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La Méditerranée a souvent été, au cours des siècles, une zone de contacts entre des civilisations
différentes. Aujourd'hui, elle apparaît comme l'un des espaces où les clivages sont les plus sensibles
entre le Nord et le Sud. Les disparités démographiques et les écarts de développement sont en effet
considérables. Ils alimentent de nombreuses migrations et sont entretenus par des échanges
économiques et financiers inégaux. Ces contrastes, ces flux et ces contacts créent des tensions
politiques, sociales ou culturelles dans certains lieux ou territoires. Ils permettent aussi des apports
mutuels fructueux et encouragent le développement de multiples formes de coopération.
Lieu de fractures et de tensions, la Méditerranée peut-elle être aussi une aire de coopération ?
Elle se présente à la fois comme la mer des fractures et celle du dialogue et des échanges. Quel bilan
et quel avenir pour cet espace ?
a/ La fracture démographique
Manuel p 303 Carte n° 3
Un fossé s'est créé entre le Nord et le Sud, sur le plan démographique. Cela s'explique par des
dynamiques démographiques divergentes d'une rive à l'autre de la Méditerranée.
• A la différence du Nord, le Sud n'a pas achevé sa transition démographique. Alors que les
taux de natalité sont faibles en Europe (autour de 10 ‰), ils dépassent le seuil de 20 ‰ sur
les rives africaines et asiatiques.
• Pourtant, dans ces pays, on assiste à une baisse de la fécondité ; ex. : la Tunisie est passée
d'un indice de fécondité de 6 en 1975 à 2 en 2008. Le taux de fécondité est le nombre
d'enfants par femme en àge d'en avoir.
b/ La fracture économique
Les pays les plus riches, c'est-à-dire, ceux de l'Union européenne, se concentrent au Nord. Les pays les
plus pauvres, sont les PSEM, les pays du sud et de l'est de la Méditerranée. Mais l'Albanie, située en
Europe peut être classée dans le Sud du point de vue économique. Inversement, Israël, situé à l'est
peut être classé dans le Nord.
- Plusieurs éléments indiquent que les écarts de richesse entre le Nord et le Sud s'accentuent.
• Les pays du nord de la Méditerranée fabriquent des produits à forte valeur ajoutée (produits
de haute technologie). Les pays du Sud fournissent surtout des productions à faible valeur
ajoutée (produits agricoles et miniers). Le Nord s'enrichit donc plus vite que le Sud.
• Les pays du nord de la Méditerranée produisent les 9/10 du PNB de l'ensemble des pays
méditerranéens. Dans les pays de l'Union Européenne qui bordent la Méditerranée, l'IDH est
supérieur à 0,800. Dans les PSEM, l'IDH est nettement inférieur, compris entre 0,600 et
0,800.
L'IDH, indicateur de développement humain, fait la synthèse de quatre indicateurs de
base : le PIB/hab, l'espérance de vie, le taux de scolarisation des jeunes et et le taux
d'alphabétisation des adultes ; il varie entre 0 et 1
a/ L'échange inégal
• L'échange inégal se caractérise par la forte différence de valeur ajoutée des produits
échangés. Il est défavorable aux pays du Sud.
• Les pays du Nord exportent, vers le Sud, des productions qui nécessitent une main-d'œuvre
qualifiée : des machines, des automobiles, des avions, des armes, des médicaments. Les PSEM
exportent des produits bruts : du pétrole, du gaz naturel pour l'Algérie et la Libye, des produits
agricoles et phosphates pour le Maroc. Certains exportent aussi des produits industriels simples à
fabriquer : des produits textiles, pour la Tunisie et la Turquie.
• En valeur, les États méditerranéens de l'UE exportent six fois plus que les autres États
méditerranéens, pourtant plus nombreux.
Cette situation a officiellement pris fin en 1974-1975, lorsque les États européens,
confrontés à la crise de leur économie, ont décidé de stopper le recrutement de main-d'œuvre
étrangère.
• La main-d'œuvre à laquelle les entreprises européennes ont fait appel est composée
d'hommes qui, une fois établis en Europe, ont fait venir leur famille (regroupement
familial). C'est la raison pour laquelle la fermeture des frontières ne s'accompagne pas d'une
disparition complète des flux migratoires : les familles continuent à venir.
• À partir de 1985, les politiques migratoires européennes commencent à s'harmoniser avec
la création de l'«espace Schengen». (espace dans lequel les personnes circulent librement,
sans contrôle systématique aux frontières)
d/ Quelles retombées ?
• Cette activité a un poids important dans le PIB des PSEM, où elle est devenue un pilier de
l'économie. En effet, l'entrée de devises (monnaies étrangères) permet de compenser le
déficit de la balance commerciale de la plupart de ces pays.
• Le développement du tourisme balnéaire pose cependant un certain nombre de problèmes :
dégradation de l'environnement, fragilité des économies dépendantes de l'activité
touristique ; en elle est fortement dépendante de la conjoncture internationale : les actes
terroristes (en Egypte en 1998 et 2005, au Maroc en 2003) et les conflits armés au Moyen-
Orient font baisser la fréquentation touristique des PSEM.
a/ La littoralisation
L'un des effets de la mondialisation, est la littoralisation de l'espace méditerranéen, c'a-d, la
concentration des activités et des hommes sur les littoraux. Les facteurs de ce processus sont le
commerce maritime, le tourisme et le phénomène de « sun belt » ou héliotropisme, c'a-d, l'attrait
pour les régions ensoleillées.
Le bassin méditerranéen se caractérise par la littoralisation de sa population.
Manuel p 302 Carte n°1
• Dans le N. O. de la Méditerranée, plus de 60 % de la population) vit à moins de 10 km de
la mer. Il s'agit d'un phénomène récent qui s'accentue. L'opposition, entre le littoral
dynamique et l'arrière-pays qui se vide, est récente. Les populations ont quitté les montagnes,
attirées par les activités littorales.
Par contre dans les PSEM, l'opposition entre un littoral peuplé et un arrière-pays désertique
est ancienne.
• La situation des métropoles méditerranéennes est diverse.
Au nord, où l'urbanisation est très forte, la transition démographique est terminée et les
populations augmentent surtout par le biais des migrations. Les littoraux sont fréquemment
saturés, mais la richesse des États rend les problèmes gérables.
Dans les PSEM, l'urbanisation est en pleine expansion, du fait l'exode rural et du fort
accroissement naturel lié à la transition démographique en cours. L'urbanisation pose des
problèmes de gestion : les bidonvilles se développent et les retards de développement
entraînent une congestion des villes et une pollution difficilement maîtrisables.
c/ La coopération environnementale
• Le besoin d'une coopération internationale pour la protection de la Méditerranée s'est fait
sentir dès les années 1970. C'est en 1976 que la première convention méditerranéenne (la
convention de Barcelone) a été signée pour prévenir et réduire la pollution provoquée par
les navires ou issue du continent.
• Les efforts pour combattre les dégradations concernent surtout les espaces maritimes. Les
pays du Nord, principaux pollueurs industriels et agricoles ont pris des mesures depuis une
vingtaine d'années et le traitement des eaux progresse, les rejets sont mieux contrôlés: la
pollution des eaux est stable depuis 20 ans.
Grands pollueurs domestiques, les PSEM deviennent aussi des pollueurs industriels et ils
commencent seulement à mettre en place des procédures de prévention et de traitement. Une
prise de conscience collective du besoin d'une gestion commune des littoraux et des espaces
maritimes est apparue avec le Plan Bleu (ONU, 1975), mais la coopération reste insuffisante.
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• Afin de protéger les espèces marines menacées, les pays méditerranéens se sont fixé
plusieurs objectifs lors de la déclaration de Gênes de 1985 : mise en place d'équipements
d'épuration des eaux usées dans les villes, réduction des pollutions industrielles et
atmosphériques.
Conclusion
CROQUIS GEOGRAPHIQUE
Manuel p 324-325