pour ne retenir que trois opérateurs A partir de juin 2020, seules trois entreprises seront autorisées à exploiter une flotte de 5000 engins chacun, pour une durée de deux ans. Mais le choix final n’aura lieu qu’après les élections municipales de mars. Par Sébastian CompagnonLe 19 décembre 2019 à 20h03
Dans le petit monde de la « micromobilité partagée », on
ne parle que de ça. L'appel d'offres de la Ville de Paris, qui vise à ne retenir que trois opérateurs de trottinettes électriques en libre-service (contre huit actuellement), sera officiellement publié vendredi sur le site Paris.fr.
A l'issue de cet appel, les trois opérateurs sélectionnés
signeront une convention d'occupation de l'espace public, les autorisant à exploiter chacun une flotte de 5000 « engins de déplacement personnel » (soit 15 000 au total) pour une durée de deux ans.
Les entreprises ont jusqu'au 11 mars 2020 pour déposer
leurs candidatures… soit quatre jours avant le premier tour des élections municipales (15 et 22 mars). Il appartiendra donc à la prochaine mandature d'examiner les dossiers, au printemps, puis de désigner ceux qui auront officiellement le droit de faire rouler leurs engins à partir du 1er juin.
Annoncé dans un premier temps pour le mois d'octobre,
pour une application dès le mois de janvier, la municipalité a souhaité reporter sa parution, pour des raisons juridiques. « Nous aurions aimé aller plus vite, mais la loi d'orientation des mobilités (LOM) a tardé à être votée, déclare Christophe Najdovski, l'adjoint (EELV) aux transports. Nous voulions bien border les choses avec les services juridiques car c'est quelque chose de nouveau. »
La prime aux candidats «éco-
responsables» Que contient ce document, dont Le Parisien a pu prendre connaissance en avant-première ? L'appel d'offres établit trois critères de sélection : la « responsabilité environnementale » (40% de la note), la sécurité des usagers (30%) et enfin la « gestion, maintenance et recharge » du parc de trottinettes (30%). Les candidats sont encouragés à présenter un système logistique fonctionnant avec des véhicules propres, alimenté par de l'énergie renouvelable, et à proposer des trottinettes durables et facilement recyclables. Le 6 juin, la maire (PS) Anne Hidalgo avait déclaré qu'elle souhaitait aussi introduire des critères sociaux afin de « lutter contre le travail précaire et l'uberisation » des employés. Sauf que, contrairement à un marché public ou une délégation de service public, la Ville ne peut pas imposer un cahier des charges en matière d'emploi pour ce genre de convention.
Qu'est-ce que ça va changer?
Si la procédure va à son terme, le nombre de trottinettes à Paris baissera légèrement, pour passer de 16 000 à 15 000. En plus de respecter la charte de bonne conduite signée au printemps, les opérateurs devront déployer leurs engins uniquement dans 2500 « zones partagées de remisage » (ZPR), réservées aux trottinettes. Près de 800 zones sont déjà matérialisées dans les rues de la capitale. Et pour prouver qu'ils respectent bien les règles, les opérateurs devront accepter de partager les données de géolocalisation de leur flotte avec les services de la Ville.
Sur le plan de la sécurité, les trottinettes en circulation
devront obéir aux normes européennes et chaque entreprise précisera les garanties de son assurance pour les clients. Autre changement : les alarmes sonores des trottinettes devront être désactivées de 22 heures à 7 heures pour minimiser la pollution sonore.
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Ce nouvel arsenal permettra-t-il de « banaliser » les
trottinettes en libre-service, très critiquées depuis leur apparition en juin 2018? « Paris est favorable aux nouvelles mobilités et veut rester en pointe, assure Christophe Najdovski. Aucune autre ville ne fait autant pour réguler les trottinettes. Cet appel à candidatures s'ajoute à la signature d'une charte, au paiement d'une redevance ou encore l'interdiction de stationner sur les trottoirs ». Reste aux élus parisiens issus des urnes en mars 2020 à reprendre à leur compte – ou pas – le principe de cet appel d'offres.