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Fonction publique - Abandon de poste de l'agent en congé maladie - Pratique par Céline ROJANO - Lexis 360® 10/04/2018 12(38

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Fonction publique - Abandon de poste de l'agent en congé maladie - Pratique par


Céline ROJANO

Document

Droit Administratif n° 4, Avril 2018, prat. 2

Abandon de poste de l'agent en congé maladie

Pratique par Céline ROJANO avocat au barreau de Paris - cabinet Cornet Vincent Segurel

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1. CONTEXTE

Quelle conduite tenir lorsqu'un agent se prévaut d'arrêts de travail pour maladie, mais que l'administration soupçonne qu'il s'agisse de certificats de
complaisance ?

L'administration est-elle dépourvue de toute possibilité d'agir ? Si l'agent a bien entendu un droit statutaire à congé maladie, peut-il présenter successivement
divers arrêts maladie sans risquer la mise en œuvre de la procédure d'abandon de poste ?

2. COMMENTAIRE

A. - La procédure d'abandon de poste peut être mise en œuvre lorsque l'agent bénéficie d'un arrêt de travail dont le bien-fondé a été

régulièrement remis en cause par l'administration

Il est acquis qu'une radiation des cadres pour abandon de poste ne peut être régulièrement prononcée que si l'agent a été préalablement mis en demeure de
reprendre son poste dans un délai approprié. Cette mise en demeure doit intervenir par LRAR informant l'agent du risque qu'il encourt d'une radiation de cadres
sans procédure disciplinaire préalable. À défaut de reprendre son poste ou de toute justification d'ordre matériel ou médical de nature à expliquer le retard qu'il
aurait eu à manifester un lien avec le service, l'administration est en droit d'estimer que le lien avec le service a été rompu du fait de l'intéressé ( CE, 10 oct. 2007,
n° 271020 : JurisData n° 2007-072502).

Par ailleurs, le congé de maladie est un droit statutaire reconnu aux fonctionnaires, garanti en principe par la simple production d'un certificat médical d'arrêt de
travail.

L'absence pour maladie fait donc en principe échec à la procédure d'abandon de poste ( CE, 10 janv. 1968, n° 72991. – CE, 19 avr. 1989, n° 56491).

Si l'administration soupçonne que les arrêts de travail sont en réalité des certificats de complaisance, elle doit avant toute chose en contester le bien-fondé.

À cette fin, l'administration doit mettre en œuvre les procédures prévues par les textes applicables : elle peut faire procéder à tout moment à la contre-visite de
l'agent par un médecin agréé et le comité médical peut être saisi des conclusions du médecin agréé ( CE, 24 nov. 2003, n° 242443 : JurisData n° 2003-066172). En
effet, l'administration ne peut apprécier elle-même l'état de santé de l'agent avant qu'une instance médicale ne se soit prononcée ( CAA Nancy, 8 avr. 1999,
n° 97NC00941).

De ce qui précède, il résulte que ce n'est qu'après qu'un médecin assermenté désigné par l'administration ait établi que l'état de santé de l'agent lui permet en
réalité de reprendre ses fonctions que l'administration pourra régulièrement mettre en demeure l'agent en congé maladie de reprendre son poste ( CE, 10 janv.
2000, n° 197591 : JurisData n° 2000-060011) et constater l'abandon de poste ( CE, 30 oct. 1987, n° 67230. – CE, 15 nov. 1995, n° 151640. – CE, 7 mars 2008,
n° 292475 : JurisData n° 2008-073224).

B. - L'agent ne peut pas faire échec à une contre-visite et seul un certificat médical apportant un élément nouveau sur son état de santé

pourra empêcher sa radiation des cadres

Les textes applicables prévoient que le fonctionnaire doit se soumettre à la contre-visite, sous peine d'interruption du versement de sa rémunération. Il s'agit
d'une obligation. L'agent ne peut par exemple pas exiger que la visite ait lieu au cabinet du médecin et non à son domicile ( CE, 26 janv. 2007, n° 281516 :
JurisData n° 2007-071352).

Or, il n'est pas rare qu'un agent refuse de se soumettre à une contre-visite sans justification, ou allègue ne pas pouvoir s'y rendre, même si l'administration lui
propose par exemple d'assurer, aux seuls frais de cette dernière, son transport auprès du médecin désigné.

Dans ces conditions, l'absence de l'agent à son poste reste-t-elle justifiée ? L'administration est-elle contrainte de renoncer à la mise en œuvre de la procédure de
radiation des cadres pour abandon de poste si l'agent fait échec à la contre-visite ? S'il présente une justification douteuse à son absence à la contre-visite ? En
résumé : l'administration doit-elle se résigner à la désorganisation de son service sans jamais douter de la volonté réelle de son agent à reprendre son poste ?

Le juge administratif a longtemps considéré que si le fait pour un agent de se soustraire de façon systématique aux contrôles médicaux prévus par la
réglementation en vigueur constitue une faute de nature à justifier légalement l'application d'une sanction disciplinaire, il ne saurait toutefois être assimilé à un
abandon de poste rompant le lien unissant l'agent à son administration (CE, 18 oct. 1978, n° 96185 et 98978. – CE, 12 avr. 1995, n° 151517).

Suite à un arrêt du Conseil d'État du 11 décembre 2015, il est désormais possible pour l'administration de mettre en œuvre la procédure d'abandon de poste à
l'encontre d'un agent en congé maladie qui refuse sans justification de se soumettre à une contre-visite. Ainsi, si, dans le délai fixé par la mise en demeure de
reprendre son poste, « l'agent ne justifie pas son absence à la contre-visite..., n'informe l'administration d'aucune intention et ne se présente pas à elle, sans
justifier, par des raisons d'ordre médical ou matériel, son refus de reprendre son poste, et si, par ailleurs, aucune circonstance particulière, liée notamment à la
nature de la maladie pour laquelle il a obtenu un congé, ne peut expliquer son abstention, l'autorité compétente est en droit d'estimer que le lien avec le service
a été rompu du fait de l'intéressé ». Il en résulte dans cette l'espèce que l'agent en congé maladie, pour lequel le comité médical et le comité médical supérieur

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ont conclu à la reprise de fonctions à temps plein, peut être mis en demeure de reprendre son poste sous peine d'être radié des cadres.

Seule une pièce médicale apportant un élément nouveau sur l'état de santé de l'agent par rapport aux constatations des médecins assermentés (médecins
experts, agréés, comité médical, etc.), pourra faire échec à cette radiation ( CE, 5 avr. 1991, n° 112550. – CE, 16 oct. 2017, n° 409577).

Constitue par exemple un élément nouveau : une aggravation de l'état de santé ou une nouvelle affection, survenue postérieurement à l'avis du médecin
assermenté, qui met l'agent dans l'impossibilité d'exercer ses fonctions ( CE, 12 juin 2013, n° 364971 : JurisData n° 2013-012411) ; les préconisations du médecin
de prévention en faveur de l'aménagement du poste de l'agent, incompatibles avec ses fonctions ( CAA Nancy, 5 juill. 2016, n° 15NC01323).

Au contraire, n'apporte aucun élément nouveau l'attestation médicale indiquant que l'état de santé « semble contre-indiquer tout à fait une reprise de travail y
compris à temps partiel » ( CE, 16 oct. 2017, n° 409577).

Sur ce point, il est à noter que, contrairement à ce qu'estimaient certaines cours administratives d'appel, l'administration, si elle entend contester la prolongation
d'un arrêt maladie, n'a pas obligatoirement et systématiquement à organiser une contre-visite après la production d'un certificat par l'agent. Le Conseil d'État a
récemment rappelé que si l'administration dispose déjà d'une expertise médicale récente en faveur de l'aptitude de l'agent et que le certificat nouvellement
produit par l'agent n'apporte pas d'éléments nouveaux, la procédure d'abandon de poste peut être engagée ( CE, 16 oct. 2017, n° 409577).

3. RECOMMANDATIONS

Lorsque les services gestionnaires soupçonnent la complaisance d'un arrêt de travail, il convient d'abord d'obtenir un avis médical en faveur de l'aptitude de
l'agent (rapport d'un médecin agréé/expert/contre-visite/avis du comité médical, etc.) de nature à permettre de tenir pour infondées les mentions du certificat
médical prescrivant l'arrêt de travail. Cet avis doit être récent afin de pouvoir utilement contester le bien-fondé des nouveaux arrêts de travail produits par
l'agent.

Si une contre-visite est organisée au cabinet d'un médecin, le transport de l'agent aux frais de l'administration peut être proposé. Éviter les contre-visites
inopinées, car l'agent ne peut pas dans ce cas être regardé comme s'y étant volontairement soustrait.

Une fois l'aptitude de l'agent établie, il convient de notifier à l'agent une mise en demeure de reprendre son poste par LRAR : elle doit viser l'avis médical susvisé
concluant à l'aptitude de l'agent ; l'agent doit ensuite être informé de ce qu'il ne peut être considéré comme régulièrement placé en congé maladie, soit du fait de
l'avis en faveur de son aptitude, soit du fait de son absence sans justification à la contre-visite, et mis en demeure de reprendre son poste. Cette mise en
demeure doit prévoir un délai approprié pour rejoindre le poste, annoncer les conséquences que l'administration entend tirer si elle n'est pas suivie d'effet, alors
même que l'agent bénéficiait d'un congé maladie : la radiation des cadres pour abandon de poste sans procédure disciplinaire préalable.

Si l'agent produit un nouveau certificat médical comportant des éléments nouveaux sur son état de santé, ou justifie utilement son absence à la contre-visite,
avant le délai limite fixé par la mise en demeure, la procédure devra toutefois être abandonnée.

Encyclopédies : Administratif, fasc. 181-4

Autres publications LexisNexis : Fiche pratique n° 2424, « Abandon de poste »

Textes : D. n° 87-602, 30 juill. 1987 , pris pour l'application de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984, portant dispositions statutaires relatives à la fonction
publique territoriale et relatif à l'organisation des comités médicaux, aux conditions d'aptitude physique et au régime des congés de maladie des fonctionnaires
territoriaux : JO 1er août 1987, p. 8646

Textes : D. n° 86-442, 14 mars 1986 , relatif à la désignation des médecins agréés, à l'organisation des comités médicaux et des commissions de réforme, aux
conditions d'aptitude physique pour l'admission aux emplois publics et au régime de congés de maladie des fonctionnaires : JO 16 mars 1986, p. 4258

Textes : D. n° 88-386, 19 avr. 1988 , relatif aux conditions d'aptitude physique et aux congés de maladie des agents de la fonction publique hospitalière : JO
21 avr. 1988, p. 5289

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