Beruflich Dokumente
Kultur Dokumente
Comment accroître
la performance
d’un service en évitant
les sureffectifs ?
78
©Olly-Fotolia
A
ttention à ne pas faire rerait tendue, il y aurait toujours de
de raccourcis impru- multiples actions à entreprendre avant
dents entre l’idée d’évi- de licencier (accompagner les volon-
ter les sureffectifs et taires à la création d’entreprise, profi-
celle de procéder à des ter des baisses d’activité pour former
licenciements en masse comme nous les salariés, formaliser les processus,
pouvons les constater ces derniers etc.). Bref vous l’aurez compris, l’ob-
temps. Pour certaines entreprises, jet de cet article n’est pas d’inciter les
ces licenciements sont vitaux. Pour entreprises à la réduction d’effectifs
©Axsolu
constantes entre entre eux. celles qui lient les équipiers entre eux
eux. Par exemple Dans un premier temps, mettons de n’y figurent pas).
©Pressmedster-Fotolia
faut remonter à l’article d’Herbert dans notre service clients de huit per-
Simon « Theories of Decision- sonnes, nous faisions deux groupes
Making in economics and Behavioral avec des portefeuilles clients complè-
Science » publié dans l’American tement hermétiques entre les deux
Economic Review en 1949 où le groupes. Alors entre chaque groupe
brillant économiste nous présente le de quatre, les personnes pourraient
concept de rationalité limité par la une rationalité limitée (effet de seuil interagir et se substituer sans pro-
phrase suivante : « chaque organisme illustré par le trait en pointillé vert). blème. La taille des groupes faisant
humain vit dans un environnement Ainsi dans un tel service, à partir d’elle-même disparaître les pro-
qui produit des millions de bits de d’un certain nombre d’individus, les blèmes d’ordre organisationnels.
n o u v e l l e i n f o r m a t i o n ch a q u e dysfonctionnements vont apparaître Attention : nous parlons bien ici de
seconde, mais le goulot d’étrangle- de par la nature même du système. cloisonner les individus de manière
80 ment de l’appareil de perception Ces dysfonctionnements vont se mesurée et dans un contexte bien pré-
n’admet certainement pas plus de matérialiser par de la perte d’infor- cis : celui d’un service où les interac-
1.000 bits par seconde et probable- mations et déboucher sur des déci- tions existent par nature. Dans bon
ment moins ». Tout est dit, notre sions prises sur la base d’informa- nombre de cas (notamment pour les
cerveau n’est pas à-même de récep- tions partielles. Les symptômes de ce interactions interservices), c’est le
tionner et de gérer la quantité d’infor- type d’organisation s’illustrent sou- manque d’interactions qui fait défaut
mations que notre environnement vent par une multiplication des et entraîne des dysfonctionnements
nous envoie. réunions de recadrage et par un sen- organisationnels.
timent croissant de ne pouvoir faire La dernière solution consisterait à
face au volume d’activité. décloisonner, non pas les individus,
mais les tâches. Comme nous le
Trois solutions possibles disions un peu plus haut : la com-
La solution ne saura s’inscrire dans plexité d’un système se juge par le
une augmentation progressive de l’ef- nombre d’interactions entre les élé-
fectif. Dans certains cas, si nous ments constituant le système (nous
©Axsolu