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Monographie des Poissons des eaux continentales du Maroc: systématique,


distribution et écologie

Article · October 2003

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1 author:

Azeroual Abdelhamid
Université Sultan Moulay Slimane
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UNIVERSITÉ MOHAMMED V - AGDAL
FACULTE DES SCIENCES
RABAT
Numéro d’ordre : 2170

U. F. R. : Biodiversité et Aquaculture (SV 01/01)

THESE
Présentée par
ABDELHAMID AZEROUAL
Pour l'obtention du

DOCTORAT EN SCIENCES BIOLOGIQUES


Discipline : Sciences de la vie Spécialité : Biodiversité aquacole

MONOGRAPHIE DES POISSONS DES


EAUX CONTINENTALES DU MAROC :
SYSTEMATIQUE, DISTRIBUTION ET ECOLOGIE
Soutenue le 13 octobre 2003 devant la commission d’examen composée de :

Mme TOURIA BENAZZOU Présidente


Professeur à la Faculté des Sciences, Rabat
M. AHMED YAHYAOUI
Professeur à la Faculté des Sciences, Rabat
M. MOHAMED DAKKI
Professeur à l’Institut Scientifique, Rabat
M. IGNACIO DOADRIO
Docteur au MNCN de Madrid, Espagne Examinateurs
M. ALAIN CRIVELLI
Docteur à la Station Tour du Valat, Arles, France
M. MOHAMED FEKHAOUI
Professeur à l’Institut Scientifique, Rabat
M. MOHAMED KHODARI Invité
Haut Commissaiat aux Eaux et Forêts, Rabat
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AVANT-PROPOS
Le présent travail s'inscrit dans le cadre des thèmes de recherches de l'U.F.R. "Biodiversité et
Aquaculture : Biodiversité et potentialité aquacoles des espèces animales des eaux continentales
et littorales du Maroc". Il a été mené sous la direction conjointe de Monsieur le Professeur
MOHAMED DAKKI, Professeur à l’Institut Scientifique de Rabat et Monsieur le Professeur AHMED
YAHYAOUI, Professeur à la Faculté des Sciences de Rabat.
Je tiens particulièrement à exprimer mes respectueux remerciements à Monsieur le Professeur
Hassan CHLYAH, Doyen de la Faculté des Sciences de Rabat pour l’aide efficace qu’il accorde à la
recherche scientifique au sein de notre établissement.
J'exprime ma profonde gratitude à Madame TOURIA BENAZZOU, Professeur à la Faculté des
sciences de Rabat, pour son aide efficace et ses précieux conseils, toujours dispensés dans la bonne
humeur, m'ont encouragé dans mon travail. Je suis particulièrement heureux qu’elle préside le jury
de ma thèse.
Je voudrais témoigner ma plus vive gratitude à Monsieur le Professeur MOHAMED DAKKI, qui m'a
proposé ce sujet et qui a assuré d’une façon continue et avec beaucoup de bienveillance
l’encadrement de ce travail auquel il a largement contribué. Sa grande expérience, ses remarques et
ses conseils ont été la source de riches discussions et ont grandement facilité ce travail.
Je souhaiterais exprimer ma reconnaissance à Monsieur le Professeur AHMED YAHYAOUI pour le
grand intérêt qu’il a porté à ce travail, les suggestions qu’il m’a prodigué lors de sa rédaction et son
aide efficace. Sa contribution était primordiale tout au long de ce travail. Je le remercie très
sincèrement de son aide morale et scientifique dans les moments difficiles de cette thèse.
Les missions scientifiques effectuées avec Monsieur le Professeur IGNACIO DOADRIO, du "Museo
Nacional de Ciencias Naturales" (MNCN) de Madrid, et les stages effectués dans son laboratoire
furent pour moi une grande expérience. Je tiens à lui exprimer toute ma gratitude et mes sincères
remerciements. Je tiens aussi à remercier A. BLAZQUEZ, A. MACHORDOM, A. PERDICES,
R. ZARDOYA, P. CAUDEVILLA et S. SCHÖNHUTH pour leur disponibilité et leur gentillesse, sans
oublier les membres de l’équipe de la collection des poissons du MNCN : PAOLA, LUCILA, Beatriz
et ANGEL.
Mes vifs remerciements vont en particulier à Monsieur ALAIN CRIVELLI, Docteur à la Station
Biologique Tour du Valat (Arles), pour ses extraordinaires qualités humaines et son extrême
gentillesse qui m'ont toujours impressionné. Je tiens à remercier aussi Monsieur le Directeur JEAN-
PAUL TARRIS, qui a bien voulu prendre en charge mes séjours à la Station, ainsi que le financement
de ma première participation à un congrès scientifique, RIF 2000, qui s’est tenu à Paris. J’adresse
mes remerciements à tous les membres de l’équipe de Poissons de la Station, en particulier
ELISABETH ROSSECHI, GILLES POIZAT, PASCAL CONTOURNET, ANTHONY ACOU, ainsi que tous
les stagiaires et objecteurs de conscience de la Tour.
J’exprime ma haute gratitude au Centre National d’Hydrobiologie et de Pisciculture (CNHP)
d’Azrou. Que Monsieur M. KHODARI, le directeur du CNHP d’Azrou, ainsi que tous les ingénieurs
du Centre trouvent ici mes vifs remerciements pour leur précieuse aide. Je tiens à remercier les
responsables du Service de Protection de l’Administration des Eaux et Forêts et la Conservation des
Sols pour leur collaboration.
En Allemagne, et grâce à une bourse de DAAD, j’ai pu effectuer un stage de deux mois dans le
"Staatliches Museum fuer Naturkunde" de Stuttgart, sous la direction du Professeur Dr RONALD
FRICKE. Je remercie C. JAKOB et tout le personnel du Muséum.
Mes vifs remerciements vont à Monsieur le Professeur Dr JOS SNOEKS et le défunt Professeur
Dr GUY TEUGELS, du Musée Royal de l'Afrique Centrale (MRAC) de Tervuren, Belgique, pour
leur chaleureux accueil et toute l’aide fournie.
Je suis très heureux d’avoir eu la chance de faire la connaissance et de faire de terrain pour la pêche
des tilapies avec le "Pilote" CARLOS ARMAS, MARGARIDA et ALBERTO GIL, HELENE et MIGUEL
FIGUEIREDO. Je conserve de très bons souvenirs des campagnes de pêches qu’on a effectués.
Enfin, je ne saurais oublier le cadre dans lequel j’ai effectué toutes mes études à l’Université
Mohammed V et à l’Institut Scientifique de Rabat.
J'adresse mes vifs remerciements le Professeur MOHAMED SAGHI, Directeur de l'Institut
Scientifique de Rabat, ainsi qu'aux Professeurs SOUAD BENHALIMA, OUMNIA HIMMI, ABDELATIF
BAYED, MOHAMMED-AZIZ El AGBANI, MOHAMED FEKHAOUI, MOHAMED MENNIOUI,
MOHAMED IBN TATTOU, MOHAMED FENNANE (Institut Scientifique de Rabat), HASSAN JAZIRI,
ABDERRAHMAN GHEIT, MUSTAPHA MAACHI, ABDERRAHIM SADAK, HOUCINE ZAÏD, AZIZ
BENHOUSSA (Faculté des Sciences, Rabat), SOUMAYA HAMMADA (Faculté des Sciences et
Techniques de Beni-Mellal), HAMID RGUIBI (Faculté des Sciences, El-Jadida), HOCEIN BAZAIRI
(Faculté des Sciences d'Aïn Chok, Casablanca), LHCEN CHILLASSE et NASSER-EDDINE ZINE
(Faculté des Sciences, Meknès) pour leurs disponibilités et leurs encouragements.
J’adresse mes remerciements particuliers à Monsieur AYAD EL BOUNI (Département de Zoologie et
Ecologie Animale, Institut Scientifique) pour son sympathique humeur et ses encouragements
continus. Mes vifs remerciements vont également à tout le personnel technique et administratif du
Département de Zoologie et Écologie Animale de l’Institut Scientifique, surtout à FANIDA BADRA,
ZAKIA LACHHEB, MOHAMED BOUBKARI, ABERAHMAN MATAAM et ABDELKADER ZERROUKI.
Je remercie mon ami FOUAD EL AZHAR, Doctorant à l'ULB de Bruxelles, pour son aide précieuse et
ses conseils judicieux. Je n'oublies pas mes camarades de thèse, et plus particulièrement NADIA
AGHZAR, SANAA BENABDELLOUAHAD, RACHIDA MEHDAOUI, MERYEM CHAOUI, MOUHSSINE
RHAZI, KHALID HAMOURRA, MOUSTAFA ANBI, IMAD CHARKAOUI, ABDELKARIM LOUAYA et
ABDELLATIF CHAOUTI. Ils ont aussi contribué à ce travail par leurs remarques et leurs suggestions.
Une pensée toute particulière pour FARID MENNOUJA et MOHAMED MOUJJAH, et leurs petites
familles, qui m’ont aidé et soutenu lors de mes missions en Europe.
Mes vifs et chaleureux remerciements sont adressés à mon "grand-frére" KHATAB EL KHATTABI,
LAHOUSSINE LORI, ABDELATIF BEZAI et ABDELLAH YOUSFI pour la sympathie et l’assistance
qu’ils ont toujours su exprimer à mon égard.
Enfin, je tiens à exprimer ma profonde reconnaissance envers toutes les personnes qui, de près ou
de loin, ont contribué à la réalisation de cette étude.
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE 1

I - HISTORIQUE DES ETUDES DE L'ICHTYOFAUNE MAROCAINE 4

I – 1 – Ichtyofaune autochtone 6

I – 2 – Ichtyofaune allochtone 21

I – 3 – Conclusion 28

II - MATERIEL ET METHODES 30

II – 1 – Inventaire des prospections 30

II – 2 – Techniques de pêche 35

II – 2 – 1 – Pêche électrique 35

II – 2 – 2 – Pêche au filet 35

II – 3 – Détermination et conservation des espèces 35

II – 4 - Matériel et méthodes 38

II – 4 – 1 – Matériel biologique étudié 38

II – 4 – 2 - Acquisition des données biométriques 39

II – 4 - 3 - Choix des variables morphométriques 39

II – 4 - 4 - Méthodologie 40

II – 5 – Résultats 43

II – 5 – 1 – Morphométrie des Barbus 43

a- Corrélations entre les différents caractères analysés 43

b- Structures canoniques 45

c - Analyse de variance (ANOVA) 49

II – 6 – Discussions et conclusion 50

i
III - CLE DE DETERMINATION DES POISSONS DULCICOLES
MAROCAINS 51

III – 1 – Clé de détermination des familles 52

III – 2 – Clé de détermination des genres et espèces 55

III – 2 – 1 – Acipenseridae 55

III – 2 – 2 – Anguillidae 57

IIII – 2 – 3 – Atherinidae 60

III – 2 – 4 – Blenniidae 63

III – 2 – 5 – Cichlidae 65

III – 2 – 6 – Cobitidae 69

III – 2 – 7 – Cyprinodontidae 72

III – 2 – 8 – Poeciliidae 75

III – 2 – 9 – Esocidae 79

III – 2 – 10 – Clupeidae 82

III – 2 – 11 – Moronidae 87

III – 2 – 12 – Percidae 92

III – 2 – 13 – Salmonidae 97

III – 2 – 14 – Mugilidae 104

III – 2 – 15 – Centrarchidae 115

III – 2 – 16 – Cyprinidae 120

IV - LES EAUX CONTINENTALES DU MAROC : TYPOLOGIE,


RESSOURCES ET GESTION 151

IV – 1 – Typologie des eaux continentales 151

IV – 2 – Causes de dégradation et mesures de conservation 155

ii
IV – 2 – 1 – Causes de dégradation 155

IV – 2 – 1 – a – Pollution 156

IV – 2 – 1 – b – Constructions hydrauliques 159

IV – 2 – 1 – c – Introductions des poissons exotiques 160

IV – 2 – 1 – d – Autres facteurs de régression 161

IV – 2 – 2 – Gestion et mesures de conservation des écosystèmes aquatiques 162

CONCLUSION GENERALE 163

BIBLIOGRAPHIE 165

ANNEXE : LISTE DES POISSONS DEPOSES A L'INSTITUT


SCIENTIFIQUE 181

iii
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Liste des introductions d'espèces au Maroc 24
Tableau II : Liste des poissons des eaux continentales marocaines 29
Tableau III : Liste des barbeaux utilisés pour l'analyse statistique 38
Tableau IV : Variables mesurées et dénombrées sur les barbeaux 41
Tableau V : Matrice de corrélation entre les différents caractères 44
Tableau VI : Absorption de la variabilité par les axes canoniques 45
Tableau VII : Matrice de structure (a) et Coefficients des fonctions discriminantes
canoniques standardisées (b) 46
Tableau VIII : Valeurs du test ANOVA 49
Tableau IX : Typologie d’habitats d'eau continentale du Maroc. 154
Tableau X : Evolution de nombre de barrages au Maroc. 159

LISTE DES FIGURES


Figure 1 : Carte simplifiée du réseau hydrographique du Maroc 3
Figure 2 : Répartition, par familles, de l'ichtyofaune marocaine 28
Figure 3 : Localisation des stations de pêche 34
Figure 4 : Matériel de pêche électrique. 36
Figure 5 : Pêche à l’épervier et au filet traditionel. 37
Figure 6 : Les variables morphométriques considérées dans l’étude biométrique des
Barbeaux marocains. 42
Figure 7 : Représentation graphique de l'analyse discriminante (avec les barycentres des
classes). 48
Figure 8 : Localisation dans un bassin versant des grands types de zones humides 152
Figure 9 : Types de pression sur les milieux humides 156
Figure 10 : Effets des barrages 159

iv
Introduction générale

Introduction générale
Le Maroc est considéré comme l'un des pays méditerranéens les plus originaux, de par
sa grande diversité géologique, climatique et écologique. Plusieurs facteurs se sont
conjugués pour offrir cette diversité. La position géographique du pays, qui l’expose aux
influences atlantique à l’ouest et méditerranéenne au nord, et la diversité de son relief
expliquent l’abondance relative des pluies (y compris les précipitations neigeuses), bien
que le climat reste nettement méditerranéen. Les montagnes de l'Atlas culminant à 4167
m (Djebel Toubkal) constituent un important réservoir d’eau qui a permis au Maroc
d’avoir un réseau hydrographique très développé (figure 1).
Malgré cette richesse en eau, le Maroc possède une faune ichtyologique relativement
pauvre (comparée à celle de l’Europe et à celle de l’Afrique subsaharienne), avec une
prédominance de Cyprinidés et des affinités plus grandes avec la faune européenne
qu’avec la faune tropicale.
Toutefois, dès le début de siècle dernier, les synthèses des prospections feraient
remarquer que les poissons dulçaquicoles du Maroc sont relativement plus variés que
ceux de l’Algérie et de la Tunisie.
Les études sur l’ichtyofaune des eaux continentales du Maroc n’ont pas connu un grand
essor, en comparaison avec celles dédiés aux poissons marins. Les recherches ont
surtout porté sur la Systématique et la répartition spatiale ; la première monographie sur
l’ichtyofaune des cours d’eaux continentales de l’Afrique du Nord (PELLEGRIN,
1921a) est restée pendant longtemps une référence ichtyologique de base et ce n’est qu’à
partir des années 1960 que les recherches ont été reprises, notamment avec des travaux
sur les barbeaux (ALMAÇA, 1966-1978 ; BERREBI, 1981 et 1996 ; DOADRIO, 1990,
1994 et 1998). Les recherches écologiques proprement dites n’ont débuté que pendant
les années 1980 ; nous en citons celles relatives aux Aloses (SABATIE, 1990 et 1993 ;
SABATIE et al., 1996 et 2001), à l’Anguille (YAHYAOUI, 1983, 1987 et 1991), à la
parasitologie et à la génétique des barbeaux et de l’Anguille (YAHYAOUI et al., 1983 ;
RAHHOU, 2003 ; EL GHARBI, 1994 ; EL-HILALLI, 1998) et aux introductions de
poissons allochtones (MOUSLIH, 1981, 1984 et 1987 ; KHODARI, 1983 et 1997).
Ces études, et plus particulièrement celles réalisées sur les invertébrés, ont permis de
constater une régression progressive des habitats dans les eaux continentales. Cette
régression, liée à une multitude d’activités humaines, a été accentuée par la sécheresse
(voir DAKKI, 1987 ; DAKKI et EL HAMZAOUI, 1998). L’évolution de la faune
piscicole dans ce contexte ne peut être qu’alarmante ; la disparition très rapide de la
Grande alose en est un indicateur très significatif.
Dans le cadre des efforts qu’entreprend le Maroc pour sauvegarder sa biodiversité, une
grande attention a été accordée aux richesses biologiques des eaux continentales, mais

1
Introduction générale

celles-ci ont démontré un grand besoin en mise au point de ces richesses, notamment en
ce qui concerne les poissons autochtones.
La présente étude a été axée sur trois objectifs :
- Actualiser les données existantes sur l’ichtyofaune marocaine, à travers un catalogue
de répartition des espèces et une mise au point systématique soldée par une clé
d’identification ;
- Une mise au point relative à l’évaluation de la biodiversité ichthyenne et de son état de
conservation avec des propositions stratégiques pour sa protection ;
- Une étude biométrique des Barbeaux afin d’essayer de comprendre et de justifier les
différences encore mal définies entre les espèces.
Ce mémoire est subdivisé en quatre chapitres.
Le premier chapitre présente une synthèse de données bibliographiques, relative aux
poissons des eaux continentales du Maroc ; elle permettra d'établir l’état des lieux. Les
résultats de cette synthèse sont comparés à ceux présentés par PELLEGRIN (1921a) et
DAKKI (1997). Toutefois, l'inventaire de l'ichtyofaune continentale est basé également
sur les résultats des prospections de pêche effectuées entre 2000 et 2002
Le deuxième chapitre correspond à une mise au point systématique, avec une étude de la
biométrie des Barbeaux conservées à l’Institut Scientifique de Rabat ou collectés durant
nos campagnes de pêches.
Le troisième chapitre comprend une clé de détermination des espèces présentes au
Maroc, avec des fiches signalétiques pour chaque espèce et une carte de leur distribution
biogéographique.
Enfin, dans le dernier chapitre, nous parlerons des ressources en eau du Maroc et de la
typologie des eaux continentales, des impacts des activités biotiques et abiotiques sur les
écosystèmes aquatiques et les mesures nécessaires à prendre pour une gestion durable et
rationnelle de ces milieux fragiles.

2
Introduction générale

Figure 1 : Carte simplifiée du réseau hydrographique du Maroc

3
I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine

I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine


Les études sur les poissons d'eau douce de l'Afrique du Nord ont débuté il y a environ
130 ans lorsque les premiers explorateurs européens se sont intéressés à la région. Ainsi,
C. von Fritsch, E. Rothschild, F.W. Riggenbach, J. Rein, C.A. Payton et E. Hartert
envoyèrent plusieurs collections de poissons aux ichtyologistes de l'époque. La première
note sur les poissons dulcicoles marocains a été publiée par GÜNTHER, en 1874, qui a
signalé la présence de trois espèces de Barbeaux au Maroc. En se basant sur les
collections de poissons des eaux continentales africaines du Museum de Londres,
BOULENGER (1909, 1911, 1915 et 1916) a cité 23 espèces marocaines.
Ce n'est qu'au début du protectorat français, que d’autres publications ont vu le jour.
Ainsi, plusieurs explorateurs français, comme Mme du Gats, H. Millet, C. Alluaud,
P. Pallary, J. Pellegrin, E. Sergent et H. Foley ont parcouru le royaume et ont permis la
découverte de nouvelles espèces.
En 1919, PELLEGRIN donna une liste comprenant seize espèces "réellement"
dulçaquicoles, et sept autres cosmopolites semi-marines.
Sur les 52 espèces, appartenant à 14 familles, mentionnées par PELLEGRIN (1921a)
dans sa monographie des poissons des eaux douces de l’Afrique du Nord, 25 espèces,
appartenant à sept familles, sont recensées au Maroc. L’auteur fit remarquer dans cette
mise au point que la faune autochtone marocaine est beaucoup plus riche et variée que
celle de l’Algérie et de la Tunisie, et que dans les bassins versants atlantiques se trouve
un mélange curieux d’espèces, les unes reliées aux types européens, les autres
apparentées à des types nettement “éthiopiens”.
Le même auteur, en 1922, porta l’inventaire de l’ichtyofaune dulçaquicole marocaine à
30 espèces et deux variétés.
En 1927, PELLEGRIN a donné une nouvelle liste comprenant 58 espèces nord-
africaines, où les Cyprinidés sont dominants. L'auteur releva que certains genres
(Cobitis, Salmo) présentaient des affinités européennes, alors que d'autres
(Varicorhinus, Tilapia) sont nettement de type africain.
Pour VIVIER (1948), l’ichtyofaune autochtone des eaux douces du Maroc est
représentée par quatre familles seulement, groupant cinq genres : Salmonidés (Salmo) ;
Clupéidés (Alosa), Anguillidés (Anguilla) et Cyprinidés (Barbus et Varicorhinus). Il a
noté aussi l’introduction de plusieurs espèces allochtones dans ces eaux : Perche, Perca
fluviatilis, Brochet commun, Esox lucius, Black-bass, Micropterus salmoides, Rotengle,
Scardinius erythrophthalmus, Sandre, Lucioperca lucioperca, Carpe, Cyprinus carpio,
Gambusie, Gambusia affinis et Tanche, Tinca tinca.
BERTIN (1951) regroupa les poissons d’eau douce du Maroc en quatre groupes :

4
I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine

1. Poissons acclimatés : Cyprinus carpio, Tinca tinca et Gambusia hoolbrooki.


2. Poissons migrateurs : Alosa alosa, A. finta, Anguilla anguilla, Mugil cephalus,
M. capito, M. saliens, M. auratus, Morone labrax et M. punctata.
3. Poissons marins ayant colonisés les eaux douces comme Atherina mochon.
4. Poissons véritablement dulçaquicoles : Salmo trutta macrostigma, Salvelinus pallaryi,
Cobitis tænia maroccana, Blennius frater, Varicorhinus maroccana, Tilapia zillii,
Barbus callensis et B. nasus, ainsi que plusieurs barbeaux du sous-genre Labeobarbus.
D’après ROBERTS (1975), il y aurait, au Maghreb, seulement 4 familles de poissons
dulçaquicoles : Cyprinidae, Cobitidae, Cyprinodontidae et Cichlidae, comprenant 15 à
20 espèces, parmi lesquelles 5 à 8 espèces sont endémiques de la région. Roberts fit
observer que la plupart de ces espèces sont des cyprinidés.
Dans le Catalogue des Poissons d’Eau Douce d’Afrique (CLOFFA I-IV ; 1984, 1986a,
1986b et 1991) seulement 8 espèces présentes au Maroc ont été citées.
DAKKI (1997), dans son étude sur la biodiversité de la faune des eaux continentales du
Maroc, a estimé les poissons dulçaquicoles du pays à 44 espèces, réparties entre 6
Ordres, 11 Familles, 24 Genres. Onze parmi ces espèces sont considérées comme des
espèces endémiques marocaines.
AZEROUAL et al. (2000) ont cité 46 espèces dulçaquicoles dont 30 sont des espèces
autochtones et 16 introduites. Les auteurs font remarquer que cette ichtyofaune est
caractérisée par la prédominance des Cyprinidés.

5
I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine

I – 1 – Ichtyofaune autochtone

Les études scientifiques sur les poissons d'eau douce de l'Afrique du Nord ont débuté il
y a environ 130 ans lorsque les premiers explorateurs européens se sont intéressés à la
région. Plusieurs collections de poissons ont été envoyées par ces explorateurs aux plus
grands ichtyologistes de l'époque.
La première note relatant les résultats de ces récoltes a été publiée par GÜNTHER en
1874. Ce dernier signala la présence de trois espèces nouvelles de Barbeaux au Maroc
(Barbus reinii, B. fritschii et B. nasus) qu’il a décrit.
Ce n'est qu'au début du siècle dernier qu'il a ajouté à cette liste d'autres noms : Barbus
harterti et Pterocapoëta maroccana (Günther, 1901) puis B. riggenbachi et B.
rothschildi (Günther, 1902).
En parallèle avec ces travaux, BOULENGER décrivit, en 1902, deux nouvelles espèces
(Barbus waldoi et Capoëta waldoi), puis deux autres en 1905 (Capoëta atlanticus et
Barbus ksibi). L’auteur a aussi proposé le rattachement de l’espèce Pterocapoëta
maroccana Günther, 1902 au genre Varicorhinus, statut qu’elle conserve jusqu’à
présent.
Après une étude des collections de poissons des eaux continentales africaines déposées
au Muséum de Londres, BOULENGER (1909, 1911, 1915 et 1916) a pu dresser une liste
de 20 espèces pour le Maroc. Cette liste comprend 1 Salmonidé (Salmo trutta
macrostigma), 13 Cyprinidés (Barbus atlanticus, B. callensis, B. fritschii, B. harterti,
B. ksibi, B. nasus, B. paytonii, B. reinii, B. riggenbachi, B. rothschildi, B. setivimensis,
B. waldoi et Varicorhinus maroccanus), 1 Anguillidé (Anguilla vulgaris), 1 Atherinidé
(Atherina mochon), 1 Blenniidé (Blennius frater) et 3 Mugilidés (Mugil auratus,
M. capito et M. cephalus).
Dans le même temps, PELLEGRIN (1912) avait signalé la présence de 12 espèces
seulement dans les eaux continentales marocaines (Anguilla vulgaris, Blennius vulgaris,
Alosa finta, Barbus harterti, B. nasus, B. reinii, B. setivimensis, Morone labrax, Morone
punctata, Mugil capito, Mugil cephalus et Salmo trutta var. macrostigma).
En 1913, cet auteur signala une nouvelle variété de Barbus callensis C.V. : B. callensis
var. figuiguensis Pellegrin, 1913.
En 1919, PELLEGRIN décrivit deux nouveaux cyprinidés marocains : B. Magni-Atlantis
et Barbus pallaryi. En plus, l’auteur a confirmé la présence de certaines espèces citées
par lui-même ou par d’autres auteurs (Barbus atlanticus, B. ksibi, B. setivimensis,
B. waldoi et Varicorhinus maroccanus)
En 1920, cet auteur donna une nouvelle liste d’espèces déjà connues au Maroc : Barbus
callensis, B. Fritschi, B. Paytoni, B. setivimensis, B. setivimensis var. labiosa,

6
I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine

Varicorhinus maroccanus, Liza saliens, Mugil cephalus et Salmo trutta var.


macrostigma.
L’ensemble des connaissances acquises sur les poissons des eaux continentales de
l'Afrique du Nord a permis à ce même auteur de réaliser une première monographie sur
cette faune dans laquelle il signala la présence au Maroc de 28 espèces (PELLEGRIN,
1921a) :
- 2 Clupeidés : Alosa vulgaris C. & V. et Alosa finta Cuvier.
- 1 Anguillidé : Anguilla vulgaris Turton.
- 1 Atherinidé : Atherina mochon C. & V.
- 14 Cyprinidés : Barbus callensis C. & V., 1842 et sa variété figuiguensis Pellegrin ;
B. (Labeobarbus) fritschi Günther ; B. (Labeobarbus) harterti Günther ; B. ksibi
Boulenger, 1905 ; B. Magni-atlantis Pellegrin ; B. nasus (Günther, 1874) ; B. pallaryi
Pellegrin ; B. (Labeobarbus) paytoni Boulenger ; B. (Labeobarbus) reini Günther ;
B. (Labeobarbus) riggenbachi Günther ; B. (Labeobarbus) rothschildi Günther ;
B. setivimensis C. & V. et sa variété labiosa Pellegrin ; B. (Labeobarbus) waldoi
Boulenger et Varicorhinus maroccanus (Günther, 1902).
- 1 Cyprinodontidé : Cyprinodon fasciatus Valenciennes
- 2 Moronidés : Morone labrax L. et Morone punctata Bloch (1792).
- 5 Mugilidés : Mugil auratus Risso, 1811 ; Mugil capito Cuvier ; Mugil saliens Risso ;
Mugil cephalus L., 1758 et Mugil chelo Cuvier, 1829
- 1 Blenniidé : Blennius frater Bloch Schneider.
- 1 Salmonidé : Salmo trutta var. macrostigma Boulenger, 1911.
En 1922, PELLEGRIN donna la description de deux nouvelles espèces : Barbus
issenensis et B. massaensis. Le même auteur, en 1923, ajouta à cette liste le premier
cobitidé signalé au Maroc et en Afrique (Cobitis taenia) et éleva la variété B. callensis
var. figuigensis Pellegrin, 1913 au rang d'espèce : B. figuiguensis Pellegrin, 1913.
La même année, GRUVEL (1923) a signalé l'existence, au Maroc, d'un salmonidé,
Salmo trutta L. var. macrostigma Duméril et deux Clupeidés, Alosa vulgaris C. & V. et
Alosa finta Cuvier, ainsi que cinq Mugilidés et deux Moronidés.
Une année après, PELLEGRIN (1924) décrivit deux nouveaux poissons marocains : un
nouveau Cyprinidé trouvé dans le bassin de Moulouya (Barbus moulouyensis) et un
Salmonidé, (Salmo pallaryi), qui a été pêché dans l’Aguelmam Sidi Ali, à une altitude
de 2230 mètres.
LAVAUDEN (1926) signala qu'un Cyprinodontidé, Aphanius fasciatus, "poisson
commun à Biskara (en Algérie) figure parmi les animaux rejetés vivants par les puits

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I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine

artésiens de l'Oued Rhir", et supposa que l'espèce Aphanius iberus "doit être un habitant
normal des eaux du Sahara marocain".
Parlant des Barbeaux au Maroc, PELLEGRIN (1927a) fit remarquer que "à l'heure
actuelle, en effet, on n'en distingue pas moins de dix-sept espèces et deux variétés".
Dans une note de la même année (Pellegrin, 1927b), le même auteur dressa une nouvelle
mise à jour de la liste des poissons des eaux continentales du Maroc :
- 2 Clupéidés : Alosa alosa (A. vulgaris C.V.) et A. fallax (A. finta Cuv.)
- 2 Salmonidés : Salmo trutta var. macrostigma Duméril
- 20 Cyprinidés : Varicorhinus maroccanus Günther, Barbus callensis C.V.,
B. setivimensis C.V. et sa variété labiosa Pellegrin, B. moulouyensis Pellegrin, B. ksibi
Boulenger, B. massaensis Pellegrin et sa variété labiosa Pellegrin, B. issenensis
Pellegrin, B. figuiguensis Pellegrin, B. pallaryi Pellegrin, B. magni-Atlantis Pellegrin,
B. nasus Günther, B. reini Günther, B. harterti Günther, B. paytoni, B. rothschildi
Günther, B. riggenbachi Günther, B. fritschii Günther, B. waldoi Boulenger.
- 1 Cobitidé : Cobitis taenia L.
- 1 Anguillidé : Anguilla vulgaris Turton
- 1 Cyprinodontidé : Cyprinodon fasciatus Val.
- 2 Moronidés : Morone labrax L. et M. punctata Bloch
- 1 Atherinidé : Atherina mochon C.V.
- 5 Mugilidés : Mugil cephalus L., M. capito Cuvier, M. saliens Risso, M. auratus Risso
et M. Chelo Cuvier.
Deux ans plus tard, cet ichtyologue éleva Cobitis taenia var. maroccana au rang
d'espèce : Cobitis maroccana Pellegrin, 1929 (PELLEGRIN, 1929) et signala la
présence des formes hybrides entre Alosa alosa et A. fallax, dans les eaux continentales
marocaines.
PELLEGRIN (1930) cita dix-sept barbeaux nord-africains, dont dix appartenant au sous-
genre Barbus et sept barbeaux, tous endémiques au Maroc, appartiennent au sous-genre
Labeobarbus.
PELLEGRIN (1934) décrivit 3 nouvelles variétés : Barbus moulouyensis Pellegrin var.
grandisquamata Pellegrin et B. massaensis Pellegrin var. labiosa Pellegrin. En outre, il
ramena B. riggenbachi Günther à l’espèce B. rothschildi Günther, ce qui porta le nombre
des barbeaux marocains à seize espèces.
En 1936, PELLEGRIN signala, pour la première fois, la capture au Maroc de cichlidé,
Tilapia zillii Gervais, pêché dans l’Oued Tissint (affluent de l’Oued Dra, près du Djebel
Bani).

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I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine

Les travaux de Pellegrin sur les poissons du Maroc s’achevèrent par la description d’un
Cyprinidé, Barbus lepineyi, tout en rappelant la liste des Barbeaux présents au Maroc
(PELLEGRIN, 1939).
ESTEVE (1947a), en se basant sur une étude biométrique, considéra que le sous-genre
Barbus, au Maroc, n’est représenté que par deux espèces bien distinctes : B. callensis et
B. nasus. A la première espèce, l'auteur rapporte : B. setivimensis C. & V. et sa variété
labiosa Pellegrin, B. ksibi Boulenger, B. antinorii Boulenger, B. biscarensis Boulenger,
B. figuiguensis Pellegrin, B. pallaryi Pellegrin, B. massaensis Pellegrin et sa variété
labiosa, B. issenensis Pellegrin, B. moulouyensis Pellegrin et sa variété grandisquamata,
B. lepineyi Pellegrin. Alors que B. magniatlantis Pellegrin est le seul synonyme de B.
nasus.
PLATEAU (1948) mentionna la présence dans le barrage "Cavagnac", Lalla Takerkoust,
actuellement, sur l'Oued N'fiss de deux espèces autochtones, Varicorhinus maroccanus
(Günther, 1902) et Mugil cephalus L., 1758 ; ainsi que quatre espèces introduites :
Micropterus salmoides (Lacépède, 1802) ; Cyprinus carpio L., 1758 ; Esox lucius (L.,
1758) et Salmo irideus Gibbons, 1856.
BERTIN (1951), se fiant probablement au travail d’ESTEVE (1948), considère que les
Barbeaux "d’origine européenne" (c'est-à-dire appartenant au sous-genre Barbus), sont
représentés au Maroc par deux espèces seulement et une variété : Barbus callensis et sa
variété biscarensis, et B. nasus. En plus, d'après ce même auteur, Salvelinus pallaryi,
espèce propre au lac de Sidi Ali, est une forme relicte, différenciée par ségrégation,
puisque son proche parent, l’Omble chevalier, ne se trouve que dans les lacs subalpins.
COPLEY (1952) remarqua que la truite autochtone à grandes taches se distingue de
Salmo fario. Selon cet auteur, la Truite omble du Moyen Atlas, Salmo pallaryi,
peuplerai à la fois l’Aguelmam Sidi Ali (Moyen Atlas) et le lac Ifni (Grand Atlas).
FURNESTIN et VINCENT (1958), en dénombrant les branchiospines des aloses du
Maroc, ont confirmé l’existence d’hybrides entre A. alosa et A. fallax. Ces hybrides ont
été considérés par plusieurs auteurs comme des espèces ou sous-espèces (A. africana,
A. algeriensis et A. bolivari).
FURNESTIN et al. (1958) ont décrit une nouvelle espèce d'Atherinidé, Atherina caspia
Eichwald, 1831, qui fréquente les estuaires et s’adapte parfois aux eaux douces (Oued
Sebou, bras mort de l’Oued Beht). Ils ont, de même, signalé la capture de plusieurs
esturgeons, Acipenser sturio L., 1758, au large de l’Oued Massa et près de Mazagan.
ALMAÇA (1966) maintient, pour les Barbeaux du Maroc, la classification de Pellegrin
(1939), sauf pour quelques variétés sympatriques avec les formes typiques, mais après
avoir examiné les barbeaux conservés dans le MNHN de Paris, cet auteur reconnaît neuf
espèces marocaines (ALMAÇA, 1968) : Barbus figuiguensis (Pellegrin, 1913) ; B.
issenensis Pellegrin, 1922 ; B. lepineyi Pellegrin, 1939 ; B. magniatlantis Pellegrin,

9
I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine

1919 ; B. massaensis Pellegrin, 1922 ; B. moulouyensis bouramensis Pellegrin, 1939 ;


B. moulouyensis Pellegrin, 1924 ; B. Pallaryi Pellegrin, 1919 et B. setivimensis
Valenciennes, 1842.
En 1970, le même auteur ramena le nombre des Barbeaux du sous-genre Barbus à sept
taxas :
- Barbus moulouyensis Pellegrin (incluant B. moulouyensis bouramensis) ;
- B. callensis Valenciennes (incluant B. setivimensis et B. ksibi, considérées par
Boulenger et Pellegrin comme des espèces valides) ;
- B. biscarensis Boulenger (incluant B. biscarensis amguidensis) ;
- B. massaensis Pellegrin (incluant B. massaensis var. labiosa) ;
- B. antinorii Boulenger (incluant B. figuiguensis, B. lepineyi et B. pallaryi) ;
- B. magniatlantis Pellegrin ;
- B. nasus Günther.
La présence d’un étui corné à bord tranchant sur la lèvre inférieure de Barbus issenensis
Pellegrin, 1922 a poussé ALMAÇA (1970b) à considérer que cette espèce appartient au
genre Varicorhinus et non au genre Barbus.
Pour KARAMAN (1971), en Afrique du Nord, il n’existe que trois sous-espèces de
Barbeaux : B. capito callensis, dans lequel Karaman inclut B. ksibi, B. moulouyensis,
B. pallaryi, B. callensis, B. lepineyi, B. figuigensis, B. biscarensis et B. antinorii ; B.
capito massaensis qui comprend B. massaensis et B. issenensis ; et B. comiza nasus qui
inclut B. nasus et B. magniatlantis.
ROBERTS (1975) a cité huit barbeaux du sous-genre Barbus. L'auteur considère que des
deux classifications du genre Barbus faites par ALMAÇA (1970a) et par KARAMAN
(1972), la deuxième classification est vraisemblablement la meilleure.

HERMAK (1978), dans son travail sur les salmonidés du Moyen Atlas, a cité deux
salmonidés : Salmo trutta fario L., 1758 et Salmo gairdneri Richardson.
DAKKI (1978) a pêché Cobitis maroccana dans l’Oued Guigou, cours d’eau du Moyen
Atlas, à la localité Almis du Guigou, à une altitude de 1480 mètres, alors que cette
espèce était pêchée, la plupart du temps, dans les cours d’eau de plaines occidentales
marocaines.
Pour BOUMAIZA (1979), Aphanius iberus habite les côtes situées les plus à l’ouest de
la Méditerranée : à l’est et au sud de l’Espagne, au Maroc et en Algérie.
En 1981, LANDER et al. ont cité la présence de Tilapia machrochir dans les eaux du
Maroc et ont fait remarquer que cette espèce ne fait l’objet d'aucune culture. Les mêmes

10
I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine

auteurs ont rapporté la tentative de l'ONEP d'élevage de Mugil cephalus dans la retenue
du Barrage de Bou Regreg afin de lutter contre l'eutrophisation.
L'étude comparative des espèces B. reini, B. paytoni et B. fritschi Günther (1874),
entreprise par BERREBI (1981), a permis de distinguer aisément B. paytoni et B. reinii,
alors que les mêmes critères n’ont pas permis de séparer B. paytoni de B. fritschi ;
l'auteur proposa de regrouper ces deux derniers taxa en une seule espèce.
Pour KRAIEM (1983), le genre Aphanius est représenté au Maroc, en Algérie et en
Tunisie par deux espèces, A. fasciatus et A. iberus.
ALMAÇA (1984) a reconnu l'existence de seulement sept barbeaux nord-africains
appartenant au sous-genre Barbus : B. callensis, B. lepineyi, B. massaensis,
B. moulouyensis, B. figuiguensis, B. magniatlantis et B. nasus.
Dans le Catalogue des Poissons d’Eau Douce d’Afrique (CLOFFA), LEVEQUE &
DAGET (1984) ont cité 8 espèces :
1. Barbus callensis C. & V., 1842 (Synonymes : B. antinorii Boulenger, 1911 ;
B. biscarensis var. amguidensis Pellegrin, 1934 ; B. biscarensis Boulenger, 1911 ;
B. callensis var. figuigensis Pellegrin, 1913 ; B. callensis Valenciennes, 1842 ; B. ksibi
Boulenger, 1905 ; B. lepineyi Pellegrin, 1939 ; B. moulouyensis var. bouramensis
Pellegrin, 1939 ; B. moulouyensis var. grandisquamata Pellegrin, 1930 ;
B. moulouyensis Pellegrin, 1924 ; B. pallaryi Pellegrin, 1919 ; B. setivimensis var.
labiosa Pellegrin 1920 ; B. setivimensis Valenciennes, 1842 ; B. issenensis Pellegrin,
1922 ; B. massaensis var. labiosa Pellegrin, 1922 ; B. massaensis Pellegrin, 1922) ;
2. B. nasus Günther, 1874 ;
3. B. fritschii fritschii Günther, 1874 (Synonymes : B. fritschii Günther, 1874 ; Capoëta
atlantica (Boulenger, 1902) ; Capoëta waldoi (Boulenger, 1902) ;
4. B. fritschii harterti Günther, 1901 (Synonymes : B. harterti Günther, 1901) ;
5. Alosa fallax (Lacépède, 1803) (Synonymes : A. finta Rüppell, 1829 ; Clupea fallax
Lacépède, 1803 ; C. finta Cuvier, 1829) ;
6. Salmo trutta macrostigma (Dumeril, 1858) (Synonymes : ? Salmo pallaryi Pellegrin,
1924 ; Salmo trutta var. pellegrini Wernes, 1931) ;
7. Sarotherodon galilaeus galilaeus (L., 1758) ;
8. Tilapia zillii (Gervais, 1848).
MOUSLIH (1984) a signalé la présence de Salaria fluviatilis à Zouigha, dans la région
d’Amghass à 997 m d’altitude, et celle de Cobitis maroccana dans le Hachlaf, à 1663 m
d’altitude. DOADRIO et al. (1988) étendent l’aire de répartition de cette dernière
jusqu’à la péninsule ibérique.

11
I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine

LE BERRE (1989), dans son ouvrage sur la Faune du Sahara, a cité cinq espèces dans le
Sud marocaIn:
- Sarotherodon galilaeus (Artedi, 1757) (Synonymes : Chromis galileus Günther, 1862 ;
Sparus galileus Artedi, 1757 ; Tilapia galileus Boulenger, 1899 ; T. pleuromelas
Dumeril, 1859) ;
- Tilapia Zillii (Gervais, 1848) (Synonymes : Acerina zillii Gervais, 1848 ; Tilapia
(Coptodon) zillii Gervais, 1848).
- Barbus antinorii Boulenger, 1911 (Synonymes : B. callensis figuiguensis Pellegrin,
1913 ; B. figuiguensis Pellegrin, 1939 ; B. pallaryi Pellegrin, 1919)
- Aphanius fasciatus (Valenciennes, 1821) (Synonymes : A. desoi Gïanferrari, 1932 ;
A. fasciatus (Valenciennes, 1821) ; Cyprinodon cyanogaster Guichenot, 1859 ;
C. doliatus Guichenot, 1859 ; C. fasciatus Valenciennes, 1840 ; C. hammonis
Valenciennes, 1840 ; Lebias fasciatus Valenciennes, 1821 ; Poecilia calaritana Cuvier,
1829)
- Gambusia affinis Baird & Girard, 1853
En 1990, ALMAÇA, dans ses remarques sur la biogéographie des Barbeaux euro-
méditerrannéens, a inclu les barbeaux marocains dans trois congrégations :
1 – Groupe magniatlantis : B. magniatlantis Pellegrin, 1919 et B. nasus Günther, 1874
2 - Groupe figuiguensis : B. figuiguensis Pellegrin, 1913
3 - Groupe bocagei : B. callensis Valenciennes, 1842 ; B. lepineyi Pellegrin, 1932 ;
B. moulouyensis Pellegrin, 1924 et B. massaensis Pellegrin, 1922.
L’étude menée par DOADRIO (1990a) montra une continuité entre la plupart des
espèces du sous-genre Barbus nord-africains (excepté B. magniatlantis et B. nasus) et
les espèces ibériques (excepté B. haasi). L'auteur proposa de regrouper les barbeaux
ibériques, nord-africains et asiatiques dans le sous-genre Luciobarbus.
Pour GARCIA-BERTHOU et MORENO-AMICH (1992), la présence d'Aphanius iberus
au Maroc et en Algérie est incertaine.
EL GHARBI et al. (1993) ont retenu 14 barbeaux au Maroc : Barbus fritschii,
B. harterti, B. paytoni, B. reinii, B. callensis, B. setivimensis, B. moulouyensis, B. nasus,
B. magniatlantis, B. antinorii, B. issenensis, B. massaensis, B. labiosa et B. ksibi. Selon
ces auteurs, les neuf dernières espèces sont endémiques au Maroc.
SCHÖFFMANN (1993) signala la présence de deux espèces de truites à caractères
taxonomiques non encore déterminées. Il s’agit de la truite verte du lac Isli et de la truite
naine du lac Ifni.
Pour SABATIE (1993), les populations marocaines d'Alosa alosa et A. fallax sont "les
populations les plus méridionales de l'Atlantique-Est et occupent une aire qui s'est
12
I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine

fortement réduite sous l'impact des pollutions aquatiques, des aménagements


hydrauliques et industriels, etc. Le stock des aloses, Alosa alosa et A. fallax, et en
particulier celui de la grande Alose, est en constante régression."
MELHAOUI (1994) a cité l’existence de quatre espèces de barbeaux au Maroc
seulement : B. callensis, B. moulouyensis, B. nasus et B. setivimensis. L'auteur signale
aussi la capture, dans les nasses à anguilles dans l'estuaire de la Moulouya, de spécimens
d’Aphanius sp.
Les différentes missions menées au Maroc ont permis à DOADRIO (1994) de dresser la
liste suivante : Cobitis maroccana, Barbus callensis, B. fritschii, B. harterti, B.
issenensis, B. ksibi, B. labiosa, B. magniatlantis, B. massaensis, B. nasus, B.
figuiguensis, B. pallaryi, B. reinii, B. moulouyensis, B. paytonii, Varicorhinus
maroccanus, Salmo trutta pallaryi et Salmo trutta macrostigma.
L’étude biochimique menée par EL GHARBI (1994) sur les Barbeaux marocains, du
sous-genre Barbus, lui a permis de confirmer la validité des espèces suivantes :
B. massaensis, B. nasus, B. issenensis, B. setivimensis (à la place de B. callensis pour la
différencier de B. callensis tunisien), B. moulouyensis, B. ksibi, B. magniatlantis et
B. antinorri, dans laquelle elle regroupe, comme Almaça (1970), B. pallaryi, B. lepineyi
et B. figuiguensis. Elle a proposé de donner le nom de B. labiosa n. sp. à la forme
B. massaensis pêchée sur l’Oued Aït el Hadj (en amont de l’Oued Massa) qui possède
des lèvres très développées, alors que celles des formes B. massaensis, pêchées en aval
de l’Oued Massa, sont réduites.

PERDICES et al. (1995) considèrent que les populations ibériques et marocaines de


cobitis maroccana sont différentes et proposent le nom de Cobitis calderoni pour les
populations ibériques.
Pour BERREBI (1995), douze espèces de Barbeaux sont présentes au Maroc, dont huit
appartiennent au sous-genre Barbus, "Barbeaux tétraploïdes" : B. callensis C. & V.,
1842 ; B. ksibi Boulenger, 1905 ; B. lepineyi Pellegrin, 1919 ; B. magniatlantis
Pellegrin, 1919 ; B. massaensis Pellegrin, 1922 ; B. moulouyensis Pellegrin, 1924 ; B.
nasus Günther, 1874 et B. pallaryi Pellegrin, 1919 ; alors que quatre barbeaux
appartiennent au sous-genre Labeobarbus,"Barbeaux polyploïdes, probablement
hexaploïdes" : B. fritschi Günther, 1874 ; B. paytoni Boulenger, 1911 ; B. harterti
Günther, 1901 et B. reinii Günther, 1874.
SABATIE et al. (1996) rappellent que le stock marocain d'Alosa alosa L., 1758 est en
voie de disparition.
DAKKI (1997), dans sa compilation relative à la biodiversité des eaux continentales
marocaines, admet une liste de 28 espèces, parmi lesquelles deux formes au moins sont
considérées comme douteuses. :

13
I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine

- 1 Anguillidé : Anguilla anguilla Linné ;


- 1 Blenniidé : Blennius fluviatilis Asso ;
- 3 Cichlidés : Astatotylapia desfontainesi (Lacépède), Sarotherodon galilaeus (Artedi)
et Tilapia zilli (Gervais) ;
- 2 Clupeidés : Alosa alosa Linné et Alosa fallax (Lacépède), la première étant
considérée comme probablement disparue ;
- 1 Cobitidé : Cobitis taenia maroccana Pellegrin ;
- 15 Cyprinidés : ? Barbus capito (Ger.) Gueldenstadt, Barbus antinorii Boulenger,
Barbus callensis Valenciennes, Barbus comiza Steindachner, Barbus fritschi Günther,
Barbus harterti Günther, Barbus issenensis Pellegrin, Barbus magniatlantis Pellegrin,
Barbus massaensis Pellegrin, Barbus moulouyensis Pellegrin, Barbus nasus Günther,
Barbus paytoni Boulenger, Barbus reini Günther, Barbus waldoi Boulenger et
Varicorhinus maroccanus Günther ;
- 3 Cyprinodontidés : ? Aphanius apoda (Gervais) ?, Aphanius fasciatus (Valenciennes)
et Aphanius iberus (Cuv. & Valenciennes) ;
- 2 Salmonidés : Salmo pallaryi Pellegrin (disparue) et Salmo trutta macrostigma
Duméril.
EL HILALI (1998), nota que le stock d'Anguilla anguilla est menacé par un redoutable
nématode parasite, Anguillicola crassus, découvert récemment dans divers points d'eau
du Maroc.
DOADRIO et al. (1998) ont cité cinq Barbeaux sahariens marocains : Barbus
massaensis (bassin Massa et Tamrhakht), B. issenensis (bassin Souss), B. figuiguensis
(bassin Zousfana), B. pallaryi (bassin Zousfana et l'oasis de Figuig) et B. lepineyi
(bassin Noun, Dra et Ziz). Ils considèrent que B. issenensis est le "junior synonym" de
B. massaensis, et B. figuiguensis est le "junior synonym" de B. pallaryi.
MACHORDOM et al. (1998) ont proposé de laisser le nom B. setivimensis setivimensis
aux populations algériennes et de considérer B. setivimensis labiosa comme une espèce
valide et lui ont attribué le nom de B. labiosa, alors qu’ils n’ont pas pu déterminé un
autre barbeau (B. sp 2).
ZEROUALI et MELHAOUI (1999) ont fait observer, qu’après deux ans d’absences,
Alosa fallax était de retour dans la basse Moulouya.
TSIGENOPOULOS (1999), dans sa thèse doctorale, a mentionné neuf espèces de
Barbeaux marocains : Barbus issenensis Pellegrin (1919) ; B. lepineyi Pellegrin, 1939 ;
B. magniatlantis Pellegrin, 1919 ; B. massaensis Pellegrin ; B. moulouyensis Pellegrin ;
B. nasus (Günther, 1874) ; B. paytonii (Boulenger, 1911) ; B. reinii (Günther, 1874) et
B. setivimensis Cuvier et Valenciennes.

14
I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine

MACHORDOM et DOADRIO (2001a et 2001b) ont signalé les cyprinidés suivants :


B. figuiguensis ("junior synonym" de B. pallaryi), B. fritschii-1 (de l'Oued Zamrine,
Khouribga), B. fritschii-2 (de l'Oued Ksob, Essaouira), Barbus ksibi, B. magniatlantis,
B. labiosa, B. lepineyi, B. massaensis, B. moulouyensis, B. nasus, B. pallaryi, B. reinii et
Varicorhinus maroccanus, ainsi que deux barbeaux non déterminés : Barbus sp., pêché
dans l'Oued Laou (près de Chaouen) et B. sp. 2.
BERREBI et TSIGENOPOULOS (2002) considèrent comme Barbeau "sensu stricto" les
taxas suivants : Barbus figuiguensis Pellegrin, 1913 ; B. issenensis Pellegrin, 1919 ;
B. ksibi Boulenger, 1905 ; B. lepineyi Pellegrin, 1919 ; B. magniatlantis Pellegrin,
1919 ; B. massaensis Pellegrin, 1922 ; B. moulouyensis Pellegrin, 1919 ; B. nasus
Günther, 1874, B. pallaryi Pellegrin, 1919 et B. setivimensis Valenciennes, 1842.
DELLING (2002, com. pers.) considère la truite d'Ifni comme étant une espèce à part
entière.
Ainsi, parmi les 94 noms d’espèces autochtones signalées ou décrites dans la
biblioigraphie concernant l'ichtyofaune des eaux continentales du Maroc, seules
35 espèces peuvent être considérées comme des valables. Cependant, il faut noter que
certaines espèces autochtones ont disparu, comme Salmo pallaryi et Alosa alosa, alors
que l'existence d'autres reste encore incertaine (Aphanius fasciatus, A. iberus ou
Sarotherodon galilaeus). A cette liste, il faut ajouter deux autres salmonidés, la Truite
verte d'Isli et la Truite naine du lac Ifni, dont le statut taxonomique n'est pas encore
défini.
Les Cyprinidae sont représentés par 16 espèces, suivis par les Mugilidae, 5 espèces ; les
Moronidae, Cyprinodontidae, Salmonidae, Cichlidae et Clupeidae avec 2 espèces et
enfin les Bleniidae, Cobitidae, Atherinidae et Anguillidae avec une seule espèce.
Nous avons fait un inventaire des taxas marocains cités dans la bibliographie consultée.
ANGUILLIDAE

Anguilla anguilla (L., 1758)


= Anguilla acutirostris Risso, 1826 ; In: Boulenger (1915)
= Anguilla callensis Guichen., 1850 ; In:Boulenger (1915)
= Anguilla canariensis Valenciennes, 1843 ; In:Boulenger (1915)
= Anguilla latirostris Risso, 1826 ; In:Boulenger (1915)
= Anguilla nilotica Heckel, 1846 ; In: Boulenger (1915)
= Anguilla oegyptiaca Kaup, 1856 ; In:Boulenger (1915)
= Muroena anguilla L., 1766 ; In:Boulenger (1915)
= Anguilla vulgaris (Turton, 1807) ; In:Pellegrin (1912)

15
I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine

= Anguilla anguilla (L., 1758) ; In:Dollfus (1955)


ATHERINIDAE

Atherina boyeri Risso, 1810


= Atherina hepsetus L. ; In:Pellegrin (1912)
= Atherina mochon C. & V. var. rissoi C. & V. ; In: Pellegrin (1925)
= Atherina (hepsetia) boyeri Risso, 1810 ; In: Beaubrun (1978)
BLENNIIDAE

Salaria fluviatilis (Asso, 1801)


= Blennius vulgaris Pollini. ; In:Pellegrin (1912)
CICHLIDAE

Tilapia zilli (Gervais, 1848)


= Tilapia zilli Gervais ; In:Pellegrin (1936)
Sarotherodon galilaeus (L., 1758)
= Tilapia galilaea Artedi ; In: Pallary (1941, In: Collection de l’Institut Scientifique de
Rabat)

CLUPEIDAE

Alosa alosa (L., 1758)


= Alosa vulgaris C.V. ; In:Pellegrin (1923)
= Alosa alosa (L., 1758) ; In:Dollfus (1955)
Alosa fallax (Lacépède, 1803)
= Alosa finta Rüppell (1829) ; In:Boulenger (1909)
= Alosa fallax (Lacépède, 1803) ; In:Dollfus (1955)
= Alausa vulgaris C. & V., 1847 ; In:Boulenger (1909)
= Clupea alosa L., 1762 ; In:Boulenger (1909)
= Clupea finta Cuvier, 1829 ; In:Boulenger (1909)
= Clupea nilotica Geoffroy Saint-Hilaire, 1808 ; In:Boulenger (1909)
= Clupea sprattus Sonnin (1800) ; In:Boulenger (1909)
COBITIDAE

Cobitis maroccana Pellegrin, 1929


= Cobitis taenia L ; In:Pellegrin (1923)

16
I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine

= Cobitis maroccana Pellegrin, 1929 ; In:Pellegrin (1929)


CYPRINIDAE

Barbus callensis Valenciennes, 1842


= Barbus antinorii Boulenger, 1911 ; In:Boulenger (1911)
= Barbus callensis C. & V., 1842 ; In:Boulenger (1911)
= Barbus callensis part. Günther, 1868 ; In:Boulenger (1911)
= Barbus leptopogon ? (Agassiz) 1839 ; In:Boulenger (1911)
= Barbus capito callensis Karaman, 1971 ; In:Karaman (1971)
Barbus figuiguensis Pellegrin, 1913
= Barbus callensis var. Figuiguensis Pellegrin, 1913 ; In:Pellegrin (1913)
= Barbus figuiguensis Pellegrin, 1913 ; In:Pellegrin (1922)
Barbus fritschii Günther, 1874
= Barbus atlanticus (Boulenger, 1902) ; In: Boulenger, 1902
= Barbus waldoi Boulenger, 1902 ; In: Boulenger, 1902
= Capoëta waldoi (Boulenger, 1902) ; In: Boulenger, 1902
= Capoëta atlanticus (Boulenger, 1905) ; In: Boulenger, 1905
= Barbus fritschii Günther, 1874 ; In: Günther, 1874
Barbus harterti Günther, 1901
= Barbus riggenbachi Günther, 1902 ; In: Günther, 1902
= Barbus rothschildi Günther, 1902 ; In: Günther, 1902
= Pseudotor fritschii harterti (Günther, 1901) ; In: Karaman (1971)
= Barbus fritschii harterti Günther, 1901 ; In: Lévêque & Daget (1984)
= Barbus harterti Günther, 1901 ; In: Günther, 1901
Barbus issenensis Pellegrin, 1922
= Barbus issenensis Pellegrin, 1922 ; In: Pellegrin (1922)
= Varicorhinus issenensis (Almaça, 1970) ; In: Almaça (1970b)
Barbus ksibi (Boulenger, 1905)
= Barbus ksibi (Boulenger, 1905) ; In:Boulenger, 1905
Barbus labiosa Pellegrin, 1920
= Barbus setivimensis (C. & V., 1842) ; In:Boulenger (1911)

17
I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine

= Barbus setivimensis var. labiosa Pellegrin, 1920 ; In:Pellegrin (1920)


= Barbus labiosa Pellegrin, 1920 ; In:Machordom et al. (1998)
= Barbus setifensis Playfair & Letourneux, 1871 ; In:Boulenger (1911)
Barbus lepineyi Pellegrin, 1939
= Barbus lepineyi Pellegrin, 1939 ; In:Pellegrin (1939)0
Barbus magniatlantis Pellegrin, 1919
= Barbus Magni Atlantis Pellegrin, 1919 ; In:Pellegrin (1919)
= Barbus magni-atlantis Pellegrin, 1919 ; In:Almaça (1968)
= Barbus magniatlantis Pellegrin, 1919 ; In:Pellegrin (1919)
Barbus massaensis Pellegrin, 1922
= Barbus massaensis var. labiosa Pellegrin, 1922 ; In:Pellegrin (1922)
= Barbus capito massaensis Karaman, 1971 ; In:Karaman (1971)
= Barbus massaensis Pellegrin, 1922 ; In:Pellegrin (1922)
Barbus moulouyensis Pellegrin, 1924
= B. moulouyensis var. grandisquamata Pellegrin, 1930 ; In:Pellegrin (1930)
= B. moulouyensis var. bouramensis Pellegrin, 1939 ; In:Pellegrin (1939)
= B. moulouyensis Pellegrin, 1924 ; In:Pellegrin (1924a)
Barbus nasus Günther, 1874
= Barbus comiza nasus Karaman, 1971 ; In:Karaman (1971)
= Barbus nasus Günther, 1874 ; In:Günther, 1874
Barbus palaryi Pellegrin, 1919
= Barbus pallaryi Pellegrin, 1919 ; In:Pellegrin (1919)
Barbus paytonii (Boulenger, 1911)
= Barbus paytonii (Boulenger, 1911) ; In:Boulenger (1911)
Barbus reinii Günther, 1874
= Barbus reinii Günther, 1874 ; In:Günther (1874)
Varicorhinus maroccanus (Günther, 1902)
= Pterocapoëta maroccana Günther, 1901 ; In:Günther, 1901
= Varicorhinus maroccanus (Günther, 1902) ; In:Günther, 1902

18
I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine

CYPRINODONTIDAE

Aphanius fasciatus (Valenciennes, 1821)


= Cyprinodon fasciatus Valenciennes ; In:Lavauden (1926)
= Aphanius fasciatus Valenciennes, 1821 ; In:Roberts (1975)
Aphanius iberus (Valenciennes, 1846)
= Cyprinodon iberus C.V. ; In:Lavauden (1926)
= Aphanius iberus Valenciennes, 1846 ; In:Boumaiza (1978)

MORONIDAE
Dicentrarchus labrax (L., 1758)
= Morone labrax Boulenger, 1895 ; In:Pellegrin (1912)
= Dicentrarchus labrax Jordan & Eigenmann, 1890 ; In:Chapuis (1975)
Dicentrarchus punctatus (Bloch, 1792)
= Morone punctata Boulenger, 1895 ; In:Pellegrin (1912)
= Dicentrarchus punctatus Jordan & Eigenmann, 1890 ; In:Chapuis (1975)
MUGILIDAE

Chelon labrosus (Risso, 1826)


= Mugil chelo Cuvier, 1829 ; In:Boulenger (1916)
= Chelon labrosus (Risso, 1826) ; In:Beaubrun (1978)
Liza aurata (Risso, 1810)
= Mugil auratus Risso, 1810 ; In:Boulenger (1916)
= Liza aurata (Risso, 1810) ; In:Beaubrun (1978)
Liza ramada (Risso, 1826)
= Mugil capito Cuvier, 1829 ; In:Pellegrin (1912)
= Liza ramada (Risso, 1826) ; In:Beaubrun (1978)
Liza saliens (Risso, 1810)
= Mugil saliens Risso, 1810 ; In:Boulenger (1916)
= Liza saliens (Risso, 1810) ; In:Beaubrun (1978)
Mugil cephalus L., 1766
= Mugil cephalus L., 1766 ; In:Pellegrin (1912)

19
I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine

SALMONIDAE

Salmo pallaryi Pellegrin, 1924


= Salmo (trutta) pallaryi Pellegrin, 1924 ; In:Pellegrin (1924)
= Salmo pallaryi Pellegrin, 1924 ; In:Pellegrin (1924b)
= Salvelinus pallaryi Bertin, 1951 ; In:Bertin (1951)
Salmo trutta macrostigma (Dumeril, 1858)
= Salar macrostigma Duméril, 1858 ; In:Boulenger (1909)
= Salmo fario var. macrostigma (Boulenger, 1896) ; In:Boulenger (1909)
= Salmo lapasseti Zill, 1858 ; In:Boulenger (1909)
= Salmo macrostigma Günther, 1866 ; In:Boulenger (1909)
= Salmo trutta L., 1758 ; In:Boulenger (1909)
= Salmo trutta var. macrostigma Boulenger, 1911 ; In:Boulenger (1911)
= Salmo trutta fario L., 1758 ; In:Hermak (1978)
= Salmo trutta macrostigma (Dumeril, 1858) ; In:Boulenger (1909)

20
I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine

I – 2 – Ichtyofaune allochtone

L'introduction d'organismes exotiques dans les eaux marocaines constitue une tradition
ancienne et bien établie. Des acclimatations ont été essayées pour un grand nombre de
poissons, d’origines très variées (MOUSLIH, 1987 et 1989).
Les premières introductions de poissons ont commencé dans les années vingt du siècle
dernier et ont concerné la carpe commune, Cyprinus carpio. Depuis, trente-cinq espèces
appartenant à neuf familles ont été introduites, mais seulement quatorze d’entre elles se
sont acclimatées avec succès (Mouslih, 1987). Généralement, le but des ces
introductions est de développer la pêche sportive, d’enrichir la faune ichtyologique des
eaux douces du pays, caractérisée par la prédominance de cyprinidés et de lutter contre
l’eutrophisation ou le paludisme.
L’historique de ces introductions montre trois phases (MOUSLIH, 1987) :
- Lors de la première étape (1924-1935), les seules introductions décrites concernent la
Carpe commune, laquelle fut disséminée dans les cours d’eau, les lacs et les petites
retenues de barrages.
- La deuxième étape (1936-1966), considérée comme “l’ère de la pêche sportive”, est
caractérisée par la prolifération d’associations de pêcheurs à l’origine de la majorité des
introductions faites durant cette époque (Sandre, Rotengle, Tanche, Perche, Truite arc-
en-ciel, Black-bass, Perche soleil, Brochet). Malheureusement, ces introductions
“aveugles”, sans étude scientifique préalable de leurs impacts potentiels sur
l’ichtyofaune locale, auraient causé la disparition d’une espèce endémique marocaine,
Salmo pallaryi Pellegrin, 1924. De même que les introductions de Salmo gairdneri dans
des lacs riches en Carpes n’ont pas été couronnée d’un grand succès, la carpe étant
responsable d’une certaine pollution mécanique et organique. D’autres introductions,
comme celle de Basilichthys bonariensis ou celle de Salvelinus (Hucho) hucho, n’ont
pas été concluantes.
- La troisième étape a débuté en 1981 par l’introduction de trois espèces de carpes
chinoises : Carpe herbivore, Ctenopharyngodon idella (Valenciennes, 1844), Carpe
argentée, Hypophthalmichthys molitrix (Valenciennes, 1844) et Carpe à grosse tête
[Aristichthys nobilis (Richardson, 1845)]. Ces carpes pêchées dans les eaux hongroises
et bulgares, ont été introduites pour lutter contre l’eutrophisation dans les retenues de
barrages et les canaux d’irrigation (MELHAOUI, 1994).
PLATEAU (1948) signala la présence, dans le lac du barrage Lalla Takerkoust, sur
l’Oued N’fiss, des carpes acclimatées depuis 1938, des Black-bass qui y vivent depuis
1947, ainsi que des Truites arc-en-ciel, des Brochets et quelques Tanches dont on ne
connaissait pas la date d’introduction.

21
I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine

WELCOMME (1988), dans son ouvrage « International introductions of inland aquatic


species », fait remarquer que onze espèces sont introduites au Maroc depuis 1920, date
de la première introduction.
MOREAU et al. (1988) font état de 20 espèces introduites au Maroc. Il s'agit de 5
centrarchidés, 1 Centropomidé, 5 Cyprinidés, 2 Esocidés, 2 Percidés et 5 Salmonidés.
MELHAOUI et al. (1990) font remarquer que la faune marocaine des poissons
autochtones s'est enrichie de 13 espèces allochtones, d’origine européenne ou
américaine. Des tentatives d'acclimatation d'autres espèces de poissons d'eau douce
(Salvelinus alpinus L., Thymallus thymallus L., Salvelinus fontinalis Mitchill, Salvelinus
namaycush Walbaum, Salvelinus hucho L.) n'ont pas été couronnées de succès.
DOADRIO (1994) signala la présence des espèces introduites suivantes : Scardinius
erythrophthalmus, Cyprinus carpio, C. auratus, Oncorhynchus mykiss et Lepomis
gibbosus. Il fait remarquer que plus de 20 % des espèces nord-africaines sont des
espèces introduites.
MOUSLIH et al. (1994) signalent que 25 espèces allochtones ont été introduites dans 26
plans d'eau et que seulement les espèces suivantes se sont acclimatées : Esox lucius,
Cyprinus carpio, Perca fluviatilis, Scardinius erythrophthalmus, Lucioperca lucioperca,
Gambusia affinis., Tinca tinca, Micropterus salmoides, Lepomis gibbosus,
L. macrochirus, L. microlophus, Oncorhynchus mykiss. L’auteur fait remarquer qu’à
l'exception d'Atherina boyeri dans la Merja Sidi Bou Ghaba, ces introductions ont
provoqué la disparition de certaines espèces autochtones (Salmo pallaryi, Barbus
callensis, B. fritschii, …).
LEVER (1996) a cité 14 espèces introduites et qui se sont acclimatées au Maroc.
Pour KHODARI (1997), le maintien des espèces allochtones dans les eaux marocaines
se fait grâce à des programmes d'élevages ; lesquels programmes concernant la
salmoniculture (Oncorhynchus mykiss et Salmo trutta macrostigma), la carpiculture
(Cyprinus carpio, Hypophthalmichthys molitrix et Ctenopharyngodon idella),
l’ésociculture, et la reproduction de Micropterus salmoides et de Lucioperca lucioperca.
L'administration des Eaux et Forêts a procédé, depuis les années vingt à l'introduction de
35 espèces appartenant à 9 familles, mais seulement une dizaine d'espèces se sont
actuellement acclimatée ; ceci en plus de deux écrevisses (KHODARI et al., 1999).
D'après le rapport annuel le plus récent sur la pêche dans les eaux continentales (2002-
2003), actuellement, les élevages se font régulièrement pour les Truites fario et arc-en-
ciel, les Carpes commune, herbivore et argentée, le Brochet, l'Anguille, l’Esturgeon et le
Black-bass.
Au total, 39 espèces ont été introduites au Maroc. Seulement 15 espèces se sont
acclimatées ou ont fait l'objet d'une pisciculture :Acipenser baeri, Lepomis gibbosus,
Micropterus salmoides, Aristichthys nobilis, Ctenopharyngodon idella, Cyprinus carpio,
22
I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine

Hypophthalmichthys molitrix, Scardinius erythrophthalmus, Tinca tinca, Esox lucius,


Perca fluviatilis, Stizostedion lucioperca, Gambusia affinis, Gambusia holbrooki et
Oncorhynchus mykiss (voir tableau II).

23
I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine

Tableau I : Liste des introductions d'espèces au Maroc

Famille Espèce Origine Année Status actuel Références Observations


Acipenseridae Acipenser baeri France 1992 Pisciculture Yahyaoui (com. pers.) Elevée dans l'unité piscicole de
Brandt, 1869 1998 Ain Atrous
Atherinidae Odontesthes Argentine ?? Inconnue Jhingran et Gopalakrishnan (1974)
bonariensis
(Valenciennes, 1835)
Centrarchidae Micropterus dolomieu - - Acclimatée (Plateau, 1948) Lac Ouiouane, Barrge de
Lacépède l'Oued N'Fis
(peut-être M. salmoides
(Lacepède, 1802))
Centrarchidae Micropterus salmoides France 1934 Acclimatée Mouslih (1987), Robbins et Introduite dans Dayet Roumi,
(Lacepède, 1802) Repeuplement MacCrimmon (1974), Yaakoubi ou elle est devenue très
(1994), Moreau et al. (1988) commune, ainsi que dans
d’autres lacs du Moyen Atlas.
On la trouve dans les cours
d’eau marocains, de Lac
N'fiss, près de Marrakech,
jusqu’à Arboua-Larache, dans
les montagnes de Rif dans le
nord, jusqu’à une altitude de
1700 m. Pêche sportive. Essai
de pisciculture
Centrarchidae Lepomis gibbosus France 1937 Acclimatée Mouslih (1987), Moreau et al. Introduite dans les Barrages O.
(L., 1758) 1955 (1988), Mélah et Bine El Ouidane et
dans le lac Iffer.
Centrarchidae Lepomis cyanellus U.S.A. 1950 Inconnue Welcomme (1981 et 1988), Moreau Introduite des États-Unis au
Rafinesque, 1819 (1979) Maroc (Introduction privée)
Centrarchidae Lepomis macrochirus U.S.A. 1960/66 Échec Moreau et al. (1988), Mouslih Introduite à titre privé dans les
Rafinesque, 1819 (1987) réservoirs Infout et Daourat.
Centrarchidae Lepomis microlophus U.S.A. 1940/66 Inconnue Mouslih (1987) Introduite dans Dayet Roumi.
(Günther, 1859)

24
I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine

Famille Espèce Origine Année Status actuel Références Observations


Centropomidae Lates niloticus Mali 1954 Échec Mouslih (1987), Moreau et al. Introduite dans l'Oum er-Rbia
(L., 1758) (1988) et dans le barrage Sidi Saïd
Maachou. Disparu
Cyprinidae Barbus barbus France 1920 ? Échec Moreau (1979), Moreau et al. (1988) Introduction douteuse.
(L., 1758) Ll'espèce existe encore en
eaux naturelles.
Cyprinidae Cyprinus carpio France 1925 Acclimatée Plateau (1948), Mouslih (1987), Adaptèe dans plusieurs lacs et
(L., 1758) Hongrie 1981 Carpiculture Mouslih et al. (1994), Welcomme Oueds du pays.
(1981), Moreau et al. (1988)
Cyprinidae Gobio gobio France 1935 Échec Mouslih (1987) Introduite dans l'O. Ras-el-Ma,
(L., 1758) Tizguit et Aïn Aghbal
Cyprinidae Aristichthys nobilis Hongrie 1981 Carpiculture Mouslih (1987) Lutte contre l’eutrophisation.
(Richardson, 1845) Carpiculture abandonnée
(Africarp, com. pers.)
Cyprinidae Ctenopharyngodon Hongrie 1981 Acclimatée Mouslih (1987) Lutte contre l’eutrophisation.
idella Carpiculture
(Valenciennes, 1844)
Cyprinidae Scardinius France 1934 Acclimatée Mouslih (1987), Lahaye et al. Introduite dans les lacs Ifrah et
erythrophthalmus (L., Reproduction (1963), Welcomme (1981 et 1988), Iffer. Cette espèce s’hybride
1758) naturelle Moreau et al. (1988) avec le gardon.
Cyprinidae Tinca tinca (L., 1758) France 1934 Acclimatée. Moreau et al. (1988), Lahaye et al. En 1965, des tanches
Reproduction (1963), Moreau et al. (1988), “marocaines” ont été
naturelle Mouslih (1987) introduites en Tunisie avec
succès.
Cyprinidae Rutilus rutilus (L., France 1934 Disparue (??) Mouslih (1987), Moreau et al. Introduite dans les lacs Ifrah et
1758) (1988) Iffer. Probablement hybridé
avec le rotengle (S.
erythrophthalmus).
Cyprinidae Phoxinus phoxinus (L., France 1934 Echec Mouslih (1987) Introduite dans le cours d'eau
1758) Ras-el-Ma, près de Fès.

25
I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine

Famille Espèce Origine Année Status actuel Références Observations


Cyprinidae Hypophthalmichthys Hongrie 1981 Acclimatée Mouslih (1987) Carpiculture, lutte contre
molitrix (Valenciennes, l’eutrophisation
1844)
Esocidae Esox niger U.S.A. 19?? Échec Mouslih (1987) Introduite dans le lac Ifrah.
(Lesueur, 1824)
Esocidae Esox lucius France 1934/38 Acclimatée Plateau (1948), Welcomme (1981et Pêche sportive dans les lacs du
(L., 1758) Suisse 1939 Esociculture 1988), Mouslih (1987), Mouslih et Moyen Atlas
U.S.A. 1964 Repeuplement al. (1994), Brochart (1954), Moreau
Pologne 1966 et al. (1988)
Esocidae Esox mosquinongy Canada 1944/71 Échec Mouslih (1987), Moreau et al. Introduite dans les lacs Aoua,
(Mitchill, 1824) U.S.A. 1964/66 (1988) Roumi, Sidi Ali et
Tifounacine.
Percidae Perca fluviatilis (L., Suisse 1938/39 Acclimatée Lahaye et al. (1963), Mouslih Acclimatée dans certains lacs
1758) (1987), Moreau et al. (1988). de montagnes comme les lacs
Ifrah et Iffer.
Percidae Sander lucioperca (L., Hongrie 1939 Acclimatée Moreau et al. (1988), Re (1953), Le Sandre s’est établi dans
1758) Tchécoslovaquie 1939 Moreau et al. (1988), Mouslih certains cours d’eau. El
France 1944 (1987) Kansera, Merja Boughaba,
R.F.A. 1944/49 lacs Roumi et Sidi Ali.
Poeciliidae Gambusia affinis 1929 Acclimatée Mouslih (1987)
(Baird et Girard, 1853)
Poeciliidae Gambusia holbrooki 1929 Acclimatée Pellegrin (1939b), Gerberich et
Girard, 1859 Laird (1968)
Salmonidae Hucho hucho Danube ? Échec Welcomme (1988), Moreau et al.
(L., 1758) (1988)
Salmonidae Oncorhynchus mykiss France 1925 Pisciculture Plateau (1948), Lahaye et al. (1963), Salmoniculture à la station
(Walbaum, 1752) Suisse 1925 Repeuplement Mouslih (1987), Moreau et al. d’Azrou et deversement dans
U.S.A. 1955 (Azrou) (1988), les Oueds de montagne pour
repeuplement. Se reproduit
rarement en eau libre.

26
I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine

Famille Espèce Origine Année Status actuel Références Observations


Salmonidae Thymallus thymallus France 1948 Échec Mouslih (1987) Introduite dans les lacs Tislit,
(L., 1758) Azegza, Sidi-Ali et dans
l'Oum-er-Rbia.
Salmonidae Salvelinus alpinus (L., France 1948 Échec Moreau et al. (1988) Mouslih Lacs Tislit et Sidi-Ali.
1758) R.F.A. 1949 (1987).
Salmonidae Salvelinus (Hucho) Yougoslavie 1953 Disparue Mouslih (1987) Capturée à l’O. Oum-er-Rbia
hucho (L., 1758) Tchécoslovaquie 1959 en 1954 et 1955
Salmonidae Salmo clarkii U.S.A. 1955 Echec Mouslih (1987)
(Richardson, 1836)
Salmonidae Salmo kamloops U.S.A. 1955 Echec Mouslih (1987) Espèce mélangée
(Jordan, 1892) ultérieurement à
Oncorhynchus mykiss.
Salmonidae Salvelinus fontinalis France 1941 Echec Moreau et al. (1988), Mouslih Introduite dans les lacs Tislit,
(Mitchill, 1915) Suisse 1948 (1987) Sidi Ali, Tiguelmamine et du
Danemark 1951 Kebab.
Salmonidae Salmo trutta letnica Yougoslavie 1953/60 Echec Mouslih (1987), Moreau et al. Introduite dans les lacs Sidi-
(Karaman, 1924) (1988) Ali et Tislit.
Centrarchidae Pomoxis annularis U.S.A. 1961 Inconnue Mouslih (1987), Moreau et al. Introduite dans l'étang de Sidi-
(Rafinesque, 1818) (1988) Slimane.
Centrarchidae Pomoxis U.S.A. 1964 Inconnue Mouslih (1987), Moreau et al. Introduite dans l'étang de Sidi-
nigromaculatus (1988) Slimane.
(Cuvier, 1829)
Salmonidae Salmo trutta fario (L., France 1952 Inconnue Mouslih (1987) Introduite dans l'Oued
1758) Boumelloul, près d’Azrou.
Salmonidae Salvelinus namaycush Canada 1953 Échec Mouslih (1987) Lac Isli et Sidi-Ali. (Mouslih,
(Walbaum, 1792) 1987)

27
I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine

I – 3 – Conclusion

La synthèse bibliographique des travaux effectués jusqu’à ce jour sur l’ichtyofaune


continentale du Maroc nous a permis d’établir une liste de 50 espèces, parmi lesquelles
35 espèces autochtones et 15 espèces introduites.
Cependant, le statut systématique d'un grand nombre d'espèces devrait être révisé. Dans
de nombreux cas, le point de vue des scientifiques ne sont malheureusement pas les
mêmes. Ainsi, les barbeaux marocains posent encore beaucoup de problèmes
taxonomiques non résolus à ce jour.
En plus, et à part les études entreprises sur les espèces introduites et certaines à grand
intérêt socio-économique (anguille, aloses et truites), il n'existait aucune littérature
scientifique sur la biologie et/ou l'écologie des autres espèces, surtout les espèces
autochtones comme les barbeaux, la truite à grandes tâches, la loche marocaine ou la
tilapie de Zill.

Cyprinidae
Cobitidae 44%
Cyprinodontidae
2%
4%
Clupeidae
4%
Esocidae
2%
Cichlidae
4%
Moronidae
Centrachidae
4%
4%
Mugilidae
Blennidae
10%
2%
Percidae
Anguillidae Acipenseridae Salmonidae Poecillidae 4%
Atherinidae
2% 2% 6% 4%
2%

Figure 2 : Répartition, par familles, de l'ichtyofaune marocaine

28
I - Historique des études de l'ichtyofaune marocaine

Tableau II : Liste des poissons des eaux continentales marocaines

Famille Division * Espèce Statut


Acipenseridae Périphérique Acipenser baeri Brandt, 1869 A
Anguillidae Périphérique Anguilla anguilla (L., 1758) A
Clupeidae Périphérique Alosa alosa (L., 1758) A*
Alosa fallax (Lacépède, 1803) A
Salmonidae Périphérique Salmo pallaryi Pellegrin, 1924 (espèce disparue) A*
Salmo trutta macrostigma (Dumeril, 1858) A
Oncorhynchus mykiss (Walbaum, 1752) I
Esocidae Périphérique Esox lucius L., 1758 I
Cyprinidae Primaire Barbus callensis Valenciennes, 1842 A
Barbus figuigensis Pellegrin, 1913 A
Barbus fritschii (Günther, 1874) A
Barbus harterti (Günther, 1901) A
Barbus issenensis Pellegrin, 1922 A
Barbus ksibi Boulenger, 1905 A
Barbus labiosa Pellegrin, 1920 A
Barbus lepineyi Pellegrin, 1939 A
Barbus magniatlantis Pellegrin, 1919 A
Barbus massaensis Pellegrin, 1922 A
Barbus moulouyensis Pellegrin, 1924 A
Barbus nasus Günther, 1874 A
Barbus pallaryi Pellegrin, 1924 A
Barbus paytonii (Boulenger, 1911) A
Barbus reinii (Günther, 1874) A
Varicorhinus maroccanus (Günther, 1902) A
Aristichthys nobilis Richardson, 1845 I
Ctenopharyngodon idellus (Valenciennes, 1844) I
Cyprinus carpio L., 1758 I
Hypophthalmichthys molitrix (Valenciennes, 1844) I
Scardinius erythrophthalmus (L., 1758) I
Tinca tinca (L., 1758) I
Cobitidae Primaire Cobitis maroccana Pellegrin, 1929 A
Mugilidae Périphérique Liza aurata (Risso, 1810) A
Liza ramada (Risso, 1810) A
Liza saliens (Risso, 1810) A
Mugil cephalus L., 1758 A
Chelon labrosus (Risso, 1826) A
Poeciliidae Secondaire Gambusia affinis affinis (Baird & Girard, 1853) I
Gambusia affinis holbrooki Girard, 1859 I
Cyprinodontidae Secondaire Aphanius fasciatus (Valenciennes, 1821) A
Aphanius iberus (Valenciennes, 1846) A
Atherinidae Périphérique Atherina boyeri Risso, 1810 A
Moronidae Périphérique Dicentrarchus labrax (L., 1758) A
Dicentrarchus punctatus (Bloch, 1792) A
Centrarchidae Primaire Micropterus salmoides (Lacépède, 1802) I
Lepomis gibbosus (L., 1758) I
Percidae Primaire Perca fluviatilis L., 1758 I
Sander lucioperca (L., 1758) I
Blenniidae Secondaire Salaria fluviatilis (Asso, 1801) A
Cichlidae Périphérique Tilapia zillii (Gervais, 1848) A
Sarotherodon galilaeus (L., 1758) A
(A = Espèce autochtone ; I = Espèce introduite, *= Espèce disparue)
*
Les poissons primaires sont strictement intolérants à l'eau salée et sont ainsi exclusivement limités aux eaux douces. C'est le cas de
l'ensemble des Cyprinidae. Les poissons secondaires comprenant des espèces présentes dans les eaux douces mais qui peuvent à l'occasion
passer quelque temps en eau salée. C'est le cas par exemple pour certains Cichlidae et Cyprinodontidae. - Le groupe des poissons dits
"périphériques" comprend des représentants des familles marines qui ont colonisé les eaux continentales, comme les Moronidae.

29
II - Matériel et méthodes

II - Matériel et méthodes

II – 1 – Inventaire des prospections

Entre 2000 et 2002, nous avons prospecté 41 stations. (Voir tableau 5). Notre objectif
initial était de prospecter tous les bassins versants marocains. Mais, faute de moyens,
nous avons limité les prospections aux points mal prospectées jusqu’à présent et dont
l’ichtyofaune est intéressante ; il s’agit des zones du Nord et de l'Est du pays. Le but de
ces prospections était de compléter nos connaissances sur la distribution géographique
des espèces autochtones et de collecter du matériel pour des études biométriques et
morphométriques.
Ces missions ont permis de pêcher quelques espèces signalées seulement dans la
littérature ou supposées être disparues, comme Tilapia zillii ou Alosa fallax, ainsi que
des hybrides entre Alosa alosa et A. fallax.

Ci-dessous, nous donnons un inventaire des cours d’eau prospectés par bassin versant,
ainsi que la méthode de pêche utilisée et les espèces pêchées.
BOU REGREG

S16 : O. Bou Regreg Mâaziz 04/04/2001


Pêche électrique : Barbus fritschi et Barbus labiosa
S18 : O. Crou Mâaziz 04/04/2001
Pêche électrique : Barbus fritschi et Barbus labiosa
DRA

S07 : O. M'Goun El kelâa M'Gouna 26/04/2000


Pêche électrique : Barbus lepineyi
S09 : Assif n'Ait Tazenakht (Tizi-n-Bachkoum) 26/04/2000
Pêche électrique : Barbus lepineyi
S24 : Asif Mellah Tikirt 06/04/2001
Pêche électrique : Barbus lepineyi
S25 : O. El-Maleh Mrhmina 07/04/2001
Filet : Tilapia zilli et Barbus lepineyi
S25 bis : O. El-Maleh Mrhmina 28/04/2002
Epervier : Tilapia zilli et Barbus lepineyi

30
II - Matériel et méthodes

S26 : O. Tamessoult Tamessoult 07/04/2001


Pêche électrique : Barbus lepineyi
S27 : O. Tata Tata 07/04/2001
Pêche électrique : Gambusia hoolbroki
S28 : O. Tissint Tissin 07/04/2001
Pêche électrique : Barbus lepineyi
S33 : O. Iriri Tiouine 27/04/2002
Filet : Barbus lepineyi
KSIB

S30 : O. Ksob Essaouira 08/04/2001


Pêche électrique et filet : Anguilla anguilla, Barbus ksibi, B. reini, B. fritschi et
Liza sp.
LAOU

S36 : O. Laou Barrage Ali Tlate 26/06/2002


Epervier : Barbus sp.
S37 : O. Laou Laou 26/06/2002
Epervier : Barbus sp.
LOUKKOS

S34 : O. Loukkos Barrage Oued el-Makhazen 29/04/2002


Epuisette : Anguilla anguilla, Atherine boyeri, Barbus labiosa, Cobitis marroccana
et Gambusia hoolbroki.
S34 bis : O. Loukkos Barrage Oued el-Makhazen 25/06/2002
Epervier : Lepomis gibossus
MOULOUYA

S19 : O. Moulouya Ksabi 05/04/2001


Pêche électrique : Barbus fritschi et B. moulouyensis
S35 : O. Moulouya Saidiya 03/06/2002
Filet maillant : Anguilla anguilla et Alosa fallax
OUM ER-RBIA

S10 : O. Chbouka El Herri 27/04/2000

31
II - Matériel et méthodes

Pêche électrique : Barbus fritschi et B. magniatlantis


S11 : O. Serrou El Herri 27/04/2000
Pêche électrique : Barbus fritschi, B. magniatlantis et B. nasus
S12 : O. Melloul Imilchil 27/04/2000
Pêche électrique : Salmo trutta macrostigma
S13 : O. Oum er-Rbia El Borj 28/04/2000
Pêche électrique : Barbus fritschi, B. magniatlantis et B. nasus
S14 : O. Féllat Oumallal 28/04/2000
Pêche électrique : Barbus magniatlantis et Salmo trutta macrostigma

SEBOU
S15 : O. Beth Village Beth 04/04/2001
Pêche électrique : Barbus fritschi, B. labiosa et Lepomis gibossus
S39 : O. Sra Bge Bouhouda 27/06/2002
Epervier : Barbus sp. et Lepomis gibossus
S40 : O. Ouerrha Bouadel 27/06/2002
Epervier : Barbus sp. et Lepomis gibossus
SOUSS - MASSA

S06 : O. Souss Aoulouz 26/04/2000


Pêche électrique : Barbus massaensis
S29 : O. Massa Aït-ou-Mribete 08/04/2001
Pêche électrique : Micropterus salmoides et Gambusia hoolbroki
S31 : Asif Tamarhakht Iminiki 08/04/2001
Pêche électrique : Anguilla anguilla et Barbus massaenssis
S32 : Asif Tinkert Tamri 08/04/2001
Pêche électrique : Liza sp.

TENSIFT
S01 : O. N'fiss Aït Dawd 24/04/2000
Pêche électrique : Barbus fritschi et B. magniatlantis
S02 : O. N'fiss Imigdal 25/04/2000
Pêche électrique : Barbus fritschi, B. magniatlantis et B. nasus

32
II - Matériel et méthodes

S03 : O. Aghabal (N'fiss) Talat-n-Yâkoub 25/04/2000


Pêche électrique : Barbus fritschi, B. magniatlantis et B. nasus
S04 : O. Ourika Timalizen 25/04/2000
Pêche électrique : Barbus magniatlantis
S05 : O. Riraïa Zaouia Bouhita 25/04/2000
Pêche électrique : Barbus magniatlantis
S08 : O. Zagmouzen Taliouine 26/04/2000
Pêche électrique : Barbus massaensis
ZIZ

S20 : O. Ziz Rich 05/04/2001


Pêche électrique : Barbus figuiguensis
S22 : Khatarate Bouïa 06/04/2001
Pêche électrique : Barbus figuiguensis
S23 : O. Ziz Maadid 06/04/2001
Filet : Lepomis gibossus et Barbus figuiguensis
ZOUSFANA

S21 : O. Guir Tazouguerte 05/04/2001


Pêche électrique : Barbus figuiguensis

33
II - Matériel et méthodes

Figure 3 : Localisation des stations de pêche

34
II - Matériel et méthodes

II – 2 – Techniques de pêche

La collecte des poissons a été réalisée à l’aide de deux techniques de pêches :


- Pêche électrique, pratiquée dans les eaux bien minéralisées et où la conductivité
permet l’application de cette technique ;
- Pêche aux filets, pratiquée dans les cours d’eau peu accessibles à la pêche électrique
(cours d’eau à forte conductivité, cours d’eau salins et retenues de barrages).
Les poissons récoltés ont été déterminés grâce aux caractères morphométriques
usuellement utilisés, cités dans les travaux de PELLEGRIN (1921 et 1939) et ALMAÇA
(1966 et1989). Les identifications ont été aussi vérifiées avec la clé de détermination
que nous avons établie.
La plupart des Barbeaux ont été récoltés par pêche électrique, par filets artisanaux, par
épuisettes, et une seule fois par la canne à pêche. Pour la pêche des tilapias, et de fait de
la grande salinité de l’Oued El Maleh, on a utilisé un filet maillant, qui s’est avéré peu
fructueux, et un épervier, moyen plus rapide et efficace pour la capture de ces espèces.

II – 2 – 1 – Pêche électrique
Cette technique permet de faire l'inventaire de l'ensemble des espèces de poissons vivant
dans un secteur précis d'une rivière. Elle consiste à faire passer un courant électrique
continu dans l’eau, à l’aide de deux électrodes reliées à un générateur.
L’équipe de pêche est constituée de deux personnes et afin d’éviter tout danger
d’électrocution, ils portent des cuissardes et des gants de caoutchouc. Le matériel de la
pêche électrique utilisé est constitué d’un petit générateur portable, fixé sur le dos des
pêcheurs. La première électrode est traînée dans l’eau, alors que la deuxième est reliée à
une manche, munie d’un cerceau métallique. Lorsqu’on immerge l’anode dans l’eau, un
courant électrique passe dans l’eau et étourdit les poissons, qui flottent en surface. Un
deuxième pêcheur, muni d’épuisette, récupère les poissons ainsi tétanisés (figure 4).

II – 2 – 2 – Pêche au filet
Deux types de filets ont été utilisés ; le premier est de type artisanal, maille de 5 mm,
long de 6 à 8 m et haut de 1 à 2,5 m, qu’on traîne sur le fond au moyen d’une corde et à
contre-courant dans les oueds à faible courant. Le deuxième type est l’épervier qu’on a
utilisé dans les retenues de barrages et les cours d’eau profonds (Figure 5).

II – 3 – Détermination et conservation des espèces

Les poissons récoltés ont été déterminés sur le terrain par le professeur DOADRIO. Les
identifications ont été vérifiées grâce aux caractères morphométriques usuellement utilisés

35
II - Matériel et méthodes

dans les travaux de PELLEGRIN (1921 et 1939) et d'ALMAÇA (1966), et aussi avec la clé de
détermination que nous avons établie (cf. chapitre 3).
Les spécimens capturés ont été mis dans des solutions formolées de 4%. Après la
mensuration des spécimens et un rinçage total à l‘eau distillée, les spécimens ont été mis
dans des bocaux contenant de l’alcool à 70%.
La mensuration des spécimens a été faite dans le laboratoire du département de
l’écologie animale et de zoologie de l’Institut Scientifique de Rabat et dans le
laboratoire de l’Ichtyologie du MNCN de Madrid.
Les poissons pêchés sont conservés à l’Institut Scientifique de Rabat et au MNCN de
Madrid.

Générateur électrique
Epuisette
portable

Anode

Cerceau
métallique
(Electrode)
(Pêche électrique)
(Matériel de pêche électrique)

Figure 4 : Matériel de pêche électrique.

36
II - Matériel et méthodes

(pêche à l’épervier)

(réparation d’un filet maillant)

Figure 5 : Pêche à l’épervier et au filet traditionel.

37
II - Matériel et méthodes

II – 4 - Matériel et méthodes

II – 4 – 1 – Matériel biologique étudié


Initialement, nous avons pris les mesures de 278 barbeaux, mais la mauvaise
conservation de certains spécimens, ainsi que la détérioration de quelques exemplaires
(rayon dorsal ou nageoire caudale cassé, par exemple) nous a poussé à ne retenir pour
l'analyse statistique que les mensurations de 182 barbeaux.

Tableau III : Liste des barbeaux utilisés pour l'analyse statistique

Code Espèce Station de pêche Nombre de spécimens


1 Barbus figuiguensis Guir (Tazouguerte) 8
2 Barbus figuiguensis Ziz (Rich) 5
3 Barbus fritschii Beht (Village Beht) 1
4 Barbus fritschii Grou (Mâaziz) 1
5 Barbus fritschii N'fiss (Douar Inaounane) 2
6 Barbus fritschii N'fiss (Ouirgane) 2
7 Barbus fritschii Tamrhakht (Oulma) 5
8 Barbus issenensis N'fiss (Ouirgane) 4
9 Barbus issenensis Ourika (Douar Timalizen) 4
10 Barbus issenensis Rhighaya (Zaouia Bouhitta) 7
11 Barbus issenensis Souss (Aoulouz) 7
12 Barbus ksibi Ksib (Essaouira) 5
13 Barbus labiosa Beht (Village Beht) 8
14 Barbus labiosa Grou (Mâaziz) 2
15 Barbus labiosa Hachlef (Dar Chaoui) 16
16 Barbus labiosa Loukkos (Mornis) 4
17 Barbus labiosa Loukkos (Tatouft) 1
18 Barbus lepineyi Assif M'Goun (El Kelâa M'Gouna) 4
19 Barbus lepineyi Assif n'Ait Douchechene (Tizi-n-Bachkoun) 18
20 * Barbus lepineyi Mellah (Tikirt) 2
21 Barbus lepineyi Tamanart (Tamessoult) 12
22 Barbus magniatlantis Oum er-Rbia (El Borj) 17
23 Barbus massaensis Tamrhakht (Oulma) 8
24 Barbus moulouyensis Moulouya (Ksabi) 5
25 Barbus nasus N'fiss (Douar Inaounane) 4
26 Barbus nasus N'fiss (Ouirgane) 3
27 Barbus nasus Oum er-Rbia (El Borj) 1
28 Barbus reinii Ksib (Essaouira) 3
29 Barbus sp Hajera (Zinat) 5
30 Barbus sp Laou (Chaouen) 6
31 Barbus sp. Beht (Village Beht) 3
31 Barbus sp. Beht (El Kansera) 8
32 Barbus sp. Bou Regreg (Mâaziz) 9
33 Barbus sp. Ouargha (Sidi Bouadel) 3

*
Espèce non prise en compte : rayons dorsal et anal cassés

38
II - Matériel et méthodes

II – 4 – 2 - Acquisition des données biométriques


En morphométrie, deux appareils de mesure sont plus spécialement utilisés actuellement
(FINK, 1990 ; MACLEOD, 1980) : le pied à coulisse et l’image vidéo. Toutefois, seul
les pieds à coulisse, mécanique et digitale, ont pu être utilisé dans le présent travail.
- L’utilisation de pied à coulisse demande une manipulation précise pour minimiser le
risque d’erreur. Ce risque s’accroît lorsque la structure squelettique à mesurer se trouve
recouverte par la peau (le diamètre orbital), ou si les animaux sont petits ou mal fixés
(corps tordu).
- Les images vidéo ont connu récemment un développement important. La technique
consiste à numériser des images de spécimen qui, affichées sur un moniteur, permettront
de mesurer des distances ou de relever les coordonnées de points. Cette technique
permet de mesurer de nombreux spécimens rapidement et de minimiser les
manipulations de poissons. Elle comporte également des sources d’erreurs, en raison des
problèmes de contraste et de mise au point pouvant affecter les éléments à mesurer.
Alors que son application pose problème quand il s’agit de structures recouvertes par la
peau.

II – 4 - 3 - Choix des variables morphométriques


Les variables morphométriques utilisées doivent permettre de décrire la forme des
poissons de façon pertinente. Les variables les plus couramment utilisées sont les
distances entre deux points remarquables homologues, c’est-à-dire qui sont présents
chez tous les spécimens étudiés. Trois méthodes utilisent les distances pour décrire la
forme générale d’un poisson :
- La méthode traditionnelle, couramment utilisée, est basée sur les distances mesurées
habituellement par les systématiciens : longueur standard, longueur de la tête, diamètre
de l’œil, longueur des nageoires, etc.
- La méthode « centroïde » (BATSCHELET, 1981 ; BOOKSTEIN, 1991), ayant pour
principe de calculer, à partir d’un point donné, les distances entre ce point et les autres
points remarquables ;
- La méthode « truss » ou en réseau (STRAUSS & BOOKSTEIN, 1982) à décomposer le
poisson en distances afin de former un réseau.
Il est clair que certaines distances pertinentes sont utilisées dans les trois méthodes. Par
ailleurs, chaque méthode fait appel à un jeu de distances qui ne décrit pas forcément
l’ensemble des parties du corps du poisson. Par exemple, la méthode en réseau ne prend
pas en compte les structures de la tête. Comme les différentes parties du corps n’ont pas
les mêmes courbes de croissance, les variables liées aux structures qui évoluent
beaucoup au cours de l’ontogenèse risquent, lors de l’analyse statistique, de masquer des
variations qui seraient la conséquence des effets de contraintes externes sur certains

39
II - Matériel et méthodes

individus. L’utilisation de différentes méthodes peut être nécessaire, surtout si l’on veut
corréler la morphologie avec une fonction écologique (EHLINGER, 1991). Dans notre
étude, nous avons utilisé seulement la traditionnelle méthode.

II – 4 - 4 - Méthodologie
Notre approche biométrique constitue une pratique courante en zoologie et en botanique.
L'étude a considéré initialement 26 caractères (Tableau IV et figure 6). Finalement, nous
avons retenu 25 caractères effectifs. L'étude statistique portera donc sur 25 variables.
Nous nous limitons dans notre étude à l'utilisation de "l'Analyse discriminante" qui
permet de mettre en évidence la ou les dimensions selon lesquelles les groupes se
distinguent le mieux.
Plusieurs auteurs (RAO, 1953 ; ROUVIER, 1966 et HERBANT, 1974) ont montré que
l'on peut établir des combinaisons linéaires discriminantes de plusieurs observations qui
rendent compte le mieux de la dispersion de ces observations entre plusieurs classes,
plusieurs espèces taxonomiques ou plusieurs populations, …
Lorsque plusieurs différents groupes se distinguent sur la base de certains arguments
(géographiques, génétiques, …), il importe de vérifier si cette distinction se trouve au
niveau des caractères mesurés et d'évaluer la contribution de ceux-ci à la variation, par
l'analyse des différences.
L'analyse a été effectuée à l'aide de logiciel SPSS, version française n°10. Seules 182
observations ont été prises en compte dans l'analyse discriminante.

40
II - Matériel et méthodes

Tableau IV : Variables mesurées et dénombrées sur les barbeaux

Codes Variables morphométriques


V1 Ls Longueur standard
V2 Ltête Longueur de la tête
V3 Lo Diamétre de l'oeil
V4 Lpro Longueur pre-orbitale
V5 Lposo Longueur post-orbitale
V6 Lino Longueur inter-orbitale
V7 Lprd Longueur pre-dorsale
V8 Lprp Longueur pre-pectorale
V9 Lprv Longueur pre-ventrale
V10 Lpra Longueur pre-anale
V11 Lpdcd Longueur du pédoncule dorsale
- Lpdca Longueur du pédoncule ventrale
V12 Lbs Longueur du barbillon supérieur
V13 Lbi Longueur du barbillon inférieur
V14 Lnd Longueur de la nageoire dorsale
V15 Lnp Longueur de la nageoire pectorale
V16 Lnv Longueur de la nageoire ventrale
V17 Lna Longueur de la nageoire anale
V18 Lnc Longueur de la nageoire caudale
V19 Hmax Hauteur maximale du corps
V20 Hmin Hauteur minimale du corps
V21 Hryd Hauteur du premier rayon dorsal
V22 Hrya Hauteur du premier rayon anal
V23 Nell Nombre des écailles de la ligne latérale
V24 Nelld Nombre des écailles entre la dorsale et la ligne latérale
V25 Nellv Nombre des écailles entre la ventrale et la ligne latérale

41
II - Matériel et méthodes

(Pour les codes, voir Tableau 11)

Figure 6 : Les variables morphométriques considérées dans l’étude biométrique des


Barbeaux marocains.

42
II - Matériel et méthodes

II – 5 – Résultats

II – 5 – 1 – Morphométrie des Barbus


L'analyse discriminante a été effectuée sur 182 spécimens de Barbeaux appartenant à 11
espèces et 33 populations différentes (Tableau III).

a- Corrélations entre les différents caractères analysés

La matrice, représentée au tableau V, met en évidence :


a) des corrélations positives, quand 1 > x > 0,9, entre :
- La longueur standard d’une part et la longueur de la tête, la longueur pre-orbitale, la
longueur pre-ventrale, longueur pre-anale d’autre part ;
- La longueur de la tête d’une part et la longueur post-orbitale, la longueur pre-orbitale,
longueur pre-anale d’autre part ;
- La longueur post-orbitale et la longueur pre-orbitale ;
- La longueur pre-orbitale d’une part et la longueur pre-ventrale et longueur pre-anale
d’autre part.
b) des corrélations négatives entre :
- Le diamétre de l'œil et le nombre des écailles de la ligne latérale ;
- La longueur du barbillon inférieur et le nombre des écailles de la ligne latérale.

43
II - Matériel et méthodes

Tableau V : Matrice de corrélation entre les différents caractères

Variable V1 V2 V3 V4 V5 V6 V7 V8 V9 V10 V11 V12 V13 V14 V15 V16 V17 V18 V19 V20 V21 V22 V23 V24 V25
V1 1,000,903 ,586 ,749 ,894 ,734 ,779 ,919 ,930 ,959 ,725 ,742 ,661 ,735 ,871 ,773 ,860 ,888 ,720 ,897 ,788 ,823 ,247 ,368 ,326
V2 1,000,566 ,742 ,907 ,742 ,765 ,918 ,878 ,908 ,658 ,707 ,727 ,746 ,864 ,712 ,820 ,845 ,717 ,874 ,727 ,731 ,262 ,428 ,394
V3 1,000,517 ,611 ,467 ,533 ,676 ,613 ,625 ,486 ,499 ,466 ,561 ,576 ,589 ,517 ,660 ,589 ,601 ,652 ,636 ,054 ,199 ,315
V4 1,000,721 ,590 ,658 ,781 ,740 ,755 ,537 ,582 ,562 ,631 ,723 ,526 ,651 ,706 ,555 ,676 ,636 ,689 ,205 ,293 ,282
V5 1,000,749 ,751 ,940 ,881 ,898 ,651 ,699 ,686 ,777 ,852 ,757 ,815 ,847 ,763 ,882 ,722 ,811 ,252 ,397 ,407
V6 1,000,625 ,735 ,729 ,756 ,497 ,552 ,574 ,638 ,713 ,674 ,704 ,715 ,629 ,718 ,640 ,704 ,124 ,291 ,262
V7 1,000,755 ,763 ,793 ,603 ,653 ,606 ,607 ,753 ,553 ,666 ,732 ,567 ,730 ,642 ,681 ,180 ,410 ,363
V8 1,000,912 ,932 ,681 ,764 ,729 ,751 ,876 ,774 ,816 ,884 ,760 ,870 ,765 ,844 ,260 ,379 ,380
V9 1,000,949 ,704 ,740 ,689 ,696 ,852 ,749 ,817 ,845 ,722 ,866 ,774 ,821 ,243 ,378 ,357
V10 1,000,731 ,757 ,732 ,727 ,892 ,772 ,857 ,892 ,750 ,886 ,784 ,853 ,229 ,370 ,355
V11 1,000,579 ,530 ,446 ,612 ,593 ,613 ,670 ,561 ,655 ,605 ,661 ,213 ,316 ,275
V12 1,000,735 ,450 ,682 ,558 ,583 ,724 ,513 ,712 ,619 ,693 ,369 ,368 ,344
V13 1,000,559 ,707 ,507 ,570 ,663 ,519 ,672 ,580 ,648 ,096 ,217 ,196
V14 1,000,755 ,610 ,743 ,730 ,673 ,744 ,631 ,617 ,125 ,237 ,357
V15 1,000,708 ,812 ,815 ,706 ,833 ,693 ,786 ,221 ,330 ,293
V16 1,000,735 ,756 ,651 ,785 ,665 ,662 ,155 ,234 ,269
V17 1,000,780 ,689 ,809 ,706 ,748 ,157 ,272 ,275
V18 1,000,762 ,836 ,827 ,797 ,243 ,302 ,329
V19 1,000,729 ,634 ,653 ,166 ,302 ,389
V20 1,000,727 ,753 ,263 ,442 ,361
V21 1,000,759 ,153 ,180 ,259
V22 1,000,107 ,243 ,240
V23 1,000,513 ,354
V24 1,000,496
V25 1,000
a La matrice de covariance a 149 degré(s) de liberté

44
II - Matériel et méthodes

b- Structures canoniques

Les variables canoniques sont choisies de façon à assurer un rapport maximum des
différences entre groupes par comparaisons avec les différences existant à l'intérieur des
groupes. On détermine ainsi les coefficients canoniques standardisés des variables de la
variabilité par ces composantes.
1- Définition des axes canoniques
Le Tableau VI représente la Matrice de structures canoniques qui constituent les
corrélations des caractères initiaux avec les axes canoniques.
La première composante canonique (axe canonique 1) est fortement corrélée avec le
nombre d’écailles le long de la ligne latérale (V23). D'autres variables pourraient être
corrélées à un degré moindre avec cet axe ; Il s'agit de la longueur interorbitale (V6) et
la longueur de la tête (V2).
La deuxième composante canonique (axe canonique 2) est définie essentiellement par la
longueur de la nageoire anale (V17), et dans un moindre degré, par la longueur de la
nageoire ventrale (V16).
2- Absorption de la variabilité des caractères par les axes canoniques
D'après le tableau VII, l'axe canonique 1, défini par les variables V23, V6 et V2, absorbe
40,7 % de la variabilité, avec une valeur propre de 11,885. Quant à l'axe canonique 2, il
absorbe 13,8 % de la variabilité, avec une valeur propre de 4,043, et il est défini par les
variables V17 et V16.
Ainsi, les deux axes canoniques 1 et 2 absorbent 54,5 %, soit plus de la moitié de la
variabilité. Nous allons donc nous limiter à ces deux composantes pour établir les
projections des populations sur les plans qu'elles engendrent. Il faut signaler que les 25
premières fonctions discriminantes canoniques ont été utilisées pour l'analyse.

Tableau VI : Absorption de la variabilité par les axes canoniques

Fonction Valeur propre Pourcentage de la variance Inertie cumulé Corrélation canonique


1 11,885(a) 40,7 % 40,7 % 0,960
2 4,043(a) 13,8 % 54,5 % 0,895
3 2,847(a) 9,7 % 64,2 % 0,860

45
II - Matériel et méthodes

Tableau VII : Matrice de structure (a) et Coefficients des fonctions discriminantes canoniques standardisées (b)

Axes (a) (b)


Variables Canonique 1 Canonique 2 Canonique 3 Canonique 1 Canonique 2 Canonique 3
V1 ,015 -,032 ,190 -,145 ,112 ,042
V2 -,012 ,008 ,165 ,971 ,193 ,272
V3 -,028 -,102 ,546(*) ,224 ,019 ,634
V4 ,023 ,057 ,095 -,196 -,487 ,523
V5 -,007 -,026 ,314 -,587 -,581 -,569
V6 -,007 -,044 ,223 1,077 ,068 ,393
V7 ,019 -,029 ,202 ,032 ,434 ,131
V8 ,005 -,021 ,297 -,177 -,012 ,166
V9 ,013 -,034 ,228 ,243 -,312 ,149
V10 ,007 -,058 ,216 -,014 -,910 ,069
V11 ,053 -,044 ,246 ,287 -,182 -,755
V12 -,087 ,462(*) ,227 -,426 -,076 -,541
V13 ,074 ,137 ,365 ,058 ,103 ,021
V14 -,056 -,116 ,230 ,152 ,025 ,012
V15 ,028 -,053 ,235 -,107 -,028 ,127
V16 ,037 -,136 ,290 -,834 ,684 ,065
V17 -,003 -,146 ,184 -1,157 1,198 -,158
V18 -,128 ,080 ,312 -,070 ,002 -,161
V19 -,011 -,118 ,260 ,130 -,079 ,051
V20 ,004 -,019 ,337 -,315 ,153 ,040
V21 -,097 -,045 ,353 ,379 -,053 -,057
V22 ,000 -,134 ,375(*) ,078 ,309 -,270
V23 ,587(*) ,550 ,040 1,387 -,040 -,603
V24 ,324 ,389 ,018 ,510 -,480 ,178
V25 ,250 ,113 -,368(*) -,458 ,476 ,698
Les corrélations intra-groupes combinés entre variables discriminantes et les variables des fonctions discriminantes canoniques
standardisées sont ordonnées par tailles absolues des corrélations à l'intérieur de la fonction.
* Plus grande corrélation absolue entre chaque variable et une fonction discriminante quelconque.

46
II - Matériel et méthodes

Trois groupes sont bien isolés les uns des autres. Il s'agit de :
- Groupe Barbus reinii (28) : Kseb (Essaouira). Ce groupe est caractérisé par des écailles
avec des stries longitudinales au nombre de 27-32 le long de la ligne latérale et de 2 à 3
séries d'écailles entre la ligne latérale et les ventrales. La base de la dorsale est en avant que
celle des ventrales. Le rayon osseux de la dorsale est fort.
- Groupe Barbus fritschii : Beht (Village Beht), Grou (Mâaziz), N'fiss (Douar Inaounane et
Ouirgane), Tamrhakht (Oulma), ainsi que Barbus sp. de l’oued Bou Regreg (Mâaziz). Les
écailles de ce groupe sont à stries longitudinales et sont au nombre de 30-33 le long de la
ligne latérale et 2-3 entre la ligne latérale et les ventrales. La base de la dorsale est en
arrière que celle des ventrales.
- Groupe Barbus nasus (25-27) : N'fiss (Douar Inaounane et Ouirgane), Oum er-Rbia (El
Borj). Ce groupe est caractérisé par des écailles à stries longitudinales au nombre de 46-50
le long de la ligne latérale et 4-5 séries d'écailles entre la ligne latérale et les ventrales. La
base de la dorsale est en arrière que celle des ventrales.
- Le quatrième groupe, "Barbus labiosa", est constitué des populations de :
* Barbus figuiguensis [Guir (Tazouguerte) et Ziz (Rich)],
* Barbus issenensis [N'fiss (Ouirgane), Ourika (Douar Timalizen), Rhighaya (Zaouia
Bouhitta) et Souss (Aoulouz)],
* Barbus ksibi [Ksib (Essaouira)],
* Barbus labiosa [Beht (Village Beht), Grou (Mâaziz), Hachlef (Dar Chaoui), Loukkos
(Mornis et Tatouft)],
* Barbus lepineyi [Assif M'Goun (El Kelâa M'Gouna), Assif n'Ait Douchechene (Tizi-n-
Bachkoun), Tamanart (Tamessoult)],
* Barbus magniatlantis [Oum er-Rbia (El Borj) et Tamrhakht (Oulma)],
* Barbus moulouyensis [Moulouya (Ksabi)]
* Barbus sp. [Hajera (Zinat), Laou (Chaouen), Beht (Village Beht et El Kansera) et
Ouargha (Sidi Bouadel)]
Ce groupe est caractérisé par des écailles, à stries concentriques, au nombre de 40-46 sur la
longueur et de 13 sur la hauteur. La dorsale porte 4 rayons branchus, dont le dernier est
épineux et denticulé, et 8 rayons mous.

47
II - Matériel et méthodes

14

29 12 2
1315
24 25 26
3117 116
23 30 22 98
10
27
0 28 33 21

11 Barbus nasus
18
7 19
Barbus reinii 32

3
-5 4 5
6
Barbus labiosa

Barbus fritschii

-10
-20 -10 0 10
(Pour les codes, voir tableau IV)
Figure 7 : Représentation graphique de l'analyse discriminante (avec les barycentres des classes).

48
II - Matériel et méthodes

c - Analyse de variance (ANOVA)

Test ANOVA : Afficher le tableau ANOVA : Affiche un tableau récapitulatif d'analyse


de la variance pour chaque modèle sélectionné.
L’effet des variables a été analysé par un test ANOVA (tableau VIII). Tous les effets
sont statistiquement significatifs.

Tableau VIII : Valeurs du test ANOVA

Variables ddl F P
V1 31 5,082 P < 0,0001
V2 31 4,294 P < 0,0001
V3 31 6,377 P < 0,0001
V4 31 2,490 P < 0,0001
V5 31 5,669 P < 0,0001
V6 31 3,676 P < 0,0001
V7 31 3,582 P < 0,0001
V8 31 5,050 P < 0,0001
V9 31 5,237 P < 0,0001
V10 31 5,523 P < 0,0001
V11 31 3,118 P < 0,0001
V12 31 9,648 P < 0,0001
V13 31 6,374 P < 0,0001
V14 31 3,039 P < 0,0001
V15 31 4,355 P < 0,0001
V16 31 4,354 P < 0,0001
V17 31 4,357 P < 0,0001
V18 31 5,861 P < 0,0001
V19 31 3,886 P < 0,0001
V20 31 4,289 P < 0,0001
V21 31 5,646 P < 0,0001
V22 31 5,613 P < 0,0001
V23 31 27,766 P < 0,0001
V24 31 10,823 P < 0,0001
V25 31 7,847 P < 0,0001
ddl = Degrés de liberté utilisés pour obtenir le niveau de signification observé.
F = Rapport de deux carrés de moyennes.
Quand la valeur F est importante et le niveau de signification est petit (plus petit que
0,05 ou 0,01) l'hypothèse nulle peut-être rejetée. En d'autres termes, un niveau de
signification faible indique que les résultats ne sont probablement pas dus au hasard.
P = Probabilité conditionnelle qu'une relation aussi forte que celle observée dans les
données existerait si l'hypothèse nulle était vraie

49
II - Matériel et méthodes

II – 6 – Discussions et conclusion

Cette étude biométrique nous a permis, grâce à l'utilisation de l'analyse Canonique


discriminante :
- d’une part, de limiter le nombre de caractères étudiés, en mettant en évidence ceux qui
permettent de discriminer le plus les populations. Ces caractères sont essentiellement le
nombre d’écailles sur la ligne latérale et la largeur de la base anale, ainsi que la longueur
interorbitale, la longueur de la tête et la longueur de la base de la nageoire ventrale ;
- d’autre part, de classer les différentes populations selon les deux premières
composantes canoniques et de les comparer.
L'apparition de 4 ensembles bien individualisés a permis de mettre en évidence
l’existence de 4 taxa :
- 2 espèces de sous-genre Barbus : B. labiosa et B. nasus ;
- 2 espèces de sous-genre Labeobarbus : B. fritschii et B. reinii.
Le sous-genre Labeobarbus est composé de quatre espèces bien distinctes : Barbus
reinii, B. fritschii, B. harterti et B. paytoni, tandis que le nombre d’espèces appartenant
au sous-genre Barbus n’est pas encore bien défini. Ceci est du au fait qu’il est
extrêmement difficile d’établir des critères morphométriques, par ailleurs très variables,
pour l’identification de ces taxa.
Ainsi, Estève (1947), et à partir d’une étude biométrique de 205 barbeaux marocains, a
admis la validité de seulement deux espèces : Barbus callensis et B. nasus.
Notre étude biométrique, qui s’est porté sur 182 barbeaux marocains, a donné des
résultats similaires à ceux d’Estève (1947). Cependant, et pour différencier les
différentes populations de B. callensis marocain, nous avons proposé de donné le nom
de B. labiosa aux populations marocaines et de conserver le nom de B. callensis pour les
autres populations nord-africaines.
La présence des espèces dans presque tous les groupes ne nous permet pas de trouver
une variable, permettant de discriminer, ni morphologiquement ni géographiquement,
les espèces entre elles.
Ces résultats montrent que la détermination des barbeaux marocains à partir des critères
morphométriques choisis ne nous permettent pas de les identifier d’une façon certaine.
Le choix d'autres facteurs morphométriques ou le recours aux études biochimique et
écologique sont nécessaires pour pouvoir trouver ce facteur discriminant.

50
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains


Parmi le grand groupe de Pisces, les poissons des eaux continentales sont, sans doute,
les moins connus et les moins étudiés, à part ceux qui intéressent, bien sûr, les pêcheurs
sportifs ou la pisciculture intensive (truite, brochet, carpes, anguille, …).
50 espèces de poissons des eaux continentales du Maroc ont été signalées. Cependant,
certaines espèces ont disparu, comme Salmo pallaryi, alors que l'existence d'autres est
douteuse et incertaine (Aphanius fasciatus, A. iberus ou Sarotherodon galilaeus)
Cette clé de détermination est consacrée aux espèces de poissons d'eau douce du Maroc.
Elle actualise et complète celle de PELLEGRIN (1921) et s'adresse tant aux naturalistes
et aux enseignants qu'aux chercheurs, aux pêcheurs ou aux aquariophiles. Son objectif
principal est de servir de guide aux intéressés afin de les aider à la gestion et à la
conservation des communautés piscicoles.
Des photos inédites, et en leur absence, des dessins, sont proposés pour illustrer les
espèces et des clefs de détermination simples, permettent de les différencier les unes des
autres.
Pour établir cette clé, nous avons consulté plusieurs ouvrages dédiés à cette question :
PELLEGRIN (1921a), SPILLMANN (1961) ; MUUS & DAHLSTRÖِM (1968) et
KEITH et ALLARDI (2000) et nous avons aussi exploité les informations recueillies sur
le terrain, ainsi que celle tirées des consultations des collections de référence de l'Institut
Scientifique de Rabat, du MNCN de Madrid, du MRAC de Tervuren, en Belgique et du
"Staatliches Museum fuer Naturkunde" de Stuttgart, Allemagne.
Les fiches descriptives comportent le nom scientifique de l'espèce, les synonymes, les
noms locaux et étrangers, la description, la biologie et l'écologie, et enfin, la distribution
de chaque espèce.
La carte du Maroc de base a été réalisée par RGUIBI (2002) à l'aide d'un SIG "MapInfo
5.5". En utilisant le même logiciel, nous en avons apporté quelques modifications
(réseau hydrographique, villes, etc.). Les coordonnées géographiques de chaque localité
ont été établies à l'aide d'un GPS lors des missions de 2001 et 2002 ; ainsi qu'à partir des
cartes 1/50.000 et 1/100.000 du Maroc. Dans les cartes, les symboles utilisés signifien :

51
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

III – 1 – Clé de détermination des familles

1a – Présence de 5 rangées d’écussons ossifiés sur le corps ;


nageoire caudale asymétrique (hétérocerque) ........................................... Acipenseridae
1b – Absence d’écussons ossifiés ; nageoire caudale symétrique (homocerque) ........... 2

2a - Nageoires pelviennes absentes ; nageoires caudale,


anale et dorsale réunies en une seule nageoire ; corps
serpentiforme. .............................................................................................Anguillidae

2b - Nageoires pelviennes présentes ; nageoires caudale, anale et dorsale distinctes. ... 3

3a - Pelviennes insérées en avant des pectorales. .......................................... Blenniidae


3b - Pelviennes insérées en arrière des pectorales. ...................................................... 4

4a - Une seule dorsale normale ; la deuxième, si elle existe, est réduite et molle, sans
rayons (nageoire adipeuse). ........................................................................................ 5
4b - Deux dorsales, parfois contiguës, l'antérieure est formée d'épines, parfois unies par
une membrane, la postérieure est grande et molle. ..................................................... 11

5a - Dorsale adipeuse présente ; petites écailles


(plus de 100 le long de la ligne latérale) ; corps
toujours parsemé de taches rouge.................................................................Salmonidae
5b - Dorsale adipeuse absente ; grandes écailles (moins de 100 écailles le long de la
ligne latérale) ; corps rarement parsemé de tâches rouges. .......................................... 6

6a -Présence de grandes écailles dans la partie précaudale ; ligne latérale absente. ...... 7
6b - Absence de grandes écailles dans la partie précaudale ; ligne latérale présente. ... 9

52
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

7a - Plus de 50 écailles longitudinales ; une série de


tâches foncées sur les flancs ou/et sur le bord
postérieur de l'opercule ..................................................................................Clupeidae

7b - Moins de 50 écailles le long de la ligne latérale.................................................... 8

8a –Dorsale comportant plus de 8 rayons ramifiés ; origines de l'anale et de la dorsale au


même niveau........................................................................................ Cyprinodontidae

8b - Nageoire anale du mâle transformée en organe


copulateur, celle de la femelle présente une tâche foncée
sombre à sa base ; Dorsale comportant 7-8 rayons
ramifiés ; origine de l'anale en avant de celle de la
dorsale .........................................................................................................Poecilliidae

9a - nageoire dorsale postérieure à l'anus et opposée


à la nageoire anale ; bouche large, avec des dents
bien développées ; corps allongé ..................................................................... Esocidae
9b - Nageoire dorsale antérieure à l'anus ; bouche petite ou moyenne, édentée ou avec
des dents très peu développées ; corps normal. ...........................................................10

10a – 6 barbillons autour de la bouche ; écailles


indistinctes sur le corps.................................................................................. Cobitidae

10b – 0 à 4 barbillons autour de la bouche ; écailles


distinctes sur le corps.................................................................................... Cyprinidae

11a - Absence de ligne latérale ; dorsales non contiguës, la distance entre les deux étant
supérieure au plus long rayon (épine) de la dorsale. ................................................... 12

53
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

11b - Présence d'une ou deux ligne(s) latérale(s) ; dorsales contiguës et distinctes, la


distance entre les deux étant inférieure au plus long rayon (épine) de la dorsale. ....... 13

12a - Première dorsale a 4 rayons ; les flancs ornés


par 6-10 bandes foncées étroites ; bouche
transversale .................................................................................................. Mugilidae

12b - Première dorsale a 5-11 rayons ; flancs ornés


d'une bande argentée ; bouche oblique ....................................................... Atherinidae

13a - Nageoire anale munie de deux épines ; première dorsale avec plus de 10 rayons
épineux. ..................................................................................................................... 14
13b - Nageoire anale avec trois épines ou plus ; première dorsale avec 9 ou 10 rayons
épineux. ..................................................................................................................... 15

14a - Une seule ligne latérale complète ; première dorsale avec


13-15 rayons épineux ..................................................................................... Percidae

14b - Deux lignes latérales incomplètes ; première dorsale avec 13-19


rayons épineux.
..................................................................................................................... Cichlidae.

15a – Nageoire anale au bord convexe, avec 3 à 5 épines ;


deuxième dorsale a un seul rayon épineux antérieur ; moins de
70 écailles le long de la ligne latérale ..................................................... Centrarchidae

15b – Nageoire anale au borde concave avec 3


épines ; la deuxième dorsale a trois rayons épineux
antérieurs ; plus de 70 écailles le long de la ligne
latérale. ....................................................................................................... Moronidae

54
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

III – 2 – Clé de détermination des genres et espèces

III – 2 – 1 – Acipenseridae
Les esturgeons possèdent une nageoire caudale hétérocerque, dépourvue d'écailles, un
squelette peu ossifié, un rostre conique ; leur corps est recouvert de cinq rangées de
plaques osseuses. Leur bouche, édentée et ventrale, est munie de barbillons développés
en relation avec son régime alimentaire composé en grande majorité d'animaux
benthiques.
La famille des Acipenseridae est constituée par 4 genres : Huso, Acipenser,
Scaphirhynchus et Pseudoscaphirhynchus. Son aire de répartition couvre l'ensemble de
l'hémisphère nord. On dénombre 24 espèces dont 4 sur le Bassin Atlantique, 8 sur le
Bassin Pacifique, 1 sur la Façade Arctique, 9 sur les bassins de la Méditerranée, de la
Mer Noire, de la Mer Caspienne et de la Mer d'Aral et 2 dans le centre de l'Amérique du
Nord.
Le genre Acipenser comprend 17 espèces dont l'esturgeon commun, A. sturio, et
l'esturgeon sibérien, A. baeri.
Les esturgeons ont une grande longévité. La plupart des espèces sont pêchées surtout
pour les follicules ovariens qui servent à préparer le caviar.
Très recherché au début du siècle pour la production du caviar, l'esturgeon européen
fréquentait autrefois toutes les côtes marocaines. L'esturgeon sibérien, Acipenser baeri,
a été introduit au Maroc à partir de la France en 1992 et en 1998. Ces individus sont par
la suite élevés dans l'unité piscicole de Ain Atrous (Yahyaoui, com. pers.).

Clé des espèces


1a - Nez court et arrondi ; 25 à 45 branchiospines en forme d’éventail, chacune terminée
par plusieurs tubercules ; 10 à 19 écussons sur la rangée dorsale, 32 à 59 sur les latérales
et 7 à 16 sur les latéro-ventrales ................................... Acipenser baeri Brandt, 1869

1b - Nez long et presque pointu ; 16 à 26 branchiospines n’ayant pas la forme d’éventail


et à extrémité simple ; 10 à 15 écussons sur la rangée dorsale, 29 à 38 sur les latérales et
10 à 12 sur les latéro-ventrales ............................................. Acipenser sturio L., 1758

55
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

ACIPENSER BAERII BRANDT, 1869 Esturgeon sibérien, Sturgeon

SYNONYMES
Acipenser baieri Brandt, 1869 ; Acipenser baerii
Brandt, 1869 ; Acipenser baerii baerii Brandt,
1869 ; Acipenser baeri Brandt, 1869 ; Acipenser
stenorrhynchus baicalensis (non Nikolskii, 1896).

DESCRIPTION
Les esturgeons sibériens sont des poissons faiblement ossifiés et dépourvus d'arêtes, leur
squelette est en grande partie de nature cartilagineuse. Leur corps est allongé, et la
queue a une forme en fuseau. La peau est recouverte de plaques osseuses. La bouche,
édentée, est de forme tubulaire. Ces poissons ont un museau portant quatre barbillons
servant à détecter la nourriture.
BIOLOGIE
Acipenser baeri est caractérisé par une croissance lente. En milieu naturel, il peut
atteindre une taille de 2 m et un poids maximal de plus de 60 kg. Généralement, ces
individus atteignent des poids de 10 à 20 Kg, leur durée de vie va jusqu'à 60 ans.
Dans les conditions naturelles, la maturité sexuelle survient à l'âge de 10 à 16 ans. Les
mâles arrivent à la maturité sexuelle environ 3 à 5 ans avant les femelles. Lors de la
reproduction en milieu naturel, l'esturgeon effectue une migration vers les zones
d'altitude. Au moment de la fraie, les oeufs sont placés sur le gravier. En moyenne, la
quantité des oeufs libérées par une femelle atteint 80.000 oeufs/kg de poisson.
Dans les fleuves sibériens, les alevins se nourrissent de zooplancton, de larves d'insectes
et de petits mollusques, alors que les adultes se nourrissent de larves d'insectes, de
crustacés, plus rarement de mollusques et de vers et, occasionnellement de poissons.
DISTRIBUTION
Mis à part la mer noire, où il est exploité industriellement, l'esturgeon sibérien devient
de plus en plus rare en raison de la pollution des eaux et de la récolte intensive des
oeufs. Durant les dernières années, la Russie et d'autres pays européens ont commencé
une acipensericulture de repeuplement et de commercialisation de cette espèce. Au
Maroc, l'esturgeon sibérien, a été introduit à partir de la France en 1992 et en 1998. Ces
individus sont par la suite élevés dans l'unité piscicole de Ain Atrous.

56
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

III – 2 – 2 – Anguillidae
Corps des anguillidés allongé et serpentiforme. Tête assez longue ; bouche supère,
fendue jusqu'au niveau de la pupille. Mâchoire inférieure dépasse légèrement la
supérieure ; petites dents, disposées en plusieurs séries sur les mâchoires et la voûte
buccale (vomer) ; yeux ronds et petits. Nageoires dorsale, anale et caudale soudées.
L’origine de la dorsale située loin en arrière de la pectorale mais en avant du niveau de
l'anus. Pectorales bien développées. Pelviennes absentes. La ligne latérale bien distincte.
Ecailles petites, elliptiques, incluses dans la peau. 110-119 vertèbres.
Coloration variable, changeant avec le biotope et le stade de développement. Au stade
de l'engraissement (anguille jeune), le dos est brun verdâtre plus ou moins sombre, le
ventre est jaunâtre ; pendant la migration de reproduction (anguille argentée), le dos est
noir et le ventre est blanc ou grisâtre à reflets argentés.
Cette famille est constituée par un seul genre : Anguilla et comporte 15 espèces dont
l’anguille européenne, A. anguilla, l'anguille américaine, A. rostata et l'Anguille du
Japon, A. japonica.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

ANGUILLA ANGUILLA (L., 1758) Anguille européenne, European Eel

SYNONYMES
Anguilla vulgaris Turton, 1807 ; A. canariensis Valenciennes, 1842 ; A. callensis
Guchenot, 1850 ; A. acutirostris Risso,1826 ; A. latirostris Risso, 1826 ; Muraena
anguilla L., 1758.

Source : www.fishbase.org

DESCRIPTION
Corps allongé et recouvert d'une peau épaisse dans laquelle s'imbriquent de minuscules
écailles ovales. Nageoires pelviennes absentes, nageoires caudale, anale et dorsale
soudées. L'anguille, au cours de sa croissance, a le dos brun-olive et le ventre jaune,
tandis qu'au cours de migration, les anguilles adultes ont une couleur vert-gris sur le dos
avec des reflets argentés sur les flancs et le ventre.
Taille : de 80 cm à 100 cm. (1,5 m max.); Poids : 1-1,5 kg (6 Kg max.)
BIOLOGIE
La reproduction a lieu au printemps dans la mer des Sargasses. La ponte intense fait
revient entre 400 et 700 mètres dans des eaux de 16 à 17°C. A l'éclosion, les larves
(leptocéphales) remontent dans les eaux superficielles, dérivent pendant 1 à 2 ans dans
l'Atlantique et sont amenées par dérive jusqu'aux côtes ; elles se métamorphosent alors
en civelles avant de migrer en eau douce. Devenues "anguillettes", elles poursuivent leur
migration à l'intérieur des terres puis deviennent "anguilles jaunes", état qu'elle garde au
cours de sa croissance pendant 4 à 8 ans. La phase de croissance se termine avec une
seconde métamorphose en "anguille argentée". A ce stade, les adultes partent vers la mer
des Sargasses (août-septembre) pour s'y reproduire.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

Les anguilles sont présentes dans des types d'habitats très variés : estuaire, rivière, lac...
Les obstacles à la migration semblent être les seuls facteurs limitant l’accès à leur aire
de répartition.

DISTRIBUTION :
L'anguille est une espèce autochtone de nos cours d'eau. Son aire de répartition s'étend
de l'Atlantique, la Mer du Nord, la Manche, et la Méditerranée. Longtemps considérée
comme "nuisible" dans les cours d'eau de 1ère catégorie, elle a fait l'objet d'une pêche
intensive sur toutes les phases de son cycle biologique.
L'anguille au Maroc est encore bien présente, même si les captures ont diminuées
fortement. Les causes de ce déclin du stock sont bien connues : barrages, parasites,
destruction des habitats, pêche abusive et mal contrôlée des civelles.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

IIII – 2 – 3 – Atherinidae
Petits poissons allongés, dépassant rarement 13 cm de longueur. Corps subcylindrique à
très comprimé. Bouche oblique, deux nageoires dorsales bien séparées, la première à 3-
11 épines minces et flexibles, située environ au milieu du corps ; seconde dorsale est
opposée à l’anale et coe cette dernière elle possède une épine très fine et un nombre
variable de rayons mous ; pectorales insérées haut sur les flancs ; pelviennes
abdominales à 1 épine et 5 rayons mous ; caudale fourchue ; anus éloigné de l'origine de
l'anale. Ecailles relativement grandes, cycloïdes (lisses). Ligne latérale absente.
Coloration : dos verdâtre à bleuâtre piqueté de petits points noirs, flancs blanchâtres
souvent iridescents ; une bande latérale brillante, argentée, parfois soulignée de noir,
courant le long du milieu du corps jusqu'à la base de la caudale.
La famille des Atherinidés est constituée par 25 genres et 65 espèces dont Atherina
boyeri, Atherina presbyter et Atherina hepsetus.

Genre Atherina
Bord postérieur du préopercule sans encoche ; première dorsale à 6-10 épines flexibles.
Ce genre comprend 3 espèces qui pénètrent dans les lagunes, les estuaires et même dans
l'eau douce comme c'est le cas d'Atherina boyeri.
Au Maroc, une espèce qui pénètre en eau douce : Atherina boyeri Risso, 1810.
Clé des espèces :
1a - Prémaxillaire avec un processus ascendant plus long que la partie horizontale
dentée, et atteignant le bord supérieur de l'œil ; plus de 58 écailles en ligne horizontale
..........................................................................................................Atherina hepsetus
1b - Prémaxillaire avec un processus ascendant de longueur inférieure ou égale à la
partie horizontale dentée, et n'atteignant pas le bord supérieur de l'œil ; moins de 58
écailles en ligne longitudinale..................................................................................... 2

2a - Moins de 50 écailles longitudinales, ectoptérygoïde denté. ............ Atherina boyeri


2b - Plus de 50 écailles longitudinales ; ectoptérygoïde sans dents ..Atherina presbyter

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

ATHERINA BOYERI RISSO, 1810 Athérine mochon, Big-scale sand smelt

SYNONYMES
Atherina hepsetus Delaroche, 1809 ; A. mochon Cuvier, 1829 ; A. presbyeter var.
pontica Eichwald, 1831 ; A. risso Valenciennes, 1835, A. sarda Valenciennes, 1835 ; A.
lacustris Bonaparte, 1836 ; A. hyalosoma Cocco ; 1885 ; A. riqueti Roule, 1902 ; A.
sardinella Fowler, 1904 ; A. bonapartii Boulenger, 1907 ; Hepsetia boyeri Jordan et
Hubbs, 1919 ; A. caspia Fowler, 1936.

Stefanov (www.fishbase.org)

DESCRIPTION
Le Joël ou athérine mochon a un corps fusiforme, légèrement comprimé. Tête petite,
forte, avec de grands yeux, bouche oblique vers le haut, munie de petites dents coniques,
en bande étroite, visibles à l’œil nu. Les deux nageoires dorsales sont nettement
séparées, la première est implantée légèrement en retrait du bord postérieur de la
nageoire pectorale.
Corps généralement jaunâtre translucide, avec généralement une bande argentée sur les
flancs. Dos gris-verdâtre avec de petits points noirs, ventre blanc, avec une bande
argentée le long des flancs. Nageoires claires, presque incolores.
Taille : 10 cm, rarement 14 cm pour 6 g.
Diagnose : D1 VI-VIII, D2 I/10-13, A I/12-13, LL (39) 44-48 (49)
BIOLOGIE
L’athérine est une espèce littorale euryhaline, avec un comportement grégaire, elle
fréquente les eaux littorales (lagunes littorales, estuaires) et pénètre plus ou moins
profondément dans les eaux douces ou saumâtres. Le régime alimentaire est de type

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

planctophage. En mer, elle se nourrit de zooplancton et dans les lagunes, elle consomme
des petits invertébrés benthiques.
La reproduction se déroule en lagune, en mer ou parfois dans les marais d’eau douce. La
ponte a lieu au printemps (il peut y avoir plusieurs pontes). Les œufs démersaux,
pourvus de filaments adhèrent à la végétation aquatique, les larves sont pélagiques.

DISTRIBUTION :
Espèce grégaire, elle est présente sur les côtes et dans les lagunes littorales de toute la
Méditerranée et sur la côte atlantique entre la France et le Maroc. Il existe des
populations isolées dans les eaux saumâtres : Lac de Sidi Bou Ghaba, Oued Sebou, bras
morts de l’Oued Beht et Dayet Erroumi.
En 2002, nous l'avons pêché dans l'Oued Loukkos, près du barrage Oued El Makhazen, à
une quarantaine de kilomètres de l'embouchure.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

III – 2 – 4 – Blenniidae
Poissons de petite taille (jusqu’à 20 cm), au corps allongé et comprimé, nu (sans
écailles), mais recouvert d'un mucus abondant. Bouche terminale ou subterminale. La
nageoire dorsale porte entre 3 et 17 rayons épineux et 9-119 rayons mous. Nageoires
dorsale et anale longues, pectorales arrondies, pelviennes en position jugulaire. Ligne
latérale complète ou non. Coloration généralement terne, souvent marbrée ou avec des
bandes ou des taches sur les flancs.
La famille des Blenniidés se compose de 53 genres et 345 espèces. Son aire de
distribution comprend les océans Atlantique, Pacifique et Indien. L'ensemble des
représentants de cette famille comporte des formes marines littorales. Au Maroc, l'une
d'entre elles s’est adaptée à l'eau douce.

Genre Salaria
Seule de sa famille à être présente en eau douce, la Blennie fluviale, Salaria fluviatilis
(Asso, 1801), possède un corps arrondi et plus comprimé vers la queue. Ses lèvres
charnues bordent une bouche largement fendue. Des incisives et canines occupent les
mâchoire de ce carnivore dont le dos et les flancs sont brunâtres avec des tâches
sombres.
Généralement, chez les espèces du genre Salaria, la partie postérieure de la dorsale est
nettement plus haute que la partie antérieure ; ses rayons antérieurs sont prolongés au-
delà de la membrane interradiaire; la ligne latérale est formée de tubes courts
discontinus et non ramifiés.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

SALARIA FLUVIATILIS (ASSO, 1801) Blennie fluviatile, River Blenny

SYNONYMES
Blennius fluviatilis Asso, B. vulgaris Pollini, B. frater Bloch Schneider, B. cagnota
Cuvier et Valenciennes, B. alpestris Blanchard ; B. anticolus Bonaparte ; B. lupulus
Bonaparte ; B. sujefianus (non Lacépède) Risso, B. varus Bonaparte, Ichyocoris Pollinii
Bonaparte ; I. varus Bonaparte ; Salarias varus Risso.

DESCRIPTION
La Blennie se caractérise par un corps comprimé et allongé, dépourvu d’écailles, la ligne
latérale décrit une courbe en avant, puis devient droite à partir de l'anus, la nageoire
dorsale, très longue, comporte 12 à 13 rayons épineux et 16 à 20 branchus. Les
pelviennes sont placées sur la gorge (jugulaires). Les mâchoires sont pourvues de dents
puissantes. Il existe quatre petits tentacules divisés au-dessus des yeux. Dos brun
verdâtre à rougeâtre, ventre blanchâtre.
Taille : 8-12 cm (15 cm max.) ; Poids : 14 g ;
Diagnose : D XII-XIII/16-20, A II/17-21, Pt 12-14, Pv I/3, C 9-14
BIOLOGIE
Arrivée à maturité sexuelle, la blennie aménage une cavité sous des pierres ou des
coquilles de mollusques vides, alors que les jeunes vivent en bancs. En période de
reproduction (avril-juin), le mâle s'orne d'une grande crête sur le dessus de la tête. Les
œufs (500 à 1000 par femelle), d'un diamètre de 1 mm, sont déposés dans des nids situés
sous les pierres, lesquels sont gardés par les mâles.
DISTRIBUTION
Espèce méditerranéenne, la blennie s’est adaptée à l’eau douce depuis de très longue
date (Bertin, 1951). Elle fréquente les lacs, canaux et ruisseaux lents à fonds caillouteux.
Elle a été signalée, au Maroc, à l'embouchure de l'Oued Mella, à Sidi Ali près
d'Azemmour (PELLEGRIN, 1912) et à Zouigha, dans la région d’Amghass à 997 m
d’altitude (MOUSLIH, 1984).

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

III – 2 – 5 – Cichlidae
La famille des Cichlidae est une des familles de poissons les plus représentées, avec 105
genres et 1300 espèces. Les Cichlidés ont une bouche protractile, sans dents au palais et
l’opercule est bien développé. La nageoire dorsale, composée d'une partie épineuse et
d'une partie molle, est plus développée que la nageoire anale. Les ventrales thoraciques
composées d'une épine et de 5 rayons branchus. Ils possèdent deux lignes latérales
incomplètes sur les flancs.
Certaines espèces de cette famille peuvent vivre dans des conditions extrêmes (eau
salée, thermales, pauvres en oxygène, voire à des pH de 10,5). La majorité des cichlidés
atteignent une longueur de 5 à 30 centimètres.
Les Cichlidés sont largement distribués en Afrique et en Amérique Centrale et du Sud.
Quelques espèces sont aussi natives de l’Inde, Syrie, Palestine, et Mexique, et des îles
telles que Cuba, Madagascar, et Ceylan (BERRA 1981 ; NELSON 1994).
Le terme "Tilapia" regroupe une centaine d'espèces. Actuellement, la classification
largement acceptée par la communauté scientifique distingue trois genres principaux :
Tilapia, Sarotherodon et Oreochromis.
Au Maroc, deux espèces sont présentes dans le bassin de Dra : Tilapia zillii (Gervais,
1848) et Sarotherodon galilaeus (L., 1758)

Clé des genres :


1a - il n'y a pas d'incubation buccale des œufs. Ce sont des pondeurs sur substrat
découvert. ........................................................................................................... Tilapia
1 b – Il y a incubation buccale des œufs....................................................................... 2
2 a - l'incubation buccale des oeufs est biparentale ou paternelle (les deux sexes sont peu
ou pas différenciables). ............................................................................ Sarotherodon
2 b - la femelle pratique l'incubation buccale des œufs (les espèces sont sexuellement
dimorphiques)........................................................................................... Oreochromis

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

TILAPIA ZILLII (GERVAIS, 1848) Tilapie de Zill, Redbelly tilapia

SYNONYMES
Acerina zilli Gervais, 1848 ; Tilapia shariensis Fowler, 1949.

Gil et Azeroual (2002)

DESCRIPTION
Corps allongé, fortement comprimé latéralement. Elle possède deux lignes latérales
incomplètes. Son corps présente 7 à 8 bandes noires transversales. Sa taille maximale est
d’environ 40 cm. Elle a un dos brun ou olivâtre, un ventre plus clair avec une tache
noire sur l’opercule. Elle présente de 8 à 9 branchiospines à la base du premier arc
branchial.
Les couleurs de la femelle sont plus pâles. A la base de sa dorsale, se trouvent deux
taches blanches. Sur les premiers rayons de la dorsale molle du mâle, on remarque un
ocelle. La papille génitale est pointue chez le mâle et ronde chez la femelle.
Taille : 10-30 cm ; Poids : 1 Kg Diagnose : D XIV-XV/10-13, A III/7-10
Formule scalaire : 18-23 sur la ligne latérale supérieure et 10-16 sur l’inférieure.
BIOLOGIE
Peu exigeante au point de vue écologique, Tilapia zillii s'accommode aussi bien de fonds
rocheux que sableux ou vaseux, d'eaux claires et courantes que d'eaux troubles,
stagnantes ou chaudes.

66
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

La reproduction s'effectue généralement aux basses eaux, à température entre 25 et 28 C.


Elle pond sur substrat découvert. Les œufs, jusqu'à 1000, sont collés sur un support au
milieu du nid ou déposés dans un petit trou au fond. Après l'éclosion, les alevins sont
transférés dans une cuvette peu profonde et soignée et conduits par les parents.
Poisson omnivore, il accepte toutes les nourritures vivantes consistantes, mais sa
nourriture principale est surtout végétale (lentilles d'eau, algues), les flocons sont
souvent refusés.

DISTRIBUTION
Tilapia zilli possède un habitat très vaste. Elle est présente dans toute l'Afrique au Nord
de l'équateur. On la trouve aussi en Asie, en Jordanie, Syrie, dans le Jourdain et ses bras,
dans le lac de Tibériade, en Palestine.
Espèce très connue parmi les amateurs de l’aquariophilie ; elle fait l’objet d’élevage
facile (Égypte, Afrique tropicale) en raison de sa grande taille (qui peut atteindre jusqu’à
30 cm) et sa rusticité.
Cette espèce a été pêchée pour la première fois en 1936 par Pellegrin, dans l'Oued
Tissint, affluent de l'Oued Dra. En 2001 et 2002, nous avons pêché quelques spécimens
dans l'oued El Malleh, affluent de l'Oued Dra.
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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

SAROTHERODON GALILAEUS (L., 1758) Tilapie de Galilée, Mango tilapia

SYNONYMES
Sparus galilaeus (L., 1758), Tilapia galilaea (L., 1758), Tilapia pleuromelas (Duméril,
1859), Tilapia lateralis (Duméril, 1859), Tilapia macrocentra (Duméril, 1859), Chromis
multifasciatus (Günther, 1902).
DESCRIPTION
Sa coloration est claire, en général gris argenté. Les barres verticales sombres sur les
flancs sont peu visibles et forment parfois des taches plus ou moins alignées. La caudale
est presque incolore, rosée dans sa partie distale.
Taille : 10-30 cm ; Poids : 1,5 Kg
Diagnose : D XV-XVII/11-13, A III/9-12, 27-31 vertèbres.
Formule scalaire : 19-22 sur la ligne latérale supérieure et 12-17 sur l’inférieure.
BIOLOGIE
La Tilapia de Galilée préfère les eaux ouvertes mais des juvéniles et des adultes ont été
trouvé dans les eaux côtières (TREWAVAS et TEUGELS, 1991) et peut vivre dans un
environnement très différent : démersal, douce ou saumâtre, à une température élevée
(22-28°C) ou faible (9°C) (TREWAVAS, 1983). Les femelles pratiquent l'incubation
buccale. Le mâle creuse au fond de l'eau une sorte de cuvette dans laquelle il attire une
femelle. Celle-ci y pond des œufs oblongs, mesurant 2,4 à 2,5 mm de grand diamètre sur
2 à 2,1 mm de petit de diamètre. Il peut y avoir plusieurs pontes successives. Le régime
alimentaire se compose d'algues et de débris organiques (BAILEY, 1994).
DISTRIBUTION
On trouve cette espèce essentiellement en Afrique et en Eurasie : dans le Jourdain, en
particulier dans les lacs et fleuves côtiers de Palestine ; dans le fleuve du Nil, incluant
les lacs de delta et lacs Albert et Turkana ; dans le Jebel Mara, le bassin central du
Congo, l'Oubangui, le L. Kotto, le Niger, l'Ogun, la Volta, la Gambie, le Casamance et
le Sénégal et le fleuve Adrar (Mauritanie).
Au Maroc, cette espèce serait présente dans le fleuve Dra (Le Berre, 1989). Dans la
collections des poissons de l’Institut Scientifique, il y a quelques spécimens pêchés en
1941 par de Lepiney, dans le Guelta de Tafagount, au sud d’Akka, dans le bassin de Dra,
ainsi que dans le Guelta d’Agouddim Aguemamou 60 Km au sud d’Akka..

68
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

III – 2 – 6 – Cobitidae
Les Cobitidés se distinguent des Cyprinidés par le nombre de barbillons, plus de six
autour de la bouche ; par une vessie natatoire enveloppée dans une capsule osseuse et
un corps de forme allongé. Dents pharyngiennes, au nombre de 8 à 12, sont petites,
fines, aiguës et disposées sur une seule rangée. Les nageoires Pelviennes et Dorsale sont
insérées nettement en arrière des Pectorales.
La famille des cobitidés comporte 18 genres et 110 espèces d'eau douce ; son aire de
distribution s'étend de l'Eurasie, y compris les îles britanniques, jusqu'en Afrique du
Nord, principalement dans les cours d'eau marocains.

Clé des genres


1a – Bouche munie de 10 barbillons ............................................................. Misgurnus
1 b – Bouche munie de 6 barbillons ............................................................................. 2
2 a –Epine érectile visible en dessous de l'oeil ; tête haute et étroite .................. Cobitis
2 b - Epine érectile absente ; tête aplatie, museau arrondi ........................ Nemacheilus
Seul le genre Cobitis est représenté au Maroc.

Genre Cobitis
Le genre Cobitis : six barbillons à la lèvre supérieure, trois de chaque côté. Un aiguillon
bifide mobile sortant par une fente de la peau. La ligne latérale peu visible ; bord libre
de la caudale droite ou légèrement convexe. Les mâles portent à la base de la pectorale
épaissie une écaille de Canestrini. Une seule espèces est présente au Maroc, elle y
endémique : Cobitis maroccan Pellegrin, 1929.

69
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

COBITIS MAROCCANA PELLEGRIN, 1929 Loche marocaine, Moroccan loach

SYNONYMES
Cobitis tænia L. 1758 ; Cobitis tænia var. maroccana Pellegrin, 1929

Gil & Azeroual (2002)

DESCRIPTION & BIOLOGIE


La loche du Maroc se distingue légèrement de la forme typique, Cobitis tænia, par
l'absence de tache noire en haut du pédicule caudal.
Espèce autochtone, la loche marocaine est un petit poisson de 8-10 cm de longueur
maximale ; elle se distingue par une petite bouche dont la lèvre supérieure porte 3 paires
de barbillons, 2 sur le museau et 1 sur les coins de la bouche. Elle a un corps allongé, de
coloration jaunâtre, marqués de rangées longitudinales de taches noires
quadrangulaires : une rangée médiane dorsale de 7 à 9 taches et 2 rangées latérales de 8
à 12. Il existe 2 petites taches foncées en haut et en bas de la racine de la caudale. La
dorsale, la caudale et l’anale sont barrées de petites taches foncées disposées en rangées
plus ou moins régulières.
La loche marocaine vit dans les cours d’eau lents, près des rives, sous les pierres ou
dans la vase, et dans les lacs clairs à fond sablo-vaseux.
Diagnose : D III/7, A III/5, P I/6, V I/6, C 16 (Pellegrin, 1929)

70
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

DISTRIBUTION
Au Maroc, Cobitis maroccana a été capturée, pour la première fois en 1923 dans l'Oued
Tiflet, affluent de l'Oued Beht, à Sidi Yahia des Beni Hassene (Pellegrin, 1923).
D'autres spécimens ont été pêchés à l'oued Tiflet, à Tiflet et dans l'Oued n'Khol, région
de Sidi Jemil, Lalla Mimouna (Gharb) (PELLEGRIN, 1929).Depuis, on l'a péchée dans
le Causse moyen-atlasique à une altitude de 1480 m (DAKKI, 1978), dans le plan d’eau
de Hachlaf à 1663 m d’altitude (MOUSLIH, 1984) et dans les Oueds formant le bassin
du Sebou (DOADRIO, 1990).
En 2002, nous avons pêché la loche marocaine dans l'oued Loukkos, en aval du Barrage
Oued El Makhazen.

71
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

III – 2 – 7 – Cyprinodontidae
Les Cyprinodontidés, appelés plus communément Killis, sont des petits poissons
ovipares dont les œufs sont fréquemment de taille relativement forte. Ils sont
caractérisés par une mâchoire inférieure robuste, 0 à 60 écailles en série longitudinales
et 26 à 37 vertèbres. Ils se nourrissent en surface grâce à leur bouche en position supère.
Présents dans tous les continents sauf l'Australie et les régions situées environ au-dessus
de 50° de latitude nord et de 45° de latitude sud, ils sont généralement très colorés et
très prisés en aquariophilie.
La famille se compose de 9 genres et de 100 espèces. Certains genres sont très
importants (le genre Aphyosemion à lui seul est représenté par le tiers des espèces) ou
très pauvres (une seule espèce chez Hylopanchax).
Deux espèces, appartenant au genre Aphanius, sont signalées au Maroc : Aphanius
fasciatus (Valenciennes, 1821) et Aphanius iberus (Valenciennes, 1846).

Genre Aphanius
Corps trapu couvert d'écailles lisses ; Dents tricuspides en une seule série. Tête aplatie
en dessus. Dorsale reculée, débutant un peu en avant de l'anale ; Ligne latérale
indistincte.
Les Aphanius se rencontrent autour de la Méditerranée, en Europe, en Afrique et en
Asie.
Clé des espèces :
1a – Dorsale avec 11-13 rayons ; 12 à 14 écailles en série transversale ; une seule bande
foncée sur la caudale du mâle. ..................... Aphanius fasciatus (Valenciennes, 1821)
1b – Dorsale avec 9 – 11 rayons ; 9 à 10 écailles en série transversale ; plusieurs bandes
foncées verticales sur la caudale du mâle. ......... Aphanius iberus (Valenciennes, 1846)

72
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

APHANIUS FASCIATUS (VALENCIENNES, 1821)


Aphanius de Corse, South European toothcarp

SYNONYMES
Aphanius nanus Nardo, 1827 ; A. fasciatus Nardo, 1827 ; Lebias fasciatus Valenciennes,
1821 ; L. calaritana Cuvier, 1829 ; Poecilia calaritana Bonelli, 1829 .

Valdesalici (www.fishebase.org)

DESCRIPTION
Petit poisson au corps trapu, sans ligne latérale distincte, recouvert de grandes écailles
(24-29 le long de la ligne latérale). Il a une petite bouche protractile dirigée vers le haut.
Les nageoires sont jaunes ; la caudale, arrondie, montre souvent une bande noire
verticale ; les nageoires sont grises. Le mâle possède sur les flancs 10 à 15 bandes
sombres verticales, son dos est vert-bleu, son ventre blanc-argenté. La femelle est plus
claire, son dos est gris-vert avec des bandes transversales peu distinctes. Taille comprise
entre 3 et 6 cm, les femelles atteignent 8,5 cm.
BIOLOGIE
C'est une espèce eurytherme et euryhaline, vivant dans les eaux saumâtres ou salées.
Elle se nourrit généralement d'invertébrés et de plantes aquatiques.
La reproduction s'effectue entre les mois d'avril et de septembre, à une température
avoisinant 25°C. Les ovules sont pondus dans la végétation aquatique, les oeufs éclosent
après 10 à 15 jours d'incubation. La maturité sexuelle survient à la fin de la première
année.
DISTRIBUTION
L'Aphanius de Corse est présente dans diverses lagunes d'Italie, de Grèce et d'Afrique
du Nord. Melhaoui (1994) a signalé la présence de l’aphanius au sud de l'Atlas et dans le
bassin de la Moulouya.

73
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

APHANIUS IBERUS VALENCIENNES, 1846


Aphanius d'Espagne, Spanish oothcarp

SYNONYMES
Aphanius iberus (Valenciennes, 1846) ; Cyprinodon iberus Valenciennes, 1846 ;
C. ibericus Steindachner, 1865 ; Lebias ibericus (Steindachner, 1865).

http ://www.mediterranea.org/cae/divulgac/guipeces.htm

DESCRIPTION
Le corps de ce poisson est trapu et sa tête aplatie. Sa bouche est supère et ses mâchoires
munies de dents tricuspides. La dorsale est située très en arrière. La ligne latérale est
absente. La femelle est vert-olive avec des tâches brunes. La taille maximale est de 5 à 7
cm.
Le mâle possède sur les flancs 12 à 20 bandes transversales bleues, son dos est olive et
son ventre blanc. La nageoire caudale bleue et rayée de 3 à 5 bandes transversales
claires. Les nageoires dorsale et anale sont sombres avec des taches claires. La femelle
est vert olive ou bleutée avec des taches brunes sur les flancs ; toutes ses nageoires sont
claires et translucides, parfois grises. Le mâle atteint 3 à 4 cm, la femelle 5 à 6 cm.
BIOLOGIE
L'Aphanius d'Espagne fréquente les eaux douces et saumâtres, les fossés et les
marécages. Son régime alimentaire est carnivore (larvivore).
La fraie a lieu entre les mois d'avril et d'août. Après la parade nuptiale, les ovules (200
par femelle) sont pondus parmi la végétation. L'incubation des oeufs dure 10 à 15 jours
suivant la température. La maturité sexuelle est atteinte à l'âge d'un an.
DISTRIBUTION
L'Aphanius d'Espagne habite les côtes situées les plus à l’ouest de la Méditerranée (Est
et Sud de l’Espagne, Maroc et Algérie). Cette espèce est en continuité géographique
avec A. fasciatus (SEURAT, 1941). Au Maroc, la présence de l’espèce a été signalée par
Melhaoui (1994) au sud de l'Atlas et dans le bassin de la Moulouya.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

III – 2 – 8 – Poeciliidae
Les Poeciliidés, minuscules poissons vivipares, sont caractérisés par des nageoires
pectorales insérées en haut des flancs. Le mâle, bien différent de la femelle, porte un
organe copulateur, le gonopode, formé à partir de trois rayons soudés de la nageoire
anale. La nageoire dorsale possède 4 à 14 rayons et le nombre d’écailles dans une série
longitudinale varie de 30 à 34. Poissons actifs, ils acceptent toute sorte de nourriture,
appréciant les petites proies vivantes et un apport végétal. La femelle peut produire
plusieurs portées successives à quelques semaines d'intervalle. Les oeufs éclosent dans
son ventre, et les alevins sont immédiatement expulsés.
La famille des Poeciliidés se compose de 30 genres et de 293 espèces. La plupart des
Poeciliidés sont des habitants des eaux tropicales. Seul le genre Gambusia est représenté
au Maroc.
Genre Gambusia
De par sa réputation d’agent contrôlant la prolifération des moustiques, la gambusie a
été introduite dans les régions tropicales et tempérées pour combattre les insectes, d’où
son surnom anglais de "mosquitofish". Cependant, le comportement opportuniste et
compétiteur de la gambusie a conduit à l’élimination d’espèces autochtones des niches
écologiques colonisées (DREZE, 2001).
Contrairement aux femelles de Gambusia affinis, les femelles G. holbrooki ne possèdent
pas de paire de chromosomes sexuels hétéromorphes (DREZE, 2001).
Au Maroc, deux espèces ont été signalées : Gambusia affinis et Gambusia holbrooki.
Ces deux espèces ont été longtemps considérées comme des sous-espèces de Gambusia
affinis et n'ont été élevées au rang d'espèce à part entière que récemment.
Gambusia holbrooki ne se distingue de G. affinis que par le nombre de rayons dans la
nageoire dorsale : 8 à 9 pour la première, 6 à 7 pour la seconde. L'autre critère pour
séparer ces deux espèces est le gonopodium (structure reproductive). Ceci exige de
disséquer les poissons et d'examiner le gonopodium avec un microscope.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

GAMBUSIA AFFINIS GIRARD, 1859 Gambusie, Western mosquitofish

SYNONYMES
Heterandria affinis Baird & Girard, 1853 ; Gambusia affinis (Baird & Girard, 1853) : ;
Gambusia affinis affinis (Baird & Girard, 1853) ; Zygonectes patruelis (Baird & Girard,
1853) ; Heterandria patruelis Baird & Girard, 1853 ; Gambusia patruelis (Baird &
Girard, 1853) ; Zygonectes gracilis (Girard, 1859) ; Gambusia gracilis Girard, 1859 ;
Gambusia humilis Günther, 1866 ; Haplochilus melanops Cope, 1870 ; Zygonectes
brachypterus Cope, 1880 ; Fundulus inurus (Jordan & Gilbert, 1882) ; Zygonectes
inurus Jordan & Gilbert, 1882

Source : www.fishbase.org

DESCRIPTION
La gambusie est un poisson de petite taille, de 3 à 8 cm, caractérisé par sa nageoire
dorsale très reculée. Bouche petite et supère. Elle a un corps gris olivâtre, avec souvent
une bande noire sur l’œil.
Le mâle est plus petit que la femelle et sa nageoire anale est transformée en organe
copulateur (gonopode). La femelle possède une tache abdominale caractéristique.
Chez les mâles, l'insertion de la nageoire anale par rapport à la nageoire dorsale est dans
une position plus avancée que chez les femelles.
BIOLOGIE
La gambusie est le seul poisson vivipare de nos eaux douces. Elle fut introduite dans
divers points d'eau du Maroc, où elle se retrouve dans les eaux calmes, chaudes, riches
en végétation et peu profondes. Elle peut supporter de grandes variations de

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

température, d'oxygénation et de salinité. C’est une espèce insectivore, ce qui a été à


l'origine de son introduction au Maroc pour lutter contre le paludisme.

DISTRIBUTION
La gambusie, originaire du sud des États-Unis et importée de la France, a été introduite
au Maroc en 1929. Elle a été introduite aussi dans le bassin de Sebou par des soldats
américains dans les années 1950-1960. Ce petit poisson vivipare préfère les eaux
chaudes mais il s’est aussi acclimaté aux eaux froides du Moyen Atlas. On l’a rencontré
même dans la région de Saqiat El Hamra.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

GAMBUSIA HOLBROOKI GIRARD, 1859 Gambusie, Eastern mosquitofish

SYNONYMES
Gambusia holbrooki Girard, 1859 ; Gambusia affinis holbrooki (Girard, 1859) ;
Schizophallus holbrooki (Girard, 1859) ; Heterandria holbrooki (Girard, 1859) ;
Gambusia patruelis holbrooki (Girard, 1859) ; Heterandria uninotata (non Poey, 1860) ;
Zygonectesatrilatus Jordan & Brayton, 1878
Source : www.fishbase.org

DESCRIPTION
La gambusie est un poisson de petite taille, le mâle ne mesure que 2 à 2,5 cm. Il peut
être jaunâtre et argenté ou couvert de points et de taches. Le gonopode qu'il porte à la
place de la nageoire anale est comme une baguette de 3 à 4 mm. La femelle plus grande,
4-5 cm, est grise sur le dos, olive pâle sur les flancs. Elle a souvent une tache plus ou
moins nette sous l'œil, et une autre foncée, sur le ventre en avant de l'anale. Cette
dernière tache n'est rien d'autre que les organes abdominaux visibles par transparence de
la peau.
BIOLOGIE
La gambusie, poisson vivipare, se rencontre dans les eaux calmes, chaudes, riches en
végétation et peu profondes. Elle peut supporter de grandes variations de température,
d'oxygénation et de salinité. C’est une espèce insectivore, ce qui a été à l'origine de son
introduction au Maroc pour lutter contre le paludisme.
DISTRIBUTION
Comme Gambusia affinis, Gambusia holbrooki est originaire du sud des Etats-Unis. Elle
a été importée de la France et introduite au Maroc en 1929 et dans les années 1950-1960
par des soldats américains dans le bassin de Sebou. Ce petit poisson vivipare préfère les
eaux chaudes mais il s’est aussi acclimaté aux eaux froides du Moyen Atlas.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

III – 2 – 9 – Esocidae
Les Esocidés ont un corps élancé et fusiforme ; une queue fourchue ; une nageoire
dorsale unique, et une nageoire anale sub-égales et situés en en vis-à-vis. Le museau est
allongé et plat, articulation mandibulaire à l’arrière de l’œil. Les dents sont de grande
taille sur le vomer, les palatins et la langue. Les écailles sont de taille moyenne et de
forme ovale, à focus décentré jusqu’au tiers postérieur, couvrant partiellement les joues
et les opercules.

La famille des Esocidés se compose d’un seul genre avec 5 espèces. Le brochet, Esox
lucius L., 1758, est l'unique représentant de sa famille, au Maroc. Il fut introduit au
Maroc edans les années trente du siècle dernier.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

ESOX LUCIUS LINNÉ, 1758 Brochet, Pike

NOMS COMMUNS
Esox lucius Linnaeus, 1758 ; Lucius lucius (Linnaeus, 1758) ; Esox lucius atrox Anikin,
1902 ; Esox lucius bergi Kaganowsky, 1933 ; Esox lucius lucius wiliunensis Kirillov,
1962

CNHP d'Azrou (1999)

DESCRIPTION
Corps allongé, forme d’une torpille, recouvert de petites écailles. Dorsale est très en
arrière. La tête se caractérise surtout par un museau aplati, et une bouche largement
fendue, armée sur les maxillaires, le vomer, les os palatins et la langue de quelques 700
petites dents pointues et coupantes. La mâchoire inférieure est proéminente. Le dos est
brun-vert, les flancs plus clairs possèdent des bandes transversales et le ventre est blanc-
jaune. Les nageoires portent des macules sombres. Les jeunes ont souvent une teinte
vert-pâle.
Poids maximum : 32 kg ; Longueur maximale : 1,27 m
Diagnose : D VI-VIII/13-15, A (III) VI-VII/10-13 (15), Pt I/13-15(17), Pv (I) II/(7) 9-
11, C 19. Formule scalaire (109) 120-130 ; 12-14/14-17, Vertèbres : (57) 60-63 (65).
BIOLOGIE
Le Brochet est un poisson carnivore des eaux claires à fond graveleux et aux berges
riches en végétation. Il se nourrit de poissons blancs (gardon, rotengle, …) mais aussi de
grenouilles, … La reproduction se déroule de février à mai, les ovules (30.000 à 60.000
par femelle) sont pondus en eau peu profonde parmi la végétation ou dans l'herbe des
prairies inondées. L'incubation dure de 2 à 4 semaines. Les alevins possèdent pendant 2
à 3 semaines un organe adhésif sur la tête qui leur permet de se fixer à la végétation.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

DISTRIBUTION
Le brochet est communément répandu dans toute l'Europe à l'exception de la Péninsule
ibérique et de la Norvège. Introduit dans les rivières de l’Atlas, en 1934, le Brochet s’est
acclimaté (WELCOMME, 1981et 1988, MOUSLIH, 1987). En 1954, une tentative
d’ésociculture a été réalisée avec succès au CNHP d’Azrou (BROCHART, 1954). Il est
très prisé par les pêcheurs sportifs (MOREAU et al., 1988).

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

III – 2 – 10 – Clupeidae
Corps souvent fortement comprimé, fusiforme, sub-cylindrique. La nageoire dorsale
assez courte est située au milieu du dos. Les nageoires pectorales sont surbaissées et les
pelviennes abdominales. La nageoire caudale est très fourchue ; homocerque et soutenue
par une série de petits os. Pas de ligne latérale (on parle de ligne longitudinale). Les
écailles bien développées et de type cycloïdes sont au nombre de 40 à 50 sur la ligne
longitudinale et sont peu adhérentes. Une carène ventrale de scutelles est en général
présente. Les vertèbres sont au nombre de 37 à 60. Le dos est bleu foncé ou bleu vert et
les flancs argentés. La taille maximale est souvent inférieure à 25 cm.
La famille des Clupeidés se compose de 66 genres et 216 espèces. Le genre Alosa
renferme 16 espèces et 27 sous-espèces, dont la plupart sont anadromes. Il est représenté
sur nos côtes et dans nos rivières par deux espèces : A. alosa L., 1758 et A. fallax
(Lacépède, 1803).
Clé des espèces :
1a - Une seule tâche foncée à l’arrière de l'opercule, parfois suivi de plusieurs petites
taches. 70-80 écailles le long de la ligne longitudinale. Plus de 84 branchiospines,
longues et fines, plus longues que les filaments branchiaux (Fig. 1a).............................
..................................................................................................... Alosa alosa L., 1758

1b – De 50 à 84 branchiospines : Hybrides entre la grande alose (Alosa alosa) et l’alose


feinte (Alosa fallax).
1c - Une série, de 6 à 10, de tâches foncées, nettement définies et de grandeur croissant,
sur les flancs et le bord supérieur de l'opercule. 60-65 écailles le long de la ligne
longitudinale. 35 à 50 branchiospines, ayant la longueur des filaments branchiaux (Fig.
1b) ................................................................................. Alosa fallax (Lacépède, 1803)

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

ALOSA ALOSA (L., 1758) Chabel, Grande Alose, Allice shad

SYNONYMES
Alosa communis Yarell, 1836 ; A. rusa Mauduyt, 1848 ; A. cuvierii Malm, 1877 ; A.
vulgaris Pellegrin, 1921 ; Alausa vulgaris Valenciennes, 1847 ; Clupea alosa L., 1758.

Sabatié (1994)

DESCRIPTION
Corps comprimé latéralement, tête grande, bouche large, mâchoire supérieure avec une
encoche médiane bien développée. L'Alose n'a pas de dents vomériennes. Il existe une
grande tâche noire en arrière de l'opercule suivi d'une ou deux plus petites (quelques fois
sans). Le dos est vert-bleu, les flancs et le ventre sont blancs argentés. La ligne latérale
est absente. On dénombre de 85 à 130 branchiospines et de 60 à 90 écailles latérales.
Poids maximum : 5 Kg Longueur maximale : 80 cm Durée de vie : 15 ans
BIOLOGIE
La grande alose est surtout un poisson atlantique, elle vit sur les bords du plateau
continental. La période de reproduction se situe entre mai et juillet, les aloses qui
séjournent alors dans les eaux littorales remontent le cours intérieur des fleuves pour
frayer. La frayère est caractérisée par un substrat de cailloux et de galets, le courant y
est rapide (Hoestlandt, 1948 ; Cassous-leins et Cassous-leins, 1986). La reproduction
s'effectue la nuit : au crépuscule, les aloses se rassemblent sur le site de fraie puis
lorsque la nuit tombe, les couples, flanc contre flanc, frappent la surface de l'eau avec la
nageoire caudale tout en décrivant des cercles (Boisneau et al. 1990). Pendant ce temps,
les produits génitaux sont expulsés et la fécondation a lieu dans le tourbillon qui a été

83
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

engendré (Cassous-leins, 1981, 1985, 1990). Un grand nombre de reproducteurs meurent


après la fraye. Les oeufs (50000/kg) incubent durant 1 semaine, puis les alevins migrent
vers la mer à la fin de l'été. La maturité sexuelle est atteinte à 3-4 ans.

DISTRIBUTION
Jusqu'à la fin des années 80, la grande alose fréquentait la plupart des cours marocains
(Sebou, Bou Regreg, Oum-er-Rbia, Sous, Massa). Actuellement, on ne la pêche que très
sporadiquement dans les embouchures de Sebou et de Moulouya. Les causes de ce
déclin sont nombreuses (destruction des habitats, surpêche, constructions hydrauliques,
pollutions urbaine et agricole, ...).

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

ALOSA FALLAX (LACEPEDE, 1803) Chabel, Alose feinte, Twaite shad

SYNONYMES
Clupea fallax Lacepède, 1803 ; C. rufa Lacepède, 1803 ; C. nilotica Geoffroy St.
Hilaire, 1808, C. finta Cuvier, 1829 ; C. alosa elongata De la Pylaie, 1835 ; C.
sardinella Vallot, 1837 ; Alosa ficta Duhamel du Monaceau, 1772 ; A. finta (Cuvier,
1829) ; A. minor Bonaparte, 1846 ; A. africana Regan, 1916.

Zerouali (1999)

DESCRIPTION
Le corps est comprimé latéralement ; une tâche noire est située au-dessus du bord
supérieur de l'opercule suivi de 6 à 10 tâches plus petites (pas toujours visibles). Le dos
est vert-bleu, les flancs et le ventre sont blancs argentés. La ligne latérale est absente.
On dénombre de 30 à 60 branchiospines et de 54 à 71 écailles latérales.
Taille : 20-40 cm (66 cm max.) ; Poids : 3 Kg
BIOLOGIE
L'alose feinte vit prés des côtes. En mai-juin, les adultes se rassemblent dans les eaux
littorales et remontent en eau douce pour frayer. La fraie a lieu la nuit par bandes en
juin-juillet (de 75000 à 200000 oeufs par femelle). L'incubation dure environ 1 semaine,
les alevins migrent ensuite vers la mer où ils effectuent leur croissance. La reproduction
est de type protandrique.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

DISTRIBUTION
Présente dans l'Atlantique, du Maroc à la Norvège ; la mer Baltique et la Méditerranée.
Comme la grande alose, l'alose feinte est un poisson anadrome. Ses frayères sont
menacées par la pollution de l'eau et l'extraction de granulats. L'espèce reste cependant
présente dans le Moulouya et le Sebou, ainsi que dans quelques rivières côtières.
En juin 2002, nous avons pêché dans l'embouchure de Moulouya quelques spécimens
d’Alosa fallax, ainsi que des aloses hybrides.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

III – 2 – 11 – Moronidae
La famille des Moronidés regroupe plus de quatre cents espèces de poissons dans
soixante-sept genres. Ils sont répandus dans la Méditerranée et dans les côtes de
l'Atlantique du Nord. Ils sont des poissons carnassiers marins qui s'accommodent bien
des eaux douces ou saumâtres.
Généralement, les Moronidés sont caractérisés par deux ou trois épines présentes sur
l’opercule et par une nageoire dorsale continue. Ils vivent dans les eaux oxygénées des
côtes rocheuses agitées. Ils peuvent également être présents occasionnellement dans les
estuaires et les rivières, car ils supportent très bien les variations de salinité et de
température.
En Afrique du Nord, le genre Dicentrarchus est représenté seulement par deux espèces
marines qui remontent plus ou moins haut dans les cours d'eaux intérieurs (lagunes et
rivières). Le Bar commun se distingue par la présence d'un vomer muni de dents
seulement sur le chevron, alors que le Bar tacheté a un vomer muni de dents sur le
chevron et sur le corps.
Les plupart des Moronidés sont des poissons marins. Cependant, deux espèces assez
euryhalines et se montrent particulièrement abondante dans les lagunes ou bassins
saumâtres du littoral et remontent parfois assez haut dans les rivières. Il s’agit du Loup
commun (Dicentrarchus labrax) et du Bar tacheté (D. punctatus).

Au Maroc, le genre Dicentrarchus est représenté par deux espèces : D. labrax


(L., 1758) et D. punctatus (Bloch, 1792).
Clé des espèces :
1 - Une seule tâche noire à l'arrière de l'opercule. ....... Dicentrarchus labrax (L., 1758)
- Plusieurs tâches noires, parsèment le corps et les flancs .............................................
.........................................................................Dicentrarchus punctatus (Bloch, 1792)

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

DICENTRARCHUS LABRAX (LINNÉ, 1758) Drei, Loup, European seabass

SYNONYMES
Morone labrax Linné, 1758 ; Perca labrax Linné, P. punctata Gmelin, P. sinuasa I.
Geoffroy, P. elongata Geoffroy, P. diacantha Bloch, Sciaena labrax Bloch,
Centropomus lupus Lacépède, Labrax lupus C.V.

Source : www.fishbase.org

DESCRIPTION
Poisson au corps élancé, argenté, avec 2 nageoires dorsales séparées et un pédoncule
caudal assez haut. La tête est longue et munie d'une grande bouche. Il possède 2
nageoires dorsales, la première à 8-10 rayons épineux, la seconde avec 1 rayon épineux
et 12-13 rayons branchus. L'anale a 3 épines et 10-12 rayons mous. La caudale est
modérément fourchue. Les écailles sont petites et cycloïdes sur l'espace interorbitaire,
au nombre de 62-80 sur la ligne latérale.
Deux épines sont situées sur l'opercule et le bord postérieur du préopercule est dentelé,
alors que sur son bord inférieur, de grandes épines dirigées vers l'avant. La ligne latérale
noire est bien visible.
Il est gris argenté à bleuâtre sur le dos, argenté sur les flancs, ventre parfois teinté de
jaune.
Taille : 20-55 cm (100 cm max.) ; Poids : 1,5 Kg (9-12 Kg max.)
BIOLOGIE
La reproduction a lieu en mer entre les mois de mars et de juin. Les oeufs, munis d'un
important vitellus, dérivent dans l'eau. Les jeunes vivent en banc alors que les adultes
sont plutôt solitaires. En été, ils se rapprochent des côtes et des estuaires. Les adultes
sont des prédateurs de petits poissons, les jeunes d'annélides, de crustacés et de
céphalopodes.
Il habite les eaux côtières peu profondes jusqu'environ 100 m de profondeur et pénètre
souvent dans les estuaires et remonte parfois les fleuves.

88
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

DISTRIBUTION
Espèce d’eaux côtières (jusqu'environ 200 m de profondeur), le bar est commun sur
toutes nos côtes et susceptible d'être rencontré dans le cours inférieur de nos cours d'eau.
On le pêche plus spécialement à la senne, particulièrement dans le Sebou et le Bou
Regreg. On le commercialise frais sur les marchés côtiers marocains.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

DICENTRARCHUS PUNCTATUS (BLOCH, 1792)


Bounakta, Bar tacheté, Spotted seabass

SYNONYMES
Morone punctata Bloch, 1792 ; M. punctata Boulenger ; Sciaena punctat Bloch, Perca
punctata Lacépède, Labrax punctatus Günther, Labrax orientalis Günther.

Source : www.fishbase.org

DESCRIPTION
Le corps élancé, argenté, avec 2 nageoires dorsales séparées et un pédoncule caudal
assez haut. L'opercule porte 2 épines plates ; préopercule avec, sur son bord inférieur, de
grandes épines dirigées vers l'avant. La première dorsale est composée de 8-9 épines et
la seconde d'une épine et de 12-14 rayons mous. L'anale a 3 épines et 10-12 rayons
mous. La caudale est modérément fourchue. Les écailles sont petites et cténoïdes sur
l'espace interorbitaire, au nombre de 57-65 sur la ligne latérale.
Il est gris argenté, dos bleuâtre à l'état vivant. Il est couvert de nombreuses taches noires
plus ou moins grandes qui lui valent parfois le nom de "Perche de mer" ou "Bar
tacheté". Une tache noire très nette sur l'opercule.
Taille : 20-40 cm (70 cm max.) ; Poids : - Kg
BIOLOGIE
Le bar est une espèce à la fois benthique et pélagique qui vit le long des plages ou près
des zones sableuses ou rocheuses battues par les vagues, riches en oxygène et en
nourriture. C'est un poisson très résistant aux variations de salinité et remonte
occasionnellement en eau douce.
La reproduction a lieu de janvier à avril. Il atteint sa maturité sexuelle à l'âge de 3 ans
(vers 25 cm). C'est un prédateur vorace, se nourrissant de poissons et de mollusques.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

DISTRIBUTION
Espèce d’eaux côtières et saumâtres, occasionnellement en eau douce, le Bar tacheté se
rencontre en Méditerranée et sur les côtés de l'Atlantique du Nord, de la manche
jusqu'au Sénégal. Présent occasionnellement sur les marchés marocains (Rabat,
Casablanca, …), il est commercialisé frais.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

III – 2 – 12 – Percidae
La famille des Perches, Percidae, appartient à l’ordre Perciforme, l’ordre le plus
abondant des vertèbres, avec 18 sous-ordres, 148 familles, 1496 genres et prés de 9293
espèces (NELSON, 1994).
Les percidés sont confinés dans les eaux douces, dans les régions tempérées et
subarctiques en Amérique du Nord et en Eurasie (NELSON, 1994). Plusieurs
introductions des percidés ont lieu dans les régions de l’hémisphère sud.
Les caractères les plus évidents de cette famille sont les fines aspérités de leurs écailles
(écailles cténoïdes), les dentelures du préopercule, les épines plates et triangulaires de
leur opercule et enfin les pointes acérées des rayons épineux de leurs nageoires. La
nageoire dorsale comporte une partie antérieure épineuse et une partie postérieure
arrondie à rayons mous. Cette famille est représentée au Maroc par deux espèces
introduites appartenant à deux genres : Perca et Stizostedion.

Clé des genres :


1a - La première dorsale porte une tâche noire sur le bord postérieur. L'opercule se
termine par une forte épine. .................................................................................. Perca
Une seule espèce : Perca fluviatilis L., 1758

1b - La première dorsale ne porte pas une tâche noire sur le bord postérieur. L'opercule
n'a pas d'épines. ................................................................................................. Sander
Une seule espèce : Stizostedion lucioperca (L., 1758)

92
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

PERCA FLUVIATILIS LINNÉ, 1758 Perche commune, Perch

SYNONYMES
Perca vulgaris Paula Schrank, 1792, Perca italica Cuvier et Valenciennes, 1828.
Source : www.fishbase.org

DESCRIPTION
Le corps est haut, le dos est gris-vert, les flancs plus clairs portent 6 à 9 bandes
transversales sombres et le ventre est blanc-rouge. En général le mâle a des couleurs
plus vives.
Les nageoires pelviennes et anale sont rouges. Les deux nageoires dorsales sont
séparées, la première porte une tâche noire et 13 à 16 rayons épineux, la seconde 1 à 2
rayons épineux et 13 à 16 rayons branchus. Le bord antérieur de l'opercule forme un
aiguillon.
Taille : 20-40 cm (50 cm max.) ; Poids : 1,5 Kg max. ; Durée de vie : 5-7 ans
Diagnose : D1 XIII-XVII, D2 I-II/13-16, A II/7-10, Pt 14-17, Pv I/5-6, C 17.
Formule scalaire : 53-74, 7-10/16-21.
BIOLOGIE
La perche est une espèce eurytherme et peut supporter une certaine salinité. Elle est
susceptible d'être rencontrée dans toutes les eaux courantes et stagnantes à une altitude
inférieure à 1000 m, comme dans les eaux très calmes des lacs. La fraie à lieu d'avril à
juin, les ovules (1,5 à 2 mm) sont déposés en longs rubans gélatineux dans la végétation
des eaux peu profondes. L'incubation dure de 15 à 20 jours. Les jeunes vivent en bancs
alors que les adultes sont plutôt solitaires. C’est un prédateur vorace qui s’alimente de
petits poissons, y comprit des petites perches.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

DISTRIBUTION
La perche est une espèce introduite au Maroc en 1938 et s’est acclimatée dans certains
lacs de montagnes du Moyen-Atlas comme les lacs Ifrah et Iffer. On la rencontre
également dans quelques retenues de barrages.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

SANDER LUCIOPERCA (LINNÉ, 1758) Sandre, Pike-perch

SYNONYMES
Stizostedium lucioperca (Linnaeus, 1758) ; Sander lucioperca (Linnaeus, 1758) ; Perca
lucioperca Linnaeus, 1758 ; Stizostedion lucioperca (Linnaeus, 1758) ; Lucioperca
lucioperca (Linnaeus, 1758) ; Centropomus sandat Lacepède, 1802 ; Lucioperca sandra
Cuvier, 1828 ; Lucioperca linnei Malm, 1877.
Source : www.fishbase.org

DESCRIPTION
C’est un poisson de taille moyen. Son corps est élancé, légèrement bossu derrière la tête
et recouvert de petites écailles rugueuses. Sa tête effilée est munie de deux yeux vitreux
et terminé par un museau pointu. La bouche est largement fendue et présente une
dentition fortement développée. Les deux nageoires dorsales contiguës sont séparées par
un faible espace et présentent des taches noires en bandes horizontales. La coloration
générale du corps est gris-verdâtre pour la partie dorsale. Le ventre est blanc-jaunâtre.
Les flancs sont plus clairs, parcourus par une ligne latérale, portant huit à douze bandes
verticales noires.
Taille : 30-60 cm (120 cm max.) Poids : 2-3 Kg (15 Kg max.) Durée de vie : 20 ans
Diagnose : D1 XII-XVII, D2 I-III/18-24, A II-III/10-14, Pt 15-17, Pv I/5, C 17.
Formule scalaire : 80-93, 13-16/16-24. Vert. : 45-47. Br. : 13-18.
BIOLOGIE
Le sandre fréquente les grands cours d'eau ainsi que les eaux calmes (lacs, étangs et
réservoirs). Sa reproduction a lieu du mois d'avril au mois de juin lorsque la température
de l'eau est voisine de 15°C. La ponte a lieu sur un nid protégé pendant la période

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

d'incubation (10 à 15 jours), par le mâle. La fécondité est élevée (environ 200 000
ovules par kilo de femelle).
Le régime alimentaire est essentiellement ichtyophage, la taille des proies ingérées est
limitée par la relative étroitesse de l’œsophage.

DISTRIBUTION
Originaire de l'Europe centrale, le sandre a été introduit à la fin des années 30 de dernier
siècle dans les lacs du Moyen Atlas, les retenues de barrages et certaines rivières. Doué
d'une facilité d'adaptation remarquable, il s'est parfaitement développé dans les grandes
rivières et lacs.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

III – 2 – 13 – Salmonidae
Les Salmonidés sont des poissons qui présentent, généralement, une deuxième nageoire
dorsale adipeuse (dépourvue de rayons) et une ligne latérale bien visible. La bouche
terminale est armée ou non de dents de diverses tailles selon le genre considéré. La
famille des Salmonidés comprend quelques 11 genres et 66espèces.
BAGLINIERE (1991) considère que les salmonidés seraient des téléostéens primitifs,
probablement d’origine marine et que certaines espèces auraient pu perdre
progressivement leurs comportements marins. Les salmonidés, forment un complexe de
races dit “ cercle de race ”, géographiquement interfécondes et se croisent facilement en
pisciculture, notamment le genre Salmo. On peut distinguer deux grands groupes de
Salmonidés :
A) Les Salmonidés à petite bouche, mangeurs d'invertébrés, non de poisson, comme
l'Ombre commun Thymallus thymallus L. de la famille des Corégones.
B) Les Salmonidés à large bouche et qui se nourrissent de toutes proies vivantes,
poissons y compris. On range dans ce groupe les Truites :
-Celles d'Europe-Afrique, Salmo trutta L., de différentes formes (Truite de ruisseau, de
lac, de mer) ou races écologiques (Truites à large tache du Maroc (S. t. macrostigma),
Truite de l'Atlas (S. pallaryi), etc.) ;
-Celles d'Amérique, avec leurs innombrables formes, également encore assez mal
déterminées : Salmo clarki Rich., Salmo agua-bonita Jord., Salmo gairdneri Rich.,
formant quatorze variétés dans la seule Californie.
Le genre Salmo, ou truite, est le genre le plus important de cette famille. Il est
caractérisé par une bouche armée de dents coniques et aiguës. La plupart des espèces
vivent exclusivement en eau douce et plus particulièrement dans la plupart des lacs et
des cours d’eau des régions nordiques ou tempérées. Deux espèces endémiques sont
actuellement présentes au Maroc : Salmo trutta macrostigma (Dumeril, 1858) et Salmo
Pallaryi, espèce disparue de nos cours d’eau.
La truite commune est présente sous ses diverses formes essentiellement en Europe. La
limite septentrionale de son aire de répartition va de l’Irlande à la Russie (Nord de
Volga), en passant par le Nord de la Scandinavie. Sa limite méridionale se situe au
niveau des montagnes du Moyen atlas (Algérie et Maroc), sous sa forme Salmo trutta
macrostigma, incluant la Sicile et la Sardaigne (BAGLINIERE, 1991).

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

Clés des genres et espèces

1a - Anale à 12-13 rayons. Moins de 125 écailles le long de la ligne latérale. Présence de
points rouges sur le corps. Ecailles moyennes ou grandes. .................................. Salmo
Deux espèces : Salmo trutta macrostigma (Dumeril, 1858) et Salmo pallaryi (Pellegrin,
1924), espèce disparue dans les années quarante, suite à l'introduction de la Carpe.
1 b - Anale à 14-15 rayons. Plus de 130 écailles le long de la ligne latérale. Présence de
points noirs sur le corps. Petites écailles. ................................................. Oncorynchus
Une seule espèce introduite : Oncorhynchus mykiss (Walbaum, 1752)
Il faut signaler aussi l'existence de deux variétés de truites dans le statut taxonomique
n'est pas encore déterminé. Il s'agit de la truite verte d'Isli et de la truite naine d'Ifni.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

SALMO TRUTTA MACROSTIGMA (DUMERIL, 1858) Truite à grande tache

SYNONYMES
Salar macrostigma Duméril, 1858 ; Salmo lapasseti Zill, 1858 ; S. macrostigma
Günther ; S. trutta Boulenger, 1905, S. fario var. macrostigma Boulenger, 1896 ;
S. trutta var. macrostigma Pellegrin, 1913, S. trutta var. pellegrini Werner, 1931.

Doadrio & Azeroual (2000)

DESCRIPTION & BIOLOGIE


La truite est une espèce très polymorphe dont les variations accompagnent souvent les
changements d'habitats qu'est susceptible d'accomplir cette espèce. Le corps est
fusiforme et élancé, la tête est relativement grosse et la bouche est largement fendue, le
maxillaire supérieur dépassant nettement le bord postérieur de l’œil. Le pédicule caudal
est plus élevé que chez le saumon. Les mâchoires sont armées d'une rangée de dents
coniques. La coloration de la robe et le patron des ponctuations varient avec l'âge et le
milieu de vie des individus. Il existe chez certaines truites une tendance naturelle à se
déplacer vers des secteurs où le volume d'eau est important (Lac ou grande rivière), là,
les individus perdent complètement leur robe tachetée pour prendre une parure très
homogène avec le dos souvent gris bleu et le ventre blanc. On retrouve cette coloration
aussi bien chez la truite de mer que chez la truite de lac.
Taille : 30-40 cm (60 cm max.)
DISTRIBUTION
La truite à grosses taches, espèce d'eau fraîche et oxygénée, fréquente aussi bien les
cours d'eau de haute altitude que les lacs. En plaine, le facteur le plus limitant de sa
répartition est la température plus que la qualité des eaux.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

Elle est présente dans les cours rapides du Maroc et de l'Algérie, la Sicile, la Sardaigne,
la Corse et l'Asie mineur. Au Maroc, elle paraît abondante dans les torrents du Grand et
Moyen Atlas (Moulouya, Tigrigra, Assif Melloul, Oued Féllate, Sources d'Oum er-
Rbia).

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

SALMO PALLARYI PELLEGRIN, 1924 Truite de Pallary

SYNONYMES
DESCRIPTION & BIOLOGIE
Museau arrondi et nettement proéminent. Il existe des dents non seulement sur le
chevron du vomer, mais il y a en a quelques-unes unes, disposées en zigzag, sur le corps
de cet os. On compte 12 à 14 branchiospines en bas du premier arc branchial, 8 en haut
et 12 rayons branchiostèges. Il y a 150 à 160 écailles en ligne longitudinale, 16 à 17
entre l'adipeuse et la ligne latérale, 23-24 entre celle-ci et l'origine de la ventrale. La LL
perce 106 à 112 écailles. La teinte est un peu moins sombre. On voit parfois de petites
taches noires très nettes sur l'opercule.
Diagnose : D. 5/8-9 - A. 3-4/8-10 - P. 11-12 - V. 9

DISTRIBUTION :
Cette espèce colonisait l'Aguelmam Sidi Ali, situé à une altitude de 2230 m.
L’introduction de la Carpe commune dans le lac avait pour but d’offrir du fretin aux
Salmo pallaryi jugées trop maigres. Le résultat fut la disparition complète de cette
espèce dès 1938.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

ONCORHYNCHUS MYKISS (WALBAUM, 1752)


Truite arc-en-ciel, Rainbow trout

SYNONYMES
Salmo gairdneri Richardson, 1836
Source : www.fishbase.org

DESCRIPTION
La truite arc-en-ciel a un corps fusiforme. La tête est relativement petite, la bouche est
peu fendue, le maxillaire ne dépassant pas le bord extérieur de l’œil. Le corps présente
sur les flancs une bande irisée caractéristique. Les nageoires dorsale et anale présentent
des ponctuations noires, absentes chez la truite commune. La coloration générale du
corps est très variable suivant les types de milieux et l'état physiologique. En milieu
lacustre ou marin le corps devient complètement argenté, les individus reçoivent alors le
nom de "truite Kamloops ou de truite Steelhead" (SCOTT et CROSSMAN, 1974).
Taille : Elle est variable suivant le cycle biologique. Les formes migratrices lacustres ou
marines peuvent atteindre des tailles voisines de 80 cm. Les formes sédentaires sont plus
petites.
Diagnose de l’adulte : D 10-12, A 8-12, Pt 11-17, Pv 9-10 ; LL 100-161. Vert. : 60-66.
Br. : 16-22.
BIOLOGIE
La biologie de cette espèce a été particulièrement étudiée compte tenu de l'importance
économique qu'elle représente (salmoniculture). Cependant, son écologie reste encore
peu connue dans notre pays, en particulier le succès de sa reproduction naturelle est
rarement signalé. Dans son pays d'origine la reproduction est plus tardive que celle de la
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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

truite commune (température de 10 à 15°C). Les facteurs qui déclenchent le phénomène


migratoire à l'intérieur d'une population ne sont également pas connus.
Taille : 70 cm (cm max.) ; Poids : 500 g (7 kg max.) ; Durée de vie : 9 ans

DISTRIBUTION
La truite arc-en-ciel est originaire de la côte ouest des Etats-Unis. Les premiers essais
d'introduction au Maroc datent de 1925. Ces opérations ont été renforcées depuis la
maîtrise de l'alimentation artificielle de cette espèce, technique qui a provoqué le
développement rapide de son élevage. Des travaux récents (Smith et Stearley, 1989) ont
montré l'appartenance de la truite arc-en-ciel au genre Oncorhynchus, qui regroupe les
salmonidés migrateurs ou non de la côte ouest des États-Unis, le genre Salmo étant
réservé aux salmonidés de la côte est. La règle de l'antériorité a fait attribuer le nom de
mykiss à la truite arc-en-ciel, ce nom ayant été attribué antérieurement à la truite du
Kamchatka. Utilisée pour le repeuplement, cette espèce est répandue sur l'ensemble du
territoire.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

III – 2 – 14 – Mugilidae
Les mugilidae sont des poissons allongés, de section subcylindrique. Tête massive et
aplatie dorsalement ; yeux recouverts partiellement d'une paupière adipeuse, museau
court et obtus. Deux nageoires dorsales courtes et bien séparées, la première à 4 épines
minces, la deuxième , opposée à l’anale, a 1 épine et 8 rayons mous ; anale courte à 2 ou
3 épines et 8 à 11 rayons mous. Ecailles de grande taille, cycloïdes ou cténoïdes, sur la
tête et le corps, quelques-unes avec une ou plusieurs rangées de stries. Pas de ligne
latérale.
La famille des Mugilidés se compose de 17 genres et 80 espèces. Seules 5 espèces
apartenant aux genres Liza, Mugil et Chelo sont presentes dans les eaux continenales
marocaines.

Clé des espèces :


1a - Tissu adipeux recouvrant la plus grande partie de la pupille ; écaille pectorale
axillaire bien développée, généralement plus de 30% de la longueur des pectorales ;
extrémité du maxillaire droite, non visible quand la bouche est fermée..........................
...............................................................................................Mugil cephalus L., 1758
1b - Tissu adipeux entourant l'oeil, sans recouvrir la pupille, écaille pectorale axillaire
absente ou rudimentaire ; extrémité du maxillaire recourbée et visible quand la bouche
est fermée. .................................................................................................................. 2
2a - Lèvre supérieure épaisse, sa hauteur sensiblement égale au diamètre pupillaire, et
pourvue de plusieurs rangées de papilles, cornées chez l'adulte. ....................................
.......................................................................................Chelon labrosus (Risso, 1826)
2b. Lèvre supérieure mince, sa hauteur inférieure au diamètre pupillaire, et sans
papilles. ...................................................................................................................... 3
3a. Ecailles prédorsales avec 2 à 8 sillons, deux groupes distincts de caecums pyloriques
(3-5 courts et 3-4 longs)....................................................... Liza saliens (Risso, 1810)
3b. Ecailles prédorsales à 1 seul sillon ou fossette. Un seul groupe de 6 à 9 caecums
pyloriques subégaux. .................................................................................................. 4
4a. Bord postérieur du préorbitaire plus ou moins arrondi ; une tache noire à l'aisselle
des pectorales. ..................................................................... Liza ramada (Risso, 1826)
4b. Bord postérieur du préorbitaire pointu ; pas de tache noire à l'aisselle des pectorales
.............................................................................................. Liza aurata (Risso, 1810)

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

CHELON LABROSUS (RISSO, 1826) Mulet à grosses lèvres, Thicklip grey mulet

SYNONYMES
Mugil provensalis Risso, 1810 ; M. labrosus Risso, 1826 ; M. chelo Cuvier, 1829 ; M.
curtus Yarrell, 1835 ; Liza provensalis Risso, 1826 ; L. Chelo Popov, 1929 ; Crenimugil
labrosus Wheeler, 1969.

Source : www.fishbase.org

DESCRIPTION
La tête est aplatie, le corps allongé. Écailles cycloïdes. La ligne latérale invisible ; l’œil
ne possède pas de membrane nictitante. La bouche édentée, possède une lèvre
supérieure, blanchâtre, très épaisse munie de 2 ou 3 papilles, petits tubercules, avec 2
rangées de petites excroissances. Le dos est gris-bleu, le ventre argenté ou doré, les
flancs sont plus clairs avec 6-7 bandes longitudinales sombres.
Taille moy. : 60 cm ; Poids moy : 1,5 Kg ; Formule scalaire : 41-46.
Diagnose : D1 IV, D2 I/ 7-9, A III/8-9, Pt 16-17, Pv I/5, C 16.
BIOLOGIE
Le mulet à grosses lèvres est une espèce euryhaline qui vit dans les eaux littorales peu
profondes à fond rocheux. Il effectue de grandes migrations trophiques dans les eaux
saumâtres et les embouchures des fleuves, mais possède des capacités d'osmorégulation
bien inférieures à celles de Liza ramada. La fraie a lieu en mer entre janvier et avril ; les
alevins (planctophages) arrivent prés de la côte au printemps. Les adultes raclent le fond
ou filtrent la vase (déchets, algues, invertébrés benthiques, ...). La maturité sexuelle est
atteinte à l'âge de 6-9 ans.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

DISTRIBUTION
Le mulet à grosses lèvres est une espèce pélagique côtière en eau peu profonde et
pénètre en lagunes saumâtres. Il est présent sur toutes nos côtes de l'atlantique et de la
Méditerranée et il remonte les cours d'eau au-delà de la limite de salure des eaux.
L’espèce est très abondante dans l’oued Massa (El Housni, 1988).

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

LIZA AURATA (RISSO, 1810) Mulet doré, Golden grey mullet

SYNONYMES
Mugil auratus Risso, 1810 ; M. cryptochellos Valencienns, 1836 ; M. maderensis Lowe,
1839 ; M. octoradiatus Günther, 1861

Source : www.fishbase.org

DESCRIPTION
Il a un corps légèrement comprimé latéralement, une tête très plate, une petite bouche
n'atteignant pas la verticale de l'œil, de grosses écailles et une ligne latérale
imperceptible. La lèvre supérieure est mince et lisse (sans tubercules).
Le dos est brunâtre ; 6 à 7 lignes longitudinales d'un brun foncé sur les flancs. Il a un
ventre blanc avec souvent des rayures longitudinales grises. Une tache dorée derrière
l’œil et une autre plus grande sur l’opercule. Nageoires grisâtres, ventrales et anale
blanchâtres.
Taille : 20 à 55 cm ; Poids : 1-2 Kg ; Formule scalaire : 40-47
Diagnose : D1 IV, D2 I/7-9, A III/8-9, Pt 16-17, Pv I/5, C 18
BIOLOGIE
Le mulet doré est une espèce marine euryhaline qui préfère les habitats abrités à fond
vaseux. La reproduction a lieu en mer en fin d'été - début d'automne. Les alevins
arrivent dans les milieux côtiers en automne et au printemps. La maturité sexuelle est
atteinte à l'âge de 3-4 ans. Il se nourrit de petits organismes benthiques et planctoniques.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

DISTRIBUTION
Espèce pélagique côtière, le mulet doré est commun dans toute la Méditerranée et dans
l’Atlantique, de l’Écosse au Natal (Afrique du Sud). Présent sur toute nos côtes ; il
pénètre dans les lagunes et les estuaires, mais rarement en eau douce.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

LIZA RAMADA (RISSO, 1810) Mulet porc, Thinlip grey mullet

SYNONYMES
Mugil capito Cuvier, 1829 ; M. ramada Risso, 1826 ; M. dubahra Valenciennes, 1836 ;
M. petherici Günther, 1861 ; Myxus maroccensis Mohr ; 1927.

Source : www.fishbase.org

DESCRIPTION
Le mulet porc a un corps allongé et une tête courte et aplatie. La bouche est large et
terminale. La lèvre supérieure est mince et lisse (sans tubercules). Les yeux ne sont pas
recouverts d’une paupière adipeuse. La ligne latérale n'est pas visible. Il y a
généralement une tâche noire à la base des pectorales.
Le Dos est grisâtre ou olivâtre, flancs et ventre argentés, avec 6-7 lignes foncées, plus
ou moins distinctes, le long des séries d’écailles sur les flancs. Nageoires grisâtres. Une
tache noire en haut de la base des pectorales.
Taille : 40-70 cm ; Poids : 2-3 Kg ; Formule scalaire : 40-46
Diagnose : D1 IV, D2 I/7, A III/8-9, Pt 17, Pv I/5, C 1.
BIOLOGIE
Le mulet porc est une espèce très euryhaline qui remonte très haut le cours des fleuves.
Les individus qui ont atteint leur première maturité sexuelle (3-4 ans) se reproduisent en
mer en fin d'automne - début d'hiver. Les alevins arrivent dans les eaux côtières en fin
d'année. Au printemps, ils effectuent de grandes migrations trophiques vers l'amont des
fleuves, puis redescendent vers la mer en été et en automne afin de s'y reproduire. Il se
nourrit de très petits organismes benthiques ou planctoniques.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

DISTRIBUTION
Présent sur toutes nos côtes, le mulet porc pénètre dans les lagunes, les estuaires et les
fleuves sur de très grandes distances ; ils remontent ainsi l'Oum er-Rbia, le Sebou et
d'autres grands Oueds marocains.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

LIZA SALIENS (RISSO, 1810) Muge sauteur, Leaping grey mullet

SYNONYMES
Mugil saliens Risso, 1810 ; Liza (Protomugil) saliens Popov, 1930 ; Mugil saliens Berg,
1949.

Source : FAO (In : www.fishbase.org)

DESCRIPTION
Le corps du Muge sauteur est allongé et élancé, tête courte, étroite et plus pointue. La
bouche est grande et terminale, avec une rangée de dents minuscules sur la mâchoire
supérieure. La ligne latérale est absente. Les yeux non recouverts d’une paupière
adipeuse. Lèvre supérieure mince et lisse, sans tubercules.
Le haut du dos est brun-sombre et le corps est relativement clair. Le ventre argenté avec
parfois des reflets dorés. Les flancs sont parés de lignes longitudinales et ont un éclat
doré.
Taille : 40 cm ; Poids : 2-3 Kg
Diagnose : D1 IV, D2 II/7-8, A III/8-9, P 16-18, V I/5, C 16-18
BIOLOGIE
Le Mulet sauteur est un poisson côtier euryhalin pénétrant volontiers dans les lagunes,
les estuaires et remontant les Oueds.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

DISTRIBUTION
Espèce pélagique côtière, le Mulet sauteur vit en Méditerranée et en Atlantique, jusqu'au
cap de Bonne-Espérance (Afrique du Sud). Il a été signalé et capturé à plusieurs reprises
dans les eaux continentales du Maroc.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

MUGIL CEPHALUS LINNÉ, 1758 Muge à grosse tête, Flathead grey mullet

SYNONYMES
Mugil ashanteensis Bleeker, 1863 ; M. provensalis Risso, 1810 ; M. cephalus var. A.
Delaroche, 1809 ; M. cephalus (part.) Cuvier, 1817, M. cephalus cephalus Cadenat,
1954.

Source : www.fishbase.org

DESCRIPTION
Le corps allongé, est recouvert de grandes écailles cycloïdes jusque sur la tête aplatie.
La première nageoire dorsale possède 4 rayons épineux, la seconde 1 rayon épineux et 7
à 9 rayons branchus. La ligne latérale est absente. Une importante paupière adipeuse à
fente verticale couvre l’œil jusqu'à la pupille.
Le dos est gris-bleuâtre ou olivâtre, les flancs et le ventre argentés. Les flancs sont striés
de 9 à 10 bandes horizontales foncées. Les ventrales jaunâtres, alors que les autres
nageoires sont grisâtres. Il existe une tache noire à la pectorale.
Taille : 30-50 cm (120 cm max.) ; Poids : 5 Kg max. ; Formule scalaire : 39-45
Diagnose : D1 IV, D2 I/7-9, A III/8-9, Pt 17-18, Pv I/5, C 20
BIOLOGIE
Le mulet cabot, espèce euryhaline, vit en bancs dans les eaux littorales et pénètre en eau
douce par les estuaires et les lacs côtiers à la recherche de nourriture. Il filtre la vase et
absorbe les petits crustacés, les vers et les mollusques. La maturité sexuelle est atteinte à
l'âge de 2-4 ans. La reproduction a lieu entre juin et août en mer. La femelle pond de 0,5
à 2 millions d'œufs par kilogramme.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

DISTRIBUTION
Le mulet cabot est une espèce cosmopolite, elle est très commune dans les eaux côtières
de la Méditerranée et très rare sur la côte atlantique. Elle préfère les eaux peu profondes,
à fond sablonneux et riche en végétation (lagunes, embouchures...).

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

III – 2 – 15 – Centrarchidae
Corps régulier, écailleux. Une seule nageoire dorsale composée de deux parties
contiguës ; la première épineuse. Ecailles à bord lisse ou faiblement spiculé. Nageoire
anale à trois rayons épineux.
Originaire du continent nord-américain, la famille des Centrarchidés se compose de 8
genres et 27 espèces. Elle est représentée, dans nos eaux, par deux espèces importées et
appartenant aux deux genres Micropterus et Lepomis.

Clé des genres :


1a- Plus de 58 écailles le long de la ligne latérale. Corps allongé. Grande bouche .........
.................................................................................................................. Micropterus
Une seule espèce a été introduite : Micropterus salmoïdes (Lacépède, 1802)

1b- Moins de 58 écailles le long de la ligne latérale. Corps comprimé latéralement.


Petite bouche. .................................................................................................. Lepomis
Une seule espèce a été introduite : Lepomis gibbosus (Linné, 1758)

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

LEPOMIS GIBBOSUS (LINNÉ, 1758) Perche-soleil, Blue-gill sun-fish

SYNONYMES
Eupomotis gibbosus Jordan et Evermann, 1896 ; E. aureus Boulenger, 1895 ; Perca
gibbosa Linné, 1758 ; Pomotis vulgaris C.V., 1829.

Azeroual & Yahyaoui (2002)

DESCRIPTION
La perche-soleil, poisson d'une vingtaine de centimètres, se reconnaît à son corps de
forme discoïdale, très aplati sur les flancs et à ses nageoires bien développées. La
dorsale, qui se dresse sur la quasi-totalité du dos, est constituée de deux parties
fusionnées ; l'une épineuse à l'avant, l'autre plus haute constituées de rayons mous, à
l'arrière. Les pectorales, ventrales et anales sont nettement arrondies.
La tête, relativement grande, les yeux sont bien développés et la bouche, de petite taille,
s'ouvre vers le haut. Les joues recouvertes d'écailles lui ont valu le nom latin de
Lepomis (lepis=écaille et poma=ouïe) gibbosus (bossu) par analogie avec la courbure de
son dos, que l'on retrouve d'ailleurs dessinée sur la ligne latérale de l'animal.
La perche-soleil, ou perche arc-en-ciel, se présente en une palette de couleurs vives où
dominent le plus souvent le vert-olive et le bleu-azur, sur le dos. Les tons, plus clairs sur
les flancs, sont irisés de reflets dorés et parsemés de points rouges et oranges. Le ventre
est d'un jaune safran légèrement rosé. Des marbrures bleues et oranges, disposées en
éventail, agrémentent le côté de la tête et une tache rouge écarlate et noire, bien
dessinée, orne la spatule de l'opercule.
BIOLOGIE
La perche-soleil (ou arc-en-ciel) est un animal sédentaire au comportement grégaire.
Très vorace, ce poisson carnassier consomme indifféremment les larves d'insectes, de
crustacés, les vers, les petits mollusques mais aussi les oeufs et les alevins de poissons.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

Ces critères en font un poisson particulièrement apprécié des jeunes pêcheurs amateurs
qui n'ont aucun mal pour le capturer, quelque que soit l'appât.
La perche-soleil atteint sa maturité sexuelle vers 3 ou 4 ans, selon le sexe. La période de
reproduction varie considérablement selon les régions. Plusieurs femelles pondent
chacune jusqu'à 5.000 ovocytes réunis par du mucus en un ruban visqueux dans un nid
creusé dans le sable, parmi la végétation. C'est le mâle qui surveille les oeufs pendant
l'incubation qui dure 150 à 155 degrés-jours. A leur naissance, et jusqu'à ce qu'elles
aient atteint la taille de 5 cm, les larves se nourrissent de plancton.

DISTRIBUTION
La perche-soleil originaire d'Amérique du Nord a été introduite au Maroc au XXème
siècle. On la trouve actuellement dans les zones plutôt calmes des rivières, dans les
canaux et les eaux closes des retenues de barrages. Aujourd'hui, l'espèce est considérée
comme nuisible et son éradication est fortement recommandée.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

MICROPTERUS SALMOÏDES (LACEPEDE, 1802)


Black-bass à grande bouche, Trout-perch

SYNONYMES
Labrus salmoides Lacépède, 1802, Huro nigricans Cuvier et Valenciennes, 1828,
Micropterus nigricans Cope, 1865.

Source : www.fishbase.org

DESCRIPTION
Le black-bass à grande bouche a une forme allongée et trapue. Son dos est orné d'une
dorsale séparée en deux groupes de rayons distincts. La partie antérieure compte 10 à 13
rayons épineux et la partie postérieure 12 ou 13 rayons souples. Les nageoires
pelviennes sont insérées à l'aplomb des nageoires pectorales. La bouche est grande, la
mâchoire supérieure dépasse le bord postérieur de l’œil. L'opercule est recouvert
d'écailles, son bord libre se termine par une pointe molle. La coloration générale du
corps est vert-bronze, le ventre est blanc.
Taille : 30-80 cm ; Poids : 2 Kg ; Formule scalaire : 63-69, 7-9/13-16. Vert. : 32.
Diagnose : D X/11-13, A III/10-12, Pt 13-15, Pv I/5.
BIOLOGIE
La reproduction a lieu au printemps. La fécondation et l'incubation des oeufs se
déroulent sur un nid préparé par un des parents (le mâle) La fécondité est moyenne
(4000-10000 ovules/kg de femelle).
Suivant les conditions thermiques, la période d'incubation est variable (de 85 à 105
degrés/jours) et la croissance est plus ou moins rapide.
Le régime alimentaire, après un stade zooplanctonophage, devient strictement carnassier
et ichtyophage (insectes, mollusques, crustacés, batraciens, poissons). Le black-bass vit
principalement en rivière, sur des fonds de graviers où il trouve insectes et crustacés.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

DISTRIBUTION
Le black-bass à grande bouche est un poisson originaire des États-Unis. Son habitat
couvre actuellement tout ce territoire depuis les Grands Lacs jusqu'au Mexique. Le
black-bass à grande bouche a été introduit au Maroc en 1934. Il est très répandu dans les
retenues d’eau des barrages (Bin El-Ouidane, Sidi Mohammed, Ben Abdellah, Idris I, El
Massira, Oued El Makhazine) et dans les grands lacs marocains.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

III – 2 – 16 – Cyprinidae
La famille des Cyprinidés, avec plus de 200 genres et 2000 espèces (KEITH et
ALLARDI, 2001), est de loin la plus considérable quant au nombre des genres, des
espèces et des individus. Les cyprinidés sont des poissons typiques d'eau douce, aucun
d'entre eux ne vit en mer et la plupart ne supporte qu'une salinité minime (sténohalins).
Les Cyprinidés sont des poissons aux nageoires pelviennes à l'arrière du corps, aux
écailles non dentelées, à la vessie natatoire reliée aux oreilles par une chaîne d'osselets.
Ils sont caractérisés par l’absence d’écailles sur la tête, d'une seule nageoire dorsale
rayonnée essentiellement antérieure à l'aplomb de l'anus, le rayon simple étant parfois
ossifié ou épineux surtout chez les grandes espèces, et d'une seule nageoire anale. La
bouche protractile est bordée par les prémaxillaires (les maxillaires sont absents). Elle
est entièrement dépourvue de dents, mais les os pharyngiens inférieurs ont des fortes
dents qui écrasent la nourriture contre une plaque cornée (la meule des Cyprinidés),
situé au plafond de la gorge. Les nageoires impaires sont formées de rayons mous
denticulés, parfois les 2-3 premiers rayons de la nageoire dorsale et de la nageoire anale
sont plus ou moins ossifiés. Les nageoires pectorales, à insertion très basse, se replient
comme les ventrales (PELLEGRIN, 1921 ; MUUS, 1973). La majorité des Cyprinidés
sont des omnivores avec une forte proportion d'herbivores (alguivores). Les cyprinidés
sont très importants sur le plan alimentaire, en particulier en Asie du Sud-Est, où ils
représentent une importante source de protéines.
7 genres avec 22 espèces sont présents dans les eaux continentales marocaines.
Clé des espèces de Cyprinidae présentes au Maroc
1a – Yeux insérés très bas, sous l’axe horizontal du corps ; présence d’un organe supra
branchial .................................................................................................................... 2
1b – Yeux insérés au niveau ou au-dessus de l’axe horizontal du corps ; absence d’un
organe supra-branchial ............................................................................................... 3
2a – Carène ventrale longue allant de la base de la tête jusqu’à la nageoire anale ;
branchiospines longues associées en une bande continue par une membrane ; dents
pharyngiennes striées ......................................................Hypophthalmichthys molitrix
2b – Carène ventrale limitée, débutant en arrière des nageoires pelviennes ;
branchiospines libres non associées par une membrane ; dents pharyngiennes lisses
....................................................................................................... Aristichthys nobilis
3a – Absence de barbillons ; dents pharyngiennes sur un rang ................................... 4
3b – Présence de deux paires de barbillons ; dents pharyngiennes sur 3 rangs ...............
............................................................................................................. Cyprinus carpio
4a – Présence de barbillons ........................................................................................ 5

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

4b – Absence de barbillons ........................................................................................ 7


5a – 2 paires de barbillons ; dents pharyngiennes sur 3 rangs : ................................... 6
5b – 1 paire de barbillons ; dents pharyngiennes sur 1 rang ; petites écailles (plus de 82
sur la ligne latérale) ................................................................................... Tinca tinca
6a – Bouche toujours infère ; lèvre inférieure absente remplacée par un étui corné
externe. ..................................................... Varicorhinus maroccanus (Günther, 1902)
6b – Bouche terminale ou infère à maxillaire presque horizontale, plus ou moins
protractile vers le bas ; lèvres normales dépourvues d'étui corné. Mâchoire inférieure
non proéminente ........................................................................................................ 8
7a – Corps ovale et comprimé ; nageoire dorsale nettement en arrière de la base des
pelviennes ; bouche supère ............................................ Scardinius erythrophthalmus
7b – Corps élancé et cylindrique ; nageoire dorsale sensiblement à l’aplomb de la base
des pelviennes ; bouche infère et terminale .......................... Ctenopharyngodon idella
8a – Le dernier rayon osseux de la dorsale est denticulé en arrière. Dorsale à 7-8 rayons
branchus. Ecailles à stries divergentes. ....................................................................... 9
8b – Le dernier rayon osseux de la dorsale n'est pas denticulé en arrière. Dorsale à 8-10
rayons branchus. Ecailles à stries parallèles, parfois légèrement convergentes ou
sinueuses. .................................................................................................................. 19
9a – Ventrales débutant sous la dorsale................................... 10 (Sous-genre Barbus)
9b – Ventrales débutant sous la dorsale. ........................ 15 (Sous-genre Labeobarbus)
10a – La lèvre inférieure avec étui corné tranchant. .......................... Barbus issenensis
10b – La lèvre inférieure est normale, sans étui corné................................................ 11
11a – Moins de 37 écailles le long de la ligne latérale, moins de 6 ½ entre l’origine de la
nageoire dorsale et la ligne latérale, et moins de 6 ½ entre l’origine de l’une des
nageoires ventrales et la ligne latérale. ....................................... Barbus moulouyensis
11b – Plus de 37 écailles le long de la ligne latérale et plus de 6 ½ entre l’origine de la
nageoire dorsale et la ligne latérale et plus de 6 ½ entre l’origine de l’une des nageoires
ventrales et la ligne latérale. ..................................................................................... 12
12a – Dernier rayon simple de la dorsale très fort, sa partie denticulée du ½ aux ¾ de la
tête. .................................................................................................... Barbus callensis
12b – Dernier rayon simple de la dorsale faible, sa partie denticulée est inférieure à ½ de
la tête......................................................................................................................... 13
13a – Dernier rayon simple de la dorsale très faiblement ossifié, généralement sans
denticulation. .................................................................................. Barbus massaensis

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

13b – Dernier rayon simple de la dorsale faiblement ossifié, partie denticulée inférieure
à ½ de la tête. ............................................................................................................ 14
14a – Dernier rayon épineux de la dorsale moyen et portant sur son bord postérieur, de
denticulations moyennes dont la densité varie entre 1,4 et 2,4 dent./mm. Le rayon
épineux est ossifié sur les 2/5 aux 2/3 de sa hauteur. Barbillon antérieur atteignant la
moitié antérieure de l'œil. Barbillon postérieur atteignant un point situé entre le bord
postérieur de l'œil et l'angle du pré-opercule. Dorsale (3) 4 + (7) 8. Ecailles (6) 7 – 8 (9)
/ (41) 43 – 45 (46) / (3) 4 (6). Dents pharyngiennes 4 (5) + 3 + 2............Barbus labiosa
14b – Dernier rayon épineux de la dorsale faible et portant sur son bord postérieur, de
denticulations faibles dont la densité varie entre 1,8 et 2,5 dent./mm. Le rayon épineux
est ossifié sur 2/5 aux 3/5 de sa hauteur. Barbillons atteignant, généralement, l'antérieure
le bord antérieur de l'œil et le postérieur le bord postérieur de l'œil. Dorsale 4' + (7) 8.
Ecailles (7) 8 (9) / (42) 43 – 44 (47) / 4 (5). Dents pharyngiennes 4 (5) + 3 + 2 ou 4 + 3
+ 2 + 1 (exceptionnel)............................................................................... Barbus ksibi
15a – Plus de 45 écailles le long de la ligne latérale. ................................................ 16
15b – Moins de 45 écailles le long de la ligne latérale. .............................................. 17
16a – Tête pointu, très allongé. Le dernier rayon simple de la dorsale est très fort, sa
partie denticulée faisant de 3/5 aux 5/6 de la longueur de la tête. .............Barbus nasus
16b – Tête allongé. Le dernier rayon simple de la dorsale est assez faible, sa partie
denticulée faisant de 3/5 aux 5/6 de la longueur de la tête............ Barbus magniatlantis
17a – Plus de 10 écailles entre la base de la nageoire ventrale et la ligne latérale. Le
barbillon postérieur est supérieur 2 fois l’œil. ............................... Barbus figuiguensis
17b – Moins de 10 écailles entre la base de la nageoire ventrale et la ligne latérale. Le
barbillon postérieur est inférieur 2 fois l’œil. ............................................................. 18
18a – Le dernier rayon de la nageoire dorsale est très faiblement ossifié, à denticulations
minuscules........................................................................................... Barbus lepineyi
18b – Le dernier rayon de la nageoire dorsale est fortement ossifié, sa partie denticulée
faisant de la ½ aux 3/5 de la longueur de la tête. ................................... Barbus pallaryi
19a – Anale à 5 rayons branchus.............................................................. Barbus reinii
19b – Anale à 6 ou 7 rayons branchus........................................................................ 20
20a – L’épine de la dorsale est très forte.....................................................................21
20b – L’épine de la dorsale est très faible. ........................................... Barbus fritschii
21a – La nageoire anale n’atteigne pas la nageoire caudale. .................. Barbus harterti
21b – La nageoire anale arrive presque à la caudale. ............................. Barbus paytoni

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

ARISTICHTHYS NOBILIS RICHARDSON, 1845 Carpe à grosse tête, Big head

SYNONYMES
Leuciscus nobilis (Richardson, 1845), Hypophthalmichthys nobilis (Talwar et Jhingran,
1991).
Source : http ://isuisse.ifrance.com/aquaetang/

DESCRIPTION
La Carpe marbrée est identique à la Carpe argentée, Hypophthalmichthys molitrix, mais
plus tacheté. Elle a un corps allongé, comprimé latéralement et une grosse tête, d’ou son
nom « Big head ». Bouche superbe sans barbillons, orientée vers le haut. Les yeux sont
situés sous la ligne médiane du corps. La base de l’anale est plus longue que celle de la
dorsale.
Diagnose : D III/7, A I-III/12-14, Pt I/17, Pv I/7-8 ; Formule scalaire : 114-120

BIOLOGIE
Elle se nourrit de vers, insectes et mollusques quand la température de l’eau est
inférieure à 19°C, et de phytoplancton et cyanophycées lors des périodes de
réchauffement intense. Elle peut s’hybrider avec Ctenopharyngodon idella et
Hypophthalmichthys molitrix.

DISTRIBUTION
Introduite en même temps que les deux autres carpes chinoises, en 1981 pour lutter
contre l’eutrophisation (Mouslih, 1987). Son élevage a été abandonné au profit des deux
dernières espèces. Il reste encore des géniteurs dans les stations de carpiculture comme
celle de la société d’Africap, en amont du barrage de l’Oued El Makhazen.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

CTENOPHARYNGODON IDELLA (VALENCIENNES, 1844)


Amour blanc, Carpe herbivore, Grass carp

SYNONYMES
Leuciscus idella Cuvier et Valenciennes, 1844

Source : www.fishbase.org

DESCRIPTION
Amour blanc présente un corps cylindrique puissant mais moins massif et plus élancé
que celui des carpes communes. Les écailles sont bien distinctes et sont bordées de noir
sur une grande partie du corps. Les yeux sont dans une position axiale par rapport à
l'allongement du corps. La tête massive se caractérise par un large front et une bouche
en position infère (preterminale) et aux lèvres dures adaptées à son régime alimentaire.
La ligne latérale est complète. La nageoire dorsale, courte, est inclinée vers l'arrière et
implantée à l'aplomb des pelviennes. L’anale est courte, la nageoire caudale est très
échancrée. Le dos est d'un gris-vert nuancé de jaune, les flancs dorés et le ventre blanc
crémeux.
Taille : 80-90 cm ; Poids : 10 - 35 kg ; Formule scalaire : 40-46, 6-7/5-7
Diagnose : D III/7, A III/7-8, Pt I/15-20, Pv I/6-8, C 18
BIOLOGIE
L'amour blanc fréquente les eaux douces et saumâtres. C’est est un poisson thermophile
se reproduisant dans des cours d'eau importants où la vitesse du courant peut être élevée
(entre 0,70 et 1,80 m/s, température minimale de 18°C et normalement entre 20 et
30°C). Elle a une croissance rapide (2 à 3 fois plus rapide que la carpe commune).
Elle atteint sa maturité sexuelle à 4 ans chez les mâles, 5 chez les femelles. La femelle
pond 100.000 à 900.000 ovocytes en période estivale, lorsque la température est
comprise entre 20 et 25 °C. Les œufs d'un diamètre de 4 à 5mm flottent, entraînés par le
courant. Ce poisson ne peut se reproduire naturellement que dans les grands fleuves.
Dans les pays où elle a introduit, cette carpe chinoise se reproduit très peu

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

naturellement. Il est donc nécessaire d'avoir recours à une reproduction artificielle (les
œufs seront placés dans un incubateur à 25°).
L'amour blanc est végétarien et c'est d'ailleurs pour cette raison qu'il fut introduit au
début des années 80 au Maroc. Il se nourrit d'algues pluricellulaires et surtout de plantes
aquatiques molles (élodées, myriophylles, nénuphars, lentilles). Pendant les périodes les
plus chaudes de l'année, il consomme des végétaux jusqu'à 150 % de son poids par jour
(dès que l'eau atteint 18°C), alors qu'il se nourrit peu en dessous de 14°, comme les
carpes classiques ou koï.

DISTRIBUTION
Originaire des eaux calmes et tempérées du fleuve Amour, à la frontière sibério-
chinoise, elle a été introduite dans plus de cinquante pays dans lesquels la reproduction
naturelle n'est que rarement signalée. Pour lutter contre la végétation aquatique dans les
canaux d'irrigation et les retenues de barrages, elle a été introduite en 1981 à partir de la
Hongrie (MOUSLIH, 1987). Actuellement, on mène des élevages dans les étangs de
pisciculture de CNHP d’Azrou et à la Station piscicole de Beni Mellal.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

CYPRINUS CARPIO LINNÉ, 1758 Carpe, Carp

SYNONYMES
Cyprinus rex cyprinorum Bloch, 1782, Cypriinus specularis Lacépède, 1803, Cyprinus
nudus Bloch, 1784.

Source : Belgriri (1993)

DESCRIPTION
Poisson à corps allongé un peu comprimé latéralement. Certaines formes, comme la
carpe miroir, ont une écaillure incomplète, d'autres comme, la carpe cuir, sont
dépourvues d'écailles. On compte entre 33 et 40 écailles le long de la ligne latérale. La
nageoire dorsale gris-bleuté se prolonge loin sur la queue ; le premier rayon, fort et très
dur, à la pointe arrondie, est pourvu de micro-dents de scie (denticulé). Les autres
nageoires seraient plutôt rouges, et la caudale échancrée et large, aux extrémités
arrondies donne au poisson une force appréciée des pêcheurs. La tête est nue, avec de
tous petits yeux ; la bouche est protractile, la mâchoire supérieure porte quatre
barbillons. Sa taille atteint 35 cm à l'âge de 4 ans pour 1 kg en poids ; 60 cm et une
dizaine de kilos à 15 ans ; au maximum 1 m et 25 kg pour une longévité moyenne de 20
à 30 ans.
* la Carpe miroir ne possède plus que quelques écailles disséminées sur le corps ou
quelques rangs d'écailles, souvent le long de la nageoire dorsale ou sur la ligne latérale.
* la Carpe cuir n'a plus d'écaille du tout, complètement nue.
Diagnose : D III-IV/17-22, A II-III/5, Pt I/14-15, Pv II/7-8, C III/17-19.
Formule scalaire : 33-40, 5-6/5-6. Br. : 27-28. Vert. : 36-37.
BIOLOGIE
Grégaire pour les juvéniles, sédentaire, la Carpe affectionne les eaux stagnantes ou à
courant lent, avec un fond vaseux et une végétation dense.
Poisson omnivore, à prédominance carnée, elle prélève sa nourriture en fouillant et
aspirant le fond mais aussi en gobant en surface et en broutant les végétaux. Elle se
nourrit aussi des vers vivants dans la vase et des crustacés.
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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

La ponte a lieu dans une eau tranquille et peu profonde vers le mois de mai, lorsque la
température se situe entre 22 et 24 degrés. La femelle pond entre 50 000 et 100 000
oeufs par livre de son poids. Les oeufs s'attachent aux plantes pour éclore 3 à 8 jours
plus tard.

DISTRIBUTION
Originaire d'Asie, la Carpe fait l'objet d'une pisciculture intensive. Sa reproduction a été
très étudiée, et aujourd'hui, on sait la programmer hors saison. La fécondation artificielle
est devenue un procédé commun. Elle a été introduite au Maroc en 1925 et depuis s’est
très bien acclimatée (MOUSLIH, 1987 ; WELCOMME, 1981 ; MOREAU et al., 1988).
Actuellement, elle est présente dans la plupart des plans d'eau du pays.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

HYPOPHTHALMICHTHYS MOLITRIX (VALENCIENNES, 1844)


Carpe argentée, Amour argenté, Silver carp

SYNONYMES
Leuciscus molitrix (Valenciennes, 1844)

Source : www.fishbase.org

DESCRIPTION
La carpe argentée est reconnaissable à sa forme allongée et à son oeil situé sous le
niveau de la bouche. Elle a le corps haut et comprimé latéralement ; le dos est sombre,
les flancs et le ventre gris chez les adultes et argentée chez les jeunes (jusqu'au 3ème
été). La tête est large, la bouche supère est dépourvue de barbillon. L’œil est situé au-
dessous de la ligne médiane du corps. La face ventrale forme une carène arquée de
l'orifice branchial à la base de la nageoire anale. Les écailles sont petites, au nombre de
110-124 le long de la ligne latérale.
BIOLOGIE
Dans son pays d'origine, la Chine, la fraie se déroule en été lorsque la température de
l'eau est voisine de 23-24°C les oeufs (jusqu'à 500 000 par femelle) dérivent dans le
courant. Après la résorption de leur sac vitellin, les alevins se déplacent vers les zones
calmes des fleuves ; à ce stade ils se nourrissent de zooplancton. Lorsque leur taille
atteint 6 à 10 cm, ils changent de régime alimentaire et deviennent
phytoplanctonophages.
L'amour argenté, poisson planctophage, ne se nourrit que d'algues unicellulaires et de
plancton végétal. L'action de l'amour argenté, complémentaire à celle de l'amour blanc,
permet de clarifier l'eau et d'empêcher la formation de vase.
DISTRIBUTION
La carpe argentée est originaire des cours d'eau tièdes et profonds et des lacs de chine et
du bassin de l'Amour. Elle a été introduite au Maroc, en 1981 en provenance de la
Hongrie, pour lutter contre la prolifération de la végétation aquatique dans les canaux
d’irrigation du Loukkos.
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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

SCARDINIUS ERYTHROPHTHALMUS (LINNÉ, 1758) Rotengle, Red eye

SYNONYMES
Cyprinus erythrophtalmus Linné, 1758 ; Leuciscus erythrophtalmus Agassiz, 1835

Source : Zerouali

DESCRIPTION
Le corps est comprimé latéralement, le dos bombé est brun-vert, les flancs sont cuivrés,
le ventre argenté. Les nageoires dorsale, anale, et pelviennes sont rouges. La nageoire
dorsale prend naissance en arrière des pelviennes. La bouche est étroite et oblique. Les
écailles sont grandes, 40 à 43 le long de la ligne latérale. Ses yeux à reflets dorés le
distinguent du gardon.
Taille : 20-30 cm (50 cm max.) ; Poids : 300 g à 1,5 Kg
Diagnose : D III/8-9, A III/8-12, Pt I/14-16, Pv II/7-8, C 18-19.
Formule scalaire : 40-45, 7-8/3-5. Vert. 36-39.
Dents pharyngiennes : 5-3 : 5-3. Br. : 10-12.

BIOLOGIE
La reproduction a lieu d'avril à juin parmi les pierres et la végétation qui borde le rivage.
Les oeufs (90000 à 200000 par femelle) incubent pendant 8 à 15 jours. Les rotengles
nagent souvent en bancs prés de la surface. On le trouve surtout dans les eaux
dormantes, dans des étangs bordés d'arbres, dans les rivières très lentes.
Pour prospérer, les rotengles doivent disposer d'une eau riche en nourriture (insectes,
crustacés, escargots aquatiques). Ses deux rangées de dents pharyngiennes sont un atout
pour bien broyer sa nourriture.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

DISTRIBUTION
Introduit au Maroc en 1934, le rotengle s’est très acclimaté et se reproduit naturellement
dans plusieurs lacs et plans d’eau (lacs Ifrah et Iffer). Le Rotengle s’hybride avec le
gardon.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

TINCA TINCA (LINNÉ, 1758) Tanche, Tench

SYNONYMES
Cyprinus tinca (Linné, 1758), Cyprinus tinca auratus (Bloch, 1782).

Source : www.fishbase.org

DESCRIPTION
Corps massif, légèrement bombé sur le dos et recouvert de minuscules écailles
profondément incrustées dans l'épiderme. Un petit barbillon est disposé de chaque côté
de la bouche. Les nageoires sont arrondies, chez les mâles les nageoires pelviennes, plus
longues, ont un deuxième rayon plus épais. Chez les femelles, les pelviennes
n'atteignent pas l'orifice uro-génital.
Le dos est vert foncé, les flancs vert bronze ou vert olive à reflets irisés et dorés et un
ventre jaunâtre. En outre, les iris des yeux de la tanche sont orange, virant parfois au
rouge.
Taille : 30-40 cm ; Poids : 3-4 Kg max
Formule scalaire : 90-120, 22-23/19-25, Br. : 12-16
Diagnose : D IV/8-9, A III-IV/6-8, Pt I/15-18, V II/8-9, C 19
BIOLOGIE
La tanche, espèce grégaire, fréquente les cours d'eau lents et les étangs peu profonds à la
végétation abondante. La période de reproduction a lieu à la fin du printemps. Les oeufs
(80000 à 120000/kg), fixés à la végétation, incubent 5 à 8 jours selon la température. A
l'éclosion, les alevins dotés d'un organe adhésif sur la tête se fixent sur les plantes
jusqu'à la résorption du sac vitellin. La tanche est benthophage et se nourrit de larves
d’insectes, de mollusques, de vers, de petits crustacés et de débris végétaux.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

DISTRIBUTION
La tanche est une espèce introduite en 1934. Elle s’est acclimatée et se reproduit
naturellement dans plusieurs lacs marocains et plans d’eau du Moyen Atlas. En 1965,
des tanches “marocaines” ont été introduites en Tunisie avec succès.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

VARICORHINUS MAROCCANUS (GÜNTHER, 1902)


SYNONYMES
Petrocapoëta maroccana Günther, 1902 ; Varicorhinus maroccanus Boulenger, 1905.
DESCRIPTION & BIOLOGIE
Le Varicorhinus a un corps comprimé, recouvert d'écailles. Bouche large, infère,
transverse, peu protractile, à lèvres absentes ou rudimentaires. La mâchoire supérieure
est partiellement recouverte par un repli rostral, l'inférieure est munie d'une arrête
transversale, recouverte d'un étui corné et tranchant. Pas ou 1 ou 2 paires de barbillons.
Joues non recouvertes par les sous-orbitaires. Dents pharyngiennes en 3 rangées (2, 3, 4
ou 5- ou 4, 3, 2), plus ou moins comprimées, à couronne tronquée. La ligne latérale est
complète, un peu plus rapprochée du ventre que du dos, mais occupant le milieu du
pédicule caudal. La dorsale est courte, avec ou sans rayon ossifié, commençant au-
dessus ou un peu en avant de la ventrale. L'anale est courte, généralement à 7 ou 8
rayons. Un appendice écailleux à la base des ventrales.
Des tubercules nuptiaux, souvent développés sur la tête (d'où le nom donné au genre) et
parfois sur le corps.

DISTRIBUTION :
Espèce endémique au Maroc, c’est le seul représentant du genre en Afrique du Nord.
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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

BARBUS CALLENSIS VALENCIENNES, 1842 Barbeau de Calle

SYNONYMES
Barbus capito callensis Cuvier & Valenciennes, 1842.
DESCRIPTION
Corps moins aplati ventralement, brun-jaunâtre à éclat métallique, ventre argenté,
museau allongé ; lèvres charnues ; 2 paires de barbillons ; dents pharyngiennes réparties
sur trois rangées : 4(5) +3+2.
La nageoire pectorale est pointue, la ventrale arrondie, la dorsale a un gros rayon
dentelé, son bord est coupé carrément, la caudale est fourchue, l'anale est longue et
grêle, sans atteindre cependant la base de la nageoire de la queue. Les écailles, à stries
concentriques, sont au nombre de 40-46 sur la longueur et de 13 sur la hauteur. Les
dents pharyngiennes sont courtes et grosses. La dorsale porte 4 rayons branchus, dont le
dernier est épineux et denticulé, et 8 rayons mous. L'anale porte 3 rayons branchus et 5
mous. Sa taille varie entre 25-30 cm et peut atteindre 70-80 cm.
BIOLOGIE
C'est une espèce qui vit sur le fond. A l'âge adulte, son régime alimentaire est omnivore
à tendance zoophage, alors que jeunes, ils sont strictement benthophages. La fraie est
printanière. Généralement, elle se produit quand la température de l'eau dépasse 15°C ;
Le taux de fécondité est très élevé chez cette espèce. Sa croissance est intiment liée aux
conditions du milieu surtout la température.
DISTRIBUTION
Cette espèce est commune en Afrique du Nord. Au Maroc, c'est le poisson le plus
abondant. Il colonise la quasi-totalité des cours d'eau, les lacs de barrages et les
systèmes d'irrigation.

134
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

BARBUS FIGUIGUENSIS PELLEGRIN, 1913 Barbeau de Figuig

SYNONYMES
Barbus callensis C.V. var. figuigensis Pellegrin, 1913 ; Barbus capito callensis Cuvier
& Valenciennes, 1842.
DESCRIPTION
Le museau est arrondi, la bouche est subinférieure, les lèvres sont bien développées,
l'inférieure largement interrompue au-dessous. Il existe deux barbillons de chaque côté.
Les écailles, à stries longitudinales et divergentes, sont au nombre de 42-44 le long de la
ligne latérale et 5-7 entre la ligne latérale et l'origine des ventrales.
La coloration est extrêmement pâle surtout sur les parties inférieures du corps, le dos est
olivâtre et il existe une bande latérale grisâtre. Les nageoires ventrales commencent
nettement en avant de l'aplomb du premier rayon de la dorsale. Les nageoires sont
décolorées sauf la dorsale et la caudale chez les jeunes.
D. 3/8 - A. 3/5 - P. 16 - V. 8
BIOLOGIE
Ce poisson se caractérise par sa vie en un milieu plus ou moins obscur. En effet, il vit
dans des canaux souterrains (Khatarate ou Foggara), dans une obscurité presque
complète et à une température de 30° environ.
DISTRIBUTION
Cette espèce se rencontre dans la région de Figuig, dans les oueds Zousfana et Ziz, dans
les Khetarates de Bouia (Erfoud) et descend dans le Sahara jusqu'à Beni-Abbès et
Timimoun, en Algérie.

135
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

BARBUS ISSENENSIS PELLEGRIN, 1922 Barbeau d'Issen

SYNONYMES
Barbus capito massaensis Pellegrin, 1922.
DESCRIPTION
Voisine du B. massaensis, B. issenensis possède des lèvres très peu développées,
l'inférieure, coupante, a son bord antérieur presque droit, recouvert d'un étui corné à
bord tranchant. Dents pharyngiennes sur trois rangées : 4 + 3 + 2 : La dorsale porte 4
rayons épineux et 7 ramifiés, le dernier rayon épineux est ossifié de 2/5 à la moitié de sa
hauteur et, généralement, sans denticulations. 40-43 écailles longitudinales et 3-4 entre
la ligne latérale et les ventrales.
BIOLOGIE
Poisson de fond vivant en bancs dans le cours moyen et inférieur des grandes rivières a
faible pente (zone à barbeau) ; préfère les fonds sablonneux et graveleux avec un
courant lent.
La période de reproduction est printanière et se produit quand la température dépasse
14-16°C. La ponte s’effectue sur le fond. Pendant cette période, les barbeaux sont
couverts de tubercules blanchâtres.
DISTRIBUTION
Le barbeau d’Issen est endémique aux Oueds Sous et Massa et leurs affluents.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

BARBUS KSIBI BOULENGER, 1905 Barbeau de Ksib

SYNONYMES
Barbus capito callensis Cuvier & Valenciennes, 1842.
DESCRIPTION
Le corps est brunâtre au-dessus de la ligne latérale, blanc au-dessous ; les nageoires sont
blanches.
Écailles avec des stries longitudinales, au nombre de 41-46 le long de la ligne latérale et
de 4 entre la base des ventrales et la ligne latérale.
La dorsale porte 3 rayons épineux et 7-8 mous. Le dernier rayon épineux est fort et
ossifié de 1/2 à 3/5 de sa hauteur. L'anale porte 3 rayons épineux et 5 mous.
Taille : 10-22 cm
BIOLOGIE
Le barbeau est un poisson de fond vivant en bancs dans le cours moyen et inférieur des
grandes rivières à faible pente (zone à barbeau) ; préfère les fonds sablonneux et
graveleux avec un courant lent. Son régime alimentaire est très varié. Il est constitué de
macroinvertebrés, de zooplancton, d’algues et de débris de végétaux.
La période de reproduction est printanière et se produit quand la température dépasse
14-16°C. La ponte s’effectue sur le fond. Pendant cette période, les barbeaux sont
couverts de tubercules blanchâtres.
DISTRIBUTION
Cette espèce est endémique à l’oued Ksob et ses affluents.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

BARBUS LABIOSA PELLEGRIN, 1920


SYNONYMES
Barbus setivimensis C.V., 1842 ; B. setivimensis C.V. var. labiosa Pellegrin, 1920 ; B.
setivimensis labiosa Pellegrin, 1920 ; B. capito callensis Cuvier & Valenciennes, 1842.
DESCRIPTION
Le museau est assez arrondi. La bouche est subinférieure, les lèvres sont très
développées, papilleuses, l'inférieure est interrompue en dessous et plus ou moins
prolongée en un appendice globuleux. Les écailles, à stries nombreuses, divergentes,
sont au nombre de 44 à 46 en ligne longitudinale, 31/2 à 41/2 écailles entre la ligne
latérale et la ventrale.
D. 4/7-8 - A. 3/5 P. 18-19 - V. 9
BIOLOGIE
Le barbeau est un poisson rhéophile. Il fréquente les eaux claires et courantes, mais pas
trop froides. Son régime alimentaire est très varié. Il est constitué de macroinvertebrés,
de zooplancton, d’algues et de débris de végétaux.
La période de reproduction est printanière et se produit quand la température dépasse
14-16°C. La ponte s’effectue sur le fond. Pendant cette période, les barbeaux sont
couverts de tubercules blanchâtres.
DISTRIBUTION
Cette espèce est endémique au Maroc.

138
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

BARBUS LEPINEYI PELLEGRIN, 1939 Barbeau de Lepiney

SYNONYMES
Barbus capito callensis Cuvier & Valenciennes, 1842.
DESCRIPTION
Le museau est allongé, arrondi. La bouche est inférieure, en croisant, sans bord
tranchant. Les lèvres sont bien développées, l’inférieure est continue, avec un petit lobe
médian, tronqué en arrière. Les barbillons, au nombre de 4, sont subégaux. Les écailles,
à stries divergentes, sont au nombre de 44 le long de la ligne latérale, 81/2-91/2 en ligne
transversale, 6 entre la ligne latérale et l’origine de la ventrale, et 18 autour du
pédoncule caudal.
La coloration est brun-noirâtre en dessus, rougeâtre en dessous.
Diagnose : D. III/7, A III/5, P. V/9.
BIOLOGIE
Le barbeau est un poisson rhéophile. Il fréquente les eaux claires et courantes, mais pas
trop froides. Son régime alimentaire est très varié. Il est constitué de macroinvertebrés,
de zooplancton, d’algues et de débris de végétaux.
La période de reproduction est printanière et se produit quand la température dépasse
14-16°C. La ponte s’effectue sur le fond. Pendant cette période, les barbeaux sont
couverts de tubercules blanchâtres.
DISTRIBUTION
C’est une espèce endémique au Maroc et qui fréquente les oueds sub-sahariens (Dades,
Draa, Noun, …).

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

BARBUS MAGNIATLANTIS PELLEGRIN, 1919 Barbeau de Grand Atlas

SYNONYMES
Barbus magni-atlantis Pellegrin, 1919 ; Barbus comiza nasus Günther, 1874.
DESCRIPTION
Le barbeau du Grand Atlas a un museau assez allongé, obtusément pointu à l'extrémité,
une bouche inférieure et étroite, des lèvres développées, l'inférieure non étendue au-
dessous du menton. Il existe deux barbillons épais de chaque côté. Les écailles, à stries
nombreuses divergentes, sont au nombre de 47 à 52 en ligne longitudinale, 5-6 entre la
ligne latérale et la ventrale. La coloration générale est brun violacé ou olivâtre et sur les
côtés, jaune ou orangée au-dessous.
D. 3/8 - A. 3/5 - P. 16
BIOLOGIE
Poisson de fond vivant en bancs dans le cours moyen et inférieur des grandes rivières a
faible pente (zone à barbeau) ; préfère les fonds sablonneux et graveleux avec un
courant modéré. Son régime alimentaire est très varié. Il est constitué de
macroinvertebrés, de zooplancton, d’algues et de débris de végétaux.
La période de reproduction est printanière et se produit quand la température dépasse
14-16°C. La ponte s’effectue sur le fond. Pendant cette période, les barbeaux sont
couverts de tubercules blanchâtres.
DISTRIBUTION
Espèce endémique au Maroc, elle fréquente généralement les oueds de la chaîne Atlas,
d’ou son nom « le Barbeau du Grand Atlas ».

140
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

BARBUS MASSAENSIS PELLEGRIN, 1922 Barbeau de Massa

SYNONYMES
Barbus capito massaensis Pellegrin, 1922, B. massaensis var. labiosa Pellegrin, 1922.
DESCRIPTION
Barbeau à type européen, à écailles à stries divergentes. Le 3ème rayon simple de la
nageoire dorsale a une faible ossification et ne porte plus sur son bord postérieur que des
traces de denticulations qui disparaissent même parfois complètement. Elle possède de
grosses lèvres. Cette hypertrophie labiale ne paraît pas avoir d'influence sur la longueur
des barbillons.
BIOLOGIE
Le barbeau est un poisson rhéophile. Il fréquente les eaux claires et courantes, mais pas
trop froides. Son régime alimentaire est très varié. Il est constitué de macroinvertebrés,
de zooplancton, d’algues et de débris de végétaux.
La période de reproduction est printanière et se produit quand la température dépasse
14-16°C. La ponte s’effectue sur le fond. Pendant cette période, les barbeaux sont
couverts de tubercules blanchâtres.
DISTRIBUTION
Endémique au Maroc, cette espèce peut être pêcher seulement dans les cours d’eau du
bassin Sous-Massa.

141
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

BARBUS MOULOUYENSIS PELLEGRIN, 1924 Barbeau de Moulouya

SYNONYMES
Barbus capito callensis Cuvier & Valenciennes, 1842.
DESCRIPTION
Le museau est arrondi, la bouche est inférieure, les lèvres sont moyennes, l'inférieure est
largement interrompue sous le menton. Les écailles à stries divergentes sont au nombre
de 36 en ligne longitudinale, 4 entre la ligne latérale et la ventrale et 16 autour du
pédicule caudal.
La coloration est olivâtre en dessus avec des reflets métalliques bleuâtres, blanc argenté
et jaunâtre sur les côtés et le ventre. La dorsale et la caudale sont grisâtres, les autres
nageoires blanc jaunâtre.
D. 4/9 - A. 3/5 - P. 17 - V. 9
BIOLOGIE
Le barbeau est un poisson rhéophile. Il fréquente les eaux claires et courantes, mais pas
trop froides. Son régime alimentaire est très varié. Il est constitué de macroinvertebrés,
de zooplancton, d’algues et de débris de végétaux.
La période de reproduction est printanière et se produit quand la température dépasse
14-16°C. La ponte s’effectue sur le fond. Pendant cette période, les barbeaux sont
couverts de tubercules blanchâtres.
DISTRIBUTION
Espèce endémique au Maroc, elle fréquente la Moulouya et ses affluents.

142
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

BARBUS NASUS GÜNTHER, 1874 Barbeau nase

SYNONYMES
Barbus comiza nasus Günther, 1874.
DESCRIPTION
Le corps est olive-brune au-dessus, blanchâtre au-dessous. Les écailles à stries
longitudinales au nombre de 46-50 le long de la ligne latérale et 4-5 séries d'écailles
entre la ligne latérale et les ventrales, 20-22 autour du pédoncule caudal.
La base de la dorsale est en arrière que celle des ventrales.
D. 4/7-8 - A. 3/5 - L. la. 46-50 - L. transv. 9/10
BIOLOGIE
Le barbeau est un poisson rhéophile. Il fréquente les eaux claires et courantes, mais pas
trop froides. Son régime alimentaire est très varié. Il est constitué de macroinvertebrés,
de zooplancton, d’algues et de débris de végétaux.
La période de reproduction est printanière et se produit quand la température dépasse
14-16°C. La ponte s’effectue sur le fond. Pendant cette période, les barbeaux sont
couverts de tubercules blanchâtres.
DISTRIBUTION
Espèce endémique au Maroc, nous l'avons pêché dans l'oued N'fiss, près d'Ouirgane, et
dans l'oued Oum er-Rbia, près d'El Borj.

143
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

BARBUS PALLARYI PELLEGRIN, 1919 Barbeau de Pallary

SYNONYMES
Barbus capito callensis Cuvier & Valenciennes, 1842
DESCRIPTION
Le museau est assez allongé, obtusément pointu à l'extrémité, la bouche est infère, les
lèvres sont moyennes, l'inférieure est largement interrompue au milieu. Il existe deux
barbillons de chaque côte, l'intérieur à peine plus court que le postérieur. Les écailles à
stries nombreuses divergentes sont au nombre de 41 à 44 en ligne longitudinale, 5-6
entre la ligne latérale et la ventrale. La coloration générale est assez claire, brunâtre ou
grisâtre au-dessus, blanc ou jaunâtre en dessous.
BIOLOGIE
Le barbeau est un poisson rhéophile. Il fréquente les eaux claires et courantes, mais pas
trop froides. Son régime alimentaire est très varié. Il est constitué de macroinvertebrés,
de zooplancton, d’algues et de débris de végétaux.
La période de reproduction est printanière et se produit quand la température dépasse
14-16°C. La ponte s’effectue sur le fond. Pendant cette période, les barbeaux sont
couverts de tubercules blanchâtres.
DISTRIBUTION
Le Barbeau de Pallary est une espèce endémique au Maroc.

144
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

BARBUS FRITSCHII (GÜNTHER, 1874) Barbeau de Fritsch

SYNONYMES
Capoëta waldoi Boulenger, 1902 ; Capoeta atlantica Boulenger, 1902 ; Pseudotor
fritshii fritshii Karaman, 1971.
DESCRIPTION
Le corps est Argenté, en arrière plus sombre ; une bande latérale, plus ou moins
distincte, grisonnante ou noirâtre. Les écailles, à stries longitudinales, sont au nombre de
30-33 le long de la ligne latérale et 2-3 entre la ligne latérale et les ventrales. La base de
la dorsale est en arrière que celle des ventrales.
D. 11 - A. 9 - L. lat. 30-33 - L. transv. 51/2/5
BIOLOGIE
C'est un poisson d'eau courante, fréquente les eaux claires mais pas trop froides (plus de
10°C). Omnivore et se nourrit de détritus, d'algues et d'animaux benthiques. Pendant les
premiers stades de croissance, il se nourrit de zooplancton et de benthos. Les adultes
présentent un régime alimentaire à tendance phytophage. Comme tous les barbeaux, sa
reproduction est printanière et la fraie se produit lorsque la température de l'eau dépasse
15°C.
DISTRIBUTION
C'est une espèce endémique au Maroc, où on le trouve surtout dans la partie amont des
rivières en contact avec la zone à truites. Nous l'avons pêchés dans l'oued N'fiss, près
d'Ouirgane, dans l'oued Grou, près d'El Maaziz, dans l'oued Beht, près du village de
Beht et dans l'oued Tamrhkht, près d'Oulma.

145
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

BARBUS HARTERTI (GÜNTHER, 1901) Barbeau de Hartert

SYNONYMES
Barbus rothschildi Günther, 1901 ; B. riggenbachi Günther, 1902 ; B. paytonii
Boulenger ; 1911 ; Pseudotor fritshii harteti Karaman, 1971.

DESCRIPTION
La dorsale est composée de 4 rayons branchus et 9 mous, le dernier rayon osseux est
fort. Les écailles à stries longitudinales, sont au nombre de 32-35 le long de la ligne
latérale. Deux et demie a trois séries d'écailles entre la ligne latérale et la base de la
ventrale. Cette espèce peut atteindre une taille de 20-30 cm.
BIOLOGIE
Le barbeau est un poisson rhéophile. Il fréquente les eaux claires et courantes, mais pas
trop froides. Son régime alimentaire est très varié. Il est constitué de macroinvertebrés,
de zooplancton, d’algues et de débris de végétaux.
La période de reproduction est printanière et se produit quand la température dépasse
14-16°C. La ponte s’effectue sur le fond. Pendant cette période, les barbeaux sont
couverts de tubercules blanchâtres.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

DISTRIBUTION
Le Barbeau d'Hartet est une espèce endémique au Maroc.

147
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

BARBUS PAYTONII (BOULENGER, 1911) Barbeau de Payton

SYNONYMES

Gil & Azeroul (2002)

DESCRIPTION
Les écailles à stries parallèles au nombre de 32-35 le long de la ligne latérale et 2-3
entre la base des ventrales et la ligne latérale.
Le Corps est brunâtre au-dessus, blanc argenté au-dessous ; une bande sombre au-dessus
de la ligne latérale, de la tête jusqu'à la base de la nageoire caudale.
D.3-4/8-9 - A. 2/6
BIOLOGIE
Le barbeau est un poisson rhéophile. Il fréquente les eaux claires et courantes, mais pas
trop froides. Son régime alimentaire est très varié. Il est constitué de macroinvertebrés,
de zooplancton, d’algues et de débris de végétaux.
La période de reproduction est printanière et se produit quand la température dépasse
14-16°C. La ponte s’effectue sur le fond. Pendant cette période, les barbeaux sont
couverts de tubercules blanchâtres.

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III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

DISTRIBUTION
Barbeau de type franchement éthiopien endémique au Maroc.

149
III - Clé de détermination des poissons dulcicoles marocains

BARBUS REINII (GÜNTHER, 1874) Barbeau de Rein

SYNONYMES
DESCRIPTION
Les écailles avec des stries longitudinales au nombre de 27-32 le long de la ligne
latérale et de 21/2-3 entre la base de la ventrale et la ligne latérale. Le rayon osseux de
la dorsale est fort. 2-3 séries d'écailles entre la ligne latérale et les ventrales. La base de
la dorsale est un en avant que celle des ventrales. Le corps est olive-brun au-dessus,
jaunâtre au-dessous. Les nageoires sont jaunâtres. Cette espèce peut mesurer plus d’un
mètre de long et peser plus de 10 Kg.
D. 11 - A. 8 - L. la. 32 - L. transv. 5/6
BIOLOGIE
Le barbeau est un poisson rhéophile. Il fréquente les eaux claires et courantes, mais pas
trop froides. Son régime alimentaire est très varié. Il est constitué de macroinvertebrés,
de zooplancton, d’algues et de débris de végétaux.
La période de reproduction est printanière et se produit quand la température dépasse
14-16°C. La ponte s’effectue sur le fond. Pendant cette période, les barbeaux sont
couverts de tubercules blanchâtres.

DISTRIBUTION
Le Barbeau de Rein est une espèce endémique au Maroc. Nous avons pêché quelques
spécimens dans l'oued Ksib, près d'Eassouira, en 2001.

150
IV - Les eaux continentales du Maroc : Typologie, Ressources et gestion

IV - Les eaux continentales du Maroc : Typologie, Ressources et


gestion
Le Maroc se signale au Maghreb par une certaine abondance de ses ressources en eau.
En effet, le royaume bénéficie d'avantages naturels qui lui assurent de bonnes
disponibilités en eau : un vaste château d'eau atlasique, des fleuves pérennes comme le
puissant Oum er-Rbia, d'importantes nappes souterraines encore peu entamées, de fortes
averses pluvieuses venues de l'Atlantique en hiver.
Le bilan hydrique et les ressources en eau du Maroc sont conditionnés par trois
principaux facteurs : la pluviométrie, la température de l'air et les événements
climatiques extrêmes, en particulier les sécheresses, fréquentes et parfois dramatiques
pour les populations locales. Le Maroc constitue de ce fait une région à stress hydrique
devant connaître la pénurie au cours des vingt années à venir (TAZI et al. 2001).
En plus du problème quantitatif des réserves d'eau, le Maroc compte également un
problème d'ordre qualitatif qui concerne les réserves d'eau tant de surface que
souterraines. En effet, le rejet des eaux usées domestiques et industrielles, le
déversement de quelque 4,7 millions de tonnes de déchets sur des sites non contrôlés, et,
enfin, l'épandage d'engrais et autres produits nocifs par les agriculteurs polluent en
permanence les sources d'eau disponibles dans le pays.

IV – 1 – Typologie des eaux continentales

Les eaux continentales sont des écosystèmes riches sur le plan de la biodiversité. Il en
existe une très grande variété que l’on peut regrouper en trois grands types suivant que
leurs eaux sont stagnantes, courantes ou souterraines.
Les milieux aquatiques aux eaux stagnantes sont les lacs, grandes étendues d’eau libre à
l’intérieur des terres, les marais peu profonds et envahis par la végétation, les mares, les
étangs et réservoirs créés de toute pièce par l’homme, ou encore les zones humides,
lesquelles recouvrent différents types de milieux peu profonds à la végétation
exubérante comme par exemple les marécages, les bras morts des plaines inondables,…
Au Maroc, les eaux stagnantes temporaires sont très fréquentes, même dans les régions
les plus arrosées et sont généralement de faible taille. En plus, la chaîne des montagnes
Atlas (Moyen et Haut atlas) compte un grand nombre de lacs naturels permanents, alors
que dans le Rif, on ne trouve aucun système lacustre. Les nombreux lacs de barrages,
outre leur intérêt socio-économique indéniable, n’ont généralement pas une place
privilégiée en biodiversité (DAKKI & EL AGBANI, 1993, 1997 ; El AGBANI &
DAKKI, 1992 ; EL AGBANI et al. 1996).

151
IV - Les eaux continentales du Maroc : Typologie, Ressources et gestion

Les milieux aux eaux courantes sont tous les torrents, ruisseaux, rivières et fleuves dont
les eaux sont manifestement en mouvement le long des pentes. Ces eaux devraient être
privilégiées dans la mesure où leurs communautés faunistiques ont révélé une diversité
et des originalités incontestables (DAKKI, 1987). Il faudrait ajouter, à ces eaux
courantes, les sources et ruisseaux permanents, rapides et froids du Grand Atlas
(BOUZIDI, 1989) et du Rif (EL MOUTAOUAKIL, 1989 et TAYOUB, 1989), ainsi que
les canaux de drainage et d'irrigation, et les ruisseaux temporaires.
Les estuaires sont des zones de transition entre l'eau douce et la mer. Ils constituent une
zone de transition pour les poissons migrateurs. Malheureusement, ils subissent
continuellement le poids des déchets et de la contamination humains.
Quant aux milieux aquatiques souterrains, ce sont le plus souvent des nappes d’eau
imbibant le sous-sol. Ce sont aussi parfois de véritables cours d’eau disparaissant dans
des galeries souterraines. Ainsi, les khétaras du sud qui abritent des poissons vivant dans
une obscurité totale.

Source d’après le site Internet du Ministère de l’Environnement Français (http ://www.environnement.gouv.fr/)

Figure 8 : Localisation dans un bassin versant des grands types de zones humides
1 : Estuaires–vasières, 2 : Prés salés ou schorres, 3 – Slikkes, 4 : Marais et lagunes côtiers, 5 – Delta, 6 :
Marais agricoles aménagés, 7 : Marais saumâtres aménagé, 8 : Zones humides alluviales, 9 – Ilots, 10 :
Bras morts, 11 : Prairies inondables, 12 – Ripisylves, 13 : Régions d'étangs, 14 – Lacs, 15 : Prairies
humides, 16 : Tourbières, 17 : Zones humides de bas-fond

152
IV - Les eaux continentales du Maroc : Typologie, Ressources et gestion

Les eaux phréatiques sont très connues pour leurs grandes originalités de par le taux
d'endémie de leurs peuplements zoologiques ; lesquels restent encore mal connus en
dehors des régions du Haouz-Réhamna, du Souss et de l'Anti-Atlas occidental (DAKKI,
1997).
Un essai de typologie générale des eaux continentales du Maroc a été entrepris par
DAKKI (1997) (Tableau IX). Cette typologie a révélé une étonnante diversité des eaux
continentales, aussi bien par les caractères abiotiques que par les composantes
biologiques.

153
IV - Les eaux continentales du Maroc : Typologie, Ressources et gestion

Tableau IX : Typologie d’habitats d'eau continentale du Maroc.

Type Explication
Eaux stagnantes Pièces d'eau où l'écoulement superficiel est nul, sinon très faible
Lacs permanents Ecosystèmes lacustres plus ou moins profonds (>2 m), permanents
Lacs de haute altitude Lacs permanents de montagne, froids (pouvant geler sur les bords) en hiver
Lacs de basse plaine Lacs permanents de basse altitude, normalement peu froids en hiver et chauds en été
Pièces d'eau stagnante peu profonde (<2 m), riches en végétaux, permanentes ou semi-
Merjas (étangs)
permanentes, généralement de grande taille
Merjas d'eau douce Merjas aux eaux douces ou très légèrement saumâtres
Merjas salées/saumâtres Merjas aux eaux saumâtres ou salées
Pièces d'eau stagnante, temporaires ou semi-temporaires, avec ou sans végétation,
Dayas
généralement de faible taille
Dayas d'eau douce Dayas aux eaux douces à très légèrement saumâtre
Dayas salées/saumâtres Dayas aux eaux saumâtres ou salées
Larges étendues d'eau salées à hypersalées, à immersion temporaire (non forcément
Sebkhas / chotts annuelle), en régions arides ou sahariennes, d'origine souvent éolienne, la végétation
aquatique (immergée) y est très basse ou absente
Eaux courantes / Sources Ruisseaux, torrents, rivières, où les eaux s'écoulent dans un sens unique
Sources Eaux naturelles émergeant directement de la nappe phréatique, à température stable
Sources fraîches rhéocrènes Sources froides à fraîches (6-14°C), permanentes, à écoulement rapide
Sources fraîches limnocrènes Sources sans écoulement apparent, en forme de mare d'eau stagnante
Sources intermittentes Sources, souvent fraîche, à écoulement temporaire
Sources chaudes Sources à température voisine de 18-20°C
Sources thermales Sources à température dépassant les 30°C
Cours d'eau Eaux courantes loin des sources, riches en matière organique, à température variable
Cours d'eau permanents, froids à frais (dépassant rarement les 20 °C en été), souvent de
Cours d'eau frais/froids
montagne
Rapides froids supérieurs Cours d'eau froids/frais et rapides (torrents...)
Ruisseaux lents de montagne Cours d'eau lents de montagne, eurythermes (0-25°C), souvent riches en végétation
Cours d'eau chauds Rivières/ruisseaux permanents, chauds (rarement à moins de 20°C, en hiver)
Cours d'eau chauds et rapides Rivières/ruisseaux chauds, peu profonds et rapides, à température variable
Cours d'eau chaude et lents Rivières/ruisseaux chauds en zone plate, à écoulements lents, eurythermes
Grandes rivières de plaine (de bas cours), profondes (>2 m), lentes, larges et chaudes
Fleuves
(température souvent supérieure à 25°C)
Ruisseaux s'asséchant en été et régulièrement remis en eau en période pluvieuse, fréquent
Ruisseaux temporaires
surtout dans les zones où dominent des roches imperméables
Eaux souterraines totalement à l'obscurité ou à l'ombre, à température stable et très peu
Eaux phréatiques
chargées en matière organique
Puits (nappes superficielles) Eaux de la nappe superficielle artificiellement mise au contact de l'air et à la lumière
Sous-écoulement (cours d'eau) Zones de sous-écoulement en eau courante
Sous-écoulement (sources) Zones de sous-écoulement au niveau d'émergences superficielles d'eaux phréatiques
Grottes Ruisseaux ou flaques souterrains, dans des grottes plus ou moins obscures
Milieux artificiels Milieux entièrement créés par l'homme.
Lacs de barrages Lacs de barrages, petits plans d'eaux piscicoles, bassins artificiels divers
Plans d'eau piscicoles Petits lacs de barrages, souvent aménagés pour la pêche et/ou à l'aquaculture.
Rizières Aires de cultures immergées, à longue durée d'immersion
Bassins d'eau usée Bassins de traitement d'eau usée (décantation, aération ...)
Canaux d'irrigation Canaux/séguias d'adduction d'eau, souvent pour l'irrigation, s'écoulant à ciel ouvert
Canaux de drainage Canaux de drainage de marécages, à écoulement souvent très lent
Canaux issus de puits ou de sources, partiellement souterrains (une série de puits est creusée
Khétaras
le long de leur tracé)
Source : Etude Nationale sur la Biodiversité (Faune aquatique continentale).

154
IV - Les eaux continentales du Maroc : Typologie, Ressources et gestion

IV – 2 – Causes de dégradation et mesures de conservation

Les eaux continentales marocaines subissent une pression croissante et une dégradation
de leur qualité due à l'agriculture et à l'utilisation des engrais et des produits
phytosanitaires, en plus de l'industrie, le tourisme, les activités minières et
l'urbanisation.
D’après le rapport de l'Observatoire National de l'Environnement du Maroc (ONEM,
2001) sur l'état de l'environnement au Maroc, la qualité des eaux de surface s'est
dégradée dans une proportion de 37 %, contre 46 % pour les eaux souterraines. À
l’exception d'un nombre restreint, la qualité des eaux dans la majorité des barrages a été
bonne à moyenne.
La quantité des matières polluantes dans les eaux usées urbaines contient 131443 tonnes
de matières oxydables, 25981 tonnes d'azotes et 3847 tonnes de phosphore. Par contre
les rejets liquides industriels contiennent 26640 tonnes de matières oxydables, 2770
tonnes d'azotes, 60 tonnes de phosphore et 70 tonnes de chrome.
L'étude a montré que les principales matières polluantes sont dues à l'utilisation des
engrais (8500 tonnes d'azote en 1994) et des pesticides (prés de 15 tonnes).
Les principaux impacts sur les ressources en eau du Maroc à l’horizon 2020 sont :
Une baisse généralisée de l’ordre de 15 % par rapport au bilan actuel ;
Une accentuation des baisses des niveaux piézométriques, (devant engendrer une
augmentation des coûts de réalisation et d’exploitation des forages et donc une baisse de
compétitivité des produits agricoles) ;
Une baisse ou disparition de l’artésiannisme des nappes en charge ;
Une baisse des débits des exutoires naturels (sources, débits de base des cours d’eau
superficiels, khéttaras,…) ;
Augmentation de la pollution dans les cours d’eau superficiels (en raison d’une plus
faible dilution) recevant des eaux usées (brutes) domestiques et industrielles ;
Pollution des nappes côtières par invasion des eaux marines ;
Augmentation des concentrations en nitrates dans les nappes alimentées par l’infiltration
des eaux d’irrigation ;
Augmentation de la salinité des eaux des lacs et des nappes peu profondes (en raison
d’une plus forte évapo-transpiration).

IV – 2 – 1 – Causes de dégradation
La destruction de l’habitat, résultant des pressions des activités humaines (agriculture,
pollution, construction des installations hydroélectriques), est la principale cause de la

155
IV - Les eaux continentales du Maroc : Typologie, Ressources et gestion

dégradation des écosystèmes aquatiques et de la régression des espèces animales et


végétales. La pollution, les constructions hydrologiques, l’exploitation intensive, la
sécheresse, l’introduction des espèces allochtones, et l'absence de moyens de contrôle et
de prévention contre l'exploitation illicite des ressources piscicoles constituent les autres
principaux facteurs de régression.

Source d’après le site Internet du Ministère de l’Environnement Français (http ://www.environnement.gouv.fr/)

Figure 9 : Types de pression sur les milieux humides

IV – 2 – 1 – a – Pollution

Les pollutions urbaine, industrielle et agricole représentent les trois causes essentielles
de la dégradation des écosystèmes aquatiques au Maroc. Les principaux polluants sont
les eaux usées et autres déchets consommateurs d'oxygène (essentiellement les
substances organiques), les agents contaminants, les engrais, les produits chimiques
organiques, notamment les pesticides, les divers produits ou déchets industriels, le
pétrole, les minéraux et les composés chimiques, les sédiments composés de particules
minérales extraits du sol, etc.
Les rapports du Département de l'Hydraulique sur l'état de la qualité des ressources en
eau rendent compte d'une situation très critique, la pollution ayant atteint actuellement
toutes les grandes rivières du pays, bien qu’avec des degrés d’impacts variés. La
présence de la plupart des agglomérations urbaines sur les rivières ou sur la côte suffit

156
IV - Les eaux continentales du Maroc : Typologie, Ressources et gestion

pour donner une idée de la gravité de la pollution urbaine, sachant que toutes ces
agglomérations ont subi une croissance rapide et brutale durant les vingt dernières
années. La pollution des peuplements fluviaux récepteurs d'eaux usées urbaines a atteint
des niveaux critiques (FEKHAOUI et al. 1993 ; HAMMADA, 1990).
A – Pollution d'origine urbaine : Les rejets domestiques simples se sont enrichis de
produits plus complexes (lessives…) et les réseaux d’assainissement recueillent des
rejets industriels, commerciaux ou artisanaux aux caractéristiques très diverses.
Le volume des eaux usées produites en milieu urbain est estimé à 5000 Mm3. Une
grande partie est rejetée dans le réseau hydrographique ou répandu sur le sol. Les
principales matières polluantes véhiculées par les eaux usées domestiques urbaines sont
évaluées à :
* 260.000 tonnes de matières oxydables (50% dans le réseau hydrographique et épandu
sur le sol) ;
* 48.000 tonnes d’azotes (54% dans le réseau hydrographique et épandu sur le sol) ;
* 7300 tonnes de phosphores (53M dans le réseau hydrographique et épandu sur le sol).
B – Pollution d'origine industrielle : Les pollutions industrielles sont loin d'avoir
l'impact qu'elles ont sur la rive Nord du bassin méditerranéen, mais elles ne sont pas
pour autant négligeables. Le Sebou et ses affluents, plus que toutes les autres rivières du
Maroc, montrent par endroit de fortes concentrations en métaux lourds et en matière
organique d'origine industrielle.
La pollution industrielle est ressentie principalement dans les rivières Sebou et Oum Er-
Rbia. Les huileries, les sucreries et les papeteries occupent une place prépondérante
dans cette pollution ; Il faut signaler cependant que l'industrie artisanale (tanneries,
teintureries, argenteries...), fortement concentrée dans la ville de Fès, a abandonné
l'emploi de produits naturels à la faveur de produits de synthèse fortement polluants
(FEKHAOUI et al., 1993).
Les industries agro-alimentaires rejettent près de 22 Mm3 dont essentiellement les
nitrates et le phosphore. Les autres industries, métallurgiques et électriques, rejettent des
eaux résiduaires contenant du cyanure, élément très toxique à de faibles concentrations
(environ 2 tonnes de cyanure).
La plus grande partie des rejets industriels est déversée dans le bassin de Sebou, qui
concentre la pollution organique due aux huileries ainsi que la pollution par le chrome
provenant des tanneries de Fès. Le bassin de Tensift recueille les métaux lourds
provenant des mines d’extraction de plomb, zinc et cuivre. Les bassins de Moulouya, du
Loukous, du Bou Regreg et du Sous-Massa restent les moins atteints par les rejets
industriels.

157
IV - Les eaux continentales du Maroc : Typologie, Ressources et gestion

C – Pollution d'origine agricole : L'agriculture et l'élevage sont responsables du rejet


de nombreux polluants organiques et inorganiques dans les eaux de surface et
souterraines.
L'impact des activités agricoles sur la qualité des eaux est la conséquence des pertes de
fertilisants (engrais chimiques, effluents d'élevages, effluents agro-alimentaires et
boues) et des produits de traitement des cultures (produits phytosanitaires).
En plus de sa forte demande en eau, l'agriculture développe des pollutions non
négligeables, par l'utilisation accrue de fertilisants et de pesticides. L'effet des
fertilisants est ressenti pratiquement dans l'ensemble des eaux superficielles dont le
bassin versant connaît des épandages de ceux-ci ; ces eaux sont devenues très
eutrophes ; toutefois, dans les cours d'eau, la participation des perturbations
hydrologiques à cette eutrophisation se fait avec une grande part vu que la baisse du
débit entraîne généralement un réchauffement excessif des eaux (DAKKI, 1987).
L'effet des pesticides, encore négligé à l'heure actuelle (vu le manque de données
concrètes sur cet effet), a commencé à se manifester dans certains points d'eau. C'est
ainsi que les mortalités de poissons notées récemment à Dayet Er-Roumi dans le barrage
Al Qansera seraient dues à l'emploi de pesticides dans le bassin versant immédiat de ces
sites ; par ailleurs, les teneurs relevées récemment dans les bas cours des rivières du
Sebou, de l'Oum Er-Rbia et du Loukkos (FATHI, 1995) sont alarmantes, bien que leurs
concentrations dans les organismes vivant au niveau des embouchures de ces rivières
semblent être acceptables.
Au Maroc, la pollution générée par l’utilisation des engrais et des produits
phytosanitaires en agriculture est évaluée à 8500 tonnes d’azote et 15 tonnes de
pesticides (Source : Site du Ministère de l’Environnement).
Suite, en partie, à l'utilisation accrue de fertilisants, liée à la modernisation de
l'agriculture, les eaux superficielles sont de plus en plus eutrophes ; les traces de ces
polluants ont été également retrouvées dans les eaux souterraines.
Les mortalités de poissons constatées récemment dans des zones humides continentales
(Barrage d'Al Qansera et Dayet Er-Roumi) sont probablement attribuées aux pesticides.
Ceux-ci montrent également des teneurs élevées à Merja Zerga et seraient présents
également dans les zones humides du Bas Loukkos, compte tenu de leur utilisation
massive autour de celles-ci (FATHI, 1995).
La contamination des eaux souterraines et des eaux de surface par les pesticides se
poursuivra et peut-être s’intensifiera. Il est difficile de prévoir les tendances à cause du
manque des données de surveillance.

158
IV - Les eaux continentales du Maroc : Typologie, Ressources et gestion

IV – 2 – 1 – b – Constructions hydrauliques

Les aménagements tels que la construction des barrages ou de digues, la rectification ou


la suppression des méandres, le creusement du lit, le bétonnage des berges, etc.
constituent des atteintes parmi les plus sérieuses à l'intégrité des cours d'eau.
L'endiguement des fleuves peut altérer l'écoulement des eaux et provoquer un
abaissement du niveau, ce qui affecte non seulement la faune et la flore, mais également
la nappe phréatique.
La construction d'un ouvrage hydraulique affecte les populations piscicoles : réduction
de la biomasse et disparition des grands migrateurs (Aloses et anguilles). Une fois
construit, le barrage modifie les flux solides et liquides, s’oppose aux échanges
biologiques, entraîne une profonde artificialisation du lit et altère donc la vie du fleuve.
Les efforts déployés en matière d'étude et de réalisation d'infrastructures hydrauliques,
ont permis de réaliser 100 grands barrages. La capacité de stockage de ces barrages est
passée de 2,3 milliards de m3 en 1967 à près de 15,8 Milliards de m3 en 2002.
Tableau X : Evolution de nombre de barrages au Maroc.

Année 1956 1974 1981 1995 1997 2002


Nombre de grands barrages 12 23 30 87 89 100
Capacité totale (Millions de m3) 1 800 5 440 9 275 10 250 14 300 15800
http ://www.mtpnet.gov.ma/dgh/patrimoine/som_patr.htm

Un programme est par ailleurs en cours qui prévoit de construire, d'ici à 2020, 2 à 3
nouveaux barrages par an. Le plus grand barrage du Maroc est celui d'Al Wahda. Grâce
à sa capacité de 3,8 milliards m³, cet ouvrage hydraulique est le deuxième plus grand
barrage du continent africain (MEHEUS, 2001).
Les effets biologiques sont nombreux et complexes autant en amont qu’en aval d’un
barrage. Les effets des barrages sur les stocks des espèces migratrices sont certainement
néfastes, puisqu’ils les empêchent d’accéder aux zones de frayères pour les espèces
anadromes et de croissance pour les espèces catadromes. Les poissons des retenues sont
également exposés au danger de désoxygénation de l’eau, phénomène qu’on appelle
eutrophisation.

Figure 10 : Effets des barrages


159
IV - Les eaux continentales du Maroc : Typologie, Ressources et gestion

En plus, les barrages sont des constructions onéreuses et leur durée d’exploitation est
très limitée. L’envasement des barrages diminue leurs capacités de stockage. Ainsi,
l'envasement du barrage de l’Oued Mellah a vu sa capacité diminuer de 18 Mm3 en
1930 ; année de sa construction, à près de 5 Mm3 actuellement, alors que les barrages de
Mechra Hamadi, Sidi Driss, Nakhla et de Mohammed V sont les plus touchés, leurs
retenues étant envasées à plus de 40% de leurs capacités initiales (M. GHAILANI,
2001).
Les autres effets de cet envasement résident dans la dégradation de la qualité des
retenues de barrage de fait du phénomène d’eutrophisation et la sécurité même de
barrage. Pour lutter contre ce phénomène, le Maroc s’efforce de mener deux types
d’actions. L’une en amont des ouvrages hydrauliques, par l’aménagement des bassins
versants, et la seconde, en leur aval, moyennant leur déenvasement.

IV – 2 – 1 – c – Introductions des poissons exotiques

Si les effets écologiques des introductions d’espèces terrestres sont connus depuis
longtemps, ceux touchants les poissons n’ont reçu l’attention des biologistes que depuis
les années 60 (COURTENAY, 1989). Les conséquences des introductions (écologiques,
pathologique et génétique) des espèces exotiques sont toujours sujettes à controverse
(CRIVELLI, 1995).
Les impacts potentiels de ces introductions sur les espèces indigènes sont
nombreux : compétition alimentaire et spatiale, hybridation, prédation sur les espèces
autochtones,... Parfois, ces introduction provoquent une déclinaison des populations des
certaines espèces autochtones, et même leur disparition (BIANCO, 1995). Certaines de
ces espèces introduites, comme la perche-soleil et la gambusie, sont considérées comme
des espèces nuisibles (WELCOMME, 1992).
Au Maroc, plus d’une trentaine d’espèces exotiques ont été introduites, volontairement
ou non, depuis les premières années de protectorat français. Seule une dizaine ont pu
s’acclimater.
L’introduction des carpes, Cyprinus carpio, dans les différents lacs d’altitude ; où leurs
habitudes fouisseuses la conduisent à détruire les zones de fraie ou les pontes d’autres
poissons, les végétaux et, dans certains cas, la vie benthique (JACKSON, 1960) ; a été la
cause de la disparition de la truite de l'Atlas, Salmo pallaryi, espèce endémique de
l’Aguelmam Sid Ali, dans les années 40 (ZRAOUTI, 1993).
Les carpes ont provoqué, aussi, non seulement l’extermination des Barbeaux indigènes
mais également de deux espèces de truites introduites auparavant dans ces lacs. Dans
deux lacs vierges, la carpe a pratiquement exterminé une population de grenouilles
vertes (Rana esculenta) (PREUDHOMME, 1961, In: KERANS, 1962).
Le ralentissement de la politique d’introductions de poissons enregistré ces dernières
années montre bien que l’on a pris conscience des dangers qu’elle représente pour la
160
IV - Les eaux continentales du Maroc : Typologie, Ressources et gestion

faune préexistante et de la nécessité de bien connaître l’espèce et le milieu où son


acclimatation est souhaitée. Seules des études à long terme nous permettront d’évaluer
réellement les impacts des introductions des poissons exotiques sur les populations
autochtones.

IV – 2 – 1 – d – Autres facteurs de régression

* Sécheresse :
Au cours des 30 dernières années, le Maroc a connu de graves périodes de sécheresse,
préjudiciables à tous les secteurs de l'économie. En effet, elle a eu comme conséquence
principale l’assèchement des rivières. Le déficit hydrique provoqué par la sécheresse
rend les cours d’eau secs où ne peuvent plus vivre les poissons et autres êtres
aquatiques. Ceci a provoqué la restriction du réseau hydrologique et aussi l’aire de
répartition des certaines espèces.
D’autres conséquences apparaissent : les niveaux bas (la pollution est d’autant plus dure
que les débits sont bas), les eaux chaudes et l’ensoleillement important ont fait se
développer les herbiers, au point que certains plans d’eau sont totalement impêchables.
* Drainage :
De grandes surfaces marécageuses, en particulier dans le Gharb, ont été asséchées par
drainage pour être transformées en champs de cultures, ce qui a contribué à l'élimination
d'habitats humides et parfois à une dégradation de la qualité de l'eau.
Les meilleurs exemples qui illustrent l’ampleur de ce type d’impact sont les merjas
Dawra et Sidi Mohammed Ben Mansour, une partie des marais du bas Loukkos et
d’autres marécages inondés auparavant par les crues du Sebou (DAKKI, 1997).
* Pompage et dérivation des eaux :
Le prélèvement excessif d'eau destinée essentiellement à l'irrigation ou à la
consommation domestique ou industrielle est souvent mal contrôlé et peut ravager les
habitats des rivières en réduisant le niveau d'eau parfois jusqu'à l'assèchement et se
multiplie non seulement dans les régions arides à sub-humides, mais aussi dans les
zones montagneuses. En effet, durant les vingt dernières années, les cultures ont
progressé rapidement en altitude, profitant essentiellement de la sécheresse
(enneigement peu prolongé) et de la disponibilité de grands moyens pour transformer les
milieux et implanter des formes de cultures adaptées au climat montagnard.
Ces prélèvements peuvent ravager les habitats des rivières en réduisant le niveau d’eau
parfois jusqu’à l’assèchement ; c'est ainsi que plusieurs espèces, rares ou endémiques du
Maroc, ont peut-être déjà disparu, à cause de l'assèchement des rivières et du captage
des sources.

161
IV - Les eaux continentales du Maroc : Typologie, Ressources et gestion

Les pompages dans la nappe se sont multipliés de manière alarmante, plus


particulièrement lors des périodes de sécheresse. En conséquence, la baisse du niveau
piézométrique des nappes a affecté plusieurs marécages, voire des lacs de montagne
dont la mise en eau est devenue de courte durée, sinon totalement entravée. Aussi, la
baisse excessive de débit, voire le tarissement, de certaines sources du Moyen Atlas ne
serait-elle pas due, du moins en partie, à ces pompages.

IV – 2 – 2 – Gestion et mesures de conservation des écosystèmes aquatiques


Les ressources vivantes exploitables des milieux aquatiques, notamment les poissons
autochtones ou migrateurs, ont un intérêt particulier pour la pêche en eau douce, qu’elle
soit récréative ou productive. La préservation et la gestion de ces ressources, et la
protection, restauration et valorisation des hydrosystèmes continentaux doivent
s’appuyer sur la meilleure connaissance possible de ces populations et de leurs réactions
aux perturbations physiques, chimiques et biologiques du milieu.
Pour atteindre ce but, il faut un haut niveau de formation professionnelle (écologie des
poissons et limnologie) et d’importants moyens financiers. On recommande de protéger
toutes les sections intactes ou peu aménagées des rivières, de construire davantage
d’installations de purification et de restaurer les cours d’eau dans leur diversité en
matière de débit, de lit et de végétation des rivages.
Malheureusement, on ignore encore largement les réalités de la distribution, de la
taxonomie, de la biologie et de l’écologie de nombreux poissons d’eau douce marocains,
et tant que cette situation ne s’améliore pas, nombre de propositions relatives à la
conservation ne peuvent être que tentatives. La solution optimale réside dans la création
d’un centre national pour la sauvegarde des poissons d’eau douce au Maroc, qui pourrait
lancer un programme de cartographie détaillée, rassembler des statistiques pour
l’exploitation commerciale et la pêche sportive, coordonner et diriger la recherche
nécessaire dans plusieurs bassins, en commençant par les espèces menacées (Aloses,
anguilles, truites sauvages, etc.).

162
Conclusion générale

Conclusion générale
La présente étude représente une contribution à la connaissance de l’ichtyofaune des
eaux continentales du Maroc et une première étude taxonomique des poissons dulcicoles
marocains. L'essentiel de nos résultats peut être résumé ainsi :
La synthèse bibliographique nous a permis d’établir une liste de 50 espèces, dont 35
espèces dulcicoles autochtones et 15 introduites, réparties en 28 genres et 16 familles.
Cette ichtyofaune est caractérisée par la prédominance de la famille des cyprinidés, et
surtout des barbeaux, du genre Barbus.
Un catalogue ichtyologique, comportant 50 espèces, a été réalisé. Pour les différentes
espèces nous avons précisé la synonymie, la biologie, l'écologie et la distribution.
L'importance de ce catalogue peut être estimée par le nombre de taxa répertoriés et
l'enrichissement relatif de l'ichtyofaune autochtone par l'introduction des nouvelles
espèces.
Les difficultés trouvées lors de la détermination de notre matériel biologique par le biais
des clés de détermination classiques nous a incité à élaborer des clés propres, qui,
espérons-le, permettront d’aboutir à l’identification de l’espèce par des caractères
facilement accessibles.
Pour la réalisation de ces clés et diagnoses, nous nous sommes basé sur les caractères
morphologiques utilisés dans les travaux antécédents décrivant la morphologie externe.
Cette étude s'est basée sur la description du matériel biologique correspondant aux
spécimens récoltés par nous-même dans les différents cours d'eau et ceux de la
collection de l'Institut Scientifique de Rabat et de MNCN de Madrid d'une part, et sur
des travaux bibliographiques d'autre part. En outre, nous avons établi des fiches
descriptives pour chaque espèce, avec des cartes de répartition et des photos.
A l’heure actuelle, le statut taxonomique des barbeaux appartenant au sous-genre Barbus
pose encore énormément de problèmes. Ainsi, la synthèse bibliographique nous a permis
d’établir l’existence de dix espèces, même si plusieurs auteurs reconnaissent l’existence
de seulement deux ou trois espèces.
L’étude des populations de barbeaux a été axée sur la morphométrie. L’étude
électrophorétique et l'analyse des séquences d'ADN, initialement prévue, n’ont pas pu
être réalisées et ce pour des raisons indépendantes de notre volonté.
L'utilisation de l'analyse discriminante canonique pour l'étude de la biométrie des
barbeaux ou chaque espèce est représentée par 25 caractères morphométriques nous a
permis de mettre en évidence l’existence de quatre groupes :
- deux groupes de barbeaux appartenant au sous-genre Barbus : B. callensis et B. nasus ;
- deux groupes appartenant au sous-groupe Labeobarbus : B. fritschii et B. reinii.

163
Conclusion générale

Même si ces résultats sont semblables à ceux obtenus par l’étude biométrique menée par
Estève (1947), et face à la problématique taxinomique concernant les barbeaux
marocains, ce travail ne représente qu’une mince étape dans la connaissance
systématique de ce groupe. Nous pensons que de futures études écologiques et
biochimiques, étude caryologique et analyse des enzymes électrophorétiques, seraient
nécessaire et peuvent nous apporter des éléments de réponse.
Les eaux continentales marocaines subissent une pression croissante et une dégradation
de leur qualité. En tête de ces menaces, on trouve avant tout la destruction des habitats,
et notamment l'uniformisation des paysages, la disparition des zones humides, les
aménagements touristiques et agricoles, le remembrement et la destruction des frayères.
Parmi les autres menaces, il y a l'usage des pesticides ou des engrais, la "pression
humaine", bien évidemment, ainsi que les destructions directes comme la sécheresse et
la pêche.
Au terme de cette étude, et dans le but de sauvegarder la diversité de la faune piscicole
autochtone des eaux continentales marocaines, des mesures urgentes et adéquates
doivent être entreprises pour sa sauvegarde. Il est donc urgent d'actualiser les données
relatives à la Systématique, à la distribution et à l'écologie des poissons autochtones,
avec des essais d'identification de leurs valeurs socio-économiques potentielles, des
impacts qu'elles subissent et des mesures de gestion nécessaires pour en permettre une
exploitation durable.
Perspectives :
Il nous semble intéressant d'élargir encore notre recherche car la liste des espèces que
nous avons présentée n'est pas exhaustive. En effet, nous espérons dans les années à
venir :
- Entériner la liste des poissons des eaux continentales marocaines en étendant nos
prospections dans tous les cours d'eau intérieurs marocains ; ainsi nous pourrions
affirmer l'existence de certaines espèces dont la présence est douteuse, comme Apahnius
fasciatus, A. iberus et Sarotherodon galilaeus ; ou encore découvrir les espèces
considérées comme disparues ;
- Réviser les différentes collections marocaines pour pouvoir élucider certains
"énigmes" de l'identification des Barbeaux marocains ; en effet, l'identification basée sur
les descriptions morphologiques de ces espèces est en remaniement constant. Nous
pensons qu'il est temps de généraliser l'une des méthodes les plus utilisées et les plus
fiables dans ce type de recherche, à savoir l'étude caryologique ou l'analyse des enzymes
électrophorétiques.

164
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1
Dans cette liste sont présentées les principales références bibliographiques citées dans le texte, ainsi que celles
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Annexe : Liste des poissons déposés à l'Institut Scientifique

Espèce Cours d’eau Localité Bassin


Anguilla anguilla Ksib Essaouira Ksib
Loukkos Ksar El-Kebir Loukkos
Barbus figuiguensis Ziz Rich Ziz
Guir Tazouguerte Zousfana
Ziz Maadid Ziz
Barbus ksibi Ksib Essaouira Ksib
Barbus labiosa Bou Regreg Mâaziz Bou Regreg
Beth Village Beth Sebou
Loukkos Ksar El-Kebir Loukkos
Barbus lepineyi Asif Mellah Tikirt
El-Maleh Mrhmina Drâa
Tamessoult Tamessoult Drâa
Barbus massaenssis Asif Tamarhakht Iminiki Sous
Barbus moulouyensis Moulouya Ksabi Moulouya
Gambusia hoolbroki Tata Tata Drâa
Massa Aït-ou-Mribete Massa
Labeobarbus fritschi Bou Regreg Mâaziz Bou Regreg
Beth Village Beth Sebou
Ksib Essaouira Ksib
Lepomis gibossus Beth Village Beth Sebou
Ziz Maadid Ziz
Liza sp. Asif Tinkert Tamri Bassin Tinkert
Ksib Essaouira Ksib
Tilapia zilli El-Maleh Mrhmina Drâa
Monographie des poissons des eaux continentales du Maroc :
Systématique, Distribution et Ecologie

RÉSUME :
L'ichtyofaune des eaux continentales du Maroc constitue une ressource naturelle de grand intérêt à
la fois sur les plans écologique, socio-économique et sur celui de la biodiversité. Malgré la
richesse et la diversité de cette ichtyofaune, et excepté un essai de compilation bibliographique
relativement récent et une ancienne monographie nord-africaine, nulle clé d'identification globale,
ni catalogue de répartition actualisé des poissons n'ont été élaborés.
La synthèse bibliographique nous a permis d’établir une liste de 50 espèces, dont 35 espèces
dulcicoles autochtones et 15 introduites, réparties en 28 genres et 15 familles, et de réaliser un
catalogue ichtyologique, comportant 50 espèces, avec des cartes de distribution et des photos ou
dessins.
L’ichtyofaune dulcicole marocaine est caractérisée par la prédominance de la famille des
Cyprinidae, et surtout des barbeaux, du genre Barbus. A l’heure actuelle, le statut taxonomique
des barbeaux appartenant au sous-genre Barbus pose encore énormément de problèmes. Ainsi, la
synthèse bibliographique nous a permis d’établir l’existence de onze espèces, même si plusieurs
auteurs ne reconnaissent l’existence que de deux ou trois espèces.
L’étude des populations de barbeaux a été axée sur la morphométrie. L'utilisation de l'analyse
discriminante canonique pour l'étude de la biométrie des barbeaux (chaque espèce est représentée
par 25 caractères morphométriques) nous a permis de mettre en évidence l’existence de quatre
groupes de barbeaux :
- Deux groupes appartenant au sous-genre Barbus : Barbus labiosa et Barbus nasus ;
- Deux groupes appartenant au sous- genre Labeobarbus : Barbus fritschii et Barbus reinii.
Les eaux continentales marocaines subissent une pression croissante et une dégradation de leur
qualité. En tête de ces menaces, nous avons la destruction des habitats, et notamment
l'uniformisation des paysages, la disparition des zones humides, les aménagements touristiques et
agricoles, la destruction des frayères. Auxquelles s'ajoutent l'usage des pesticides, des engrais, la
sécheresse et la surpêche.
Dans le but de sauvegarder la diversité de la faune piscicole autochtone dulcicole marocaine, des
mesures urgentes et adéquates doivent être entreprises. Il est donc urgent d'actualiser les données
relatives à la systématique, à la distribution et à l'écologie des poissons autochtones, avec des
essais d'identification de leurs valeurs socio-économiques potentielles, des impacts qu'elles
subissent et des mesures de gestion nécessaires pour en permettre une exploitation durable.

MOTS CLES : Poissons, Barbus, Systématique, Clé de détermination, Biométrie, Eaux


continentales, Maroc.
Monography of fish of inland waters of Morocco:
Systematic, Distribution and Ecology
Summary:
The ichthyofauna of inland waters of Morocco constitutes a natural resource of great interest
at the same time on the ecological, socio-economic and of the biodiversity scales. In spite of
the richness and diversity of this ichtyofauna, and apart from a test of bibliographical
compilation relatively recent and an old North-African monograph, no key of total
identification or a updated catalogue of distribution of fish were elaborate.
The bibliographical synthesis enabled us to draw up a list of 50 species, including 35 fresh-
water species autochtones and 15 introduced, divided into 28 genus and 15 families, and to
carrie an ichthyologic catalogue, comprehending 50 species, with map of distribution and
photos or schemas.
This ichthyofauna is characterized by the prevalence of the family of Cyprinidae, and
especially of the barbels, the genus Barbus. At present, the taxonomic statute of the barbels
belonging to the sub-genus Barbus poses problems still enormously. Thus, the bibliographical
synthesis enabled us to establish the existence of eleven species, even if several authors
recognize the existence only of two or three species.
The study of the populations of Barbus was centred on the morphometry. The use of the
canonical discriminating analysis for the study of the biometrics of the Barbus (each species
is represented by 25 characters morphometric) enabled us to highlight the existence of four
groups of taxed:
- Two groups of to the sub-genus Barbus: Barbus labiosa and Barbus nasus;
- Two groups of to the sub-genus Labeobarbus: Barbus fritschii and Barbus reinii.
The Moroccan inland waters undergo an increasing pressure and a degradation of their
quality. At the head of these threats, we have the destruction of the habitats, and in particular
the standardization of the landscapes, the disappearance of the wetlands, tourist and
agricultural installations, destruction of the spawning grounds. Which are added the use of the
pesticides, of manures, the draught and overfishing.
With an aim of safeguarding the diversity of the indigenous fauna of Moroccan inland waters,
urgent and adequate measurements must be undertaken for its safeguard. It is thus urgent to
bring up to date the data relative to systematic, the distribution and the ecology of the fish
autochtonous, with classification tests of their potential socio-economic values, impacts which
they undergo and of measurements of management necessary to allow a durable exploitation
of it.

Key words: Fish, Barbus, Systematic, Key of identification, Biometrics, Inland waters,
Morocco.
‫ﻣﻮﻧﻮﻏﺮاﻓﻴﺎ أﺳﻤﺎك اﻟﻤﻴﺎﻩ اﻟﻘﺎرﻳﺔ ﺑﺎﻟﻤﻐﺮب ‪ :‬ﺗﺼﻨﻴﻒ‪ ،‬ﺗﻮزﻳﻊ و اﻳﻜﻮﻟﻮﺟﻴﺎ‬

‫اﻟﻤﻠﺨﺺ ‪:‬‬
‫ﺗﺸﻜﻞ أﺳﻤﺎك اﻟﻤﻴﺎﻩ اﻟﻘﺎرﻳﺔ ﺑﺎﻟﻤﻐﺮب ﻣﻮردًا ﻃﺒﻴﻌﻴﺎ ذو أهﻤﻴﺔ ﺑﺎﻟﻐﺔ ﻓﻲ اﻟﻤﺠﺎﻻت اﻟﺒﻴﺌﻴﺔ‪ ،‬اﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻴﺔ‪-‬اﻗﺘﺼﺎدﻳّﺔ و اﻟﺘﻨﻮع‬
‫اﻻﺣﻴﺎﺋﻲ‪ .‬ﻟﻜﻦ رّﻏﻢ ﻏﻨﻰ و ﺗﻨﻮع اﻟﺜﺮوة اﻟﺴﻤﻜﻴﺔ اﻟﻘﺎرﻳﺔ‪ ،‬و ﺑﺎﺳﺘﺜﻨﺎء ﻣﺤﺎوﻟﺔ ﺗﺠﻤﻴﻊ ﺑﻴﺒﻠﻴﻮﻏﺮاﻓﻴ ّﺔ ﺣﺪﻳﺜﺔ و ﻣﻮﻧﻮﻏﺮاﻓﻴﺎ ﻗﺪﻳﻤﺔ‬
‫ﺧﺎﺻﺔ ﺑﺄﺳﻤﺎك إﻓﺮﻳﻘﻴﺎ اﻟﺸﻤﺎﻟﻴﺔ‪ ،‬ﻻ ﻳﻮﺟﺪ أي ﻣﻔﺘﺎح ﺗﻌﺮﻳﻔﻲ ﺷﺎﻣﻞ ﺧﺎص ﺑﻬﺎ و ﻻ أي آﺘﺎﻟﻮج ﻣﺤﺪّث ﻟﺘﻮزﻳﻌﻬﺎ ﻋﻠﻰ اﻟﺼﻌﻴﺪ‬
‫اﻟﻮﻃﻨﻲ‪.‬‬
‫ﻲ أن ﻧﻀﻊ ﻗﺎﺋﻤﺔ ﺑـ ‪ 50‬ﻧﻮﻋﺎ‪ ،‬ﻣﻨﻬﺎ ‪ 35‬ﻧﻮﻋﺎ ﻣﺤﻠﻴﺎ و ‪ 15‬ﻧﻮﻋﺎ دﺧﻴﻼ‪ ،‬ﻣﻮزﻋﺔ ﻋﻠﻰ ‪ 28‬ﺟﻨﺴﺎ‬‫ﻣﻜّﻨﻨﺎ ﺑﺤﺜﻨﺎ اﻟﺒﻴﺒﻠﻴﻮﻏﺮاﻓ ّ‬
‫و ‪ 15‬ﻋﺎﺋﻠﺔ‪ ،‬آﻤﺎ ﺗﻢ أﻳﻀﺎ إﻋﺪاد آﺘﺎﻟﻮج ﺳﻤﻜﻲ ﻣﺘﻜﻮن ﻣﻦ ‪ 50‬ﻧﻮﻋﺎ‪ ،‬ﻣﻊ ﺧﺮاﺋﻂ ﺗﻮاﺟﺪهﺎ و ﺻﻮر أو رﺳﻮم‪.‬‬
‫ﺗﺘﻤﻴﺰ أﺳﻤﺎك اﻟﻤﻴﺎﻩ اﻟﻘﺎرﻳﺔ اﻟﻤﻐﺮﺑﻴﺔ ﺑﺴﻴﻄﺮة ﻋﺎﺋﻠﺔ اﻟﺸﺒﻮﻃﻴﺎت )‪ ،(Cyprinidae‬و ﺑﺨﺎﺻّﺔ ﺳﻤﻚ اﻟﺒﻨﻲ )‪.(Barbus‬‬
‫ﻲ ﻟﻔﺼﻴﻠﺔ اﻟﺸﺒﻮﻃﻴﺎت‪ ،‬و ﺧﺼﻮﺻﺎ ﻟﺴﻤﻚ اﻟﺒﻨﻲ‪ ،‬أو اﻟﺒﻮرﻳﻲ‪ ،‬ﻻ زال ﻳﻄﺮح ﻋﺪة ﻣﺸﺎآﻞ ﺗﺼﻨﻴﻔﺔ‪.‬‬‫ﺣﺎﻟﻴًّﺎ‪ ،‬اﻟﻘﺎﻧﻮن اﻟﺘّﺼﻨﻴﻔ ّ‬
‫ﻲ ﻣﻦ وﺿﻊ ﻻﺋﺤﺔ ﻷﺣﺪ ﻋﺸﺮ ﺻﻨﻔﺎ‪ ،‬ﻓﻲ ﺣﻴﻦ ﻳﻌﺘﺮف ﺑﻌﺾ اﻟﺒﺎﺣﺜﻴﻦ ﺑﻮﺟﻮد ﺻﻨﻔﻴﻦ أو‬‫هﻜﺬا إذا‪ ،‬ﻣﻜﻨﻨﺎ اﻟﺒﺤﺚ اﻟﺒﺒﻠﻴﻮﻏﺮاﻓ ّ‬
‫ﺛﻼﺛﺔ أﺻﻨﺎف ﻓﻘﻂ‪.‬‬
‫ﻟﻘﺪ آﺎﻧﺖ دراﺳﺔ ﺟﻤﺎﻋﺎت ﺳﻤﻚ اﻟﺒﻨﻲ آﻤﻴﺔ و ﻣﺮآﺰة ﻋﻠﻰ دراﺳﺔ اﻟﺸﻜﻞ اﻟﺨﺎرﺟﻲ‪ ،‬و ﻣﻜﻨﻨﺎ اﺳﺘﺨﺪام اﻟﺘﺤﻠﻴﻞ اﻟﺘﻤﻴﻴﺰي‬
‫ﻟﻠﺪراﺳﺔ اﻟﻘﻴﺎﺳﻴﺔ ﻷﺳﻤﺎك اﻟﺒﻨﻲ )ﺗ ّﻢ أﺧﺬ ‪ 25‬ﻣﻘﻴﺎس ﻟﻜﻞ ﺳﻤﻜﺔ( ﻣﻦ اﻟﻜﺸﻒ ﻋﻦ أرﺑﻌﺔ ﻣﺠﻤﻮﻋﺎت ‪:‬‬
‫‪ -‬ﻣﺠﻤﻮﻋﺘﺎن ﻣﻦ ﺳﻤﻚ اﻟﺒﻨﻲ ‪ Barbus labiosa : Barbus‬و ‪.Barbus nasus‬‬
‫‪ -‬ﻣﺠﻤﻮﻋﺘﺎن ﻣﻦ ﺳﻤﻚ اﻟﺒﻨﻲ ‪ Barbus fritschii : Labeobarbus‬و ‪.Barbus reinii‬‬
‫ﺗﺘﻌﺮض اﻟﻤﻴﺎﻩ اﻟﺪّاﺧﻠﻴّﺔ اﻟﻤﻐﺮﺑﻴّﺔ ﻟﻀﻐﻂ ﻣﺘﺰاﻳﺪ و اﻧﺨﻔﺎض ﺟﻮدﺗﻬﺎ‪ .‬و ﻳﺘﻤﺜﻞ أهﻢ هﺬﻩ اﻟﺘﻬﺪﻳﺪات ﻓﻲ هﺪم ﻣﻮاﻃﻦ اﻷﺳﻤﺎك‬
‫و أﻣﺎآﻦ ﺗﻮاﻟﺪهﺎ‪ ،‬ﻣﻤﺎ ﻳﺆدي إﻟﻰ ﺗﻤﺎﺛﻞ اﻟﻤﻨﺎﻇﺮ‪ ،‬و اﺧﺘﻔﺎء اﻟﻤﻨﺎﻃﻖ اﻟﺮﻃﺒﺔ‪ ،‬و اﻷﻧﺸﻄﺔ اﻟﺴّﻴﺎﺣﻴّﺔ و اﻟﻔﻼﺣﻴﺔ‪ .‬و ﻳﻨﻀﺎف إﻟﻰ‬
‫هﺬا اﺳﺘﻌﻤﺎل اﻟﻤﺒﻴﺪات و اﻷﺳﻤﺪة اﻟﺰراﻋﻴﺔ و اﻟﺠﻔﺎف و اﻟﺼّﻴﺪ اﻟﺠﺎﺋﺮ‪.‬‬
‫ﻟﻠﺤﻔﺎظ ﻋﻠﻰ ﺗﻨﻮع اﻟﺜﺮوة اﻟﺴﻤﻜﻴﺔ ﻟﻠﻤﻴﺎﻩ اﻟﺪاﺧﻠﻴّﺔ اﻟﻤﻐﺮﺑﻴّﺔ‪ ،‬ﻳﺠﺐ اﺗﺨﺎذ اﺟﺮاءات ﻋﺎﺟﻠﺔ و ﻣﻼﺋﻤﺔ‪ .‬ﻣﻦ اﻟﻤﺴﺘﻌﺠﻞ إذن ﺗﺤﻴﻴﻦ‬
‫اﻟﻤﻌﻄﻴﺎت اﻟﻤﺘﻌﻠّﻘﺔ ﺑﻌﻠﻢ اﻟﺘﺼﻨﻴﻒ و ﺗّﻮزﻳﻊ ﻟﻸﺳﻤﺎك اﻟﻤﺤﻠﻴﺔ‪ ،‬و ﻋﻠﻢ اﻟﺒﻴﺌﺔ ﻣﻊ ﻣﺤﺎوﻻت ﻟﻠﺘﻌﺮف ﻋﻠﻰ اﻟﻘﻴﻢ اﻟﺴﻮﺳﻴﻮ‪-‬‬
‫اﻗﺘﺼﺎدﻳﺔ اﻟﻤﻤﻜﻨﺔ و اﻟﺘﺄﺛﻴﺮات اﻟﺘﻲ ﺗﺘﻌﺮض ﻟﻬﺎ و إﺟﺮاءات اﻟﺘﺪﺑﻴﺮ اﻟﻀﺮورﻳﺔ اﻟﺘﻲ ﺗﺴﻤﺢ ﺑﺎﺳﺘﻐﻼل داﺋﻢ ﻟﻬﺎ‪.‬‬

‫اﻟﻜﻠﻤﺎت اﻟﺮّﺋﻴﺴﻴّﺔ ‪ :‬اﻟﺴّﻤﻚ‪ ،‬ﺳﻤﻚ اﻟﺒﻨﻲ‪ ،‬ﻋﻠﻢ اﻟﺘﺼﻨﻴﻒ‪ ،‬ﻣﻔﺘﺎح ﺗﻌﺮﻳﻔﻲ‪ ،‬دراﺳﺔ آﻤﻴﺔ‪ ،‬اﻟﻤﻴﺎﻩ اﻟﻘﺎرﻳﺔ‪ ،‬اﻟﻤﻐﺮب‪.‬‬

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