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ROYAUME DU MAROC

***

UNIVERSITE HASSAN II

FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES,

ECONOMIQUES ET SOCIALES

CASABLANCA

Master économétrie appliquée à la modélisation micro et macroéconomique

Mémoire pour l’obtention du Master

Sous le thème :
L’impact de l’endettement extérieur sur la croissance économique :
Analyse du cas du Maroc et quelques pays émergents

Réalisé et soutenu publiquement par :

Melle Hajar CHAMSI

Encadré par :

Mr. Hicham MASMOUDI

Membres du jury :

 Mr. Fouzi MOURJI : Professeur d’économétrie et Responsable du Master


Econométrie appliquée à la modélisation micro et macroéconomique à la Faculté des
Sciences Juridiques, économiques et sociales de l’Université Hassan II- Ain Chock.
Président du jury.

 Mr. Ablwahede GOURCHE : Professeur à la Faculté des Sciences Juridiques,


Economiques et Sociales de l’Université Hassan II- Mohammédia.

 Mr. Hicham MASMOUDI: Responsable du service de la conjoncture internationale à


Bank Al Maghrib et professeur à l’université Hassan II.

Année Universitaire : 2011-2012


Remerciement

Dieu merci,

Je tiens à exprimer mes remerciements les plus sincères à tous ceux qui m'ont
apporté leur aide et qui ont contribué de près ou de loin à l'élaboration de ce travail,
et leur témoigner toute ma reconnaissance et exprimer ma gratitude, pour l’intérêt et
le soutien qu’ils m’ont généreusement accordé.

Mes remerciements s’adressent à Monsieur Fouzi MOURJ, Professeur


d’économétrie et Responsable du Master Econométrie appliquée à la modélisation
micro et macroéconomique à la Faculté des Sciences Juridiques, économiques et
sociales de l’Université Hassan II- Ain Chock, pour sa disponibilité et pour ses
conseils avisés qui m’ont permis de progresser tout au long de ce travail de recherche.

Les mêmes remerciements vont à Monsieur Hicham MASMOUDI directeur de ce


mémoire, pour ses remarques successives qui m’ont permis l’amélioration des différentes
versions de ce mémoire, pour sa grande patience dont il a su faire preuve malgré ses
charges académiques et professionnelles, pour l'aide et le temps qu'il a bien voulu me
consacrer et sans qui ce mémoire n'aurait jamais vu le jour.

Je tiens notamment à exprimer toute ma gratitude, à tous les cadres de


BANQUE AL MAGHRIB rencontrés lors de mon stage, qui ont accepté de répondre à
mes questions avec une grande compréhension et générosité. Plus précisément
MR Mouad FARHI et MR Tarek DOUIRA qui ont mis à ma disposition tous les
éléments nécessaires pour la réussite de mon stage et surtout pour leurs judicieux
conseils, qui ont contribué à alimenter ma réflexion.

Par la même occasion je remercie Mr Ablwahede GOURCHE, c’est un grand


plaisir et honore pour moi de vous avoir parmi les membres de jury.

Un « merci tout spécial à ma famille » pour sa patience, son sacrifice et pour


son immense soutien.

Je demeure naturellement seule responsable des erreurs ou omissions


qui pourraient subsister.
Résumé

La théorie économique suggère l'existence d’une relation non linéaire, de type


de courbe de Laffer, entre la dette extérieure et la croissance économique. L’emprunt
contenu dans des limites peut aider les pays à affermir leur croissance, cela reste vrai
si le stock de la dette ne dépasse pas le seuil au-delà duquel la dette devient
insoutenable, d'où l'émergence de la théorie du « surendettement ». Le propos de
cette contribution est de s’interroger sur la pertinence de cette affirmation. Nous
avons donc essayé d’analyser l’impact de l’endettement extérieur sur la croissance
économique. L’étude s’est focalisée sur un échantillon de pays émergents incluant le
Maroc et ce, pendant la période allant de 1980 à 2009. Les résultats obtenus ont
permis de répondre en partie, à la problématique de recherche dans la mesure où on
constate l’impact non linéaire de la dette extérieure sur la croissance économique.

Mots clés
L’endettement extérieur-Croissance économique- Investissement-Pays émergents

3
Table des matières

Introduction

Chapitre I : Les enseignements théoriques et empiriques du lien entre la


dette extérieure et la croissance économique

Section 1 : Evolution de la dette extérieure et son impact sur la croissance


économique: Analyse conceptuelle et bibliographique
Paragraphe 1: Analyse conceptuelle de la dette extérieure
Paragraphe 2 : Les différentes approches d’analyse de la relation entre
l’endettement extérieur et la croissance économique

Section 2 : Revue de quelques modèles sur le lien entre la dette extérieure et la


croissance économique
Paragraphe 1 : Les caractéristiques générales des modèles estimés
Paragraphe 2 : Revue des écrits empiriques

Chapitre II : Analyse empirique de l’impact de la dette extérieure sur la


croissance économique : cas du Maroc et quelques pays émergents

Section 1 : Evolution de l’endettement extérieur dans les pays émergents


Paragraphe 1 : Les motivations du recours à l’endettement extérieur pour les
pays émergents
Paragraphe 2 : Les origines de la crise de la dette extérieure dans les pays
émergents
Paragraphe 3 : Les mesures prises face à la crise de la dette extérieure

Section 2 : Analyse statistique de l’évolution de l’endettement extérieur


Paragraphe 1 : Etude comparative du niveau d’endettement des pays émergents
Paragraphe 2 : Evolution du service de la dette extérieure des pays émergents
Paragraphe 3 : Analyse de l’évolution de la dette extérieure et quelques
indicateurs macro-économiques du Maroc

Section 3 : Etude de l’impact de la dette extérieure sur la croissance


économique à travers les modèles de panel
Paragraphe 1 : Mesure de l’impact du service de la dette extérieure sur le taux
d’investissement
Paragraphe 2 : Mesure de l’impact de l’endettement extérieur sur la croissance
économique

Conclusion
Annexes
Bibliographie

4
Introduction

Durant les années quatre-vingts, l’environnement économique des pays


émergents fut marqué par une crise de l’endettement extérieur. La crise de dette a
débuté en août 1982, lorsque le Mexique annonça qu'il suspendait le paiement du
service de sa dette extérieure. Cette situation de crise de dette des pays émergents est
due essentiellement à la mauvaise gestion de leurs dettes, l'allocation irrationnelle des
ressources, à la baisse des cours des matières premières et la hausse du taux d’intérêt
sur le marché financier international. Ce qui a entrainé la chute d’investissement
moteur de la croissance économique.

L’analyse de l’impact de la dette extérieure sur la croissance économique


continue d’attirer beaucoup l’intérêt des décideurs et des chercheurs. Il s’agit d’un
thème plus que jamais d’actualité, notamment avec l’actuelle crise de la dette
souveraine dans les pays de la zone euro. En effet, cette crise a commencé en Grèce en
2010, et s’est étendue en 2011 à d’autres pays périphériques de la zone euro ayant des
niveaux élevés d’endettement, en particulier l’Espagne, le Portugal, l’Irlande et l’Italie.
L'enchainement de ces évènements a contribué à la dégradation de l’activité
économique qui souffre déjà de la crise financière de 2007. Les plans budgétaires
engagés par ces pays pour éviter de déclarer faillite consistaient sur des mesures
d’austérité permettant de réduire au maximum les charges, même si au détriment de la
paix sociale. Par ailleurs, plusieurs économistes et chercheurs ont commencé à
critiquer ces plans, vu leurs effets négatifs sur la croissance économiques à travers le
recul de la consommation et l’investissement public et privé.

La plus ancienne formulation théorique qui traite l’incidence de la dette


extérieure sur la croissance économique, a été élaborée à la fin du 19 eme siècle par
Cairnes (1874) et Bastable (1899). Elle reçut à cet effet le nom de « théorie de la
croissance transmise par les mouvements de capitaux » ou encore théorie des stades de
la balance des paiements (BP)1. Plus récemment, de nouveaux travaux tels que ceux de
Krugman (1988), de Sachs (1988) et de Cohen (1993), ont donné naissance à la théorie
de la dette excessive (debt overhang). Cette théorie note qu’à partir d’un certain seuil,
la dette extérieure décourage la consommation et l’investissement, et par conséquent
limite la croissance économique. Ce contexte a caractérisé les pays émergents durant

1
Pour cette théorie, les pays au début de leur croissance n’ont pas une épargne suffisante ce qui augmente les
taux d’intérêt. Les capitaux extérieurs sont investis dans ces pays, et leurs permettent une croissance
additionnelle. Elle permettra l’augmentation du revenu et donc de l’épargne interne qui va progressivement se
substituer à l’épargne extérieure. Cette augmentation du revenu entrainera une augmentation des revenus fiscaux
additionnels. Comme elle entraine une hausse des gains en devises par la croissance des exportations : la balance
commerciale devient positive. L’augmentation de l’épargne interne entrainera une diminution des taux d’intérêts.
Ce qui encouragera les placements des capitaux à l’extérieure au fur et à mesure la balance des revenus devient
positive. Enfin, la dernière étape est celle où les revenus extérieurs ont atteint un tel niveau que les termes de
l'échange du pays exportateur de capitaux se dégradent. Du fait de l'augmentation du taux de change, et son
corollaire est le déficit de la balance commerciale. Selon Jan Tinbergen D'une manière générale, les pouvoirs
publics mettent en œuvre des actions, coordonnées dans les politiques économiques pour atteindre certaines fins

5
les années soixante-dix. Ils se sont endettés massivement afin de réaliser des
investissements d’ordre économique et social, permettant de leurs garantir un
décollage économique. Toutefois, leur dette est devenue excessive, et le contexte
défavorable qu’a connu l’environnement international, ainsi que leur mauvaise gestion
de dette, ont engendré une crise d’endettement dans ces pays.

C’est dans ce contexte que s’inscrit l’objet de ce mémoire qui est


d’analyser l’impact de l’endettement extérieur sur la croissance économique.
L’étude s’est focalisée sur un échantillon de pays émergent incluant le Maroc et
ce, pendant la période allant de 1980 à 2009.

L’étude est basée sur un modèle économétrique permettant de tester et


d’apprécier l’impact de l’endettement extérieur sur la croissance économique de ces
pays. L’analyse de cette dernière est complétée par quelques variables de contrôle, à
savoir des variables du commerce extérieur, du capital humain et physique.

Ce mémoire est composé de deux chapitres, le premier traite une revue


bibliographique sur les apports théoriques et empiriques de l’analyse du lien entre
l’endettement extérieur et la croissance économique. Quant au deuxième chapitre, il
est consacré à une étude descriptive de l’impact de l’endettement extérieur sur la
croissance économique pour le cas du Maroc et quelques pays émergents. Ainsi,
qu’une étude économétrique à travers l’utilisation d’un modèle de panel.

6
Chapitre I :
Les enseignements théoriques et
empiriques du lien entre la dette
extérieure et la croissance
économique

7
Section 1 : Evolution de la dette extérieure et son impact sur la
croissance économique : Analyse conceptuelle et bibliographique

Paragraphe1: Analyse conceptuelle de la dette extérieure

L’analyse de l’impact de l’endettement extérieur sur la croissance économique,


requiert tout d’abord des précisions sur le concept de la dette extérieure. En effet, la
dette extérieure d’un pays regroupe l’ensemble des emprunts contractés par l’Etat, ses
démembrements avec sa caution et même par des sociétés agissant pour le compte de
l’Etat (dette extérieure publique) ou par des opérateurs économiques privés (dette
extérieure privée) vis à vis de l’étranger. Selon la nature du créancier la dette
extérieure peut revêtir plusieurs formes par exemple :

 La dette multilatérale : si l’emprunt est obtenu d’un organisme multilatéral (la


Banque Mondiale, le Fond Monétaire International, les banques et les fonds
régionaux de développement comme la Banque Africaine de Développement
(BAD), etc).
 La dette bilatérale : si le créancier est un autre Etat, son rééchelonnement et
son annulation sont négociés au sein du club de Paris2.
 La dette commerciale ou bancaire : si le créancier est une banque privée
extérieure (City Bank, Chase Manathan Bank, etc.), son rééchelonnement est
négocié au sein du club de Londres3.

L’endettement extérieur peut contribuer au développement d’un pays endetté. Il


lui permet le financement des investissements qui n'ont pu être assurés par l’épargne
national. Ainsi, il permet aux agents économiques nationaux et étrangers de procéder à
des arbitrages inter temporels mutuellement avantageux, qu'ils n'auraient pas pu
réaliser dans une économie fermée. Il peut également déboucher sur une situation
défavorable pour le pays, en cas d’une mauvaise utilisation de la dette contractée. Par
exemple le financement des investissements ayant une rentabilité douteuse et
inadaptée aux besoins locaux, ou bien lorsque les dirigeants du pays détournent à leur
profit ces emprunts (dette odieuse4).

Paragraphe2 : Différentes approches d’analyse de la relation entre


l’endettement extérieur et la croissance économique
2
Groupement des principaux états créanciers. Présidence et secrétariat sont assurés par le trésor français.
3
Regroupement pour la négociation entre gouvernements débiteurs et banques créancières.
4
Toute dette contractée par un gouvernement illégitime et/ou dont l’usage est contraire aux besoins et intérêts du
peuple, mais pour fortifier son régime despotique et réprimer la population qui le combat.

8
Plusieurs économistes ont longtemps considéré la croissance économique
comme étant une croissance exogène. Elle est déterminée par des données naturelles
(quantité des ressources non renouvelables disponibles), démographiques (croissance
de la population et évolution des taux d’activité) et par des évènements non
maîtrisables (les progrès technique). Elle s’explique par des évolutions qui ne
dépendent pas du fonctionnement de l’économie.

Cependant, dès l’origine des réflexions portant sur la croissance économique,


d’autres explications ont été proposées donnant lieu à la théorie de la croissance
endogène. Elle s’explique par la variation des dépenses engagées dans la production,
recherche-développement, des dépenses publiques en formation, aménagements
d’infrastructure…etc. Dans les pays émergents, ces dépenses représentent un fardeau
pour le budget de l’Etat. Elles sont financées soit par l’épargne nationale soit par
l’endettement extérieur de l’Etat.

Cette théorie considère que la croissance dépend des comportements des agents
et des variables macro-économiques, ainsi, qu’au financement international du
processus de développement. Plusieurs auteurs se sont penchés sur les soubassements
théoriques de la croissance économiques et le rôle de l’endettement extérieur.

On peut classer les théories qui analysent le lien entre la dette extérieure et la
croissance économique selon 3 approches :

 Pour la première, la dette extérieure représente une charge pour la


génération présente. Elle défavorise l'accumulation du capital et la
consommation, comme elle représente un impôt différé pour les générations
futures.

 Pour la deuxième, l'épargne étrangère est complémentaire à l'épargne


domestique. Il permet l’augmentation de l’investissement et de la
croissance.

 Les partisans de la troisième approche ont essayé de fusionner les deux


points précédents, en développant des modèles avec des effets non linéaires
de la dette sur la croissance économique Sachs (1988) et Cohen (1993,
1995). Autrement, si la dette future du pays dépasse sa capacité de
remboursement, les agents économiques anticipent l’augmentation des
impôts afin de payer le service de cette dette. Ce qui limite les
investissements et c’est la théorie du « surendettement » ou du « fardeau
virtuel de la dette » ; Krugman (1988).

9
Pour la première approche on peut considérer la théorie classique. Selon
laquelle, l'endettement représente un impôt futur pour l'Etat, une connotation négative.
Car il défavorise l'accumulation du capital et la consommation des générations
présentes et futures. En fait, les citoyens selon Ricardo, voient dans l'emprunt un
impôt différé dans le temps. Ils vont se comporter comme s'ils sont contraints de payer
un impôt ultérieur peu importe le décalage intergénérationnel.

Barro (1989) a montré qu'une politique de déficit budgétaire financé par


l'emprunt reste sans effet sur l'activité économique, dans la mesure où les agents ne
sont pas victimes de l'illusion fiscale. Ces agents anticipent alors une hausse des
impôts destinés à rembourser l'emprunt, en constituant une épargne d'un montant
équivalent à l'endettement extérieur (Théorème d'équivalence ou théorème de Barro-
Ricardo). Hayek (1989) considère la croissance financée par un emprunt extérieur
comme étant une croissance artificielle. Vu qu’elle est fondée sur un investissement
supérieur à l’épargne nationale ce qui provoque un ajustement par l'inflation.

Pour la deuxième approche, on peut considérer la théorie du cycle de la dette


d’Avramovic en 1964. Selon cette théorie le pays passe par trois phases :

 La première caractérisée par une épargne intérieure insuffisante pour financer


les investissements et la dette extérieure vient palier cette insuffisance.
 La deuxième caractérisée par une augmentation de cette épargne qui permet de
financer une part importante des investissements. Mais, elle reste toujours
insuffisante, d’autant plus que le poids des intérêts et l’amortissement de la
dette se fait sentir. La dette continue donc à croître et ce, jusqu’au seuil
culminant où elle cesse d’augmenter.
 Et en dernière phase, l’épargne intérieure devient supérieure à l’investissement
et de l’autre coté on constate une stagnation de la dette extérieure.

Cette théorie présente des limites, vu que la majorité des pays émergents
semblent piégés dans la première phase du cycle, avec une augmentation excessive de
la dette et des performances économiques médiocres. Mais elle a été confirmée par les
keynésiens. Ces derniers pensent que l'endettement n'occasionne des charges ni pour
les générations futures ni pour des générations présentes du fait des investissements
qu'il génère. Dans cette approche, l'endettement favorise la croissance de la demande.
Il entraîne par l'effet accélérateur une augmentation plus que proportionnelle de
l'investissement, qui provoque à son tour une hausse de la production. Le déficit
budgétaire conduit par ses flux successifs, produit l'expansion du cycle économique
par la demande et l'investissement autonome. Le déficit auquel correspond l'emprunt
stimule la demande et permet d'alléger le coût de son remboursement. Selon Keynes
cet argument reste plausible tant que le sous emploi des facteurs de production existe.

Cependant la théorie économique avait fini par reconnaître l'existence d'un


seuil au-delà duquel, la dette devient insoutenable. Autrement dit, un niveau tolérable

10
et raisonnable de la dette extérieure peut avoir des effets positifs sur la croissance.
Mais, un niveau très élevé du stock de la dette impacte négativement la croissance
économique. D’où l'émergence de la théorie du « surendettement » ou du « fardeau
de la dette », on distingue ainsi :

 Le fardeau primaire: l'effet d'éviction du service de la dette

Le fardeau primaire se distingue du fardeau virtuel de la dette. Du fait qu’il


n’intègre aucun effet de désincitation de la dette sur l’investissement. Il s’agit d’un
effet d’éviction qui agit sur l’investissement par un resserrement de liquidité. On ne se
concentre pas sur l’encours de la dette, mais plutôt sur son service qui exerce un effet
d’éviction sur l’investissement. Le paiement du service de la dette réduit les
ressources disponibles pour l'investissement public. I l oblige l'Etat à modifier la
structure des dépenses publiques ; c'est la théorie de la contrainte de liquidité ou
"effet d’éviction".

L’Etat en se voyant dans l’obligation de réduire ses investissements et de


restructurer ces dépenses publiques au détriment des dépenses d’investissement
(infrastructures, dépenses d’éducation et de santé, diminution d’importations des
intrants et des biens d’équipement). Cette diminution d’investissement public entraine
une diminution considérable d’investissement total, parce que dans les pays émergents
l'investissement public représente une part importante dans l'investissement total.
Ainsi, il impacte l’investissement privé vu la complémentarité qui se trouve entre les
deux. Par exemple, une diminution de l’investissement public (dépenses
d'éducation, de santé, d’infrastructures…etc.) entraine une dépréciation de la qualité
du capital humain. Cette externalité impacte négativement la production. Soit de
façon directe par la chute de la productivité du travail, soit de façon indirecte à travers
la baisse de la productivité des investissements privés en capital physique.

 Le fardeau virtuel de la dette :

L'approche en termes de debt overhang (basée sur l'encours) considère le


poids futur de la dette. C’est lorsqu'il apparaît que le niveau de la dette devient
insoutenable et il dépassera la capacité de remboursement du pays débiteur. C'est-à-
dire, il existe une probabilité non nulle que le pays débiteur soit incapable dans le
futur de faire face au remboursement de son emprunt (le pays devient insolvable).
La solvabilité et la soutenabilité sont des notions qui permettent de caractériser la
situation d'un pays par rapport à ses possibilités, et à sa volonté de respecter ses
engagements financiers.

11
La non solvabilité entraine une crise des finances publiques. À titre d'exemple,
nous pouvons citer la crise de l'endettement des pays émergents dans les années
quatre vingt et l’actuelle crise de la zone euro. Cependant, RAFFINOT (1998)
pense que la solvabilité est un critère peu opérationnel, parce que même dans les
conditions les plus favorables le pays ne devient créditeur net que trop lointain. Il
traduit cet aspect sur un plan quantitatif par la soutenabilité. Selon RAFFINOT
(1998), la soutenabilité de la dette correspond à la situation dans laquelle un pays a la
capacité d’assurer le service de sa dette sans besoin d'ajuster sa politique budgétaire
dans l'avenir, sans solliciter un rééchelonnement, sans accumuler les arriérés et enfin
sans compromettre sa croissance et ses objectifs du développement à long terme.

Comme illustre la courbe de Laffer (cf. figure 1), plus l’encours de la dette est élevé
plus la probabilité de son remboursement devient faible. Sur cette courbe on distingue
deux parties : La partie ascendante, où la hausse de la valeur nominale de la dette va de
pair avec l'augmentation des anticipations de remboursement. Alors que pour la partie
descendante, les anticipations du remboursement sont en fonction décroissante de la
valeur nominale de la dette extérieure. Le pays arrive à cette situation lorsqu’il dépasse
le seuil de soutenabilité de sa dette.

Figure1

Encours de la dette

Source: KRUGMAN (P), "Analytical Issues in Debt", IMF, 1989

12
Ce modèle n’analyse pas l’effet la dette extérieure sur la croissance
économique. Mais en se basant sur cette théorie et en utilisant la courbe qui en découle
(courbe de Laffer), on peut faire une courbe de l'effet de la dette sur la croissance.
Étant donné que, l'apogée de la courbe correspond au point où l'augmentation de la
dette commence à agir comme un impôt sur l'investissement. Il peut s'agir du seuil où
la dette commence à avoir un impact marginal négatif sur la croissance, deux effets
peuvent surgir :

 Le premier effet, consiste à une diminution de l’investissement privé. Parce


que les investisseurs domestiques et les investisseurs étrangers potentiels,
anticiperont que le remboursement du futur service de la dette sera
financé via un accroissement de la pression fiscale. Par conséquent, le
rendement attendu du capital après impôt diminue, ce qui tend à
décourager l'investissement privé (Corden, 1988). L’environnement
économique du pays qui devient incertain oblige les investisseurs à opérer
des investissements dans des secteurs d'activités, où ils espèrent tirer
profit dans le court terme. Au détriment des investissements productifs
qui ne sont rentables qu'à moyen et long terme.

 Le deuxième effet consiste à une diminution de l’investissement public.


Lorsque la dette extérieure est très élevée le pays débiteur profite très
peu de l'accroissement de sa production. Une grande partie de la
production et des recettes additionnelles est utilisée pour payer le
service de la dette extérieure. Les autorités seront moins tentées de
supporter des dépenses courantes, si elles pensent que les gains de
production escomptés iront en partie à leurs créanciers extérieurs. La
stagnation des investissements entraîne alors un ralentissement du taux de
la croissance de la production.

En guise de conclusion de cette section, une évolution raisonnable de la dette


devrait être bénéfique à la croissance jusqu'à un certain seuil où la dette impact
négativement la croissance. La dette extérieure a donc sans doute un impact non
linéaire sur la croissance économique.

13
Section 2 : Revue de quelques modèles sur le lien entre la dette
extérieure et la croissance économique

La revue de littérature théorique cherche à mettre en évidence l’impact négatif


de l’encours de la dette sur l’investissement ou la croissance (supposée directement
liée à l’investissement), du moins lorsque la dette dépasse un certain seuil. Nous
essayerons dans cette partie de présenter une revue des études empiriques qui
analysent cette relation.

Paragraphe1 : Caractéristiques générales des modèles estimés

Les analyses empiriques considèrent le taux de croissance du PIB où


l’investissement public comme variable endogène. Plusieurs travaux retiennent
l'investissement total pour des raisons liées à la disponibilité des données. En fait,
pour les pays émergents l’investissement public représente une part importante par
rapport à la composante privée de l’investissement. Cette dernière ne dépasse pas les
40% dans les pays de notre échantillon.

La principale variable explicative retenue est la dette extérieure rapportée au


PIB ou aux exportations. L'effet d'éviction (crowding out) est représenté par le service
de la dette (rapporté au PIB ou aux exportations). Ainsi que d’autres variables de
contrôle, des variables décrivant le capital humain et physique, le commerce extérieur
et l’environnement macro-économique…etc.

Généralement, ces études se basent sur une modélisation à deux équations


(séparément ou simultanément) afin de distinguer les déterminants de l’investissement
et ceux de la croissance économique.

Paragraphe2 : Revue des études empiriques

2.1 Les tests de la liaison linéaire entre la dette extérieure et la croissance


économique

Deshpande (1997) a analysé 13 pays très endettés sur la période 1971-1991 et


a constaté une relation négative entre l'endettement extérieur et l'investissement. Son
étude, présente quelques limites du fait qu’elle ne tient pas compte des variables de
contrôle pouvant influencer l’investissement. En avançant comme argument que

14
le but de son exercice est essentiellement de vérifier la nature de la relation entre le
fardeau de la dette extérieure et le niveau des investissements, non pas de construire
un modèle de comportement d'investissement en soi. Ainsi que, lorsque le pays est
surendetté, la dette extérieure tend à capturer l'effet des variables expliquant
traditionnellement l'investissement. De même, une séparation entre investissement
public et privé aurait été souhaitable, mais faute de données il a travaillé avec
l’investissement total.

Quant à Rockerbie (1994), il a examiné l'ensemble des variables de contrôle


susceptibles d'influencer l’investissement à long terme à partir d'un échantillon de 13
pays5 d’Amérique Latine (période: 1965- 1990). Il conclue que pour tous les pays,
l’effet de l’endettement sur l’investissement ressort positif à l’exception du Mexique.
La sensibilité de l'investissement aux autres déterminants est différente selon la
période considérée. Selon cette étude, l'effet de l'endettement sur l'investissement
dépend, d'une part de la période étudiée6 et d’autre part du pays considéré7

Gürbüz et Raffinot (2001) ont cherché durant la période 1963- 2000 à explorer
le lien entre la dette publique et la croissance économique en Turquie. Pour mettre en
évidence la rupture structurelle qu’a connue ce pays, ils ont distingué deux périodes 8.
Comme ils ont distingué dette extérieure et dette intérieure. Pour prendre en
considération le développement du marché financier domestique qui a permis de
remplacer en partie la dette publique extérieure par une dette intérieure. Ils aboutissent
au fait que la dette externe à un effet positif sur la croissance économique tandis que
la dette interne exerce un effet d’éviction.

Les auteurs de ces études utilisent une approche linéaire dans leur analyse de
l’impact de l’endettement extérieur sur la croissance économique. Tandis que dans les
théories traditionnelles, il est généralement admis que l’impact de la dette extérieure
sur la croissance économique reste positif jusqu'à un certain seuil où l’effet devient
négatif. D’où la nécessité d’appliquer une approche non linéaire.

2.2 L’apport d’une hypothèse de la relation non linéaire

Passons maintenant aux études qui se sont attachées à tester une relation non
linéaire de type courbe de Laffer.

5
Utilisation de la procédure temporelle pour chaque pays
6
Avant et après un changement politique
7
Les résultats empiriques dévoilent un impact positif de l’endettement extérieur sur le taux d’investissement
pour tous les pays à l’exception du Mexique, qui semble avoir souffert du surendettement avant la crise.
8
Rupture structurelle introduite en 1981

15
Patillo, Poirson, Ricci. (2002), ont utilisé les données de panel moyennes sur
trois ans pour 93 pays en développement couvrant la période 1969-1998. En retenant
comme variables explicatives, le revenu national réel par habitant; les variations des
termes de l'échange; le taux de croissance démographique; un indicateur de
l'ouverture commerciale (les exportations et les importations en pourcentage du PIB);
le total du service de la dette rapporté aux exportations; le stock de la dette extérieure
rapporté au PIB; stock de la dette élevée au carré. Ces auteurs confirment que la dette
extérieure a une relation en forme de courbe en U renversée avec la croissance
(courbe de LAFFER).

Pour les 93 pays, l'étude démontre la relation négative et statistiquement


significative entre l'endettement et la croissance. Lorsque la dette représente de 160 à
170% des exportations, et de 35 à 40% du PIB. Il apparaît aussi que le taux de
scolarisation, le taux d’ouverture commerciale, le taux d’investissement et les termes
d’échange impactent positivement la croissance économique. Tandis que le service de
la dette extérieure et le taux de croissance démographique l’impacte négativement.

Clements, Bhattachrya, Nguyen (2003) ont limité leur étude à 55 pays à faible
revenu pour la période 1970- 1999. Pour mener cette étude, ils ont utilisé un modèle à
deux équations. Afin de mettre en relief en premier lieu, l’effet d’éviction du paiement
du service de la dette (mesuré par : service de la dette rapporté au PIB) sur le taux
d’investissement (reflétée par la FBCF rapportée au PIB). Et pour vérifier en
deuxième lieu, la relation non linéaire entre l’endettement extérieur (mesuré par le
stock de la dette extérieure rapportée au PIB, le carré de cette même variable) et la
mesure de la croissance économique (reflétée par le taux de croissance du PIB réel par
tête). En tenant compte dans les deux modèles des variables de contrôle constituant
des facteurs aussi fondamentaux dans une équation de croissance économique que
d’investissement. Selon cette étude le service de la dette extérieure exerce un effet
d’éviction sur le taux d’investissement par un resserrement de liquidité. Comme il
existe une relation non linéaire entre les indicateurs de l’endettement extérieur et la
croissance économique. Ils déduisent que si le taux d’endettement extérieur dépasse le
seuil critique estimé de 30-37% du PIB et de 115-120% des exportations, son impact
devient négatif sur la croissance économique.

Rubio Mendoza (2003) a retenu comme variables explicatives (Stock de la


dette extérieure, le carré du stock de la dette, taux d’investissement privé, service de la
dette) pour expliquer l’effet non linéaire de la dette extérieure sur la croissance (cas de
la Colombie). Il aboutit selon l'équation non linéaire de la croissance estimée, que le
seuil critique est de 27,2%. Et qu’une hausse d'un point de PIB de la dette diminue de
0,18 point le taux de croissance.

16
Les auteurs de ces études estiment un seuil critique pour tous les pays de leur
échantillon. Tandis que dans la théorie, il est généralement admis que ce seuil dépend
en effet, largement des circonstances lesquelles peuvent varier sensiblement selon les
pays. Autrement dit, ce seuil diffère d’un pays à l’autre selon les spécificités de
chacun. Ces auteurs n’offrent cependant pas de réponse univoque quant au seuil
critique correspondant à chaque pays.

Nous avons vu jusque là, que l’endettement extérieur joue un rôle essentiel dans
le fonctionnement d’une économie et son influence sur la croissance est bien illustrée.
Dans l’étape qui suit, nous allons étudier l’histoire de l’évolution de l’endettement
extérieur dans quelques pays émergents, y compris le Maroc. En retraçant les étapes
marquantes, méritantes d’être approfondies. En concluant, avec une étude descriptive
et économétrique de la relation entre l’endettement extérieure et la croissance
économique à travers l’utilisation d’un modèle de panel.

17
Chapitre II :
Analyse empirique de l’impact de la
dette extérieure sur la croissance
économique des pays émergents : cas
du Maroc et quelques pays émergents.

18
Section1 : Evolution de l’endettement extérieur dans les pays
émergents

Paragraphe1 : Les motivations du recours à l’endettement extérieur pour


les pays émergents

Avant les années quatre-vingts, les gouvernements des pays émergents se sont
endettés massivement à l’extérieur. Afin de financer les investissements nécessaires
pour assurer un développement économique et social à leur nation.

Ainsi, ils se sont endettés pour combler leur déficit commercial. Autrement dit,
l’endettement leur a permis de financer les importations des biens et des services.
Puisqu’elles ne peuvent pas être financées en totalité par les recettes des exportations.
Mais Jan Tinbergen, prix Nobel, voit qu’une richesse acquise en dehors du cycle de
production tend à détruire le processus de production nationale. Donc pour décourager
les importations, il suggère soit de limiter l’inflation soit de sous-évaluée la monnaie.
Ces importations sont des produits finis destinés à la consommation finale. Comme
elles peuvent être des biens intermédiaires et d’équipement, exigés par les
investissements indispensables à la croissance.

L’ensemble de ces motivations, plaide en faveur que l’endettement extérieur est


nécessaire pour assurer un certain niveau de croissance pour les pays émergents dont
les ressources sont insuffisantes. En revanche, au lieu de financer les investissements
nécessaires et générer la croissance escomptée, les pays émergents ont mal géré leurs
dettes extérieures, ce qui les a conduits dans un cercle vicieux.

Les défauts de paiement liés à un endettement excessif ont été fréquents à


travers l’histoire. Le plus marquant est celui des années quatre-vingt qui a conduit à
une remise en question de la politique de la gestion de la dette extérieure de ces pays.

19
Figure2 : Stock et service de la dette extérieure des pays émergents retenus
dans notre étude pour l’année 2009.

Source : Etabli par l’auteur à partir des données de la banque mondiale

Passons maintenant à l’analyse de l’origine et de l’évolution de cette dette


extérieure, qui a entrainé la crise des pays émergents des années quatre-vingts. Durant
cette période, un grand nombre de pays émergents (le Mexique en tête) se sont
retrouvés en défaut de paiement. Du coup, éclatait une crise mondiale du service de la
dette considérée au départ comme un problème temporaire de liquidité. Cette crise est
devenue par la suite un fardeau freinant la croissance économique de nombreux pays.

20
Paragraphe2 : Les origines de la crise de la dette dans les pays émergents

La dette extérieure des pays émergents a connu une tendance haussière depuis
1970 comme l’illustre la figure3.

Figure 3 : Stock de la dette extérieure des pays émergents en milliards de dollar

Source : Etabli par l’auteur à partir des données de la banque mondiale

Après la seconde guerre mondiale, le soutien présenté par les États-Unis aux
économies européennes et japonaises a permis l’amélioration de leurs activités
économiques, l’accumulation des liquidités (les eurodollars 9). En 1973 se produit le
choc pétrolier, les pays producteurs de pétrole multipliaient le prix du baril par quatre
et plaçaient leurs pétrodollars10 en occident. Afin de rémunérer ces liquidités
importantes, les banques occidentales cherchaient à les placer sous forme de prêt aux
pays du sud11 à des taux d’intérêts très bas12 et flexibles.

Les gouvernements des pays émergents empruntaient massivement durant cette


période vu la faiblesse des taux d’intérêts. Mais au lieu de financer des investissements
productifs permettant d’augmenter les volumes d’exportation. Les gouvernements
finançaient des investissements ayant une rentabilité plus que douteuse et trop souvent
inadaptés aux besoins nationaux.
Les politiques anti-inflationnistes menées par les pays industrialisés au début
des années 1980 ont entrainé une augmentation des taux d'intérêt 13. Les emprunts des
9
$qui restent en Europe au lieu de retourner aux USA.
10
Les dollars placés à Londres ou New- York.
11
Nous ferons référence aux pays en voie de développement
12
De l’ordre de 4 à 5%.
13
Le LIBOR (London interbank offered rate) est passé d'environ 11% début 1979 à près de 20%

21
pays émergents s’envolaient vu qu’ils les ont contractés à des taux variables. Le
ralentissement de l'économie mondiale a également entrainé une diminution des
exportations des pays émergents et une baisse des cours des matières premières.

Durant cette période les pays émergents disposaient de peu de devise. Ce qui les
a poussés à emprunter d’avantage à des taux d’intérêt élevés pour rembourser leur
dette, pour se retrouver devant d’énormes difficultés de paiement. C’est la crise de la
dette qui explose en 1982 à partir du Mexique.

Il ne faut pas en conclure, que l’environnement international du début des


années quatre-vingts très marqué par la politique économique américaine est seul
responsable de l’émergence de cette situation de crise. Il a certes joué le rôle du
révélateur et catalyseur de cette crise. Mais elle a pris ces origines dans un certain
nombre de déséquilibres fondamentaux liés aux politiques économiques engagés par
ces pays en crise.

Paragraphe3 : Les mesures prises face à la crise de la dette extérieure

Pour soigner leurs économies menacées par la crise de la dette. Les pays
émergents étaient obligés d’adopter une optique plus libérale moins étatique, qui a
donné naissance au consensus de Washington 14. Ce remède est censé régler la crise de
la dette des pays émergents.

L’orientation est clairement néo-classique. Elle insiste sur l’importance de la


libéralisation financière, suppression de toute intervention en limitant le rôle de l’Etat.
En laissant au marché le soin de la réglementation des échanges, et en favorisant les
échanges privés, seuls créateurs de richesses.

D’où l’apparition du programme d’ajustement structurel. Il représente la


condition principale imposée par les institutions financières internationales que le
pays, qui est au point de ne plus pouvoir honorer le service de sa dette, doit adopter.

14
1. Austérité budgétaire: limiter les dépenses publiques ; 2. Réforme fiscale: augmenter le nombre de
contribuables, généraliser la TVA ; 3. Politique monétaire orthodoxe: les taux d’intérêt réels doivent être
positifs pour attirer les capitaux internationaux ; 4. Taux de change compétitifs: dévaluer la monnaie pour
rendre les exportations attrayantes ; 5. Libéralisation : abaisser les barrières tarifaires commerciales (droits de
douane) pour accentuer le commerce international; 6. Compétitivité: attirer les investissements directs
étrangers (IDE) pour financer le développement en leur garantissant une égalité des droits avec les
investissements domestiques ; 7. Privatisation: vendre les actifs de l’Etat pour assainir les finances
publiques et développer les entreprises privées, supposées mieux gérées ; 8. Réduction des subventions:
supprimer les subventions agricoles, à la consommation, etc., et laisser le marché déterminer le « juste prix » des
biens ; 9. Déréglementation: éliminer toutes les règles qui freinent l’initiative économique et la libre
concurrence ; 10. Droits de propriété: renforcer les droits de propriété pour promouvoir la création privée des
richesses.

22
Après l’adoption du PAS le pays pouvait passer devant le club de Paris afin de
restructurer sa dette bilatérale ou le club de Londres afin de restructurer sa dette
privée. Les opérations de restructuration peuvent prendre trois formes :

 Le rééchelonnement, qui consiste en une modification des échéances en


reportant le paiement du principal et/ou des intérêts à une date ultérieure, sur la
base d’une anticipation de baisse future des taux d’intérêts et une reprise de la
croissance mondiale qui permettra au pays d’honorer ses engagements.
 Le refinancement, le FMI va prêter aux pays en crise pour rembourser les
banques du Nord. Ainsi, la dette augmente sans que les populations profitent
des sommes empruntées
 La réduction du stock de la dette ou bien de son service, est l’instrument le
moins utilisé car il redonne des marges de manœuvre aux pays émergents. ils
vont pourtant développer cette pratique à partir de 1996 à travers l’initiative
pays pauvres très endettés (PPTE).

Presque vingt ans plus tard, le consensus de Washington a permis aux pays
émergents de rétablir progressivement leurs équilibres macro-économiques, mais avec
des conséquences dramatiques au niveau social. Son impact il est certes positif mais, il
reste insuffisant.

Après avoir présenté l’histoire d’endettement des pays émergents. Ainsi, que les
causes qui ont contribué à l’augmentation de leurs dettes, et les différents remèdes
proposés pour en faire sortir les pays de cette crise. Passons maintenant à une analyse
statistique de l’endettement extérieur et la croissance économique.

Section 2 : Analyse statistique de l’évolution de l’endettement


extérieur

Il s’agit dans cette étape de retracer l’évolution de la dette extérieure. Ainsi que,
d’analyser son impact sur quelques agrégats macroéconomiques pour quelques pays
émergents y compris le Maroc.

Paragraphe1 : Etude comparative du niveau d’endettement des pays


émergents

L’impact de la variation du niveau d’endettement sur la croissance économique pour :

 Les années quatre-vingt

23
Figure4

 Les années deux milles.


Figure5

Source : Etabli par l’auteur à partir des données de la banque mondiale

24
Il s’agit dans cette étape de retracer l’effet de la variation de l’endettement
extérieur15 de dix pays émergents sur leur taux de croissance économique 16. Les deux
graphes nous permettent de mener une étude comparative durant les deux décennies.

Nous pouvons facilement remarquer l’impact négatif de la dette extérieure sur


la croissance économique, la relation est parfaitement automatique. Une variation
négative du stock de la dette extérieure, pour la plupart des pays retenus dans l’étude
(cf. Figure5), a engendré une amélioration de leur taux de croissance économique (une
concentration de ces pays dans l’intervalle d’une croissance économique
entre 3,5 % et 6%).
Par exemple, le philippine lorsque son stock de dette a connu une variation
négative de l’ordre de 6% (cf. Figure5), son taux de croissance économique est passé à
4,56% tant qu’il était durant les années quatre-vingts de 1,6%.
La Tunisie, son taux de croissance économique est passé de 3% à 4,5% lors d’une
variation négative de sa dette extérieure de 1, 5% durant les années deux milles.
(cf. Figure4 ; 5)

Paragraphe2 : Evolution du service de la dette des pays émergents

La figure suivante retrace l’évolution du service de la dette extérieure rapporté


aux exportations. On peut l’interpréter comme le nombre d’années nécessaires pour
rembourser le service de la dette si on y consacrait la totalité de ces ressources.

Figure 6 : Le service de la dette extérieure de quelques pays émergents

Source : Etabli par l’auteur à partir des données de la banque mondiale

15
Exprimée en moyenne
16
Idem

25
Ce ratio est extrêmement important, car il permet de surveiller le niveau
d'endettement du pays. Il est souvent employé comme indice de référence dans les
stratégies de gestion de la dette.
Durant les années quatre-vingt, la part du service de la dette sur les exportations
enregistrait une tendance haussière. Mais avec la mise en place du programme
d’ajustement structurel, ce rapport a connu une certaine stagnation durant les années
quatre-vingts dix. Pour reprendre sa tendance haussière au début des années 2000 pour
la plupart des pays de notre échantillon à l’exception de l’Indonésie l’Égypte et la
Tunisie.
Ceci s’explique, en grande partie, par les opérations de restructuration de la
dette extérieure proposées par les institutions internationales à savoir la réduction ou
bien le rééchelonnement de la dette. Ce dernier, qui consiste en une modification de la
date des échéances. Il explique en grande partie l’augmentation du service de la dette
au début 2000, ainsi que, sa stagnation durant les années quatre vingt -dix.

Paragraphe 3 : Analyse de l’évolution de l’endettement extérieur et


quelques grandeurs économiques pour le Maroc

Comme nous l'avons vu dans la première partie de ce chapitre, la problématique


de l’endettement excessif remonte au début des années soixante dix. Durant cette
époque le Maroc empruntait massivement pour financer son programme
d’investissement. Il représentait 11,1% du produit national brut en moyenne avec un
taux de croissance de 4,5%. Cette croissance moyenne était conduite principalement
par le secteur public. Il participait dans 682 entreprises dont 200 publiques à 100%.
Comme elle a été accompagnée d’une politique financière expansionniste, d’abord
permise par la flambé des prix de la principale ressource d’exportation (le phosphate,
la tonne se négociait en 1975 à 74$). Ensuite, permise par les récoltes agricoles qui
étaient exceptionnelles. Malgré ces performances réalisées par le Maroc, ce dernier
connaissait, comme le cas de la plupart des pays émergents, des problèmes
considérables. A savoir des problèmes, au niveau de la gestion budgétaire,
particulièrement en ce qui concerne les taux d'exécution des projets d'investissements
économiques et sociaux. Il était prés de 40% en 1978. Ainsi qu’au niveau des
administrations publiques qui souffraient d’une masse salariale très importante. Celle-
ci représentait durant les années soixante-dix prés de 9% du PIB niveau parmi les plus
élevé à l’échelle mondiale. Cependant, à partir de 1978 les cours du phosphate ont
beaucoup baissé et des sécheresses terribles ont frappé le pays. Le Maroc a adopté une
série de rééchelonnements de dettes, ainsi qu’un plan d’ajustement structurel 17 couteux
en terme social pour le pays.

17
Le plan d’ajustement structurel adopté entre 1983 et 1992, visait principalement le rétablissement des
équilibres macro-économiques à l’aide de diverses politiques économiques

26
Pour analyser l’effet d’éviction qu’exerce l’endettement extérieur sur
l’investissement. On recourt généralement à l’analyse de l’effet du service de la dette
extérieure (rapporté aux exportations des biens et services) sur le taux
d’investissement total (mesuré par la formation brute du capital fixe) rapportée au
PIB.
Figure 7 : Evolution et tendance du ratio du service de la dette extérieure
et du taux d’investissement

Source : Etabli par l’auteur à partir des données de BANK Al- MAGHRIB

En 1980, le taux d’investissement ne dépassait pas les 22% alors qu’en 2008 ce
dernier a atteint plus de 33%. Le taux d’investissement total faible au début des années
quatre-vingt pouvait être expliqué par la non disponibilité de l’infrastructure et de la
main d’œuvre qualifiée (le taux d’inscription au secondaire ne dépassait pas les 23%).
Mais également par le poids du service de la dette qui était considérable durant cette
période. Il a atteint en 1982 prés de 53% des exportations. Cet impact négatif du
service de la dette sur le taux d’investissement traduit la théorie de la contrainte de
liquidité où « l’effet d’éviction ».

Vers la fin des années quatre vingt dix, le service de la dette enregistrait une
tendance baissière pour arriver à 12% en 2009. Cette baisse est due essentiellement
aux prêts concessionnels contractés par le Maroc et à la diminution des taux d’intérêt
au niveau international. Ce qui s’est répercuté, à côté de l’intervention de l’Etat dans
le domaine industriel afin de valoriser les ressources nationales, sur le taux
d’investissement qui a connu une reprise considérable comme illustré dans
la (figure 7).

La figure 8 retrace l’évolution du stock de la dette extérieure (rapporté au


produit intérieur brut) et la croissance économique. Cette dernière est représentée par

27
le taux de croissance du produit intérieur brut hors agriculture de 1980 à 2009. En
général, le taux de croissance du PIB au Maroc a connu une évolution en dents de scie,
marquant des hauts et des bas. Cette volatilité qui semble être structurelle gène le bon
fonctionnement du processus d’accumulation de la richesse à même de générer la
croissance et garantir sa pérennité.

Figure8 : Evolution et tendance du ratio de la dette extérieure au PIB et du


taux de croissance économique

Source : Etabli par l’auteur à partir des données de BANK Al- MAGHRIB

Le graphe nous permet de déterminer deux phases de l’évolution du ratio de


stock de la dette extérieure rapportée au PIB, et du taux de croissance du PIB. La
première partie est caractérisée par un stock de dette excessif qui atteignait son
maximum. Il a presque doublé en 1987 pour atteindre 112% tandis qu’il représentait en
1980 que 51%. Cette augmentation pouvait être expliquée par la chute du prix du
phosphate et des matières premières, la crise de liquidité internationale, la hausse des
taux d’intérêt.

L’accroissement de l’endettement extérieur du pays durant cette période


représentait un énorme frein pour l’appareil économique. Il représentait une charge qui
pénalisait très fortement les objectifs de croissance économique. Cette dernière
enregistrait un taux de croissance réel de 4% en moyenne pour la même période.

28
La deuxième partie débute en 1992, dernière année de la période du
rééchelonnement et du programme du FMI.
Selon le graphe, durant les années quatre-vingt-dix, le Maroc a fait passer son
stock de dette extérieure de 91,60% à 47% du PIB. Le taux de croissance économique
enregistrait durant la même période les plus grandes valeurs mais avec une volatilité
considérable. A partir de l’année 2000, on constate une diminution de cette volatilité et
une reprise pour enregistrer une croissance réelle de 5% en moyenne. Comme on
constate, une diminution considérable du stock de la dette pour qu’il arrive à 25% du
PIB en 2009.

En général, l’analyse statistique menée dans la section2 nous a permis


d’identifier l’impact de l’endettement extérieur sur la croissance économique durant la
période 1980-2009 pour les pays émergents de notre échantillon y compris le Maroc.
La relation négative établie entre les deux grandeurs dévoile les limites d’une
représentation linéaire. Parce que l’impact de la dette ne devient négatif que si on
dépasse un certain seuil, d’où la nécessité d’une étude économétrique. Celle-ci nous
permettra de prendre en considération les facteurs qui peuvent influencer la croissance
économique, et même de retracer éventuellement la relation non linéaire qui peut
exister entre les deux grandeurs.

Section 3 : Etude de l’impact de l’endettement extérieur sur la


croissance économique des pays émergents : modélisation sur
données de panel
Comme déjà cité dans notre première partie. L’impact de l’endettement
extérieur sur la croissance économique passe en premier lieu via l’investissement, par
le biais du service de la dette. Ce dernier l’impacte négativement. Autrement dit, le
paiement du service de la dette réduit les ressources disponibles pour l'investissement
public. I l oblige l'Etat à modifier la structure de ses dépenses publiques. Cet effet
peut jouer de manière déterminante, d’une part, vu la part importante que
l’investissement public représente dans l’investissement total des pays émergents.
D’autre part, vu la complémentarité entre l’investissement public et privé.
L’investissement public présente des externalités positives à ce dernier.

En deuxième lieu, cet effet se manifeste à travers le poids futur de la dette


extérieure considérée. S’il dépasse le seuil soutenable de la dette du pays, cela devrait
se répercuter sur sa croissance économique. On parle ainsi d’une relation non linéaire
entre la dette extérieure et la croissance économique (cf. chapitre1).

Dans ce chapitre, nous allons essayer de voir comment l’endettement excessif


impacte la croissance économique des pays émergents de notre échantillon. En
appliquant la même méthodologie des études empiriques déjà présentées dans le
chapitreI, mais avec un effort d’adaptation en fonction des données dont nous
disposons. Pour se faire, nous utilisons les données de la Banque Mondiale pour la

29
période allant de 1980 à 2009, pour un panel de 10 pays (Chili, Egypte, Indonésie,
Malaisie, Maroc, Mexique, Philippines, Thaïlande, Tunisie, Turquie).
L’échantillon des pays considérés a été sélectionné pour nos besoins spécifiques
et diffère des échantillons considérés dans les différentes études empiriques déjà citées.
Les critères de choix des pays sont les suivants :
 Ce sont des pays exportateurs de matières premières et dont le niveau de
développement, le rythme de croissance sont plus au moins similaires à
ceux du Maroc.
 Ce sont des pays ayant vécu une crise de dette durant les années quatre-
vingts.

Nous avons éliminé les pays qui ont marqué un niveau de développement
important durant la période de l’étude.

Le modèle retenu est à équations simultanées et s’énonce comme suit :

inve_pibit =ß1l(rnb)it + ß2 term_echit + ß3 Pop_urb it + ß4ouvertit +ß5 Serv_detteit + ß6


fdett_pibit + Uit
Croi_ecoit=ß1l(rnb)it + ß2 term_echit + ß3 Croi_demoit +ß4 Insc_secit +ß5inve_pibit+ ß6 ouvertit + ß7
Serv_detteit +ß8 lsdett_pibit + ß9 (lsdett_pibit)2 + Uit

i : 1, 2, 3,...10.
t : 1980, …2009.
β : Le terme constant
ß1 ß2 ß3…. ßn : le vecteur des coefficients
Uit=ui+vit
ui : désigne l’effet spécifique individuel non observable
vit: reflète l’interaction des sources non observées de la variation individuelle et
temporelle.

Avant de passer à l’estimation, on doit d’abord avoir une idée sur les
caractéristiques descriptives de chaque variable de notre modèle.
Cette statistique descriptive18, nous permet d’observer le comportement des
différentes variables quantitatives durant la période observée pour les dix pays retenus
dans notre étude. Toutefois, ce n’est qu’à travers le modèle de panel qu’on pourra
déduire les variabilités interindividuelles et intra individuelles de notre échantillon de
travail.

Pour l’estimation, on adopte les techniques utilisées pour les données de panel 19

18
Voir annexe page 46
19
Voir annexe page 49

30
Paragraphe1 : L’impact du service de la dette extérieure sur le taux
d’investissement.

Nous commençons notre analyse empirique par l’estimation de la première


équation qui analyse le taux d’investissement. Cette équation nous permet d’illustrer le
fardeau primaire de la dette (cf. chapitre1, section1, paragraphe2)

Dans notre modèle, par manque de données sur l’investissement public nous
retenons l’investissement total. Surtout que l’investissement privé ne dépasse pas les
40% pour les pays de notre échantillon. Plusieurs travaux ont suivi la même démarche
faute de données cf. Deshpande A. (1997). On rapporte l’investissement total (mesuré
par la formation brute de capital fixe) au produit intérieur brut réel.

1.1 Choix des variables

Tableau 1 : Les variables explicatives du taux d’investissement

Les signes
variables exogènes utilisées Références bibliographiques
attendus
 CLEMENTS B.,
Serv_dette: (service de la BHATTACHARYA R., NGUYEN
dette /les exportations de T.Q [2003].
 PATTILLO C., POIRSON H.,
biens et services)*100
RICCI L. [2002].
Négatif  SERIEUX, J. et YIAGADEESE,
Les variables S. (2001)
de  STEPHENS, Marc (2001)
l’endettement
extérieur
fdett_pib: {(le stock de la
 ROCKERBIE D.W. [1994].
dette extérieuret-le stock de la Ambigu
dette extérieuret-1) /PIBt}*100

La variable du RNB : le logarithme du


revenu revenu national brut réel par  CLEMENTS., BHATTACHARYA
habitant Positif R., NGUYEN T.Q [2003].
 TANZI, DAVOODI (1997)

La variable Pop_urb : taux de la


relative à population urbaine  CLEMENTS., BHATTACHARYA
Ambigu R., NGUYEN T.Q [2003].
l’urbanisation
 STURM (2001).

Ouvert : (importation de  CLEMENTS B.,


La variable du biens et services+exportation BHATTACHARYA R., NGUYEN
commerce de biens et services/PIB)*100 T.Q [2003].
Positif  PATTILLO C., POIRSON H.,
extérieur
RICCI L. [2002].
 SACHS et WARNER (1995)

On a présenté dans le tableau ci-dessus l’ensemble des variables explicatives du


taux d’investissement.

inve_pibit =ß1l (rnb)it + ß2 Pop_urb it + ß3 ouvertit +ß4 Serv_detteit +ß5 fdett_pibit + Uit 31
i : 1, 2, 3,…10.
t : 1980, …2009.
β : Le terme constant
ß1 ß2 ß3…. ß5 : le vecteur des coefficients
Uit=ui+vit
ui : désigne l’effet spécifique individuel non observable
vit : reflète l’interaction des sources non observées de la variation interindividuelles et
intra individuelles.

1.2 Analyse des résultats de l’estimation

Le tableau ci-dessous présente les résultats de l’estimation du modèle :

Variables Modèle à effets


fixes
Coef. T
SERV_DETT -0.432581 -3.764016**
LOG(RNB) 1.718264 1.793728*
OUVERT 0.036867 2.090195**
POP_URB -0.190840 -2.739766**
FDETT_PIB 0.346161 6.705349***
Cons 20.66261 3.479064
R² 0.499939

21,63783
Fisher Prob > chi2 = 0.0000

0,7779

test d'Hausman

Tableau2 : Résultat de l’estimation du modèle d’analyse


du taux d’investissement

Notes : t: correspond au « T-Student » *** ;** ;* ; significatif respectivement au seuil de


1% ; 5% et 10%.

Le test d’Hausman permet le choix entre le modèle à effets fixes et le


modèle à effets aléatoires. La probabilité du test de comparaison est égale à
36%, ce qui privilégie l’utilisation du modèle à effets fixes. Donc, l’utilisation de
l’estimateur Within non biaisé.
Le pouvoir explicatif du modèle est moyen, le R² indique que la variance
de l’investissement est expliquée à prés de 50% par les variables explicatives. Le
test de Fisher est significatif avec (p.value : 0,0000), ce qui indique que les
variables globalement pertinentes. Finalement, d’après le test de Student, les
variables sont significatives au seuil de 1% à10%.

32
a) L’impact des variables caractérisant l’endettement extérieur sur
l’investissement

Les résultats empiriques dévoilent l’impact négatif et statistiquement


significatif à 5% du ratio d’endettement. Ce dernier est mesuré par la proportion du
service de la dette extérieure couverte par les exportations de biens et services
(SERV_DETT).
Notre résultat confirme la théorie selon laquelle, l’augmentation du service de la
dette évince l’investissement public (cf. chapitre1; section1; paragraphe2). Le
remboursement de la dette extérieure (principal plus les intérêts) a pour conséquence
de détourner les ressources qui devraient servir à l'investissement public. Ce qui se
répercute à son tour sur l’investissement privé, vu la complémentarité entre les deux.
Notre résultat est cohérent avec celui de Clément (2003) et Patillo (2002).

La variable « flux de la dette extérieure (FDETT_PIB) » rapporte la variation


du niveau d’endettement au produit intérieur brut. Elle permet d’évaluer la maitrise de
l’endettement. Parce que, le financement extérieur ne peut se substituer aux sources de
financement intérieures. Il doit être par ailleurs, utilisé avec précaution, car non
maitrisé il peut conduire à des déséquilibres macro-économiques. En effet, il serait
plus judicieux d'utiliser les sources intérieures de financement quand elles sont
disponibles.
Le résultat de l’estimation est largement significatif pour cette variable
(t=6,70). Elle impacte positivement le taux d’investissement. Il semble que le flux de
la dette est considéré pour les pays de notre échantillon comme un instrument de
financement extérieur destiné à l’investissement. Il palie l'insuffisance de l'épargne
domestique dans ces pays.

b) Les autres facteurs explicatifs de l’investissement

 L’effet de l’ouverture

L’ouverture commerciale « OUVERT » impacte positivement le taux


d’investissement, son coefficient est positif et significatif à 5% (t= 2,09).

33
Cette variable est mesurée par l’ensemble des importations et des exportations
de biens et services rapportées au produit intérieur brut. Cela suggère qu’une
augmentation des exportations impacte positivement le taux d’investissement.
L’augmentation des exportations est causée essentiellement par l’accroissement de la
demande extérieure adressée aux pays. Pour couvrir et conserver cette demande
étrangère, les pays de notre échantillon augmentent leurs capacités de production et
développent leurs processus de production, en investissant et en accélérant leurs
recherches et leurs rythmes d’innovation.
Cependant ce résultat peut être lu autrement, l’impact positif de cette variable
vient aussi d’une augmentation des importations. Cette dernière fait rentrer le pays
dans une concurrence avec le marché international. Ce qui pousse les firmes nationales
à investir d’avantage et à rénover leur processus de production afin de réaliser une
meilleure productivité et préserver leurs parts de marché national.
Donc l’ouverture commerciale reste un facteur déterminant pour promouvoir
l’investissement

 L’effet de l’urbanisation

Nos résultats empiriques indiquent qu’il existe une relation négative et


significative à 5% entre « taux d’urbanisation (POP_URB) » et le taux
d’investissement. D’après ces résultats, l’urbanisation est défavorable au taux
d’investissement des pays de notre échantillon et durant la période de l’étude.
Autrement dit, une augmentation de la population urbaine engendre une augmentation
des charges publiques (distribution de l’eau et de l’énergie, ainsi que de l’évacuation et
du traitement des eaux usées et des déchets, etc.), ce qui entraine une diminution de la
liquidité destinée à l’investissement public.

 L’effet du revenu

On peut lire sur le tableau des résultats, que la relation est bien positive
et significative à 10% (t=1,79). Le revenu national brut « LOG(RNB)» impacte
positivement le taux d’investissement. En effet, si le revenu d’un pays « i » est
supérieur au revenu du pays « j », la capacité de financement des investissements de ce
dernier sera inférieure à celle du pays « i ». Comme elle peut entrainer une
augmentation de la consommation, de la production, ce qui incite les gens à investir
d’avantage. L’augmentation du revenu reste un indice favorable à l’économie

34
Nous venons de vérifier empiriquement l’impact du service de la dette sur le
taux d’investissement (l’effet d’éviction). Passons maintenant à la l’analyse de la
relation non linéaire qui peut exister entre la croissance économique et l’endettement
extérieur.

Paragraphe2 : Mesure de l’impact de l’endettement extérieur sur la


croissance économique.

2.1 Choix des variables

Conformément aux développements précédents de la littérature théorique et


empirique. La croissance économique est mesurée par le taux de croissance du produit
intérieur brut réel. Selon Perroux F. (1990), la croissance économique correspond à
l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de
dimension, pour une nation, le produit intérieur brut en termes réels.

Tableau 3 : les variables explicatives du taux de croissance économique

variables exogènes utilisées Les signes Références bibliographiques


attendus
 CLEMENTS B.,
BHATTACHARYA R.,
Les variables Serv_dette: service Négatif NGUYEN T.Q [2003].
de de la dette /les  PATTILLO C., POIRSON
l’endettement exportations de H., RICCI L. [2002].
extérieur biens et services  SERIUEUX, J. et
YIAGADEESEN, S. (2001)
 STEPHENS, M (2001)
 CLEMENTS B.,
BHATTACHARYA R.,
Sdett_pib: le Positif NGUYEN T.Q [2003].
logarithme du stock  DESHPANDE A. [1997].
de la dette  PATTILLO C., POIRSON
extérieure/PIB H., RICCI L. [2002].
 ROCKERBIE D.W.
[1994].
Négatif
 CLEMENTS B.,
(Sdett_pib)^2 : (le BHATTACHARYA R.,
logarithme du stock NGUYEN T.Q [2003]..
de la dette  PATTILLO C., POIRSON
extérieure/PIB) H., RICCI L. [2002].
élevé au carré

 BARRO(1990)
la variable RNB: le logarithme Négatif
 CLEMENTS.,
revenu du revenu national BHATTACHARYA R.,
brut réel par NGUYEN T.Q [2003].
habitant  PATTILLO C., POIRSON
H., RICCI L. [2002].

Les variables  CLEMENTS B.,


Croi_demo: le taux Positif BHATTACHARYA R.,
du capital de croissance de la NGUYEN T.Q [2003].
humain et population  PATTILLO C., POIRSON
physique H., RICCI L. [2002].

35
Positif
Insc_sec20: le taux
brut d'inscription au
secondaire, c’est
 BARRO (1990).
une variable proxy  CLEMENTS B.,
du développement BHATTACHARYA R.,
du capital humain. NGUYEN T.Q [2003].
Elle est mesurée par  PATTILLO C., POIRSON
H., RICCI L. [2002].
le rapport des
inscrits au niveau
d’étude secondaire à
la population des
jeunes âgés de
12à18ans

 CLEMENTS B.,
inv_pib: la Positif BHATTACHARYA R.,
formation brute de NGUYEN T.Q [2003].
capital fixe /PIB  PATTILLO C., POIRSON
H., RICCI L. [2002]

Les variables
du commerce Term_ech: taux Positif
extérieur de variation des
termes de l'échange.  CLEMENTS B.,
BHATTACHARYA R.,
Les termes de NGUYEN T.Q [2003].
l’échange sont  PATTILLO C., POIRSON
mesurés par (indice H., RICCI L. [2002].
de valeur des
exportations / indice
de valeur des
importations)*100

Ouvert : (les Positif  CLEMENTS B.,


importations de BHATTACHARYA R.,
biens et services NGUYEN T.Q [2003].
+les exportations de  PATTILLO C., POIRSON
H., RICCI L. [2002].
biens et  SACHS et WARNE (1995)
services/PIB)*100

On a présenté dans le tableau ci-dessus l’ensemble des variables explicatives du taux


de croissance économique.

Croi_ecoit=ß1l (rnb)it + ß2 term_echit + ß3 Croi_demoit +ß4 Insc_secit


+ß5inve_pibit+ ß6ouvertit +ß7 Serv_detteit +ß8 lsdett_pibit + ß9 (lsdett_pibit) 2 + Uit

20
C’est la seule variable qui contenait des valeurs manquantes. Pour ne pas éliminer cette variable, on a choisi
une méthode d’imputation par la moyenne, on remplace la valeur manquante par la moyenne de valeurs voisines.

36
i : 1, 2, 3,… 10.
t : 1980, …2009.
β : Le terme constant
ß1 ß2 ß3…. ß9 : le vecteur des coefficients
Uit=ui+vit
ui : désigne l’effet spécifique individuel non observable
vit : reflète l’interaction des sources non observées de la variation interindividuelles et
intra individuelles.

Dans cette deuxième équation de la croissance économique, la variable « taux


d’investissement » introduite comme exogène, était endogène dans la première
équation. Pour surmonter le problème d’endogéniété, lors de l’estimation de la
deuxième équation, on remplace les valeurs observées du taux d’investissement par ses
valeurs estimées qui découlent de l’application du modèle estimé.

Suivant l’approche utilisée par la première équation, et en respectant en même


temps les enseignements de la littérature économique et les résultats des travaux
empiriques les plus reconnus dans le domaine. On a opté pour une modélisation
linéaire à effets fixes. Cette dernière fournie des estimations tenant compte de la
présence des effets spécifiques pour chaque pays.

2.2 Analyse des résultats de l’estimation

Variables Modèle à effets fixes

Coef. T
LOG (RNB) -7.972759 -7.743521***
TERM_ECH 0.036225 1.556176*
CROI_DEMO 0.211740 0.229887
INSC_SEC 0.112392 3.806931**
INV_PIB 0.284588 2.880299**
OUVERT 0.042743 3.034506**
SERV_DETT -0.043136 -1.188309
LOG(SDETT_PIB) 12.72410 3.059187**
LOG(SDETT_PIB)^2 -3.589036 -3.497379**
Cons 6.592152 0.352988
R² 0.290813
7.356010
Fisher Prob > chi2 = 0.0000

Tableau4 : Résultats de l’estimation du modèle


d’analyse taux de croissance économique

37
Notes : t: correspond au « T-Student » ***; **; *; significatif respectivement au seuil de
1% ; 5% et 10%.

Le test de Fisher est significatif, ce qui indique que les variables sont
pertinentes. Finalement, d’après le test de Student, les variables globalement
significatives au seuil de 5% à l’exception des variables, croissance démographique
et service de la dette.

a) L’impact des variables caractérisant l’endettement extérieur sur la


croissance économique

Les résultats empiriques dévoilent un effet positif et significatif (t=3,05) du


stock de la dette extérieure. Tandis, que la même variable élevée au carré impacte
négativement et significativement la croissance économique. Ces résultats
confirment l’hypothèse du surendettement (cf. chapitre1; section1; paragraphe2).
L’endettement extérieur ne peut et ne doit pas, être considéré en lui-même un
frein pour la croissance économique d’un pays. L’emprunt contenu dans des limites
peut aider les pays à affermir leur croissance. Il vient combler l’insuffisance de
l’épargne et financer les investissements considérables nécessaires pour tout
développement économique. Cela reste vrai si le stock de la dette ne dépasse pas le
seuil au-delà duquel la dette devient insoutenable, et représente un frein pour la
croissance économique (fardeau virtuel de la dette extérieure).
Nos résultats sont cohérents avec ceux de Clément (2003) et Patillo (2002). Ces
derniers démontrent que lorsque le seuil critique est atteint, l'efficacité marginale d'une
unité monétaire empruntée devient inférieure au taux d'intérêt appliqué pour le
remboursement de la dette.

Comme attendu, le service de la dette ne semble pas affecter la croissance


économique directement. Certes son impact est négatif mais il reste non
significatif.
Ce résultat rejoint à la théorie du fardeau primaire de la dette extérieure. Le
service de la dette n’agit pas directement sur la croissance économique, mais il agit sur
l’investissement par un resserrement de liquidité. Ses effets se manifestent à travers
son impact sur l’investissement.
Ce qui confirme les conclusions de notre premier modèle qui illustre l’impact
négatif du service de la dette sur le taux d’investissement (effet d’éviction).

b) Les autres facteurs explicatifs de la croissance économique

 L’effet de l’ouverture

La variable « les termes de l’échange » correspondent à la variation du ratio


(indice de valeur des exportations / indice de valeur des importations). Ce ratio permet
de mesurer la capacité d’importation générée par les exportations.

38
Cette variable exerce un effet positif sur la croissance économique. Son
coefficient est positif est significatif à 10%. Cet impact traduit l’importance des
recettes d’exportation sur le niveau de vie de la population des pays de notre
échantillon. Une amélioration de la variation des termes de l’échange augmentera le
revenu intérieur et probablement la consommation, ce qui encourage l’emploi et la
production. Pour cette raison, les pays doivent promouvoir leurs industries pour
renforcer leurs positions extérieures en devise, afin de pouvoir soutenir leur croissance
économique.

La variable taux d’ouverture commercial exerce un effet positif sur la


croissance économique.
Pour le cas des pays émergents de notre échantillon, l’impact positif de cette
variable est dû essentiellement à l’augmentation des exportations. Ces dernières se
distinguent en générale par une prédominance des produits manufacturiers. Ces
derniers constituaient, en 2002, deux tiers environ des exportations du Maroc, pour la
Malaisie (79,4%), la Tunisie (83,2%), la Turquie (86,6%)). Ces exportations procurent
aux pays de notre étude des ressources permettant de financer les importations de
biens d’équipement, ou de biens intermédiaires indispensables à leur croissance.
Cependant ce résultat peut être lu autrement, l’impact positif de cette variable
vient aussi d’une augmentation des importations des biens étrangers nécessaires dans
le processus de production tels que les biens d'équipement et les biens intermédiaires.
Ces importations favorisent incontestablement la diffusion internationale de
l’innovation, et permettent d'accéder au savoir et aux connaissances étrangères. Grâce
à l’apprentissage par la pratique et le transfert de technologies, la production de ces
pays devient plus efficiente et leur productivité augmente.
Les pays ouverts ont des accords de libre échange. Ce qui constitue une
occasion pour profiter des investissements directs étrangers et bénéficier du
dynamisme structurel de l’économie étrangère et du transfert technologique.

 L’effet des variables du capital humains et physique

La différence entre les taux de croissance démographique de deux pays « i » et


« j » ne semble pas expliquer les différences de croissance économique qu’ils réalisent.
La non significativité de cette variable dévoile son rôle nécessaire mais pas suffisant
pour la croissance économique. Certes la main d’œuvre est un facteur essentiel pour la

39
croissance, mais il faut qu’elle soit qualifiée. D’où l’intérêt de l’introduction d’une
variable proxy du développement du capital humain « le taux d’inscription au
secondaire (insc_sec). »

Le coefficient de cette variable est positif et significatif à 5% (t=3,80). Ce


résultat rejoint nombreuses études notamment les travaux de Barro (2001), Lucas
(1998).
Le capital humain est un facteur important de la croissance à long terme, il est
un élément essentiel de production, par l’emploi d’une main-d’œuvre bien formée.
En dehors de son rôle direct, le capital humain peut servir d'un complément aux
autres facteurs et ressources tels que le capital physique et les ressources naturelles.
Comme il permet d’accroître la productivité des facteurs en augmentant la
capacité d'innovation du pays, en permettant une meilleure allocation des ressources et
en engendrant des extemalités positives.

Le taux d’investissement impacte positivement le taux de croissance


économique, son coefficient est positif et significatif à 5% (t=2,88). Ce qui confirme la
théorie, qui atteste que le développement d’un pays passe avant tout par l’effort
consenti en matière d’investissements.
Probablement qu’un taux d’investissement du pays « i » supérieur à celui du
pays « j » peut entrainer dans le pays « i » une augmentation de la production et celle
des revenus distribués ce qui va amener de nouvelle dépense. Si bien qu’au final la
production aura augmenté bien plus que l’investissement initial.
La hausse de l’investissement entraîne donc une augmentation de la demande
globale, facteur de croissance économique. C’est l’effet du multiplicateur de Keynes
Les travaux empiriques sur les sources de la croissance économique à long
terme ont également abouti à la même conclusion. A ce titre, les travaux de Savvidès,
Ojo et Oshikoya (1995) sont très édifiants.

 La variable du revenu :

Et en dernier lieu, la variable du revenu national brut par tête qui est souvent
incluse dans les modèles économétriques de la croissance économique. Le résultat de
l’estimation est largement significatif pour cette variable. Elle impacte
négativement la croissance économique, ceci rejoint l’hypothèse de convergence
conditionnelle. Selon cette hypothèse, les taux de croissance économique des pays

40
initialement plus pauvres tendent à s’accroitre plus vite que les taux de croissance des
pays initialement riches.
Dans le modèle de Solow, le taux de croissance économique d’un pays dépend
du niveau où son revenu national se situe par rapport à son état d’équilibre de long
terme de l’économie. Autrement dit, un pays enregistre un taux de croissance
économique d’autant plus élevé qu’il est éloigné de son état d’équilibre de long terme.
Par exemple des pays avec des paramètres structurels similaires (taux
d’investissement, propension à l’épargne, accès à la technologie …) à l’exception de
leurs intensités de départ en capital, leurs niveaux de productivité convergent à long
terme. Il y aurait donc, une convergence des taux de croissance des pays riches et des
pays pauvres (effet de rattrapage).
Dans notre modèle si le revenu national brut par habitant d’un pays « i » est
supérieur à celui du pays « j », la croissance du pays « i » sera inférieure à celle du
pays « j ». Cette conclusion est dégagée aussi par Cléments, Bhattachryar, Nguyen
(2003) et Pattilo, Poirson, Ricci (2002).

41
Conclusion

L’analyse de l’évolution des grandeurs économiques et de la dette extérieure


permet de conclure que cette dernière, constituait durant les années quatre-vingts et
quatre-vingts –dix un véritable fardeau pour l’économie des pays émergents de notre
échantillon. Cette situation de crise qu’ont connue ces pays durant cette période est
due essentiellement, à leur mauvaise gestion de la dette extérieure et à l’augmentation

42
des taux d’intérêt au niveau international, et au ralentissement de l'économie mondiale.
Ce ralentissement a entrainé une diminution des exportations des pays émergents et
une baisse des cours des matières premières, si bien qu’une pénurie en devises pour
rembourser leur dette. Pour honorer leurs engagements, les Etat de ces pays se
voyaient dans l’obligation de réduire leurs investissements et de restructurer leurs
dépenses publiques au détriment des dépenses d’investissement. Cet effet d’éviction
avait des conséquences récurrentes dans le processus de développement par une
dégradation net des infrastructures de base et des conditions de vie de la population.
Ce travail de mémoire, qui a fait aussi objet de rapport de stage, avait pour
objectif principal de trouver une réponse d'analyse dans la mesure du possible à cette
problématique.
Autrement dit, « Qu’est l’impact de l’endettement extérieur sur la croissance
économique pour les pays émergents ? » Une question importante qui concerne tous
les hommes politiques, les organisations non gouvernementales, les institutions
financières, elle a fait objet de plusieurs débats.
D’abord, on avait à vérifier les effets de la dette sur la croissance, à travers
l'effet d'éviction du service de la dette sur l’investissement. Puis l'existence d'une
relation de type de la courbe de Laffer entre la dette extérieure et la croissance
économique.
Au terme de ce travail, nous avons abouti à construire un modèle à équation
simultanées. Dans la première équation, le taux d’investissement est expliqué par les
variables de la dette facteur cardinal de cette analyse, à savoir, le flux de la dette et le
service de la dette. Ainsi, qu’une variété des variables classées en variable du capital
humain, physique et du commerce extérieur.
Pour la deuxième équation, la croissance économique est expliquée par, le
stock de la dette, le service de la dette. Ainsi, qu’une variété des variables de contrôle
classées en variable du capital humain et physique et du commerce extérieur. Et ce, en
appliquant à un échantillon des pays émergents durant la période (1980 à 2009), un
modèle de Panel s’inscrivant dans la ligné des travaux de Clément (2003) et Patillo
(2005).
D'après nos estimations, il ressort que le service de la dette extérieure impacte
négativement le taux d’investissement, ce qui corrobore l'hypothèse d'effet d'éviction.
Autrement dit, les paiements au titre du service de la dette constituent une
ponction sur les ressources internes devant servir à l'investissement. Par contre le flux
de la dette extérieure agit positivement sur le taux d’investissement.

Pour la deuxième équation, le stock de la dette extérieure exerce un effet positif


sur la croissance économique. Tandis, que le stock de la dette élevé au carré l’impacte
négativement. Ce qui confirme l’existence de la relation non linéaire entre la dette
extérieure et la croissance des pays émergents. L'hypothèse du fardeau excessif de la
dette ou du surendettement (debt overhang) s'applique aux pays émergents au regard
de nos résultats. Cette théorie qui avance que le flux financier extérieur représente un

43
déterminant positif pour la croissance mais à une limite. Et au-delà de cette limite, le
stock excessif de la dette peut dissuader via l'accroissement de la pression fiscale, les
reformes gouvernementales ainsi que la croissance économique.
Au regard des résultats obtenus de nos estimations, nous suggérons aux pays de
notre étude, d’identifier les principaux canaux spécifiques qui favorisent ou
ralentissent la croissance. Et de bien gérer leur dette extérieure, en l’affectant dans des
investissements productifs adaptés aux besoins de leurs nations et orientés vers des
secteurs porteurs. Nous suggérons aussi la formulation d'une politique d'endettement
soutenable. Cette dernière leur permettra de tenir compte de leurs capacités de
remboursement, afin de limiter les conséquences négatives de l’endettement extérieur
sur le plan économique et social.
Les résultats de nos estimations ne diffèrent pas de ceux des auteurs qui se sont
intéressés à l'impact de l'endettement extérieur sur la croissance économique. Ce
travail présente des résultats empiriques actualisés. Il analyse le comportement d’un
échantillon de pays émergents pour une période marquée par une crise d’endettement
extérieur de ces pays.
Ainsi, l’élargissement de cet échantillon pour une période plus longue, est très
souhaitable. Une telle extension permettra plus d’éclaircissement sur la nature de
relation entre l’endettement extérieur et la croissance économique

44
Annexes

I. Statistiques Descriptives

Mean Médian Maximum Minimum Std. Dev. Skewness


CROI_ECO 4.405593 4.950251 13.28811 -13.12672 3.991708 -1.228104
RNB 2385.207 1840.000 9660.000 500.0000 1964.643 1.751261
TERM_ECH -0.738621 -0.652624 50.76134 -42.48295 9.242523 0.249112

45
CROI_DEMO 1.765909 1.770221 3.149067 0.558860 0.558297 0.169338
INSC_SEC 61.20837 62.00136 100.1280 25.69446 18.04100 -0.086232
INV_PIB 23.54205 22.86710 40.83000 10.20390 4.473695 0.725059
OUVERT 73.93058 59.53557 220.4068 21.14249 40.24940 1.794112
SERV_DETT 24.85800 23.66508 71.32571 3.622918 12.33011 0.618117
SDETT_PIB 54.08460 49.43420 158.7127 17.06406 23.73758 1.102326
POP_URB 54.83379 53.78000 88.72000 22.90000 16.49976 0.166814
FDETT_PIB 2.692697 2.417261 20.53663 -29.36836 5.248328 -0.490510

Jarque- Sum Sq.


Kurtosis Bera Probability Sum Dev.
CROI_ECO 5.522117 149.7612 0.000000 1277.622 4604.848
RNB 5.937274 252.4842 0.000000 691710.0 1.12E+09
TERM_ECH 9.360408 491.8281 0.000000 -214.2000 24687.60
CROI_DEMO 2.303079 7.254838 0.026585 512.1136 90.07986
INSC_SEC 2.086066 10.45232 0.005374 17750.43 94063.04
INV_PIB 3.874504 34.65013 0.000000 6827.194 5784.032
OUVERT 6.114103 272.7570 0.000000 21439.87 468184.0
SERV_DETT 3.301326 19.56378 0.000056 7208.820 43937.15
SDETT_PIB 4.424765 83.25952 0.000000 15684.54 162843.6
POP_URB 2.265294 7.867460 0.019571 15901.80 78677.98
FDETT_PIB 8.262722 346.2920 0.000000 780.8821 7960.491

II. Distribution des Résidus

Modele1

46
40
Series: Standardized Residuals
35 Sample 1981 2009
Observations 290
30
Mean 3.75e-16
25
Median -0.199106
Maximum 14.75879
20
Minimum -11.86186
15 Std. Dev. 4.326625
Skewness 0.729255
10 Kurtosis 4.046164

5 Jarque-Bera 38.92900
Probability 0.000000
0
-12 -10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10 12 14

Modele2
30
Series: Standardized Residuals
Sample 1982 2009
25
Observations 280

20 Mean 2.54e-17
Median 0.364849
Maximum 7.974045
15
Minimum -11.17977
Std. Dev. 3.298837
10 Skewness -0.630926
Kurtosis 3.908993
5
Jarque-Bera 28.21628
Probability 0.000001
0
-10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8

III. Test de colinéarité : (Matrice de variance – covariance)

CROI_DEMO CROI_ECO INSC_SEC INVE_PIB OUVERT RNB SDETT_PIB SERV_DETTE TERM_ECH

47
CROI_DEMO 1
CROI_ECO 0.056321 1
INSC_SEC -0.348898 -0.080748 1
INVE_PIB 0.037083 0.279634 -0.375432 1
OUVERT 0.029770 0.102392 0.158194 0.294968 1
RNB -0.298241 -0.100158 0.448176 -0.191486 0.041762 1
SDETT_PIB 0.319342 -0.211590 -0.163693 -0.114464 -0.103788 -0.415745 1
SERV_DETTE 0.160572 -0.215561 -0.295900 -0.334991 -0.425827 0.012868 0.434376 1
TERM_ECH -0.073915 0.117976 0.072967 0.010425 0.090662 0.030120 -0.102231 -0.162517 1
.

Généralement les problèmes de multi-colinéarité probables, affectent la précision et la


pertinence du modèle. Afin de palier à ce problème, il est indispensable de mesurer les
coefficients de corrélations entre les variables exogènes, notamment à travers la matrice des
corrélations. Les résultats du test montrent que les variables explicatives ne sont pas corrélées
avec des coefficients très faibles (qui ne dépassent pas 0.44). Ce qui nous permet de conclure
qu’il n’y a aucun problème du genre qui peut affecter la robustesse du modèle.

IV. Présentation théorique du modèle de panel

Les données de panel, ou données croisées, rapportent les valeurs des variables
considérées relevées pour un ensemble, ou panel, d'individus (N) sur une suite de
périodes (T). On parle du panel équilibré (balanced panel en anglais) lorsque tous les
individus ont le même nombre d’observations. Et le panel déséquilibré lorsque certain
individu ont un manque d’observations.
1. Les méthodes d’estimation des données de panel :

48
Dans le cadre des données de panel, l’hétérogénéité individuelle est estimée par
un modèle à effets fixes ou aléatoires.
1.1 Le modèle à effets individuels fixes :

C’est un modèle dont les résidus individuels ont un caractère constant non
aléatoire. C'est-à-dire que l’impact des variables explicatives observées, sur le taux
d’investissement (Paragraphe 2) et sur la croissance économique (Paragraphe 2), est le
même pour tous les pays, et, quelque soit l’année étudiée.
Son estimation se fait par les Moindres Carrés Ordinaires (MCO) sur Within, ou
estimateur à effets fixes ou estimateur LSDV (Least Square Dummy Variable). Le
terme Within s’explique par le fait cet estimateur tient compte de la variance intra
groupe de la variable endogène.

1.2 Le modèle à effets individuels aléatoires :

C’est un modèle dont les résidus individuels qui représentent des spécificités de
la croissance économique et le taux d’investissement, différent d’un individu à l’autre.
On utilise le MCG (Moindres Carrés Généralisés) pour l’estimation pour le
modèle à effets aléatoires.
Le test d’Hausman nous permet de choisir entre les deux modèles. Il nous
donne le droit de supposer que le modèle théorique étudié est parfaitement identique
pour tous les pays, ou au contraire s’il existe des spécificités propres à chaque pays de
notre échantillon.

V. Evolution des variables expliquées

49
Figure9 : Evolution du produit intérieur brut réel

Figure10 : Evolution du taux d’investissement

VI. Evolution des variables explicatives

50
Figure11 : Evolution du revenu national brut réel

Figure12 : Evolution du taux d’ouverture commerciale

51
Figure13 : Evolution du taux de croissance démographique

Figure14 : Evolution du taux d’inscription au secondaire

52
Figure15 : Evolution de la population urbaine

Figure16 : Evolution du stocks de la dette extérieure

53
Figure17 : Evolution du service de la dette extérieure

Tables des matières


Introduction
Chapitre I : Les enseignements théoriques et empiriques du lien entre la
dette extérieure et la croissance économique
54
Section1 : Evolution de la dette extérieure et son impact sur la croissance économique:
Analyse conceptuelle et bibliographique
Paragraphe1:Analyse conceptuelle de la dette extérieure
Paragraphe2 : Les différentes approches d’analyse de la relation entre endettement extérieur et
croissance économique
Section2 : Revue de quelques modèles sur le lien entre la dette extérieure et la
croissance économique
Paragraphe1. Les caractéristiques générales des modèles estimés
Paragraphe2. Revue des écrits empiriques
2.1 Les tests de la liaison linéaire entre la dette extérieure et la croissance
économique
2.2 L’apport d’une hypothèse de la relation non linéaire
Chapitre II : Analyse empirique de l’impact de la dette extérieure sur la
croissance économique : cas du Maroc et quelques pays émergents
Section1 : Evolution de l’endettement extérieur dans les pays émergents
Paragraphe1 : Les motivations du recours à l’endettement extérieur pour les pays émergents.
Paragraphe2 : Les origines de la crise de la dette extérieure dans les pays émergents
Paragraphe3 : Les mesures prises face à la crise de la dette extérieure
Section2 : Analyse statistique de l’évolution de l’endettement extérieur
Paragraphe1 : Etude comparative du niveau d’endettement des pays émergents
Paragrahe2 : Evolution du service de la dette extérieure des pays émergents
Paragraphe3 : Analyse de l’évolution de la dette extérieure et quelques indicateurs macro-
économiques du Maroc

Section3 : Etude de l’impact de la dette extérieure sur la croissance économique à


travers les modèles de panel
Paragraphe1 : Mesure de l’impact du service de la dette extérieure sur le taux
d’investissement.
1.1 : Choix des variables de l’étude
1.2 : Analyse des résultats de l’estimation
Paragraphe2 : Mesure de l’impact de l’endettement extérieur et la croissance économique.
2.1 : Choix des variables de l’étude
2.2 : Analyse des résultats de l’estimation
Conclusion
Annexes
Bibliographie

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