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DÉTERMINANTS DE LONG TERME DES TAUX DE CHANGE RÉELS

POUR LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT : UNE COMPARAISON


INTERNATIONALE

Imed Drine et Christophe Rault

De Boeck Supérieur | « Revue d'économie du développement »

2005/1 Vol. 13 | pages 123 à 150


ISSN 1245-4060
ISBN 2-8041-4720-7
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Déterminants de long terme
des taux de change réels
pour les pays en développement :
une comparaison internationale
Long-Run Determinants of Real Exchange Rates
for Developing Countries : An International Comparison
Imed Drine∗
EUREQua, Université Paris I
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Christophe Rault∗∗
EPEE, Université d’Évry et IZA

L’objet de cet article est d’utiliser les développements récents de l’économétrie des
panels non stationnaires afin d’examiner les principaux déterminants de long terme
du taux de change réel. On considère ici un échantillon de 45 pays en développement,
décomposés en trois groupes selon le critère géographique : l’Afrique, l’Amérique
Latine et l’Asie. Nos investigations confirment que disposer d’une référence pour
juger du degré de distorsion du taux de change réel, n’est pas aussi simple que le
laisse penser le concept de PPA. Le taux de change réel est bien au centre d’une
dynamique économique et sa valeur dépend des spécificités économiques de chaque
pays. Autrement dit, nous ne disposons pas d’une norme fixe et générale mais, pour
chaque économie, la trajectoire du taux de change réel est fonction de son niveau de
développement, de sa conduite en matière de politique économique et de sa position
sur le marché international.

∗ Paris I, Maison des Sciences de l’Economie, 106-112 bd. de L’Hôpital, 75647 Paris Cedex 13,
France. E-mail : drine@univ-paris1.fr
∗∗ University d’Évry-Val d’Essonne, Département d’économie, Boulevard François Mitterrand,
91025 Évry Cedex, France. E-mail : chrault@hotmail.com,
URL : http : //www.multimania.com/chrault.

123
124 Imed Drine, Christophe Rault

Mots clés : taux de change d’équilibre, pays en développement, tests de racine


unitaire sur données de panel, tests de cointégration sur données
de panel.
Classification JEL : E31, F0, F31, C15.

The aim of this paper is to apply recent advances in the econometrics of non-stationary
dynamic panel methods to examine the main long-run determinants of real exchange
rate. We consider here a sample of 45 developing countries, divided into three groups
according to geographical criteria : Africa, Latin America and Asia. Our investigations
confirm that having a reference to assess the degree of distortion of real exchange rate
is not as simple as it can be thought with the PPP concept. The real exchange rate is
effectively at the centre of an economic spiral and its value depends on the economic
specificities of each country. In other words, we don’t have a fixed and general norm
but, for each economy, the real exchange rate trajectory depends on its development
level, on the way economic policy is conducted, and on its position on the international
market.

Key words : Real exchange rate, developing country, Panel unit-root and
cointegration tests.
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1 INTRODUCTION

Durant les années quatre-vingt, l’alignement correct du taux de change


réel et sa stabilité ont été pressentis comme des facteurs clés dans le
processus de développement économique (Williamson, 1996). Dans ces
conditions, il paraı̂t important pour les pays émergents d’estimer le
niveau d’équilibre de leur change afin d’éviter les déviations et les biais
de compétitivité.
Les travaux appliqués sur le taux de change réel d’équilibre se basent
sur deux approches théoriques distinctes : l’approche dite fondamentale
(Williamson, 1983 et 1994) et l’approche dite comportementale (cf. Stein
et Allen, 1995; Clark et MacDonald, 1998).
L’approche fondamentale(TCEF)1 est utilisée généralement pour un
objectif de politique macroéconomique et insiste sur les composantes
de politique économique qui influencent les variations de court terme
du taux de change réel. L’approche comportementale, en revanche,
a une utilité secondaire pour la politique économique et insiste sur
les déterminants macroéconomiques de long terme du taux de change
réel. Cette approche ne cherche pas à déterminer le niveau du taux
de change réel d’équilibre compatible avec les équilibres externe et
interne, mais les déterminants de long terme du taux de change

1 En anglais, Fundamental equilibrium exchange rate (FEER).


Déterminants de long terme des taux de change réels... 125

réel. Dans ce travail nous considérons uniquement l’approche dite


« comportementale » étant donné que notre objectif est de déterminer les
variables macroéconomiques susceptibles d’influencer le taux de change
réel à long terme pour les pays en développement.

Edwards (1989) a développé un modèle théorique du taux de change


réel et a fourni une estimation de sa valeur d’équilibre pour un panel de
pays en développement. Selon lui les variables les plus importantes qui
affectent le niveau du taux de change réel sont les termes de l’échange,
le niveau et la composition des dépenses publiques, les mouvements de
capitaux, le contrôle de change et des mouvements de biens, le progrès
technique, et l’accumulation de capital.

À la suite de ces premiers travaux, les études appliquées ayant pour


objet d’estimer des taux de change d’équilibre se sont multipliées, que ce
soit pour des pays développés, ou en développement (une revue sélective
de la littérature pour les pays en développement est présentée en annexe
2). Dans ces études, les déterminants majeurs de long terme du taux de
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change réel sont les termes de l’échange, le degré d’ouverture et les flux
de capitaux.

L’objet de cet article est d’utiliser les développements récents de


l’économétrie des panels non stationnaires afin d’examiner les principaux
déterminants de long terme du taux de change réel pour les pays en
développement. On considère ici un échantillon de 45 pays, décomposés
en trois groupes selon le critère géographique : l’Afrique (21 pays :
Algérie, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Congo, République
démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Égypte, Ethiopie, Gabon,
Gambie, Ghana, Guinée Bissau, Kenya, Mali, Maroc, Mozambique,
Niger, Sénégal, Tunisie), l’Amérique Latine (17 pays : Argentine, Bolivie,
Brésil, Chili, Colombie, Costa Rica, République Dominicaine, Equateur,
Guatemala, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panama, Pérou, Paraguay,
Uruguay, Venezuela) et l’Asie (7 pays : Bangladesh, Indonésie, Corée
du sud, Inde, Malaisie, Philippines, Thaı̈lande). Ce regroupement des
pays selon un critère géographique est justifié par le fait que les
méthodes économétriques sur données de panel nécessitent un certain
degré d’homogénéité pour aboutir à des résultats robustes. Ce critère
géographique nous semble ici le plus adapté et le plus direct pour notre
échantillon de 45 pays d’autant plus que nous souhaitons étudier les
déterminants du taux de change réel pour différents continents. Un
regroupement des pays selon un critère économique aurait également été
envisageable mais plus complexe à opérer compte tenu de la multiplicité
des critères économiques possibles pour effectuer ce regroupement.
126 Imed Drine, Christophe Rault

Il s’agit dans ce travail d’aller au-delà des enseignements de la théo-


rie de Balassa-Samuelson (cf. en particulier Drine et Rault, 2002, Drine
et al., 2003 pour ces pays, ainsi que Strauss, 1999 pour les pays de
l’OCDE) et de déterminer s’il existe d’autres facteurs, tels que les fac-
teurs de demande, la politique économique ou encore les mouvements
de capitaux, qui entrent en jeu dans la détermination du taux de change
réel. Notre démarche économétrique s’appuie sur les tests d’intégration
sur données de panel proposés par Im, Pesaran et Shin, 1997, 2003)
et sur les tests de cointégration sur données de panel récemment déve-
loppés par Pedroni (1997, 1999, 2000, 2004). L’avantage des techniques
d’intégration et de cointégration sur données de panel est triple : elles
permettent tout d’abord, de contourner la difficulté liée à l’étroitesse des
séries temporelles, ensuite elles sont plus puissantes que les tests tradi-
tionnels sur séries temporelles et enfin l’information inter-individuelle ré-
duit la probabilité de réaliser une régression artificielle (Banerjee, 1999).
Il n’existe pas à notre connaissance d’études comparables utilisant ces
nouvelles techniques économétriques pour déterminer les principales va-
riables macroéconomiques influençant à long terme le taux de change
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réel des pays en développement.
La deuxième section expose un modèle théorique simple de déter-
mination des taux de change réels. La troisième présente l’analyse éco-
nométrique et l’interprétation économique des résultats pour un panel
de 45 pays en développement. Une dernière section synthétise l’ensemble
des résultats mis en évidence et conclut. Il ressort de nos investigations,
qu’en plus de l’effet Balassa-Samuelson, d’autres composantes macroé-
conomiques, telles que les termes de l’échange, les dépenses publiques,
l’investissement, la politique commerciale, contribuent à long terme à la
détermination du taux de change réel.

2 DÉTERMINANTS DU TAUX DE CHANGE RÉEL

Nous estimons la valeur du taux de change réel à partir d’un modèle


théorique inspiré de Emre et al. (2000)2 , où l’équilibre simultané de la
balance courante et du marché des biens non échangeables est réalisé.
Soit une petite économie ouverte avec trois types de biens : un bien
exportable, un bien importable et un bien non échangeable. L’économie
produit les biens exportables et les biens non échangeables et consomme
les biens non échangeables et les biens importables.

2 Ce modèle s’inscrit dans la lignée des travaux d’Edwards (1993).


Déterminants de long terme des taux de change réels... 127

L’économie est en changes flexibles et le taux de change nominal


est noté E. Cette hypothèse peut paraı̂tre à première vue étonnante,
d’autant plus que de nombreux pays de notre échantillon semblent être
en change fixe. Cependant, nous raisonnons ici dans une optique de long
terme et estimons par ailleurs dans la partie économétrique une relation
de long terme. Bien sûr, le taux de change peut être fixe à court et
moyen terme, mais à long terme pour maintenir la parité les pays doivent
disposer d’une quantité suffisante de devises, ce qui n’est pas le cas pour
la majorité des pays en développement de notre échantillon. Comme le
taux de change nominal finira à terme par s’ajuster, nous supposons ici
d’emblée qu’il est flexible.
Soit PX et PN respectivement le prix intérieur des biens exportables
et des biens non échangeables. Le prix mondial des biens exportables
est normalisé à un (PX∗ = 1) et le prix intérieur des biens exportables
est défini par PX = EPX∗ = E. Le prix mondial des biens importables
∗ .
est noté PM
Soit eM et eX respectivement le prix relatif intérieur des biens
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importables et des biens exportables par rapport aux biens non
échangeables :
PM
eM = (1)
PN
et
E
eX = (2)
PN
Le prix relatif des biens importables par rapport aux biens non
échangeables sera :
EPM∗
e∗M = (3)
PN
Nous supposons que l’économie adopte une restriction tarifaire sur les
importations telle que :

PM = EPM +τ (4)

où τ est le tarif douanier sur les importations (tarif spécifique).


La production totale des deux biens de l’économie considérée sera
définie par :
Q = QX (eX ) + QN (eX ) (5)
avec QX > 0 et QN < 0.
La consommation globale privée est donnée par :

C = CM (eM ) + CN (eM ) (6)


128 Imed Drine, Christophe Rault

avec CM et CN respectivement les consommations intérieures des


 < 0, C  > 0.
importables et des non échangeables et CM N
Nous définissons le taux de change réel comme le prix relatif des
échangeables par rapport aux non échangeables, soit :
∗ + (1 − α)) + ατ
E(αPM
e = αeM + (1 − α)eX = (7)
PN
avec α ∈ (0, 1).
Nous supposons que le capital est parfaitement mobile à long terme
et nous notons par A les actifs étrangers. Les agents détiennent une
partie de leur richesse sous forme d’actifs étrangers dont le rendement
est r∗ . Le compte courant du pays est la somme du rendement net des
actifs étrangers détenus et du solde de la balance commerciale exprimée
en monnaie étrangère, définie comme la différence entre les exportations
et la consommation des importables, soit :
CA = r∗ A + QX (eX ) − PM

CM (eM ) (8)
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La variation des réserves de change dans l’économie est donnée par :
Ṙ = CA + KI (9)
avec KI les flux nets de capitaux.
À court et à moyen terme l’économie peut s’écarter de l’équilibre,
définie par Ṙ = 0, et le stock d’actifs dans l’économie peut varier. Le
compte courant est dit soutenable lorsque le déficit du compte courant
est compensé par des flux nets des capitaux. Ainsi, l’équilibre externe
est réalisé lorsque la somme du solde de compte courant et des flux des
capitaux est nulle, soit :
r∗ A + QX (eX ) − PM

CM (eM ) + KI = 0 (10)
D’autre part l’équilibre interne est réalisé lorsque le marché intérieur
des non échangeables est en équilibre, soit :
CN (eM ) + GN = QN (eX ) (11)
avec GN les dépenses publiques en biens non échangeables.
Le taux de change d’équilibre est défini comme étant le prix relatif
qui assure à la fois l’équilibre externe et l’équilibre interne. À partir de
(9) et (10) on peut définir le taux de change d’équilibre, e∗ , en fonction
de PM∗ , τ, r ∗ , A, KI et G , soit :
N

e∗ = e∗ (PM

, τ, r∗ , A, KI, GN ) (12)
Déterminants de long terme des taux de change réels... 129

Le niveau d’équilibre du taux de change réel est donc fonction des


termes de l’échange, de la politique commerciale, du taux d’intérêt
étranger, des flux de capitaux étrangers, et des dépenses publiques3 .
Les variables de l’équation (12) constituent les fondamentaux du taux
de change réel d’équilibre de longue période. Une augmentation des
dépenses publiques en biens non échangeables entraı̂ne une appréciation
du taux de change réel, soit une détérioration de la position compétitive
du pays. Une libéralisation commerciale conduit à une dépréciation
réelle de la monnaie domestique, nécessaire à une amélioration de la
position compétitive du pays. Une amélioration de la balance courante
est associée à long terme à une appéciation du taux de change réel.
L’effet des termes de l’échange est incertain. D’un côté, l’augmentation
des termes de l’échange se traduit par une hausse du revenu national et
donc des dépenses, ce qui conduit à une appréciation réelle. De l’autre,
cette augmentation va générer un effet de substitution qui entraı̂ne
une dépréciation réelle. Elbadawi et Soto (1995) ont étudié 7 pays en
développement et trouvent que pour trois d’entre eux l’amélioration des
termes de l’échange entraı̂ne une appréciation du taux de change réel,
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alors que pour les quatre autres, elle entraı̂ne une dépréciation. Feyzioglu
(1997) trouve pour la Finlande, qu’une amélioration des termes de
l’échange se traduit par une appréciation du taux de change réel.

3 ANALYSE ÉCONOMÉTRIQUE DES


DÉTERMINANTS DE LONG TERME DU TAUX
DE CHANGE RÉEL

3.1 La relation économétrique à tester et les données


utilisées
Le modèle théorique développé dans la section 2 définit une relation de
long terme entre le taux de change réel et des variables macroécono-
miques. L’objectif de cette section est de tester cette relation sur des
données de panel en traitant explicitement de la non-stationnarité des
séries concernées et d’identifier les déterminants de long terme du taux
de change réel. En effet, avant le développement de techniques éco-
nométriques appropriées pour les panels non stationnaires, les études
menées sur des données de panel supposaient implicitement que les va-

3 Le modèle estimé dans la partie économétrique de la section 3 tient compte à côté de ces
variables de demande d’un indicateur prenant en compte l’effet offre (le revenu par tête).
130 Imed Drine, Christophe Rault

riables considérées étaient stationnaires. Ceci limite considérablement


la portée des résultats obtenus étant donné les biais considérables d’es-
timations des paramètres liés à la non-prise en compte des propriétés
de non-stationnarité des séries. Grâce aux développements récents de
l’économétrie, il est désormais possible de tester la stationnarité sur
données de panel ainsi que le caractère cointégré ou non d’un ensemble
de variables (cf. annexe 1 pour une présentation détaillée).
Compte tenu du cadre théorique présenté en section 2, la relation
de long terme à tester liant le taux de change réel et ses fondamentaux
s’écrit :

tcrit = α1i + β1i teit + β2i ouvit + β3i ideit + β4i git + β5i invit + β6i pibit + εit (13)

i = 1, 2, .., N et t = 1, 2, ..., T
avec :
– e : le logarithme du taux de change réel côté à l’incertain,
– te : le logarithme des termes de l’échange,
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– ouv : le logarithme de la politique commerciale,
– ide : le logarithme des flux d’investissements directs étrangers en
pourcentage du pib,
– g : le logarithme de la part des dépenses publiques dans le pib,
– inv : le logarithme de l’investissement intérieur en pourcentage du pib,
– pib : le logarithme du pib par tête.
Notre analyse porte sur un échantillon de 45 pays en développement
décomposés en trois groupes selon le critère géographique : l’Afrique (21
pays : Algérie, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Congo, Répu-
blique démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Égypte, Ethiopie, Gabon,
Gambie, Ghana, Guinée Bissau, Kenya, Mali, Maroc, Mozambique, Ni-
ger, Sénégal, Tunisie), l’Amérique Latine (17 pays : Argentine, Bolivie,
Brésil, Chili, Colombie, Costa Rica, République Dominicaine, Equateur,
Guatemala, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panama, Pérou, Paraguay,
Uruguay, Venezuela) et l’Asie (7 pays : Bangladesh, Indonésie, Corée du
sud, Inde, Malaisie, Philippines, Thaı̈lande).
La période d’étude est fonction de la disponibilité des données et elle
est de 16 ans pour l’Afrique (de 1980 à 1996), de 23 ans pour l’Amérique
Latine (de 1973 à 1996) et de 21 ans pour l’Asie (de 1975 à 1996). Toutes
les données sont annuelles et proviennent pour les fondamentaux de la
base de données de la Banque mondiale et pour le taux de change réel
de la base Chelem du CEPII4 . Le taux de change réel est calculé comme

4 La banque de données CHELEM a été utilisée ici pour les TCR car notre travail s’inscrit dans
la continuité d’une autre étude publiée en 2004 dans le n°97-1 d’Economie Internationale sur
Déterminants de long terme des taux de change réels... 131

le rapport de l’indice des prix à la consommation aux États Unis et celui


du pays considéré multiplié par le taux de change nominal par rapport
au dollar américain et une augmentation implique une dépréciation5 .
Les termes de l’échange sont calculés comme le rapport entre les prix
à l’exportation (indice de valeur unitaire) et les prix à l’importation
(indice de valeur unitaire) du pays considéré. L’investissement intérieur
est calculé comme le rapport entre la formation brute de capital fixe et
le PIB en valeur.
Soulignons que l’indisponibilité des données pour certaines variables
macroéconomiques nous conduit à procéder à quelques approximations.
La première est relative aux dépenses publiques en biens non échangea-
bles : comme nous ne pouvons pas décomposer les dépenses publiques
en biens échangeables et biens non échangeables, nous utilisons comme
proxy la part des dépenses publiques globales en valeur dans le PIB en
valeur. La seconde concerne la politique commerciale. En général dans
la littérature, le degré d’ouverture de l’économie est approximé par la
part du commerce extérieur en valeur dans le PIB en valeur. Cette ap-
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proximation se justifie par le fait que, toutes choses égales par ailleurs,
une libéralisation commerciale accrue permet d’intensifier les échanges
et la convergence des prix. Dans notre cas nous utilisons la part des
importations totales en valeur dans les dépenses domestiques totales en
valeur (absorptions).
Les mouvements de capitaux à long terme sont approximés par
les flux nets d’investissements directs étrangers (IDE). Ce choix se
justifie par le fait que, contrairement aux autres flux financiers, les IDE
répondent à des motivations de production et sont par conséquent plus
stables.

l’examen de la validité de la parité de pouvoir d’achat (PPA) pour les pays en développement.
Dans cette étude nous utilisions des données sur les TCR issues de la base CHELEM et
montrions que les deux formes, faible et forte de la PPA n’étaient pas pertinentes pour
décrire le comportement de long terme du TCR en Afrique, Asie et en Amérique du Sud.
Nous cherchons ici à affiner l’analyse et examinons les déterminants de long terme du TCR
pour ces trois groupes de pays à 1’aide de données provenant de la même source.
5 Comme l’a souligné un des rapporteurs, il est utile de rappeler que les deux concepts
de taux réel, interne (utilisé dans le modèle théorique) et externe (utilisé dans le modèle
économétrique) ne sont pas en général équivalents; par exemple la libéralisation commerciale
par son effet immédiat sur les prix des biens importés diminue automatiquement le taux
interne (appréciation) mais augmente le taux externe en ralentissant la hausse des prix
intérieurs (dépréciation). Ensuite, elle peut entraı̂ner une baisse des prix des biens non
échangeables, ce qui contribue à la dépréciation. Comme l’a montré S. Edwards leurs taux
de variation ne sont pas en général identiques. Néanmoins, comme nous supposons qu’à long
terme la PPA est vérifiée pour les biens échangeables, les concepts de taux de change réel
interne et externe sont ici équivalents. Bien sûr, rien n’empêche que ces taux puissent diverger
à court terme.
132 Imed Drine, Christophe Rault

Le revenu par tête est utilisé comme proxy pour mesurer l’effet
Balassa-Samuelson (cf. Balassa, 1964). On s’attend, en effet, à ce que le
coefficient relatif au revenu par tête soit négatif car le développement
économique s’accompagne d’un écart croissant entre la productivité
relative dans le secteur des biens échangeables, ce qui se traduit par
une appréciation du taux de change réel.
La méthodologie économétrique utilisée ici repose sur des tests
d’intégration et de cointégration sur données de panel (cf. annexe
1). Précisons que les coefficients de cointégration sont estimés par la
méthode des moindres carrés ordinaires modifiés (Fmols), développée
par Pedroni (1996). L’avantage de cette méthode par rapport aux MCO
standard est qu’elle corrige des distorsions liées à la corrélation entre
les « régresseurs » et les résidus et qu’elle est moins sensible aux biais
occasionnés lorsqu’on travaille avec des échantillons de petite taille (cf.
Pedroni 2000).
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3.2 Les résultats économétriques et leur interprétation
économique
Une étape préliminaire à l’estimation consiste à tester l’ordre d’intégra-
tion de nos séries. Comme l’indiquent les tableaux de l’annexe 3, les
tests de racine unitaire sur données de panel ne rejettent pas l’hypo-
thèse de racine unitaire pour nos sept séries, pour l’Afrique, l’Amérique
Latine et l’Asie. De plus, les tests menés sur les séries en différences pre-
mières confirment l’hypothèse de stationnarité. Autrement dit, le taux
de change réel et ses déterminants potentiels exprimés en niveau sont
tous intégrés d’ordre 1.
Par la suite, ayant confirmé la non stationnarité de nos séries, il est
naturel de tester l’existence ou non d’une relation de long terme entre
le taux de change réel et ses déterminants présumés. Le tableau suivant
présente les résultats des tests de cointégration sur données de panel à
la Pedroni (1997, 1999, 2000, 2004)6 .
Comparée à la valeur critique (−1.65) au seuil de 5 %, la valeur
calculée de la statistique ZtB du test de cointégration de Pedroni indique
clairement l’existence d’une relation de long terme entre le taux de
change réel et les fondamentaux pour les trois groupes de pays.

6 Soulignons qu’au niveau de significativité choisi, le test mis en œuvre étant unilatéral, une
statistique calculée plus petite que la valeur critique conduira au rejet de l’hypothèse nulle
d’absence de relation de cointégration entre les variables. Précisons aussi que βj représente
la moyenne des βij estimés, pour j variant de 1 à 6 (cf. équation 13).
Déterminants de long terme des taux de change réels... 133

Tableau 1 : Estimation du taux de change réel d’équilibre


 
te ouv ide g inv pib Group-ADF-stat ZtB

Afrique
Coeff −0.56 0.16 −0.06 0.05 0.17 −0.07
t-stat −8.58 2.38 −2.76 2.92 3.04 −3.62 −5.91

Amérique Latine
Coeff ns 0.09 −0.02 −0.10 0.17 −0.23
t-stat ns 2.97 −3.21 −2.43 3.04 −3.35 −3.82

Asie
Coeff −0.53 0.39 −0.07 0.13 0.37 −0.39
t-stat −2.94 11.01 −4.58 3.53 2.11 −10.08 −12.16

Les résultats confirment qu’une amélioration des termes de l’échange


entraı̂ne une appréciation du taux de change réel dans le cas de
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l’Afrique et l’Asie, ce qui signifie que l’effet de richesse domine l’effet
de substitution. De plus, l’élasticité du taux de change réel par rapport
aux termes de l’échange est plausible par rapport aux travaux antérieurs.
La différence entre les structures économiques des deux groupes de pays
explique, en partie, la différence de réponse des taux de change réels à
un choc sur les termes de change (une amélioration de 10 % des termes
de l’échange entraı̂ne une appréciation de 5.3 % en Afrique et 5.6 % en
Asie). L’absence de l’effet des termes de l’échange sur le taux de change
réel en Amérique Latine confirme que l’effet de richesse compense l’effet
de substitution.
Des coefficients positifs (β2 ) pour les trois groupes de pays suggèrent
que la libéralisation commerciale est accompagnée d’une dépréciation du
taux de change réel. L’élasticité est différente pour les trois groupes de
pays : elle est de 0.16 en Afrique, de 0.39 en l’Asie et de 0.09 en Amérique
Latine. Néanmoins, cette élasticité demeure pour ces pays relativement
faible par rapport aux résultats antérieurs de la littérature (Eladawi
et Soto, 1995; Baffes et al. 1999). Une explication possible est que les
coefficients obtenus sont des moyennes des coefficients individuels.
Pour ces trois groupes les coefficients de cointégration relatifs aux
IDE confirment les prédictions théoriques. Le coefficient estimé (β3 ) est
négatif, impliquant que l’accroissement des flux de capitaux entraı̂ne
une hausse des dépenses intérieures et une réallocation des facteurs
de production vers le secteur des biens non échangeables; la hausse à
long terme de la demande des biens non échangeables entraı̂ne une
134 Imed Drine, Christophe Rault

appréciation du taux de change réel. De plus, les coefficients sont très


proches pour les trois groupes de pays. En effet, une hausse de 1 % des
flux des investissements étrangers entraı̂ne une appréciation moyenne
du taux de change réel de 0.05 %.

L’effet des dépenses publiques sur les taux de change réel (β4 )
est différent pour les trois groupes de pays. En effet, les estimations
indiquent qu’un accroissement des dépenses publiques engendre une
appréciation du taux de change réel dans le cas de l’Amérique Latine
et une dépréciation dans le cas de l’Asie et de l’Afrique. Selon les
prédictions théoriques le coefficient doit être négatif étant donné que
la hausse de la demande globale des biens non échangeables entraı̂ne
une hausse de leur prix. Le coefficient positif dans le cas de l’Asie
et l’Afrique peut refléter un effet d’éviction important qui se traduit
par une baisse de la demande privée des biens non échangeables. Si les
dépenses publiques sont intensives en biens échangeables, une politique
budgétaire expansionniste se traduit par une hausse d’impôt ou/et du
taux d’intérêt, ce qui réduit la demande privée du bien non échangeable.
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La baisse de la demande entraı̂ne alors dans ce cas une baisse des prix et
donc une dépréciation du taux de change réel (cf. Edwards, 1989). L’effet
des dépenses publiques sur le taux de change réel en Amérique Latine
et en Asie est comparable et relativement plus élevé qu’en Afrique.

Une augmentation de 10 % de la part des investissements intérieurs


entraı̂ne une dépréciation moyenne de 1.7 % en Afrique et en Amérique
Latine et 3.7 % en Asie (coefficient β5 ). Ce résultat est compatible avec
celui d’Edwards (1989) qui trouve également une élasticité faible (de
7 %) pour un groupe de 12 pays en développement. Une augmentation
des investissements se traduit en effet souvent par une hausse des
dépenses relative en biens échangeables et donc par une baisse du prix
relatif des biens non échangeables.

Enfin, le revenu par tête contribue aux variations de long terme du


taux de change réel pour les trois groupes de pays. Le coefficient (β6 ) est
négatif, impliquant que le développement économique est accompagné
par une appréciation du taux de change réel (effet Balassa-Samuelson).
L’effet du développement économique sur l’évolution de long terme du
taux de change réel est relativement faible en Afrique. Une hausse
de 1 % du revenu par tête entraı̂ne en effet une appréciation du taux de
change réel de seulement 0.07 %. En revanche, l’effet est relativement
important pour l’Asie et l’Amérique Latine puisque le taux de change
réel s’apprécie respectivement pour ces pays de 0.39 % et de 0.23 %
suite à une hausse de 1 % du revenu par tête.
Déterminants de long terme des taux de change réels... 135

Notons pour terminer, qu’en Afrique et en Asie ce sont les facteurs


externes (ouverture et termes de l’échange) qui contribuent le plus
à la dynamique de long terme du taux de change réel; la demande
interne jouant aussi un rôle important dans le cas de l’Asie. En
Amérique Latine, en revanche, les facteurs externes semblent avoir
un effet relativement limité sur le taux de change réel d’équilibre, le
développement économique (PIB par tête) ayant quant à lui un rôle
important.

4 CONCLUSION

L’objet de cet article était d’identifier des déterminants du taux


de change réel d’équilibre pour 45 pays en développement. Sur la
base d’approches théoriques généralement utilisées dans la littérature,
nous avons exposé un modèle théorique simple qui décrit l’interaction
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entre certaines variables macroéconomiques et le taux de change réel
d’équilibre. Ce modèle a fait, par la suite, l’objet d’une estimation par les
techniques économétriques récentes des panels non stationnaires. Nous
avons en particulier utilisé les tests d’intégration sur données de panel
récemment proposés par Im, Pesaran et Shin (1997, 2003) ainsi que
les tests de co-intégration sur données de panel développés par Pedroni
(1997, 1999, 2000, 2004), ce qui nous a permis de constater l’existence
de plusieurs sources d’impulsion influençant le taux de change réel à
long terme en Afrique, Amérique Latine et en Asie.
Nos investigations montrent qu’une amélioration des termes de
l’échange, une hausse de revenu par tête et les flux des capitaux
entraı̂nent une appréciation de long terme du taux de change réel.
En revanche, une hausse de l’investissement domestique et du degré
d’ouverture économique entraı̂ne une dépréciation du taux de change
réel; l’effet d’une hausse des dépenses publiques étant quant à lui
ambigu.
Les résultats présentés, validés par les techniques économétriques
récentes sur données de panel, ont pour principal intérêt de confirmer
que disposer d’une référence pour juger du degré de distorsion du taux
de change réel, n’est pas aussi simple que le laisse penser le concept
de PPA. Le taux de change réel est bien au centre d’une dynamique
économique et sa valeur dépend des spécificités économiques de chaque
pays. Autrement dit, nous ne disposons pas d’une norme fixe et générale
mais, pour chaque économie, la trajectoire du taux de change réel est
136 Imed Drine, Christophe Rault

fonction de son niveau de développement, de sa conduite en matière de


politique économique et de sa position sur le marché international.
Par ailleurs, nous constatons que les variations du taux de change
réel ne reflètent pas nécessairement un déséquilibre. Des ajustements
d’équilibre liés à des variations des fondamentaux peuvent être aussi à
l’origine des mouvements du taux de change réel.
Soulignons enfin que l’approche économétrique des panels non
stationnaires appliquée ici à 45 pays ne nous permet pas directement
de déterminer les sur ou sous-évaluations pour chaque pays pris
individuellement.

RÉFÉRENCES

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140 Imed Drine, Christophe Rault

ANNEXE 1 :
LA MÉTHODOLOGIE ÉCONOMÉTRIQUE
DES PANELS NON STATIONNAIRES

Nous présentons ci-dessous les tests d’intégration et de cointégration sur


données de panel utilisés dans notre étude.

1 Test de racine unitaire sur données de panel


Plusieurs tests ont été proposés dans la littérature (Levin et Lin, 1993,
2002; Quah, 1994; Im, Pesaran et Shin, 1997, 2003, IPS) mais le plus
populaire d’entre eux est celui proposé par IPS. Ce dernier repose sur
la régression suivante :


k
∗ ∗ ∗
∆yit = ρi yit−1 + Φij ∆yit−j + νit∗ , i = 1, 2, .., N et t = 1, 2, ..., T
j=1
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∗ =y −y .
avec yit it i
L’hypothèse nulle du test est H0 : ρi = 0 pour tout i contre H1 : ρi ≺ 0
pour au moins un i. Au lieu de supposer que le paramètre ρi est
identique pour tous les pays (Levin et Lin, 1993), la méthodologie IPS
utilise des tests de racine unitaire distincts pour chacun des n pays.
La stationnarité peut être testée au moyen de deux statistiques : la
statistique de Maximum de Vraisemblance, notée Lbar, et la statistique
de Student, notée tb. Ces deux statistiques sont construites à partir
des statistiques individuelles usuelles du test de Dickey-Fuller augmenté
(ADF). Dans ce travail, nous utiliserons la statistique tb plutôt que
celle du Lbar car les simulations de Monte-Carlo réalisées par IPS ont
montré que c’était la plus puissante des deux, même pour des valeurs
de N (nombre de pays) inférieures à 5. Cette statistique s’écrit comme
suit : √
N (tN,T − E(tN,T ))
tb = 
V ar(tN,T )

1 
N
où tN T = N tiT est une moyenne des t stats individuels obtenus lors
i=1
de la mise en œuvre d’un test ADF usuel sur séries temporelles, et où
E(tN,T ) et V (tN,T ) désignent respectivement la moyenne et la variance
des tiT sous l’hypothèse nulle d’intégration d’ordre 1 des séries, avec
N → ∞.
Déterminants de long terme des taux de change réels... 141

En supposant l’absence de dépendance contemporaine entre les indi-


vidus (pays) et pour T → ∞, Im, Pesaran et Shin (1997) montrent
que sous l’hypothèse nulle de non stationnarité, la statistique tb a une
distribution normale. Dans la partie appliquée le choix du nombre de
retards dans les régressions ADF individuelles se fait sur la base de si-
gnificativité du dernier retard en partant d’un nombre maximal égal à 3.
Remarquons que nos résultats s’avèrent en réalité robustes au nombre
de retards choisis.

2 Test de cointégration sur données de panel


Dans ce travail, le test de cointégration utilisé est celui récemment
proposé par Pedroni (1997, 1999, 2000, 2001, 2004). Comme le test
d’intégration de IPS (1997, 2003), ce test tient compte également de
l’hétérogénéité des individus à travers des paramètres spécifiques pour
chaque pays de l’échantillon.
Pedroni propose 7 statistiques pour tester la cointégration sur données
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de panel, quatre pour le modèle “Within” et trois pour le modèle
“Between”. Ces statistiques sont construites à partir d’un modèle
présupposant que les relations de cointégration sont hétérogènes entre
les pays et sont définies comme suit :
pour le modèle Within :
N T −1
 
N 
T 
Zρw = L̂−2 2
11i êi,t−1 L̂−2
11i êi,t−1 ∆êi,t − λ̂i : Rho − stat
i=1 t=1 i=1 t=1

 − 12

N 
T 
N 
T
 ∗ 
w
Zpp = ŝ∗2
N,T L̂−2 ∗2
11i êi,t−1 L̂−2 ∗
11i êi,t−1 ∆êi,t : P P − stat
i=1 t=1 i=1 t=1
 
− 12

N 
T 
N 
T 
Ztw = 2
σ̂N,T L̂−2 2
11i êi,t−1 L̂−2
11i êi,t−1 ∆êi,t − λ̂ i : Adf − stat
i=1 t=1 i=1 t=1
N T −1

Zvw = L̂−2 2
11i êi,t−1 : v − stat
i=1 t=1

pour le modèle Between :


 T 

N  
T
ZρB = ê2i,t−1 )−1 êi,t−1 ∆êi,t − λ̂i : Rho − stat
i=1 t=1 t=1
142 Imed Drine, Christophe Rault

 −1 T 

N 
T 
ZtB = σi2 ê2i,t−1 êi,t−1 ∆êi,t − λ̂i : Adf − stat
i=1 t=1 t=1
 T −1

N  
T
 
B
Zpp = ŝ∗2 ê∗2
i,t−1 ê∗i,t−1 ∆ê∗i,t : pp − stat
i=1 t=1 t=1
avec,
ki 
 
t
λ̂i = 1
T 1− s
ki +1 µi,t µi,t−s ,
s=1 t=s+1
1 t
ŝ2i = T µ2i,t ,
t=1
σi2 = ŝ2i + 2λ̂i ,

N
2
σN,T = T1 L̂−2 2
11i σi ,
i=1

t
ŝ∗2
i = 1
T µ∗2
i,t ,
t=s+1
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t
ŝ∗2
N,T = 1
T ŝ∗2
i,t ,
t=s+1

T ki 
 
T
L̂211i = 1
T
2 +
η̂i,t 2
T 1− s
ki +1 η̂it η̂i,t−s .
t=1 s=1 i=1
et où les résidus µi,t , µ∗i,t
et η̂it proviennent des régressions ci-dessus :
êi,t = γ̂êi,t−1 + µ̂i,t ,

Ki
êi,t = γ̂êi,t−1 + γ̂ik ∆êi,t−k + û∗i,t ,
k=1

M
∆yi,t = b̂mi ∆Xmi,t + η̂i,t .
m=1
Il est à noter que Li représente la ime composante de la décomposition
Cholesky de la matrice de Variance-Covariance des résidus, que λ̂ et
σN2
T sont deux paramètres utilisés pour corriger des problèmes d’auto-
corrélation dans le modèle, et que s2i et σi2 désignent respectivement les
variances individuelles contemporaines et de long terme.
Pour le modèle “Within”, 3 statistiques parmi 4 sont identiques aux
“rho-stat”, “t-stat” et “variance-stat” étudiés par Phillips et Ouliaris
(1990) pour les tests de racine unitaire sur des données individuelles.
La quatrième statistique correspond au test ADF standard (Dickey et
Fuller, 1979). De même pour le modèle Between, les deux premières
statistiques sont similaires aux “rho-stat” et “t-stat” définies par
Phillips et Ouliaris (1988) alors que la troisième statistique est celle
du test ADF standard.
Déterminants de long terme des taux de change réels... 143

Le modèle de base s’écrit comme suit :

yi,t = αi + δi t + ηt + βi xi,t + ei,t , i = 1, 2, .., N et t = 1, 2, ..., T

Les variables y et x sont supposées intégrées d’ordre un pour chaque


membre de l’échantillon et ηt représente un effet temporel commun à
l’ensemble de l’échantillon.
Si on note par γi le coefficient autorégressif relatif aux résidus de la ime
régression, alors pour la première catégorie de tests (le modèle Within),
l’hypothèse nulle et son alternative se présentent comme suit :

H0 : γi = 1 et H1 : γi = γ ≺ 1 pour tout i.

Pour la deuxième catégorie (le modèle Between), on a la spécification


suivante :
H0 : γi = 1 et H1 : γi ≺ 1 pour tout i.

Il est évident que pour la deuxième catégorie, l’hypothèse alternative


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est plus générale, puisqu’elle suppose que la dynamique transitoire est
hétérogène entre les individus.
Pedroni montre que la distribution asymptotique de ces 7 statistiques
de tests peut être exprimée comme suit :

χN,T − µ N
√ → N (0, 1),
v

où χN,T désigne la statistique considérée parmi les sept proposées, les
paramètres N et T représentant respectivement le nombre de pays
considérés et le nombre d’observations disponibles pour chacun d’entre
eux, µ et ν étant des termes d’ajustement décrits dans Pedroni (1999,
2000, 2004).
En termes de puissance, Pedroni (1997, 2004) montre que pour des
valeurs de T supérieures à 100, ces 7 statistiques se comportent
relativement bien et ne souffrent pas de distorsion de seuil. Cependant,
pour des échantillons de plus petites tailles (T inférieur à 20) la
statistique ZtB est la plus puissante, suivie des statistiques Zρw et Ztw .
C’est donc la statistique ZtB qui sera utilisée dans ce travail pour
déterminer l’existence ou non d’une relation de cointégration entre le
taux de change réel et ses fondamentaux.
Il est important de noter que l’hypothèse nulle testée est l’absence de
relation de cointégration entre les variables. Par conséquent, au seuil
considéré, comme il s’agit d’un test unilatéral, une statistique calculée
144 Imed Drine, Christophe Rault

plus petite que la valeur critique tabulée (−1.65 au seuil de 5 %)


conduira au rejet de l’hypothèse nulle d’absence de cointégration.

ANNEXE 2 : SYNTHÈSE DES PRINCIPALES ÉTUDES


ÉCONOMÉTRIQUES SUR LE TAUX DE CHANGE
RÉEL POUR LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT
Auteur Pays et période Variables retenues Méthodes
d’analyse économétriques
Edwards 12 pays (Brésil, termes de l’échange, - données de
(1989) Colombie, Salvador, flux de capitaux, panel, variables
Grèce, Inde, barrières tarifaires instrumentales avec
Israël, Malaisie, sur les importations, effet fixe.
Philippines, dépenses publiques, – équation avec
Afrique du Sud, Sri différentiel de un ajustement
Lanka, Thaı̈lande, productivité
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dynamique
Yougoslavie) (tendance), excès de autorisant des
crédit intérieur, effets de court
1962-1984
dévaluation terme des variables
nominale, nominales, et
investissement incluant le taux de
sur PIB. dévaluation. Taux de
change réel de long
terme dépendant
uniquement de
fondamentaux
« réels »
– technique de
Beveridge Nelson
utilisée pour calculer
les composantes
permanentes et
transitoires des
fondamentaux
Cottani, Vingt-quatre pays, termes de l’échange, -estimation par les
Cavallo et incluant l’Argentine, degré d’ouverture, moindres carrés
Khan (1990) la Bolivie, le Chili, flux de capitaux pondérés (pooled
la Colombie, la nets, excès de crédit OLS)
Jamaı̈que, le intérieur, PIB, – moyenne mobile
Pérou, l’Uruguay, croissance, inflation de trois années
la Côte-d’Ivoire, étrangère, tendance pour certains
l’Ethiopie, le Mali, linéaire. fondamentaux
la Somalie, le utilisée comme
Soudan et la Zambie proxy pour
1960-1983 la composante
permanente.
Déterminants de long terme des taux de change réels... 145

Ghura et Trente trois pays termes de - estimation


Grennes de l’Afrique l’échange, flux par la méthode
(1993) Sub-Saharienne de capitaux, degré des variables
1970-1987 d’ouverture, excès de
instrumentale
crédit intérieur, sur des séries
dévaluation temporelles incluant
nominale, tendance des variables
linéaire indicatrices
spécifiques par
pays (effet fixe).
Elbadawi Trois pays (Chili, termes de l’échange, - cointegration et
(1994) Ghana et Inde) flux de capitaux, modèles à correction
1967-1990 degré d’ouverture, d’erreur
dépenses publiques, – décomposition de
barrières tarifaires Beveridge-Nelson
sur les importations, pour calculer
différentiels de la composante
productivité permanente
(tendance linéaire), de certains
crédit intérieur, fondamentaux,
dévaluation pour d’autres
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nominale. utilisations d’une
moyenne mobile sur
cinq ans
Ades (1996) Douze pays déterminants de - Cointegration
(Argentine, long terme : termes – modèle à
Brésil, Chili, de l’échange, correction d’erreur
Colombie, Equateur, flux de capitaux,
Indonésie, Mexique, degré d’ouverture, – utilisation d’une
Philippines, dépenses publiques, moyenne mobile
Thaı̈lande, Turquie, taux d’intérêt pour calculer
Afrique du Sud, étranger, technologie les composantes
Venezuela), (tendance linéaire). permanentes et
transitoires.
1980 : 1-1996 : déterminants
4 (données de court terme :
trimestrielles) changements
transitoires en
termes d’échanges,
conditions
monétaires
relatives à celles
de l’étranger, prime
de risque, couverture
des réserves
internationales

Soto (1996) Chili termes de l’échange, - décomposition de


1978 : 1-1994 : 4 dépenses publiques, Beveridge-Nelson
flux de capitaux, des fondamentaux.
(données barrières tarifaires
trimestrielles) – Cointegration et
sur les importations, modèle à correction
dette externe, indice d’erreur.
de distorsion
financière, – modèle avec
différentiel de transition endogène
taux d’intérêt
146 Imed Drine, Christophe Rault

Montiel Cinq pays termes de l’échange, - Non-stationnarité


(1997) (Indonésie, Malaisie, degré d’ouverture, utilisée comme
Philippines, dépenses publiques, critère pour classer
Singapour, investissement les fondamentaux
Thaı̈lande) public, taux comme permanents
d’intérêt étranger, – Cointegration
1960-1994
inflation étrangère, (version modifiée
ratio de dépendance, de la technique de
tendance linéaire Johansen)
– modèle à
correction d’erreur
Razin et Quatre-vingt-treize termes de l’échange, -données de panel;
Collins (1997) pays (données issues flux de capitaux de effet fixe.
des Penn World long terme, équilibre
Tables) des ressources,
croissance de la
1975-1992
production par tête,
excès de croissance
de la monnaie, choc
de court terme sur le
produit, absorption
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et offre de monnaie
Elbadawi et Sept pays (Côte- termes de l’échange, version de-Newbold
Soto (1997) d’Ivoire, Ghana, degré d’ouverture, de la technique de
Kenya, Mali, Inde, flux de capitaux Beveridge-Nelson.
Chili, Mexique) de long terme, – Cointegration
dépenses publiques,
1960-1993 – modèle à
investissement
public, taux correction d’erreur
d’intérêt étranger, à la Phillips et
risque pays Loretan
Halpern et Six économies en Salaires réels - modèle à
Wyplosz transition (Croatie, des producteurs correction d’erreur.
(1997) républiques Tchèque agrégés, productivité – effet fixe pays
et Slovaque, marginale dans le capté par la
Hongrie, Pologne et secteur échangeable, constante, ainsi
Slovénie). taux de chômage, que par la constante
1990-1995 appréciation du et le trend.
taux de change,
(la taille de différentiels de taux
l’échantillon est d’intérêt.
fonction de la
disponibilité des
données)
Baffes, Deux pays termes de l’échange, -modèle à correction
Elbadawi et (Côte-d’Ivoire, degré d’ouverture, d’erreur.
O’Connell équilibre des – procédure en
Burkina Faso)
(1997) ressources, part de trois étapes : ordre
l’investissement, d’intégration des
niveau de prix variables, estimation
étrangers (Engle-Granger,
Johansen, calcul
du taux de change
d’équilibre en
utilisant la
décomposition
de Beveridge-Nelson.
Déterminants de long terme des taux de change réels... 147

Zhang (2001) Un pays (Chine), Investissement, Tests de


dépenses publiques, cointégration à
1952-1997
taux de croissance la Johansen
des exportations,
degré d’ouverture
Xiaopu Un pays (Chine) Termes de l’échange, - Tests de
(2002) indicateur cointégration à
1980-1999
d’ouverture la Johansen
économique, rapport – Modèle à
dépenses publiques correction d’erreur,
sur PIB
– Filtre HP.
MacDonald Un pays (Afrique du Taux d’intérêt réel - Tests de
et Ricci Sud) étranger, PIB réel cointégration à
(2003) par tête, prix de la Johansen
1970-2001
gros, indicateur – Modèle à
d’ouverture correction d’erreur
commerciale,
solde budgétaire
rapporté au PIB
Bjornland Un pays (le Prix du pétrole, Modèle Var
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(2004) Vénézuela) la production structurel, fonctions
1985-1999 manufacturière de réponse

Sources : Edwards et Savastano (1994) et calcul des auteurs

ANNEXE 3 : RÉSULTATS DES TESTS D’INTÉGRA-


TION SUR DONNÉES DE PANEL (IM, PESARAN ET
SHIN, 1997, 2003) POUR L’AFRIQUE, L’AMÉRIQUE
LATINE ET L’ASIE7

1) Afrique

Taux de change réel


Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−1.34 8
−1.6 9
−2.30 −2.38

7 Toutes les variables sont exprimées en logarithmes.


8 La valeur critique à 5 % est de −1.65.
9 La valeur critique à 5 % est de −1.65.
148 Imed Drine, Christophe Rault

PIB par tête


Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.09 −1, 60 −2.30 −2.38

Termes de l’échange
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.66 −0.17 −7.77 −5.72

Politique commerciale
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.55 0.063 −2.33 −7.77
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Dépenses publiques
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.79 −1.79 −3.45 −4.05

Investissements directs étrangers


Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.19 −1.62 −2.63 −4.35

Investissement intérieur
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.23 −1.14 −3.89 −3.23

2) Amérique Latine
Taux de change réel
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.23 −1.43 −3.32 −4.32
Déterminants de long terme des taux de change réels... 149

PIB par tête


Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.12 −1, 43 −2.21 −2.54

Termes de l’échange
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.32 −0.43 −5.45 −5.21

Politique commerciale
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.43 −0.98 −3.23 −6.47
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Dépenses publiques
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−1.32 −1.12 −2.31 −3.21

Investissements directs étrangers


Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.12 −1.43 −2.12 −5.22

Investissement intérieur
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.41 −1.21 −3.32 −4.23

3) Asie
Taux de change réel
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.32 −1.67 −2.54 −2.12
150 Imed Drine, Christophe Rault

PIB par tête


Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.19 −1, 45 −2.31 −3.45

Termes de l’échange
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.36 −0.32 −5.47 −6.32

Politique commerciale
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.12 −0.43 −2.54 −3.34

Dépenses publiques
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Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.86 −1.68 −3.32 −4.65

Investissements directs étrangers


Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−0.21 −1.42 −2.55 −3.21

Investissement intérieur
Niveau Différences premières
Constante Constante et tendance Constante Constante et tendance
−1.32 −1.35 −3.21 −4.67

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