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1. Introduction
La structure géologique du Liban, pays à fort risque sismique, est complexe et
hétérogène à différentes échelles (Dubertret, 1944; Abdallah, 2007). Cette variabilité
spatiale des formations géologiques rend difficile la détermination des paramètres
géotechniques nécessaires pour l’évaluation des aléas sismiques et gravitaires. Les
avancées récentes en simulation numérique permettent d’envisager des
modélisations fiables de la propagation des ondes sismiques en milieu hétérogène
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Le site étudié (Lot 4748) est situé dans la plaine alluviale de la rivière de Beyrouth
(Figure 1). Les alluvions, d’épaisseur variable (quelques dizaines de m), sont
constituées de couches interstratifiées de gravier, sable et argile reposant sur des
formations calcaro-marneuses du Miocène (Dubernet, 1944).
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Il s’agit d’un terrain d’une surface d'environ 13500m² et de forme irrégulière (Figure
2), sur lequel il est prévu de construire 3 immeubles Dix-neuf forages, de 25 à 50 m
de profondeur, ont été réalisés en 2008 et 2009 (voir implantation à la figure 2). La
résistance à la pénétration N (SPT avec un mouton de 63,5 kg tombant d’une
hauteur de 76 cm) a été mesurée dans ces forages avec un espacement de 1,5 m.
La nappe phréatique a été rencontrée à une profondeur de 5 à 7m en dessous de la
surface du sol selon les saisons. Des essais géophysiques ont été réalisés en février
2011 lors de l’excavation. Deux profils électriques de 94,5 m de long (E1 et E2, figure
2) ont été implantés sur une surface plane située à une profondeur de 5 m au-
dessous du niveau du terrain naturel.
Les dispositifs étaient constitués de
64 électrodes distantes de 1,5 m. Les
acquisitions ont été réalisées avec la
configuration Wenner-Schlumberger.
Par ailleurs, le bruit de fond sismique
a été mesuré simultanément par des
réseaux de sismomètres en deux
endroits (sites 10 et 11, figure 2)
lorsque l’excavation avait atteint une
profondeur de 7,5 m. Les réseaux,
constitués de huit vélocimètres
moyenne bande (période de coupure
de 30 s), étaient de géométrie
circulaire et d’ouverture variant de 8
à 60 m. Les durées d’enregistrement Figure 2 . Site du lot 4748. Position des
du bruit de fond sismique étaient forages et des essais géophysiques
d’une heure environ pour chaque
réseau.
3. Résultats électriques
L’inversion des valeurs de résistivité apparente pour les 2 profils E1 et E2 a été
réalisée en utilisant le logiciel RES2DINV avec la norme L1 (Loke et Barker, 1996).
Les deux images électriques (Figure 3) ont été obtenues après 5 et 6 itérations avec
un RMS de 6,7 et 4,5 %.Pour la configuration choisie, la profondeur de pénétration
est de 17 m. Sur la figure 3 sont indiquées les localisations des forages proches et
des réseaux sismiques. Les images électriques montrent que la gamme de résistivité
électrique (ρ) est très étalée entre 1 Ωm à 1100 Ωm, ce qui indique une grande
variabilité dans les propriétés électriques des matériaux alluvionnaires. Les deux
tomographies E1 et E2 montrent une couche superficielle (2 à 3 m d’épaisseur) très
résistive (ρ > 400 Ωm). L’excavation des terrains a montré qu’il s’agit d’une couche
d’alluvions grossières comportant des galets, située hors nappe. Localement cette
couche montre des diminutions importantes de résistivité (10 Ωm entre 7,5 m et
16,5 m le long d’E2), résultant de variations latérales de lithologie avec apparition de
facies plus fins (poches d’argile).
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argileux) avec des valeurs de N plus faibles tandis que les terrains plus résistifs sous
jacents au interstratifiés sont généralement plus compacts et grossiers. Une
interprétation géologique de l’ensemble des données est proposée à la figure 4, en
identifiant les terrains suivants: formation argileuse (ρ>10 Ωm), formation limoneuse
(ρ=20 à 90 Ωm), formation sableuse à graveleuse (ρ=90 à 400 Ωm) et formation
avec galets (ρ=400 à 1100 Ωm). La figure 4 montre à la fois la variabilité verticale
(stratification) et horizontale (variations latérales de faciès) des couches
alluvionnaires. Le sommet de la couche d’argile, situé à 12-13 m de profondeur, se
rapproche à moins de 5 m de la surface à l’extrémité W du site.
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Naresh, 2010). La forte dispersion des données conduit à une faible corrélation
(R= 0.33), résultant probablement de la forte incertitude sur les valeurs de N (SPT)
(figure 6b). Contrairement aux paramètres géophysiques qui indiquent une tendance
constante, les courbes N(z) montre des évolutions très contrastées avec la
profondeur (Figure 6c).
6. Conclusion
Des études géotechniques et géophysiques ont été réalisées dans le lot 4748 à
Beyrouth, Liban. L’analyse des différentes données (logs de forage, valeurs de la
résistance à la pénétration N lors d’essais SPT, profils de résistivité électrique,
vitesses des ondes de cisaillement) ont conduit à une interprétation sous la forme de
coupes géologiques continues, montrant une structure stratifiée, avec de haut en
bas, une couche rigide superficielle de graviers/galets de 3 m d’épaisseur surmontant
une couche d’environ 8 m de sable et de limon, une couche argileuse molle de
quelques mètres d’épaisseur, puis une épaisse couche de sable de résistance
croissante. Les images électriques, étalonnées par les données géotechniques, ont
mis en évidence une forte hétérogénéité latérale de la structure géologique sur les
20 premiers mètres. Les valeurs de Vs et N déterminées dans la couche de sable
profonde, sont très dispersées, sont faiblement corrélées et couvrent un domaine en
bon accord avec les relations empiriques Vs-N issues de la littérature. Ces dernières
sont cependant très dépendantes des sites où elles ont été établies. Les fortes
barres d’erreur obtenues en moyennant les essais SPT mesurés à faible distance
montrent les limites de ce type d’essai pour caractériser les sols de manière fiable et
répétitive. Ces résultats montrent cependant l’intérêt de coupler les données
géotechniques et géophysiques et d’exploiter les images électriques pour construire
un modèle 3D de la structure du sol.
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