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Mr Mohammed BENSOUDA
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SOMMAIRE
I- INTRODUCTION
2- Brève description de l’environnement général du commerce national et des
secteurs ciblés par la cartographie.
1- Méthodologie
IV- ANNEXES
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Abréviations et acronymes :
EDEC : Programme de Développement des Exportations pour la Création de l’Emploi
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ISO : Organisation Internationale de Normalisation
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I- INTRODUCTION
Le Ministère marocain chargé du commerce extérieur, est engagé dans la mise en œuvre d’un
Programme de Développement des Exportations pour la Création de l’Emploi (EDEC). Ce programme
est financé par le Département canadien des affaires étrangères, commerce et développement
(DFATD), et exécuté par le Centre du commerce international (ITC).
Le programme EDEC est mis en place pour trois secteurs industriels identifiés par les autorités
marocaines comme étant porteurs, à savoir le cuir, la pêche et l’agroalimentaire et vise essentiellement
à accroitre les capacités d’exportations des Petites et Moyennes Entreprises (PME) et celles de Très
Petites Entreprises (TPE) actives dans ces secteurs.
Ce programme a également pour objectif de contribuer au renforcement des capacités des
institutions nationales d’appui au commerce (IAC). Notamment les associations sectorielles et
professionnelles à pourvoir leurs membres des services d’appui de qualité, ainsi qu’à élargir leur base
de bénéficiaires.
Dans cette perspective le programme EDEC vise à atteindre deux résultats :
D’une part, l’amélioration de l’accès aux marchés d’exportation pour les PME gérées ou
employant des femmes et des jeunes dans les trois secteurs prioritaires susmentionnés.
D’autre part l’amélioration des prestations fournies par les IAC aux PME et TPE opérant dans
les trois secteurs à fort potentiel d’exportation privilégiés par le programme EDEC, en
accordant une attention toute particulière aux PME et TPE employant des femmes et des
jeunes.
Dans le cadre du deuxième résultat escompté, une mission de l’ITC, en étroite coopération avec le
Ministère marocain chargé du commerce extérieur a été chargée d’élaborer une Cartographie des
Institutions d’Appui au Commerce marocaines (IAC) fournissant des services d’appui au développement
et à la promotion des exportations des PME et TPE opérant dans les trois filières prioritaires ciblées.
Le lancement du projet de cartographie institutionnelle a eu lieu le 4 juin 2014 au siège de l’ASMEX lors
d’une table ronde réunissant l’ensemble des Institutions d’appui au commerce (IAC) concernées, ainsi
que le Chef de Division du Ministère marocain chargé du commerce extérieur.. Cette réunion a permis
d’exposer les enjeux et les objectifs de la mission ITC et a été suivie d’entretiens individuels avec les
responsables de toutes les IAC ciblées sur la base des questionnaires élaborés par l’ITC.
Cette cartographie permettra d’obtenir dans un premier temps une vue d’ensemble du cadre
institutionnel national et du dispositif d’appui au commerce en vigueur par un recensement exhaustif de
toutes les IAC actives, ainsi que par la description et l’évaluation de leurs domaines respectifs et
spécifiques d’action. Dans un second temps, la cartographie a également pour objectif de mettre en
évidence les forces et les faiblesses au niveau de chaque IAC grâce à une évaluation des capacités
des IAC et de la gamme de services d’appui disponible aux entreprises.
Les décideurs politiques seront donc à même de définir et de soutenir des catégories spécifiques
d’institutions d’appui ;; les milieux d’affaires, industriels et commerciaux pourront plus aisément identifier
les institutions à même de leur fournir les services d’appui dont ils ont besoin. Enfin, à travers ce travail
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il sera également possible de déterminer les institutions partenaires ayant des objectifs communs et
susceptibles de nouer des partenariats favorisant une coopération interinstitutionnelle pour le bénéfice
des entreprises.
Concernant les trois secteurs ciblés par le programme EDEC :
Le secteur agroalimentaire est l’un des secteurs industriels moteurs de l’économie marocaine. Il est le
premier secteur industriel du pays bénéficiant d’une forte demande intérieure et internationale. Ainsi la
filière contribue à environ 35% au PIB industriel (8% du PIB national) et a réalisé en 2013 une
production, exprimée en MAD, de 79,4 Milliards, ce qui représente près de 29% du PIB industriel au
Maroc. Ce secteur regroupe 2048 entreprises, soit 27% de l’ensemble des unités industrielles et
emploie plus de 143.000 personnes, soit 25% de l’effectif industriel global. Par ailleurs, les exportations
réalisées par le secteur agro-alimentaire représentent 12% des exportations industrielles. Ces
exportations ont atteint en 2012 la valeur den 13.4 Milliards de DHS.
Le secteur de la pêche qui englobe l’industrie de transformation et de valorisation des produits de la
pêche occupe une place importante dans l’économie marocaine. Le secteur représente 2 à 3% du PIB
marocain avec un grand potentiel de croissance. Il représente plus de 55% des exportations
alimentaires et 16% des exportations totales et fournit plus de 660.000 emplois directs et indirects. Ce
secteur traite près de 70% des captures de la pêche côtière et exporte environ 85% de sa production
sur une centaine de pays dans les cinq continents. En 2012, cette industrie a réalisé un tonnage à
l’export de 471 249 tonnes pour une valeur de 13,23 milliards de Dirhams.
Le secteur du cuir contribue massivement à l’emploi et à l’économie, notamment à l’export. Les
exportations globales de la filière cuir ont enregistré en 2013 une valeur de 3 milliards de dhs soit une
évolution de 3,6% par rapport à l’année précédente. Ce secteur, qui occupe une place majeure dans les
exportations, est dominé par la branche de la chaussure qui représente 80% de la part des exportations
du secteur générant un montant de 2804 millions de dhs. Cependant, le secteur souffre d’une
problématique socio-économique et environnementale où les enjeux majeurs de développement
économique durable se retrouvent tout au long des filières du secteur. Par ailleurs, la filière emploie
17700 personnes, avec un nombre d’artisans beaucoup plus important.
De nombreuses mesures ont été menées par les pouvoirs publics pour renforcer l’environnement
général du commerce au Maroc. Dans cette perspective le Royaume a fait le choix de la libéralisation
de son économie moyennant l’adhésion à l’OMC ainsi que la signature d’Accords de Libre Echange
avec ses principaux partenaires. Ces accords, ont permis de renforcer l’intégration du pays à
l’économie mondiale et à son environnement. Ces réformes volontaristes se sont traduites par
l’élimination des mesures non tarifaires tant à l’importation qu’à l’exportation, la simplification du
système de taxation des importations, la rationalisation du tarif douanier. Cette démarche a entrainé
une nette amélioration du cadre macroéconomique et du climat des affaires au Maroc. De plus, il existe
de nombreux projets de renforcement des capacités des institutions d’appui au commerce à travers des
contrats programme, une refonte des statuts… ainsi qu’une assistance financière et technique
provenant de bailleurs de fonds entrainant le développement des exportations du Royaume.
En 2013, le Maroc a enregistré une valeur de 22 milliard USD soit 189 milliard de DHS des exportations
totales vers le Monde tandis qu’en 2012 le Royaume avait enregistré une valeur de 21 milliard USD soit
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180 milliard de DHS, ce qui représente une augmentation en 2013 de 4,5% des exportations par
rapport à 2012. Cependant, ces exportations restent inférieures par rapport à leur potentiel, aux
opportunités du marché mondial et aux nombreux accords de libre-échange signés par le Maroc. Cette
situation est due essentiellement à l’insuffisance de l’offre exportable, aux irrégularités du cadre
réglementaire et fiscal actuel qui empêche l’émergence des secteurs, à l’offre marocaine qui demeure
basique, les capacités d’innovation sont faibles tant sur le plan de la formation des compétences que
sur le plan des appuis financiers. Aussi, il existe une faible capacité d’adaptation aux conditions de
l’offre et de la demande des marchés internationaux ainsi qu’aux exigences de ces marchés. Enfin,
malgré les efforts réalisés au cours des dernières années, les appuis à l’export restent insuffisants par
rapport à des pays similaires et concurrents.
1- Méthodologie
En vue de mener à bien cette mission de renforcement institutionnel, une sélection des Institutions
d’appui au commerce communément impliquées dans des activités et services d’appui au
développement et à la promotion des exportations a été effectuée conjointement par le Ministère
marocain du commerce extérieur et l’ITC.
21 IAC ont été retenues selon leurs représentativités aux trois secteurs ciblés par la mission de
cartographie, à savoir l’agroalimentaire, la pêche et le cuir. Ces IAC sont ainsi constituées des
Chambres de Commerce de Casablanca, de Fès, d’Agadir, d’une Confédération, de Fédérations,
Associations sectorielles et Agences gouvernementales. Une fois ces considérations préliminaires
établies, le lancement officiel du projet, permettant de présenter les grandes lignes de la cartographie
institutionnelle, s’est déroulé autour d’une table ronde au siège de l’ASMEX avec la participation de
certaines IAC retenues, de l’équipe ITC ainsi que le Chef de Division du Ministère marocain chargé du
commerce extérieur.
Ceci a été suivi des consultations directes avec chacune des IAC, ainsi que d’entretiens avec leurs
responsables et décideurs au plus haut niveau, sur la base d’un questionnaire développé par l’ITC (voir
en annexe 1 la liste des IAC couvertes et le planning des rencontres).
Il est à signaler que lors de cette série d’entrevues, certains obstacles ont été relevés tels que le refus
de certaines IAC à répondre à des questions relatives au budget (la Caisse Centrale de Garantie…) ou
encore l’impossibilité de rencontrer l’Etablissement Autonome de Contrôle et de Coordination des
Exportations (EACCE), ramenant ainsi le nombre d’IAC couvertes à 20.
Ces entretiens ont permis :
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de pouvoir identifier et évaluer les capacités institutionnelles, structures et compétences
existantes ;
examiner le portefeuille de services offerts et le potentiel de coopération interinstitutionnelle,
facilitant l’échange d’information et d’expertise, entre les IAC.
Sur la base des informations collectées, une analyse complète des réponses au questionnaire a été
réalisée, ce qui a permis de mettre en exergue, pour chaque IAC, l’analyse des forces, faiblesses,
opportunités et menaces (SWOT), les manquements en termes de services d’appui fournis ainsi que les
besoins en termes d’assistance technique en vue de renforcer le dispositif institutionnel.
Afin d’étayer cette analyse, des recherches ont été effectuées à partir des études sectorielles récentes
(réalisées à la demande de l’ITC), des sites web des différentes IAC rencontrées, ainsi que de l’Oxford
Business Group Report 2013 (voir en annexe 2 les sources bibliographiques utilisées).
Le dispositif institutionnel marocain d’appui au commerce recouvre des aspects protéiformes qu’il
convient de détailler :
- Des Ministères pour penser la politique commerciale.
- Des Chambres de commerce, d’industrie et de services, établissements à statut public et
chargés du développement économique d’une région.
- Des Agences créées par l’Etat pour promouvoir le développement et la promotion des
exportations tels que le CMPE ou encore l’ANPME pour la mise à niveau des entreprises.
- Des Fédérations sectorielles qui fédèrent en général un secteur d’activité avec l’ensemble des
associations de ce secteur tels que la FENAGRI ou encore la FEDIC.
- Des Associations se regroupant sur des activités de type transversal tel que l’ASMEX.
- Des Associations se regroupant sur des caractéristiques socio-économiques (PME, PMI /
Jeunes entrepreneur) tels que le CJD ou encore l’AFEM.
- Des Associations sectorielles qui regroupent des entreprises de même secteur tel que l’AB2C.
Toutes ces institutions recouvrent une même réalité : celle d’une volonté de regrouper des membres
pour leur procurer des réponses à leurs besoins, pouvant être obtenues dans de meilleures conditions
par une action collective.
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Niveau Institutions Spécialisation
• Commerce Extérieur
• Industrie
• Agriculture
• Pêches
Ministères
CMPE
Agences créées par l’Etat
CNCE
OFEC
OCE
CCG
ONP
Central
ANPME
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• CGEM
Institutions et groupements • Ficopam
d’entreprises dans les diverses • Fenip
filières et branches d’activité • Fenagri
Sectoriel • Fedic
• AB2C
• ASMEX
• IMANOR
• CJD
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Interactions entre les diverses parties prenantes à l’exportation
Les liens fonctionnels et/ou structurels entre ces Institutions d’appui au commerce avec leur
environnement et en particulier avec les fédérations et confédérations auxquelles elles sont elles-
mêmes adhérentes, ont également été analysés.
La FENIP, la FICOPAM et l’AB2C sont toutes les trois membres de la FENAGRI, fédération
représentant le secteur de l’agroalimentaire. Cette dernière, ainsi que la FEDIC, Fédération du secteur
du cuir sont toute deux membres de la CGEM et de l’ASMEX une association à caractère transversal
(les flèches rouges sur le schéma indiquent la relation de membre).
L’ensemble de ces IAC sont reliées d’une façon ou d’une autre à la CGEM, confédération patronale qui
joue un rôle fédérateur sur les grands dossiers transversaux et internationaux et respectent les
particularités sectorielles et régionales. L’OFEC servant d’outil d’organisation de foires et de salons
sectoriels.
Le CMPE, quant à lui, dispose d’une place centrale au sein du dispositif institutionnel de
développement et de promotion des exportations marocaines et représente le bras promotionnel du
milieu des exportations et ainsi toutes les IAC d’appui à l’export bénéficient des services de promotion à
l’exportation tels que l’organisation de foires, de salons internationaux, ou encore de missions BtoB
(Les flèches bleus sur le schéma indiquent la relation d’échange et de coopération interinstitutionnel).
La partie inférieure du schéma représente la tutelle ministérielle des agences gouvernementales et des
Chambres de commerce d’industrie et de services.
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3- Matrice « Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces » SWOT
Sur la base des questionnaires fournis par le Centre du Commerce International, les analyses SWOT
ont été construites suite aux entretiens menés avec les IAC répondant à un questionnaire identique.
Ont été mis en exergue les différents facteurs qui conditionnent leurs capabilités à développer et fournir
des services d’appui répondant aux besoins et attentes de leurs bénéficiaires cibles. Une considération
particulière a été portée à divers facteurs, aussi bien endogènes qu’exogènes tels que : mandat officiel
des institutions, appui gouvernemental, audience-cible, réseau et coopération interinstitutionnelle, de
communication, d’information, de ressources principales, portefeuille de services d’appui, alliance et
partenariats stratégiques ainsi qu’évaluation et mesure d’impact.
Concernant les services d’appui susceptibles d’être offerts, l’absence de service n’est pas en soi une
faiblesse car la majorité des membres perçoit l’utilité de l’association ou de la fédération à travers le
« Service Plaidoyer » en terme d’initiatives visant à faciliter le dialogue public/privé et la défense de
dossiers sur des questions de politique commerciale.
Dans un premier temps, des analyses SWOT ont été établies pour chaque IAC. Pour cela, ont été mis
en lumière les critères mentionnés ci-dessus présentant une force ou une faiblesse puis leur évaluation
afin de les positionner par rapport à la matrice SWOT ne retenant ainsi que les plus pertinents pour
l’IAC concernée. Dans un deuxième temps, un regroupement des IAC par secteur d’activité a été
effectué afin de ressortir une analyse SWOT par groupe d’institutions opérant dans la même filière.
Ainsi, seules les forces, faiblesses, opportunités et menaces qui se confirment et se renforcent dans les
SWOT des IAC correspondant à chaque secteur ont été retenues.
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3.1 Analyse SWOT par IAC
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3.2 Analyse SWOT par secteur
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4- Cartographie des services d’appui existants.
Le défi des Institutions d’appui au commerce est de développer et fournir une gamme assez complète
de services d’appui au commerce répondant aux besoins et attentes de leurs bénéficiaires cibles. Ces
services peuvent être classifiés en quatre catégories principales :
- Les services de promotion des exportations, tels que l’aide à la mise en relation d’affaires des
PME et l’organisation d’évènements promotionnels nationaux et internationaux.
- Les services liés à l’amélioration de l’environnement général du commerce, tels que l’accès au
financement à l’export pour les PME ou encore le renforcement du dialogue et du partenariat
public-privé et le plaidoyer en faveur de la simplification des procédures du commerce.
Ces activités offertes par les institutions marocaines présentent chacune un niveau de pertinence par
rapport au portefeuille global de services de chaque institution. Autrement dit, le service peut être offert
selon trois niveaux :
- Régulier : Le service constitue une activité de base de l’institution. Il est offert de façon à la fois
proactive mais aussi sur demande spécifique d’un utilisateur.
- Sur demande : Le service, non régulier, est offert en réponse à une demande spécifique du
client.
- Ponctuel/ Ad-hoc : S’applique à un service fourni à l’initiative même de l’institution mais de
façon ponctuelle, sans généralisation nécessaire.
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IAC visitées et précisant les différents types de services et la fréquence des services fournis par chaque
IAC. A savoir la lettre « R », pour les services fournis de manière régulière, la lettre « D », pour les
services fournis sur demande et enfin la lettre « P » pour les services fournis de façon ponctuelle. Cela
a permis d’avoir une lecture globale et comparative de « qui offre quoi ? » avec quel degré de
pertinence. Cette vue d’ensemble est un indicateur pour les PME marocaines qui souhaitent recevoir un
service répondant à leurs besoins et permet d’identifier la ou les IAC qui sont outillées pour satisfaire au
mieux les attentes des PME en terme :
1. D’information et d’intelligence commerciale
2. D’appui au développement à l’exportation
3. De promotion des exportations
4. D’amélioration de l’environnement général du commerce
L’analyse de la cartographie, révèle que sur les 58 services identifiés, il y a au moins une IAC pour offrir
le service demandé par les entreprises. Le service le plus offert parmi les 20 IAC est le plaidoyer qui
permet l’amélioration de l’environnement général du commerce. En effet, à l’instar du CMPE, l’OFEC,
l’OCE, l’IMANOR, la CCG et l’AFEM, le dénominateur commun des IAC rencontrées est la défense des
intérêts des opérateurs économiques du secteur. Les services d’information et d’intelligence
commerciale quant eux sont les moins fournis en termes de pertinence car les services d’information
rendus représentent uniquement des services de collecte et de diffusion. La partie cruciale de ce
service qui est le volet traitement et analyse de l’information est inexistante à l’exception du CNCE qui
en est à ses tout débuts et mériterait d’être renforcé. De plus, l’information commerciale concernant les
différents répertoires d’entreprises exportatrices ou importatrices des pays ciblés manquent de mise à
jour régulière.
Les services d’appui au développement à l’exportation sont offerts par l’ANPME et les Chambres de
commerce. Les services de promotion des exportations sont offerts, à différents niveaux, par 13 des 20
IAC. Le CMPE joue pleinement son rôle de support de la promotion des exportations pour la PME. On
peut déduire de cette cartographie que l’essentiel des services d’appui au développement des
exportations est couvert par l’ANPME qui assure un accompagnement des PME, afin de les aider à
renforcer la productivité et la performance commerciale et à accroitre la compétitivité sur les marchés
internationaux. La plupart des services fournis par l’Agence sont liés au développement des
exportations, en adéquation avec son mandat. Contrairement au CMPE, dont le mandat couvre aussi
bien le développement que la promotion des exportations et qui privilégie les services de promotion des
exportations au détriment du développement des exportations. Les services liés à l’amélioration de
l’environnement général du commerce est l’affaire de toutes les IAC à l’instar de la CCG et d’IMANOR.
Enfin, les services d’information et d’intelligence commerciale sont disponibles chez les IAC mais avec
peu de pertinence.
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des différentes Fédérations et Associations. Ce volet d’identification se doit d’être professionnellement
mené et ce de façon dynamique et régulière. Ce prérequis permettrait aux IAC de s’assurer que leurs
services répondent à des attentes réelles de leurs bénéficiaires cibles.
Concernant les services d’information et d’intelligence commerciale, l’analyse des marchés ainsi que
les contacts commerciaux se doivent d’être renforcés en termes d’analyse de l’information commerciale
mais aussi d’identification de l’offre exportable et des importateurs des pays cibles intéressés par cette
offre. Seul le service couvrant les conditions d’accès aux marchés en termes de collecte et de diffusion
aux entreprises est offert par la majorité des IAC sectorielles. Il est à noter que les services informatifs
se limitent à la collecte et à la diffusion sans traitement et analyse des données qui serait une valeur
ajoutée pertinente pour les bénéficiaires. La majorité des IAC n’offrent pas ce type de service « Analyse
des marchés et Contacts commerciaux » qui semblerait être la mission du CNCE qui doit jouer son rôle
d’observatoire du commerce extérieur.
Les services d’appui au développement à l’exportation qui ont pour objectif principal l’amélioration de la
compétitivité sont essentiellement couverts par l’ANPME qui propose des programmes de mise à
niveau aussi bien aux TPE qu’aux PME. Des programmes tels que « Imtiaz » qui aide les PME à
renforcer leurs actifs corporels et incorporel et prévoit d’accompagner 50 entreprises à fort potentiel
chaque année sur la période 2009-2015 en leur attribuant une prime à l’investissement matériel et
immatériel qui couvre 20% du montant total de l’investissement. Ou encore le programme
« Moussanada », un programme d’accompagnement des entreprises dans leur démarche de
modernisation et d’amélioration de leur compétitivité. Il vise à accompagner 500 entreprises par an à
améliorer leurs systèmes d’information sur les cadences de production et de commercialisation et peut,
par ailleurs, couvrir des domaines variés, tels que la qualité, la logistique et le marketing. Ces produits
sont diversifiés et adaptés mais insuffisants compte tenu de la concurrence géographique. En d’autres
termes, l’ANPME gagnerait à créer et renforcer des relais régionaux pour permettre à un plus grand
nombre de TPE et PME de profiter des services d’appui au développement à l’exportation.
Les services de promotion des exportations sont plus ou moins offerts par 13 IAC dont la principale est
le CMPE. Cette promotion mériterait d’être mieux canalisée en augmentant les échanges d’expériences
entre les différentes IAC en termes de promotion des exportations, particulièrement entre les CCIS et le
CMPE. En termes de couverture géographique, ce qui est valable pour l’ANPME est valable pour le
CMPE. En effet, le CMPE gagnerait à offrir des services de proximité pour permettre à tout le potentiel
exportable de s’exprimer et de bénéficier de la promotion des exportations offertes par le CMPE.
Les services liés à l’amélioration de l’environnement général du commerce sont les mieux fournis grâce
au service de plaidoyer qui semble être le cheval de bataille de toutes les IAC. Surtout des services en
termes d’initiatives visant à faciliter le dialogue public/privé et la défense de dossiers sur des questions
de politique commerciale.
Parmi les 58 services d’appui, 56% sont offerts de manière ponctuelle et/ou à la demande, les renforcer
se traduirait par des services réguliers qui démontreraient la proactivité des IAC.
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III- CONCLUSION DU RAPPORT PRELIMINAIRE
Ce rapport préliminaire se concentre sur un diagnostic des capacités des IAC ainsi qu’une
analyse des services d’appui au commerce existants. Cette première étape sera suivie d’un rapport où
nous nous focaliserons sur les recommandations en vue de renforcer les capacités des IAC et le
renforcement de la coopération interinstitutionnelle. Sur ce dernier point, il est à noter que certains IAC
ont compris l’intérêt de renforcer les synergies entre elles à travers des conventions et des accords de
coopération en vue de répondre aux problématiques de la PME marocaine qui est la bénéficiaire de
toutes les IAC.
Le meilleur exemple de convention est celle signée entre la FICOPAM et l’OCE (le 25 Juillet
2014) où la problématique des approvisionnements des industries de l’agroalimentaire peut être
solutionnée à travers l’agrégation des productions des agriculteurs facilitée par l’OCE dont c’est la
mission principale. De l’autre côté de la chaine de valeur, les industriels à travers la FICOPAM pourront
assurer un approvisionnement régulier avec un minimum d’intermédiation et ainsi améliorer leur
compétitivité. Jusqu’à présent, l’industriel du secteur de l’agroalimentaire avait du mal à regrouper ses
achats auprès de petits agriculteurs qui fournissaient des petites quantités à des endroits dispersés.
En 2014, plusieurs accords de conventions ont été signés ou sont sur le point de l’être. Afin que ces
derniers soient effectivement mis en œuvre, il faudrait désigner au sein des parties signataires, des
responsables de suivi de mise en œuvre des conventions signées dont les objectifs sont louables.
Les entretiens avec les IAC ont mis en lumière des problèmes communs dont les principaux sont :
1- La faiblesse des ressources financières due à des montants de cotisations dérisoires et des
taxes de recouvrement très bas. De plus, certaines Associations ne règlent pas leurs
cotisations à leurs Fédérations prétextant que les PME membres de l’Association cotisent
directement au niveau de la Fédération sectorielle. Seul le secteur de la pêche ne connait pas
cette cacophonie car l’amont de la filière à travers l’ONP verse à la FENIP 10 dh/t de poisson
vendu aux industriels. La FENIP reversant à chaque association sa quote-part.
2- Méconnaissance de l’offre exportable qui est essentielle due à un manque d’identification de
qui produit quoi ? Pour quel marché ? avec quelles capacités et quel potentiel ?
3- Les services rendus par les IAC ne sont pas forcément les services attendus par les PME.
Dans le cas de la promotion des exportations, les IAC les plus impliquées dont le CMPE n’ont
pas de système d’information pour la gestion de la relation clientèle (CRM : Customer
Relationship Management).
En termes de mandat des IAC et Agences gouvernementales, le législateur a permis un développement
d’activités qui semblent être dupliqués au niveau des différentes parties prenantes à l’exportation. Mais
les IAC rencontrées reconnaissent que certaines institutions ont plus ou moins de crédibilité et de
notoriété à offrir certains services. Le meilleur exemple étant la convention de partenariat signée entre
le CMPE et l’OFEC en Juillet 2014 où les rôles de chaque institution sont clarifiés en plus d’une
mutualisation des moyens.
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