Sie sind auf Seite 1von 65

Le génie est fait d’un pour cent

d’inspiration et de
quatre-vingt-dix-neuf pour cent de
transpiration.
Thomas Edison

Conversion AC-DC

Université de Strasbourg
UFR de Physique et Ingénierie

Philippe Celka
celka@unistra.fr
2013-2014
Table des matières

1 Rappels 3
1.1 Conversion AC/DC : Les redresseurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.1 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Redressement non-commandé et redressement commandé . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 La diode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3.1 La diode en conduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.4 La diode en commutation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

2 Redresseurs à diodes : introduction 10


2.1 Notion de commutateur à diodes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.1.1 Les commutateurs “plus positif” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.1.2 Les commutateurs “plus négatif” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.1.3 Exemple : Étude du montage redresseur simple alternance . . . . . . . . . 12
2.2 Valeur moyenne d’un signal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.3 Valeur efficace d’un signal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.4 Exemples de calculs de valeurs moyenne et efficace . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.5 Redressement Monophasé PD2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.5.1 Principe : Débit sur une source de courant . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.5.2 Débit sur charge RL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.5.3 Redressement monophasé à capacité en tête . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.6 Phénomène d’empiètement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

3 Rappels : Système triphasé 29


3.1 Système triphasé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.2 Le digramme de Fresnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

4 Les redresseurs (simple-double, systèmes multiphasés) 32


4.1 Le redressement non commandé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
4.1.1 Les redresseurs parallèles simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
4.1.2 Étude de la commutation, empiètement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
4.1.3 Les redresseurs parallèles doubles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

5 Le redressement commandé 47
5.1 Le thyristor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
5.1.1 Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
5.1.2 Commande à l’amorçage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
5.1.3 Caractéristique statique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
5.1.4 Limitations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
5.2 Les redresseurs parallèles simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

1
5.2.1 Fonctionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
5.2.2 Étude des tensions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
5.2.3 Étude des courants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
5.2.4 Chutes de tension en fonctionnement normal . . . . . . . . . . . . . . . . 56
5.3 Les redresseurs parallèles doubles commandés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
5.3.1 Pont tout thyristors . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
5.3.2 Ponts mixtes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
5.3.3 Pont tout thyristor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63

2
Chapitre 1

Rappels

1.1 Conversion AC/DC : Les redresseurs


Les redresseurs, qui assurent la conversion alternatif-continu, constituent le type de conver-
tisseur statique le plus répandu. L’énergie électrique étant distribuée sous forme de courants
alternatifs monophasés ou triphasés, chaque fois que l’on a besoin de continu, soit pour alimenter
directement un redresseur, soit pour aliment un autre convertisseur, on utilise un redresseur.

1.1.1 Exemples
Alimentation de PC
Prenons le cas d’une alimentation de PC, celle-ci est alimentée par le réseau 230V/50Hz et
doit délivrer des tensions continues aux différents éléments de l’ordinateur (Carte mère, disque-
dur, ventilateurs ...). Dans le cas d’une alimentation ATX, des tensions continues de ±12V ,
±5V et ±3.3V doivent être crées à partir du réseau. Un certain nombre d’étages de mise en
forme de l’énergie électrique sont donc nécéssaires pour passer de l’alternatif au continu.

Figure 1.1 – Alimentation de PC au format ATX

Le synoptique simplifié d’une alimentation de PC est représenté dans la figure suivante.


Après un premier étage de filtrage, un convertisseur permet de réaliser la conversion AC/DC, il
s’agit de fonction redresseur. L’étage suivant ce redresseur est un étage de conversion DC/DC
de façon à abaisser le niveau de tension pour aboutir aux spécificatiions de tension de sorite
(l’isolation galvanique est aussi assurée par les étages DC/DC).

3
Figure 1.2 – Synoptique d’une alimentation de PC

Variateur de fréquence pour Machine Asynchrone


Ce second exemple traite d’un variateur de fréquence en U/f constant pour machine asyn-
chrone triphasée. Ce variateur permet à partir d’un réseau monophasé 230V/50Hz de générer
un réseau triphasé d’amplitude et de fréquence variable. Le synoptique simplifié d’un variateur

Figure 1.3 – Variateur de fréquence pour moteur asynchorne

de fréquence est composé d’un redresseur AC/DC pour générant le bus continu (DC) et d’un
onduleur de tension générant le réseau triphasé à amplitude et fréquence variable à partir du
bus DC

Figure 1.4 – Synoptique d’un variateur U/f constant

4
1.2 Redressement non-commandé et redressement commandé
Une distinction est faite entre redresseurs selon que la mise en conduction des semi-conducteurs
est faite spontanément ou à l’aide d’un circuit de commande externe. On parle alors de re-
dressement non commandé ou de redressement commandé.

Figure 1.5 – Redressement non-commandé et commandé

1.3 La diode
La diode est l’élement de base utilisé dans les convertisseurs AC/DC non commandés. On
retrouve souvent des assemblages de diodes reliées ensemble par leur cathode ou reliées en-
semble par leur anode. Ces assemblages obéissent à des règles de fonctionnement simples qu’il
sera nécéssaire de maîtriser pour l’étude des convertisseurs.

Figure 1.6 – Diodes de puissance

La diode est un composant dont le blocage et l’amorçage sont spontanés, c’est à dire que la
communtion d’une diode est imposée par le circuit dans lequel elle est placée. On ne peut forcer
de manière externe, une diode à commuter.
— La condition d’amorçage d’une diode est l’annulation de la différence de potentiel entre
l’anode et la cathode :
— vd = 0, condition d’amorçage (en idéal)
— Une fois à l’état passant, la diode reste tant que le courant la traversant reste positif, la
tension aux bornes de la diode étant nulle.
— Le blocage de la diode se fait lors de l’annulation du courant.

5
Figure 1.7 – Symbole d’une diode

La caractéristique statique idéale d’une diode est représentée en rouge sur la figure suivante,
en bleu, la caractéristique réelle.

Figure 1.8 – Caractéristique d’une diode

Dans le cas idéal, la puissance dissipée dans la diode est nulle à l’état passant comme à
l’état bloqué. Bien entendu, il ne s’agit pas de la caractéristique réelle d’une diode (représentée
en bleu). Dans ces caractéristiques nous pouvons distinguer :
— Courant maximal à l’état passant : L’échauffement maximal tolérable du composant
limite la valeur efficace du courant à l’état passant.
— Chute de tension à l’état passant : La chute de tension aux bornes de la diode n’est
pas nulle à l’état passant.
Tension de seuil : La tension de seuil est notée VF (F pour forward). C’est la tension
à partir de laquelle la diode va devenir passante. (0.7V -> 1V)
Résistance dynamique : La chute de tension à l’état passant augmente lorsque le
courant traversant la diode augmente. Cet effet est généralement modélisé à l’aide d’une
résistance équivalente à l’état passant.

6
— Courant de fuite à l’état bloqué : À l’état bloqué, la diode laisse passer un très faible
courant en sens inverse. Ce courant est noté IR (R pour Reverse). Ce courant est très
sensible à la température.
— Tension inverse limite : La diode ne peut pas supporter en inverse une tension infinie.
Cette tension onverse maxile est notée VRM (RM pour Reverse Maximal).
Les pertes au sein de la diode réelle ne sont alors plus nulles en conduction mais restent géné-
ralement négligeables lorsque la diode est bloquée (courant inverse très faible)

1.3.1 La diode en conduction


Les diodes génèrent une chute de tension que l’on appellera ∆UD .
Pour déterminer les chutes de tension dues aux diodes, il faut se rapporter aux caractéris-
tiques des diodes. On sait que cette caractéristique est de type exponentielle :
vD
 
iD = IDS e uT
−1

où iD est le courant direct traversant la diode soumise à une tension vD . Cette caractéristique
est souvent approximée par deux segments de droite, comme indiqué sur la figure ci-contre.

Figure 1.9 – Modèle de la diode

Dans ce modèle, on appelle VF le seuil de mise en conduction de la diode, et rd , la résistance


dynamique de la diode. La diode, à l’état passant, est donc équivalente à une chute de tension
en série avec une résistance. L’analyse du fonctionnement nous a montré qu’à tout instant, il
n’y a qu’une seule diode qui est passante. Par conséquent, la chuite de tension moyenne due
aux diodes est égale à :
∆UD =< (VF + rd iD ) >= VF + rd ID
On peut également calculer les pertes en conduction dans les diodes. Soient pD , les pertes
dans une diode :
pD =< (vD .iD ) >=< VF .iD + rd .IDef
2
f >

Soit :

pD = VF ID + rd IDef
2
f

On peut donc en déduire les pertes totales en conduction dans un redresseur avec n diodes,
Pdtot :
PDtot = n.pD = n(VF ID + rd IDef f )

7
1.4 La diode en commutation
Imaginons une diode à l’état passant. Elle est traversée par un courant constant I, la tension
à ses bornes est alors quasiment nulle. À l’instant t = 0, le circuit extérieur impose le blocage
de la diode. Les formes d’ondes sont décrites dans la figure 1.10. Idéalement, le courant devrait
s’annuler tandis que la tension devrait prendre une valeur négative. La diode met donc un cer-

Figure 1.10 – Évolution du courant dans la diode lors de la commutation

tain temps (noté trr ) à se bloquer complètement. On peut remarquer qu’elle est traverséé par un
courant inverse ,permettant d’évacuer les charges électriques stockées dans la jonction PN à
l’état passant. Cette charge électrique (notée Qrr ) dépend entre autre de la valeur du courant à
l’état passant. Pendant ce temps de recouvrement, la tension aux bornes de la diode va prendre
une valeur négative, ce qui a pour effet de créer des pertes dans la diode. On parle alors de
pertes par commutation, celles-ci sont proportionnelles à la fréquence de commutation de
l’interrupteur.

La figure 1.11 concernant la doide SKN140F représente l’évolution de la charge électrique


de recouvrée lors du blocage de cette diode en fonction du courant à l’état passant et de la
limitation à la décroissance du courant imposée par les éléments inductifs du circuit. Le second
graphique représente quant à lui l’influence considérable de la température de jonction du semi-
conducteur sur la charge recouvrée lors du blocage de la diode.

La charge recouvrée au blocage dépend donc de plusieurs paramètres :


— Courant à l’état passant (IF )
— Vitesse de décroissance du courant ( dIdtF )
— Température de jonction du semi-conducteur (Tj )
Cette charge recouvrée au blocage est donc le siège de pertes énergétiques appelées pertes

8
Figure 1.11 – Caractéristiques au blocage de 2 diodes

de commutation. Ces pertes peuvent être approximées de la façon suivante :

P ertesComm = α.Qrr .U.f

Avec U la tenion lors du blocage de de la diode et α une constante dépendant de l’allure de la


tension et du courant lors du blocage.
Enfin, le temps de recouvrement inverse (trr ) limite le domaine fréquentiel d’utilisation de la
diode, celle-ci devant impérativement avoir bloquée avant d’être à nouveau sollicitée en conduc-
tion.

9
Chapitre 2

Redresseurs à diodes : introduction

Dans les redresseurs (monophasés, triphasés ou autres), on retrouve souvent des assemblages
de diodes reliées ensemble par leur cathode ou reliées ensemble par leur anode. Ces assemblages
obéissent à des règles de fonctionnement.

2.1 Notion de commutateur à diodes


Pour redresser n tensions alternatives v1 , v2 , ..., vn on utilise un ou deux groupes de n
diodes qui peuvent être à cathodes réunies ou à anodes réunies.

2.1.1 Les commutateurs “plus positif”


Un assemblage de n diodes reliées par leur cathode est dit “commutateur plus positif” ou
“association de diodes à cathode commune”.

Figure 2.1 – Commutateurs "plus positif"

Hypothèses :
— Le courant Is est supposé positif
— V1 > V2 > V... > Vn
— Diodes idéales
Déterminons la diode conductrice :
1. Si la diode D1 est passante, la tension aux bornes de D2 (en convention récepteur) vaut :
VD2 = V2 − V1 < 0
La diode D2 est donc bloquée.

10
2. Si la diode D2 est passante, la tension aux bornes de D1 (en convention récepteur) vaut :

VD1 = V1 − V2 > 0

Ce qui est impossible compte-tenu de la caractéristique idéale de la diode.


3. Si la diode Dn est passante, la tension aux bornes de D2 (en convention récepteur) vaut :

VD2 = V2 − Vn > 0

Ce qui est impossible compte-tenu de la caractéristique idéale de la diode.


Dans le cas d’un groupement de diodes à cathodes communes, la diode conductrice
est celle qui voit son potentiel d’anode le plus élevé.

2.1.2 Les commutateurs “plus négatif”


Un assemblage de n diodes reliées par leur anode est dit “commutateur plus négatif” ou
“association de diodes à anode commune”.

Figure 2.2 – Commutateur "plus négatif"

Hypothèses :
— Le courant Is est supposé positif
— V1 > V2
— Diodes idéales
Déterminons la diode conductrice :
1. Si la diode D2 est passante, la tension aux bornes de D1 (en convention récepteur) vaut :

VD1 = V2 − V1 < 0

La diode D1 est donc bloquée.


2. Si la diode D1 est passante, la tension aux bornes de D2 (en convention récepteur) vaut :

VD2 = V1 − V2 > 0

Ce qui est impossible compte-tenu de la caractéristique idéale de la diode.


Dans le cas d’un groupement de diodes à anodes communes, la diode conductrice est celle
qui voit son potentiel de cathode le moins élevé.

11
2.1.3 Exemple : Étude du montage redresseur simple alternance
Le signal d’entrée e(t) est une sinusoïde d’amplitude 10V et de fréquence 50Hz. A l’aide de
la méthode 1, on enlève la diode et on en déduit les tensions :
— VA = e(t)
— VC = 0V car aucun courant traverse R.

D
A C A C

e e
VAMPL = 10 R VAMPL = 10 R
FREQ = 50 100 FREQ = 50 100
VS VA VC

0 0

Figure 2.3 – Étude du montage, méthode 1

10V

5V

0V

-5V

-10V
0s 5ms 10ms 15ms 20ms 25ms 30ms 35ms 40ms
V(D:AN)
Time

Figure 2.4 – Signal VA (t)=e(t)

On en conclut que :
— Quand e(t) > 0, VA > 0 et donc VA > VC : la diode conduit.
— Quand e(t) < 0, VA < 0 et donc VA < VC : la diode bloque.
À l’aide de la deuxième méthode, étudions VS en fonction de e pour e > 0 et pour e < 0.
— Si e > 0 :
Supposons que la diode est passante : elle se comporte comme un fil. On a VS = e et
i = e/R > 0. Donc i > 0, l’hypothèse est vérifiée.
— Si e < 0 :
Supposons que la diode est passante : elle se comporte comme un fil. On a VS = e et
i = e/R < 0. Donc i < 0, l’hypothèse est fausse. La diode est bloquée. Si la diode est
bloquée : i=0 et VS = R.i ⇒ VS = 0.
On obtient les signaux suivants, avec en rouge la signal d’entrée e(t) et en vert, le signal en
sortie du pont redresseur simple alternance.

12
10V

5V

0V

-5V

-10V
0s 5ms 10ms 15ms 20ms 25ms 30ms 35ms 40ms
V(R:2) V(D:AN)
Time

Figure 2.5 – Signaux d’entrée et de sortie du montage redresseur simple alternance

2.2 Valeur moyenne d’un signal


La valeur moyenne d’un signal (en temporel) correspond à :

1
Z t0 +T
< V >= v(t)dt (2.1)
T t0

— T correspond à la période du signal


— t0 l’instant d’origine, nous prendrons souvent t0 = 0 pour simplifier les calculs.

Une autre possibilité est d’exprimer la valeur moyenne d’un signal en angle :

1
Z θ0 +2π
< V >= v(θ)dθ (2.2)
2π θ0

— θ0 l’angle d’origine, nous prendrons souvent θ0 = 0 pour simplifier les calculs.


Cette formulation de la valeur moyenne en angle permet des simplifications dans le cadre de
calculs sur des signaux sinusoïdaux.

10V

Représentation Représentation
en temporel en angle

5V Am Am

0V
T θ=0 θ=360

θ=0 θ=2π

-5V

-10V
0s 5ms 10ms 15ms 20ms 25ms 30ms 35ms 40ms
V(D:AN)
Time

Figure 2.6 – représentation en temporel et en angle

13
2.3 Valeur efficace d’un signal
La valeur efficace d’un signal sous forme temporelle s’exprime sous la forme suivante :
s
1
Z t0 +T
Vef f = V (t)2 dt (2.3)
T t0

Comme dans le cadre de la valeur moyenne, nous pouvons reformuler cette expression en angu-
laire : s
1 2π
Z
Vef f = V (θ)2 dθ (2.4)
2π 0

2.4 Exemples de calculs de valeurs moyenne et efficace


Calcul de la valeur moyenne d’un signal de sortie VS vu pour le montage à diode monté en
redresseur simple alternance :

10V

5V

0V

-5V

-10V
0s 5ms 10ms 15ms 20ms 25ms 30ms 35ms 40ms
V(R:2) V(D:AN)
Time

Figure 2.7 – Signal redressé simple alternance

On remarque que sur ce schéma, la tension de sortie n’atteint pas 10V car la chute de
tension de la diode a été prise en compte. Pour faire le calcul de la valeur moyenne de VS (t),
nous négligerons la chute de tension due à la diode. De plus il est souvent préférable d’utiliser

14
la représentation angulaire pour le calcul, d’où :

1
Z 2π
<Vs> = V s(θ)dθ
2π 0
1
Z π Z 2π 
= V s(θ)dθ + 0dθ
2π π
Z π0
1
= V s(θ)dθ

Z0π
1
= 10sin(θ)θ
2π 0
10
= [−cos(θ)]π0

10
= [−cos(π) + cos(0)]

10
= [−(−1) + 1]

10 Am
<Vs> = =
π π
Dans le cadre d’un signal redressé simple alternance, la valeur moyenne du signal de sortie est
l’amplitude maxi du signal d’entrée sur π.
Am
< V s >=
π
Nous allons maintenant calculer la valeur efficace d’un signal redressé simple alternance,
toujours en utilisant la représentation angulaire :
Z 2π Z π Z 2π 
V s2ef f = V s (θ)dθ
2
V s (θ)dθ +
2
0dθ
0 0 π
1 π
Z
= A2m sin2 (θ)dθ
2π 0
A2m 1
Z π
cos(2θ)

= −
2π 0 2 2
Am sin(2θ) π
 π
A2m θ 2  
= −
2π 2 0 2π 4 0
A2m A2m
= [π/2 − 0] − [0 − 0]
2π 2π
A2m
=
4
on en déduit que :
Am
V sef f =
2

2.5 Redressement Monophasé PD2


Le redressement monophasé double alternance (PD2) aussi connu sous la dénomination pont
de Graetz constitue le premier étage des alimentation DC monophasées. Il équipe en effet les
alimentations des PC, des variateurs de fréquence... Nous commencerons par aborder le PD2
débitant sur une charge absorbant un courant constant puis nous aborderons le débit sur une
charge R-L avant de conclure sur le redresseur débitant sur une charge capacitive.

15
2.5.1 Principe : Débit sur une source de courant
Pour introduire le principe du redresseur à diodes double alternance (PD2) nous ferons
l’hypothèse que la charge peut-être assimilée à une source de courant constant (I).

Figure 2.8 – PD2 sur charge type source de courant

La tension d’entrée est une tension sinusoïdale de valeur efficace V :



ve (t) = V 2 sin(ωt)

Lorsque cette tension est positive (entre 0 et T2 ), les diodes D1 (potentiel d’anode le plus
élevé) et D3 (potentiel de cathode le plus bas ) conduisent. À l’inverse, durant l’autre demi-
période (tension d’entrée négative), les diodes D2 et D4 conduisent.

Pendant la première demi-période, la tension de sortie et la tension d’entrée sont égales :

vs (t) = ve (t)

Lors de la deuxième demi-période, la relation suivante est vérifiée :

vs (t) = −ve (t)

Il est alors possible de tracer l’évolution de la tension de sortie :

Figure 2.9 – Tension et courant de sortie du pont PD2 débitant sur une source de courant
constante

16
La valeur moyenne de la tension de sortie vaut :
1 T
Z
< Vs > = vs (t)dt
T 0

2.V 2
< Vs > = (2.5)
π
L’ondulation relative de la tension de sortie peut s’exprimer de la manière suivante (il s’agit
de la définition 1) :
Vs − Vsmin
τond = max
< Vs >
il suit :

V 2
τond = √
2V 2
π
π
τond = ' 157% (2.6)
π
Cela traduit le fait que la tension de sortie est loin d’être parfaitement continue.

La tension D aux bornes de la diode D1 est nulle lorsque la diode conduit et vaut ve (t)
lorsqu’elle est bloquée (la diode D2 étant alors passante). L’évolution temporelle de la tension
vD1 est représentée sur la figure suivante :

Figure 2.10 – Évolution temporelle de la tension aux bornes de la diode D1

La diode D1 doit donc tenir en inverse la tension maximale du réseau. Ce paramètre devra
être pris en compte lors du dimmensionnement du pont de diode.

Le courant dans la diode D1 est égal au courant de sortie lorsque la diode conduit et vaut
0 lorsque la diode est bloquée. Concernant le courant d’entrée, la loi des nœuds donne :

ie (t) = iD1 (t) − iD4(t)

Le courant est représenté sur la figure 2.11.

Le courant d’entrée étant de forme carré, sa valeur efficace est donc aisément calculable :

Ie = I

17
Le courant est de forme carréen sa décomposition en série de Fourier est donc la suivante :


4I
ie (t) = sin((n + 1)ωt)
X

n=0
(n + 1)π

Ce courant est donc composé d’un fondamental à la pulsation ω du réseau ainsi que d’une infinité
d’harmoniques impaires dont l’amplitude décroit avec la fréquence de l’harmonique considérée.

Figure 2.11 – Tension et courant en entrée du pont PD2 débitant sur source de courant constant

Le taux de distorsion harmonique rend compte de la pollution harmonique d’un signal. Il


est défini de la manière suivante :
q
X 2 − X12
T HD =
X1
Avec X la valeur efficace du signal etX1 la valeur efficace du fondamental du signal. Pour le
courant d’entrée d’allure carrée :
r  2
4I
I2 − √
π 2
T HDie = 4I

π 2

D’où :

T HDie ' 48%


Pour la tension d’entrée, celle-ci étant purement sinusoïdale, le taux de distorsion harmonique
est donc nul :
T HDve = 0
Nous ferons l’hypothèse de diodes sans pertes, les différentes puissances peuvent donc être
exprimées en entrée ou en sortie du pont redresseur.

Rappel :Facteur de puissance


P
F dP =
S

18
Puissance active (P) en sortie du PD2 (coté DC) :

2V 2
P =< Vs > .I = .I
π
Puissance apparente en entrée du PD2 (côté AC) :

S = V.I

D’où : √
2 2
F dP = ' 0.9
π

2.5.2 Débit sur charge RL


La tension de sortie du convertisseur est là encore fixée par la séquence de conduction des
4 semi-conducteurs. En conduction continue, l’allure de la tension de sortie est identique, à
celle présentée à la figure 2.10.

Le courant de sortie doit donc vérifier les équations différentielles suivantes :


— Sur [0, T2 ] :
√ dis (t)
V 2 sin(ωt) = R.is (t) + L
dt
— Sur [ T2 , T ] :
√ dis (t)
V 2 sin(ωt) = R.is (t) + L
dt
L’expression temporelle du courant de sortie est compliquée. Un méthode simplifiée dite du pre-
mier harmonique va nous permettre d’introduire certains résultats sur l’influence des différents
paramètres de la charge.

La tension de sortie du convertisseur peut s’exprimer de la manière suivante :

Vs (t) =< Vs > +ves

Avec :
— < Vs > la valeur moyenne de la tension
— ves la composante alternative de la tension de sortie.
Ces deux grandeurs sont représentées à la figure 2.12.

La méthode dite du premier harmonique consiste à approximer la composante alternative de


la tension de sortie à une sinusoïde de fréquence T1 . De façon à simplifier les calculs, le déphasage
de cet harmonique est considéré nul.

V 2
ves = sin(2ωt)
2
Qu’en est-il du courant ?

Le courant peut luis aussi se mettre sous la forme suivante :

is (t) =< Is > +ies

Avec :

19
Figure 2.12 – Composantes continue et alternative de la tension de sortie

— < Is > la valeur moyenne du courant


— ies la partie alternative du courant de sortie
La loi des mailles en sortie du redresseur nous donne la relation suivante :

vs = vl + vr

— Vr la tension aux bornes de la résistance R


— Vl la tension aux bornes de l’inductance L
En valeur moyenne, cela donne :

< Vs >=< Vl > + < Vr >

Or la valeur moyenne de la tension aux bornes d’une inductance est nulle en régime permanent :

< Vl >= 0

D’où, pour la valeur moyenne du courant de sortie :



< Vs > 2V 2
< Is >= =
R πR

À la tension d’entrée fixe, la valeur moyenne du courant dépend donc uniquement de la valeur
de la résistance (R) de la charge.

Compte renu de l’hypothèse du premier harmonique, la partie alternative du courant de


sortie s’exprime de la façon suivant :

V 2 1
Is =
e sin(2.ωt − ϕ)
2 |Z|

Avec :
— |Z| le module de l’impédance de la charge
q
Z= R2 + (L.2.ω)2

20
— ϕ le déphasage amené par la charge
L.2.ω
 
ϕ = arctan
R

Un paramètre est couramment utilisé pour qualifier une charge inductive, il s’agit de l’ondu-
lation crête à crête du courant (∆Is ) permettant de quantifier à quel point le courant de sortie
est continu : √
V 2
∆Is = p 2
R + (L.2.ω)2
Bien entendu, compte tenu des hypothèses simplificatrices réalisées, l’ondulation de
courant approchée de cette manière permet seulement de donner une idée relativement précise
de l’ondulation réelle du courant dans la charge.

A fréquence et charge résistive donnée, l’ondulation de courant dépend donc uniquement de


la valeur de l’inductance (L) de la charge.

Le courant et la tension de sortie d’un PD2 débitant dans une charge R-L ont été visualisé
à l’oscilloscope pour différentes valeurs de charges, les résultats se trouvent à la figure ??. La
tension d’entréé du montage est la tension du réseau de distribution (230V/50Hz).

Figure 2.13 – Tensions et courants de sortie d’un PD2 débitant sur charge R-L

21
Le tableau 2.5.2 permet de comparer les résultats concernant les courants de sortie déter-
minés théoriquement à ceux trouvés expérimentalement.

Charge Expérimental Théorie


R[Ω] L[H] < Is >[A] ∆Is [A] < Is >[A] ∆Is [A]
300 1 0.602 0.380 0.65 0.44
150 1 1.19 0.560 1.3 0.47
300 0.1 0.605 0.920 0.65 1

Table 2.1 – Comparaison des résultats pratiques et théoriques

Ce tableau montre bien qu’à tension d’entrée donnée, la valeur moyenne du courant est
uniquement proportionnelle à la valeur de l’élément résistif de la charge. Pour une résistance
double, la valeur moyenne du courant se trouve bien réduite de moitié. Il est aussi possible
d’observer que l’ondulation de courant est bien inversement proportionnelle à la valeur de l’in-
ductance. Cependant, une dispersion notable entre les résultats pratiques et ceux déterminés à
l’aide de la méthode du premier harmonique est observable. Cela est dû à l’hypothèse simplifi-
catrice utilisée. Toutefois, cette méthode permet de déterminer rapidement l’ordre de grandeur
de l’ondulation en courant.

2.5.3 Redressement monophasé à capacité en tête


Les tensions redressées en sortie d’un redresseur double alternance conservent une com-
posante alternative forte. De façon à rendre la tension de sortie plus continue, le montage à
capacité en tête est encore très répandu pour les faibles puissances. Le schéma de ce montage
est représenté à la figure 2.14. On considèrera pour la suite que la charge est suffisamment
inductive pour être considérée comme une source de courant continu.

Figure 2.14 – PD2 Capacité en tête

La nature de la sortie du pont redresseur n’est plus inductive mais capacitive. Ce condensa-
ter a pour rôle de lisser la tension de sortie en s’opposant aux variations de tension à ses bornes.
L’allure de la tension de sortie vs (t) est représentée à la figure 2.15.

22
À l’instant initial, les diodes D1 et D3 sont conductrices. Le condensateur se charge alors
sous la tension du réseau, il s’agit du régime transitoire (on fait l’hypothèse que le condensateur
est initalement déchargé) : √
vs (t) = ve (t) = V 2 sin(ωt)
À l’instant t1 = T4 , la tension du réseau diminue. Les diodes D1 et D3 se bloquent. À cet instant,
les 4 diodes sont bloquées. Le condensateur va alors se décharger à courant constant dans la
charge.

Figure 2.15 – Allure de la tension de sortie d’un PD2 à capacité en tête

dvs (t)
ic (t) = C = −I
dt
L’équation de la tension de sortie devient alors :
I
vs (t) = − .t + K1
C
Avec K1 la valeur initiale de vs (t) :

K1 = vs (t1 ) = V 2

I √
vs (t) = −
t+V 2
C
La tension de sortie de redresseur décroit alors plus ou moins lentement selon la valeur du
condensateur jusq’à croiser de nouveau de la tension redressée sans capacité en tête (t2 ) où les
diodes D2 et D4 vont alors rentrer en conduction.

Grâce au condensateur de filtrage, la tension redressée est bien plus continue que dans le
cas d’un PD2 débitant sur ue charge de nature inductive.

23
La valeur de l’ondulation de tension de sortie du redresseur (∆Vs ) dépend fortement de
la valeur de la capacité du condensateur. Pour simplifier le raisonnement, on considère que la
décharge du condensateur à courant constant dure une demie période, d’où :

I. T2
∆Vs '
C

Le redresseur monophasé à capacité en tête a montré son avantage en terme de lissage de


la tension de sortie mais qu’en est-il des courants ? En effet, dans cette configuration, le réseau
(considéré ici comme une source de tension) débite directement sur un condensateur (qui lui
est aussi considéré comme une source de tension). Cela conduit à des courants de nature im-
pulsionnelle, donc ayant un contenu très “harmonique”.

Lorsqu’aucune diode ne conduit (entret1 et t2 ou entre t3 et t4), le courant d’entrée du


redresseur est donc nul.

En revanche, si l’on s’intéresse à l’intervalle de temps [t2 , t3 ] par exemple, les diodes D2 et
D4 conduisent. La relations suivante est donc vérifiée :

ie (t) = −(ic (t) + I)

Le courant dans le condensateur s’exprime de la manière suivante :

dvs (t) dve (t)


Ic (t) = C = −C
dt dt
D’où : √
ic (t) = −C.ω.V. 2 cos(ωt) + K2
Avec K2 la valeur initiale à l’instant t2 du courant :

K2 = 0

L’équation générale du courant d’entrée du pont redresseur vaut donc ( toujours dans l’intervalle
de temps [t2 , t3 ]) : √
ie (t) = −I + C.ω.V 2 cos(ωt)
Les allures du courant et de la tension d’entrée du pont redresseur sont représentés à la figure
2.16.
Il s’agit d’un courant fortement impulsionnel. Il le sera d’autant plus que la valeur de la
capacité du condensateur sera élevée. Ce courant impulsionnelpose les problèmes suivants :
— Courant absorbé au réseau ayant un fort taux de distorsion entrainant un mauvais facteur
de puissance.
— Sur-dimmensionnement des diodes en raison des pointes de courant constatées.
Pour conclure, le redresseur double alternance à capacité en tête offre un moyen simple de
lisser la tension de sortie. Celle-ci sera d’autant plus continue que la valeur de la capacité sera
élevée. En contrepartie, le courant d’entrée du pont sera fortement impulsionnel. C’est la raison
pour la laquelle les aliments munies d’un redresseur à capacité en tête sont progressivement
remplacées par des alimentations à absorption sinusoïdale de courant.

24
Figure 2.16 – Allure du courant d’entrée d’un PD2 à capacité en tête

Figure 2.17 – Courant absorbé par une alimention PD2 à capacité en tête

2.6 Phénomène d’empiètement


L’inductance de ligne du réseau n’est en réalité pas négligeable. Nous restons dans le cadre
d’un PD2 débitant sur une charge absorbant un courant constant, l’inductance de ligne est
notée λ (figure :2.18).
Dans l’hypothèse où le réseau ne présente pas d’inductance parasite (λ = 0), les courants

25
Figure 2.18 – Prise en compte de l’empiètement

dans les diodes peuvent évoluer théoriquement instantanément entre 0 et I, comme représenté
sur la figure 2.19.

En réalité, en raison de l’inductance présentée par le réseau, l’évolution du courant ne peut


présenter de discontinuité, l’inductance λ limitant la vitesse d’évolution du courant. A l’instant
2 , le courant de la diode D1 , mettra donc un certain temps à atteindre 0.
T

De plus, en raison de la nature de la charge, un courant constant et égal à I doit être fourni
à la charge. Cela va entraîner la mise en conduction de la diode D2 :

iD1 (t) + iD2 (t) = I ∀t

Figure 2.19 – Allure des courants dans les diodes pour λ = 0

Pendant un court instant, dépendant directement de la valeur de l’inductance du réseau, les

26
diodes D1 et D2 seront simultanément en conduction. On parle alors d’empiètement. On note
tα la durée de l’empiètement sur une demi-période. L’allure dans ces diodes aura donc l’allure
représentée à la figure 2.20.

Figure 2.20 – Effet de l’empiètement sur les courants dans les diodes

Le même raisonnement s’appliquant aux diodes D3 et D4 , les 4 diodes du pont PD2 sont en
conduction durant l’empiètement. Cela a pour effet de court-circuiter la tension de sortie. La
tension moyenne de sortie se trouve alors diminuée par rapport au cas sans empiètement. La
figure 2.21 représente l’allure de la tension de sortie.

Figure 2.21 – Effet de l’empiètement sur la tension de sortie du PD2

L’empiètement a donc pour conséquence de diminuer la valeur moyenne de la tension de


sortie. Plus le courant appelé par la charge sera élevé, plus la durée d’empiètement sera élevée

27
et plus la chute de tension en sortie du convertisseur sera importante. Le convertisseur se
comporte donc comme une source de tension DC réelle (figure 2.22).

Figure 2.22 – Effet de l’empiètement sur la valeur moyenne de la tension de sortie

28
Chapitre 3

Rappels : Système triphasé

3.1 Système triphasé


Soit un système de tension triphasé équilibré sinusoïdal direct, défini par les tensions v1 (t),
v2 (t) et v3 (t). Pour que ces 3 tensions puissent définir un système de tension triphasé, les trois
conditions suivantes doivent être réunies :
1. Même fréquence (même pulsation ω = 2πf )
2. Même valeur efficace (V)
3. Tensions déphasées de 2π
3
On peut représenter les expressions des tensions v1 (t), v2 (t) et v3 (t) dans le domaine temporel
ou complexe :
— Domaine temporel :

v1 (t) = V 2 sin(ωt)
√ 2π
v2 (t) = V 2 sin(ωt −
)
3
√ 2π
v3 (t) = V 2 sin(ωt + )
3
— Domaine complexe :

V1 = V e 0

V2 = V e− 3


V3 = V e+ 3

3.2 Le digramme de Fresnel


Le diagramme de Fresnel permet de représenter graphiquement sur un même plan des va-
riables de de même fréquence. Le diagramme de Fresnel est orienté pour une bonne lisibilité
des déphasages. (V1 à l’horizontale et système direct).

La relation entre la valeur efficace des tensions simples (V) et la valeur efficace des tensions
composées (U) peut-être déterminée à l’aide du diagramme de Fresnel à la figure ??. Le module
du complexe V1 valant V et le module du complexe U12 valant U.

29
Figure 3.1 – Diagramme de Fresnel d’un système de tension triphasé

Figure 3.2 – Détermination du rapport des tensions efficaces à l’aide du Fresnel

Il suit :
U π
 
= V sin
2 3
D’où : √
U= 3.V

30
La valeur maximale atteinte par une tension composée au cours d’une période vaut donc :
√ √ √ √
Umax = 2U = 2 3V = 6V ' 2.45V

Les allures temporelles es tensions simples et composées sont représentées à la figure 3.3.

Figure 3.3 – Allures temporelles des tensions simples et composées

31
Chapitre 4

Les redresseurs (simple-double,


systèmes multiphasés)

4.1 Le redressement non commandé


Dans ce chapitre, nous étudierons le fonctionnement et la modélisation des redresseurs à
diodes. Nous nous attacherons à trouver des modèles simples mais concrets et nous verrons les
principales structures utilisées.

4.1.1 Les redresseurs parallèles simples


Le montage de base de l’étude est donné en figure 4.1.1. Il est constitué d’une source de
tensions polyphasées, équilibrées, directes, comportant n phases. Les sources sont couplées en
étoile. Chacune des source est placée en série avec une diode. Les diodes sont montées en anode
communes ou en cathode communes. Elles alimentent une charge dont le comportement peut
être assimilé à une source de courant continu. La continuité du courant dans la charge dénote
son caractère inductif.

Figure 4.1 – Montage parallèle simple à cathode commune

Fonctionnement
À chaque instant, la tension de sortie uc est égale à la plus positive des tensions des sources
puisques les diodes sont montées en anode communes.

32
— En effet, si V1 > V2 , V3 ,...,Vn , alors la tension VD1 = V1 − Uc > 0, donc la diode D1
conduit.
— Puis lorsque V2 > V3 ,...,Vn , alors la diode D2 conduit, etc...
⇒ Il y une et une seule diode passante à la fois.

Remarque : Il existe un autre montage parrallèle simple où les diodes sont montées en anodes
communes. C’est alors la diode dont le potentiel de cathode est le plus négatif qui conduit.

Figure 4.2 – Tension redresseur triphasé

Étude des tensions


Les tensions de source s’écrivent :

v1 (θ) = Vs √2sin(θ)



 v2 (θ) = Vs 2sin(θ − n )

 2π
. (4.1)
 ..

 √
vn (θ) = Vs 2sin(θ − (n − 1) 2π
n )

— La diode D1 conduit pour π π


2 − n <θ< 2 + n , la tension de sortie
π π
uc est alors égale à v1 .
— La diode D1 conduit pour 2 +n
π π
<θ< 2 + n , la tension de sortie
π 3π
uc est alors égale à v2 .

Ainsi, de proche en proche, on construit la forme de la tension redressée, qui sera formée
de calottes de sinusoïdes conformément à l’exemple donné figure 4.2. La tension uc est donc
n . Nous allons maintenant déterminer les tensions du montage.
périodique, de période 2π

33
Valeur moyenne de Uc
Nous allons calculer la valeur moyenne de la tension redressée à vide < Uco >, en supposant
que tous les éléments du montage sont parfaits. (On rappelle que Vs est la valeur efficace de la
tension simple du réseau.)
π π
n
Z
2
+n
< Uco >= uc (θ)dθ
2π π
2
−nπ

π π
n
Z
2√+n
= Vs 2sin(θ)dθ
2π 2 − n
π π

n √ π

= Vs 2 [−cos(θ)] π2 − nπ (4.2)
2π 2 n

D’où :
n π
 
< Uco >= Vs sin (4.3)
π n
Exemple : Pour un système triphasé, n = 3 :

3 √ 3
< Uco > = Vs 2
π√ 2
3 3
= √ Vs = 1.17Vs

Pour Vs = 230V , on a < Uco >= 269V .

Sur la courbe ci-dessous (figure 4.3) est représenté le rapport < Uco > /Vsmax en fonction
du nombre de phases n. On constate que la fonction tend rapidement vers 1. Il faut cependant
remarquer que l’expression établie n’est valable que pour n ≥ 2.

Figure 4.3 – Uco en fonction de n

34
Valeur efficace Ucef f
On appellera Ucef f , la valeur efficace de la tension uc . On a alors :
π π
n
Z
2
+n
Uc2ef f = u2c (θ)dθ
2π π
2
−nπ

π π
n
Z
2
+n
= 2Vs2 sin2 (θ)dθ
2π π
2
π
−n
π π
nVs2 +n
Z
2
= sin2 (θ)dθ
π π
2
−nπ

π π
nVs2 +n
Z
2
= (1 − cos(2θ))dθ
2π π
2
π
−n

nVs2 π

= [1 − cos(2θ)] π2 − nπ
2π  2 n

1 n 2π
 
= 2Vs2 + sin
2 4π n
d’où : s
√ 1 n 2π
 
Ucef f = 2Vs + sin (4.4)
2 4π n

Ondulation-Taux d’ondulation
Il existe plusieurs définitions du taux d’ondulation. Nous définirons le taux d’ondulation selon
la définition 2 comme le rapport de l’ondulation crête à crête à la valeur moyenne, l’ensemble
divisé par 2. Soit τond2 le taux d’ondulation :
Ucmax − Ucmin
τond2 =
2 < Uco >
√ √
2Vs − Vs 2sin π π


= 2 n
2 < Uco >

2Vs 1 − cos πn

=
2 < Uco >
d’où :
π 1 − cos πn

τond2 = (4.5)
2n sin πn
Sur la courbe figure 4.4, vous trouverez la représentation du taux d’ondulation en fonction
de n, le nombre de phases. On constate que ce taux d’ondulation décroît et tends rapidement
vers 0.

Tension aux bornes des diodes


Seule la valeur maximale de la tension nous intéresse. Ce paramètre est fondamental pour le
choix des composants, choix déterminé par deux paramètres que sont la tension inverse maxi-
male, VRRM (Repetitive Reverse Maximum Voltage), et le courant moyen, < ID >. Cette tension
sera égale à la valeur crête de tension composée et dépend donc du nombre de phases n.

Si n est pair, on a : √
VRRM = 2 2Vs (4.6)

35
Figure 4.4 – Taux d’ondulation

Si n est impaire, on a :
√ π
 
VRRM = 2 2Vs cos (4.7)
2n
Exemple : Pour un système triphasé, n = 3, on trouve :

VRRM = 6Vs

On trouve VRRM = 563V pour Vs = 230V .


On pratique, on choisira une diode avec un VRRM = 900V

Étude des courants


On rappelle que le courant Ic dans la charge est continu (ou que tout du moins, ses variations
sont lentes devant la période de la tension Uc ).

Courant dans les diodes


On calculera ici les valeurs moyennes, efficace et maximale du courant dans une diode. Ces
courants seront aussi ceux du secondaire du transformateur is . Le courant dans la diode D1 est
représenté sur la figure 4.5.

Figure 4.5 – Courand dans la diode D1

Les courants dans les diodes auront tous la même allure et seront déphasés les uns par
rapport aux autres de 2π
n . On a alors :

36
— Pour la valeur maximale :
IDmax = Ic
— Pour la valeur efficace :
q
IDef f = < i2D1 (θ) >
1/2
1
 Z 2π
= i2D1 (θ)dθ
2π 0
Ic
=√ (4.8)
n
— Pour la valeur moyenne :
< ID > =< iD1 (θ) >
1 2π
Z
= iD1 (θ)dθ
2π 0
Z π+π
1 2 n
= Ic dθ
2π 2 − n
π π

Ic
= (4.9)
n

Courant et facteur de puissance secondaire


Le courant délivré par la source est le courant dans les diodes puisque les deux éléments
sont en série. On a alors :
Ic
Is = IDef f = √
n
Le courant de source est donc non sinusoïdal, ce qui implique nécessairement l’existence de
puissance déformante D. Nous savons que la puissance active délivrée à la charge est :
1
Z 2π
P = uc (θ)ic dθ
2π 0
Soit, comme Ic est constant :
P = Uco Ic
Bilan des puissances :
— S : puissance délivrée par la source
Ic √
S = nVs Is = nVs √ = nVs Ic
n
— P : puissance active

Psource = n Vsk Isk cos(ϕk ) = nVs Isf ond cos(ϕ1 )
X

k=1
n √
Pcharge =< uc (θ)ic (θ) >=< uc (θ) > Ic = Vs 2sin(π/n)Ic
π
Si on néglige les pertes dans le redresseur et dans le transformateur, la puissance active
délivrée par la source est égale à la puissance active consommée par la charge. On peut
ainsi en déduire la valeur courant efficace du fondamental de Isf ond .

2 π
 
Isf ond = sin Ic
π n

37
— Q : puissance réactive

Q= Vsk Isk sin(ϕk ) = Vs Isf ond sin(ϕ1 ) = 0
X

k=1

Un redresseur à diode ne consomme pas de puissance réactive


— D : Puissance déformante :
q
D= S 2 − (P 2 + Q2 )
s
n2 π
= V s Ic n − 2sin2
π2 n
(4.10)

— Ks : Facteur de puissance secondaire Ks = P/S

Rappels :
Sp = 3Vp Ipef f

Vs 2
=3 m Ic
√m 3
= 2Vs Ic (4.11)

n √ π
 
P = Vs 2sin Ic
π n
3 √ π
 
= Vs 2sin Ic
π 3

3 6
= Vs Ic (4.12)

On en déduit le facteur de puissance :
Uco Ic
Ks =
nVs Is

n.sin( πn )Vs 2Ic
=
πn.Vs √Icn

2n π
 
= sin (4.13)
π n
Remarques : Bien que le facteur de puissance soit inférieur à 1, la puissance réactive consom-
mée dans la charge est nulle car le fodamental de courant ISk est en phase avec la tension VSk ,
quel que soit k . Par contre, il y a apparition de puissance déformante D due aux harmoniques
de courant.

Ce mauvais facteur de puissance nous obligera à surdimensionner le transformateur d’ali-


mentation dont les caractéristiques dépendent de S et non de P.

On constate en observant la figure 4.6 représentant les variations de Ks en fonction du


nombre de phases n, que la fonction est maximale pour n = 3, soit un fonctionnement sur
le réseau industriel. L’augmentation du nombre de phases n’améliore donc pas le facteur de
puissance.

38
Figure 4.6 – Variation de Ks en fonction de n

Courant et facteur de puissance primaire :


Il n’existe pas de règles générales concernant les courants et les facteurs de puissance pri-
maire. En effet, l’allure des courants primaires dépend, essentiellement du couplage du trans-
formateur. La seule chose que l’on constate est que le facteur de puissance primaire est toujours
supérieur ou égale au facteur de puissance secondaire. On se bornera donc à l’étude d’un cas
particulier, celui du triphasé. Deux couplages sont possibles au primaire, le couplage étoile ou
le couplage triangle. Nous étudierons les deux cas.

Couplage étoile
Pour déterminer l’allure des courants primaires, on utilise les relations générales dans les
transformateurs. On utilise la compensation des ampères-tours alternatifs :

n1 .ĩP 1 = n2 .ĩS1

avec :
IC
ĩS1 = iS1 (θ)− < iS1 (θ) >= iS1 (θ) −
3
On en déduit alors que :
n1 Ic
 
iP 1 = iS1 (θ) −
n2 3
On sait de plus que le montage est triphasé et équilibré, donc on en déduit facilement les
courant ip2 et ip3 . L’allure de ip1 est donné figure 4.7.

Figure 4.7 – Courant ip1

39
On peut alors calculer la valeur efficace Ip du courant ip1 :

2 n2
Ip = Ic
3 n1
et celle du facteur de puissance primaire Kp :

P
Kp = (4.14)
Sp
Uco Ic
=
3Vp Ip
√ √
3Vs 2 3Ic 3
= √
2π3 nn12 Vs nn21 Ic 2

3 3
= = 0.83

On remarque que le facteur de puissance du primaire est supérieur au facteur de puissance
du secondaire.

Couplage triangle
Le couplage triangle ne modifie pas l’allure du courant dans l’enroulement primaire. En effet,
ce dernier ne dépend pas du couplage choisi. Par contre le courant dans la ligne d’alimentation
sera quant à lui différent. SOit iL1 le courant dans la ligne alimentant la première phase, on a :

iL1 (θ) = iP 1 (θ) − iP 3 (θ)

L’allure de ce courant est donné à la figure 4.8 et on peut alors calculer un facteur de puissance
en ligne, FL , qui sera, dans notre cas, égal au facteur de puissance primaire.

Figure 4.8 – IL1 pour le coupage triangle

4.1.2 Étude de la commutation, empiètement


Le schéma d’étude de la commutation est donné figure 4.9. La résistance de la source n’a
pas été prise en compte parce que son effet est négligeable. La constante de temps λs /Rs est
généralement grande devant la durée de la commutation.

40
Figure 4.9 – Schéma d’étude de la commutation

L’étude se fait sur la commutation D1/D2, mais les résultats que l’on va établir seront
valables pour toutes les commutations. Les conditions initiales sont les suivantes :
π π
iD1 = Ic , ID2 = 0, pour θ = +
2 n
On appellera µ la durée de la commutation. Cette phase de fonctionnement prendra fin
lorsque le courant dans D1 sera nul et lorsque le courant dans D2 aura atteint Ic , d’où les
conditions finales :
π π
iD2 = Ic , ID1 = 0, pour θ = + + µ
2 n
Pendant la commutation, les deux diodes conduisent, ce phénomène s’appelle, l’empiéte-
ment. La somme des courants qui les traversent est toujours égale à Ic . La tension uC prend
une valeur à déterminer. Les équations régissant les variations des courants sont les suivantes :
diS1 diS2
uC = V1 − λS , uC = V2 − λS , iS1 + iS2 = IC
dt dt
La somme des courants étant constante, la somme de leurs dérivées est nulle. Si on somme les
deux premières équations, on a :
V1 + V2
2uC = V1 + V2 soit uC =
2
d’où l’équation différentielle décrivant les variations du courant iS2 :
diS2 V2 − V1
=
dt 2λS
soit en posant θ = ωt : √
diS2 2Vs π π
   
=− sin cos θ −
dθ λS ω n n
On en déduit que : √
2Vs π π
   
iS2 = sin sin θ − +K
λS ω n n
où K est une constante d’intégration dépendante des conditions initiales. On sait que is2 est
nulle pour θ = π/2 + π/n, d’où :

2Vs π π
   
iS2 = sin 1 − sin θ − (4.15)
λS ω n n

41
Pour calculer la durée de la commutation, il suffit de remarque que le courant iS2 atteint
IC en θ = π/2 + π/n + µ. On a alors :

λ ωI
1 − cosµ = √S C (4.16)
VS 2sin(π/n)

L’empiètement a pour effet de faire chuter la valeur moyenne de la tension redressée car
la tension uC durant la commutation est plus faible que celle que l’on aurait si l’empiètement
n’existait pas. Dans le cas de notre redresseur, il y a n commutations par période, donc la chute
de tension moyenne peut s’écrire comme la valeur moyenne, sur une période, de la différence
entre la tension uC réelle, V2 +V
2 , et la tension théorique, V2 , d’où :
1

V2 (θ) + V1 (θ)
Z 2π 
n

∆US = − V2 dθ
2π 0 2
On trouve alors que :
n
∆US = λS ωIC (4.17)

On a représenté sur la figure 4.10 les variations des grandeurs importantes pendant une com-
mutation, soit uc et is2 .

Figure 4.10 – Allure du courant et de la tension lors d’une commutation

On peut maintenant déduire de l’étude la caractéristique de sortie du redresseur parallèle


simple : √
nVs 2 π λS ω
   
Uc = sin − VF − RS + + rd IC (4.18)
π n 2π
On remarque que le redresseur se comporte comme une source de tension constante en série avec
une résistance interne. Ce modèle n’est valable qu’en valeurs moyennes. On peut alors écrire :
0
UC = UC0 − Rred IC

nVS 2 π
 
0
UC0 = sin − VF
π n
λS ω
Rred = Rs + + rd (4.19)

42
4.1.3 Les redresseurs parallèles doubles
Le schéma de principe de l’étude est donné figure 4.11. Il comprend une source de tensions
polyphasées, équilibrées, directe et de deux redresseurs parallèles simples placés en série. L’un
est monté en anodes communes, l’autre en cathodes communes. La charge se comporte comme
un source de courant dont les variations sont suffisamment lentes pour pouvoir êtres négligées.

Figure 4.11 – Redresseur parallèle double

Fonctionnement
Le fonctionnement d’un redresseur parallèle double se déduit du redresseur parallèle simple
comportant le même nombre de phases. En effet, un redresseur parallèle double est constitué
de deux redresseurs parallèles simples en série, l’un monté en anodes communes communes et
l’autre en cathodes communes. Le premier suit donc la plus négative des tensions du réseau et
l’autre la plus positive. À tout instant, la tension de sortie uc , est égale à vAN − vBN donc à
la différence de potentiel entre les sorties des deux redresseurs parallèles simples. L’allure des
formes d’ondes est donnée figure 4.12. On y retrouve les tension VAn , VBN et Uc , ainsi que les
intervalles de conduction de chacunes des diodes. Le courant dans la phase 1 notée is1 , est
également représenté.
— D1 conduit π
2 − π
n <θ< π
2 + π
n
— D2 conduit π
2 + π
n <θ< π
2 + 3π
n
— ...
— D10 conduit 3π
2 − π
n <θ< 3π
2 + π
n
— D20 conduit 3π
2 + π
n <θ< 3π
2 + 3π
n
— ...
À chaque instant, uc (θ) = VAN (θ) − VBN (θ) est égale à la plus positive des tensions composées
du réseau.

Étude des tensions


Calcul de la valeur moyenne : On a vu que le redresseur parallèle double était composé de
deux redresseurs parallèles simples placés en série. La tension uc (θ) est donc égale à la différence

43
Figure 4.12 – Formes d’ondes du redresseur parallèle double

de deux tensions délivrées par un redresseur parallèle simple. On peut alors écrire :

Uco =< uc > (θ) =< vAN (θ) − vBN (θ) >
=< vAN (θ) > − < vBN (θ) >
= 2 < vAN >
2n √ π
 
= Vs 2sin (4.20)
π n

Exemple : Pour n = 3, Uco = π3 6Vs = π3 Umax = 0.95Umax . On peut remarquer que la

valeur moyenne de la tension redressée tend rapidement vers 2Vs 2, lorsque n tend vers l’infini.

Indice de pulsation : L’indice de pulsation de la tension redressée est égal au nombre de


calottes de sinusoïde composant la tension redressée durant une période 2π. Cet indice noté

44
p, est en relation directe avec l’ondulation de la tension redressée. Il dépend de la parité du
nombre de phases n :
— Si n est pair : p = n
— Si n est impair : p = 2n
Taux d’ondulation : Le taux d’ondulation est défini comme précédemment. On a alors :
Ucmax − Ucmin
KUc =
2Uco
Après le calcul, on obtient :
π π
  
KUc = 1 − cos (4.21)
2n 2n
L’allure du taux d’ondulation en fonction du nombre de phases n est donné en figure 4.13.

Figure 4.13 – Taux d’ondulation

Tension aux bornes des diodes : La tension inverse maximale aux bornes des diodes n’est
pas modifiée lorsque l’on passe d’un redresseur parallèle simple à un parallèle double. Cette
tension VRRM ne dépend que de la parité du nombre de phases n·

— Si n est pair : VRRM = 2 2Vs

— Si n est impair : VRRM = 2 2Vs cos 2n π


Étude des courants


Le courant dans la charge est toujours supposé continu. Le courant dans une diode reste
le même puisque le montage est constitué de deux redresseurs parallèles simples mis en série.
Par contre, le courant dans une phase du réseau d’alimentation sera différent puisque chaque
phase délivre du courant durant deux intervalles. Le courant dans la phase sera alors égal à la
différence de deux courants en créneaux d’où l’allure du courant donné en figure 4.12. On peut
facilement en déterminer la valeur efficace :
2
r
Isef f = Ic (4.22)
n
On peut toutefois remarquer une différence sensible entre les courants délivrés par les deux
montages étudiés. En effet, le second a une valeur moyenne nulle et donc un facteur de forme

45
meilleur. Ceci se verra sur l’expression de la puissance réactive.

Facteur de puissance secondaire : La puissance active délivrée à la charge se calcule aisé-


ment. On a donc :
P =< uc ic >= Uco Ic
et
S = nVs Isef f
soit :
P Uco Ic
Ks = =
S nVs Is

2 n π
 
Ks = sin (4.23)
π n
On
√ constate que le facteur de puissance secondaire d’un redresseur parallèle double est donc
2 fois plus grand que celui du montage parallèle simple comportant le même nombre de phases.

Facteur de puissance primaire : Les relations aux ampères-tours établies précédemment res-
tent valables. Comme les courants secondaires n’ont plus de valeur moyenne, il n’y a plus de
problème de compensation de la comosante continue. On peut noter certains résultats :

— Pour un redresseur PD2, on obtient : Ks = π = 0.9
2 2

— Pour un redresseur PD3, on obtient : Ks = π = 0.955


3

Comme pour les redresseurs parallèles simples, il n’y a pas de puissance réactive mise en jeu,
tant que l’empiètement est négligé.

On peut par contre déterminer la puissance Déformante D mise en jeu dans le montage :
p
D= S2 − P 2
s
√ 4n2 π
 
= 2nVs Ic 1 − 2
sin2 (4.24)
π n
Chutes de tension : Les chutes de tension sont dues à l’empitement, aux diodes et aux résis-
tances de la source d’alimentation. Comme le calcul a été fait en première partie, on ne donnera
que les résultats principaux. L’étude du phénomène reste identique. La seule différence vient du
fait que le nombre de commutations et le nombre de diodes ont doublé et que donc les chutes
de tension qui en résultent ont elles aussi doublées.

∆UD =< (VF + rd .iD ) >= 2(VF + rd ID )


n
∆US = .λs ωIC
π
On retrouve alors les caractéristiques de sortie semblables à celles d’un redresseur parallèle
simple soit :
0
UC = UCO − Rred IC

nVs 2
!
π
 
0
UCO = 2 sin − VF
π n
λs ω
 
Rred = 2 Rs + + rd

46
Chapitre 5

Le redressement commandé

Dans ce chapitre, nous étudierons le fonctionnement et la modélisation des redresseurs à


thyristors. La principale différence avec les structures à diodes est liée à la grandeur de com-
mande du pont à thyristors, l’angle de retard à l’amorçage. Cet angle est égal à la différence
entre l’instant de commutation naturelle du pont de diodes équivalent et l’instant d’amorçage.
Il est noté α.

5.1 Le thyristor
5.1.1 Présentation
La figure 5.1 donne un aperçu des thyristors rencontrés dans le domaine de l’électronique
de puissance. L’existence des gâchettes sur les photos permet de les différencier des diodes.

Figure 5.1 – Exemple de thyristors de puissance

Actuellement, les thyristors sont principalement utilisés dans les applications forte puissance.
Les limites courant/tension que peuvent tenir les thyristors les plus performants atteingnent
aujourdh’ui 4 kV et 3 kA. Bien entendu, de façon à dépasser ces limites, il est possible de
grouper en série ou en parallèle ces composants. Les principaux domaines d’application sont le
contrôle en vitesse des machines DC, démarrage de moteurs AC, les liaisons à courant continu
de forte puissance (HVDC)...

47
Figure 5.2 – Représentation (a) et vue en coupe d’un thyristor (b)

5.1.2 Commande à l’amorçage


La figure 5.2 donne la représentation ainsi qu’une vue en coupe simplifiée d’un thyristor.
il s’agit d’un composant muni d’une cathode et d’une anode auxquelles vient s’ajouter une
gâchette permettant de commander le composant à l’amorçage et d’ainsi retarder l’entrée en
conductions du composant. Le but étant de retarder l’amorçage du composant par rapport à
l’instant de commutation naturelle (identique à celui d’une diode), la commande de la gâchette
doit être synchronisée sur l’onde de tension alternantive. Au moment où l’on souhaite comman-
der le composant, un train d’impulsions est généré sur la gâchette du composant. Si l’énergie
amenée sur la gâchette est suffisante, le composant est alors amorcé et devient passant. La fi-
gure 5.3 représente un schéma classique de commande de gâchette. Notons qu’un transformateur
d’impulsion permet d’isoler galvaniquement le circuit de puissance du circuit de commande.

Figure 5.3 – Schéma de commande d’un thyristor

Le thyristor, à l’inverse d’une diode, n’est pas à amorçage spontané comme une diode.

48
En d’autres termes l’amorçage du composant ne résulte pas uniquement de l’évolution des
grandeurs électrique au sein du système. Il faut en réalité commande le composant à l’amorçage.
C’est le rôle de la gâchette. Notons que le composant ne peut être amorcé qu’après l’instant
de commutation naturel (noté C.N.). La figure 5.4 représente de façon simple la commande
la gachette décalée dans le temps par rapport à la commutation naturelle. L’électronique de
commande détecte l’instant de commutation naturelle et va envoyer l’ordre d’amorçage du
composant avec un retard réglable par l’utilisateur appelé angle de retard à l’amorçage
(ψ).

Figure 5.4 – Schéma de commande d’un thyristor

5.1.3 Caractéristique statique


La figure 5.5 représente la caractéristique statique d’un thyristor. l’amorçage du composant
se fait à tension positive et commande adéquate sur la gâchette. Plus la tension aux bornes
du thyristor sera positive au moment de l’amorçage, moins le courant de gâchette être élevé
pour amorçer dans de bonnes conditions le thyristor. La tension aux bornes d’un thyristor est
donc négative ou positive. Une fois le thyristor amorcé il ne se bloquera que par l’annulation du
courant le traversant. Le blocage est donc spontané, de la même façon que pour une diode. Le
courant minimum pour que le thyristor reste passant est appelé courant de maintien (Latching
current : IL ).

L’intérêt des thyristors réside donc dans le fait qu’il est possible de fixer l’instant d’amorçage
du composant (à l’inverse d’une diode). Il est donc possible d’agir sur les formes d’ondes en sortie
du convertisseur AC/DC et donc de fixer la valeur moyenne de la tension de sortie.

5.1.4 Limitations
Bien entendu, le thyristor, à l’instar de tous les composants semi-conducteurs présentent
certaines limitations technologiques restreignant son utilisation.

49
Figure 5.5 – Caractéristique d’un thyristor

di
Limitation en dt

Lors de l’amorçage, le courant traversant le thyristor s’établit tout d’abord autour de la zone
où est implantée la gâchette puis s’étend à l’ensemble du semi-conducteur. Il est donc impératif
que la vitesse de croissance du courant lors de l’amorçage n’excède pas une certaine valeur sous
peine de destruction par effet de la chaleur du composant.

dv
Limitation en dt

Le thyristor présente des capacités parasites. Celles-ci causent, sous l’effet de l’augmentation
de la tension aux bornes du thyristor, un courant similaire au courant de gâchette pouvant
causer un amorçage intempestif du thyristor lorsque la vitesse de croissance de la tension est
trop importante.

Temps de blocage minimum


Le blocage d’un thyristor lors de l’annulation du courant le traversant n’est effectif qu’après
un certain temps permettant de reconstituer la zone de charge d’espace du composant. Ce temps
(appelé tq ) limite en fréquence l’utilisation du composant. C’est la raisonpour laquelle le thy-
ristor est principalement utilisé en basse fréquence.

Ces principales limitations technologiques (tirées du document constructeur) sont rappelées


table 5.1. Elles concernent le thyristor SKT 1200 de chez Semikron.

5.2 Les redresseurs parallèles simples


Le montage de base est donné figure 5.6. Il est constitué d’une source de tensions polypha-
sées, équilibrées, directes, comportant n phases. Les sources sont couplées en étoile. Chacune des
source est placée en série avec un thyristor. Les thyristors sont montés en anodes communes ou

50
Paramètres
  Valeur Unité
dith (t)
125 [A/µs]
 dt cr
dvth (t)
dt 1000 [V /µs]
cr
tq 100 à 250 [µs]

Table 5.1 – Principales limitations technologiques pour le thyristor SKT1200 de chez Semikron

en cathode commune. Ils alimentent une charge dont le comportement peut-être assimilé à celui
d’une source de courant continu. La continuité du courant dans la charge dénote du caractère
inductif de la charge.

Figure 5.6 – Redresseur parallèle simple commandé

5.2.1 Fonctionnement
Le fonctionnement du redresseur se déduit du montage à diodes équivalent. Les angles de
mise en conduction et de blocage se déduisent de ceux obtenus avec le montage à diodes. Il
suffit de les décaler de α. On a alors :
— Th1 conduit pour :
π π π π
− +α≤θ ≤ + +α
2 n 2 n
— Th2 conduit pour :
π π π 3π
+ +α≤θ ≤ + +α
2 n 2 n
— etc.
On peut alors construire les formes d’ondes pour différentes valeurs de α. C’est ce qui a été fait
sur la figure 5.7. Sur la figure a, on a représenté le cas α = 30°. Sur la figure b le cas représenté
est α = 150°.

Remarque :
Il existe un autre montage parallèle simple où les thyristors sont montés en anodes com-
munes. C’est alors le thyristor dont le potentiel de cathode est le plus négatif qui conduit.

51
Figure 5.7 – Formes d’onde pour α = 30°et α = 150°

Les formes d’ondes tracées mettent en évidence un mode de fonctionnement qui n’existait
pas avec les redresseurs à diodes. Tout d’abord, on constate que l’allure de la tension redressée
varie avec α. De plus, pour certaines valeurs de α, on remarque que la tension redressée est
essentiellement négative et que sa valeur moyenne sera négative. Comme le courant est positif,
une tension négative implique une puissance active négative. Ceci signifie que l’énergie s’écoule
de la charge vers la source. Le fonctionnement n’est plus celui d’un redresseur puisque la trans-
formation d’énergie ne se fait plus dans le même sens. Ce type de convertisseur est alors appelé
Onduleur assisté.

En fait, la valeur moyenne de la tension change de signe pour α = 90°. On distingue alors
les deux cas suivants :
— α < 90° : fonctionnement redresseur
— α > 90° : fonctionnement onduleur
Pour mieux comprendre ce phénomène, il suffit de représenter ce qui se passe dans une phase.
Prenons la phase 1 de notre convertisseur. Sur la figure 5.8, on a représenté la tension simple
et le courant dans la phase. Le produit des deux nous donne la puissance instantanée.

Figure 5.8 – Représentation de la tension simple, du courant dans une phase et la puissance
instantanée pour deux angles d’amorçage

52
5.2.2 Étude des tensions
Les tensions s’écrivent :

= √2Vs sin(θ)

 V1

V
2 = √2Vs sin(θ − 2π
n ) (5.1)
= 2Vs sin(θ − (n − 1) 2π
n )

 V
n

Comme pour le redresseur à diodes, la tension uc sera formée de calottes de sinusoïdes confor-
mément à l’exemple donné figure 5.7. La tension Uc est donc périodique, de période 2π/n. Nous
allons maintenant déterminer les tensions du montage.

Valeur moyenne de Uc
Nous allons calculer la valeur moyenne de la tension redressée à vide, Uco
0 , en supposant que

tous les éléments du montage sont parfaits :


π π
n
Z
2
+n +α
0
Uco = uc (θ)dθ
2π π
2
−n π

π π
0 n
Z
2 √
+ n

Uco = Vs 2sin(θ)dθ
2π 2 − n +α
π π

n √ π
 
0
Uco = Vs 2sin cos(α) (5.2)
π n
Dans cette expression, on reconnaît la valeur moyenne de la tension délivrée par le redresseur à
diodes équivalent, d’où :
0
Uco = Uco cos(α) (5.3)

Ondulation de tension ; tension inverse


L’indice de pulsation du montage est égal à n. L’ondulation de la tension redressée est fonc-
tion de l’angle de retard à l’amorçage. On montre que KUc , l’ondulation de tension, croit de
π 1−cos(π/n)
2n sin(π/n) pour α = 0 jusq’à l’infini pour α = π/2.

La tension inverse aux bornes d’un thyristor dépend de l’angle de retard à l’amorçage. On
a représenté sur la figure 5.9 l’allure de la tension aux bornes de Th1 pour différentes valeurs de α.

Figure 5.9 – Allure de la tension inverse aux bornes d’un thyristor pour deux angles d’amorçage

On peut remarquer que lorsque α tend vers π, la durée pendant laquelle la tension aux
bornes du thyristor reste négative tend vers 0. Ceci pose un problème puisque pour pouvoir

53
bloquer une tension positive, il faut appliquer une tension négative aux bornes du thyristor
pendant un temps supérieur ou égale tq . Il faut donc limiter αmax à π − ω.tq . On définit ainsi
un angle de garde, γ = ω.tq .

Pour choisir les thyristors, seule la valeur crête de la tension directe ou inverse est importante.
Cette tension sera égale à la valeur crête de la tension composée et dépend donc du nombre de
phase n.
— Si n est pair, on a : √
Vthmax = VRRM = 2 2Vs

— Si n est impair, on a :
√ π
 
Vthmax = VRRM = 2 2Vs cos
2n

5.2.3 Étude des courants


On rappelle que le courant Ic dans la charge est continu, ou que tout au moins, ses variations
sont supposées être lentes devant la période de la tension Uc .

Courant dans les thyristors


On calculera ici les valeurs moyennes, efficace, et maximale du courant dans un thyristor,
soit le courant Is (cf figure 5.10). Les courants dans les thyristors auront tous la même allure
et seront déphasés les uns par rapport aux autres de 2π/n. Soit, pour le courant Is1 :

Figure 5.10 – Courant dans un thyristor et dans le secondaire du transformateur

On aura alors :
— Pour la valeur maximale :
IT hmax = Ic

— Pour la valeur efficace :


Ic
IT hef f = √
n
— Pour la valeur moyenne :
Ic
IT h =
n

54
Courant et facteur de puissance secondaire
Le courant délivré par la source est le courant dans les thyristors puisque les deux éléments
sont en série. On a alors :
Ic
Is = IT hef f = √
n
Le courant de source est donc non sinusoïdal, ce qui implique nécéssairement l’existence de
puissance déformante D. De plus, ce courant a une valeur moyenne non nulle ce qui impose
l’utilisation d’un transformateur puisque le réseau ne peut délivrer qu’un courant à valeur
moyenne nulle. Nous savons que la puissance active délivrée à la charge vaut :
1
Z 2π
P = Uc (θ)Ic dθ
2π 0

Soit, comme Ic est constant : P = Uco Ic cos(α). Si on néglige les pertes dans le redresseur et
dans le transformateur, la puissance active délivrée par la source est elle aussi égale à P. Or S,
la puissance apparente délivrée par le secondaire vaut : S = nVs Is .
D’où Ks , le facteur de puissance secondaire : Ks = P/S
Uco Ic
Ks = cos(α)
nVs Is
 √
nsin πn Vs 2Ic
Ks = cos(α)
πnVs √Icn

2n π
 
Ks = sin cos(α) (5.4)
π n
On remarque que le facteur de puissance est proportionnel à cos(α). On a vu précedemment
que l’angle de retard à l’amorçage induisait un déphasage entre le courant dans la phase et sa
f.e.m. Par conséquent, la puissance réactive mise en jeu dans le système n’est pas nulle, comme
c’était le cas pour pour les redresseurs à diodes. Il y aura également de la puissance déformante
puisque le courant n’est pas sinusoïdal. On peut noter que la forme du courant reste la même,
donc la puissance déformante reste la même. On a alors :
√ n π
 
Qs = 2Vs Ic sin sin(α)
π n
s
2n2 π
 
Ds = Vs Ic n − 2 sin2 (5.5)
π n
Ces résultats nous permettent de conclure que le fondamental du courant Is , qui transporte la
puissance active et réactive, est déphasé de α par rapport à la tension de réseau.

Courant et facteur de puissance primaire


Comme pour les ponts de diode, il n’existe pas de règles générales permettant de donner des
résultats qui s’appliquent quels que soient le nombre de phases et les couplages utilisés. On se
bornera donc aux résultats obtenus en triphasé, qui se déduisent de ceux obtenus dans l’étude
des ponts de diodes.

Couplage étoile : Pour déterminer l’allure des courants primaires, on utilise les relations
générales dans les transformateurs. On utilise la compensation des ampères-tours alternatifs :

n1 i˜p1 = n2 i˜s1

55
avec
Ic
i˜s1 = is1 (θ)− < is1 (θ) >= is1 (θ) −
3
On en déduit alors que :
n2 Ic
 
ip1 = is1 (θ) −
n1 3
On sait de plus que le montage est triphasé et équilibré, donc on en déduit facilement les cou-
rants ip2 et ip3 . L’allure de ip1 est donnée figure.

On trouve alors que : √


2 n2
Ip = Ic
3 n1

P Uco Ic
Kp = =
Sp 3Vp Ip
√ √
3Vs 2 3Ic 3cos(α)
Kp = √
π.2.3 nn12 Vs nn21 Ic 2

3 3
Kp = cos(α) (5.6)

On remarque que le facteur de puissance primaire est supérieur au facteur de puissance secon-
daire, pour une valeur de α donnée, résultat que l’on avait déjà observé dans le cas de redresseurs
à diodes.

Couplage triangle : Le couplage triangle ne modifie pas l’allure de courant dans l’enroule-
ment primaire. On peut alors calculer un facteur de puissance en ligne, FL , qui sera, dans notre
cas, égal au facteur de puissance primaire.

5.2.4 Chutes de tension en fonctionnement normal


Les chutes de tensions ont les mêmes causes que dans les redresseurs à diodes. Elles seront
donc liées aux imperfections de la source et des thyristors. Laes chutes de tensions liées aux
thyristors sont identiques à celles liées aux diodes. La seule différence sera donc la chute de
tension liée liée à l’empiètement. En fait, la commutation se déroule de la même manière que
pour un pont de diodes mais le début de l’empiètement est décalé d’un angle α. Le schéma
d’étude est donné figure xxxxxx7. Il suffit d’y remplacer les diodes par des thyristors.
Les conditions initiales sont les suivantes :
— en θ = π
2 + π
n + α on a : IT H1 = Ic et iT H2 = 0
On appellera µ la durée de commutation et :
— en θ = π
2 + π
n + α + µ on a : IT H2 = Ic et iT H1 = 0
Pendant la commutation, les deux thyristors conduisent et la somme des courants qui les tra-
versent est toujours égale à Ic . La tension uc prend une valeur à déterminer. Les équations
régissant les variations des courants sont les suivantes :
dis1
uc = V1 − λs
dt
diS2
uc = V2 − λs
dt
Ic = is1 + is2 (5.7)

56
La somme des courants étant constante, la somme de leurs dérivées est nulle. Si on somme
les deux premières équations, on a :
2uc = V1 + V2
V1 + V2
soit uc =
2
(5.8)
d’où l’équation différentielle décrivant les variations du courant is2 :
dis2 V2 − V1
=
dt 2λs
soit en posant θ = ωt √
dis2 2Vs π π
   
=− sin cos θ −
dθ λs ω n n
on en déduit alors que : √
2Vs π π
   
is2 = sin sin θ − +K
λs ω n n
où K est constante d’intégration dépendante des conditions initiales, d’où :

2Vs π π
   
is2 = sin cos(α) − sin θ − (5.9)
λs ω n n
pour calculer la durée de la commutation, il suffit de remarquer que le courant is2 atteint Ic
en θ = π/2 + 2π/n + µ + α. On a alors :
λs ωIc
cos(α) − cos(α + µ) = √ (5.10)
Vs 2sin(π/n)
et
n
∆Us = λs ωIc (5.11)

On peut remarquer que la durée de la commutation dépend explicitement de l’angle de retard
à l’amorçage α et qu’il est d’autant plus grand que α est proche de 0 ou de π. On peut aussi
remarquer que la durée de la commutation réduit le temps pendant lequel les thyristors sont
soumis à une tension négative. Il convient donc de tenir compte de l’empiètement dans l’esti-
mation de l’angle de garde.

La commutation a d’autres effets,. Tout d’abord, elle va augmenter la puissance réactive du


montage en augmentant le déphasage entre le fondamental du courant et la tension réseau. De
plus, elle modifie l’allure de la tension redressée et perturbe le réseau d’alimentation.

5.3 Les redresseurs parallèles doubles commandés


Il existe plusieurs types de redresseurs parallèles doubles commandés. En effet, pour réaliser
un redresseur parallèle double, il faut associer en série deux redresseurs parallèles simples. Ces
deux redresseurs ne sont pas nécessairement identiques. On peut associer deux ponts à thyristors
ou un pont à thyristors et un pont de diodes. Dans le premier cas on parlera de pont parallèle
double commandé, et dans le second cas, de pont mixte. Ces deux types de ponts n’ont pas les
mêmes comportements. L’étude du pont parallèle double à thyristor ne présente pas de difficultés
majeures. Elle se fait comme l’étude des ponts doubles à diode. Nous nous interresserons donc
essentiellement à l’étude des ponts mixtes.

57
5.3.1 Pont tout thyristors
De façon à simplifier la compréhension du fonctionnement du montage, nous étudierons le
redresseur tou thyristor débitant sur une source de courant constant. Ainsin nous nous trou-
verons en permanence en conduction continue. Cependant, il faut garder en mémoire le fait
que selon la nature de la chargen la conduction discontinue du courant dans la charge peut se
produire, modifiant les formes d’ondes.

Figure 5.11 – PD2 tout thyristors

Figure 5.12 – PD2 tout thyristor, allure de la tension de sortie pour ψ = π


3 (conduction
continue)

Si l’on se place dans l’hypothèse de conduction continue dans la charge, l’angle de retard à
l’amorçage des thyristors vaut ψ = 2π 3 .

Les thyristors sont commandés avec un angle de retard ψ après les instants de commutation
naturelle. Les thyristors T h1 et T h3 sont donc passants sur l’intervalle [ψ, π +ψ] et les thyristors

58
T h2 et T h4 sur l’intervalle [π + ψ + 2π + ψ].
— Lorsque les thyristors T h1 et T h3 sont passants, la relation suivante est vérifiée pour la
tension de sortie :
vs (θ) = ve (θ)
À l’inverse, lorsque T h2 et T h4 sont passants :

vs (θ) = −ve (θ)

Si on est dans le cas d’une conduction discontinue dans la charge (annulation du courant
dans la charge à un instant t), les thyristors qui devaient être passant se bloquent car le courant
les traversant devient inférieur au courant de maintien. Entre cet instant et la commande sui-
vante des thyristors, les 4 semi-conducteurs se trouvent à l’état bloqué. Dans ce cas, le courant
dans charge étant nul, la tension de sortie l’est aussi : il y a donc un palier à zéro pour la tension
de sortie.

Dans le cas où le thyristor 1 est passant (entre ψ et π + ψ), la tension à ses bornes est nulle.
Lorsque le thyristor 1 est bloqué, le thyristor 2 est passant, il suit :

vth1 (θ) = ve (θ)

L’allure de la tension vth1 est représentée en bleu à la figure suivante :

Figure 5.13 – PD2 tout thyristor, Allure de la tension aux bornes du thyristor 1 pour ψ = 2π
3
(conduction continue)

Notons qu’à la différence d’une diode, la tension aux bornes d’un thyristor peut être positive
comme le montre l’allure de la tension aux bornes du thyristor 1. On en déduit que le thyristor
devra tenir en tension inverse la valeur maximale de la tension réseau.

59
Il est possible de calculer la valeur moyenne de la tension de sortie de la manière suivante :
1 2π
Z
< Vs > = vs (θ)dθ
2π 0
2 π+ψ
Z
< Vs > = vs (θ)dθ
2π ψ
2 π+ψ √
Z
< Vs > = V 2sin(θ)dθ
2π ψ

V 2
< Vs > = [−cos(θ)]π+ψ
ψ
π

V 2
< Vs > = (2cosψ)
π

V 2
(2cosψ)
π
En connaissant l’expression de la valeur moyenne de la tension de sortie, il est possible de
tracer son évolution en fonction de l’angle de retard à l’amorçage des thyristors.

Figure 5.14 – Évolution de la tension moyenne de sortie (< Vs >) en fonction de l’angle de
retard à l’amorçage des thyristors.

En raison des limites technologiques des composants, il est impossible de fixer un angle de
retard à l’amorçage égal à π. En pratique, un angle de retard à l’amorçage maximal (légèrement
inférieur à π) est spécifié pour garantir un blocage correct des diodes (on parlera d’angle de
garde).

Si nous faisons l’hypothèse d’une charge absorbant un courant constant (charge très induc-
tive), la puissance en sortie du pont redresseur s’exprime de la manière suivante :

P =< Vs > I

La figure précédente nous montre que la valeur moyenne de la tension en sortie du redresseur
peut être positive ou négative suivant la valeur de l’angle de retard à l’amorçage des thyristors :

60
— < Vs > > 0 : Dans ce cas, la charge consomme de l’énergie (P>0). Il s’agit du fonction-
nement Redresseur.
— < Vs > < 0 : Dans ce cas, la charge fournit de l’énergie (P<0). Il s’agit du fonctionnement
Onduleur Assisté. Le qualificatif assisté est employé par opposition aux onduleurs
autonomes à commande MLI. Dans le cas d’un onduleur assisté, celui-ci a bessoin du
réseau pour fonctionner.
Pour que le fonctionnement en onduleur assisté soit possible, il est nécéssaire que la charge
puisse devenir génératrice d’énergie.

Il est donc possible de faire fonctionner ce montage dans 2 quadrants. Le système étant
bidirectionnel en tension et uni-directionnel en courant.

5.3.2 Ponts mixtes

Figure 5.15 – Schéma de base des ponts mixtes

Étude des tensions


La tension redressée, Uc , est la différence entre la tension délivrée par un redresseur à thy-
ristor et la tension délivrée par un redersseur à diodes. Elle dépend donc de l’angle de retard
à l’amorçage α. Nous avons, sur la figure 5.16, l’exemple pour deux valeur de α, de la tension
délivrée par un pont mixte triphasé.

On peut remarquer que la tension, à cause du pont de diodes, ne peut pas changer de signe.
Par conséquent, le fonctionnement en onduleur autonome n’est plus possible. La tension déli-
vrée reste donc toujours positive. On trouvera deux types de fonctionnement la valeur de α.
Tant que α est inférieur à π/n, les intervalles de conduction des diodes et des thyristors ne se
chevauchent pas et la tension de sortie reste constituée de portions de sinusoïdes. Mais lorsque
cette condition n’est plus respectée, il apparaît des intervalles de temps pendant lesquels la

61
Figure 5.16 – Tensions délivrées par un pont mixte triphasé pour deux valeurs de α

tension de sortie s’annule. L’allure des courants va donc être modifiée.

La valeur moyenne de cette tension est simple à calculer. On procède comme pour le pnt
parallèle double à diodes. On trouve :
n √ π
 
Uc =< VAN − VBN >= Vs 2sin (1 + cos(α)) (5.12)
π n
On a représenté sur la figure 5.17 les variations de la valeur moyenne de la tension en sortie
de θ.

Figure 5.17 – Variation de la tension moyenne UCO


0 de la tension de sortie en fonction de α

Courants et facteurs de puissance


Les allures des courants sont fonction de α. Sur la figure 5.18, on a représenté l’allure du
courant Is1 pour α = 30° et α = 120°.

On peut remarquer que lorsque l’angle de fin de conduction du thyristor (Is1 > 0) "rattrape"
l’angle de début de conduction de la diode, la durée de conduction de chaque interrupteur
diminue. Les valeurs moyennes et efficaces des courants sont donc modifiées. On distingue donc
deux cas de fonctionnement :

62
Figure 5.18 – Allure du courant is1 , pour un pont mixte pour deux valeurs de α

— Pour α < π − π
n :
2
r
Is = Ic
n
2 √ π cos(α) + 1
 
Ks = nsin
π n 2
— Pour α > π − π
n :
r
α
Is = Ic 1 −
π
√ r
2 π π
 
Ks = sin (cos(α) + 1)
π π−α n
On peut remarquer que la valeur efficace du courant secondaire diminue lorsque α augmente,
c’est à dire lorsque la valeur moyenne de la tension de sortie diminue. C’est un avantage du
pont mixte. On peut également noter que le facteur de puissance dépend à la fois de α et de n.
Une représentation est donnée figure 5.19 pour trois valeurs de α. On constate que le facteur
de puissance se détériore très vite lorsque le nombre de phase augmente et/ou qu’α augmente.
Comme dans tous les redresseurs, il est maximum pour n = 3.

Figure 5.19 – Représentation du facteur de puissance secondaire en fonction de α et du nombre


de phase n.

63
5.3.3 Pont tout thyristor
Les ponts tout thyristor sont des ponts de type parallèles doubles composés uniquement de
thyristors. Leurs propriétés sont extrapolables de celles des ponts parallèles simples.

Étude des tensions


Comme pour tous les ponts parallèles doubles, il suffit de remarquer qu’il s’agit en fait de
deux ponts parallèles placés en série. Les propriétés de ces ponts sont connues. On sait donc que
le tension en sortie sera à chaque instant égale à la différence des tensions délivrées par chacun
des ponts parallèles simple. Elle se construira donc à partir des tensions composées du réseau.
Un exemple triphasé est donné figure 5.20, pour α = 30°.

Figure 5.20 – Allure de la tension de sortie d’un pont redresseur tout thyristor pour α = 30°

Valeur moyenne : La valeur moyenne se déduit du fonctionnement du dispositif en remar-


quant que le pont parallèle double tout thyristor est constitué de deux ponts parallèles simples.
On en déduit que :
n √ π
 
Uc = 2 Vs 2sin cos(α) (5.13)
π n
Tension inverse maximale Les contraintes s’exerçant sur les semi-conducteurs sont les
mêmes que dans tous les autres montages à structures parallèles. La tension inverse aux bornes
des thyristors dépend donc du nombre de phases. On retrouve :
— si n est pair : √
VRRM = 2 2Vs (5.14)

— et si n est impair, on a :
√ π
 
VRRM = 2 2Vs cos (5.15)
2n

Étude des courants


L’allure des courants dépend de α. On retrouvera la même allure que celle obtenue pour
les ponts parallèles doubles avec un décalage de α. Les principaux résultats peuvent donc ai-
sément se déduire de ceux établis dans l’étude des ponts parallèles doubles non commandés.
Les contraintes sur les semi-conducteurs restent identiques et les facteurs de puissance sont
mutlipliés par cos(α).

64

Das könnte Ihnen auch gefallen