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1. ANALYSE VIBRATOIRE 5
1.1. VIBRATION HARMONIQUE 5
1.1.1. Unités .......................................................................................................... 5
1.1.2. Formes de représentation de la vibration mécanique ................................. 6
1.2. VIBRATION PERIODIQUE NON HARMONIQUE 9
1.3. NOTION DE PHASE 11
1.4. MODULATION ET BATTEMENT 12
1.4.1. Composition de deux vibrations de fréquence proche .............................. 12
1.4.2. Vibration avec variation d’amplitude ......................................................... 13
1.5. CALCUL DU TEMPS DE MESURE 15
2. BALOURD 19
2.1. THEORIE 19
2.1.1. Balourd statique ........................................................................................ 19
2.1.2. Balourd de couple ..................................................................................... 20
2.1.3. Arbre excentrique ou fléchi ....................................................................... 21
2.2. ETUDE DE CAS 22
2.2.1. Balourd sur un ventilateur ......................................................................... 22
3. RESONANCE 25
3.1. THEORIE 25
3.1.1. Qu’est-ce que la résonance ? ................................................................... 25
3.1.2. Déphasage ............................................................................................... 27
3.1.3. Résonance ou balourd ? ........................................................................... 28
3.1.4. Solutions aux problèmes de résonance .................................................... 29
3.2. TECHNIQUE PARTICULIERE : TEST D’IMPACT 31
3.3. TECHNIQUE PARTICULIERE : ANALYSE AU DEMARRAGE ET A L’ARRET 34
4. LIGNAGE 35
4.1. THEORIE 35
4.1.1. Délignage angulaire et délignage parallèle ............................................... 35
4.1.2. Vibrations causées par un délignage ........................................................ 35
4.1.3. Vibrations causées par un roulement déligné ........................................... 37
4.1.4. Alignement ou balourd ? ........................................................................... 37
4.2. CAS D’ETUDE 39
5. JEU OU DESSERRAGE 41
5.1. THEORIE 41
5.1.1. Vibrations causées par du jeu ou un desserrage ...................................... 41
5.1.2. Desserrage structurel................................................................................ 44
5.1.3. Jeu ou délignage ?.................................................................................... 44
5.2. CAS D’ETUDE 45
5.2.1. Jeu entre la bague intérieure du roulement et l’axe .................................. 45
5.2.2. Jeu entre la bague extérieure du roulement et le palier ............................ 47
5.2.3. Jeu structurel ............................................................................................ 49
6. ROULEMENTS 52
6.1. THEORIE 52
6.1.1. Défauts des bagues internes et externes .................................................. 52
6.1.2. Rupture de la cage.................................................................................... 59
6.1.3. Défauts de billes ou de rouleaux ............................................................... 60
6.1.4. Quand remplacer les roulements ? ........................................................... 61
6.1.5. Problèmes de graissage ........................................................................... 62
6.1.6. Formules pour le calcul des fréquences de défaut.................................... 64
6.2. CAS D’ETUDE 66
6.2.1. Défaut de bague externe .......................................................................... 66
6.2.2. Défaut de bague interne ........................................................................... 69
6.2.3. Défaut de bague externe et de rouleau ..................................................... 71
6.2.4. Rupture de la cage.................................................................................... 74
6.2.5. Défaut aux éléments roulants ................................................................... 75
6.3. TECHNIQUE PARTICULIERE : LA DEMODULATION 77
6.4. CAS D’ETUDE 80
6.4.1. Début de défaut de bague externe............................................................ 80
6.4.2. Défaut d’un élément roulant ...................................................................... 83
6.5. TECHNIQUE PARTICULIERE : PEAKVUE 86
7. PALIERS LISSES 90
7.1. THEORIE 90
8. PROBLEMES DE COURROIES 92
8.1. THEORIE 92
8.1.1. Courroies .................................................................................................. 92
8.1.2. Tension ou alignement .............................................................................. 93
9. PROBLEMES ELECTRIQUES 96
9.1. THEORIE 96
9.1.1. Problèmes de stator .................................................................................. 96
9.1.2. Problèmes de rotor ................................................................................... 99
9.1.3. Fréquences de passage ......................................................................... 104
9.2. TECHNIQUE PARTICULIERE : MESURES DE COURANT 107
9.3. CAS D’ETUDE 108
9.3.1. Barre rotorique cassée ............................................................................ 108
10. BOITES DE REDUCTION 110
10.1. THEORIE 110
10.1.1. Usure des roues dentées ..................................................................... 110
10.1.2. Rupture de dent ................................................................................... 112
10.1.3. Jeu ....................................................................................................... 113
10.2. CAS D’ETUDE 115
10.2.1. Usure de roue dentée .......................................................................... 115
10.2.2. Rupture de dent ................................................................................... 118
1. ANALYSE VIBRATOIRE
La période d’une vibration harmonique est le temps nécessaire pour effectuer un cycle
(revenir à la même situation de départ – Figure 1). La fréquence est calculée par
l’inverse de la période : f = 1 / T
La fréquence correspond ainsi au nombre de fois qu’un phénomène se répète en une
période de temps déterminée.
Une vibration harmonique est caractérisée par une fréquence et par une amplitude
déterminées.
1.1.1. Unités
C’est pour ces raisons que la représentation des vibrations en vitesse est le plus
souvent utilisée comme représentation normale. Ce n’est que pour l’analyse des
phénomènes en hautes fréquences que la représentation en accélération peut faciliter le
diagnostic.
Ceci est clairement illustré aux figures 4 et 5 : les deux spectres représentent la même
vibration mécanique, respectivement en vitesse (“velocity”) et accélération
(“acceleration”).
La Figure 9 montre une mesure de vibration réalisée sur un rotor (signal sinusoïdal
causé par exemple par un balourd et se répétant donc tous les tours de rotation). Une
bande réfléchissante collée sur le rotor renvoie une fois par révolution (une révolution
correspond à 360°) le signal généré par un tachymètre. Le signal tachymétrique et la
vibration sont enregistrés par un collecteur de données.
La distance (en degrés) entre le niveau maximum du signal sinusoïdal et la référence
(bande réfléchissante) est appelée la phase. Cette phase est utilisée pour les
équilibrages, ou pour détecter certains problèmes particuliers (alignement, résonance,
fissures, ...).
La modulation d’un signal peut être décrite comme étant la variation périodique de
l’amplitude d’un signal au cours du temps (Figure 13).
La modulation peut être causée par
deux phénomènes différents :
premièrement, la composition de
deux vibrations dont la différence de
fréquence est faible; deuxièmement,
une vibration de fréquence
déterminée dont l’amplitude n’est pas
constante. Ces deux phénomènes
sont expliqués ci-dessous en détail.
Figure 10. Battement.
Une deuxième possibilité est la variation d’amplitude d’une vibration à une fréquence
déterminée. Par exemple, les roues dentées d’un réducteur génèrent une fréquence
d’engrenage (fréquence à laquelle
les dents des roues entrent en
contact l’une de l’autre). Si l’arbre
d’une des roues dentées présente
une excentricité, l’amplitude de la
fréquence d’engrenage ne reste
pas constante car une fois par
révolution, le choc créé par le
contact entre les dents sera
Figure 13. Battement beaucoup plus important (ce
phénomène est expliqué au
chapitre 12 : “Les défauts des roues dentées”).
A la Figure 13, la (haute) fréquence f (1/T) est la fréquence modulée. Le spectre qui
correspond à cette vibration peut être décrit par la fonction suivante:
A sin 2ft avec A Acte Amod sin 2f mod t
Si l’on regarde cette formule, il apparaît que cette vibration est composée d’une
composante haute fréquente f, et de deux composantes supplémentaires de fréquences
f-fmod et f+fmod.
Le spectre montre donc un pic à la
fréquence f et deux fréquences
latérales (bandes latérales).
La différence de fréquence entre le
pic central et ces bandes latérales
est fmod (Figure 14).
Lors de la collecte d’un signal temporel, il peut être intéressant de connaître la durée de
cette mesure. De cette manière, il devient aussi possible de calculer la durée d’une
mesure spectrale.
où fmax est la fréquence maximale (du spectre de vibration) qu’on désire mesurer.
Dans la plupart des systèmes digitaux, cette fréquence d’échantillonnage est fixée à
2.56xfmax.
f é chantillon 2,56 f max
N 0 échantillons N 0 échantillons
T
f échantillons 2,56 f max
Le calcul du temps de mesure pour le spectre est très proche de celui effectué pour le
signal temporel.
Le nombre de lignes de résolution voulues pour le spectre détermine le nombre
d’échantillons nécessaires pour calculer le spectre. La fréquence maximale désirée
déterminera la fréquence d’échantillonnage.
Remarque : cette durée est une donnée physique, et non influencée par la vitesse de
l’appareil de mesure.
L’appareil de mesure cependant influence aussi le temps nécessaire pour calculer le
spectre à partir du signal temporel. Un temps de calcul trop long intervenant entre deux
acquisitions consécutives a pour conséquence une perte d’informations contenues dans
le signal analogique mesuré.
Cette limitation de l’appareil s’appelle le REAL TIME RATE (ou taux de calcul en temps
réel) d’un analyseur, et est la fréquence maximale mesurable de l’instrument pour
laquelle le temps de calcul est inférieur ou égal au temps de mesure (pas de perte
d’informations entre deux moyennes consécutives).
Pour le calcul de la durée totale d’une mesure, il ne faut pas oublier de tenir compte du
nombre de moyennes, et du pourcentage de recouvrement entre moyennes successives
(“data overlap”).
2.1. THEORIE
Considérons de nouveau le même rotor sur lequel deux masses identiques ont été
ajoutées comme indiqué à la
Figure 20. Contrairement au cas du
balourd statique, le rotor sera
parfaitement en équilibre si le rotor ne
tourne pas. En effet, les deux
masses - identiques - se compensent
l’une l’autre. Quand ce rotor
commence à tourner, les deux forces
génèrent un couple (ces forces de
même grandeur tournent en effet à la
même vitesse de rotation mais dans
une direction opposée). Si l’on Figure 20. Balourd de couple
Notons enfin que lors de la combinaison des deux types de balourd, on parlera de
balourd dynamique.
3.1. THEORIE
Pour comprendre la résonance, utilisons un exemple pratique. Quand vous roulez dans
votre voiture avec une roue déséquilibrée, cela provoque, à une vitesse déterminée, une
vibration gênante dans le volant. Cette vibration sera presque nulle en dessous de
80Km/h, deviendra importante autour de 110Km/h pour faiblir à nouveau à des vitesses
plus élevées, par exemple 150Km/h. La force générée, dans ce cas, est proportionnelle
à la masse de balourd et à la vitesse de rotation au carré. Cependant, la vibration dans
la voiture diminue à des vitesses plus élevées.
Le phénomène d’une force dynamique qui provoque des vibrations beaucoup plus
élevées à une fréquence (vitesse) spécifique et des niveaux inférieurs pour des
fréquences plus hautes ou plus basse est appelé Résonance.
Prenons, par exemple, un ventilateur dont la vitesse de fonctionnement est de 900 RPM
(15 Hz) et pour lequel on connaît la vitesse critique (ou la résonance structurelle) située
à 10 Hz. Admettons qu’un certain balourd
soit présent dans le ventilateur. Quand le
ventilateur démarre et atteint les 600 RPM
(10 Hz), la force du balourd se situe dans
la région de la résonance et le ventilateur
subira des vibrations très importantes.
Quand le ventilateur accélère encore, les
niveaux de vibration diminuent.
On peut s’attendre à des problèmes de
Figure 25. Résonance.
roulements, de structures, etc... si la
vitesse de fonctionnement du ventilateur se situe trop près de la fréquence de
résonance.
En règle générale, les constructeurs essaient de déterminer la vitesse de
fonctionnement dans un domaine où il y a peu de résonance. Malgré tout, la pratique
montre que beaucoup de machines fonctionnent tout près de la vitesse critique ou
résonance.
F ( f ) = F0 sin ( 2 f t )
Cette force F génère une vibration X sur la masse M avec une amplitude x(t) :
X=H(f)F(f)
Si on augmente la fréquence de la
force dynamique et qu’on se rapproche
de la fréquence de résonance, la
phase changera. A la fréquence de
résonance, la phase entre le
déplacement et la force sera de 90°.
Au-dessus de la fréquence de
résonance, la force et le déplacement
seront déphasés de 180° ou en anti-
phase.
La force causée par un balourd tourne avec la vitesse de rotation et agit donc de la
même manière dans toutes les directions. Si la structure n’a pas de résonance, la
vibration mesurée doit être approximativement identique dans les directions verticale et
horizontale.
S’il y a une résonance, par exemple dans la direction horizontale, (résonance
directionnelle), il y aura une grande différence entre le niveau horizontal mesuré et le
niveau vertical.
Le cas particulier où la résonance est identique dans les directions verticales et
horizontales donnera des amplitudes identiques dans les deux directions. Ceci signifie
donc que lorsqu’il existe une importante différence entre les niveaux de vibration
verticaux et horizontaux, il est fort probable qu’il y ait un problème de résonance.
S’il n’y a pas de résonance, on doit retrouver 90° entre la vibration verticale et
horizontale. Une résonance de structure causera un changement de phase. Ainsi, on
peut avoir n’importe quelle phase entre la direction verticale et horizontale, la phase
peut varier de 0 à 180 degrés. Si l’on mesure 90° +/- 30° entre la direction verticale et la
direction horizontale, nous sommes en présence d’une situation de résonance.
Remarquons que réaliser un équilibrage dans une situation de résonance est très
compliqué pour cause d’instabilité de phase.
Lorsque les vibrations mesurées sont inacceptables et si de plus ces vibrations sont
amplifiées par une résonance, soit autour de la fréquence de rotation, soit sur une autre
fréquence, il est important de résoudre ce problème en premier lieu.
Lorsque la résonance se manifeste à une fréquence proche de la vitesse de rotation de
la machine, une des options est de modifier cette vitesse. Cette possibilité, la plus
simple, peut influencer la production et se révèle la plupart du temps inacceptable.
Ainsi, aussi bien dans ce cas que lorsque le problème se présente à d’autres
fréquences que la fréquence de rotation, on devra soit augmenter l’amortissement du
système pour absorber les vibrations, soit déplacer la fréquence de résonance vers le
haut ou vers le bas.
Pour connaître ces informations, des mesures spécifiques doivent être effectuées. Les
paragraphes 4.2 et 4.3 décrivent ces techniques particulières.
Le but d’un test d’impact est de déterminer les fréquences propres d’une structure
(machine). Cet essai s’effectue par une excitation pendant l’arrêt de la machine. Suite
à l’impact, la structure commence à vibrer. En mesurant la réponse de la structure à
l’impact, on peut déterminer le comportement dynamique de cette structure, c’est-à-dire
les résonances de cette structure.
Les résonances de la
structure que l’on recherche
se situent le plus souvent en-
dessous de 200 Hz. On peut
donc choisir fmax.=200 Hz.
Un temps de mesure de 1s
ou 2s est également pour la
plupart des mesures
acceptable. Ceci correspond
à un nombre de lignes N =
200 ou N = 400. La période
Figure 30. Test d’impact. de mesure T a été indiquée
à la
Figure 30. On peut remarquer qu’on travaille souvent avec un pré-déclenchement (pre-
trigger) pour mieux pouvoir visualiser l’effet de l’impact (utilisation des informations
précédant le déclenchement).
4.1. THEORIE
Quand un pic à 1xRPM est détecté dans le spectre, on peut s’attendre à un balourd ou
un délignage angulaire. La distinction entre les deux suit un nombre de critères.
Mesures de phase
Un balourd génère sur les deux arbres couplés une vibration qui a la même direction,
tandis qu’on retrouve un déphasage de 180° de part et d’autre de l’accouplement pour
les problèmes de lignage (5.1.2.).
Le point de mesure avec le plus haut niveau de vibration sur le moteur était M2H, du
côté de l’accouplement, en direction horizontale (Figure 35). Les niveaux de vibration
axiaux à 1xRPM et 2xRPM étaient aussi raisonnablement élevés (Figure 36).
Remarquons également qu’en général dans le cas d’un délignage, les niveaux de
vibration sur les points de mesure seront plus élevés autour de l’accouplement que sur
les autres points de mesure. Cela s’est confirmé ici puisque le plus haut niveau de
vibration mesurable était sur le point de mesure à l’accouplement, direction horizontale,
sur le moteur.
/ S e c
S t . 1 - K o n d e n s p p M 2 6 4 2 A lig n e m e n t
P 0 2 9 5 0 6 . 2 - M 2 *
4 0
m
W a v e f o r m D is p la y
2 6 / M A R / 9 3 1 3 : 3 2
m
3 0
in
R M S = 1 6 . 8 5
2 0 L O A D = 1 0 0 . 0
V e lo c it y
R P M = 2 9 9 6 .
1 0 R P S = 4 9 . 9 3
P K ( + ) = 1 . 2 1
0
P K ( - ) = 1 . 0 6
C R E S T F = 1 . 8 2
- 1 0
- 2 0
- 3 0
0 6 0 1 2 0 1 8 0 2 4 0 3 0 0
T im e in m S e c s
L a b e l: *
Figure 37. Délignage.
Enfin, la figure ci-dessus montre le signal temporel de la mesure du point situé sur le
moteur, côté accouplé. On remarque que ce signal est très répétitif (il se répète tous les
tours de rotation), ce qui confirme le problème d’alignement.
5.1. THEORIE
Par desserrage, on entend par exemple la situation selon laquelle un palier n’est pas
monté d’une façon rigide sur la structure.
Le jeu, quant à lui, se retrouve presque toujours dans le roulement. Pour des
roulements à rouleaux ou à billes, cela peut être le jeu entre la bague extérieure et le
palier, ou entre la bague intérieure et l’arbre. Pour les paliers lisses, le jeu signifie un
espace excessif entre l’arbre et le palier.
Une mesure sur une machine qui montre une combinaison d’un délignage parallèle et
d’un délignage angulaire, produira un spectre avec des composantes importantes à
1xRPM et à 2xRPM. Si l’on retrouve aussi quelques harmoniques de la vitesse de
rotation, probablement d’amplitude plus faible, le diagnostic devient difficile : délignage
ou jeu ?
Dans ce cas l’analyse du signal temporel peut aider à déterminer la cause exacte de la
vibration. Le signal temporel dans le cas d’un jeu ou d’un désserrage donnera plutôt un
signal irrégulier. En revanche, pour un problème de délignage, la forme d’onde se
répétera régulièrement à chaque rotation de l’arbre.
Un signal est rendu complexe à cause des harmoniques de la vitesse de rotation:
beaucoup d’harmoniques dans le spectre = signal temporel complexe.
JEU DELIGNAGE
Signal temporel irrégulier Signal répétitif
Tableau 4. Distinction entre jeu et délignage.
Le spectre de la Figure 41 a été mesuré sur un roulement d’un ventilateur entraîné par
courroies. Le spectre montre clairement un pic et de nombreux harmoniques de
1xRPM. La forme d’onde en Figure 42 présente un aspect très irrégulier : la forme des
vibrations pendant une rotation (comprise entre deux subdivisions verticales) ne se
répète en effet pas à chaque rotation.
Le niveau absolu des vibrations est déterminé par le niveau de balourd présent sur le
ventilateur (un grand balourd provoque de grandes amplitudes de jeu alors que pour un
même jeu, un petit balourd rendra les niveaux beaucoup moins visibles).
Il est donc important de suivre d’autres paramètres. L’analyse des tendances, qui
indique les variations des niveaux vibratoires dans le temps, doit être considérée. Elle
donne de bonnes indications sur l’évolution du jeu.
S t . 1 - I n la a t v e n t ila t o r S p e lin g
# 0 0 8 3 7 7 . 2 - V K * V E N T I L A T O R K O P P E L I N
6
m
W a v e f o r m D is p la y
1 4 / J U N / 9 4 1 0 : 2 3
m
4
in
R M S = 1 . 7 6
2 L O A D = 1 0 0 . 0
V e lo c it y
R P M = 1 4 9 0 .
0 R P S = 2 4 . 8 3
P K ( + ) = . 1 5 5 2
- 2
P K ( - ) = . 2 4 9 7
C R E S T F = 3 . 6 5
- 4
- 6
- 8
0 5 0 1 0 0 1 5 0 2 0 0 2 5 0 3 0 0 3 5 0 4 0 0
T im e in m S e c s
Les mesures suivantes ont été exécutées sur un moteur accouplé à un ventilateur
centrifuge via un accouplement flexible. Les mesures périodiques montrent une
augmentation du niveau dans le domaine de fréquence 3 à 6 x RPM (Figure 43). Les
niveaux de vibration sont sensiblement plus élevées sur le moteur que sur les
roulements du ventilateur.
Peu après la mesure de juin ‘93 les roulements du moteur ont été remplacés. La
première mesure après le remplacement montre une nette diminution du niveau de
vibration dans le domaine des fréquences 3 à 6 x RPM. Pendant le remplacement, on a
pu remarquer que la bague extérieure du roulement avait tourné dans le palier, ce qui
confirme le diagnostic du jeu.
S t . 1 - V e n t . 2 k e t e l 2 J e u
7 2 9 7 . 2 - * C V M O T E U R C O P L A G E
2 0
m
W a v e f o r m D is p la y
0 3 / M A Y / 9 3 1 0 : 2 5
m
1 5
in
R M S = 5 . 8 7
1 0 L O A D = 9 0 . 0
V e lo c it y
R P M = 2 9 8 8 .
5 R P S = 4 9 . 8 1
P K ( + ) = . 7 0 7 4
0
P K ( - ) = . 6 1 9 8
C R E S T F = 3 . 0 0
- 5
- 1 0
- 1 5
4 0 8 0 1 2 0 1 6 0 2 0 0 2 4 0 2 8 0
T im e in m S e c s
Une pompe entraînée directement par un moteur est mesurée tous les trimestres. Lors
des mesures de septembre ‘93, une très forte augmentation de niveau de vibration a été
détectée à 1xRPM (Figure 46).
Après contrôle de la machine, il apparaît que la base, sur laquelle le moteur et la pompe
sont montés, n’est plus fixée correctement. Dans un cas semblable, uniquement le
niveau de vibration de la machine à 1xRPM augmentera fortement, et le niveau des
harmoniques restera faible, contrairement au jeu dans l’alésage d’un roulement.
6.1. THEORIE
Les roulements à billes ou à rouleaux sont composés de quatre parties. Chacun de ces
composants peut être à l’origine d’un défaut : sur la bague externe, sur la bague interne,
la cage et les éléments roulants (billes ou rouleaux). Quand un défaut apparaît, on
retrouvera un spectre spécifique pour celui-ci.
Parce que les défauts de bague interne et externe sont des phénomènes comparables,
ceux-ci seront traités dans le même paragraphe.
Dans les exemples qui vont suivre, nous considérerons que la bague interne du
roulement tourne et la bague externe est fixe dans l’alésage.
Supposons qu’un défaut existe sur la bague interne ou externe. La fréquence à laquelle
les éléments roulants (bille ou rouleau) passent dans le défaut (Figure 49) est déterminé
par :
1. BPFO = la fréquence de passage (des billes) dans la bague externe
(BPFO = “Ball Pass Frequency Outer Race”)
2. BPFI = la fréquence de passage (des billes) dans la bague interne
(BPFI = “Ball Pass Frequency Inner Race”)
Phase 1 :
L’énergie contenue dans les vibrations causées par ces impacts se situe au-dessus de 2
kHz et n’est pas visible dans un « spectre normal », mesuré typiquement dans une
bande de fréquence maximale de 60xRPM.
Phase 2 et phase 3 :
Quatrième phase:
Remarquons que dans cette phase de détérioration, un roulement n’a plus qu’une durée
de vie assez courte. Ce n’est donc pas le but de la maintenance prédictive d’attendre
que chaque roulement atteigne cette phase pour les remplacer. On peut dire en général
que, lorsque les fréquences BPFO ou BPFI et plusieurs harmoniques sont clairement
visibles dans le spectre, la durée de vie restante n’est plus qu’un pourcentage minuscule
de la vie totale du roulement. La décision de changer dépendra alors plutôt de la
possibilité de faire la réparation.
Dans le cas d’une bague externe, le défaut reste fixe mais c’est le balourd de la
machine (qui génère une force répétitive et donc une vibration) qui tourne à la vitesse de
rotation de la machine. Le balourd amplifie donc la vibration lorsqu’il se trouve à la
même position que le défaut.
Aussi bien pour un défaut de bague interne que pour un défaut de bague externe, la
vibration sera modulée par la vitesse de rotation.
La forme d’onde des BPFI et BPFO n’est pas une sinusoïde et le spectre présente donc
un BPFO ou BPFI avec plusieurs harmoniques.
La fréquence à laquelle les billes ou les rouleaux d’un roulement tournent autour de
l’axe de l’arbre est égale à la fréquence à laquelle la cage tourne, car les billes sont
maintenues par la cage. Cette fréquence est déterminée par:
La fréquence de la cage ou FTF
(“Fundamental Train Frequency”)
Cette fréquence se situe pour la plupart des roulements à 0,4 fois la vitesse de rotation,
soit 0.4 ordres.
Comme la distance entre toutes les billes est identique, on peut dire que le nombre de
billes multiplié par la fréquence de la cage égale la fréquence du BPFO. Ainsi, si l’on
n’avait qu’une bille, la fréquence FTF = BPFO.
En pratique, on est rarement confronté à ce type de spectre. Dans la plupart des cas,
un roulement dont la cage est cassée va très vite se détériorer dangereusement et
provoquer l’arrêt de la machine. Et, avant la rupture de la cage, aucun problème ne se
manifestera dans le spectre de vibrations. L’apparition et l’évolution rapide de ce
problème en rend la détection très difficile et la maintenance prédictive n’a pas de
technique de détection très efficace pour les défauts de cage : ni par l’analyse vibratoire,
ni par l’analyse d’huile, ni par l’analyse infrarouge. Le choix de roulements de grande
qualité de cage est donc primordial.
Une rupture de cage, en plus d’une construction bon marché (plastique), est le plus
souvent provoquée par deux causes.
La fréquence à laquelle les billes ou les rouleaux d’un roulement tournent autour de leur
propre axe est appelée:
La fréquence des billes ou “BSF”
(“Ball Spin Frequency”)
Un défaut d’une ou plusieurs billes ou rouleaux génère une image typique dans le
spectre de vibrations. Il y aura un ou plusieurs groupes (forêts) de pics visibles
qui, lorsqu’on les examine en détail,
apparaissent composés d’un pic central
et de pics à gauche et à droite (bandes
latérales) espacés d’une distance
identique qui correspond à la fréquence
de la cage. Dans beaucoup de cas, ces
groupes de pics coïncideront avec la
fréquence fondamentale ou les
harmoniques de cette fréquence
(fréquence de rotation des billes BSF).
Figure 60. Spectre de défauts des éléments
roulants.
Quand un défaut de roulement est détecté, il faut pouvoir déterminer à quel moment
remplacer le roulement ou à quel moment il faut arrêter la machine. Combien de temps
cette machine peut-elle encore tourner ?
L’information la plus importante pour faire une prédiction de la durée de vie restante est
la courbe de tendance. Des mesures mensuelles ou trimestrielles montrent l’évolution
de la détérioration du roulement. Les différentes phases de défaillance d’un roulement
nous donnent une idée de l’évolution du défaut. Pour les problèmes liés aux éléments
roulants, on utilise plutôt le niveau de vibration pour définir la rapidité de l’évolution du
défaut.
En général, si l’on ne voit pas de différence entre deux mesures, il n’est pas nécessaire
de prendre des actions.
Le remplacement rapide d’un roulement dépend aussi et surtout des circonstances. A-t-
on le temps chaque week-end ou même chaque nuit de remplacer un roulement sans
engendrer des pertes de production ? Si c’est possible, il est plus prudent de ne pas
chercher à atteindre la durée de vie limite du roulement. Quand un défaut est
clairement détecté, on remplacera le roulement pour éviter toute perte de production.
Si une machine tourne longtemps sans arrêt, alors les choses deviennent plus
compliquées !! Dans ce cas, il est nécessaire de savoir combien de temps le roulement
peut encore tenir. Ainsi, on essaiera de réduire les causes du problème (graissage,
fixation, alignement, etc ...), d’augmenter la périodicité de mesure et de suivre
attentivement l’évolution.
Si le graissage est insuffisant, une grande quantité de bruit sera présente dans le
spectre dû au contact métal contre métal dans le roulement. Le bruit est perçu dans le
spectre de vibration comme une épaisse zone dans laquelle se trouve l’énergie de
vibration, sans que des pics prononcés soient visibles. Cette zone de bruit contiendra
souvent un grand nombre de pics harmoniques. Ceux-ci, en opposition aux pics
générés par un défaut dans la bague interne ou externe, provoquent une vibration dont
les composants harmoniques sont moins purs.
La Figure 61 montre une image typique d’un problème de graissage. Dans la plage des
hautes fréquences, le niveau de bruit a clairement augmenté.
Remarque
La cavitation dans la pompe est un phénomène qui générera également du bruit, mais
doit être clairement distingué des problèmes de graissage. Le bruit généré produira une
image similaire dans le spectre, sans également présenter les fréquences discrètes
visibles dans l’exemple ci-dessus. La cavitation peut également être mesurée sur
plusieurs points de mesures de la pompe alors que le surgraissage sera localisé au droit
du roulement concerné.
Les formules ci-dessous sont utilisées pour le calcul des fréquences de défaut de
roulement. Elles sont basées sur les données physiques des roulements. Elles sont
valables dans le cas où la bague externe est fixe et la bague interne tourne (plupart des
cas).
Nb Bd
BPFO S 1 cos
2 Pd
Nb Bd
BPFI S 1 cos
2 Pd
S Bd
FTF 1 cos
2 Pd
Pd Bd
2
BSF S 1 cos
2 Bd Pd
S Bd
FTF 1 cos
2 Pd
Fundamental Train
Frequency (FTF)
Supposons un ventilateur entraîné par des courroies. Les mesures sont trimestrielles.
Les mesures ci-dessous ont été effectuées sur un roulement de ce ventilateur, du côté
de l’accouplement. Il s’agit d’un roulement à double rangée de billes.
Les mesures d’octobre 1993 (Figure 62) montre un défaut précoce de roulement. Pour
ce type de roulement, 8,2 billes passeront sur un défaut dans la bague externe. La
fréquence de la bague externe (BPFO) est donc, pour ce roulement, de 8,2 Ordres.
Multipliée avec le nombre de tours (788 RPM ou 13,1 Hz), cela signifie que les billes
Le défaut détecté sur le roulement est illustré par la photo de la page suivante.
Remarquons que la bague externe est endommagée sur une grande partie de son
contour.
Un ventilateur dont la roue est en porte-à-faux sur l’arbre, entraîné par courroies est
surveillé trimestriellement. Les deux roulements du ventilateur sont à double rangée de
billes.
Le défaut dans la bague interne se trouve une fois par rotation de l’arbre dans la zone la
plus chargée du roulement. Ainsi, les vibrations générées augmenteront à chaque
rotation en intensité et diminueront à nouveau lorsque le défaut se retrouvera dans une
zone moins chargée. Cela se traduira, dans le spectre, par des bandes latérales de part
et d’autre des pics de la fréquence BPFI (voir “modulations pour les défauts de bague
interne et externe”).
Après le remplacement du roulement, il fut possible de voir une large partie attaquée par
la corrosion. Les fréquences de bague interne étaient complètement disparues du
spectre après le remplacement.
Les mesures ci-dessous ont été effectuées sur un ventilateur entraîné par courroies.
Les deux roulements du ventilateur sont des roulements à double rangée de rouleaux.
Cette fréquence de bague externe et ses harmoniques ont été indiqués par les lignes
interrompues de la Figure 68. Le niveau élevé des pics de la fréquence BPFO et de ses
multiples indique ici une détérioration relativement avancée. Le roulement a été
remplacé peu après la mesure.
A la Figure 70, le pic central du premier groupe est marqué par une ligne verticale
continue. Les autres pics marqués indiquent les bandes latérales.
La distance entre les différents pics est de 5,5 Hz (indiqué dans la Figure en bas à droite
par DFRQ) ce qui correspond exactement à la fréquence de la cage de ce roulement
(FTF).
Conformément à la théorie, exposée au paragraphe 8.1.3. “Défaut aux éléments
roulants”, cela signifie que le roulement, qui a un défaut de bague externe, a également
un défaut (sans doute petit) sur un ou plusieurs rouleaux.
On peut observer, dans ce spectre, un pic de niveau de plus de 3 mm/s près du pic de 1
x RPM. La fréquence à laquelle celui-ci se présente est de 9,9 Hz, et cela correspond à
0,4xRPM (en bas à droite “ORDR: .398”), ce qui est typiquement la fréquence de la
cage.
Le moteur a été arrêté (l’installation était dédoublée et la production n’a pas dû être
interrompue) et les roulements du moteur changés. La cage du roulement, côté
accouplement, était complètement détruite. Une telle mesure arrive plutôt rarement,
puisqu’une rupture de cage conduit très souvent à la casse immédiate du roulement.
Les mesures ci-dessous ont été effectuées sur un ventilateur en porte-à-faux entraîné
par courroies.
Il est possible d’observer autour des pics de cette fréquence BSF et harmoniques
d’autres pics plus petits. Lorsque nous regardons cette partie du spectre en détail
(Figure 74), ces plus petits pics apparaissent autour des multiples de la fréquence BSF,
et sont espacés d’une distance identique. Cette distance (DFRQ) est de 8,7 Hz et
correspond à 0,39 x RPM qui correspond à la fréquence de rotation de la cage du
roulement.
La Figure 75 (provenant d’une autre machine) illustre ceci clairement avec trois groupes
de pics à 700 Hz, 1000 Hz et 1400 Hz. Chacun de ces groupes est défini par une série
de pics espacés l’un l’autre de 0,4xRPM.
Des remarques similaires peuvent être faites pour tout phénomène qui, via une
fréquence relativement basse, excite une plus haute fréquence. Cela peut notamment
se produire pour un défaut de roulement sur un arbre tournant lentement (< 200 RPM).
Etant données les basses fréquences, le passage d’un élément roulant dans le défaut
ne provoquera pas d’amplitude vibratoire significative et donc un tel défaut sera
difficilement détectable dans un spectre normal. Par contre, les hautes fréquences de
résonance des éléments constitutifs du roulement seront excitées.
La démodulation est une technique qui permet la mise en évidence de tels phénomènes
dans une bande de fréquence normale.
Pour y arriver, il est nécessaire d’effectuer un certain nombre d’actions préalables sur le
signal temporel (traitement analogique du signal) avant de pouvoir calculer le spectre
normal. L’ensemble de ces actions est appelé la “Démodulation”.
La Figure 76 explique de manière résumée le principe de cette technique.
Une haute fréquence f est modulée par une basse fréquence (fmod). Cela se traduit dans
le spectre par la présence d’un pic “haute fréquence” (aussi appelé onde porteuse),
entouré de deux bandes latérales séparées d’une distance égale à fmod (voir chapitre
sur la modulation et le battement). La démodulation signifie en fait que l’on peut séparer
le signal modulant du signal modulé.
Si l’on calcule le spectre du signal temporel modulé, on obtient un pic dont la fréquence
correspond à la fréquence modulante.
Soit un ventilateur entraîné par courroies. Des mesures trimestrielles sont effectuées.
Les mesures ci-dessous ont été effectuées sur le roulement du côté non accouplé du
ventilateur. Les deux roulements du ventilateur sont des roulements à double rangée de
billes.
Dans le spectre normal de vibration, Figure 78, les fréquences de passage de la bague
externe sont à nouveau indiqués par les lignes verticales interrompues. A ces
fréquences, aucune vibration n’est vraiment visible dans le spectre. La composante la
plus visible est le pic à 1xRPM, probablement causé par un balourd.
Les signaux temporels en Figure 80, Figure 81 et Figure 82 nous montrent comment la
démodulation nous conduit au spectre de la Figure 79.
Figure 81. Signal temporel jusqu’à 5000 Hz (filtre passe-haut 1000 Hz).
Les mesures suivantes ont été effectuées sur les roulements d’un moteur, qui via une
boîte de réduction, commande un cylindre tournant lentement. La vitesse de rotation du
moteur s’élève à 985 RPM.
Sur base de ce spectre, il est donc possible d’affirmer qu’une ou plusieurs billes
présentent un défaut. Cela a été confirmé lors du remplacement du roulement.
2. A côté des vibrations apparaissant aux fréquences de résonance des pistes interne
ou externe, un défaut de roulement naissant génère aussi des vibrations à des
fréquences bien plus élevées. Ces vibrations sont appelées ondes de contraintes
(ou Stress Waves). Ces ondes de contraintes ne sont pas uniquement générées par
des impacts mais sont également issues de la déformation élastique de la matière
lors du passage des éléments roulants au droit des micro-fissurations apparaissant
sous la surface des pistes du roulement. Ces ondes de très courte durée (quelques
millisecondes) ne pourront être mises en évidence par la technique de la
démodulation.
En effet, bien que le signal analogique (provenant de la détection de pics) soit
numérisé à la fréquence de 2.56x fmax, les vibrations provenant de ces ondes de
contraintes seront en grande partie manquée, même après la détection de pics (voir
figure ci-dessous).
Remarque
L’information utilisée par la technique provient de vibrations hautes fréquences; elle peut
également être suivie en tendance. Il est donc important de réaliser des mesures
correctes. Les mesures seront donc réalisées au moyen de capteurs montés de
manière rigide sur la machine (aimant, goujon ou capteur permanent).
7.1. THEORIE
Les défauts sur les paliers lisses ne créent pas de vibrations spécifiques, comme c’est le
cas pour les roulements à billes. Généralement, on admet qu’il est compliqué de
rechercher un défaut de palier lisse (enlèvement de matière) par des mesures
vibratoires réalisées à l’aide d’accéléromètres.
Instabilité de l’huile
Un problème spécifique des paliers lisses est l’instabilité du film d’huile à l’intérieur du
palier. Des turbulences se produisent dans l’huile et provoquent l’excentricité de l’axe
dans le palier. Cette excentricité peut être simplement provoquée, par exemple, par le
balourd. La vibration résultante
présente une fréquence légèrement
plus basse que la moitié de la
fréquence de rotation (généralement
0,35 à 0,49xRPM).
Une solution à ce problème peut être
le changement du jeu des
roulements ou un changement de
lubrifiant. Il existe également des
formes particulières de coupes de
Figure 88. Instabilité de l’huile.
roulement pour contrecarrer cette
instabilité.
8.1. THEORIE
Par problèmes de courroies, il faut faire la distinction entre les problèmes liés aux
courroies elles-mêmes et ceux liés à leur tension ou alignement
8.1.1. Courroies
La fréquence à laquelle les courroies tournent est appelée fréquence des courroies.
Cette fréquence peut être calculée par la vitesse des courroie divisée par la longueur
des courroies :
RPM
poulie poulie
Fréquencecourroies( Hz )
L 60
courroies
Le choix de la poulie n’a pas d’importance du moment que le diamètre et la vitesse
correspondent à la même poulie.
Lorsque qu’une irrégularité apparaît
sur la surface de la courroie (à cause
d’une mauvaise fabrication ou d’une
usure non homogène), ces
irrégularités passeront sur chaque
poulie à la fréquence de rotation des
courroies. Chacun des contacts
générés sur la poulie provoqueront
un impact. Ce phénomène se produit
donc à une fréquence égale au
double de la fréquence de la Figure 89. Irrégularité de courroie.
courroie. Les vibrations qui en suivront apparaîtront donc au double de la fréquence de
rotation des courroies. Les multiples de cette double fréquence s’expliquent par le fait
que le signal temporel de cette vibration n’est pas sinusoïdal (impacts).
La cause des hauts niveaux à ces fréquences peut également provenir de problèmes
structurels.
9.1. THEORIE
Les problèmes traités dans ce chapitre sont liés aux moteurs asynchrones (moteurs à
induction). Les problèmes dans les moteurs DC n’entrent pas dans le cadre de ce
cours. Les chapitres précédents ont cependant introduit les défauts de roulement,
balourd, alignement, etc... Il est clair que ces problèmes sont présents également dans
les deux types de moteur.
Une étude trop détaillée de la théorie des moteurs asynchrones nous entraînerait trop
loin de notre préoccupation principale. Les notions importantes sur le stator et sur le
rotor nécessaires à la compréhension et à l’analyse de problèmes électriques
détectables via les mesures de vibration sont exposées ci-dessous.
Le stator d’un moteur asynchrone a une structure laminée. Il contient plusieurs cavités
renfermant les bobinages qui génèrent un champ magnétique. Ces cavités sont
appelées encoches statoriques.
Détachement
Problèmes d’isolation
Les variations du couple moteur provoqueront des vibrations à cette fréquence, ce qui
permet de dire que : Les problèmes de stator génèrent, dans le spectre de vibrations, un
pic au double de la fréquence de ligne (100 Hz).
Les problèmes qui se présentent dans le rotor peuvent être liés à l’excentricité du rotor
et/ou surtout à une barre rotorique cassée ou endommagée.
Rotor excentrique
Figure 96. Force agissant sur une barre du rotor en fonction de la position relative du rotor par
rapport au champ magnétique tournant.
Le raisonnement est identique pour les moteurs présentant plusieurs paires de pôles.
Une barre rotorique spécifique ne sera plus en ligne avec deux pôles, mais avec 2p
pôles. Le couple fourni par cette barre variera donc à une fréquence égale à 2p fois la
fréquence de glissement.
Tout comme dans le cas précédent (rotor excentrique), la casse d’une ou plusieurs
barres rotoriques générera une non-homogénité dans le rotor. Ici aussi le couple
moteur sera modulé à une fréquence égale à 2p fois la fréquence de glissement. De là,
la vibration à 1xRPM sera donc modulée
par cette fréquence.
Il existe une technique particulière qui, dans beaucoup de cas, se révélera plus efficace
que l’analyse spectrale des vibrations. Il s’agit de l’analyse de courant statorique. Cette
technique est traitée en détail au paragraphe 10.2.
Un autre contrôle pouvant se révéler efficace consiste en l’analyse du rotor au moyen
d’une lampe stroboscopique.
La modulation créée par la variation du couple moteur provoquera aussi une variation
périodique de la vitesse de rotation de la machine. Dans ce cas, si l’on essaie de
« fixer » cette vitesse au moyen de la lampe stroboscopique, on constatera des
variations perpétuelles à une fréquence correspondant à 2p fois la fréquence de
glissement.
Une dernière composante vibratoire d’origine électrique et qui apparaîtra souvent dans
le spectre est la fréquence de passage des encoches du stator. Le passage du champ
magnétique, produit par les conducteurs du rotor, en face des encoches du stator
causera des forces de fréquence égale à :
fréquence de passage devant les encoches du stator = fréquence de rotation x nombre
d’encoches de stator
La Figure 100 illustre ceci avec un spectre réel, mesuré sur un moteur.
Le pic marqué par la ligne
verticale correspond à la
fréquence de passage des
encoches du stator (788
Hz = 32 encoches de
stator x 24,62 Hz). Les
autres pics marqués se
trouvent sur une distance
mutuelle de 100 Hz (en
bas à droite de la Figure :
DFRQ = 99,96Hz).
1. Un test simple à exécuter et qui peut donner la réponse sur l’origine électrique ou non
des composantes de vibrations est le suivant.
Soit un spectre de vibrations qui présente des composantes dont on présume que
leur origine est électrique. Il suffit de voir les modifications dans le spectre au
moment où l’on interrompt l’alimentation en courant du moteur. Toutes les
composantes de vibration d’origine électrique disparaîtront immédiatement après
l’arrêt de l’alimentation du moteur. Toutes les vibrations d’origine mécanique
(balourd, problèmes d’alignement, jeu, dommage de roulement, ...) ne disparaîtront
pas immédiatement, mais seulement graduellement avec le ralentissement du
moteur.
La mesure de courant d’une des trois phases d’un moteur asynchrone est effectuée à
l’aide d’une pince ampèremétrique. Le courant est sinusoïdal et la fréquence est celle
du courant de ligne. Le spectre de courant se compose par conséquent uniquement
d’un pic à 50 Hz.
Comme pour les vibrations mécaniques, les défauts sont plus visibles lorsque la
machine est en charge, les bandes latérales apparaîtront beaucoup plus clairement
dans le spectre de courant lorsque le moteur est mesuré en charge.
Des mesures de courant périodiques ont été effectuées sur un moteur de 1,3MW d’un
turbo compresseur à 4 étages.
Sur base de la vitesse de rotation mesurée, on peut calculer les fréquences des
modulations de la manière suivante :
50Hz 1492RPM
2 p f slip 4 ( ) 0,53Hz .
2 60
Dans le spectre on trouve en effet deux bandes latérales près du pic central de 50 Hz.
La distance entre ces bandes latérales équivaut à ces modulations.
Lorsque l’on regarde les amplitudes, la différence de niveaux entre le pic central et
l’amplitude des bandes latérales équivaut seulement à ± 37dB. Cette différence
(inférieure à la règle des 50 dB) indique clairement la détérioration d’une ou plusieurs
barres rotoriques.
Sur base de ces mesures le moteur a été remplacé et lors du démontage, on a bien
constaté le problème trouvé.
10.1. THEORIE
La fréquence à laquelle les dents de deux roues dentées s’engrènent est appelée la
fréquence d’engrenage.
Chaque contact entre deux dents de roues dentées génère un choc, même lorsque les
roues dentées s’engrènent parfaitement. Ceci signifie que la fréquence d’engrenage
sera présente pour chaque paire de roues dentées, quel que soit l’état dans lequel elles
sont.
Le niveau de la fréquence d’engrenage augmente proportionnellement à la
charge de la roue dentée (couple transmis par les dents).
Les considérations ci-dessus rendent l’analyse des vibration mesurées sur les boîtes de
réduction complexe et difficile.
10.1.2.Rupture de dent
Lorsqu’une dent casse sur une roue dentée, le niveau de la fréquence d’engrenage
augmentera une fois par tour de rotation (un impact est créé). Dans le spectre de
fréquences, cela se traduira par des bandes latérales autour de la fréquence
d’engrenage, à une distance égale à la vitesse de rotation de l’arbre dont la roue dentée
est défectueuse.
Dans un tel cas cependant, il est plus intéressant de procéder à une analyse directe du
signal temporel mesuré. Ce signal présentera un impact à chaque tour de rotation à la
suite de l’engrènement de dent présentant un problème (Figure 105).
La détection du problème de jeu dans les boîtes de réduction (jeu lié au roulement) ne
diffère pas, en théorie, de la détection du jeu sur d’autres machines (voir le chapitre
concerné). Dans le cas des boîtes de réduction, cependant, beaucoup plus
d’harmoniques de la vitesse de
rotation de l’arbre concerné seront
visibles.
Cela rend difficile la distinction entre
les bandes latérales autour de la
fréquence d’engrenage et un
harmonique d’une des vitesses de
rotation. Dans certains cas, le niveau
des harmoniques sera plus élevé aux
environs de la moitié des
harmoniques de la fréquence
d’engrenage (autour de 1/2xGMF,
Figure 106. Jeu dans une boîte de réduction. 3/2xGMF, ...).
Remarques
2. Parce que l’analyse des boîtes de réduction se base sur les composantes telles que
les fréquences d’engrenage et leurs bandes latérales, il est très important d’exécuter
ces mesures avec une résolution satisfaisante. En règle générale, on peut prendre
une plage de fréquence dont la fréquence maximum est au moins égale à deux fois la
fréquence d’engrenage (si les techniques de mesure le permettent, on peut aller plus
haut), avec un nombre de lignes spectrale maximale (1600, 3200, 6400,...).
Les mesures suivantes ont été effectuées sur le réducteur d’un broyeur. La vitesse de
l’arbre entrant est de 140 RPM. La roue dentée comporte 23 dents. La vitesse de l’axe
sortant (broyeuse) est de 20,6 RPM. La grande roue dentée contient 156 dents.
Les pics de fréquences repérés sur le spectre de la Figure 107 font apparaître la
fréquence d’engrenage et ses harmoniques. On voit également directement la grande
quantité de bandes latérales autour de ces pics.
Remarquons qu’à la Figure 108, il fut nécessaire de réaliser les mesures avec une
résolution suffisante et une petite bande de fréquence afin de pouvoir distinguer
l’ensemble de ces pics les uns des autres (150 Hz et 3200 lignes de résolution).
Enfin, la Figure 109 donne finalement l’évolution des mesures réalisées au niveau de la
transmission des cette roue dentée. A partir de janvier 1993 jusque décembre 1993, on
remarque une augmentation graduellement perceptible du niveau de vibrations des
bandes latérales situées près du premier et du deuxième harmonique de la fréquence
d’engrenage
Sur base de la mesure faite en décembre, il a été décidé d’inspecter la paire de roues
dentées. L’usure apparut en effet très avancée.
Ces mesures illustrent également le grand intérêt de l’analyse des tendances pour la
surveillance de tels problèmes.
Des mesures de vibrations ont été exécutées sur l’axe entrant d’une boîte de réduction.
La Figure 110 donne la première mesure réalisée sur la boîte de réduction. Dans le
signal temporel, on peut remarquer des impacts plus élevés se produisant tous les tours
de rotation de l’arbre entrant (La vitesse de rotation de l’axe est de 1450 RPM ou 24.17
Hz. Un tour dure donc 41 msec.)
Lors de la révision, on a constaté qu’une dent manquait sur la roue dentée de l’axe
entrant. La Figure 111 donne la mesure après réparation (même échelle d’amplitude).