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Sous la direction de
Véronique Baroghel-Bouny, Géraldine Villain,
Mickael Thiery, Thierry Chaussadent
Novembre 2008
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Oeuvre, tout ou partie du matériel la composant.
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• Les collections du LCPC, Techniques et méthodes des laboratoires des ponts et chaussées, Méthode
d'essai
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Cet ouvrage synthétise les travaux réalisés dans le cadre de l’opération de recherche des
Laboratoires des ponts et chaussées « Durabilité du béton armé et de ses constituants : maîtrise et
approche performantielle » (11B021), animée par Véronique Baroghel-Bouny.
Prix : 45 Euros HT
• Préface
Cet ouvrage est l'un des produits qui marquent la clôture de l’Opération de
Recherche des Laboratoires des Ponts et Chaussées "Durabilité du béton armé et de
ses constituants : maîtrise et approche performantielle", dirigée par Véronique
Baroghel-Bouny entre 2001 et 2005.
Il est tout aussi évident que cette Opération par elle-même marque une étape tout à
fait essentielle, originale et nouvelle dans l’approche de la durabilité et de la
formulation des bétons, avec l’introduction de l’approche performantielle basée sur la
notion d’indicateurs de durabilité.
Le point culminant de ce travail, et sans aucun doute déjà le plus connu de tous, est
le document "Conception des bétons pour une durée de vie donnée des ouvrages"
dont la version française a été publiée en juillet 2004 dans la collection des
Documents Scientifiques et Techniques de l'Association Française de Génie Civil.
Il était important en parallèle de développer des outils pour mettre en pratique cette
nouvelle approche. Un pas essentiel a été accompli dans ce sens avec la mise au
point de méthodes de mesure et d’essais qui viennent compléter, en France, la
panoplie offerte par l'Association Française de Génie Civil et le Réseau Génie Civil et
Urbain. Ce sont précisément ces méthodes d’essais et leurs applications qui
constituent le cœur du présent ouvrage.
Brigitte Mahut
Adjointe au Directeur Technique Ouvrages d'Art
LCPC
Outre des articles scientifiques, plusieurs autres ouvrages sont également parus, sur
les différents sujets traités dans le cadre de cette Opération, tels que la modélisation
de la carbonatation du béton, les spécificités des BHP, des recommandations pour la
durabilité des bétons durcis soumis au gel, ou encore un guide pour le diagnostic des
bétons soumis à un incendie, illustrant la richesse des résultats obtenus. Des thèses
de doctorat ont été soutenues et des méthodes d'essais ont été produites. De plus,
différentes manifestations ont été organisées dans le cadre de la clôture et de la
valorisation de cette Opération.
Cet ouvrage récapitule le contexte et les objectifs, les principaux éléments relatifs à
l'organisation du projet, notamment les équipes participantes, ainsi que les différents
documents et produits directs issus de l’Opération de Recherche (Partie 1 et
Annexe). Cet ouvrage inclut également les actes des 2èmes Journées Durabilité du
Réseau des LPC "Durabilité 2006 : Méthodes d’essais et applications" organisées en
clôture (Partie 2), ainsi que les méthodes de mesure et d'essai LPC produites (Partie
3).
1. Présentation ................................................................................................. 13
3. Participants et collaborations..................................................................... 15
Les articles scientifiques, les rapports et les ouvrages parus, les thèses de doctorat
soutenues et les méthodes d'essais produites illustrent la richesse des résultats
obtenus sur les différents sujets traités dans le cadre de cette Opération, tels que par
exemple la durabilité des bétons ordinaires et à hautes performances soumis à la
pénétration des chlorures, au séchage, à la carbonatation ou aux cycles de gel-
dégel, ou encore le diagnostic des bétons soumis à un incendie. Les études ont été
menées sur éprouvettes en laboratoire, sur des corps d'épreuve en béton armé
exposés sur différents sites de vieillissement naturel et également sur des ouvrages
réels.
La Partie 2 de cet ouvrage constitue les actes des 2èmes Journées Durabilité du
Réseau des LPC "Durabilité 2006 : Méthodes d’essais et applications" organisées en
clôture de l'Opération. Plus qu'une rencontre entre les participants au projet, ces
Journées étaient destinées à dresser un bilan des travaux réalisés au sein de
l’Opération de Recherche, mettant l'accent sur l'intérêt pratique des recherches
menées et des outils développés, et à faire connaître ces travaux à d'autres équipes
travaillant sur des sujets connexes. Ces Journées étaient plus particulièrement
consacrées à la présentation des méthodes de mesure et d'essais, ainsi que des
dispositifs expérimentaux, mis au point par les différentes équipes et désormais
disponibles. Le lecteur trouvera dans cette partie 2 des articles détaillant les résultats
obtenus dans les sujets listés en partie 1. Les articles y sont organisés selon les 6
thèmes des Journées :
Les actions proposées dans cette Opération visaient à une meilleure connaissance
des propriétés relatives à la durabilité du béton armé et de ses constituants, en
particulier à une meilleure compréhension des processus de transport dans le béton,
et à la mise en place de méthodes et d'outils destinés à quantifier et à maîtriser cette
durabilité. Une approche performantielle et prédictive de la durabilité des structures
en béton armé a notamment été développée sur la base d'indicateurs de durabilité,
combinant expériences et modélisation des processus de transport dans le béton.
3. PARTICIPANTS ET COLLABORATIONS
• LAMI de l’ENPC
Chercheurs, doctorants et post-doc. : L. Alarcon-Ruiz (doc.) / A. Ehrlacher / D.
Pasquero (doc.)
• LRPC
Angers (J. Godin / M. Pithon / G. Vanhemelsdaele), Lyon (S. Arnaud / J. Prost / G.
Orcel), Bordeaux (D. Cochet / C. Ramaud), Lille (P. Fasseu / G. Kittel / B. Tonnoir),
Clermont-Ferrand (J. Aubry / B. Boulet / P. Dantec), Est Parisien (G. Olivier / A.
Pavoine / S. Moscardelli)
• CECP d’Angers
P. Chassaing
• ESPCI Paris
H. Zanni
Des conventions de recherche en collaboration ont été établies sur la période 2002-
2004 avec ces deux derniers organismes, et une collaboration avec l'Université de
Prague a été initiée en 2005.
En outre, les travaux réalisés dans le cadre du sujet "Corrosion des armatures -
Traitements électrochimiques de déchloruration du béton armé" ont été co-financés
par la DRAST.
Dans ce sujet ont été mises au point des méthodes de détermination des indicateurs
de durabilité et des paramètres complémentaires (coefficient de diffusion du CO2 sur
béton sec carbonaté, coefficient de diffusion de la vapeur d'eau en fonction de
l'humidité relative par la méthode de la coupelle, coefficients de diffusion effectif et
apparent des chlorures, résistivité électrique, ...), sur la base d'essais
interlaboratoires, en connexion avec le Projet RGCU "Mesure des grandeurs
associées à la durabilité des bétons" (GranDuBé), le Technical Committee RILEM
"Testing and modelling chloride penetration in concrete" (178-TMC) et le Projet
Européen "ChlorTest". Ces travaux ont donné lieu à la rédaction de modes
opératoires (voir Partie 3 de cet ouvrage).
4.3. Etude expérimentale sur sites de vieillissement et sur ouvrages existants (suite
du Projet National "BHP 2000" - Thème : Durabilité)
(Resp. : V. Baroghel-Bouny)
Cette nouvelle méthode "BT-CRIS" (voir Partie 3, dans cet ouvrage) correspond à
une amélioration et à une simplification du mode opératoire pré-existant. Trois LRPC
sont désormais équipés du dispositif. L'appareil et le logiciel ont été améliorés, et une
corrélation de cette méthode avec l'essai de perméabilité aux gaz à charge constante
(CEMBUREAU) sur éprouvettes de laboratoire a été réalisée, afin de pouvoir qualifier
la méthode.
Un document a été publié, offrant une synthèse des principaux résultats concernant
les caractéristiques microstructurales et les propriétés relatives à la durabilité des
bétons à hautes performances (BHP), acquis en conditions de laboratoire ou en
conditions naturelles dans le cadre de différentes études et recherches, en particulier
dans celui du Projet National "BHP 2000" :
• BAROGHEL-BOUNY V., Les spécificités des bétons à hautes performances -
Caractéristiques microstructurales et propriétés relatives à la durabilité évaluées
en conditions de laboratoire ou en conditions naturelles, Etudes et Recherches
des LPC, Série Ouvrages d'art, OA 44 (LCPC, Paris, sept. 2004), 76 p.
La durabilité concernée dans ce document a trait essentiellement à la prévention :
• de la corrosion des armatures du béton armé,
Ces travaux ont permis en outre de constituer une importante base de données en
laboratoire et in situ (grâce notamment aux corps d'épreuve en béton armé installés
sur trois sites de vieillissement : Melun, La Rochelle et Maurienne, avec 15 formules
de béton différentes). De plus, dans le cadre du Projet Européen "ChlorTest", une
base de données européenne a été constituée, incluant les profils de concentration
en chlorures obtenus in situ.
Lors du gel, en raison des interactions entre la surface des pores et l'eau, cette
dernière ne gèle pas complètement. Le matériau contient donc de l'eau restée
liquide, de la glace, et de l'air dans le cas d'un milieu initialement non saturé. Les
détériorations sont alors usuellement attribuées au couplage entre l'augmentation
volumique de 9% due à la solidification de l'eau des pores et le transport, au sein du
réseau poreux, de l'eau non gelée. Cependant, si les mécanismes physico-chimiques
ont déjà été analysés, et en particulier le rôle essentiel de l'eau restée liquide au sein
du milieu poreux, dans le comportement au gel, leurs couplages et leur importance
relative restent encore à quantifier.
Ces travaux, menés en connexion avec ceux d'un groupe d'experts sur le sujet et
ceux du projet National "BHP 2000", ont notamment abouti à la publication d'un
document, mettant à jour les recommandations régionales diffusées en mars 1992
Des travaux plus théoriques, couplant modélisation et expériences, ont été réalisés,
dans l'objectif de décrire les phénomènes physiques accompagnant la formation de
glace dans un milieu poreux tel que le béton durci, en vue de la prédiction de son
comportement et de l’identification des paramètres matériaux clés relatifs à sa
pérennité en environnement froid. Ces travaux ont fait l'objet d'une thèse. Un modèle
mécanique simple de gel de milieux poreux consolidés, à partir d'une approche
micromécanique et d'un calcul thermique avec changement de phase a été élaboré.
Des dispositifs expérimentaux de saturation sous vide en eau dégazée et de mesure
de la teneur en eau liquide d'un milieu poreux soumis au gel ont également été mis
au point :
• FABBRI A., Physico-mécanique des matériaux cimentaires soumis au gel-dégel,
Thèse de doctorat de l’Université de Marne-La-Vallée, oct. 2006, 261 p.
Une étude a d’abord été menée à l’échelle du matériau, afin de déterminer la (ou
les) relation(s) permettant de caractériser à l’échelle macroscopique l’état de gel
du milieu poreux à une température donnée. Dans le cas d’un système réversible,
la relation mesurable entre la proportion de glace formée et la température,
identifiable à une fonction d’état thermodynamique, est suffisante. Afin de la
quantifier, un dispositif fondé sur une méthode capacitive a été mis au point.
L’utilisation de cette méthode repose, dans le cas d’un matériau poreux
partiellement gelé, sur le contraste entre la constante diélectrique réelle de l’eau
(entre 80 et 100) et celle de la glace (environ 3) dans le domaine des hautes
fréquences radio (entre 10 et 100 MHz) et pour des températures comprises
entre - 40 et 0 °C. Ainsi, tout changement de phase en milieu poreux se traduit
par une variation sensible de la constante diélectrique globale du matériau testé,
et la proportion volumique de glace formée peut être estimée par un schéma
d’homogénéisation multi-échelles.
La comparaison entre les résultats de gel-dégel obtenus par ce dispositif et ceux
issus de mesures d'adsorption-désorption d’eau permet de conclure sur la
prédictibilité de l’état de solidification d’un milieu poreux par des mesures de
sorption.
4.6. Etude de l'influence de la fissuration sur les propriétés de transfert des bétons
(Resp. : V. Baroghel-Bouny)
La durabilité des ouvrages en béton armé est liée à la pénétration des espèces
agressives, non seulement dans le réseau poreux, mais également dans les fissures
du béton d’enrobage.
Cette analyse a été valorisée dans le guide d’aide au diagnostic des ouvrages, qui a
été publié relativement à la méthodologie d’investigation du béton d’ouvrages soumis
au feu :
• Présentation des techniques de diagnostic de l'état d'un béton soumis à un
incendie, Collection Méthodes, Méthode d'essai des LPC n° 62, déc. 2005, 114 p.
L'objet de ce document est de faire le point sur les techniques de diagnostic de
l'état d'un béton soumis à un incendie. Il est structuré en quatre parties :
- 1 : Généralités
- 2 : Observations et mesures in situ
- 3 : Méthodes d'essai de laboratoire
- 4 : Retour d'expériences sur d'autres méthodes
La première partie rappelle quelques généralités sur l'évolution du matériau béton
sous l'effet de la température et donne des notions sur la démarche à mettre en
œuvre pour réaliser un diagnostic fiable et pertinent.
La seconde partie concerne les observations et les mesures que l'on peut
effectuer in situ.
La troisième partie rassemble les méthodes de mesure et d'essais de laboratoire
disponibles dans le réseau des LPC et pour lesquelles il existe une longue
expérience.
La dernière partie présente certaines méthodes de mesure et d'essai en cours de
développement, qui paraissent prometteuses.
7. PROCHAINE ETAPES
Face à l'enjeu économique que représente la maîtrise de la durabilité (et des risques)
dès la conception des structures en béton, une nouvelle Opération de Recherche a
été lancée en 2006 sous la direction de V. Baroghel-Bouny et C. Crémona (LCPC)
avec l'objectif d'une prédiction de la durabilité intégrant matériau et structure. Une
telle Opération de Recherche s'inscrit dans le champ plus large de la conception des
infrastructures et des structures pour un développement durable. La maîtrise de la
qualité de la "peau" du béton, et donc de la fissuration superficielle, est naturellement
au "cœur" de ce sujet.
Les espèces prises en compte seront l'eau (liquide + vapeur), différents ions et le
CO2, c'est-à-dire les espèces principalement impliquées dans les processus
chimiques (réactions et interactions) et physiques (transport) considérés dans cette
approche (principalement la corrosion des armatures).
Les modèles qui seront développés devront pouvoir prendre en compte les
conditions aux limites réelles in situ, dans toute leur complexité, afin de prédire
avec une précision acceptable le comportement réel des structures.
• Secrétariat : P. Delauney
Laboratoire Central des Ponts et chaussées
58, Boulevard Lefebvre
F-75732 PARIS Cedex 15
Tél : 01 40 43 52 94
Fax : 01 40 43 54 93
E-mail : patricia.delauney@lcpc.fr
Lieu :
• 14h45 : Thème 1 : Pénétration des ions chlorure dans le béton et corrosion des
armatures
Présidentes de session : S. Bonnet (GeM - IUT Saint-Nazaire) et G. Villain (LCPC,
Paris)
• 15h45 : Discussion
• 16h00-16h30 : PAUSE
• 16h30 : Thème 2 : Suivi d'ouvrages et de corps d'épreuve en milieu naturel et
méthodes in situ
Président de session : G. Olivier (LREP Melun)
• 17h15 : Discussion
• 19h30 : DINER
"Analyse des essais interlaboratoires des LPC en vue de faire évoluer les essais
de carbonatation accélérée des bétons"
D. Cochet, G. Villain, G. Olivier, M. Thiery, C. Ramaud, P. Roussel (LRPC Bordeaux /
LREP / LCPC Paris)
• 10:45 : Discussion
• 11h00-11h30 : PAUSE
• 11h30 : Thème 4 : Comportement du béton en conditions extrêmes
Président de session : T. Chaussadent (LCPC, Paris)
• 12h15 : Discussion
• 13h00 : Discussion
"Effet de la largeur de fissures sur la diffusion des ions chlorure dans les
bétons"
A. Djerbi, S. Bonnet, A. Khelidj, V. Baroghel-Bouny (GeM - IUT Saint-Nazaire / LCPC
Paris)
• 15h45 : Discussion
• 16h30 : Discussion
Résumé
De nombreuses méthodes ont été développées pour quantifier des indicateurs
associés à la corrosion des aciers par l’action des chlorures dans un béton. Parmi
ces essais, nombreux sont ceux qui permettent de quantifier un coefficient de
diffusion des ions chlorures. Ce coefficient peut être établit par une méthode
indirecte ou directe, dans un régime de diffusion dit « stationnaire » ou « non
stationnaire ». Le protocole choisi permettra d’obtenir un coefficient « apparent » ou
« effectif » qui prendra en compte ou pas des interactions chimiques de l’ion chlorure
avec le matériau. Pour tenter d’homogénéiser les pratiques et évaluer les modes
opératoires, deux campagnes d’essais croisés impliquant plusieurs laboratoires
européens ont été programmées. Les résultats obtenus pour deux méthodes testées
par plusieurs laboratoires et une troisième méthode appliquée uniquement au
Laboratoire des ponts et chaussées de L’Est Parisien sont discutés dans cet article.
Le principe de ces essais est relativement similaire, il consiste à appliquer une
différence de potentiel entre les extrémités d’un échantillon de béton et de quantifier
les ions qui migrent au travers de celui-ci sous l’action du champ électrique. Une
méthode est basée sur la caractérisation de la solution placée en amont de
l’échantillon, les deux autres s’intéressent à la solution placée en aval. Le coefficient
de variation de l’incertitude de répétabilité de ces méthodes est faible et varie
approximativement entre 10 et 20%. En revanche, l’incertitude de reproductibilité est
importante. Celle-ci peut être attribuée au manque d’expérience des laboratoires et à
la technicité de ces méthodes.
Mots-clés
Corrosion - Migration - Chlore - Indicateurs de durabilité
1. INTRODUCTION
Le coefficient de diffusion des ions chlorure dans un béton, associé à d’autres
facteurs (porosité accessible à l’eau, perméabilité à l’eau ou aux gaz, teneur en
portlandite…) peut rendre compte de la capacité d’un béton armé à se protéger des
processus de corrosion des aciers. La dénomination retenue pour identifier ce
coefficient prête parfois à confusion. L’intitulé « coefficient de diffusion des ions
chlorure » n’est pas suffisant pour identifier précisément cette grandeur. Lorsque ce
paramètre rend compte de l’interaction chimique de l’ion avec la matrice le coefficient
2. METHODES D’ESSAIS
Nous présentons ci-après trois protocoles d’essai qui se distinguent uniquement par
la méthode retenue pour caractériser le phénomène de diffusion. Les conditions
expérimentales (tensions imposées de 12V, nature des solutions en amont et en aval
de l’échantillon, dimensions d’éprouvettes) sont similaires. A noter qu’il existe
d’autres méthodes où les conditions d’essai (champ électrique appliqué et nature des
solutions au contact de l’échantillon) peuvent varier. Citons par exemple la méthode
testée par le groupe de travail du RGCU traitant des Grandeurs de Durabilité du
Béton.
Sur la figure 2, nous présentons l’allure générale des courbes obtenues par le suivi
de la concentration en ions chlorure de la solution située en amont (a) de
l’échantillon d’une part et celle placée en aval (b) d’autre part.
La phase stationnaire de l’essai est identifiée par un flux constant d’ions. La méthode
basée sur le suivi de la solution placée en amont estime que cette phase stationnaire
est atteinte dès le début de l’essai. Dans le cas du suivi de la solution placée en aval
de l’échantillon, la phase stationnaire n’est identifiable qu’après un temps « Tlag »
nécessaire aux ions pour parcourir l’échantillon. Dans ce second cas, la phase
stationnaire s’achève lorsque les variations de concentration en amont et en aval ne
permettent plus de conserver les conditions aux limites (concentration amont
constante et milieu aval infiniment dilué) retenues pour le calcul.
(b)
Concentration en ions
Phase
stationnaire
chlores
Time lag
Tem ps
ζ
Figure 2. Allure théorique d’une courbe de diffusion obtenue par un suivi de la concentration en ions
chlorure de la solution amont (a) ou de la solution aval (b) au cours d’un essai de migration. Définition
schématique du "Time Lag" à partir de la droite définie en phase stationnaire.
La pente obtenue en phase stationnaire au cours du suivi soit, des ions contenus
dans la cellule amont soit, des ions contenus dans la cellule aval, permet de
quantifier le flux d’ions et ensuite de calculer le coefficient de diffusion. L’équation de
diffusion permettant de quantifier ce paramètre est la suivante :
JCl RT
Deff = (m2/s) (1)
FCupγ E
avec :
- E : le champ électrique (V/m) ;
- Cup : la concentration moyenne en ions chlorure de la cellule amont (mol/m3) ;
- Jup : le flux d’ions chlorure à la surface de l’échantillon (mol/m2/s).
- T : la température (K) ;
- R : la constante des gaz parfaits (8,32 J/mol.K) ;
- F : la constante de faraday (96487 C/mol ; 2717,9 °C/g) ;
- γ : le coefficient d’activité de la solution cathodique (0,657).
Dans cet article nous discutons des résultats obtenus pour la quantification d’un
coefficient de diffusion effectif. Toutefois, le coefficient de diffusion apparent du béton
peut être déterminé à partir du "time lag" (fig. 2b) caractérisé par le suivi de la
solution placée en aval de l’échantillon. La détermination de ce coefficient à partir
d’un essai de migration est délicate (r = 24% ~36% et R = 45% ~ 87%). Il paraît
Cette méthode est basée sur le principe qu’un état stationnaire peut être caractérisé
dès le début de l’essai lorsque le flux amont est quantifié. La concentration en ions
chlorure de la cellule amont est caractérisée par le dosage potentiométrique
d’échantillons régulièrement prélevés. Compte tenu de la concentration initiale
importante, le volume prélevé pour chaque analyse est faible. Cette précaution
permet de limiter l’impact des prélèvements sur la concentration en ions chlorure de
cette solution.
Nous avons comparé les moyennes obtenues par les méthodes M3 et M6 à l’aide
des écarts de reproductibilité donnés par les essais interlaboratoires (NF X 06-055-
tableau n°3). Nous constatons que les résultats obtenus par les deux méthodes ne
sont pas équivalents pour des bétons performants. De plus, en effectuant ces tests à
l’aide des écarts de répétabilité, nous observons que la pratique de ces deux essais
dans un même laboratoire ne donne pas systématiquement le même résultat.
Tableau 4. Bétons étudiés au cours de la campagne d’essais croisés n°2- Rapport final Chlortest [7].
Matériaux PC50 PC42 PC35 SF42 FA42 SL42
Type de ciment CEM II/A-V CEM III/B 42,5
(~ 18% LH
CEM 1 42,5 N
cendres
volantes)
Ciment (Kg/m3) 400 420 450 389,5 410 410
Fumée de silice
20,5
(ELEKM)
Eau 200 176,4 157,5 172,2 172,2 172,2
Sable (0-8 mm) 920 926 904 897 901 901
Granulats (10-15
816 855 904 897 901 901
mm)
Adjuvant
0,5 1,0 0,5 0,5 0,5
(% liant)
E/C 0,5 0,42 0,35 0,42 0,42 0,42
Les résultats et la fidélité obtenus sont donnés dans le tableau 5. Pour comparer les
moyennes obtenues par ces différentes méthodes, nous utilisons les résultats de
cette seconde campagne pour la méthode M6, la fidélité obtenue au cours de la
première campagne pour la méthode M3 et la répétabilité évaluée à partir des écarts
moyens de nos essais pour la méthode LREP.
4. CONCLUSION
Il existe plusieurs méthodes d’essais pour quantifier un coefficient de diffusion effectif
des ions chlorure dans un béton. Ces méthodes peuvent être plus ou moins difficiles
à mettre en œuvre. La méthode indirecte M6 semble plus intéressante puisqu’elle
requiert un niveau de technicité plus faible que les autres méthodes. Toutefois, celle-
ci apparaît moins fiable lorsque le béton est très performant. La méthode M3 n’a pas
été retenue pour la seconde campagne d’essais croisés. L’incertitude de
reproductibilité de cette méthode déterminée au cours de ces essais est trop élevée.
Cependant, cette incertitude est vraisemblablement liée à la technicité de l’essai qui
n’a pas due être convenablement maîtrisée par tous les laboratoires participants. La
méthode M3 donne des résultats satisfaisants pour des bétons ordinaires. En
revanche, les résultats paraissent peu fiables pour des bétons peu ou très
performants. Nous pouvons noter que la répétabilité de ces méthodes est
satisfaisante et malgré les écarts constatés, ces essais permettent d’évaluer la
classe de durabilité d’un béton.
5. REFERENCES
[1] Belin P., Baroghel-Bouny V ., Détermination du coefficient de diffusion des chlorures - Essai de
migration en régime non-stationnaire et mesure de résistivité électrique, dans ce document, Partie
2.
[2] Truc O., Ollivier J.P., Carcassès M., A new way for determining the chloride diffusion coefficient in
concrete from steady state migration test, Cement and Concrete Research 30(2) (2000) 217-226.
[3] Castellotte M., Andrade C., Alonso C., Measurement of the steady and non-steady state chloride
diffusion coefficients in a migration test by means of monitoring the conductivity in the anolyte
chamber. Comparison with natural diffusion tests, Cement and Concrete Research 31(10) 2001
1411-1420.
[4] Détermination du coefficient de diffusion effectif des chlorures dans les bétons durcis. Méthode
d'essai de migration sous champ électrique externe en régime stationnaire, dans ce document,
Partie 3.
Résumé
Quatre bétons, dans une gamme allant du béton type bâtiment (B20) au béton à
hautes performances (B60) avec fumées de silice, ont fait l’objet de mesures du
coefficient de diffusion des ions chlorure en régime non-stationnaire et de résistivité
électrique. Cet article présente tout d’abord les dispositifs expérimentaux utilisés et
des exemples de résultats obtenus par une méthode colorimétrique à l’issue des
essais de migration. Les résultats expérimentaux montrent que l’essai de migration
permet une distinction nette des caractéristiques de chaque béton, y compris pour
les deux bétons ordinaires présentant des résistances mécaniques et E/C similaires.
La résistivité électrique permet de distinguer trois gammes de béton, mais semble
moins discriminante que la migration en régime non-stationnaire. L’hypothèse
avancée pour expliquer ce résultat est que la résistivité d’un béton saturé dépend
non seulement du réseau poreux, mais aussi de la résistivité de la solution
interstitielle. Des recherches complémentaires semblent donc nécessaires afin
d’exploiter au mieux la mesure de résistivité électrique.
Mots-clés
Chlorures - Coefficient de diffusion - Migration - Résistivité électrique - Méthode
d’essai.
1. INTRODUCTION
Le coefficient de diffusion des ions chlorure est un Indicateur de Durabilité
particulièrement pertinent dans le cadre de la prédiction de la durée de vie d’une
structure en béton armé en milieu marin, ou en présence de sels de déverglaçage
[1]. La détermination de ce coefficient de diffusion fait l’objet de différents modes
opératoires basés soit sur une diffusion naturelle des ions chlorure [2] [4], soit sur
l’application d’un champ électrique [5][6]. Certaines de ces méthodes ont déjà fait
l’objet de modes opératoires publiés dans la collection Techniques et méthodes des
laboratoires des ponts et chaussées [7]. Cet article se propose de présenter les
résultats obtenus à l’aide de deux méthodes d’essai permettant de mesurer
directement ou indirectement le coefficient de diffusion des ions chlorure. Ces
méthodes, présentées dans [8] et [9], s’inspirent notamment des travaux présentés
dans [5] pour la migration des ions chlorure en régime non-stationnaire et dans [10]
3. MATERIAUX
La formule des bétons testés et leurs principales caractéristiques sont présentées
dans le tableau 1. Tous les bétons sont formulés à partir d’un ciment CEM I. Seul le
béton M75FS contient des additions minérales (fumées de silice).
4. CONDITIONS D’ESSAI
L’ensemble des essais a été réalisé sur des échantillons de 50 mm d’épaisseur sciés
dans des éprouvettes de diamètre 110 mm à une distance minimum de 20 mm des
extrémités de l’éprouvette. Les méthodes de mesure du coefficient de diffusion des
ions chlorure par essai de migration en régime non-stationnaire et de résistivité
électrique sont décrites dans [8] et [9]. Seuls sont donc décrits ici les détails propres
aux mesures présentées dans cet article.
Les échantillons ont tout d’abord été enduits de résine epoxy sur leur pourtour et sur
les zones de contact avec les cellules afin d’assurer l’étanchéité. Ils ont ensuite été
I
Uéch
Echantillon
de matériau
à tester
Cl-
La durée et la ddp utilisées pour chaque essai sont précisées dans le tableau 2.
Celles-ci ont été choisies sur la base de la relation donnée dans [8]. Notons que pour
le béton ordinaire BO, différents « couples » durée / tension électrique ont été choisis
afin d’évaluer l’influence de ces paramètres sur le résultat final. A l’issue de l’essai,
les échantillons ont été fendus au burin, afin de déterminer la profondeur de
pénétration des ions chlorure par colorimétrie (pulvérisation de nitrate d’Argent [7]).
5 RESULTATS EXPERIMENTAUX
La figure 3 donne un exemple des résultats colorimétriques obtenus après essais de
migration en régime non-stationnaire.
BO 20/15 BO20/30
M25
Figure 3. Photographies des sections fendues après essais de migration et pulvérisation de AgNO3.
Pour les 4 essais réalisés sur le béton BO, le coefficient de diffusion varie de 8,7 à
11.10-12 m2.s-1, soit dans une gamme de ± 15% par rapport à la valeur moyenne,
conformément à la précision de la mesure indiquée dans [1] et [8]. On peut donc en
déduire que dans les gammes de valeurs choisies, la tension et la durée d’essai
n’ont pas d’influence significative sur le résultat final. On notera également que pour
le béton M75FS, les valeurs varient dans une gamme inférieure à ± 15 % de la valeur
moyenne.
40 500
400
30
300
20
200
10 100
0 0
M25 M50 BO M75FS
M25 M50 BO M75FS
Figure 4. Coefficients de diffusion apparents des ions chlorure mesurés par essai de migration en
régime non-stationnaire Dapp(mig ns) et résistivités électriques ρ.
Les coefficients de diffusion apparents varient de 45.10-12 m2.s-1 pour le béton M25 à
1,6.10-12 m2.s-1 pour le béton M75FS, illustrant ainsi l’effet bénéfique d’un faible E/C
associé à l’incorporation de fumées de silice. Les résultats obtenus pour le béton BO
(Dapp(mig ns) = 10,0.10-12 m2.s-1) montrent que relativement à la diffusion des chlorures,
celui-ci est de meilleure qualité que le béton M50 (Dapp(mig ns) = 16,5.10-12 m2.s-1). Ceci
montre que des paramètres tels que le E/C ou la résistance mécanique (voisins pour
les deux bétons), ne sont pas suffisants pour évaluer les caractéristiques d’un béton
du point de vue de la durabilité potentielle.
Tableau 3. Classes et valeurs limites (indicatives) relatives au coefficient de diffusion apparent des
chlorures déterminé par essai de migration en régime non-stationnaire Dapp(mig) et à la résistivité
électrique ρ (extrait de [1]).
Classes et valeurs limites
Durabilité potentielle → Très faible Faible Moyenne Elevée Très
élevée
Coefficient de diffusion apparent
des chlorures (mesuré par essai de > 50 10 à 50 5 à 10 1à5 <1
migration) (10-12 m2.s-1) Dapp(mig)
Résistivité électrique (Ω.m) ρ < 50 50 à 100 100 à 250 250 à > 1000
1000
Tableau 4. Classes de durabilité potentielle établies à partir du coefficient de diffusion apparent des
chlorures déterminé par essai de migration en régime non-stationnaire Dapp(mig) et à la résistivité
électrique ρ.
Coefficient de diffusion apparent
des chlorures (mesuré par essai de Résistivité électrique (Ω.m) ρ
migration) (10-12 m2.s-1) Dapp(mig)
M25 Très faible/faible Faible
M50 Faible Faible
BO Faible/Moyenne Moyenne
M75FS Elevée Elevée
Les bétons M50, BO et M75FS sont classés dans le même ordre pour les deux
essais. Pour les bétons M50 et M75FS, la même classe de durabilité potentielle est
obtenue à partir du coefficient de diffusion et de la résistivité électrique. Le béton BO
se situe à la limite des classes de durabilité faible/moyenne pour le coefficient de
diffusion et dans la classe moyenne pour la résistivité électrique, mais en restant
proche de la limite faible/moyenne. La différence la plus significative, quoique restant
très réduite, entre les deux méthodes de classement concerne le béton M25 puisque
celui-ci se situe à la limite des classes de durabilité très faible/faible en terme de
coefficient de diffusion et qu’il est dans la classe faible en terme de résistivité
électrique. Le coefficient de diffusion permet donc de distinguer (en terme de classe)
les bétons M25 et M50, fabriqués avec le même ciment et des E/C très différents,
mais pas la résistivité électrique. Ce résultat est discuté au § 6.2.
Sur la base d’une collection de données, Andrade [12] a proposé une formule
empirique permettant de calculer le coefficient de diffusion effectif des ions chlorure
Deff (en 10-12 m2.s-1) à partir de la résistivité électrique ρ d’un béton (exprimée en
Ω.m). Cette formule figure et a été appliquée dans la référence [1] :
Les résultats obtenus à l’aide de la formule (1) sont comparés en figure 5 aux
mesures directes réalisées au LREP par essai de migration en régime stationnaire
[13] [14].
Figure 5. Comparaison des coefficients de diffusion effectifs calculés à partir de la résistivité Deff(résist)
et mesurés par un essai de diffusion en régime stationnaire Deff(mig stat) (en 10-12 m2.s-1)
La figure 5 montre que les résultats varient du simple au double selon la méthode
employée et la concordance des résultats n’est correcte que pour le béton BO.
Notons aussi que si la résistivité donne par calcul des coefficients de diffusion
effectifs identiques pour les bétons M25 et M50 (Deff(resist) = 3,5.10-12 m2.s-1), les
mesures directes donnent des résultats très différents (6,7.10-12 m2.s-1 pour le béton
M25 et 1,7.10-12 m2.s-1pour le béton M50).
7. CONCLUSION
Cette étude a tout d’abord permis de présenter des exemples de dispositifs
expérimentaux permettant de mesurer le coefficient de diffusion des ions chlorure en
régime non-stationnaire et la résistivité électrique. Les résultats obtenus par essai de
migration en régime non-stationnaire (et à un degré moindre par mesure de la
résistivité électrique) ont permis d’illustrer l’effet bénéfique d’un faible E/C associé à
l’incorporation de fumées de silice sur la durabilité potentielle.
La durabilité potentielle de chaque béton, évaluée à partir des résultats fournis par
les deux méthodes d’essai, montre que l’essai de migration en régime non-
stationnaire semble plus discriminant que la résistivité électrique. Par ailleurs, un
calcul simple permet d’évaluer un coefficient de diffusion effectif des ions chlorure à
partir de la résistivité électrique. Toutefois, au vu des résultats obtenus, des
recherches complémentaires sur la résistivité électrique, notamment sur l’influence
de la résistivité de la solution interstitielle (voire de la solution de saturation choisie),
semblent nécessaires, afin de mieux exploiter ce type de calcul.
Résumé
Les ouvrages situés dans des zones climatiques agressives subissent des
agressions permanentes ou périodiques. Parmi elles, la dégradation par le chlore
peut engendrer, si l’ion chlorure atteint les armatures métalliques, la dépassivation
puis la corrosion de ces dernières et un gonflement du matériau pouvant, à long
terme, endommager le béton. De nombreuses études sont menées afin de
comprendre les mécanismes de transport et d’interactions du chlore dans la matrice
poreuse : la connaissance de sa mobilité dans la solution interstitielle ou de sa
fixation sur le matériau est donc d’un intérêt majeur. Ce travail explore la
microstructure à l'aide d'une technique peu utilisée dans le génie civil : la Résonance
Magnétique Nucléaire (RMN). Cette technique sonde l'environnement local d'un
atome et permet de déterminer précisément la structure chimique du matériau. De
plus, l'aspect non destructif et non invasif de cette technique en fait un outil de choix
pour étudier les cinétiques de pénétration des ions dans la matrice cimentaire.
Mots-clés
Chlorures - Résonance Magnétique Nucléaire - Transferts - Microstructure
1. INTRODUCTION
Les techniques usuelles telles que diffusion des rayons X (DRX), analyse thermique
(ATG/ATD) ou microscopie électronique à balayage (MEB) ne permettent pas
d’atteindre une échelle suffisante pour comprendre intégralement la structure des
matériaux cimentaires. Avec la Résonance Magnétique Nucléaire (RMN),
l’observation de l’environnement chimique des atomes à l’échelle nanoscopique
conduit à la compréhension de la structure des différents hydrates cimentaires. De
plus, son caractère non destructif en fait un outil de choix dans la plupart des études
liées à la cinétique d’hydratation ou de dégradation. En effet, dans la plupart des cas,
la quantification des chlorures dans un matériau cimentaire nécessite quasi
systématiquement une destruction de l’échantillon.
Après un bref aperçu des principes de la RMN, une étude originale de diffusion in-
situ dans un spectromètre RMN permettra de montrer la puissance de cet outil dans
le cadre de la pénétration des ions chlorures dans le matériau. La microstructure des
bétons contaminés par le chlore sera ensuite détaillée.
γ
ω0 = B0
2π
où γ est une constante intrinsèque du noyau atomique appelée rapport
gyromagnétique.
ω − ω0
δ =
ω0
L’utilisation de tables de déplacements chimiques permet d’attribuer les différents
pics du spectre en fonction de l’environnement chimique du noyau observé et ainsi
de caractériser la structure du matériau [1].
L’éprouvette est plongée par sa base dans une solution saline contenant les ions
chlorures qui pénètrent dans la matrice poreuse par diffusion. Les temps de contact
sont souvent de plusieurs jours. L’éprouvette est ensuite sciée par tranches de
quelques millimètres et une titration chimique des ions Cl- de chaque tranche est
effectuée. Ceci permet l’obtention d’un profil des ions chlorures totaux ou « libres »
(solubles dans l’eau). La durée de ces expériences ne permet pas d’étudier la
cinétique de pénétration ni la réactivité du chlore vis-à-vis de certains des
composants du ciment hydraté [3-4].
Plusieurs matériaux ont été testés : des matériaux modèles (pâtes de C3S et de C3A,
C-S-H de synthèse) mais aussi des pâtes de ciment (CEM I 52,5 HTS). Toutes les
pâtes ont été gâchées avec un rapport E/C=0,35. La plupart des échantillons ont été
mis en contact avec deux types de solution :
Figure 3. Evolution des quantités de chlore détecté dans la phase liquide d'un échantillon contenant
un cylindre de matériau et une solution saline. Quatre matériaux ont été testés : une pâte de ciment
CEM I 52,5 HTS, une pâte de C3A, une pâte de C3S et un C-S-H de synthèse. Deux types de solution
ont été utilisés : une solution NaCl 30 g/l à pH neutre et une solution NaCl 30 g/l - NaOH 4 g/l à pH 13.
Une nette différence apparaît pour la cinétique de pénétration des chlorures dans la
pâte de C3A (courbes bleues de la figure 3). Après plus de 3 jours de contact, il ne
reste que 60% de chlore dans la solution de contact alcaline et 20% dans la solution
non alcaline. Ceci traduit la très forte affinité chimique entre l’aluminate tricalcique et
le chlore à l’origine du sel de Friedel [5] :
Enfin, la cinétique de pénétration des chlorures dans la pâte de C3S montre la même
tendance que pour le C3A (courbes noires de la figure 3). En fin de contact, il reste
85% de chlore dans la solution alcaline et 70% dans la solution non alcaline. Ces
valeurs montrent une affinité beaucoup plus faible du C3S vis-à-vis du chlore. La
diminution de ce dernier dans la solution de contact correspond ici d’une part à un
équilibre de la solution interstitielle avec la solution de contact et d’autre part à
Les noyaux usuellement observés en RMN pour les matériaux cimentaires sont le
silicium 29Si et l’aluminium 27Al. Prenons l’exemple de la pâte de ciment CEM I 52,5
HTS précédemment étudiée gâchée avec 3% de NaCl. La figure 4 représente les
spectres obtenus après un mois d’hydratation.
D’autre part, le spectre fait apparaître une composante supplémentaire par rapport
au spectre d’une pâte de ciment non contaminée. Cette composante correspond au
sel de Friedel.
Figure 4. Spectres MAS 29Si (gauche) et 27Al (droite) d’une pâte de ciment CEM I 52,5 HTS. Le
spectre silicium (11,7 T) montre la décomposition en terme de Qn (n représente le nombre de
connections entre tétraèdres de SiO44-). Le spectre aluminium (19,6 T) fait apparaître l’environnement
chimique de l’aluminium : tétraédrique (IV) pour l’aluminium substitué au silicium dans l’anhydre ou les
hydrates et octaédrique (VI) pour les hydrates.
Pour compléter ces informations, la RMN du chlore a été tentée sur ces échantillons.
Contrairement au silicium et à l’aluminium, le chlore est difficilement observable en
phase solide. Pour mener à bien ces mesures, l’utilisation d’un champ magnétique
de 19.6 T (NFMHL, Tallahassee, Floride, USA) a été nécessaire.
La figure 6 montre les spectres de la pâte de ciment CEM I 52,5 HTS (courbe verte)
et du béton ordinaire contaminé (courbe bleue). La spectre de la pâte de ciment
présente deux composantes : l’une centrée sur 0 ppm correspondant au chlore
ionique dans la solution interstitielle et une composante vers 50 ppm correspondant
à une autre contribution du chlore solide ou fortement lié à la matrice. Le spectre du
béton quant à lui ne montre plus qu’une composante large entre 0 et 50 ppm puisque
le matériau ayant séché, il ne reste plus d’eau capillaire et la composante du chlore
ionique à donc disparue. La composante restante est donc à attribuer à du chlore
fixé sur la matrice ou au sel de Friedel. Le manque de référence en RMN du chlore
ne permet pas l’attribution précise des pics.
9. CONCLUSION
La puissance de la RMN réside dans l’observation unique d’un noyau atomique et
donc d’atteindre son environnement chimique. Son caractère non destructif a permis
de mesurer en continu la cinétique de pénétration du chlore dans un matériau
cimentaire. Il a ainsi été montré la très forte affinité chimique du chlore pour le C3A
alors qu’avec le C3S le chlore ne semble que s’incorporer dans la matrice poreuse
issue de l’hydratation de l’anhydre résiduel. Le C-S-H quant à lui n’a aucune affinité
pour le chlore. Pour compléter ces informations, des spectres silicium 29Si, aluminium
27
Al et chlore 35Cl ont été réalisés sur une pâte de ciment gâchée avec du NaCl et
des bétons ordinaires contaminés par diffusion. Ceci a permis de montrer la
présence de sel de Friedel dès le début de l’hydratation de la pâte de ciment. D’autre
part, la contamination du béton par le chlore se traduit par la présence de sel de
Figure 6. Spectre 35Cl à 19.6 T de la pâte de ciment CEM I 52,5 HTS (vert) et d’un béton ordinaire
contaminé (bleu). Le spectre de la pâte de ciment fait apparaître une composante due au chlore
ionique et une autre au chlore fixé sur la matrice alors que le spectre du béton contaminé ne fait
apparaître qu’une composante liée au chlore solide (chlore fixé sur la matrice ou sel de Friedel) [8].
10. REFERENCES
29
[1] Engelhardt G., Michel D., High resolution Si NMR of silicates and Zeolites, Wiley, New York,
1987, p 487.
[2] Barberon F., Interactions et autres processus physico-chimiques entre le chlore et les matrices
cimentaires, Rapport de recherches post-doctorales, LCPC, 2004, 110 p.
[3] Baroghel-Bouny V., Belin P., Castellote M., Rafaï N., Rougeau P., Yssorche-Cubaynes M.P.,
Which toolkit for durability evaluation as regards chloride ingress into concrete? Part I:
Comparison between various methods for assessing the chloride diffusion coefficient of concrete
in saturated conditions, 3rd International RILEM Workshop "Testing and modelling chloride
ingress into concrete, 9-10 septembre 2002, (Ed C. Andrade and J. Kropp) (2004), pp 105-136.
[4] Baroghel-Bouny V., Which toolkit for durability evaluation as regards chloride ingress into
concrete? Part II: Development of a performance approach based on durability indicators and
monitoring parameters, 3rd International RILEM Workshop "Testing and modelling chloride
ingress into concrete, 9-10 septembre 2002, (Ed C. Andrade and J. Kropp) (2004), pp 137-163.
[5] Fischer R., Kuzel H.J., Reinvestigation of the system C4A.nH2O - C4A.CO2.nH2O, Cement and
Concrete Research 12 (1982) 517-526.
[6] Andrew E.R., Bradbury A., Eades R.G., Removal of dipolar broadening of nuclear magnetic
resonance spectra of solids by specimen rotation, Nature 182 (1959).
27 29
[7] A new aluminium-hydrate species in hydrated Portland cements characterized by Al and Si
MAS NMR spectroscopy, Cement and Concrete Research 36(1) (2006) 3-17.
[8] Barberon F, Baroghel-Bouny V., Zanni H., Bresson B., d’Espinose de la Caillerie J.-B., Malosse L.,
Gan Z., Interactions between chloride and cement-paste materials. Resonance Magnetic Imaging
23(2) (2005) 267-272.
V. Bouteiller
Résumé
Un traitement électrochimique de déchloruration a été appliqué sur différentes
éprouvettes cylindriques de béton armé. La composition du béton varie selon le
ciment utilisé (CEM I ou CEM III/B) et du rapport eau/ciment (0.45 ou 0.65). Les
éprouvettes sont chlorurées soit lors du gâchage soit lors de cycles
d’immersion/séchage. Les résultats montrent que la plus forte extraction de chlorures
(50%) est obtenue au niveau de l’acier (enrobage de 2 à 3 cm). Le profil en chlorures
illustre une accumulation dans la zone intermédiaire (enrobage de 1 à 2 cm). La
nature du ciment ne semble pas influencer l’efficacité du traitement. Pour une plus
grande porosité, l’efficacité de l’extraction est accrue. Il semble que l’extraction de
chlorures soit plus importante lorsque les chlorures proviennent des cycles
d’immersion/séchage. Les caractérisations électrochimiques avant le traitement de
déchloruration montrent des potentiels libres et des résistances de polarisation bien
différents suivant le mode de pénétration des chlorures. Tout de suite après le
traitement, les aciers sont polarisés. Deux mois après le traitement, les potentiels
libres sont remontés vers des valeurs plus positives et les courants de corrosion sont
sensiblement égaux à ceux mesurés initialement.
Mots-clés
Béton armé - Extraction de chlorures - Electrochimie
1. INTRODUCTION
La corrosion des aciers est la première cause de dégradation des structures en
béton armé [1-2]. La corrosion peut survenir a) en présence d’ions chlorures, b) lors
de la carbonatation du béton. Les ions chlorures peuvent provenir soit d’ambiances
marines soit de sels de déverglaçage. Le traitement électrochimique de
déchloruration est une technique de réhabilitation du béton armé qui permet
d’extraire les chlorures du béton d’enrobage et de ramener les aciers à des
conditions de passivation [3-9]. Cette technique, comparée à une réparation
traditionnelle (souvent par patch), permet de traiter l’ensemble de la structure. Bien
que l’application de la technique de déchloruration par courant imposé soit explicite,
l’efficacité de l’extraction des chlorures et le comportement du béton armé après
traitement soulèvent encore des questions.
2. PARTIE EXPERIMENTALE
2.1 Eprouvettes
Les éprouvettes (cf. figure 1) sont constituées de cylindres (diamètre 7 cm et hauteur
11 cm) en microbéton avec un acier central de diamètre 1 cm. L’acier a été poli
(grade 1200) et la surface d’étude est délimitée par de la cataphorèse et une résine à
froid.
70 mm
10 mm
30 mm 30 mm
Acier Fe24
32 mm Surface 10 cm²
95 mm
MicroBéton
Les éprouvettes ont été démoulées après 24h et la période de cure a été prise égale
à 3 mois pour prendre en compte l’hydratation lente du ciment 2.
2.3 Mesures
2.3.1 Dosage de chlorures
Le profil de la teneur en chlorures (total et libre) est déterminé avant et après
traitement en utilisant la méthode potentiométrique [10-11] et à l’aide du titrateur
radiometer titralab TIM850. Les carottages et sciages sont menés « à sec » afin de
ne pas lixivier de chlorures (voir figure 2 pour les détails de l’échantillonnage).
L’enrobage de trois centimètres est découpé axialement en trois zones, au niveau de
l’acier –a (enrobage 2-3 cm), en zone intermédiaire –b (enrobage 1-2 cm) et en
parement –c (enrobage 0-1 cm).
b c
a
C
a b
Figure 2. Carottage et sciage des éprouvettes cylindriques en vue de déterminer les profils en
chlorures.
La figure 3 montre l’évolution des profils en chlorures (total et libre) avant traitement
et après 2, 4, 6 et 8 semaines de traitement pour la formulation GJ. L’efficacité de
l’extraction augmente lorsque le temps de traitement augmente. Au niveau de l’acier,
les teneurs en chlorures totaux et libres sont respectivement voisins de 1,5% et de
0.6% par rapport au poids de ciment avant traitement et deviennent égaux à 0.7% et
0.2% (donc inférieur au seuil critique) après 8 semaines de traitement. Les efficacités
d’extraction en chlorures libres sont voisines de 69, 57 et 70% respectivement pour
les profondeurs d’enrobage –a, -b et –c. Ces résultats encourageants sont en bon
accord avec les travaux de Orellan et Fajardo [14-15].
2,0 2,0
A sem 00 A sem 00
1,5 C sem 02 1,5 C sem 02
I sem 04 I sem 04
1,0 E sem 06 1,0 E sem 06
R sem 08 R sem 08
0,5 0,5
0,0 0,0
GJ-a [2-3cm] GJ-b [1-2cm] GJ-c [0-1cm] GJ-a [2-3cm] GJ-b [1-2cm] GJ-c [0-1cm]
profondeur d'enrobage profondeur d'enrobage
Cl-
2,0 2,0
sem 00
A sem 00
A
1,5 C sem 02 1,5 sem 02
C sem 04
I sem 04
1,0 E sem 06 1,0 I sem 07
R sem 08 E sem 09
0,5
0,5 R
0,0
0,0
GM-a [2-3cm] GM-b [1-2cm] GM-c [0-1cm] GN-a [2-3cm] GN-b [1-2cm] GN-c [0-1cm]
profondeur d'enrobage profondeur d'enrobage
Cl- Cl-
chlorures libres (g % poids cimen
3,5 3,5
3,0 3,0
Tableau 2. Efficacité d’extraction (%) en chlorures libres après huit semaines de traitement.
GM GN GO GP
-a [2-3cm] 53 70 57 64
-b [1-2cm] 39 55 21 31
-c [0-1cm] 58 57 53 81
-0,2
-0,4
Potentiel (V)
ECE init
-0,6 ECE-semxx
ECE+2mois
-0,8
-1
-1,2
GJ61-T1
GJ66-T2-sem04
GJ67-T3-sem08
GJ51-ECE sem02
GJ54-ECE sem02
GJ55-ECE sem04
GJ59-ECE sem04
GJ56-ECE sem06
GJ60-ECE sem06
GJ62-ECE sem08
GJ63-ECE sem08
Eprouvettes
Figure 6. Evolution des potentiels libres pour les éprouvettes GJ (ciment 1, e/c=0.65, cycles
immersion/séchage), avant, juste après et deux mois après traitement.
-0,2
-0,4
ECE init
Potentiel (V)
-0,6 ECE-semxx
ECE+2mois
-0,8
-1
-1,2
GN09-T1
GN27-T2-sem04
GN29-T3-sem08
GN28-ECE sem02
GN30-ECE sem02
GN24-ECE sem04
GN25-ECE sem04
GN20-ECE sem06
GN21-ECE sem06
GN12-ECE sem08
GN13-ECE sem08
Eprouvettes
Figure 7. Evolution des potentiels libres pour les éprouvettes GN (ciment 1, e/c=0.65, chlorures au
gâchage), avant, juste après et deux mois après traitement.
-0,200
-0,400
Potentiel (V)
ECE init
-0,600 ECE-semxx
ECE+2mois
-0,800
-1,000
-1,200
GP05-sem02
GP12-sem02
GP28-sem04
GP17-sem04
GP22-sem06
GP13-sem06
GP19-sem08
GP25-sem08
GP02-T2sem04
GP15-T3sem08
GP06-T1
Eprouvettes
Figure 8. Evolution des potentiels libres pour les éprouvettes GP (ciment 2, e/c=0.65, chlorures au
gâchage), avant, juste après et deux mois après traitement.
4. CONCLUSION
Le traitement de déchloruration a été appliqué sur des éprouvettes en microbéton
armé fabriquées à partir de formulations différentes selon les paramètres suivants :
la nature du ciment, le rapport eau sur ciment et le mode de pénétration des
chlorures.
Les principaux résultats obtenus montrent que :
- La pénétration des chlorures, sur une épaisseur d’enrobage de 3 cm, lors de
cycles d’immersion /séchage dans de l’eau salée, est un processus lent pour un
ciment de type CEM I ( GJ 12 à 14 semaines et GI 56 à 63 semaines). Pour un
ciment de type CEM III/B, le processus est encore plus lent, car après 70
semaines, les chlorures n’ont pénétré que sur le parement –c (0<enrobage<1
cm).
- L’efficacité de l’extraction de chlorures a été confirmée par les dosages de
profils de chlorures.
o Au niveau de l’acier –a (2<enrobage<3 cm), 50% des chlorures sont
extraits après un traitement de 8 semaines. Néanmoins, il semble que
l’extraction des chlorures en zone intermédiaire –b (1<enrobage<2 cm)
soit plus difficile.
o L’extraction des chlorures augmente lorsque la porosité augmente.
o L’extraction de chlorures ayant pénétré par immersion/séchage semble
plus aisée que lorsqu’ils ont été mis au gâchage.
- L’évaluation du traitement de déchloruration à l’aide de caractérisations
électrochimiques donne des informations complémentaires aux analyses de
chlorures :
5. REFERENCES
[1] Broomfield J. P., in "Corrosion of steel in concrete, understanding, investigation and repair", E&FN
Spon, 1998.
[2] Page C. L., Bamforth P.B., Figg J.W., In : Corrosion of reinforcement in concrete construction,
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paste, Cement and Concrete Research 23 (1993) 1095-1104.
[4] Tritthart J, Electrochemical chloride removal - a case study and laboratory tests, In : Corrosion of
reinforcement in concrete construction, SCI, 1996, pp 433-447.
[5] Tritthart J., Electrochemical chloride removal - how does it work ?, In : International conference
"Repair of concrete structures", Norway, 1997.
[6] Bennett J., Electrochemical chloride removal and protection of concrete bridge components :
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[7] Bennett J., Chloride removal implementation, SHRP-S-347, 1993.
[8] Bennett J., Evaluation of Norcure Process for electrochemical chloride removal from steel
reinforced concrete bridge components, SHRP-C-620, 1993.
[9] Corrosion and protection of metals in contact with concrete, COST 509, 1997.
[10] Castellote M., Andrade C., Round robin test on chloride analysis in concrete Part 1 : Analysis
of total chloride content, Materials and Structures 34 (2001) 532-556.
[11] Castellote M., Andrade C., Round robin test on chloride analysis in concrete Part 2 : Analysis
water soluble chloride content, Materials and Structures 34 (2001) 589-598.
[12] Alonso C., Andrade C., Castellote M., Castro P., Chloride threshold values to depassivate
reinforcing bars embedded in a standardized OPC mortar, Cement and Concrete Research 30
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[13] Polder R.B., Electrochemical chloride removal from concrete prisms containing chloride
penetrated from sea water, Construction and Building Materials 10 (1996) 83.
[14] Orellan J.C., Escadeillas G., Arliguie G., Electrochemical chloride extraction : efficiency and
side effects, Cement and Concrete Research 34 (2004) 227-234.
[15] Fajardo G., Escadeillas G., Arliguie G., Electrochemical chloride extraction from steel-
reinforced concrete specimens contaminated by "artificial sea water", Corrosion Science 48 (2006)
110-125.
[16] Monteiro P.J.M., Helene P., Aoki I., Barbosa P., Monteiro E., Influence of water-cement ratio
and cover thickness on chloride extraction of reinforced concrete, ACI Materials Journal 2005 9-
14.
Résumé
De nombreux résultats concernant les propriétés relatives à la durabilité des bétons
à hautes performances (BHP) ont été acquis dans le cadre du Projet National "BHP
2000". La durabilité concernée a trait essentiellement à la prévention :
- de la corrosion des armatures du béton armé,
- des dégradations du béton dues aux cycles de gel-dégel en présence ou non de
sels.
La durabilité a été étudiée sur des échantillons de matériaux issus d'éprouvettes
testées en conditions de laboratoire [1], d'éléments de structure [2], ou encore
d'ouvrages réels [3] exposés à des conditions naturelles variées. En particulier, une
campagne expérimentale, s'étendant sur plusieurs années, a été menée sur des
corps d'épreuve en béton armé pré-fissurés vieillissant en milieu naturel sur les sites
de Melun, de La Rochelle, de Maurienne et du Canada, afin de caractériser une
gamme de quinze bétons allant du B20 au B120 [2].
Tous les résultats indiquent pour les BHP une durabilité "potentielle" élevée et en
particulier une très bonne résistance aux agents agressifs d'origine externe (la
pénétration des chlorures et la carbonatation sont limités à une zone très
superficielle) et interne. Le meilleur comportement des BHP, mis en évidence en
laboratoire et in situ par rapport à des formules plus classiques, fournit des
arguments solides pour prescrire des BHP en vue d'assurer une durée de vie plus
longue aux ouvrages en béton armé (ou précontraint) et/ou éviter bon nombre de
pathologies (alcali-réaction, lixiviation par les liquides chimiquement agressifs, ...).
Références
[1] Baroghel-Bouny V., Arnaud S., Henry D., Carcassès M., Quénard D., Vieillissement des
bétons en milieu naturel : une expérimentation pour le XXI° siècle. III - Propriétés de durabilité
des bétons mesurées sur éprouvettes conservées en laboratoire, Bulletin des Laboratoires
des Ponts et Chaussées, n° 241, nov.-dec. 2002, pp 13-59.
[2] Baroghel-Bouny V., Gawsewitch J., Belin P., Ounoughi K., Arnaud S., Olivier G., Bissonnette
B., Vieillissement des bétons en milieu naturel : une expérimentation pour le XXI° siècle. IV -
Résultats issus des prélèvements effectués sur les corps d'épreuve de différents sites aux
premières échéances de mesure, Bulletin des Laboratoires des Ponts et Chaussées, n° 249,
mars-avril 2004, pp 49-100.
[3] Baroghel-Bouny V., Les spécificités des bétons à hautes performances - Caractéristiques
microstructurales et propriétés relatives à la durabilité évaluées en conditions de laboratoire
ou en conditions naturelles, Etudes et Recherches des LPC, Série Ouvrages d'art, OA 44
(LCPC, Paris, sept. 2004), 76 p.
[4] Baroghel-Bouny V., Ammouche A., Hornain H., Gawsewitch J., Vieillissement des bétons en
milieu naturel : une expérimentation pour le XXIe siècle. II - Caractérisation microstructurale
sur éprouvettes de bétons de résistance 25 à 120 MPa, Bulletin des Laboratoires des Ponts et
Chaussées, n° 228, sept.-oct. 2000, pp 71-86.
Résumé
L’évaluation in situ de la perméabilité à l’air d’un parement en béton réalisée à l’aide
de l’appareil Bt-Cris, permet de déterminer l’amplitude des échanges gazeux entre le
béton et le milieu ambiant, pour estimer la vitesse d’altération de la peau du béton.
La méthode d’essai, déjà connue, a fait l’objet, en 2005, de modification ayant pour
but d’optimiser la mesure et de réduire la durée de l’essai. Pour ce faire, la phase
d’humidification du support, qui intervenait préalablement entre la mesure sur béton
brut et la mesure après la première phase de séchage, a été supprimée.
Des essais comparatifs, sur trois bétons, entre trois laboratoires ont permis de
répartir la perméabilité de la peau du béton en quatre classes : Forte ; Moyenne ;
Faible et Très Faible. Ces quatre classes permettant d’évaluer la durabilité
potentielle du béton.
Sur carottes, des essais de perméabilité apparente au gaz (CEMBUREAU) et de
porosité accessible à l’eau ont permis d’établir une bonne corrélation entre ces trois
indices de durabilité.
Mots-clés
Béton - Durabilité - Perméabilité - In situ
Références
[1] Appareil BT-CRIS - Mesure de la "perméabilité" de surface des bétons durcis - Nouvelle
procédure d'essai simplifiée, dans ce document, Partie 3.
[2] Baroghel-Bouny V., Roussel P., Routhe L., Etude BT-CRIS - Mesures en laboratoire - Phase 1 :
mesures de porosité accessible à l’eau, perméabilité aux gaz et coefficient d’absorption capillaire
incluant le parement, sur B20 et B40, Opération de recherche du réseau des LPC "Durabilité du
béton armé et de ses constituants : maîtrise et approche performantielle" (11B021), Rapport
LCPC, mars 2005, 16 p + annexes.
Résumé
L’alcali-réaction est une des causes de la dégradation prématurée des ouvrages en
béton. Les principes de la prévention de ce phénomène sont connus mais leur mise
en œuvre, qui doit aussi tenir compte du contexte technico-économique des travaux,
n’est pas toujours simple. Par sa bonne représentativité, sa sensibilité et sa fiabilité,
l’essai de performance sur béton, en aidant à optimiser le choix des constituants et
les formulations des bétons, permet de résoudre au mieux l’adéquation de l’objectif
de durabilité et de maîtrise des coûts. De telles études donnent des résultats d’autant
plus fiables que la durée des essais est importante. Leur programmation doit donc
être largement anticipée.
Mots-clés
Bétons - Durabilité - Alcali-réaction - Essai de performance
1. INTRODUCTION
L’alcali-réaction est loin de constituer une cause fréquente de détérioration des
ouvrages en béton. Même si parfois cette pathologie occasionne des graves
désordres (fig. 1) elle présente souvent une forme peu développée et discrète mais
néanmoins néfaste en initiant et en aggravant les conditions favorisant la corrosion
des armatures (fig. 2). En s’associant, les deux pathologies décuplent leur action et
accélèrent le processus de dégradation. Cette interaction entre ces phénomènes
eux-mêmes déjà très complexes ainsi qu’avec d’autres rendent difficile l’élaboration
d’un modèle prédictif fiable de durabilité du béton incluant l’effet de l’alcali-réaction. Il
convient donc de dissocier les différents processus de dégradation du béton et seul
l’effet primaire de l’alcali-réaction sera ici discuté c'est-à-dire la seule expansion du
béton.
Figure 2. Activation de la corrosion des armatures d’un mur en béton armé par la fissuration due à
l’alcali-réaction.
A A A A
Figure 3. Prévention d’alcali-réaction par le contrôle de la réactivité des granulats (I) par le contrôle du
taux d’alcalins (II) par les granulats ou les alcalins (III) par l’essai de performance (IV).
Les difficultés d’un tel contrôle sont cependant nombreuses : il n’y a pas de
proportionnalité entre concentration d’un réactif et intensité finale de la réaction, des
interactions complexes existent, la cinétique de la réaction sur une longue période
est aléatoire etc…
De fait, il est illusoire d’espérer pouvoir fixer l’ensemble des caractéristiques initiales
du béton pour l’obtention d’un objectif final défini simplement en terme de
gonflement. La démarche habituelle consiste à fixer l’objectif à atteindre en tout ou
rien : Risque d’alcali-réaction acceptable (béton au sec ou provisoire) ou non
acceptable et ensuite à spécifier un critère, soit sur la réactivité des granulats, soit
sur la teneur en alcalins du béton.
En plus, par effet de seuil, cette démarche de prévention, n’apporte pas de sécurité
absolue. Ni pour le client qui pourrait être amené par exemple à accepter des
granulats non réactifs (NR) mais proches des limites qui avec une teneur élevée en
alcalins se révèleraient instables au final. Ni pour le fournisseur qui pourrait se voir
refuser des granulats qualifiés par l’essai de potentiellement réactifs (PR) mais peu
virulents et qui, associés avec une faible teneur en alcalins dans le béton seraient
stables.
4. APPLICATION DE LA DEMARCHE
Une série d’essais réalisés (tab. 1) dans le cadre de la présente opération de
recherche fournit un exemple de mise en pratique de l’essai de performance. Huit
bétons ont été testés dont certains (essais 1, 4, 4, 5 et 6) connus pour être impliqués
dans des désordres par alcali-réaction plus ou moins graves et d’autres expansifs
mais traités par des additions inhibitrices.
Avec des bétons à base de ciment composés ou/et avec additions minérales (essais
7 et 8), l’interprétation est basée sur deux critères simultanés : expansion à 5 mois et
pente maxi entre 2 et 3 mois, 3 et 4 mois et 4 et 5 mois. Les deux essais 7 et 8 qui
portent sur des bétons de ce type répondent PR. Par manque d’expérience de
terrain, on ne peut dire si ce résultat est conforme à la réalité, mais il est en tout cas
en accord avec le comportement à long terme de 12 mois et surtout 24 mois.
La qualification finale pourrait aussi être modulée selon le résultat, par exemple :
expansion finale < 0,03% = béton non réactif, expansion finale comprise entre 0,03%
et 0,05 % = béton moyennement réactif, expansion finale > 0,05% = béton très
réactif. Un tel classement en niveau de réactivité des bétons permet d’affiner le choix
de leur formulation selon la durabilité souhaitée de l’ouvrage et son environnement.
risque
certain négligeable nul certain certain probable inconnu inconnu
pathologie
4
Série n° 1 5 7 8
2 3 (S : PR cinét 6
Sable (S : NR et (S : NR et (S : NR et (S : NR et
(S : NR et (S : PRP et rapide et (S : NR et
Gravillons G : PR cinét G : PR cinét G : PR cinét G : PR cinét
G : PRP) G : PRP) G : PR cinét G : PR)
Addition rapide) lente) rapide) + FS rapide) + CV
rapide)
0,2000 1
(S : NR et
G : PR cinét rapide)
0,1800
2
(S : NR et
G : PRP)
0,1600
3
(S : PRP et
0,1400 G : PRP)
Expansion longitudinale (en %)
4
(S : PR cinét rapide et
0,1200
G : PR cinét rapide)
5
0,1000 (S : NR et
G : PR cinét lente)
0,0800 6
(S : NR et
G : PR)
0,0600
7
(S : NR et
G : PR cinét rapide) + FS
0,0400
8
(S : NR et
0,0200 G : PR cinét rapide) + CV
Critère
0,0000
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24
Age (en m ois)
5. EXEMPLES
Plusieurs grands chantiers, comme par exemple celui du second pont sur le Rhin au
sud de Strasbourg [4], ont basé leur démarche de prévention de l’alcali-réaction sur
l’essai de performance et ont pu employer des granulats qui ne répondaient pas
strictement à la qualification de non réactifs. Par exemple pour la construction des
tunnels du Gothard et du Lötschberg en Suisse [5], il était impératif pour des raisons
écologiques et économiques, de réemployer une partie des déblais d’excavation
pour les bétons. Or la roche traversée est très variable dans sa nature et dans sa
réactivité. Une étude de maîtrise des risques du réemploi de ces matériaux dans le
béton a donc été menée en préliminaire aux travaux. Celle-ci s’est appuyée
essentiellement sur l’essai de performance P18-454. Selon la réactivité effective des
granulats rencontrés (classement à l’essai microbar [6]), l’exposition à l’eau, l’origine
et la nature du ciment et autres impératifs, les autres paramètres contrôlables
permettant d’obtenir la stabilité du béton ont été définis : dosage en ciment (teneur
en alcalins) et le taux d’incorporation et le type d’additions minérales actives (fumées
de silice, cendres volantes).
6. CONCLUSION
La prévention de l’alcali-réaction peut être assurée et optimisée par la réalisation
d’études mettant en œuvre l’essai de performance sur béton. Cet essai, en révélant
à l’avance le comportement effectif d’un béton vis-à-vis de l’alcali-réaction permet de
choisir le ciment et son dosage ou de tester l’efficacité de produits inhibiteurs de la
réaction. L’implication de la réactivité des granulats peut surtout être mieux cernée
rendant parfois possible l’emploi de granulats rejetés par les essais préalables de
qualification ou la mise à l’écart de granulats non réactifs mais proche des limites. La
fiabilité de telles études est améliorée par l’augmentation des durées d’essai. Leur
programmation doit donc être suffisamment anticipée.
7. REFERENCES
[1] Recommandations pour la prévention des désordres dus à l’alcali-réaction, 1994, publication
LCPC.
[2] Béton - Réactivité d’une formule de béton vis-à-vis de l’alcali-réaction - Essai de performance,
NF P 18-454, AFNOR, 2004.
[3] Béton - Réactivité d’une formule de béton vis-à-vis de l’alcali-réaction - Critères
d’interprétation des résultats de l’essai de performance, FD P 18-456, AFNOR, 2004.
[4] Demare A., Treffot G., Second pont sur le Rhin au sud de Strasbourg - Les études de
faisabilité des bétons à hautes performances, Revue Ouvrages d’Art 37 (2001) 17-20.
Carbonatation du béton
Résumé
La carbonatation d’un béton est une réaction chimique qui peut être à l’origine de la
dégradation prématurée d’un béton armé. Des modèles numériques ont été
développés pour décrire la carbonatation du béton et ainsi évaluer la durabilité d’un
béton armé vis-à-vis de ce processus. Le coefficient de diffusion du CO2 dans un
béton est donc un paramètre d’entrée important pour fiabiliser ces modèles. L’objectif
de cet article est de présenter un essai simple et fiable pour quantifier le coefficient
de diffusion du CO2 dans un béton carbonaté. Cet essai consiste à imposer une
faible différence de pression partielle entre les deux faces d’un échantillon et
d’enregistrer les quantités de gaz diffusant au travers du béton carbonaté au cours
du temps. Le dispositif pour fixer le dioxyde de carbone est constitué de chaux sodée
séchée. Des premiers essais effectués sur un matériau poreux sont présentés. Les
résultats obtenus par deux laboratoires sur des bétons de classe allant de 25 à 55
MPa sont présentés et analysés. Les coefficients obtenus expérimentalement sont
ensuite comparés à ceux obtenus à l’aide de modèles proposés dans la littérature.
Mots-clés
Béton - Coefficient de diffusion - Dioxyde de Carbone - Carbonatation - Durabilité.
1. INTRODUCTION
L’étude présentée dans ce document a pour objectif de définir un protocole d’essai
pour quantifier un coefficient de diffusion du dioxyde de carbone dans un béton. La
diffusion du CO2 dans un béton est associée à l'avancement d'un front de
carbonatation de la surface vers le cœur. La diffusion de ce gaz a donc
essentiellement lieu dans un matériau carbonaté. Notre objectif est donc de mettre
au point un essai fiable permettant de caractériser le coefficient de diffusion du
dioxyde de carbone dans un béton carbonaté. Il existe plusieurs méthodes d’essais
proposées dans la littérature s’appliquant à des pâtes de ciment ou des mortiers.
Une méthode simple a déjà été développée au LREP pour caractériser des
revêtements. Nos travaux ont débutés par l’adaptation de ce protocole d’essai à des
matériaux poreux. Deux dispositifs ont été mis en place au LREP et au LCPC. Des
bétons de classe différente ont ensuite été caractérisés. Enfin, les résultats obtenus
sont comparés aux résultats expérimentaux et numériques de la littérature.
1
d2 M
Bouzanne [7] a mis au point un essai simple et original basé sur la norme EN 1062-6
[9] applicable à des revêtements. Le dispositif de quantification étant ici basé sur une
fixation du CO2 par de la chaux sodée. Les échantillons testés (φ = 110 mm) peuvent
avoir une épaisseur variable. Les avantages de cet essai sont d'une part le faible
coût du dispositif chimique de fixation du CO2 comparé à celui d'un analyseur
infrarouge ou d'un détecteur précis de conductivité thermique, et d'autre part la
facilité de maintien de l'équilibre des pressions dans les cellules donc des conditions
de diffusion. En effet, les détecteurs de conductivité thermique courants pompent le
gaz à analyser et créent ainsi une dépression dans le circuit. Par ailleurs, dans le but
de tester des éprouvettes de béton, il est important que les cellules de diffusion
soient de grande dimension. C'est donc le dispositif de Bouzanne que nous avons
ae
DCO 2 = (2)
S (C1 − C2 )
avec a (mole/s) la quantité de CO2 ayant diffusé dans l’échantillon par unité de
temps, e (m) l’épaisseur et S (m2) la surface de l’échantillon et les concentrations de
CO2 : C1 (mole/m3) en amont et C2 = 0 (mole/m3) en aval dans le gaz de transport. Le
paramètre a est la pente de la droite correspondant au cumul de la quantité de CO2
ayant diffusé au cours du temps pendant la phase stationnaire [10].
L’exécution de l’essai repose sur trois étapes décrites précisément dans le mode
opératoire [10]. La préparation de l’échantillon sec et carbonaté, la préparation de la
chaux sodée et la réalisation de l’essai de diffusion en lui-même. La diffusion du CO2
dans un béton dépend fortement de l’humidité relative de la porosité du béton et de
la nature des hydrates du ciment. Pour contrôler le mécanisme de diffusion dans ce
matériau complexe, il est nécessaire de maîtriser ces paramètres. L’essai est donc
effectué sur un béton sec et carbonaté selon un protocole défini dans [11]. La chaux
sodée commerciale utilisée pour le dispositif de fixation du CO2 est séchée et
partiellement broyée. Le dispositif est mis en fonctionnement en appliquant une faible
différence de pression partielle de CO2 entre les faces de l’échantillon. Au cours de
l’essai, la quantité de CO2 ayant traversé l’échantillon est enregistrée par pesée des
tubes en U du dispositif de fixation.
Quatre essais de diffusion du CO2 ont été réalisés sur un échantillon très perméable
de verre fritté. Les résultats (figure 2) montrent que la capacité de captage du
dispositif est importante. On observe que la variation de masse du second tube est
nulle tant que le premier tube n’est pas saturé. La cinétique de fixation du CO2 est
0,025
Tube T1 y = 6,32E-07x - 2,31E-03
R2 = 0,9996
Tube T2
0,020
(mole)
0,015
2
Quantité de CO
0,010
0,005
0,000
0 14400 28800 43200
Temps (s)
Figure 2. Suivi des masses des tubes contenant de la chaux sodée au cours d’un essai réalisé sur un
matériau perméable de verre fritté.
Par la suite, seuls les résultats obtenus pendant la phase stationnaire sont
présentés. Le coefficient de corrélation de la droite obtenue par régression linéaire
des mesures réalisées en phase stationnaire est de 0,9996. Ce coefficient de
corrélation, proche de 1, montre que le phénomène de diffusion atteint
expérimentalement un régime stationnaire. Les conditions aux limites retenues pour
le calcul (concentration en CO2 constante en amont de l'échantillon et nulle en aval)
sont donc satisfaites.
3. RESULTATS EXPERIMENTAUX
0,020
(mole)
0,015
2
Quantité de CO
y = 8,82E-8x - 6,72E-4
0,010
R2 = 9,88E-1
0,005
0,000
0 86400 172800 259200
Temps (s)
Les résultats d’essais réalisés sur un béton M40 obtenus dans un laboratoire en
répétant l'essai sur un échantillon sont donnés sur la figure 4. Le coefficient de
diffusion moyen est égal à 1,0 ± 0,3.10-8m2/s.
Les résultats d’essais réalisés sur un béton M50 sont donnés sur la figure 5. Deux
essais ont été réalisés sur deux échantillons issus du même béton. La phase
stationnaire est bien identifiée dans les deux essais. Le coefficient de diffusion
moyen déterminé par les deux laboratoires est de 1,2 ± 0,5.10-8 m2/s.
y = 3,78E-08x - 5,17E-04
0,015
(mole) R2 = 9,98E-01
0,010
2
Quantité de CO
y = 2,27E-08x - 2,57E-04
0,005 R2 = 9,97E-01
0,000
0 172800 345600 518400 691200
Temps (s)
0,03
(mole)
y = 4,18E-08x + 3,87E-04
R2 = 9,97E-01
0,02
2
Quantité de CO
0,01
y = 2,58E-08x - 5,35E-05
R2 = 9,97E-01
0,00
0 172800 345600 518400 691200
Temps (s)
L'essai est relativement discriminant puisqu'il permet de distinguer le béton M25 des
2 autres. Nos essais montrent que pour une hygrométrie constante (béton sec), le
coefficient de diffusion déterminé sur un béton M25 peut être quatre fois plus
important que pour un béton M40. Il apparaît que la carbonatation a accentué les
différences de propriété de transfert entre un béton M50 et M25. En revanche, les
coefficients de diffusion du CO2 dans les bétons M40 et M50 sont très proches. Nos
mesures montrent que la carbonatation d’un béton diminue nettement la porosité
totale accessible à l’eau (tableau 3). Cette diminution est d’autant plus forte que les
quantités d’hydrates initiales (Ca(OH)2, C-S-H) sont importantes. La porosité d’un
béton contenant du ciment CEM I dosé à 410 kg/m3 diminue donc fortement (-3,9%)
si nous la comparons à la variation de porosité d’un béton M25 dosé à 230 kg/m3
(-1,4%). Toutefois, les modifications de la microstructure d’un béton et donc les
propriétés de transfert au cours de la carbonatation ne sont pas similaires dans des
70 M25 carbonaté
(a)
DV/Dlog(r) (mm3.nm-1.g-1) 60 M25 non carbonaté
50
40
30
20
10
0
1E+0 1E+1 1E+2 1E+3 1E+4 1E+5
Rayon des pores (nm)
DV/Dlog(r) (mm3.nm-1.g-1)
50 50
40 40
30 30
20 20
10 10
0 0
1E+0 1E+1 1E+2 1E+3 1E+4 1E+5 1E+0 1E+1 1E+2 1E+3 1E+4 1E+5
Rayon des pores (nm) Rayon des pores (nm)
Figure 6. Distribution des pores des bétons M25 (a), M40 (b) et M50 (c) obtenue par intrusion de
mercure
L’équation retenue par Thiery et al. est différente (Eq. (4)). Ces auteurs prennent en
0 -5
compte, le coefficient de diffusion du CO2 dans l’air ( DCO 2 = 2.10 m²/s), la porosité
Les calculs et les essais montrent que le coefficient de diffusion du CO2 diminue
lorsque la porosité du béton diminue. Les résultats expérimentaux sont proches des
valeurs obtenues par calcul selon le modèle de Thiery et al. Les coefficients calculés
en appliquant le modèle de Papadakis et al. sont faibles. Ce modèle néglige en effet
l’impact de l’humidité, ce qui peut expliquer l’écart constaté avec les essais. La prise
en compte de paramètres physiques tels que la porosité et le taux de saturation du
béton semblent améliorer la représentativité du modèle développé par Thiery et al.
De plus, le taux de saturation utilisé correspond aux quantités d’eau données par les
isothermes d’absorption d’eau de matériaux carbonatés [1,5,13] alors que le modèle
de Papadakis est basé sur une porosité et une hygrométrie qui dépend
essentiellement de la méthode de séchage.
5. CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Un essai pour la détermination du coefficient de diffusion du CO2 dans un béton a été
développé. Des essais réalisés par deux laboratoires permettent de valider son
utilisation sur un béton sec et carbonaté. Cet outil permet de quantifier des
coefficients de diffusion du CO2 variant de 0,04.10-8 m2/s à 18.10-8 m2/s. Les
coefficients de diffusion du CO2 mesurés dans les trois bétons étudiés vont de
1.10-8 m2/s à 4.10-8 m2/s avec une incertitude de l’ordre de 1.10-8 m2/s. Cette
incertitude est très importante ; en effet elle intègre les variations des matériaux
selon les gâchées et les éprouvettes mais l’incertitude peut être réduite en répétant
plusieurs fois chaque essai sur une même éprouvette.
Cet essai fournit un outil supplémentaire pour caractériser les performances d’un
béton et pour apporter un indicateur de durabilité relatif au phénomène de
carbonatation et de diffusion des gaz sans passer par le biais peu représentatif des
phénomènes physiques du coefficient des ions chlorure [16,17]. Les travaux à venir
6. REFERENCES
[1] Houst Y. F., Influence of microstructrure and water on CO2 diffusion and O2 through cement paste,
In Proc. of the 2nd CANMET/ACI International Conference on "Durability of Concrete",
Supplementary papers, 4-9 August 1991, Montreal, Quebec, Canada (Ed. by V.M. Malhotra), pp.
141-159.
[2] Daimon M., Akiba T., Kondo R., Through pore size distribution and kinetics of the carbonation
reaction of Portland cement mortars", Journal of the Am. Ceramic Society 54(9) (1971) 423-428.
[3] Papadakis V.G., Vayenas C.G., Fardis M.N., Physical and chemical characteristics affecting the
durability of concrete, ACI Mat. Journal 8(2) (1991) 186-196.
[4] Papadakis V.G., Vayenas C.G., Fardis M.N., Fundamental modeling and experimental
investigation of concrete carbonation, ACI Mat. Journal 8(4) (1991) 363-373.
[5] Houst Y.F., Wittmann F.H., Influence of porosity and water content on the diffusivity of CO2 and O2
through hydrated cement paste, Cement and Concrete Research 24(6) (1994) 1165-1176.
[6] Klink T., Gaber K., Schlattner E., Setzer M.J., Characterisation of the gas transport properties of
porous materials by determining the radon diffusion coefficient, Materials and Structures 32 (1999)
749-754.
[7] Bouzanne M., Etude de faisabilité : Perméabilité au CO2 des revêtements, Rapport scientifique,
Opération de recherche OA12 sur "Protection des bétons armés", LREP, Le Bourget, Février
2000, 34 p.
[8] Thiery M., Dangla P., Villain G., Platret G., Massieu E., Druon M., Baroghel-Bouny V.,
Modélisation de la carbonatation atmosphérique des matériaux cimentaires, Bulletin des
Laboratoires des Ponts et Chaussées 252-253 (2004) 153-187.
[9] NF EN 1062-6 November 2002, Paints and vanishes - Coating materials and coating systems for
exterior masonry and concrete - Part 6: Determination of carbon dioxide permeability.
[10] Détermination du coefficient de diffusion du dioxyde de carbone dans une éprouvette de béton
carbonaté - Méthode d’essai, dans ce document, Partie 3.
[11] Villain G., Thiery M., Roussel P., Détermination par gammadensimétrie de profils de séchage
et de carbonatation dans les bétons, Bulletin des Laboratoires des Ponts et Chaussées 248
(2004), pp. 49-71.
[12] Pavoine A., Rapport interne d'avancement, Etude de la carbonatation du béton, Rapport
scientifique, Opération de recherche 1B021, LREP, Le Bourget, Mai 2004, 33p.
[13] Villain G., Thiery M., Impact of carbonation on microstructure and transport properties of
concrete, In : Proceedings of 10th international conference on Durability of Building Materials and
Components, 17th to 20th April 2005, Lyon, 8 p.
[14] Ngala V.T., Page C.L., Effects of carbonation on pore structure and diffusionnal properties of
hydrated cement pastes, Cement and Concrete Research 27(7) (1997) 995-1007.
[15] Thiery M., Modélisation de la carbonatation atmosphérique des matériaux cimentaires : prise
en compte des effets cinétiques et des modifications microstructurales et hydrique, Thèse ENPC,
Marne-la-Vallée, 2005, 331 p.
[16] Baroghel-Bouny V. et al., Conception des bétons pour une durée de vie donnée des ouvrages
- Maîtrise de la durabilité vis-à-vis de la corrosion des armatures et de l'alcali-réaction - Etat de
l'art et guide pour l'élaboration d'une démarche performantielle et prédictive sur la base
d'indicateurs de durabilité, Documents scientifiques et techniques de l'Association Française de
Génie Civil (AFGC, Paris, juillet 2004), 252 p.
[17] Villain G., Pavoine A., Thiery M., Measurement of Carbon Dioxide Diffusion Coefficient of
Concrete, In Proceedings of 7th International Conference on "Durability of Concrete", Ed. by V. M.
Malhotra, Montreal, Canada, May 28, June 3, 2006, 16 p.
Résumé
Cet article présente l’essai à la coupelle utilisé pour déterminer le coefficient global
de diffusion de la vapeur d’eau. Dans cet article et dans un premier temps, les
résultats sont exploités sous l’hypothèse qu’il s’agit de diffusion pure, de vapeur
d'eau, de manière classique. L’étude a pour objet de déterminer l’évolution du
coefficient de diffusion obtenu pour un béton M25 en fonction de l’humidité relative
moyenne à laquelle l’échantillon est soumis et, de montrer l’influence de la
carbonatation sur ce coefficient de transfert. Sur des échantillons de béton M25 non
carbonaté (M25-NC) et carbonaté (M25-C), 6 couples d’humidité ont été testés.
Quelle que soit l’humidité relative moyenne, les résultats montrent que le coefficient
de diffusion du béton M25-C est supérieur à celui du M25-NC, bien que la porosité
globale du matériau diminue lors de la carbonatation. Par ailleurs, plus l’humidité
relative moyenne est élevée, plus le coefficient de diffusion est élevé, aussi bien pour
le M25-NC que pour le M25-C. Des hypothèses d’analyse et des pistes de recherche
sont finalement proposées.
Mots-clés
Béton – Coefficient de diffusion – Vapeur d’eau – Carbonatation – Durabilité.
1. INTRODUCTION
La caractérisation des transferts de vapeur d’eau dans les bétons est importante
étant donné que les mécanismes de dégradation d’un matériau sont liés aux
échanges hydriques avec l’environnement, au séchage et à l’humidification de ce
matériau. La durabilité du matériau est donc conditionnée par ses propriétés de
transfert d’eau liquide ou gazeuse, qui sont définies comme des indicateurs de
durabilité généraux dans le guide AFGC [1].
En outre, la carbonatation des matériaux cimentaires modifie leur microstructure et
leurs propriétés de transfert comme cela a notamment été observé par [2-5].
L’étude présentée dans cet article a donc pour objectifs de définir un protocole
d’essai pour quantifier un coefficient de diffusion de la vapeur d’eau dans les
matériaux cimentaires (pâtes, mortiers et bétons) à différentes humidités relatives
d’une part et, d’autre part, de déterminer l’effet de la carbonatation sur les transferts
de vapeur d’eau à différentes humidités relatives moyennes (de HR = 22 à 90%).
3. RESULTATS ET ANALYSE
1,0 1,0
0,8 0,8
0,6 0,6
0,4 0,4
moyenne M25_NC
0,2 0,2
moyenne M25_C
0,0 0,0
0 56 112 168 224 280 336 392 0 56 112 168 224 280 336 392
(a) (b)
Temps (jours) Temps (jours)
Figure 2. Comparaison des pertes relatives de masse des bétons carbonaté et non carbonaté
(a) entre HR = 90,4% et 75,5% (b) entre HR = 75,5 et 65%
5
M25-NC
Perte relative de masse (%)
4
M25-C
0
0 20 40 60 80 100
Humidité Relative imposée (%)
25 25
NC-1 h1=90% NC-1 h2=75,5%
NC-2 h1=90% NC-2 h2=75,5%
20 NC-3 h1=90% 20 NC-3 h2=75,5%
MOY h1=90% MOY h2=75,5%
15 15
5 5
0 0
0 28 56 84 112 140 168 196 0 28 56 84 112 140 168 196
(a) (b)
Temps (jours) Temps (jours)
25
MOY h2=75,5%
y = 0,0986x + 2,8058
MOY h1=90%
20 R 2 = 0,9992
MOYENNE h1,h2
Variation de masse (g)
15
10 y = 0,0815x + 4,0781
R2 = 0,9999
5 y = 0,0644x + 5,3504
R 2 = 0,9965
0
0 28 56 84 112 140 168 196
Temps (jours)
Figure 5. Suivi de masse des coupelles (90,4%, 75,5%) : moyenne des 3 échantillons en régime
permanent
De plus, notons que ces fuites ont été considérablement diminuées en étanchant
l’extérieur des dispositifs au niveau des pas de vis d’assemblage des éléments en
PVC (voir figure 6).
3,0E-07
M25-C, h1 = 75,5%
Application de silicone
Flux J de la vapeur d'eau (kg/m²/s) .
1,5E-07
1,0E-07
régime transitoire régime permanent
5,0E-08
0 30 60 90 120 150 180 210
Temps (jours)
Figure 6. Flux de vapeur d’eau à travers les échantillons de béton M25 : coupelle 75,5-54,4%
1,0E-07
5,0E-08
1,0E-10
0 30 60 90 120 150 180 210
Temps (jours)
Figure 7. Flux de vapeur d’eau à travers les échantillons de béton M25 : coupelle 33,1-11,3%
7,E-07 M25_C
M25_NC
6,E-07
5,E-07
(m²/s)
4,E-07
3,E-07
2,E-07
1,E-07
0,E+00
0 20 40 60 80 100
HR moy imposée (%)
50 50
40 40
30 30
20 20
10 10
0 0
1E+0 1E+1 1E+2 1E+3 1E+4 1E+5 1E+0 1E+1 1E+2 1E+3 1E+4 1E+5
(a) Rayon des pores (nm) (b) Rayon des pores (nm)
Figure 9. Distribution des pores (a) et volume cumulé (b), déterminés par porosimétrie par intrusion
de mercure, du béton M25 carbonaté et non carbonaté
4. CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Un essai pour déterminer le coefficient de diffusion de la vapeur d’eau dans les
bétons, développé au LR d’Angers [9], a été mis en œuvre pour étudier l’influence de
la carbonatation sur la diffusion de la vapeur d’eau dans un béton M25. Des essais
ont été réalisés sur béton carbonaté et non carbonaté à différents couples d’humidité
relative correspondant aux valeurs moyennes 22,2/43,8/54,1/65,0/83,0/90,7%. Les
mesures sont répétables, le régime permanent est atteint et les incertitudes de
mesures ont été évaluées.
Les résultats montrent que la carbonatation du béton M25 formulé à base de ciment
CEM I induit un séchage plus rapide et une augmentation du coefficient de diffusion,
bien que la porosité globale diminue. Cela peut être expliqué par la modification de la
5. REFERENCES
[1] Baroghel-Bouny, V. et al. Conception des bétons pour une durée de vie donnée des ouvrages –
Maîtrise de la durabilité vis-à-vis de la corrosion des armatures et de l’alcali réaction - Etat de l’art
et Guide pour la mise en ouvre d’une approche performantielle sur la base d’indicateurs de
durabilité, Documents scientifiques et techniques de l'AFGC, juillet 2004, 252 p.
[2] Papadakis V. G., Vayenas C. G., and Fardis M N., Physical and chemical characteristics affecting
the durability of concrete, ACI Materials Journal, march-april 1991, Vol. 8, n°2, p. 186-196.
[3] Houst, Y. F. and Wittmann, F. H., Influence of porosity and water content on the diffusivity of CO2
and O2 through hydrated cement paste, Cement and Concrete Research, Vol. 24 N°6, 1994,
pp.1165-1176.
[4] Ngala, V.T. and Page, C.L., Effects of carbonation on pore structure and diffusionnal properties of
hydrated cement pastes, Cement and Concrete Research, 1997, Vol. 27, N°7, pp. 995-1007.
[5] Villain, G. and Thiery, M., Impact of carbonation on microstructure and transport properties of
concrete, In Proceedings of 10th international conference on Durability of Building Materials and
Components, 17th to 20th April 2005, Lyon, 8 p.
[6] Daïan J-F., ‘Evaluation des propriétés de transfert dans les matériaux cimentaires’, Revue
Française du Génie Civil (RFGC), 2001, 5[2-3], p.179-202.
[7] NF EN ISO 12572 (octobre 2001) – Performance hygrothermique des matériaux et produits pour
le bâtiment - Détermination des propriétés de transmission de la vapeur d'eau, AFNOR, 32 p.
[8] Delcelier, P., Transferts de vapeur, Cahiers du CSTB, 1989, 298[2322], p.1-18.
[9] Godin, J., Détermination de la perméabilité et de la diffusivité à la vapeur d'’’eau d'’’un béton par la
méthode à la coupelle, Actes des Journées Techniques des LPC, Bordeaux (France), 8-9 march
2000, p.65-71.
[10] Baroghel-Bouny, V., Caractérisation des pâtes de ciment et des bétons, Méthodes, Analyse,
interprétations, L.C.P.C., Paris, 1994, 468 p.
[11] Perrin, B., Baroghel-Bouny, V. and Chemloul, L. Méthode de détermination de la diffusivité
hydrique de pâtes de ciment durcies (Methods of determination of the hydric diffusivity of
hardened cement pastes), Materials and structures, Vol 31, May 1998, p.235-241.
[12] Méthode à la coupelle : détermination de la perméabilité à la vapeur d’eau des bétons, In.
"GranDuBé - Grandeurs associées à la Durabilité des Bétons" sous la direction de G. Arliguie et
H. Hornain, AFGC-RGCU, Presses de l'ENPC, 2007.
[13] Carbonatation accélérée des bétons durcis - Nouvelles procédures de préconditionnement et
d’essai proposées par les LPC, dans ce document, Partie 3.
[14] NF EN ISO 12571 (octobre 2000) – Performance hygrothermique des matériaux et produits
pour le bâtiment - Détermination des propriétés de sorption hygroscopique, AFNOR, 22 p.
[15] Thiery M., Modélisation de la carbonatation atmosphérique des matériaux cimentaires - Prise
en compte des effets cinétiques et des modifications microstructurales et hydriques, Thèse ENPC,
LCPC, Paris (2005), 333p.
Résumé
La carbonatation est un phénomène de dégradation des ouvrages en béton armé. En
vue de prévoir la durée de vie de ces structures, il est nécessaire d’établir des
modèles prédictifs, de les valider et de suivre l’avancée de la carbonatation. Dans ce
but, des méthodes de détermination des profils de carbonatation sont
indispensables. L’objectif de cet article est de présenter les deux méthodes
développées au LCPC et de montrer qu’elles constituent de bons témoins de
l’avancée de la carbonatation. La gammadensimétrie est une méthode rapide,
commode, non destructive pour surveiller le processus de carbonatation pendant
l'essai accéléré en laboratoire. Cette méthode est basée sur l'augmentation de
masse due à la pénétration et à la fixation du dioxyde de carbone (CO2). Elle mesure
la quantité de totale CO2 pénétrée dans le béton. Une deuxième méthode combine
l'analyse thermogravimétrique et l’analyse chimique (ATG-AC); elle présente
l'avantage de donner la teneur en ciment de l’échantillon prélevé dans une structure
en béton. Ainsi, l’ATG-AC permet de mesurer le CO2, qui a réagi avec les hydrates
du ciment. Les résultats, obtenus sur plusieurs bétons après carbonatation accélérée
ou naturelle sur site, sont analysés, comparés entre eux et comparés aux essais
classiques de pulvérisation de phénolphtaléine. Enfin, ces témoins de durée de vie
sont employés pour valider les profils de carbonatation calculés par le modèle
prédictif développé au LCPC.
Mots-clés
Béton - Carbonatation - Durabilité - Profils - Témoins de durée de vie.
1. INTRODUCTION
Le phénomène étudié est la carbonatation du béton d'enrobage. Quand l'acier est
enrobé de béton, il est entouré d'un milieu poreux contenant une solution aqueuse
avec un pH environ égal à 13,5. C'est pourquoi, les armatures en acier sont
protégées de la corrosion par une couche de passivation. Mais le dioxyde de
carbone pénètre dans le béton, se dissout et progressivement réduit le pH de la
solution interstitielle des pores, jusqu'à une valeur inférieure à 9, à laquelle les
2. PROCEDURE EXPERIMENTALE
2.3 Gammadensimétrie
La gammadensimétrie est basée sur l'absorption des rayons gamma par la matière
et permet la mesure locale et précise de la densité. Par des mesures à différents
instants lorsque l'état du matériau varie, les auteurs ont montré que la
gammadensimétrie est très efficace pour déterminer les profils de teneur en eau et
en dioxyde de carbone en fonction de la profondeur [17,9]. Ainsi, cette méthode non
destructive permet de suivre l'évolution au cours du temps du séchage et de la
carbonatation. Cependant, comme il est nécessaire de posséder un état de
référence non carbonaté, elle n'est pas conseillée pour déterminer un profil de
carbonatation dans une carotte d'ouvrage. Il est en effet très délicat de distinguer les
variations de densité en surface dues à des effets de coffrage, de dessiccation
précoce, de défaut d'hydratation ou de dégradation chimique.
100
M25
90
Degré de saturation (%)
M40
80
M50
70
60
50
40
30
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Profondeur (mm)
Ici, les mesures sont réalisées sur les cylindres de 10 cm de haut avant et après le
séchage. L'instant t0 correspond à la fin du séchage et au début de la carbonatation
accélérée. Les mesures destinées à suivre la carbonatation ont été faites à 7, 14 et
28 jours. La teneur en CO2 (mol/m3), valeur comparable à celle du modèle décrit ci-
7 jours
3 14 jours
28 jours
56 jours
2 3 jours, Pc=6,6 mm
7 jourss, Pc=11,9 mm
14 jours, Pc=16,8 mm
1 28 jours, Pc=23,4 mm
0
0 10 20 30 40 50
Profondeur (mm)
Figure 2. Comparaison des profondeurs de carbonatation mesurées à la phénol avec les profils
obtenus par gammadensimétrie à différentes étapes de la carbonatation accélérée (béton M40)
3,0
Quantité de CO 2 fixé (mol/dm )
3
phenol Pc = 26 mm
2,5
gamma
2,0 TGA-CA
TGA
1,5
.
1,0
0,5
0,0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Profondeur (mm)
Figure 3. Comparaison des profils de carbonatation obtenus par gammadensimétrie ou par ATG-AC à
différentes étapes de la carbonatation accélérée (béton M25)
Tableau 2. Relation entre la quantité de portlandite dans les bétons sains et la quantité de CO2 fixé
mesurée par gammadensimétrie et ATG-AC, dans les bétons carbonatés
Teneur en Ca(OH)2 ou en CO2 fixé (mol/dm3) M25 M40 M50
Ca(OH)2 mesurée par ATG-AC en zone non carbonatée 1,05 ± 0,10 1,50 ± 0,05 1,41 ± 0,10
Ca(OH)2 calculée par Thiery [6] en zone non carbonatée 1,1 1,4 1,9
CO2 fixé près de la surface mesurée par gamma 1,8 ± 0,2 3,0 ± 0,1 2,2 ± 0,2
CO2 fixé près de la surface mesurée par ATG-AC 1,7 ± 0,2 2,9 ± 0,2 -
3,0
Quantité de CO 2 fixé (mol/dm )
3
phenol Pc = 10 mm
2,5
TGA
2,0
1,5
.
1,0
0,5
0,0
0 10 20 30 40
Profondeur (mm)
Figure 4. Profils de carbonatation obtenus par ATG, non corrigé par AC, sur corps d’épreuve, après 4
ans d’exposition sur le site de Melun (béton M25).
2,5
Quantité de CaCO3 (mol/dm ) .
Modèle
3
2,0 Gamma
TGA-CA
1,5
1,0
0,5
0,0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Profondeur (mm)
Figure 5. Comparaison des profils de carbonatation expérimentaux avec le profil calculé
numériquement après 14 jours de carbonatation accélérée (béton M25).
Tableau 4. Profondeurs de carbonatation mesurées à différents âges d’exposition sur site [14] ou
calculées par le modèle de Papadakis [3]
(avec HRmoy=78% à Melun et HRmoy=75% dans La Maurienne).
Pc (mm) Melun M25 Maurienne M25 Melun M50 Maurienne M50
Age
(années) Pc Phénol Papadakis Pc Phénol Papadakis Pc Phénol Papadakis Pc Phénol Papadakis]
Point 0 2,5-6 0 - 0 1-3 0 - 0
1 6 2,8 4-7 3,2 1 1,6 0,5-1,5 1,8
2 8 3,9 7-8 4,5 0 2,2 1-3 2,5
4 10 5,5 5-12 6,3 0,5 3,1 - 3,6
5. CONCLUSION
La gammadensimétrie et l'analyse thermogravimétrique et chimique couplée (ATG-
AC) constituent deux méthodes efficaces pour mesurer des profils de carbonatation
dans les bétons. La gammadensimétrie est une méthode d'essai non destructive, qui
permet d’évaluer la porosité ou les profils de teneur en eau dans une éprouvette de
béton ou une carotte d’ouvrage. La gammadensimétrie fournit ainsi des indicateurs
de durabilité, données d'entrée utiles aux modèles. Cependant, puisqu'un état non-
carbonaté de référence est nécessaire pour mesurer la teneur en CO2 fixé pendant la
carbonatation, c'est plutôt une méthode de laboratoire. La gammadensimétrie permet
surtout de suivre au cours du temps, l'évolution du matériau pendant un essai
accéléré.
L’ATG-AC peut être employée pour tester des éprouvettes de laboratoire comme des
carottes d’ouvrage soumises à la carbonatation. L’ATG-AC fournit différents profils
de Ca(OH)2 ou de CaCO3, et permet de faire la différence entre les produits de la
carbonatation. L'essai couplé avec l’analyse chimique est plus précis parce que le
résultat est calculé à partir de la teneur précise en ciment de l'échantillon.
6. REFERENCES
[1] Parrott L.J., A review of carbonatation of concrete, (Cement and Concrete Association, 1987) 42p.
[2] Chaussadent T., Etat des lieux et réflexions sur la carbonatation du béton armé, Etudes et
Recherches des LPC, série Ouvrages d’Art OA29, Edité par LCPC Paris, septembre 1999, 80p.
Résumé
La résistance à la carbonatation du béton est une caractéristique importante à
mesurer pour évaluer la durée de vie d’un ouvrage et définir les opérations
d’entretien et de maintenance. Les méthodes modernes de formulation et de
fabrication des bétons ont une incidence sur les paramètres de durabilité tels que la
composition et la porosité. Les méthodes d’évaluation de résistance à la
carbonatation existantes, en particulier le mode opératoire AFPC-AFREM ne
permettent pas de différencier les bétons utilisés actuellement pour la construction
d’ouvrages d’art, vis-à-vis de la carbonatation. Par conséquent, des essais ont été
réalisés dans le réseau des LPC pour mettre au point un mode opératoire efficace
permettant de tester et comparer les performances de bétons utilisés actuellement
dans les ouvrages d’art. Ces essais ont consisté principalement à faire sécher puis
carbonater des éprouvettes. Le séchage et la carbonatation ont été suivis par le
contrôle des variations de masse et par gammadensimètrie. La profondeur de
carbonatation a été suivie à l’aide des indicateurs colorés habituellement utilisés
(phénolphtaléine et thymolphtaléine). L’incidence de la préparation des éprouvettes
et des cycles de conditionnement a été étudiée. Le mode opératoire retenu définit la
forme, les dimensions et la préparation des éprouvettes. Ces éprouvettes
cylindriques étanchées latéralement subissent un cycle de séchage de 1 mois à
60°C, 65% d’humidité relative (HR) avant d’être introduites dans l’enceinte de
carbonatation à 20°C, 65%HR, 50% de CO2. La dispersion observée sur la
profondeur de carbonatation est inférieure ou égale à 1 mm.
Mots-clés
Béton - Carbonatation - Essai Accéléré.
1. INTRODUCTION
Un mode opératoire pour l'essai de carbonatation accéléré a été mis au point par
l'AFPC - AFREM [1]. Ce mode opératoire comporte notamment un séchage de
- 1 mois de séchage ;
- séchage et carbonatation unidirectionnels par une seule face.
2. MATERIAUX ETUDIES
Pour l’ensemble des essais, trois bétons ont été concernés, un béton B30 (avec de
la cendre volante – formulé et utilisé dans le projet national BHP2000, sous la
dénomination M30CV [10,11] avec une quantité de cendres légèrement différente),
un béton B35 et un M50 dont les formulations et les principales caractéristiques sont
données dans le tableau 1.
Tableau 1. Formulation et caractéristiques des bétons.
M30CV B35 B35 M50
Année de fabrication 2002 2002 2003 2003
Sable silico-calcaire (0/5) et granulats (4/20) kg/m3 1865 1898 1898 1743
Ciment Portland CEM I 52,5 PM ES St Vigor kg/m3 223 300 300 410
Cendres volantes EDF kg/m3 49 0 0 0
Eau kg/m3 166 187,4 187,4 197
Eau totale / Ciment E/C - 0,74 0,62 0,62 0,48
Eau totale / Liant E/L - 0,61 - - -
Résistance à la compression moyenne à 28 j.
MPa 40,7 41,9 40,5 55,7
Rc28
Porosité accessible à l’eau à 90 jours % 8,9 14,4 14,7 14,3
Porosité globale par intrusion de mercure à 90 jours % 9,1 11,1 13,9 10,9
Après la confection, les éprouvettes ont subi une cure en eau douce pendant 90
jours à 20 ± 2°C, ensuite elles ont été découpées. Les éprouvettes devant être
carbonatées ont été enrobées de 2 couches de papier d'aluminium adhésif sur le
pourtour et la face non sciée, avant le séchage en étuve programmable pendant 28
jours, afin d’obtenir un séchage et une carbonatation unidirectionnels. Les photos ci-
après (figure 1) montrent que le front de carbonatation obtenu est relativement
rectiligne sur la largeur des éprouvettes, aux effets de bord près, ce qui est
notablement différent du résultat obtenu sans protection latérale.
60°C HR = 65%
20°C 20°C
0 1 2 3 4 semaines
Figure 2. Cycle d'étuvage des bétons M50 & B35 avant la carbonatation.
70 35
Humidité relative et CO2 (%)
60 30
Température (°C)
50 25
40 20
30 15
hygrométrie%
20 10
CO2 %
10 température °C 5
0 0
0 7 14 21 28 35 42 49 56 63
t0 Temps (j)
A l’issue du séchage, hormis les cas particuliers, tous les résultats sont comparables
dans les 3 laboratoires. Le séchage conduit à des réductions de masse de l’ordre de
1,5±0,2% pour le M30CV, 2,2±0,3% pour le B35 et 1,5±0,2% pour le M50.
Tableau 2. Variation relative de masse des éprouvettes après 28 jours de séchage.
M30CV (2002) B35 (2002) B35 (2003) M50 (2003)
Haut 1,5 à 1,7 % 2,1 à 2,6 % 2,1 à 2,4 % 1,3 à 1,7 %
LRB
Bas 1,4 à 1,7 % 1,9 à 2,4 % 1,9 à 2,3 % 1,3 à 1,5 %
Haut 1,3 à 1,6 % 1,9 à 2 % 0,8 à 1,3 % 1,6 à 1,8 %
LREP
Bas 1,3 à 1,5 % 1,8 à 2 % 0,8 à 1,5 % 1,5 à 1,7 %
Haut 2,0 à 2,3 % 2,8 à 3,3 % 2,1 à 2,4 % 1,4 à 1,6 %
LCPC
Bas 1,8 à 2,3 % 2,7 à 3 % 1,9 à 2,3 % 1,3 à 1,4 %
LREP/LCPC φ11 1,1 à 1,4 % 2,3 à 2,6 % - -
Tableau 3. Variation relative de masse des éprouvettes après 28 jours de carbonatation accélérée.
M30CV (2002) B35 (2002) B35 (2003) M50 (2003)
Haut 0,7 à 1,1 % 0,9 à 1,3 % 0,85 à 0,95 % 0,50 à 0,60 %
LRB
Bas 0,6 à 0,8 % 1,1 à 1,5 % 0,90 à 1,05 % 0,45 à 0,55 %
Haut - - 0,35 à 0,40 % 0,25 à 0,30 %
LREP
Bas - - 0,30 à 0,35 % 0,20 à 0,30 %
Haut 1,2 à 1,5 % 2,1 à 2,5 % 0,95 à 1,05 % 0,60 à 0,75 %
LCPC
Bas 1,2 à 1,4 % 1,9 à 2,1 % 1,1 à 1,15 % 0,45 à 0,65 %
LREP/LCPC φ11 0,6 % 1,4 % - -
Séchage Carbonatation
Perte relative de masse (%)
-0,5
-1
-1,5
LRB - 2002
-2
LCPC - 2003
-1
-2
-3
-4
HR non contrôlée
-5
HR = 65%
-6
AFREM
-7
0 20 40 60 80 100
Hauteur (mm)
Figure 5. Perte d’eau pendant le séchage du béton B35 : comparaison des préconditionnements.
-2
-3
B35_1
-4 B35_2
B35_3
-5
0 20 40 60 80 100
Hauteur (mm)
Figure 6. Comparaison des pertes relatives de masse de 3 éprouvettes de béton B35.
Les résultats sont particulièrement satisfaisants pour le béton B35, ils montrent que
le mode opératoire est reproductible (figure 7).
Pour le béton M50, la comparaison des résultats (tableau 4) montre que les
profondeurs obtenues par pulvérisation de thymol au LRB et au LCPC sont plus
proches que par pulvérisation de phénol. En effet, avec cet indicateur la zone
carbonatée incolore juste après la pulvérisation virait progressivement au rose
plusieurs dizaines de minutes plus tard alors que la coloration par la thymol était
stable.
La comparaison des bétons M50 et B35 montre que le B35 se carbonate plus
facilement. En effet, le béton M50 contient plus de ciment au mètre cube (i.e. plus de
25
Profondeur de carbonatation (mm)
10
y = 2,7979x - 2,5287
5 R 2 = 0,9956
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Racine du temps (racine de j)
Figure 7. Comparaison des profondeurs de carbonatation à la phénol (B35).
25
Profondeur de carbonatation (mm)
LRB - 2003
20 LREP - 2003
LCPC - 2003
15
10
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Racine du temps (racine de j)
Figure 8. Comparaison des profondeurs de carbonatation à la thymol (M50).
16 Thymol
Hauteur (mm) 14
12
10
8
6
4
2
0
LRB - 2002 LREP/LCPC - LRB - 2003 LCPC - 2003
2002
5. CONCLUSION
Cet article présente la synthèse des résultats des 3 laboratoires des LPC obtenus
avec un mode opératoire de carbonatation accélérée différent du mode opératoire de
l'AFPC-AFREM, au niveau du préconditionnement et des éprouvettes utilisées.
Le mode de carbonatation accélérée n’a pas été modifié par rapport au mode
préconisé par l’AFPC-AFREM. Il se déroule dans une enceinte à HR = 65%
théorique (HR = 60%±5% réelle) et une teneur en CO2 de 50% théorique (45%±5%
Les résultats obtenus sur le béton B35 montrent que le mode opératoire utilisé,
comprenant le préconditionnement et la carbonatation accélérée, est reproductible.
En outre on remarque qu’il conduit à des résultats discriminants entre les différents
bétons de résistance moyenne à la compression supérieure à 40MPa et de porosité
accessible à l'eau égale à 14%. Ces différences peuvent être expliquées par la
microstructure des bétons et l’effet des additions minérales.
Cette étude a donc conduit à les LPC à préconiser un nouveau mode opératoire
intitulé : « Carbonatation accélérée des bétons : Nouvelles procédures de
préconditionnement et d’essai proposées par les LPC » [13].
6. REFERENCES
[1] AFPC-AFREM, Essai de carbonatation accélérée - Mesure de l’épaisseur de béton carbonaté,
Méthodes recommandées pour la mesure des grandeurs associées à la durabilité, Compte-rendu
des Journées Techniques AFPC-AFREM “Durabilité des bétons”, 11 et 12 décembre 1997,
Toulouse, pp. 153-158.
[2] Baroghel-Bouny V. et al., Conception des bétons pour une durée de vie donnée des ouvrages -
Maîtrise de la durabilité vis-à-vis de la corrosion des armatures et de l'alcali-réaction - Etat de l'art
et guide pour l'élaboration d'une démarche performantielle et prédictive sur la base d'indicateurs
de durabilité, Documents scientifiques et techniques de l'Association Française de Génie Civil
(AFGC, Paris, juillet 2004), 252 p.
[3] Cochet D., Villain G., Berga P., Olivier G., Essais interlaboratoires des LPC, Etude de la
carbonatation des bétons, Rapport de synthèse, Opération de recherche 11B021, Sujet 4, Mars
2006, 24 p.
[4] Baroghel-Bouny V., Chaussadent T., Croquette G., Divet L., Gawsewitch J., Godin J., Henry D.,
Platret G., Villain G. - Caractéristiques microstructurales et propriétés relatives à la durabilité des
bétons - Méthodes de mesures et d'essais de laboratoire", Méthodes d'essai n°58 dans
Techniques et Méthodes des Laboratoires des Ponts et Chaussées, L.C.P.C. Paris, Février 2002,
87 p.
[5] Chaussadent T., Etat des lieux et réflexions sur la carbonatation du béton armé, Etudes et
Recherches des LPC, série Ouvrages d’Art OA29, Edité par LCPC Paris, septembre 1999, 80 p.
[6] Rafaï N., Hornain H., Villain G., Baroghel-Bouny V., Platret G., Chaussadent T., Comparaison et
validité des méthodes de mesure de la carbonatation, Revue Française de Génie Civil 6(2) (2002)
251-274.
[7] Villain G., Croquette G., Ounoughi K., Optimisation des essais pour la carbonatation accélérée
des bétons, Actes des Journées Techniques des LPC "Durabilité", 8 et 9 mars 2000, CETE de
Bordeaux, p. 117-126.
Résumé
Une méthode de détermination de la teneur en eau non-gelée dans un milieu poreux
cohésif (matériaux cimentaires, pierres…) soumis à l’action du froid a été développée
à l’aide d’un oscillateur pour sonde capacitive. Une telle mesure permet alors
d’obtenir une estimation de la perméabilité en fonction de la température. On montre
alors qu’une structure, soumise à un gradient thermique sous cycles de gel/dégel,
est susceptible de subir de l’écaillage en l’absence de sels fondants lorsque le
matériau constitutif est très peu perméable. Dans le cas inverse, l’endommagement
apparaît de façon globale (gel dit interne).
Mots-clés
Durabilité au gel - Glace - Poromécanique - Diélectrique - Transferts.
1. INTRODUCTION
La présence d’eau dans les pores d’un milieu poreux est à l’origine de la plupart des
problèmes de durabilité en génie civil ou en géotechnique, que ce soit par perte de
résistance mécanique des sols ou des fondations, par pénétration d’agents
chimiques délétères, par séchage, ou encore par action du froid.
Dans le cas des matériaux ayant une distribution de tailles de pores très large
(typiquement, du nanomètre au micromètre), une caractéristique importante des
milieux poreux tient au fait que l’eau des pores ne gèle pas complètement même en-
dessous de 0°C : dans une gamme de températures pouvant aller jusqu’à -40°C au-
moins, de l’eau liquide coexiste avec de la glace au sein du réseau poreux, en raison
des interactions moléculaires à l’interface des différents constituants du milieu
Dans ces analyses la teneur en eau non-gelée en dessous de 0°C est une fonction
d’état thermodynamique clef de la température. Pour la déterminer sur des matériaux
poreux cohésifs, un dispositif expérimental a été développé depuis 2002 au LMSGC.
Il exploite le très fort contraste existant entre les constantes diélectriques de l’eau
liquide et de la glace dans le domaine des fréquences radio. La fraction du volume
poreux restant non gelée est alors accessible au travers de la mesure de la capacité
de l’échantillon. Cette capacité est mesurée à l’aide de la fréquence de résonance
d’un circuit électrique constitué par l’échantillon mis en parallèle avec un oscillateur,
qui a été conçu et fabriqué au CECP de Rouen (CETE Normandie).
2. LA METHODE CAPACITIVE
Les molécules H20 constituent des dipôles électriques dont les temps de relaxation
sont différents en phase liquide et solide. Ces temps de relaxation traduisent le degré
de polarisation électrique et donc les constantes diélectriques réelles (ou
permittivités) de l’eau et de la glace ordinaire dont les variations avec la fréquence et
la température sont montrées sur la figure 1. Ces courbes ont été établies [9] à l’aide
du modèle de relaxation diélectrique de Debye valable pour l’eau et la glace.
Pour des matériaux complexes tels que les pâtes de ciment, les constantes
diélectriques de l’eau alcaline des pores et de la matrice solide ne sont cependant
pas connues, ce qui ne permet pas d’appliquer directement la procédure précédente.
Afin de contourner cette difficulté, on mesure la constante diélectrique de pâtes de
ciment en fonction de leur degré de saturation initial et de la température. On trouve
expérimentalement que la permittivité dépend alors bilinéairement de Sl et de T et,
en particulier, qu’aucune formation de glace n’est observée jusqu’à -40°C pour un
degré de saturation initial Sl < 0.5 , ce qui a été aussi observé dans [14]. Si on
suppose alors que cette eau non-gelée (en équilibre avec de la vapeur) a le même
comportement diélectrique que l’eau non-gelée (en équilibre avec la glace) dans des
pâtes de ciment soumis au gel/dégel, alors, en faisant appel au modèle de
Lichtenecker, on trouve que :
e = A Sl T + B T + C Sl + D
(3)
A = a - b (eif - 1 ); B = beif ;C = c - d (eif - 1 ); D = d eif
Figure 4 : Comparaison entre calculs et expériences. À gauche l’échantillon s’est seulement dégradé
en surface (écaillage), à droite il a été complètement détruit (gel interne). Les courbes de perméabilité
en fonction de la température κ (T ) ont été établies à partir des courbes S l (T ) des figures 2 et 3.
Les photos montrent que P1 a subi de l’écaillage tandis que P2 a été entièrement détruit.
5. CONCLUSION
La méthode capacitive permet de déterminer la teneur en eau non-gelée dans un
milieu poreux cohésif soumis à l’action du froid. Une telle mesure permet d’obtenir
une estimation de la perméabilité en fonction de la température. On montre alors
qu’une structure, soumise à un gradient thermique sous cycles de gel/dégel, est
susceptible de subir de l’endommagement superficiel (« écaillage ») en l’absence de
sels fondants lorsque le matériau constitutif est très peu perméable. En revanche, si
le matériau est très perméable, l’endommagement apparaît de façon globale (« gel
interne »).
6. REFERENCES
[1] Brun M., Lallemand A., Quinson J.F., Eyraud C., Changement d’état liquide-solide dans les
milieux poreux. Journal de Chimie Physique 70(6) (1973) 979-989.
[2] Scherer G.W., Freezing gels. Journal of Non-Crystalline Solids 155 (1993) 1-25.
[3] Dash J.G., Fu H., Wettlaufer J.S., The premelting of ice and its environmental consequences.
Reports on Progress in Physics 58 (1995) 115-167.
[4] Setzer M.J., Mechanical Stability Criterion, Triple-Phase Condition, and Pressure Differences of
Matter Condensed in a Porous Matrix. Journal of Colloid and Interface Science, 235 (2001) 170-
182.
Résumé
Le mécanisme de dégradation du béton par écaillage lors de cycles gel-dégel en
présence de solution saline fait intervenir différents paramètres. Ceux-ci ont été
identifiés et leur sensibilité a été étudiée en réalisant des essais de performance en
laboratoire. Les essais ont permis de mieux appréhender le phénomène en mettant
en évidence d'une part l'importance prépondérante de l'influence de la qualité de la
peau du béton, et d'autre part l'influence de la résistance intrinsèque des granulats
au gel en présence de solution saline. Les essais réalisés ont également conduit à
préciser l'influence de certains paramètres de l'essai de performance tels que la
hauteur de saumure et le mode de conservation des échantillons.
Mots-clés
Gel-dégel - Solution saline - Teneur en air - Ecaillage - Mesure du facteur
d'espacement
1. INTRODUCTION
Les inspections détaillées faites dans le cadre de la politique de surveillance et
d'entretien du patrimoine Ouvrages d'Art mise en place par la Direction des Routes
ont permis dès 1979 de mettre en évidence d'importantes dégradations du béton. Le
niveau des dégradations dues au gel dépend de la rigueur hivernale. Suite aux
hivers 1985 - 1986 - 1987 et 1990, celui-ci a été très important en Rhône-Alpes, ce
qui a conduit d'une part au développement d'essais de performance, d'autre part à
l'établissement de recommandations régionales (1992) [1] puis nationales (2003) [2].
Les cycles gel-dégel répétés peuvent provoquer deux types de dégradations [3] :
2. BETONS ETUDIES
La formule de base étudiée est dérivée d'une formule utilisée dans une usine de
préfabrication en diminuant volontairement la quantité de ciment à 350 kg/m³ afin de
mieux maîtriser le niveau de l'écaillage souhaité.
(*)Les essais d'écaillage ont été réalisés avec cinq formules de béton dont la teneur
en air variait de 2,1 % à 5,5 %, ce qui correspond à un dosage en entraîneur d'air de
0,350 kg à 3,500 kg.
Certains sont des paramètres d'essais, fixés par le mode opératoire de la norme, tels
que :
- la hauteur de saumure et les caractéristiques de la solution,
- la conservation des éprouvettes,
- le cycle gel-dégel.
Les autres paramètres sont liés aux caractéristiques du béton et/ou de l'ouvrage. Il
s'agit de :
- la teneur en air,
- la qualité de la peau du béton,
- la qualité des granulats (notamment leur gélivité),
- le type de surface testée [7].
4. RESULTATS OBTENUS
Chaque paramètre a été étudié indépendamment. Les observations suivantes ont
été enregistrées.
20
15
hauteur de saumure 3 mm
10
Température en °C
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24
-5
hauteur de saumure 8 mm
-10
hauteur de saumure 1 mm
-15
-20
-25
Temps en heures
- La conservation des éprouvettes avant l'essai dans un caisson fermé sans courant
d'air en complément des dispositions prévues à l'étape 2 de la norme XP P 18-420
réduit la dispersion des quatre échantillons.
- Les zones aux niveaux desquelles s'amorce l'écaillage sont mises en évidence.
Elles correspondent à des zones de coloration différente liées à la micro-
fissuration et à la porosité de la matrice cimentaire. L'apparition de zones
"sombres" au cours des essais d'écaillage montre que la peau du béton n'est pas
homogène dans sa structure même sur une surface relativement faible (15 x 15
cm).
Figures 4 et 5. Granulats peu ou pas altérés par les cycles gel-dégel en présence d'eau et
complètement éclatés sous l'action conjuguée de la solution saline et des cycles gel-dégel.
- Les valeurs d'écaillage obtenues avec une solution saline sont plus élevées que
celles obtenues avec de l'eau ou avec un agent de déverglaçage sans chlorure.
5. CONCLUSION
L'essai d'écaillage est un essai destructif destiné à déterminer la résistance de la
peau du béton lors de l'agression de cycles gel-dégel en présence de solution saline.
Une des difficultés rencontrées dans la compréhension de ce mécanisme de
dégradation est liée au fait que les essais de qualification initiaux altèrent les
propriétés intrinsèques de la peau du béton.
6. REFERENCES
[1] Groupe de travail Rhône-Alpes - Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis
au gel - mars 1992.
[2] LCPC - Guide technique Recommandations our la durabilité des bétons durcis soumis au gel -
décembre 2003.
[3] ATILH (Association Technique de l'Industrie des LIants Hydrauliques) - Le béton exposé aux
agressions hivernales. Documentation technique n° 1, janvier 1989.
[4] Norme P 18-424 - Essai de gel sur béton durci. Gel dans l'eau - Dégel dans l'eau.
[5] Norme P 18-425 - Essai de gel sur béton durci. Gel dans l'air - Dégel dans l'eau.
[6] Norme XP P 18-420 - Essai d'écaillage des surfaces de béton durci exposées au gel en présence
d'une solution saline.
[7] Baroghel-Bouny V., Arnaud S., Henry D., Carcassès M., Quénard D., Vieillissement des bétons en
milieu naturel : une expérimentation pour le XXI° siècle. III - Propriétés de durabilité des bétons
mesurées sur éprouvettes conservées en laboratoire, Bulletin des Laboratoires des Ponts et
Chaussées, n° 241, nov.-dec. 2002, pp 13-59.
Mots-clés
Béton - Diagnostic - Incendie - Altération
1. INTRODUCTION
Les dégradations de béton par incendie sont relativement rares pour les ouvrages
d’art et affectent davantage les bâtiments. Il existe néanmoins quelques cas
d’incendie de camions sous des ponts en béton qui ont provoqué un
endommagement significatif du matériau. On peut également citer cinq incendies
importants dans les tunnels (tunnel sous la Manche – 1996, tunnel du Mont Blanc –
1999, tunnel de Tauern en Autriche – 1999, tunnel du Gothard en Suisse – 2001,
tunnel de Fréjus - 2005).
Le guide « Méthodes d’essai des lpc n°62 » [1] a pour objectif d’établir les capacités
et les limites des méthodes de diagnostic de l’état d’un béton soumis à un incendie.
Mais, dans le cas d’une structure incendiée, il est aussi fondamental de s’intéresser
à l’état des aciers car ceux-ci sont très sensibles à la chaleur. Ce guide est destiné
aux donneurs d’ordre pour les aider à formuler leur demande d’études ainsi qu’aux
techniciens (futurs utilisateurs de ces méthodes, laboratoires souhaitant s’équiper…).
Ce document est structuré en quatre parties :
La seconde partie concerne les observations et les mesures que l’on peut effectuer
in situ (essai de dureté de surface au scléromètre et auscultation sonique).
Enfin, il est apparu opportun de faire apparaître, pour chacune des méthodes
décrites, les coordonnées des interlocuteurs du réseau du Laboratoire des Ponts et
Chaussées ainsi que du CETU susceptibles de renseigner efficacement les
personnes intéressées.
2. INSPECTION DE L’OUVRAGE
Après un incendie, la quantité de débris et le noircissement de la structure peuvent
donner une impression exagérée de la gravité des dégradations, notamment dans le
cas d’un incendie violent. A l’inverse, lorsque la température atteinte n’a pas été
élevée mais s’est maintenue longtemps, la profondeur d’endommagement peut être
sous-estimée.
Dès qu’il est possible d’accéder sur le site, il est important de pouvoir évaluer le
niveau d’endommagement de la structure pour s’assurer de la sécurité de sa stabilité
et de déterminer la suite à donner au sinistre : démolition partielle ou totale,
Selon la durée de l’incendie, les dégâts apparents sur un élément en béton prennent
successivement les aspects suivants :
Avant que les premiers dégâts visibles n’apparaissent, l’échauffement du béton lui
occasionne des transformations physico-chimiques délétères. L’eau libre se
vaporise, créant ainsi des surpressions internes, la portlandite se décompose en
chaux qui sera potentiellement expansive à terme, les hydrates de calcium de la
phase liant se décomposent et font ainsi chuter la résistance mécanique du béton,
les granulats calcaires se décarbonatent ce qui entraîne leur désagrégation.
4. AUSCULTATION SONIQUE
La vitesse sonique et l’atténuation sont deux paramètres qui permettent d’obtenir une
information qualitative sur le matériau et sur la structure. La vitesse sonique des
ondes longitudinales est en relation avec le module d’élasticité et la résistance à la
compression après étalonnage.
Dans le cas d’un béton soumis au feu, l’élévation de température provoque une
modification physico-chimique du matériau. L’auscultation sonique, basée sur des
mesures de temps de parcours et d’énergie transmise, est une méthode
particulièrement bien adaptée à ce type d’investigation.
Les vitesses soniques et les atténuations d’énergie sont deux paramètres qui
permettent d’obtenir une information qualitative sur le matériau.
9. LA METHODE RADAR
La technique radar repose sur l'utilisation d'impulsions électromagnétiques émises
par une antenne d'émission. Celles-ci se propagent en s'atténuant dans les
matériaux et à chaque interface de deux matériaux électromagnétiquement
différents, une partie de l'énergie de l'impulsion est réfléchie vers la surface. Les
échos successifs sont alors enregistrés dans un signal temporel par l'antenne de
réception. En général, les antennes émettrice et réceptrice se situent dans un même
boîtier, ce qui correspond à une configuration classique d'acquisition.
Résumé
Cette étude s’intéresse au comportement de pâtes de ciment au très jeune âge et
particulièrement à l’influence de la température sur leur évolution physico-chimique
(degré d’hydratation et teneur en portlandite) et leurs déformations chimique et
endogène. Ces déformations sont largement impliquées dans le phénomène de
fissuration précoce des matrices cimentaires, responsable de l’augmentation de la
perméabilité et de la diminution des propriétés de confinement de ces matériaux.
L’ étude a porté sur des pâtes de ciment de faible rapport eau/ciment (E/C = 0,25 ;
0,30 ; 0,35 et 0,40) conservées à différentes températures (T = 10, 20, 30, 40 et
50°C). Une relation bi-linéraire entre le degré d’hydratation et la teneur en Ca(OH)2 a
été mise en évidence. Le seuil de précipitation importante de Ca(OH)2 correspond à
un gain sensible de rigidité du matériau. Par ailleurs, l’influence de la température sur
l’amplitude de la contraction Le Chatelier a été observée dès 40°C. Enfin, le retrait
endogène volumétrique est quasi-linéairement lié à l’évolution du degré d’hydratation
à partir du seuil de précipitation de Ca(OH)2. L’analyse des résultats montre
également la nécessité d’études complémentaires sur la mesure des déformations
endogènes afin d’éclaircir la différence observée entre mesures volumétriques et
mesures linéaires.
Mots-clés
Retrait endogène - Hydratation - Température - Jeune âge
1. INTRODUCTION
Les déformations au très jeune âge des matrices cimentaires constituent aujourd’hui
l’un des phénomènes clairement identifiés comme étant à l’origine de la
(micro)fissuration des matériaux cimentaires utilisés dans la construction d’ouvrages
de Génie Civil. Associé à l’hydratation des constituants du ciment, le retrait
endogène se traduit par un rétrécissement naturel du matériau au cours de sa
maturation. Lorsqu’il est empêché, le retrait peut provoquer l’apparition de
(micro)fissures et de fissures traversantes dans la matrice liante. Cette augmentation
de la porosité engendre une diminution des caractéristiques de confinement du
2. ETUDE EXPERIMENTALE
Echantillon
Bain thermostaté
b)
Figure 1. Méthodes de mesure des retraits chimique et endogène au très jeune âge.
3. RESULTATS ET ANALYSES
On observe une relation bi-linéaire entre le degré d’hydratation des pâtes de ciment
et leur teneur en Ca(OH)2, la mesure conjointe par ATG favorisant la corrélation
entre ces deux paramètres physico-chimiques. Au-delà de l’aspect métrologique, il
est possible d’affiner l’analyse en distinguant deux périodes d’évolution de la teneur
en Ca(OH)2 : tout d’abord très faible jusqu’à environ 7% d’hydratation, la teneur en
portlandite montre une croissance linéaire jusqu’à la fin de la période d’investigation.
Le fait que la relation entre les deux paramètres soit unique induit que la
stoechiométrie des réactions d’hydratation au très jeune âge est peu modifiée par la
teneur initiale en eau et la température de conservation, dans les plages de rapports
E/C et de températures étudiées.
9
8 Début de prise Vicat
Fin de prise Vicat
7 Teneur en Ca(OH)2
6
Age en h
5
4
3
2
1
0
0 10 20 30 40 50 60
Température en °C
Figure 3. Echéances de l’apparition de la portlandite et du début et de la fin de prise Vicat pour des
pâtes de ciment à E/C = 0,30.
Etant donnée la précision de l’essai à l’aiguille Vicat (± 10 min), on peut affirmer que,
dans la majorité des cas, il y a correspondance entre l’apparition de Ca(OH)2
détectée par ATG et la fin de prise Vicat. A la figure 3, cette observation se vérifie
particulièrement à T = 10, 20, 40 et 50°C.
Il semble donc que le seuil d’apparition de portlandite détecté par ATG au sein des
pâtes constitue un bon indicateur de la prise du matériau, notamment à des
températures relativement élevées.
Les points de mesure sont plus dispersés que ceux représentant l’évolution de la
portlandite en fonction du degré d’hydratation (figure 2). On remarque notamment
que les points de mesure à E/C = 0,25 sont situés au-dessus des points de mesure
obtenus pour des rapports E/C supérieurs. Cette observation peut s’expliquer par les
différences de conditions de conservation lors de la mesure du retrait chimique
(conditions saturées) et lors du suivi du degré d’hydratation (conditions endogènes).
On observe également que les points de mesure obtenus à 40 et 50°C sont situés
dans la zone inférieure du nuage de points. La relation entre la contraction Le
Chatelier et le degré d’hydratation dépend donc de la température : on peut
Pour des pâtes de rapport E/C compris entre 0,30 et 0,40 et maintenues à 20°C, la
relation entre le degré d’hydratation et le retrait chimique peut être considérée
comme unique, conformément aux résultats obtenus par Garcia-Boivin [3].
5
10°C
Retrait endogène volumique en mm3/g
20°C
4
30°C
40°C
3 50°C
1
y = 0.1115x - 0.7805
0
0 10 20 30 40 50
Degré d'hydratation en %
Figure 5. Retrait endogène volumique de pâtes de ciment (E/C = 0,25) entre 7 et 50% d’hydratation.
Concernant la teneur en portandite des pâtes de ciment, les résultats au très jeune
âge ont permis d’établir une relation linéaire entre la quantité de Ca(OH)2 et le degré
d’hydratation (voir figure 2). La comparaison des valeurs calculées à partir de cette
relation et celles obtenues expérimentalement par Baroghel-Bouny et al. [7] sur des
pâtes de ciment matures à 20°C montre une bonne concordance entre les deux
types de résultats : la différence relative maximale est inférieure à 10% (voir tableau
2). Dans ce cas, l’étude au très jeune âge permet une prédiction acceptable de
l’évolution physico-chimique à long terme des pâtes de ciment.
Les résultats de retrait endogène, présentés dans le tableau 3, sont moins probants :
les valeurs de retrait endogène volumique obtenues dans cette étude, initialisées au
temps de début de prise Vicat et converties en μm/m sont largement supérieures à
celles mesurées à 1 an avec le même type de ciment et un rapport E/C identique [8].
La divergence importante entre le retrait endogène des pâtes de ciment à court et à
long termes est généralement attribuée à la différence des méthodes d’essais
utilisées, bien qu’aucun des phénomènes avancés (pression de la membrane sur
l’échantillon, absorption d’eau et/ou ressuage durant l’essai volumétrique, etc.) n’ait
été précisément quantifié [9].
5. CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Cette étude sur la cinétique de l’hydratation et des retraits chimique et endogène de
pâtes de ciment au très jeune âge a mis en évidence :
6. REFERENCES
[1] Mounanga P., Khelidj A., Loukili A., Baroghel-Bouny V., Predicting Ca(OH)2 content and chemical
shrinkage of hydrating cement pastes using analytical approach, Cem. Conc. Res. 34(2) (2004)
255-265.
[2] Regourd M., L'hydratation du ciment Portland, in « Le béton hydraulique, connaissance et
pratique » (Presses de l'ENPC, 1982), 193-222.
[3] Garcia-Boivin S., Retrait au jeune âge du béton : Développement d’une méthode expérimentale et
contribution à l’analyse physique du retrait endogène, Thèse ENPC, Paris, 2001, 251 p.
[4] Ulm F.-J., Le Maou F., Boulay C., Creep and shrinkage coupling: new review of some evidence,
Rev. Fr. Gén. Civ. 3(3/4) (1999) 21-37.
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control at early ages, Cem. Concr. Comp. 26(5) (2004) 589-599.
[6] Mounanga P., Baroghel-Bouny V., Khelidj A., Loukili A., Autogenous deformations of cement
pastes – Part I: temperature effects at early age and micro-macro correlations, Cem. Conc. Res.
36(1) (2006) 110-122.
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cement pastes – Part II: W/C effects, micro-macro correlations, and threshold values, Cem. Conc.
Res. 36(1) (2006) 123-136.
[8] Baroghel-Bouny V., Kheirbek A., Effect of mix-parameters on autogenous deformations of cement
pastes - Microstructural interpretations, Conc. Sc. Eng. 3(9) (2001) 23-38.
[9] Barcelo L., Boivin S., Acker P., Rigaud S., Boulay C., Clavaud B., Linear vs. volumetric
autogenous shrinkage measurement: material behaviour or experimental artefact? Proc. of
Second Int. Res. Seminar on Self-desiccation and its Importance in Concrete Technology, june
18, Lund, Sweden, 1999 (Ed. by B. Persson and G. Fagerlund, Lund University), pp 109-125.
Résumé
Cet article présente un dispositif de mesure des déformations d'éprouvettes
cylindriques, dans deux dimensions, qui a été conçu au LCPC. L'objectif est d'obtenir
les retraits selon l'axe et le diamètre de l'éprouvette cylindrique, puis les différences
entre les retraits mesurés dans la zone proche de la surface soumise au séchage et
les retraits mesurés au cœur de l'éprouvette. En effet, les retraits différentiels de
séchage, gênés, peuvent conduire à une microfissuration superficielle qui augmente
les propriétés de transport du béton et qui affaiblit ses capacités de protection des
armatures dans les ouvrages en béton armé. De plus, dans le cas de plans minces
horizontaux, dalles ou dallettes, les retraits différentiels de séchage sont à l'origine
de la forme incurvée que peuvent prendre ces structures.
Les expériences sur ce prototype de mesures bidimensionnelles ont été contrôlées
par des mesures conventionnelles longitudinales, sur des prismes. Pour un mortier
ordinaire et un mortier autonivelant, ont été étudiées aussi bien les déformations
endogènes que les déformations de séchage et les déformations totales. L'évolution
de l'humidité relative interne et celle de la microstructure des deux mortiers ont été
suivies simultanément ; ceci permet une analyse approfondie des phénomènes de
retrait.
Mots-clés
Mortier autonivelant - Retrait - Hydratation - Séchage - Microstructure - Gradient.
1. INTRODUCTION
Des dalles de sols industriels et de chauffage par le sol, fabriquées avec des
mortiers autonivelants rencontrent des problèmes de tuilage, c'est-à-dire de
relèvement de leurs bords et de décollement en périphérie, qui peuvent
éventuellement conduire à des fissurations superficielles, voire à des
endommagements plus importants [1,2]. Il est donc intéressant d'étudier l'influence
du séchage sur les gradients de teneur en eau et sur les retraits différentiels
d'autodessication, de séchage et "total" des matériaux à base de ciment [3-8]. Pour
ce faire, un dispositif de mesure des déformations axiales et diamétrales
d'éprouvettes cylindriques de faible épaisseur a été mis au point [9-11]. Une
campagne expérimentale très complète a été menée, permettant de suivre
2. PROGRAMME EXPERIMENTAL
a) Photo
D3 D4
capteurs capteurs
D1 D2
D9 D10
3 chevilles à ressort,
portique placées à 120°
socle
b) Schéma
Notons cependant que, les premiers essais (SCM et NM-1 1ère gâchée) ont été
réalisés avec 4 capteurs par bâti donc que les déformations radiales en bas n'ont pas
été mesurées. Les données des capteurs sont enregistrées automatiquement par
ordinateur.
L'éprouvette est posée soit sur un pion central, soit sur une plaque de téflon dont
l'épaisseur peut varier pour s'adapter à l'épaisseur de l'éprouvette. La solution
choisie à la conception du dispositif était le pion central, mais des résultats obtenus à
Configuration A Configuration B
(endogène) (1 face exposée à HR = 65%)
haut
Puis séchage pendant 6 mois bas
D'autres essais [10,11] visant à déterminer l'évolution des gradients de teneur en eau
par gammadensimétrie, des degrés d'hydratation selon le mode opératoire [16] et
des essais de séchage par palier pour déterminer les isothermes de désorption selon
[17], ont été réalisés mais ne sont pas présentés dans cet article.
3. RESULTATS ET ANALYSE
250 1000
200
800
.
.
150
Retraits (µm/m)
Retraits (µm/m)
600
100
400
50
0 200
-50 0
0 30 60 90 120 150 180 0 30 60 90 120 150 180
Temps (jours) Temps (jours)
NM-3 : radial haut NM-3 : radial haut
NM-3 : radial bas
prisme 4x4x16, retrait endogène prisme 4x4x16, retrait total
La Figure 4-b montre que les mesures latérales de retrait "total" sont reproductibles
(±20 µm/m), le retrait mesuré en haut à 1 cm de la surface exposée au séchage
étant nettement supérieur à celui mesuré en bas.
.
150
Retraits (µm/m)
Retraits (µm/m)
600
100 500
400
50
300
200
0
100
-50 0
0 30 60 90 120 150 180 0 30 60 90 120 150 180
Temps (jours) Temps (jours)
NM-3 : radial haut NM-3 : radial bas
NM-1 : radial haut NM-2 : radial bas
NM-2 : radial haut NM-2 : radial bas
NM-1 : radial haut NM-3 : radial haut NM-3 : radial bas
Tableau 2. Evolution de la porosité globale mesurée par intrusion de mercure des deux mortiers SCM
et NM, dans les configurations A et B
Porosité (%) Conditions endogènes Hydratation & séchage couplés
Age (jours) position SCM NM SCM NM
haut 20,9% 14,3% 19,4% 14,9%
7
bas 21,4% 13,8% 19,4% 12,7%
haut 19,5% 13,3% 19,6% 13,2%
28
bas 19,3% 12,7% 17,9% 13,0%
haut 15,4% 11,5% 19,7% 14,1%
90
bas 16,3% 10,8% 18,0% 12,6%
haut 15,2% 13,1% 19,3% 14,8%
180
bas 14,8% 11,3% 17,5% 12,7%
hydratation endogène
DV/Dlog(r) (mm 3.g -1.nm -1)
150
90
60 30
30
0 0
1E+0 1E+1 1E+2 1E+3 1E+4 1E+5 1E+0 1E+1 1E+2 1E+3 1E+4 1E+5
Rayon de pore (nm) Rayon de pore (nm)
Quand les éprouvettes sont exposées au séchage après 24 heures de cure humide
et le démoulage, la porosité globale évolue différemment car elle est gênée par un
séchage superficiel, en particulier le mortier autonivelant SCM : en haut, la porosité
globale reste constante à un niveau élevé (19,5%) et diminue peu en bas (jusqu’à
17,5%). En effet, près de la surface exposée au séchage, moins d'eau est disponible
pour l'hydratation donc moins de portlandite est disponible pour les réactions
pouzzolaniques. La Figure 5 montre ainsi effectivement des pores plus grossiers.
95 9
95 14
8
90 90 12
7
gradient de HR (%)
gradient de HR (%)
85 6 85 10
HR (%)
HR (%)
80 5 80 8
75 4 75 6
3
70 70 4
2
65 65 2
1
60 0 60 0
0 60 120 180 240 300 360 0 60 120 180 240 300 360
Age (jours) Age (jours)
Pour le mortier SCM (Figure 6-a), la cinétique est lente en particulier pour le
séchage "pur" car les pores du mortier SCM dont les réactions d'hydratation et
pouzzolaniques ont pu se produire en conditions endogènes, sont très fins.
Cependant, le séchage atteint des profondeurs plus importantes et les gradients
entre le haut et le bas des éprouvettes sont moins prononcés, en particulier lorsque
séchage et hydratation sont concomitants. On note une inflexion, indiquée par une
flèche, des courbes de SCM qui semble correspondre aux réactions pouzzolaniques
(à l'âge de 45 jours environ).
Les autres ruptures de pentes ou pics des courbes présentées sont dues soit à un
changement de sonde (à 300 jours sur la Figure 6-a) ou à des arrêts momentanés
de la climatisation.
Pour le mortier NM (Figure 7-b), la cinétique est régulière, les retraits endogène et
"total" se stabilisent au bout de 60 à 80 jours, tandis que le retrait de séchage "pur"
croît jusqu'à 150 jours.
Pour le mortier SCM (Figure 7-a), on observe une évolution en deux temps, qui
semble correspondre d'abord à du retrait d’autodessication dû à l'hydratation
(évolution entre 1 et 14 jours) puis au retrait dû aux réactions pouzzolaniques
(reprise du retrait entre 28 et 60 jours).
Age depuis le début du séchage (j) Age depuis le début du séchage (j)
180 210 240 270 300 330 360 180 210 240 270 300 330 360
800 800
.
600 600
Retrait (µm/m)
Retrait (µm/m)
400 400
200 200
0 0
0 30 60 90 120 150 180 0 30 60 90 120 150 180
Age (jours) Age (jours)
Pour les deux mortiers, on constate que le retrait "total" n'est pas la somme du retrait
endogène et du retrait de séchage car les matériaux sont différents lorsque
l'hydratation est gênée par un séchage simultané [18]. Ce phénomène est
particulièrement vrai pour le mortier SCM dont la microstructure est radicalement
modifiée par le séchage simultané (Figure 5-a).
50 50
40 40
.
Déplacements (µm) .
Déplacements (µm)
30 30
20 20
10 10
0 0
-10 -10
180 210 240 270 300 330 360 180 210 240 270 300 330 360
4. CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Un dispositif a été mis au point pour mesurer les déformations bidimensionnelles
d'éprouvettes cylindriques de faible épaisseur. Des essais normalisés (NF P15-433
[14]) de mesure de retrait longitudinal ont permis de valider ce dispositif et la
méthode d’essai associée. Une répétition des essais sur trois gâchées de mortier
ordinaire (NM) a montré la reproductibilité des essais.
5. REMERCIEMENTS
Les auteurs remercient chaleureusement Carmen Kounkou, Eric Merliot et Michel
Joly pour leur participation à la conception du dispositif ainsi que Claude Boulay et
Fabrice Le Maou pour leurs conseils avisés.
6. REFERENCES
[1] Sadouki H. and Wittmann F.H., Shrinkage and internal damage induced by drying and
endogenous drying, Proceedings of the international RILEM workshop, Ed. by V. Baroghel-Bouny
and P.-C. Aïtcin, October 2000, Paris, p.299-314.
Fissuration/endommagement et propriétés de
transport
Résumé
Cet article présente tout d’abord brièvement le logiciel « Picture » qui a été
développé par la section traitements d’images du LCPC. Ce logiciel possède un
grand nombre d’outils de traitement d’images et offre la possibilité de développer par
des collaborations, des méthodes répondant aux besoins des équipes du LCPC et
des LR. En particulier, une méthode de mesure de longueur de fissures par unité de
surface, qui a été mise au point en collaboration avec la Division BCC est détaillée.
Après une présentation des principes de base de la méthode et de son
implémentation dans le logiciel « Picture », un exemple d’analyse quantitative est
détaillé et discuté. Les résultats ont montré que cette nouvelle fonction du logiciel
« Picture » est désormais utilisable en vue de déterminer le paramètre LA,
représentant la longueur de fissures par unité de surface d’échantillon. La fonction
permet aussi de déterminer le degré d’orientation de la fissuration ω. Toutefois, pour
déterminer ce paramètre, une attention particulière devra être portée sur les
paramètres d’entrées lors de l’utilisation de la fonction.
Mots-clés
Analyse d’image - Fissure - Quantification - Picture - Longueur.
1. INTRODUCTION
De nombreuses recherches dans le domaine du génie civil, menées au sein du
Laboratoire Central des Ponts et Chaussées, ont de plus en plus recours aux
techniques de traitement d'images. Les besoins spécifiques de ces études ne sont
pas toujours satisfaits par les possibilités des logiciels usuels de traitement d'images,
plus souvent orientés application morphologique que mesure physique.
Les sources du noyau du logiciel peuvent être fournies aux chercheurs du LCPC qui
désirent développer eux-mêmes les algorithmes spécifiques à leurs études, ces
nouvelles fonctionnalités sont ensuite intégrées par nos soins dans le logiciel
PICTURE.
2. CARACTERISTIQUES DE PICTURE
L’acquisition d'images numériques est actuellement réalisable dans PICTURE avec
une carte Matrox PIP 1024 et Imaging Technology ICPCI, des caméras PixelLink et
Marlin avec une connectique IEEE. L'intervalle de temps entre chaque image est un
paramètre ajustable par l'opérateur, et dépendant des générations de carte ou de
caméra. La vitesse la plus rapide est, avec les caméras à connectique IEEE. Les
valeurs deviennent 25 images par seconde sans sauvegarde et 15 images par
seconde avec sauvegarde.
4. QUANTIFICATION DE FISSURES
α1 α2 α3 α4 α5
N1=7 N2=7 N3=2 N4=5 N5=10
Figure 2. Principe de la méthode des sécantes orientées.
LA=π/2.NLmoy
NL max − NL min
ω=
π
NL max + ( − 1).NL min
2
Dans le logiciel « Picture », une première donnée d’entrée est relative à la distance
entre les droites du réseau. Le nombre de séquences correspond au nombre
d’angles α régulièrement répartis pour lequel le réseau de droites sera dessiné et le
comptage effectué. Par exemple, pour un nombre de séquences de 8, α va varier de
0 à (π-π/8) par pas de π/8. Le temps de calcul pourra être à considérer dans la
définition de ces 2 paramètres.
Il convient tout d’abord de préciser que l’exemple présenté dans cet article a comme
seul objectif d’illustrer l’utilisation de la fonction de quantification. Dans ces
conditions, la pertinence de la saisie manuelle du trajet de la fissuration par
l’opérateur, ainsi que le résultat numérique obtenu en fonction du pré-traitement de
l’échantillon ou de la méthode d’observation, ne sont pas discutés ici.
La figure 3 représente l’image d’une surface polie obtenue par MEB-ERD sur un
béton d’ouvrage. Les caractéristiques de l’échantillon et son pré-traitement sont
détaillés dans [3]. La figure 3 a) représente la superposition de l’image et du trajet de
la microfissuration saisi par l’opérateur et la figure 3 b) l’image en noir et blanc qui
sera utilisée dans « Picture ». Précisons seulement que pour le logiciel « Picture »,
les objets (fissures) sont représentés en blanc sur noir et que les couleurs ont ici été
inversées.
a) b)
Figure 3. Image obtenue au MEB par électrons rétrodiffusés sur surface polie (G=250X), et réseau de
fissures.
Cette image de dimension 1120 x 824 pixels a été traitée en faisant varier les
paramètres d’entrée « distance entre droites » et « nombre de rotations », afin
d’évaluer l’influence de ces paramètres sur le résultat final. Le résultat est présenté
dans le tableau 1. L’image a préalablement été calibrée. Un pixel représente 0,33
μm.
Tableau 1. Longueur de fissures par unité de surface et degré d’orientation en fonction des
paramètres d’entrée
distance entre
droites (pixel) 200 200 100 100 50 50 25 25
nbr de
rotations 8 16 8 16 8 16 8 16
LA (px/px2) 0,0121 0,0122 0,0122 0,0120 0,0123 0,0121 0,0121 0,0121
2
LA (mm/mm ) 36,6 36,9 37,1 36,3 37,3 36,6 36,8 36,8
ω 15,4% 22,3% 17,7% 24,1% 10,2% 11,4% 5,2% 5,4%
On constate tout d’abord que dans la plage de valeurs choisie pour cette évaluation,
la longueur de fissures varie très peu en fonction des paramètres d’entrée. Il n’en est
pas de même pour le degré d’orientation, qui diminue lorsque la distance entre lignes
diminue. Notons ici que compte tenu de la nature des fissures étudiées, le degré
d’orientation doit être faible. L’examen de la rose des intercepts (cf. figure 4), permet
d’expliquer ces résultats.
5. CONCLUSION
Picture est actuellement un logiciel en constante évolution, qui est distribué en
freeware. Parce que la section traitement d’images en est le maître d’œuvre, il
permet de développer dans le cadre de collaborations de nouveaux outils de mesure.
Les premiers tests de la fonction de quantification de la (micro)fissuration par la
méthode des sécantes orientées du logiciel « Picture » ont montré que celle-ci peut
d’ores et déjà être utilisée dans des cas réels. Notons que son application n’est pas
limitée à la microfissuration et que d’autres types de fissures peuvent aussi être
étudiés, pour le suivi de l’évolution dans le temps des fissures sur parement par
exemple. La fonction présentée dans ce rapport est évolutive. Ainsi, en fonction des
besoins du réseau des LPC, des points tels que le traitement simultané d’un lot
d’images ou l’amélioration de l’exportation des résultats vers un tableur pourraient
être abordés.
6. RÉFÉRENCES
[1] Laurent D. Cohen, Ron Kimmel, Global Minimum for Active Contour Models : a Minimal Path
Approach International Journal of Computer Vision 24 (1) (1997) pp 57-78.
[2] Ammouche A., Riss J, Breysse D., Marchand J., Image analysis for the automated study of
microcracks in concrete, Cement and Concrete Research 23 (2001) pp 267-278.
[3] Baroghel-Bouny V., Gawsevitch J., Belin P., Chaussadent T., Platret G., Etude expérimentale sur
le Pont de l'Ile de Ré - Caractérisation du béton du tablier à 14 ans, Projet National BHP 2000 -
Thème 1 : Durabilité - Sous-thème : Etude expérimentale sur ouvrages anciens, Rapport LCPC,
juin 2002, 56 p.
Résumé
L’objectif de cet article est d’étudier l’influence de la fissuration traversante sur la
diffusion des ions chlorure pour trois types de bétons, un béton ordinaire BO et deux
bétons à hautes performances M75 et M75FS. Les largeurs des fissures
traversantes étudiées varient entre 30 et 250 µm et sont obtenues par essai de
traction par fendage. Le coefficient de diffusion est mesuré par essai de migration
accéléré en régime permanent. Les résultats obtenus montrent que le coefficient de
diffusion augmente avec la largeur de fissures et présente la même tendance pour
les trois types de béton. Pour un béton sain le coefficient de diffusion du M75FS est
inférieur à celui du M75 et du BO. Par contre, pour les bétons fissurés, le facteur
d’augmentation du M75FS est plus important que ceux du M75 et du BO. Le
coefficient de diffusion dans la fissure Df augmente avec la largeur de cette dernière
et devient constant pour des largeurs supérieures à 80 µm. Dans ce dernier cas la
valeur obtenue alors est celle de la diffusion libre dans l’eau.
Mots-clés
Fissure traversante - Coefficient de diffusion - Ions chlorure - Béton.
1. INTRODUCTION
La durabilité des ouvrages en béton armé en environnement marin est liée à la
pénétration d’agents agressifs dans son réseau poreux. La diffusion aux ions
chlorure est un paramètre de transport relatif à cette pénétration. Les ions chlorure
pénètrent dans le béton non saturé selon des processus diffusif et convectif. Le
coefficient de diffusion des ions chlorure quantifie leur aptitude à pénétrer au sein du
matériau et donc à contribuer à la dégradation des structures en béton armé. De
nombreux travaux ont été développés pour mesurer directement ce paramètre ou
pour établir et appliquer des modèles au matériau considéré comme sain et
homogène. Or, dans une structure en service le matériau est rarement ’’sain’’. Son
taux d’endommagement est lié aux diverses agressions extérieures mécaniques
et/ou chimiques. Les sollicitations mécaniques créent et développent une fissuration
qui modifie la structure poreuse du matériau et par suite ses paramètres de transfert.
2. PROGRAMME EXPERIMENTAL
Tous les bétons ont subi la même cure. Avant d’être démoulées, les éprouvettes ont
été entreposées 24 heures en chambre humide à 20°C et 95% d’humidité relative
(HR). Elles ont été plongées ensuite trois mois dans l’eau à 20°C. Les
caractéristiques mécaniques et physiques obtenues à l’issue de la cure humide sont
présentées dans le tableau 2. Trois disques ont été extraits des éprouvettes par
sciage. Ces disques ont été enduits de deux couches de résine puis rectifiés. Leur
épaisseur est comprise entre 47 mm et 50 mm.
Amont Aval
NaCl+NaOH+KOH NaOH+KOH
Cathode Anode
Disque de béton
Figure 2. Cellule de migration.
Les ions chlorure vont se déplacer au sein du béton saturé à la fois par diffusion
sous l’effet d’un gradient de concentration et par migration sous l’effet d’un champ
électrique. La relation de Nernst-Plank (1) permet d’obtenir le flux d’ions chlorure J
créé par ces deux phénomènes dans le cas d’un béton saturé.
∂C zF ∂ E
J(x, t) = − D e + De C(x, t) (1)
∂x RT ∂ x
JRTL
De = (2)
zFCΔΕ
La diffusion des chlorures dans le béton sous régime stationnaire correspond à une
vitesse de déplacement des ions constante. Le coefficient de diffusion effectif est
déterminé à partir de la mesure de la concentration en chlorures dans le
compartiment aval, par dosage de solutions prélevées à intervalle de temps régulier
(au moins tous les jours). Ce dosage se fait par titration potentiométrique au nitrate
d’argent AgNO3 de 0.05M.
3. RESULTATS ET DISCUSSION
a. BO b. M75
c. M75FS
Figure 3. Evolution de la concentration cumulée en chlorures du compartiment aval pour différentes
largeurs de fissuration.
Une comparaison entre les trois types de béton est présentée dans la figure 5.a. On
constate que le coefficient de diffusion croît avec l’augmentation de l’ouverture
moyenne de la fissuration. Le rapport E/C, et la présence de la fumée de silice
influent sur le coefficient de diffusion des ions chlorure. Pour un béton sain, le
coefficient de diffusion du BO augmente d’un facteur de 2,44 par rapport au M75, ce
dernier augmente de 3 par rapport au M75FS.
Soit D0 , le coefficient de diffusion effectif mesuré sur les disques de béton sain et D
le coefficient de diffusion des disques de béton fissuré. Le rapport D/D0 croit en
fonction de la largeur moyenne de fissuration (figure 5.b), l’augmentation devient
importante pour des largeurs de fissuration supérieures à 80 µm. Le rapport D/D0 du
M75FS augmente d’une manière significative par rapport au M75 et au BO. Ceci
peut être expliqué par l’existence d’un transfert perpendiculaire à la fissuration qui
est très important pour le BO par rapport au M75 et M75FS, car ce transfert croît
avec l’augmentation de la porosité du béton.
(A + Sf ) J t = AJ 0 + Sf J f (3)
zFCΔ Ε
Jt = D (4)
RTL
zFCΔ Ε
J0 = D0 (5)
RTL
zFCΔ Ε
Jf = Df (6)
RTL f
En remplaçant les équations (4), (5) et (6) dans l’équation (3), le coefficient de
diffusion à travers la fissuration est obtenu à partir de l’équation (7) :
= +
Figure 6. Hypothèse de partition du flux des ions chlorure à travers un échantillon fissuré
(a) (b)
Figure 7. Variation du coefficient de diffusion à travers la fissure en fonction de la largeur de fissure et
du temps de retard.
4. CONCLUSION
La fissuration traversante peut être obtenue par l’essai de traction par fendage. Le
coefficient de diffusion obtenue en régime stationnaire augmente avec
l’augmentation de la largeur de fissure. Le rapport D/D0 pour le M75FS est supérieur
à celui obtenu pour le M75 et le BO. Cette variation peut être expliquée par
l’existence d’un transfert perpendiculaire à la fissuration qui est plus important pour le
5. REFERENCES
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25(4) (1995) 803-808.
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[4] Olga G., Influence of cracks on chloride ingress into concrete, ACI Mat Journ 100(2) (2003) 120-
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[5] Gerard B., Contribution des couplages mécanique-chimie-transfert dans la tenue à long terme des
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[6] Toggnazi C., Couplage fissuration dégradation chimique dans les matériaux cimentaires :
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[8] Wang K., Permeability study of cracked concrete, Cem and Concr Res, 27 (3) (1997) 381-393.
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Publication P-96:6, Dept. of Building Materials, Chalmers University of Technology, Gothenburg,
Sweden, 1996, 460 p.
[12] AFPC-AFREM, Compte rendu des Journées Techniques AFPC-AFREM, Durabilité des
bétons- Méthodes recommandées pour la mesure des grandeurs associées à la durabilité,
Toulouse, France, 1997.
Résumé
Cet article s’inscrit dans le cadre d’une étude dont l’objectif est d’évaluer l’impact, en
termes de dégradations générées, de différents conditionnements classiquement
utilisés lors de la caractérisation physique d’échantillons de pâtes de ciment et
bétons durcis. Utilisant principalement les techniques microscopiques d’examen de
la microfissuration des matériaux cimentaires et l’analyse d’images, cette étude
comporte deux parties. La première concerne les mesures par intrusion de mercure.
L’impact de deux types de prétraitements largement employés (étuvage à 45°C et
cryosublimation) sur la dégradation de type microfissuration a été analysé dans le
cas d’échantillons d’une pâte de ciment durcie ordinaire (E/C = 0,45). Dans la
seconde partie, la microfissuration d’échantillons de deux bétons (B35 et B60)
soumis aux conditions du séchage préalable aux mesures de perméabilité à
l’oxygène (mode opératoire AFPC-AFREM) a été caractérisée et comparée à celle
des échantillons témoins non séchés. Les premières conclusions basées sur les
résultats obtenus sont présentées.
Mots-clés
Séchage - Microfissuration - Analyse d’images - Porosimétrie Hg - Perméabilité à
l’oxygène
1. INTRODUCTION
La durabilité des structures en béton armé est étroitement liée aux propriétés de
transport (perméabilité, diffusivité), qui elles-mêmes sont dépendantes de la
microstructure du matériau. Différentes méthodes d’essais sont maintenant
disponibles pour mesurer des grandeurs intervenant dans la durabilité des bétons
[1] et [2]. Cependant, certaines de ces méthodes nécessitent un séchage préalable
des échantillons résultant souvent d’un compromis entre durée d’essai et efficacité.
L’objectif de cette étude, réalisée dans le cadre d’une collaboration LCPC-LERM,
est d’acquérir des données sur l’impact du préconditionnement utilisé pour les
mesures de porosimétrie au mercure et les essais de perméabilité au gaz AFPC-
AFREM sur la microstructure, et en particulier la microfissuration interne.
Pâte de ciment
Les effets du séchage préalable aux mesures par intrusion de mercure ont été
examinés sur une pâte de ciment ordinaire avec E/C = 0,45 (tableau 1). Après
gâchage, la pâte de ciment a été coulée dans des moules cylindriques en PVC de
dimensions Ø33 x 80 mm. Les éprouvettes ont été maintenues en rotation pendant
48 heures afin de réduire le risque de ségrégation. Après cette période, les
éprouvettes ont été démoulées et emballées dans deux feuilles d’aluminium adhésif,
afin d’éviter tout échange hydrique avec le milieu ambiant, puis placées dans des
sacs en plastique étanches dans une salle humide (HR ≈ 95%).
Les échantillons ont ensuite été conservés en sac étanche en présence de gel de
silice, jusqu’à l’étape de préparation pour l’examen microscopique. Une série
d’échantillons non séchés a été conservée dans les mêmes conditions.
-5 -5
A2
B2 A3
C2 -10 B3
-10
D2
C3
E2
D3
-15 E3
-15
-20
-20
Temps (jour)
Temps (jour)
Figure 1. Perte relative de masse des pâtes de Figure 2. Perte relative de masse des pâtes de
ciment séchées en étuve à 45°C sous vide ciment cryosublimées
Bétons
L’examen des effets du préconditionnement préalable aux mesures de perméabilité à
l’oxygène AFPC-AFREM a porté sur des échantillons de deux bétons différents : un
béton de classe B35 et un béton de classe B60. La composition de ces deux bétons
est donnée dans le tableau 3. Une série d’éprouvettes de dimension Ø110x220 mm
a été fabriquée et conservée après démoulage en eau à 20°C pendant une durée
minimale de 3 mois. Après cette période, des disques d’épaisseur 15 ou 50 mm ont
été prélevés par sciage sous eau sur trois éprouvettes après élimination des 4
premiers centimètres.
Les échantillons prélevés ont été soumis aux différentes étapes du séchage du mode
opératoire AFPC-AFREM « mesure de la perméabilité aux gaz » [1] :
- séchage à 80°C pendant 6 jours,
- séchage à 80°C pendant 26 jours,
- séchage à 105°C jusqu’à masse constante.
Les surfaces à examiner sont polies à l’aide de pâtes diamantées (6, 3 et 1 µm).
Une réplique de la totalité de la surface de chaque échantillon est ensuite prise. Pour
l’examen au MEB, la surface de la réplique est rendue conductrice par vaporisation
de carbone. Les examens réalisés permettent de faire les commentaires suivants :
• Echantillons témoins. Excepté quelques très rares microfissures pluri-
millimétriques visibles à faible grandissement, ces échantillons sont sains (Fig.
4),
• Echantillons séchés à 45°C. L’examen à faible grandissement des
différentes répliques indique que ces échantillons présentent un réseau de
microfissures, de maille généralement pluri-millimétrique. Ces microfissures
sont réparties de manière assez homogène sur l’ensemble de la surface des
disques (Fig. 5). Le faciès de microfissuration est très comparable entre les
échantillons des séries 1 et 2. Cependant, une différence d’ouverture
moyenne des microfissures est mise en évidence : fissures très fines (< 5 µm)
pour la série S1 et nettement plus larges (20 à 70 µm) pour la série S2
(échantillons plus âgés) (Fig. 6). L’observation à fort grandissement ne révèle
pas de microfissures plus fines dans ces échantillons (Fig. 7).
• Echantillons cryosublimés. A faible grandissement, ces échantillons
renferment des microfissures dont le faciès est très similaire à celui observé
précédemment (Fig. 8). Les microfissures y sont néanmoins beaucoup plus
fines, avec cependant là encore des différences entre les deux
séries : 1 à 5 µm pour la série C1 et 5 à 10 µm pour la série C2 (échantillons
plus âgés) (Fig. 9). Comme pour les échantillons séchés à 45°C, l’examen à
des grandissements supérieurs ne révèle pas d’autres familles de
microfissures (Fig. 10).
L’ouverture plus grande des fissures, constatée sur les échantillons plus âgés, est
probablement attribuable à leur plus forte compacité (i.e. à leur réseau poreux plus
fin), entraînant des gradients de teneur en eau plus forts au cours du séchage et
donc des contraintes de traction plus importantes au voisinages des surfaces
exposées au séchage.
Figure 11. Mise en évidence de microfissures dans les échantillons B35. (a) témoin, (b) échantillon
séché à 80°C, (c) échantillon séché à 105°C
Figure 12. Mise en évidence de microfissures dans les échantillons B60. (a) témoin, (b) échantillon
séché à 80°C, (c) échantillon séché à 105°C
(a) (b)
Figure 13. Vue de détail des microfissures dans les échantillons B60. (a et b) échantillons témoins,
(c et b) échantillons séchés à 105°C
Un grandissement optique égal à 160X a été choisi pour cette analyse compte tenu
de la finesse des microfissures observées dans les bétons. Les images traitées sont
de taille 512 x 512 pixels, soit 0,292 x 0,302 mm. Les images traitées, au nombre de
2838, correspondent à un échantillonnage uniforme avec un pas égal à la taille d’un
champ unitaire en X et en Y, à l’intérieur d’une surface rectangulaire inscrite d’une
aire totale d’environ 41,2 cm2.
(a) (b)
Figure 14. Vue de détail des microfissures dans les échantillons B60. (a et b) échantillons témoins,
(c et b) échantillons séchés à 105°C
π
LA = ⋅DA (1)
2
Avec :
L A [mm/mm2] : longueur spécifique des microfissures
D A [mm/mm2] : moyenne des projections spécifiques des microfissures, DA(θi), suivant les
différentes orientations θi
Ltot
LA = (2)
Aaus
Avec :
L A [mm/mm2] : longueur spécifique des microfissures (densité) ou longueur des
microfissures par unité de surface de l’échantillon
Ltot [mm] : longueur totale des microfissures dans les images analysées
Aaus [mm2] : aire cumulée des images analysées sur l’échantillon
Le degré d’orientation des microfissures dans le plan de l’observation (ω), peut être
estimé par (relation 3) :
ω=
(DA max − DA min ) ⋅ 100 0% ≤ ω ≤ 100% (3)
π
DA max + ( − 1) ⋅ DA min
2
Avec :
DAmax et DAmin [mm/mm2] : respectivement les valeurs maximales et minimales des DA(θi)
0,25
Densité de microfissures LA [mm/mm2]
B35
0,2 B60
0,15
0,1
0,05
0
Témoin 1
Témoin 2
Témoin 3
105°C
80°C – 6 j
80°C – 26 j
Echantillon
Figure 15. Comparaison des densités de microfissures des bétons B35 et B60
Les résultats obtenus permettent de faire les commentaires suivants :
• les valeurs de densité de microfissuration mesurées sur les échantillons de béton
B35 témoins sont comprises entre 0,01 et 0,02 mm/mm2. Ces valeurs traduisent
un très faible taux de microfissuration initiale de ce béton. Le séchage des
échantillons selon le mode opératoire AFPC-AFREM ne s’accompagne pas d’une
évolution significative de la microfissuration de ce type de béton ;
• les valeurs de densité de microfissuration mesurées sur les échantillons de béton
B60 témoins sont homogènes, de l’ordre de 0,22 mm/mm2. Ces densités, de plus
de dix fois supérieures à celles mesurées sur béton B35, traduisent la présence
d’une microfissuration nettement plus développée dans ce béton très
5. CONCLUSION
Les résultats obtenus dans le cadre de cette étude visant à évaluer l’impact de
certains préconditionnements préalables à des mesures physiques sur pâtes de
ciment et bétons durcis ont permis d’apporter les éléments suivants :
6. REMERCIEMENTS
Les auteurs remercient chaleureusement E. Perin (LERM), ainsi que G. Villain et L.
Routhe (LCPC) pour leur contribution à ces travaux.
7. REFERENCES
[1] Compte rendu des journées techniques AFPC-AFREM – Durabilité des bétons. Méthodes
recommandées pour la mesure des grandeurs associées à la durabilité, LMDC 1998, dans
Méthodes de laboratoire
Méthode in situ
Appareil BT-CRIS - Mesure de la "perméabilité" de surface des bétons durcis -
Nouvelle procédure d'essai simplifiée......................................................................271
METHODE D'ESSAI
mise au point par :
P. Belin (1) et V. Baroghel-Bouny (1)
1. DOMAINE D’APPLICATION
Le présent mode opératoire décrit une méthode de détermination de la résistivité
électrique d’un béton saturé. Cette méthode s’inspire en partie d’un projet de mode
opératoire en cours de rédaction dans le cadre du projet Européen ChlorTest [1].
L’essai peut être exécuté soit sur des éprouvettes de laboratoire, soit sur des
carottes issues de prélèvements sur ouvrages.
2. REFERENCE
[1] ChlorTest - EU funded research project G6RD-CT-2002-0085 "Resistance of concrete to chloride
ingress - From laboratory tests to in-field performance", Testing Resistance of Concrete to
Chloride Ingress - A proposal to CEN for consideration as EN standard, prepared by Tang Luping,
Deliverable D22, 2005, 21 p.
3.1. Définitions
4. PRINCIPE DE L’ESSAI
Un échantillon cylindrique de béton saturé est placé au contact de deux électrodes
(plaques en acier inoxydable) par l’intermédiaire de deux éponges humides.
L’ensemble est relié à un dispositif de mesure de résistance électrique. Connaissant
la géométrie de l’échantillon (épaisseur et section), la résistivité est calculée après
mesure de la résistance de l’ensemble éponges + échantillon et des éponges seules.
5. APPAREILLAGE ET REACTIFS
Le dispositif expérimental (cf. figure 1) comprend :
¾ Deux éponges minces (type lingette) de diamètre identique à l’échantillon,
¾ Deux plaques en acier Inox munies de connexions électriques,
¾ Le dispositif de mesure électrique.
Ce dernier est constitué soit :
¾ D’un appareil du type « Pont RLC »,
¾ De deux multimètres (l’un fonctionnant en ampèremètre et l’autre en
voltmètre) associés à un générateur de fonction,
¾ D’un résistivimètre.
R
1
2
3
La saturation de l’échantillon est effectuée sur 24 heures (ou 72 heures dans le cas
d’un béton à hautes performances) selon le protocole suivant :
¾ Mise sous vide d’air dans un dessiccateur à une pression maximum de 25
mbars pendant 4 heures,
¾ Injection de la solution de saturation et maintien du vide jusqu’à la fin du
processus de saturation. L’échantillon devra être recouvert d’un minimum de
10 mm de solution.
7. MODE OPERATOIRE
Chaque éponge imbibée de la solution de saturation est positionnée entre
l’échantillon et chacune des électrodes. Le tout est surmonté d’un poids d’environ 2
kg afin d’assurer le contact électrique. L’ensemble est connecté au dispositif de
mesure de résistance électrique.
Si un pont RLC ou un résistivimètre est utilisé, celui-ci est directement branché aux
électrodes. Si un générateur de fonction est utilisé, celui-ci est branché aux
électrodes via un multimètre (ampèremètre), l’autre multimètre (voltmètre) permettant
de mesurer la différence de potentiel entre les électrodes. La mesure est effectuée
dans une gamme de fréquences comprises entre 50 et 1000 Hz.
Répétabilité : sr = 10,5%,
Reproductibilité : sR = 25,1%.
9. RAPPORT D’ESSAI
Le rapport d’essai comprendra les indications suivantes :
REMARQUE PRELIMINAIRE
Cet essai fournit un coefficient de diffusion apparent qui ne doit pas être confondu
avec le coefficient de diffusion effectif fournit par d’autres types d’essais tel que celui
défini par la méthode d’essai n°58.10 [1]. La différence entre les deux paramètres est
explicitée dans la référence [2].
1. DOMAINE D’APPLICATION
Ce mode opératoire est basé sur la méthode de Tang [3], ainsi que sur les travaux
réalisés dans le cadre du projet RGCU Grandube [4]. La méthode présentée ici a
pour objet de déterminer, à partir d’un essai de migration sous champ électrique en
régime non stationnaire et en conditions saturées, le coefficient de diffusion apparent
des ions chlorure dans le béton durci.
Par rapport à d’autres essais relatifs à la pénétration des chlorures, tels que ceux de
diffusion naturelle (méthode d’essai 58.9 présentée dans la référence [1]), l'essai
décrit ici présente l’avantage de réduire considérablement la durée de l'expérience (2
jours au plus, au lieu de plusieurs mois pour la diffusion, avec des bétons courants)
et les moyens nécessaires (pas de dispositif d’analyse chimique).
L’essai peut être exécuté, soit sur des éprouvettes de laboratoire, soit sur des
carottes issues de prélèvement sur ouvrages. Toutefois, dans ce dernier cas,
l’échantillon devra être scié à une profondeur suffisamment éloignée du parement
pour ne pas contenir de chlorures issus de l’environnement.
2. REFERENCES
[1] Baroghel-Bouny V., Chaussadent T., Croquette G., Divet L., Gawsevitch J., Godin J., Henry D.,
Platret G., Villain G., Caractéristiques microstructurales et propriétés relatives à la durabilité des
bétons - Méthodes de mesure et d'essais de laboratoire - Méthodes d'essai n° 58, Techniques et
Méthodes des LPC, LCPC, février 2002, 88 p.
3.1 Définitions
5. APPAREILLAGE ET REACTIFS
5.1 Matériel
3 4
Figure 1. Dispositif de migration sous champ électrique et schéma électrique associé.
(I : ampèremètre, ΔV : voltmètre, 1 : électrodes de mesure, 2 : électrodes d’alimentation, 3 : résine
époxyde, 4 : joint d’étanchéité)
L’étanchéité de l’échantillon est assurée par une résine époxyde ou autre produit
d’étanchéité pour béton.
7. MODE OPERATOIRE
Après mise en place des électrodes et des fils permettant de mesurer la tension
électrique aux bornes de l’échantillon, chaque élément de la cellule et l’échantillon de
béton sont assemblés. L’étanchéité est assurée par des joints en caoutchouc et
éventuellement du joint en silicone.
I × Δt
≤ 9.10 5 A.s.m-2
3.10 5 ≤
S
La tension et la durée ainsi déterminées seront typiquement de 10 à 30 volts et de 24
à 48 heures dans la plupart des cas.
7.2. Mesures
R.T.L ( Xd − α. Xd ) 2 -1 R.T.L
Dapp = . (m s ) Avec : α = 2 × ξ ×
Z.F.ΔE Δt Z.F.ΔE
⎛ 0,07 ⎞
et ξ = erf −1⎜⎜1 − 2 ⋅ ⎟
⎝ c 0 ⎟⎠
Les essais croisés réalisés dans le cadre du projet Européen Chlortest [8] sur des
échantillons saturés d’une solution saturée en chaux et avec une solution saline de
concentration [NaCl] = 10% ont conclu aux résultats suivants :
Répétabilité : sr = 15,2%
Reproductibilité : sR = 23,6%
Ces valeurs sont données à titre strictement indicatif compte tenu des conditions
d’essais qui ne sont pas similaires à celles proposées dans ce mode opératoire.
9. RAPPORT D’ESSAI
Le rapport d’essai comprendra les indications suivantes :
1. DOMAINE D’APPLICATION
Ce mode opératoire décrit une méthode et un dispositif permettant de quantifier un
coefficient de diffusion effectif des ions chlorure dans un béton Cette méthode
d’essai s’applique à des bétons ordinaires ou performants fabriqués en laboratoire ou
prélevés sur site. Le coefficient de diffusion effectif ainsi caractérisé constitue un
indicateur de la durabilité du béton qui, associé à d’autres indicateurs, permet
d’estimer la classe de durabilité du matériau. La durée de cet essai varie entre 1 et 3
semaines en fonction du type de béton testé. Le résultat obtenu est un coefficient de
diffusion effectif qui ne rend pas compte des interactions chimiques des ions chlorure
avec le matériau testé.
2. REFERENCE
[1] Détermination de la masse volumique apparente et de la porosité accessible à l’eau. Compte
Rendu des journées techniques. AFPC-AFREM – Durabilité des bétons. Méthodes
recommandées pour la mesure des grandeurs de durabilité associées à la durabilité, 11 & 12
décembre 1997, pp 121-124.
4. PRINCIPE DE L’ESSAI
Un échantillon de béton est placé au centre d’une cellule constituée de deux
compartiments qui contiennent en aval une solution exempte d’ions chlorure et en
amont une solution de NaCl (figure 1). Une migration des ions chlorure est imposée
sous un champ électrique au travers de l’échantillon de béton. L’essai consiste à
mesurer le flux d’ions chlorure dans le compartiment aval lorsqu’il est stationnaire.
5. APPAREILLAGE ET REACTIFS
5.1 Eau
5.3 Balance
Chaque cellule est constituée de deux cuves cylindriques en PTFE d’une contenance
au moins égale à 300 millilitres. Chaque cuve comporte une face verticale sans paroi
où est appliqué l’échantillon, et des ouvertures en partie supérieure destinées à
l’insertion d’une sonde de température et de la cellule de conductivité.
Une électrode métallique est placée au fond de chaque cellule d’essai parallèlement
à l’échantillon. Au cours de l’essai, ces électrodes seront branchées au générateur
de tension stabilisée.
Le suivi de la différence de potentiel imposée aux bornes de l’échantillon est effectué
à l’aide de deux électrodes placées au contact de chaque face de l’échantillon et
reliées à un multimètre.
Cet appareillage est constitué d’une pompe à vide et d’un récipient permettant de
maintenir un échantillon de béton sous une pression limitée à 25 mbar dans l’air puis
dans l’eau [1].
A l’issue de cette préparation, il faut mesurer à l’aide d’un pied à coulisse, sur
plusieurs points :
La longueur moyenne de l’échantillon « l » (m) ;
le diamètre de la surface non recouverte « D » (m) – Calculer « S » (m2) la
surface correspondante.
7. MODE OPERATOIRE
L’échantillon de béton imbibé par de l’eau distillée est placé entre deux cuves
contenant en amont une solution de NaCl (1 M) et en aval de l’eau distillée. Deux
électrodes reliées à un générateur de tension stabilisée sont placées respectivement
à l’extrémité de chaque compartiment. Une différence de potentiel de 12 V est
appliquée entre ces électrodes de sorte que les ions chlorure (Cl-) migrent de la
solution saline vers l’autre compartiment en traversant l’échantillon (figure 1).
Placer l’éprouvette et les électrodes dans le dispositif par serrage des deux
cuves. Les deux électrodes (fil de nobium platiné) permettront le suivi de la
différence de potentiel appliquée aux bornes de l’échantillon ;
Rincer les cuves et vérifier l’étanchéité ;
Introduire approximativement 300 mL de solution NaCl (1 M) dans la cuve
placée en amont de l’échantillon ;
Introduire approximativement 300 mL d’eau distillée dans la cuve placée en
aval de l’échantillon. Le volume exact versé « Vaval » (m3) est quantifié par
gravimétrie ou volumétrie ;
Après 5 minutes, prélever une faible quantité de solution amont (0,2 mL) pour
déterminer exactement la concentration initiale en ions chlorure de la solution
amont « C1 » (mol.m-3) ;
Prélèvements et dosages
La fréquence de prélèvement peut être adaptée en fonction du flux observé (tableau
1). En absence de cellule de conductivité, le premier prélèvement doit être effectué
après 24 heures d’essai.
Tableau 1. Exemple de fréquences de prélèvement et de durées d’essai
Coefficient de Fréquence de
Durée d’essai
diffusion Deff (m2/s) prélèvement
10.10-12 2 par jour 5 jours
2,5.10-12 1 par jour 10 jours
1 par jour à 1 tous
0,3.10-12 24 jours
les 2 jours
Cl − = Cl dosé
−
+
Cl prélevé
Vaval
(mol.m-3) [ ] (3)
Avec
−
Cl dosé : la concentration de la solution prélevée (mole.m-3) ;
Vaval : le volume de la solution située en aval de l’échantillon (m3).
La phase stationnaire est identifiée à la fois par une tension stable aux bornes de
l’échantillon et par un flux constant d’ions chlorure ayant traversé l’échantillon.
12,0
Concentration en ions chlore de la solution avale
10,0
y = 0,097x - 42,485
R2 = 0,994
8,0
y = 0,095x - 42,702
(mmol/L)
R2 = 0,991
6,0
y = 0,063x - 28,320
4,0 R2 = 0,971
2,0
0,0
- 100 200 300 400 500 600
Temps (heures)
1 2 3
Figure 2. Essai réalisé sur 3 échantillons. Suivi de la concentration en ions chlorure de la solution aval
Pour assurer une fiabilité suffisante du résultat et notamment éviter des artefacts dus
à une éventuelle mauvaise préparation de l’échantillon, il convient de réaliser l’essai
sur 3 échantillons pour chaque matériau testé et de retenir la médiane des valeurs
obtenues en tant que résultat final.
9. RAPPORT D’ESSAI
Le rapport d’essai doit contenir les indications suivantes :
RESULTATS D’ESSAI
Pente de la phase stationnaire (mol/m3/h) 0,097 0,063 0,095
Coefficient de corrélation « r2 » 0,994 0,971 0,991
Différence de potentiel moyenne aux
bornes de l’échantillon pendant la phase 6,2 5,7 6,1
stationnaire (V)
Durée d’essai (jours) 24 24 24
Coefficient de diffusion effectif
0,27 0,20 0,28
Deff (10.-12 m2/s)
METHODE D'ESSAI
mise au point par :
A. Pavoine (1), G. Villain (2), S. Moscardelli (1), J. Lett (2) et P. Roussel (2)
1. DOMAINE D’APPLICATION
Ce mode opératoire décrit le dispositif et la méthode retenue pour caractériser un
coefficient de diffusion du dioxyde de carbone (CO2) dans un béton carbonaté. Cet
essai est applicable sur des bétons ordinaires ou performants, sur des éprouvettes
de laboratoire ou sur des carottes d’ouvrage. Il dérive des dispositifs et des modes
opératoires développés pour étudier les peintures et revêtements [1-2].
2. REFERENCES
[1] NF EN 1062-6 (novembre 2002), Peintures et vernis - Produits de peinture et systèmes de
revêtement pour maçonnerie et béton extérieurs - Partie 6 : détermination de la perméabilité au
dioxyde de carbone, 16 p.
[2] Bouzanne M., Etude de faisabilité : Perméabilité au CO2 des revêtements, Rapport interne,
Opération de recherche OA12 sur la "Protection des bétons armés", LREP, Le Bourget, Février
2000, 34 p.
[3] Pavoine A., Rapport interne d'avancement, Etude de la carbonatation du béton, Opération de
recherche 1B021, LREP, Le Bourget, Mai 2004, 33 p.
[4] Villain G., Pavoine A. and Thiery M., Measurement of Carbon Dioxide Diffusion Coefficient of
Concrete, In Proceedings Suppl. Papers of 7th Int. Conf. on "Durability of Concrete", Ed. by V. M.
Malhotra, Montreal, Canada, May 28-June 3, 2006, pp. 687-705.
[5] AFPC-AFREM, Essai de carbonatation accélérée - Mesure de l’épaisseur de béton carbonaté,
Méthodes recommandées pour la mesure des grandeurs associées à la durabilité, Compte-rendu
4. PRINCIPE DE L’ESSAI
Un disque de béton issu d’une carotte ou d’une éprouvette de laboratoire est tout
d’abord obtenu par sciage. L’échantillon est ensuite séché et carbonaté [5-6]. A
l’issue de cette étape de préparation, l’échantillon est placé dans une cellule de
diffusion qui permet de mettre les deux faces de l’échantillon au contact de gaz ayant
une pression partielle de CO2 distincte. Le gradient de concentration de CO2
provoque une diffusion de ce gaz dans le béton. Un gaz vecteur exempt de CO2
véhicule ensuite le gaz ayant diffusé vers un dispositif de captage. Le système mis
au point pour fixer le dioxyde de carbone est constitué d’une série de tubes
contenant de la chaux sodée. Le suivi des masses de ces tubes permet d’accéder au
flux de CO2 à travers le disque de béton au cours du temps.
Lorsque le régime stationnaire est atteint, le flux est constant et permet de quantifier
le coefficient de diffusion du dioxyde de carbone dans l’échantillon carbonaté.
5. APPAREILLAGE ET REACTIFS
Outre le matériel courant de laboratoire, l’essai est réalisé dans une salle climatisée
à 20°C et nécessite :
● Balance de précision à 0,001 g près.
● Pied à coulisse de précision ± 0,05 mm
● Etuve réglable à 45 ± 5°C, 80 ± 5°C et 150 ± 5°C
● Pompe à vide (P = 25 mbar)
● Dessiccateur relié à un dispositif permettant le contrôle de la pression et à une
pompe à vide (pour le séchage de la chaux sodée)
● Tamis de largeur de maille de 0,315 mm
Figure 1. Dispositif expérimental pour réaliser un essai de diffusion sur une tranche de béton
carbonaté.
135 mm
∅ 15 mm
Figure 3. Propagation d’un front bleuté de la gauche vers la droite d’un tube révélant la fixation de
CO2 par le dispositif.
+28 jours
Les essais sont réalisés sur des échantillons de 110 mm de diamètre. Ces
échantillons peuvent être issus d’éprouvettes fabriquées en laboratoire ou de
carottes prélevées sur site.
Dans le cas d’éprouvettes (φ11x22 cm) de laboratoire, l’essai doit être réalisé après
une maturation suffisante. Une cure sous eau à 20°C d’une durée minimum de 28
jours peut être retenue.
Le sciage est effectué sous eau pour obtenir des tranches de béton d’environ
10 ± 2 mm d’épaisseur. Pour réaliser l’essai, la tranche la plus plane et ne présentant
pas de bulles traversantes sera sélectionnée.
Les deux dernières étapes sont répétées jusqu’à atteindre une constante de masse
de la chaux sodée (variation relative de masse ≤ 0,05%) et une coloration bleu
persistante du gel de silice.
Peser les tubes vides avec les bouchons enduits de graisse à vide
Remplir les 2 erlenmeyers avec du gel de silice fraîchement séché à 150°C ;
Prendre une fraction du gel de silice en équilibre avec la chaux dans le
dessiccateur et la mettre dans le premier tube en U ;
Fermer et peser le tube 1 ;
Placer une quantité suffisante de poudre dans le deuxième tube en U jusqu’à
combler le coude (figure 3) ;
Compléter ce tube par de la chaux séchée et non broyée ;
Fermer immédiatement le tube en U avec les bouchons et peser le tube 2 ;
Remplir le troisième tube en U par de la chaux séchée et non broyée ;
Note 4. Il convient de limiter le temps de contact de la chaux avec l’air ambiant, au cours du broyage
et de la mise en place dans les tubes.
La quantification du CO2 ayant traversé l’échantillon se fait par le suivi des variations
de masse des tubes absorbeurs. La chaux sodée utilisée pour ces essais contient un
indicateur coloré virant au bleu-violet lorsque la chaux est saturée par le dioxyde de
carbone.
A chaque pesée, le flux de gaz vecteur est dirigé vers un dispositif de rejet approprié
pour limiter les variations de pression pendant cette étape. Il est conseillé d’utiliser
un dispositif d’évacuation identique à la chaîne de mesure. Les données suivantes
sont enregistrées :
la masse du tube 1, mtube1 (g);
la masse du tube 2, mtube2 (g);
la masse du tube 3, mtube3 (g);
la date et l’heure ;
la température (°C)
Nous estimons que l’eau libérée reste emprisonnée dans les tubes. Cette hypothèse
est assurée tant que la variation de la masse du dernier tube reste faible.
Les quantités de CO2 fixées au cours de la ième pesée sont donc directement
déterminées à partir de l’équation (2) :
Les résultats de mesure sont présentés sous la forme graphique de [CO2] (en mole)
en fonction du temps (en s). Le flux en phase stationnaire est identifié par au moins 5
points alignés dans le graphique représentant les quantités de CO2 fixées au cours
du temps. Un exemple d’acquisition est donné sur la figure 5.
On peut alors calculer la pente de la droite en phase stationnaire a (mole/s) qui est le
flux de CO2 à travers la surface S. La densité de flux est donc égale à :
a
J= (3)
S
A l’issue de cette étape il convient aussi de calculer la température moyenne Tmoy
(°C) pendant la phase stationnaire.
La concentration en CO2 du gaz amont C2 est calculée en appliquant la loi des gaz
parfaits ; ainsi elle est égale à 4,23 ± 0,08 mole/m3 à 20°C pour une surpression de
0,05 bar et une bouteille contenant 10,0 ± 0,2 % de CO2.
La précision des mesures est très dépendante du matériau car le béton est un
matériau hétérogène. Il est donc conseillé de réaliser l’essai sur 3 échantillons quand
c’est possible.
9. RAPPORT D’ESSAI
Le rapport d’essai doit contenir les indications suivantes :
Les renseignements nécessaires à l’identification complète de l’échantillon ;
Une figure représentant la variation de la masse captée en fonction du temps
(figure 5);
Un tableau récapitulatif des données acquises au cours de l’essai (tableau 1).
La date de début d’essai ;
Le coefficient de diffusion du CO2 calculé.
0,03
Quantité de CO 2 (mole)
0,01
0,00
0 172800 345600 518400 691200
Tem ps (s)
1. DOMAINE D’APPLICATION
Ce mode opératoire décrit deux méthodes pour déterminer des profils de
carbonatation dans des bétons, mortiers et pâtes de ciment. Ces deux méthodes
sont complémentaires.
La première méthode est basée sur une analyse thermogravimétrique complétée par
une analyse chimique (notée ATG-AC). L'objectif de cette analyse thermique est de
déterminer les teneurs en portlandite Ca(OH)2 et en carbonate de calcium CaCO3 qui
sont utiles pour connaître de degré de carbonatation du béton ou du mortier.
L’analyse thermique simultanée comprend une analyse thermogravimétrique (ATG)
et une analyse thermique différentielle (ATD). L’analyse chimique (AC) s’effectue sur
le filtrat issu d’une attaque par un acide dilué qui permet la dissolution de la phase
cimentaire et des granulats calcaires alors que tous les autres éléments du matériau
analysé se retrouveront dans le résidu insoluble. Cette première méthode est
applicable sur des carottes d’ouvrages comme sur des éprouvettes de laboratoire,
qui ont subi une carbonatation en conditions naturelles ou accélérées.
Δm100 g de poudre (%) Perte de masse (du composé i) sur chaque échantillon de
poudre mesurée par ATG
Δm100 g de béton (%) Perte de masse (du composé i) sur chaque échantillon ramené à
100 g de béton
ATG, DTG et ATD permettent donc de quantifier les teneurs en différents composés
(essentiellement hydrates et carbonates), de l’échantillon analysé.
L'élimination des plus gros granulats pour les mesures ATG ne permet plus de
rapporter les résultats obtenus au béton initial. Pour cela, il est nécessaire de
connaître sa teneur en ciment et donc la composition centésimale de l'échantillon
analysé. Il faut donc compléter les résultats de l’ATG par une analyse chimique.
L'échantillon est attaqué à froid par de l'acide nitrique dilué. Le résidu insoluble est
séparé et le filtrat est recueilli dans une fiole jaugée pour effectuer les dosages
ultérieurs. Ces éléments dosés permettent de calculer la teneur en ciment puis de
calculer les différentes teneurs en portlandite, calcite de carbonatation et autres
composés du béton total.
Cette méthode quantifie la totalité du CO2 fixée et ne peut pas identifier la nature des
produits de carbonatation.
5. APPAREILLAGE ET REACTIFS
Des illustrations des différents dispositifs sont présentées dans le recueil de
méthodes d’essais des LPC N°58 [3].
Ces éprouvettes peuvent être issues de carottes prélevées sur site. Elles sont
emballées soigneusement et analysées le plus tôt possible après leur réception par
le laboratoire afin d’éviter toute carbonatation supplémentaire entre le carottage et la
détermination du profil de carbonatation par ATG-AC.
Pour chaque échantillon, juste avant de réaliser l’ATG, un broyage grossier est
réalisé à l’aide du broyeur à marteau en acier, pour éliminer les plus gros grains de
sable, puis il est complété par un broyage plus fin à l’aide du mortier en agate. La
partie de l’échantillon ainsi sélectionnée est broyée jusqu’à son passage complet au
travers du tamis de 315 µm, puis transférée sans perte dans un autre flacon en
plastique muni d'un bouchon étanche et étiqueté.
Une aliquote de 200 mg environ est prélevée pour réaliser l’essai ATG.
7. MODE OPERATOIRE
Description de l’essai
Selon la nature du liant entrant dans la composition du béton à analyser, l'essai se
déroule soit sous atmosphère inerte (présence de laitier dans le liant) soit sous air.
Une prise d'essai de 1 g de matériau broyé à 315 µm, pesé à 0,1 mg près est placée
dans un bécher de 400 mL puis
¾ ajout de 100 mL d'eau distillée
¾ agitation pendant 2 min sur agitateur magnétique avec un barreau aimanté,
¾ ajout de 40 mL d'acide nitrique dilué (1 volume d'acide concentré pour 9
volumes d'eau distillée) et de 60 mL d'eau distillée,
¾ agitation pendant 30 min à température ambiante,
¾ filtration du contenu du bécher sur un filtre sans cendres et lavage du résidu
insoluble à l'eau distillée,
¾ recueil du filtrat dans une fiole jaugée et compléter à 1000 mL avec de l'eau
distillée.
La quantité de ciment dans la poudre obtenue à partir des résultats de l'AC est
donnée par la formule suivante :
Al 2O 3
Q100
g de poudre = 100
g de poudre
ciment
Q100 Al 2O 3
(2)
Q100 g de ciment
avec Q100 g de ciment la quantité d’oxyde d’aluminium dans le ciment non hydraté.
Al 2O 3
ciment
Q100
Δm100g de béton = Δm100 g de poudre
g de béton
ciment
(3)
Q100 g de poudre
0,14 2 0,006 2
Erreur % = +
x2 y2
avec :
x = la masse de ma prise d'essai en mg
y = la perte de masse calculée entre deux températures
Par exemple, pour une prise d'essai de 156 mg et une perte de masse comprise
entre 19 et 46 mg, l'erreur relative est de ± 0.001 (mg ou %).
Le calcul d'incertitude donnant une erreur relative très faible, l'incertitude à prendre
en compte, en absence d'un écart-type expérimental sur les mesures, est d'après le
constructeur une erreur relative de ± 1 %.
−1 ⎛ N (h, t ) ⎞
ρ (h, t ) = ln⎜⎜ ⎟ (5)
μ 0 (h ) ⋅ x ⎝ N 0 (t ) ⎟⎠
Le profil de carbonatation peut être exprimé par deux paramètres différents, soit la
Δρ
variation relative de densité qui exprime le pourcentage massique total de CO2
ρ
fixé par m3 de béton (équation (6)), soit la concentration CCO2 ou teneur totale en
CO2 fixé (équation (7)) pour chaque hauteur de mesure :
Δρ ρ (h, t ) − ρ 0 (h, t 0 )
(h ) = (6)
ρ ρ 0 (h, t 0 )
ρ (h, t ) − ρ 0 (h, t 0 )
CCO (h ) = (7)
2
M CO 2
Remarques : Ces valeurs sont données pour chaque hauteur de mesure. Si on veut
faire la moyenne sur plusieurs hauteurs de mesures, il faut tenir compte du caractère
hétérogène du matériau béton dans le calcul des incertitudes (voir [9]).
9. RAPPORT D’ESSAI
Le rapport d’essai doit contenir les indications suivantes :
Les références de l’échantillon ;
Les dimensions de l’échantillon ;
L’histoire de l’échantillon (origine de la carbonatation) ;
La méthode choisie ;
Les résultats des essais sous forme de courbes et/ou de tableaux (voir les
figures 1 et 2 et tableaux 1, 2, 4) ;
Le tableau récapitulatif permettant le tracé du profil de carbonatation (tableaux
3 et 4) et la courbe correspondante.
1. DOMAINE D’APPLICATION
La résistance à la carbonatation du béton constitue un des facteurs les plus
importants pour la durabilité en ce qui concerne la tenue dans le temps des ouvrages
en béton armé. Lorsque la carbonatation du béton atteint les armatures, celles-ci ne
sont plus protégées par passivation à pH élevé et la corrosion des armatures peut
alors s’amorcer.
Ce mode opératoire est basé sur le mode opératoire recommandé par l’AFPC-
AFREM [1]. Il propose de nouvelles procédures de préconditionnement et d’essai
afin de permettre de mieux différencier les bétons et notamment ceux actuellement
utilisés pour la construction d’ouvrage d’art (Rc28 ≥ 40 MPa) [2]. Il vise aussi à
atteindre des conditions hygrométriques internes mieux maîtrisées afin de pouvoir
mesurer des paramètres de suivi de la carbonatation (ou témoins de l’avancée de la
carbonatation [3]) quantitatifs et représentatifs des différents matériaux testés. Le
paramètre de suivi indiqué dans ce mode opératoire est la profondeur de
carbonatation mesurée par pulvérisation d’un indicateur coloré de pH, comme pour le
mode opératoire [1]. La procédure de carbonatation accélérée peut être appliquée et
la progression de la carbonatation suivie par toute autre méthode de mesure
adaptée.
2. REFERENCES
[1] AFPC-AFREM, Essai de carbonatation accélérée – Mesure de l’épaisseur de béton carbonaté,
Méthodes recommandées pour la mesure des grandeurs associées à la durabilité, Compte-rendu
des Journées Techniques AFPC-AFREM “Durabilité des bétons”, 11 et 12 décembre 1997,
Toulouse, pp. 153-158.
[2] Villain G., Platret G., Thiery M., Massieu E. et Roussel P., Profils de carbonatation dans les
bétons - Analyse thermogravimétrique couplée à l'analyse chimique et gammadensimétrie, dans
cet ouvrage (Partie 2).
[3] Baroghel-Bouny V. et al., Conception des bétons pour une durée de vie donnée des ouvrages -
Maîtrise de la durabilité vis-à-vis de la corrosion des armatures et de l'alcali-réaction - Etat de l'art
et guide pour l'élaboration d'une démarche performantielle et prédictive sur la base d'indicateurs
de durabilité, Documents scientifiques et techniques de l'Association Française de Génie Civil
(AFGC, Paris, juillet 2004), 252 p.
[4] Verbeck G. (1958) Carbonation of hydrated Portland cement , PCA bulletin Chicago N°87
[5] Parrott L.J., A review of carbonatation of concrete, (Cement and Concrete Association, 1987)
42p.
[6] Chaussadent T., Etat des lieux et réflexions sur la carbonatation du béton armé, Etudes et
Recherches des LPC, série Ouvrages d’Art OA29, Edité par LCPC Paris, septembre 1999, 80 p.
[7] Villain G., Cochet D., Olivier G., Thiery M., Vers un mode opératoire performant et discriminant de
carbonatation accélérée des bétons pour ouvrages d'art, Bull. Ponts & Chaussées, n° 267, 2007,
pp 63-78.
[8] Baroghel-Bouny V., Chaussadent T., Croquette G., Divet L., Gawséwitch J., Godin J., Henry D.,
Platret G. et Villain G., Caractéristiques microstructurales et propriétés relatives à la durabilité des
bétons - Méthodes de mesures et d'essais de laboratoire, dans Méthodes d'essai n° 58
Techniques et Méthodes des Laboratoires des Ponts et Chaussées, LCPC Paris, Février 2002,
87 p.
[9] NF EN ISO 12571 (octobre 2000) – Performance hygrothermique des matériaux et produits pour
le bâtiment - Détermination des propriétés de sorption hygroscopique, 22 p.
[10] AFPC-AFREM, Détermination de la masse volumique apparente et de la porosité accessible à
l'eau, Méthodes recommandées pour la mesure des grandeurs associées à la durabilité, Compte-
rendu des Journées Techniques AFPC-AFREM “Durabilité des bétons”, 11 et 12 décembre 1997,
Toulouse, pp. 121-124.
[11] Thiery M., Dangla P., Villain G., Platret G., Massieu E., Druon, M., Baroghel-Bouny, V.,
Modélisation de la carbonatation atmosphérique des matériaux cimentaires, Bulletin des
Laboratoires des Ponts et Chaussées, N°252-253, Sept.-Déc. 2004, pp.153-187.
4. PRINCIPE DE L’ESSAI
Le principe de l’essai accéléré de carbonatation consiste à soumettre des
échantillons de béton à une forte teneur en dioxyde de carbone (50% de CO2) et à
une humidité relative HR d’environ 65% [1]. En effet, de très nombreuses études ont
montré qu’un échantillon en équilibre avec une humidité relative comprise entre 50 et
70% présentait un développement optimal de la carbonatation [4-6].
Le séchage préalable des échantillons est donc primordial. Les échantillons sont
conditionnés dans une étuve contrôlée en température et en humidité de sorte que
leur humidité relative interne tende vers 65% et soit le plus homogène possible dans
l’échantillon de béton [7]. La température permet d’accélérer le processus de
séchage qui est particulièrement long dans les bétons.
5. APPAREILLAGE ET REACTIFS
Pour la préparation des échantillons et le préconditionnement :
Une scie diamantée pour béton
Un rouleau d’aluminium adhésif pour étancher le pourtour des échantillons
Une enceinte thermohygrométrique pouvant être programmée tant en
température qu’en hygrométrie (Etuve réglable à T=60 ± 5°C, HR=65 ± 5%)
Produits chimiques :
Nitrate d’ammonium (NH4NO3) destiné à fabriquer la solution saline saturée
afin de réguler le taux d’humidité à 65 % à l’intérieur de l’enceinte de
carbonatation. Si l’étude devait être réalisée dans d’autres conditions
thermohygrométriques, on pourrait se reporter à la norme [9] pour choisir la
solution saline adaptée.
Solution de phénolphtaléïne dosée à 1/100 dans l’alcool purifié (éthanol 95°)
[1]
Solution de thymolphtaléïne dosée à 1/100 dans l’alcool purifié (éthanol 95°).
6.1. Eprouvettes
Les dimensions des échantillons sont variables et fonction des prélèvements ou des
fabrications. Elles sont souvent fonction du volume des installations et du nombre
d’échantillons nécessaires.
Pour que les éprouvettes soient représentatives du matériau, leur diamètre doit être
au moins égal à 3 fois le diamètre du plus gros granulat (Dmax).
Par exemple, les essais pourront être réalisés sur des échantillons de 110 mm de
diamètre. Ces échantillons peuvent être issus d’éprouvettes fabriquées en
laboratoire ou de carottes prélevées sur site. Dans le cas d’éprouvettes (φ11x22) de
laboratoire, l’essai doit être réalisé après une maturation suffisante. Une cure sous
eau à 20°C d’une durée minimale de 28 jours peut être retenue. Si les bétons
contiennent des additions minérales pouzzolaniques, une cure d’une durée minimale
de 90 jours est préférable [3].
Le sciage est effectué sous eau pour obtenir des tranches de béton d’épaisseur 7 à
10 cm environ (e > 3 x Dmax).
Les éprouvettes sont pesées pour obtenir la masse initiale des éprouvettes.
Les éprouvettes sont pesées avant et après l’emballage, pour connaître la masse
des éprouvettes avant le préconditionnement et la masse d’aluminium qui a été collé.
6.2. Préconditionnement
Il est conseillé de suivre la masse des échantillons par pesée (par exemple 1 fois par
semaine).
Une température de palier égale à 60°C a été choisie. En effet, une température plus
élevée accélère le séchage mais doit rester inférieure à 70°C afin de ne pas modifier
la structure interne des échantillons, i.e. d’éviter de déshydrater certains hydrates.
Afin d’éviter les chocs thermiques qui pourraient endommager les éprouvettes par
fissuration, la température de l’étuve monte progressivement de 20 à 60°C et
redescend progressivement en fin de cycle pour revenir à 20°C. Une étude
comparative de différents préconditionnements [7] a montré que la régulation de HR
était indispensable et que ce mode de préconditionnement permettait effectivement
d’obtenir un taux de saturation assez homogène dans les éprouvettes de béton de
résistance à la compression de 20 à 55 MPa, contrairement aux autres
préconditionnements testés.
20°C 20°C
0 1 2 3 4 semaines
7. MODE OPERATOIRE
La bouteille de gaz est ouverte de façon à obtenir un débit important (visualisé par la
quantité de bulles passant dans les flacons laveurs à l’entrée et à la sortie de
l’enceinte). Le but est d’atteindre le plus vite possible, en 1 journée, une teneur en
CO2 dans l’enceinte proche de 50% (≈ 45 ± 5%). Un contrôle de la teneur en CO2
quelques heures après la mise en route est souhaitable afin d’ajuster le débit, de
l’augmenter si nécessaire. Quand la teneur en CO2 atteindra la valeur souhaitée, le
débit pourra être réduit de manière à maintenir la teneur en CO2 constante.
Cette alimentation en continu, visualisée par les bulles dans un flacon laveur, permet
de compenser le gaz consommé pour carbonater les matériaux ainsi que la perte de
gaz due aux fuites par les joints de l‘enceinte.
Dans un carton, pour se protéger des projections, la phénolphtaléine est projetée sur
une face fendue, la thymolphtaléine sur l’autre. En effet, selon la formulation des
matériaux cimentaires, soit un indicateur soit l’autre met en évidence plus clairement
la zone carbonaté [2]. Les faces ne sont pas humidifiées au préalable.
Une photo des surfaces fendues et colorées des différents échantillons peut être
prise pour garder un moyen de contrôle de la mesure.
Remarques :
9. RAPPORT D’ESSAI
Le rapport d’essai comprendra les mesures quotidiennes de :
la température T,
l’humidité relative HR de l’enceinte,
la teneur en CO2 de l’enceinte (voir figure 5),
et pour chaque échantillon (voir tableau 1) :
la masse (masse initiale, saturée, sans et avec alu, à différentes échéances
du préconditionnement, à t0, à différentes échéances de carbonatation)
l’échéance de fendage et de mesure de la profondeur de carbonatation
les 5 valeurs mesurées pour obtenir la profondeur de carbonatation (moyenne
des 3 valeurs intermédiaires) par pulvérisation de phénolphtaléine
80 26
70 25
60 24
HR et teneur en CO2 (%)
Température T (°C)
50 23
40 22
30 21
20 HR (%) 20
CO2 (%)
10 T (°C) 19
0 18
0 7 14 21 28
Temps (j)
1. DOMAINE D’APPLICATION
La mesure peut être effectuée sur toute surface de béton respectant les conditions
suivantes :
Nombre de mesures
Le nombre de points de mesure devra être adapté à la représentativité de la surface
de béton à tester, afin de permettre une bonne représentativité des mesures. On
pourra réaliser par exemple deux points de mesure par zone considérée homogène
et représentative, un troisième point de mesure pourra s’avérer utile en cas de
résultats conduisant à l’affectation du béton dans deux classes de perméabilité
différentes.
2. REFERENCE
4. PRINCIPE DE L’ESSAI
Le principe de l’essai consiste à faire le vide dans une cloche plaquée sur un
parement en béton, et à évaluer le temps nécessaire pour que la pression à
l’intérieur de la cloche tende à s’équilibrer avec la pression atmosphérique régnant à
l’extérieur de cette cloche.
Cet équilibre ne pouvant se faire qu’à travers les pores de la peau du béton, plus la
constante de temps Ti sera faible et plus le béton sera considéré comme perméable
à l’air.
5. APPAREILLAGE ET REACTIFS
Le matériel nécessaire à la mesure est décrit dans la référence [1] fournie avec
l’appareil.
6. MODE OPERATOIRE
6.2 Branchements
NOTA : Tous les menus, fonctions et sécurités du logiciel BT-CRIS sont décrits dans
le chapitre 4 de la référence [1].
Voir le chapitre 4.3 de la référence [1] pour la description de la marche à suivre afin
de modifier ou visualiser les paramètres d’essais.
Mise en dépression :
On pourra être amené à réduire cette valeur, par exemple pour des bétons très
poreux ou pour des mesures en altitude ( > 1000 m). Attention dans ce cas, certains
autres paramètres devront être redéfinis : dépression en début d’échantillonnage et
dépression en fin d’échantillonnage, en gardant un écart d’au moins 300 mb entre
ces deux valeurs.
Remontée en pression :
Analyse :
Essai :
Avant toute nouvelle intervention, il est utile de réaliser un test d’étanchéité pour
chaque cellule :
– Placer la cellule à tester sur la plaque d’essai d’étanchéité.
– Vérifier les paramètres du test d’étanchéité en cliquant sur le menu
Paramètre puis paramètres par défaut puis étanchéité. Les paramètres par
défaut doivent être les suivants :
Dépression minimale à atteindre : 920 mb
Temps alloué (durée maximale pour atteindre cette dépression) :120 s
Temps de stabilisation de la dépression : 30 s
Temps de surveillance de la stabilité : 60 s
Perte de pression autorisée au cours du temps de surveillance 5 mb
– Cliquer sur le menu essai puis étanchéité des cellules et enfin sur le
bouton tester de la cellule concernée.
– Attendre la fin du test. Si le message « cellule testée avec succès »
apparaît, cliquer sur fin de test.
– Réaliser la même opération pour chaque cellule supplémentaire.
La première mesure, Te, est réalisée sur le parement dans son état d’humidité
naturel.
Les mesures suivantes, Ti, sont réalisées après chaque phase successive de
séchage de 15 minutes. Elles amènent aux résultats T15, T30…etc.
o Si Te ou Ti < 400 secondes, l’essai est arrêté et le béton est classé en
perméabilité forte. En effet, dans ce cas, il ne sert à rien de rechercher
l’état sec, car le temps d’équilibre à la pression atmosphérique sera
oui
non
non
oui
(Ti-15-Ti)/Ti-15 < 10% Ti Classement
La valeur de Ti, obtenue sur parement sec, est prise directement pour affecter le
béton dans une classe de perméabilité de surface :
8. RAPPORT D’ESSAIS
Nb
Date Auteurs Type de rapport Intitulé Origine
pages
Fév. 2001 D. HENRY Rapport de synthèse Comportement du béton soumis au LCPC 42
n° 1 gel en présence de sels
(contrat LCPC/ATILH) Partie I : Comportement au gel des
(Partie I : définitive) BHP avec ou sans sels – Bilan des
(Partie II : provisoire) résultats du PN BHP 2000
Partie II : Comportement à l'écaillage
d'une série de bétons –
Caractérisation de la microstructure
et étude de la diffusion des ions
chlorure
Avril 2001 G. VILLAIN Rapport d'expériences Séchage et carbonatation des bétons LCPC 8
P. ROUSSEL n° 1
Juin 2001 A. BOUGHERARA Mémoire de stage de Modélisation de la diffusion des ions LCPC 40
DEA MAISE (ENS chlorure dans le béton
Cachan / Univ. Marne-
la-Vallée)
Sept. 2001 G. OLIVIER Rapport - Projet Site de vieillissement de Melun (77) LREP
National BHP 2000 – Point n° 4 – Suivi de fissuration
Thème 1 : Durabilité -
Sous-thème : Etude
expérimentale sur
sites de vieillissement
Sept. 2001 G. OLIVIER Rapport - Projet Suivi des sites de vieillissement LREP 18
National BHP 2000 – (Point n° 4) – Caractéristiques
Thème 1 : Durabilité - météorologiques du site de Melun –
Sous-thème : Etude Vues des corps d'épreuve
expérimentale sur
sites de vieillissement
Sept. 2001 D. HENRY Rapport de synthèse Comportement du béton soumis au LCPC 141
n° 2 gel en présence de sels de
(contrat LCPC/ATILH) deverglaçage
Rapport final Partie I : Rapport bibliographique
(définitif) Partie II : Etude expérimentale
"Comportement à l'écaillage d'une
gamme de bétons"
Oct. 2001 S. CARE Compte-rendu de Fissuration et transfert dans les LCPC 18
travail bétons
Oct. 2001 P. ROUGEAU Rapport - Projet Comportement des BHP vis-à-vis du CERIB 75
J.P. BOURNAZEL National BHP 2000 gel avec et sans gels de LERM
H. HORNAIN déverglacage LCPC
V. BAROGHEL- CEA
BOUNY
H. LAMOTTE
Oct. 2001 G. OLIVIER, G. Rapport - Projet Pont de l'Ile de Ré. LREP 29
GRIMALDI, C. National BHP 2000 Caractérisation sur site du béton
MIERZJEWSKII Thème 1 : Durabilité - armé.
Sous-thème : Etude Résultats des mesures effectuées en
exp. sur Ouvrages juillet 2001
Anciens
Nov. 2001 G. PLATRET Compte rendu de Carbonatation de différents bétons. LCPC 29
E. MASSIEU travail (interne) - Projet Résultats des essais par analyse
National BHP 2000 thermique
Nov. 2001 S. ARNAUD Rapport - Projet Site de vieillissement de Maurienne. LRPC
National BHP 2000 – Implantation des blocs sur le site. Lyon
Thème 1 : Durabilité - Photographies des corps d'épreuve
Sous-thème : Etude après 4 hivers (de 1992 à 2001).
expérimentale sur Conditions climatiques.
sites de vieillissement
(Provisoire)
Juin 2005 A. PAVOINE Rapport d’essais Diffusion des ions chlore dans un LREP
S. MOSCARDELLI béton – Essais inter- laboratoires
2005 – Synthèse des essais du
LREP
Nb
Date Auteurs Type de rapport Intitulé Origine
pages
Juin 2003 P. MOUNANGA Rapport de contrat Hydratation et retrait chimique de LGCNSN-IUT 46
A. KHELIDJ pâtes de ciment au très jeune âge Saint-Nazaire
G. BASTIAN
Mars 2004 L. MALOSSE Rapport de projet Etude de la dégradation des pâtes ESPCI 17
(stage ESPCI) de ciment par le chlore
Juin 2004 A. DESIRE Rapport de projet Etude de la dégradation des pâtes ESPCI 28
(stage ESPCI) de ciment par le chlore
Juillet 2004 P. MOUNANGA Rapport de contrat Evolution des propriétés GeM -IUT 88
A. KHELIDJ thermophysiques et du retrait Saint-Nazaire
G. BASTIAN endogène de pâtes de ciment au
très jeune âge
Juillet 2004 A. DJERBI Rapport de contrat Diffusion des ions chlorure au sein GeM -IUT 50
A. KHELIDJ des bétons fissurés – Application à Saint-Nazaire
G. BASTIAN la durabilité des ouvrages littoraux
R. COUE