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En 1992, ils se rendent tous les deux dans l’Est du Cameroun, à Banana, un
village de pygmées devenus en partie sédentaires. Ils y découvrent que
certains de leurs hôtes, Mbeh et Pelembir, jouent de la guitare. Grâce à
eux, ils apprennent notamment à reconnaître le yelli, un chant
qu’entonnent les femmes, juste avant le lever du jour, pour ensorceler les
animaux et faciliter ainsi la tâche de leurs maris chasseurs. Pendant ces
quelques semaines, tous passent beaucoup de temps à faire de la
musique ensemble. Martin se rend compte que "les rythmes de la
musique baka, à la fois doux et syncopés, constituent le joint parfait pour
réunir des éléments musicaux de différentes origines". Il prend l’habitude
d’enregistrer avec un petit magnétophone leurs créations communes,
pour, pourquoi pas, y puiser plus tard des idées.
Quelques mois après, il sort un disque, Spirit of the forest, largement inspiré de ses découvertes de Banana. "L’idée,
c’était de recréer l’ambiance des séances de musique qui se tiennent souvent l’après midi et presque chaque
soir en forêt", explique-t-il. Séduite, sa maison de disques produit un second album, Heart of the forest. En 1995,
Martin et Su vont plus loin dans leur entreprise : ils créent Global Music Exchange, une ONG chargée de
redistribuer aux Baka une partie des fonds rapportés par ces deux premières productions. Avec un impératif : les
habitants de Banana doivent décider seuls de leur utilisation. Un petit dispensaire, une "maison de la musique" font
ainsi partie de leurs premières réalisations. Une association de développement local, Gbiné, voit le jour, l’Orchestre
Baka Gbiné aussi. Pendant ce temps, Martin, avec Baka Beyond, son nouveau groupe, composé d’artistes
européens et africains, continue de créer, à Bath, en Grande-Bretagne, une musique qui mélange diverses
influences, celtiques et baka notamment. Le guitariste anglais se rend également régulièrement à Banana.