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R. DEGEIMBRE,
Professeur
2ième édition
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COURS "TECHNOLOGIE DES BETONS" R. DEGEIMBRE
CONTENU
CHAPITRE I : INTRODUCTION
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CHAPITRE VIII : DURABILITE DES BETONS ......................................... 4
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CHAPITRE VIII : DURABILITE DES BETONS
8.1.1. Introduction
Donc, dans un système fermé, une façon de neutraliser les effets d'une
réaction d'expansion est d'en diminuer l'intensité locale en la répartissant sur
différents sites : ce qui est acquis en extension est perdu en intensité.
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8.1.2. Altérations chimiques par l'eau et les solutions aqueuses
A. Altération de dissolution
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c) Dissolution par les acides sulfureux et sulfuriques
Les anhydres SO2 et SO3 (H2SO3 et H2SO4 lorsqu'ils sont dissous dans
l'eau), provenant de la combustion de charbons ou produits pétroliers
contenant du soufre, dissolvent l'hydroxyde de calcium du béton
suivant la réaction :
Des eaux très pures, provenant par exemple de la fonte des neiges, ou
de condensations continues, peuvent fragiliser le béton, par dissolution
des composants hydratés.
Des produits tels que le sucre, le lait, le vin, les acides organiques
(vinaigre, acides lactique et butyrique,…), les sels ammoniacaux,
peuvent fortement fragiliser le béton; ils décomposent et dissolvent les
constituants à base de calcium en formant des complexes chimiques.
B. Altérations d'expansion
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Par contre, lorsqu'elle se forme à partir des constituants hydratés du
ciment, elle cristallise sous forme de longues aiguilles prismatiques,
visibles avec les microscopes optiques ordinaires et mesurant plus de
10 µ.
Cette cristallisation se fait avec une augmentation importante du
volume (l'ettringite fixe 32 molécules d'eau de cristallisation).
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L'agressivité particulière des sulfates de magnésium s'expliquent par
la considération des produits de solubilité respectifs des hydroxydes
correspondants.
Par contre, dans le cas d'une réaction avec les sulfates de potassium ou
de sodium, l'équilibre se déplacer vers la gauche parce que les
hydroxydes correspondants sont solubles.
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Le plus actif des deux chlorures (NaCl et MgCl2) est le chlorure de
magnésium. Les ions chlore dus à la dissociation de MgCl2 réagissent
avec les aluminates pour former le monochloroaluminate ou sel de
Friedel C3A . CaCl2 . 10 H2O.
Ils transforment aussi les fibres de C-S-H en une structure alvéolaire,
treillis dont les mailles deviennent de plus en plus lâches quand la
quantité de chaux dissoute augmente.
Tableau VIII-1
1. Action de CO2
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Tableau VIII-1 (suite)
e) Action de CaCl2
expansion
+ CO2 + SiO2
Les ions CO3= peuvent jouer un triple rôle (1). Ils colmatent la surface du
béton en précipitant un mélange de calcite et d'aragonite à partir de la réaction
avec la chaux (2). En diffusant dans les bétons armés, ils diminuent le pH du
milieu et concourent à la corrosion des armatures en acier qui ne sont plus
protégées par le liant basique (3). En présence de silice active, ils
transforment l'ettringite C3A . 3 CaSO4 . 32 H2 en thaumasite
CaCO3 . CaSO4 . CaSiO3 15 H2O.
La thaumasite, également expansive, peut coexister avec l'ettringite. Dans de
rares cas, l'hydrocalcite [Mg6 . Al2CO3(OH)16 . 4 H2O] a été observée à la
surface d'échantillons détériorés. Elle cristallise en plaquettes minces.
Les dégradations sont variables selon que le béton est totalement immergé, en
immersion alternée ou en semi-immersion :
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− en immersion alternée ou en semi-immersion, l'attaque est à la fois
physique et chimique. L'action mécanique des vagues, l'alternance au
cours des marées d'expansions ou de retraits dus à l'absorption et à
l'évaporation de l'eau, la cristallisation expansive de certains sels
(sulfates) au-dessus de l'eau en semi-immersion, les conditions
atmosphériques (gel, vent, ensoleillement), la corrosion électrochimique
des armatures en acier sont autant de facteurs qui s'ajoutent aux
gonflements, fissurations et éclatements d'origine chimique. C'est en
immersion alternée ou en semi-immersion que les détériorations sont
les plus importantes.
En définitive, l'action de l'eau de mer est moins destructrice que celle ces
eaux séléniteuses.
Ceci est principalement dû aux éléments suivants :
− carbonatation des combinaisons calciques par la présence de KHCO3;
− la croûte formée par les produits de substitution du calcium (Mg(OH)2)
et de carbonatation est imperméabilisée.
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Tableau VIII-2
1) Solutions :
pH 6,5 – 5,5 5,5 – 4,5 4,5 – 4,0 < 4,0
** : quantité d'ions H+ extraits d'un échantillon de sol dans une solution d'acétate de
sodium.
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D. Mesures préventives
A. Définition
La réaction alcali-silice est une réaction qui se produit entre les alcalins du
béton (Na+, K+) et certains types de granulats, et qui donne lieu à des gels
gonflants susceptibles de détériorer le béton par des gonflements anormaux.
Pour que cette réaction se produise, il faut 4 conditions :
4) pH basique (la réaction n'a jamais été relevée sur des bétons
carbonatés).
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B. Mécanismes
C. Source d'alcalins
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D. Inhibition de l'expansion
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8.2. RESISTANCE AU GEL
Lorsque l'eau gèle dans des matériaux poreux, tels que la pâte de ciment, trois
processus physiques vont déterminer le degré de résistance ou d'altération du béton.
♦ L'énergie libre de l'eau dans les pores est réduite, du fait des fortes interactions
de l'eau avec les parois du pore. Cela signifie que la température de
solidification de l'eau sera inférieure à 0°C. On a pu montrer que seul 1/3 de
l'humidité dans les pores capillaires gèle à – 30°C.
A – 60°C, seuls les 2/3 de l'eau se trouve à l'état solide.
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Les pores dus aux entraîneurs d'air sont des pores quasi clos. Ils ne sont pas
remplis d'eau même lorsque le béton est saturé. Néanmoins, suite aux processus de
diffusion, ils sont accessibles à l'eau. Leur espacement, pour qu'ils soient efficaces,
ne doit pas excéder une valeur maximum critique, qui dépend de la sévérité des
conditions.
L'action des sels de déverglaçage constitue une forme d'attaque beaucoup plus
agressive, caractérisée surtout par les chocs et gradients thermiques très importants
provoqués dans la tranche superficielle du béton traité. Ces chutes de température
sont dues au prélèvement , dans les couches superficielles du béton, des calories
nécessaires à la fusion de la glace.
Les agrégats sensibles au gel absorbent de l'eau qui s'expansera durant le gel
et désagrégera le granulat et la pâte de ciment durcie.
Composition du béton :
− Rapport E/C et contenu en ciment.
La résistance au gel augmente lorsque E/C diminue et que la teneur en
ciment augmente.
− La distribution granulométrique des granulats.
Lorsque la granulométrie diminue, il faudra augmenter la teneur en
ciment et le contenu en bulles d'air.
− Contenu en bulles d'air globulaires.
Le contenu doit être adapté aux conditions extérieures. Leurs diamètres
doivent être inférieurs à 0,3 mm et leur teneur doit généralement
dépasser 3,5 %
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Conditions extérieures :
La vitesse de refroidissement et la fréquence des cycles, constituent les
paramètres les plus significatifs.
L'importance des sollicitations diminue fortement s'il existe des possibilités
d'évaporation de l'eau au cours des cycles de gel-dégel; ceci est déjà assuré de
manière significative à partir d'humidités relatives de 97 %.
Le degré critique de saturation Scr est le plus haut degré de saturation qui
puisse être atteint sur une éprouvette au cours du gel sans qu'il y ait détérioration. Le
degré actuel de saturation S est le degré de saturation effectif du matériau lors des
différents gels auxquels il est soumis durant sa vie.
On tient donc compte de deux composantes pour l'appréciation :
− la composante "matériau" (Scr) et
− la composante "milieu" (Sact).
s . Sact ≤ Scr
où s = le coefficient de sécurité.
Il est essentiel d'établir un critère de détérioration due au gel que l'on peut
considérer comme étant le dépassement de Scr.
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L'E.M.P.A. en Suisse a également défini un essai basé sur la saturation
critique. Les éprouvettes sont saturées à des degrés divers et soumises à des séries de
6 cycles gel/dégel. Suivant l'accroissement de volume (gonflement) mesuré, la
saturation critique Skr y est définie comme étant le degré de saturation correspondant
à un accroissement de volume moyen de 0,1 % après 6 cycles gel/dégel (entre
+ 20°C et – 25°C, durée 8 heures).
S = Skr – SE.
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8.3. CARBONATATION DU BETON
8.3.1. Définition
La carbonatation des bétons est l'ensemble des réactions chimiques qui ont
lieu entre le dioxyde de carbone contenu dans l'air et les composants hydratés du
ciment.
Nous avons essentiellement :
b) diminution de la porosité :
la transformation de Ca(OH)2 en CaCO3 se fait avec une augmentation de
volume de l'ordre de 11 % s'il se forme de la calcite.
Il semble que Ca(OH)2, sous l'effet des transports ioniques, se déplace et se
dépose dans les pores du béton, qui vont être colmatés sous l'effet de la
carbonatation;
c) diminution du pH du béton :
l'effet le plus important de la carbonatation concerne la diminution du pH de
l'eau interstitielle due à la transformation de Ca(OH)2 en CaCO3.
Dans un béton non carbonaté, le pH est essentiellement déterminé par la
présence de Ca(OH)2.
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− pH d'une solution saturée d'hydroxyde de calcium
L'hydroxyde de calcium est une base peu soluble dans l'eau. Son produit de
solubilité vaut 5,3.
Signalons aussi que le béton est un milieu fortement tamponné, c'est-à-dire que
la quantité de Ca(OH)2 se solubilisant dans l'eau interstitielle et fixant le pH à
12,33 est très faible par rapport à la quantité disponible.
Considérons, pour se fixer les idées, le cas d'un béton à 300 kg de ciment
Portland, contenant 1,5 % d'eau.
La quantité de Ca(OH)2 libérée par le durcissement du ciment est de 75 kg/m³.
Pour saturer l'eau interstitielle d'1 m³ de béton (soit ± 35 litres, pour une densité
de 2,35), il faut environ 28 g de Ca(OH)2, soit moins de 0,04 % de Ca(OH)2
disponible.
Pour les bétons intérieurs, le passage est plus graduel, ce qui est dû à un
ralentissement des réactions de carbonatation des produits hydratés autres que
Ca(OH)2. Ces considérations sont résumées à la Figure VIII-1.
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8.3.3. Profondeur de carbonatation
Dépendance du temps
s=k. t
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Figure VIII-1 : évolution du pH en fonction de la profondeur
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− Dans une atmosphère saturée d'eau, le gel de ciment adsorbera
d'importantes quantités d'eau (± 20 % de son poids), ce qui aura pour
effet de fermer un grand nombre de pores, et donc de soustraire le
Ca(OH)2 à l'action du CO2 par un effet de barrière mécanique.
− Par contre, on sait aussi que le CO2 sec ne réagit pratiquement pas avec
Ca(OH)2 sec.
A la température ordinaire, pour que la réaction se produise avec une
vitesse appréciable, il faut que le CO2 soit ionisé, c'est-à-dire en solution.
c1 - c 2
d Q = DB AD . . dt (1)
x
dans laquelle :
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Si on admet que le CO2 diffusé réagit avec les produits hydratés du ciment à
la limite entre zones carbonatée/non carbonatée, et que cette réaction est
complète, avant qu'il ne diffuse au-delà de cette limite, on peut écrire :
d Q = a A dx (2)
dans laquelle :
a = quantité de CO2 nécessaire pour carbonater la totalité des
produits hydratés du ciment (en g/cm³).
D B (c1 - c 2 )
x dx = . dt
a
2 D B (c1 - c 2 )
x= .t
a
x=k t avec
2 D B . c1
k= = constante de vitesse de carbonataton .
a
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Le Tableau VIII-3 ci-dessous reprend quelques valeurs moyennes.
Tableau VIII-3
Influence de l'atmosphère
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