barres situées au droit de l’excentricité devront livrer leur couple maximal.
Le couple moteur sera donc modulé par une fréquence égale à deux fois la fréquence
de glissement.
La modulation de ce couple se visualisera par des bandes latérales situées de part et
d’autre du pic à 1 x RPM. Celles-ci seront espacées du double de la fréquence de
glissement.
Notons que, dans ce cas, le pic du balourd moteur sera souvent la conséquence de
l’excentricité du rotor.

Le raisonnement est identique pour les moteurs présentant plusieurs paires de pôles.
Une barre rotorique spécifique ne sera plus en ligne avec deux pôles, mais avec 2p
pôles. Le couple fourni par cette barre variera donc à une fréquence égale à 2p fois la
fréquence de glissement.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 101


Résumé : Un rotor excentrique génère des vibrations à 1 x RPM du moteur, modulées
par des bandes latérales espacées de 2p x la fréquence de glissement.

Le spectre se présente, par conséquent, comme à la Figure 97.

Remarque importante: le niveau de vibration


provoqué par ce phénomène est insensible à
la modification de la charge.

Figure 97. Spectre d’un rotor excentrique.

Barres rotoriques cassées ou augmentation de la résistance dans les barres rotoriques

Ce problème demande une attention particulière car à l’instar des problèmes de


roulement, il est une des causes les plus fréquentes de la casse des moteurs (en
particulier dans les moteurs qui démarrent de manière régulière). Au démarrage en
effet, des grands courants électriques parcourent les conducteurs du rotor et suscitent
de grandes forces.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 102


La casse d’un moteur dont une barre est endommagée se fera suivant le scénario
suivant :
1. Des ruptures dans les barres rotoriques peuvent se produire à cause des grands
efforts dans les conducteurs du rotor lors du démarrage de la machine ou lors du
raccordement des conducteurs (les barres sont parcourues par des courants
importants).
2. A cause de l’augmentation de résistance de la (les) barre(s) endommagée(s) et par
conséquent des courants plus importants générés au niveau des barres adjacentes,
le moteur s’échauffera localement. Cet échauffement provoquera un balourd qui
générera des vibrations à 1xRPM. Si le moteur tourne à vide, les conducteurs du
rotor conduiront peu de courant et les vibrations à 1xRPM seront réduites dans ces
conditions de fonctionnement.
3. L’aggravation de la situation provoque encore une augmentation de résistance dans
les conducteurs non cassés (qui doivent supporter la charge des barres
cassées/manquantes) et l’échauffement devient plus important encore. Cela peut
entraîner la flexion du rotor et provoquer des hauts niveaux vibratoires axiaux.
4. En situation extrême, la flexion du rotor, associée au balourd, peut provoquer le
frottement du rotor sur le stator, ce qui conduit rapidement à la destruction totale du
moteur.

Tout comme dans le cas précédent (rotor excentrique), la casse d’une ou plusieurs
barres rotoriques générera une non-homogénité dans le rotor. Ici aussi le couple
moteur sera modulé à une fréquence égale à 2p fois la fréquence de glissement. De là,
la vibration à 1xRPM sera donc modulée
par cette fréquence.

Lorsqu’un moteur chargé présente une ou


plusieurs barres rotoriques cassées, les
vibrations seront générées à 1 x RPM
avec des bandes latérales à 2p x la
fréquence de glissement. Si elles sont
présentes, elles apparaîtront aussi autour
des harmoniques de la fréquence de
Figure 98. Barres rotoriques cassées. rotation.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 103


A la différence d’un problème de rotor excentrique, ces vibrations disparaîtront quand la
charge du moteur diminuera. Le spectre de vibrations pour un moteur chargé est
présenté à la Figure 98.

Il existe une technique particulière qui, dans beaucoup de cas, se révélera plus efficace
que l’analyse spectrale des vibrations. Il s’agit de l’analyse de courant statorique. Cette
technique est traitée en détail au paragraphe 10.2.
Un autre contrôle pouvant se révéler efficace consiste en l’analyse du rotor au moyen
d’une lampe stroboscopique.
La modulation créée par la variation du couple moteur provoquera aussi une variation
périodique de la vitesse de rotation de la machine. Dans ce cas, si l’on essaie de
« fixer » cette vitesse au moyen de la lampe stroboscopique, on constatera des
variations perpétuelles à une fréquence correspondant à 2p fois la fréquence de
glissement.

9.1.3. Fréquences de passage

Une dernière composante vibratoire d’origine électrique et qui apparaîtra souvent dans
le spectre est la fréquence de passage des encoches du stator. Le passage du champ
magnétique, produit par les conducteurs du rotor, en face des encoches du stator
causera des forces de fréquence égale à :
fréquence de passage devant les encoches du stator = fréquence de rotation x nombre
d’encoches de stator

Autour de cette fréquence de passage devant les encoches du stator, on retrouve


presque toujours des bandes latérales espacées précisément de 100 Hz (2 fois la
fréquence de ligne). Le niveau de vibration de ces composantes est parfois important,
mais cela n’indique pas nécessairement des problèmes.
Puisque ces vibrations se produisent en hautes fréquentes (le nombre d’encoches du
stator se situe généralement entre 28 et 50) elles seront plus visibles dans un spectre
exprimé en accélération.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 104


Le spectre correspondant à ce phénomène est présenté en Figure 99.
La différenciation entre un tel spectre et un
spectre traduisant un début de défaut de
roulement (bague interne ou externe) peut
être faite avec certitude par le biais des
distances entre pics. Celles-ci s’élèvent
précisément à 100 Hz pour une mesure sur
un moteur et exprime avec une quasi
certitude que l’origine des vibrations est
électrique.

Figure 99. Fréquence de passage dans le stator.

La Figure 100 illustre ceci avec un spectre réel, mesuré sur un moteur.
Le pic marqué par la ligne
verticale correspond à la
fréquence de passage des
encoches du stator (788
Hz = 32 encoches de
stator x 24,62 Hz). Les
autres pics marqués se
trouvent sur une distance
mutuelle de 100 Hz (en
bas à droite de la Figure :
DFRQ = 99,96Hz).

Figure 100. Fréquence de passage d’encoche du stator et bandes


latérales.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 105


Remarques

1. Un test simple à exécuter et qui peut donner la réponse sur l’origine électrique ou non
des composantes de vibrations est le suivant.

Soit un spectre de vibrations qui présente des composantes dont on présume que
leur origine est électrique. Il suffit de voir les modifications dans le spectre au
moment où l’on interrompt l’alimentation en courant du moteur. Toutes les
composantes de vibration d’origine électrique disparaîtront immédiatement après
l’arrêt de l’alimentation du moteur. Toutes les vibrations d’origine mécanique
(balourd, problèmes d’alignement, jeu, dommage de roulement, ...) ne disparaîtront
pas immédiatement, mais seulement graduellement avec le ralentissement du
moteur.

2. Pour permettre une bonne analyse du spectre et la détection de problèmes


électriques, il est nécessaire de prendre un spectre de bonne résolution. Pour faire la
différence entre un pic à 100 Hz et un pic à 4xRPM sur un moteur qui tourne par
exemple à une fréquence de 24.8 Hz (1488 RPM), un spectre de 800 lignes suffit
(fréquence maximum de 50xRPM, configuration standard pour la détection de défaut
de roulement).
A l’opposé, la détection de bandes latérales sur 2p x la fréquence de glissement,
autour du pic de 1xRPM, demande une résolution plus élevée. Pour ces mesures, il
faut modifier la fréquence maximum et le nombre de lignes afin d’obtenir la résolution
nécessaire (par exemple 400 Hz / 3200 lignes).

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 106


9.2. TECHNIQUE PARTICULIERE : MESURES DE COURANT

La mesure de courant d’une des trois phases d’un moteur asynchrone est effectuée à
l’aide d’une pince ampèremétrique. Le courant est sinusoïdal et la fréquence est celle
du courant de ligne. Le spectre de courant se compose par conséquent uniquement
d’un pic à 50 Hz.

Lorsqu’une ou plusieurs barres rotoriques d’un moteur asynchrone est cassée ou


présente une résistance accrue, deux bandes latérales apparaîtront dans ce spectre de
courant, autour du pic central de la fréquence de ligne fo, aux fréquences respectives :
f1  f 0  2 p  f slip et f 2  f 0  2 p  f slip
Où f0 = la fréquence de ligne
p = le nombre de pôles

Au vu de la grande différence entre les


amplitudes du pic à 50 Hz et les
bandes latérales du spectre, il est
nécessaire d’afficher l’amplitude du
spectre en échelle logarithmique.

Lorsqu’un moteur est en bon état, la


différence en amplitude entre le pic
central et les bandes latérales
s’élèvera au moins à 50dB. Lorsque
Figure 101. Mesures de courant. cette différence devient inférieure à 50
dB, on doit alors considérer qu’une
barre rotorique est en train de se détériorer.

Comme pour les vibrations mécaniques, les défauts sont plus visibles lorsque la
machine est en charge, les bandes latérales apparaîtront beaucoup plus clairement
dans le spectre de courant lorsque le moteur est mesuré en charge.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 107


9.3. CAS D’ETUDE

9.3.1. Barre rotorique cassée

Des mesures de courant périodiques ont été effectuées sur un moteur de 1,3MW d’un
turbo compresseur à 4 étages.

Figure 102. Analyse de courant d’un moteur défectueux.

Sur base de la vitesse de rotation mesurée, on peut calculer les fréquences des
modulations de la manière suivante :
50Hz 1492RPM
2 p  f slip  4  (  )  0,53Hz .
2 60
Dans le spectre on trouve en effet deux bandes latérales près du pic central de 50 Hz.
La distance entre ces bandes latérales équivaut à ces modulations.
Lorsque l’on regarde les amplitudes, la différence de niveaux entre le pic central et
l’amplitude des bandes latérales équivaut seulement à ± 37dB. Cette différence
(inférieure à la règle des 50 dB) indique clairement la détérioration d’une ou plusieurs
barres rotoriques.

Sur base de ces mesures le moteur a été remplacé et lors du démontage, on a bien
constaté le problème trouvé.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 108


La Figure 103 donne le résultat des mesures effectuées juste après avoir remplacé le
moteur. On remarque cette fois que la différence entre le pic central de 50 Hz et les
bandes latérales est supérieure à 50dB.

Figure 103. Analyse de courant après le remplacement du moteur.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 109


10. BOITES DE REDUCTION

10.1. THEORIE

La fréquence à laquelle les dents de deux roues dentées s’engrènent est appelée la
fréquence d’engrenage.

Fréquence d’engrenage (GMF) = Fréquence de rotation x nombre de dents


(“Gear Mesh Frequency”)

Pour un couple de roues dentées, le choix de la vitesse de rotation et du nombre de


dents n’a pas d’importance, pour autant qu’ils proviennent du même arbre. Lorsque
plus de deux roues dentées s’engrènent chaque paire de roues a la même fréquence
d’engrenage.

Chaque contact entre deux dents de roues dentées génère un choc, même lorsque les
roues dentées s’engrènent parfaitement. Ceci signifie que la fréquence d’engrenage
sera présente pour chaque paire de roues dentées, quel que soit l’état dans lequel elles
sont.
Le niveau de la fréquence d’engrenage augmente proportionnellement à la
charge de la roue dentée (couple transmis par les dents).

10.1.1.Usure des roues dentées

Le spectre présente toujours un niveau important de vibration autour des fréquences


d’engrenage. Cette énergie supplémentaire provient de bandes latérales de part et
d’autre de la fréquence d’engrenage. Pour chaque paire de roues dentées, il apparaît
une série de bandes latérales dont l’inter-distance est égale à la fréquence de rotation
de chaque roue dentée.
Cette situation est représentée à la Figure 104.

Lorsque l’usure des roues dentées augmente, un certain nombre de composantes


évolueront dans le spectre.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 110


Figure 104. Fréquence d’engrenage des roues dentées et bandes latérales.

L’usure des roues dentées va s’accompagner de:


1. Augmentation du niveau de la fréquence d’engrenage et surtout augmentation du
niveau des harmoniques de cette fréquence. Suite à l’usure des roues dentées,
l’engrènement va provoquer de plus en plus de chocs. Ces chocs excitent
principalement les harmoniques de la fréquence d’engrenage.
2. Augmentation du niveau des bandes latérales autour de la fréquence d’engrenage.
La roue dentée dont l’usure est la plus avancée se caractérisera par des bandes
latérales avec les amplitudes les plus élevées (à Figure 104, la roue dentée 2 est la
plus endommagée, car les bandes latérales les plus hautes sont espacées de 25 Hz,
ce qui correspond à la vitesse de rotation de la roue dentée 2).
3. Augmentation de bruit généré, et excitation possible de la fréquence naturelle des
roues dentées.

Remarquons cependant qu’un certain nombre d’autres problèmes peuvent provoquer


l’augmentation de la fréquence d’engrenage et des harmoniques, et aussi peuvent créer
des bandes latérales.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 111


L’excentricité d’une roue dentée ou le balourd d’un axe provoque principalement
l’apparition de deux bandes latérales autour de la fréquence d’engrenage, à un intervalle
égal à la vitesse de rotation de la roue dentée.
Des roues dentées délignées feront augmenter principalement le niveau du deuxième
harmonique de la fréquence d’engrenage.
Un jeu trop grand entre les dents fera aussi augmenter le niveau des bandes latérales
(suite à un mauvais montage).

Les considérations ci-dessus rendent l’analyse des vibration mesurées sur les boîtes de
réduction complexe et difficile.

10.1.2.Rupture de dent

Lorsqu’une dent casse sur une roue dentée, le niveau de la fréquence d’engrenage
augmentera une fois par tour de rotation (un impact est créé). Dans le spectre de
fréquences, cela se traduira par des bandes latérales autour de la fréquence
d’engrenage, à une distance égale à la vitesse de rotation de l’arbre dont la roue dentée
est défectueuse.
Dans un tel cas cependant, il est plus intéressant de procéder à une analyse directe du
signal temporel mesuré. Ce signal présentera un impact à chaque tour de rotation à la
suite de l’engrènement de dent présentant un problème (Figure 105).

Figure 105. Problème de roue dentée : dent cassée.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 112


10.1.3.Jeu

La détection du problème de jeu dans les boîtes de réduction (jeu lié au roulement) ne
diffère pas, en théorie, de la détection du jeu sur d’autres machines (voir le chapitre
concerné). Dans le cas des boîtes de réduction, cependant, beaucoup plus
d’harmoniques de la vitesse de
rotation de l’arbre concerné seront
visibles.
Cela rend difficile la distinction entre
les bandes latérales autour de la
fréquence d’engrenage et un
harmonique d’une des vitesses de
rotation. Dans certains cas, le niveau
des harmoniques sera plus élevé aux
environs de la moitié des
harmoniques de la fréquence
d’engrenage (autour de 1/2xGMF,
Figure 106. Jeu dans une boîte de réduction. 3/2xGMF, ...).

L’apparition de pics à la moitié des harmoniques de la vitesse de rotation est possible


également dans les boîtes de réduction (1/2xRPM, 3/2xRPM, 5/2xRPM, ...).

Remarques

1. Le niveau de la fréquence d’engrenage et des harmoniques ne dépend pas


seulement de l’état de la roue dentée. Il est fonction également du profil de la roue
dentée, de la charge et de la construction interne de la boîte de réduction (les
résonances de la structure peuvent renforcer des vibrations déterminées). C’est
pourquoi il est particulièrement difficile de se prononcer sur l’état des roues dentées
sur base d’une seule mesure. Ceci met en évidence l’importance de la tendance,
pour l’analyse des boîtes de réduction, encore plus que pour l’analyse d’autres
défauts. La meilleure solution pour évaluer l’état d’une boîte de réduction est
l’analyse attentive de l’évolution des mesures détaillées du spectre de vibration.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 113


L’intérêt de la tendance est grand. Il est donc important d’exécuter des mesures
fréquemment.
Cela peut poser des problèmes lorsque la fréquence d’engrenage et les harmoniques
se situent en hautes fréquences. La surveillance de telles boîtes de réduction (avec
hautes fréquences d’engrenage) nécessite l’emploi de capteurs de vibration et de
fixation adaptés (p.e. un accéléromètre haute fréquence, collé ou vissé à l’endroit de
mesure).

2. Parce que l’analyse des boîtes de réduction se base sur les composantes telles que
les fréquences d’engrenage et leurs bandes latérales, il est très important d’exécuter
ces mesures avec une résolution satisfaisante. En règle générale, on peut prendre
une plage de fréquence dont la fréquence maximum est au moins égale à deux fois la
fréquence d’engrenage (si les techniques de mesure le permettent, on peut aller plus
haut), avec un nombre de lignes spectrale maximale (1600, 3200, 6400,...).

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 114


10.2. CAS D’ETUDE

10.2.1.Usure de roue dentée

Les mesures suivantes ont été effectuées sur le réducteur d’un broyeur. La vitesse de
l’arbre entrant est de 140 RPM. La roue dentée comporte 23 dents. La vitesse de l’axe
sortant (broyeuse) est de 20,6 RPM. La grande roue dentée contient 156 dents.

Figure 107. Défaut de roue dentée.

Les pics de fréquences repérés sur le spectre de la Figure 107 font apparaître la
fréquence d’engrenage et ses harmoniques. On voit également directement la grande
quantité de bandes latérales autour de ces pics.

Les niveaux relativement hauts de la fréquence engrenage et de ses harmoniques, en


combinaison avec les hauts niveaux de bandes latérales, nous font déjà présumer que
l’usure de la roue dentée est déjà avancée.

La Figure 108 représente un détail de l’harmonique 2 de la fréquence d’engrenage de la


figure ci-dessus.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 115


Les pics marqués d’une X sont les bandes latérales du 2ème harmonique.. La distance
entre ces pics s’élève à 2,3Hz, ce qui correspond à la fréquence de rotation de l’axe
entrant. Exactement autour du pic central, on peut apercevoir un deuxième groupe de
bandes latérales. La distance entre celles-ci est cette fois-ci de 0.34 Hz (voir Figure 108
en bas à droite), ce qui correspond à la vitesse de rotation de l’arbre de sortie de la
boîte.

Figure 108. Fréquence d’engrenage et bandes latérales : détails

Remarquons qu’à la Figure 108, il fut nécessaire de réaliser les mesures avec une
résolution suffisante et une petite bande de fréquence afin de pouvoir distinguer
l’ensemble de ces pics les uns des autres (150 Hz et 3200 lignes de résolution).

Enfin, la Figure 109 donne finalement l’évolution des mesures réalisées au niveau de la
transmission des cette roue dentée. A partir de janvier 1993 jusque décembre 1993, on
remarque une augmentation graduellement perceptible du niveau de vibrations des
bandes latérales situées près du premier et du deuxième harmonique de la fréquence
d’engrenage

Sur base de la mesure faite en décembre, il a été décidé d’inspecter la paire de roues
dentées. L’usure apparut en effet très avancée.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 116


Le spectre d’avril fut mesuré après réparation de la roue dentée. Le niveau de la
fréquence d’engrenage, du deuxième harmonique et de toute les bandes latérales a
sensiblement diminué. La raison provient du fait que le nouveau dessin des dents de la
roue permet un engrènement graduel de celles-ci avec les dents de la roue de sortie.
Les niveaux d’énergie développés sont donc en nette diminution.

Figure 109. Evolution d’un dommage de roue dentée.

Ces mesures illustrent également le grand intérêt de l’analyse des tendances pour la
surveillance de tels problèmes.

Analyse Vibratoire et Diagnostic Page 117


10.2.2.Rupture de dent

Des mesures de vibrations ont été exécutées sur l’axe entrant d’une boîte de réduction.

Figure 110. Dent cassée : signal temporel.

Figure 111. Signal temporel après révision de la boîte de réduction.

La Figure 110 donne la première mesure réalisée sur la boîte de réduction. Dans le
signal temporel, on peut remarquer des impacts plus élevés se produisant tous les tours
de rotation de l’arbre entrant (La vitesse de rotation de l’axe est de 1450 RPM ou 24.17
Hz. Un tour dure donc 41 msec.)
Lors de la révision, on a constaté qu’une dent manquait sur la roue dentée de l’axe
entrant. La Figure 111 donne la mesure après réparation (même échelle d’amplitude).

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