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ELEMENTS DE
GEOTECHNIQUE
Préparé par :
MEHREZ KHEMAKHEM
avec la collaboration de
ZOUHEIR BOUARADA
Figure 1 : Fondations
La géotechnique joue un rôle essentiel dans l'acte de construire pour tous les travaux de
bâtiment, de génie civil et d'aménagements. On peut citer :
- Les fondations des ouvrages : bâtiments, réservoirs, ponts, usines, silos...
- Les ouvrages de soutènement
- La stabilité des pentes naturelles et des talus
- Les terrassements : routes, autoroutes, voies ferrées...
- Les V.R.D. et chaussées
- Les tunnels et travaux souterrains
- Les barrages et notamment digues et barrages en terre
- Les ouvrages fluviaux, portuaires et maritimes
- L’hydrogéologie et la protection de l'environnement
Une défaillance dans la connaissance du sol peut être une sources de certains problèmes si ce
ne sont pas des problèmes certains. Les photos suivantes (fig. 4 à 9) illustrent quelques
problèmes posés par le sol : soit parce qu’il n’a pas été bien étudié, soit parce qu’il n’a pas
été étudié (par négligence ou par ignorance).
Soit le projet de Génie Civil suivant qui peut illustrer les domaines d’intervention de la
géotechnique. Le projet consiste à terrasser, à partir du terrain naturel, une plate-forme à
l’amont pour la construction d’un bâtiment industriel et une plate-forme à l’aval pour la
construction d’un parking (Fig.10).
L’étude de ce projet doit comporter les étapes suivantes.
a) La description du terrain sur et dans lequel on va construire pour adapter au mieux les
ouvrages au sol. Cette description nécessite, d’abord, l’intervention du géologue.
L’étude géologique et hydrogéologique peut être complétée par une reconnaissance
géophysique.
b) Après ces investigations, le géotechnicien à partir de sondages complémentaires et
d’essais de laboratoire identifiera et classera les sols en vue d’applications :
terrassement, fondations superficielles, profondes ...
c) Le sol étant identifié et classé, le géotechnicien choisira la loi rhéologique du sol qui
représentera le mieux le comportement de l’interaction sol-structure. Il déterminera les
paramètres pertinents de la loi par des essais de laboratoire et des essais in situ.
d) Par la suite le géotechnicien, concevra, dimensionnera, vérifiera ses ouvrages vis à vis
de leur stabilité et de leurs déplacements et déformations.
- Stabilité du soutènement de la fouille par clouage et vérification que les
déplacements du sol à l’amont sont compatibles avec la structure de l’école
existante.
- Terrassement à l’aval du soutènement cloué.
- Stabilité de la paroi moulée, de ses déplacements, dimensionnement des tirants
d’ancrage.
- Terrassement à l’aval de la paroi moulée
e) Enfin le calcul des ouvrages fait partie du domaine du génie civil, dimensionnement du
coffrage et du ferraillage des semelles et de la paroi en béton.
Ecole existante
Fondations du bâtiment
Terrassement
Bâtiment
industriel Soutènement de la
fouille par clouage
Chaussée
Terrassement
Parking
Tirants d'ancrage
Rivière
paroi moulée
Stabilité
Fondations des pentes Calcul de
superficielles soutènement
Calcul des
barrages
OUI LES ESSAIS DE
Remblai sur
BASE
LABORATOIRE OUI sols
compressibles
BASE
OUI
BASE
NON OUI
CALCUL
OUI OPTION
CLASSIQUE MEF
Calcul en
éléments Calcul de
finis Fondations consolidation
profondes et tassement
La reconnaissance doit être réalisée au moins dans les formations qui ont été jugées
concernées par le projet et au-dessous desquelles le terrain n’aura pas d’incidence sensible
sur le comportement de l’ouvrage (site géotechnique).
Roche Sol
Les particules de sol de dimension < 2 µm sont, généralement, le résultat d’attaques chimiques
qui se sont superposées à une désagrégation mécanique des roches. Ces particules n’ont pas
la même structure cristalline que la roche mère et se présentent, le plus souvent sous forme de
feuillets.
Dans les cas les plus généraux un sol peut contenir des fragments de roche, des particules
d’argile et des matières organiques. Les vides entre ces différents éléments, généralement
appelés pores ou interstices sont remplis d’eau et d’air.
Les photos suivantes montrent des exemples de carottes prélevées dans un sol d’un même
terrain à des mêmes profondeurs. On remarque l’hétérogénéité du terrain dans un rayon de
100 m.
Le sol est constitué d’un ensemble de particules entourées de vides. C’est un complexe de
trois éléments : solide, liquide et gaz. Les particules solides sont des grains de différents
minéraux. Le liquide est généralement l’eau et le gaz est généralement l’air ou la vapeur d’eau.
Le sol est un matériau hétérogène, de comportement non linéaire et irréversible. Il garde en
mémoire tout ce qui lui arrive. C’est un matériau anisotrope.
1.1 : Particules solides :
L’assemblage des grains solides forme le squelette du sol. Elles sont d’origines minérales
différentes. Les particules différent par leurs dimensions, leur forme et leur nature. Les
propriétés mécaniques dépendent beaucoup de la nature physico-chimique des particules.
Certaines particules sont plus dures que d’autres ; il existe des minéraux neutres chimiquement
et d’autres qui ont une structure ionique qui réagit avec l’eau.
Le squelette du sol est un assemblage des particules de sol minérales et/ou organiques. On
peut adopter une première classification qui permet de séparer les sols en 2 grandes familles ;
les sols grenus, les plus grossiers, des sols fins, les plus petits.
1.2 : Le liquide :
Le liquide présent dans le sol est généralement L'eau. Elle existe dans le sol sous plusieurs
formes (fig. 1 et 2) :
Eau de constitution : entre dans la composition chimique des minéraux avec lesquels les
grains du sol sont formés (argile, gypse,…).
Eau liée ou adsorbée : se trouve à la surface des grains très fins. Elle s’évapore à une
température dépassant 20 °C.
Eau libre ou gravifique (ou interstitielle) : c'est elle qui peut circuler entre les grains avec
une vitesse qui dépend de la perméabilité et des gradients hydrauliques. Elle joue un rôle
important dans le comportement mécanique des sols (surtout les argiles).
Eau capillaire : Cette eau est retenue sous forme de ménisque au voisinage des points de
contact entre les grains par des forces capillaires (forces d'attraction). Cette eau ne peut
exister qu'en présence de la phase gazeuse, c.a.d. dans les sols non saturés.
Figure 1 Figure 2
1.3 : Le gaz :
Le gaz est généralement l'air ou un mélange d'air et de vapeur d'eau. Si le sol
comporte des matières organiques, le gaz méthane peut exister.
2. RELATIONS ENTRE LES PHASES D’UN SOL :
Les trois phases d’un sol peuvent être représentées par le diagramme suivant (fig. 3).
On désigne par :
M : la masse
W : le poids
V : le volume
s : la phase solide
w : la phase liquide
a : la phase gaz
Va GAZ (AIR) Wa ≈ 0
Figure 3
Il existe des rapports entres les volumes, les masses, les masses et les volumes.
2.1 : Rapports de base :
On distingue les rapports :
- entre les volumes :
Vv
e : Indice des vides (ordre de grandeur : 0.4 à 1 pour les sable, 0.3 à 4 pour les argiles)
Vs
Vv : Porosité (ordre de grandeur : 0.3 à 0.5 pour les sables, 0.2 à 0.8 pour les argiles)
n
V
Vw
Sr x100 : Degré de saturation (ordre de grandeur : 0 % pour un sol sec, 100 % pour un sol saturé)
Vv
- entre les masses
Mw
w x100 : Teneur en eau (de 0 % à plus de 500 %)
Ms
- entre les masses et les volumes : se sont les masses volumiques. On utilise en général
des masses volumiques spécifiques
Ms
s : masse volumique des particules solides (2.6 à 2.7 g/cm3 pour les sables,
Vs
2.65 à 2.8 g/cm3 pour l’argile, 2.5 g/cm3 pour un sol organique)
M
: masse volumique humide ou masse volumique (g/cm3)
V
Ms
d : masse volumique sèche (Sr = 0%)
V
Ms Mw
sat : masse volumique saturée (Sr = 100 %)
V
Mw
w : masse volumique de l’eau (= 1 g/cm3 en général)
Vw
' sat w : masse volumique déjaugée
Tableau 1 : valeurs des masses volumiques (ordres de grandeurs)
sat d ’
Sables et graviers 1,9 à 2.4 1.5 à 2.3 0.9 à 1.4
1 µm
1 mm Figure 4
Par exemple, cent grammes de sable fin contiennent près de 107 grains. Cent grammes
d’argile peuvent en contenir 1011plaquettes.
On détermine la taille d'un granulat en laboratoire (le détail de la pratique des essais sera vu en
travaux pratiques):
Par tamisage (fig. 5)
- Méthode par tamisage à sec après lavage (NF P 94-056) pour des grains de dimension >
80 µm
- Analyse granulométrique tamisage par voie humide (XP P 94-041)
Figure 5
Par sédimentation (fig. 6) pour des grains 1 µm < < 80 µm (NF P 94-057). Cet essai
donne la répartition suivant un diamètre équivalent (en µm) en se basant sur la loi de
Stokes.
Figure 6
Le résultat de l’analyse granulométrique se traduit par la courbe granulométrique (fig. 7) qui
sera complétée par :
* La dimension du plus gros grain dmax ;
* Pour les sols grenus le facteur d'uniformité (de Hazen) Cu et le facteur de courbure Cc
D60 (D30 )²
Cu Cc
D10 D10 xD60
avec Dy (fig. 8) : diamètre correspondant à y% ( en ordonnée ).
D10 est appelé diamètre efficace.
Le pourcentage de tamisât à 2 mm, 80 µm (ou 63 µm) et à 2 µm.
Suivant la forme de la courbe granulométrique, on dira que la granulométrie est étalée
ou serrée, continue ou discontinue, bien graduée ou mal graduée.
Figure 7
ELEMENTS DE GEOTECHNIQUE
%
Tamisât
100
60
0
Dy D60 log D
Figure 8
La dénomination d’un sol à partir du résultat de l’analyse granulométrique est donnée par le
tableau 2 (Norme NF EN ISO 14688-1).
Tableau 2 : Dénomination des sols selon la granularité
Sol à matrice fine Sol à matrice grossière Sol très grossier
Nom Limon (Si) Sable (Sa) Grave (Gr) Gros
Argile Cailloux Blocs
Fin Moyen Grossier Fin Moyen Grossier Fin Moyen grossier blocs
Symbole Cl FSi MSi CSi FSa MSa CSa FGr MGr CGr Co Bo LBo
Taille des
particules 0.002 0.006 0.02 0.063 0.2 0.63 2 6.3 20 63 200 630
(mm)
Pour les sols composites (constitués de plusieurs fractions granulaires), ils sont désignés par la
fraction granulaire principale et une ou plusieurs fractions secondaires. La fraction secondaire
sera écrite en lettres minuscules. Par exemple :
grave sableuse : saGr
argile graveleuse : grCl
sable fin argileux :
L’étalement de la granulométrie est précisé par les facteurs Cu et Cc pour une division
granulométrique donnée conformément au tableau suivant (XP P 94-011) :
Tableau 3 : qualificatif de la granularité
Division
Qualificatif Cu Cc
granulométrique
Grave Bien gradué Cu > 4 et 1 < Cc < 3
2 mm – 63 mm Mal gradué Cu < 4 ou Cc < 1 ou Cc > 3
Sable Bien gradué Cu > 6 et 1 < Cc < 3
0.063 mm – 2 mm Mal gradué Cu < 6 ou Cc < 1 ou Cc > 3
Figure 9
- la limite de liquidité wL qui sépare l'état plastique de l'état liquide déterminée selon l’une
des deux procédures suivantes: limite de liquidité à la coupelle de Casagrande (fig. 10) (NF
P 94-051) ou limite de liquidité au cône (fig. 11) (NF P 94-052-1)
- une limite de plasticité wp, qui sépare l'état plastique de l'état solide, déterminé par la
méthode du rouleau (fig. 12) (NF P 94 - 051)
- une limite de retrait wR (fig. 13) (XP P 94-060-1), teneur en eau au dessous de laquelle
le volume de l'échantillon est supposé ne plus varier.
Figure 12 Figure 13
Figure 10 Figure 11
On définit aussi:
- w = teneur en eau naturelle.
- Ip = indice de plasticité = w L – wp
- IR = Indice de retrait = wL – wR
wL w wL w
- Indice de consistance Ic
w L wp Ip
- IL = indice de liquidité = 1 – Ic
A partir de l’indice de plasticité, de l’indice de consistance et de l’indice de retrait, on donne un
qualificatif au sol. Le diagramme de Casagrande (fin du chapitre) donne aussi la classification
des sols.
Tableau 5 : qualificatif en fonction Tableau 6 : qualificatif en fonction de
de l’indice de plasticité l’indice de retrait
0 12 25 40 Ip
Teneur en matières
Qualificatif
organiques (%)
2 ≤ CMOC ≤ 6 Faiblement organique
6 < CMOC ≤ 20 Moyennement organique
CMOC > 20 Très organique
Figure 14
5.5- Valeur du bleu de méthylène : (NF P 94-068)
Les limites d’Atterberg ne donnent pas une identification précise de la nature minéralogique
des particules argileuses et de leur influence sur le comportement global du sol. La mesure de
la surface spécifique des particules présentes dans un sol offre une caractérisation plus
sélective de l’argilosité du sol, puisque cette surface spécifique varie de façon très importante
avec la nature des particules. L’essai au bleu de méthylène permet de le faire dans des
conditions simples et rapides, en utilisant la propriété de la molécule de bleu de méthylène de
s’adsorber sur la surface des particules minérales argileuses.
L’essai au bleu de méthylène se fait sur la fraction de sol qui passe au tamis de 5 mm. La
valeur de bleu, notée VBS, exprimée en g de bleu de méthylène par 100 g de matériau sec, est
la quantité de ce colorant nécessaire pour recouvrir d’une couche monomoléculaire la surface
interne et externe de toutes les particules argileuses. On réalise l’essai par dosage jusqu’à
saturation par un excès de bleu (fig. 15).
La surface spécifique totale SST est estimée par la formule :
SST = 21 VBS
Zone
humide Goutte Zone humide
incolore centrale teintée de
bleu
Figure 15
La classification suivante est appliquée pours les sols d’utilisation routière. Elle est tirée de la
norme NF P 11-300 :
5.6- Activité :
Les propriétés de plasticité des argiles sont dues presque exclusivement à l’interaction des
particules de dimension “argileuse” (C2 de diamètre < 2 µm) avec l’eau. Si la composition
minéralogique de l’argile est constante, l’indice de plasticité du sol est proportionnel à la
quantité d’argile présente dans le sol. L’activité ACB, est le rapport de la valeur de bleu de
méthylène du sol VBS à sa teneur en particules argileuses C2.
VBS
A CB
C2
Le qualificatif de l’activité de la fraction argileuse est donné par le tableau 10.
Tableau 10 : qualificatif de l’activité de la fraction argileuse
Activité Qualificatif
0 ≤ ACB ≤ 3 Inactive
3 < ACB ≤ 5 Peu active
5 < ACB ≤ 13 Moyenne
13 < ACB ≤ 18 Active
18 < ACB Très active
Les mêmes définitions peuvent être données à partir des poids des différentes phases. On
obtient alors des poids volumiques " " généralement exprimées en kN/m3. Une masse
volumique de 1 g/cm3 correspond à un poids volumique de 10 kN/m3 (en considérant
l’accélération de la pesanteur g = 10).
Exemple : 18 kN/m3 1.8 g/cm3 = 1.8 t/m3 = 1800 kg/m3
On définit également les densités " d " par le rapport de la masse (ou poids) volumique du
matériau par celle de l'eau. Ceci permet d'obtenir des caractéristiques sans dimensions.
On appelle G = s/w = s/w la densité des grains solides (on prend G=2.7 par défaut).
6.2- La teneur en eau :
La teneur en eau pondérale w est le rapport entre la masse d’eau contenue dans le sol et sa
Mw
masse après séchage. w x100
Ms
Elle est déterminée soit par étuvage à 105 °C (NF P 94-050) et sera notée w, soit par la
méthode du four à micro-onde (NF P 94-049-1) et sera notée wmo, soit à la plaque chauffante
(NF P 94-049-2) et sera notée wpc. La détermination de la teneur en eau par micro-onde ou
plaque chauffante ne convient pas pour les sols sensibles (organiques, gypseux,…). Pour ces
sols, la méthode par étuvage se fera à une température de 50°C.
5.3- Porosité et indice des vides :
L’indice des vides e est le rapport entre le volume des vides (gaz et liquide) et le volume des
grains de sol.
La porosité n est le rapport entre le volume des vides (gaz et liquide) et le volume total du sol.
La compacité c est le rapport entre le volume des grains de sol et le volume total du sol (y
compris les vides).
Vv Vv Vs
e n C 1- n
Vs V V
e. w Vv. w
La teneur en eau de saturation est définit par : w sat
s Ms
w Vw
Le degré de saturation est donné par : Sr
w sat Vv
Un sol est considéré saturé si Sr = 1.
6.5- Densité et compacité du sol :
On définit aussi l’indice de densité ID ou indice densité relative Dr qui représente l’état dans
lequel se trouve un sol sableux par rapport aux états extrêmes.
e max e
ID x 100
e max e min
Avec :
emax : correspondant à une compacité minimale
emin : correspondant à une compacité maximale
e : indice des vides du sol
Le qualificatif de l’état du sol en fonction de l’indice de densité est donné par le tableau 12 (NF
EN ISO 14688-2).
Tableau 12 : qualificatif de compacité du sol en fonction de ID
Indice de densité Etat du sol
ID ≤ 0.15 Très lâche
0.15 < ID ≤ 0.35 Lâche
0.35 < ID ≤ 0.65 Moyennement dense
0.65 < ID ≤ 0.85 Dense
ID > 0.85 Très dense
La masse volumique sèche d renseigne aussi sur l’état de densité du sol. Le tableau suivant
donne le qualificatif en fonction de la masse volumique (pour un sol non évolutif, ayant s
proche de 2.7 g/cm3).
Tableau 13: qualificatif de densité du sol en fonction de d (norme XP P 94-011)
Masse volumique d (g/cm )
3
Etat
Peu dense d ≤ 1.6
Dense 1.6 < d ≤ 1.8
Très dense d >1.8
60
wL = 50 %
40
20 Moyennement
Ligne « A » : Ip = 0.73(wL-20) argileux
10
Limon peu
plastique (Lp)
Faiblement
argileux
0
0 20 40 60 80 100
limite de liquidité WL (% )
Figure 17
0 100
Sables
20
80
Sables Sables
argileux calcaires
Sables marneux
50
50
Argile en %
Sable en %
Calcaires
Argiles Marnes sableuses sableux
sableux
R
80
20
0 20 50 80 100
Calcaire en %
Figure 18
ANNEXE INFORMATIVE
Méthode de dénomination et de description visuelle des sols :
(Extraits de la norme EN ISO 14688-1 : 2002)
1 Domaine d'application
La présente méthode donne les principes fondamentaux de dénomination, de description et de
classification des sols, sur la base des caractéristiques du terrain et de ses composants les plus
couramment utilisées par l'ingénierie géotechnique. La dénomination et la description générales des
sols sont basées sur un système souple pour utilisation immédiate (sur le site) par des personnes
expérimentées, qui porte à la fois sur les caractéristiques du terrain et de ses composants et repose
sur des techniques visuelles et manuelles. Outre la dénomination et la description des sols, il
convient d'indiquer les conditions dans lesquelles un sol est prélevé, les éventuels constituants
secondaires particuliers, les autres particularités du sol telles que la teneur en carbonate, la forme
des particules, la rugosité de surface des particules, l'odeur, tout nom courant et la classification
géologique. Une caractérisation et une classification plus précises basées sur la granularité, la
plasticité ou la teneur en matières organiques peuvent être obtenues par des essais de laboratoire.
NOTE Une résistance faible du sol sec caractérise un limon. Une résistance élevée du sol sec qui
ne serait pas due à une cimentation caractérise une argile. Un mélange d'argile et de limon a
généralement une résistance du sol sec moyenne.
NOTE Dans le cas du limon, l'eau apparaît et disparaît rapidement à la surface de l’échantillon. La
manipulation et la pression n'ont pas d'effet sur l'argile contenue dans l'échantillon. Plus l'apparition
de l'eau à la surface de l'échantillon est lente, plus la teneur en limon est faible et plus la teneur en
argile est élevée.
a) plasticité faible : échantillon cohérent mais qui ne peut pas être roulé en rouleaux
d'environ 3 mm de diamètre ;
b) plasticité élevée : échantillon qui peut être roulé en rouleaux minces.
NOTE Une plasticité faible caractérise une teneur élevée en limon, tandis qu'une plasticité élevée
correspond à une teneur élevée en argile.
NOTE Un sol argileux semble savonneux, il colle aux doigts et ne peut pas être retiré sans lavage,
même à l'état sec. Un sol limoneux paraît doux au toucher, les particules sèches qui collent aux
doigts peuvent être facilement retirées par frottement ou claquement des mains.
Pour contrôler la présence d'argile ou de limon dans un sol, prélever un échantillon dans son état
humide naturel au moyen d'un couteau. Une surface de coupe brillante indique la présence d'argile,
tandis qu'une surface mate est caractéristique d'un limon ou d'un limon sablo - argileux de plasticité
faible. Pour une évaluation rapide, la surface de l'échantillon peut être lissée ou grattée avec
l'ongle.
Il convient de noter que, dans des sols argileux ou humides, l'effervescence se produit
généralement avec un certain retard.
NOTE Une résistance du sol sec élevée est souvent due à la présence de carbonate qui agit
comme un agent de cimentation.
d) un sol est qualifié de dur s'il se désagrège et se brise lorsqu'il est roulé en rouleaux de 3 mm de
diamètre mais lorsqu’il est encore suffisamment humide pour être de nouveau façonné en une
motte ;
e) un sol est qualifié de très dur s'il a séché et est essentiellement de couleur claire. Il ne peut plus
être pétri mais se désagrège sous la pression. Il peut être rayé par l'ongle du pouce.
Ces subdivisions peuvent être approximatives, notamment dans le cas de matériaux de faible
plasticité.
SFAX
DONNEES
e= n= w= Sr = d = = sat =
G(*) et
e, Sr e e e.Sr Sr G . w G Sr . e . w G e . w
1 e G 1 e 1 e 1 e
n n.Sr [(1-
n, Sr n Sr (1-n).G.w [(1-n).G+n].w
1 n (1n).G n).G+n.Sr].w
w .G w .G Sr .G . w Sr .G (1 w ) G ( Sr w )
w, Sr w Sr . w . w
Sr Sr w.G Sr w . G Sr w .G Sr w . G
G . w d w 1 d
d, S r 1 1 Sr ( - ) Sr d d Sr ( w ) d (1 - 1 ) w
d G . w d G G G
G . w d d.w .G
d, w -1 1- w d d (1+w) d (1 - 1 ) w
d G . w w .G - d G
e, w e e w w .G G . w 1 w . G . w G e . w
1 e e 1 e 1 e 1 e
(*) s
G : densité des grains solides (gravité spécifique) : G =
w
Figure 1
Débit Q
2. ÉCOULEMENT LINÉAIRE – LOI DE DARCY:
2.1 – Charge hydraulique
L'eau qui s'écoule dans un sol, coule dans les interstices
entre les grains qui sont formés par des pores de
dimensions variables (fig. 2).
Il n'est donc pas possible de définir une vitesse réelle de
H
Dans l'eau en mouvement (figure 3), on appelle charge hydraulique (hM) en un point la
quantité:
u1 V2
hM Z1
w 2g
avec : u : pression de l'eau interstitielle au point M (u1/w = énergie de pression)
Piézomètres
1 2
dl
u1
S w
M Surface
u2 piézométrique
A
w B dh
L N HM
HN
Z1
Z2 Plan de référence
Plan de référence X’
X
Figure 4
Figure 3
Considérons une nappe au toit incliné, les charges aux points M et N sont hM et hN (figure 4)
point M est toujours hM, désignons par hN celle au point N. D’après le théorème de Bernoulli :
- Si hM = hN : il n y a pas d’écoulement et la nappe est en équilibre
- Si hM > hN, il y a écoulement de M vers N.
Le terme « hM – hN » mesure la perte de charge entre ces deux points. Il correspond à
l’énergie perdue en frottement.
2.2 – Gradient hydraulique – Loi de Darcy :
On appelle gradient hydraulique « i » entre M et N le rapport entre la perte de charge entre A
dh
et B à la distance entre ces points. i
dl
Sous forme vectorielle, le gradient hydraulique est un vecteur défini comme l’opposé du
gradient de la charge hydraulique h : i gradh
Les composantes du vecteur i sont :
La loi de Darcy qui régit les phénomènes d’écoulement dans les sols, s’exprime par la formule :
v=k.i
avec : v : vitesse d’écoulement en m/s ou cm/s
k : coefficient de perméabilité exprimé en m/s ou cm/s
i : gradient hydraulique (sans dimension)
Cette loi peut s’écrire sous forme vectorielle : vk. i k.gradh
Le débit q à travers la section S est donné par : q = k . i . S
La quantité d’eau Q qui traverse le sol en un temps donné est :
Q=k.i.S.t
2.3 – Définitions :
On appelle (fig. 5) :
Figure 5
Hauteur piézométrique au point A, la hauteur h de l'eau dans le tube mesurée par rapport
à un repère horizontal quelconque, mais fixe OO'.
Potentiel hydraulique : Le potentiel hydraulique φ est égal à la hauteur piézométrique h
multipliée par le coefficient de perméabilité k du sol.
Surface équipotentielle : On appelle surface équipotentielle ou ligne équipotentielle,
dans le cas usuel des problèmes plans, le lieu des points ayant le même potentiel
hydraulique. Les lignes CAA' et DBB' sont les équipotentielles qui passent respectivement
par A et B.
Ligne de courant : On appelle lignes de courant les trajectoires lissées des molécules
liquides pendant l'écoulement. La ligne de saturation CD est une ligne de courant
particulière. Il en est de même des surfaces imperméables.
Réseau d'écoulement : On appelle réseau d'écoulement l'ensemble constitué par les
lignes équipotentielles et par les lignes de courant. On peut démontrer que, dans le cas
d'un sol homogène et isotrope, ces deux familles sont orthogonales.
h Q.L
Q = k . i . A . t = k. .A.t d’où : k
L h.A.t
Dans le perméamètre à charge variable, le niveau d’eau dans le tube de section a baisse en
fonction du temps. Pendant un temps dt, la quantité sui s’écoule est : Q = - a . dh
On a : Q = V . A . dt = k . i . A . dt
Comme i à l’instant t est égal à h/L, Q = k . h/L . A . dt
a.L dh
On a donc : Q = - a . dh = k . h/L . A . dt k.dt .
A h
h0
ln( )
a.L h1
Ce qui donne : k .
A t1 t 0
Figure 7
L’essai Lugeon (NF P 94-131) : L'essai d’eau Lugeon est un essai en place réalisé dans
un sondage. Il s'applique au rocher et aux sols cohérents de résistance mécanique
compatible avec la pression d'eau imposée pendant l'essai. Il est destiné à évaluer la
possibilité de circulation d’eau dans le sol et à déceler des hétérogénéités ou des
fissurations.
Il consiste à injecter de l’eau sous pression dans une cavité constituée d’une portion de
forage de dimensions connues et à mesurer le débit d’injection pour différents paliers de
pression pendant un temps donné. Une unité Lugeon (symbole UL) est le débit moyen
injecté sous une pression de 1 MPa, exprimé en litres par minutes, et ramené à un mètre
de forage. Une unité Lugeon correspond grossièrement à 10-7 m/s.
La perméabilité des sables peu compacts à granulométrie serrée peut être évaluée en utilisant
la formule de Hazen que l’on peut écrire :
k1.25D10
2
(m/s)
Les sols sont très souvent lités et présentent une anisotropie de perméabilité. La perméabilité
est généralement beaucoup plus forte dans le sens des lits que dans le sens perpendiculaire
aux lits.
On peut remplacer la perméabilité d’une succession de couches par une perméabilité
équivalente, c'est-à-dire donnant le même débit sous la même charge (fig. 7).
dans le cas d’un écoulement parallèle à la stratification :
k i .h i
k he
hi
dans le cas d’un écoulement perpendiculaire à la stratification :
hi
k ve
hi
ki
Figure 7
3.4 – Mesure de la pression interstitielle :
La mesure des pressions interstitielles dans les sols s’effectue au moyen de piézomètres. Le
piézomètre le plus simple (figure 8) est constitué d’un tube dont la partie inférieure est crépinée
(perforée) pour permettre à l’eau de pénétrer dans le tube. La partie crépinée du tube doit être
isolée du reste de la nappe par un bouchon étanche, afin de limiter les dimensions de la zone
où la pression est mesurée. L’eau se stabilise dans le tube au niveau (piézométrique) qui
équilibre la pression interstitielle au niveau de la crépine. Le repérage du niveau de l’eau dans
le tube permet donc de déterminer la pression cherchée.
Lorsque la charge ou la pression varie au cours du temps, le niveau d’eau dans le tube varie
après échange d’eau avec le terrain.
Si celui-ci est très perméable (typiquement, pour un coefficient de perméabilité supérieur à 10 -5
m/s), ces variations sont instantanées. Sinon, elles nécessitent un certain temps, dit temps de
réponse du piézomètre, qu’il est nécessaire de limiter si l’on veut mesurer des variations
rapides de la pression d’eau. On peut réduire le temps de réponse de deux façons : soit en
réduisant le diamètre du tube de mesure, soit en utilisant des piézomètres fermés, dont la
cavité de mesure est limitée à quelques centimètres cubes. Ces piézomètres fermés sont de
plusieurs types :
- les piézomètres hydrauliques (figure 9) reliés à l’appareil de mesure (manomètre ou
capteurs de différents types) placé à la surface du sol par l’intermédiaire d’une tubulure
remplie d’eau désaérée ;
- les piézomètres à membrane comportant, au contact de l’eau dans le capteur, une
membrane dont la déformation est mesurée par différentes techniques et sert à évaluer
la pression de l’eau dans la cavité de mesure.
1. INTRODUCTION:
Tous les sols se déforment sous les charges qui leur sont appliquées, avec des amplitudes qui
peuvent aller de quelques millimètres à quelques mètres.
L’amplitude des déformations du sol dépend de la nature et de l’état du sol et des charges
appliquées. Ces charges sont limitées par les conditions de stabilité qu’il faut respecter lors de
la conception des ouvrages. En pratique, les fondations superficielles de bâtiments sont
construites sur des sols relativement résistants et subissent des déformations faibles, que l’on
peut habituellement estimer par un calcul linéaire. Les déformations les plus importantes sont
celles des massifs d’argiles molles saturées, qui peuvent durer pendant des périodes longues
(quelques mois à quelques dizaines d’années). Dans ce cas, on utilise une loi de déformabilité
non linéaire (semi-logarithmique) pour évaluer l’amplitude finale du tassement et des
déformations horizontales, et l’évolution du tassement au cours du temps est analysée en
tenant compte de l’effet de la perméabilité limitée du sol sur la vitesse de déformation
(consolidation) et de la viscosité du sol (fluage).
La plupart des charges appliquées par les ouvrages sont verticales car dues à l’effet de la
pesanteur et créent des déformations verticales que l’on appelle « tassement ». La variation
du régime hydrologique au niveau de la nappe peut engendrer aussi des tassements.
L’amplitude du tassement du sol dépend de sa nature, des conditions de drainage, du temps,
des charges appliquées, de la géométrie, ….
Pour les sols peu perméables, les tassements ne sont pas instantanés. La charge est
supportée d’abord par l’eau interstitielle, puis est progressivement transférée au squelette :
c’est la « consolidation ». Dans ce type de sol le temps intervient pour la détermination du
tassement.
Le tassement peut être local dans une partie de la construction, général pour toute la
construction ou généralisé pour toute la région.
Le calcul des déplacements en chaque point d’un massif de sol est théoriquement possible si
l’on connaît les caractéristiques du chargement et la loi de comportement du sol. Néanmoins,
les lois de comportement des sols sont complexes et l’on effectue habituellement un calcul
approché, en déterminant séparément les contraintes effectives induites par les charges
appliquées, puis les déformations correspondantes.
Dans de très nombreux problèmes, la surface du massif de sol est horizontale et les charges
appliquées sont verticales. Dans ce cas, les déformations verticales du sol sont, en général,
prépondérantes.
On peut admettre que les déformations du sol au milieu de la zone chargée sont uniquement
verticales, comme dans le cas d’un massif semi-infini soumis à une pression uniforme en
surface (figure 1). Le sol se déforme alors sans déplacement horizontal, ce que l’on peut
reproduire aisément en laboratoire, en appliquant des charges sur une éprouvette contenue
dans un cylindre rigide (œdomètre). La courbe de compressibilité obtenue à l’œdomètre est
l’outil de base du calcul du tassement des sols.
2. LA COMPRESSIBILITE DU SOL:
La part la plus importante des tassements est généralement due à la compressibilité des sols,
c'est à dire à leur diminution de volume. La compressibilité des sols résulte de trois
phénomènes:
la compression du squelette solide;
la compression de l'eau et de l'air remplissant les vides entre les grains;
l'évacuation de l'eau contenue dans les vides.
L'eau, en général, est considérée comme incompressible. Donc, pour un sol saturé, le
deuxième phénomène n'intervient pas.
Pour étudier compressibilité d'un sol, on reproduit en laboratoire les déformations dans une
cellule œdométrique ouverte (fig. 1) ou fermée. Dans cette cellule on peut loger l'échantillon
du sol qui ne peut se déformer que verticalement sous une charge appliquée. L'échantillon est
drainé en haut et en bas.
Contrainte ’i
h0 ’1
h1 ’2
Air h2 Décharge ’=0
’3
Liquide h3 ’4
h4
Décharge totale
hi, i=1,2,3, ’5
Solide h5
’6
Vs, s h6
Le chargement continue jusqu’à la valeur souhaitée
Temps
logv
La courbe de compressibilité (fig. 5) est la courbe continue qui relie les points expérimentaux
représentés dans le diagramme (e - log 'v) en échelle semi-logarithmique.
e désigne l'indice des vides de l'échantillon à la fin du palier de chargement sous 'v.
1 ei
e e i e ei h
hi
avec ei : l'indice des vides initial de l'éprouvette après taillage.
hi : la hauteur initiale de l'échantillon.
h : la variation de la hauteur de l'éprouvette à partir de hi.
La courbe suivante (figure 5) illustre un exemple de courbe de compressibilité pour un sol fin
saturé et non gonflant.
La détermination de ei se fait à partir de la connaissance du couple (d, w).
e
Cs
log ' v
De même, l'indice de compression Cc est la pente de la droite MN.
e
Cc
log ' v
La contrainte de préconsolidation 'p qui est la plus grande pression effective à laquelle
a été soumis l'échantillon de sol au cours de son histoire. On la détermine par le point
intersection des droites DL et MN.
L'indice des vides e0 du sol en place est l'ordonnée du point E de la droite DL qui a pour
abscisse 'v0.
Le module œdométrique Eoed est déterminé pour chaque palier de chargement. (Il n'est
pas constant et dépend de la plage de contraintes considérées). Entre deux contraintes 'vn
et 'vn+1 on défini le module œdométrique par :
E oed ' vn 1 ' vn h n
hnh n1
avec : hn et hn+1 les hauteurs de l'éprouvette à la fin de la consolidation sous les contraintes
'vn et 'vn+1.
COURBE DE COMPRESSIBILITE
Indice des vides
’V0 ’p
D M Chargement
2,9 E
e0
L
A
2,7
2,5 Déchargement
’ ’
Rechargement
2,3
ef
2,1
Déchargement total
N
1,9
1 10 100 1000
Contrainte appliquée kPa
Figure 6 : courbe de compressibilité
Pour les sols gonflants, le coefficient de gonflement Cg (à ne pas confondre avec Cs)
qui est la pente de la branche de déchargement (figure 6)
e
Cg
log 'v
Trois cas peuvent se présenter (figure 7) en comparant la valeur de 'p avec 'v0 (calculée à
partir des données des couches au dessus du sol testé).
’v0
e ’p
SOL SURCONSOLIDE : OC
Le sol a supporté, dans son histoire,
des contraintes plus importantes que
celles qui règnent actuellement log ’
Sol OC : ’p > ’V0
’v0 = ’p
e
’v0
e ’p
SOL SOUS-CONSOLIDE :
Le sol est en cours de consolidation
sous l’effet de son propre poids
(remblai récent compacté, tourbe,…).
Sol sous consolidé : ’p < ’V0 log ’
Figure 7
Contraintes
Q= 2 daN = N/S
Q= 2 daN effectives '
Pas de ouvert
Robinet Q= 2 daN
charge
PRESSION
fermé
Q= 2 daN
Surpression
interstitielles u
TASSEMENT
t TEMPS
Eau
Squelette solide
Etat (1) (2) (3) (4) (5)
Sable
2H
Sol fin
Sable
Figure 10
Pour mettre cette équation sous forme adimensionnelle, on utilise les paramètres U 1 u et x z
u i H
c v.t
Cela conduit à faire intervenir pour le temps la nouvelle variable : Tv appelée facteur
H²
temps où H représente le chemin de drainage. Sur la figure 10, la hauteur de drainage est H.
Si l’une des couches au dessus ou au dessous du sol fin est imperméable, la hauteur de
drainage serait 2H.
L’équation (1’) s’écrit alors sous la forme adimensionnelle suivante : ²U U (1’’)
x ² Tv
La solution de cette équation différentielle avec les différentes conditions aux limites permet de
déterminer le degré de consolidation U en tout point du sol à l’instant t.
Le degré de consolidation est donné en fonction de Tv : U = f(Tv) (voir fig. 11, 12 et tableau 2).
Tableau 2
Si le drainage est des deux cotés, la hauteur de drainage est égale à la moitié de celle de
l'échantillon (h' = h/2). Si le drainage est d'un seul coté, la hauteur de drainage est égale à la
hauteur de l'échantillon (h' = h).
0.1 0.4 1 10 100 1000
t50 t100 log t
0 sc temps en min
50 S50
C2
100 s100
C1
h
Tassement
Pourcentage de Figure 13 : courbe de consolidation Casagrande)
consolidation
primaire
Tracer sur la courbe ((h , t ), la droite D1 correspondant à la tangente aux ponts alignés.
Tracer la courbe D2 passant pas sc et de pente 1.15 fois celle de D1. L’intersection de D2 avec
la courbe d’essai donne t 90 .
Ce coefficient est par palier de chargement. Il est variable en fonction de l’indice des vides et
du chargement.
4. CALCUL DU TASSEMENT :
4.1- : Diverses composantes du tassement
Le tassement est un déplacement vertical descendant d’un ouvrage. Il s’agit d’un phénomène
d’interaction sol/fondation le tassement peut être soit à cause de l’action de la fondation sur le
sol (surcharges) soit à cause de l’action du sol sur la fondation (proximité d’un nouveau
ouvrage).
La transmission des charges sur le sol dépend de la rigidité de la semelle : semelle souple ou
semelle rigide.
- Une semelle parfaitement souple transmet
directement la contrainte uniforme au sol. Le
tassement sera variable (fig. 15). Un fond
métallique d’un réservoir est l’exemple d’une
semelle parfaitement souple.
- Une semelle parfaitement rigide entraîne un
tassement uniforme mais les contraintes sous
la semelle sont variables (fig. 15). Un puits
rempli de gros béton est un exemple de
semelle parfaitement rigide.
Figure 15
s
e0
e0
e0
e1
V0
V0
H0
e1
Vs=1
Vs=1
Vs=1
log '
Cc ' v 0 '
Sci Hi log
1 e0 ' p
log '
- Si ('v0 + ')>'p :
Il est à noter que ce tassement ne concerne qu'une seule couche d'épaisseur finie. Dans la
pratique, on découpe le sol en couches de hauteur Hi et on calcule ' au milieu de chaque
couche en supposant que les valeurs (Cc, Cv, e0, … ) restent constantes dans toute l'epaisseur.
On adoptera dans le découpage :
une couche par changement de nature de sol;
une couche pour la surface piézométrique de la nappe;
plus ' sera faible, plus on peut prendre une couche plus epaisse.
En définitive, le tassement de consolidation total pour n couches est donné par :
n
sc s ci
i 1
pour un temps t < t100, le tassement est du à l'expulsion de l'eau sous pression : c'et la
consolidation primaire.
Pour t > t100, le tassement est du à la seule déformation des grains: c'est la consolidation
secondaire.
Le tassement de consolidation sc est considéré total à la fin de la consolidation primaire. Ce
tassement est appelé tassement infini et sera noté par s().
Pour les sols grenus, le tassement est immédiat. Par contre, pour les sols fins, le tassement
évolue en fonction du temps.
A un instant t le tassement s(t) est une fraction de s(). Le rapport entre ces deux valeurs est
égal au degré de consolidation U.
u (t ) s( t ) c v .t
, U(t ) 1 , U(t ) et Tv
u0 s( ) H2
- Calcul du tassement à un temps donné : Connaissant le temps t, la distance de drainage H
et le coefficient de consolidation cv , on calcule le facteur temps Tv . On détermine ensuite la
valeur de U correspondant à Tv sur la courbe U = f (Tv) de la figure 12 ou du tableau 2 ou la
figure 17. Connaissant U(t ), on peut ensuite calculer le tassement au temps t cherché :
s (t ) = U(t ). s
- Calcul du temps nécessaire pour atteindre un tassement donné : Dans ce cas, on
détermine d’abord le degré de consolidation U, auquel correspond le tassement fixé. Puis,
connaissant U, on utilise la courbe U = f (Tv ) pour déterminer la valeur du facteur temps Tv.
Connaissant Tv , cv et H, on détermine la valeur du temps cherché.
Exemple :
Temps pour obtenir 50 % des tassements
-7
Avec H = 10 cm, cv = 8. 10 m²/s et cas c1
T v .H² 0.2x100
t 2,5.10 7 s
cv 8.10 7
t =9s
Figure 17 : U = f(Tv)
La dissipation des pressions interstitielles induites par le chargement statique d'un sol
fin saturé peut être accélérée par la mise en place de réseaux drainants généralement
constitués par des drains verticaux ou des tranchées drainantes facilitant le drainage
par consolidation horizontale. Les drains verticaux sont constitués de sable ou de
mèches en carton ou géotextile. Actuellement, les drains en géotextiles sont
prédominants. Un cas particulier du chargement avec drainage, est celui du
rabattement de la nappe au moyen de puits ponctuels. Les procédés de mise en place
de drains ainsi que leurs avantages et inconvénients sont rassemblés dans le tableau
de la page annexe établi par Pilot (LCPC 1985).
4.5 - Tassement admissible :
Le tassement d’une construction est considéré comme admissible s’il ne dépasse pas une
certaine limite au-delà de laquelle cette construction subit des dommages (fissurations,
inclinaisons,..). Cette limite est fonction de la nature de l’ouvrage. Les recommandations
concernent principalement les valeurs du tassement différentiel admissible c'est-à-dire la
différence de tassement entre deux points de même niveau à la base de l’ouvrage. Un
tassement total de 10 cm aura des conséquences moins graves qu’un tassement différentiel de
5 cm. Le schéma suivant (fig. 19) donne les limites des distorsions angulaires.
RÉSISTANCE AU CISAILLEMENT
1. INTRODUCTION :
Les sols sont des matériaux discontinus constitués de particules solides, d’eau et d’air et leur
résistance est reliée aux forces de contact entre les grains, c'est-à-dire :
au frottement entre les grains qui est fonction de la nature et de la granulométrie du sol, de
la forme et de l’arrangement des grains, et des contraintes effectives ;
à la cohésion, c'est-à-dire aux liens, entre les grains qui est fonction de la minéralogie, de
l’histoire géologique du dépôt, de la pression de préconsolidation et de l’état de structure du
sol.
Faute de pouvoir décrire de façon précise le comportement d’un massif de sol depuis son état
initial jusqu’à la rupture, la mécanique des sols s’est inspirée des modes de rupture observés
dans la nature pour développer des lois de comportement simplifiées. La nature montre
l’existence de deux principaux modes de rupture :
La rupture par glissement sur une surface (fig. 1)
La rupture par plastification et écoulement d’une masse de sol (fig. 2).
Figure 1
Figure 2
Les ruptures par glissement peuvent être étudiées en laboratoire par exemple pour déterminer
la forme de la surface de rupture sous une fondation. Les ouvrages de soutènement (ancrés ou
non) donnent lieu à des surfaces de glissements plus complexes (fig. 3).
Figure 3
Alors que les contraintes normales se transmettent à la fois par les particules solides, sous la
forme de contraintes effectives, et par le fluide remplissant les pores, sous forme de pression
interstitielle, les contraintes tangentielles ne sollicitent que les particules solides. La résistance
au cisaillement ne peut donc s'exercer que grâce aux contacts entre celles-ci et est d'autant
plus élevée que les contraintes intergranulaires, c.à.d. les contraintes effectives sont plus
grandes.
3
Essai traixial
Essai de
cisaillement
Figure 4
La résistance au cisaillement d’un sol dépend de nombreux facteurs, tels que la nature et l’état
du sol, mais aussi l’intensité des efforts exercés et la manière dont ces efforts sont appliqués.
Dans les sols saturés, cette résistance est liée uniquement au squelette solide du sol, puisque
l’eau interstitielle n’offre aucune résistance aux efforts de cisaillement ou de distorsion. Elle ne
dépend, de ce fait, que des contraintes effectives qui s’exercent aux points de contact des
particules solides. Elle est donc directement influencée par les conditions d’application de ces
efforts, conditions qui commandent la répartition des contraintes totales appliquées entre les
phases liquide (pression interstitielle u) et solide (contrainte effective ’) du sol, selon les
relations connues :
σ=σ’+u
= ’
Lorsque le sol est soumis à des forces, il a tendance à subir une variation de volume. Lorsque
le sol est saturé, et puisqu’il est incompressible, cette variation ne peut avoir lieu que s’il y a
mouvement de l’eau (expulsion ou apport). Or, l’écoulement de l’eau dans un sol n’est jamais
instantané et la vitesse d’écoulement dépend de la valeur du coefficient de perméabilité du sol.
Dans les sols grenus, la perméabilité est forte et il y a écoulement très rapide de l’eau. Le
comportement du sol, de même que sa résistance au cisaillement, ne sont régis que par le
comportement du squelette solide.
Par contre, pour les sols fins, le coefficient de perméabilité est faible. L’eau met un temps très
lent pour s ‘écouler.
On distingue donc deux comportements extrêmes de ces sols :
Un comportement à long terme où, au bout d’un certain temps, les surpressions
interstitielles provoquées par les charges se sont dissipées. Le comportement du sol est
celui du squelette solide. L’eau ne joue aucun rôle.
Un comportement à court terme lorsque l’eau n’a pas eu le temps de s ‘évacuer. Le sol
se déforme alors à volume constant et l’eau joue un rôle important dans le comportement.
A ces deux types de comportements correspondent deux résistances au cisaillement
différentes pour un même sol fin. Cette distinction est fondamentale et sera utilisée dans toute
la suite du chapitre lorsqu’il sera question des sols fins.
On définit la rupture dans un sol à partir de l’observation des courbes contrainte-déformation () ou
(l) dans des essais de déformation contrôlée.
Dans ces essais, on trouve toujours les mêmes formes de courbes (fig. 5) :
- la courbe (I) présente un maximum. On admet que ce maximum max correspond à l’état de
rupture, la déformation continuant de croître au-delà de I alors que la sollicitation appliquée
diminue ou, au mieux, reste constante ;
- la courbe (II) a une allure asymptotique : on définit arbitrairement la rupture à une valeur
maximale de la déformation (lim correspondant à II), au-delà de laquelle le comportement
de l’ouvrage est incompatible avec sa destination.
max
II
lim
I
l)
I II
Dans la courbe (I), on dit qu’il y a rupture lorsqu’on atteint le maximum de la courbe. Dans le
cas de la courbe (II), la définition de la rupture est plus arbitraire. On fixe en général un certain
pourcentage de déformation.
Les sables denses comme les argiles intactes présentent des courbes type II. Par contre, les
sables lâches ainsi que les argiles remaniées présentent des courbes type I.
4. CRITERES DE RESISTANCE DU SOL- CARACTERISTIQUES DE RUPTURE :
4- 1. Notion de courbe intrinsèque
En Mécanique des Sols on utilise la notion de courbe intrinsèque due à Caquot. La théorie est
applicable à un matériau homogène et isotrope. Dans le plan de Mohr () la limite
d'écoulement est représentée par une courbe, appelée courbe intrinsèque, qui sépare la zone
des états de contrainte possibles de la zone des états de contrainte impossibles à développer
dans le matériau, l'écoulement se produisant avant (fig. 6).
Figure 6
La courbe intrinsèque est I'enveloppe des cercles de Mohr pour lesquels débute l'écoulement
du matériau (cercles de Mohr de rupture). Lorsqu'un cercle est tangent à la courbe intrinsèque,
l'écoulement se produit par glissement suivant la direction de la facette qui correspond au point
de contact entre le cercle et la courbe.
Pour les sols sa détermination expérimentale de la courbe intrinsèque est relativement aisée.
Figure 7
Sols pulvérulents: les demi-droites passent par I'origine des axes, la cohésion est nulle (fig. 7-
b).
Sols cohérents: les demi-droites ne passent par I'origine des axes il existe une résistance
au cisaillement sous contrainte normale nulle : la cohésion, notée c' (fig. 7-a) .
Cette droite (fig. 7) traduit le passage de l’état élastique à l’état plastique du sol et elle a
comme équation :
= tg + c (Equation de Mohr-Coulomb)
avec :
Lorsque le sol est saturé, toute augmentation de la contrainte se traduit par une
augmentation identique isotrope de la pression interstitielle u puisque le milieu est non drainé
et l’eau incompressible.
Les caractéristiques apparentes sont mesurées soit par un essai triaxial non consolidé non
drainé (UU), soit par un essai de cisaillement non consolidé, rapide (essai non normalisé).
Ces essais conduisent à déterminer des contraintes totales. Il faut donc appliquer l’équation de
Mohr-Coulomb qui prend les formes suivantes :
Ces caractéristiques, qui lient entre elles les contraintes effectives, représentent le
comportement du matériau lorsque les pressions interstitielles sont nulles ou parfaitement
connues.
Elles sont déterminées en appliquant la formule :
= ( - u) tg ’ + c’
’ et c’ sont mesurés:
soit par un essai de cisaillement consolidé lent,
soit par un essai triaxial consolidé drainé (CD),
soit par un essai triaxial consolidé non drainé avec mesure de la pression interstitielle (CU +
u).
Étant donné que la réalisation et la mise en place des éprouvettes triaxiales sont très délicates
dans les sols pulvérulents, les types d’essai recommandés sont les essais de cisaillement dans
les sables et les essais triaxiaux pour les sols cohérents.
½ boite supérieure
(fixe) Dynamomètre : T
(Contrainte tangentielle )
Plan de cisaillement privilégié
Sol
Déplacement l
Drainage
½ boite inférieure
(mobile)
Pierres poreuses
Figure 8
Un échantillon du sol est introduit dans la boite sur laquelle on exerce une force normale
constante N. On le consolide sous cette force puis on déplace la demi-boite supérieure à
vitesse constante. On note, dans le temps, la force de traction T et le déplacement horizontal
(l), jusqu’à rupture complète de l’échantillon.
Si S est la section de l’échantillon, la contrainte normale et la contrainte tangentielle
seront :
N
S
,
T
S
L’essai est réalisé sur au moins 3 échantillons sous des contraintes normales différentes (fig.
9). On trace pour chaque valeur de la courbe = f(l) et on retrouve la même forme que l’une
des courbes (I) ou (II) de la figure 5.
Figure 9
La rupture pour la courbe type (I) correspond au pic de rupture. Pour la courbe (II), la rupture
est prise conventionnellement lorsque le déplacement correspond à 5 mm.
La courbe intrinsèque s’obtient
directement en notant pour
Courbe
chaque valeur de la valeur de intrinsèque
qui correspond à la rupture ( fig. 8).
0
=
Figure 8 : courbe intrinsèque
5 .2 : Essai triaxial :
Les contraintes principales en tout point sont donc :
a
2 = 3 = r
L’essai consiste à augmenter, à vitesse de déformation constante, la force F jusqu’à la rupture
complète de l’échantillon tout en maintenant constante la pression P et en notant la
déformation axiale a.
L’essai se pratique, sur au moins 3 échantillons de sol sous des pression latérales variables.
Sous chaque valeur de pression r, on obtient une courbe comme indiqué sur la (fig. 11).
Force axiale
F
a
(1 -3)
PIERRES P r
POREUSES
Pression de confinement 3
SOL
Eau cellule
Figure 10 : contraintes sur l’éprouvette
Déviateur des contraintes
P3
MEMBRANE
P2
Mesure de
pression P1
Mise sous pression
interstitielle
Circuit de drainage
Déformation axiale (%)
Courbe intrinsèque
Cercle de Mohr du
premier échantillon
r1 r2 a1 r3 a2 a3
Figure 12 : cercles de Mohr
Suivant la nature du sol et des paramètres à chercher, on distingue trois types d’essais
triaxiaux (fig. 13).
Circuit de drainage Fermé
Circuit de drainage ouvert
Mesure de u
u = 0
h
h
Figure 14 Figure 15
Pour les sols compacts ou denses (indice des vides faible), la contrainte de cisaillement passe
par un maximum, puis décroît vers une valeur sensiblement constante (courbe II). La valeur de
ce maximum sert à définir la résistance au cisaillement, effort nécessaire pour désenchevêtrer
les grains au voisinage du plan de cisaillement.
Pour les sols peu compacts ou lâches (indice des vides e élevé), la contrainte de cisaillement
croît régulièrement jusqu’à une valeur asymptotique (courbe I). On définit alors la rupture pour
une valeur conventionnelle de la déformation, εmax.
Pour les deux types d’essai précédents, l’ordonnée de la figure 15 représente respectivement
la variation d’épaisseur relative h/h et la déformation volumique v.
La courbe I, d’allure monotone, correspond à des sables lâches qui se densifient pendant le
cisaillement (sols contractants), jusqu’à atteindre au voisinage de la surface de rupture, un
certain poids volumique dit poids volumique critique, également traduit par un indice des vides
critique.
Les essais réalisés sur des sables denses qui se décompactent pendant le cisaillement (sols
dilatants) conduisent à des courbes ayant l’allure de la courbe II. Deux résistances au
cisaillement sont alors distinguées : une résistance maximale, dite résistance de pic et une
résistance sous grande déformation, dite résistance à l’état critique.
Pour les sables lâches, ces deux résistances se confondent. Si le poids volumique initial du
sable correspond à celui de l’état critique, l’essai se fait à volume constant.
Sous grande déformation, la même résistance est obtenue quelle que soit la compacité ini-
= ’ . tg ’
Et la relation entre 1 et 3 s’écrit :
1 3 . tan 2
4 2
6.3 – Chemin de contraintes :
Dans le plan de Mohr, l’état des contraintes est représenté par un cercle. Ce cercle peut être
défini par les coordonnées s et t de son sommet :
(Fig. 18)
Dans le cas des sols cohérents, on doit examiner l’ensemble des caractéristiques drainées et non
drainées. Ces caractéristiques sont déterminées dans des essais de cisaillement effectués soit en
laboratoire, soit en place.
Les caractéristiques drainées sont déterminées normalement au moyen d’essais triaxiaux
consolidés non drainés avec mesure de la pression interstitielle ou par des essais triaxiaux
consolidés drainés. On utilise aussi les essais lents (drainés) à la boîte de cisaillement.
Les caractéristiques non drainées sont déterminées en laboratoire, au moyen d’essais triaxiaux
consolidés non drainés, ou en place au scissomètre de chantier. Sont également utilisés les essais
non consolidés non drainés à l’appareil triaxial, les essais de compression simple et les essais en
place au pénétromètre statique.
(a) (b)
Figure 19
Mehrez KHEMAKHEM – Zouheir BOUARADA 59
ELEMENTS DE GEOTECHNIQUE
Le comportement des argiles est voisin de celui des sables. Selon que l’argile est
surconsolidée ou non, lorsque le cisaillement intervient sous une contrainte moyenne
nettement inférieure à la pression de préconsolidation, deux résistances au cisaillement
peuvent être distinguées (courbe II). De même que pour les sables denses, elles
correspondent à la résistance de pic et à la résistance à l’état critique.
Les argiles surconsolidées cisaillées sous contraintes moyennes inférieures à la pression de
préconsolidation révèlent une tendance à la dilatance se manifestant par une diminution de u.
Dans les autres cas, le comportement est contractant (courbe I).
Si des déplacements très importants sont imposés, de l’ordre du décimètre ou plus, la résis-
tance au cisaillement diminue pour atteindre un nouveau palier correspondant à de nouvelles
caractéristiques dites résiduelles (R et cR). Ces caractéristiques se mesurent à l’aide d’essais
spéciaux dont le plus courant est l’essai de cisaillement alterné (Norme NF P 94-071-2).
D’une façon plus schématique, on peut retenir ce qui suit (fig 20)
les caractéristiques de pic correspondent à l’effort nécessaire pour provoquer la rupture
les caractéristiques à l’état critique sont mobilisables, après rupture avec contractance ou
dilatance du sol, mais sans réarrangement sensible du squelette des grains;
les caractéristiques résiduelles sont celles qui subsistent lorsque le déplacement a provoqué
un lissage du plan de rupture, c’est-à-dire une réorientation des grains ou plaquettes d’argile
selon ce plan.
Selon les déformations qui peuvent survenir au cours de chaque phénomène étudié, il
conviendra de considérer l’une ou l’autre de ces trois caractéristiques.
Figure 20
7.2 – Courbes intrinsèques :
= ’ . tg ’ + c’
Courbe intrinsèque
Cercle de Mohr du
premier échantillon
r1 r2 a1 r3 a2 a3
Cet essai sert à caractériser le comportement à long terme des sols. Il est trop long surtout
pour les sols fins (durée de 15 à 20 jours). Il est rarement utilisé. On le remplace par l’essai
consolidé non drainé avec mesure de pression interstitielle (CU+u).
u =0
Cu
1 2
’
cu
ccu c’ ou ’
(’3)II (3)II
(u)I (u)II
cu cu
cu-II
cu-I
c u0
3
’p ’3-I ’3-II
Figure 25 : variation de la cohésion non drainée
Comme exemple d’application de cu, on suppose un sol argileux saturé compressible. Ses
caractéristiques initiales non drainées sont cu0 et u = 0. Pour accélérer le tassement de ce
sol, on réalise un préchargement (voir chapitre précédent) qui va accélérer le tassement.
Ce préchargement engendrera un supplément de contraintes (de consolidation) . La
cohésion non drainée du sol sera améliorée et cette amélioration sera calculé à partir de la
formule cu = cu0 + cu
1
RC
0
Figure 26 : cercle de Mohr dans un essai de compression simple
Dans la plupart des calculs courants, on suppose que le sol est isotrope et l'on se contente de
déterminer une valeur des paramètres C et . La détermination de ces paramètres s'effectue
conformément aux indications du tableau qui suit.
Type Type de Type de Caractéris Type Paramètre Formule Appareillage
de sol calcul comportement tiques d’essai
Appareil triaxial
Cohérent Court Non drainé Non UU Cu = Cu (Boite de cisaillement)
saturé terme drainées Compression simple
CU cu Cu =cu’p
Appareil triaxial
Cohérent Court Non drainé Non UU Cuu , uu =Cuu + tg uu (Boite de cisaillement)
non saturé terme drainées
Appareil triaxial ou
Long CD C’ , ’ = C’+’ tg’ Boite de cisaillement
Cohérent terme Drainé Drainées CU+u pour les essais CD
Appareil triaxial seul
pour les essais CU+u
Long
terme Boite de cisaillement
Pulvérulent ou Drainé Drainées CD C’ , ’ = C’+’ tg’ (Appareil triaxial)
Court
terme
Figure 1
Figure 2
dmax
wopt w
Figure 3
L’énergie spécifique est donnée par la formule suivante (en MJ/m3) :
Massedeladamexnombredecoupsparcouchexnombredecouchesxpesenteur
Energiespécifique
Volumedumoule
Pour un sol donné, si l’énergie augmente, le poids volumique maximum augmente et les
courbes deviennent plus pointues. La figure 4 montre l’influence de l’énergie de compactage
sur les courbes de l’essai Proctor.
Moule CBR
= 152 mm – H = 152 mm
Moules
Moule Proctor
= 101.6 mm – H = 116.4 mm
Figure 3
d
Energie croissante
Figure 4
Les résultats de l’essai Proctor sont (fig. 5) :
(dOPN, wopt) : masse volumique sèche optimum et teneur en eau Optimum Proctor Normal
(dOPM, wopt) : masse volumique sèche optimum et teneur en eau Optimum Proctor Modifié
d
dOPN/M
wopt w
Figure 5
avec :
L'indication de toute valeur d'un indice CBR ou IPI d'un matériau n'a donc de sens que si elle
est assortie des caractéristiques d'état du sol prises en considération dans la confection de
l'éprouvette c'est-à-dire :
sa masse volumique à l'état sec d exprimée en pourcentage de la valeur de dOPN ou dOPM
du sol ;
sa teneur en eau exprimée en pourcentage de la valeur de wOPN ou wOPM du sol ;
son état de saturation défini qualitativement par le fait que l'éprouvette est poinçonnée :
o soit immédiatement, après sa confection, et l'on parle alors d'indice CBR immédiat
(CBRi) ou l’indice portant immédiat (IPI), suivant le processus opératoire suivi ;
o soit après avoir été immergée durant quatre jours et l'on parle alors d'indice CBR après
immersion (CBRs).
L’essai se fait sur un échantillon imbibé 4 jours (CBR saturé) ou sans imbibition (CBR
immédiat). La courbe d’essai prend généralement l’allure de la figure 7.
Force (kN)
Valeur de F(2.5)
après correction
d’origine
Valeur de F(2.5)
avant correction Enfoncement (mm)
d’origine
0 1.25 2 2.5 5 7.5 10
C C
Correction
Figure7
Pour ce qui concerne l'IPI, on retient comme caractéristiques d'état :
la teneur en eau (ou la plage de teneur en eau) pour laquelle on veut évaluer l'aptitude du
matériau à supporter la circulation des engins ;
Pour ce qui concerne l'indice CBR de dimensionnement d'une chaussée, le concepteur doit
choisir les caractéristiques d'état du sol qu'il entend prendre en considération en fonction des
particularités du projet. À titre indicatif, on peut rappeler que les caractéristiques suivantes sont
souvent retenues :
Ce choix est cependant généralement pessimiste, car il est peut fréquent que le sol sous la
chaussée se trouve dans un état de saturation comparable à celui de l'éprouvette placée
durant quatre jours en immersion. Il convient donc de procéder à une évaluation la plus réaliste
possible de l'état hydrique du sol sous la chaussée en service et de déterminer alors l'indice
CBR de dimensionnement correspondant à cet état. La norme NF P 94-078 propose une
méthodologie permettant d'évaluer l'incidence des variations des paramètres d'état (compacité
et état hydrique) sur les valeurs de l'indice CBR de dimensionnement d'une chaussée. Cette
méthodologie est la suivante :
La portance d'un sol dépendant considérablement de ses caractéristiques d'état, une valeur
particulière d'un indice CBR correspondant à une masse volumique sèche, une teneur en eau,
un degré de saturation donnés, ne permet pas en général de préjuger valablement du
comportement de ce sol, en tant que support d'une chaussée. En effet, dans cette fonction
l'état réel dans lequel il risque de se trouver peut varier dans une assez large plage, compte
tenu des aléas des conditions hydriques et de mise en oeuvre.
Pour pouvoir proposer une interprétation qui soit fondée, il est le plus souvent indispensable de
déterminer les valeurs des indices CBR du sol pour un ensemble de conditions d'état balayant
le domaine couvert par les aléas précités.
Il convient alors d'exécuter une étude CBR, selon le processus décrit ci-après :
Les valeurs de l'indice CBR immersion, trouvées pour les 3 x 5 = 15 couples teneur en eau -
masse volumique sèche, sont alors portées sur deux graphes, tels que ceux représentés par
les figures 8 et 9 :
sur le graphe de la figure 8 on porte les différentes valeurs de la masse volumique sèche et
de la teneur en eau pour les trois énergies de compactage considérées ;
sur le graphe de la figure 9, on porte en correspondance de l'échelle des teneurs en eau du
À partir de ce réseau des courbes iso-CBR après immersion, il est immédiatement possible
d'évaluer les variations de la portance CBR du sol, correspondant à des fourchettes réalistes
de variation de ses caractéristiques d'état une fois mis en oeuvre et par suite de définir un
indice de dimensionnement de la structure, tenant compte des risques admis et des
prescriptions imposées par le concepteur.
3. LE COMPACTAGE EN CHANTIER :
L’équipement de compactage ainsi que le principe de compactage peut différer. Tout dépend si
nous sommes en présence d’un sol grenu ou d’un sol fin.
Le matériel de compactage des sols repose sur trois principes : charge statique, vibration et
impact.
- le compactage statique (fig. 10) : le matériel de compactage utilise le poids mort de la
machine pour exercer une pression à la surface du sol en vue de le comprimer. Dans ce
type de compactage, il faut limiter l’épaisseur des couches à compacter vue que la pression
statique décroît rapidement à mesure que la profondeur augmente.
- le compactage dynamique (fig. 11) : les compacteurs vibrants exercent des impacts en
succession rapide. Ces impacts génèrent des ondes de pression qui se propagent dans le
matériau et mettent les particules en mouvement. La fréquence et l’amplitude de la vibration
sont les facteurs déterminants de la vibration. La masse vibrante est la partie de l’engin
vibrant. La variation de la masse permet d’influencer l’effet du compactage. Certains
compacteurs peuvent vibrer à différentes fréquences. Le choix de la fréquence est fonction
de la granulométrie des sols. Pour une granulométrie plus serrée, de même que pour une
couche épaisse, on utilise une fréquence de vibration plus grande
- Le compactage par impact : le compactage par impact s’appuie sur une force de
percussion (choc) très élevée qui produit dans le sol une onde de pression qui génère une
haute pression en profondeur. Les pilonneuses (fig. 12) utilisent une hauteur de chute
relativement élevée d’une masse lourde soulevée par une grue.
Les facteurs déterminants pour le choix de la méthode de compactage et le résultat escompté
sont : le type de sol, la teneur en eau, la rigidité de la sous-couche et la durée de l’effort de
compactage.
Figure 10
Figure 12
Figure11
Avec les compacteurs vibrants pour un nombre de passes données, la masse volumique sera
plus grande avec une faible vitesse. Par contre, si cette vitesse est trop faible, ceci a pour effet
de faire augmenter les coûts du compactage.
4. CONTROLE DU COMPACTAGE :
Après avoir déterminé par une étude en laboratoire la teneur en eau du sol à compacter et la
valeur du poids volumique sec d qu’il faut obtenir par compactage, il s’agit au moment des
travaux de contrôler par des essais in situ les qualités du sol.
Figure 15
Figure 16
Méthode du cône de sable – ASTM 1556 :
Le principe de cette méthode est la mesure du volume d'un trou, de 1 à 3 litres, creusé dans le
sol et connaissant le poids du matériau extrait, on détermine la masse volumique en place du
matériau étudié (voir fascicule de travaux pratiques).
La mesure se fait par un sable dont on connaît la masse volumique. On creuse un trou dans le
sol à tester, on récupère le matériau, on remplit se trou de sable calibré et par différence de
pesée on détermine le volume.
Figure 17
Pour les trois méthodes, le degré de compactage se calcule par rapport à une valeur de
référence donnée par les essais de laboratoire (essai Proctor).
d chantier
Degré de compactage (%) 100
d laboratoire
Figure 18
Figure 19
paramètre peut tolérer une certaine imprécision et en règle générale, une estimation
visuelle de la plus grande dimension des blocs est suffisante. Dans la mesure où une
analyse granulométrique peut être réalisée, on considère que le Dmax est équivalent au D95
du sol.
Seuil retenu : 50 mm - Cette valeur permet de distinguer les sols fins, sableux et graveleux (
50 mm), des sols grossiers comportant des éléments blocailleux (> 50 mm). Cette valeur de 50
mm est aussi une valeur limite admise actuellement pour distinguer les sols pouvant être
malaxés intimement avec un liant et constituer des couches de forme de qualité.
Pour les sols de la classe C (sols comportant des fines et des gros éléments, tableau 3 de la
norme NF P 11-300), deux sous-classes sont distinguées selon l'importance de la fraction 0/50
mm :
la sous-classe C1 qui rassemble les matériaux à éléments «anguleux» possédant une
importante fraction 0/50 mm ( 60 à 80 % estimée visuellement) et l'ensemble des
matériaux à éléments «roulés». Pour les sols de cette sous-classe, on considère que
leur comportement est assimilable à celui de leur fraction 0/50 mm qu'il suffit alors
d'identifier,
la sous-classe C2 qui comprend les matériaux à éléments anguleux possédant une
faible fraction 0/50 mm ( 60 à 80 % estimée visuellement) pour lesquels il n'est plus
admissible d'assimiler leur comportement à celui de leur fraction 0/50 mm (les essais
doivent, dans ce cas, être réalisés sur la totalité du matériau).
Pour tenir compte des caractéristiques de la fraction 0/50 mm, l'identification des sols de la
classe C est précisée à l'aide d'un double symbole du type C1 Ai, C1 Bi, C2 Ai ou C2 Bi, Ai ou
Bi étant la classe de la fraction 0/50 mm du matériau considéré.
la position de sa teneur en eau naturelle (wn) par rapport à ses limites d'Atterberg (wL et
w wn
wP) qui s'exprime par l'indice de consistance Ic (NF P 94-051) : Ic L
wL wp
l'indice portant immédiat (IPI) du sol à sa teneur en eau naturelle (voir P 94-078) qui
exprime la valeur du poinçonnement CBR mesurée sans surcharges ni immersion sur
une éprouvette de sol compacté à l'énergie Proctor Normal.
Les différentes classes sont données par les tableaux 1, 2, 3 et 4 de la norme NF P 11-300.
Les différentes méthodes de détermination de ces paramètres sont dans les normes
correspondantes.
Le tableau général de la classification des matériaux rocheux (classe R) est donné dans la
norme NF P 11-300
5.3 Classification des sols organiques, sous-produits industriels - Classe F
Cette catégorie concerne des matériaux particuliers dont l'emploi en remblai et en couche de
forme peut dans certains cas se révéler intéressant du point de vue technique et économique
sous réserve d'être acceptable vis-à-vis de l'environnement.
La classification proposée couvre neuf familles (sous-classes F1 à F9) chacune d'elles étant
caractérisée par le ou les paramètres desquels dépendent les possibilités d'emploi. Les valeurs
seuils proposées de ces paramètres permettent d'établir des distinctions à l'intérieur d'une
même famille.
Le tableau 6 de la norme NF 11-300 présente cette classification en se limitant toutefois à une
définition générale des matériaux entrant dans chacune des neuf familles ainsi qu'à celle du ou
des paramètres considérés comme significatifs vis-à-vis de leurs possibilités d'emploi.