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Secteur funéraire

Historique et organisation du secteur


La loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1904 a attribué aux communes la
gestion de l’activité funéraire. En 1993, le monopole communal fut aboli par la loi
n° 93-23 du 8 janvier 1993 relative à la législation dans le domaine funéraire.
En 2000, le marché funéraire était évalué à 1,3 Md€, contre 2,5 Md€ en 2017. Le
chiffre d’affaires en du secteur croît chaque année, principalement soutenu par
les revalorisations tarifaires, alors que le volume d’activité augmente
légèrement.
Plus de 603 000 décès ont été recensés en France en 2017. 70% des personnes
décédées en 2017 l'ont été dans un établissement de santé (Hôpital et EHPAD),
24% à domicile et 6% dans un autre lieu. 62 % des funérailles sont des
inhumations, contre 38 % pour les crémations.
On dénombre aujourd’hui plus de 4 000 entreprises dans ce secteur, employant
quelque 25 000 salariés. Les activités relèvent à la fois des activités de soins au
défunt (thanatopraxie, représentant 5 % du chiffre d’affaire du secteur) et des
pompes funèbres, qui regroupent les activités de mise en bière, transport,
services d’inhumation et crémation. Le champ d’intervention des professionnels
s’est étendu, incluant par exemple les contrats de prévoyance et la prise en
charge des démarches administratives.
Le secteur est structuré selon différentes typologies de sociétés :

 Les acteurs intégrés :


o OGF (qui a absorbé les Pompes Funèbres Générales, Roblot, Henri
de Borniol), et qui représente plus de 20 % du marché
o Funecap Group. Né en 2010, il a réuni de nombreuses enseignes
comme les Pompes Funèbres Pascal Leclerc ou Roc-Eclerc. Il
comprend actuellement plus de 600 points de vente, et environ 300
crématoriums
o Groupe Berthelot
 Les réseaux d’indépendants : UDIFE, Funéplus et Funéris. Le Choix
Funéraire est le plus grand réseau d’indépendants, avec plus de 700
indépendants
 Les réseaux de franchisés : Pompes Funèbres de France, Sublimatorium
Florian Leclerc et Lost Funéraire
 Un réseau mutualiste : La Maison des Obsèques
 Les sociétés d’économie mixte : Services Funéraires - Ville de Paris et PFI
de la région grenobloise. Le secteur public a dû s’adapter aux réalités du
« service public industriel et commercial » 

Effets de l’évolution démographique


Le vieillissement de la population conduit l’INSEE à prévoir une augmentation du
nombre de décès chaque année. En 2050, l’institut prévoit 770 000 décès (contre
614 000 en 2018, ce qui constituait déjà une augmentation de 13 % par rapport à
2000). A moyen terme, le rythme de progression de la consommation en volume
de services funéraires s’accélérera.
Malgré l’augmentation de la population et son vieillissement, l’allongement de
l’espérance de vie freine le rythme de progression du taux de mortalité français
(+ 0,6 point sur la dernière décennie).
D’après une récente étude de Xerfi-Precepta, le chiffre d’affaires du secteur des
pompes funèbres devrait augmenter de 3,5 % par an, après avoir augmenté de 3
% par an depuis 2010.

Tendances du marché
L’essor de la crémation
La France étant un pays de tradition catholique, la crémation y est longtemps
restée une pratique confidentielle, car l’Eglise catholique l’interdisait
formellement. Depuis 1963, par son décret De cadaverum crematione, l’Eglise
catholique tolère cette pratique (même si elle lui préfère toujours l’inhumation).
La pratique de la crémation connaît depuis lors un véritable essor. En 1973, elle
concernait moins de 1 % des décès, pour passer à 17 % en 2000, et 36 % en
2016. Le nombre de crématoriums a également augmenté pour faire face à la
demande : le territoire français n’en comptait que 6 en 1973, contre 92 en 2001
et 179 en 2016.
La crémation est restée longtemps moins chère que l’inhumation, cependant le
développement de prestations additionnelles et les revalorisations tarifaires
tendent à diminuer l’écart entre ces deux pratiques funéraires. Le différentiel
reste en moyenne d’environ 1 000 €.

L’organisation ante mortem


Pour limiter la charge financière et faciliter l’organisation à leur famille, un
nombre croissant de personnes paient leurs obsèques à l’avance. Xerfi souligne
ainsi que plus d’un quart des obsèques sont aujourd’hui préfinancées (assurance
obsèques). Dans la pratique, les sommes provisionnées ne suffisent souvent pas
à couvrir les frais d’obsèques, et les familles doivent participer.
La marge de manœuvre des professionnels du secteur sera réduite par
l’importance grandissante des assurances obsèques, en raison des pressions
tarifaires des opérateurs qui commercialisent ces contrats. Par ailleurs, les
indépendants isolés seront marginalisés, car ils ne seront pas en capacité de
négocier des accords avec ces nouveaux acteurs. Le rapport de forces entre les
pompes funèbres, l’assureur et la famille du défunt sera au cœur des
affrontements concurrentiels du marché dans les années à venir.

La personnalisation
De plus en plus de familles souhaitent des funérailles personnalisées pour le
défunt. Certaines prestations restent obligatoires en France : utilisation d’un
cercueil normé (y compris en cas de crémation), urne, réalisation de soins dans
certains cas. Certaines prestations ne sont pas obligatoires mais sont presque
indispensables pour les familles comme la présence d'un maître de cérémonie
(pour la levée du corps et l'organisation des funérailles auprès des différents
acteurs).
Pour se différencier de la concurrence, les pompes funèbres proposent de plus en
plus de produits et services complémentaires pour accompagner les familles et
répondre à leurs attentes : prise en charge globale de l’organisation des
obsèques, création de salons funéraires. De nouveaux services digitaux sont
également en développement : devis en ligne, mémorial numérique, applications
pour enregistrer et raconter son histoire à ses petits-enfants après sa mort…
GrantWill, par exemple, se positionne comme leader européen sur la
transmission post-mortem.
Les cercueils en bois massif ne sont plus les seuls sur le marché. Les cercueils en
carton ou en bambou séduisent de plus en plus le public pour leur caractère
écologique. Les clients sont également à la recherche d'un produit unique qui
leur est réservé et sont donc sensibles à la personnalisation de ce produit. Par
exemple, les cercueils en cartons peuvent être revêtus d’une image reflétant les
passions du défunt, ou même d’une photo de famille.
Il est également possible de créer des urnes et des plaques sur-mesure, à la
demande du client. De nombreuses entreprises et artisans réalisent des produits
à la demande des clients, tandis que d'autres créent des configurateurs en ligne
où il est possible d'assembler différents éléments déjà existants pour créer son
produit sur-mesure.

Le low cost et la digitalisation


Les Français n'hésitent plus à comparer les offres en ligne. Pour répondre à cette
nouvelle pratique, les pompes funèbres travaillent activement leur présence en
ligne et développent de nouveaux outils. D'autres solutions sont également
apparues comme des comparateurs en ligne.
Les pressions concurrentielles sont accentuées par l’arrivée de nouveaux
entrants low cost, plateformes digitales bien décidées à se faire une place au
soleil (par exemple EcoplusFunéraire) : offres de cercueils en carton
biodégradables, personnalisables et pas chers, forfaits basiques tout compris,
gammes de monuments funéraires à poser soi-même…
Selon une Etude IFOP, pour 53% des français le prix est l’élément déterminant
dans le choix d’un monument funéraire. 34% des Français sont prêts à
commander un monument funéraire en ligne.

Les coopératives funéraires


On voit de nouveaux acteurs émerger, organisés sous forme de coopératives.
Leurs objectifs : proposer davantage d’accompagnement, une vraie transparence
sur les prix et travailler avec les acteurs locaux dans le respect de
l’environnement. Démocratiques, solidaires et éthiques, ces coopératives sont
gérées par et pour leurs membres. Les propriétaires sont donc les personnes qui
désirent utiliser les services funéraires de la coopérative en prévision de leur
propre décès ou lors du décès d’un proche.
C’est un modèle importé du Québec, où il représente environ 40 % du marché. La
Coopérative de Pompes Funèbres de Nantes a été la première en France à s’être
inspirée de ce modèle. Elle compte désormais plus de 500 sociétaires et se
donne comme objectif de placer l’économie au service des personnes et non
l’inverse. Un modèle qui semble se développer puisqu’une coopérative a
récemment vu le jour à Rennes.
L’engagement pour l’écologie
Qu’il s’agisse d’inhumation ou d’incinération, les conséquences
environnementales de nos pratiques funéraires sont importantes :

 Utilisation massive de bois pour la construction de cercueils (11 millions


d’arbres sains sont coupés par an soit 30 000m2 de forêt),
 Utilisation de matériaux non biodégradables ou polluants.
 Traitement des corps qui utilise jusqu’à 10 litres d’un produit aseptique et
stérilisant contenant du formaldéhyde, du méthanol, du phénol, du glycol
et de l’éosine afin de ralentir le processus de décomposition. A raison de
614 000 décès en 2018, cela représente 6 millions de litres qui sont ainsi
mis sous terre chaque année…
En termes d’émissions de dioxyde de carbone une inhumation équivaut en
moyenne à 3,7 crémations, car il faut inclure dans le bilan carbone la fabrication
du cercueil (et le traitement du bois) et son transport, la fabrication et le
transport du monument funéraire... Dès lors, l’incinération sera souvent le choix
privilégié des personnes sensibles à l’écologie.
Il est à noter que même si seules l’inhumation et l’incinération sont autorisées en
France, de nouvelles pratiques sont étudiée à travers le monde :

 L’aquamation, qui consiste à plonger le corps dans une solution alcaline


pour le décomposer par hydrolyse alcaline en quelques heures.
L’ensemble des tissus est dissous, il ne reste ensuite que les os à réduire
en poudre. Cette technique n’est pas récente, car elle a été brevetée en
1888. Cependant, elle servait à l’époque à dissoudre les restes d’animaux
présents dans les abattoirs. Cette pratique sera par exemple autorisée en
Californie à partir du 1er juillet 2020.
 La promession, quant à elle, se développe notamment en Suède. Le corps
du défunt est plongé dans de l’azote liquide à -196°, puis placé sur une
table vibrante qui le réduit à l’état de particules fines.
 L’humusation, de son côté, consiste à transformer le corps en compost en
laissant la décomposition suivre naturellement son cours. Elle a été
légalisée en 2020 dans l’Etat de Washington aux Etats-Unis.
 Enfin, la cryogénisation consiste à soumettre le corps à une température
de -190° au moment du décès, en attendant l’hypothétique moment où la
science pourra ramener la personne à la vie. 300 personnes seraient
actuellement cryogénisées dans le monde. Seuls certains pays autorisent
cette pratique, qui est totalement prohibée en France suite à un arrêt du
Conseil d’État en 2006 dans le cadre de l'affaire Martinot : ce médecin,
soutien inconditionnel de la cryogénisation, avait congelé son épouse
décédée en 1984 dans un congélateur placé dans le sous-sol de sa
propriété. À sa mort en 2002, son fils l'a aussi congelé à sa demande. La
justice est intervenue, sachant que la loi française n'autorise que
l'inhumation, la crémation ou le don du corps à la science. Les questions
éthiques qui entourent cette pratique ne sont pas résolues à ce jour.

De nouveaux modèles de cercueils


La pratique confidentielle du cercueil en carton prend son essor, tout
particulièrement dans le cadre d’une crémation (les personnes ayant des
scrupules à voir des forêts détruites pour des cercueils qui allaient finir en
cendres, sans parler du coût de ces cercueils). Les débuts ont été laborieux
(démarches d’homologation AFNOR, réticence des acteurs du secteur qui voient
leurs marges baisser, acceptation par les crématoriums). Aujourd'hui, il est aussi
possible de choisir un cercueil en carton pour une inhumation en pleine terre,
mais pas encore dans un caveau.
La société AB Crémation indique ainsi qu’entre 2008 et 2019, plus de 1000
entreprises de pompes funèbres ont commandé des cercueils en carton. Ses
cercueils sont fabriqués en Alsace à l'aide de quatre feuilles de papier recyclé, et
comprennent quatre poignées en coton tissé ou en jute selon les modèles. Les
encres sont aqueuses et la colle est végétale.
Il est même possible de personnaliser son cercueil en carton, en imprimant
dessus des images de son choix (montagnes, fleurs, ou même photo de famille).
Les cercueils en carton sont généralement moins chers que ceux en bois : ainsi
chez AB Crémation par exemple, il faut compter 336 euros pour un modèle en
carton brut, 912 euros pour un cercueil personnalisé. Quand un cercueil en bois
simple destiné à la crémation tourne plutôt autour de 600 à 800 euros, et un
cercueil en bois personnalisé autour de 1800 euros. Les tarifs ont été bloqués par
AB Crémation sur son site internet, pour éviter que les produits ne soient
revendus plus cher par des pompes funèbres indélicates.

Des évolutions dans les cimetières


Depuis 2008, les cimetières dans les villes de plus de 2000 habitants doivent
proposer un jardin du souvenir permettant de disperser les cendres. Avec
l'augmentation du nombre de décès chaque année, certains cimetières sont
saturés (notamment en région parisienne). Pour mieux gérer les concessions, les
mairies utilisent désormais des logiciels dédiés. On trouve également dans ces
lieux des bornes pour aiguiller les visiteurs.

Enfin, une nouvelle génération de cimetière fait son apparition en France : les
cimetières écologiques qui limitent l'impact des corps sur la nature. La ville de
Paris a ouvert en septembre 2019 son premier cimetière écologique à Ivry sur
Seine, inspiré du « cimetière naturel » qui a ouvert à Niort en 2014. Ici pas de
caveau en béton ou de dalle en marbre, imaginez des stèles en bois au milieu
d’une prairie verdoyante. Les cercueils seront en carton ou en bois local.

Le funéraire pour les animaux


Aujourd'hui, plus de 50% des foyers français possèdent un animal de compagnie
et 4,9 milliards d'euros sont dépensés chaque année en France pour le bien-être
de ces animaux. Les propriétaires étant attachés à leur animal organisent de plus
en plus des funérailles lors du décès de celui-ci.
Les pompes funèbres spécialisées se sont donc développées. Elles proposent la
prise en charge du corps, l'organisation de cérémonies, de l'inhumation à
domicile lorsque cela est possible ou dans des cimetières spécifiques, la
crémation individuelle ou collective... Les offres sont nombreuses et on trouve de
plus en plus de produits spécialisés comme des plaques funéraires et des urnes
pour animaux.
Les métiers impactés par la croissance du
funéraire
Les professionnels du secteur s’appuient sur des fournisseurs pour l’achat de
matériels spécifiques :

 Véhicules adaptés au transport de corps ou au transport de cercueils


 Matériel pour la manipulation des corps comme des chariots motorisés
 Equipements et produits pour la préparation et la conservation des corps
(tables et cellules réfrigérées, matériel en inox)
 Systèmes de traitement de l'air intérieur
 Mobilier pour les cérémonies (mobilier de présentation, pupitre,
décoration, estrades, etc.)
 Logiciels de gestion : spécifiques pour les pompes funèbres, ou pour
optimiser l'aménagement des cimetières qui font face à un manque
d'espace.
Les équipements réfrigérés sont de plus en plus utilisés car ils permettent de
limiter l'utilisation de produits chimiques pour la conservation des corps.
Des fournisseurs de services associés sont également impactés

 Les banques et assurances pour les contrats obsèques. Ils permettent à un


individu de financer voire organiser ses funérailles en détail et en avance.
En 2013, 20% des décès étaient couverts par un contrat obsèques.
Aujourd'hui, OGF estime qu'environ 40% des séniors y ont souscrit.
 Les notaires : pour gérer les successions.
 Les fleuristes : le marché du funéraire représente environ 30% du chiffre
d'affaires total de cette activité.
 Les artisans : céramistes, menuisiers, émailleurs... de nombreux
professionnels peuvent proposer des produits funéraires locaux et
artisanaux
 Les services de pompes funèbres font également régulièrement appel à
des sous-traitants pour le déroulé des cérémonies, l'organisation de
convois ou pour porter les cercueils.
Les nouvelles tendances favorisent également l’émergence de nouveaux
métiers :

 Métiers du numérique (avec notamment des créations de startups)


 Activités de recherche scientifique et technologique, notamment en
matière d’écologie

Encadrement du marché par les autorités


Les entrepreneurs funéraires sont habilités par les préfectures, dans un souci
d’encadrement.

Législation des pompes funèbres en France


Le recours aux services de pompes funèbres en France est obligatoire (mise en
bière obligatoire). Il s'agit donc d'un marché prévisible pour lequel il n'existe pas
de produits de substitution. Les seules techniques funéraires légales sont
l’inhumation et l’incinération.
La plupart des dispositions légales et réglementaires sont énoncées dans le Code
Général des Collectivités Territoriales.
Les cercueils sont très réglementés (matériaux soumis à agrément, présence de
poignées et de plaques d’identification). Les urnes, en revanche, sont très peu
réglementées.
La loi de 2008 a apporté des compléments de législation pour la crémation :
interdiction de conserver les cendres à son domicile, possibilité de les disperser
dans des Jardins du souvenir, etc.
L'arrêté du 23 août 2010 oblige les pompes funèbres à élaborer les devis suivant
un modèle type afin de faciliter la comparaison.

Méthodes commerciales
En 2017, l’INSEE a dénombré 606 274 décès (données provisoires), contre
540 601 en 2000, soit une hausse de 12 %. Dans le même temps, le marché du
funéraire passait de 1,28 Md€ à 2,53 Md€, soit une hausse de 98 %. L’inflation du
funéraire en France s’élève à plus de 10% de 2014 à 2019, là où l’inflation
globale sur la même période s’élève à seulement 4%.
La Cour des comptes a consacré un rapport à ce secteur en février 2019 et pointe
trois domaines :

 La concentration du secteur. Une douzaine de réseaux contrôle 50% du


marché. Les opérateurs funéraires font l'objet de condamnations par la
DGCCRF ou l'Autorité de la concurrence.
 La hausse des prix. Malgré une charte de déontologie qui impose un « prix
le plus juste », l’indice des prix des obsèques a augmenté deux fois plus
vite que l’inflation.  Les opérateurs publics restent les plus compétitifs car
“ils affichent tous leur volonté de proposer des prestations au meilleur
prix”, pointe le rapport. L’écart de prix pouvant aller de 20 à 60%.
 Le manque de transparence. L’obligation faite aux entreprises depuis 2008
de délivrer des devis conformes à des modèles n’est pas respectée. Elles
devraient fournir gratuitement un devis, composé de trois colonnes
distinctes. La première présente les prestations obligatoires régies par la
loi. La deuxième détaille les prestations optionnelles demandées par les
proches du défunt. Enfin, la dernière colonne reprend les « frais avancés
pour le compte de la famille » tels que les taxes et frais de culte.
Cependant, en 2014, une enquête de la part de l’UFC Que Choisir montrait
que 26% des agences visitées n’avaient pas remis de devis à leurs clients.
Des refus qui se justifiaient de plusieurs façons, notamment par un
manque de documents administratifs ou encore par un devis payant. Cette
enquête révèle également que seulement 9% des devis fournis par les
entreprises sont totalement conformes à la législation.
Initialement prévu pour faciliter la comparaison entre concurrents, ce
modèle s’avère peu efficace. Les termes utilisés sont peu explicites pour le
consommateur et les prestations ne sont pas classées dans un ordre
logique. Ce manque de transparence engendre une inflation continuelle ;
la course à la rentabilité prend le dessus sur le respect des
consommateurs.
Le marché du funéraire présente également d’importantes disparités. En effet,
les prix peuvent augmenter considérablement d’une enseigne à l’autre. Pour les
démarches administratives, le premier tarif s’élève à 59 € et cela peut aller
jusqu’à 840 € ! À savoir que l’inhumation coûtait en moyenne 3 350 € en 2014 et
s’élève désormais à 3 815 €, soit une hausse de 14 %. La crémation coûtait
quant à elle en moyenne 3 609 € et atteint actuellement un montant proche de 4
000 €.
Cette enquête met l’accent sur un constat clair : certains acteurs du marché
proposent leurs prestations à des prix élevés. Des pratiques abusives, jugent
certains, surtout dans un moment ou la famille du défunt est dans une situation
d’urgence et de faiblesse psychologique.

Contexte du Covid-19
Adaptations de la réglementation
Dans le contexte évolution de la crise sanitaire du Covid-19, deux décrets, du 27
mars et du 1er avril 2020, s’appliqueront ce jusqu’à un mois après la fin de l’état
d’urgence sanitaire, soit jusqu’au 24 juin 2020. Décrets du 27 mars et du 1 er avril
2020.
L’objectif de ces décrets est de fluidifier les démarches afin de faciliter le travail
des pompes funèbres, dont l’activité est saturée du fait de la surmortalité liée au
virus. Quelques mesures :

 Le transport du défunt peut être effectué par l’opérateur funéraire sans


déclaration préalable. La déclaration sera adressée ultérieurement au
maire, au plus tard un mois après la fin de l’état d’urgence sanitaire
 Le maire peut transmettre les autorisations (de fermeture du cercueil,
d’inhumation ou de crémation) par voie dématérialisée. Si l’opérateur ne
peut obtenir les autorisations sous certains délais, il peut procéder à la
fermeture du cercueil malgré tout, et en informer le maire
 Il est possible pour l’opérateur funéraire de déroger aux délais
d’inhumation ou de crémation habituellement prévus (soit entre 24 heures
et 6 jours), et ce sans accord préalable du préfet. Ce délai dérogatoire ne
peut cependant dépasser 21 jours
 Tous les soins de conservation des corps sont interdits, quelle que soit la
cause du décès. Toute forme de toilette mortuaire sur les corps des
personnes atteintes ou probablement atteintes du Covid-19 est interdite.
Le retrait des prothèses fonctionnant au moyen d’une pile reste obligatoire
et est pratiqué par un thanatopracteur.
 Les personnes décédées du Covid-19 devront obligatoirement faire l’objet
d’une mise en bière immédiate. La personne décédée au sein d’un hôpital
ou d’un Ehpad devra être sortie de l’établissement dans un cercueil. Si
l’hôpital ou l’Ehpad n’a pas pu joindre la famille d’un défunt dans les 10
heures suivant le décès, le directeur d’établissement est « fondé à saisir le
maire afin que celui-ci puisse décider de la mise en bière immédiate et de
la fermeture du cercueil »
 Lorsque le corps doit être transporté hors de la commune et qu'aucun
membre de la famille n'est présent pour assister à la fermeture du
cercueil, il n’est plus nécessaire de procéder à la surveillance de la
fermeture du cercueil ni d’y apposer de scellés. La surveillance est
maintenue lorsque le corps est destiné à la crémation
 Le rassemblement de plus de 100 personnes est interdit, en milieu clos ou
ouvert, ce qui vaut dans le cimetière comme dans le lieu de culte, tout
rassemblement dans les lieux de culte étant interdit, à l’exception des
cérémonies funéraires dans la limite de 20 personnes.
 L’accès au cimetière doit pouvoir se dérouler de manière fluide pour les
opérateurs funéraires, sans que d’éventuels horaires de fermeture ne
viennent contraindre le service public funéraire.
 Les équipements funéraires doivent rester ouverts. Le nombre de
personnes autorisées à entrer dans le crématorium ou dans la chambre
funéraire, doit être limité par les gestionnaires de l'équipement à un
nombre très restreint.
 L’utilisation des dépositoires est autorisée pour le dépôt temporaire de
cercueils (cette mesure restera en vigueur après la levée de l’état
d’urgence sanitaire).
 Le transport international des urnes funéraires s’effectue dans les
conditions habituelles, compte-tenu du caractère par nature stérile des
cendres
 Le transport international de corps n'est pas non plus un sujet à traiter de
manière spécifique. La délivrance d’un laissez-passer mortuaire pour
l’étranger, ou selon le pays de destination, d’une autorisation de sortie du
territoire français reste autorisée dès lors que le défunt est placé dans un
cercueil hermétique qui prémunit de toute contagiosité. Certains pays
peuvent exiger des documents tels qu’un « certificat d'absence de risque
sanitaire », éventuellement remplacé par le certificat de non-contagion du
corps du défunt délivré par un médecin. Si le pays de destination ne le
demande pas, il n’y a pas lieu de le prévoir, quel que soit le motif du
décès. Si un pays exige un certificat de non-épidémie, les agences
régionales de santé ne les délivrant plus, le transport de corps vers
l'étranger ne sera pas possible durant la période d’état d’urgence
sanitaire, et le cercueil devra soit être inhumé en France, soit être déposé
de manière provisoire selon le droit commun. Si le pays de destination du
corps refuse provisoirement le rapatriement de corps, le cercueil devra soit
être inhumé en France, soit être déposé de manière provisoire selon le
droit commun.
 Les habilitations des opérateurs funéraires sont prorogées dès lors qu’elles
devaient expirer entre le 12 mars 2020 et le 30 décembre 2020. Ne sont
pas concernées :
o Les habilitations dont la date de fin correspond à cette période, mais
dont le renouvellement a déjà été instruit par la préfecture à la date
d’entrée en vigueur
o Les habilitations expirées avant le 12 mars 2020
o Les premières demandes d’habilitation

Difficultés rencontrées par les entreprises de pompes funèbres


Certaines entreprises de pompes funèbres rapportent une augmentation du
nombre de décès à traiter de l’ordre de 40 %. Saturées, elles doivent veiller à
protéger leur personnel, tout en accompagnant au mieux les familles.
Jusqu'au 24 mars, les recommandations du Haut Conseil à la santé publique
(HCSP) étaient radicales : pas de toilette mortuaire, pas de préparation du corps,
pas de présentation du défunt à la famille et une mise en bière immédiate. Les
règles se sont assouplies, le HCSP ayant admis que les voies de transmission du
virus se trouvaient réduites après le décès du patient. Désormais, « les proches
peuvent voir le visage de la personne décédée dans la chambre hospitalière,
mortuaire ou funéraire, tout en respectant les mesures barrière ».
Mais en pratique, nombre de professionnels du secteur funéraire s'y refusent,
afin de protéger leurs salariés, qui ne disposent souvent pas d’équipement de
protection, alors qu’ils sont en contact avec des défunts du Covid-19 et leurs
familles, elles-mêmes infectées. Ils ne sont en effet pas considérés comme
prioritaires, à l’instar des soignants. En contact direct et prolongé avec les
défunts, nombre de thanatopracteurs ont d'ailleurs fait valoir leur droit de retrait
(alors que le retrait des prothèses fonctionnant sur piles est nécessaire pour
procéder aux funérailles, et que ce geste est réalisé par un thanatopracteur).
Les cérémonies funéraires sont également limitées à 20 personnes (parfois 10
dans certains cimetières). Pour certaines obsèques, aucune famille ne s’est
même présentée (soit par peur, soit parce qu’elle était elle-même infectée). Pour
pallier cette absence, certaines entreprises mettent en place des obsèques
filmées, ou proposé de réaliser un hommage une fois la pandémie passée.

Sources
http://www.conseil-entreprise.org/le-funeraire-en-france-un-secteur-en-mutation/
https://www.jesuisentrepreneur.fr/informations-sectorielles/services/services-
funeraires
https://www.silvereco.fr/dossier-funeraire-le-business-de-la-mort-est-en-bonne-
sante/31116221
https://www.challenges.fr/economie/le-marche-du-funeraire-explose-hors-de-tout-
controle_640796
https://www.lassurance-obseques.fr/marche-funeraire/
https://www.ledauphine.com/france-monde/2019/10/29/funerailles-ecologiques-
et-si-vous-choisissiez-un-cercueil-en-carton
https://imbrikation.fr/blog/le-marche-funeraire-en-france/
https://www.franceinter.fr/emissions/la-chronique-eco/la-chronique-eco-02-
novembre-2019
https://ume.asso.fr/actualites/evolution-du-droit-funeraire-du-nouveau-pour-les-
maires
https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/niort-peut-desormais-se-faire-
incinerer-dans-des-cercueils-en-cartons-1487281330
https://www.france24.com/fr/20200328-les-difficult%C3%A9s-%C3%A0-enterrer-
ses-morts-%C3%A0-l-heure-du-coronavirus
https://www.ouest-france.fr/insolite/l-aquamation-quelle-est-cette-nouvelle-
pratique-funeraire-5367257
https://www.lecomparateurassurance.com/6-actualites-assurance/110580-
marche-service-funeraire-connait-profonde-mutation
http://www.association-nationale-
crematiste.fr/resources/Cremation+en+France+-+Statistiques+-+2016.pdf
https://www.nouvelobs.com/planete/20171006.OBS5665/cremation-ou-
inhumation-vous-pouvez-mourir-ecolo.html
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