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BULLE! I J T H T 15 R I E U R (
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SECRETARIAT INTERNATIONAL )
do la
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Î Discussion sur la
question
| YOUGOSLAVE
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No 4.
3 o ir, :n a î r e s
I. LE S ,I . ET L1EUROPE 'ORIENTALE
par W. HU N T E R
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Los oamarr.de3 Américains réservent oncoro leur opinion
sur cos questions, et nous publierons plus tard los documents
qu’ ils nous soumettront lâ-des3us.
Lo S•I *
Décembre.1949 + + + + • ♦ • + + + + + + 4 *-4 - f- f ++4*
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L E S .I . ET L» E U R O P E ORIENTALE
par W. HU NT E R
-1 -
senent cette méthode do "d éfin ition par description" qui devient l'o b je t de
son dédain*
"Marx qui , contrairement à Darwin, éta it un d ia lecticien conscient,
.\Lt Trotsky, découvrit une base pour la c la ssifica tio n scientifique des so-
c. t 's humaines dans le développement de leurs forces productives et dans la
et des rapports de propriété qui constituent l'anatomie d’ une société*
A "• v .^ ir e c la ssifica tio n descriptive des sociétés et des Etats,qui jusqu’
c l “ .•J f lo tis s a it encore daji3 les universités, le marxisme substitua une cla s
s ific a tio n matérialiste dialectique. Ce n ’ est qu’ en appliquant la méthode de
Marx q u 'il est possible de donner une d éfin ition juste de la conception de 1 ’
v;tat ouvrier et de déterminer le moment de sa chute",
L’ ouvrage' "Défense du Marxisme" contient des enseignements très précé-
cieux sur la méthode d’ analyse des sociétés. Citons un autre extrait de Trots
ky ; "Pour la sociologie marxiste, le point de départ de l'analyse consiste en
la d éfin ition de classe d fun phénomène donné s d'un Etat, d'un Parti, d'une
tendance philosophique, d'une école lit té r a ir e , e t c ., par exemple. Toutefois ,
dans la plupart des cas, uno défin ition de classe pure et simple est inadéqua
te , car une classe comprend différentes couches, passe par des étapes de dé -
veloppement différentes, ost soumise à des conditions différentes, subit l 'i n
fluence des autres classes. I l s'avère donc nécessaire de relever des fac -
teurs de deuxième et do troisième ordre, pour pouvoir compléter l'analyse»
Ces facteurs 3ont analysés, so it complètement, so it partiellement, selon les
buts spécifiques quo l'on a en vuo. Mais, pour un marxiste, i l ne peut y
avoir d'analyso sons uno caractérisation do classe du phénomène examiné."»-
Trotsky parlo do relever lo» facteurs do douxièmo et de troisième ordre pour
ôompléter l'analyse. ;ioua nous attacherons à montrer dans les lignes qui sui
vent quo ce sont précisément les factours do deuxième et de troisième ordre
qui roprésontont l'oss-ncu -lo la position du 3 .1 . D'autre part, le point do
départ do'Trotsky -lu caractérisation do cla sse- c 'e s t précisément co dont
nos camarades no tiennent pas compte (ou q u 'il3 n'arrivent pas à s a is ir )»
Lorsque le document caractérise los paya do l'Europo orientale comme
ca p ita lis te s, le lecteur ost invité à la croiro sans prouve. Car, ni les fa its
~i la résolution ne prouvont quo la bourgeoisio ost la claaso dominante dans
coo pays, ce qui serait oortos un critère d é c is if. Au contraire, la résolu
tion olie-même exprime clairement le contrniro. Elle dévoloppo la thèso que
le stalinisme, dans le second stade do la politique q u 'il poursuit dans los
"pays du g la cis ", est "obligé do s'ongagor dans la voio d'uno "liquidation"
graduelle et bureaucratique de3 forces capitalintos dans lo g la c is ". Do f a i t ,
les auteurs du document ont amorti lo choc on ontourant do guillemets le mot
"liqu id a tion ", semant ainsi dos doutes sans l'os*...rit du lecteur sur la ques
tion de savoir s i la bourgeoisie a oui ou non été éliminée. Toutefois, en
’ -oursuivant la lecture de la résolution, oos doutes se dissiperont. Car nous
lisons que la description des sociétés dos "pay3 du g la cis" "n'impliquo nul
lement la présence d'une bourgeoisie au pouvoir oommo classe dominante dans
ces pays"•
Le document du Congrès Mondial partait évidemment d'un point do vue
d ifféren t. Dans la lis t e des raisons démontrant quo la nature cap italiste
do cos pays, est " ap par ente *.* on nous c it a it en premier lieu t "Nulle part la
bourgeoisie n’ a été détruite ou expropriée en tant que te lle (à l'excep tion
de certains groupes placés dans la catégorie des collaborateurs)". Comme
le S .I. a maintenant abandonné ce point de sa lis t e descriptive, i l a donc
* reconnu certains fa it s . Toutefois, en continuant de se raccrocher aux con
clusions de la résolution du Congrès Mondial, le S .I . s 'e s t vu obligé de dé-*
2
terminer la nature de ces Etats, non par les rapports de classe mais par
des rapports secondaires. I l est forcé d ru tilis e r une méthode mystique att
lieu de la méthode dialectique*
DIFFERENCES QUALITATIVES?
L’ essai de dialectique sur "L'évolution dans les
lu g la cis” révèle la faiblesse d'une position qui ne tient pas compte
des -apports de classe. Selon les £dées développées dans ce document, les
différences sociales entre l'Union soviétique et les "pays du gla cis" revê
tent u ’ caractère qaa?4ltatlibg Toutefois, du point do vue Quantitatif, ces
pays sûn.t plus proches de l'Union soviétique que d'un pays ca p ita liste "nor
mal", t'#v.t comme l :Union soviétique e st, quantitativement. plus proche du
capital ".une que du socialisme. Essayons d 'é c la ir c ir ces assertions*
La transformation qualitative d'Etat cap italiste en Etat ouvrier ré
sulte de la transformation des rapports de classe, do la transformation des
formes do propriété. Or, en quoi réside la différence qualitative existant
entre l'Union soviétique et les pays de l'Europe orientale? Les rapports de
classe 3on t-ils différents? Les rapports de propriété bourgeois son t-ils
dominants? Le S .I . no parvient pas à sa isir clairement ces deux questions.
Il les esquive. Mais les fa its lu i donnent une réplique suffisamment cla ire
m répondant par la négative.
L'examen de la résolution révèle que les différences dont i l ost
fu it état entre l'Union soviétique et les Etats s a te llite s ne sont précisé
ment que dos différences quantitatives* alors quo du point de vue q u a lita tif,
i l n 'existe aucune différence.
I l s u ffit de poser la question i quelle nature ces Etats avaient-ils
avant la guerre? Et l'o n s'a p erçoit que les transformations qui ont eu lieu
sont qu alitatives. Avant la guerre, ces nations étaient des Etats semi-féo
daux ou dos républiques bourgeoises où les capitaux étrangers jouaient,dans
nombre d'entro eux, un rôle de premier plan. Aujourd'hui, la réforme do la
propriété foncière a ébranlé les dirigeants féodaux, la bourgeoisio est p r i-
véo du pouvoir politique et même éliminée de la vio p olitiq u e, et, ce qui ost
plus important encore, sa possession de l'a p p a reil industriel ost complète
ment ébranlée. Selon le témoignage du S .I. lui-même, ce3 Etats n 'o n t-ils pas
•le toute évidence subi des transformations qualitatives. Lo S .I. déclare que
1 . bourgeoisie ne détient plus le pouvoir on tant que classe dominante, qu'
A la place de la bourgeoisie nous trouvons les staliniens -uno bureaucratie
ouvrière- qui"possédent leur propre appareil étatique, contrôlent l'éoonomio
ot sont responsables de la politique générale do toute la nation". (Résolu
tion du S .I . sur "La Yougoslavie et la crise du stalinisme" ûdoptée par le
C.E.I. <n octobre 1948)- Au point de vue q u a lita tif, c 'e s t-à -d ir e au point
de vue des formes déterminantes de la propriété, du point de vue du rapport
entre los classes* et les moyens de production, commont p areillo société d if
fè r e -t -e lle do l'Union soviétique^
- 5 -
le capitalisme, c 'e s t de maintenir le monopole du commerce extérieur, en dé-
velopxmnt le commerce extérieur comme annexe à la p la n ifica tion étatique*
La résolution déclare que la fusion du marché p e tit-‘bourgeois paysan,
do l 'i n lus trie étatique et du marché cap italiste mondial est le 'fa cte u r dé
terminant de 1TEurope orientale, h l ’ heure actu elle. Comment cette fusion &’
op èro-t-elle? Qu'entend-on par le faoteur détermi nant? Le marché paysan pe
tit-bourgeois d ic t e t - il la politique extérieure? Le danger pressenti par
Lénine et Trotsky était évidemment celu i d'un effondrement du monopole do
l'E ta t et de la création de relations directes antre les paysans et le capi
talisme mondial ou l'abandon de 1 'industrialisation du fa it de l'im portation
de produits manufacturés pour sa tisfa iro la paysannerie qui recevrait dos
'r ix plu3 élevés pour son blé. En ce qui ooncerne les pays d'Europe Orienta
le , les staliniens maintiennent fermement le monopole du commerce extérieur
v . l e facteur déterminant de ce commerce n'e3t pas le marché paysan, mais
est représonté par les plans staliniens d 'in d u strialisation .
A QUESTION DE L' E T A T
LE . -,!• et L» “ASSIMILATION”
Nous en arrivons à ce qui paraît être l ’ es -
sen t5vil de la position du S .I. lorsqu’ i l récapitule sa description des pays
du g.lacis. Co3 pays sont de3 pays cap italistes en "voie d ’ assimilation struc
turelle à l'irnSS1''* Le S .I. devra modifier son évaluation de la nature et.cla
ie de C63 pays lorsque les conditions de cette assimilation ont effectivement
été remplies, c ’ est-à-dire t "suppression des frontières nationales entre les
pays du g la cis’*•
Si nous prenons la présence de frontières nationales comme clé de la
nature des Etats, nous ne verrons jamais d’ Etat ouvrier avant que le oommu -
nismo ne soit devenu une réa lité sur toute la terre et que les frontières ,
on même temps que les Etats "n’ aient dépéri". Il convient d ’ exprimer i c i
—comme le f i t Lénine A propos des sociaux-démocrates polon ais-- que nos
camarades "aupposent que l ’Etat démocratique du socialisme victorieux exis
tera sans frontières (comme un "complexe de sensations"), sans matière".
Le degré d ’ assimilation de3 pays sa te llite s A l ’ Union soviétique ne
détermine pas leur naturo socia le. Le S.I* renverse les problèmes lorsqu’ i l
déclare quo l 'assim ilation eut le facteur d é cis if pour l ’ évolution de la s i
tuât i en ^
La résolution du Congrès Mondial déclare t "La bureaucratie so v ié ti
que uut inoupable do par sa naturo sociale d ’ intégrer le3 "pays du glacds"
à l ’ économie soviétique sans la destruction complète du capitalisme dans ces
pays’’ . Ceoi est exact . Coût seulement la destruction-des rapports capita
liste*' qui peut permettre 1 'élimination des frontières et l ’ assim ilation.
Toutefois, i l est faux de m uuror c^tto destruction par le degré auquel, so
manifestent des phénomènes qui on sont la conséquence*
Ces phénomènes pouvant être causés par des facteurs autres que celui
de la destruction do la bourgooiaio,.
Le.caractère insoutenable de cette position se révèle lorsque l'o n
examine les conclusions qui on découlent. Si nous mesurons les transformations
sociales dans cos pays par lo degré d'assim ilation, alors tout événement a l
lant en sens contraire doit être considéré comme réactionnaire. Ceci ne signi
f ie point que la 3éceesion de la Yougoslavie, qui a raffermi les barrières
nationales, doive être condamnée comme rétrograde ot q u 'il f a i l l e donc accor
der tout son soutien à la revendication du Kominform relative à 1' "unité or-
•voniquo". En appliquant le même raisonnement, la revendication pour une
Ukraine soviétique indépendante -renforçant donc les fron tières nationales-
devient rétrograde tout comme le devient d 'a ille u rs la revendication de Lé
nine demandant la lib erté complète de sécession pour les nations sous un Etat ^
ouvr i e r .
I l n 'e st pas certain quo le Kremlin abolisse complètement les fro n tiè - -
res nationales de ces Etats* I l se peut bien qu'une indépendance formello
- 8 -
N
serve mieux ses intérêts au stade actuel, et peut-^tre m§me à 1 'avenir.Tou
te fo is , le Kremlin maintient un contrôla rigide 3ur ces pays, tient sous sa
domination les partis nationaux staliniens ainsi que l ’ appareil étatique,Si
nous voulons analyser le problème de l'a ssim ila tion , i l nous faut bien cons-
tato'’ que ces mesures sont des témoignages de 1 ’ assim ilâtion. Les mesures d'
.'tot'V.otion poussent ellos-mômes à uno intégration dos économies de ces pays,
,vv. a présent, toutes les nations de la région dos pays du glaci3 sont lié e s
.1’ tin om soviétique et entre e lle s par un réseau d ’ accords économiques et
m ilitaires. Si co processus ne s e ' ü3^‘lner^>as par l ’ intégration de ces pays
à l ’ Iij^S en tant que Républiques formelles do c o lle -o i, ce sera non pas par
ce qu. Le capitalisme n ’ a pas été détruit, mais pour d*autres disons.
Les méthodes dont use 1^ bureaucratie soviétique pour dévier les é -
conoL.ies des pays du glacis à son p r o fit, pour orienter arbitrairement leur
politique économique et leur stratégie m ilitaire sont & r e je te r. Toutefois,
la directive du S.T. va on sens inverse. Le S ,I . estime que l ’ assimilation,
c 'e s t-à -d ire la 3U£;pression d-.j 1 'indépondance formelle ello-raÔme de cos pays,
leur contrôle diredt et absolu par lu. bureaucratie russe, est le processus
qui transformera la nature sociale de ces Etats, Quoi amène immédiatement la
conclusion qu’ i l faut appuyer co processus.
Bien entendu, le 5.1. u’ nccoptu pus p T o illo conclusion. C'est pour
quoi i l soutient qua I 03 forme:; 1’ <.•x, loita tjon do cca pays par la bureaucra
tie russe ne constituent pas uno anaimilution, mais qu’ e lle s y font obstacle
an contraire. On pourrait admettre le bien-fondé d'une argumentation se ba
sant sur le fa it que "le s formes spécifiques (l'exp loitation introduites par
la bureaucratie" engendrent la haino nationallato dirigée oontro cotte der
nière, ce qui constitue un obstaclvj à l 'assim ilation. Toutofoio, i l semble
que la position du 8 .T. so it différente ; quo nolm c e l l o - c i , "le s formes
spécifiques d 'exp loitation " renforcent ln nature cap itali3to do cos Etats
et enqîêchent ainsi l'a ssim ila tion , qui nu puut av^ir lieu Bans "la destruc
tion complète du capitalism e".
Le rapport du Congrès Mondial déclare qu-j "loo formes spécifique <3.'
exploitation apparaissent, dans lo cadre do cos paya, comme dos formes d'ex-:
ploitntion c a p ita lis te ". Toutefois, la participation de la bureaucratie so
viétique aux sociétés à. capital mixte en Hongrie et en Roumanie, l'annexion
par c e ll e - c i des mines d'uranium do Tchécoslovaquie, no sont pa3 plus une
m suro d 'exp loita tion ca p ita liste que l'annexion complète de la Bessarabie,
aes pays baltes et de la Pologne orien tale. Elles sont une expression des
méthodes bureaucratiques par lesquelles la bureaucratie tente d ’ élargir la
sphère de ses intérêts propres ut c 'e s t on tant que tels que ces procédés
doivent être réprouvés,
II ne nous sera possible de 3ituer nvi.c exactitude ces co n flits
qu'engendrent les formes spécifiques do domination de la bureaucratie sovié
tique, quo si nous saisissons quo le renversement socia l a déjà eu lieu dans
ces pays. La bureaucratie tonte d'amortir los d iffic u lté s dans lesquelles
se trouve sa propre économie, par une participation directe à un nombre * '
industries de certains de cos pays, par des traitements préféren tiels, e tc, ^
En tant quo force bonapartiste a rbitraire, elle est obligée de chercher à
accaparer 100 % du contrôle sur l'a p p a reil étatique dans ces pays, afin de
conserver intacte sa lib erté du-manoeuvre. C'est la raison des condamnations
infligées à certains individus qui, sous bien de rapports, agissent sous la
. - 9 -
pression de3 forces sociales de leur pays ou bien encore possèdent une ba
se propre, et c 'e s t également la raison des tentatives fa ites pour placer
los leviers de commande entre les mains d' "hommes do Moscou", C'est ce qui
constitue le cadre des co n flits en Europe orientale, La déclaration selon
laqueü o le différend avec le Parti communiste de Yougoslavie e3t une lutto
contre la nationalisme bourgeois, était rédigée par le Kominform, Si le SI
veut 1 ...vr une conclusion cla ire do sa position qualifiant la Yougoslavie
d'Etat ca p ita liste , i l doit on toute logique accepter également la caracté
risâ t l o i de la lutte indiquée par le Kominform,
LA YOUGOSLAVIE
La contradiction la plus flagrante du rapport
apparaît dans sa position à l'égard do la Yougoslavie. Bien que la Yougosla
v ie , tout comme les autres pays do l'Europe orientale, soit "qualitativement"
différente de l'Union soviétiquo, bien que oo soit un Etat ca p ita liste , on
n-)Us o mvie à soutenir Tito contre Staline! 1a raison avancée est que 2
"La défense de la Yougoslavie se situe dans le cadro de notre évaluation
du mouvement ouvrier de ce pays, du I'origin e de son Etat, dés p o ssib ilité s
révoluhionnaires manifestes- présentées par le mouvement ouvrier, qui priment
sur les considérations d'ordvo purement économiques" (et de classe? T«Uc ) .
La résolution du f» I. d é d ir e que nos taches en ce qui concerne ces
Etat3 d'Europe orientale m s 1.' nI: lus memes que colles- définies au Congrès
Mondial. Mais la résolution ou Congrès Mondial préconise le défait :lsine ré rq-
} r{: : unn" iro dans lus pays, du r l aois on cas d ' agression impérialiste . Ainsi
U( . , Düjii que nous défendions 1. Yougoslavie contre la bureaucratie russo,
nous no devons pns frire du mf mo, sem b le-t-il, contre l'im périalism e!
Comme on le v i t , 1'. confusion devient de plus en plus prof onde. Elle
s'empire davantage In.Mip'u nous examinons de près ces formules : "évaluation
du mou:, ment ou vri:r ' ( " •»rig’ run do son Etat". Qu'entend-on par les '•origine s
do son l ';ab"? Tl e d dit aus-^i quo cot Etat "a été créé par l'a c tio n d o b
masses"* Mais qui 1 inw •ctuollement? Le dernier Bulletin du C.E*I-(oc
tobre) nous informe .jn > los Eb'ibo d'Europe orientale sont dominés par lc3
partis communistes -.t qno- la "d irection du PG yougoslave (qui domine 1' E-
ta t. tf.ïï.) représente jusqu'?i présent une déformation bureaucratique d'un
courant révolutionnaire antl-capita lis te (souligné par nous) plébéin". L'
Etat donc est dominé pur une défem ation d'un courant a n ti-ca p ita liste . Exa
minons maintenant quels ri'.pqu '.s do propriété sont défendus par cet Etatc
L i\ dernier Congrès du PC yovgca.,avu, Kidrie déclara que "deux ans après la
g-iorre, l'E ta t yougoslave dotejV-it 55 °/° dos industries et contrôlait 27 $
dos industries restantes, A présent toute l'in d u strie fédérale et do la Ré
publique est nationalisée, comme c 'e s t également le cas pour 70 $ de l 'i n
dustrie lo ca le, ainsi que pour les banques, tous les moyens de transport ,
tout le commerce extérieur, tout le commerce d* gros et la plus grande par
tie du commerce de d é ta il," Il indiqua qu'en comparaison, la situation en
Union soviétique en 1926-27 éta it la suivante : 14 % de l'in d u s trie , 32 '%
du commerce et 5 $ du commerce de gros étaient en mains privées. Acceptant
cette présentation des fa its par K idric, et acceptant la résolution du CEI
sur la nature des forces qui contrôlent l'E ta t yougoslave, quoi éléments
reste- t - i l pour q u a lifier la Yougoslavie d'Etat ca p ita liste ?
- 10 -
Ler déclaration du S .I. selon laquelle notre attitude v is -à -v is de
la Yougoslavie est dictée par une évaluation du mouvement ouvrier est exac
te si l'o n ajoute une considération t que ce mouvement ouvrier a pris le
pouvoir et q u 'il est en train d ’ éliminer le capitalisme»
CAMARADES A MI-CHEMIN
L'occasion se présente i c i , sem b le-t-il, pour
examiner la position des camarades qui, s'arrêtant à mi-chemin, déclarent
que la 'ougoslavie est un Etat ouvrier mais se refusent à faire cette dé
clara h-ion on ce qui concerne les autres pays d'Europe orientale. Ces cama
rade-; r-o peuvent rester longtemps sur cotte position . Du fa it q u 'il n 'e x is
te pan de différences fondamentales outre l'économie de la Yougoslavie et
los ..conouijes des autres Etat3 du glu ois, la logique des choses doit foroé-
1 pousser ces camarades à accepter le f a i t que dans tou te. 1:Europe
orientale un renversement socia l s 'e s t produit,
Eri Yougoslavie, la terre n'a pas non plus été nationalisée; les ca
p ita lis te s nntionavLx et étrangers furent indemnisés. La Constitution est ba
sée sur colle *lo 1 'Union soviétique, mais c ’ est le cas également des Cons
titu tion s dur. autres F,têts. I l est à peine besoin de déclarer que l'a ssim i
lation structurelle '-avec l'Union soviétique- y est moins avancée que dans
les autres pays clu g la cis ,
Il semblerait q.uc le seul argument que ces camarados puissent avan
cer on ravour do leur position est celu i relevant l'étendue et la profondeur
du mouvement do masse sur lequel le nouvel Etat yougoslave est basé, C'ovt
là un point important dans l'ap p réciation du c o n flit S talin o-T ito. Toute la
sig n ifica tion du c o n flit qui oppose la Yougoslavie au Kominform découle du
fa it que pour la première f o i s , au sein mémo du stalinisme, la bureaucratie
lu Kremlin se v it opposée par des éléments possédant une base propre ayant
:o. racine dan3 un appareil étatique séparé et dans les masses. Toutefois ,
ce ci n'introduit pas une d ifféren cia tion sociale décisive entre la Yougosla
vie et les autres Etats d'Europe orien tale, Le renversement du régirno n 'a j
peut-être pas été effectua de façon classique ; néanmoins, les événements
forceront le stalinisme à opérer ce renversement dont les conditions furent
d ict" a par les circonstances spécifiques de la situation. Au début de la
guerre, Trotsky a pu parler d'une guerre c iv ile en Finlando, bien que la lu t
te ne fût pas menéo sous la direction d'un parti révolutionnaire se basant
sur le soutien des masses. Dans "Défense du Marxisme", Trotsky é c r it (p.98
do l'é d it io n anglaise) t
"ilien entendu, i l 3j_agit i c i d'une guerre c i v i l e de type, spéc ia l . Elle
no 3ujrg.it pa3 spontanément ries couches profondes dos masses popula ir e s .
Elle n 'est pas menée sejus lu direction d'un Parti révolutionnaire basé
sur le soutien dos masses. Ella ost introduite de 1 'extérieur à I {aide
do baïonne tte s , Elle est contrOlée par Jla bureaucratie de Moscou, Nous
avons examiné tpun ces problèmes en discutant le cas do la Pologne r
ÎTéanmo in s , s.jugij; précis éniant d'une guerre c i v i l e , d'un appel aux
déshérit é s , aux Pauvre s ; d'un appel conv iant ceux-ci à exproprier les
r i ches, à !>• [ ohnr.aor, à procéder à leur arrestation, e t c . Je ne
pourrais tr do nom pour caractériser ces actions 3i ce n 'est
celu i do gun c iv ile ".
Les baïonnettes du l'Armée Rouge, même s i elles demeurèrent parfois
seulement à 1'arrière-plan , le contrôle effectué par la bureaucratie do Mos
cou, les appels aux: déshérités, ce furent les instrumonts u tilis é s dans les
pays du glacis pour effectuer un renversement do régime sim ilaire à celui de
la Y* vgoslavie, Nou3 attendons avec intérêt les arguments que ces camarades
avanceront pour réfuter notre exposé et pour ju s tifie r leur position selon
laqu'.llo i l existerait une différence qualitative entre la Yougoslavie et les
autres pays satellites#
Les problèmes qui nous confrontent, suite à l'é v o lu tio n des pays
du g la cis , sont complexes. Notre mouvement les résoudra. Toutefois,rete -
nons une vérité évidente : aussi longtemps que la majorité de la IVè In
terna lionalo n'nu*a pas éta b li une position cla ire et précise sur cette
évolution, o 'o o t-a -d ire uno position qui ne fasse pa3 f i des réa lités ,
nous nou3 démènerons dans un cauchemar qui viendra s'appesantir sur tous
los aspects de notre a c tiv ité .
//, Hunter
Mai 1949 --------------
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