Tout ce qu’il faut pour

cultiver le plaisir de
la découverte dans
notre grand cahier
Rentrée culturelle
Véronique Hivon forcée
Cahier E
à l’abandon Page A 3
◆ www.ledevoir.com ◆

VO L . C V I I No 1 9 4 LE DEVOIR, LES SAMEDI 27 ET DIMANCHE 28 AOÛT 2016 2 , 8 3 S| + TA X E S = 3 , 2 5 S|

S ERVICES D ’ INJECTION SUPERVISÉE LA DURE ATTENTE Cinéastes

en plein
désarroi
au FFM
Les déboires du festival
résonnent jusqu’à
des ambassades et des
institutions nationales
ODILE TREMBLAY

Ifilmslrial,n’yduenavait pas beaucoup du monde à l’Impé-

ce premier matin d’un Festival des
monde (FFM) dont la nouvelle grille
horaire avait été finalisée la veille. Davantage
l’après-midi, alors que le fidèle public s’était
déplacé malgré la houle, plus dispersé, mais
au poste, appréciant les films ou pas, mais se
promettant de revenir. Ça ne règle pas le pro-
blème de fond.
Deux jeunes cinéastes européennes se sont
confiées au Devoir, en refusant de divulguer pu-
bliquement leur nationalité. Elles ne savaient
trop quoi faire. Venues présenter leurs œuvres
dans la section du cinéma étudiant au Festival
VALÉRIAN MAZATAUD STUDIOS HANS LUCAS des films du monde, elles se sont fait répondre
Distribution de matériel stérile dans les rues de Montréal, que sillonnent sans relâche les «messagers de rue» que ce volet était annulé : « Sans que personne
nous ait averties auparavant de ne pas nous dé-
de Cactus. Présents avant et après l’injection, personne n’est là pendant. D’où cet appel répété pour des sites placer à Montréal », se révoltent-elles. On leur a
supervisés qui permettraient d’agir à ce moment crucial du cycle de la consommation. assuré sur place que le jury verrait leurs films
quand même, mais sans projections publiques,
mais comment en être certaines ?
« Nous avons rencontré des cinéastes d’Israël, de
Los Angeles, qui vivent la même situation que

L’insécurité pèse lourd sur les junkies nous », assurent-elles. Ces jeunes réalisatrices,
dont les billets d’avion et les chambres d’hôtel
étaient défrayés avec un coup de pouce d’asso-
ciations, dénoncent un manque de respect à l’en-
La promesse de lieux sécurisés tarde à se concrétiser à Montréal droit des cinéastes, laissés à ce point dans le noir
par le festival qui avait sélectionné leurs films.
Elles auraient aimé se regrouper pour orga-
Voilà quinze ans que le combat dure. Les utilisateurs de drogues par injection espèrent encore niser une marche de protestation devant le ci-
voir ouvrir à Montréal des ser vices d’injection super visés, qui pourraient sauver des vies et Notre dossier › néma Impérial, mais comment joindre leurs
semblables ? Au cours des années précé-
freiner les épidémies de VIH et d’hépatite C. À l’approche de la Journée internationale de sen- La consommation n’a ni âge, dentes, l’hôtel Hyatt servait de quartier géné-
sibilisation aux surdoses (31 août), état des lieux d’un épineux dossier. ni sexe, ni statut social. Cinq ral. Cette année, les créateurs n’ont guère
portraits pour faire tomber d’endroit où se réunir.
SOPHIE MANGADO nicule estivale ou de la fatigue de Raphaël, on les clichés. Pages A 5 Serena Dykman devait accompagner en pre-
ne sait trop laquelle des deux torpeurs engour- mière mondiale, dans la compétition documen-

«V ous voulez voir où on fait ça, en atten-

dant les SIS [services d’injection super-
visée] ? » Raphaël, la mi-trentaine abîmée, veut
dit le plus. Mais il reste debout, parce qu’il
tient à cette visite improvisée des lieux d’injec-
tion du centre-ville.
Pour croire, il faudra voir.
Bien des étapes restent à
franchir avant de voir des
taire, son film Nana, à la mémoire de sa grand-
mère, une rescapée d’Auschwitz. Domiciliée à
New York, elle l’a réalisé en français, ravie de le
que « le monde sache » dans quel « environne- SIS à Montréal. Page A 4
ment dégueulasse le monde s’injecte ». De la ca- VOIR PA GE A 8 : INSÉCURITÉ VOIR PA GE A 8 : CINÉASTES

L IEUX DE POUVOIR

Le Bois-de-Coulonge, là où le pouvoir a été forcé

En 1966, l’Union nationale de Johnson espérait déjà la disparition du lieutenant-gouverneur
De la « soucoupe volante » du « bunker »
jusqu’au lac à l’Épaule, en passant par l’« aqua-
Grandeur nature › Les fous rium », Le Devoir a parcouru cet été quelques-
de Bassan de Bonaventure, une uns des lieux de pouvoir où le Québec moderne
colonie fragilisée. Page A 7 a été construit. Cinquième de six textes.

DAVE NOËL
Livres › Imaginer le pire. Cathe- MARCO BÉLAIR-CIRINO
rine Mavrikakis revient avec

F
évrier 1966, le manoir du Bois-de-
Oscar De Profundis, un roman Coulonge, la résidence officielle du
apocalyptique. Page F 1 lieutenant-gouverneur du Québec,
est la proie des flammes. Le lieute-
nant-gouverneur Paul Comtois fait
Avis légaux.................. C 6
des pieds et des mains pour sauver les re-
Carrières ..................... C 4
liques sacrées conser vées dans la chapelle. Il
Décès............................ C 7
échoue à s’extirper de l’énorme brasier. La
Mots croisés............... B 6
Petites annonces ...... C 7
monarchie québécoise vacille.
MARCO BÉLAIR-CIRINO LE DEVOIR
Sudoku......................... B 6
VOIR PA GE A 8 : POUVOIR Vue sur les écuries, que les visiteurs confondent souvent avec le manoir, rasé par un incendie, en 1966.
A 2
Ottawa annonce des
effectifs et de l’argent
pour les missions de paix
O ttawa — Le gouvernement
libéral a avisé les Nations
unies que le Canada était prêt à
fournir des troupes et de l’ar-
gent pour les missions de main-
tien de la paix dans le monde.
Jusqu’à 600 soldats cana-
diens, dont des ingénieurs et
des professionnels de la santé,
se joindront à des opérations
de paix, accompagnés par de
l’équipement comme des héli-
coptères et des avions, ont an-
noncé les ministres de la Dé-
fense et des Af faires étran-
gères, Harjit Sajjan et Sté-
phane Dion, vendredi.
« Il est temps pour le Canada
de choisir l’engagement plutôt
que l’isolement, a déclaré
M. Dion lors d’une conférence
de presse à Saguenay, où le cau-
cus libéral national était réuni
pour une retraite de deux jours.
Il est temps d’agir avec conviction
et de manière responsable comme
un vrai artisan de la paix.»
Les effectifs militaires addi-
tionnels constituent une aug-
mentation majeure par rap-
port aux 19 soldats canadiens
Harper met fin à sa
carrière politique
Ottawa — L’ancien premier mi-
nistre Stephen Harper a démis-
sionné de son poste de député
à la Chambre des communes.
Un communiqué annonçant
cette décision a été publié ven-
dredi matin, dix mois après la
défaite du Parti conservateur
(PC) aux élections fédérales.
Dans ce communiqué, M. Har-
per s’adresse d’abord aux élec-
teurs de sa circonscription de
Calgary Heritage, les remer-
ciant pour leur « appui » et leur
« confiance » pendant presque
L E D E V O I R ,
assignés à des missions de
paix à la fin du mois de juillet.
Les nouvelles troupes permet-
tront au Canada de revenir à
un nombre de Casques bleus
semblable à celui dont il dis-
posait dans les années 1990 et
au début des années 2000.
M. Sajjan a déclaré que l’an-
nonce de vendredi indiquait que
le Canada était prêt à s’engager
de nouveau dans une grande va-
riété d’opérations de paix multi-
latérales. Il a cependant prévenu
que les choses avaient considé-
rablement changé au cours des
20 dernières années.
Le gouvernement de Justin
T r udeau consacrera égale-
ment 450 millions sur trois ans
à des projets faisant la promo-
tion de la paix et de la sécurité
à travers le monde, y compris
ceux prévoyant l’envoi de poli-
ciers et d’experts civils.
À la fin du mois de juillet,
75 policiers et neuf experts mi-
litaires du Canada participaient
à des missions, selon l’ONU.
La Presse canadienne
18 ans. Puis, l’ancien premier
ministre dresse la liste de ce
qu’il considère comme étant
ses réussites. « Nous avons uni
tous les conservateurs sous une
seule bannière. Nous avons
baissé les taxes et les impôts
[…]. Nous avons placé les
droits des victimes avant ceux
des criminels », écrit-il. Peu de
temps après sa défaite électo-
rale, M. Harper s’est joint à
une firme de consultations,
s’alliant à deux de ses anciens
conseillers, Ray Novak et Je-
remy Hunt. On s’attend égale-
ment à ce qu’il siège aux
conseils d’administration.
La Presse canadienne
L E S S A M E D I 2 7
ACTUALITÉS
Le Tribunal donne raison à la FIQ
Un jugement pourrait sonner le glas du recours aux agences privées
dans les établissements de santé du Québec
AMÉLIE
DAOUST-BOISVER T
L es établissements de santé
sont les « véritables em-
ployeurs » des infirmières et
autres personnels de la santé
envoyés par des agences pri-
vées de placement dans des
établissements publics de
santé, tranche un jugement
rendu jeudi par le Tribunal
administratif du travail.
Les employés des agences
doivent par conséquent bé-
néficier des conditions pré-
vues dans les conventions
collectives publiques.
Ce jugement pourrait son-
ner le glas du recours aux
agences privées dans les éta-
blissements de santé du Qué-
bec, selon Régine Laurent, la
présidente de la Fédération in-
terprofessionnelle de la santé
(FIQ), qui était requérante
dans ce dossier.
« Les agences relouent le
personnel du réseau pour plus
cher, observe Mme Laurent. En
imposant les mêmes conditions
de travail que dans le réseau,
leur marge de profit disparaît. »
Mme Laurent savourait la vic-
toire, vendredi. « Je suis vrai-
ment, vraiment contente. Enfin,
un juge nous donne raison ! »
L’af faire a débuté en 2009.
La FIQ avait déposé une re-
quête pour faire reconnaître
que les professionnels en soins
infirmiers et cardiorespira-
toires employés par l’hôpital
Maisonneuve-Rosemont par
l’intermédiaire d’une agence
devaient être considérés comme
des syndiqués.
Le juge André Michaud
s’est rendu aux arguments
du syndicat.
« L’intégration dans l’entre-
prise, qui constitue un facteur
essentiel à considérer en vue de
E T D I M A N C H E 2 8
JACQUES NADEAU LE DEVOIR
Régine Laurent, la présidente de
la Fédération interprofessionnelle
de la santé, qui était requérante
dans ce dossier.
déterminer l’identité du véri-
table employeur […] ne peut
être plus par faite que dans la
situation actuelle », écrit-il dans
le jugement. En effet, l’établis-
sement de santé « fait appel à
une agence qui présente une
personne pour exercer les tâches
requises au même titre, de la
même façon, dans les mêmes
conditions, sous la même super-
vision, et avec le même équipe-
ment que les autres membres de
l’équipe, sans que le patient y
voie la moindre différence. »
Les contrats conclus avec
les agences ne sont pas pour
A O Û T 2 0 1 6
autant « illégaux ». La loi per-
met aux établissements pu-
blics de santé de sous-traiter
des soins de santé. Mais, pour
le juge Michaud, les ser vices
que les agences privées s’en-
gagent à livrer « consistent
uniquement en fourniture de
main-d’œuvre et non en soins
de santé ».
Comme le « véritable em-
ployeur », c’est l’établissement
de santé, c’est « ultimement »
avec lui, et non pas l’agence,
que leur personnel doit négo-
cier ses conditions de travail.
La loi 10 évoquée
Le juge évoque même la
loi 10, la grande réforme admi-
nistrative du réseau menée par
le ministre de la Santé et des
Services sociaux, Gaétan Bar-
rette, pour expliquer sa déci-
sion. « Le législateur a exprimé
clairement son intention d’amé-
liorer l’ef ficacité et l’ef ficience
du système en réduisant le
nombre d’intervenants dans le
réseau », écrit André Michaud.
Le réseau compte aujourd’hui
moins d’établissements, et par
conséquent, moins d’accrédita-
tions syndicales. « Une telle vo-
lonté d’alléger l’organisation des
services ne peut être compatible
avec la reconnaissance de di-
verses agences de placement
comme étant les véritables em-
ployeurs, ajoute-t-il, car cela au-
rait pour effet d’augmenter dras-
tiquement le nombre d’interve-
nants et d’alourdir le fonctionne-
ment du réseau de la santé ».
Si le personnel des agences
demandait aussi une accrédi-
tation syndicale auprès de leur
employeur privé, « cela consti-
tuerait un véritable caphar-
naüm, ce qui est complètement à
l’opposé des intentions de simpli-
fication, d’efficacité et d’efficience
voulues par le législateur ».
Autre argument évoqué: le ré-
seau de la santé doit être consi-
déré comme le véritable em-
ployeur pour que la loi sur les
ser vices essentiels s’applique
efficacement, ajoute le juge.
L’établissement de santé en
cause dans ce jugement « ne
peut se soustraire à ses obliga-
tions en prétendant que les em-
ployés provenant d’agences ne
sont pas les siens » en vertu de
la Loi sur les conditions de tra-
vail dans le secteur public,
conclut le juge.
Des conséquences
concrètes ?
Régine Laurent souhaite que
le ministère de la Santé et des
Services sociaux interpelle ra-
pidement ses établissements
pour appliquer le jugement.
« J’espère que le ministre va
envoyer des directives claires »,
affirme-t-elle en entrevue.
Le cabinet du ministre de la
Santé et des Services sociaux,
Gaétan Barrette, a dit « pren-
dre acte » du jugement et s’est
refusé à tout commentaire.
Selon la FIQ, il est de plus en
plus difficile d’apprécier l’am-
pleur du phénomène du re-
cours aux agences privées dans
le réseau de la santé. Le MSSS
divulgue de moins en moins
d’informations et la transpa-
rence n’est pas au rendez-vous,
estime Régine Laurent.
Dans des documents de
gestion, le MSSS affirme que
le recours à la main-d’œuvre
indépendante infirmière a di-
minué de 51 % en 2014-2015
par rapport à 2009-2010. Des
progrès auraient aussi été en-
registrés en ce qui concerne
les infirmières auxiliaires et
les préposés aux bénéficiaires,
affirme le MSSS.
Le Devoir

HÔPITAL
L’urgence de Gatineau,
une des pires
du monde occidental
SARAH R. CHAMPAGNE
D ans un rappor t produit
après le décès d’un homme
de 75 ans, le coroner Pierre
Bourassa décrit l’urgence de
l’hôpital de Gatineau « parmi
les pires du monde occidental
pour les délais de soins ».
De Sale Gauthier, mor t en
août 2015, y a en effet attendu
20 fois plus longtemps que le
« délai d’attente idéal » pour
voir un médecin. Ce délai est
de 30 minutes pour son niveau
de priorité selon l’Échelle ca-
nadienne de triage et de gra-
vité (ETG), alors que M. Gau-
thier a été vu 10 heures après
son arrivée le 15 août 2015.
L’homme souf frait de sclé-
rose latérale amyotrophique
(SLA). Après s’être blessé à
l’épaule en raison d’une chute,
il est amené en ambulance à
l’hôpital, où il est admis à
16 h 07. Le médecin le voit à
2 h 07 dans la nuit du 16 août, et
une fracture de l’humérus est
diagnostiquée. Il décédera le
22 août dans ce même hôpital.
Le niveau 3 de priorité avait
été attribué à M. Gauthier. Le
délai moyen d’attente ce jour-là
pour ce niveau était de 4 h 25,
note le coroner. Il souligne éga-
lement que cinq patients arri-
vés après 16 h, jugés aussi ou
moins prioritaires, ont été pris
en charge avant M. Gauthier.
Le coroner Bourassa cite le
commissaire à la santé et au
bien-être, qui place les ur-
gences du Québec en queue
de peloton du monde occiden-
tal. L’urgence de l’hôpital de
Gatineau arrive dernière du
« palmarès des urgences », ayant
obtenu la note de D– dans ce
classement. Ce sont ces deux
indicateurs mis ensemble qui
lui font dire que les délais de
soins y sont parmi les pires du
monde occidental.
ARRÊT DES PROCÉDURES
Le sort d’Applebaum
sera fixé le 12 septembre
JEANNE CORRIVEAU
A ccusé de complot, l’ex-
maire de Montréal Mi-
chael Applebaum saura le
12 septembre s’il obtient ou
non l’ar rêt des procédures
par rappor t au procès qu’il
doit subir cet automne.
L’avocat de M. Applebaum,
Me Pierre Teasdale, a déposé
une requête en arrêt de procé-
dures, estimant que les docu-
ments transmis par la Cou-
ronne à la défense n’étaient
pas complets, ce qui ne permet
pas à son client de bénéficier
d’une défense pleine et entière.
Il a notamment invoqué le
fait que les policiers avaient
omis de consigner par écrit
les informations relatives à de
nombreuses communications
qu’ils auraient eues entre
avril 2014 et mai 2015 avec le
témoin clé Hugo Tremblay,
ex-chef de cabinet de M. Ap-
plebaum lorsque celui-ci était
maire de l’arrondissement de
L E D E V O I R ,
ACTUALITES
Un problème dont les ad-
ministrateurs du nouveau
Centre intégré de santé et de
ser vices sociaux de l’Ou-
taouais (CISSSO) se disent
« très conscients ». Le directeur
des services professionnels du
CISSSO, le Dr Guy Morissette,
insiste cependant pour ne pas
désavouer la qualité des soins :
« On parle des délais d’accès à
des services, pour voir un méde-
cin, on ne parle pas de comment
ils font leur travail. » Cet enjeu
est provincial, rappelle-t-il, en
assurant que l’établissement a
déjà entrepris des actions.
Autres questions
Aline Br eton Gauthier a
décrit, au jour nal Le Droit,
les der niers jours de son
mari comme « une semaine
de calvaire ». Elle racontait
dans ce même article de jan-
vier 2016 qu’elle avait eu du
mal à obtenir de la nour ri-
ture pour M. Gauthier, que
ses médicaments n’avaient
pas été administrés au bon
moment et qu’elle l’avait re-
trouvé souillé dans son lit à
quelques reprises.
Ces éléments sont notés
dans le rappor t du coroner
Bourassa, comme pouvant
avoir un lien indirect. L’ins-
cription du médecin le jour du
décès — « décédé subitement
sans cause évidente » — aurait
dû en outre déclencher « auto-
matiquement un avis au coro-
ner ou au moins au directeur
de l’établissement ».
Après sa médiatisation, le
commissaire aux plaintes du
CISSSO s’est déjà penché sur
ce décès. « Il va de soi que les
soins et services décrits dans vo-
tre plainte ne correspondent pas
à la qualité des services atten-
dus », écrit-il dans son rapport.
Le Devoir
Côte-des-Neiges–Notre-
Dame-de-Grâce.
Vendredi, M e Teasdale a
demandé que soient divul-
guées à la défense les notes
prises par les procureurs de la
Couronne lors de rencontres
tenues en avril 2015 entre les
policiers et Hugo Tremblay.
Le juge Daniel Bédard a pris
connaissance à huis clos de
ces notes afin de déterminer si
celles-ci pourront être trans-
mises à la défense.
C’est la deuxième fois que
Michael Applebaum demande
un arrêt des procédures. En
juin der nier, le juge Rober t
Marchi avait rejeté sa requête,
mais il avait consenti à devan-
cer de près d’un an la tenue
du procès, qui débutera le
14 novembre.
Rappelons que les accusa-
tions qui pèsent sur Michael
Applebaum sont liées à l’obten-
tion présumée de pots-de-vin.
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L E S S A M E D I 2 7
La députée de Joliette, Véronique Hivon, doit se retirer de la course à la direction du Parti québécois, son état de santé s’étant détérioré
au cours des derniers jours, au point de la contraindre à un repos complet pour au moins un mois.
CHEFFERIE DU PQ
Véronique Hivon forcée à l’abandon
Ses adversaires s’engagent à faire vivre ses idées et propositions
MARIE-MICHÈLE SIOUI
E n réaction à l’annonce de la
députée Véronique Hivon,
contrainte vendredi d’aban-
donner la course à la direc-
tion du Parti québécois (PQ)
en raison de problèmes de
santé, les candidats à la chef-
ferie se sont tous engagés à
faire vivre les idées de celle
qui était jusque-là leur rivale.
« Rayonnante », « investie »,
« déterminée » : les épithètes
étaient nombreuses pour dé-
crire la femme de 46 ans, qui
s’était lancée dans la course à
la succession de Pierre Karl
Péladeau dans l’espoir de re-
bâtir la confiance entre la po-
pulation et la classe politique.
Dans un communiqué, Vé-
ronique Hivon a annoncé que
la labyrinthite qui l’avait obli-
gée à suspendre ses activités
le 19 août la forçait désormais
au repos complet, puisque son
état s’est détérioré au cours
des derniers jours. La députée
de Joliette n’est plus seule-
ment victime de vertiges et de
nausées ; son ouïe est désor-
mais af fectée, et l’option de
poursuivre la course, écartée.
« Ce n’est pas un choix. C’est
une fatalité. C’est une bad
luck, a commenté la responsa-
ble de sa campagne, Pascale
Sévigny, en entrevue au De-
voir. C’est très dur. L’émotion
dominante est la colère. Elle est
fâchée de la situation, qui est
hors de son contrôle. »
En remerciant tous ceux qui
ont travaillé à sa campagne,
Véronique Hivon a annoncé
son intention de demeurer
et
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E T D I M A N C H E 2 8
« Ce n’est pas un choix. C’est une
fatalité. C’est une bad luck. C’est très
dur. L’émotion dominante est la colère.
Elle est fâchée de la situation,
qui est hors de son contrôle.
La responsable de campagne de Mme Hivon, Pascale Sévigny
neutre, laissant ses partisans
« complètement libres de leurs
choix pour la suite », selon son
communiqué. Elle a l’inten-
tion de reprendre ses fonc-
tions de députée une fois sa
maladie guérie.
Une rassembleuse
Les uns après les autres,
les adversaires de Véronique
Hivon lui ont souhaité un
prompt rétablissement. « Je
suis un peu retourné », a réagi
Jean-François Lisée, qui avait
abandonné la précédente
course à la chef ferie, esti-
mant que son parti avait déjà
choisi Pier re Karl Péladeau
avant même la fin de sa cam-
pagne. «C’est déchirant lorsqu’on
le décide soi-même. Ça doit
être encore pire quand on se le
fait imposer. »
À son avis, le plus grand
appor t de sa collègue à la
course se mesurait par son
attitude, empathique et em-
pr einte de bon jugement.
« Quand elle a fait sa proposi-
tion sur l’accessibilité à la
justice, moi, j’ai dit à mon
% de rabais sur TOUS
nos pieds de lampes
A O Û T 2 0 1 6
»
équipe : ça ne sert à rien que je
fasse une proposition, la sienne
est parfaite », a-t-il raconté.
Alexandre Cloutier a aussi
salué le côté rassembleur de
sa collègue. « Il faut que ses
idées survivent à son départ »,
a-t-il insisté. L’atteinte de l’in-
dépendance au pétrole d’ici
2050, la réforme des institu-
tions, et notamment du mode
de scr utin, voilà des idées
qu’il compte défendre. « Elle
incar ne la politique autre-
ment. Il y en a beaucoup qui
l’ont suivie pour cette raison.
Elle a ramené du monde au
PQ », s’est-il félicité.
Paul St-Pierre Plamondon
a enchaîné. « Reconnecter la
population au PQ, c’est exac-
tement ma mission. Et je vais
continuer cette mission », a-t-il
af firmé, en remerciant son
ex-rivale d’avoir « regagné la
confiance de plusieurs personnes
envers la classe politique ».
Martine Ouellet,
seule femme
Si les autres candidats ont
préféré ne pas s’avancer sur
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l’impact que pourrait avoir le
dépar t de Véronique Hivon
sur leurs propres campagnes,
Mar tine Ouellet a quant à
elle reconnu qu’il serait pos-
sible qu’elle récolte davan-
tage d’appuis, maintenant
qu’elle est la seule femme
dans la course. « Je pense que
c’est un avantage d’être une
femme, parce qu’on a besoin
d’une femme première minis-
tre, a-t-elle aussi af firmé. Le
premier ministre Couillard
n’a aucune sensibilité, il s’en
fout des patients, des régions
du Québec. Il n’a pas de sensi-
bilité pour les enfants, pour
les citoyens. »
La députée de Vachon a sa-
lué les propositions de Véro-
nique Hivon au sujet de la
lutte contre l’évasion fiscale
et des CPE — sa rivale souhai-
tait ramener le tarif unique.
« Elle a travaillé pour la conver-
gence des forces souverainistes
et je continue de le faire sur le
terrain », a-t-elle assuré.
Cette labyrinthite constitue
un nouveau défi de santé pour
la députée, qui avait quitté ses
fonctions de ministre en octo-
bre 2012 en raison d’une gros-
sesse à risque, pour revenir
au travail un mois plus tard,
après une fausse couche.
« Elle est vraiment malchan-
ceuse », a convenu Pascale Sé-
vigny. Mais elle n’abandon-
nera pas pour autant, a prédit
Martine Ouellet. « Elle est une
femme déterminée. […] Je suis
convaincue qu’elle va conti-
nuer », a-t-elle affirmé.
Le Devoir
A 4
Pour croire,
il faudra voir
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D
ans les organismes communau-
taires, on reste fébrile. Les ser-
vices d’injection super visée
(SIS) verront-ils enfin le jour ?
« On veut y croire, mais on est in-
quiets », confie Sylvie Boivin, di-
rectrice de L’Anonyme, qui gérera le premier
SIS mobile en Amérique du Nord. « Il reste en-
core bien des étapes hors de notre contrôle, ajoute
le directeur adjoint Julien Montreuil. Après tant
d’années, il y a un certain lâcher-prise, ça arri-
vera quand ça arrivera. »
Depuis 2011, la Direction régionale de la santé
publique (DRSP) se prépare à déposer une de-
mande d’exemption le plus incontestable possi-
ble. Acheminée à Santé Canada au printemps
2015, celle-ci exige de répondre à 26 critères.
« On sent un soutien des trois
ordres de gouvernement, et la
collaboration avec le Service de
police de la Ville de Montréal
[dont l’appui fait partie des cri-
tères] est bien enclenchée. Tout
ça favorise l’idée que les SIS
vont pouvoir se concrétiser
dans un avenir assez proche »,
espère la D re Carole Moris-
sette, porteuse du dossier des
SIS à la DRSP. Elle se garde
de préciser le moment auquel
le dossier pourrait aboutir,
tant les étapes à franchir demeurent nom-
breuses. « Pas avant des mois, c’est cer tain.
Quand on sera à quelques semaines d’une ouver-
ture assurée, à ce moment-là on pourra affirmer
que ça va se faire.»
Le piège de la consommation
« Je me fais demander tous les jours depuis trop
longtemps si les SIS vont enfin ouvrir. Je n’en re-
viens pas qu’on soit encore dans l’attente. » Moxy
(prénom d’emprunt) travaille dans un orga-
nisme distribuant du matériel d’injection sté-
rile. Après une douzaine d’années d’errance,
elle est par venue à reprendre le dessus et
maintient une consommation occasionnelle.
« La consommation, on la choisit peut-être au
tout début, mais on perd très vite le contrôle.
Quand j’ai consommé la première fois, je ne sa-
vais pas que je deviendrais accro. »
Pour celle qui dit avoir compris que l’absti-
nence n’était pas pour elle et qui a su trouver un
équilibre, « la drogue ne disparaîtra pas. J’aime-
rais ça que, demain, ça n’existe plus, mais ça
n’arrivera pas. Alors, mieux vaut donner aux uti-
lisateurs l’envie de prendre soin d’eux-mêmes. »
La Santé publique attend toujours l’approba-
tion des budgets par le ministère de la Santé et
des Services sociaux (MSSS). Aux communica-
tions, on s’abstient de mettre un chiffre sur les
montants discutés. « Les chiffres qui ont circulé
jusqu’à présent sont à prendre avec précaution,
a-t-on précisé par courriel au Devoir. Le mon-
tant de 5 millions de dollars [s’applique] unique-
ment à la première année d’exploitation des SIS
et inclut les montants récurrents par année et
non récurrents pour le démarrage et l’aménage-
ment des lieux. »
Carole Morissette rapporte que, « selon une
étude sur le rapport coûts-bénéfices menée par la
Santé publique, l’implantation des SIS devient
rentable dès la quatrième année de fonctionne-
ment » puisque la prévention des infections et
des surdoses engendre une diminution des
coûts associés aux soins de santé. Une fois le
budget approuvé, il restera à bâtir les lieux phy-
« On va enfin avoir
un outil qui aurait dû
être à notre disposition
depuis longtemps
pour éviter des morts
et être présents
à un moment crucial
»
du cycle de consommation
Sandhia Vadlamudy, directrice du site
d’échange de seringues Cactus
siques au sein des organismes communau-
taires concernés, à les faire valider par Santé
Canada (un des der niers critères de la de-
mande d’exemption auxquels il faut se confor-
mer) et finalement à engager le personnel.
« Essaie de ne pas mourir »
«On va enfin avoir un outil qui aurait dû être à
notre disposition depuis longtemps pour éviter des
morts et être présents à un moment crucial du cy-
cle de consommation », estime Sandhia Vadla-
mudy, directrice de Cactus (premier site
d’échange de seringues en Amérique du Nord, à
son ouverture en 1986 ; l’organisme a distribué
l’an dernier plus de 600 000 seringues du million
dispensé sur l’ensemble de l’île de Montréal).
« On est là avant l’injection, après, mais pas pen-
dant. Or des messages de pré-
vention pourraient être passés
à ce moment-là. Les SIS nous
offrent un éventail de possibili-
tés pour améliorer la vie des
utilisateurs et favoriser leur
empowerment.»
Tel est le principe de réduc-
tion des méfaits. « Le lien
qu’on développe avec les gens
qui fréquentent nos orga-
nismes est la base pour qu’ils
commencent à envisager de
prendre soin d’eux. On les ac-
cueille comme ils sont. » Une suite logique, donc,
pour les acteurs du milieu. Sylvie Boivin
abonde : « On distribue du matériel stérile, on sug-
gère les pratiques d’injection les plus sécuritaires
possible, puis on a l’impression de dire “va faire ça
dans la ruelle et essaie de ne pas mourir” ! Les SIS
vont nous permettre d’être plus proches des pra-
tiques de consommation, qui changent très rapide-
ment, et d’adapter nos interventions. »
Juliette (prénom d’emprunt) souhaite que les
lieux soient à l’image des consommateurs.
« J’espère que nous, utilisatrices et utilisateurs,
aurons notre mot à dire. Nous sommes trop sou-
vent considérés comme incapables d’avoir du ju-
gement parce que soi-disant uniquement esclaves
de notre consommation. C’est paternaliste et in-
fantilisant. » Pour Juliette, l’héroïne est un
moyen de composer avec ses blessures. Dans
la balance, elle pèse avec lucidité les bénéfices
qu’elle en retire par rapport aux risques asso-
ciés, loin de les minimiser.
Pour les représentants des quelque 300
membres de l’Association québécoise pour la
promotion de la santé des personnes utilisa-
trices de drogues (AQPSUD), les SIS sont à la
fois l’ajout d’un outil essentiel aux ser vices
existants « et une certaine ouverture sur le tabou
de l’injection ». Sans être pour autant la pana-
cée. « Il y a des personnes qui n’utiliseront pas les
SIS, pour toutes sortes de raisons, et il ne fau-
drait pas qu’elles soient davantage ciblées par les
policiers si elles consomment dans la rue. »
Préoccupation partagée par l’ensemble des ac-
teurs à qui Le Devoir s’est adressé et pour qui
la réticence de certains utilisateurs de drogue à
injection à fréquenter les SIS n’enlève rien à la
pertinence de ces derniers.
« Ça ne sauvera peut-être pas tout le monde,
mais moi j’irai, conclut Raphaël, utilisateur oc-
casionnel qui voudrait éviter les dangers de la
rue. Avec une infirmière sur place, j’aurai moins
peur de mourir à chaque injection. »
Collaboration spéciale
Le Devoir
Les SIS au Québec
et au Canada : chronologie
2003 Ouverture du SIS Insite à Vancouver.
2008 Le ministre fédéral de la Santé s’op-
pose au renouvellement de la demande
d’exemption d’Insite.
2008 Inscription des SIS au programme na-
tional de Santé publique du Québec.
2011 La Cour suprême déboute le gouver-
nement dans sa bataille contre Insite.
Janvier 2016 Le Dr Peter Centre (Vancouver)
obtient une exemption de Santé Canada. De-
puis 2002, sa clinique offrait informellement
un lieu sécuritaire à ceux de ses patients qui
avaient besoin de s’injecter de la drogue.
Juillet 2016 Le conseil municipal de Toronto
vote pour l’ouver ture de trois SIS dans la
Ville reine, projet avalisé par le Conseil de la
santé de Toronto.
L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T
INJECTION SUPERVISEE
«
Quand
tu arrêtes,
tu te demandes
ce que tu vas
faire de tes dix
doigts. Ce n’est
pas le sevrage
qui est difficile.
C’est apprendre
à penser
»
autrement.
Alice
« L’image que
les gens ont
de nous, cette
idée qu’on serait
juste esclaves
de la drogue…
C’est paternaliste
»
et infantilisant.
Juliette
Les SIS à Montréal : ce qui est prévu
Trois sites fixes et un site mobile gérés par des organismes communautaires déjà bien connus
des utilisateurs de drogue par injection. Selon la situation géographique et les statistiques de fré-
quentation, la Santé publique anticipe entre 30 et 100 injections par jour d’un lieu à l’autre. « J’ai vécu
l’extrême et je
Ailleurs au Québec n’ai pas envie
d’y retourner :
»
L’organisme Point de repère espère voir Québec emboîter le pas à Montréal. La capitale ac-
cuse un retard « d’un à deux ans », estime son directeur, Mario Gagnon. « C’est un dossier émi-
nemment politique et nous avons dû fournir un gros effort de sensibilisation. Notre stratégie a été trop à perdre
de laisser Insite ouvrir et faire ses preuves. » L’organisme estime à environ 900 le nombre de per-
sonnes qui pourraient recourir à un SIS. Moxy
Là où le bât ne blesse pas
Depuis l’ouverture du premier SIS en 1986 à Berne (Suisse), on en compte 92 répartis en Eu-
rope, en Australie et au Canada. À la suite de la synthèse d’une quarantaine d’études sur l’éva-
luation des SIS, l’Institut national de santé publique du Québec rapporte que ces services —
outre la prévention des infections au VIH et au VHC et la réduction des surdoses — réduisent
4000
C’est le nombre estimé
les impacts négatifs sur l’ordre public, n’accroissent pas le nombre de délits inhérents à la d’utilisateurs de drogue
consommation de drogues ni ne favorisent le passage à l’injection. par injection à Montréal
2 0 1 6
Au cliché tenace du junkie de fond de ruelle s’oppose une réalité hétérogène. La consommation n’a pas d’âge, pas de sexe, pas de milieu professionnel ni social.
« Il suffit de passer une heure ici pour voir qu’on fait fausse route en appliquant ce stéréotype à l’ensemble des gens qui fréquentent notre organisme », soutient
Sandhia Vadlamudy, directrice de Cactus. Si les ser vices d’injection super visée (SIS) desser viront probablement des consommateurs au profil varié, la Direction
régionale de la santé publique (DRSP) estime néanmoins qu’ils rejoindront d’abord les plus vulnérables. On estime à 4000 le nombre d’utilisateurs de drogue
par injection à Montréal. La drogue la plus consommée par injection dans la métropole est la cocaïne, talonnée par les médicaments opioïdes, puis l’héroïne.
REBECCA
(prénom d’emprunt)
Idelquait
y a 16 ans, Rebecca cla-
la porte de son bureau
comptables après 25 ans,
étrangère à ce milieu dans le-
quel elle ne se reconnaissait
plus. À 56 ans, elle en compte
35 de consommation d’héroïne.
Elle a maintenu l’illusion tout
au long de sa carrière, dit-elle.
C’est la curiosité qui l’a pous-
sée à essayer la drogue. «Au dé-
but, c’était seulement les fins de
semaine. Et puis… on devient
vite accro.» À trois ou quatre re-
prises, elle a tenté de décrocher,
avant d’y revenir. « Ces périodes
ont toujours été très difficiles.»
Pendant quelques années,
elle tient une boutique de vête-
JÉRÔME
«L a consommation contrô-
lée, pour moi, ça ne s’est
pas fait du jour au lendemain.
J’ai connu la rue et tout ce qui
va avec. Quand tu n’as rien, la
drogue devient un pansement
social. » Jérôme balaye du re-
gard sa cour fleurie.
Aujourd’hui, il occupe un
emploi au sein d’une r es-
source communautaire, a un
réseau social, partage un ap-
par tement. « C’est ce qui
me sauve la vie. » Il consom -
me occasionnellement, deux
ou trois fois par mois, « pour
le plaisir ».
« Quand j’achète ma dope,
généralement au centre-ville, il
peut m’arriver d’avoir envie de
ments d’occasion au cœur de
Montréal. « J’ai eu une belle
vie. » Depuis quatre ans, elle
inter vient auprès de per-
sonnes toxicomanes. C’est le
milieu qu’elle a choisi.
Aujourd’hui, Rebecca contrôle
sa consommation, aidée par une
prescription de méthadone.
C’est habituellement chez elle
qu’elle consomme, une ou deux
fois par jour. Jamais seule.
Elle connaît trop bien les
risques associés à un «hit» isolé.
«Si tu fais un arrêt cardiaque ou
respiratoire, personne n’est là
pour te faire revenir, il suffit de
quelques minutes pour mourir.
On croit souvent à tort que, der-
rière une surdose mortelle, il y
avait l’intention de se suicider.»
Mais il lui arrive de devoir
consommer ailleurs. Comme
consommer tout de suite, de ne
pas pouvoir attendre d’être ren-
tré chez moi. S’il y avait un
SIS, c’est là que j’irais. »
En attendant, Jérôme trouve
refuge dans une ruelle, les toi-
lettes d’un édifice public ou d’un
café. «J’ai la chance de paraître
relativement bien, on ne me pose
pas trop de questions. Et je fais
surtout bien attention de ne lais-
ser aucune trace. Ça m’agace de
voir traîner du matériel d’injec-
tion usagé. Si nous, consomma-
teurs, voulons voir changer les
mentalités, c’est aussi à nous de
faire un geste. On ne peut pas de-
mander aux gens de nous accep-
ter sans faire un effort.»
Le sentiment de rejet, l’im-
pression d’être considéré
comme un déchet, Jérôme
connaît trop bien. « Parfois, un
A 5
ALICE
(prénom d’emprunt)
comme elle se rend jusque
dans le centre-ville pour se
procurer du matériel d’injec-
d’hui… je ne sais pas. Je n’ai
pas envie de voir d’autres per-
sonnes s’injecter ou de savoir
tion plutôt qu’à la pharmacie que je suis observée. C’est un
«P endant des années, j’ai
géré ma vie pour con -
sommer, concentrée sur le be-
du coin. « Ici, ça se parle vite,
je n’ai pas envie qu’on sache. »
L’héroïne à 15 ans, la rue, le
geste pudique, l’injection. »
Quand elle achète de l’hé-
roïne, Alice attend d’être ren-
soin de trouver de quoi payer travail du sexe : tout ça est loin trée chez elle pour consom-
ma prochaine dose. Quand tu désormais. Mais Alice reste mer. « Mais si je suis malade,
arrêtes, tu te demandes ce que physiquement dépendante, ai- alors ce sera le SIS plutôt que
tu vas faire de tes dix doigts. Ce dée par une prescription de des toilettes. »
n’est pas le sevrage qui est diffi- méthadone. Il lui ar rive de À ceux qui s’insurgent
cile. C’est apprendre à penser consommer encore, rarement. contre le financement des
autrement. » Consommation contrôlée, SIS, elle rétorque que ça ne
Alice vit dans une petite rue donc ? « Non, parce que si je coûte pas plus cher que les
résidentielle tranquille, pay- pouvais contrôler, je n’en pren- ser vices de santé octroyés
sage urbain typique de la ban- drais pas du tout, de l’héroïne. » aux personnes qui auraient
lieue nord de Montréal. Elle Sur les SIS, elle porte un re- évité ces soins si elles avaient
travaille de la maison, mais gard ambivalent. « Quand eu accès à un SIS. Avant
préfère taire son activité pour j’étais dans la rue, j’y serais al- d’ajouter : « Et moi aussi, j’en
préserver son anonymat. Tout lée, c’est cer tain. Aujour - paye, des taxes. »
cette jour née où elle vient
nous rencontrer après le tra-
vail. Pas le temps de faire un
aller-retour chez elle, mais elle
doit consommer.
« J’ai utilisé les toilettes d’un
lieu public, un ami m’attendait
à l’extérieur. Bien sûr, s’il y
avait eu un SIS, c’est là que je
serais allée. J’arrive à m’organi-
ser, à prévoir le moment où je
vais devoir consommer. Mais
beaucoup d’usagers dans la rue
se retrouvent en état de manque
et c’est là qu’ils sont les plus vul-
nérables. Ils peuvent acheter
n’importe quoi, auprès du pre-
mier vendeur venu, sans savoir
vraiment ce qu’ils vont s’injec-
ter. L’accès à un SIS est non seu-
lement vital, il va aussi permet-
tre aux utilisateurs d’adopter
des pratiques plus sécuritaires. »
JULIETTE quelqu’un avec moi quand je
dois consommer. » Juliette opte
peu la roulette russe quand tu
t’injectes de la drogue. »
(prénom d’emprunt)
alors pour des toilettes, une Pour Juliette, la drogue est
ruelle. « En cas de surdose, on une stratégie d’adaptation. «Une
«P ar fois, ça me pose pro-
blème avec des vendeurs
qui ne me connaissent pas : ils
croient que je suis un agent dou-
ble.» Juliette, la jeune vingtaine,
loin du cliché de la junkie, ter-
minait ses études en ar ts vi-
me trouvera. » À raison de plu-
sieurs injections par jour, envi-
ron quatre jours par semaine,
Juliette consomme de l’héroïne
et des médicaments opioïdes.
« Je continuerai à consommer
chez moi. Mais pour les fois où
consommation soutenue ou abu-
sive est une réaction au système
dans lequel on vit ou à ce qu’on a
vécu.» Il y a deux ans, elle rece-
vait un diagnostic de dépres-
sion. « La drogue m’a aidée à
chasser les pensées suicidaires. »
suels il y a huit mois et s’initie il m’arrive de consommer de- Elle évoque plus qu’elle ne ra-
aujourd’hui à l’art du tatouage. hors, j’irai plutôt dans un SIS. conte, tenant à une certaine pu-
« L’image que les gens ont de Quand tu es en manque, tu deur d’où perce subtilement
nous, cette idée qu’on serait juste dois t’injecter ta dose immédia- une sensibilité abyssale.
esclaves de la drogue… C’est pa- tement, sinon tu tombes ma- Lucide, Juliette sait la fragi-
ternaliste et infantilisant.» lade. Tu cherches alors le lieu lité de sa béquille et s’inter-
« J’ai la chance d’avoir un le plus proche. roge sur sa consommation.
chez-moi et des amis compréhen- « Aujourd’hui, c’est la ruelle Elle fréquente plusieurs res-
sifs par rapport à ma consom- et tous les risques qui viennent sources of frant des ser vices
mation. Ça me donne accès à avec. On ne sait pas toujours ce aux utilisateurs de drogue par
un environnement sécuritaire, qu’on achète, avec quoi la injection afin d’être accompa-
mais il n’y a pas tout le temps drogue est coupée… C’est un gnée dans sa réflexion.
simple regard suf fit à te faire
baisser les yeux, tu sens le poids
du jugement. »
Alors, quand il entend des
utilisateurs de drogue par in-
jection (UDI) se qualifier eux-
mêmes de junkies, il réagit
parce qu’il en va de sa dignité
et de celle de ses pairs.
Les SIS, Jérôme cr oit
qu’ils pour raient aider les
UDI à mieux consommer.
« Il y a beaucoup à faire au-
tour du rituel de l’injection
pour lutter contre les infec-
tions. Ne serait-ce que l’accès
à une eau et un environne-
ment stériles. Quand tu es tout
seul, caché, personne ne peut
te donner de conseils pour mo-
difier ton rituel. Il faut donner
les moyens au monde de ne
pas se maganer. »
d e p e n s e r à m a p r o c h a i n e ner : trop de choses à perdre. »
MOXY dose. Ou je ne serais plus là. La r ue, le travail du sexe,
(prénom d’emprunt) J’ai découver t la possibilité de elle laisse ça der rière elle.
prendre soin de moi, « J’ai parfois pensé ne
E n six mois, Moxy bas- d’accomplir bien des Après une jamais m’en sor tir. À
cule d’une « vie bien nor- choses. un moment, on est si
male de première de classe « Huit ans plus douzaine bas que l’échelle sem-
au collège privé » à une con - tard, je comprends ble bien trop haute. Je
que tout ce que j’ai d’années
sommation de cocaïne par marchais en regar-
injection pour laquelle elle vécu n’a pas été vain. dant par terre, j’avais
lâche tout. Je m’en sers pour de cocaïne honte.
« Je voulais expérimenter faire du bien autour et d’héroïne, « On n’a jamais en-
tout ce à quoi je n’avais pas de moi. » Moxy est vie de s’injecter de la
eu accès. »
Après une douzaine d’an-
nées de cocaïne et d’héroïne,
c’est sa santé qui l’arrête.
La drogue prenait toute la
aujourd’hui inter ve- c’est sa santé drogue devant des gens,
nante auprès d’utilisa-
teurs de drogue par qui l’arrête
injection.
de donner cette image,
mais il m’est arrivé de
le faire. J’avais besoin
Il lui arrive de consommer de mon injection et je me fou-
place. « La réduction des mé- encore, deux ou trois fois par tais du reste. Ce n’était pas un
faits m’a sauvé la vie. Sans mois. « J’ai vécu l’extrême et choix. S’il y avait eu un SIS, j’y
ça, je serais encore en train je n’ai pas envie d’y retour- serais allée. »
A 4
Pour croire,
il faudra voir
TEXTES DE SOPHIE MANGADO
PHOTOS DE VALÉRIAN MAZATAUD
STUDIO HANS LUCAS
D
ans les organismes communau-
taires, on reste fébrile. Les ser-
vices d’injection super visée
(SIS) verront-ils enfin le jour ?
« On veut y croire, mais on est in-
quiets », confie Sylvie Boivin, di-
rectrice de L’Anonyme, qui gérera le premier
SIS mobile en Amérique du Nord. « Il reste en-
core bien des étapes hors de notre contrôle, ajoute
le directeur adjoint Julien Montreuil. Après tant
d’années, il y a un certain lâcher-prise, ça arri-
vera quand ça arrivera. »
Depuis 2011, la Direction régionale de la santé
publique (DRSP) se prépare à déposer une de-
mande d’exemption le plus incontestable possi-
ble. Acheminée à Santé Canada au printemps
2015, celle-ci exige de répondre à 26 critères.
« On sent un soutien des trois
ordres de gouvernement, et la
collaboration avec le Service de
police de la Ville de Montréal
[dont l’appui fait partie des cri-
tères] est bien enclenchée. Tout
ça favorise l’idée que les SIS
vont pouvoir se concrétiser
dans un avenir assez proche »,
espère la D re Carole Moris-
sette, porteuse du dossier des
SIS à la DRSP. Elle se garde
de préciser le moment auquel
le dossier pourrait aboutir,
tant les étapes à franchir demeurent nom-
breuses. « Pas avant des mois, c’est cer tain.
Quand on sera à quelques semaines d’une ouver-
ture assurée, à ce moment-là on pourra affirmer
que ça va se faire.»
Le piège de la consommation
« Je me fais demander tous les jours depuis trop
longtemps si les SIS vont enfin ouvrir. Je n’en re-
viens pas qu’on soit encore dans l’attente. » Moxy
(prénom d’emprunt) travaille dans un orga-
nisme distribuant du matériel d’injection sté-
rile. Après une douzaine d’années d’errance,
elle est par venue à reprendre le dessus et
maintient une consommation occasionnelle.
« La consommation, on la choisit peut-être au
tout début, mais on perd très vite le contrôle.
Quand j’ai consommé la première fois, je ne sa-
vais pas que je deviendrais accro. »
Pour celle qui dit avoir compris que l’absti-
nence n’était pas pour elle et qui a su trouver un
équilibre, « la drogue ne disparaîtra pas. J’aime-
rais ça que, demain, ça n’existe plus, mais ça
n’arrivera pas. Alors, mieux vaut donner aux uti-
lisateurs l’envie de prendre soin d’eux-mêmes. »
La Santé publique attend toujours l’approba-
tion des budgets par le ministère de la Santé et
des Services sociaux (MSSS). Aux communica-
tions, on s’abstient de mettre un chiffre sur les
montants discutés. « Les chiffres qui ont circulé
jusqu’à présent sont à prendre avec précaution,
a-t-on précisé par courriel au Devoir. Le mon-
tant de 5 millions de dollars [s’applique] unique-
ment à la première année d’exploitation des SIS
et inclut les montants récurrents par année et
non récurrents pour le démarrage et l’aménage-
ment des lieux. »
Carole Morissette rapporte que, « selon une
étude sur le rapport coûts-bénéfices menée par la
Santé publique, l’implantation des SIS devient
rentable dès la quatrième année de fonctionne-
ment » puisque la prévention des infections et
des surdoses engendre une diminution des
coûts associés aux soins de santé. Une fois le
budget approuvé, il restera à bâtir les lieux phy-
« On va enfin avoir
un outil qui aurait dû
être à notre disposition
depuis longtemps
pour éviter des morts
et être présents
à un moment crucial
»
du cycle de consommation
Sandhia Vadlamudy, directrice du site
d’échange de seringues Cactus
siques au sein des organismes communau-
taires concernés, à les faire valider par Santé
Canada (un des der niers critères de la de-
mande d’exemption auxquels il faut se confor-
mer) et finalement à engager le personnel.
« Essaie de ne pas mourir »
«On va enfin avoir un outil qui aurait dû être à
notre disposition depuis longtemps pour éviter des
morts et être présents à un moment crucial du cy-
cle de consommation », estime Sandhia Vadla-
mudy, directrice de Cactus (premier site
d’échange de seringues en Amérique du Nord, à
son ouverture en 1986 ; l’organisme a distribué
l’an dernier plus de 600 000 seringues du million
dispensé sur l’ensemble de l’île de Montréal).
« On est là avant l’injection, après, mais pas pen-
dant. Or des messages de pré-
vention pourraient être passés
à ce moment-là. Les SIS nous
offrent un éventail de possibili-
tés pour améliorer la vie des
utilisateurs et favoriser leur
empowerment.»
Tel est le principe de réduc-
tion des méfaits. « Le lien
qu’on développe avec les gens
qui fréquentent nos orga-
nismes est la base pour qu’ils
commencent à envisager de
prendre soin d’eux. On les ac-
cueille comme ils sont. » Une suite logique, donc,
pour les acteurs du milieu. Sylvie Boivin
abonde : « On distribue du matériel stérile, on sug-
gère les pratiques d’injection les plus sécuritaires
possible, puis on a l’impression de dire “va faire ça
dans la ruelle et essaie de ne pas mourir” ! Les SIS
vont nous permettre d’être plus proches des pra-
tiques de consommation, qui changent très rapide-
ment, et d’adapter nos interventions. »
Juliette (prénom d’emprunt) souhaite que les
lieux soient à l’image des consommateurs.
« J’espère que nous, utilisatrices et utilisateurs,
aurons notre mot à dire. Nous sommes trop sou-
vent considérés comme incapables d’avoir du ju-
gement parce que soi-disant uniquement esclaves
de notre consommation. C’est paternaliste et in-
fantilisant. » Pour Juliette, l’héroïne est un
moyen de composer avec ses blessures. Dans
la balance, elle pèse avec lucidité les bénéfices
qu’elle en retire par rapport aux risques asso-
ciés, loin de les minimiser.
Pour les représentants des quelque 300
membres de l’Association québécoise pour la
promotion de la santé des personnes utilisa-
trices de drogues (AQPSUD), les SIS sont à la
fois l’ajout d’un outil essentiel aux ser vices
existants « et une certaine ouverture sur le tabou
de l’injection ». Sans être pour autant la pana-
cée. « Il y a des personnes qui n’utiliseront pas les
SIS, pour toutes sortes de raisons, et il ne fau-
drait pas qu’elles soient davantage ciblées par les
policiers si elles consomment dans la rue. »
Préoccupation partagée par l’ensemble des ac-
teurs à qui Le Devoir s’est adressé et pour qui
la réticence de certains utilisateurs de drogue à
injection à fréquenter les SIS n’enlève rien à la
pertinence de ces derniers.
« Ça ne sauvera peut-être pas tout le monde,
mais moi j’irai, conclut Raphaël, utilisateur oc-
casionnel qui voudrait éviter les dangers de la
rue. Avec une infirmière sur place, j’aurai moins
peur de mourir à chaque injection. »
Collaboration spéciale
Le Devoir
Les SIS au Québec
et au Canada : chronologie
2003 Ouverture du SIS Insite à Vancouver.
2008 Le ministre fédéral de la Santé s’op-
pose au renouvellement de la demande
d’exemption d’Insite.
2008 Inscription des SIS au programme na-
tional de Santé publique du Québec.
2011 La Cour suprême déboute le gouver-
nement dans sa bataille contre Insite.
Janvier 2016 Le Dr Peter Centre (Vancouver)
obtient une exemption de Santé Canada. De-
puis 2002, sa clinique offrait informellement
un lieu sécuritaire à ceux de ses patients qui
avaient besoin de s’injecter de la drogue.
Juillet 2016 Le conseil municipal de Toronto
vote pour l’ouver ture de trois SIS dans la
Ville reine, projet avalisé par le Conseil de la
santé de Toronto.
L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T
INJECTION SUPERVISEE
«
Quand
tu arrêtes,
tu te demandes
ce que tu vas
faire de tes dix
doigts. Ce n’est
pas le sevrage
qui est difficile.
C’est apprendre
à penser
»
autrement.
Alice
« L’image que
les gens ont
de nous, cette
idée qu’on serait
juste esclaves
de la drogue…
C’est paternaliste
»
et infantilisant.
Juliette
Les SIS à Montréal : ce qui est prévu
Trois sites fixes et un site mobile gérés par des organismes communautaires déjà bien connus
des utilisateurs de drogue par injection. Selon la situation géographique et les statistiques de fré-
quentation, la Santé publique anticipe entre 30 et 100 injections par jour d’un lieu à l’autre. « J’ai vécu
l’extrême et je
Ailleurs au Québec n’ai pas envie
d’y retourner :
»
L’organisme Point de repère espère voir Québec emboîter le pas à Montréal. La capitale ac-
cuse un retard « d’un à deux ans », estime son directeur, Mario Gagnon. « C’est un dossier émi-
nemment politique et nous avons dû fournir un gros effort de sensibilisation. Notre stratégie a été trop à perdre
de laisser Insite ouvrir et faire ses preuves. » L’organisme estime à environ 900 le nombre de per-
sonnes qui pourraient recourir à un SIS. Moxy
Là où le bât ne blesse pas
Depuis l’ouverture du premier SIS en 1986 à Berne (Suisse), on en compte 92 répartis en Eu-
rope, en Australie et au Canada. À la suite de la synthèse d’une quarantaine d’études sur l’éva-
luation des SIS, l’Institut national de santé publique du Québec rapporte que ces services —
outre la prévention des infections au VIH et au VHC et la réduction des surdoses — réduisent
4000
C’est le nombre estimé
les impacts négatifs sur l’ordre public, n’accroissent pas le nombre de délits inhérents à la d’utilisateurs de drogue
consommation de drogues ni ne favorisent le passage à l’injection. par injection à Montréal
2 0 1 6
Au cliché tenace du junkie de fond de ruelle s’oppose une réalité hétérogène. La consommation n’a pas d’âge, pas de sexe, pas de milieu professionnel ni social.
« Il suffit de passer une heure ici pour voir qu’on fait fausse route en appliquant ce stéréotype à l’ensemble des gens qui fréquentent notre organisme », soutient
Sandhia Vadlamudy, directrice de Cactus. Si les ser vices d’injection super visée (SIS) desser viront probablement des consommateurs au profil varié, la Direction
régionale de la santé publique (DRSP) estime néanmoins qu’ils rejoindront d’abord les plus vulnérables. On estime à 4000 le nombre d’utilisateurs de drogue
par injection à Montréal. La drogue la plus consommée par injection dans la métropole est la cocaïne, talonnée par les médicaments opioïdes, puis l’héroïne.
REBECCA
(prénom d’emprunt)
Idelquait
y a 16 ans, Rebecca cla-
la porte de son bureau
comptables après 25 ans,
étrangère à ce milieu dans le-
quel elle ne se reconnaissait
plus. À 56 ans, elle en compte
35 de consommation d’héroïne.
Elle a maintenu l’illusion tout
au long de sa carrière, dit-elle.
C’est la curiosité qui l’a pous-
sée à essayer la drogue. «Au dé-
but, c’était seulement les fins de
semaine. Et puis… on devient
vite accro.» À trois ou quatre re-
prises, elle a tenté de décrocher,
avant d’y revenir. « Ces périodes
ont toujours été très difficiles.»
Pendant quelques années,
elle tient une boutique de vête-
JÉRÔME
«L a consommation contrô-
lée, pour moi, ça ne s’est
pas fait du jour au lendemain.
J’ai connu la rue et tout ce qui
va avec. Quand tu n’as rien, la
drogue devient un pansement
social. » Jérôme balaye du re-
gard sa cour fleurie.
Aujourd’hui, il occupe un
emploi au sein d’une r es-
source communautaire, a un
réseau social, partage un ap-
par tement. « C’est ce qui
me sauve la vie. » Il consom -
me occasionnellement, deux
ou trois fois par mois, « pour
le plaisir ».
« Quand j’achète ma dope,
généralement au centre-ville, il
peut m’arriver d’avoir envie de
ments d’occasion au cœur de
Montréal. « J’ai eu une belle
vie. » Depuis quatre ans, elle
inter vient auprès de per-
sonnes toxicomanes. C’est le
milieu qu’elle a choisi.
Aujourd’hui, Rebecca contrôle
sa consommation, aidée par une
prescription de méthadone.
C’est habituellement chez elle
qu’elle consomme, une ou deux
fois par jour. Jamais seule.
Elle connaît trop bien les
risques associés à un «hit» isolé.
«Si tu fais un arrêt cardiaque ou
respiratoire, personne n’est là
pour te faire revenir, il suffit de
quelques minutes pour mourir.
On croit souvent à tort que, der-
rière une surdose mortelle, il y
avait l’intention de se suicider.»
Mais il lui arrive de devoir
consommer ailleurs. Comme
consommer tout de suite, de ne
pas pouvoir attendre d’être ren-
tré chez moi. S’il y avait un
SIS, c’est là que j’irais. »
En attendant, Jérôme trouve
refuge dans une ruelle, les toi-
lettes d’un édifice public ou d’un
café. «J’ai la chance de paraître
relativement bien, on ne me pose
pas trop de questions. Et je fais
surtout bien attention de ne lais-
ser aucune trace. Ça m’agace de
voir traîner du matériel d’injec-
tion usagé. Si nous, consomma-
teurs, voulons voir changer les
mentalités, c’est aussi à nous de
faire un geste. On ne peut pas de-
mander aux gens de nous accep-
ter sans faire un effort.»
Le sentiment de rejet, l’im-
pression d’être considéré
comme un déchet, Jérôme
connaît trop bien. « Parfois, un
A 5
ALICE
(prénom d’emprunt)
comme elle se rend jusque
dans le centre-ville pour se
procurer du matériel d’injec-
d’hui… je ne sais pas. Je n’ai
pas envie de voir d’autres per-
sonnes s’injecter ou de savoir
tion plutôt qu’à la pharmacie que je suis observée. C’est un
«P endant des années, j’ai
géré ma vie pour con -
sommer, concentrée sur le be-
du coin. « Ici, ça se parle vite,
je n’ai pas envie qu’on sache. »
L’héroïne à 15 ans, la rue, le
geste pudique, l’injection. »
Quand elle achète de l’hé-
roïne, Alice attend d’être ren-
soin de trouver de quoi payer travail du sexe : tout ça est loin trée chez elle pour consom-
ma prochaine dose. Quand tu désormais. Mais Alice reste mer. « Mais si je suis malade,
arrêtes, tu te demandes ce que physiquement dépendante, ai- alors ce sera le SIS plutôt que
tu vas faire de tes dix doigts. Ce dée par une prescription de des toilettes. »
n’est pas le sevrage qui est diffi- méthadone. Il lui ar rive de À ceux qui s’insurgent
cile. C’est apprendre à penser consommer encore, rarement. contre le financement des
autrement. » Consommation contrôlée, SIS, elle rétorque que ça ne
Alice vit dans une petite rue donc ? « Non, parce que si je coûte pas plus cher que les
résidentielle tranquille, pay- pouvais contrôler, je n’en pren- ser vices de santé octroyés
sage urbain typique de la ban- drais pas du tout, de l’héroïne. » aux personnes qui auraient
lieue nord de Montréal. Elle Sur les SIS, elle porte un re- évité ces soins si elles avaient
travaille de la maison, mais gard ambivalent. « Quand eu accès à un SIS. Avant
préfère taire son activité pour j’étais dans la rue, j’y serais al- d’ajouter : « Et moi aussi, j’en
préserver son anonymat. Tout lée, c’est cer tain. Aujour - paye, des taxes. »
cette jour née où elle vient
nous rencontrer après le tra-
vail. Pas le temps de faire un
aller-retour chez elle, mais elle
doit consommer.
« J’ai utilisé les toilettes d’un
lieu public, un ami m’attendait
à l’extérieur. Bien sûr, s’il y
avait eu un SIS, c’est là que je
serais allée. J’arrive à m’organi-
ser, à prévoir le moment où je
vais devoir consommer. Mais
beaucoup d’usagers dans la rue
se retrouvent en état de manque
et c’est là qu’ils sont les plus vul-
nérables. Ils peuvent acheter
n’importe quoi, auprès du pre-
mier vendeur venu, sans savoir
vraiment ce qu’ils vont s’injec-
ter. L’accès à un SIS est non seu-
lement vital, il va aussi permet-
tre aux utilisateurs d’adopter
des pratiques plus sécuritaires. »
JULIETTE quelqu’un avec moi quand je
dois consommer. » Juliette opte
peu la roulette russe quand tu
t’injectes de la drogue. »
(prénom d’emprunt)
alors pour des toilettes, une Pour Juliette, la drogue est
ruelle. « En cas de surdose, on une stratégie d’adaptation. «Une
«P ar fois, ça me pose pro-
blème avec des vendeurs
qui ne me connaissent pas : ils
croient que je suis un agent dou-
ble.» Juliette, la jeune vingtaine,
loin du cliché de la junkie, ter-
minait ses études en ar ts vi-
me trouvera. » À raison de plu-
sieurs injections par jour, envi-
ron quatre jours par semaine,
Juliette consomme de l’héroïne
et des médicaments opioïdes.
« Je continuerai à consommer
chez moi. Mais pour les fois où
consommation soutenue ou abu-
sive est une réaction au système
dans lequel on vit ou à ce qu’on a
vécu.» Il y a deux ans, elle rece-
vait un diagnostic de dépres-
sion. « La drogue m’a aidée à
chasser les pensées suicidaires. »
suels il y a huit mois et s’initie il m’arrive de consommer de- Elle évoque plus qu’elle ne ra-
aujourd’hui à l’art du tatouage. hors, j’irai plutôt dans un SIS. conte, tenant à une certaine pu-
« L’image que les gens ont de Quand tu es en manque, tu deur d’où perce subtilement
nous, cette idée qu’on serait juste dois t’injecter ta dose immédia- une sensibilité abyssale.
esclaves de la drogue… C’est pa- tement, sinon tu tombes ma- Lucide, Juliette sait la fragi-
ternaliste et infantilisant.» lade. Tu cherches alors le lieu lité de sa béquille et s’inter-
« J’ai la chance d’avoir un le plus proche. roge sur sa consommation.
chez-moi et des amis compréhen- « Aujourd’hui, c’est la ruelle Elle fréquente plusieurs res-
sifs par rapport à ma consom- et tous les risques qui viennent sources of frant des ser vices
mation. Ça me donne accès à avec. On ne sait pas toujours ce aux utilisateurs de drogue par
un environnement sécuritaire, qu’on achète, avec quoi la injection afin d’être accompa-
mais il n’y a pas tout le temps drogue est coupée… C’est un gnée dans sa réflexion.
simple regard suf fit à te faire
baisser les yeux, tu sens le poids
du jugement. »
Alors, quand il entend des
utilisateurs de drogue par in-
jection (UDI) se qualifier eux-
mêmes de junkies, il réagit
parce qu’il en va de sa dignité
et de celle de ses pairs.
Les SIS, Jérôme cr oit
qu’ils pour raient aider les
UDI à mieux consommer.
« Il y a beaucoup à faire au-
tour du rituel de l’injection
pour lutter contre les infec-
tions. Ne serait-ce que l’accès
à une eau et un environne-
ment stériles. Quand tu es tout
seul, caché, personne ne peut
te donner de conseils pour mo-
difier ton rituel. Il faut donner
les moyens au monde de ne
pas se maganer. »
d e p e n s e r à m a p r o c h a i n e ner : trop de choses à perdre. »
MOXY dose. Ou je ne serais plus là. La r ue, le travail du sexe,
(prénom d’emprunt) J’ai découver t la possibilité de elle laisse ça der rière elle.
prendre soin de moi, « J’ai parfois pensé ne
E n six mois, Moxy bas- d’accomplir bien des Après une jamais m’en sor tir. À
cule d’une « vie bien nor- choses. un moment, on est si
male de première de classe « Huit ans plus douzaine bas que l’échelle sem-
au collège privé » à une con - tard, je comprends ble bien trop haute. Je
que tout ce que j’ai d’années
sommation de cocaïne par marchais en regar-
injection pour laquelle elle vécu n’a pas été vain. dant par terre, j’avais
lâche tout. Je m’en sers pour de cocaïne honte.
« Je voulais expérimenter faire du bien autour et d’héroïne, « On n’a jamais en-
tout ce à quoi je n’avais pas de moi. » Moxy est vie de s’injecter de la
eu accès. »
Après une douzaine d’an-
nées de cocaïne et d’héroïne,
c’est sa santé qui l’arrête.
La drogue prenait toute la
aujourd’hui inter ve- c’est sa santé drogue devant des gens,
nante auprès d’utilisa-
teurs de drogue par qui l’arrête
injection.
de donner cette image,
mais il m’est arrivé de
le faire. J’avais besoin
Il lui arrive de consommer de mon injection et je me fou-
place. « La réduction des mé- encore, deux ou trois fois par tais du reste. Ce n’était pas un
faits m’a sauvé la vie. Sans mois. « J’ai vécu l’extrême et choix. S’il y avait eu un SIS, j’y
ça, je serais encore en train je n’ai pas envie d’y retour- serais allée. »
A 6
ACTUALITÉS
Un écho de la détresse au Yémen
Esam Almokhtar, citoyen de Québec, veut attirer l’attention
sur la pire crise humanitaire actuelle
SARAH R. CHAMPAGNE
I l n’a pas la verve tonitruante
de certains messagers pro-
fessionnels. Au téléphone, sa
voix se casse plutôt sur l’indif-
férence qu’il perçoit. Le mes-
sage d’Esam Almokhtar est
simple : « Ne nous oubliez pas. »
Un conflit aux ramifications
complexes a déclenché dans
son pays d’origine la pire crise
humanitaire actuelle. Plus de
3 millions de personnes se
sont déracinées, majoritaire-
ment à l’intérieur des fron-
tières, pour fuir la violence or-
ganisée, qui a laissé près de
7000 morts et 33 000 blessés
dans son sillage.
Le Yéménite de 42 ans est
arrivé à Montréal en 2008 dans
un tout autre contexte. Grâce à
sa profession de dentiste, pour
laquelle il peine encore à ob-
tenir des équivalences de
formation, il avait obtenu sa
résidence permanente.
En 2012, quand sa femme et
ses trois enfants débarquent à
leur tour au pays, ils prennent
la décision de se diriger à Qué-
bec, « pour le français ». Il vient
d’être papa pour la quatrième
fois : « Cette fois, c’est une petite
Québécoise. »
Pendant qu’il continue de faire
des cauchemars dans la paisible
capitale nationale, le reste de
sa famille cherche le sommeil
sous les bombardements.
La semaine dernière, M. Al-
mokhtar a amené le bruit des
bombes dans les salons feu-
trés de l’Assemblée nationale.
Il voyait une rare tribune dans
la commission sur la planifi-
cation de l’immigration devant
la ministre Kathleen Weil.
« En fait, c’est surtout parce
que je voulais que le monde en-
tier sache qu’il y a un pays qui
s’appelle le Yémen et que les Yé-
ménites sont oubliés depuis un
an et sept mois », reprend-il au
téléphone avec Le Devoir.
Le début de la fin
Il connaît précisément le
temps écoulé depuis le début
des bombardements par la co-
alition arabe menée par l’Ara-
bie saoudite. C’est durant une
visite dans la capitale, Sanaa,
que les raids ont commencé, le
26 mars 2015 : « Personne n’est
préparé pour la guerre. Au bout
d’une semaine, il n’y avait plus
d’eau potable, plus d’électricité,
plus de nourriture. »
Après plusieurs tentatives
de fuir, Esam Almokhtar était
de retour auprès de sa femme
et ses enfants quatre mois plus
tard. Sain et sauf, mais pour-
suivi par la culpabilité. « Je ne
suis ni ici ni là-bas. Je suis
l’aîné des garçons, c’est le mo-
ment d’être avec mes parents. »
La situation est tellement
critique, qu’il s’attend chaque
jour à recevoir de mauvaises
nouvelles : « Là-bas, soit ils
meurent de faim, des bombar-
dements ou de la peur. En tout
cas, ils meurent en silence. »
La fuite du Yémen est diffi-
cile. À l’ouest, une frontière
maritime, qui, une fois traver-
sée, mène vers d’autres pays
François Gendron
Vieux Montréal 514-845-5545
Ordinateur
Le Devoir
numérique
en classe
L E D E V O I R ,
Esam Almokhtar connaît précisément le temps écoulé depuis le début des bombardements par la
coalition arabe menée par l’Arabie saoudite. C’était durant une visite à Sanaa, le 26 mars 2015.
en guerre, dont la Somalie et
l’Éthiopie. Deux pays d’où pro-
viennent historiquement des
réfugiés réinstallés au Yémen.
Au nord, le géant saoudien,
qui fait davantage par tie du
problème que des solutions.
« Il n’y a pas de camps formels
au Yémen. […] La majorité de
ceux qui ont fui ailleurs au Yé-
men est hébergée généreusement
par leur communauté d’amis et
de famille », signale Shabia
Mantoo, porte-parole du Haut-
commissariat des Nations
unies (UNHCR) au Yémen.
« Ce qui se passe, c’est la
honte pour le monde entier. La
guerre, ce n’est pas juste au
Yémen, mais d’être prisonnier
sans avoir le droit de sor tir,
sous les bombes 24 heures sur
24… » Esam Almokhtar s’ar-
rête un instant pour respirer
profondément.
Hors du radar
Cet éloignement — ou im-
possibilité — géographique
explique aussi pourquoi la
crise ne fait pas souvent les
manchettes. « Quand les gens
cognent à votre por te, vous
Congédié?
Voyez
avocat
LL.L., M.A., Ph.D.
HUV`YhhY
L E S S A M E D I 2 7
commencez à prêter attention »,
résume Jacqueline Lopour,
chercheuse au Centre for Inter-
national Governance Innova-
tion (CIGI) en Ontario.
Le pays compte pour tant
près de 27 millions d’habi-
tants, soit plus de trois fois la
population préconflit en Syrie.
« La destruction est tout simple-
ment apocalyptique. Les infra-
structures ont été rasées, les
routes, les ponts et des quartiers
entiers. Si nous ne faisons rien,
on verra apparaître une crise
semblable à celle en Syrie »,
avance Mme Lopour.
Le blocus imposé, là où on
importait auparavant 90 % des
besoins alimentaires, af fame
la population civile. Le pro-
gramme alimentaire mondial
estime que 14,4 millions de
Yéménites vivent une « insécu-
rité alimentaire », dont 7,6 mil-
lions sont « sévèrement » affec-
tés. « Sur le bord de la famine »,
traduit l’analyste canadienne.
L’appel à amasser 2,3 mil-
liards de dollars lancé par les
organisations humanitaires en
début d’année n’a été comblé
qu’à hauteur de 38 %. « Un trou
5ddUfY]`acV]`Y
 Enseignants et enseignantes,
E T D I M A N C H E 2 8
RENAUD PHILIPPE LE DEVOIR
substantiel, qui nuit à notre
réponse », signale Mme Mantoo
du UNHCR.
Plusieurs ONG, dont Hu-
man Rights Watch et Control
Arms, accusent les pays occi-
dentaux d’alimenter le conflit
de leurs livraisons d’armes,
dont la valeur a atteint au
moins 32 milliards de dollars
en 2015. En janvier dernier, un
rapport de l’ONU avait relancé
la controverse sur les ventes
d’armes du Canada à l’Arabie
saoudite. Le pays figure bon
an mal an en tête de liste des
destinations des exportations
militaires canadiennes.
En visite en Arabie saoudite
jusqu’à jeudi dernier, le secré-
taire d’État américain John
Kerry a annoncé une nouvelle
initiative de paix pour le Yémen.
«Le Canada devrait se lever et
devenir un leader pour cette
paix», espère Mme Lopour. Pour
se convaincre que « ça ne peut
pas devenir pire », M. Almokh-
tar réitère: «Il me semble qu’il y
a plus de moyens de faire la paix
que de continuer la guerre.»
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gr
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bgWf]jYn!jcigX‚gaU]bhYbUbhUiledevoirr.com//classe
A O Û T 2 0 1 6
Denis Coderre utilisé
par l’ONE ?
JEANNE CORRIVEAU
L’ Office national de l’éner-
gie (ONE) s’est-il servi de
Denis Coderre pour mener sa
campagne de communication
au Québec, où les projets de
pipelines rencontraient de
vives résistances ? Le maire de
Montréal affirme que non.
C’est pour tant l’hypothèse
que soulève le National Obser-
ver dans un ar ticle dif fusé
vendredi. On y cite un courriel
que Tom Neufeld, vice-prési-
dent des communications à
l’ONE, a fait parvenir au p.-d.g.
de l’organisme fédéral, Peter
Watson, le 13 janvier 2015.
M. Neufeld y relate avoir
élaboré avec L yne Mercier,
vice-présidente de l’ONE, et
Josée Touchette, chef des
opérations, un plan de com-
munication relativement à
une rencontre qui devait se
tenir dans les jours suivants
entre M. Watson et le maire.
Il y mentionne que le cabinet
du maire lui a demandé quelle
nouvelle pourrait justifier la te-
nue d’une conférence de presse
à l’issue de cette rencontre. Il
af firme avoir mentionné que
l’ONE avait annoncé l’ouverture
d’un bureau régional à Vancou-
ver (où les projets de pipelines
sont contestés) et qu’il songeait
à faire de même à Montréal,
mais que le projet serait finalisé
ce vendredi-là — même si, dans
les faits, la décision définitive
n’avait pas été prise.
M. Watson a bel et bien
par ticipé à une conférence
de presse le vendredi 16 jan-
vier 2015 en compagnie du
maire pour annoncer l’ouver-
ture au printemps d’un bureau
régional à Montréal. Le maire
SÉCURITÉ À VÉLO
Laurent Lessard plaide
pour l’éducation et un
meilleur partage de la route
JEANNE CORRIVEAU
A lors que Montréal était le
théâtre, vendredi, d’un
deuxième accident en une se-
maine impliquant un cycliste
et un camion, le nouveau mi-
nistre des Transports, Laurent
Lessard, a indiqué qu’il met-
trait l’accent sur la responsabi-
lité individuelle et l’éducation
pour changer les compor te-
ments et améliorer la sécurité
des cyclistes.
Le maire Denis Coderre re-
cevait vendredi midi le minis-
tre Lessard pour discuter des
enjeux de transport dans la ré-
gion de Montréal. La sécurité
routière a été au cœur des
discussions, puisqu’en matinée,
un autre cycliste a été happé
par un camion.
L’accident est survenu sur la
r ue Ber ri, au sud de la r ue
Ontario. Vers 9 h 45, le cycliste
de 18 ans qui roulait sur la piste
cyclable en direction sud a été
fauché par un camion léger
ef fectuant un virage vers la
droite. Le jeune homme a été
conduit à l’hôpital, où il repose
dans un état critique.
Cet accident n’est pas sans
rappeler celui de Justine Char-
land St-Amour, survenu lundi.
La jeune femme de 24 ans est
morte sous les roues du poids
lourd. Le conducteur du véhi-
cule ne l’aurait vraisemblable-
ment pas vue au moment d’ef-
fectuer un virage vers la droite.
Changer les
comportements
Questionné sur ses intentions
en matière de sécurité cycliste,
enseignantes, jusq
jusqu’au
u’au 15
15 septembre,
septembre,
vos
os étudiants aau
u De
Devoir
voir
o
pour une dur
durée
ée de 115
5 semaine
semainess
fai`Yj]fhiY``YYhjYfg]cbD8:
W‚g{%$$XiWcbhYbiXig]hYKYV
Ufh]W`Yg[fUhi]hgdUfac]gXUbg`YgUfW\]jYg
Coderre s’était montré ravi,
faisant l’éloge de l’ONE et de
son président.
Le maire Coderre n’a pas le
sentiment d’avoir été utilisé
par l’ONE dans cette affaire, a
affirmé son attaché de presse
Mar c-André Gosselin ven-
dredi, sans préciser davantage
sa pensée.
Rappelons qu’en janvier der-
nier, les maires des villes de la
Communauté métropolitaine
de Montréal (CMM), que pré-
side M. Coderre, s’étaient pro-
noncés contre le projet Énergie
Est dans sa forme actuelle.
Le cas de Jean Charest
Selon le National Observer,
les rapprochements avec le
maire Coderre feraient partie
d’une campagne de communi-
cation de l’ONE, qui a aussi
tenu une rencontre avec l’ex-
premier ministre Jean Cha-
rest, alors consultant pour
TransCanada, en présence de
Peter Watson.
Jeudi, le maire Coder re a
d’ailleurs réclamé le repor t
des audiences de l’ONE sur le
projet Énergie Est, qui doivent
commencer lundi. Il a dit met-
tre en doute l’impartialité du
processus, puisque deux des
commissaires chargés d’étu-
dier le projet ont participé à la
rencontre avec Jean Charest
et que le projet d’Énergie Est
y a été discuté.
En Alber ta, la demande de
Denis Coderre de suspendre
les audiences de l’ONE a fait
bondir le chef du par ti Wil-
drose, Brian Jean, qui a sommé
le maire de cesser d’entraver
le processus.
Le Devoir
le ministre Lessard a rappelé
que deux amendements avaient
été apportés au Code de la sé-
curité routière, l’un précisant la
distance à respecter pour un
automobiliste qui dépasse un
vélo et l’autre sur des sanctions
liées à l’emportiérage.
« Mais ce n’est pas tout de
passer une loi, il faut continuer
à en faire la promotion, la faire
connaître et faire changer les
compor tements, a expliqué le
ministre Lessard. La respon-
sabilité première, ce sont les
individus. Il faut être vigilants
quand on par tage la route.
[…] Il y a de l’éducation à faire
des deux côtés. »
Pour sa part, le maire Denis
Coder re a fait valoir que la
V ille avait posé plusieurs
gestes pour rendre les rues de
Montréal plus sécuritaires
pour les cyclistes. Ainsi, 60 %
des 500 intersections ciblées
ont été sécurisées, la signalisa-
tion a été améliorée à certains
endroits, notamment sous
les viaducs, et des saillies de
trottoirs ont été aménagées.
Mais le maire a reconnu que
d’autres mesures étaient envi-
sagées, comme l’implantation
de feux pour permettre aux
cyclistes de s’engager dans
une intersection avant les au-
tomobilistes et une révision
des circuits des camions.
Le ministre Lessard n’a pas
été en mesure de dire quand la
réforme attendue du Code de la
sécurité routière serait achevée.
«J’ai commencé lundi», a-t-il dit.
Avec Marie-Michèle Sioui
Le Devoir
c

G RANDEUR NATURE
Fous de Bassan de l’île Bonaventure : une colonie fragilisée
Le Devoir vous transporte cet été sur le terrain en compagnie
de chercheurs qui profitent de la belle saison pour recueillir
obser vations et données. Dans une série épisodique, Gran-
deur Nature s’immisce dans la sphère de ceux qui font la
science au jour le jour. Rencontre avec la plus grosse colonie
de fous de Bassan au monde.
ALEXANDRE SHIELDS
O
n peut entendre
leurs cris inces-
sants bien avant
de les apercevoir,
au bout du sentier
qui traverse la forêt de l’île
Bonaventure. Il faut dire qu’ils
sont plus de 100 000 fous de
Bassan, la plus grosse colonie
du monde, à nicher sur cette île
située au large de Percé, tantôt
en terrain plat, tantôt à flanc de
falaises. Un spectacle naturel
unique au monde, puisqu’il est
possible d’y obser ver le plus
gros oiseau marin d’Amérique
du Nord par fois à seulement
un mètre de distance.
C’est ici que l’équipe coor-
donnée par Magella Guille-
mette, spécialiste des oiseaux
côtiers depuis plus de 30 ans,
mène ses recherches estivales
sur cette colonie sous constante
sur veillance scientifique. Un
lieu idéal pour étudier l’espèce,
selon le professeur au Départe-
ment de biologie de l’Université
du Québec à Rimouski. On
peut en effet y obser ver tous
les comportements sociaux des
oiseaux, dont ceux du couple,
uni pour la vie, ou encore l’éle-
vage des jeunes, qui doivent
prendre leur premier envol à
la fin de l’été. Sans oublier
leur caractère extrêmement
territorial, au milieu de cette
colonie pourtant en apparence
passablement entassée.
M. Guillemette, qui a étudié
plusieurs espèces au fil des ans,
aime d’ailleurs travailler avec
les fous de Bassan. « Le fou de
Bassan est un oiseau de grande
taille. Il peut peser plus de trois
kilos. Il est vraiment résistant.
On ne voit pas d’effets palpables
de nos manipulations sur le suc-
cès de reproduction. » Un avan-
tage pour les chercheurs, qui
ne souhaitent évidemment pas
nuire à la colonie qu’ils étudient
pour plusieurs années.
« On les capture, mais
lorsqu’on les relâche, ils ne s’en-
volent pas. Ils conservent leur
lien avec leur œuf. C’est très
particulier. Si on fait cela avec
d’autres espèces, dans la plu-
part des cas, les oiseaux vont se
sauver. On peut donc manipu-
ler les fous de Bassan, mais
aussi travailler avec eux sans
risquer de les blesser et en
ayant un minimum d’impact
sur leur comportement. »
PUBLICITÉ
Éduc’alcool crée la controverse
AMÉLIE
DAOUST-BOISVER T
É
duc’alcool se retrouve en-
core une fois au cœur d’une
controverse en raison d’une pu-
blicité jugée sexiste et âgiste.
Plus tôt ce mois-ci, l’organisme
avait été critiqué pour une publi-
cité jugée discriminatoire à l’en-
droit des personnes trans.
L’affiche en question, qui est
posée ces jours-ci dans les cé-
geps et les universités, montre
un jeune homme de dos, en-
lacé par une femme qui sem-
ble dans la cinquantaine. Le
slogan : « As-tu vu à qui tu as
donné ton numéro ? »
Le professeur en communica-
tion à l’Université Concordia Pe-
ter van Wyck, choqué par la
campagne, s’en est plaint à l’or-
ganisme consacré à la préven-
tion de l’abus d’alcool. Il a été
déçu de la réponse du directeur
de l’organisme, Hubert Sacy, qui
lui a répondu par courriel qu’il
s’agissait d’humour, et que la
campagne, lorsqu’elle a été tes-
tée auprès des jeunes, n’avait
pas suscité de réactions néga-
tives. Sur Facebook, ses do-
léances ont été partagées plus
d’une centaine de fois et ont sus-
cité des dizaines de réactions.
« La publicité suggère qu’être
abordé par une femme de cet
âge est une expérience trauma-
tique, déplore M. van Wyck en
entrevue. Cela m’a choqué.
Mais je crois que j’ai été encore
plus dérangé par la réponse
d’Éduc’alcool. »
L E D E V O I R ,
Grands voyageurs
Le professeur souligne tout
de même que ces animaux
sont « dangereux à capturer »,
notamment en raison de leur
taille et de leur caractère très
ter ritorial. Bon an, mal an,
l’équipe de recherche en cap-
ture pourtant entre 300 et 400.
Dans certains cas, on pose une
bague à la patte de l’oiseau afin
de l’identifier. Dans d’autres
cas, des GPS permettent d’en
apprendre davantage sur leurs
déplacements dans le golfe du
Saint-Laurent. Les recherches
servent également à vérifier où
ces oiseaux marins passent la
période hivernale, puisqu’ils ni-
chent sur l’île uniquement de
mai à septembre.
Les travaux de recherche
ont d’ailleurs permis de dé-
couvrir que, depuis quelques
années, les fous de Bassan de
Bonaventure doivent parcourir
de très grandes distances pour
se nourrir et nourrir leurs pe-
tits. « Nous avons constaté que
les oiseaux vont désormais un
peu partout dans le golfe et ils
fréquentent beaucoup la région
de l’archipel de Mingan, pré-
cise M. Guillemette. Ils vont
très loin de leur colonie. On
parle de plusieurs centaines de
kilomètres parcourus chaque
jour. Ils quittent par fois leur
nid pendant deux jours. »
S’ils sont forcés de voyager
autant, c’est que l’abondance
de leur proie principale, le ma-
quereau, a grandement dimi-
nué dans les eaux du golfe,
possiblement en raison du ré-
chauffement des eaux. Un phé-
nomène dont les effets à long
terme sont difficiles à prévoir,
selon Magella Guillemette,
mais qui a déjà des impacts
majeurs sur le succès de re-
production de la colonie de
fous de Bassan de l’île.
« Les oiseaux sont moins sou-
vent au nid, ils travaillent plus
fort et ils rapportent moins de
nourriture au poussin. Résul-
tat : les adultes perdent beau-
coup de poids. On constate
aussi que le nombre de poussins
à l’envol est beaucoup plus fai-
ble que ce qu’il devrait être. Et
leur poids est médiocre, ce qui
nuit à leurs chances de survie.
En clair, on produit des poussins
de mauvaise qualité. »
Avenir incertain
Jusqu’en 2005, le succès de
« Ce n’est pas drôle, tranche-
t-il. Et si des groupes de jeunes
n’ont pas soulevé de problème
avec cette image, cela montre
qu’il y a encore beaucoup de
travail à faire pour éduquer la
population. »
Il espère qu’Educ’alcool reti-
rera la publicité concernée.
La deuxième af fiche de la
campagne montre l’homme
for t Hugo Girard derrière le
slogan « As-tu vu qui t’as traité
de douchebag ? ».
Educ’alcool se défend
Le directeur d’Éduc’alcool,
Hubert Sacy, ne compte pas re-
tirer ces af fiches. Il s’agit en
fait d’une reprise d’une cam-
pagne d’il y a quelques années.
M. Sacy affirme en entrevue
que depuis, les cégeps et les
universités réclamaient cette
campagne, qui avait très bien
fonctionné. « L’idée, c’est de
montrer que quand tu bois trop,
tu peux faire des choses que tu
vas regretter plus tard, explique-
t-il. En plus de quatre groupes de
L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6 A 7
ACTUALITÉS
PHOTOS ALEXANDRE SHIELDS
Les poussins (à droite) doivent rapidement prendre du poids afin de pouvoir prendre leur envol à la fin de l’été.
Est-ce que les fous de Bassan
vont se tourner vers d’autres
proies pour survivre ? Pour le
moment, le constat du profes-
seur Guillemette est toutefois
on ne peut plus clair : « la popu-
lation de fous de Bassan devrait
diminuer », laisse-t-il tomber.
Elle avoisine actuellement
les 106 000 oiseaux, soit
58 000 couples nicheurs.
Autre source d’inquiétude: la
marée noire provoquée par la
pétrolière BP dans le golfe du
Mexique en 2010. Il faut savoir
qu’environ 25% des fous de Bas-
san de Bonaventure passent l’hi-
ver dans cette région, notam-
ment les juvéniles. Les jeunes
nés cette année-là se sont ainsi
posés dans les eaux du golfe à
peine cinq mois après l’explo-
sion et le naufrage de la plate-
forme Deepwater Horizon.
Quelles ont été les consé-
quences de cette gigantesque
marée noire ? Magella Guille-
mette refuse de s’avancer sur
Les couples de fous de Bassan sont unis pour la vie. Ils se câlinent du bec afin de se reconnaître. une conclusion claire à ce sujet.
« La reproduction de ces oiseaux
reproduction avoisinait les nettement insuffisant pour per- leurs nombreuses pour les est très mauvaise, mais il fau-
70 %, ce qui constitue un taux mettre à la colonie de se main- chercheurs. Que se passe-t-il drait avoir davantage de don-
suffisant pour assurer le renou- tenir. En 2012, on parlait même avec le maquereau ? Est-ce nées avant de conclure », sou-
vellement de la population. d’une « année catastrophe », que toute la chaîne alimentaire ligne simplement le chercheur.
Mais depuis 2008, ce taux avoi- avec un taux d’à peine 8 %. du golfe est perturbée par les
sine en moyenne les 30 %, soit Les questions sont par ail- bouleversements climatiques ? Le Devoir
discussion cette année, des di-
zaines de milliers d’étudiants
ont aussi vu la campagne précé-
Le virus du Nil
est en ville !
dente, et personne n’y a vu de
signe d’âgisme ou de sexisme. »
Une version de la cam-
pagne a aussi été af fichée
dans les succursales de la So-
ciété des alcools du Québec,
sans qu’Éduc’alcool recense de Adoptez des mesures de protection
plainte, affirme M. Sacy. «S’il fal-
lait faire des campagnes qui ne contre les piqûres de moustiques :
déplaisent à personne, on ne fe-
rait plus rien», laisse-t-il tomber.
Les campagnes d’Éduc’al-
• utilisez un chasse-moustiques ;
cool qui visent les jeunes ont
pour objectif de prévenir « la
• portez des vêtements longs
violence et les relations sexuelles
non désirées ».
de couleur claire.
Une pub qui rate la cible
En plus de faire preuve de Renseignez-vous
sexisme, la publicité rate sa ci-
ble, estime la professeure au
Dépar tement des lettres et
sante.gouv.qc.ca/vno
communications de l’Univer-
sité de Sherbrooke Isabelle
Boisclair. « En buvant trop, on
peut se mettre en danger ainsi
que les autres, notamment en
prenant le volant. Le plus gros
risque pour un jeune homme,
ce n’est sûrement pas de donner
son numéro de téléphone à une
femme qu’il ne souhaite pas re-
voir », dit Mme Boisclair.
« Je pense qu’Éduc’alcool a
des questions à se poser sur les
messages qu’il envoie. Ce n’est
pas que nous n’avons pas d’hu-
mour, c’est qu’on a aussi un
sens critique. »
Le Devoir
A 8 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6

ACTUALITÉS
CINÉASTES INSÉCURITÉ Sombres statistiques
Ser vices salutaires
« Une surdose n’est pas forcément mor telle,
mais si tu es seul dans une toilette publique, le
SUITE DE LA PAGE 1 SUITE DE LA PAGE 1 La Direction régionale de santé publique du temps avant qu’on te trouve peut être fatal. Et
CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal trop souvent, quand ça arrive, le premier réflexe
lancer au Québec. « J’avais lu dans les médias et Ruelles et racoins offrant un semblant d’inti- calcule que le nombre annuel moyen de décès est d’appeler la police, pas une ambulance. »
appris de ma relationniste que le festival avait mité, bancs de parc un peu plus isolés que d’au- par intoxication de drogues injectables est Pour Jérôme, aujourd’hui consommateur occa-
perdu ses salles au Forum, sans recevoir un seul tres, espaces abandonnés investis par les utilisa- passé de 51 pour les années 2000 à 2005 à 72 sionnel d’héroïne, les SIS non seulement sauve-
courriel de leur part. » teurs de drogues par injection (UDI), telle cette pour les années 2006 à 2009. Au cours de l’été ront des vies, mais préserveront aussi les utili-
Se renseignant à travers les réseaux sociaux, cour jonchée de matelas souillés, le long d’une 2014, 233 cas de surdose ont été répertoriés. sateurs de l’insalubrité associée à la consomma-
Serena Dykman s’est résolue à appeler le festi- grande artère du centre-ville: autant de lieux invi- tion de rue, qu’il a longtemps connue.
val. « On m’a dit que mon film serait projeté, sibles et pourtant durement réels, au cœur de la « Dans une ruelle, avec l’urgence du manque
mais en me présentant jeudi dans ses bureaux, métropole. Timidement, Raphaël s’inquiète: «S’il je ne suis pas toujours assez conscient.» et la peur d’être surpris, les risques de s’injecter
j’ai reçu plusieurs informations contradictoires ; vous plaît, il ne faudra pas écrire où c’est exacte- «Je me gèle pour éteindre la douleur.» Parfois, il n’importe comment sont là. S’y reprendre à plu-
que mon film allait passer, qu’il ne passerait ment; on ne veut pas être chassés.» pense à décrocher. « Mais pas sans aide médi- sieurs fois pour trouver une veine, réutiliser une
plus, qu’il passerait, etc. » Le jeune homme livre par bribes l’histoire cale. » Pour Raphaël, peut-être que les SIS se- seringue souillée, sans parler de diluer ta drogue
Devant le chaos qui régnait au bureau, il lui d’une vie cassée qui commence par une enfance raient un pas vers des soins appropriés. avec de l’eau puisée à même une flaque d’eau, ou
est apparu clair que Nana ne serait pas projeté, ballottée. Dans la rue « on et off » depuis qu’il a directement dans le fond de la toilette… C’est
faute d’avoir trouvé de nouvelles salles. Alors, 17 ans, il reste évasif sur ce qui l’a conduit dans Enjeu de santé publique tout ça et les conséquences sanitaires que les SIS
elle a retiré son film. « J’ai participé à plus de 70 ces recoins du centre-ville où il nous emmène. Depuis une quinzaine d’années, la docteure permettraient d’éviter. »
festivals à travers le monde, je n’avais jamais vu Quelques années d’abstinence, puis il replonge, Carole Morissette porte le dossier des services Carole Morissette insiste sur l’importance de
ça. C’est affreux pour nous. Encore plus pour la après un séjour à l’hôpital lors duquel on lui pres- d’injection supervisés pour la Direction régionale démontrer que le dossier, politiquement déli-
réputation d’un festival qui a été important. » crit un antidouleur narcotique. Les stigmates de de santé publique (DRSP) du CIUSSS du Centre- cat, n’a pas été monté « sur un coin de table ». Et
L’incompréhension était aussi sur les visages la rue et de la maladie crèvent les yeux. Des ser- Sud-de-l’Île-de-Montréal. « La toxicomanie n’est tempère en expliquant que si la décennie
des habitués, qui ne reconnaissent plus leur vices d’injection supervisés, il espère que ça res- pas juste un enjeu de sécurité publique, c’est un conservatrice a été peu propice à des avancées
festival. « Comment faire un festival sans ar- tera des lieux accueillants, pas trop institutionnali- problème de santé, et ce sont des personnes hu- significatives, la DRSP a choisi de préparer le
gent ? » demandait l’un d’eux, attristé par la sés. « Ça va améliorer la qualité de vie de tout le maines qui vivent des situations difficiles.» terrain en attendant une ère plus favorable. « La
tournure des événements. Au cinéma Impérial, monde. Celle des citoyens du centre-ville aussi.» Inscrits au Programme national de santé pu- bataille pour interdire le renouvellement de
les rares préposées du festival se démèneraient Huit à dix fois par jour, Raphaël s’injecte des blique depuis 2008, les SIS se heurtent pourtant à l’exemption d’Insite a fait peur à tout le monde et
pour éteindre les feux, débordées. Leur télé- médicaments opioïdes. « Dans une ruelle, tu as une série d’obstacles. «Dans le milieu, on n’y croit ralentit le processus », rappelle-t-elle.
phone ne dérougit pas. Certaines ambassades tout le temps peur. De l’overdose, d’être surpris plus, confient quelques membres de l’Association En 2008, le ministre fédéral de la Santé refu-
et institutions nationales auraient été mises au par la police… Stressé, on s’injecte mal, les risques québécoise de promotion de la santé des per- sait de renouveler l’exemption à la Loi régle-
courant de la situation. Sinon, les médias so- d’abcès ou d’infection sont là.» Il comprend la co- sonnes utilisatrices de drogues (AQPSUD). On a mentant cer taines drogues et autres subs-
ciaux tiennent lieu de tam-tams pour relayer les lère de certains résidants, fatigués de trouver des trop souvent entendu dire “c’est pour le printemps tances à l’organisme vancouvérois. S’ensuivit
mauvaises nouvelles. seringues. «J’essaie de ne rien laisser traîner, mais prochain”. En attendant, on compte les morts.» un bras de fer dont le point d’orgue fut donné
Cer tains accusent les médias de jeter de par la Cour suprême en septembre 2011. En dé-
l’huile sur le feu et veulent voir des films, un boutant le gouvernement, la plus haute ins-
point c’est tout, mais que répondre aux ci- tance juridique du pays ouvrait la voie à la pour-
néastes désemparés ? Et même en éprouvant suite des travaux amorcés par la DRSP, en par-
de la compassion pour le président du FFM, tenariat avec les acteurs communautaires, alors
Serge Losique, qui s’est battu pour maintenir appuyés par le ministère québécois de la Santé
un rendez-vous à flot sans appui des institu- et des Services sociaux (MSSS).
tions, force est de constater avec consternation Sans équivoque, le jugement rappelle que la
l’ampleur de la crise. dépendance aux drogues est une maladie, et
que les SIS diminuent les risques de décès sans
Des films malgré tout générer de troubles à la sécurité publique.
Et pourtant donc, le rendez-vous de films roule « C’est un faux problème, défend Jérôme à pro-
encore. Du moins, le FFM s’est-il offert un bon pos de la question d’hypothétiques désagré-
démarrage jeudi soir à l’ouverture avec le film ments pour le voisinage. Les “drogués” sont déjà
d’André Forcier Embrasse-moi comme tu là, dans les quartiers où les SIS existeront ! Ça ne
m’aimes, pétri de bonnes idées et de gags amu- peut qu’être bénéfique pour la collectivité aussi :
sants. Le cinéaste d’Au clair moins de seringues à la traîne, et moins de
de la lune a fait un travail for- risques de trouver une personne intoxiquée ou un
«J’ai participé midable en poétisant la cadavre dans ta ruelle. »
langue montréalaise du
à plus de temps de la Seconde Guerre VALÉRIAN MAZATAUD STUDIOS HANS LUCAS Collaboration spéciale
70 festivals mondiale. Ajoutez une mu- Un « messager de rue » de Cactus ramasse des seringues abandonnées sur une rue montréalaise. Le Devoir
sique exceptionnelle, mais un
à travers le r ythme qui s’alanguit, puis
reprend du tonus en fin de
monde, je partie, plusieurs prestations son gouvernement», précise-t-il. chefs d’État et de gouvernement
formidables, dont celles Tony
n’avais jamais Nardi, France Castel, etc. POUVOIR Le 2 mars 1878, le lieutenant-
gouverneur éjecte du pouvoir les
étranger. Winston Churchill, Fran-
klin Delano Roosevelt et Charles de
vu ça. C’est Vendredi matin, le film SUITE DE LA PAGE 1 conser vateurs et appelle en ren- Gaulle passent successivement en-
Prénom Dobrica, nom : in- fort les libéraux d’Henri-Gustave tre les colonnes de fonte de son en-
affreux pour connu, première œuvre du Par une chaleur accablante, Le Joly de Lotbinière, qui forment un trée monumentale. C’est l’âge d’or
Serbe Srdja Penezic, avait Devoir a parcouru les 75 arpents gouver nement minoritaire. Le du Bois-de-Coulonge.
nous. Encore du charme. Feel good movie de l’ancien domaine vice-royal. Les « très honorable » quitte le Bois-de-
sur un orphelin optimiste, écuries, la maison du gardien, la Coulonge pour le Parlement le Brasier
plus pour la ballotté par les régimes fontaine et quelques canons rap- 9 mars précédé par une fanfare mi- Le cœur du domaine cesse
réputation successifs de la Serbie, il pellent le lustre d’antan de ce parc litaire. Il proroge la session, qui abruptement de battre dans la nuit
s’amusait avec les codes de champêtre situé à l’extrémité sera bientôt dissoute. Les élections glaciale du 21 février 1966. « La ma-
d’un festival l’animation, et à défaut de ouest de la Grande Allée. générales anticipées permettent à gnifique résidence en bois a flambé
vraisemblance, of frait une «Il s’agissait d’un haut lieu de trac- Joly de Lotbinière de se maintenir comme une boîte d’allumettes », rap-
qui a été fable sur la résilience, avec tations politiques», indique l’historien de justesse à la tête du Québec. porte Le Devoir. Un court-circuit
références à l’histoire des de l’Assemblée nationale Frédéric Alphonse Desjardins est aux électrique provoque l’explosion des
important.» Balkans. Lemieux. C’est vraiment l’un des en- premières loges du coup de force chaudières du sous-sol. Le lieute-
– La cinéaste Sinon, les œuvres de la droits les plus fameux pour ça.» Pour du lieutenant-gouverneur. « La pro- nant-gouverneur Paul Comtois or-
Serena Dykman compétition sont présentées cause, le lieutenant-gouverneur Luc vince est en proie à une vive agita- donne à sa fille de sauter par une fe-
le soir. Et comme chaque Letellier de Saint-Just y commet ni tion », note le responsable de la pu- nêtre tandis qu’il se précipite dans
film, en l’absence de plu- plus ni moins un «coup d’État». blication des échanges tenus dans la chapelle du manoir.
sieurs salles de projection, n’est projeté qu’une le Salon vert. Pour le futur fonda- Habitant tout près, le premier mi- L’HISTOIRE DU QUÉBEC À TRAVERS

seule fois, les médias seront appelés à commen- Luc 1er teur du Mouvement des caisses nistre Jean Lesage accourt sur les SES LIEUTENANTS-GOUVERNEURS

ter des œuvres que le public ne pourra plus voir. À la fin du XIXe siècle, les offi-
Sans salle de conférence, sans attaché de presse, ciers de l’Assemblée législative font
les cinéastes dont les films survivent à l’émon- régulièrement la navette en calèche
dage ne pourront pas plus commenter leurs entre le parlement et le Bois-de-
créations, si ce n’est à l’Impérial, où les projec- Coulonge, où le lieutenant-gouver-
tions s’enchaînent à la queue leu leu. neur sanctionne les projets de loi.
À ces soucis s’ajoutent d’autres, comme Les tapisseries de la villa offrent un
notamment un manque de véhicules et de cadre somptueux à cette ultime
personnel pour aller chercher les invités à étape du processus législatif, et ce, à
l’aéroport, faute d’argent. Le jur y de la com- des années-lumière du stationne-
pétition mondiale a aussi rétréci. Lee Tama- ment du Walmart où Lise Thibault a
hori n’est pas venu, et d’autres membres du déjà procédé à la sanction vice-
jur y risquent de se lasser, de rendre leur ta- royale de projets de loi au tournant
blier, dit-on en coulisses. des années 2000.
Certains croient que le mal est fait, qu’à tra- Luc Letellier de Saint-Just est le
vers la planète cinéma, nul ne fera plus la diffé- premier résident permanent de
rence entre un festival et un autre, en se Spencer Wood — l’ancienne appel-
contentant de mettre un X sur une ville identi- lation de Bois-de-Coulonge. Il a été
fiée au mot confusion. C’est que la réputation désigné lieutenant-gouverneur par
de Montréal est en jeu et dépasse de beaucoup le premier ministre libéral fédéral
le cas du FFM. La Ville, les institutions fédérale Alexander Mackenzie en 1876. Ce
ou provinciale ne pourraient-elles débloquer colosse, bientôt surnommé « Luc
des fonds juste pour cette édition-ci, afin de 1er », « aime par-dessus tout la vie
sauver l’honneur municipal ? politique active, les luttes par ti-
Interpellés à ce propos, ni le cabinet du mi- sanes. La tranquillité de Spencer
nistre de la Culture, Luc Fortin, ni celui de la Wood ne lui sied pas », selon son
ministre du Patrimoine canadien, Mélanie biographe Robert Rumilly.
Joly, n’ont donné suite à nos appels. À la Ville Le troisième vice-roi du Québec
de Montréal, on s’est voulu rassurant en fin «n’a pas été là très longtemps, mais il
de journée. « La réputation internationale de s’est fait remarquer, comme on dit »,
Montréal, métropole culturelle, ne tient pas souligne de son côté Frédéric Le-
qu’à un seul événement, écrit la directrice des mieux. Le représentant québécois
communications, Catherine Maurice. Nous de la reine Victoria s’oppose notam-
suivons par contre la situation de près et nous ment au tracé du chemin de fer
nous assurons, avec différents partenaires, que Québec-Montréal préconisé par le
les artistes et artisans soient accueillis dans les gouvernement. « Letellier de Saint-
meilleures conditions possible. » Just s’offusque que [le premier minis-
tre conservateur] Boucher de Bou-
Avec Sarah Champagne cherville ne vienne pas le voir pour
Le Devoir discuter de la politique générale de
Desjardins, « ces événements ont
une gravité exceptionnelle ».
Ottawa condamne fermement le
comportement de Letellier de Saint-
Just. Les conservateurs de John A.
Macdonald, qui ont repris le pou-
voir, recommandent sa destitution.
Nouvellement élu à Québec, le dé-
puté libéral Honoré Mercier reven-
dique quant à lui l’autonomie provin-
ciale. « C’est au peuple de notre pro-
vince à l’approuver ou à le désap-
prouver », dit-il, tout en reconnais-
sant que le «coup d’État» du vice-roi
était « vigoureux » et « violent ».
Plongé dans la controverse, Letellier
de Saint-Just fait ses boîtes et quitte
la châtellenie de la Grande Allée le
25 juillet 1879.
Downtown Abbey
Avec ses domestiques et ses va-
lets, le lieutenant-gouverneur du
Québec menait une vie agréable
pouvant s’apparenter à celle des
occupants de Downtown Abbey.
En plus de la vingtaine d’arpents
de terre en culture, on y retrouvait
des animaux de ferme côtoyant
des chevreuils impor tés de l’île
d’Anticosti. Le manoir érigé en
1862 était entouré d’une érablière,
d’un verger et de serres immenses
attirant la curiosité de tout l’Em-
pire britannique parce qu’on réus-
sissait à y cultiver des bananiers.
Le site est intégré au premier
« circuit touristique » de la capitale.
Il constitue un passage obligé pour
les têtes couronnées ainsi que les
lieux. La dépouille carbonisée de
M. Comtois gît à côté de deux reli-
quaires renfermant entre autres les
restes d’un saint français du XIXe siè-
cle, Pierre-Julien Eymard. Selon le
journaliste spécialisé en information
religieuse, Yves Casgrain, le vice-roi
a péri en essayant de sauver les re-
liques aujourd’hui conservées par
l’archidiocèse de Québec. «Je m’at-
tendais à ce que ce soit sous scellé
quelque part, mais pas du tout. Ce
n’était pas gardé d’une façon cérémo-
nieuse ou précieuse, c’était classé
parmi d’autres archives dans une
boîte», explique-t-il.
M. Lesage fait «hâter la signature
du certificat de décès sans lequel il
était impossible de désigner un succes-
seur aux fonctions vice-royales », fait
remarquer Le Devoir à sa une. Le
délégué du Québec à Londres,
Hugues Lapointe, est rappelé au
pays. Il atterrit quelques heures plus
tard dans la capitale à bord du
«réacté du gouvernement». «J’espère
que ce sera le dernier lieutenant-gou-
verneur », lance le chef de l’Union
nationale Daniel Johnson, même s’il
se dit convaincu que «M. et Mme La-
pointe seront des châtelains très dis-
tingués et des hôtes très charmants.»
Déchéance
Jean Lesage, lui, veut rapide-
ment reconstr uire une villa au
cœur du domaine dévasté. Le pro-
jet est repoussé aux calendes
grecques au lendemain du scrutin
de juin 1966. « [Le nouveau pre-
Le dernier châtelain du Bois-de-
Coulonge, le lieutenant-gouverneur
Paul Comtois, aurait péri dans
l’incendie de sa résidence officielle
en tentant de sauver les reliques
d’un saint français du XIXe siècle.
mier ministre] Daniel Johnson es-
time que le gouvernement Lesage
dépensait trop. À par tir de cette
époque-là, le budget du lieutenant-
gouverneur a toujours été un enjeu
politique », rappelle M. Lemieux.
Le gouvernement unioniste ins-
talle le successeur de Paul Com-
tois dans la maison Dunn sur la
Grande Allée. Les vice-rois y rési-
deront jusqu’à la fin des années
1990, moment où le gouvernement
québécois décide de leur verser
une allocation de logement.
Le brasier de février 1966 aura
fait table rase du manoir du Bois-de-
Coulonge, mais également de bien
des règles et des activités protoco-
laires. Par exemple, Hugues La-
pointe abandonne l’uniforme cha-
marré d’or et le bicorne empanaché
de plumes blanches. Le décapage
de la fonction vice-royale était toute-
fois déjà bien amorcé. « Dès les an-
nées 1930, c’est le lieutenant-gouver-
neur Henry George Carroll qui écrit
dans son journal intime qu’il doit en-
core une fois mettre son habit de
singe pour aller au Parlement »,
conclut Frédéric Lemieux.
Le Devoir

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Conclusion de notre série Carnet de voyage : Après la terre, la mer Page B 3
PERSPECTIVES
CAHIER
« J’ai toujours dit la vérité », a écrit l’ex-ministre Jacques Daoust dans sa déclaration dif fusée lors de sa démission la semaine dernière.
AFFAIRE RONA
Daoust, prisonnier de ces paroles qui restent
À force de jouer sur les mots, on finit par se
brûler les ailes. Jacques Daoust l’a appris à
ses dépens : il a dû démissionner dans l’op-
probre. Mais à la suite du témoignage du chef
de cabinet, Pierre Ouellet, qui n’a pas hésité
à enfoncer son ancien patron en commission
parlementaire, on comprend que l’ex-ministre
n’aurait pu traverser cette audition, à laquelle
il devait participer, sans perdre la face. C’est
ce qu’il avait compris.
ROBER T DUTRISAC
Correspondant parlementaire
à Québec
D
evant la Commission de l’écono-
mie et du travail (CET), Pier re
Ouellet, le directeur de cabinet de
Jacques Daoust au moment où il
était ministre de l’Économie, de
l’Innovation et des Exportations, a révélé que
celui-ci n’était pas favorable à la vente par In-
vestissement Québec (IQ) de son bloc d’ac-
tions de Rona d’une valeur de 156 millions. Or
le conseil d’administration d’IQ, qui avait solli-
cité l’avis du ministre, n’en a rien su : il s’est sa-
tisfait d’un « OK » dans un courriel signé par le
chef de cabinet.
On a appris que le conseil avait pris la déci-
sion, le 17 novembre 2014, de vendre la totalité
des actions Rona sans que le sujet soit à l’ordre
du jour de sa réunion, sans qu’un dossier étoffé
soit remis préalablement à ses membres.
Quelqu’un a soulevé l’enjeu et hop ! on a adopté
une résolution pour se débarrasser d’un bloc
d’actions qu’un décret gouvernemental lui avait
fait acheter. Certains y verront un esprit de dé-
cision hors du commun, d’autres, une précipita-
tion inopportune.
Devant la CET, Jean-Claude Scraire, l’ancien
président de la Caisse de dépôt et placement et
président du conseil d’IQ de juillet 2013 au prin-
temps 2014, s’est étonné que le CA de la société
d’État adopte cette résolution sans en parler au
préalable avec le ministre. « J’aurais d’abord
consulté avant d’en arriver à une résolution », a-
t-il fait observer. Qu’arrive-t-il, une fois la réso-
lution adoptée, si le ministre dit non ? Le
conseil a l’air fou.
Louis Roquet, qui présidait le CA d’IQ quand
la décision a été prise, a eu une réponse singu-
B › L E D E V O I R , L E S S A M E D I
CLÉMENT ALLARD PC
Le témoignage livré par Pierre Ouellet a suscité
l’incrédulité des députés de l’opposition.
lière à ce sujet. Il s’est dit d’accord avec Jean-
Claude Scraire. « Logiquement, c’est ce que j’au-
rais fait, mais ce n’était pas à l’ordre du jour. Ç’a
atterri comme ça », a-t-il dit. Comme un cheveu
sur la soupe, pour ainsi dire.
Pourtant, tous les dirigeants d’IQ qui ont dé-
filé devant les parlementaires étaient unanimes,
que ce soit Louis Roquet et Jean-Claude Scraire
ou deux anciens p.-d.g., Mario Albert et Yves
Lafrance : ils ont affirmé que le CA devait obte-
nir l’avis du ministre pour prendre une décision
d’une pareille ampleur, même en l’absence
d’une obligation légale. Tous ont dit que, si le
ministre exprimait son désaccord, le CA devrait
se réunir à nouveau pour réévaluer son inten-
tion ou sa décision.
Il est bon de rappeler qu’IQ jouit d’une cer-
taine autonomie mais qu’en vertu de l’article 4
de sa loi constitutive, la société financière doit
agir en conformité avec la politique écono-
mique du gouvernement. Et pour s’en assurer,
il lui faut consulter le ministre quand l’enjeu est
important, ce qui était manifestement le cas ici.
Le cabinet du PM au parfum ?
Pierre Ouellet a suscité l’incrédulité des dé-
putés de l’opposition, particulièrement chez les
péquistes, à qui les rouages du gouvernement
sont familiers, en affirmant qu’il n’avait pas in-
formé le chef de cabinet du premier ministre,
Jean-Louis Dufresne, qu’IQ avait décidé de se
débarrasser d’un bloc d’actions de Rona d’une
2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T
JACQUES BOISSINOT LA PRESSE CANADIENNE
valeur de 156 millions.
C’est d’autant plus « abracadabrant », pour re-
prendre le qualificatif employé par Amir Kha-
dir, que les chefs de cabinet sont choisis par le
cabinet du premier ministre et servent à enca-
drer les ministres.
« Je n’avais pas beaucoup de discussions avec
le chef de cabinet du premier ministre, le minis-
tre ayant plus d’occasions que moi de le croiser,
que ce soit au Comité des priorités, que ce soit au
Conseil des ministres, les caucus le matin », a re-
laté Pierre Ouellet.
Or, selon nos informations, le cabinet de Phi-
lippe Couillard n’a pas été informé par Jacques
Daoust, ni par son chef de cabinet, de la déci-
sion d’IQ de se départir de ses actions de Rona.
Si on se fie au témoignage de Pierre Ouellet,
le ministre a adopté une attitude désinvolte
dans cette af faire. D’abord, il a semblé tout
faire pour s’assurer qu’il n’avait aucune autorité
pour invalider la décision. Puis, il n’a rien fait
pour tenter de l’infirmer, ou même exprimer sa
réprobation. Pour l’opposition officielle, il s’en
est lavé les mains, ce que Pierre Ouellet n’a pas
démenti. « C’est leur responsabilité. Ils vivront
avec les conséquences », a dit Jacques Daoust à
son chef de cabinet, selon ce dernier.
Vers la sortie
C’est au début de juin que l’enfer a com-
mencé pour Jacques Daoust. La vérificatrice
générale, Guylaine Leclerc, publiait un rapport
qui traitait de l’intervention d’IQ, commencée à
l’été de 2012, pour empêcher l’américaine
Lowe’s de mettre la main sur Rona. La VG indi-
quait que la société d’État n’avait pas besoin de
l’aval du gouvernement pour se départir de ses
actions de Rona. Elle soulignait cependant que
les membres du CA d’IQ « ne considéraient pas
avoir toute la latitude pour autoriser la vente
sans consulter le gouvernement ». Elle faisait état
des procès-verbaux du conseil qui confirmaient
qu’il avait obtenu « l’accord du ministre avant de
vendre la totalité des actions ».
« Je ne sais pas où ils ont pris ça, c’est rigoureu-
sement inexact », s’était insurgé Jacques Daoust.
« Je n’ai non seulement jamais été informé de ça,
je n’ai jamais autorisé ça, on ne m’a jamais
parlé de ça », avait-il livré au Devoir.
Jacques Daoust avait même ajouté : « Je mets
n’impor te qui au défi de me dire quand est-ce
VOIR PAGE B 2 : DAOUST
Agriculture urbaine
La multiplication des
légumes du bitume Page B 2
2 0 1 6
PRÉSIDENTIELLE AMÉRICAINE
Les verts
courtisent les
amis de Bernie
La candidate Jill Stein
exhorte les Américains à avoir
«le courage de leurs convictions»
Hillar y Clinton et Donald Trump ne sont pas
les seuls candidats à la Maison-Blanche.
Alors que les candidats des partis qui domi-
nent la vie politique américaine recueillent un
niveau historique d’opinions défavorables,
deux candidats de petits partis attirent des
mécontents de Trump et Clinton : le liberta-
rien Gar y Johnson et Jill Stein, candidate des
verts. Second de deux articles.
MARIE-CHRISTINE BONZOM
P our la deuxième fois consécutive, Jill Stein,
médecin de 66 ans, est la candidate des
verts. En 2012, elle n’avait réuni que 0,36 % des
voix. À ce jour, elle reçoit 3,6 % des intentions
de vote en moyenne des sondages.
Jill Stein cible les millions d’Américains qui
ont soutenu Bernie Sanders lors des primaires,
surtout ceux qui, contrairement au sénateur,
refusent de voter Clinton. « Un mouvement ré-
volutionnaire n’est pas possible au sein d’un
parti contre-révolutionnaire », leur dit la candi-
date des verts.
À respectivement 85 et 24 ans, l’une en Virgi-
nie, l’autre en Illinois, Janette Sherman et Cam
Cunningham sont des électeurs de Bernie San-
ders qui ont deux autres
points communs. Ils ont Si Jill Stein est
voté pour Jill Stein en 2012
et rejettent Hillary Clinton. connue des
« Je n’ai pas d’“aloha” pour
Clinton, déclare au Devoir Ja- progressistes,
nette Sherman. J’éprouve une
antipathie particulière pour elle ne l’est
les gens comme Clinton qui se presque pas
font faussement passer pour les
défenseurs des travailleurs », du reste des
confie Cam Cunningham.
Mais seul Cam Cunning- Américains
ham « pense voter à nouveau »
pour Jill Stein. Le 8 novembre, Janette Sherman,
elle, écrira le nom de Bernie Sanders sur le bul-
letin de vote, ce que la loi permet.
Ces électeurs s’étaient engagés avec passion
pour Bernie Sanders, un homme incarnant à
leurs yeux l’occasion historique de changer
profondément le système politique et la société.
Janette Sherman a, pour la première fois de
sa longue vie, donné de l’argent à un candidat
en envoyant plusieurs chèques à Bernie San-
ders. Le jeune Cam Cunningham a milité
pour Bernie Sanders sur le terrain, a obser vé
les opérations de vote aux primaires dans sa
ville de Chicago et ne s’est inscrit sur les
listes électorales en tant que démocrate que
pour pouvoir voter dans les primaires pour
celui que ses par tisans n’appellent que par
son prénom.
« Bernie était le premier candidat à la pré-
sidence avec une chance de gagner à être im-
pliqué dans le progressisme, un socialiste qui
remettait en cause les deux grands par tis
proches des milieux financiers, c’est pourquoi
j’étais si inspiré par Bernie, explique Cam
Cunningham. Vu que le système est tellement
dominé par le Par ti démocrate et le Par ti ré-
publicain qu’un par ti tiers n’est pas viable,
Bernie était notre seule chance de conduire
un candidat progressiste à la Maison-
Blanche, parce qu’il ne se présentait pas
comme indépendant. »
Envoyer un message
Pour ce professeur de musique issu d’une fa-
mille modeste, voter pour Jill Stein serait un
vote de protestation. Comme en 2012, quand il
avait choisi Jill Stein la première fois qu’il avait
été en âge de voter. « Je ne voulais pas voter
pour Obama. Il n’allait pas résoudre la guerre
des drones et les autres problèmes qui me préoc-
cupent le plus », raconte-t-il.
Cette fois, le vote de Cam Cunningham
pour Jill Stein serait dirigé contre Hillar y
Clinton. « Je veux envoyer un message au Parti
démocrate : c’est que les démocrates ne peuvent
pas obtenir mon suffrage en jouant sur la peur ;
Clinton ne peut pas se contenter de dire que
Trump est effrayant, il faut qu’elle et les démo-
crates montrent qu’ils vont se battre pour le
VOIR PAGE B 2 : VER T S
B 2 L E
La multiplication des légumes du bitume
Un nouveau livre décrit la croissance exponentielle de l’agriculture urbaine, y compris à Montréal
MARCO FOR TIER
O
n se croirait en campagne. Il y a
des plants de tomates et de
concombres, des fines herbes, des
haricots, des fleurs comestibles.
L’air est frais. Ça sent bon. On se
trouve pourtant en plein centre-ville, dans un
potager aménagé sur le toit d’un pavillon de
l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
Des jardins comme celui-là poussent par di-
zaines à Montréal : sur les toits, dans les cours
arrière des résidences, sur les balcons, sur des
bouts de trottoir et même sur des terrains va-
cants, publics ou privés. Plus de quatre Mont-
réalais sur dix (42 %), soit 800 000 personnes,
pratiquent le jardinage en ville.
Et c’est comme ça partout dans le monde. Les
grandes villes comme Paris, Londres, New York,
Séoul, Tokyo, Toronto, Vancouver et bien d’au-
tres se convertissent à l’agriculture urbaine.
Jusqu’à récemment, le phénomène était
perçu comme une af faire de pelleteux de
nuages. L’agriculture urbaine est désormais
prise au sérieux par des économistes, des en-
trepreneurs et des penseurs
du monde entier, qui voient
L’agriculture là un modèle d’avenir.
urbaine est « Quand j’ai commencé
mes recherches, je ne savais
désormais pas qu’il existait un mouve-
ment d’une telle ampleur
prise au pour l’agriculture urbaine.
Ce n’est pas une mode passa-
sérieux gère : on sait maintenant
par des hors de tout doute que l’agri-
culture de proximité est via-
économistes, ble », dit Jennifer Cockrall-
King, auteure de l’essai La
des révolution de l’agriculture ur-
paru en français aux
entrepreneurs baine, éditions Écosociété.
et des La journaliste canadienne,
établie à Edmonton, a par-
penseurs du couru la planète pour rappor-
ter des histoires d’agricul-
monde entier, ture en ville. Elle a été sur-
prise par l’ampleur du phé-
qui voient là nomène. En faisant pousser
un modèle des légumes, en plantant des
arbres fruitiers, en élevant
d’avenir des poules ou des moutons,
des citadins du monde entier
participent à cette « révolution » agricole.
Des exemples ? À Detroit — ville désertée,
dont la population a fondu de moitié en 50 ans
— des mouvements de citoyens s’emparent des
terrains et des bâtiments abandonnés pour
faire pousser fr uits et légumes. Ces tonnes
d’aliments frais (et bios !) sont remises aux
banques alimentaires, à des personnes âgées et
à de simples citoyens.
À Los Angeles, la deuxième commission sco-
laire en importance des États-Unis a aménagé
des potagers dans plus de 100 de ses 900 cours
d’école. Aux Jeux olympiques de Londres en
2012, les organisateurs ont nour ri tous les
athlètes grâce à 2012 jardins communautaires.
À Paris, pas moins de 132 vignobles ont pignon
sur rue. Même la Maison-Blanche s’est conver-
tie à l’agriculture urbaine : Michelle Obama, en
croisade contre la malbouffe, a aménagé un po-
tager et des ruches dans la cour arrière de la
résidence présidentielle.
Au pays de Castro
L’agriculture urbaine telle qu’on la connaît
aujourd’hui a pris naissance à Cuba, raconte
Jennifer Cockrall-King. Quand l’Union sovié-
tique s’est dissoute, en 1991, le pays de Fidel
Castro a perdu son plus grand partenaire com-
mercial, qui achetait 85 % de sa production lai-
tière et lui fournissait ses produits de base
comme les aliments et le carburant. L’économie
cubaine s’est effondrée. Les Cubains n’avaient
presque plus rien à manger.
Le Cubain moyen a perdu près de 14 kilos
dans les trois années qui ont suivi. Pour venir à
bout de la famine, Castro a déclaré l’état d’ur-
gence. Il fallait à tout prix trouver un nouveau
modèle d’agriculture qui deviendrait viable
DAOUST
SUITE DE LA PAGE B 1
qu’il [le CA] m’a parlé et dans quel contexte. »
Pierre Ouellet aura donc relevé ce défi, tout
comme Yves Lafrance, le p.-d.g. par intérim d’IQ,
qui est venu témoigner devant les parlementaires.
Il faut dire que le ministre s’était enferré en fé-
vrier, au moment de l’annonce de l’of fre pu-
blique d’achat (OPA), amicale cette fois-ci, de
Lowe’s pour Rona. Il avait répété qu’il n’avait pas
été au courant qu’IQ avait vendu ses actions.
On doit reconnaître à Jacques Daoust son
opiniâtreté. « Une tête de cochon », résument cer-
tains. « J’ai toujours dit la vérité », écrivait-il dans
sa déclaration diffusée lors de sa démission la
semaine dernière. « Je n’avais pas été informé de
l’intention des administrateurs de vendre la par-
ticipation d’Investissement Québec », ajoutait-il.
Notez bien la nuance : il parle maintenant de
l’intention et non pas de la décision. C’est vrai,
il n’a pas été informé de leur intention, mais
bien de leur décision.
Comme ministre, Jacques Daoust avait d’in-
déniables qualités : il s’exprimait clairement, il
possédait un esprit de synthèse, il était un ex-
cellent communicateur. Il a été remplacé par
Laurent Lessard, dont les performances langa-
gières sont à l’autre bout du spectre. Les jour-
nalistes appréciaient Jacques Daoust parce qu’il
avait la langue bien pendue. Il s’est en quelque
sorte pendu avec.
Le Devoir
D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7
PERSPECTIVES
Éric Duchemin, professeur associé à l’UQAM, a contribué au livre de Jennifer Cockrall-King. On le voit ici sur l’un des toits verts de l’université.
sans pétrole et sans équipements industriels —
à cause de l’embargo américain qui isolait l’île
du reste du monde.
Les Cubains ont fait comme d’habitude : ils
se sont débrouillés avec les moyens du bord.
Ils se sont mis à cultiver la moindre parcelle de
terrain vacant dans les villes. C’était une ques-
tion de survie.
Au fil des ans, ces petites « fermes urbaines »
improvisées ont poussé par dizaines dans
chaque ville. La Havane, avec ses deux millions
d’habitants, compte à elle seule plus de 200 de
ces cultures urbaines. Les « organoponicos » —
c’est leur nom —, qui vendent directement aux
clients, sont devenus la base d’un système ali-
mentaire qui nourrit désormais les Cubains.
Jennifer Cockrall-King ne veut pas faire la
promotion du développement économique à la
Castro, dont les limites sont bien connues.
L’exemple cubain prouve cependant qu’on peut
pratiquer l’agriculture sans tomber dans le mo-
dèle industriel dominant : d’immenses fermes
qui cultivent des organismes génétiquement
modifiés (OGM) et élèvent leur bétail à coups
d’hormones de croissance et d’antibiotiques.
Contre les déserts alimentaires
« Il faut être réaliste : je ne pense pas que l’agri-
culture urbaine nourrira des villes entières du
jour au lendemain, mais ce modèle compor te
d’énormes avantages », dit l’auteure.
Lors de la crise financière de 2008-2009, les
prix du blé, du riz, du maïs, des tomates et d’au-
tres aliments de base ont explosé partout dans le
monde. Des émeutes de la faim ont éclaté dans
une série de pays. Les fermiers urbains sont ve-
nus à la rescousse de populations qui avaient
faim.
L’insécurité alimentaire ne touche pas juste
les pays du tiers-monde : 50,2 millions d’Améri-
cains ignorent jour après jour s’ils vont manger
à leur faim. Aux États-Unis, les gens doivent
parcourir en moyenne 10 kilomètres pour se
rendre à l’épicerie. Les quartiers pauvres des
grandes villes sont de véritables déser ts ali-
mentaires où il est impossible d’acheter une
pomme, des noix ou du brocoli. Il n’y a que des
dépanneurs et du fast-food.
VERTS
SUITE DE LA PAGE B 1
peuple », souligne le jeune homme, qui se dé-
crit comme « un socialiste liber tarien, pas un
qui s’appuie sur l’étatisme ».
La peur est un sentiment très présent dans la
campagne présidentielle. Selon des sondages
Gallup et Associated Press, le quart des Améri-
cains ont peur de ce que pourrait donner une
présidence Trump ou une présidence Clinton.
« Clinton et Trump sont les candidats à la
Maison-Blanche les moins aimés et les plus
craints de l’histoire des États-Unis », indique au
Devoir Jeff Cohen, cofondateur de RootsAction,
groupe militant à gauche du Parti démocrate.
« Les jeunes et les progressistes en savent telle-
ment sur Hillary Clinton et ses liens avec les mi-
lieux d’affaires qu’ils ne voient pas beaucoup de
différence entre elle et Trump. Ils ont autant de
mépris pour l’un que pour l’autre », observe M.
Cohen qui, après avoir soutenu M. Sanders,
« penche pour Jill Stein ».
Si Jill Stein est connue des progressistes, elle
ne l’est presque pas du reste des Américains.
D’après un sondage Reuters/Ipsos, 16 % seule-
ment des électeurs les plus susceptibles d’aller
voter peuvent l’identifier.
La candidate des verts exige donc d’être ad-
mise aux débats présidentiels télévisés. Avec
Gary Johnson, elle a déposé une plainte contre
la commission qui fixe les conditions d’accès
aux débats, un organisme contrôlé par les partis
démocrate et républicain. À un mois du premier
E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6
Pas étonnant que les deux tiers des Améri-
cains soient en surpoids. L’agriculture urbaine
peut devenir une partie de la solution en rendant
accessibles des aliments sains, estime Jennifer
Cockrall-King. C’est déjà le cas à Montréal, où la
culture de fruits et de légumes a connu une
croissance effrénée depuis une dizaine d’années.
Une ville de cultures
« Montréal est une ville d’agriculture reconnue
internationalement, mais les administrations mu-
nicipales ne s’en souciaient pas. La Ville
est en voie de rattraper son retard », dit
Éric Duchemin, professeur associé à
l’UQAM et coauteur du chapitre sur
Montréal dans le bouquin de Jennifer
Cockrall-King.
On a tendance à oublier que Mont-
réal est bâtie sur les terres les plus
fertiles de la vallée du Saint-Laurent.
Au début des années 1800, l’arpenteur
général du Bas-Canada, Joseph Bou-
chette, vantait les qualités de l’avoine
(pour les chevaux), des pommes, des
melons, des fraises, des prunes, des pêches et
des abricots cultivés sur l’île.
Le maire Jean Drapeau, qui était bien de son
temps, a tout fait pour tourner le dos à l’héritage
agricole de Montréal. Il voulait montrer une
ville « moderne » au monde entier, pour Expo 67.
Le 14 juillet 1966, le maire Drapeau a interdit
l’élevage et l’abattage de bétail à Montréal.
Un événement imprévu a relancé l’agriculture
en ville : un quadrilatère complet du quartier
Centre-Sud a été détruit par les flammes lors du
« week-end rouge » de novembre 1974, pendant
une grève des pompiers. Les résidants de ce
quartier défavorisé ont réclamé le droit de faire
pousser leurs légumes. Pierre Bourque, alors
directeur du Jardin botanique, établit ce qui de-
viendra le vaste réseau de jardins communau-
taires qu’on connaît aujourd’hui — 97 jardins
exploités par 12 000 Montréalais.
Mine de rien, les cultures citadines se sont
multipliées depuis 10 ans. Les quatre universi-
tés montréalaises mettent à profit leurs grands
espaces — au sol ou sur leurs toits — pour
faire pousser fruits et légumes. L’Université
WIN MCNAMEE AFP
Jill Stein est une médecin de 66 ans.
débat, Jill Stein est très en deçà du seuil de 15 %
d’intentions de vote imposé par la commission.
Une trouble-fête ?
Admise aux débats ou non, Jill Stein prend
des voix à Hillary Clinton. Avant un scrutin pré-
sidentiel américain qui se joue à un tour, à la
majorité simple et au niveau de chaque État en
raison de l’existence d’un collège électoral, elle
est traitée de « trouble-fête » (« spoiler ») par l’en-
tourage de la candidate démocrate.
Mais les électeurs et militants de gauche in-
terrogés par Le Devoir rejettent cette accusa-
tion. « Si Clinton perd lors d’un scrutin serré, elle
n’aura qu’elle-même à blâmer », prévient Jeff Co-
hen, le cofondateur de RootsAction. « En 2000,
Al Gore prit comme colistier Joe Lieberman, l’un
JACQUES NADEAU LE DEVOIR
McGill, qui dispose de 1727 hectares de ter-
rain, nourrit ainsi des personnes âgées en ali-
mentant la popote Santropol roulant.
La première serre commerciale du monde à
s’être établie sur le toit d’un immeuble se
trouve aussi à Montréal depuis 2009 (et égale-
ment à Laval). Les fermes Lufa approvisionnent
1000 personnes par année en légumes frais.
De son côté, l’organisme Les Fruits défendus
fait la récolte sur des terrains publics et privés
(vous savez, ces cerises ou ces poires qui pourri-
raient sur place ou par ter re faute
d’avoir été cueillies). Les cueilleurs, les
propriétaires des arbres et des groupes
communautaires se par tagent les
fruits. Ils ont récolté 2,5 tonnes d’ali-
ments dans 82 arbres en 2013.
L’autre grande nouveauté, c’est la
production de miel en ville : Montréal
compte 365 colonies d’abeilles, qui ont
donné 11 tonnes de miel l’an dernier.
On pourrait vous raconter encore
1001 histoires d’agriculture urbaine à
Montréal et ailleurs. Ça n’arrête pas.
Et ça peut aller encore plus loin. On pourrait
par exemple planter des arbres fruitiers et des
plantes potagères plutôt que des arbres décora-
tifs comme le lilas. La Ville pourrait obliger les
entreprises ou les institutions à aménager des
toits verts — le Palais des congrès est en train
de le faire sans même y être forcé !
Chaque espace vert en ville — bout de parc,
bout de trottoir, devanture de résidences —
peut devenir un potager. On voit de plus en plus
apparaître des poivrons, des tomates et des
concombres le long des pistes cyclables, dans
l’espace public. Et même des plantes pas tout à
fait légales, mais ça, c’est une autre histoire…
Le Devoir
LA RÉVOLUTION DE
L’AGRICULTURE URBAINE
Jennifer Cockrall-King
Traduit de l’anglais par
Geneviève Boulanger
Écosociété
Montréal, 2016, 328 pages
des rares démocrates qui étaient encore plus cen-
tristes, va-t-en-guerre et proches des milieux finan-
ciers que lui, mais les démocrates ont blâmé
Ralph Nader pour la victoire de George W. Bush,
alors que c’est Lieberman qui avait scellé la dé-
faite de Gore », souligne M. Cohen.
De son côté, Janette Sherman, la médecin re-
traitée qui entend écrire le nom de Bernie San-
ders sur son bulletin de vote, estime que « le
Par ti démocrate n’a qu’à choisir de meilleurs
candidats capables de mobiliser la gauche ».
À l’instar de nombreux Américains, les amis
de Bernie se disent frustrés par l’absence de
choix électoral réel, les failles des candidats
des deux grands partis et la futilité de leur vote.
« Notre démocratie est un vrai gâchis. Trump
et Clinton sont inacceptables », déplore ainsi Ja-
nette Sherman. « Clinton et Trump ne sont pas
si différents que ça, ils peuvent tous deux causer
des dégâts pour le pays et le monde », af firme
Cam Cunningham, le jeune prof de musique de
Chicago, avant d’ajouter : « C’est si déprimant de
songer que Clinton, Trump et leurs partis sont
jugés les seuls aptes à diriger notre pays ! »
Dans cette ambiance, Jill Stein repousse
les appels au vote utile du camp Clinton.
« Hillar y Clinton fait dans la politique de la
peur en disant essentiellement aux électeurs de
voter pour le candidat qu’ils détestent le moins.
Mais qu’est-ce que ça nous a rapporté de voter
pour le moindre mal ? » lance Jill Stein en
exhortant les Américains à avoir « le courage
de leurs convictions ».
Collaboratrice
Le Devoir
 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6 B 3

PERSPECTIVES
C ARNET DE VOYAGE – S UR LA ROUTE Q UÉBEC -L ABRADOR

Après la terre, la mer

Sur la Basse-Côte-Nord, on peut rejoindre Blanc-Sablon en fai-

sant un énorme arc de cercle par le Nord québécois et le Labra-
dor terre-neuvien. Le Devoir a fait le long périple et bouclé la
boucle de Baie-Comeau à Baie-Comeau, une distance de près
de 3000 kilomètres, d’abord par la route, puis en bateau sur le
golfe du Saint-Laurent. Compte rendu d’un voyage insolite et
fascinant dans l’immensité sauvage. Dernier de huit articles.

MONIQUE DURAND lard, 58 ans, est tout de suite

repérable. À cause de son im-

L
e navire fait si peu mobilité, alors que tout bouge
de bruit et les eaux sur le bateau. Les passagers
du golfe sont si vont d’un pont à un autre,
calmes qu’on ne sait conversent entre eux, agitent
plus si on est aux leurs appareils photo. Pas Adé-
amar res ou si on les a lar- lard, tout seul sur un long
guées. Après la route de terre, banc du navire, dehors, au
lente et r ugueuse, voici la grand vent, obser vant la rive,
route de mer, lente et dan- son pays, sa terre, sans bou-
sante. Je boucle la boucle de ger. Il a l’air sculpté dans la
mon périple Québec-Labrador pierre, comme celle de la côte
sur le Bella Desgagnés, qui re- au sol rocheux où il est né.
monte le golfe du Saint-Lau- Adélard Car touche vient
rent à partir de Blanc-Sablon. d’Unamen Shipi/La Romaine,
Mon monstre de 4x4 est em- une communauté d’environ un
ballé dans un conteneur et millier de personnes, dont une
voyage avec moi. Le Bella, large majorité d’Innus. Il
comme on dit ici, est un bateau voyage fin seul. À partir d’Una-
tout neuf et confor table, une men Shipi, il prend le large,
espèce assez rare sur les eaux trois ou quatre fois par année,
du globe parce qu’il est pro- soit vers l’est, jusqu’à Blanc-Sa-
pulsé au biodiésel. Il fait la na- blon, soit vers l’ouest, jusqu’à
vette du ravitaillement à partir Kégaska. « Juste pour faire un
de Rimouski vers les villages tour », dit-il. Ensuite, il revient
de la Basse-Côte-Nord. « J’aime chez lui, comme ça, tout bon-
mieux livrer des to- nement. La nuit, il
mates et des laitues Le Bella préfère dormir dans
que du pétrole », dit le un fauteuil du 3e pont
capitaine Philippe Hé- Desgagnés plutôt que de se pré- PHOTOS MONIQUE DURAND
mar t, un grand gail- valoir d’une chambre Sur la photo du haut, Harrington Harbour, ce village de la Basse-Côte-Nord rendu célèbre grâce au film La grande séduction. Ci-dessus,
lard d’origine bre- est pour à quatre lits que les l’arrivée du Bella Desgagnés à Blanc-Sablon et ci-dessous, Adélard Cartouche, d’Unamen Shipi/La Romaine, aux côtés de Véronique
tonne, rompu à une résidants de la côte Nolin, biologiste et spécialiste de l’habitat marin à l’Alliance verte.
navigation parfois dif-
ainsi dire le peuvent réser ver à
ficile, l’hiver tout spé- principe vital moindre coût. Puis, mations les concernant.
cialement, dans les on le voit, au petit Vous vous demandez pour-
échancrures de cette de cette région matin, recouvrer son quoi ? Pour mieux connaître,
côte constellée d’îles. poste d’obser vation grâce à ces obser vateurs, le
Navire à fond plat, le du bout et sa pose sculptée parcours des baleines, afin de
Bella revendique des sur le long banc. pouvoir influencer le parcours
prouesses : il peut pi-
du monde Après Saint-Augus- des navires. « La marine mar-
voter sur lui-même, tin, direction La Taba- chande a un impact important
progresser dans peu d’eau, ef- tière. Juste là, qu’on embrasse sur les mammifères marins »,
fleurer les paysages. du regard, une île, une maison, explique-t-elle. Outre les possi-
Nous voici justement dans un homme qui pêche. « Ce sont bilités de collision, le bruit gé-
les fameux rigolets aux abords des paysages qui me touchent à néré par les navires est un fac-
de Saint-Augustin, notre pre- pleurer », confie Jacques La- teur de stress et par fois de
mière escale. On peut presque chance, dont la découverte de mortalité. « Nous visons à amé-
toucher du doigt les îlots entre la Basse-Côte-Nord fut une ré- liorer les pratiques des naviga-
lesquels se faufile le bateau. vélation et a orienté toute l’exis- teurs, en les encourageant, par
Spectaculaire, tout simplement. tence. Il vit à Natashquan l’été, exemple, à contourner des zones
La Basse-Côte-Nord vit tout en- à Rivière-au-Tonnerre l’hiver. à risques ou à y ralentir. » Véro-
tière au r ythme de ce navire C’est lui qui a fondé l’agence de nique réside à Lévis, face au
qui combine transport de mar- voyages Coste, une coopérative fleuve. « Je suis de la génération
chandises et de passagers, en tourisme équitable. de La grenouille et la baleine. LE DEVOIR
unique lien avec le reste du Alors que les villages de la J’ai grandi dans l’imaginaire de
monde pour plusieurs villages. Basse-Côte se vident et que les ces grands cétacés mystérieux. » route », dit-il, l’œil rieur. Il sort luia ! La salle à manger du Bella un éclair, depuis le miel des
« Le Bella est arrivé. » Cette jeunes ne trouvent plus de rai- de sa poche une feuille où sont se couvre de tabliers blancs et aubes d’Uapishka jusqu’aux
seule petite phrase, on dirait, son d’y revenir, il voit dans le Un village coupé alignés, manuscrits, les noms d’adorateurs du crustacé. Le icebergs de l’Anse-au-Clair et
rassérène. Surmonté de grues, tourisme de niche un salut pos- du monde des hôtels où il s’ar rêtera. bonheur court de table en table de Blanc-Sablon. Quelques vi-
har naché de conteneurs, il sible. « Les Européens voyagent Il y a une bande de jeunes à « J’embarquerai sur sept traver- et de pinces tendres en pattes sages aussi, rencontrés au ha-
por te sur son dos des véhi- en Europe du Nord. Pourquoi bord du Bella, sac au dos, goût siers durant mon voyage ! » juteuses. Avec, dans les larges sard de mon chemin. Surtout,
cules, des outils, des denrées ne viendrions-nous pas, nous du de l’aventure en bandoulière. Comme le font tant de rési- baies vitrées, le soir qui penche surtout, la route, interminable,
fraîches, bref, tout le néces- Québec et de l’Amérique, nous Bénédicte et Julien résident à dants de la Basse-Côte, Isidore dans une lumière divine. Entre inoubliable, au soleil ou sous
saire de la vie. Et l’été, des recueillir dans ce lieu de gran- Sept-Îles. Ils voient toute la est allé travailler dans l’Ouest, la vue, le goût et l’odorat, on ne la pluie, ef frayante et atta-
poissons et des crustacés que deur, d’apaisement et de rencon- Basse-Côte, et même au-delà, comme ouvrier de la construc- sait plus où donner de la pas- chante. 389, 500, 510, on en
les pêcheurs lui confient pour tre avec soi ? » Il voit loin. « Un dans les yeux l’un de l’autre, tion. Il y est resté 39 ans, avec sion. Les touristes viendront voudrait encore. Le bout de la
être vendus sur les marchés jour, avec le réchauffement cli- amoureux, impatients de met- un seul rêve : rentrer un jour sur la Basse-Côte pour les terre ne sera jamais trop loin.
des villes, trésor des jours de matique, on viendra se rafraî- tre pied à terre à chaque es- chez lui, à La Tabatière. Il est yeux, bien sûr, admirer Tête-à- Le vent de Natashquan est
labeur. Le Bella Desgagnés est chir dans cette région. » cale pour se bécoter encore et enfin rentré. L’isolement ? Il en la-Baleine et son île Providence, si doux qu’on s’enroulerait de-
pour ainsi dire le principe vital Véronique Nolet, elle aussi, crier leur joie d’être en vie. a fait son allié. « Quand j’étais Har rington Harbour et sa dans. C’est l’été ici. J’avais ou-
de cette région du bout du voit loin… sur la mer. Biolo- Accostage à La Tabatière, petit, on était un village isolé. Grande Séduction, Kégaska et blié qu’excepté au Labrador,
monde. En plus d’héberger giste, spécialiste de l’habitat seconde escale, un village Maintenant que j’ai 76 ans, on son sable blanc, mais ils y vien- c’est l’été. Demain, il restera
une faune humaine bigarrée, marin à l’Alliance ver te, un coupé du monde. Isidore Wil- est encore isolé. » dront aussi pour le ventre, 700 kilomètres de route à faire
venue d’un peu partout. programme de certification en- cott monte sur le navire en Le bruit se répand comme pense le chef Parisée. pour gagner Baie-Comeau et
vironnementale pour l’indus- même temps que son véhicule, une traînée de poudre chez les Fin de ma route de mer. Je refermer ma grande boucle.
Adélard, comme trie maritime, elle est venue en partance pour son long pé- croisiéristes : au menu, ce soir, descends du Bella Desgagnés 700 kilomètres ? Et asphaltés ?
sculpté dans la pierre former tout l’équipage, de la ti- riple annuel dans les Mari- du chef Carl Parisée, talen- dans la nuit de Natashquan, en Ce n’est rien !
Il est assis tout seul, à tri- monerie jusqu’au personnel times. Il a envie de rouler tueux maître des fourneaux à regarde longuement les feux
bord, face à la côte. Le regard d’entretien, à l’observation des jusqu’à plus soif. « Chez nous, il bord, du homard de La Taba- s’éloigner dans l’horizon d’en- Collaboratrice
perdu dans l’immensité. Adé- baleines et à la collecte d’infor- n’y a que neuf kilomètres de tière, frais sorti de l’eau. Allé- cre. Je revois mon périple en Le Devoir
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EDITORIAL
RONA
FONDÉ PAR HENRI BOURASSA LE 10 JANVIER 1910 › FAIS CE QUE DOIS !

L’indifférence Directeur BRIAN MYLES

Rédactrice en chef LUCE JULIEN
Vice-présidente, développement CHRISTIANNE BENJAMIN
Vice-présidente, ventes publicitaires LISE MILLETTE
Directeur des finances STÉPHANE ROGER

coupable Directrice de l’information MARIE-ANDRÉE CHOUINARD

Directeur de l’information numérique FLORENT DAUDENS
Adjoints PAUL CAUCHON, JEAN-FRANÇOIS NADEAU, DOMINIQUE RENY, LOUISE-MAUDE RIOUX SOUCY
Directeur artistique CHRISTIAN TIFFET
Directeur de la production CHRISTIAN GOULET

L’ex-ministre Jacques Daoust savait qu’Investissement

Québec allait vendre le bloc d’actions qu’il détenait dans
Rona. Aujourd’hui, il l’avoue. Il a donc menti. Pour ce cafouil-
lage, il a dû démissionner. Mais cette af faire met aussi en
cause le jugement du premier ministre lui-même.

ous le reconnaissent : Rona serait passée aux

T
mains de Lowe’s même si Investissement
Québec (IQ) avait toujours en main le bloc de
10 % d’actions acheté lors de la première tenta-
tive d’acquisition, en 2012, mais revendu sans
tambour ni trompette en 2014.
La raison tient évidemment au fait que la
dernière offre, contrairement à celle de 2012,
a été bien accueillie par les administrateurs et
les actionnaires de Rona. Même la Caisse de
dépôt l’a jugée acceptable compte tenu du contexte très
concurrentiel dans lequel Rona était appelée à combattre au
cours des prochaines années.
De son côté, Investissement Québec a cru dès 2014 que le
temps était venu de revendre son bloc d’actions en interpré-
tant que Rona ne faisait plus par tie des préoccupations du
gouvernement.
Ce qui dérange dans cet enchaînement de faits, ce n’est pas
qu’IQ ait agi comme il l’a fait, mais que personne au gouverne-
ment ne se soit même demandé, en 2014, s’il ne valait pas
mieux conser ver les actions de Rona. Même
au conseil d’IQ, la question s’est plutôt posée
en termes de risque financier de détenir au-
tant d’actions d’une société publique, et la dé-
cision de vendre fut prise alors que le sujet
n’apparaissait pas à l’ordre du jour, a-t-on ap-
pris cette semaine.
Une fois cette décision prise, on a consulté
JEAN-ROBERT le ministre, mais celui-ci maintient n’avoir ja-
SANSFAÇON mais donné son accord parce qu’il n’avait pas à
le faire. Quant au premier ministre, il n’aurait
pas été consulté, ce qui est tout de même incroyable compte
tenu de l’importance politique du dossier Rona au cours des an-
nées précédentes.
De deux choses l’une : ou le premier ministre savait et il a
donné son accord, comme le soutient l’opposition qui demande
à entendre son chef de cabinet en commission parlementaire. L E T T R E S
Dans ce cas, il faudra conclure que M. Couillard n’a pas dit la vé-
rité. Ou le premier ministre n’a pas été informé des intentions
d’IQ, comme il l’affirme, et cela est aussi inquiétant.
Techniquement, le conseil d’administration d’IQ n’avait pas à « Une deuxième ministre tique le choix d’un ministre d’utiliser une
limousine plutôt qu’une berline, je peux
enfants avec des troubles d’apprentissage
se sont af finées. Par conséquent, on
obtenir l’autorisation du ministre ou du premier ministre
puisque les actions avaient été acquises à même les « fonds pro- dans l’eau chaude » comprendre, car il s’agit d’un choix per-
sonnel optant pour du luxe sur le dos des
dénombre de plus en plus d’élèves qui ont
besoin d’une aide particulière — et celle-
pres » de l’organisme. En revanche, IQ se devait de consulter En référence à l’article Une deuxième contribuables, mais dans le cas présent, il ci coûte cher.
en haut lieu étant donné la teneur éminemment politique de ministre dans l’eau chaude de Mélanie s’agit tout simplement d’un mandat pour Mis à part la « réforme du financement »
l’achat initial. Marquis (par La Presse canadienne), paru récolter du matériel promotionnel person- et le sujet de « l’intervention précoce », qui
D’ailleurs, les membres du conseil l’ont compris puisqu’ils ont le 24 août dans Le Devoir, à propos des nalisé. Ce qui, soit dit en passant, était feront l’objet d’un sommet en automne, il
inscrit la mention « sous réserve de la consultation préalable du frais de photographie de la ministre fort probablement judicieux considérant faudrait se pencher sur une autre idée
ministre » dans la résolution prévoyant la vente des actions. Et ce McKenna la position adoptée sur l’environnement qui aiderait grandement : réduire la taille
qu’ils ont fait, comme le chef de cabinet du ministre Daoust, Sincèrement, cela me désole de voir sous l’ancien gouvernement conser va- des classes.
Pierre Ouellet, l’a reconnu. M. Daoust aurait même commenté qu’un média tel que Le Devoir tombe dans teur. Bref, en tant qu’ancien vice-prési- Depuis plusieurs années, le système
la décision d’IQ en disant : ils vivront avec les conséquences. ce genre de nouvelle pour susciter des dent de l’association Photographes pro- d’éducation public du Québec est aux
Comment peut-on se laver les mains de la sorte quand on réactions ou des clics de la population qui fessionnels du Québec, je me devais de prises avec un nombre important d’élèves
est ministre responsable ? Voilà qui force à s’interroger sur la ne prend pas le temps d’analyser les faits. vous faire part de ma déception quant à par classe. Des centaines de milliers de
cohérence de ce gouvernement en matière d’inter vention En réalité, comment peut-elle le faire si votre récupération, qui encourage un mé- dollars sont dépensées annuellement en
économique. les jour nalistes ne le font pas eux- pris de ma profession et de celle de salaire de professeurs pour des salles de
Rona n’est évidemment pas une entreprise que l’on qualifie- mêmes ? Ce genre d’article ne fait qu’en- mes confrères, que ce soit ici au Québec, classe saturées. Il s’agit d’une situation
rait de stratégique justifiant une intervention d’exception. Mais courager un certain mépris et une déva- au Canada ou ailleurs dans le monde. pour le moins troublante.
on peut tout de même s’inquiéter de la perte éventuelle d’un au- luation du métier de photographe. C’est Michaël Drapeau Les professeurs réclament des classes
tre siège social malgré les promesses de l’acquéreur. La vente d’autant plus fâchant dans un contexte où Le 26 août 2016 de taille raisonnable, car il existe une cor-
de Provigo est là pour nous le rappeler. il s’agit d’une profession qui éprouve déjà rélation entre le nombre d’élèves par
des difficultés dues à un marché miné par classe et la réussite scolaire.
Si l’on ne doit donc pas s’attendre à ce que l’État inter-
vienne lourdement lors de transactions commerciales entre
l’omniprésence d’amateurs. Le coût payé
pour ce mandat est loin d’être déraisonna-
Ces élèves qui ont des Les études démontrent que des classes
plus petites sont synonymes de baisse du
par ties consentantes, il faut tout de même se demander ce
que le gouvernement Couillard attend pour adopter certaines
ble. Combien coûte le taux horaire d’un
plombier, électricien, avocat, etc. ? Le pho-
besoins particuliers taux d’absentéisme et de décrochage sco-
laire. On remarque également que dans
des mesures préventives qui ont été proposées il y a plus de tographe est aussi un professionnel of- Concernant les ser vices aux enfants de telles conditions, les enfants issus de
deux ans par le Groupe de travail sur la protection des entre- frant un ser vice spécialisé et personna- québécois avec des besoins particuliers, le milieux moins aisés réussissent aussi
prises québécoises. lisé. De plus, il s’agit d’un mandat lors ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, bien que leurs camarades plus fortunés.
M. Couillard aime répéter que nous vivons dans une éco- d’un événement de plusieurs jours (deux a raison quand il déclare : « On peut faire Le Québec devrait investir dans un plan
nomie ouver te où les CGI et Couche-Tard réussissent très semaines, pour être plus précis) et à voca- mieux [Le Devoir, 20 août 2016]. » de réduction de la taille des classes. À
bien. Cela ne nous empêche pas d’être inquiets devant le tion commerciale. Ce genre de photos Il a aussi tout à fait raison lorsqu’il sou- long terme, une telle mesure serait béné-
risque appréhendé d’assister, impuissants, au dépar t de pourrait même être sujet à des licences tient qu’un taux de diplomation de 45 % fique pour la société québécoise.
sièges sociaux stratégiques comme ceux de SNC-Lavalin, de de droits d’auteur selon les utilisations. pour les élèves avec des besoins particu- Chris Eustace,
CAE ou de CGI. A-t-on réfléchi à cette éventualité ? Si oui, Vous devriez être bien placé pour connaî- liers « n’est pas acceptable ». professeur à la retraite
qu’attend-on pour agir ? tre la valeur d’une photo. Que l’on cri- Cela dit, les méthodes pour repérer les Montréal, le 26 août 2016

L I B R E O P I N I O N

M. Couillard, Couche-Tard ne compense pas la perte de Rona

PIERRE-ANDRÉ JULIEN pose sur le dynamisme non seulement des au- pelle la force du tissu industriel régional, quand clous produits là-bas, profitant des économies
Professeur émérite tres entreprises avec qui elle fait affaire, soit en les fils ou les liens entre tous ces acteurs sont d’échelle. Ce qui va ne laisser à ce fournisseur
aval ses fournisseurs et ses équipementiers ou forts, et sa faiblesse quand plusieurs liens dispa- qu’un marché résiduel pour les magasins d’ici,

P our Philippe Couillard, la vente de Rona

peut très bien se comparer à l’achat d’envi-
ron 2000 dépanneurs canadiens et américains
de CST Brand par Couche-Tard, achat, si les
autorités anti-cartels l’approuvent, qui fera de
cette firme une des plus importantes chaînes
de ce type de commerce en Amérique. Il oublie
toutefois que ces échanges se produisent dans
deux économies non comparables, soit l’écono-
mie américaine, qui repose sur un produit inté-
rieur brut de près de 20 000 milliards de dol-
lars, avec des milliers de grandes entreprises
du genre de Rona ou de Couche-Tard, et l’éco-
nomie québécoise, qui ne vaut que 400 mil-
liards de dollars, soit 50 fois moins, et avec très
peu d’entreprises de cette taille et dispersées
un peu partout sur le territoire.
La source de la difficulté pour ce gouverne-
ment à ne pas comprendre cette différence fon-
damentale est qu’il en est toujours à la vieille
théorie économique où l’on croit que chaque
entreprise évolue dans un monde de concur-
rence dans lequel ses destinées relèvent avant
tout du génie de sa direction. Alors que dans la
réalité le développement de toute entreprise re-
en amont ses transpor teurs et ses distribu-
teurs, mais aussi de tous les autres acteurs éco-
nomiques autour d’elle. Comme des investis-
seurs locaux pour soutenir une nouvelle expan-
sion, mais aussi comme l’école pour lui fournir
une main-d’œuvre ayant suivi des programmes
plus adaptés à ses besoins et à ceux d’autres
firmes de la région, le centre de recherche du
cégep pour l’aider à développer un nouveau
produit, un spécialiste local en informatique
pour mettre à jour son système de gestion des
opérations, etc.
Et cette interdépendance est encore plus
vraie en région, où les PME ne sauraient être
créées et se développer sans les réseaux favori-
sant les échanges d’information sur les change-
ments dans l’économie et comment y faire face
sans le capital social facilitant les affaires. Capi-
tal social offrant, par exemple, le prêt d’un des-
igner lorsque celui de l’entreprise est malade,
l’utilisation d’une partie de l’entrepôt de l’usine
voisine en attendant l’agrandissement en cours,
ou encore des règles de jeu favorables, comme
l’obligation morale de favoriser la sous-traitance
régionale avant d’aller à l’extérieur. Cela s’ap-
raissent avec l’arrivée de gérants peu ou pas im-
pliqués dans ce tissu social. Comme ce sera
rapidement le cas avec la vente de Rona ou des
Rôtisseries St-Hubert, faisant en sorte que les
réseaux informationnels sont moins efficaces et
les solutions, quand un problème impor tant
survient, moins rapides sinon trop coûteuses.
D’ailleurs, dans ces derniers cas, c’est encore
pire, car ce sont des acheteurs de milliers de
produits fabriqués au Québec pour leurs maga-
sins, achats qui vont nécessairement décliner
malgré toutes les promesses faites, comme ce
fut le cas dès la deuxième année avec la vente
de Provigo à Loblaws.
Prenons comme exemple le cas d’un fournis-
seur québécois de Rona en clous, vis et autres
produits de constr uction et de rénovation.
Même si un des représentants de cette firme
d’une centaine d’employés a affirmé que cela
ne devrait pas les toucher, il est assuré que les
importations de produits de construction, no-
tamment de bois, provenant des grandes scie-
ries de la Colombie-Britannique où Lowe’s est
implantée depuis des décennies, finiront par
être complétées par des boîtes de vis et de
par exemple à cause de certains retards des li-
vraisons colombiennes. Or ce fournisseur joue
un rôle majeur dans le tissu industriel de sa ré-
gion en participant à plusieurs comités et asso-
ciations économiques, en favorisant la création
de nouveaux programmes de formation dans
les écoles secondaires et en stimulant l’innova-
tion dans la région en tant que « champion » à
suivre pour les autres entreprises. Toutes nos
études à l’OCDE ont démontré l’importance de
ce tissu industriel, ou ce qu’on appelle l’écosys-
tème, comprenant aussi toutes sortes de four-
nisseurs et d’acteurs économiques favorisant le
dynamisme entrepreneurial partagé.
Ce qui veut dire que même si dix Québécois
achetaient une entreprise américaine dans les
années à venir, cela n’aurait à peu près aucun ef-
fet négatif sur l’économie américaine à l’encon-
tre de la vente de dix entreprises québécoises à
des Américains. En d’autres mots, chaque fois
que nous perdons nos sièges sociaux, nous
perdons aussi des liens complexes et multiples
expliquant le dynamisme des entreprises dans
plusieurs régions. Ce qui ne peut qu’affaiblir
systématiquement notre économie.
 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6 B 5

IDEES
RENOUVELLEMENT DE LA POLITIQUE CULTURELLE

Des médias nationaux en santé sont essentiels

au rayonnement de la culture québécoise
L’État doit intervenir pour aider les médias écrits comme Le Devoir à relever les défis du passage au numérique
BRIAN MYLES
Directeur, Le Devoir
ans le cadre des audiences sur

D
le renouvellement de la poli-
tique culturelle, Le Devoir a
revendiqué un soutien ciblé
de l’État, n’excédant pas cinq
ans, pour aider les médias im-
primés à développer de nou-
velles stratégies d’affaires et
de nouvelles plateformes nu-
mériques. Il y a urgence d’agir
pour soutenir ces médias, dont la contribution
au rayonnement de la culture québécoise est in-
déniable. Extraits.
Dans la chaîne de diffusion des contenus cul-
turels, Le Devoir est un maillon important qui
permet la rencontre d’un créateur avec son pu-
blic. Combien de médias au Québec peuvent se
targuer de couvrir les arts visuels, la musique
classique, le rock, la musique émergente fran-
cophone, le théâtre, le théâtre jeunesse, les
ar ts contemporains, le cinéma, la littérature
sous toutes ses formes ? Les contenus informa-
tifs et critiques du Devoir permettent à la fois
aux artistes de se faire connaître et au public
de poser un jugement éclairé sur la diversité et
la qualité de l’offre culturelle au Québec.
Il nous apparaît important que la prochaine
politique culturelle du Québec tienne compte
de ce rôle essentiel.
Le Devoir fait sienne l’idée selon laquelle la
culture est « le miroir de ce que nous sommes ».
Ce miroir perdra de son lustre si les médias
québécois, à court de ressources, ne par vien-
nent plus à jouer leur rôle dans la transmission
et le partage des contenus culturels québécois.
En d’autres mots, il faut considérer que l’éco-
système culturel est indissociable de l’écosys-
tème médiatique, à plus forte raison dans une
ère où la révolution numérique chamboule les
fondements de l’un et de l’autre.
Si l’État est sérieux dans son intention de re-
nouveler son engagement pour soutenir la cul-
ture, il doit por ter une attention par ticulière
aux médias. La visibilité et la « découvrabilité »
des artistes et des entreprises culturelles dans
l’espace numérique, par ticulièrement celles
francophones, nécessitent la présence de mé-
dias nationaux en bonne santé.
Un contexte difficile
Comme tous les médias traditionnels, Le De-
voir subit la concurrence des conglomérats
transfrontaliers tels que Google, Apple, Face- PEDRO RUIZ LE DEVOIR
book et Amazon sur les marchés publicitaires « Si l’État est sérieux dans son intention de renouveler son engagement pour soutenir la culture, il doit porter une attention particulière aux médias »,
numériques. affirme le directeur du Devoir, Brian Myles, présent vendredi lors des consultations publiques sur le renouvellement de la politique culturelle du Québec.
Au Canada, les revenus publicitaires des quo-
tidiens imprimés ont diminué de 30 % en dix pant indûment des médias déjà mis à l’épreuve
ans, selon Journaux Canada. La situation est par la révolution numérique.
semblable au Québec. Par ailleurs, Le Devoir ne peut concevoir la nou- Les neuf recommandations du Devoir
Il ne s’agit pas d’un problème relatif à la qualité velle tendance en matière de placement publici-
de l’information, ni à la gestion financière des taire du gouvernement du Québec. En investis-
quotidiens. Leur modèle d’affaires est sérieuse- sant davantage en programmatique, l’État rejoint 1. La politique culturelle doit accorder une attention particulière aux médias et reconnaître
ment ébranlé par la révolution numérique. des masses d’utilisateurs des médias sociaux, à leur rôle distinctif et essentiel dans la chaîne de diffusion de la culture québécoise. En consé-
Même s‘ils ont accr u leur présence dans faible coût, mais il contribue de ce fait à enrichir quence, les médias qui investissent dans la couverture de la culture doivent bénéficier de pro-
l’univers numérique par le développement de les conglomérats transfrontaliers qui ne créent grammes de subventions de la part des institutions étatiques pour développer des contenus.
sites Internet, d’applications pour la tablette ou pas de richesse ni d’emploi au Québec.
le téléphone intelligent, les médias ne récoltent Il est plutôt inquiétant de constater que les 2. Création d’un programme de subvention et/ou crédit d’impôt sur la masse salariale des
que des miettes en publicité numérique. budgets publicitaires de l’État, constitués à entreprises de presse écrite déjà établies couvrant 50 % des coûts de production de l’infor-
Le Devoir n’est pas la seule organisation à même les taxes et les impôts des Québécois, mation (salaires des journalistes, masse salariale liée à la mise en page du journal et frais
formuler ce constat et à en arriver à demander bénéficient de plus en plus à des entreprises de reportage).
une aide transitoire de l’État pour affronter les étrangères. Ces pratiques ont un effet déstruc-
défis des cinq prochaines années. La Fédéra- turant sur l’industrie des médias, et elles contri- 3. Création d’un programme de subvention et/ou crédit d’impôt couvrant 50 % des investisse-
tion nationale des communications (FNC-CSN) buent à fragiliser davantage des entreprises qui ments numériques (acquisition de logiciels spécialisés, création d’application).
et les représentants patronaux du Groupe Capi- peinent à effectuer un virage numérique.
tales Médias, TC Média, Hebdo Québec sont L’État devrait adopter une politique de pla- 4. Exemption de la taxe de recyclage pour les médias écrits québécois.
aussi d’accord avec le principe d’une aide de cement publicitaire éthique afin de privilégier
l’État pour aider la presse. les médias qui possèdent un siège social au 5. Abolition de la TVQ sur les journaux.
Le mémoire produit pour le compte de la Québec et qui contribuent à la création d’em-
FNC par la firme MCE Conseils donne un plois chez nous. Ces médias ont tous entre- 6. Création d’un crédit d’impôt à la distribution rurale et aux frais d’envoi postaux.
aperçu rigoureux des mesures potentielles pris leur virage numérique, et ils possèdent
d’aide à la presse. Ce rapport est instructif à des plateformes sur le Web, le mobile et la ta- 7. Augmentation significative du placement publicitaire de l’État dans les journaux québécois.
plus d’un égard. Ainsi, MCE Conseils relève blette qui conviendraient aux besoins de pla-
que le Québec et le Canada sont les nations cement et de visibilité des ministèr es et 8. Le Centre des services partagés du Québec (CSPQ) doit créer et mettre à jour un registre
qui aident le moins la presse écrite dans le agences gouvernementales. public des dépenses publicitaires globales des ministères, organismes et sociétés d’État, dans
monde occidental. La presse écrite québé- la mesure du possible. Ce registre doit minimalement permettre de distinguer la proportion
coise reçoit en moyenne 3 $ par habitant, soit Une aide possible des dépenses publicitaires faites dans les médias québécois et dans les médias étrangers, et de
la moitié moins qu’aux États-Unis (5,83 $ par Le monde des médias est en mutation, et il suivre leur évolution dans le temps.
habitant), pays de la non-intervention étatique ne viendrait à l’esprit d’aucun patron de presse
par excellence. À titre indicatif, le palmarès de demander une aide permanente de l’État. 9. Instauration d’un crédit d’impôt aux particuliers pour les dons aux entreprises de presse in-
des pays qui soutiennent le mieux la presse Dans le contexte actuel, l’État doit compren- dépendantes, sous l’égide du ministère de la Culture et des Communications et le Secrétariat
écrite comprend la Finlande (92,23 $ par habi- dre que le statu quo n’est pas une option. À ce du Conseil du trésor.
tant), la Nor vège (57,65 $ par habitant) et la jour, plus de 30 journaux imprimés ont disparu
Suède (35,67 $ par habitant). au Québec, principalement en région.
Selon les données colligées par MCE Conseils, Le livre bénéficie d’une exemption de la TVQ, tion qualitative des contenus, la nécessaire sépa-
Une taxe injuste le secteur de la presse écrite a perdu 10,9% de sa la production télévisuelle et cinématographique ration entre l’État et les médias sera préservée.
À défaut d’aider la presse écrite, directement main-d’œuvre dans les trois dernières années. repose sur les crédits d’impôt, la création artis- Sans un sérieux coup de barre, les médias
ou indirectement, l’État pourrait au moins éviter Ces pertes d’emploi ont entraîné des pertes de tique est subventionnée par le Conseil des arts écrits seront forcés de faire des choix déchi-
de lui nuire, notamment avec une taxe régres- quelque 33 millions en recettes fiscales pour et des lettres du Québec (CALQ), et ainsi de rants au cours des prochaines années, et cer-
sive comme celle sur le recyclage. Au fur et à l’État, dont 21,6 millions en 2015 seulement. suite. Les contenus produits grâce aux crédits tains d’entre eux ne seront pas en mesure de
mesure que les journaux imprimés disparaissent Ces emplois sont à jamais perdus : ils n’ont pas d’impôt et aux subventions ne perdent pas de maintenir leur offre. Le tarissement des sources
ou se convertissent au numérique, les joueurs été recréés dans les médias socionumériques leur pertinence et de leur indépendance même d’information et de la diversité des voix sera dé-
restants sont contraints d’assumer une facture en émergence. s’ils ont bénéficié d’un soutien étatique. létère pour le Québec, où la concentration de la
plus élevée pour le recyclage. À titre indicatif, la Il ne s’agit pas de donner à l’État un droit de re- presse est déjà très forte.
quote-par t versée par Le Devoir a connu une gard ou d’influence sur les contenus, mais de don- L’urgence d’agir Les médias écrits donnent une voix, un vi-
augmentation de 1806 % entre 2010 et 2015 ! ner un peu d’oxygène aux médias d’information Si l’État s’en tient à des critères quantitatifs sage, une existence à ce projet collectif qu’est
Les lecteurs qui sont encore attachés à l’édi- qui cherchent à compléter leur virage numérique. pour élaborer des mesures d’aide à la presse (ti- le Québec, ne l’oublions pas.
tion imprimée d’un journal ne devraient pas De nombreuses entreprises dans l’industrie rage, taux de pénétration, masse salariale, etc.) et
être pénalisés par des taxes régressives frap- culturelle bénéficient déjà d’une aide étatique. qu’il résiste à la tentation de faire une apprécia- Le Devoir

L’ÉQUIPE DU DEVOIR
RÉDACTION Véronique Chagnon et Louis Gagné (adjoints à la direction de l’information), Antoine Robitaille et Guy Taillefer (éditorialistes, responsables de la page Idées), Michel Garneau (caricaturiste), Jacques Nadeau (photographe), Olivier Zuida (recherchiste photos);
information générale : Isabelle Paré (chef de division), Lisa-Marie Ger vais (éducation), Alexandre Shields (environnement), Amélie Daoust-Boisvert (santé), Pauline Gravel (sciences), Fabien Deglise (société), Jean Dion (sports), Jessica Nadeau, Philippe Orfali et Karl Rettino-Parazelli
(reporters); information politique : Marco Fortier (chef de division), Michel David(chroniqueur), Hélène Buzzetti et Marie Vastel (correspondantes parlementaires à Ottawa), Marco Bélair-Cirino et Robert Dutrisac (correspondants parlementaires à Québec), Jeanne Corriveau
(af faires municipales, Montréal), Isabelle Porter (af faires municipales, Québec), Guillaume Bourgault-Côté (reporter), Julie Carpentier (pupitre); information culturelle : Catherine Lalonde (reporter culturel), Odile Tremblay (cinéma), Stéphane Baillargeon (médias), François
Lévesque et Caroline Montpetit(reporters), Benoît Munger et Philippe Papineau(pupitre); information économique : Gérard Bérubé (chef de division), François Desjardins et Éric Desrosiers (reporters), Gérald Dallaire (pupitre); information internationale : Sophie Chartier
et Jean-Frédéric Légaré-Tremblay (pupitre); section art de vivre: Diane Précourt (responsable des cahiers Week-end et Plaisirs); Loïc Hamon (cahiers spéciaux); équipe internet: Laurence Clavel, Marie-Pier Frappier et Geneviève Tremblay (pupitre), Martin Blais, Annabelle
Caillou, Justine Daneau, Florence Sara G. Ferraris et Coralie Mensa (assistants) ; correction : Andréanne Bédard, Isabelle Dowd, Christine Dumazet et Michèle Malenfant ; soutien à la rédaction: Amélie Gaudreau (secrétaire), Laura Pelletier et Arnaud Stopa (commis).
DOCUMENTATION Manon Derome (Montréal), Denise Ledoux (Ottawa), Dave Noël (Québec). PUBLICITÉ Cynthia Floccari (adjointe), Marlène Côté, Evelyne De Varennes, Amel Elimam, Caroline Filion, Claire Paquet, Chantal Rainville et Nadia Sebaï (publicitaires), Sylvie
Laporte (avis légaux), Amélie Maltais (coordonnatrice), Laurence Hémond (secrétaire). PRODUCTION Bruno Dubois, China Marsot-Wood, Yannick Morin et Nathalie Zemaitis. INFORMATIQUE Yanick Martel (administrateur web), Jean-François Côté (analyste programmeur),
Osvaldo Casas (technicien informatique). PROMOTION, DISTRIBUTION ET TIRAGE Catherine Gentilcore (coordonnatrice du service à la clientèle), Sébastien Beaupré, Manon Blanchette, Nathalie Filion, Ginette Rouleau et Isabelle Sanchez. ADMINISTRATION Olena
Bilyakova (responsable des services comptables), Mélisande Simard (adjointe administrative et responsable des ressources humaines), Florentina Draghici et Véronique Pagé.
B 6 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6

JEUX DE MOTS
Chaque samedi pendant la saison estivale, et pour une huitième année, les lecteurs peuvent mettre leurs connaissances à l’épreuve, et surtout leur patience, en se livrant aux jeux
préparés par notre collaborateur Michel Roy, professeur à la retraite. En règle générale, les amateurs de mots croisés retrouveront aussi leur passe-temps favori dans cette page.

VOYELLES ABSENTES NOMS COMPOSÉS MOTS CROISÉS DU

Mots-croisés SAMEDI
du samedi
Associez un élément (1 à 12, colonne de gauche) à un autre élément 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 1 12
On vous donne 8 mots (colonne de gauche, à la verticale) qui ont tous été amputés (A à L, colonne de droite), de façon à former douze noms composés.
de 4 voyelles différentes. Ces 4 voyelles sont inscrites, en ordre alphabétique, pour I
chacun des mots, dans la 2e colonne. Enfin, les lettres soulignées (colonne de
II
gauche) sont là pour indiquer qu’elles sont des lettres initiales. À la lumière de ces 1 chef- A de-nonne
renseignements, vous devriez découvrir le pot aux roses. III
MOTS AMPUTÉS VOYELLES (EN ORDRE ALPHABÉTIQUE)
IV
2 haut- B de-bœuf
1 CRDL (A, E, I, O) V
VI
2 HPCRT (E, I, O, Y) 3 patte- C d’oie
VII
3 CRB (A, E, O, U) VIII
4 col- D de-vin
IX
4 MRSN (A, I, O, U)
X
5 queue- E de-gris
5 LQ (A, E, I, U) Horizontalement Verticalement
I. Suivi en permanence, il lui 1. Travail au noir dans la presse. 2.
arrive même d’être poursuivi. II. Fait appel. Découverts quand la
6 HLL (E, I, O, U) 6 pet- F d’œuvre Interdit. Ne mènera à rien. III. mer se retire. 3. Manque total de
Agiles et rapides. D’un auxiliaire. compétences. Appréciation en
IV. Personnel. Franchie d’un bond. marge. 4. Avancée dans les rangs
7 TRPQ (E, I, O, U) V. En dérangement. Au bout du ennemis. Isthme de Thaïlande. 5.
7 œil- G de-cheval rivage. VI. Qu’il va falloir Fait le ménage à l’intérieur. Au
reprendre. Des petits grains qui cœur du Loiret. 6. Mettre à nu. 7.
8 NRQS (A, I, O, U) font envies. VII. Ses blancs font Travaille dur. Ne voulait pas
des bulles. Que l’on ne pourra pas prendre l’art au sérieux. 8. En
8 vert- H de-forme prendre au sérieux. VIII. Du fuite. Serrés pour être plus forts. 9.
cuivre dans la poche des romains. Protections. 10. N’a pas beaucoup
Se tient éloigné des ordres. Au de sens artistique. 11. Se fait voir à
CONSONNE DOUBLE 9 vesse- I de-loup
centre de la luxure. IX. Trois plans
pour faire bonne figure. Plusieurs
la nuit tombée. Blessée à
l’intérieur. 12. Tournés en dehors
Ici, il faut trouver la consonne double (SS, LL, NN, RR, ou autre) qui a été retirée fois dans l’erreur. X. Gênées aux du studio.
dans les trois groupes de lettres suivants : entournures.
Philippe Dupuis
EXEMPLE : BEE, VIE ET TUE. LA RÉPONSE EST LL, CE QUI DONNE LES TROIS MOTS 10 pot- J de-cygne
BELLE, VILLE ET TULLE Solution du n° 311
Horizontalement Verticalement

CORE = I. Tribulations. II. Rénovateur. III.

Anti. Collant. IV. Neutron. Ecot. V.
1. transition. 2. René. Delco. 3.
Intuber. Cn. 4. Boitas. Saï. 5. Uv.
1 TRUE + = TRIPLE AMPUTATION Bannes. Lui. VI. Ides. Isolées. VII.
ter. Eq. Râ. VIII. Il. Sous-titré. IX.
Rn. Eosn. 6. Laconiques. 7. Atones.
8. Tel. Sortir. 9. Iule. Lai. 10. Oracle.
Occase. Our. X. Non-inscrites. Tôt. 11. Noue. Rue. 12. Sottisiers.
EIGIE = Voici ce qui reste de huit mots dont chacun a été amputé de trois lettres
identiques. Ces lettres sont, par ordre alphabétique :

A, E, I, O, P, R, S et T
EIPSE = Il s’agit de replacer chacune de ces lettres (triples) dans les mots suivants pour en
Philippe Dupuis est également l’auteur
découvrir le sens. MOTS CROISÉS PROBLÈME N° 311
2 HEO + = des mots-croisés du Monde

Exemple : CSMLGIE. La lettre manquante est ici le «O», qui permet de découvrir
CAIOT = le mot COSMOLOGIE.
Si la première lettre du mot amputé est soulignée, cela indique que le mot
commence par cette lettre. MOTS CROISÉS
SOIER = 1 POTSS
3 GOE + =
2 PRMTF
DOAGE =
3 CMMTIN
COU =
4 LGRDE
4 TOE + =
= 5 CAI
HOI
6 ANINE
AORT =
7 BAUE
5 NIES + =
GRAE = 8 EERMINT

ACTION DE… SUDOKU

Comment désigne-t-on l’action de:
EXEMPLE : APPROUVER = APPROBATION

Tuer
1

Surseoir
2

Refondre
3

Recevoir
4

Retenir
5

Rigoler
6

Oindre
7
8. P : PEPPERMINT
4. A : ALGARADE
6. T : TANTINET
2. I : PRIMITIF

Asperger
4. Réception

8. Aspersion
2. Hypocrite
4. Marsouin

8. Narquois

6. Rigolade

10. Titrage

8
6. Houille

1F, 2H, 3C, 4J, 5G, 6A, 7B, 8E, 9I, 10D

2. Sursis
3. MM: sommier, gomme, dommage

5. PP: apport, nippes, grappe

Tirer
4. NN: connu, tonne, honni
1. FF: coffre, truffe, effigie
2. LL: ellipse, hello, caillot

9
VOYELLES ABSENTES :

TRIPLE AMPUTATION :
CONSONNE DOUBLE :
SOLUTIONS

NOMS COMPOSÉS :

3. O : COMMOTION
1. E : POÉTESSE

7. R : BARRURE

Titre
ACTION DE... :
5. S : CASSIS

5. Rétention
7. Tropique
1. Cordiale
3. Corbeau

9. Traction

10
3. Refonte

7. Onction
5. Laïque

1. Tuerie
 Mots-croisés du samedi
1 2 3 4 5 6
I
II
III
IV
V
VI
VII
VIII
IX
X
Horizontalement
I. Suivi en permanence, il lui
arrive même d’être poursuivi. II.
Interdit. Ne mènera à rien. III.
Agiles et rapides. D’un auxiliaire.
IV. Personnel. Franchie d’un bond.
V. En dérangement. Au bout du
rivage. VI. Qu’il va falloir
reprendre. Des petits grains qui
font envies. VII. Ses blancs font
des bulles. Que l’on ne pourra pas
prendre au sérieux. VIII. Du
cuivre dans la poche des romains.
Se tient éloigné des ordres. Au
centre de la luxure. IX. Trois plans
pour faire bonne figure. Plusieurs
fois dans l’erreur. X. Gênées aux
entournures.
Solution du n° 311
Horizontalement
I. Tribulations. II. Rénovateur. III.
Anti. Collant. IV. Neutron. Ecot. V.
Bannes. Lui. VI. Ides. Isolées. VII.
ter. Eq. Râ. VIII. Il. Sous-titré. IX.
Occase. Our. X. Non-inscrites.
MOTS CROISÉS PROBLÈME N° 311
7 8 9 10 1 1 12
Verticalement
1. Travail au noir dans la presse. 2.
Fait appel. Découverts quand la
mer se retire. 3. Manque total de
compétences. Appréciation en
marge. 4. Avancée dans les rangs
ennemis. Isthme de Thaïlande. 5.
Fait le ménage à l’intérieur. Au
cœur du Loiret. 6. Mettre à nu. 7.
Travaille dur. Ne voulait pas
prendre l’art au sérieux. 8. En
fuite. Serrés pour être plus forts. 9.
Protections. 10. N’a pas beaucoup
de sens artistique. 11. Se fait voir à
la nuit tombée. Blessée à
l’intérieur. 12. Tournés en dehors
du studio.
Philippe Dupuis
Verticalement
1. transition. 2. René. Delco. 3.
Intuber. Cn. 4. Boitas. Saï. 5. Uv.
Rn. Eosn. 6. Laconiques. 7. Atones.
8. Tel. Sortir. 9. Iule. Lai. 10. Oracle.
Tôt. 11. Noue. Rue. 12. Sottisiers.
Philippe Dupuis est également l’auteur
des mots-croisés du Monde
Chaque samedi pendant la saison estivale, et pour une huitième année, les lecteurs peuvent mettre leurs connaissances à l’épreuve, et surtout leur patience, en se livrant aux jeux
préparés par notre collaborateur Michel Roy, professeur à la retraite. En règle générale, les amateurs de mots croisés retrouveront aussi leur passe-temps favori dans cette page.

VOYELLES ABSENTES NOMS COMPOSÉS mots croisés du

Mots-croisés samedi
du samedi
Associez un élément (1 à 12, colonne de gauche) à un autre élément 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 1 12
On vous donne 8 mots (colonne de gauche, à la verticale) qui ont tous été amputés (A à L, colonne de droite), de façon à former douze noms composés.
de 4 voyelles différentes. Ces 4 voyelles sont inscrites, en ordre alphabétique, pour I
chacun des mots, dans la 2e colonne. Enfin, les lettres soulignées (colonne de
II
gauche) sont là pour indiquer qu’elles sont des lettres initiales. À la lumière de ces 1 chef- A de-nonne
renseignements, vous devriez découvrir le pot aux roses. III
MOTS AMPUTÉS VOYELLES (En OrdrE ALPhAbÉTiqUE)
IV
2 haut- b de-bœuf
1 CRDL (A, E, I, O) V
VI
2 HPCRT (E, I, O, Y) 3 patte- C d’oie
VII
3 CRB (A, E, O, U) VIII
4 col- d de-vin
IX
4 MRSN (A, I, O, U)
X
5 queue- e de-gris
5 LQ (A, E, I, U) Horizontalement Verticalement
I. Suivi en permanence, il lui 1. Travail au noir dans la presse. 2.
arrive même d’être poursuivi. II. Fait appel. Découverts quand la
6 HLL (E, I, O, U) 6 pet- f d’œuvre Interdit. Ne mènera à rien. III. mer se retire. 3. Manque total de
Agiles et rapides. D’un auxiliaire. compétences. Appréciation en
IV. Personnel. Franchie d’un bond. marge. 4. Avancée dans les rangs
7 TRPQ (E, I, O, U) V. En dérangement. Au bout du ennemis. Isthme de Thaïlande. 5.
7 œil- g de-cheval rivage. VI. Qu’il va falloir Fait le ménage à l’intérieur. Au
reprendre. Des petits grains qui cœur du Loiret. 6. Mettre à nu. 7.
8 NRQS (A, I, O, U) font envies. VII. Ses blancs font Travaille dur. Ne voulait pas
des bulles. Que l’on ne pourra pas prendre l’art au sérieux. 8. En
8 vert- h de-forme prendre au sérieux. VIII. Du fuite. Serrés pour être plus forts. 9.
cuivre dans la poche des romains. Protections. 10. N’a pas beaucoup

CONSONNE DOUBLE
Se tient éloigné des ordres. Au de sens artistique. 11. Se fait voir à
centre de la luxure. IX. Trois plans la nuit tombée. Blessée à
9 vesse- i de-loup pour faire bonne figure. Plusieurs l’intérieur. 12. Tournés en dehors
Ici, il faut trouver la consonne double (SS, LL, NN, RR, ou autre) qui a été retirée fois dans l’erreur. X. Gênées aux du studio.
dans les trois groupes de lettres suivants : entournures.
Philippe Dupuis
ExEmplE : BEE, VIE Et tUE. la réponsE Est ll, cE qUI donnE lEs troIs mots 10 pot- j de-cygne
BEllE, VIllE Et tUllE Solution du n° 311
Horizontalement Verticalement

CORE = I. Tribulations. II. Rénovateur. III. 1. transition. 2. René. Delco. 3.

TRIPLE AMPUTATION
Anti. Collant. IV. Neutron. Ecot. V. Intuber. Cn. 4. Boitas. Saï. 5. Uv.
1 TRUE + = Bannes. Lui. VI. Ides. Isolées. VII.
ter. Eq. Râ. VIII. Il. Sous-titré. IX.
Rn. Eosn. 6. Laconiques. 7. Atones.
8. Tel. Sortir. 9. Iule. Lai. 10. Oracle.

EIGIE = Voici ce qui reste de huit mots dont chacun a été amputé de trois lettres
identiques. Ces lettres sont, par ordre alphabétique :
Occase. Our. X. Non-inscrites. Tôt. 11. Noue. Rue. 12. Sottisiers.

A, E, I, O, P, R, S et T
EIPSE = Il s’agit de replacer chacune de ces lettres (triples) dans les mots suivants pour en
Philippe Dupuis est également l’auteur
découvrir le sens. MOTS CROISÉS PROBLÈME N° 311
2 HEO + = des mots-croisés du Monde

Exemple : CSMLGIE. La lettre manquante est ici le «O», qui permet de découvrir
CAIOT = le mot COSMOLOGIE.
Si la première lettre du mot amputé est soulignée, cela indique que le mot
commence par cette lettre. mots croisés
SOIER = 1 POTSS
3 GOE + =
2 PRMTF
DOAGE =
3 CMMTIN
COU =
4 LGRDE
4 TOE + =
= 5 CAI
HOI
6 ANINE
AORT =
7 BAUE
5 NIES + =
GRAE = 8 EERMINT

ACTION DE… sudoku

Comment désigne-t-on l’action de:
ExEmplE : approuvEr = approbation

Tuer
1

Surseoir
2

Refondre
3

Recevoir
4

Retenir
5

Rigoler
6

Oindre
7
8. P : PEPPERMINT
4. A : ALGARADE
6. T : TANTINET

Asperger
2. I : PRIMITIF

4. Réception

8. Aspersion
2. Hypocrite
4. Marsouin

8. Narquois

6. Rigolade

10. Titrage

8
6. Houille

1F, 2H, 3C, 4J, 5G, 6A, 7B, 8E, 9I, 10D

2. Sursis
3. MM: sommier, gomme, dommage

5. PP: apport, nippes, grappe

Tirer
4. NN: connu, tonne, honni
1. FF: coffre, truffe, effigie
2. LL: ellipse, hello, caillot

9
VoyelleS AbSenteS :

triPle AMPutAtion :
ConSonne double :
SolutionS

noMS CoMPoSÉS :

3. O : COMMOTION
1. E : POÉTESSE

7. R : BARRURE

Titre
ACtion de... :
5. S : CASSIS

5. Rétention

10
7. Tropique
1. Cordiale
3. Corbeau

9. Traction
3. Refonte

7. Onction
5. Laïque

1. Tuerie

C ONFLIT CHEZ
CAHIER
P OSTES C ANADA
Les difficiles
relations de
travail d’une
société d’État
Employeur et employés
ont souvent croisé le fer
FRANÇOIS DESJARDINS
U n conflit de travail où un maire de Toronto,
excédé par des « affaires stagnantes », agit
comme médiateur et où les grévistes obtiennent
in extremis la création d’un sous-comité du cabi-
net pour évaluer leurs griefs salariaux? Bienvenue
en 1918, année du tout premier bras de fer entre
les facteurs et le service des postes.
«Il semble probable que les facteurs de Montréal
déclareront la grève demain matin», écrit Le De-
voir en page 3 de son édition du 23 juillet. «Les pos-
tillons montréalais […] ont discuté de leurs sa-
laires» en assemblée et envoyé un ultimatum au
ministre des Postes, lui demandant une augmenta-
tion. « Ils exigent une réponse immédiate. Si elle
n’est point satisfaisante, ou non reçue avant six
heures ce soir, ce sera la grève demain.»
À l’époque, le salaire minimum d’un facteur est
de 2 $ l’heure. Il grimpe à 3 $ après cinq ans.
« Avant la guerre, les gages étaient de 1,75 $ et
2,75$. Ils n’ont donc reçu que 25 sous d’augmenta-
tion. » Puisque « le coût de la vie augmente sans
cesse», ajoute-t-il, la faible progression du salaire
«rend difficile la subsistance des facteurs mariés».
L’histoire de Postes Canada, qu’on a trans-
formé de ministère à société de la Couronne en
1981, est ponctuée de grèves, de lockouts, de
moyens de pression divers et de lois spéciales de
retour au travail. Un bref résumé des conflits du
dernier demi-siècle: 1965, 1968, 1974, 1975, 1978,
1981, 1987, 1991, 1997, 2011…
La faute à qui ?
Emprisonné pendant deux mois après avoir re-
fusé de se conformer à la Loi de retour au travail
en 1978, l’ex-dirigeant syndical Jean-Claude Parrot
affirme que, si les conflits se sont multipliés, c’est
parce qu’«il y a eu beaucoup d’incompétence» ou
que l’information ne se rendait pas toujours bien
au cabinet. «Ça dépend aussi des gouvernements»,
dit M. Parrot, président du STTP de 1977 à 1992.
Dans l’état actuel de la situation, croit M. Par-
rot, une partie du problème vient du fait que l’ac-
tuel président de Postes Canada a été nommé
par Stephen Harper, dont le gouvernement a an-
noncé la fin de la livraison à domicile il y a
quelques années. «Si Justin Trudeau voulait vrai-
ment faire quelque chose, il faudrait qu’il soit celui
qui mène le show, au lieu de laisser le show être
mené par Stephen Harper.»
À l’autre bout de la lorgnette, dans un rapport de
2007 évoquant la pertinence de privatiser Postes
Canada, l’institut C.D. Howe avance une autre hy-
pothèse: le syndicat lui-même fait partie du pro-
blème. « Les enjeux liés aux relations de travail
constituent un défi pour Postes Canada, écrit-il. Le
VOIR PA GE C 4 : HISTOIRE
ÉTATS-UNIS
Janet Yellen promet toujours une hausse progressive des taux
VIRGINIE MONTET
à Washington
L a présidente de la Réserve fédérale améri-
caine (Fed), Janet Yellen, a de nouveau pro-
mis vendredi une hausse progressive des taux
d’intérêt, étant donné l’amélioration de l’écono-
mie américaine, tout en restant prudente par
rapport aux perturbations qui peuvent troubler
l’économie.
Dans un discours prononcé à la conférence
monétaire annuelle de Jackson Hole (Wyo-
ming), la patronne de la Fed a salué le fait que
la première économie mondiale s’approche des
buts d’emploi maximum et de stabilité des prix.
« Les arguments pour une hausse des taux d’inté-
rêt se sont renforcés au cours des derniers mois »,
a-t-elle affirmé, ajoutant que la Fed continuait
« de prévoir une augmentation progressive des
taux au fil du temps ».
La croissance américaine, à seulement 1,1 %
au deuxième trimestre, devrait atteindre 2 % sur
l’année, espère la Fed, alors que l’inflation an-
nuelle à 0,9 %, selon l’indice PCE, se rapproche
lentement de la cible de 2 %. Le taux de chô-
mage à 4,9 % est tout proche du plein-emploi.
Pas imminent
M me Yellen n’a toutefois pas paru signaler
Des mandats de grève La justice française suspend
dans cinq hôtels québécois l’interdiction du burkini
Page C 3 Page C 5
ECONOMIE
C › L E D E V O I R , L E S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6
JACQUES NADEAU LE DEVOIR
« Si vous prenez un facteur ou une factrice [urbains] et vous prenez une factrice qui est en milieu rural, il peut y avoir jusqu’à 30 % de dif férence entre
les deux », a indiqué le porte-parole du STTP, Yannick Scott.
L’équité salariale est non négociable,
avertit la ministre du Travail
MÉLANIE MARQUIS salariale ne devrait pas être un point négocia- deux parties. Les négociations achoppent sur
ble » et que la loi en vigueur au pays « doit être plusieurs autres points, a reconnu d’emblée la
à Ottawa
respectée ». ministre Mihychuk, vendredi matin.
A lors qu’un blitz de négociations s’est en-
tamé vendredi, la ministre fédérale du Tra-
vail, Mar yAnn Mihychuk, a personnellement
La société d’État assure respecter la loi « à
100 % », a tranché la porte-parole de Postes Ca-
nada, Aurélie Walsh.
« Ils doivent vraiment se mettre au travail », a-
t-elle laissé tomber d’un air grave.
Les pourparlers, qui pourraient durer tout
lancé un aver tissement à Postes Canada : « Ce sont deux dif férents groupes d’employés. le week-end, se dérouleront en présence du
l’équité salariale est non négociable. Les facteurs urbains sont payés à l’heure, tandis médiateur spécial William Kaplan, à qui le
Les positions du Syndicat des travailleurs et que les facteurs ruraux sont payés sur un modèle gouvernement fédéral a confié le mandat d’ai-
travailleuses des postes (STTP) et de la société de rémunération basé sur les activités. C’est com- der les deux camps à par venir à une entente
d’État sur la question de la rémunération des plètement différent », a-t-elle expliqué vendredi négociée.
factrices rurales et suburbaines sont diamétra- en entrevue téléphonique. « J’ai bon espoir que le médiateur amènera une
lement opposées. Le syndicat s’inscrit en faux contre cet argu- nouvelle perspective à la table de négociation, ce
D’un côté, chez Postes Canada, on nie carré- ment. « Si vous prenez un facteur ou une factrice qui pourrait motiver les parties à trouver une so-
ment qu’il existe une discrimination salariale. [urbains] et vous prenez une factrice qui est en lution et les sortir de l’impasse où elles se trou-
De l’autre, au syndicat, on parle d’un écart pou- milieu rural, il peut y avoir jusqu’à 30 % de diffé- vent présentement », a déclaré la ministre Mihy-
vant aller jusqu’à 30 % pour ce groupe d’em- rence entre les deux », a indiqué le porte-parole chuk par voie de communiqué.
ployés où il y a — selon le STTP — une surre- du STTP, Yannick Scott. La société de la Couronne collaborera « plei-
présentation féminine. « Et cette unité-là est surreprésentée par des nement » au processus, a assuré la porte-parole
La ministre Mihychuk, qui a nommé jeudi un femmes, parce qu’à l’embauche, il semblerait que Aurélie Walsh.
médiateur spécial pour dénouer l’impasse, sem- Postes Canada, au fil des décennies, était plus en- « On espère vraiment qu’avoir une tierce
ble partager la lecture du camp syndical. C’est clin à engager des femmes que des hommes comme partie neutre va aider à faire avancer des dos-
à tout le moins ce qui se dégage des déclara- facteur rural», a-t-il poursuivi à l’autre bout du fil. siers qui sont fondamentaux, comme le régime
tions qu’elle a faites vendredi matin en marge de retraite », a-t-elle dit.
du caucus libéral à Saguenay. Un médiateur pour dénouer l’impasse Mme Walsh a refusé de discuter de la possibilité
En mêlée de presse, l’élue du Manitoba a af- La question de l’équité salariale n’est pas la
firmé que, selon le gouvernement, « l’équité seule à faire l’objet de divergences entre les VOIR PAGE C 2 : ÉQUITÉ
une imminence de ce resser rement moné- tendu sur l’emploi en août, qui sera publié le
taire. Elle veut garder toutes les options ou- 2 septembre, aurait un poids sur la prochaine Croissance anémique
vertes avant la prochaine réunion du Comité décision de la Fed. Des prévisions sur l’état
monétaire de la banque centrale dans un peu de l’emploi en août ne sont pas encore dispo-
plus de trois semaines. « Notre capa-
cité à prévoir l’évolution des taux est
nibles. En juillet, les créations d’em-
ploi avaient été très solides à 255 000.
Washington — L’économie américaine a
connu une modeste croissance au prin-
temps en raison de la faiblesse des investis-
très limitée », car il faut répondre « aux « Ce n’est pas la promesse d’une ac- sements des entreprises, a indiqué vendredi
per turbations qui peuvent troubler tion en septembre […]. Nous pensons le département du Commerce des États-
l’économie », a-t-elle averti. que décembre sera plus probable », a Unis. Le PIB des États-Unis a grimpé de
Le Comité monétaire de la Fed se commenté Ian Shepherdson, de Pan- 1,1 % au cours du trimestre d’avril à juin,
réunit les 20 et 21 septembre, avant- theon Macroeconomics. Pour Omer contre la précédente estimation de 1,2 %. La
dernier rendez-vous avant l’élection Esiner, analyste pour Commonwealth croissance anémique à l’étranger ainsi que
présidentielle de novembre, et les ac- Foreign Exchange, le ton de la prési- la force du billet vert auraient endigué les
teurs financiers croient peu à un relè- dente de la Fed est pour tant appar u exportations. La croissance du PIB pour les
vement des taux au jour le jour dès Janet Yellen « un peu plus positif que beaucoup ne le six premiers mois de 2016 se chiffre pour sa
cette rentrée, au vu du cours des ins- pensaient ». Mais lui aussi estime part à 1 %, comparativement à 2,6 % l’an der-
truments financiers à terme sur les marchés. qu’elle « ne fournit pas de signal clair que les nier. Ce rythme illustre l’incapacité de l’éco-
Les taux se situent actuellement entre 0,25 % taux vont grimper dans les mois qui viennent ». nomie américaine à retrouver son élan de-
et 0,50 %. puis la récession qui s’est résorbée sept ans
La Fed qui, depuis la crise financière, a res- À la défense de la Fed plus tôt. Il s’agit de la plus lente reprise de-
serré sa politique monétaire une fois seule- Dans ce discours de plus de 20 pages puis la Seconde Guerre mondiale. La crois-
ment, en décembre 2015, n’a cessé récem- consacré aux outils de politique monétaire, sance économique des États-Unis n’a pas pu
ment de reporter un nouveau tour de vis mo- M me Yellen s’est sur tout attachée à décrire maintenir un taux de 3 % pendant une année
nétaire devant le ralentissement de la crois- les moyens que pour rait utiliser la banque complète depuis 2005. Les analystes pré-
sance chinoise puis devant le risque du centrale en cas de nouveau ralentissement de voient une progression plus importante au
Brexit. « La politique monétaire n’est pas sur la croissance. « La Fed pourrait souhaiter à cours de l’été et de l’automne, alimentée par
une trajectoire prédéter minée », a insisté un certain moment de considérer de nouvelles la consommation des ménages.
Mme Yellen. Son numéro 2, Stanley Fischer, a Associated Press
pour sa par t reconnu que le rappor t très at- VOIR PAGE C 2 : T A U X
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ÉCONOMIE
VOS FINANCES

L’endettement des Québécois n’inquiète pas

L’actif augmente également. Grosso modo, tient de revendiquer l’accumulation d’actif la comme une augmentation rapide et impor-
il a été multiplié par deux, en moyenne, à plus importante parmi les groupes d’âge. « En tante des taux d’intérêt, la capacité des mé-
l’échelle canadienne, suivant ainsi l’accroisse- 2015, leurs avoirs financiers et non financiers to- nages à honorer leurs obligations financières
GÉRARD BÉRUBÉ ment de l’endettement. Mais il a été un peu talisaient 315 000 $, soit pratiquement le double restera relativement bonne ». Il a été dit que
moins fort chez les jeunes ménages, se mani- de ce qui prévalait quinze ans plus tôt. » 5 % des ménages éprouvent du mal à rem-
festant ainsi par une augmentation du ratio L’économiste observe toutefois que « la moi- bourser leurs dettes, et ce pourcentage ne
dette/actif. « Les ménages de moins de 35 ans tié des ménages de 65 ans et plus n’ont pas re- devrait pas augmenter advenant une majora-
demeurent plus vulnérables que les autres : cours à l’emprunt. C’est nettement moins qu’il y tion limitée du loyer de l’argent. Mais un
endettement moyen des Québécois leurs revenus sont relativement inférieurs au a 15 ans, lorsque près de 70 % d’entre eux choc plus grand élèverait ce rappor t à 5,5 %,

L’ croît rapidement, mais l’actif suit. La

situation financière des ménages n’in-
quiète donc pas. Même chez les plus jeunes.
Chez ceux ayant contracté des dettes, la dette
moyenne des ménages québécois a doublé en-
tre 2000 et 2015. Par groupe d’âges, le bond a
été davantage ressenti chez les moins de 35 ans,
avec une multiplication par 2,5 en 15 ans. La
dette moyenne des ménages de moins de
35 ans atteignait 125 000 $ en 2015, soit 56 % plus
élevée que la moyenne générale, à 80 000 $.
Hélène Bégin, économiste principale au
Mouvement Desjardins, attribue cette for te
progression à « la hausse fulgurante » des prix
des résidences, qui a gonflé la valeur des em-
pr unts hypothécaires, notamment pour les
premiers acheteurs. « D’autre part, le faible ni-
veau des taux d’intérêt ainsi que la souplesse
des modalités de l’assurance prêt hypothécaire
pendant les années 2000 ont permis à de nom-
breux jeunes ménages de devenir propriétaires. »
L’économiste rappelle qu’il y a 15 ans, la dette
moyenne des moins de 35 ans et des 35-44 ans
était similaire. Ce n’est plus le cas. Elle était
plus élevée de quelque 25 % chez les plus
jeunes en 2015.
moment où leurs dettes sont généralement plus
élevées que leur actif », souligne Hélène Bégin.
Mais rien d’anormal selon le cycle de la vie fi-
n’avaient pas de dette à rembourser ».
Dette à la consommation
plus de 25 000 ménages s’ajoutant aux
quelque 100 000 qualifiés présentement de
vulnérables, pour entrer dans la zone du
nancière des ménages. Ce niveau de confor t se vérifie également risque de défaut de paiement, selon la simu-
L’économiste indique également que le ratio dans les données des agences de renseigne- lation effectuée par Desjardins.
dette/actif moyen demeure bien inférieur au ments sur le crédit. La semaine dernière Trans- S’ajoute aux facteurs de vulnérabilité le poids
seuil de 0,8 pour 1 considéré comme élevé par Union indiquait que l’endettement des consom- toujours plus grand des prêts à taux variable
Statistique Canada, et à des lieues de celui de 2 mateurs québécois s’élevait à environ 17 800 $ dans le portefeuille de prêts des ménages, no-
pour 1 considéré comme un seuil d’insolvabilité par personne au cours du deuxième trimestre, tamment sous le coup de la popularité des
et où 5 % des ménages canadiens se retrouve- soit sous la moyenne canadienne de 21 580 $. marges de crédit. « Pour le crédit à la consom-
raient. Près de 85 % des ménages endettés Les données de TransUnion montrent égale- mation, environ 40 % des prêts sont à taux varia-
avaient un actif suffisant pour couvrir leurs em- ment que le taux de défaillance supérieur à 90 ble. Pour l’ensemble des prêts accordés, la propor-
prunts en 2015. Ce pourcentage grimpe à 90 % jours des Québécois est de 2,1 %, bien en deçà tion à taux variable est supérieure à 30 % alors
pour les 65 ans et plus, mais tombe à 75 % pour de la moyenne canadienne de 2,7 %. qu’elle avoisinait 10 % il y a 15 ans. »
les jeunes ménages. « Les ménages de moins de Cette lecture trouve également écho dans les En revanche, le poids des intérêts a for te-
35 ans sont, par conséquent, plus nombreux dans données d’Équifax Canada. Selon cette der- ment baissé, le coût d’empr unt faisant une
la zone d’inconfort [entre plus de 0,8 et moins nière, le taux de défaillance au Québec était en énorme différence. Ce faisant, le ratio du ser-
de 2]. » Mais encore là, rien d’atypique. baisse au deuxième trimestre pour s’établir à vice de la dette, soit le total des obligations
1,1 %. Cette agence chiffrait à 18 489 $ la dette liées au remboursement des emprunts en fonc-
65 ans et plus moyenne des Québécois (hors emprunt hypo- tion du revenu brut, s’est maintenu aux alen-
Un autre phénomène mesuré touche les mé- thécaire). tours de 16 %, et ce, depuis une dizaine d’an-
nages de 65 ans et plus, qui sont plus nom- nées maintenant.
breux à être endettés et à disposer d’une dette Capacité de rembourser Un ménage ayant un ratio du ser vice de la
accr ue. La dette moyenne dans ce segment Reste la capacité de rembourser. Dans une dette dépassant le seuil critique de 40 % est
tourne autour de 35 000 $, un niveau 2,3 fois étude publiée en juin, Hélène Bégin considéré comme vulnérable selon les paramè-
plus élevé qu’il y a 15 ans. Mais il leur appar- concluait qu’« à moins d’un choc imprévu, tres de la Banque du Canada.

MARCHÉS BOURSIERS ÉQUITÉ

SUITE DE LA PAGE C 1
TORONTO New York PÉTROLE
47,64 que l’employeur décrète un
S&P TSX S&P 500 +0,31 $US lockout comme il l’avait fait en
▲
14 639,88 ▲ +0,1%
+0,7%
2169,04 ▼
+9,16 -3,43 2011. C’est une crainte que le
-0,2% OR STTP entretient, selon son
1325,90 porte-parole, Yannick Scott.
+1,30 $US En revanche, les signaux en-
NASDAQ +0,1% ▲ voyés par le gouvernement por-
5218,92 ▲ +6,72 DOLLAR CANADIEN
+0,1%
tent à croire qu’il n’a pas l’inten-
tion de forcer un retour au tra-
ADRIAN WYLD LA PRESSE CANADIENNE
La ministre fédérale du Travail, Mar yAnn Mihychuk
76,92 vail avec une loi spéciale, croit-il.
-0,44 $US
-0,6% ▼ « En nommant un médiateur veut pas qu’elle soit prise en été publiés vendredi, Postes
DOW JONES et non pas un arbitre qui décide- otage. On est soucieux d’assurer Canada a annoncé que le
1$US = 1,3000
18 395,40 ▼ -53,01
-0,3% 68,72
rait des conditions, on croit que le
gouvernement est dans l’optique
la livraison », a-t-il soutenu.
Ces pressions administra-
montant estimatif du déficit
de solvabilité du régime de
+0,14 EURO
de favoriser la voie de la négocia- tives pourraient consister en retraite atteint 8,1 milliards
1 EURO = 1,4552 tion, même si on semble être aux un refus des employés de au 1 e r juillet 2016. Le béné-
Titre Symbole Fermeture Variation Volume Titre Symbole Fermeture Variation Volume extrêmes », a expliqué M. Scott Postes Canada de faire des fice avant impôt a atteint un
($) (%) (000) ($) (%) (000)
en entrevue téléphonique. heures supplémentaires, de fa- million de dollars, notam-
LES INDICES DE LA BOURSE DE TORONTO SERVICES PUBLICS Le précédent gouvernement çon rotative, par province. ment grâce à la croissance
S&P TSX SPTT14639.88 9.16 0.06 174591 Fortis FTS 42.22 -0.57 -1.33 615 conservateur de Stephen Har- Les principaux points en li- du secteur des colis. L’an
S&P TX20 TX20 640.99 0.00 0.00 87197 TransAlta TA 5.70 -0.05 -0.87 725 per avait légiféré en 2011 pour tige sont l’équité salariale entre der nier, la per te s’était éle-
S&P TX60 TX60 853.20 0.55 0.06 86822
TECHNOLOGIE mettre fin au conflit de travail les facteurs des régions rurales vée à 31 millions. Alors que
S&P TX60 Cap. TX6C 943.46 0.60 0.06 86822
Cons. de base TTCS 548.58 -0.84 -0.15 2791 BlackBerry BB 10.38 0.06 0.58 653 aux Postes, justifiant son inter- et ceux des régions urbaines, les volumes de colis ont aug-
Cons. discré. TTCD 174.56 0.17 0.10 4221 CGI GIB.A 63.78 0.30 0.47 200 vention par les dommages cau- ainsi que le maintien d’un ré- menté de 9 % en un an, ceux
Énergie TTEN 199.12 0.54 0.27 31017 TÉLÉCOMMUNICATIONS sés à l’économie canadienne. gime de retraite à prestations du cour rier transactionnel
Finance TTFS 252.19 0.56 0.22 19038 Si les deux parties n’arrivent déterminées pour l’ensemble ont diminué de 3 %.
Aurifère TTGD 240.00 -0.60 -0.25 79759 BCE BCE 61.62 -0.30 -0.48 677
Santé TTHC 87.37 -0.24 -0.27 2691 Manitoba Telecom MBT 38.30 -0.11 -0.29 100 pas à s’entendre d’ici l’échéance, des employés réguliers actuels. La société d’État a indiqué
Tech. de l’info TTTK 55.78 0.31 0.56 4458 Rogers RCI.B 56.36 -0.33 -0.58 598 le syndicat n’a pas « présente- Le dossier du régime de re- que le troisième trimestre
Telus T 43.10 -0.07 -0.16 458
Industrie TTIN 192.93 0.99 0.52 6245 ment» l’intention de déclencher traite est « une des questions pour rait montrer les consé-
Matériaux TTMT 245.12 -1.04 -0.42 89833 FONDS NÉGOCIÉS EN BOURSE
Immobilier TTRE 298.94 -1.14 -0.38 3805
des grèves tournantes qui affec- fondamentales qu’il faut discu- quences de l’incertitude cau-
iShares DEX XBB 32.30 -0.07 -0.22 141 teraient la livraison du courrier, ter à la table de négociations », sée par le conflit de travail,
Télécoms TTTS 155.81 -0.60 -0.38 1834
iShares MSCI XEM 26.92 -0.08 -0.30 51
Sev. collect. TTUT 241.61 -2.77 -1.13 4593
iShares MSCI EMU EZU 33.12 0.00 0.00 0 a précisé Yannick Scott. a insisté Aurélie Walsh. plusieurs clients ayant cher-
Métaux/minerals TTMN 670.38 0.00 0.00 0 « On veut faire une pression ché une solution de remplace-
iShares S&P 500 XSP 24.87 -0.04 -0.16 351
TSX CROISSANCE iShares S&P/TSX XIC 23.24 0.01 0.04 48 au niveau de l’administration Résultats ment à son service.
TSX Venture JX 805.53 3.60 0.45 71464 LES PLUS ACTIFS DE LA BOURSE DE TORONTO et non pas faire une pression au Dans les résultats de son
ENTREPRISES DE CONSOMMATION DISCRÉTIONNAIRE YAMANA RES INC YRI 5.76 0.00 0.00 9409 niveau de la population, on ne deuxième trimestre, qui ont La Presse canadienne
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Canadian-Tire CTC.A 135.55 -0.55 -0.40 128 FIRST QUANTUM FM 10.76 -0.08 -0.74 5590
Cogeco CCA 62.25 -0.77 -1.22 38 BAYTEX ENERGY CORP BTE 6.38 -0.03 -0.47 5552
Corus CJR.B 12.61 0.02 0.16 139 IAMGOLD CORP IMG 5.09 -0.07 -1.36 5435
Groupe TVA
Jean Coutu
Loblaw
TVA.B

L
4.00
PJC.A 19.47
71.27
0.00
-0.02
0.18
0.00
-0.10
0.25
1
60
422
HB NYMEX CL BULL
ALGONQUIN POWER &
TECK COMINCO CL B
iShares S&P TSX 60
HOU
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8.26
42.55
20.75
21.38
-0.01
-1.60
-0.49
0.02
-0.12
-3.62
-2.31
0.09
5423
5022
4897
4511
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Canadian Natural CNQ 41.45 0.07 0.17 929 RITCHIE BROS RBA 37.02 0.83 2.29 210
cible d’inflation, ce qui per-
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Enbridge ENB 51.95 0.19 0.37 1233 LES PERDANTS EN % plus longtemps avant d’agir
EnCana ECA 12.90 0.10 0.78 3724 ALGONQUIN POWER & AQN.IR 42.55 -1.60 -3.62 5022
Enerplus ERF 9.35 -0.06 -0.64 974 sur les taux à la hausse. La
IBI GROUP INC IBG 5.79 -0.16 -2.69 153
Pengrowth Energy PGF 1.96 -0.05 -2.49 951 CENTERRA GOLD INC CG 6.64 -0.17 -2.50 1295 patronne de la Fed a aussi
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B. Royale RY 81.54 0.17 0.21 1650 POLARIS PIF 14.65 1.07 7.88 392 « Fed up » a rencontré une di-
B. Scotia BNS 68.93 0.06 0.09 3781 EXTENDICARE REALTY WTE 21.87 1.01 4.84 117
zaine de hauts responsables
B. TD TD 57.29 -0.21 -0.37 2250 OPEN TEXT CORP OTC 81.63 0.93 1.15 140
Brookfield Asset BAM.A 43.97 0.20 0.46 631 LINAMAR CORP LNR 53.85 0.92 1.74 235 de la banque au cours d’un dé-
Cominar Real CUF.UN 16.91 -0.11 -0.65 289 RITCHIE BROS RBA 37.02 0.83 2.29 210 bat animé. Lors de cette dis-
Corp. Fin. Power PWF 29.91 0.37 1.25 316 CANADIAN NATIONAL CNR 84.64 0.68 0.81 606
cussion, une première pour la
Fin. Manuvie MFC 17.82 0.16 0.91 3815 INDUSTRIAL IAG 46.43 0.65 1.42 159
Réser ve fédérale, les mem-
Fin. Sun Life SLF 41.79 0.15 0.36 753 MAG SILVER CORP MAG 20.38 0.64 3.24 481
Great-West Lifeco GWO 31.69 0.42 1.34 458 CANADIAN IMPERIAL CM 103.84 0.56 0.54 1146 bres de la Fed ont assuré les
Industrielle All. IAG 46.43 0.65 1.42 159 LES PERDANTS EN $ par ticipants, qui ne veulent
Power Corporation POW 27.60 0.24 0.88 373 AGRIUM INC AGU 115.78 -2.06 -1.75 282 pas de hausse des taux, que la
TMX X 56.98 0.39 0.69 163 ALGONQUIN POWER & AQN.IR 42.55 -1.60 -3.62 5022 banque centrale n’a aucune in-
INDUSTRIELLES STELLA JONES INC SJ 42.80 -0.94 -2.15 139
tention d’étouf fer la reprise
Air Canada AC 8.90 0.02 0.23 341 METHANEX CORP MX 36.87 -0.68 -1.81 172
mais plutôt de prévenir une
Bombardier BBD.B 2.05 0.00 0.00 2449 EMERA INC EMA 47.36 -0.67 -1.39 431
CAE CAE 18.23 -0.08 -0.44 571 FORTIS INC FTS 42.22 -0.57 -1.33 615 éventuelle surchauffe.
Canadien Pacifique CP 199.03 2.10 1.07 257 CANADIAN TIRE CORP CTC.A 135.55 -0.55 -0.40 128 Stanley Fischer, le vice-pré-
Chemin de fer CN CNR 84.64 0.68 0.81 606 TECK COMINCO CL B TCK.B 20.75 -0.49 -2.31 4897
sident, mais aussi la gouver-
SNC-Lavalin SNC 56.20 0.29 0.52 165 POTASH CORP POT 20.86 -0.45 -2.11 2026
Transcontinental TCL.A 19.15 0.50 2.68 82 ALTAGAS LTD ALA 33.82 -0.44 -1.28 359 neure Lael Brainard et le pré-
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INDICES QUÉBÉCOIS ont vivement dénoncé les
Kinross Gold K 5.60 -0.01 -0.18 7096 L’INDICE QUÉBEC Indice Fermeture var. pts var. % inégalités.
L’indice Québec est une initiative
Mines Agnico-Eagle AEM 68.16 0.30 0.44 704 du Département de finance de l’Université

Potash POT 20.86 -0.45 -2.11 2026

de Sherbrooke et
de l’Institut de recherche en IQ30 2352,06 4,47 0,19
économie contemporaine

Teck Resources TCK.B 20.75 -0.49 -2.31 4897 IQ120 2394,70 2,37 0,10 Agence France-Presse
 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6 C 3

ECONOMIE
Départ du président
de Pétrolia
Alexandre Gagnon avait été très
critique à l’égard du premier ministre
JULIEN ARSENAULT Le dépar t de M. Gagnon
ne serait pas lié à l’actuel

A lexandre Gagnon quitte bras de fer avec le gouverne-

ses fonctions de président- ment du Québec puisque,
directeur général de la société malgré les tensions, l’entre-
Pétrolia, l’un des partenaires prise avait annoncé le mois
de l’État québécois dans le pro- dernier un financement sup-
jet d’exploration pétrolière sur plémentaire de 8,5 millions
l’île d’Anticosti. effectué par Ressources Qué-
Celui-ci se joindra prochaine- bec pour son projet gazier
ment à Pratt & Whitney Ca- Bourque, situé en Gaspésie.
nada, où il sera directeur, plani- Le 12 juillet dernier, Pétrolia
fication et analyse financière, s’était tournée vers les tribu-
dans l’équipe de développement naux pour forcer deux de ses
des affaires à Longueuil. Il sera partenaires de la société Hy-
remplacé de façon intérimaire drocarbures Anticosti à four-
par Martin Bélanger, qui siège nir les 13 millions pr omis
au conseil d’administra- pour le financement
tion de la société établie du forage exploratoire
à Québec depuis près sur l’île d’Anticosti.
de deux ans. L’entreprise avait fina-
L’annonce de ce lement obtenu une
changement a semblé demi-victoire, puisque
surprendre les investis- le tribunal avait forcé KENNETH WIEDEMANN ISTOCK
seurs, puisqu’à la Ressources Québec et Vue sur les hôtels Hilton et Delta, à Québec
Bourse de croissance Saint-Aubin à verser,
TSX, à Toronto, l’action Alexandre jusqu’en mai 2017, les
de Pétrolia a vacillé en Gagnon
début de séance avant
fonds nécessair es
pour permettre à Pé-
de se stabiliser pour se négo- trolia d’assurer cer tains be-
cier en après-midi à 20 ¢, en soins primaires sur l’île d’An-
Des mandats de grève
baisse d’un demi-cent, ou 2,4%.
Relever de nouveaux défis
ticosti et pour maintenir cer-
tains emplois en place.
Pour le maire d’Anticosti,
Très critique à l’égard du pre- John Pineault, le changement
mier ministre Philippe Couillard de direction à la tête de Pétro-
dans cinq hôtels québécois
en raison de son opposition à lia ne changera rien à sa rela-
l’exploration pétrolière sur l’île tion avec l’entreprise. « Mon
La négociation coordonnée touche 25 hôtels où la CSN a des membres
d’Anticosti, M. Gagnon avait problème n’était pas tant avec
quitté son rôle de porte-parole eux qu’avec le gouvernement du LIA LÉVESQUE dire qu’elles pour ront être dra reconsulter les syndicats et Jointe au téléphone, l’Asso-
d’Hydrocarbures Anticosti — la Québec, a-t-il expliqué au cours exercées en séquences d’une, voir quelles seront les dif fé- ciation hôtelière de la région
société en commandite regrou- d’un entretien téléphonique.
pant les partenaires impliqués C’est le gouvernement québécois
dans le projet, dont le gouverne- qui a accordé les permis qui
C e sont maintenant cinq
syndicats CSN dans l’hô-
tellerie qui se sont dotés d’un
deux ou trois heures, a précisé
M. Valiquette. Les 48 heures
restantes devront être exer-
rentes possibilités », a expliqué
M. Valiquette.
Les revendications portent
de Québec a confirmé que les
quatre hôtels touchés par le
mandat de grève à Québec
ment du Québec — il y a moins leur permettent de potentielle- mandat de grève, dans le but cées en blocs de 24 heures, a-t- sur les salaires, les indemni- faisaient par tie de ses mem-
de trois mois. Par voie de com- ment faire de la fracturation d’accroître la pression sur il ajouté. « On se doit de mettre tés de vacances et les compen- bres. La directrice générale
muniqué, M. Gagnon — qui n’a hydraulique. » leur employeur respectif pour un peu plus de pression », a jus- sations à verser en cas de de l’association hôtelière,
pas accordé d’entrevues — a dit M. Pineault a qualifié de renouveler leur convention tifié celui qui est responsable perte d’emplois pour cause de Desbiens, n’a pas voulu préci-
vouloir relever «un nouveau défi « bonne mais froide » sa relation collective. de cette négociation coordon- fermeture de département ou ser davantage sa pensée, si ce
professionnel». d’af faires avec M. Gagnon et Quatre de ces hôtels sont à née à la Fédération du com- de changement technolo- n’est pour confirmer que « les
« Pétrolia a surmonté d’impo- s’attend à ce que le successeur Québec, et le cinquième est à merce de la CSN. gique, par exemple. Les aug- négociations continuent » avec
sants défis au cours des derniers de ce dernier soit plus « conci- Sherbrooke, a précisé au mentations demandées sont les syndicats dans le but de
mois. Aujourd’hui, nous avons liant » avec le gouvernement cours d’une entrevue vendredi Négociations de 4 % pour la première année, renouveler les conventions
toutes les raisons d’être fiers Couillard. « Peut-être que Pétro- Michel Valiquette, trésorier de L’actuelle négociation coor- puis 4,4 % et finalement 5 % collectives.
d’avoir pu jouer un rôle détermi- lia cherche quelqu’un pour pré- la Fédération du commerce de donnée touche 25 hôtels où la pour la quatrième année du
nant dans l’émergence d’une en- parer une négociation afin de la CSN, la fédération à laquelle CSN a des membres, à Laval, contrat de travail. La Presse canadienne
treprise québécoise et au dévelop- sortir d’Anticosti, a-t-il lancé. En sont affiliés ces syndicats. Les Pointe-Claire, Dor val, Sher-
pement d’une expertise dans la fi- tout cas, je l’espère.» syndiqués des quatre hôtels brooke, Magog, Québec et
lière des hydrocarbures», a-t-il in- de Québec — Hilton, Delta, Montréal. Comme il s’agit
diqué par voie de communiqué. La Presse canadienne Pur et Classique — ont voté
pour un mandat de grève de
72 heures, alors que ceux de
d’une négociation coordonnée,
les discussions ont cours à 25
tables indépendantes, selon
GOLF EN RÉGI N
Déficit fédéral de 1 milliard l’hôtel Quality, à Sherbrooke,
ont voté pour un mandat de
l’hôtel concerné, mais les syn-
dicats se consultent et se
grève générale illimitée, a pré- concertent. « On va souhaiter MONTRÉAL
au premier trimestre cisé M. Valiquette.
Les syndiqués d’autres hô-
ne pas avoir à se rendre plus
loin [que les mandats de

O ttawa — Le gouver ne- Les recettes ont fléchi de

ment fédéral a affiché un 500 millions, ou 2,2 %, en juin
déficit de 1 milliard au premier en raison d’une diminution
trimestre de l’exercice en
cours, comparativement à un
surplus de 5 milliards à la
même période l’an dernier.
Le ministère fédéral des Fi-
nances a dévoilé vendredi sa
revue financière trimestrielle
qui brosse le por trait des fi-
nances gouver nementales.
Pour le mois de juin, période
au cours de laquelle les reve-
nus de l’État ont été en baisse
alors que les dépenses ont été
en hausse, le déficit s’est établi
à 1,1 milliard. En juin 2015, le
surplus était de 1,1 milliard.
des rentrées d’impôt sur le
r evenu des sociétés, des
non-résidents ainsi que des
taxes d’accise. Les dépenses
de pr ogrammes ont pr o-
gr essé de 1,6 milliar d au
cours du mois de juin, ce qui
r eprésente une hausse de
7,5 % sur un an, notamment
en raison d’une hausse des
transferts fédéraux.
Les frais entourant la dette
fédérale ont grimpé de 100 mil-
lions, ou 3,1 %.
La Presse canadienne
tels au Québec seront appelés
à se prononcer sur un mandat
de grève de 72 heures à comp-
ter de lundi prochain, dans la
région de Montréal. Le mandat
de grève de 72 heures est un
mandat à être exercé au mo-
ment jugé opportun. Les pre-
mières 24 heures du mandat
sont « fractionnables », c’est-à-
72 heures]. On va souhaiter
que les employeurs saisissent le
message, s’assoient aux tables
de négociation et négocient sé-
rieusement pour qu’on arrive à
des ententes le plus rapidement
possible. C’est notre plus grand
souhait. Si ce n’est pas le cas,
après l’écoulement de cette
banque de 72 heures là, il fau-
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C 4 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6

ÉCONOMIE
BlackBerry Une trentaine
restructure sa dette d’emplois éliminés
Stagnation
Waterloo — BlackBerr y a
annoncé vendredi un plan vi-
chez Canam des ventes
sant à restructurer sa dette
et à réduire ses charges
d’intérêt. En vertu du plan,
Pour tenter de redresser ses
activités de charpentes métal-
liques qui éprouvent des diffi-
de la SAQ
l’entreprise va racheter cultés, Groupe Canam modifie
1,25 milliard $US en
échange de débentures
subordonnées non garanties
la structure de ce secteur en
plus d’éliminer une trentaine
d’emplois. Les employés tou-
L a Société des alcools du
Québec (SAQ) n’a pu comp-
ter sur le congé de Pâques cette
à 6 % qui pourront être chés par cette décision — des année pour stimuler ses ventes
converties en action de équipes de gestion de projets au premier trimestre, ce qui a
BlackBerr y à un prix de et de la division de charpente fait stagner sa performance.
10 $US l’action. L’entreprise métallique — se trouvent Néanmoins, la société d’État a
établie à Waterloo a égale- principalement au centre de vu son bénéfice net croître de
ment conclu une entente Boucherville. Groupe Canam 1,1 % pour s’établir à 239,5 mil-
avec la société de porte- a également indiqué que ses lions, alors que les recettes de
feuille Fairfax Financial Hol- activités de charpentes métal- son réseau de succursales et de
dings et d’autres investis- liques seraient dorénavant di- distribution ont été de 690,8 mil-
seurs institutionnels afin rigées par Kurt Langsen- lions, en hausse de 0,8 %. « Le
d’amasser 605 millions par kamp, le président de sa filiale JACQUES GRENIER LE DEVOIR congé de Pâques est la période la
l’entremise de débentures FabSouth. Au deuxième tri- « La croissance provient des gains enregistrés dans les industries productrices de ser vices », note plus achalandée chez nous après
subordonnées non garanties mestre, la société établie à l’Institut de la statistique du Québec. le temps des Fêtes, a commenté le
convertibles à 3,75 %. Ces Saint-Georges, en Beauce, a responsable des relations de
nouvelles débentures, dont provisionné 32 millions en rai- presse de la SAQ, Renaud Du-
l’échéance est prévue le
13 novembre 2020, pourront
être converties en action de
BlackBerr y à un prix de
son de dépassements de coûts
d’un important projet aux
États-Unis qui n’a toujours pas
été nommé. Toutefois, au
Le PIB du Québec a remonté gas. La croissance aurait été un
peu plus impor tante si nous
avions pu inclure la semaine pré-
cédant Pâques.»
10 $US l’action. « La restruc-
turation de notre dette
conver tible nous permettra
cours des derniers mois,
Groupe Canam a œuvré sur
des projets d’envergure au
L e PIB du Québec est sorti de
sa paralysie en s’inscrivant
en progression en mai. Sur l’en-
cutif, la production du secteur de
la fabrication diminue (- 1,5% en
mai, - 0,8 % en avril, - 0,2 % en
quant à la poursuite de la pro-
gression de l’activité en juin,
étant donné, d’une part, la dimi-
Dividende plus élevé
Pour la période de trois mois
de réduire de façon significa- sud de la frontière, dont le semble canadien, les incendies mars et - 1,3% en février).» Au- nution des ventes au détail et de terminée le 18 juin dernier, la
tive nos paiements d’intérêt stade des Falcons d’Atlanta, de forêt à Fort McMurray ont tre vecteur de l’économie québé- l’emploi, et, d’autre par t, la SAQ a versé un dividende de
en plus d’éviter une dilution de la Ligue nationale de foot- plombé l’activité économique. coise, «la production de l’indus- hausse du volume d’exportations 300 millions au gouvernement
potentielle de la par ticipa- ball, ainsi que le toit rétracta- Le PIB du Québec augmente trie de la construction fléchit de internationales de biens.» du Québec, son unique action-
tion de nos actionnaires », a ble du stade des Internatio- de 0,4 % en mai, après avoir 0,8% en mai, après avoir connu L’économiste retient que le naire, comparativement à
indiqué le patron de Black- naux de tennis des États-Unis, connu une stabilité en avril et une baisse de 0,5 % en avril et secteur manufacturier a ré- 275,7 millions à la même pé-
Berr y, John Chen. à New York. une baisse de 0,1 % en mars. À une hausse de 2,5% en mars. La gressé en mai pour un qua- riode en 2015. Les revenus du
La Presse canadienne La Presse canadienne l’opposé, le PIB canadien a flé- baisse en mai est expliquée essen- trième mois de suite, soit un dé- réseau des succursales et maga-
chi de 0,6% en mai, en raison es- tiellement par les pertes observées clin cumulatif de 3,8%. «Ce repli sins spécialisés ont fléchi de
sentiellement de la diminution dans les travaux de génie. » La était généralisé en ce sens que la 0,6%, à 608,4 millions, mais ceux
de l’extraction de pétrole causée construction résidentielle aug- production en mai était infé- des grossistes-épiciers ont affi-

CARRIÈRES ET PROFESSIONS par les incendies de forêt et

l’évacuation à Fort McMurray.
« Au Québec, la croissance pro-
vient des gains enregistrés dans
les industries productrices de ser-
vices (+ 0,7%). En revanche, les
industries productrices de biens
diminuent leur niveau d’activité
de 0,3%», a ajouté l’Institut de la
statistique du Québec (ISQ)
Au cumul depuis le début de
2016, le PIB des cinq premiers
mois affiche une progression de
1,3 % par rappor t aux mêmes
mois de 2015. Ce taux est iden-
tique au Canada.
L’ISQ a ajouté que l’activité
Vice-recteur aux études et à dans le secteur de la fabrication
a diminué for tement en mai.
la formation
Poste de cadre supérieur Concours no 2659
«Pour un quatrième mois consé-
Sous l’autorité immédiate du recteur, le vice-recteur aux études et à
la formation assume la planification et la réalisation des orientations
stratégiques institutionnelles concernant les études de premier cycle et
de cycles supérieurs, les services aux étudiants, la formation continue, les
Énergie Est : appui de patrons et de syndicats
centres hors campus et les stages. Il voit également au développement
intégré des services académiques offerts aux étudiantes et aux étudiants.
mente son niveau d’activité de
0,6% en mai.
Deuxième trimestre
«Grâce au rebond du PIB réel
en mai, le deuxième trimestre
pourrait s’avérer positif. Étant
donné qu’une hausse annualisée
d’environ 2% a caractérisé le pre-
mier trimestre, l’économie de la
province se porte relativement
bien », a commenté Hélène Bé-
gin, économiste principale au
Mouvement Desjardins.
Son collègue à la Financière
Banque Nationale, Marc Pinson-
neault, est moins catégorique.
« Le rebond du PIB réel en mai
est un soulagement […] Cela dit,
les indicateurs sont ambigus
rieure à celle de janvier dans 16
grandes industries sur 19.» Tou-
tefois, «nous croyons toujours que
les manufacturiers québécois tire-
ront parti du raffermissement de
l’économie américaine au
deuxième semestre, d’autant plus
que le taux de change devrait de-
meurer avantageux».
L’analyste maintient sa prévi-
sion d’une croissance écono-
mique de 1,3 % au Québec en
2016. Pour sa part, dans ses pré-
visions dévoilées le 18 août, le
Mouvement Desjardins a ra-
mené sa cible de progression du
PIB réel pour le Québec de 1,3 à
1,2% cette année.
Le Devoir
Levée de boucliers
ché une progression de 12,9%, à
82,4 millions.
Par secteur, les recettes géné-
rées par les spiritueux ont été de
153 millions, en hausse de 1,8%.
Le chiffre d’affaires des bois-
sons panachées — également
appelées « coolers » — a été de
14,7 millions, en hausse de 8,9%.
Finalement, les revenus tirés
des ventes de bière, de cidres et
d’autres produits complémen-
taires ont reculé de 8,2 % pour
s’établir à 6,7 millions.
La Presse canadienne
HISTOIRE
SUITE DE LA PAGE C 1
syndicat dominant est le STTP,
dont la puissance entraîne des dif-

Pour la description et les détails de postulation :

U ne coalition faite de
grands regroupements de
gens d’af faires et des deux
tions syndicales de la construc-
tion représentent ensemble
68 % des quelque 175 000 ou-
À l’opposé, un regroupement
de maires québécois a invité,
ficultés pour Postes Canada
lorsque vient le temps d’améliorer
l’efficacité et la productivité.»
principales associations syndi- vriers du Québec. vendredi, les municipalités à tra- De 1997 à 2011, cependant, les
www.uqtr.ca/postesofferts cales de la constr uction au Ces syndicats de la construc- vers la province à s’opposer en employés n’ont pas fait la grève
Québec a vanté les mérites du tion ont surtout plaidé pour la bloc au projet de loi 106. Réunis une seule fois, ont fait remarquer
L’UQTR est une jeune université à dimension humaine solidement implantée dans son projet Énergie Est, vendredi à création d’emplois dans ce sec- en conférence de presse à Mont- deux membres du STTP dans un
TPSPL\L[YtZVS\TLU[IYHUJOtLZ\YSLTVUKLZJPLU[PÄX\L(]LJWS\ZKLWYVNYHTTLZ
KVU[JLY[HPUZL_JS\ZPMZH\8\tILJL[H\*HUHKHS»<8;9ZLKtTHYX\LNYoJLH\K`UHTPZTL
Montréal, au nom du dévelop- teur de l’industrie, qui est dure- réal, huit maires ont dénoncé le rapport sur l’impact économique
KLZHJVTT\UH\[tL[nS»L_WLY[PZLKLZVUJVYWZWYVMLZZVYHS pement économique et de la ment touché par un ralentisse- volet du projet de loi sur la mise des arrêts de travail en 2012.
création d’emplois. ment des activités. De son côté, en œuvre de la Politique énergé- L’étude a été présentée au
3»\[PSPZH[PVUK\THZJ\SPUKHUZSL[L_[LJVUMVYTL Plus qu’un emploi, La Fédération des chambres Michel Leblanc, de la Chambre tique 2030, qui porte sur les hy- congrès mondial sur l’économie
nS»\ZHNLUL]PZLX\»nZVUHSSuNLTLU[Z[`SPZ[PX\L
5V\Z ZV\ZJYP]VUZ n \U WYVNYHTTL K»HJJuZ n un environnement de commerce du Québec, la de commerce du Montréal mé- drocarbures. Ils ont fait part de de la poste et de la livraison, au
S»tNHSP[tLULTWSVP de travail Chambre de commerce du tropolitain, a soutenu que le pro- leurs inquiétudes quant à la pré- Royaume-Uni. «Le syndicat et la
Montréal métropolitain, le jet de TransCanada était «struc- servation des sources d’eau po- direction ont négocié, avec succès,
Conseil du patronat du Québec turant» pour le développement table ainsi qu’au respect des des renouvellements en 2000,
et d’autres se sont ainsi mo- économique, puisque des entre- compétences municipales en 2003 et 2007, écrivent alors Ka-
mentanément alliés à la FTQ- prises pourraient vouloir s’im- matière de protection du terri- therine Steinhoff et Geoff Bicker-
',5(&7(85*e1e5$/ Constr uction et au Conseil planter ou se développer parce toire. Les opposants au projet de ton. Durant cette période, les par-
provincial du Québec des mé- que cette source d’énergie est loi 106 affirment qu’il accorde ties ont travaillé conjointement
',5(&75,&(*e1e5$/( tiers de la construction (Inter- facilement accessible. aux entreprises titulaires de li- sur plusieurs initiatives vouées à
national), peu avant la tenue à Fait à noter, bien que la FTQ- cences des droits d’accès et l’expansion des services postaux, et
SOMMAIRE DU POSTE Montréal, lundi prochain, des Construction appuie aussi le d’expropriation prépondérants à l’amélioration de l’efficacité et
Sous l’autorité du conseil d’administration du Centre québécois de recherche et de développement de l’aluminium, audiences de l’Office national projet, ce n’est pas le cas de la sur ceux des citoyens qui possè- des questions de santé et sécurité.»
le directeur général planifie, organise, dirige et contrôle la réalisation des objectifs du Centre, conformément aux de l’énergie sur le projet FTQ. La centrale évoque notam- dent la surface du sol. La direction de Postes Canada
orientations et priorités émises par le conseil d’administration à qui il est redevable de ses activités.
d’oléoduc de TransCanada. ment le manque d’acceptabilité ne cesse d’af firmer cet été
DESCRIPTION DU POSTE Ces deux grandes organisa- sociale du projet au Québec. La Presse canadienne qu’elle souhaite parvenir à une
‚ Définit la mission et les objectifs du Centre sous l’autorité du conseil d’administration; entente négociée, ce que répète
‚ Élabore les politiques, programmes et activités conformes à cette mission; également le STTP. Celui-ci a dé-
‚ Dresse le plan de développement de l’organisation et les plans d’action annuels et triennaux; posé un préavis de grève, mais
Faites carrière à l’Université de Montréal et
‚ Assure, de concert avec le secrétaire général, la gestion des ressources humaines du Centre par la
planification, la direction, la motivation et l’évaluation du personnel;
contribuez à l’excellence de l’enseignement et privilégie des moyens de pres-
‚ Est membre du conseil d’administration du Centre;
de la recherche d’un chef de file de renommée sion au lieu d’un débrayage. Le
‚ Préside le comité scientifique du Centre;
internationale. Formidable aventure collective, premier geste, prévu lundi s’il
‚ Assure la coordination entre le comité scientifique et le conseil d’administration du Centre;
l’UdeM offre un milieu de travail riche et stimulant ne retire pas son préavis, sera
dans tous les champs du savoir.
‚ Planifie le budget annuel d’opération, le fait approuver et en contrôle l’évolution; un refus d’effectuer des heures
‚ Assure la responsabilité des relations extérieures, conjointement avec les personnes désignées à cette fin, en supplémentaires.
fonction des besoins et intérêts de l’organisme; Un des épisodes les plus éton-
‚ Voit à développer des liens avec les personnes-ressources ou organisations susceptibles d’être des agents de

POSTE
concertation pour le Centre;
nants remonte justement à 1997,
‚ Contribue à l’exercice du pouvoir décisionnel des membres du conseil d’administration par le dépôt des année après laquelle a com-
rapports d’activités, de fréquentation, de consultation ou autres; mencé la paix syndicale décrite
‚ Développe et optimise les relations entre les différents organismes ou entités du milieu industriel de ci-dessus. En décembre, après
l’aluminium afin que les décisions du Centre reflètent la volonté et le consensus dégagés lors de ces DE PROFESSEURE OU PROFESSEUR un conflit qui prend fin sous le
consultations;
‚ Assure les liens avec les organisations de recherche des institutions d’enseignement;
EN PSYCHOLOGIE coup d’une loi forçant le retour
au travail, le président du Syndi-
‚ Effectue les représentations auprès des instances publiques pertinentes au Centre, notamment en matière de
cat des travailleurs et travail-
politiques scientifiques; FACULTÉ DES ARTS ET DES SCIENCES leuses des postes (STTP) an-
‚ Transige avec les instances gouvernementales relativement aux activités et dossiers pertinents du Centre;
‚ Représente le Centre sur des conseils d’administration de partenaires. nonce la fin de la grève. Cepen-
• Psychologie du travail et des organisations
dant, un moyen de pression inu-
EXIGENCES ET QUALITÉS REQUISES sité est annoncé: ses membres,
‚ Diplôme d’études universitaires supérieures (2e ou 3e cycle) sera un atout; ENTRÉE EN FONCTION
‚ Connaissance des milieux de la recherche, de l’enseignement supérieur et de l’industrie de l’aluminium serait Le 1er janvier 2017 dit-il, n’auront pas le temps de vé-
un atout; rifier l’affranchissement du cour-
‚ Capacité à transiger avec diverses instances, dont les services gouvernementaux; Les personnes intéressées sont priées de consulter la description détaillée rier qu’ils traitent, et le public
‚ Dix ans d’expérience pertinente en gestion de personnel et des parties prenantes; de ce poste ainsi que les renseignements sur le concours et la date peut donc s’abstenir d’acheter
de clôture sur le site Web de la Faculté des arts et des sciences de
‚ Connaissance de l’anglais.
l’Université de Montréal : des timbres. Le président du
La liste ci-dessus n’est pas une liste exhaustive des tâches et responsabilités susceptibles d’être effectuées par le fas.umontreal.ca/faculte/postes-de-professeur STTP, Darrell Tingley, insinue
titulaire. Le directeur général peut également accomplir toute autre tâche connexe requise par son supérieur. même que le courrier provenant
des agences gouvernementales
CONDITIONS DE TRAVAIL 1er pôle d’enseignement et de recherche du Québec
et des grandes entreprises pour-
‚ Temps plein, 35 heures semaine; 2e corps étudiant en importance au Canada
‚ Rémunération : Selon les protocoles en vigueur; rait ne pas se rendre à destina-
‚ Date d’entrée en fonction : À convenir. 3e rang des universités de recherche au Canada tion. «Les Canadiens ne sont pas
des tricheurs et nos employés sont
Pour postuler, la date limite est le vendredi 9 septembre 2016 à 16 h. Faites parvenir votre lettre de présentation Conformément aux exigences prescrites en matière d’immigration au Canada, cette honnêtes, dit le président de
et votre curriculum vitæ à l’attention de monsieur Dominique Bouchard, président, par courriel à info@cqrda.ca, annonce s’adresse en priorité aux citoyens canadiens et aux résidents permanents.
par télécopieur au 418-693-9279 ou par la poste. Pour plus de renseignements : www.cqrda.ca L’Université de Montréal souscrit aux principes d’accès à l’égalité en emploi et invite les Postes Canada, Georges Cler-
femmes, les membres des minorités visibles et des minorités ethniques, les personnes mont. Les gens ne le feront pas.»
Toutes les candidatures seront traitées confidentiellement. handicapées et les autochtones à poser leur candidature.

Le Devoir

Les civils étaient évacués vendredi de Daraya, en périphérie de Damas, après la conclusion d’un accord entre le régime et les rebelles.
SYRIE
Étranglée par le régime, Daraya capitule
HALA KODMANI
L’ évacuation ce vendredi
des derniers habitants de
Daraya, en périphérie de Da-
mas, a été obtenue à l’issue
d’un accord entre le régime
Assad et les insurgés syriens
qui lui tenaient tête après qua-
tre ans de siège.
Traînant d’une main une va-
lise à roulettes et de l’autre un
enfant en bas âge, des centaines
de femmes de Daraya ont tra-
versé pour la dernière fois ce
qui reste de leur ville en ruines.
Certaines ont fait un détour par
le cimetière pour une prière
d’adieu à leurs fils, frères, maris
ou proches disparus. Puis des
véhicules du Croissant rouge
syrien les attendaient pour les
conduire jusqu’à la localité voi-
sine de Sahnaya, quelques kilo-
mètres plus au sud. Ce premier
groupe de civils doit être suivi
dans les 48 heures suivantes par
les combattants rebelles et leurs
familles qui devraient gagner la
région d’Idlib contrôlée par l’op-
position, au nord-ouest du pays.
L’accord d’évacuation des
8500 habitants encore pré-
sents à Daraya, qui en comp-
tait 250 000 en 2011, marque
une victoire emblématique
pour l’armée de Bachar al-As-
sad. Une grosse épine dans le
L’ex-président
Lula inculpé
pour corruption
R io de Janeiro — La police
brésilienne a inculpé ven-
dredi l’ancien président Luiz
Inacio Lula da Silva pour cor-
ruption passive et blanchiment
d’argent, dans le cadre d’une
enquête liée au scandale de
corr uption au sein du géant
pétrolier d’État Petrobras.
Cette inculpation, qui sur-
vient en plein procès en destitu-
tion de sa dauphine politique,
Dilma Rousseff, doit être confir-
mée par le parquet, selon le rap-
por t du commissaire Marcio
Adriano Anselmo.
Il a inculpé Lula et sa femme,
Marisa Leticia Lula, pour l’achat
présumé d’un appartement et
d’une maison de campagne de fa-
çon illicite, avec la collaboration
de l’entreprise OAS, impliquée
dans le réseau du corruption au-
tour de la pétrolière Petrobras.
Le couple a «bénéficié d’avan-
tages illicites de la part de l’entre-
prise de BTP OAS, pour un mon-
tant de 2,4 millions de réals »
(750 000 $), selon ce rapport.
L’appartement aurait été acheté
par OAS et rénové par Lula.
Les avocats de Lula ont réagi
en qualifiant le rapport du com-
missaire Anselmo de «pure fic-
tion », affirmant une nouvelle
fois que ces biens immobiliers
«ne sont pas et n’ont jamais ap-
partenu à Lula ou à ses proches»,
mais appartiennent à OAS.
Agence France-Presse
L E D E V O I R ,
flanc du régime syrien vient
d’être arrachée. La localité en
bordure sud-ouest de Damas, la
capitale, avait été l’une des pre-
mières à se soulever contre son
autorité au printemps 2011. As-
siégée depuis l’automne 2012,
elle a continué à défier sa puis-
sance de feu et à nourrir sa ran-
cune. Les batailles entre les
forces prorégime et les groupes
combattants de la ville ont fait
des milliers de morts des deux
côtés en cinq ans. Quelques
3000 civils ont également été
tués dans les raids aériens à
coup de barils d’explosifs.
Barils incendiaires
« Oui, on peut dire que c’est
une capitulation, comme à la
fin des guerres », admet Jawad
Shourbaji, directeur de l’hebdo-
madaire syrien d’opposition
Enab Baladi, maintenant pu-
blié à Istanbul. Avec un groupe
de ses amis activistes, ils
avaient créé ce journal à Da-
raya en 2011 et le distribuaient
clandestinement dans la ville.
« À l’amertume se mêle tout de
même le soulagement que les
dernières familles de la ville
soient sauvées. La situation
était désespérée et il valait
mieux éviter un sacrifice final »,
dit celui qui a quitté sa ville fin
2012. Ces dernières semaines,
Un samedi de deuil en Italie
Après le séisme de mercredi, qui a fait 278 morts,
l’espoir de retrouver des survivants s’amenuise
ELLA IDE
MATHILDE AUVILLAIN
à Amatrice
L’ Italie se préparait à une
journée de deuil samedi
pour les 278 morts du séisme
de mercredi dans le centre de
la péninsule, où des centaines
de secouristes fouillaient en-
core les décombres, sans
grand espoir de retrouver des
survivants.
Les drapeaux sont en berne
samedi dans tout le pays pour
les funérailles des victimes
d’Arquata del Tronto, une des
trois localités des Apennins les
plus touchées.
La cérémonie, avec une
trentaine de cercueils dont
plusieurs d’enfants, aura lieu
en fin de matinée à Ascoli Pi-
ceno, au pied des montagnes
meurtries, en présence du pré-
sident de la République, Ser-
gio Mattarella, et du chef du
gouvernement, Matteo Renzi.
Enterrer les morts
Une autre cérémonie, sans
les corps, est prévue la se-
maine prochaine pour les vic-
times d’Accumoli et sur tout
d’Amatrice, sur l’autre versant
de la montagne.
En attendant, cer taines fa-
milles ont commencé à enter-
rer leurs morts. À Pomezia, au
sud de Rome, l’évêque du dio-
cèse a célébré vendredi après-
midi les funérailles de six vic-
L E S S A M E D I 2 7
LE MONDE
YOUSSEF KARWASHAN AGENCE FRANCE-PRESSE
les hélicoptères du régime lar-
guaient sur les quartiers assié-
gés de Daraya des barils incen-
diaires chargés de napalm, se-
lon les habitants. Cer tains
jours, deux obus s’abattaient
chaque minute sur la ville.
Base militaire
L’ONU, qui avait mené l’an
dernier les négociations pour
une trêve à Moadamiyyat entre
rebelles et régime, a refusé de
faire de même pour Daraya.
Ses représentants ont recom-
mandé qu’une entente directe
se fasse entre les deux parties,
tout en considérant que l’éva-
cuation totale de la ville était la
seule possibilité restante. Des
négociations directes ont été
engagées entre, d’un côté, les
notables locaux en coordina-
tion avec les chefs des brigades
combattantes et le conseil civil
de la ville, et de l’autre, un colo-
nel de la quatrième brigade de
l’armée régulière syrienne,
force d’élite auparavant com-
mandée par Maher al-Assad,
frère du chef de l’État syrien.
La situation stratégique de
Daraya à la sortie sud de Da-
mas et près de la base aérienne
de Mazzé, siège des services de
renseignements de l’armée de
l’air et de leur prison, ne lui lais-
sait aucune chance. Totalement
times, dont un garçon de 8 ans
et deux adolescentes.
Espoirs minces
Selon un dernier bilan de la
protection civile, le nombre de
décès constatés s’élève désor-
mais à 278 morts, dont 218 à
Amatrice, tandis que 388 bles-
sés ont été hospitalisés. Aucun
sur vivant n’a été retrouvé de-
puis jeudi.
Dans le froid de la nuit, à la
lumière des projecteurs ou
dans la chaleur étouffante du
jour, les ef for ts se poursui-
vaient pourtant sans relâche,
en particulier à Amatrice, avec
un va-et-vient incessant de se-
couristes et maîtres-chiens
dans des volutes de poussière.
« Nous allons continuer à
fouiller et à creuser jusqu’à
L’aide du Québec s’organise
Le gouvernement québécois et la Ville de Montréal ont an-
noncé vendredi leur intention de verser 60 000 $ chacun au
fonds de secours de la Croix-Rouge canadienne pour aider
les personnes touchées par le séisme qui a secoué l’Italie
mercredi. Dans un communiqué envoyé au nom de la com-
munauté italienne installée au pays, le Congrès national italo-
canadien s’est dit profondément attristé des conséquences du
tremblement de terre. Il a annoncé que les principaux orga-
nismes de la communauté lançaient une collecte de fonds et
a fourni la liste des divers établissements — notamment des
caisses Desjardins installées à Montréal — où il est désor-
mais possible de faire des dons.
E T D I M A N C H E 2 8
vidée de sa population, la ville
célèbre pour son raisin blanc
aux grains longs et sucrés, va
sans doute être transformée en
base militaire, dès qu’auront été
rasés ses immeubles dévastés.
Libération
Trêve en vue ?
Genève — Les États-Unis et
la Russie ont fait état ven-
dredi à Genève de progrès
pour parvenir à un cessez-le-
feu en Syrie, mais les modali-
tés d’un accord pour tenter
de mettre fin au conflit qui ra-
vage le pays depuis cinq ans
doivent encore être définies.
«Nous sommes parvenus à
clarifier la voie menant» à
une cessation des combats, a
affirmé le secrétaire d’État
américain, John Kerry, à l’is-
sue d’une réunion avec son
homologue russe, Sergueï
Lavrov. Le chef de la diploma-
tie russe a fait état de «pas
très importants en avant».
Il reste toutefois «encore
quelques points, parmi lesquels
l’accès humanitaire aux civils
en danger en Syrie, notam-
ment dans la région d’Alep».
Agence France-Presse
avoir la certitude qu’il ne reste
plus personne », a assuré Luigi
D’Angelo, responsable local
de la protection civile.
Mais les secouristes ont
commencé à déblayer les dé-
combres avec des pelle-
teuses, signe que l’espoir de
retrouver des sur vivants
s’amenuise.
Dans le village, une longue
file de voitures : les familles
des victimes viennent recon-
naîtr e les corps, faute de
quoi la justice interdit leur
évacuation. Une démarche
délicate et d’autant plus com-
pliquée que ce village touris-
tique accueillait aussi des
étrangers dont les familles
sont encore loin.
Agence France-Presse
Le Devoir
A O Û T 2 0 1 6
La justice
française suspend
l’interdiction
du burkini
Plusieurs maires refusent de suivre
la décision, qui doit faire autorité
dans tout le pays
CLAUDINE RENAUD
à Marseille
AURELIA END
à Paris
L oin de calmer les esprits, la
suspension d’un ar rêté
anti-burkini par la justice fran-
çaise a relancé vendredi le dé-
bat sur cette tenue de bain
controversée et, au-delà, sur la
place de l’islam dans l’espace
public en France.
La décision du Conseil d’État,
la plus haute juridiction admi-
nistrative française, n’a pas
convaincu ceux qui réclament
un durcissement de la législa-
tion sur les signes religieux,
dans un pays meurtri par une
série d’attentats djihadistes et
où vit la plus forte communauté
musulmane d’Europe.
Saisi par des organisations de
défense des droits de l’Homme,
le conseil d’État a sèchement
suspendu la décision du maire
de Villeneuve-Loubet, bannis-
sant de ses plages la tenue cou-
vrante por tée par cer taines
musulmanes.
Pour cette instance, une res-
triction de l’accès aux plages
ne peut être justifiée qu’en cas
de « risques avérés » pour l’or-
dre public, et non pas sur la
base de « l’émotion ou des in-
quiétudes », même dans des
communes proches de Nice,
où un attentat jihadiste a fait
86 morts le 14 juillet.
À défaut de ces « risques avé-
rés », interdire ces tenues de
bain porte « une atteinte grave
et manifestement illégale aux li-
ber tés fondamentales », a as-
séné le Conseil d’État.
Refus d’obtempérer
Cette décision, saluée par
les représentants du culte mu-
sulman en France, doit faire
autorité dans tout le pays, où
une trentaine d’autres com-
munes ont pris une décision
similaire, suscitant une polé-
mique enflammée, particuliè-
rement à l’étranger.
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C 5
Pas question, ont immédia-
tement rétorqué plusieurs
maires de la côte méditerra-
néenne qui ont annoncé qu’ils
maintenaient leurs interdic-
tions du burkini et réclamé
une loi pour l’interdire dans
le pays.
La mairie de Nice « va conti-
nuer à verbaliser » les femmes
por tant un burkini, tant que
son arrêté n’est pas invalidé, a-
t-elle déclaré à l’AFP. « Au-
cune procédure n’est en cours
contre notre arrêté », a ren-
chéri le mair e d’extrême
droite de Fréjus.
Quant au maire socialiste
de Sisco, Ange-Pierre Vivoni,
il maintient d’autant plus son
interdiction qu’elle a été prise
au lendemain d’une violente
rixe entre des Marocains et
des villageois dans sa com-
mune mi-août. Pour lui, il y
avait donc bien une menace à
l’ordre public.
Décision saluée
Parmi les représentants mu-
sulmans, on voulait croire à
une accalmie.
Le secrétaire général du
Conseil français du culte mu-
sulman (CFCM), Abdallah Ze-
kri, a salué une « décision de
bon sens », une « victoire du
droit, de la sagesse ». La grande
mosquée de Lyon a appelé les
musulmans à être « fiers de la
France ».
« Il appar tient désormais à
chacun de rechercher dans la
responsabilité l’apaisement, qui
seul est de nature à éviter les
troubles à l’ordre public et à
conforter le vivre-ensemble », a
af firmé, prudemment, le mi-
nistre de l’Intérieur Bernard
Cazeneuve.
Dans un pays qui s’enflamme
régulièrement sur la place de
l’islam dans la société et à
huit mois de l’élection prési-
dentielle, la classe politique
française s’est engouf frée
dans le débat.
Agence France-Presse
Photo: Maxime Juneau, L’État Brut
C 6 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6

INTERNATIONAUX DE TENNIS
DES ÉTATS-UNIS
Françoise Abanda
échoue à se qualifier
N ew York — Alors qu’elle
se trouvait au seuil du ta-
bleau principal des Internatio-
naux de tennis des États-Unis,
la Montréalaise Françoise
Abanda a subi l’élimination
vendredi.
Lors d’un duel de troisième
tour de la ronde des qualifica-
tions, Abanda, 229e au classe-
ment WTA, s’est inclinée en trois
manches de 6-2, 3-6 et 6-2 contre
la Roumaine Ana Bogdan,
11e tête de série des qualifica-
tions et 117e joueuse mondiale.
Bogdan, 23 ans, a dominé
Abanda, 19 ans, dans toutes
les facettes du jeu au service.
Elle a obtenu quatre as contre
deux pour sa rivale et commis
trois doubles fautes, soit la
moitié moins qu’Abanda.
Bogdan a également pré-
senté de meilleures statis-
tiques au chapitre de l’effica-
cité des premières balles (70 %
contre 62 %) et pour les points
gagnés sur ses premières
balles (65 % contre 60 %).
Abanda a aussi été victime
de six bris de ser vice en
14 tentatives, alors qu’elle en a
obtenu trois en cinq chances.
Également vendredi, Steven
Diez, de Toronto, a subi la dé-
ception en s’inclinant 1-6, 6-4,
6-2 face à l’Américain Chris-
tian Harrison.
Bouchard
face à Siniakova
Vendredi, les responsables
du tournoi ont procédé au ti-
rage au sort du tableau princi-
pal, et la Québécoise Eugenie
Françoise Abanda
LES SPORTS
Bouchard af frontera au tour
initial Katerina Siniakova, une
Tchèque de 20 ans classée
73e au monde.
Actuellement 40 e joueuse
mondiale, Bouchard se trouve
dans la moitié supérieure du
tableau, la même que l’Améri-
caine Serena Williams, la favo-
rite. Si Bouchard gagne son
duel de premier tour, elle pour-
rait af fronter la Française
Caroline Garcia, 25e au monde.
Une autre victoire de Bou-
chard pourrait la mener vers
un affrontement de troisième
ronde contre la Polonaise
Agnieszka Radwanska, classée
4e tête de série.
De son côté, Milos Raonic,
5e tête de série, disputera son
match de premier tour contre
l’Allemand Dustin Brown,
87e joueur au classement ATP.
La route de Raonic vers une PAUL CHIASSON LA PRESSE CANADIENNE
deuxième finale d’affilée à un
tournoi du Grand Chelem est
toutefois parsemée d’embûches.
Retour sur terre pour les Alouettes
En quatrième ronde, Raonic Après avoir surpris le Rouge et Noir à Ottawa la semaine dernière, les Alouettes de Montréal tentaient vendredi de demeurer
pourrait devoir livrer bataille sur la bonne voie alors que les Blue Bombers de Winnipeg, eux-mêmes en quête d’un quatrième gain consécutif, étaient les visi-
au Français Gaël Monfils, qui teurs au stade Percival-Molson. Leur bel élan s’est heurté à la réalité d’une ligne d’attaque erratique pour se terminer par une
l’a éliminé en quarts de finale défaite de 18 à 32. Lire le compte rendu du match sur le site Web et l’application tablette du Devoir.
de la Coupe Rogers à Toronto
à la fin de juillet.
Par la suite, Raonic pourrait
se mesurer à l’Espagnol Rafael SOCCER FÉMININ
Nadal en quarts de finale, et au
Serbe Novak Djokovic, nu-
méro 1 mondial, en demi-finales.
Quant à Vasek Pospisil, son
match de premier tour l’oppo-
Le Canada grimpe au 4e rang mondial
sera au Slovaque issu des qua-
lifications Jozef Kovalik. L e Canada s’est hissé au
e
4 rang du classement
mondial de soccer féminin
riale avait bondi de 80 points
en décembre 2008.
C’est la première fois que le
France en quarts de finale.
Sinclair honorée
cupe le 2 e rang de l’histoire
du soccer féminin, der rière
l’Américaine Abby Wambach
La Presse canadienne grâce à sa médaille de bronze Canada se faufile par mi le Par ailleurs, la capitaine de et ses 184 buts sur la scène
aux Jeux olympiques de Rio top 5 du classement mondial, la formation canadienne, internationale.
de Janeiro. après avoir déjà occupé le Christine Sinclair a été nom- Sinclair a dévoilé après le
À la suite de sa victoire de 7e rang. mée vendredi joueuse par ex- match face au Brésil que son
2-1 contre le Brésil lors du Malgré leur élimination en cellence de la National Wo- père est décédé deux mois
duel pour l’obtention de la quar ts de finale à Rio, les men’s Soccer League aux Jeux seulement avant les Jeux.
3 e place aux JO, le Canada a États-Unis conser vent le de Rio. Elle a inscrit un total de
récolté 93 points et a grimpé 1 e r rang, devant les Alle- Sinclair, qui por te les cou- trois buts pendant les JO.
de six échelons . mandes, championnes olym- leurs des Thorns de Portland La joueuse par excellence
Ce gain est un record en piques, et la France. dans la NWSL, a marqué le de la NWSL aux Jeux a été
13 ans d’histoire du classe- Les Canadiennes ont but gagnant dans la victoire du choisie lors d’un scr utin au-
ment de la Fédération inter- rempor té cinq de leurs six Canada dans le match pour la près des membres des mé-
nationale de football associa- matchs aux Jeux de Rio. médaille de bronze. dias qui couvrent les activités
tion. En juillet 2015, le Came- Elles ont notamment vaincu Il s’agissait de son 165e but de la ligue.
PAUL CHIASSON LA PRESSE CANADIENNE roun avait ajouté 87 points l’Allemagne en ronde préli- en 250 matchs avec l’équipe
tandis que la Guinée Équato- minair e avant de battr e la nationale du Canada. Elle oc- La Presse canadienne

AV I S L É G AU X E T A P P E L S D ’ O F F R E S
AVIS DE CLÔTURE AVIS PUBLIC DE NOTIFICATION
D'INVENTAIRE
(Avis dans un journal : C.c.Q.,
(articles 136 et 137 C.p.c.)
Avis est donné à Succession AVIS
art. 795, al. 2)
Prenez avis que René SÉGUIN,
Rachel Levy (Auday) de vous
présenter au greffe de la Cour LÉGAUX
en son vivant domicilié au 393,
rue Agnès-Martin, Terrebonne,
du Québec, du district judiciaire
de Québec situé au 300 boul. & APPELS
D’OFFRES
Québec, J6Y 0C4, est décédé à Jean-Lesage, Québec, Québec,
Terrebonne, le 11 novembre dans les 30 jours afin de rece-
AVIS D’APPEL D’OFFRES DE LOCATION Toutes les propositions présentées doivent être 2015. Un inventaire de ses biens voir l'avis d'exécution, déclara-
LOCATION D’ESPACES
conformes à la réglementation municipale (zonage et
construction) et provinciale (construction) applicables
a été dressé conformément à la
loi et peut être consulté par les
tion de la tierce-saisie et état des
frais qui y ont été laissés à votre
HEURES DE TOMBÉE
POUR LE CENTRE D’HÉMATO-ONCOLOGIE selon les règlements et les codes en vigueur au mo- personnes intéressés à l'étude attention dans la cause numéro Les réservations
(CISSSLAU-CT-AO-20160610) ment de l’ouverture de la soumission. Le bail est de de Paméla Marinier, notaire, 200-22-077761-161.
Le Centre intégré de santé et de services sociaux des Dix (10) ans avec renouvellement automatique annuel 3380, Boul. Concorde Est, Laval, Vous devez répondre à cette de- doivent être faites
Laurentides, ayant son siège social au 290, rue de tel que spécifié au bail type du Ministère de la santé Québec, H7E 2C2. Donné ce 25 mande, sans quoi nous procéde- avant 16h00
Montigny à Saint-Jérôme (Québec), et ci-après dési- et des services sociaux. août 2016 à Laval. Signé par rons à la distribution des som- pour publication
gné le REQUÉRANT, désire louer des espaces d’une Claire WATHIER, liquidateur. mes saisies en vertu de la Loi.
Les personnes intéressées peuvent se procurer la do- Le présent avis est publié à la
deux (2) jours
superficie minimale brute de 1358 mètres carrés,
visant à accueillir un centre d’hémato-oncologie.
cumentation, au coût de 50$, en communiquant avec demande de Patrick Martin, plus tard.
le service des approvisionnements au 450-432-2777 AVIS
huissier, qui a tenté sans succès
La proposition devra respecter le périmètre de re- x26043. La seule méthode de paiement acceptée sera En raison de sa cessation défini-
de vous signifier les documents Publications
cherche ci-contre. Seules les soumissions ayant une comptant. Veuillez-vous assurer d’avoir la monnaie tive de l'exercice de sa profes- du lundi:
décrits ci-haut.
proposition d’espace locatif située à l’intérieur de ce exacte. sion, la garde des dossiers des
patients du Docteur Sheldon Ta-
Il ne sera pas publié à nouveau, Réservations
périmètre seront considérées dans le cadre du présent à moins que les circonstances
appel d’offres.
La proposition doit être valide pour une période de ger a été confiée à Docteur Pa-
ne l'exigent.
avant
cent vingt (120) jours à compter de la date d’ouverture blo Chrétien, qui exerce sa pro- 12 h 00
Québec, le 18 août 2016
des soumissions. Les soumissions doivent être ac- fession de dentiste au 3333, le vendredi
Denise Guérard, huissière
compagnées d’un cautionnement de proposition cor- Chemin Queen Mary, Bureau
respondant à dix pourcent (10%) du loyer total pour 420, Montréal, province de Qué- Publications
la première année du bail. Le cautionnement doit être bec. Son numéro de téléphone AVIS PUBLIC DE NOTIFICATION
est le (514) 733-3135 et les heu- (articles 136 et 137 C.p.c.)
du mardi:
valide jusqu’à la signature du bail.
res de bureau de sa clinique Avis est donné à Succession Réservations
Les soumissions seront reçues, en trois (3) copies AVIS AUX CRÉANCIERS
DE LA PREMIERE sont du lundi au jeudi de 8h à Gérard Veilleux de vous présen- avant
conformes (une (1) originale et deux (2) copies) dans 17h. ter au greffe de la Cour du Qué-
une enveloppe cachetée prévue à cet effet, et ou- ASSEMBLÉE 16 h 00
Les patients concernés qui n'ac- bec, du district judiciaire de Qué-
vertes publiquement à la date et à l’endroit suivants : Dans l’affaire de la faillite: cepteront pas ladite cession bec situé au 300 boul. Jean-Le- le vendredi
Date : 20 septembre 2016 Avis est par la présente pourront, dans les 30 jours du sage, Québec, Québec, dans les
donné que la faillite de Li- présent avis, reprendre leur dos- 30 jours afin de recevoir l'avis
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Montréal, le 25 août 2016
tierce-saisie et état des frais qui
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Ville : Saint-Jérôme (Québec) J7Z 5N6 (articles 136 et 137 C.p.c.)
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450-432-2777 x26043 09-2016 à 13h30 à l’adresse Avis est donné à Succession Sur Internet :
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se retrouver sur un maximum de deux étages, toute- Demande d’information : mes saisies en vertu de la Loi. et-annonces/avis-publics
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fois, cette condition ne peut être acceptée que si les Les soumissionnaires qui désirent recevoir de l’infor- Le présent avis est publié à la www.ledevoir.com/services-
bec H1L 1A1 Jean Fortin & Québec, du district judiciaire de
deux étages sont directement l’un au-dessus de l’au- mation ou des précisions au regard de l’appel d’offres demande de Charles-Henri Lau- et-annonces/appels-d-offres
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disponible afin de permettre le parcours des patients niquant, avec la personne suivante et en prenant soin succès de vous signifier les do-
JeanFortin.com les 30 jours afin de recevoir avisdev@ledevoir.com
cuments décrits ci-haut.
de l’entrée du bâtiment jusqu’à ces étages. de mentionner le numéro et le titre du projet LOCATION l'avis d'exécution, déclaration de
Le 22 août 2016 Il ne sera pas publié à nouveau,
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de la zone ambulatoire pourront être répartis sur un CISSS des Laurentides Québec J4G lB5 mande, sans quoi nous procéde- À TOUS NOS
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tous se retrouver sur un seul et même étage; le rez- Pendant la période d’appel d’offres, le REQUÉRANT or- demande de Maureen Dubé, prendre connaissance
de-chaussée. Les lieux proposés doivent être acces- ganisera une rencontre d’information au bureau admi- huissière, qui a tenté sans suc- de votre annonce et
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jacentes à l’entrée de l’espace locatif proposé incluant de cette rencontre, les représentants du REQUÉRANT à moins que les circonstances malie qui s’y serait
5 cases pour personnes handicapées. Toutes les répondront aux questions des soumissionnaires. Aucun ne l'exigent. glissée.
cases indiquées précédemment devront être identi- procès-verbal de cette rencontre d’information faculta- Québec, le 18 août 2016
fiées et réservées à l’usage exclusif du CISSS des tive, mais recommandée, ne sera fait, ni remis à aucun Denise Guérard, huissière En cas d’er reur de
Laurentides. moment. l’éditeur, sa responsa-
La date d’occupation prévue est le 24 mars 2017 et la Le Centre intégré de santé et de services sociaux des bilité se limite au
durée de la location recherchée est de 10 ans. Laurentides ne s’engage à accepter ni la plus basse, coût de la parution.
ni aucune autre des propositions présentées.

P OLITIQUE
Une aide ponctuelle et transitoire aux médias demandée à l’État
STÉPHANE
BAILLARGEON
B rian Myles demande à
l’État d’aider « de façon
transitoire » les médias impri-
més à traverser la crise qui
touche leur secteur, situation
en partie provoquée par la ré-
volution numérique.
Le directeur du Devoir pro-
pose un plan d’inter vention
quinquennal en neuf points
dans un mémoire déposé dans
le cadre des audiences pour le
renouvellement de la politique
culturelle du Québec.
La position du directeur du
journal indépendant a été pré-
sentée publiquement vendredi
après-midi. Il s’agit de la seule
présentation de la part d’un mé-
dia d’information dans le cadre
de ces travaux ministériels.
L’Association des journalistes
indépendants du Québec a
aussi présenté un mémoire, à
Laval, en juin, aux débuts de la
consultation qui se termine
lundi, à Sherbrooke, après
18 séances sur tout le territoire.
Le ministre de la Culture et
des Communications dirige
les audiences. Luc For tin a
semblé par ticulièrement ré-
ceptif à certaines idées.
« Je suis ouvert à un tel sou-
tien, mais nous n’allons pas
soutenir un modèle d’af faires
qui est dépassé, a-t-il déclaré
après la présentation du direc-
teur du Devoir. On veut juste-
ment vous aider à prendre un
virage numérique, et je com-
prends que votre intervention
va dans ce sens. Vous parlez
Le ministère de la Culture promet des fonds pour les sorties culturelles
STÉPHANE
BAILLARGEON
Q uébec entend agir pour fa-
voriser le maillage entre
les milieux culturel et scolaire
avant même l’adoption de la
nouvelle Politique de la cul-
ture en préparation. La loi-ca-
dre devrait être déposée avant
la fin de 2017. Cependant, dès
la prochaine entrée scolaire,
dans un an, Québec promet de
mettre en place des mesures
pour favoriser davantage de
sorties scolaires et d’initiation
aux arts pour les élèves.
« Dans le dernier budget, il y
avait trois millions de dollars de
plus par année pendant trois
ans pour ce maillage entre la
culture et l’école, dit au Devoir
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DISCRIMINATION
INTERDITE
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personne du Québec rappelle que
lorsqu'un logement est offert en lo-
cation (ou sous-location), toute per-
sonne disposée à payer le loyer et
à respecter le bail doit être traitée
en pleine égalité, sans distinction,
exclusion ou préférence fondée sur
la race, la couleur, le sexe, la gros-
sesse, l'orientation sexuelle, l'état
civil, l'âge du locataire ou de ses
enfants, la religion, les convictions
politiques, la langue, l'origine ethni-
que ou nationale, la condition so-
ciale, le handicap ou l'utilisation
d'un moyen pour pallier ce handi-
cap.
L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6 C 7
CULTURELLE
CULTURE
consensus, notamment auprès on croit qu’on pourra fidéliser
de TC Media et Capitales Mé- de nouvelles clientèles. »
dias. Alors, pourquoi s’être Le délai. Et pourquoi prévoir
pointé seul ? lui a demandé son
employé avant la représenta-
tion publique.
une aide sur cinq ans ? a de-
mandé le ministre For tin en
répétant qu’il ne pouvait envi-
« Je n’attends pas après les sager une aide permanente.
autres pour agir, a-t-il répondu. « Tout change très vite, a dit le
En fait, notre coalition n’a pas directeur. Cinq ans m’apparaît
encore fait de sortie sur la place un délai raisonnable. Il nous
publique en tant que coalition. permettra de voir quelles plate-
Mais nous avons fait des repré- formes vont s’imposer. En ce
sentations derrière des por tes moment, on a la concurrence
closes sur la question de la taxe de trois plateformes, la tablette,
ver te, de la TVQ, du crédit le téléphone intelligent et la
d’impôt. Je dirais qu’il y a un phablette, avec le site Internet à
consensus assez large qui se dé- la remorque. Cinq ans va nous
gage dans le monde médiatique permettre de voir l’évolution
sur des mesures d’aide. Le des technologies et de poursui-
Devoir, Capitales Médias, vre le retrait du format papier.
Transcontinental et même la Au final, ce sont les lecteurs qui
FNC [la Fédération nationale décideront. Cinq ans donne du
des communications, affiliée à temps au temps. »
la CSN], on dit à peu près les L’indépendance. Comment ga-
mêmes choses. » rantir l’impartialité si les mé-
Le ministr e a réagi à la dias sont financés par l’État, a
PEDRO RUIZ LE DEVOIR présentation en posant trois demandé le ministre. « Je par-
Le ministre Luc Fortin a demandé à Brian Myles comment il envisageait de préser ver l’impartialité questions. tage votre préoccupation et votre
des médias si ceux-ci recevaient du financement de l’État. La transition. Le ministre a de- lecture, a répondu M. Myles.
mandé si M. Myles a la certi- On veut préser ver cette indé-
aussi d’une aide transitoire, est menacé. « Il y a urgence salariale pour couvrir une part tude qu’après une période tran- pendance, et la façon d’y arriver,
pas d’une aide permanente. » d’agir, a dit le directeur. On de la production de l’informa- sitoire, les médias soutenus se- c’est de ne pas conditionner
constate que vingt journaux tion ou des investissements ront concurrentiels et viables l’aide à un jugement qualitatif.
L’urgence d’agir imprimés ont disparu au Qué- numériques (par exemple en acquérant des revenus auto- […] Il faut y aller sur des cri-
Les idées de base de la bec dans les dernières années, pour, développer des applica- nomes. « Ce serait alors certai- tères quantitatifs, les par ts de
proposition Myles sont pu- une diminution de 11 % des tions) ; l’exemption de la taxe nement plus simple et plus fa- marché, les tirages, le nombre
bliées en page B 5 et sur emplois et des per tes fiscales de recyclage ; l’abolition de la cile, a répondu le directeur. d’employés, etc. Il faut que le
LeDevoir.com. La première pour le gouvernement évaluées TVQ pour les jour naux ; et Pour l’instant, nous n’avons pas gouvernement s’assure de me-
établit que les médias tradi- à 22 millions. » Les difficultés l’augmentation « significative » les moyens d’investir massive- sures universelles. Au Canada,
tionnels sont des chaînons es- des médias imprimés sont en du placement publicitaire de ment, à par t quelques conglo- quand on a décidé de subven-
sentiels dans le rayonnement partie expliquées par la chute l’État dans les journaux. mérats, et encore. On l’a vu : tionner les magazines pour faire
de la culture nationale, d’où sa des revenus publicitaires. l’aventure de La Presse+ est un face à la concurrence améri-
présentation devant le minis- Les solutions évoquées pré- Agir seul ? succès pour La Presse, mais un caine, on les a subventionnés
tère qui s’occupe des deux voient la création d’un pro- D’entrée de jeu, le directeur échec pour le Toronto Star [qui tous, sans distinction. »
secteurs connectés. gramme de subventions ou de a dit parler en son nom, même a acheté la même application
Or, le secteur médiatique crédits d’impôt sur la masse si certaines propositions font pour tablette]. Avec de l’aide, Le Devoir
Un nouvel album
qui n’est pas triste
Luc Fortin, ministre de la Cul- nouvelle politique en sera une l’école et l’éducation est une commentaires. Sherbrooke
ture et des Communications du gouvernementale et non seule- préoccupation partagée et très, sera le dix-huitième et dernier Avec Encore un soir, Céline
Québec. Nous aussi, on veut ment ministérielle. Elle enga- très for te par tout. Pour moi, point de chute des audiences Dion lance un premier album
faire un ef for t de notre côté.
Nous travaillons à une an-
nonce, mon collègue de l’Éduca-
gera donc l’État de manière
transversale. « Je le dis chaque
fois : nous allons interpeller
c’est une très bonne nouvelle,
puisqu’en devenant ministre de
la Culture, j’ai dit que j’allais
lundi. Le glas des premiers
bilans se fait entendre.
Il reste encore plusieurs
original en français en quatre
ans. Il s’agit de son premier al-
bum depuis la mort de son
tion Sébastien Proulx et moi- d’autres ministères et d’autres en faire une priorité. Les habi- étapes à franchir. Le minis- mari et gérant, René Angélil.
même. Nous souhaitons poser sociétés d’État que les nôtres », tudes en matière de consomma- tère attend les documents de Elle assure cependant qu’il ne
un geste dans ce sens pour la dit M. Fortin. tion culturelle se prennent en groupes sollicités, notamment s’agit pas d’un album triste, de
prochaine rentrée scolaire. Ce Ce mariage se ferait entre bas âge, notamment chez les sur la question de la langue et la même façon que le specta-
sera un premier geste dans le deux partenaires inégalement 4 à 11 ans. Et lorsqu’on investit du patrimoine. Des exper ts cle qu’elle présente au Québec
sens que nous aurons entendu dotés. Le budget du ministère de ce côté, les retombées se font universitaires fourniront des depuis les dernières semaines
pendant les audiences. » de la Culture se compte en sentir dans l’ensemble du mi- avis. L’automne permettra de n’est pas un spectacle triste.
La déclaration a été faite en centaines de millions. Celui de lieu culturel. Je pense donc que poursuivre les synthèses. La Presse canadienne
entrevue, jeudi, en marge des l’Éducation, en milliards. L’ar- c’est un secteur d’intervention Une fois le projet de politique
audiences pour le renouvelle- gent est là. prioritaire qui rejoint l’ensem- déposé, il faudra repar tir en Lire aussi › La grande
ment de la Politique culturelle « Il y a des thèmes plus spéci- ble des préoccupations. » consultation au sein de la com- finale du Festival interna-
du Québec, qui se poursuivent fiques à cer taines régions, Le ministre et son équipe mission parlementaire concer- tional de la chanson de Granby
à Montréal ce vendredi. Cette poursuit-il. Sur la Côte-Nord, ont entendu quelque 325 mé- née. En 1992, cette étape avait avait lieu vendredi soir. Un
intention d’arrimer l’école et la nous avons naturellement plus moires depuis les débuts des généré quelque 250 mémoires. texte de Sylvain Cormier à lire
culture donne l’occasion au parlé des autochtones. Mais la travaux en juillet. Plus de 3000 sur l’application tablette et le
ministre de confirmer que la question du mariage entre personnes ont transmis leurs Le Devoir site Web du Devoir.
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chef Olivier Perret Page D 5 à Québec Page D 6

CAHIER D › L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6

TOURISME SAGUENAY–LAC-SAINT-JEAN

La Véloroute traverse de vastes zones agricoles. Ci-dessous : deux beaux points de vue sur le lac Saint-Jean.

Circuit vert au pays des Bleuets

Un trajet mémorable de 256 kilomètres à vélo, autour du lac Saint-Jean

MARCO FOR TIER LE DEVOIR

Une randonnée facile, jalonnée de plages, de bonnes tables et

d’auberges sympathiques, autour d’un des plus beaux lacs du
Québec : la Véloroute des bleuets figure parmi les meilleurs
circuits de cyclotourisme de la province — et peut-être du
monde. Récit d’une virée mémorable au Lac–Saint-Jean.
TOURISME SAGUENAY–LAC-SAINT-JEAN

MARCO FOR TIER on serait restés là, dans le notre route vers Dolbeau-Mis- cole au nord de la région. On village de Normandin, une di-
parc, une ou deux journées de tassini en passant par le mou- traverse des champs de canola zaine de kilomètres plus loin :

C
e matin-là, des nua-
ges ont envahi le
ciel au moment où
l’on montait sur
nos vélos. Puis le
vent s’est levé. Cette première
journée sur la Véloroute a été
la plus mouvementée de notre
tour du lac Saint-Jean.
Des averses et des bour-
rasques nous ont accompa-
gnés sur les 28 kilomètres qui
séparent Alma et le parc natio-
nal de la Pointe-Taillon. Oh,
rien de dramatique. Quand on
part pour cinq jours à vélo, il
faut se préparer à toutes les
humeurs de la météo.
Le beau temps est revenu dès
notre arrivée au parc, en fin
d’après-midi : visage au soleil,
les pieds dans l’eau, nous avions
l’immense plage de sable fin
presque à nous tout seuls.
C’était tellement beau, on
était tellement bien… Avoir su,
plus. Nous avons passé la nuit
dans une tente Huttopia tout
équipée, déjà installée sur
place. Pratique, confortable, et
pas besoin de transporter du
matériel de camping.
La région des castors
Le lendemain matin, on de-
vait par tir car une chambre
nous attendait dans un motel de
Dolbeau-Mistassini. Il faisait
beau. Et beaucoup moins chaud
qu’à Montréal. Nous avons tra-
versé le parc national sur la
piste cyclable en gravier qui
longe le lac. On a vu un orignal.
Le long du sentier, des dizaines
d’arbres abattus confirmaient
que c’est le pays des castors.
Après avoir pris le traversier
jusqu’à Péribonka, on a mangé
au bistro du village. Puis on a
fait une sieste sur les tables de
pique-nique qui nous atten-
daient au soleil. On a continué
lin historique de Sainte-Jeanne-
d’Arc, un charmant village
fondé au pied d’une chute.
En route vers Dolbeau, nous
avons traversé une forêt et des
bleuetières à per te de vue.
C’est tranquille.
C’est joli. Ça sent bon. C’est
un peu moins joli, disons, en
arrivant à Dolbeau-Mistassini
par la route 169, sorte de bou-
levard Taschereau où les
concessionnaires automobiles
succèdent aux restaurants de
poutine. On est au Québec,
quand même.
La piste cyclable dévie dans
les petites rues résidentielles
et nous mène vers la chute des
Pères, où nous attend notre
motel à côté de la rivière.
Des champs à perte de vue
La jour née du lendemain
nous mène encore loin du lac
Saint-Jean, dans la zone agri-
à perte de vue, puis des bleue-
tières. En fin d’avant-midi, un
coup de cœur nous attend au
village d’Albanel.
L’entreprise familiale Dé-
lices du Lac–Saint-Jean a ou-
vert en novembre dernier un
musée voué au bleuet sauvage.
La copropriétaire, Émilie Gau-
dreault, nous fait visiter la bou-
tique-atelier où elle et sa petite
équipe nous font redécouvrir
ce qu’elle appelle la « manne
bleue » de la région.
Ça sent les confitures, les
tar tinades et tous les autres
produits cuisinés sur place. « Je
suis une passionnée du bleuet
sauvage », dit Émilie. Une en-
trepreneure dans l’âme, aussi :
elle a acheté sa première terre
à bleuets à l’âge de 15 ans.
Là où ils étaient juste 4000
Une autre surprise nous at-
tendait pour le dîner dans le
le restaurant Dédélicieux, si-
tué dans un centre commer-
cial anonyme en bordure de la
route 169. En route
Pourquoi Dédélicieux ?
Par ce que c’est un r estau- vers Dolbeau,
rant qui rend hommage à
Dédé For tin, l’ex-chanteur on traverse
des Colocs. une forêt
Normandin, c’est la « petite
ville » où « on était juste 4000 » et des bleuetières
dans la chanson des Colocs.
La rue principale s’appelle en- à perte de vue.
core Saint-Cyrille.
Le restaurant Dédélicieux C’est tranquille.
est situé dans le « centre C’est joli.
d’achats » de la chanson.
« On voulait un restaurant Ça sent bon.
qui a une personnalité, un res-
taurant pas comme les au -
tres », raconte Émilie Frigon,
la copropriétaire avec Marie-
Josée Girard.
VOIR PA GE D 2 : VÉLO
D 2 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6

PLAISIRS
TOURISME Ça fait du bien de s’arrêter pour prendre un jus et faire une saucette dans l’eau (plutôt froide) du lac. La plupart des plages proposent canots, kayaks, pédalos
ou motomarines en location. Mais on préfère poursuivre notre route à vélo en se promettant de revenir.

TOURISME SAGUENAY–LAC-SAINT-JEAN
La Véloroute des bleuets longe le lac Saint-Jean en proposant des points de vue exceptionnels.

paraît que la Véloroute passe

Nos coups VÉLO devant la maison du député lo-

cal, le premier ministre Phi-
SUITE DE LA PAGE D 1 lippe Couillard.
de cœur Premier arrêt : le parc du Sa-
L’idée d’un resto en l’honneur cré-Cœur, sur la rive de la ri-
Le parc national de la du plus célèbre des résidants du vière Ashuapmushuan. Une
Pointe-Taillon. Un des plus village s’est vite imposée. La fa- belle fontaine donne des airs
beaux du Québec. Magni- mille de Dédé a approuvé le d’Europe à l’endroit.
fique plage. Nature sau- projet. Le menu s’inspire du On va prendre un verre à La
vage. 45 kilomètres de sen- chanteur. L’endroit est décoré Chouape, la microbrasserie lo-
tiers cyclables. de photos, de dessins et de pa- cale avec vue sur la rivière. On
roles de chansons des Colocs. retrouve Geneviève et Nicolas,
L’Économusée de la confitu- Dans un coin, on un jeune couple d’en-
rière. Bleuet sauvage, voit des objets lui seignants et des
à Albanel. ayant appar tenu : grands voyageurs
ses lunettes d’avia- croisés plus tôt dans
Le restaurant Dédélicieux à teur, une paire de la journée.
Normandin fait revivre la chaussures, un ma- Comme nous, ils
mémoire de Dédé Fortin, le caron du OUI… Au- adorent la Vélorou-
chanteur des Colocs mort dessus de la porte te, ses paysages, les
tragiquement en 2000. qui mène à la cuisine : « Je rencontres, l’aventure…Ce soir,
chante comme une casserole.» on se paye la traite en soupant à
Saint-Félicien. Ville char- Il y a 25 ans, ils étaient 4000 l’auberge des Berges, un peu
mante. Belles vues sur la ri- à Normandin. Ils sont mainte- plus loin sur la route, décrite
vière Ashuapmushuan. Mi- nant 3593, mais plusieurs comme une des meilleures ta-
crobrasserie La Chouape. jeunes de la place reviennent bles de la région.
lancer des entreprises, fonder C’est d’abord un endroit ma-
Village historique de Val-Jal- des familles… gnifique. La salle à manger, MARCO FOR TIER LE DEVOIR
bert. La prochaine fois, on La « petite ville » revit grâce dans une verrière à l’arrière, De belles plages jalonnent le parcours cycliste, comme ici à Métabetchouan.
réserve une chambre dans à des gens comme Émilie et nous fait voir le plus beau cou-
une des maisons où vi- Marie-Josée, qui ont ouvert un cher de soleil, sur la rivière Des fantômes est même possible de dor- biens, Métabetchouan, Saint-
vaient les habitants. resto de déjeuners et dîners tout en bas. Nous sommes en grande mir dans ces maisons bien Gédéon…
pour pouvoir souper à la mai- Le lendemain, on fait une forme en arrivant à notre des- rénovées ou dans les cham- Ça fait du bien de s’arrêter
Marina de Roberval. Vue son avec leurs chums et leurs halte à Saint-Prime pour visiter tination pour ce soir, le cam- bres à l’étage supérieur du pour prendre un jus et faire
magnifique sur le lac. Res- enfants. le musée du cheddar. On ap- ping de Val-Jalber t. Oui, Val- magasin général. Le cou- une saucette dans l’eau (plutôt
taurant, crèmerie, Maison C’est bon, chez Dédélicieux. prend comment la famille Per- Jalber t, ce « village fantôme » vent, qui ser vait aussi d’é - froide) du lac.
du vélo, parc pour enfants. Ils font aussi du bon expresso. ron a commencé à fabriquer qui a été déserté dans la pre- cole, est impressionnant. La plupart des plages propo-
Ça roule bien à vélo après du fromage à la fin du XIXe siè- mière moitié du siècle dernier L’ancien moulin, au pied de sent canots, kayaks, pédalos
Les plages de Métabet- avoir bu un allongé préparé cle, dans cette maison de 1895. après la fer meture de son la fameuse chute de 72 mètres ou motomarines en location.
chouan, Desbiens et Saint- par Émilie. Il y a même un pe- Intéressant. unique industrie, une usine de — 20 mètres de plus que la On préfère poursuivre notre
Gédéon. tit stationnement de vélo de- On déguste aussi des fro- pâte et papier qui avait vu le chute du Niagara —, héberge route à vélo en se promettant
vant le restaurant. mages fins des 10 fromageries jour en 1901. désormais un bon restaurant. de revenir.
du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Pour être honnête, on Au moment de notre visite, la Oui, c’est ce qu’on se dit en
Bière et fromage qui n’ont rien à envier aux fro- n’avait pas de grandes attentes vaste majorité des clients revenant à notre point de dé-
On repar t heureux vers la mages français ou d’ailleurs au envers ce « village fantôme ». étaient d’origine française. part, le centre de villégiature
jolie ville de Saint-Félicien. Il Québec. Le but était surtout de dormir On se dit qu’ils ont raison de Dam-en-terre, à Alma, après
Pour couronner le tout, dî- dans un des adorables mini- s’émouvoir devant la beauté une excursion de cinq jours :
ner au restaurant Perron, près chalets en bois of ferts par le de ces « grands espaces ». on reviendra sur la Véloroute.
de l’église du village, où l’on camping. Val-Jalbert fut pour- Le dernier segment, entre
peut se servir à volonté au bar tant une des surprises de no- Val-Jalber t et Alma, est peut- Le Devoir
à poutine. On roule 50 ou 60 tre Véloroute. être le plus beau de toute la
kilomètres de vélo par jour, on On r ecule de 100 ans en Véloroute. Il nous fait voir le Notre journaliste était l’invité de
BONS PLANS / E S C A PA D E S peut bien prendre quelques visitant les maisons et autres lac Saint-Jean de plus près. On Tourisme Saguenay–Lac-Saint-
calories… bâtiments bien préser vés. Il longe de belles plages à Des- Jean.
VOYAGES PLEIN AIR
En vrac avec les détours et les visites. Ça permet d’arrêter souvent, de
prendre son temps et de déguster tranquillement l’apéro à no-
Boston, Île de Majorque (Espagne), Costa Rica, Népal, La Véloroute des bleuets. Un circuit de 256 kilomètres qui fait le tre destination en fin d’après-midi.
Île de Madère (Portugal), Grand Canyon... tour du lac Saint-Jean. La piste est bien balisée, la plupart du Dans quel sens faire le tour? On nous a conseillé le sens
temps séparée de la chaussée, mais parfois dans l’accotement contraire des aiguilles d’une montre. Alma est un bon point de
www.randopleinair.com 514-252-3330 de la route 169 ou dans de petites rues résidentielles. Le guide départ et d’arrivée. On commence par le nord-est, les champs de
Expérience Vélo, offert gratuitement en papier et sur le Web, dé- bleuets et de canola, les fermes, et on termine par les plus belles
M A I N E , U. S.A . crit à merveille toutes les étapes du parcours. vues sur le lac Saint-Jean, du côté ouest. De cette façon, on des-
Y aller. C’est facile. Relativement plat. Accessible à quiconque cend certaines côtes (du côté ouest) plutôt que les monter.
ELMWOOD RESORT. WELLS, MAINE est capable de rouler à vélo. Les paysages sont magnifiques. Le transport des bagages. Deux entreprises offrent le service :
Les gens accueillants. Il y a plein d’activités à faire. Équinox Aventure, d’Alma, et Navette de bagages Véloroute
Vous en aurez plus; Plus de confort et beaucoup plus d’espace! Idéal pour la
famille recherchant plus qu’une simple chambre d’hôtel ou pour le
Pour qui? La majorité des cyclistes que nous avons croisés des bleuets, de Chambord.
couple qui recherche le luxe. Nos confortables et abordables suites de étaient des babyboomers. Ils sont en forme, en santé, ils ont Où dormir. Il vaut mieux réserver l’hébergement à l’avance
1 à 3 chambres avec cuisine & salon offrent espace et luxe. À quelques min. du temps et de l’argent. On croise aussi des familles. Mais on pour éviter les mauvaises surprises, surtout en haute saison.
de la plage, sur l’itinéraire du «trolleybus», piscines int. & ext. chauffées, sauna, conseille de commencer par des balades d’une ou deux jour- Nos suggestions : à Alma, hôtel Universel ou centre de villégia-
aire de picnic, terrain de jeux, conditionnement physique, Internet sansfil et
plus encore! «TripAdvisor Certificate of Excellence». nées avec les enfants, pour ne pas décourager les petits. Plus ture de la Dam-en-terre (chalet, condos, suites). Au parc natio-
de 200 000 personnes par année arpentent la Véloroute, ou- nal de la Pointe-Taillon, camping et tentes Huttopia. À Dol-
www.elmwood-resort.com 1 800 697-8566 verte en 2000. beau-Mistassini, motel Chute des pères. À Saint-Félicien, gîte
Combien de jours? Certains font la Véloroute en une journée. La maison Banville. À Val-Jalbert, camping, chalets et héberge-
Pour annoncer dans ce regroupement, communiquez avec Nous l’avons faite en cinq jours d’environ 50 à 60 kilomètres, ment dans les maisons ancestrales du « village fantôme ».
Caroline Filion au 514 985-3444 ou cfilion@ledevoir.com
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PLAISIRS
TOURISME L’auberge a aménagé des jardins biologiques sur l’île d’Orléans pour récolter des produits frais que transforme le chef Louis Pacquelin au restaurant Panache, ainsi qu’à
la roulotte gourmande de Sainte-Pétronille, au Café de la promenade Samuel De Champlain et au Panache du parc du Bois-de-Coulonge.

PHOTOS AUBERGE SAINT-ANTOINE

Le petit frère du restaurant Panache de l’hôtel, Panache mobile, est situé dans un décor champêtre, au beau milieu du vignoble de Sainte-Pétronille à l’île d’Orléans.

L’Auberge Saint-Antoine revisitée

Rénos et jardins bios pour l’hôtel de Québec
DIANE PRÉCOUR T Cela, sans compter l’impression- reils à la fine pointe de l’innova-
à Québec nant décor façonné en tenant tion deviennent rapidement dé-
compte des vestiges archéolo- suets. Alors on recommence!»

D
ire que l’Auberge
Saint-Antoine fas-
cine par son ca-
chet archéologi -
que est un euphé-
misme. Mais là comme ail-
leurs dans le milieu de l’hôtel-
lerie, rien n’est jamais acquis,
et les mises à jour du décor et
des installations se font sur
une base constante pour pou-
voir rester dans le coup.
C’est vrai pour la structure
matérielle de l’établissement,
ça l’est aussi pour l’originalité
des prestations et la qualité du
service.
Aussi, l’hôtel tout adjacent au
Musée de la civilisation subissait
récemment d’importantes réno-
vations de ses chambres, dont
certaines incluent un petit bal-
con avec vue charmante sur une
portion du Vieux-Québec ou du
Vieux-Port, selon l’orientation.
giques qui y ont été mis au jour,
de même que nombre d’arte-
facts disséminés un peu partout
dans l’auberge de 84 chambres
et 11 suites, membre de l’affilia-
tion Relais & Châteaux.
On a aussi aménagé des jar-
dins biologiques sur l’île d’Or-
léans pour récolter des produits
frais que transforme le chef
Louis Pacquelin, au restaurant
Panache ainsi qu’à la roulotte
gourmande située au cœur du
vignoble de Sainte-Pétronille, au
Café de la promenade Samuel
De Champlain et au Panache du
parc du Bois-de-Coulonge.
« Ça ne s’arrête jamais, af-
firme le directeur général Jean-
Louis Souman. Juste sur le plan
de la technique, il nous faut ab-
solument suivre les courants,
faute de quoi l’hôtel sera vite
considéré comme dépassé. Même
les aménagements et les appa-
Par exemple, on a pensé aux
propriétaires des nouvelles voi-
tures électriques Tesla en ins-
tallant des bornes de charge-
ment, et on peut facilement pa-
rier que leur nombre devra
augmenter éventuellement.
Entre autres adaptations.
Ce sont les clients qui mènent
le bal. La concurrence impitoya-
ble sévissant dans l’industrie, le
moindre détail pour se démar-
quer prend tout son poids pour Certaines chambres incluent un petit balcon avec vue charmante sur une portion du Vieux-Québec.
combler les demandes toujours
plus poussées et les exigences Si l’hiver québécois refroidit un Les récents attentats et au- quet propice à l’accueil de tou-
toujours plus pointues. Les tech- tant soit peu les ardeurs des tres terribles événements qui ristes étrangers, mais aussi de
nologies occupent une place ca- voyageurs, il faut dire que d’au- se sont produits dans cer- Québécois qui choisissent de
pitale dans la vie des individus, tres facteurs peuvent jouer en taines villes du monde ne sont « vacancer » chez eux, toutes
mais dans le milieu de l’hôtelle- faveur de la Belle Province pen- certes pas d’attrayantes portes saisons confondues.
rie, elles entrent en scène à une dant la haute saison estivale et d’entrée pour ces municipali-
puissance décuplée. les entre-saisons touristiques. tés, en plus de noircir le ta- Le Devoir
« Cette année, poursuit M. Sou- bleau du pays tout entier.
L’élément sécurité man, il est clair que l’élément sé- Ajoutons à cela la faiblesse Auberge Saint-Antoine
Et elle se compor te com- curité influence considérable- actuelle de la devise cana- ☎ 418 692-2211, 1 888 692-2211
ment, cette clientèle, en 2016 ? ment le choix d’une destination.» dienne et on obtient un bou- saint-antoine.com

À Moscou, Ivan le Terrible

en attendant les Pokémons
GERMAIN MOYON la capitale et d’en savoir plus
sur son histoire. À par tir de

M oscou — Le jeu au suc-

cès planétaire Pokémon
Go n’est toujours pas disponi-
ble en Russie, mais on peut
chasser d’autres créatures vir-
tuelles à Moscou : les doubles
numériques d’Ivan le Terrible,
Alexandre Pouchkine ou Youri
Gagarine.
Sur l’écran du smar tphone,
l’aiguille de la boussole pointe
vers l’entrée de la place Rouge.
La distance vers la cible se ré-
duit peu à peu et soudain,
l’écran de l’appareil photo s’ou-
vre. Encore quelques mouve-
ments au hasard autour de soi
et surgit sur l’image un person-
nage barbu, manteau de four-
rure sur les épaules et sceptre
en or à la main.
On peut alors attraper la fi-
gurine, comme on le ferait
avec un Pokémon. Le but n’est
toutefois pas de la capturer
pour la dresser, mais de se
prendre en photo dans toutes
les poses imaginables à côté
du premier tsar de Russie,
Ivan le Terrible.
Neuf personnages
Cette nouvelle version de
l’application Découvre Moscou
Photo, créée par la mairie de
Moscou pour appareils Apple et
sous Android, intègre la tech-
nologie de la réalité augmentée,
qui enrichit d’éléments virtuels
le monde réel vu par l’appareil
photo des téléphones, grâce à
la géolocalisation.
Neuf personnages histo-
riques peuvent être traqués
sur des sites de Moscou, non
pas choisis par un algorithme,
mais en lien avec leur histoire,
dont l’empereur Pier re le
Grand, le compositeur Piotr
Tchaïkovksi, l’écrivain Alexan-
dre Pouchkine, le cosmonaute
Youri Gagarine ou encore…
Napoléon Bonaparte.
L’idée est d’offrir un moyen
ludique aux visiteurs d’arpenter
chaque personnage, l’utilisa-
teur peut basculer sur la grande
sœur de l’application, Découvre
Moscou (Discover Moscow sur
les plateformes non russes),
qui propose informations et
Experts en
conseils aux touristes.
La mairie, qui a investi un
million de roubles dans ce pro-
Voyages de Groupe
jet (plus de 21 000 $CAN), ne
cache pas la ressemblance ap-
parente avec Pokémon Go,
mais assure qu’elle a initié le
développement de cette appli-
cation il y a déjà trois ans.
Le jeu Pokémon, Go qui fait
un tabac mondial, n’est officiel-
lement pas encore sorti en Rus-
sie. Son succès planétaire, qui a
braqué les projecteurs sur la
technologie de la réalité aug-
mentée, n’a toutefois pas échap-
pé aux médias et réseaux so-
ciaux russes, et bien des ama-
teurs ont trouvé des moyens dé-
tournés de le télécharger.
« Le lancement de Pokémon
Louise Drouin.com
Go a donné une impulsion » à
l’application de la mairie de
Moscou, obser ve Kirill Kouz- Voyages
netsov, responsable du projet
à la mairie. Puis il a fallu trou-
ver une technologie accessible solidaires
pour numériser les person-
nages en trois dimensions. Expérience d'immersion interculturelle
L’application est disponible de- proposée aux personnes de 50 ans et plus
puis très récemment.
avec hébergement dans une famille et bénévolat
Les similitudes
Les similitudes entre les deux Albanie, Bénin, Burkina Faso,
jeux offrent un argument ines- Dharamsala (Inde), Pérou,
péré pour attirer des utilisateurs Sénégal et Vietnam
vers ce nouveau service des au-
torités moscovites, qui cultivent Séjour de 7 semaines POUR ANNONCER
une image high-tech. «Notre ob- COÛT : de 5 250 $ à 6 225 $
jectif est d’attirer les visiteurs vers (formule « tout inclus ») DANS CETTE SECTION,
l’application principale [Décou-
vre Moscou], où ils pourront ap- VEUILLEZ CONTACTEZ
prendre des choses sur les ri-
chesses de la ville», souligne Ki-
Pour assister à une séance d'information,
téléphonez au 514 325-0150, poste 2039 CAROLINE FILION
rill Kouznetsov. La prochaine http://voyagessolidaires.collegemv.qc.ca AU 514 985-3444
étape sera d’ajouter une dizaine
de personnages à l’application.
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Agence France-Presse
D4 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6

PLAISIRS
TOURISME Parce qu’on y fait beaucoup la fête et qu’il faut y être vu l’été, les guides touristiques ont surnommé Pärnu « la Saint-Tropez d’Estonie ». Ville thermale la plus
fréquentée du pays, elle est posée sur la via Baltica, à mi-chemin entre Riga et Tallinn.

PHOTOS ISTOCK
Un air de Venise à l’île d’Haapsalu

de quatre kilomètres de dia-

Le tour des îles en Estonie mètre, selon la littérature de

voyage. L’enthousiasme est
vite douché : il ne reste qu’un
bourrelet de terre. Après une
courte nuit à Poama — le so-
La rusticité et l’ambiance insulaire du golfe de Riga leil se couche après minuit et
se lève avant 4 h en été —, di-
tranchent avec le reste du pays rection sud pour prendre le
ferr y à Söru, minuscule port
Le plus scandinave des pays baltes, l’Estonie, est sur tout ristes russes… On retrouve à de pêche à l’atmosphère très
une terre de métissage ballottée par des siècles de remous Pärnu l’atmosphère propre aux scandinave, d’où l’on aperçoit
stations balnéaires de l’ancien les côtes de Saaremaa.
historiques, au fil des occupations danoise, suédoise, russe,
Bloc soviétique, ce qui la rend à
allemande… À tort ou à raison, les Estoniens ont la convic- la fois familière et exotique. Saaremaa, l’île aux moulins
tion que le millier d’îles semées le long de la côte, dans le Les rues pavées, bordées de À ce point du voyage, le
golfe de Riga, reflètent la véritable âme de leur nation, une maisons en bois colorées, mè- nom de l’île a été croisé bien
nent à une longue plage de sa- des fois : sur des emballages
« estonicité » qui leur est chère. ble. Dans les eaux grises de la de fromage, de jambon, ou des
Baltique — ni algues, ni coquil- bouteilles de vodka. Nom-
JUSTINE SALVESTRONI (mais difficile d’arracher un mot lages, ni vagues —, il faut mar- breuses sont les marques à ré-
en Estonie d’anglais), reliées par les ferries cher longtemps pour s’immer- pandre en Estonie et ailleurs
qui sillonnent la Baltique. ger entièrement, jusqu’à ne plus des produits industriels estam-

I
nterdites d’accès par les
Soviétiques car propices
à l’évasion vers l’Ouest,
les îles ont conser vé
leurs traditions, folklore
et dialectes d’avant le commu-
nisme, épargnées au passage
par les usines grises et les im-
meubles sans âme. Un voyage
sur la côte, puis dans les îles,
donne à voir deux versions
d’une seule Estonie, l’une mo-
derne et presque froide (difficile
d’arracher un sourire), l’autre
rustique et presque chaleureuse
Inspections environnementales
DES TRANSACTIONS IMMOBILIÈRES EN TOUTE CONFIANCE
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Pärnu, familière et exotique
Parce qu’on y fait beaucoup la
fête et qu’il faut y être vu l’été,
les guides touristiques l’ont sur-
nommée «la Saint-Tropez d’Es-
tonie». Ville thermale la plus fré-
quentée du pays, elle est posée
sur la via Baltica, à mi-chemin
entre Riga et Tallinn. Restos ita-
liens, chinois, japonais, améri-
cains, «cuisine estonienne et eu-
ropéenne », spas et résidences
chez l’habitant, centres commer-
ciaux et stations-ser vice, tou-
 Vermiculite
contaminés
voir sa serviette, et faire demi-
tour. Sur la « plage des dames »
(Naisterand Plaaz), un grand
panneau en quatre langues an-
nonce la couleur : ici, on ne
mate pas, c’est la «tradition».
Héritage d’une culture balte
plutôt matriarcale, les femmes
peuvent y bronzer en paix et
seins nus. On n’y croise que
des filles en tenue de sport ve-
nues suivre des cours de fitness,
et le seul homme qui a l’audace
de s’y installer se fait impitoya-
blement déloger.
Haapsalu et le tsar
Presqu’île réputée pour ses
bains de boue, Haapsalu, autre-
fois appelée Hapsal, était si
chère à l’aristocratie r usse
qu’une gare aux murs pourpre
et or y fut construite spéciale-
ment pour accueillir le tsar, en
1907. Les aléas de l’histoire fi-
rent qu’il n’eut jamais l’occa-
sion de l’utiliser. L’unique quai
CHOIX DE PARCOURS : DE 50 À 150 KM
Un vieux moulin à vent en bois à Saaremaa
du bâtiment Art nouveau fait of- une œuvre pour piano dédiée
fice aujourd’hui de curieux mu- à la sœur de son beau-frère,
sée ferroviaire où trônent des est composée entre deux ba-
locomotives si pimpantes qu’on lades en bord de mer. Une at-
dirait des jouets… et un train tention polie à l’égard d’une
de déportation pour la Sibérie. femme qui l’aimait mais à qui
La station thermale, entou- il ne pouvait rendre son affec-
rée de la Baltique, a accueilli à tion, tor turé intérieurement
l’été 1867 Piotr Tchaïkovski et par son homosexualité.
sa famille. Souvenir d’Hapsal, En souvenir de Tchaïkovski,
Hapsal a érigé sur le front de
mer un banc en béton qui dif-
fuse le morceau en boucle, son
portrait incrusté dans le dos-
sier, le regard posé sur une baie
préservée.
Tout près, planqué à l’étage
d’un hôtel-spa avec vue sur la
mer, ser vice à l’ancienne et
odeur de chlore envahissante,
le Blu Holm Cafe, un des meil-
leurs restaurants de la ville,
dixit les guides, propose une
carte éclectique, abordable et
de qualité pour manger en com-
pagnie de Finlandais qui pren-
nent l’apéro en peignoir devant
un match de foot.
Peut-être aurait-il mieux valu
dîner dans l’un des petits restos
du centre, avec vue sur les vil-
las Jugendstil (Art nouveau).
Hiiumaa, l’île aux géants
Le bateau déverse à Helter-
maa son flot de voitures et de vé-
los qui filent en ligne avant de
se disperser dans les hameaux
Photo: Maxime Juneau, L’État Brut
pillés Saaremaa, comme une
promesse de qualité.
Connue pour sa bière et ses
brasseurs, son miel et ses
fermes, son emblème est le
moulin à vent, jadis présent
dans tous les villages et devenu
principal argument touristique.
Pour dîner à l’intérieur d’un
moulin, on opte pour le restau-
rant Tarvern Veski, institution
de Kuressaare, la capitale.
Seule vraie ville de l’archipel,
elle vaut le détour pour ses mai-
sons aux toits rouges typiques
et son château fort intact.
Enfin, si l’on souhaite dor-
mir dans un petit moulin, une
habitante d’Ohessaare a trans-
formé le sien en hôtel. Pay-
sage enchanteur, vue sur la
mer magnifique, ambiance
bout-du-monde. Les prome-
neurs laissent des cairns sur
les plages de galets. Peut-être
le plus bel endroit de l’île.
Muhu, l’île endormie
« We sailed on a fishing-
boat/Between these two sho -
res/The Island of Lovers/And
the Island of Whores » (« Nous
naviguions sur un bateau de
pêche/Entre ces deux ri-
vages/L’île des amants/Et l’île
des putes») chantaient en 2002
les Pet Shop Boys.
Un couplet inspiré par leur
passage à Muhu, au Pädaste
Manor, palace aussi champêtre
que luxueux qui «fait la réputa-
tion de l’île» selon un de ses fon-
dateurs, le Hollandais Martin
Breuer. En 1992, il pique-nique
avec un camarade de l’armée
dans les ruines de ce manoir.
T rois ans plus tard, ils
l’achètent et se demandent
dès le lendemain s’ils n’ont pas
fait une belle connerie. En véri-
table amoureux de Muhu, il
ponctue à nos côtés le tour du
propriétaire d’anecdotes colo-
rées sur les élans « aussi gros
que des éléphants », les fer-

de l’île. Indiqués par des pan-
neaux, ils sont invisibles depuis
les petites routes qui sillonnent
les denses forêts de pins et de
La PLUS GRANDE SÉLECTION genévriers, les maisons sont ca-
chées derrière des barrières ar-
de miroirs de tous styles et grandeurs tisanales en rondin, et on devine
‡ à peine les toits de chaume à tra-
Miroirs SUR MESURE à partir de nos moulures vers le feuillage.
DÉFI DES CANTONS-DE-L’EST On jurerait voir dans les four-
‡
Samedi 10 septembre rés les yeux brillants des créa-
Service de LIVRAISON DISPONIBLE tures qui peuplent les lé-
Départ/arrivée : Mont-Orford gendes locales. De nom-
breuses petites criques,
514.282.0900 EN PARTENARIAT AVEC
quelques barques, pas un chat.
Pour trouver l’unique su-
permarché de l’île, il faut se
4556-B, Boul. St-Laurent, Montréal, Qc H2T 1R3 r endr e dans la capitale,
www.OMiroir.com / info@OMiroir.com / omiroirmtl Kärdla, petite ville paisible
où l’on se procure un anti-
INSCRIVEZ-VOUS MAINTENANT ! moustique indispensable et
Pour réserver un espace publicitaire, contactez
Caroline Filion au 514 985-3444 ou cfilion@ledevoir.com
velo.qc.ca salvateur. Une météorite
tom bée il y a 455 millions
miers qui ont déser té l’île,
l’école architecturale de
Muhu, prisée jusque sur le
continent…
Le restaurant du chef Mat-
thias Diether, l’Alexander, qui
se trouve au sein du manoir,
est sacré tous les ans meilleur
établissement d’Estonie.
Côté pile, Muhu est un lieu
de passage pour touristes
pressés d’arriver à Saaremaa.
Côté face, c’est un lieu de vil-
légiature pour riches et puis-
sants qui « veulent prendre le
temps de ne rien y faire ». Et
qui, les nuits de pleine lune,
prennent le bateau au fond
du grand par c pour aller
boire du champagne et rêver
de l’île des amants et de l’île
des putes.

d’années y a laissé un cratère Libération

 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6 D 5

PLAISIRS
SAVEURS Entre ceux qui virent véganes pour des questions d’éthique et d’autres pour des raisons de santé personnelle, il y a un champ de possibles. Et même si le manque de
données ne permet pas encore de chiffrer significativement le mouvement, la courbe des consommateurs végés, toutes allégeances confondues, est en croissance.

Voici une recette concoctée

par le chef Olivier Perret, du
restaurant Le Renoir à l’hô-
tel Sofitel de Montréal. Il est
l’un des cinq chefs invités
dont nous publierons à tour
de rôle une recette au cours
des prochaines semaines.
Outre M. Perret, les autres
chefs sont Michael Tozzi
(Olive & Gourmando), He-
méla Pourafzal (Byblos), Da-
vid Côté (Crudessence) et
SIMON BERNIER-BILODEAU Kim Lallouz (Monsieur).
Gusta est une petite fabrique de saucisses et de fromages véganes
à Montréal.

Lotte rôtie façon

La bouillabaisse
Pour 4 personnes

1 kg de lotte

génération 12 tiges de mini-fenouils

12 mini-carottes nantaises
(petites carottes de cou-
leurs variées)
5 g de beurre
3 gousses d’ail épluchées

végane 2 litres de fumet de poisson

100 ml de vin blanc
1 oignon
500 g de fenouil
1 citron
Les adeptes carburent 2 branches de céleri
300 ml de crème 35 %
100 ml d’huile d’olive
au beau et bien pour soi, 100 g de micro-herbes
(qu’on trouve notamment
au bon pour la planète, dans les marchés publics)
Sel et poivre du moulin

mais pas à n’importe quel prix Préparation de la lotte

Bien nettoyer la lotte avec
un couteau à lame souple.
Garder les parures pour la
Nous amorçons aujourd’hui la publication d’une nouvelle soupe de poisson.
chronique qui abordera notamment les tendances, les mouve- Faire 4 portions de lotte de
ments et les nouveautés dans le monde de l’alimentation, et 150 à 170 g.
qui présentera des personnes clés de ce secteur riche en
La soupe de poisson
transformations. Tour à tour aide-pâtissière, aide-cuisinière, ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR Dans une casserole, avec
animatrice d’ateliers culinaires pour enfants et auteure, So- Un bol de poké chez Antidote comptoir végane à Montréal : ananas grillés, edamame, tofu frit et sauce un peu d’huile d’olive, faire
phie Suraniti possède aussi une formation en communication. chili sucrée. Le jus cardinal : carottes, pommes, gingembre et citron. Ci-dessous : la réserve de pousses. revenir les oignons
émincés, les parures de
lotte et le fenouil émincé.
Mais pas seulement. Sexer le Philippines et sa protéine de Mouiller avec du vin blanc
véganisme serait une erreur. blé, des Prairies canadiennes. et le fumet de poisson (on
SOPHIE « Mes clients sont principa- Des compromis, il faut savoir peut ajouter un peu de Ri-
lement de jeunes adultes du en faire. card si on en a).
SURANITI quar tier : des étudiants, des Par contre, la fabrication de Ajouter le céleri en branche
végés confirmés, des curieux, ses saucisses et fromages vé- taillé, l’ail et le citron coupé
mais aussi des familles. Tous gétaux af fiche 100 % local. en deux.
s’intéressent à ce qu’ils C’est d’ailleurs au cœur du Amener à ébullition et ré-
ans les milieux de tra- consomment. C’est sûr qu’il y marché Jean-Talon qu’il ou- duire le feu (frémissement)

D vail et même scolai -

res, bien des lunchs
virent au vert depuis quelque
a plus de filles, mais souvent,
le gars va la suivre ! » ex-
plique Élise.
vrira prochainement son
comptoir-boutique.
Entre ceux qui virent vé-
pour faire cuire pendant
30 minutes.
Chinoiser (passer au tamis
temps. Et il est fréquent d’en- Pour Sylvain, le mouvement ganes pour des questions fin) et remettre sur le feu
tendre des histoires de telle végane connaît un gros boom d’éthique et d’autres pour des avec 200 ml de crème 35 %.
personne qui a passé le cap et depuis 2012. Il s’est ouvert et raisons de santé personnelle, il Faire chauffer 15 minutes
officialisé sa nouvelle couleur démocratisé. « Avant, ce mode y a un champ de possibles. et mélanger avec un batteur
alimentaire : végane. de vie était surtout le choix de à main. Assaisonner.
Ils sont de plus en plus nom- gens plus radicaux, plus politi- En croissance
breux à s’y intéresser. D’abord sés. Aujourd’hui, n’impor te Et même si le manque de Petits légumes
de loin, à travers les réseaux qui peut devenir végé — tarien données ne per met pas en- Faire blanchir les mini-lé-
sociaux, les chaînes de YouTu- ou talien) ! » core de chiffrer significative- gumes dans une eau fré-
beurs, les sites Web, et ensuite ment le mouvement, la courbe missante salée et beurrée.
de près. La déco dans l’assiette des consommateurs végés, Une fois ceux-ci cuits,
En général, la première L’offre alimentaire suit donc toutes allégeances confon- les faire revenir dans
grande transition se le mouvement. En dues, est incontestablement un peu d’huile d’olive
passe dans l’assiette. matière de proposi- en croissance. et assaisonner.
D’omnivore, on de- L’offre tion, mais aussi de Aussi ne devrait-on pas tar- La lotte : faire colorer à la
vient végétarien, puis présentation. Car la der à voir poindre plus d’of- ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR poêle sur tous les côtés et
végétalien (œufs, lai- alimentaire génération végane fres et d’originalités dans les finir au four (8 minutes à
tages, miels sont suit le carbure pas mal à assiettes. 380 °F).
alors abandonnés). l’image. « Il faut que Comme tout ce qui tourne P OUR ALLER PLUS LOIN
Par la suite, pour mouvement. ce soit bon et beau ! » autour des imitations de Montage
por ter la casquette confirme Éli se, qui viande (Impossible Foods et Le défi végane 21 Dans le fond d’une grande
végane, chacun y va En matière de bichonne la déco de Beyond Meat, deux entr e- jours de l’auteure assiette creuse, déposer la
de ses envies et con- son resto et celle de prises californiennes qui se québécoise Élise lotte et les mini-légumes.
victions, pouvant al- proposition, ses assiettes. démarquent avec leur steak Desaulniers (Tré- Ajouter la soupe de poisson
ler jusqu’à ne plus mais aussi de À peine ser vies, plus vrai que végétal !), ou carré, 2016) : bien chaude.
por ter de cuir, ré- aussitôt « instagra- une version végane de la concis, très pra- En final, ajouter un peu de
duir e son impact présentation. misées ». Beau et malbouf fe (un végane ne se tico-pratique avec micro-pousses et une cuil-
sur l’environnement bien pour soi. Bon nourrit pas que de feuilles de des mises en lère à soupe d’huile d’olive.
en éliminant les emballages pour la planète. Mais pas à laitue). contexte, des
inutiles, etc. n’importe quel prix. Histoire de se dépar tir du conseils, des té-
Être végane, c’est refuser La jeune propriétaire en sait gros bol « énergisant » qui moignages et une
tout produit de consomma- quelque chose, elle qui a dû prime encore dans nombre vingtaine de re-
tion issu d’animaux ou de revoir sa copie de départ, qui d’établissements, ou des fa- cettes. Le pro-
l’exploitation animale : du était d’ouvrir une épicerie vé- meuses « options » inscrites chain défi débute le 4 septembre : ledefivegane21jours.com.
fromage au lait de vache et gane avec une microsection sur bien des menus. Une op- Très similaire, mais sans le côté défi : Vivre végane de la jour-
au miel de forêt en passant pour consommer sur place, et tion, le végane ? De moins en naliste française Gwendoline Yzèbe (Livre de poche, 2016).
par les cosmétiques testés non l’inverse, comme deux moins. Versus, un magazine végane québécois lancé en 2015 : versus-
sur des souris, les lainages ans plus tard. magazine.co.
et jusqu’à la colle des se- La raison ? Des coûts jugés Le 3e Festival végane de Montréal: les 5 et 6 novembre, au
melles de chaussur es. Un trop élevés et donc boudés par ◆ ◆ ◆ marché Bonsecours de Montréal. festivalveganedemontreal.com.
truc de filles ? la clientèle (hormis pour les
Cer tes, les clients d’Élise préparations maison). Jongler Antidote comptoir végane, OLYA KRASAVINA
Bellerose, propriétaire du avec divers critères d’appel 3459, rue Ontario Est, Mont- Le plat de lotte façon bouil-
café-resto Antidote comptoir (végane, biologique, sans
végane, dans le quar tier Ho- OGM, local…), tout en propo-
réal ☎ 514 303-6300, info@goan
tidote.com.
M ANGER VÉGANE AU Q UÉBEC labaisse du chef Olivier Per -
ret, au restaurant Le Renoir.
chelaga à Montréal, et de sant des prix acceptables, n’est Gusta : petite fabrique de sau-
Sylvain Karpinski, fondateur pas un exercice facile pour ces cisses et de fr omages vé- L’Association végétarienne de Montréal publie chaque année,
de Gusta (petite fabrique de marchés émergents. ganes, 191, place du Marché- sur son site Internet, un petit guide d’adresses : HÔTEL SOFITEL
saucisses et de fromages vé- Sylvain Karpinski, qui a du-Nor d, Montréal, gusta- vegemontreal.org. 1155, rue Sherbrooke Ouest
ganes), sont majoritairement lancé son entreprise en 2015, foods.com. Prochainement un Le site Happycow.net permet de trouver des adresses végés Montréal ☎ 514 788-3074
des femmes dans la fin de la se sent à l’aise avec le fait que comptoir-boutique au marché partout dans le monde. sofitelmontreal.com
vingtaine, début trentaine. son huile de coco provient des Jean-Talon.
D 6 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6

JARDINS
Le Domaine Maizerets, une belle visite
Un site historique, des arbres centenaires, un arboretum de facture contemporaine à Québec
LISE
GOBEILLE

ite d’interprétation de

S la nature et espace de
loisirs, le Domaine
Maizerets est un parc méconnu
de l’arrondissement de La Cité-
Limoilou à Québec. C’est un bel
endroit à découvrir et à visiter
pour ses arbres centenaires, son
labyrinthe de cèdres, son jardin
d’eau, son pavillon éducatif et
ses bâtiments historiques. Pou-
mon vert de 27 hectares dans
cette zone semi-industrielle, le
domaine joue un rôle essentiel
pour les résidants des environs.
Le cœur historique du Do-
maine Maizerets séduit immé-
diatement par ses bâtiments
magnifiques, ses beaux aména-
gements et ses arbres impo-
sants. Commençons par les bâ-
timents, pour vous mettre en
contexte. Ceux-ci ont été érigés
au cours de la période où le do-
maine appar tenait au sémi-
naire. L’immense grange de
pierre a été construite en 1755,
à la demande du supérieur du
séminaire Louis-Ango des Mai-
zerets. Le domaine a été
nommé en son honneur.
Quant à la maison Maizerets,
elle a été conçue en 1777 en res- PHOTOS LISE GOBEILLE
pectant l’architecture typique Un des attraits de l’arboretum est le jardin d’eau, dont les contours sont joliment aménagés et où sont décrites les cinq grandes catégories de plantes aquatiques.
du Régime français et a été clas-
sée monument historique. mérique et peupliers deltoïdes
De 1932 à 1970, le domaine de- centenaires, tandis qu’à ses cô-
vient une colonie de vacances tés se trouve le marais, une
où des jeunes viennent décou- zone naturelle où l’on peut ob-
vrir, entre autres, les sciences server la faune et la flore.
naturelles. Puis, depuis 1980, le Le grand boisé de ce sec-
lieu s’est donné comme princi- teur comprend la peupleraie et
pal mandat l’éducation par l’in- l’étonnante saulaie. Celle-ci,
terprétation de la nature. avec ses arbres monumen-
taux, donne un aspect surpre-
Dans le cœur historique nant et fantasmagorique au
Située der rière la maison boisé. Quant au r uisseau du
Maizerets, l’île Saint-Hyacinthe Moulin, qui traverse le do-
est un lieu romantique com- maine du nord au sud, il trace
posé d’un long anneau d’eau et la fin du boisé et le début de
d’immenses saules, d’érables l’arboretum. En suivant le sen-
argentés, d’érables rouges et tier qui longe le ruisseau, on
de frênes. À certains moments empr unte un pont qui nous
de la saison, l’eau de l’anneau mène dans le nouveau secteur,
se couvre d’un tapis vert sur- celui de l’arboretum.
prenant formé de lentilles… Un arrêt au pavillon d’accueil Edmond-Gagnon permet d’apprécier La maison Maizerets a été conçue en 1777 en respectant l’archi-
d’eau. Au sud des bâtiments, L’arboretum son toit végétalisé, l’un des premiers à avoir été aménagés à Québec. tecture typique du Régime français.
vers le fleuve, la majestueuse Inauguré en 1997, le jeune
Ormaie assemble ormes d’A- arboretum de sept hectares, de facture contemporaine, a
été conçu sur un ancien dépo-
toir à neige. Sa visite permet
Au jardin cette semaine de découvrir plus de 1500 ar-
bres, répartis en 215 espèces,
Quelques idées de vivaces pour fleurir et colorer votre jardin variétés et cultivars, quelque
à l’automne, car nous sommes encore loin de la saison 277 espèces, variétés et culti-
« morte », comme certains l’appellent ! D’abord, deux plantes vars d’arbustes et de plantes
à fleurs. La première est l’anémone « Honorine Jobert », une grimpantes et 120 espèces, va-
élégante et haute plante aux fleurs simples ayant de gros pé- riétés et cultivars de vivaces.
tales blancs. Un classique dont la floraison débute vers la fin Le long des sentiers, des pan-
de l’été et se poursuit jusqu’à tard dans l’automne. Elle a été neaux d’interprétation permet-
nommée vivace de l’année par la fameuse Perennial Plant As- tent d’apprécier la diversité
sociation des États-Unis. des végétaux présentés.
L’autre est l’hélénie, une cousine des marguerites. Facile à Un des attraits de ce secteur
cultiver, elle est haute et ses fleurs colorées ont un cœur pro- est le jardin d’eau, dont les
éminent. Sa longue floraison débute en juillet pour se termi- contours sont joliment aména-
ner, dans le cas de certains cultivars, à la fin de septembre. gés et où sont décrites les cinq
Ensuite, deux graminées qui s’enflamment quand les jours grandes catégories de plantes
raccourcissent. L’Andropogon gerardii « Indian Warrior » est aquatiques. Néanmoins, le la-
une haute plante de 150 cm dont le feuillage prend des byrinthe de cèdres, qui, à ce
teintes rouges dès la mi-été, qui tournent graduellement au que je sache, n’a pas son pareil
pourpre, pendant que ses épis de la même couleur émergent ailleurs au Québec, est l’élé-
et complètent le spectacle. ment spectaculaire de ce sec-
L’autre, un peu plus petite à 100 cm, est le Schizachyrium sco- teur. On apprécie particulière-
parium, une graminée indigène des États-Unis. Avec l’arrivée ment la symétrie de son dessin
du temps frais, son feuillage bleu-vert qui pousse en touffe vu de l’observatoire non loin.
érigée prend une belle coloration rouge-ocre qui illumine Ses 350 mètres de sentiers
l’aménagement. sont délimités par de hautes Le labyrinthe de cèdres est un élément spectaculaire. On apprécie particulièrement la symétrie de
haies concentriques où son dessin vu de l’obser vatoire non loin.
jeunes et moins jeunes peu-
vent s’amuser, se perdre et se application mobile gratuite capitale nationale du Québec. la Société du Domaine Maize-
D ANS LA BIBLIOTHÈQUE r etr ouver. Un ar rêt au pa- que l’on télécharge à par tir Il est géré par la Ville de Qué- rets. L’accès est gratuit.
villon d’accueil Edmond-Ga- de son site, à l’onglet « Ser- bec et animé et entretenu par lgobeille@ledevoir.com
INVENTAIRE ILLUSTRÉ gnon permet de voir l’intéres- vices offerts ».
DES FLEURS sante exposition permanente L’application, toutefois, ne
Virginie Aladjidi qui explique notamment les fonctionne qu’avec les iPhone
Illustratrice : Emmanuelle plantes, la géologie de la ré- ou iPod.
Tchoukriel gion, le boisé et l’histoire du Si on n’a pas de « iMachin »,
Albin Michel jeunesse
Paris, 2016, 80 pages
domaine. De même qu’on
peut apprécier son toit végé-
le ser vice à la clientèle du
chalet Lacroix ou du pavillon
25 ANS
talisé, l’un des pr emiers à Edmond-Gagnon est en me-
Du bouton-d’or à la capucine, avoir été aménagés dans la sure de vous en prêter un gra-
du tournesol à la jonquille, ville de Québec. tuitement, pour vu que vous
cet inventaire présente des ayez un permis de conduire
fleurs connues faciles à ob- Application mobile valide à leur remettre.
server lors d’une prome- On peut également décou- Le Domaine Maizerets ap-
nade, mais aussi des espèces vrir le domaine à l’aide d’une partient à la Commission de la
surprenantes, comme le
géant Arum titan ou le puant
rafflésia de l’Indonésie. Journées des ruelles vertes de Montréal MARIE VERMETTE inc.
Chaque plante fait l’objet
d’une belle planche bota- Dernière chance de s’inscrire aux 3es Journées des ruelles Fleurs, plantes et objets choisis
nique accompagnée d’un en médecine ou en cuisine. vertes organisées par le Comité vert de Villeray, qui auront
texte descriptif et parfois Ainsi, on y apprend que le lieu les 10 et 11 septembre. Les comités de citoyens qui sou- 801, av. Laurier Est, Montréal
d’animaux ou d’insectes. pissenlit tient son nom de haitent convier voisins et visiteurs doivent remplir le formu- Livraison
Des anecdotes évoquent ses effets diurétiques, ou en- laire goo.gl/forms/vjgU4bgi12145FLE3 avant le 28 août. 1 877 272-2226 514 272-2225
aussi l’origine du nom de core que la dionée met deux Les activités vont du 5 à 7 à des ateliers, conférences et pro-
certaines fleurs ou la ma- à trois semaines à digérer sa jections de films. Pour plus d’information, consulter la page www.marievermette.com
nière dont elles sont utilisées proie. Magnifique. Facebook de l’événement Journées ruelles vertes.
 CAHIER E › L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6

Re
cu r é nt
ltu e
rel
20
le
16

Culture en
effervescence pour
le plaisir de la
découverte
COLLAGE TIFFET

L
a rentrée d’automne est marquée par des changements de direction dans quelques théâtres, particulière-
ment à Québec, par l’inauguration d’un nouveau pavillon au Musée des beaux-arts de Montréal et par
quelques anniversaires, dont les cinq ans de la Maison symphonique à Montréal, les 30 ans de Coup de
cœur francophone et les 65 ans du TNM. Mais c’est surtout l’exploration de toutes les formes de créativité, et il y
en aura pour tous les goûts, du nouveau film de Xavier Dolan à la version cinéma des Bougon, de l’événement
Pierre Ayot dans plusieurs galeries au nouveau disque d’Avec pas de casque ! Le Devoir continuera à suivre toutes
ces productions à la trace. Et nous surveillerons aussi dans les prochains mois les grands chantiers amorcés par
les deux niveaux de gouvernement, le renouvellement de la politique culturelle à Québec et les consultations
à Ottawa sur l’impact du numérique dans le secteur culturel.

Bonne rentrée !

Théâtre Deux Danse Les Musique Carmina Spectacle Fred

nouvelles œuvres autoportraits de Meg Burana ouvre la Fortin, toujours aussi
de Larry Tremblay Stuart à l’Usine C saison de l’OSM rock, en octobre au
Page E 3 Page E 7 Page E 8 Club Soda Page E 11

Edmund
alleyn
À NE PAS MANQUER!
JUSQU’AU 25 SEPTEMBRE
DANS MON ATELIER,
JE SUIS PLUSIEURS.

MUSÉE D’ART 185, rue Sainte-Catherine Ouest

CONTEMPORAIN Montréal (Québec) H2X 3X5 Canada
DE MONTRÉAL Métro Place-des-Arts macm.org
Edmund Alleyn, Mondrian au coucher, 1973 – 1974. Collection du Musée d’art contemporain de Montréal. Photo : Richard-Max Tremblay
E 2 L E
RENTRÉE
Plus grands que petits
ODILE TREMBLAY
ette semaine, les équipes du théâtre Es-
C pace libre et du Nouveau Théâtre expé-
rimental dévoilaient leur apport futur
au 375e anniversaire de Montréal. Une pièce inti-
tulée Camillien Houde, le p’tit gars de Sainte-Ma-
rie, d’Alexis Martin, prendra l’affiche du 22 août
au 2 septembre 2017, en pleine gratuité.
Tant mieux s’ils remettent en lumière la vie
de l’ancien maire de Montréal (entre 1930
et 1950), aujourd’hui méconnu. Cet homme
issu d’un milieu populaire s’était hissé à la force
du poignet dans une sphère politique dominée
alors par les élites bourgeoises.
Notre histoire, ce gruyère plein de trous,
doit nous être restituée, bien évidemment.
On applaudit.
C’est cette façon, propre au Québec à vue de
nez, de parler d’un grand homme ou d’une
grande femme en usant de diminutifs — his-
toire d’établir un lien de proximité avec eux —
qui me fait chaque fois tiquer.
On a trop l’habitude du phénomène pour en
faire reproche à quiconque. Faut du moins le
remarquer. « Il est des nôtres, clame la chanson.
Il a levé son verre comme les autres. » Tous pe-
tits unis, en faisant bombance.
Camillien Houde restera à jamais « le p’tit gars
de Sainte-Marie », comme Jean Chrétien, « le p’tit
( 16/17 )
SAISON 16/17
Illustration : Michel Hellman
A B O N N E Z-VO U S !
THEATRELALICORNE.COM
D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7
gars de Shawinigan ». Et René Lévesque aurait
moins touché le cœur des Québécois s’il n’avait
été leur cher « Tit-Poil », lui qui croyait pourtant
diriger « quelque chose comme un grand peuple ».
Il faut vraiment avoir été élevé dans la ouate,
comme les Trudeau père et fils, ou Jacques Pari-
zeau — « Monsieur » jusque dans l’outre-tombe
— pour échapper au miniaturisme national. Ça
doit venir du p’tit pain noir trop souvent mangé.
Drôle de Québec, qui se sent tout croche
face aux têtes qui dépassent. Reste à les rétré-
cir à la façon des Indiens jivaros. Faudrait leur
demander leur recette de réduction de têtes.
Je rêve du jour où on saluera les grands
hommes et les grandes femmes du Québec
en leur accordant une pleine hauteur. Notre
société se jugera alors enfin au mérite, sans
ressentir le besoin d’écrapoutir un bout de
crâne qui dépasse pour se sentir au niveau.
Le grand gars de Rouyn-Noranda
Aucune envie, chose certaine, de qualifier ce
fils de l’Abitibi, le cinéaste André Melançon
disparu cette semaine, de « p’tit gars de Rouyn-
Noranda ». Pas seulement à cause de sa haute
taille, qu’il tendait vers nous en se courbant
un peu, mais pour sa stature intérieure, en
mariage de force et d’humilité.
En était-il conscient ? Pas vraiment ! Le ci-
néaste de La guerre des tuques avait beaucoup
travaillé auprès des jeunes, et par-delà ses Contes
pour tous comme psychoéducateur à Boscoville
et documentariste à l’écoute des adolescents en
difficulté. Il avait l’habitude de se placer à hau-
teur de mini-interlocuteurs, sans jamais per-
dre sa prestance. Dans sa propre vingtaine,
16 SPECTACLES
13 COMPAGNIES
THÉÂTRE DU NOUVEL-ONTARIO
THÉÂTRE URBI ET ORBI
LES BICHES PENSIVES
THÉÂTRE DU GRAND CHEVAL
FÉLIX BEAULIEU-DUCHESNEAU
E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6
animateur pour les Disciples d’Emmaüs du
Pérou, auprès des jeunes errants, il avait appris
à faire silence pour mieux les comprendre.
Ces vocations-là ne créent pas les artistes nar-
cissiques. Et rares sont les cinéastes issus de
l’âge d’or de l’ONF à avoir eu l’élégance de rendre
autant hommage aux générations montantes, sa-
luant les talents de la relève, les exhortant à se
hisser plus haut encore, à étonner, à raffiner leur
art sans relâche. Car rien n’enrageait plus ce per-
fectionniste que de voir les gens faire les choses à
moitié. D’ailleurs, les techniciens indolents ne se
le faisaient pas dire deux fois sur ses plateaux…
Cet André Melançon là, qu’on aura vu affron-
ter durant de longues années la maladie sans
gémir, à sa table de travail même après s’être
senti trop faible pour diriger un film, impres-
sionnait comme au premier jour par sa profonde
humanité. Alors, devant cette grande silhouette
désormais couchée, on s’incline. Voilà !
Une Maison pour grands et p’tits
Sommes-nous si petits que ça, au fait ? Juste
sur le plan culturel, un coup d’œil au programme JACQUES GRENIER LE DEVOIR
de la rentrée automnale nous les montre bien André Melançon, qu’on aura vu af fronter la
touf fues, nos productions maison. Tous ces maladie sans gémir, impressionnait comme au
créateurs audacieux et inventifs ! Hélas ! Le premier jour par sa profonde humanité.
public n’accepte pas toujours de se sentir aussi
grand que ses artistes ; on le déplore… Mais fait la fierté de la métropole. Or, c’est bien pour
qui l’en empêche, à propos ? Manque d’estime dire, dans cette grande boîte-là, où l’Orchestre
de soi, que la position du p’tit. symphonique de Montréal a accueilli ou ac-
Prenez la Maison symphonique. Elle aura cueillera tant d’artistes dits populaires, de Fred
cinq ans le 7 septembre. Bon ! Elle aura mis du Pellerin à Boucar Diouf, Kent Nagano n’en finit
temps à naître et sa façade n’a pas plus soulevé plus de tendre la main à toutes les audiences.
l’admiration que celle de la Grande Biblio- Et si certains Québécois avaient bien tort de
thèque. Dans les deux cas, le visiteur est pour- se sentir encore trop p’tits pour savourer là
tant séduit en y posant le premier pied. comme ailleurs les plus grands spectacles
L’acoustique exceptionnelle de la Maison sym- imaginés chez nous…
phonique (faut pas tousser ; le bruit se réper-
cute), célébrée par une cohorte de musiciens, otremblay@ledevoir.com
Le NTE présente
sounjata
DU 20 SEPTEMBRE
AU 8 OCTOBRE 2016
« Ah ! le voyage !
Quel vertige... »
Texte et mise en scène
ALEXIS MARTIN
Conception des marionnettes
YAYA COULIBALY
Avec
Yaya Coulibaly,
Habib Dembélé,
Mamadou Koné,
Steve Laplante
Karine St-Arnaud
NTE.QC.CA
1945, RUE FULLUM | 514 521-4191
2 SALLES
LA MANUFACTURE
PORTE PAROLE
LE CRACHOIR
THE BAKERY
THÉÂTRE LE CLOU
PROJET BOCAL
LAB87
THÉÂTRE CATFIGHT

RENTRÉE › T H É Â T R E À M O N T R É A L
Les échanges se multiplient entre Montréal et Québec
La dramaturgie de la Grande-Bretagne a la cote
MARIE LABRECQUE
L a distance entre Montréal
et Québec a rarement
paru aussi courte, sur le plan
théâtral du moins. Ce n’est
pas un phénomène nouveau,
mais le nombre des échanges
cette saison entre les scènes
des deux villes pourrait faire
l’envie des maires Coder re
et Labeaume.
En novembre, on ver ra
ainsi dans les salles montréa-
laises deux mises en scène
précédemment signées par
Édith Patenaude dans la
Vieille Capitale. La salle
Jean-Claude-Ger main ac-
cueille Mes enfants n’ont pas
peur du noir, premier texte
de Jean-Denis Beaudoin,
« d’une incroyable richesse »,
écrivait le collaborateur du
Devoir lors de la création à
Premier Acte. Coproduction
entre le Théâtre Denise-Pel-
letier et le Trident, 1984 re-
crée l’univers totalitaire de
George Or well. Avec Maxim
Gaudette en héros opprimé
Le théâtre Prospero accueille Dans la solitude des champs de coton, une version féminisée du
classique de Bernard-Marie Koltès, créée au théâtre des Bouf fes du Nord à Paris.
L E D E V O I R ,
par Big Brother. L’Espace Go
reçoit pour sa part une autre
importation du Trident : Norge,
un solo identitaire de Kevin
McCoy (Ailleurs).
Ambitieux projet qui mobi-
lise plusieurs compagnies de
la métropole et de la capitale,
dont le Théâtre de la Bordée,
et qui fusionne diverses pièces
de Shakespeare pour traiter
de luttes de pouvoir, Glouces-
ter pourrait être un pendant de
l’épique Five Kings. Mais le
ton de cette comédie écrite
par Jean-Guy Legault et Simon
Boudreault, parodiant des ar-
chétypes tragiques, s’annonce
pour le moins différent… À la
Cinquième salle.
Créations et famille
La famille, ce creuset d’af-
frontement des générations,
reste un terreau fer tile pour
de nombr euses créations.
Cela semble le cas pour trois
pièces qui ser ont jouées
dans l’une ou l’autre salle du
Théâtre d’Aujourd’hui. Avec
La délivrance, qui succède à
L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6 E 3
La liste et au Carrousel, Jen-
nifer Tremblay complète son
triptyque et of fre un autre
solo à la grande Sylvie Dra-
peau. Dans Dimanche Na-
palm, Sébastien David (Les
morb(y)des) oppose un fils
contestataire aux siens pour
interroger la « désillusion de
la jeunesse », dans la foulée
des espoirs mort-nés suscités
par le printemps érable. Les
personnages du Brasier sont
pour leur par t hantés par
leur histoir e familiale. La
création de David Paquet
(Porc-épic) bénéficie d’une
distribution étincelante : Paul
Ahmarani, Kathleen Fortin et
Dominique Quesnel.
Et dans Pourquoi tu
pleures ?…, de Christian Bé-
gin, un clan se déchire autour
d’un testament. Pour son
20e anniversaire, la troupe des
Éter nels Pigistes s’of fre la
grande scène du Théâtre du
Nouveau Monde (TNM).
À l’Espace libre, Les lettres
VOIR PA GE E 4 : ÉCHANGES
STÉPHANE BOURGEOIS
L’Espace Go reçoit une autre importation du Trident : Norge, un solo identitaire de Kevin McCoy.
DIRECTION ARTISTIQUE CLAUDE POISSANT
CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE
Théâtre
16 Denise-Pelletier 17
Le Timide à la cour
DE TIRSO DE MOLINA
MISE EN SCÈNE ALEXANDRE FECTEAU
1984
DE GEORGE ORWELL
MISE EN SCÈNE EDITH PATENAUDE
Assoiffés
DE WAJDI MOUAWAD
MISE EN SCÈNE BENOÎT VERMEULEN
L’avare
DE MOLIÈRE
MISE EN SCÈNE CLAUDE POISSANT
UNE SAISON OÙ RÉPERTOIRE
ET CRÉATION S’ATTIRENT !
ABONNEZ-VOUS
BILLETTERIE 514 253-8974
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Partenaire de saison
E 4 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6

RENTRÉE › T H É Â T R E À M O N T R É A L

ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR

Le TNM fête sa 65e année cet automne, entre autres avec Emmanuel Schwartz (à droite), qui incarnera Tartuf fe dans une mise en scène de Denis Marleau.

ÉCHANGES Un deuxième Molière

SUITE DE LA PAGE E 3
arabes 2 ramène le tandem
comique créé il y a cinq ans
par Geoffrey Gaquère et Oli-
vier Kemeid. La suite, aussi
écrite et jouée par Mani So-
leymanlou, aborde par l’hu-
mour un sujet explosif (sans
mauvais jeu de mots) : le naïf
duo se retrouve dans un camp
djihadiste en Afghanistan…
Répertoire
pas si classique
Parlant de manipulation
par la r eligion, le brillant
Emmanuel Schwar tz in-
car nera Tar tuf fe au TNM.
pour le metteur en scène
Denis Marleau après Les
femmes savantes.
Autrement, les rares clas-
siques de l’automne donnent
lieu à des jumelages plutôt
intrigants entr e textes et
jeunes créateurs. À Denise-
Pelletier, Alexandre Fecteau
(Le NoShow) dirige la dyna-
mique troupe de la Ban-
quette arrière dans Le timide
à la cour, de T irso de Mo-
lina, issu du Siècle d’or espa-
gnol. Abîmés, à Fred-Bar r y,
constitue la première incur-
sion de la compagnie Joe
Jack et John dans une œuvre
de réper toire : Catherine
Bourgeois monte quatre dra-
maticules de Beckett.
Textes étrangers
contemporains
Non contente de reprendre
son Macbeth (à l’Usine C), An-
gela Konrad pose sa grif fe
sur une « comédie cruelle » de
l’Allemand Roland Schim-
melpfennig. Avec Le royaume
des animaux, la metteure en
scène explor e encor e une
fois les coulisses d’une re-
présentation théâtrale. Au
Quat’Sous.
La dramaturgie de la
Grande-Bretagne a toujours la
cote, avec le retour de plu-
sieurs auteurs connus. Jérémie
Niel s’attaque ainsi à La cam-
pagne, un autre opus issu de
l’œuvre brillante et déroutante
de l’Anglais Martin Crimp (La
ville). Aussi chez Prospero, le
Théâtre Bistouri, qui avait
présenté L’Ouest solitaire, du
grinçant Mar tin McDonagh,
offre cette fois Les ossements du
Connemara. À noter la pré-
sence de la trop rare Micheline
Lanctôt sur scène.
Son compatriote irlandais
Mark O’Rowe (Howie le Rookie)
trouve pour une troisième fois
une niche arabes 2 ramène le
tandem à La Licorne, où Michel
Monty monte Terminus. Enfin,
c’est aussi dans le théâtre dirigé
par Denis Bernard qu’on dé-
couvrira l’Écossais Douglas
Maxwell. Son monologue Des
promesses, des promesses sera
porté par Micheline Bernard.
Collaboratrice
Le Devoir
Voix féminines
Deux des spectacles les plus attendus de l’automne sont
portés presque exclusivement par des actrices. Dans Une
femme à Berlin, Jean Marc Dalpé a adapté pour la scène le
témoignage de la journaliste Marta Hillers, qui rend
compte de la dure condition des Berlinoises à la fin de la
Seconde Guerre mondiale. À travers quatre voix fortes
(Sophie Desmarais, Evelyne de la Chenelière, Louise La-
prade et Évelyne Rompré), la pièce dirigée par Brigitte
Haentjens rend hommage au courage de ces sur vivantes.
À l’Espace Go.
Le théâtre Prospero accueille Dans la solitude des champs
de coton, une version féminisée du classique de Bernard-
Marie Koltès, créée au théâtre des Bouffes du Nord à Pa-
ris. Anne Alvaro et Audrey Bonnet s’approprient ce dia-
logue ambigu entre dealer et client

Le théâtre des écrivains

26 septembre 2016 + 28 novembre 2016
20 mars 2017 + 8 mai 2017
James Hyndman et Stéphane Lépine vous
convient à leurs rendez-vous littéraires où ils
explorent la dramaturgie de grands auteurs.

Le Joker
Du 7 novembre au 2 décembre 2016

BERNARD PRÉFONTAINE
Dans cette étrange marche nocturne, là où le
temps ne suit plus son cours normal, Larry
Tremblay et Eric Jean interrogent notre peur de
l’autre. Avec Louise Cardinal, Marilyn Castonguay,
Normand Daneau, Pascale Montpetit et André
Robillard.

Gustafson
Du 15 au 17 décembre 2016
Le duo musical, composé des comédiens Adrien
Bletton et Jean-Philippe Perras, promet une nuit
Un doublé pour Larry Tremblay
d’une élégante mélancolie dans une mise en
scène de Sophie Cadieux. Trois créations dans la même année, ce n’est pas banal pour
un auteur. À son adaptation récente de L’orangeraie, le proli-
Auditions ou Me, fique dramaturge ajoutera en novembre la mise au monde de
deux nouveaux textes. Le directeur sortant du Quat’Sous,
myself and I Éric Jean, portera sur scène l’intrigant Le Joker, un récit à la
Du 9 au 21 janvier 2017 temporalité accélérée. C’est à La Licorne que sera créée Le
Tous les spectacles Une production de LA FABRIK garçon au visage disparu, par Benoît Vermeulen et la compa-
en prévente à 25 $ * Une metteure en scène assoiffée de pouvoir
se lance dans un catastrophique processus
gnie dédiée aux adolescents Le Clou. Une allégorie sur
* Jusqu’à la première représentation l’identité qui « flirte avec le fantastique ».
d’auditions. Un projet d’Angela Konrad avec
de chacun des spectacles.
Stéphanie Cardi, Philippe Cousineau, Dominique
Quesnel, Marie-Laurence Moreau et Lise Roy.

Peer Gynt Votre théâtre en anglais,

Du 30 janvier au 19 février 2017
Une production du Théâtre de l’Opsis les succès d’ici et d’ailleurs.
L’épopée improbable d’un jeune rêveur et menteur
compulsif, adaptée par Olivier Morin dans le cadre 4 - 30 OCT 2016

CONSTELLATIONS
COMMANDITAIRE
du Cycle scandinave du Théâtre de l’Opsis. Avec DE LA SAISON

Christophe Baril, Émilie Bibeau, Kim Despatis,

Sébastien Dodge, Steve Gagnon, Caroline Lavigne,
Olivier Morin et Guillaume Tremblay.
NICK PAYNE
8 N OV - 4 DEC 2016
Attentat

THE WATERSHED
Du 27 février au 4 mars 2017
Une production du Théâtre [mo]
Une fête féroce et poétique de Gabrielle et
Véronique Côté autour de ce que nous contenons ANNABEL SOUTAR
de possibles et d’urgences. Avec Alex Bergeron, 31 JAN - 26 FEV 2017

BAKERSFIELD MIST
Mykalle Bielinski, Catherine-Amélie Côté,
Gabrielle Côté, Véronique Côté, Steve Gagnon,
Martin Sirois et Alexandrine Warren.

Les manchots STEPHEN SACHS

Du 14 mars au 1er avril 2017 7 MARS - 2 AVRIL 2017

YOU WILL REMEMBER ME

Une production des Trois Tristes Tigres
Parcourant un exil inventé à quatre voix, Olivier
Kemeid évoque le choc provoqué par le retour
au pays natal. Avec Paul Ahmarani, Larissa
Corriveau, Kevin McCoy et Sasha Samar. FRANÇOIS ARCHAMBAULT TRADUCTION BOBBY THEODORE
4 - 30 AVRIL 2017

Le Royaume
CLYBOURNE PARK
La Bibliothèque-interdite
Du 5 au 12 avril 2017
des animaux Une production de Sibyllines
Brigitte Haentjens à la mise en scène et Sébastien BRUCE NORRIS
Ricard réunis pour un opéra-tango intimiste,
Du 6 septembre au 1er octobre 2016 25 AVRIL - 21 MAI 2017

BED AND BREAKFAST

signé par le bandonéoniste Denis Plante.
Une coproduction du Théâtre de Quat’Sous et de LA FABRIK

Texte Roland Schimmelpfennig Traduction Angela Konrad et Dominique Quesnel Mise en scène Parfois, la nuit,
Angela Konrad Avec Eric Bernier, Philippe Cousineau, Alain Fournier, Marie-Laurence Moreau, je ris tout seul
Gaétan Nadeau, Lise Roy Concepteurs Loïc Bard, Juan Mateo Barrera Gonzalez, Angelo Barsetti, MARK CRAWFORD
Du 24 avril au 4 mai 2017
Catherine Béliveau, Carol-Anne Bourgon-Sicard, Linda Brunelle, Cédric Delorme-Bouchard,
Une production du Théâtre de La Marée Haute
William Durbau, Simon Gauthier, Marie-Audrey Jacques, Anick La Bissonnière et Kenny Lefebvre
Michel-Maxime Legault et Marcel Pomerlo
s’approprient les lieux et laissent un peu de leur
Théâtre de Quat’Sous 100 avenue des Pins Est Billetterie 514 845-7277 quatsous.com
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Du 15 au 26 mai 2017
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RENTRÉE › T H É Â T R E À Q U É B E C
Du mouvement dans les salles de la capitale
SIMON LAMBER T
à Québec
L a saison théâtrale qui
s’ouvr e à Québec s’an-
nonce sous le signe de la
maturité, mais aussi sous le
signe du r enouvellement,
alors que du mouvement est
venu brasser, dans les der-
niers mois, les dir ections
ar tistiques de la capitale.
Au Grand Théâtre, toute-
fois, aucun changement. Le
Trident d’Anne-Marie Olivier
frappe for t, en ouver ture de
saison, avec la présentation de
887 de Robert Lepage. Ce re-
tour au solo de l’homme d’Ex
Machina, qui n’a jusqu’ici ré-
colté qu’éloges, fracasse des
records : quelques heures
après l’ouverture des guichets
en juin, près de 2000 billets
avaient déjà trouvé preneurs,
du jamais vu au Trident.
Dans la veine des voix
fortes, québécoises toujours,
novembre apportera une pre-
mière adaptation des Bons dé-
barras de Réjean Ducharme,
signée par le docteur ès folies
ducharmiennes Frédéric Du-
bois, le même qui vient de quit-
ter la barre du Périscope pour
passer du côté de Montréal, à
la direction de l’École natio-
nale de théâtre du Canada.
La der nièr e saison qu’il
a concoctée s’ouvre avec
Dreamland, un intrigant « bal-
let pour performeurs, caméras,
micros et machines » du Théâ-
tre Rude Ingénierie. Suivront
notamment en octobre St-Aga-
pit 1920, une création d’Oli-
vier Normand sur les souve-
nirs et le temps qui s’échappe,
ainsi que, en novembre, Fire
JAMES M C CAR THY AFP
La Bordée proposera une œuvre
signée Beau Willimon, l’auteur
de la célèbre série américaine
House of Cards.
D’après le roman d’Anne Hébert,
Aurélien, Clara, Mademoiselle
et le Lieutenant anglais
paru aux Éditions du Seuil
Création pour la scène Pierre Yves Lemieux
Mise en scène Luce Pelletier
Distribution Émilie Bibeau, François-Xavier Dufour, Alice
Moreault et Étienne Pilon Conception Julie Breton, Mélanie
Demers, Catherine Gadouas, Maryline Gagnon, Olivier
Landreville, Claire L’Heureux et Jocelyn Proulx
6 septembre — 1er octobre 2016
Billetterie d’Espace GO 514 845 4890 espacego.com
L E D E V O I R ,
Frédéric Dubois signe une adaptation des Bons débarras de Réjean Ducharme.
Lake, ville minière, 1986, une
proposition de la bande du
Théâtre Niveau Parking qui,
autour de l’année de Challen-
ger, oscillera entre destruction
et reconstr uction. C’est
Marie-Hélène Gendreau
qui, pour la suite, assurera la
direction artistique du repaire
de la rue Crémazie.
Les chaises musicales
Parce que les institutions
théâtrales n’ont vraiment rien
d’étanche, c’est la même Gen-
dreau qu’on retrouvera par ail-
leurs à La Bordée pendant le
sprint final des élections de
nos voisins en novembre. Elle
y dirigera Les marches du pou-
voir, un texte sur les coulisses
politiques de l’Américain Beau
Willimon (House of Cards).
L’établissement du quar tier
Saint-Roch, qui avait annoncé
au printemps le départ de son
directeur Jacques Leblanc, ou-
vrira entre-temps sa saison
avec Gloucester, une folie me-
née par Marie-Josée Bastien :
10 interprètes pour 75 person-
nages, dans un hommage dé-
calé à l’auteur du Roi Lear.
Le successeur de Leblanc,
qui a pris les rênes du Conser-
vatoire d’ar t dramatique de
Québec, a par ailleurs été an-
noncé récemment. C’est Mi-
chel Nadeau, également en-
seignant au même Conser va-
toire, qui lui succédera. Et
pour boucler la ronde de
chaise musicale et remplacer
ce der nier à la direction du
TNP, on a choisi...Marie-Josée
Bastien!
Du côté de Premier Acte,
finalement, la continuité
L E S S A M E D I 2 7
s’impose. On y présentera en-
tre autres Doggy dans gravel,
une décapante production du
Théâtre Kata au sujet d’un
après-bal et d’une génération
Y avide ; suivront en octobre
Stockholm, le syndrome — un
récit de Gabriel Fournier où
six employés d’une compagnie
d’assurances se retrouvent sé-
questrés par un étrange geô-
lier — et, fin novembre, Fuck
toute, une étonnante création
de Catherine Dorion et
Mathieu Campagna qui puisera
COPRODUCTION DE LA BORDÉE,
DU THÉÂTRE LES ENFANTS TERRIBLES,
DE SIMONIAQUES THÉÂTRE,
DU THÉÂTRE DES VENTREBLEUS
ET DE LA PLACE DES ARTS
À LA CINQUIÈME SALLE DE LA PLACE DES ARTS DANS LE QUARTIER DES SPECTACLES
25 NOVEMBRE AU 17 DÉCEMBRE 2016
12 AVENTURES THÉÂTRALES
À DÉCOUVRIR SUR
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E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6 E 5
ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR
à la blogosphère et à l’air du
temps, de quoi mettre des
mots sur le malaise ambiant.
Cette saison Premier Acte
est une fois de plus pilotée par
Marc Gourdeau, le même qui,
au dévoilement 2016-2017, di-
sait voir se profiler beaucoup
de beau, quelque chose d’une
saison hors nor me : « Tous
théâtres confondus, une des
plus fortes à mon souvenir… »
ERICK LABBÉ
Collaborateur Le Trident ouvre sa saison avec 887 de Robert Lepage, énorme
Le Devoir succès de ce printemps au Théâtre du Nouveau Monde.
TEXTE
SIMON BOUDREAULT
ET JEAN-GUY LEGAULT
MISE EN SCÈNE
MARIE-JOSÉE BASTIEN
16
SAISON
17
LA LISTE DE MES ENVIES
2016 REVUE ET CORRIGÉE
LA CANTATRICE CHAUVE
SUIVIE DE LA LEÇON
VOL AU-DESSUS D’UN NID
DE COUCOU
QU’EST-CE QU’ON A FAIT
AU BON DIEU ?
rideauvert @rideauvert @rideauvertofficiel
E 6
RENTRÉE › T H É Â T R E J E U N E S P U B L I C S
Le ciel des ours s’inspire librement du livre de Dolf Verrœn Un paradis pour Petit Ours.
Le ciel des ours, un théâtre d’ombres qui interroge l’existence
MARIE FRADETTE
L a saison automnale en
théâtre jeunesse fourmille
de pièces for tes qui sauront
en surprendre et en émerveil-
ler plus d’un. Si le calendrier
des dif férents lieux de dif fu-
sion propose beaucoup de
nouvelles créations, les pièces
inspirées de textes littéraires
ont la part belle avec, notam-
ment, et non la moindre, Le
ciel des ours présentée par la
compagnie italienne Teatro
Gioco Vita.
Spécialisée dans le théâtre
d’ombres, cette troupe de re-
nommée inter nationale fon-
dée en 1971 nous avait déjà
conquis en 2013-2014 avec
une adaptation du Chien bleu,
un album sur les thèmes de
la différence et de l’amitié si-
gné Nadja, petite sœur de
Grégoire Solotaref f. Cette
fois, ils s’inspirent librement
du livre de Dolf Ver rœn Un
paradis pour Petit Ours (Mi-
lan, 2003), illustré par Wolf
Erlbruch (De la petite taupe
qui voulait savoir qui lui
avait fait sur la tête).
Le ciel des ours combine
deux histoires, celle d’un petit
L E D E V O I R ,
qui vient de perdre son grand-
père et celle d’un grand, tout
juste sor ti d’hibernation, qui
cogite sur le bonheur de deve-
nir père. Les deux person-
nages scr utent le ciel pour
trouver des réponses, mais
comprennent que celles-ci se
trouvent plutôt en eux, que
nous sommes responsables
de notre destinée par nos
choix, nos actions, nos va-
leurs. Le thème à consonance
existentielle s’offre comme un
sujet universel et intemporel.
Fabrizio Montecchi signe la
mise en scène dans laquelle
des silhouettes réalisées
d’après les illustrations d’Erl-
br uch se par tagent l’espace
avec les comédiens faisant
opérer la magie du théâtre
d’ombres. Le ciel des ours sera
jouée à la Maison Théâtre, à
l’Arrière-Scène, pour ensuite
prendre la route et se rendre
aux Gros Becs à Québec
(pour les 4-8 ans).
Aussi for t attendue, Trois
petites sœurs, écrite par la
grande dame de la dramatur-
gie jeunesse Suzanne Lebeau,
sera portée par la compagnie
Le Car r ousel. On nous ra-
conte l’histoire d’Alice qui,
L E S S A M E D I 2 7
atteinte d’une maladie incura-
ble, ne pour ra pas faire sa
r entrée scolair e. Lebeau
aborde les thèmes de la mort,
de la maladie, de l’espoir et
de la chaleur frater nelle.
Mise en scène par Ger vais
Gaudreault, la pièce prendra
vie à la Maison Théâtre du
24 novembre au 3 décembre
(pour les 8-12 ans).
En rafale
Le Théâtre du Gros Mécano
fête ses 40 ans. Pour l’occa-
sion, il s’acoquine avec la com-
pagnie de danse Code univer-
sel. De cette collaboration naî-
tra un spectacle qui allie
danse, théâtre et vidéo interac-
tive intitulé Nous ne sommes
pas des oiseaux, mis en scène
par Carol Cassistat et Daniel
Bélanger. À travers les souve-
nirs d’une jeune fille, on nous
parlera de liber té et du sens
de la vie. Aux Gros Becs
(5 ans et plus).
Et, parlant de danse, PPS
Danse, en coproduction avec
DansEncorps de Moncton,
présentera L’école buisson-
nière, un spectacle qui s’ins-
pire des textes de Prévert in-
terprétés par Alexandre Dés-
E T D I M A N C H E 2 8
ilets et Amylie. Ça promet. La
première aura lieu en octobre
à la Tohu, après quoi une tour-
née au Québec est prévue
(5 ans et plus).
Le Réseau scènes offre une
programmation aussi étof fée
avec plus de 70 spectacles et
250 représentations. Pour les
10-17 ans, la troupe Advienne
que pourra présentera Sher-
lock Holmes et le chien de Bas-
kerville. À souligner : Les haut-
parleurs du Théâtre Bluff qui
se promènera un peu partout
au Québec.
Enfin, la 14 e édition des
Coups de théâtre aura lieu
du 13 au 20 novembre. Une
programmation de 12 specta-
cles est prévue sur huit
scènes, notamment Jusqu’au
sang ou presque du Théâtre
I.N.K. Annie Ranger (texte)
et Marilyn Per reault (mise
en scène) explorent le thème
des apparences trompeuses
(12 ans et plus).
Et tout ceci n’est qu’un
aperçu de la riche programma-
tion automnale. Surveillez vos
théâtres.
Collaboratrice
Le Devoir
A O Û T 2 0 1 6
RENTRÉE › D A N S E
Une rentrée chorégraphique placée
sous le signe de la théâtralité
MÉLANIE CARPENTIER
U ne cer taine théâtralité
prendra possession des
corps et se déclinera au fémi-
nin cette prochaine saison.
Celle-ci sera marquée par le
retour de grandes pointures
de la danse contemporaine,
alors que d’ingénieux créa-
teurs de mouvement de la
scène locale et d’ailleurs po-
seront à l’avant-scène l’inter-
action corps, image et son.
Une r encontr e de plus en
plus organique au contact des
technologies numériques.
Sans pour autant laisser le
texte et la narration prendre le
pas, les chorégraphes Meg
Stuart, Crystal Pite et Virginie
Brunelle misent sur des écri-
tures chorégraphiques à la
dramaturgie éclatée et exaltée.
Créatrices de trois généra-
tions distinctes, elles seront
les pier res angulaires de la
saison automnale.
Pour la première fois après
plus de vingt ans de création,
Meg Stuar t renoue avec la
forme du solo. Dans Hunter,
présenté à l’Usine C (associée
exceptionnellement à l’Agora
TEATRO GIOCO VITA cet automne), l’illustre choré-
graphe américaine se mettra
en scène dans une série d’au-
toportraits dont la matière pre-
mière est le corps, machine à
remonter le temps jusqu’aux
histoires ancestrales les plus
profondément enfouies dans
la chair. Une autobiographie
corporelle intrigante qui
fera appel à la vidéo et à la
sculpture sonore.
Entre les mêmes murs, À la
douleur que j’ai marquera le
très attendu retour de Virginie
Br unelle. En 2013, la choré-
graphe adulée du public si-
gnait avec Plomb son œuvre
de maturité, déroulant autour
de la thématique du deuil un
fil dramatique aux allures de
Pina Baush. On est curieux de
voir l’artiste laisser cette fois
émerger une dramaturgie du
quotidien et de l’intime dans
cet hommage à la douleur pa-
raissant d’emblée paradoxal.
Une création qui décortiquera
les manifestations de cet affect
persistant au cœur des rela-
tions inachevées.
Incontournable chez Danse
FRANÇOIS-XAVIER GAUDREAULT Danse, la venue du NDT
Trois petites sœurs, de Suzanne, Lebeau est fort attendue. (Nederlands Dans Theater) de
Paul Lightfoot et Sol León,
avec une création de Cr ystal
Félix Leclerc pour Noël Pite, chorégraphe des plus no-
vatrices à l’heure actuelle.
Tout juste avant Noël, Le petit ours gris de la Mauricie, un Avec The You Show (FTA
spectacle inspiré du conte de Félix Leclerc chanté et narré 2 0 1 1 ) e t Te m p e s t R e p l i c a
par Edgar Bori, foulera les planches des Gros Becs. Et, pour (2012), la Canadienne avait su
prolonger le plaisir, une version livre-disque est offerte à La marquer les esprits par la
Montagne secrète. force de ses lignes dramatur-
giques et narratives. Dans In
L E D E V O I R ,
the Event, elle revient à une
scénographie épurée, où jeux
d’ombres et de lumières
viendront étayer une choré-
graphie aux ef fets cinémato-
graphiques. Dans sa lignée,
n’oublions pas de mentionner
a rather lovely thing du New-
Yorkais Br yan Arias (ex-in-
terprète de Pite et du NDT),
une pièce onirique peuplée
de personnages fantasques et
de masques.
Faire danser les images
et les sens
Le NDT n’échappe pas à la
tendance voulant que l’on
synchronise mouvements du
corps et de l’image. Avec
Stop-motion, le couple Light-
foot-León, à la tête de la com-
pagnie néerlandaise, abor-
dera les thématiques de la
transformation et du temps
qui s’écoule, avec une œuvre
personnelle usant l’ef fet du
slow-motion. Une création
qui contrastera avec la plus
théâtrale Sehnsucht du pro-
gramme triple, présenté au
Théâtre Maisonneuve.
Dans un registre alternatif,
Fractals of you de Tentacle
Tribe nous promet un voyage
visuel fantasmagorique et
symbiotique. Le duo formé
de l’Ontarienne Emmanuelle
Lê Phan et du Suédois Elon
Höglund intégreront l’image
de manière organique à un
langage chorégraphique qui
déconstr uit le street dance
et hybride avec fluidité les
vocabulaires du contempo-
rain et du breakdance
(chez Danse Danse à la
Cinquième salle).
Dans LA LOBA, Aurélie
Pedron invitera le spectateur
à déambuler dans des lieux
atypiques et marginaux pour
un par cours sensoriel à la
rencontre de multiples mi-
cro-performances.
L’immersion sensorielle
sera poussée encore plus loin
chez Tangente, où on nous
proposera de plonger dans des
paysages visuels et sonores à
la pointe des nouvelles techno-
logies. Aqua Khoria se conçoit
comme un instrument musical
et visuel où le mouvement en-
tre en étroite corrélation avec
l’image et le son. Une danse
qui se veut totale, dont l’alchi-
mie numérique est orchestrée
par le chorégraphe Peter
Trosztmer et le compositeur
Zack Settel, spécialisé en inter-
action 3D. Cette expérience in-
teractive prendra place dans la
Satosphère de la Société des
arts technologiques.
Collaboratrice
Le Devoir
L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E
À la douleur que j’ai marquera le très attendu retour de Virginie Brunelle.
Aqua Khoria se conçoit comme un instrument musical et visuel.
L’ABONNEMENT
LE PLUS FLEXIBLE EN VILLE!
ESPACEGO.COM | 514 845-4890
25 octobre au 19 novembre 2016
UNE FEMME À BERLIN
Texte : Marta Hillers
Avec Evelyne de la Chenelière + Sophie Desmarais +
Louise Laprade + Frédéric Lavallée
ESPACE GO + SIBYLLINES +
Théâtre français du CNA
24 janvier au 18 février 2017
MANIFESTE DE LA JEUNE-FILLE
Texte et mise en scène : Olivier Choinière
Avec Marc Beaupré + Stéphane Crête +
Maude Guérin + Emmanuelle Lussier-Martinez +
Joanie Martel + Monique Miller + Gilles Renaud
ESPACE GO + L’ACTIVITÉ
21 mars au 15 avril 2017
AVANT-GARDE
Texte : Marieluise Fleisser
Mise en scène : Denis Marleau
Avec Dominique Quesnel + Jérôme Minière
ESPACE GO + UBU
2 8 A O Û T 2 0 1 6 E 7
IRIS JANKE
Meg Stuart renoue avec la forme
du solo dans Hunter.
Pour suivre
la cadence
Dans le sillage des Jeux de
Rio, les Cariocas continue-
ront d’attirer les projecteurs
sur eux lors du festival
Quartiers Danses avec le
passage de la compagnie
Focus Cia de Dança du Bré-
silien Alex Neoral pour une
série de performances en
salle (salle Bourgie du
MBAM et Cinquième salle)
et en extérieur (place des
Festivals). On y retrouvera
MATHIEU DOYON
aussi Mere Human, une
pièce de Mélanie Demers,
lors d’une soirée consacrée
à l’Ottawa Dance Directive.
On est aussi intrigué par le
programme « Corps avides »
(Tangente), rassemblant les
artistes Jessica Serli, Louise
Michel Jackson, Ben Fury
et Jason Martin autour
d’une approche kinesthé-
sique du mouvement. Ren-
dez-vous immanquable au
théâtre La Chapelle pour la
reprise de deux œuvres
phares de Daniel Léveillé,
Amour, acide et noix et La
pudeur des icebergs, à l’occa-
sion des 25 ans de sa com-
pagnie. En début de saison,
on pourra aussi y voir Pour,
une nouvelle création de
l’artiste Daina Ashbee trai-
tant de la sexualité féminine.
Au MAI (Montréal, arts in-
terculturels), on suggère
Leila’s death du Libanais Ali
Chahrour, poème chorégra-
phique élégiaque basé sur la
tradition des pleureuses
dans les rituels mortuaires
SÉBASTIEN ROY moyen-orientaux.
6 septembre au 1er octobre 2016
CLARA
Texte : Anne Hébert
Mise en scène : Luce Pelletier
Avec Émilie Bibeau + François-Xavier Dufour +
Alice Moreault + Étienne Pilon
Théâtre de l’Opsis
22 novembre au 10 décembre 2016
NORGE
Texte et mise en scène : Kevin McCoy
Avec Kevin McCoy
Théâtre Humain + Théâtre du Trident
28 février au 1er avril 2017
LE DÉCLIN DE L’EMPIRE AMÉRICAIN
d’après l’œuvre de Denys Arcand
Texte : Alain Farah + Patrice Dubois
Avec Sandrine Bisson + Dany Boudreault +
Marilyn Castonguay + Patrice Dubois + Éveline Gélinas +
Marie-Hélène Thibault
Théâtre PÀP
PARTENAIRE
DE SAISON
E 6
RENTRÉE › T H É Â T R E J E U N E S P U B L I C S
Le ciel des ours s’inspire librement du livre de Dolf Verrœn Un paradis pour Petit Ours.
Le ciel des ours, un théâtre d’ombres qui interroge l’existence
MARIE FRADETTE
L a saison automnale en
théâtre jeunesse fourmille
de pièces for tes qui sauront
en surprendre et en émerveil-
ler plus d’un. Si le calendrier
des dif férents lieux de dif fu-
sion propose beaucoup de
nouvelles créations, les pièces
inspirées de textes littéraires
ont la part belle avec, notam-
ment, et non la moindre, Le
ciel des ours présentée par la
compagnie italienne Teatro
Gioco Vita.
Spécialisée dans le théâtre
d’ombres, cette troupe de re-
nommée inter nationale fon-
dée en 1971 nous avait déjà
conquis en 2013-2014 avec
une adaptation du Chien bleu,
un album sur les thèmes de
la différence et de l’amitié si-
gné Nadja, petite sœur de
Grégoire Solotaref f. Cette
fois, ils s’inspirent librement
du livre de Dolf Ver rœn Un
paradis pour Petit Ours (Mi-
lan, 2003), illustré par Wolf
Erlbruch (De la petite taupe
qui voulait savoir qui lui
avait fait sur la tête).
Le ciel des ours combine
deux histoires, celle d’un petit
L E D E V O I R ,
qui vient de perdre son grand-
père et celle d’un grand, tout
juste sor ti d’hibernation, qui
cogite sur le bonheur de deve-
nir père. Les deux person-
nages scr utent le ciel pour
trouver des réponses, mais
comprennent que celles-ci se
trouvent plutôt en eux, que
nous sommes responsables
de notre destinée par nos
choix, nos actions, nos va-
leurs. Le thème à consonance
existentielle s’offre comme un
sujet universel et intemporel.
Fabrizio Montecchi signe la
mise en scène dans laquelle
des silhouettes réalisées
d’après les illustrations d’Erl-
br uch se par tagent l’espace
avec les comédiens faisant
opérer la magie du théâtre
d’ombres. Le ciel des ours sera
jouée à la Maison Théâtre, à
l’Arrière-Scène, pour ensuite
prendre la route et se rendre
aux Gros Becs à Québec
(pour les 4-8 ans).
Aussi for t attendue, Trois
petites sœurs, écrite par la
grande dame de la dramatur-
gie jeunesse Suzanne Lebeau,
sera portée par la compagnie
Le Car r ousel. On nous ra-
conte l’histoire d’Alice qui,
L E S S A M E D I 2 7
atteinte d’une maladie incura-
ble, ne pour ra pas faire sa
r entrée scolair e. Lebeau
aborde les thèmes de la mort,
de la maladie, de l’espoir et
de la chaleur frater nelle.
Mise en scène par Ger vais
Gaudreault, la pièce prendra
vie à la Maison Théâtre du
24 novembre au 3 décembre
(pour les 8-12 ans).
En rafale
Le Théâtre du Gros Mécano
fête ses 40 ans. Pour l’occa-
sion, il s’acoquine avec la com-
pagnie de danse Code univer-
sel. De cette collaboration naî-
tra un spectacle qui allie
danse, théâtre et vidéo interac-
tive intitulé Nous ne sommes
pas des oiseaux, mis en scène
par Carol Cassistat et Daniel
Bélanger. À travers les souve-
nirs d’une jeune fille, on nous
parlera de liber té et du sens
de la vie. Aux Gros Becs
(5 ans et plus).
Et, parlant de danse, PPS
Danse, en coproduction avec
DansEncorps de Moncton,
présentera L’école buisson-
nière, un spectacle qui s’ins-
pire des textes de Prévert in-
terprétés par Alexandre Dés-
E T D I M A N C H E 2 8
ilets et Amylie. Ça promet. La
première aura lieu en octobre
à la Tohu, après quoi une tour-
née au Québec est prévue
(5 ans et plus).
Le Réseau scènes offre une
programmation aussi étof fée
avec plus de 70 spectacles et
250 représentations. Pour les
10-17 ans, la troupe Advienne
que pourra présentera Sher-
lock Holmes et le chien de Bas-
kerville. À souligner : Les haut-
parleurs du Théâtre Bluff qui
se promènera un peu partout
au Québec.
Enfin, la 14 e édition des
Coups de théâtre aura lieu
du 13 au 20 novembre. Une
programmation de 12 specta-
cles est prévue sur huit
scènes, notamment Jusqu’au
sang ou presque du Théâtre
I.N.K. Annie Ranger (texte)
et Marilyn Per reault (mise
en scène) explorent le thème
des apparences trompeuses
(12 ans et plus).
Et tout ceci n’est qu’un
aperçu de la riche programma-
tion automnale. Surveillez vos
théâtres.
Collaboratrice
Le Devoir
A O Û T 2 0 1 6
RENTRÉE › D A N S E
Une rentrée chorégraphique placée
sous le signe de la théâtralité
MÉLANIE CARPENTIER
U ne cer taine théâtralité
prendra possession des
corps et se déclinera au fémi-
nin cette prochaine saison.
Celle-ci sera marquée par le
retour de grandes pointures
de la danse contemporaine,
alors que d’ingénieux créa-
teurs de mouvement de la
scène locale et d’ailleurs po-
seront à l’avant-scène l’inter-
action corps, image et son.
Une r encontr e de plus en
plus organique au contact des
technologies numériques.
Sans pour autant laisser le
texte et la narration prendre le
pas, les chorégraphes Meg
Stuart, Crystal Pite et Virginie
Brunelle misent sur des écri-
tures chorégraphiques à la
dramaturgie éclatée et exaltée.
Créatrices de trois généra-
tions distinctes, elles seront
les pier res angulaires de la
saison automnale.
Pour la première fois après
plus de vingt ans de création,
Meg Stuar t renoue avec la
forme du solo. Dans Hunter,
présenté à l’Usine C (associée
exceptionnellement à l’Agora
TEATRO GIOCO VITA cet automne), l’illustre choré-
graphe américaine se mettra
en scène dans une série d’au-
toportraits dont la matière pre-
mière est le corps, machine à
remonter le temps jusqu’aux
histoires ancestrales les plus
profondément enfouies dans
la chair. Une autobiographie
corporelle intrigante qui
fera appel à la vidéo et à la
sculpture sonore.
Entre les mêmes murs, À la
douleur que j’ai marquera le
très attendu retour de Virginie
Br unelle. En 2013, la choré-
graphe adulée du public si-
gnait avec Plomb son œuvre
de maturité, déroulant autour
de la thématique du deuil un
fil dramatique aux allures de
Pina Baush. On est curieux de
voir l’artiste laisser cette fois
émerger une dramaturgie du
quotidien et de l’intime dans
cet hommage à la douleur pa-
raissant d’emblée paradoxal.
Une création qui décortiquera
les manifestations de cet affect
persistant au cœur des rela-
tions inachevées.
Incontournable chez Danse
FRANÇOIS-XAVIER GAUDREAULT Danse, la venue du NDT
Trois petites sœurs, de Suzanne, Lebeau est fort attendue. (Nederlands Dans Theater) de
Paul Lightfoot et Sol León,
avec une création de Cr ystal
Félix Leclerc pour Noël Pite, chorégraphe des plus no-
vatrices à l’heure actuelle.
Tout juste avant Noël, Le petit ours gris de la Mauricie, un Avec The You Show (FTA
spectacle inspiré du conte de Félix Leclerc chanté et narré 2 0 1 1 ) e t Te m p e s t R e p l i c a
par Edgar Bori, foulera les planches des Gros Becs. Et, pour (2012), la Canadienne avait su
prolonger le plaisir, une version livre-disque est offerte à La marquer les esprits par la
Montagne secrète. force de ses lignes dramatur-
giques et narratives. Dans In
L E D E V O I R ,
the Event, elle revient à une
scénographie épurée, où jeux
d’ombres et de lumières
viendront étayer une choré-
graphie aux ef fets cinémato-
graphiques. Dans sa lignée,
n’oublions pas de mentionner
a rather lovely thing du New-
Yorkais Br yan Arias (ex-in-
terprète de Pite et du NDT),
une pièce onirique peuplée
de personnages fantasques et
de masques.
Faire danser les images
et les sens
Le NDT n’échappe pas à la
tendance voulant que l’on
synchronise mouvements du
corps et de l’image. Avec
Stop-motion, le couple Light-
foot-León, à la tête de la com-
pagnie néerlandaise, abor-
dera les thématiques de la
transformation et du temps
qui s’écoule, avec une œuvre
personnelle usant l’ef fet du
slow-motion. Une création
qui contrastera avec la plus
théâtrale Sehnsucht du pro-
gramme triple, présenté au
Théâtre Maisonneuve.
Dans un registre alternatif,
Fractals of you de Tentacle
Tribe nous promet un voyage
visuel fantasmagorique et
symbiotique. Le duo formé
de l’Ontarienne Emmanuelle
Lê Phan et du Suédois Elon
Höglund intégreront l’image
de manière organique à un
langage chorégraphique qui
déconstr uit le street dance
et hybride avec fluidité les
vocabulaires du contempo-
rain et du breakdance
(chez Danse Danse à la
Cinquième salle).
Dans LA LOBA, Aurélie
Pedron invitera le spectateur
à déambuler dans des lieux
atypiques et marginaux pour
un par cours sensoriel à la
rencontre de multiples mi-
cro-performances.
L’immersion sensorielle
sera poussée encore plus loin
chez Tangente, où on nous
proposera de plonger dans des
paysages visuels et sonores à
la pointe des nouvelles techno-
logies. Aqua Khoria se conçoit
comme un instrument musical
et visuel où le mouvement en-
tre en étroite corrélation avec
l’image et le son. Une danse
qui se veut totale, dont l’alchi-
mie numérique est orchestrée
par le chorégraphe Peter
Trosztmer et le compositeur
Zack Settel, spécialisé en inter-
action 3D. Cette expérience in-
teractive prendra place dans la
Satosphère de la Société des
arts technologiques.
Collaboratrice
Le Devoir
L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E
À la douleur que j’ai marquera le très attendu retour de Virginie Brunelle.
Aqua Khoria se conçoit comme un instrument musical et visuel.
L’ABONNEMENT
LE PLUS FLEXIBLE EN VILLE!
ESPACEGO.COM | 514 845-4890
25 octobre au 19 novembre 2016
UNE FEMME À BERLIN
Texte : Marta Hillers
Avec Evelyne de la Chenelière + Sophie Desmarais +
Louise Laprade + Frédéric Lavallée
ESPACE GO + SIBYLLINES +
Théâtre français du CNA
24 janvier au 18 février 2017
MANIFESTE DE LA JEUNE-FILLE
Texte et mise en scène : Olivier Choinière
Avec Marc Beaupré + Stéphane Crête +
Maude Guérin + Emmanuelle Lussier-Martinez +
Joanie Martel + Monique Miller + Gilles Renaud
ESPACE GO + L’ACTIVITÉ
21 mars au 15 avril 2017
AVANT-GARDE
Texte : Marieluise Fleisser
Mise en scène : Denis Marleau
Avec Dominique Quesnel + Jérôme Minière
ESPACE GO + UBU
2 8 A O Û T 2 0 1 6 E 7
IRIS JANKE
Meg Stuart renoue avec la forme
du solo dans Hunter.
Pour suivre
la cadence
Dans le sillage des Jeux de
Rio, les Cariocas continue-
ront d’attirer les projecteurs
sur eux lors du festival
Quartiers Danses avec le
passage de la compagnie
Focus Cia de Dança du Bré-
silien Alex Neoral pour une
série de performances en
salle (salle Bourgie du
MBAM et Cinquième salle)
et en extérieur (place des
Festivals). On y retrouvera
MATHIEU DOYON
aussi Mere Human, une
pièce de Mélanie Demers,
lors d’une soirée consacrée
à l’Ottawa Dance Directive.
On est aussi intrigué par le
programme « Corps avides »
(Tangente), rassemblant les
artistes Jessica Serli, Louise
Michel Jackson, Ben Fury
et Jason Martin autour
d’une approche kinesthé-
sique du mouvement. Ren-
dez-vous immanquable au
théâtre La Chapelle pour la
reprise de deux œuvres
phares de Daniel Léveillé,
Amour, acide et noix et La
pudeur des icebergs, à l’occa-
sion des 25 ans de sa com-
pagnie. En début de saison,
on pourra aussi y voir Pour,
une nouvelle création de
l’artiste Daina Ashbee trai-
tant de la sexualité féminine.
Au MAI (Montréal, arts in-
terculturels), on suggère
Leila’s death du Libanais Ali
Chahrour, poème chorégra-
phique élégiaque basé sur la
tradition des pleureuses
dans les rituels mortuaires
SÉBASTIEN ROY moyen-orientaux.
6 septembre au 1er octobre 2016
CLARA
Texte : Anne Hébert
Mise en scène : Luce Pelletier
Avec Émilie Bibeau + François-Xavier Dufour +
Alice Moreault + Étienne Pilon
Théâtre de l’Opsis
22 novembre au 10 décembre 2016
NORGE
Texte et mise en scène : Kevin McCoy
Avec Kevin McCoy
Théâtre Humain + Théâtre du Trident
28 février au 1er avril 2017
LE DÉCLIN DE L’EMPIRE AMÉRICAIN
d’après l’œuvre de Denys Arcand
Texte : Alain Farah + Patrice Dubois
Avec Sandrine Bisson + Dany Boudreault +
Marilyn Castonguay + Patrice Dubois + Éveline Gélinas +
Marie-Hélène Thibault
Théâtre PÀP
PARTENAIRE
DE SAISON
E 8 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6

RENTRÉE › M U S I Q U E C L A S S I Q U E À M O N T R É A L
Les retrouvailles d’Hélène Grimaud et Yannick Nézet-Séguin
CHRISTOPHE HUSS

L’ automne classique mont-

réalais, qui débutera le
7 septembre avec Carmina
Burana dirigé par Kent
Nagano, verra notamment, le
6 octobre, les retrouvailles
de Yannick Nézet-Séguin et
Hélène Grimaud à la Maison
symphonique.
Cinq ans déjà que Montréal
dispose de son joyau, la
Maison symphonique. Même
si l’OSM ne met pas particuliè-
rement la chose en exergue, la
date d’ouverture de la saison,
le 7 septembre, coïncidera
exactement avec cet anniver-
saire. La présentation de Car-
mina Burana a d’ores et déjà
entraîné la programmation
d’une supplémentaire, le sa-
medi 10 septembre à 14 h 30.
Si la Maison symphonique
de Montréal fête ses cinq ans,
la salle Bourgie le fait aussi. Le
concer t festif, avec 25 musi-
ciens, aura lieu le 28 septem-
bre. La saison proprement dite
débutera le 14 septembre avec
un récital de Charles Richard-
Hamelin, qui remettra le cou-
vert les 21 et 28 septembre. JACQUES NADEAU LE DEVOIR
En date du 21 septembre, L’automne marquera le 5e anniversaire de la Maison symphonique à Montréal, et l’OSM ouvrira la saison avec Carmina Burana.
six autres saisons auront été
lancées : Quatuor Molinari, Opéra de Montréal avec Aïda un concert au Conser vatoire. avec le concer to de Dvorák
avec un hommage à Jean (le 17), le Studio de musique (13 octobre) et lors d’un réci-
Papineau-Couture (le 10) ; ancienne, le 19, avec les Orchestres tal (le 16) présenté en collabo-
Ladies’ Morning avec Benedetto Vêpres de Monteverdi en Parmi les grandes visites à ration avec Pro Musica, qui a
Lupo (le 11) ; Violons du Roy hommage à Christopher Jack- l’OSM, nous sommes heureux la bonne idée de nous faire
avec Reinhard Goebel (le 16) ; son et Pentaèdre (le 21), avec de retrouver James Ehnes, connaître Lukas Geniusas
(5 décembre). L’af fiche de
l’automne à l’OSM est le
2 e Concer to de Prokofiev par
Denis Matsuev et James
Conlon, les 15 et 17 novembre.
À l’Orchestre métropolitain,
EN PRÉVENTE
TAXES ET FRAIS DE SERVICE INCLUS

Hélène Grimaud jouera le

3e Concerto de Bartók le 6 oc-
tobr e. La 5 e Symphonie de
Mahler par Yannick Nézet-
Séguin est au programme de
BENJAMIN EALOVEGA
BILLETTERIE 418 529-2183 / THEATREPERISCOPE.QC.CA

VOIR PA GE E 9 : CLASSIQUE Une des belles visites de la saison, celle de James Ehnes
BILLETS

S P E C TAC L E
D’OUVERTURE
PRÉSENTATEUR
DE LA SAISON

12-17 SEPT 2016

DANS LA SOLITUDE DES
CHAMPS DE COTON
D E B E R N A R D - M A R I E KO LT È S
AV E C A N N E A LVA R O E T AU D R E Y B O N N E T
SAISON 2016-2017

GLOUCESTER
DÉLIRE SHAKESPEARIEN

LES MARCHES DU POUVOIR

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 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6 E 9

RENTRÉE › M U S I Q U E C L A S S I Q U E À M O N T R É A L

FRANÇOIS GOUPIL ORCHESTRE MÉTROPOLITAIN MAT HENNEK

Yannick Nézet-Séguin et l’Orchestre métropolitain accueilleront Hélène Grimaud en octobre. Hélène Grimaud jouera le 3e Concerto de Bartók le 6 octobre.

CLASSIQUE
SUITE DE LA PAGE E 6

deuxième par tie : cela ne se symphonique la 9 e Sympho- avec, en avant-première, le br e. Dirigé par Jor dan de Bourgie, comme le concer t au 3 novembre, l’ECM + sera
manque pas ! Nézet-Séguin nie de Mahler à la salle Pol- 11 novembre un concer t de Souza, nouveau dir ecteur d’Isabelle Faust et Alexander en tour née au Canada avec
sera de retour à la Maison sym- lack les 28 et 29 octobre. À Viktoria Mullova, l’Accademia musical de la Komische Oper Melnikov, le 10 novembre, ou son projet Generation 2016,
phonique le 27 novembre pour l’Université de Montréal, Bizantina et son chef fonda- de Berlin, Don Giovanni af- les récitals de piano de Danny alors que le NEM tiendra du
Les Cloches de Rachmaninov et on rénove la salle Claude- teur Ottavio Dantone. Café fiche une distribution 100 % Driver et Sofya Gulyak. 2 au 25 novembre son Forum
Petrouchka de Stravinski. Champagne et Jean-Fran- Zimmermann, Sergeï Ba- canadienne. Les amateurs Les amateurs d’orgue, qui international des jeunes com-
I Musici, qui ouvrira sa sai- çois Rivest est en année sab- bayan, Konstantin Lifschitz d’opéra pr ofiter ont égale- verront cet automne la fin du positeurs et que la SMCQ
son le 12 octobre, à la salle batique. Paolo Bellomia et et Yo Yo Ma, qui jouera des ment d’un spectacle d’Opera cycle Bach à l’Oratoire, atten- fera sa rentrée le 30 septem-
Bourgie, avec une réduction Mathieu Lussier dirigeront Suites pour violoncelle seul le McGill, Alcina de Haendel, dent le Festival du Concours bre avec un concer t gratuit
du Chant de la terre de Mah- donc l’orchestre, le premier, 2 décembre, sont les vedettes du 5 au 7 novembr e, et ils inter national d’orgue du dans le cadre des Jour nées
ler, af frontera les trois der- le 7 octobre à Saint-Jean- de ce festival. iront voir au cinéma, le 10 dé- Canada, du 2 au 30 octobre de la culture.
nières symphonies de Mo- Baptiste, le second le 3 dé- Arion propose hors festi- cembre, ce que le Metropo- 2016, sur dif férents orgues
zart, le 24 novembre. cembre à la salle Claude- val, du 29 septembre au 2 oc- litan Opera fait de L’amour de Montréal. Du 20 octobre Le Devoir
Côté V iolons du Roy, et Champagne rénovée. tobr e, son pr opr e concer t de loin de Saariaho mis en
outre le concer t dirigé par Bach, dirigé par Alexander scène par Robert Lepage. La
Reinhard Goebel, il faut noter Bach et voix Weimann. Mais Arion fait série Met Live in HD débu-
deux rendez-vous avec Ber- Comme d’autres ensembles sur tout venir, du 9 au 13 no- tera le 8 octobre avec Tristan
nard Labadie : quatre cantates d’ici, dont Les Idées heureuses vembre, le brillant clarinet- et Isolde.
de Bach, pour l’An III du cycle avec leur nouveau 1 er violon, tiste Lor enzo Coppola. Il Les quatuors en visite cet
de la salle Bourgie (30 octo- Laura Andriani, l’Orchestre de jouera à nouveau le concerto automne le seront pour le La-
bre), et Le Messie à la Maison chambre McGill sera impli- de Mozar t, mais on ne s’en dies’ Morning : les Pacifica se-
symphonique le 10 décembre. qué dans le Festival Bach qui lasse pas. ront à Montréal le 2 octobre
McGill, qui a la très heu- lui a confié les Concertos bran- L’Opéra de Montréal pro- et le Quatuor Hermes le
reuse idée d’éditer désormais debourgeois. Ce Festival Bach grammera deux opéras : Aïda 23 octobre. Il faut ajouter à
une brochure de ses concerts, de Montréal se tiendra du (17 septembre) et Don Gio- cette of fre quelques rendez-
confiera à son orchestre 18 novembre au 4 décembre vanni à par tir du 12 novem- vous chambristes de la salle
THEATREDAUJOURDHUI.QC.CA/TOCCATE
MAXIME DENOMMÉE EST DE LA DISTRIBUTION DE TOCCATE ET FUGUE

ABONNEMENTS À PARTIR DE 92$

JOIGNEZ-VOUS AU CENTRE DU THÉÂTRE D’AUJOURD’HUI
DIRECTION ARTISTIQUE SYLVAIN BÉLANGER

PARTENAIRES DE SAISON

CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES: ULYSSE DEL DRAGO DESIGN:GAUTHIER

E 10 L E
RENTRÉE › M U S I Q U E C L A S S I Q U E À Q U É B E C
Le chef allemand Reinhard Goebel dirigera les Violons du Roy en septembre au Palais Montcalm.
Reinhard Goebel et Yoav Talmi de retour à Québec
CHRISTOPHE HUSS
L e chef allemand Reinhard Goebel, qui diri-
gera les Violons du Roy le 16 septembre au
Palais Montcalm, sera l’une des vedettes de
l’automne musical dans la capitale.
À Québec, le jeu de chaises musicales a eu
lieu dans l’intersaison et en coulisse. En enga-
geant Astrid Chouinard au poste de président-
directeur général, l’Orchestre symphonique de
Québec brasse les car tes pour amorcer une
phase cruciale de consolidation et de dévelop-
pement. On rappellera que Jean-Yves Germain,
président du conseil d’administration de l’OSQ,
déclarait au Devoir en février dernier : « On a
un moule à briser, un historique de déficits. Il
faut que cela change. » Ce changement est
désormais confié à celle qui menait les destinées
des Violons du Roy depuis 2010…
La saison 2016-2017 de l’OSQ débutera le
14 septembre avec le violon solo du Philharmo-
nique de Berlin Daishin Kashimoto, qui jouera le
Concerto de Tchaïkovski. Fabien Gabel dirigera
D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7
CHRISTINA BLEIER
ce concert, ainsi que le suivant, le 21 septembre,
programmant le Concer to pour violoncelle de
Dvorák (soliste Antonio Meneses) et la Sympho-
nie héroïque de Beethoven. Louis Lortie prendra
la baguette la semaine suivante dans un pro-
gramme Fauré, Beethoven et Saint-Saëns. Jouer
et diriger le 2e Concerto pour piano du composi-
teur français sera une prouesse rarement vue,
du niveau de Dimitri Mitropoulos jouant et diri-
geant jadis le 3e Concerto de Prokofiev !
Les autres rendez-vous de la rentrée pour
l’OSQ sont le concerto L’Empereur de Beetho-
ven avec François-Frédéric Guy, le 9 novembre,
et le 2 e Concer to de Chopin par Charles Ri-
chard-Hamelin, le 20 novembre. Lors de ces
concerts, Fabien Gabel dirigera la Symphonie
fantastique et la 1re de Brahms.
Un vent de nostalgie risque de souf fler le
30 novembre, lorsque Yoav Talmi viendra diri-
ger Carmina Burana de Carl Orff. La frange la
plus curieuse du public de Québec suivra cette
saison les prestations du chef assistant en rési-
dence de l’OSQ, le prometteur Nicolas Ellis.
E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6
Charles Richard-Hamelin sera invité par l’OSQ en novembre.
Cinq concerts majeurs
11 septembre: Andreas Ottensamer au Club
musical.
15 septembre: Reinhard Goebel dirige les
Violons du Roy.
5 novembre: récital Sol Gabetta et Bertrand
Chamayou.
30 novembre: le retour de Yoav Talmi à
l’OSQ.
8 et 9 décembre : Bernard Labadie dirige
Le Messie.
Violons et Club musical
Le chef allemand Reinhard Goebel fut l’un
des réinventeurs les plus radicaux de la mu-
sique baroque. Le bouillonnant personnage a
rangé les Violons du Roy aux côtés du Philhar-
monique de Berlin dans ses orchestres de pré-
dilection. Il dirigera les musiciens de Québec
ELIZABETH DELAGE
le 15 septembre dans un programme d’œuvres
inspirées par l’Or chestr e de Dr esde au
XVIIIe siècle. Les Violons retrouveront aussi
Anthony Mar wood et Ber nard Labadie, ce
dernier dans quatre cantates de Bach et Le
Messie de Haendel. La venue du claveciniste
iranien Mahan Esfahani, lors d’un concer t
Bach sans frontières le 24 novembre, est à ne
pas manquer.
Au Club musical de Québec, les invités de
l’automne sont le lumineux clarinettiste An-
dreas Ottensamer (11 septembre), la violoncel-
liste Sol Gabetta, en concert, le 5 novembre,
avec le pianiste français Bertrand Chamayou et
les King’s Singers, qui chanteront Noël le
13 décembre. Ludovico Einaudi sera, le 16 oc-
tobre, l’invité vedette de la programmation du
Palais Montcalm.
Quant à l’Opéra de Québec, il programme le
diptyque Suor Angelica et Gianni Schicchi de
Puccini à partir du 22 octobre.
Le Devoir
 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6 E 11

RENTRÉE › S P E C T A C L E S
Trente ans de Coup de cœur, deux soirs d’Adele
Le Festival de musique émer-
gente pour commencer, Glo-
bal Citizen pour mobiliser,
puis ça fait Pop et c’est lancé !

SYLVAIN CORMIER

C omment justifier une ren-

trée, après elle et ses mul-
titudes ? Éventrée, la rentrée !
La phénoménale « résidence »
de Céline Dion au Centre Bell,
presque tout le mois d’août,
n’est-elle pas l’événement de
la saison, un mois avant la
saison ? Peut-être pas. Faudra
poser à nouveau la question
après les deux soirs d’Adele
au même château fort du pro-
moteur Evenko (les 30 sep-
tembre et 1 er octobre : oui, à
guichets hermétiquement fer-
més) : le match local des divas
planétaires n’est pas joué.
Notez qu’il n’y aura pas
qu’Adele, même si dans l’in-
dustrie de la musique popu-
laire, chif fres à l’appui, il y a
Adele et les autres. Dans l’air
raréfié des sommets et dans
le même Centre Bell, on se
précipitera aussi pour Kanye
West, Sia, Drake. Sans comp-
ter les vétérans : beaucoup de
gens se déplaceront pour Don
Henley, les Doobie Brothers,
Chicago et Ear th, W ind &
Fire. Et l’increvable Charles
Aznavour. Chacun ses incon-
tour nables : ça criera aigu
pour Maroon 5 et Simple Plan.
J’en connais qui n’en ont
que pour Christine and the
Queens, de retour en octobre
dans le Métropolis de son der-
nier triomphe. Ou Tegan and
Sara, au même endroit. Ou DJ
Shadow, au Club Soda. Ceux
qui savent, savent qu’Andy
Shauf est l’auteur-composi-
teur-interprète de l’heure et
qu’il offrira ses sublimes airs
au bar Le Ritz en décembre.
Après la tornade Céline Dion en août, une autre super-vedette se
produira à Montréal, Adele.
J’en connais pour qui rien ne
se passera d’ici la rentrée de
Fred For tin, le 6 octobre au
Soda : Fred est notre cham-
pion du rock et son Ultramarr,
le seul album qui compte. Et si
vous voulez savoir qui on at-
tend plus qu’impatiemment,
quelques collègues du Devoir
et moi, on vous répondra :
Marlon Williams, le fabuleux
chanteur néo-zélandais (au Di-
van orange, le 29 septembre,
c’est inscrit à mon agenda, et
souligné à grands traits). On
vous répondra aussi : Charles
Bradley & His Extraor di-
naires, au Corona, le 18 octo-
bre. J’ai tout aussi hâte, dans
le cadre de Jazz à l’année, de
voir et entendre frérot Mat-
thew et sœurette Jill Barber, et
de retrouver au Soda les entre-
lacs d’harmonies de leur très
folk et très doux Family Al-
bum. Et si vous avez vu le do-
cumentaire Searching for Su-
gar Man, c’est à l’idée que
Rodriguez sera au théâtr e
JOEL RYAN ASSOCIATED PRESS
Olympia le 13 septembre que
vous vous pincez. Au sang.
Le cœur à l’honneur
Mais au-delà de ces préfé-
rences toutes personnelles, sa-
luons des vaillants de chez
nous dont la persistance dans
le paysage chansonnier rend
fier et fort : le festival Coup de
cœur francophone a 30 ans cet
automne, et la célébration de
novembre sera francophile au
sens le plus large, à en juger
par le peu que l’on sait de la
programmation : les premières
montréalaises des spectacles
d’Avec pas d’casque et Richard
Séguin, des supplémentaires
de Catherine Major et Yann
Perreau, ainsi qu’une grande
soirée Ferré, la bien nommée
Corps, amour, anarchie ! Rayon
anniversaire, on fêtera la ving-
tième saison du Ver re Bou-
teille : des fameux lundis de
Luc De Larochellière jusqu’aux
r endez-vous mensuels de
l’Open Countr y de Mountain
ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR
Fred Fortin, champion du rock, fait sa rentrée sur scène en octobre.
Daisies, l’étroit et profond bar déplacera vers le Mile-End et s’offrira du Patsy Cline au théâ-
de l’avenue du Mont-Royal ses alentours pour Pop Mont- tre Jean-Grimaldi, Renée Martel
est devenu quar tier général réal, du 21 au 25 : la liste est et Patrick Norman scelleront
des auteurs-compositeurs-in- déjà trop longue, même si la leur amour d’amitié à L’Étoile
terprètes, lieu d’élection des programmation complète n’est du Dix30, le duo Milk & Bone
rodages et des pairages. On pas connue (mentionnons John accédera au théâtre Maison-
nous promet des mois riches. Cale, The Kills, Hayden, An- neuve. Et ainsi de suite. Retour
Chiffre rond ou pas, la ren- nette Peacock, Jesse Mac Cor- inespéré des Buzzcocks (au Co-
trée n’ira pas sans son FME, ni mack, Kandle & The Krooks, rona), des Legendar y Pinks
sans Pop Montréal : ce sont les The Sadies…). Entre FME et Dots (à la Sala Rossa), de Plati-
pôles d’attraction de septem- Pop, le spectacle Global Citizen num Blonde (à L’Astral)… J’en
bre, les signaux de départ. Du aura rallié pas mal tout le oublie, c’est certain, et d’autres
1er au 4, Rouyn-Noranda sera monde : Usher, Half Moon spectacles s’ajouteront. Ai-je
le centre de l’univers : y gra- Run, Metric, Grimes, peut- mentionné que la formidable
viteront Groenland, Avec pas être même Bono, c’est un pro- comédienne et comique de
d’casque, Fr ed For tin (en gramme, et c’est une mission. stand-up Amy Schumer s’amène
avant-première, tous), Laura Mais encore? Robert Charle- en novembre? Va falloir prévoir
Sauvage, Plants & Animals, bois se la jouera «rock’coustic» à une marge à la marge de crédit.
Half Moon Run, Galaxie, Les la Cinquième salle de la PdA, Si la banque veut, après tous ces
sœurs Boulay, Marie-Pierre Lewis Furey chantera Brahms soirs chez Céline.
Arthur, et une ribambelle d’au- (vrai comme je vous le dis) à
tres. Et le centre du monde se l’Outremont, Brigitte Boisjoli Le Devoir

PLUS QUE 10 JOURS !

LA LOBA
AURÉLIE PEDRON | Traces-Chorégraphes
Interprètes Ariane Boulet, Karina Champoux,
Marie Claire Forté, Annie Gagnon,
Rachel Harris, Karina Iraola, Audrée Juteau,
Linda Rabin, Catherine Tardif, Anne Thériault,
Alexane Tremblay, Lucie Vigneault
20 au 25 septembre 2016
3700, RUE BERRI
Billetterie 514.982.3386

AQUA KHORIA
PETER TROSZTMER | Traces-Interprètes
Une coprésentation Société des arts
technologiques, Danse-Cité, Tangente
Interprète Peter Trosztmer
Compositeur Zack Settel
11 au 21 octobre 2016
SOCIÉTÉ DES ARTS TECHNOLOGIQUES [SAT]
Billetterie 514.844.2033

ELLE-MOI.
D’un bout du monde à l’autre.
KATIA GAGNÉ | Traces-Hors-Sentiers
Interprètes Ève Garnier, Johanne Madore, Lina Malenfant,
Annie Roy, Lucie Vigneault
8 au 18 février 2017
THÉÂTRE LA CHAPELLE – SCÈNES CONTEMPORAINES
Billetterie 514.843.7738 Hâtez-vous de visiter l’exposition
vue par plus de 280 000 visiteurs !
ABONNEMENT
16
TIERRA
GINETTE LAURIN & JENS VAN DAELE | Traces-Chorégraphes
Interprètes Cécile Lassonde, Patricia van Deutekom,
« s 35 ANS ! »
Patryk Durski, Audrey Bergeron
25 au 29 avril 2017
CINQUIÈME SALLE – PLACE DES ARTS
17 Osez la curiosité –
Manifestez votre amour
Partenaire de l’exposition Une présentation de

Billetterie 514.842.2112
pour la danse | 514.982.3386
danse-cite.org
Une exposition organisée en partenariat par le Musée royal de l’Ontario, Toronto, et le Musée des beaux-arts de Montréal, en collaboration avec le Museo Archeologico
Nazionale di Napoli et la Soprintendenza Pompei. | Fresque représentant une scène de banquet (détail). Herculanum. Museo Archeologico Nazionale di Napoli (MANN).
E 12 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6

RENTRÉE › D I S Q U E S
Abondance et goulot d’étranglement
On attend Avec pas d’casque, Catherine Durand, Lisa LeBlanc, Leonard Cohen, et d’autres…
SYLVAIN CORMIER

L e tournis. Avec le retour des 33-tours, on

peut le dire : cette rentrée donne le tournis.
Tant de disques. On les aura par petites piles,
ça débarquera chaque vendredi en magasin et
sur les plateformes numériques, mais en vérité,
étalés, c’est un tout neuf par jour, tous les jours
jusqu’à Noël. Rien que pour les albums pro-
duits au Québec. Plus que jamais se pose la
question : l’of fre excède-t-elle la demande ?
Jusqu’à quelle infinitésimale portion de la tarte
peut-on considérer une pointe en tant que
pointe qui rassasie ? Le motif de réjouissance
demeure : les créateurs créent, les chanteurs
chantent, les musiciens jouent. On ne se plaindra
pas de ça.
Tout un tas d’albums attendus, en plus. À
commencer par ceux d’Avec pas d’casque et de
Catherine Durand, le même 7 septembre (et un
Daniel Lavoie, aussi). Oui, je sais, il y aura eu le
nouveau Céline Dion avant (Encore un soir),
même que c’est en vente depuis le 26 août.
Comme si, s’appropriant déjà le Centre Bell
pour le mois, elle avait inclus l’album dans
l’affaire et laissé l’automne aux autres. C’est CHARLES SYKES ASSOCIATED PRESS
magnanime. Remarquez, le nouvel Avec pas Leonard Cohen proposera un disque noir foncé, You Want It Darker.
d’casque, Ef fets spéciaux, est d’ores et déjà
l’événement de l’année en chanson folk-indie, et Caravane et l’irrépressible Émile Bilodeau jailli album du deadhead-en-chef Bob Weir en 30 ans,
Stéphane Lafleur, le plus estimé de nos auteurs- des Francouver tes. Si vous saviez tous les un Norah Jones fort jazzy à en juger par la pré- LE PIGEON
compositeurs. Céline ou pas dans le décor. disques — valeureux par définition — que sence des Wayne Shorter, Brian Blade et com- Catherine Durand lancera son nouveau disque
j’omets pour éviter la liste d’épicerie : c’est ça pagnie, un Melissa Etheridge en immersion à dès le 7 septembre.
Beaucoup à recevoir qui rime avec tournis. Nouvel album d’Alexan- Memphis, etc. Tous disques proposés en vinyle
Dans ce gros lot de disques à venir, j’ai dre Poulin, quelqu’un ? Du Chocolat ? Du nou- autant qu’en audionumérique (c’est plus cher, pourrait bien surfer sur les vagues de nouveau-
mes frémissements d’anticipation (qui sont peut- veau Gilles Vigneault en livre-disque pour en- mais combien plus satisfaisant…). Bien sûr que tés. L’album Chapter and Verse qui devancera de
être aussi les vôtres). Ce sera beaucoup à rece- fants petits et grands ? Du Lynda Lemay ? Des j’en passe et que j’en oublie, des tonnes. Déjà, peu l’autobiographie de Bruce Springsteen, le
voir coup sur coup, le nouveau Catherine Du- disques collectifs en hommage à Raymond en ce moment même, les revenantes se battent : Live at the Hollywood Bowl des Beatles qui
rand (intitulé La pluie entre nous), le deuxième Lévesque, à Sylvain Lelièvre ? Dolly Parton, Britney Spears, Barbra Streisand. suivra le documentaire de Ron Howard sur
Lisa LeBlanc (en anglais dans le texte, comme Je repose la question : oui, la masse critique les années de tournée des Fabs, le remixage
son mini-album de transition : Why You Wanna La charge des archives est plus massive mondialement, mais qui vendra par Serge Fiori et Louis Valois des bandes
Leave, Runaway Queen ?), un autre Hay Babies, Qui plus est, nous ne vivons pas en vase clos. son quota, parmi tous ceux-là, pas en dividendes maîtresses de L’Heptade enfin retrouvées, ça
le premier véritable album des DeuxLuxes On sait, on le saura, Leonard Cohen s’en vient lilliputiennes de chez Spotify mais en monnaies tient de l’incontournable.
(Springtime Devil), un Groenland (A Wider avec un disque noir foncé : You Want It Darker. sonnantes et trébuchantes ? Il se peut très bien Et si vous gardiez vos sous pour du Pink
Space, dont l’extrait Healing Suns allume toutes Il y aura évidemment des centaines de paru- que le budget de l’audiophile soit consacré aux Floyd, les 27 disques du coffret The Early Years
les bonnes sonnettes), et ainsi de suite. tions venues d’ailleurs, dont un bon nombre de très nombreux et notables coffrets et rééditions 1965-1972 ? Douze heures et demie de mu-
Ça va débouler, c’est insensé, c’est passion- majeures : on ne passera pas à côté du Bon Iver augmentées, ces boîtiers que l’on rapporte chez sique, 15 de films, avec de l’inédit, du jamais
nant aussi. Ici Valaire (Oobopopop), là Alaclair (22, A Million), ni du Nick Cave et ses Bad soi, qui s’emballent mieux que des télécharge- sorti, du récemment redécouvert et tralalère ?
Ensemble (Les frères cueilleurs, beau titre Seeds (Skeleton Tree). Je trépigne à la perspec- ments quand vient le temps des étrennes. Les Encore heureux que ce soit, en toute probabi-
d’album), le premier KROY, un Gazoline, et le tive d’un Dwight Yoakam tout bluegrass (Swim- Complete BBC Sessions de Led Zeppelin, c’est du lité, le dernier hourra du catalogue. Pas sûr
nouveau We Are Wolves ! Rien qu’en septem- min’Pools, Movie Stars), je me retiens de pré- lourd. Les six disques d’Otis Redding en spec- que les marchés financiers tiendraient bon s’il
bre, ces quatre-là ! En octobre, vaste donne, ça commander le prochain Daniel Lanois (Goodbye tacle au Whisky A Go-Go, ça déménage. Les fallait vendre toutes nos maisons.
ira de Michel Louvain à Luc De Larochellière, to Language). J’ajoute : un Wilco, un Pixies, un beaux repiquages des trois albums du mythique
en passant par Antoine Corriveau, Alex Nevsky, Van Morrison, un Duke Robillard, le premier groupe Shadowy Men On A Shadowy Planet, ça Le Devoir
 CAHIER E › L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6

Ren
cult t r é e
urel
le 20
16

Cinéma québécois
Juste la fin du monde,
le film-événement de
Xavier Dolan Page E 14

Cinéma américain
Rogue One: une histoire
de Star Wars viendra
couronner la saison
Page E 16

JACQUES NADEAU LE DEVOIR

La nouvelle série Les Simone à ICI Radio-Canada Télé of fre un premier grand rôle à Anne Élisabeth Bossé.

T ÉLÉVISION

L’année Anne Élisabeth Bossé Musées Les couleurs

L’abonnée aux seconds rôles monte en première
STÉPHANE BAILLARGEON
30 vies (ICI RC Télé), puis dans Toute la vérité
(TVA). Elle continue de délirer en bande de-
puis neuf ans dans Les appendices (TQ). Puis,
éclatantes de Bonnard
d’humour, pas une illustration du Deuxième au Musée national des
sexe. Quand même, moi, je retiens cette idée
qu’on ne naît pas femme, qu’on le devient. Dans beaux-arts du Québec

À
chaque comédien sa petite légende
du Conservatoire (ou de l’École na-
tionale de théâtre). La plus banale
raconte qu’un tel a été admis dans
le Saint des saints, sans même y
avoir songé, parce qu’il rendait service en don-
nant la réplique à un ami inscrit aux auditions.
L’anecdote concernant Anne Élisabeth Bossé
remonte plutôt à la toute fin de sa formation.
Une enseignante faisant ses adieux à ses
pupilles leur a lancé que chacune pour rait
jouer les jeunes premières, toutes, « sauf
vous peut-être, Anne-Élisabeth… ».
La vanne a touché et blessé, un peu. Comme
une plaisanterie désagréable. « Ces choses-là doi-
vent être dites et comprises, a reconnu plus tard
la jeune professionnelle, mais peut-être avec un
peu de délicatesse. »
Elle n’a donc pas joué les jeunes premières. Et
alors ? Un tas de rôles complexes, passionnants,
hors norme, lui ont été confiés depuis la promo-
tion 2007. La jeune seconde s’est fait remarquer
au cinéma dans Les amours imaginaires, en ar-
rière-plan, des fonds de bouteille sur le nez. On
l’a vue cet hiver dans une dizaine de pièces, dont
Unité modèle (Théâtre d’Aujourd’hui).
Elle s’est fait connaître du grand public dans
elle a évidemment été Charlène, celle que l’ani-
mateur de radio Jean-Philippe Gauthier a pré-
sentée comme « la guedaille dans Série noire »,
adepte du « crosse-tette », aussi appelé branlette
espagnole et cravate de notaire.
« On étudie pour apprendre à tout faire, ou
presque, commente la comédienne à la carrière
enviable. À l’école, on nous fait jouer des rôles
qu’on n’aura peut-être jamais la chance de rejouer
dans notre vie professionnelle. Mais moi, je ne
suis pas quelqu’un qui réfléchit beaucoup à sa car-
rière. Je n’ai pas tant d’attentes. Tout ce qui m’ar-
rive est vraiment accueilli avec joie et bonheur. »
Les Simone… de Beauvoir
C’est maintenant le temps d’embrayer en vi-
tesse supérieure avec un premier grand rôle
dans une série pour ainsi dire conçue pour elle.
Les Simone prend l’affiche le 14 septembre à la
chaîne généraliste publique. La série coécrite
par Louis Morissette (CA) et l’humoriste Kim
Lévesque Lizotte propose un portrait de groupe
avec jeunes féministes, ici, maintenant. L’appel-
lation fait référence à Simone de Beauvoir.
« Ce titre me fait peur un peu. Je crains que
les féministes ne nous attendent avec une brique
et un fanal. On se comprend : c’est un show
la vie, nous sommes mus par des valeurs incul-
quées, des modèles. Mais les femmes osent de plus
Page E 20
en plus choisir des vies qui leur ressemblent, re-
définir leurs modèles. »
Voilà donc la trame de fond de la série qui ex-
pose les parcours entrecroisés de trois femmes
dans la jeune trentaine : Nikki (Marie-Ève Per-
ron), artiste déjantée ; Laurence (Rachel Gra-
ton), « Miss-parfaite-wannabe » ; et Maxim, per-
sonnage de Mme Bossé, qui plaque homme et
maison de banlieue à Québec pour se retrouver
à Montréal.
« Ma génération est sujette à beaucoup de juge-
ments. Celle qui ne fait pas d’enfants est jugée.
Celle qui ne choisit pas de faire carrière aussi.
Traînent aussi un tas de clichés, par exemple
cette idée que les femmes frustrent les hommes
sexuellement. Autour de moi, j’observe surtout
qu’il y a bien plus de filles mal baisées que de gars
mal baisés. Dans la série, on parle de cette réa-
lité, de notre modernité, avec un portrait juste et
complexe qui essaie de dépeindre quelque chose. »
Galeries Plusieurs
Elle dit alors : « Je ne suis aucune règle », jouant expositions autour de
sur l’ambiguïté entre elle et son personnage.
« J’ai quelque chose à amener à ce rôle. Je pense l’événement Pierre Ayot
VOIR PA GE E 18 : TÉLÉVISION Page E 22

LA
À L’AFFICHE
A DÈS LE 2 SEPTEMBRE

REINE-GARÇON
RÉALISÉ PAR MIKA KAURISMÄKI ÉCRIT PAR MICHEL MARC BOUCHARD
VERSION ORIGINALE AVEC SOUS-TITRES FRANÇAIS VERSION
ORIGINALE ANGLAISE
K-Films Amérique @KFilmsAmérique
#lareinegarcon
E 14 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6

CINEMA

RENTRÉE
CINÉMA QUÉBÉCOIS

De Dolan aux Bougon, une rentrée éclatée

ODILE TREMBLAY

Jn’aura
amais la rentrée cinéma
québécois de l’automne
autant rimé avec alté-
rité, chocs d’univers dispa-
rates, hors du foyer ou des
zones de confor t. Le sep-
tième ar t pure laine s’éclate
dans une cour tepointe de
plus en plus bigar rée. Et si
les films québécois avaient
exploré beaucoup les milieux
populaires, désor mais plu-
sieurs d’entre eux s’invitent
chez les ar tistes, les étu-
diants, les milieux branchés
en zone urbaine.
Pour bien illustrer le carac-
tère éclaté du cr u, 9-Le film
est dirigé par neuf cinéastes
— Picard, Trogi, Lanctôt, La-
brèche, Duval, Tessier, Ca-
nuel, Roy et Brie —, sur le
thème d’une stratégie de
communication, qui vire en
plusieurs volets à l’absurde.
(9 septembre)
De même, après son lance-
ment au FFM, Embrasse-moi
comme tu m’aimes d’André
Forcier met une myriade de
vedettes à la bar r e de son
film choral, r onde amou-
reuse où A aime B qui sou-
pire pour C, etc. L’action se
déroule à Montréal durant la
Seconde Guer re mondiale.
(16 septembre)
KELLY JACOB LOÏC THÉBAUD TÉLÉFILM CANADA
Les femmes à l’écoute Dans Pays, Chloé Robichaud réunit trois femmes de pouvoir dans une contrée imaginaire. Le film-événement de la rentrée sera évidemment Juste la fin du
du monde monde de Xavier Dolan.
Et les femmes cinéastes ? ture du Festival de Québec, une neurochirurgienne dans sur la vie de l’auteure de
Euh ... T rès minoritair es, réunit trois femmes de pou- un petit village du Liban P u t a i n , lancé cet automne brûlant. Le film, en salles le et Philippe Falardeau avec
comme d’habitude. Du voir (Macha Grenon, Emily auprès d’une couturière, à au TIFF, il ne devrait pren- 21 septembre, après détour au leurs films américains. Notre
moins leurs films sont-ils VanCamp et Nathalie Doum- l’ombre du souvenir d’une dre l’affiche qu’en 2017. TIFF, à la fois stylé et émou- septième ar t peut même à
nour ris de beaux person- mar) dans une contrée ima- autre femme. Avec Arsinée vant, divisera peut-être, mais l’occasion se voir qualifié de
nages féminins qui sor tent ginair e en crise (sor tie le Khandjian, Pascale Bus- Le Dolan nouveau en impressionnera plusieurs. finlandais, à l’instar de La
d e l e u r c o u r. A v e c P a y s , 18 novembre.) Quant à sières, Marc Labrèche. Sans grande surprise, le Pour enfoncer le clou, au Reine-garçon de Mika Kauris-
Chloé Robichaud, après un L’autre côté de novembre de ( à l’automne) Quant au très film événement de la rentrée cinéma Beaubien, une ré- mäki, coproduction adaptée
passage au TIFF et l’ouver- Mar yanne Zéhil, il entraîne attendu Nelly d’Anne Émond sera Juste la fin du monde de trospective Dolan sera or- de la pièce de Michel Marc
Xavier Dolan, adapté de la chestrée dès le 16 septem- Bouchard qu’il a lui-même
pièce de Jean-Luc Lagarce et bre, autour de cette sor tie scénarisée. Le film suit les
coif fé à Cannes du Grand très attendue. traces de la brillantissime
prix du jur y. Sa distribution Christine de Suède, avec
française cinq étoiles : Sauter les clôtures François Arnaud et la jeune
Marion Cotillar d, V incent Les cinéastes québécois Malin Buska, primée en 2015
Cassel, Gaspard Ulliel, Léa sautent toutes les clôtures, au FFM. (2 septembre)
Seydoux, Nathalie Baye, comme le démontrent une
éclaire ce huis clos familial fois de plus Denis Villeneuve VOIR PA GE E 15 : A LTÉ R ITÉ

DÈS LE 26 À L’AFFICHE
AOÛT 18h00
19h30

The Music of Strangers :

Yo-Yo Ma & The Silk Road Ensemble Le chant des étoiles
Un documentaire de Morgan Neville, 96 min - VOSTF Un documentaire de Nadine Beaudet, 76 min - VOF

335, boul. de maisonneuve est (514) 842-9768 cinematheque.quebecoise

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RENTRÉE › C I N É M A Q U É B É C O I S

ÉRIC MYRE PHILIPPE BOSSÉ

Votez Bougon !, de Jean-François Pouliot, lance en politique sa famille télévisuelle de marginaux. Two Lovers and a Bear, de Kim Nguyen, entraîne dans la toundra
arctique deux amoureux.

ALTÉRITÉ grands froids : Miséricorde

SUITE DE LA PAGE E 14
Cer tains ont trouvé le
Nord au pays. Lancé à
Cannes à la Quinzaine des
réalisateurs puis à l’ouver-
ture du Festival du nouveau
cinéma, Two Lovers and a
Bear de Kim Nguyen en-
traîne dans la toundra arc-
tique deux amour eux (Ta-
tiana Maslany et Dane De-
Haan), avec séquences sur-
réalistes, à la rencontre de
leur destin glacé. (7 octobre)
Toujours au royaume des
de Fulvio Ber nasconi, avec
Évelyne Brochu, Jonathan
Zaccaï, Mar the Keller. Un
policier suisse à la dérive, ré-
fugié dans une communauté
autochtone du Nord, par le
jeu des circonstances, y af-
fr onte les démons de son
passé. (novembre)
Antihéros
La comédie la plus attendue
de l’année : Votez Bougon !, de
Jean-François Pouliot, lance
en politique sa famille télévi-
suelle de marginaux, à la tête
du populiste Parti de l’écœure-
ment national, au monstrueux
succès. Avec Antoine Ber- cote. Il en est ainsi dans Le pacte
trand, Rémy Girard, Hélène des anges (4 novembre), pre-
Bourgeois-Leclerc. mier long métrage de
Ker r, avec son site de ren-
contres extraconjugales,
dont la campagne publici-
course y af fronte le chef de
file (Lou-Pascal Tremblay)
qui transforme sa vie en en-
(16 décembre) Richard Angers, une taire révulse une femme fra- fer. (13 octobre)
Le film d’action La comédie la histoire de kidnap- gilisée. (21 octobre) Tissé d’amitié masculine et
d’Alain Desrochers, peurs et de kidnappé Autres relations viriles au d’ambition : D’encre et de sang
Nitro Rush, suite du plus attendue (avec Émile Schnei- cœur de Boost de Dar r en d’Alexis For tier-Gauthier,
populaire Nitro, s’en- de l’année : der et Marc Mes- Cur tis (signe des temps, Maxime Rheault et Francis
canaille également sier). Ou dans Prank dans le milieu de l’immigra- For tin, dans lequel un li-
entre prison et orga- Votez Bougon ! de Vincent Buron, où tion de Montréal), où des braire apprenti romancier se
nisation criminelle, quatre adolescents amis en rêve d’intégration se lie à un écrivain en vue qui
avec femme fatale et du réalisateur désœuvrés, joueurs tournent vers la mafia. (octo- trépasse, laissant derrière lui
folles cascades au de tours, se prennent bre) C’est sur fond de riva- un mystérieux manuscrit et
menu. Guillaume Le- Jean-François au piège de leur meil- lité masculine que Yan En- bien des mystèr es… Avec
may-Thivierge y Pouliot leur coup pendable. gland, dans 1 h 54, son pre- Martin Desgagnés, L ysandre
mène le bal en justi- (28 octobre) mier long métrage, nous Ménard et Iannicko N’Doua.
cier de la zone. (31 août) Pas mal retors aussi, le convie à l’école. Un petit (9 décembre)
Comme quoi, les antihéros héros (Paul Doucet) de La nouveau (Antoine Olivier Pi-
masculins gardent chez nous la c h a s s e a u c o l l e t d e S t e v e lon) ayant rejoint l’équipe de Le Devoir

SALLE
LA FONDATION ARTE MUSICA
PRÉSENTE

BOURGIE
CONCERT 5 e ANNIVERSAIRE
Mercredi 28 septembre – 19 h 30
J. S. BACH Concertos brandebourgeois nos 4 et 5
MONTEVERDI Motet Domine ad adjuvandum
MENDELSSOHN Octuor à cordes
Célébrez avec nous les 5 ans de la salle Bourgie
en compagnie de plus de 25 musiciens.

CANTATES DE BACH – AN 3
ARION ORCHESTRE BAROQUE
Dimanche 25 septembre – 14 h
Alexander Weimann, chef J. S. BACH Cantates BWV 45, 96 et 113

LES VIOLONS DU ROY T

CO M P LE
Dimanche 30 octobre – 14 h
Bernard Labadie, chef J. S. BACH Cantates BWV 52, 58, 82 et 84

ENSEMBLE LES BORÉADES et le CHŒUR SAINT-LAURENT

Dimanche 27 novembre – 14 h
Philippe Bourque, chef J. S. BACH Cantates BWV 61, 99, 125 et 186

DAME EVELYN GLENNIE

Mercredi 5 octobre – 19 h 30
SÉRIE TIFFANY

Anne Manson, chef Dame Evelyn Glennie, percussion

Orchestre de chambre du Manitoba
Œuvres de CHOSTAKOVITCH, CORELLI et VIVALDI
L’extraordinaire percussionniste Dame Evelyn Glennie
vous éblouira par sa virtuosité.

ISABELLE FAUST
ALEXANDER MELNIKOV
Jeudi 10 novembre – 19 h 30
BEETHOVEN
Sonates nos 1, 2 et 3, opus 12 • Sonate no 9, « À Kreutzer », opus 47
L’enregistrement des dix Sonates pour violon et piano de Beethoven
par ce duo d’exception a été acclamé par la critique.

LES VIOLONS DU ROY

UN VOYAGE À DRESDE
Vendredi 16 septembre – 19 h 30
Reinhard Goebel, chef
Œuvres de HANDEL, REBEL,
TELEMANN et VIVALDI
Concert inspiré par l’un des plus célèbres orchestres
d’Europe au XVIIIe siècle, la Staatskapelle de Dresde.
Billets et programmation complète
LES CAPRICES
DE LA NUIT
Vendredi 14 octobre – 19 h 30
Anthony Marwood, chef et violon
R. STRAUSS Sextuor à cordes
MOZART Quintette à cordes, K. 516
SCHOENBERG La nuit transfigurée
Les Violons du Roy interprètent trois
chefs-d’œuvre de la musique de chambre !

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Présenté par
E 16 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6

RENTRÉE › C I N É M A A M É R I C A I N
Disney contre Disney
Ou quand les deux sorties les plus attendues
émanent du même studio
La rentrée cinématographique automnale a tout pour être le Eastwood en appui à Donald
théâtre d’un « choc des Titans » hollywoodiens alors que Tr ump por teront-elles om-
brage à Sully, l’histoire vraie du
prendront l’af fiche Docteur Strange, un superhéros issu de
capitaine Chesley Sullenberger
l’écurie Mar vel, et Rogue One : une histoire de Star Wars , (Tom Hanks) qui, en 2009,
campé juste avant le Star Wars originel. Ces mégaproductions réussit un atterrissage specta-
appartiennent toutes deux au studio Disney. culaire sur la rivière Hudson,
sauvant ses 155 passagers ?
23 septembre : Antoine Fu-
FRANÇOIS LÉVESQUE étant donné les coûts de produc- qua retrouve son acteur fétiche
tion et de promotion surdimen- Denzel Washington dans le re-

D epuis une bonne décennie,

les salles de cinéma favori-
sent les blockbusters, films-spec-
sionnés. Si bien que les dates de
sortie de ces Goliath des multi-
plexes sont maintenant arrêtées
make du western classique Les
sept mercenaires, avec aussi
Chris Pratt et Ethan Hawke.
tacles ou films-événements deux, voire trois ans à l’avance. 30 septembre : on espère
conçus pour faire courir les Une infor mation capitale que Miss Peregrine et les en-
foules. Le corollaire de ce nou- pour les autres joueurs, petits fants particuliers ramènera le
veau paradigme est de compli- et grands, qui doivent se posi- Tim Bur ton inspiré d’antan.
quer l’accès auxdites salles aux tionner de manière à ne pas Eva Green (Penny Dreadful) y
films indépendants ou juste do- être éclipsés. est à la tête d’une école rem-
tés de budgets plus raisonna- plie de gamins aux pouvoirs
bles. Et encore, s’ils y arrivent, Avant la vague… improbables. Le même jour pa-
ils peinent à garder l’af fiche Docteur Strange, sur un neu- raît Queen of Katwe, ou l’his-
puisque la carrière d’un long rochirurgien devenu un super- toire vraie d’une jeune Ougan-
métrage se joue dorénavant sur héros capable d’accéder à des daise, Phiona Mutesi, devenue
la foi des recettes du premier mondes parallèles à la suite maître aux échecs — Disney
week-end. Cet automne, c’est d’un accident de la route, sor- ne lésine pas sur la promotion.
Docteur Strange et Rogue One : tira le 4 novembre. Rogue One : 7 octobre : American Honey,
une histoire de Star Wars qui une histoire de Star Wars, sur premier film américain de la ré-
feront le vide autour d’eux. la mission rebelle chargée de putée cinéaste britannique An-
Autre nouvelle réalité avec voler les plans de l’Étoile drea Arnold, propose un autre
WALT DISNEY ces mégaproductions : des en- noire, sor tira pour sa par t le por trait intimiste de jeune
Benedict Cumberbatch interprétera le docteur Strange dans la superproduction du même nom. jeux financiers considérables, 16 décembre. Stratégique- femme sur la brèche (après Red
ment, les films concurrents ga- Zone et Fish Tank) alors qu’une
gnent donc à prendre l’affiche adolescente travaillant pour un
47e Saison 2016-2017 avant le raz-de-marée, en sep- magazine de voyage sombre
Un des ensembles de musique de tembre et en octobre. dans une fiesta perpétuelle. Un
chambre des plus distingués au pays
Samedis à 18h 9 septembre : les déclara-
Chapelle Historique du Bon-Pasteur tions controversées de Clint VOIR PA GE E 17 : DISNEY
100, Sherbrooke Est
1er octobre : Beethoven, Quatuor op posth 39; Kodaly, Intermezzo; Walton,
Quatuor pour piano et cordes
12 novembre : La Russie Romantique: Rachmaninoff et Rimsky-Korsakov,
Trios pour piano, violon et violoncelle
2017, 18 mars : Viva Italia!: Boccherini, Quintette pour flûte et cordes; Nino Rota,
Trio pour flûte, violon et piano; Marjan Mozetich, Fantasia sul
linguaggio perduto; Respighi, Quintette pour piano et cordes
13 mai : Arthur Foote, Quatuor pour piano et cordes; Manuel-Lévy:
Trio à cordes; Dvorak, Quatuor op 87
Abonnement au quatre concerts ; 120$, 80$ (aînes et étudiants)
Billets individuels : 35$, 25$ (aînés et étudiants)
Renseignements : 514 489 8713 www.cameratamontreal.com

En association avec Arts & Entertainment Productions,

Attila Glatz Concert Productions présente

Magnificat !
DES CONCERTS Requiem de Mozart &
SOUS LES CHANDELLES ! Magnificat de Bach
SAISON AUTOMNE 2016 L’authentique tradition allemande
Orchestre KlangVerwaltung & chœur
Chorgemeinschaft Neubeuern
Enoch zu Guttenberg, chef d’orchestre

Deux
Deux chefs-d’oeuvre
chefs-d’oeuvre intemporels
intemporels
Un été avec VIVALDI Un Violoncelle seul... 140
140 musiciens sur scène
musiciens sur scène
et les plus belles sous les chandelles ! Grand
Grand choeur
choeur et
et orchestre
orchestre
musiques de films 1er oct. Trois-Rivières
Susanne
Susanne Bernhard,
Bernhard, soprano
soprano
3 sept. à Shawinigan 14 oct. Québec
4 nov. St-Bruno Anke
Anke Vondung,
Vondung, mezzo-soprano
mezzo-soprano
10 sept. à Montréal
%BOJFM
+PIBOOTFO
UÏOPS
t
5BSFR
/B[NJ
CBTTF
%BOJFM
+PIBOOTFO
UÏOPS
t
5BSFR
/B[NJ
CBTTF

Un automne avec Les plus belles Sérénades...

VIVALDI sous les chandelles !
17 sept. St-Hyacinthe (Tchaïkovsky, Dvorak,
15 oct. Ottawa et Mozart, Schubert)
29 oct. St-Lambert 5 nov. Repentigny
11 nov. Laval
12 nov. Chambly
Le Grand Récital... 19 nov. St-Jérôme
CHOPIN !
27 août à Pointe-aux-Trembles Noël... sous les chandelles ! RFWREUH‡K
24 sept. à Iberville
8 oct. à Sorel-Tracy et le 26 nov. Beloeil
‡0$,6216<03+21,48(
22 oct. à Châteauguay 3 déc. Drummondville
10 déc. Montréal
17 déc. Gatineau BILLETS : 514-842-2112 / 1-866-842-2112
placedesarts.com
(514) 774-9148 www.concertchandelle.com
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RENTRÉE › C I N É M A A M É R I C A I N
DISNEY
SUITE DE LA PAGE E 16
autre genre de tourment
assaille la protagoniste de La
fille du train, dans lequel
Emily Blunt déraille après un
divorce acrimonieux.
21 octobre : malgré les re-
cettes décevantes de Jack
Reacher, la star Tom Cr uise
souhaite donner une autre
chance au mystérieux r e-
dresseur de tor ts avec Jack
Reacher : sans retour.
28 octobre : Tom Hanks, en-
core lui, reprend le person-
nage de Robert Langton créé
par le romancier Dan Brown,
cette fois dans Inferno, titre
inquiétant s’il en est. Peu
mémorables mais populaires
aux guichets, les volets pré-
cédents, Le code Da Vinci et
Anges et Démons, datent de
2006 et 2009, respectivement.
… Ou juste après
À l’inverse, cer taines pro-
ductions font le pari d’une sor-
tie juste après l’un ou l’autre
titre hégémonique, espérant
bénéficier d’une accalmie.
11 novembre : gentils ou mé-
chants, les extraterrestres de
Denis Villeneuve dans Arrival ?
À une linguiste (Amy Adams)
de le découvrir. À la même
date, retour attendu pour Ang
Lee (Histoire de Pi) avec Billy
Lynn’s Long Halftime Walk, sur
de jeunes vétérans de la guerre
en Irak forcés de parader pour
le gouvernement Bush.
18 novembre : Les animaux
fantastiques est sans doute le
seul film pouvant espér er
compétitionner avec Docteur
Strange et Rogue One. Puisqu’il
relate les aventures magiques
de l’auteur Newt Scamander,
dont on fait mention dans la
saga des Harry Potter, parions
sur un gros et gras succès. War-
ner Bros. a déjà commandé la
suite. Avec Eddie Redmayne
(La théorie de l’univers).
16 décembre : et de deux
pour Damien Chazelle, dont le
premier film Whiplash a en-
chanté la critique. Après la bat-
terie, c’est le piano qui est au
centre de Pour l’amour d’Hol-
lywood, ou l’idylle fleurant bon
la nostalgie entre un jazzman
(Ryan Gosling) et une aspirante
actrice (Emma Stone).
21 décembre : les studios se
sont souvent cassé les dents
en adaptant des jeux vidéo.
Assassin’s Creed fera-t-il excep-
tion ? Avec Michael Fassben-
der et Marion Cotillard, qui
retrouvent leur réalisateur de
Macbeth Justin Kurzel, on ne
demande qu’à y croire.
Le paradoxe
L’automne cor respondant
au début de la saison des ré-
compenses, plusieurs de ces 20TH CENTURY FOX
crus se battront pour quelques On espère que Miss Peregrine et les enfants particuliers ramènera le Tim Burton inspiré d’antan.
nominations le temps des
Oscar venu. Ironiquement, les
films qui rameutent le plus
de spectateurs, tels Docteur
Strange et Rogue One, ont rare-
ment la faveur de l’Académie.
Et ce, même si, dans les faits,
toute l’industrie est désormais,
pour le meilleur ou pour le pire,
construite autour de ceux-ci.
Le Devoir

L’horreur des suites

Le mois d’octobre, qui se clôt par la fête d’Halloween, est tra-
ditionnellement fertile en films d’horreur. Or, fidèle à une ten-
dance lourde, Hollywood se bornera cette année encore à of-
frir des suites ou, comme c’est désormais la mode, des anté-
pisodes afin de tabler sur des succès antérieurs. Si l’on n’at-
tend strictement rien de Ouija : les origines, ou les méfaits de
la célèbre planche divinatoire, on est presque — presque —
intrigué par Les cercles, consacré à la genèse de la vidéocas-
sette maléfique ayant fait tant de victimes dans Le cercle en
2002 et sa suite médiocre de 2005, le tout d’après une série
de films japonais. En revanche, on a hâte de découvrir La lé-
gende Blair, une continuation semblerait-il terrifiante du Pro-
jet Blair, phénomène-surprise de 1999 dans lequel des docu- PARAMOUNT
mentaristes amateurs se frottaient à des bois réputés hantés. C’est en novembre qu’on pourra voir le nouveau film de Denis Villeneuve, Arrival.
© Walter Van Dyck
© François Rivard

BERNARD ANTHONY
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RICHARD-HAMELIN JAROUSSKY

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2016/2017 10 ans avec

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ALEXANDRE
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&ǰ5/#+06'0#06šБ / LA 5e SYMPHONIE
JUSQU’À 30 % DE RÉDUCTION DE BEETHOVEN
/ LE MESSIE
/ RICHARD-HAMELIN
418 641-6040 | 1 877 641-6040 ET MOZART
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ET D’AUTRES RENCONTRES INOUBLIABLES
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NOUVELLE
CRÉATION !
RENTRÉE
par

LES 7 DOIGTS
TÉLÉVISION
SUITE DE LA PAGE E 13

que, pour jouer Maxim, ça prend mon cœur et

mes référents, mes gestes et ma façon de parler. Je
« Je suis surtout choyée
d’avoir accès à des rôles
aussi diversifiés. Je peux
me suis dit qu’en rentrant dans ce personnage, je
pourrais le rendre intéressant et le mettre en lu- passer d’une prostituée
mière. J’y suis allée avec toute mon authenticité. »
à une religieuse dans
Elle se donne à plein dans plusieurs au-
tres projets pour faire de 2016-2017 l’année
Bossé. Elle joue dans un autr e nouveau
show, Ça décolle (V), production à sketchs
campée dans un avion. Elle poursuit dans
deux productions de retour (Les pays d’en
haut et Les appendices).
la même année.
»
L’actrice Anne Élisabeth Bossé

« Je suis sur tout choyée d’avoir accès à des me demander n’impor te quoi, je leur fais
rôles aussi diversifiés. Je peux passer d’une pros- confiance. Je pense d’ailleurs qu’on demande
© JEAN-FRANÇOIS LEMIRE - SHOOT STUDIO

tituée à une religieuse dans la même année. moins aux filles d’oser autant et que c’est

16 NOVEMBRE
Cette fois, je passe d’une hôtesse de l’air à une bien dommage. »
femme de la fin du XIXe qui défriche des terres, à Alors, pourquoi le lui demande-t-on à elle ?

AU 30 DÉCEMBRE
une héroïne surpermoderne, tout en continuant
de faire des niaiseries pas possibles avec la gang
des Appendices. »
UNE INVITATION À INVERSER LA MARCHE DU MONDE
Osez, les filles !
POUR EN INVENTER DE PLUS BEAUX...
L’écran l’emporte sur les planches, qu’elle
ne néglige pour tant pas au r ythme d’une ou
deux pièces par année. Elle devait y remonter
bientôt. On lui a proposé deux pièces, elle en a
présente refusé une et en a accepté une autre, qui ne se
fera finalement pas.
15 SEPTEMBRE « On pense encore à moi pour le théâtre et j’es-
« Je ne sais pas trop. Je suis facile d’approche. Je
ne cultive pas de mystère autour de ma personne.
On sait que je suis game. Je pense aussi qu’on
n’a pas trop de contrôle sur ce qu’on dégage, et
moi, je dégage probablement de l’audace. »
Elle avoue que le personnage dans Les
amours imaginaires a servi à établir cette répu-
tation. Elle rappelle surtout avoir fait sa marque
doucement, en gravissant les échelons un à un.
Elle explique que les choix dans son métier
peuvent se faire en se laissant guider par un
projet, ses por teurs, ou même l’argent,

AU 2 OCTOBRE
père que ça va durer. Même si ça me stresse
beaucoup plus qu’avant. Avec le temps qui
passe, je suis plus consciente de certains dangers
et je suis plus fébrile quand je monte sur scène.
J’ai eu des blancs, des angoisses. Ce qui est dur,
c’est de se lever à 4 h du matin, de tourner toute
la journée, puis de jouer le soir. Avant, j’étais en
téflon. Maintenant, j’ai plus conscience de
par mes limites. »
DAVID DIMITRI Des limites, par contre, elle n’en connaît pas
avec sa bande surrigolotte des Appendices. On
lui a tout fait faire, des mâles de base comme
des femmes du monde. Elle a déjà vomi des tor-
rents dans un sketch.
« Je n’ai pas d’orgueil avec eux. Ils peuvent
puisqu’il faut bien vivre.
« Moi, j’y vais pour les gens, ajoute-t-elle. Et
j’y vais avec beaucoup de spontanéité. Je pense
que j’ai eu le plus de flair en quittant 30 vies
après trois saisons. Cette série m’a mise sur la
map et je n’ai jamais autant appris que sur ce
plateau. C’est une école militaire. J’aurais pu
continuer longtemps, mais je trouvais ça dange-
reux de continuer parce que ce genre de produc-
tion ne laisse pas d’espace pour le théâtre ou
d’autres projets. Je pense par exemple qu’on ne
m’aurait pas offert Série noire si je n’avais pas
lâché 30 vies. »
Le Devoir

Cinq nouveautés à surveiller

Feux, une nouvelle série dramatique scénari- mercredi 14 septembre, 17 h.
sée par Serge Boucher, ICI RC Télé, lundi Prémonitions, une série fantastique avec Pas-
soir, 21 h, dès le 12 septembre. cale Bussières, Addik TV, le jeudi à 22 h, de-
© MARIO DEL CURTO

L’imposteur, un thriller urbain avec Marc-André puis le 25 août.

Grondin, TVA, lundi 21 h, dès le 12 septembre. Info, sexe et mensonge, la nouvelle création
ALT (Actualité légèrement tordue), une revue de Marc Labrèche, Artv, vendredi à 21 h, dès
de l’actualité proposée par Phil Roy, Vrak, le 23 septembre.
IMAGINEZ-VOUS TOUT
UN SPECTACLE DE CIRQUE EXÉCUTÉ
PAR UNE SEULE PERSONNE !

LIEU CULTUREL POUR

TOUS LES MONTRÉALAIS
présente Automne 2016

LYNDA LEMAY CAS PUBLIC MARIE-NICOLE LEMIEUX

DÉCIBELS ET DES SILENCES SYMPHONIE DRAMATIQUE L’INVITATION AU VOYAGE
PREMIÈRE MONTRÉALAISE 21 septembre,
par 14 septembre, 20 h 19 h 30 4 octobre, 20 h
RECIRQUEL
COMPANY BUDAPEST

12 AU MARIE-JOSÉE LORD, soprano ANNE CARRERE FLORENT VOLLANT

22 OCTOBRE FEMMES PIAF ! LE SPECTACLE PUAMUNA
© FRANCESCA TORRACHI

PREMIÈRE MONTRÉALAISE

UN SPECTACLE À COUPER LE SOUFFLE, 20 octobre, 20 h 28 octobre, 20 h 29 octobre, 20 h

DANS LA GRANDE TRADITION DES CIRQUES
D’EUROPE CENTRALE.

DEVENEZ MORDU
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DE LA TOHU ! BRAHMS LIEDER RICK HAWORTH, MARIO LÉGARÉ SOLO
ÉCONOMISEZ 25% SUR TOUS MAGNETO TRIO
LES SPECTACLES DE LA SAISON 1er, 10 et 11 novembre, 20 h pO 2 et 3 novembre, 20 h pO 19 novembre, 20 h
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LA NUIT DES FEMMES QUI JACK KEROUAC :
CHANTENT...LE FADO LA VIE EST D’HOMMAGE
SAISON L’HOMME CIRQUE DAVID DIMITRI AVEC LÍDIA JORGE
24 septembre, 20 h pO
AVEC ROBERT LALONDE
29 septembre, 20 h
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16-17 RÉVERSIBLE LES 7 DOIGTS PIERRE FLYNN LA FEMME QUI FUIT BORDEL DE TÊTE
LE VIDE / ESSAI DE CIRQUE SUR LA TERRE ANAÏS BARBEAU-LAVALETTE YVES DESROSIERS
COUPS DE CŒUR TOHU LECTURE-SPECTACLE ET CAUSERIE 30 sept. et 1er oct., 20 h pO
25 septembre, 15 h
UNTIL THE LIONS AKRAM KHAN COMPANY 9 décembre, 20 h
TOURNOI DE L’IMPRO CIRQUE LES IMPRODUITS
IL RITORNO CIRCA ET PLUS ENCORE !
ÉCOLE NATIONALE DE CIRQUE Info et billets
t.ca
theatreoutremonoste 1 pO PETIT OUTREMONT

Billets en vente 514 495-9944, p

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RENTRÉE › C I N É M A É T R A N G E R
Où sont
les hommes ?
Dans Dans les forêts de Sibé-
rie de Safy Nebbou, où un
Français installé près du lac
Baïkal (Raphaël Personnaz)
et un Russe en cavale (Ev-
gueni Sidikhine) se lient
d’amitié. (11 novembre)
Dans L’antiquaire de Fran-
çois Margolin, où Michel
Bouquet aide une femme
d’origine juive (Anna Sigale-
vitch) à retrouver les ta-
bleaux dérobés à sa famille
durant la Seconde Guerre
mondiale. (date inconnue)
Dans Ce sentiment de l’été
de l’Allemand Mikhaël
Hers, où un homme (An-
ders Danielsen) développe
une amitié avec la sœur de
sa compagne décédée subi-
tement (Judith Chemla).
(date inconnue)
Dans Land of Mine du Da-
nois Martin Zandvliet, où
de jeunes soldats allemands
faits prisonniers par l’ar-
mée danoise en 1945 sont
forcés de déminer la côte.
(date inconnue)
Québécoises
à l’étranger
Afin de se consacrer à sa
carrière en France, Su-
zanne Clément a quitté
Unité 9. Or, c’est dans le
rôle d’une détenue, moins
flamboyante que Shandy,
qu’elle apparaît dans Tau-
lardes d’Audrey Estrougo,
où Sophie Marceau incarne
une professeure de lettres
incarcérée après avoir aidé
son amoureux à s’évader de
prison. (21 octobre)
Dans De douces paroles de
Shemi Zarhin, une Israé-
lienne (Rotem Zisman-
Cohen) et ses deux frères
(Roy Assaf et Assaf Ben-Shi-
mon) partent en France à la
recherche de leur père
après avoir découvert à la
mort de leur mère que
cette dernière leur avait ca-
ché un grand secret. En-
trera en scène la radieuse
Louise Portal pour leur ra-
conter une histoire d’amour
aussi belle que triste.
(11 novembre)
Sous prétexte qu’elle s’est
évanouie après qu’un livreur
eut frappé à sa porte, un mé-
decin suggère que l’entou-
rage de Solange veille sur
elle jour et nuit. Célèbre en
France et au Québec grâce
à ses irrésistibles capsules,
la youtubeuse Ina Miha-
lache nous ravira-t-elle avec
son premier long-métrage,
Solange et les vivants ?
(date inconnue)
L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6 E 19
Les femmes et les filles mènent le bal
devant ou derrière la caméra
MANON DUMAIS
L e cinéma, un métier de
gars ? Sans doute. Comme
l’ont rapporté les Réalisatrices
équitables, on retrouve envi-
ron 27 % de femmes derrière la
caméra chez nous. Du coup,
les plus beaux rôles sont écrits
par et pour des hommes. Com-
ment ne pas se réjouir alors
devant la quantité de films
réalisés par des femmes ou
mettant à l’avant-plan des per-
sonnages féminins nous par-
venant de l’étranger cet au-
tomne ? L’un d’eux provient
même du Yémen, où il n’y a
pas d’industrie cinématogra-
phique. Charmant hasard ou
fruit d’une lente révolution ?
Fillettes courageuses
et femmes de cœur
Premier long métrage de
Khadija Al-Salami, Moi, No-
joom, 10 ans, divorcée s’inspire
de la vie de Nujood Ali, pre-
mière fillette yéménite à aller
en cour pour demander le di-
vorce. Au Festival du film de SONY PICTURES
l’Outaouais, le film, qui dé- Le nouveau film de Pedro Almodóvar, Julieta, est fort attendu.
nonce le mariage forcé, a rem-
porté les prix du public et de Prix de la critique interna- Naissance des pieuvres et Park Chan-wook éblouit avec Enfin, de la Colombie nous
la critique. (7 octobre) tionale à Cannes, Toni Erd- Tomboy, Céline Sciamma ses mises en scène stylisées. par vient Alias Maria de Jose
Adaptation d’un roman auto- mann, de l’Allemande Maren prête sa plume à André Dans Mademoiselle, il nous Luis Rugeles, où une fillette-
biographique de Fanny Ben Ade, met en scène un homme Téchiné. (25 novembre) transpor te dans la Corée soldate (Karen Torres) cachant
Ami, Le voyage de Fanny de qui s’invente un personnage des années 1930, où une sa grossesse doit emmener
Lola Doillon relate la traversée grotesque (Peter Simonischek) Regards masculins gouver nante (Kim Tae-Ri) le nouveau-né du commandant
dans la France occupée d’une afin de redonner du piquant à sur destins féminins manigance pour dérober la hors du camp et de la jungle.
fille de douze ans (Léonie l’existence de sa fille femme Pedro Almodóvar n’a pas for tune d’une riche héritière (date inconnue)
Souchon) et des huit enfants d’af faires (Sandra Hüller). son par eil pour créer des japonaise (Kim Min-Hee).
qu’elle doit mener en Suisse. (date inconnue) personnages féminins plus (date inconnue) Le Devoir
(23 décembre) Dans Quand on a 17 ans, la grands que nature. On piaffe Après avoir orchestré d’im-
À quoi s’attendre de Mal de rivalité violente entre deux ly- d’impatience de découvrir Ju- posantes distributions mas-
pierre de Nicola Garcia, où céens est exacerbée lorsque lieta (Silencio), où une femme culines, Rachid Bouchareb
Marion Cotillard incarne une la mère (Sandrine Kiberlain) (Emma Suarez) entreprend trace dans La route d’Istanbul
femme mariée assoif fée de du premier (Kacey Mottet d’écrire tout ce qu’elle a ca- le por trait d’une femme (As-
passion qui s’enfuie avec un Klein) héberge le second ché à sa fille dans l’espoir de trid Whettnall) se rendant en
lieutenant blessé (Louis Gar- (Corentin Fila). Après avoir la retrouver. (date inconnue) Syrie afin de convaincre sa
rel) rencontré lors d’une cure traité avec finesse de puberté À l’instar du flamboyant fille (Pauline Burlet), par tie
thermale ? (11 novembre) et d’identité sexuelle dans Madrilène, le Sud-Coréen y combattre, de revenir en
Belgique. (9 décembre)
36e
saiso
n
GALA BÉNÉFICE
Le mercredi 28 septembre 2016
Salle Tanna Schulich, Université McGill
Ewald Cheung, violon
Dorothy Fieldman Fraiberg piano
Simon Aldrich clarinette
Elvira Misbakhova violon
Pierre Tourville alto
Sheila Hannigan violoncelle
Œuvres de Ysaÿe, Dubois et Sarasate
Billets requis à l’avance
SAISON 2016 - 2017
Salle Redpath
KOMPLIZEN FILM 27 oct / 18 nov / 9 fév / 23 mars / 6 avril / 4 mai
Toni Erdmann, de la cinéaste Maren Ade, a remporté le Prix de la critique internationale à Cannes. info: 514.935.3933 · allegra1@videotron.ca
www.allegrachambermusic.com
E 20 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6

RENTRÉE › M U S É E S
La Biennale de Montréal s’installe au MAC
Quant à l’ouverture du 5e pavillon du MBAM, c’est un des événements de l’automne
JÉRÔME DELGADO commissaire venu d’Alle- la Biennale. Mais son au- 10 septembre, la première près : l’immense expo Installa- la couleur » du peintre postim-
magne, le Belge Philippe Pi- tomne à lui sera davantage grande rétrospective au tions. À grande échelle sera pressionniste et fondateur des

L a riche programmation des rotte, mise sur le potentiel li-

musées sera occultée, une bérateur de l’ar t et « invite à
fois n’est pas coutume, par la réexaminer l’(im)possibilité
marqué par l’ouver ture de
son cinquième pavillon, qui
ajoutera 13 000 m2 en surface
Canada du photographe
américain Rober t Mapple-
thorpe (1946-1989). Por-
amputée de deux salles pour
faire place, en octobre, à une
nouvelle expo temporaire.
nabis. Elle réunira 40 tableaux,
40 photographies et 20 dessins,
estampes et livres d’artiste.
Biennale de Montréal 2016. d’une émancipation par le plai- d’exposition. Le Pavillon traits, autopor traits, nus, Cette nouveauté vient d’Eu-
Deux fois n’est pas coutume : sir — et son urgence ». pour la Paix Michal et Renata n a t u r e s mor tes… le corpus rope. L’expo Pierre Bonnard. Yan Giguère à Joliette
pour la deuxième fois de son Parmi les artistes sélection- Hor nstein, for t de 600 œu- comprend 250 œuvres, dont La couleur radieuse, de la com- Autr e établissement ré-
histoire, la grande manifes- nés, notons les Montréalais vres d’ar t international, sera des polaroïds et les trois port- missaire Jacqueline Munck, du cemment transformé, le Mu-
tation se tiendra au Va l é r i e B l a s s , M i - inauguré le 9 novembre. folios-chocs intitulés X, Y et Z. Musée d’ar t moder ne de la sée d’art de Joliette (MAJ) of-
Musée d’art contem- Sous l’intitulé chael Blum, Walter D’ici là, le reste du MBAM À Québec, le Musée natio- Ville de Paris, est une copro- frira à compter d’octobr e
porain (MAC). Scott et Myriam Ja- n’est pas à négliger. Notam- nal des beaux-arts du Québec duction du MNBAQ et de l’Ita- quatre nouvelles expositions,
Avec l’ar rivée en « Le grand cob-Allard, qui pré- ment l’autre pavillon Michal (MNBAQ), qui, lui, a ouver t lien Arthemisia Group. Cette de quatre ar tistes (que des
2014 d’une nouvelle senteront de nou- et Renata Hor nstein — le en juin son 4 e pavillon, pour- première exposition internatio- hommes). Le vaste et éclaté
équipe à sa direction,
balcon », velles œuvr es. De « vieux », celui de 1912 — où il suit avec sa programmation nale du pavillon Lassonde célé-
a p r è s l e s a n n é e s la Biennale l’étranger, Eric Bau- sera possible de voir, dès le inaugurale. À deux détails brera le « formidable lyrisme de VOIR PA GE E 21 : E XP OS
Claude Gosselin, la delaire, Moyra Da-
Biennale s’est asso- offrira un vey, Luc Tuymans et
ciée avec le MAC Ker r y James Mar-
p o u r p r é s e n t e r e n large spectre shall arriveront aussi
son enceinte l’essen-
tiel de l’événement.
de la création avec des travaux iné-
dits. D’autres figures
L’édition de 2016, qui actuelle planétaires viendront
débute le 19 octobre, avec des œuvres
est la deuxième de trois dans récentes, dont la Berlinoise
le cadre de cette entente. Isa Genzken, célébrée en 2014
Sous l’intitulé « Le grand par une grande rétrospective
balcon », la Biennale offrira un au MoMA, mais pratiquement
large spectre de la création ac- jamais exposée ici.
tuelle : plus de 150 œuvres, de
55 artistes et collectifs d’ici et Nouveau pavillon
d’ailleurs. Les projets de gran- Le Musée des beaux-ar ts
deur déborderont du MAC et de Montréal (MBAM) sera
atterriront dans 23 sites. Le un des lieux qui accueilleront

DÉMYSTIFIER L’ART
Joignez-vous à nous pour un café
et des brioches à la Galerie
Mercredi 14 septembre, 10 h
Ingeborg Hiscox et Rolande Pelletier
– Xylon et la gravure réinventée (Bilingue)
3 septembre au 16 octobre 2016
Mercredi 5 octobre, 10 h
XYLON HORS NORMES
Ilana Pichon
Salle de projet :
– L’Empreinte de l’homme, la murale de Valois
Les oiseaux s’y plaisent aussi –
(En français)
100 printemps à Stewart Hall
Vernissage : Mercredi 7 septembre, 19 h Mercredi 9 novembre, 10 h
ROBER TO GIANSTEFANI ET MICHAEL BLUM
Artistes de l’Artothèque
(Bilingue) Michael Blum est l’un des artistes sélectionnés pour la Biennale de Montréal (extrait de The Swap).
29 octobre au 27 novembre 2016
:::
LA NOUVELLE COLLECTION 2017
DE L’ARTOTHÈQUE LA SÉRIE CINÉ-ART
Vernissage : Dimanche 30 octobre, 14 h
Mercredi 28 septembre, 19 h
L’ŒUVRE DES JOURS
3 décembre 2016 au 15 janvier 2017 (En français avec sous-titres anglais)
LA RÉALITÉ N’EST Mercredi 26 octobre, 19 h
QU’UN POINT DE VUE
LE MONDE SELON ANISH KAPOOR
Vernissage : Dimanche 4 décembre, 14 h
(En anglais avec sous-titres français)
Salle de projet :
Les couleurs de la vie
Vernissage : Jeudi 8 décembre, 19 h
Mercredi 23 novembre, 19 h
WOMEN ARE HEROS
La collection
ENTRÉE LIBRE | INFO : 514 630-1254
(En français)

* Toutes les activités sont suivies

Hermès
www.pointe-claire.ca par une période de questions bilingue *

Jusqu’au 16 octobre 2016

Dernière activité de la saison 2016 :

le samedi 22 octobre, l’exposition
PIERRE BONNARD
La couleur radieuse
au nouveau Pavillon Pierre-Lassonde du
Musée national des beaux-arts du Québec

Avec le dépaysement du voyage, des

échanges sympathiques, une conférence
finement préparée, vivez, dans la détente,
des liens entre la musique, la peinture, 350, place Ro
Royale
yale
Vieux-Montréal (Québec)
l’histoire… H2Y 3Y5
pacmusee.qc.ca
entrez dans l’esprit des beaux détours!

La prochaine saison se prépare!

www.lesbeauxdetours.com
514-352-3621 L’exposition Des chevaux et des hommes, mettant en
valeur des objets de la collection Émile Hermès de Paris, est réalisée
En collaboration avec Club Voyages Malavoy
Titulaire d’un permis du Québec
par Pointe-à-Callière en collaboration avec la maison Hermès.
Œuvre de Christian Renonciat ©Studio Sébert

RENTRÉE › M U S É E S
Paysage du Midi, de PierreBonnard, sera présenté au pavillon Lassonde du MNBAQ
EXPOS
SUITE DE LA PAGE E 20
programme comprend un
hommage posthume à Marcel
Barbeau et deux petits solos
pour des artistes honorés ail-
leurs : feu Pier re Ayot, que
Montréal célébrera en grand
(voir autre texte en page E 22)
et Charles Stankievech, fina-
liste du prestigieux prix Sobey.
Le plus alléchant à Joliette
est sans aucun doute l’expo
Yan Giguère. Croisements, une
af faire de 600 images. Pour
cette première rétrospective
du photographe montréalais,
le MAJ réunira les corpus
Choisir (2007), Attractions
(2009) et Visites libres (2013),
ainsi que des séries inédites.
Le défi est grand, notamment
parce que la signature Giguère
r epose, à la base, sur une
constellation de choses à voir.
En novembre, la photogra-
phie sera aussi en force au Mu-
sée McCord. L’établissement de
la rue Sherbrooke tirera profit
du riche fonds duquel il est
dépositaire, celui de William
Notman, pionnier de la photo au
Canada. L’expo Notman, photo-
graphe visionnaire mettra en
L E D E V O I R ,
lumière en 300 images une «ap-
proche moderne, fondée sur les
principes de la communication,
de la gestion et de l’innovation».
Le Centre canadien d’archi-
tecture (CCA) jettera un regard
critique sur « l’intervention
humaine dans le paysage cana-
dien» des cinq dernières décen-
nies. L’expo Un endroit presque
parfait, conçue par le directeur
du CCA lui-même, Mirko
Zardini, réunira dès novembre
des documents textuels, des
œuvres, des cartes, du matériel
audiovisuel. Ainsi qu’un bon lot
de photos. Parmi leurs auteurs,
notons Ansel Adams, Rober t
Frank, Sam Tata, Ian Wallace
ou Robert Burley.
Au Musée des beaux-arts du
Canada (MBAC), la program-
mation sera très… canadian.
La grande rétrospective met-
tra à l’honneur le peintre au-
tochtone Alex Janvier, avec la
présentation de 100 œuvres
réalisées depuis les années
1960. L’expo des finalistes du
prix Sobey, une récompense
pancanadienne, a désormais
lieu au MBAC. Le Québec y
est représenté par Hajra Wa-
heed, dont le travail multidisci-
plinaire est fortement politisé.
Les archives du Globe and
Mail auront quant à elles droit
JARDIN BOTANIQUE
L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6 E 21
AR T GALLERY OF ONTARIO YAN GIGUÈRE
La forêt du chevreuil à lunettes de Yan Giguère, à voir à Joliette
à une expo de l’Institut cana-
dien de la photographie, entité
intégrée au sein du MBAC.
Ouverture sur le monde
L’Asie prendra elle d’assaut le
musée Pointe-à-Callière, avec un
lot de 450 pièces tirées d’une
collection privée d’art asiatique.
L’expo Terre d’Asie. La collection
Sam et Myrna Myers prendra
l’af fiche en novembre. Et au
Musée de la civilisation, à
Québec, c’est le Brésil qui se
fera entendre, à compter de
septembre. L’expo Resiliência.
Récits de vie du Brésil puise dans
la collection immatérielle du
Museu da Pessoa de São Paulo
Dans les établissements
pr esque muséaux, notons
quelques expositions. La fon-
dation DHC accueille le Belge
Wim Delvoye et son sarcasme
provocateur. L’expo, prévue
pour la fin novembre, réunira
sculptures, vidéos et dessins.
Au centre Expression de Saint-
Hyacinthe, c’est la vidéaste
montréalaise Manon Labrecque
qui ouvre la saison avec cinq
installations récentes autour
notamment du mouvement, et
de son ralentissement.
J. PAUL GETTY TRUST LA COUNTY MUSEUM OF AR T MBAM
Collaborateur Le MBAM présente la première grande rétrospective au Canada du photographe américain Robert
Le Devoir Mapplethorpe, ami de Patti Smith, photographiée ici en 1976.
2 SEPTEMBRE — 31 OCTOBRE PIE-IX
E 22 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6

RENTRÉE › G A L E R I E S E T C E N T R E S D ’ A R T
L’événement Pierre Ayot
La scène des arts visuels conjugue talents d’ici et d’ailleurs. semblées de figures consa-
Les pôles local et international seront respectivement incarnés crées (Harun Farocki, On Ka-
wara, Yoko Ono) aux côtés de
dans deux événements d’envergure, répartis dans les galeries
plusieurs autres, à découvrir.
et les centres d’ar tistes. Pas nouvelle, la dynamique de la
mondialisation, misant sur la mobilité, avive ses forces sans Déménagements
que l’ancrage local soit en reste. et anniversaires
Sur le terrain, des galeries
MARIE-ÈVE CHARRON tistes B-312 et le Musée d’art font pr euve de longévité,
de Joliette se pencheront sur confortant leur présence dans

U n véritable événement se
prépare autour de Pierre
Ayot (1943-1995), figure québé-
coise ayant marqué les années
1960-1980. BAnQ agira comme
locomotive avec une exposi-
tion regroupant une centaine
d’œuvres et des archives, dès
le 4 octobre. Le travail de l’ar-
tiste multidisciplinaire est
connu pour son imagerie pop,
mais le commissaire Nicolas
Mavrikakis, critique d’ar t en
ces pages, entend bien le mon-
trer sous un jour nouveau,
« plus contestataire » et en
phase avec les enjeux sociopo-
litiques de son époque.
La rétrospective s’annonce
différente des expositions pré-
cédentes consacrées à cet ar-
tiste dont la mémoire est ho-
norée chaque année, depuis
1996, par la remise du prix de
la V ille de Montréal à son
nom, qui souligne l’ef fer ves-
cence de jeunes carrières. Il a
lui-même longtemps œuvré
comme enseignant, à l’UQAM,
tout en restant actif au sein de
l’Atelier Graf f, un centre de
production en gravure créé
par lui il y a 50 ans.
En écho sans doute à son
action dans la communauté,
d’autres expositions se gref-
feront à la centrale, étoilant
ainsi la présence de l’ar tiste
dans un périmètre élargi de
la ville. Durant l’automne, la
galerie Graf f, la Fondation
Guido Molinari, la galerie
Joyce Yahouda, le centre d’ar-
FAIRE NAÎTRE / DONNER À VOIR:
ŒUVRES SUR PAPIER DES ANNÉES 50
Commissaire: Danielle Lord
dif férents aspects de sa pra-
tique, jaugeant aussi son legs
chez les générations suivantes.
V isant plutôt le créneau
international, le centre Vox,
la galerie SBC et la galerie
Leonard & Bina Ellen vont
dès la fin du mois d’août of-
frir de concer t une exposi-
tion majeure concoctée par
les commissaires invitées Sa-
beth Buchmann, Ilse Lafer et
Constanze Ruhm, toutes trois
basées à Vienne. La répétition
mise à l’épreuve est l’intitulé
chapeautant l’exposition de
groupe qui se partage en trois
volets aux sous-thèmes pro-
metteurs : « Il s’agit de mode-
lage, non de modèles », « À sui-
vre : répétitions inachevées »
et « En cours de production :
l’image post-dramatique ».
Par cette for mule, le trio
veut étudier à fond la notion
de répétition, mieux et plus na-
turellement considérée au
théâtre et en musique, alors
que plusieurs artistes des arts
visuels l’intègrent dans leur
processus de création ou l’éli-
sent comme sujet. À l’image
des projets dif fusés habituel-
lement dans ces lieux, des
préoccupations théoriques co-
lorent l’événement dont le co-
pieux menu affiche des noms
en majorité issus de l’étranger,
en particulier du circuit euro-
péen. Per formances, straté-
gies conceptuelles et codes
du cinéma détournés fondent
entre autres les pratiques ras-
le milieu, et le soulignent cet
automne par des expositions
collectives de leurs ar tistes :
30 ans pour René Blouin ;
20 ans pour Ar t Mûr qui, en
quête de nouveaux horizons,
ouvre son antenne à Leipzig.
Un temps nouveau se présente
pour la galerie Pierre-François
Ouellette (PFOAC) qui a dé-
ménagé ses pénates r ue Ra-
chel, à la place de Graf f. Do-
tée désormais d’une vitrine,
PFOAC y mettra en valeur la
sculpture Janus de Maskull GABOR SZILASI SUCCESSION PIERRE AYOT SODRAC
Lasserre, en prélude à une ex- Pour la rétrospective de Pierre Ayot, une réplique de son œuvre La croix du mont Royal sera installée
position de groupe (24 septem- au pied de la montagne. Elle faisait partie de l'événement Corridart (1976) dont le controversé
bre). Quant à la galerie Graff, démantèlement est passé à l’histoire.
elle a migré au Belgo tandis
que l’Atelier s’est joint au Cabi-
net, centre dédié à la photogra-
phie, pour créer un nouveau
lieu de production dans l’est
de la ville.
Du côté de Québec, la foire
en art actuel (24 au 27 novem-
bre) continue d’agir comme
important catalyseur avec sa
par ticularité de mettr e en
vue le travail d’ar tistes sans
galerie. Aux espaces de l’Œil
de Poisson s’ajoutent ceux du
centre d’artistes Vu pour cet
événement dont l’autre marque
distinctive est de prendre la
for me d’une exposition de
gr oupe avec commissair e,
rôle joué cette année par
Emmanuel Galland.
Des solos
Patrick Bernatchez est asso-
cié depuis quelques années à
la galerie Battat, mais y aura
son premier solo cet automne
avec des œuvres sur papier,
des miroirs gravés et des cya- OLIVER HUSAIN
notypes, amorçant un autre cy- Image tirée d’Item Number d’Oliver Husain, qui fait partie de l’exposition en trois volets La répétition
cle dans sa production. Pour mise à l’épreuve
exposer son nouveau corpus
d’œuvres, visitant les confins par la galerie Antoine Ertaski- Partenariats passés et rési- où il a intégré en 2015 une œu-
pollués de la région de Salton ran, Jessica Eaton, dont le tra- dences d’ar tistes définissent vre à l’architecture. Cette fois
Sea, Isabelle Hayeur passe du vail revisite les conventions et également le mouvement dans il occupera l’espace d’exposi-
côté de la galerie Hugues l’histoire formalistes, y aura sa les programmations. Patrick tion avec un ambitieux projet
Charbonneau avec qui désor- première exposition person- Bérubé revient un peu chez lui
mais elle fera équipe. Recrutée nelle dès septembre. à la Maison des arts de Laval VOIR PA GE E 23 : A Y O T

Léon Bellefleur, Les tarentules, 1956, eau-forte, 14 x 19 cm, Collecon Loto-Québec #4361

Galerie d’art Desjardins

175, rue Ringuet, Drummondville (Québec) 819 477-5518

du 28 août au 23 octobre
mardi au dimanche 13h à 17h
Entrée libre
 L E D E VO I R , L E S SA M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 AO Û T 2 01 6 E 23

RENTRÉE › G A L E R I E S NOTMAN
PHOTOGRAPHE
AYOT Une première : vernissage VISIONNAIRE
SUITE DE LA PAGE E 22 commun au Pôle de Gaspé DU 4 NOVEMBRE 2016
AU 26 MARS 2017
développé avec la commissaire Bénédicte Les centres d’artistes ouvriront ensemble
Ramade, soulignant 10 ans de carrière. Le défi leurs expositions lors d’une soirée festive,
d’habiter la très spacieuse salle de la Fonderie avec vidéo mapping, bar, bouffe et DJ.
Darling est confié en début de saison à Julie Fa- Qui: Atelier Circulaire, Centre Clark, Dazi-
vreau. Après trois ans de résidence dans un des bao, Diagonale, Occurrence, Optica, Perte
ateliers connexes à cet espace, son exposition fera de signal et TOPO.
de la visite une expérience hautement sensorielle. Quand: 8 septembre, de 17 h à minuit
Au tour de Yann Pocreau d’avoir un atelier Où: au rez-de-chaussée du 5445-5455 avenue
dans l’édifice de Grif fintown, mais c’est à la de Gaspé, à Montréal
Galerie de l’UQAM qu’il a passé l’été, par ti-
cipant au programme de résidence. Le résul-
tat en salle, visible à partir de mardi, met en mémoire architecturale et humaine prise à
scène le patrimoine du CHUM, sur fond de cœur dans un projet nimbé de lumière.
l’histoire personnelle de l’artiste. Avant qu’il
ne disparaisse pour faire place à la nouvelle Collaboratrice
constr uction, l’hôpital Saint-Luc ver ra sa Le Devoir

Merci à nos donateurs : Fonds Standard Life – Notman et Fondation Molson.

YANN POCREAU
Au tour de Yann Pocreau d’avoir un atelier dans l’édifice de Grif fintown, mais c’est à la Galerie de
l’UQAM qu’il a passé l’été.

BONNARD
LA COULEUR RADIEUSE

6 OCTOBRE 2016 – 15 JANVIER 2017

Une exposition organisée et coproduite par le Musée national des beaux-arts

du Québec et Arthemisia Group. / Le Musée national des beaux-arts du Québec

MNBAQ.ORG
est une société d’État subventionnée par le gouvernement du Québec. /
Pierre Bonnard, Paysage du Midi et deux enfants (détail), 1916-1918. Huile sur
toile. Coll. Art Gallery of Ontario, don de Sam et Ayala Zacks
E 24 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6

RENTRÉE › M U S I Q U E
MUSIQUES MÉTISSÉES JAZZ EN CONCER T

De nombreuses découvertes Un automne bleu

À vos marques, jazzez : la rentrée automnale
YVES BERNARD
regorge de propositions jazz, chaque semaine

D e Seu Jorge au renouveau latino-américain,

d’Ibrahim Maalouf aux patrimoines syriens,
la saison s’annonce prometteuse, avec peu de
fournissant l’occasion d’aller entendre sur
scène le talent des étoiles d’ici et d’ailleurs.
Détaillons.
figures connues, mais une tonne de découvertes.
Le Carrefour mondial de l’accordéon de Mont- PHILIPPE RENAUD
magny Premier rendez-vous de la saison : la cé-
lébration du piano à bretelles se déroule du
1 er au 5 septembre. À signaler : Daniel Mille,
l’accordéoniste aux horizons multiples ; le trio
L’ automne jazz commence toujours de la
même manière depuis déjà trente-et-un ans,
avec le Festi Jazz international de Rimouski, du
Daniel Colin, Claire Elzière et Dominique Cra- 31 août au 4 septembre, en pleine fin de semaine
vic avec son esprit parisien, et le trio québécois de la fête du Travail. On y entendra notamment
Le Bruit court dans la ville. le trio de la pianiste Emie R Roussel auquel se
Flamenco Au Festival flamenco de Montréal, qui joint le bassiste Norman Lachappelle (1er sep-
est prévu du 10 au 17 septembre, on invite les tembre), le quintette de la trompettiste rimous-
Espagnoles Mujer Klórica, en plus de l’Otra koise Rachel Therrien (1er septembre), le vété-
Orilla qui rend hommage à Sonia del Rio. Ail- ran Michel Cusson (2 septembre) et la chan-
leurs, la danseuse Soledad Barrio revient avec la teuse Emilie Claire Barlow (4 septembre). Tous
troupe Noche Flamenca pour présenter Anti- les détails concernant l’affiche de l’événement
gone du 25 au 27 novembre au Gesù à Montréal sont à consulter à festijazzrimouski.com RANDY COLE
et le 30 novembre au Palais Montcalm à Québec. L’autre grand rassemblement jazz de la ren- La saxophoniste Christine Jensen a monté un
Patrimoine vivant Pour appuyer une nouvelle DENIS ROUVRE trée se tiendra du 6 au 15 octobre dans une poi- super-groupe, avec la pianiste Maggi Olin.
politique culturelle québécoise mettant réelle- Le trompettiste Ibrahim Maalouf revient à Montréal gnée de salles montréalaises. La programma-
ment en valeur le patrimoine vivant, un grand et à Québec. tion complète de la 17e édition de L’Off Festival alléchants, à commencer par celui du trompet-
rassemblement est annoncé pour le 17 septem- de jazz (lofffestivaldejazz.com) sera dévoilée le tiste et compositeur français d’origine libanaise
bre à Montréal. Puis, les Rendez-vous èsTRAD s’amènent : La Yegros et Las Cafeteras le 18 no- 7 septembre, en voici déjà un avant-goût. Ibrahim Maalouf, le 23 septembre, à la Maison
de Québec se dérouleront du 6 au 10 octobre. vembre au National pendant le Mundial Mont- La pianiste suédoise Maggi Olin et la saxopho- symphonique de Montréal. Le 25 novembre, les
Sont confirmés : Le Bal électro-trad, Galant, tu réal, qui co-organise la soirée avec les Nuits niste montréalaise Christine Jensen ont monté jazzophiles convergeront vers L’Astral pour le
perds ton temps et Farafikeb. d’Afrique. Ces derniers ramènent également un super-groupe de onze musiciens (dont Joel concert du trio du pianiste Simon Denizart, Révé-
Vision Diversité Cet important organisme célè- Boubacar Traoré au Balattou le 4 décembre. Miller, Ingrid Jensen, Samuel Blais) pour ce lation Radio-Canada 2016-2017 en jazz, qui vien-
bre une décennie de métissage ar tistique et Maison de la culture Ahuntsic Dans la série concer t d’ouver ture intitulé Transatlantic dra présenter le matériel de son nouvel album
promet une soirée sur le thème « Des cultures Concerts au bout du monde, on met à l’affiche les Conversations, au Lion d’Or le 6 octobre. Le len- Beautiful People. Notons enfin deux concerts
autochtones aux expressions métissées, une cul- Montréalais de Regard persan, les Torontois de demain, deux autres concerts au Lion d'Or : un plus près de la musique contemporaine que du
ture en mouvement ». Rappelons que la Vitrine Tamar Ilana & Ventanas et les Abitibiens trop duo constitué du trompettiste Aaron Shragge et jazz, mais présentés dans cette même série: ceux
des musiques locales métissées est présentée à mal connus de Saltarello. En décembre, on in- du guitariste Ben Monder à 20 h, puis à 21 h 30, du compositeur islandais Jóhann Jóhannsson
L’Astral du 13 au 15 octobre. On organise aussi vite en plus le groupe trad Les Tireux d’roches. le Voodoo Jazz Trio du saxophoniste Jacques avec l’American Contemporary Music Ensemble
à l’Outremont des concerts de Mamselle Ruiz, À la salle Bourgie À conseiller ici : Mélissa La- Schwar tz-Bar t. Le 9 octobre, le trio Still du (à la Cinquième salle de la Place des Arts, le
de Solawa et de John Kinsha. vergne latino-américaine, le bayaniste Alexan- saxophoniste Yves Charuest fait équipe avec le 20 octobre) et celui du compositeur italien Ludo-
Monde arabe Deux événements du Festival du der Sevastian et une soirée de musique des îles pianiste allemand Georg Graewe à la Sala Rossa. vico Einaudi (Maison symphonique, 15 octobre).
monde arabe s’annoncent prometteurs. La soi- Canaries. Constantinople y of frira aussi ses En terminant, quelques autres concerts en
rée d’ouverture du 29 octobre est consacrée à créations Passages / Îles des trois mers et Chants Oliver Jones en rappel rafale à mettre à l’agenda, tous à l’Upstairs :
la ville de Palmyre et à l’expression des patri- d’espoir, alors que La Nef propose Come and I Surprise : le légendaire pianiste montréalais l’harmoniciste Jason Rosenblatt et le Tevet Sela
moines de la Syrie avec, entre autres, Lena Will Sing You !. Oliver Jones a fait ses adieux au Festival inter- Quartet (7 septembre), le quartet Afro-Cuban
Chamamyan, alors que la clôture du 12 novem- Autres Daara J Family au Théâtre Plaza le national de jazz de Montréal le 7 juillet dernier, du fantastique pianiste montréalais Rafael Zaldi-
bre met en scène le projet de Dorsaf Hamdani 10 septembre, les 10 ans de DAM à la Tohu du mais n’a pas pour autant joué sa dernière note. var (10 septembre), une performance solo du
Barbara-Fairouz en l’honneur de ces deux 16 au 18 septembre, Luisa Maita à Pop Mont- Il sera en concert avec son trio le 21 octobre, pianiste Guillaume Martineau (13 septembre),
chanteuses qui ont marqué l’histoire. En plus réal le 25 septembre, Seu Jorge en hommage à dans le contexte intimiste de l’Upstairs, une soi- le trio du pianiste et compositeur allemand Pa-
du FMA, le trompettiste Ibrahim Maalouf re- Bowie au théâtre Maisonneuve le 14 novembre rée à ne pas louper. Autre apparition exception- blo Held (19 octobre), le brillant guitariste jazz
vient avec Kalthoum, en hommage à l’Astre de et le dernier, mais non le moindre : Niyaz à nelle, celle de la chanteuse américaine Dee Dee français Stephane Wrembel (18 novembre) et
l’Orient, le 22 septembre au Palais Montcalm et l’Outremont le 18 novembre. Bridgewater, qui visitera le Théâtre Marcellin- la chanteuse Barbra Lica (25 novembre).
le 23 à la Maison symphonique. Champagnat de Laval le 15 septembre.
Amérique latine et Afrique Deux ar tistes au Collaborateur La série Jazz à l’année du Festival international Collaborateur
cœur de l’actuelle renaissance latino-américaine Le Devoir de jazz de Montréal propose quelques concerts Le Devoir

À VISITER
DÈS MAINTENANT

YAN GIGUÈRE
Commissaire : Marie-Claude Landry
Le pinceau, extrait de la série Choisir, 2003-2007
Épreuve à la gélatine argentique, 90 X 90 cm

8 octobre 2016 - 8 janvier 2017

TOULOUSE-LAUTREC
AFFICHE LA
MARCEL BARBEAU BELLE-ÉPOQUE
Manon à New York, 1965. Acrylique sur toile, 122 x 122 cm

Commissaires : Marie-Hélène Foisy et Nathalie Galego

1er octobre 2016 - 8 janvier 2017 FOCUS : PERFECTION

ROBERT MAPPLETHORPE
Don de Arthur Ruddy

Mécène

DÈS LE 10 SEPTEMBRE
Une présentation de de l'exposition

450 756-0311
museejoliette.org

ELLES
PHOTOGRAPHES

NOUVEAU PAVILLON
POUR LA PAIX
MICHAL ET RENATA HORNSTEIN
OUVERTURE LE 19 NOVEMBRE JULIE FAVREAU

L’exposition Focus : perfection – Robert Mapplethorpe est organisée par le Los Angeles County Museum of Art et le J. Paul Getty Museum, en collaboration avec la Robert Mapplethorpe Foundation et
iÕÃji`iÃLi>Õ݇>ÀÌÃ`iœ˜ÌÀj>°½iÝ«œÃˆÌˆœ˜iÌÃ>̜ÕÀ˜jiˆ˜ÌiÀ˜>̈œ˜>iLj˜jwVˆi˜Ì`ÕÜṎi˜`i>/iÀÀ>œÕ˜`>̈œ˜vœÀƂ“iÀˆV>˜ƂÀÌ°N,œLiÀÌ>««i̅œÀ«i]Poppy [Coquelicot], 1988. Acquis
Vœ˜œˆ˜Ìi“i˜Ì«>Ài°*>ՏiÌÌÞ/ÀÕÃÌȉiœÃƂ˜}iiÃ
œÕ˜ÌÞÕÃiՓœvƂÀÌ]>ÛiV`iÃvœ˜`Ã>««œÀÌjë>Ài°*>ՏiÌÌÞ/ÀÕÃÌȉ>>ۈ`ivvi˜œÕ˜`>̈œ˜^,œLiÀÌ>««i̅œÀ«iœÕ˜`>̈œ˜°
1Ãi`LÞ«iÀ“ˆÃȜ˜°Ni*>ۈœ˜«œÕÀ>*>ˆÝˆV…>iÌ,i˜>Ì>œÀ˜ÃÌiˆ˜°*…œÌœ^>ÀV
À>“iÀNi˜Àˆ`i/œÕœÕÃi‡>ÕÌÀiV]L’Anglais au Moulin Rouge (détail), 1892. Collection particulière. Photo Peter
-V…BV…ˆNiÃiÝ«œÃˆÌˆœ˜ÃElles photographes et Julie Favreau ont été rendues possibles grâce au généreux soutien de la Chaire Gail et Stephen A. Jarislowsky en art québécois et canadien contemporain
de 1945 à aujourd’hui. Janieta Eyre, Les soeurs Sophie et Sarah `i>ÃjÀˆiºœÌ…iÀ…œœ`»­`jÌ>ˆ®]Óä䣰 Ƃ]>V…>Ì] œÕÀÃiÃÀœÌ…ˆ˜}…>“°NՏˆi>ÛÀi>Õ] Frise (détail), 2015. Collection de l’artiste.
 CAHIER F › L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6

Sara Lazzaroni,
se laisser
manger
par la vie
Road novel identitaire,
Okanagan célèbre une
jeunesse cueillant le jour
et les cerises
DOMINIC TARDIF

S ara Lazzaroni a passé l’été à planter des ar-

bres — 1500 par quart de travail — dans la
région de Williams Lake, en Colombie-Britan-
nique. « J’avais envie de sentir mon corps dans
l’action. C’était génial, mais vraiment difficile.
C’est fou, le sentiment de fierté et de puissance qui
t’envahit quand tu vois ce dont ton corps est capa-
ble », raconte-t-elle au bout du fil, depuis son ap-
partement du quartier Saint-Sauveur à Québec.
« Un jour, cet été, je suis tombée sur un biscuit
chinois qui disait : “Vous êtes autant dramatique
que romantique”, poursuit l’auteure révélée en
2014 par Patchouli. C’était incroyable ! » Incroya-
ble pourquoi ? Pour deux raisons. D’abord, parce
que ce message aurait pu être rédigé spéciale-
ment pour Sara Lazzaroni, aux yeux de qui
l’amour et le désir sont « ce qu’il y a de plus su-
blime à expérimenter dans la vie ». Puis, parce
que ce petit bout de papier enroulé sur lui-même
ne pourrait mieux décrire la caravane de jeunes
gens qui, dans Okanagan, son troisième roman
en trois ans, roulent vers la Colombie-Britan-
nique. Pour planter des arbres ? Non, pour cueil-
ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR lir des cerises et autres fruits — une activité à la-
Oscar De Profundis, septième roman de Catherine Mavrikakis, magnifie le pouvoir consolateur des arts dans un monde en déroute. quelle Sara a consacré l’été de ses 18 ans.
Ils écoutent du Jean Leloup, quêtent de l’es-
sence et des sandwichs à qui veut bien s’atten-
drir devant leur pétulante candeur, se baignent

Imaginer le pire
Catherine Mavrikakis signe
une fresque sociale hallucinante
avec l’apocalyptique Oscar De Profundis
comme Emily St. John Mandel
récemment dans Station Ele-
DANIELLE ven (voir le cahier Livres du
Devoir du 20 août der nier),
LAURIN Catherine Mavrikakis imagine
le pire pour l’avenir. Y compris
des épidémies dévastatrices.
a mort, les fantômes qui Et tout comme l’auteure
semaine, l’apocalypse est déjà
en marche. La Terre, « aban-
donnée du ciel », est sens des-
sus dessous : « On savait sa fin
proche. Une longue agonie
pourtant ne lui serait pas épar-
gnée. Ses lamentations, ses
tremblements et soubresauts n’y
vaient que participer à la pol-
lution de la planète. » Les intel-
lectuels sont devenus « une es-
pèce inof fensive en voie d’ex-
tinction ». Les scientifiques
sont au ser vice des grandes
compagnies.
Les subventions à la culture
nus sous la lune. Ils sont la jeunesse québé-
coise d’aujourd’hui, bien que pas si différente
de celle d’hier, assez vieille pour conspuer la si-
nistre sagesse d’un monde qui préférerait les
voir déjà cotiser à un REER, mais encore assez
verte pour ne pas avoir abandonné l’espoir d’un
jour rénover de fond en comble la vie.
Parmi cette bande d’hommes-enfants à barbe
de bûcheron et de femmes-filles aux cheveux
décolorés par le soleil : Léa, qui boit de la bière
forte, fume des cigarettes avec la gravité de l’hé-
roïne d’un film de la Nouvelle Vague, bichonne
sa tristesse, écrit des poèmes et conjugue,
comme tous les désenchantés qui l’ont précé-
dée, désir avec destr uction. Ef frayée par la
mort vers laquelle marchent péniblement les
vieux du centre pour personnes âgées dans le-
quel elle travaillait, notre abonnée à la mélanco-
lie vide son compte en banque avant de monter
à bord du tacot de ses amis. Objectif : partir le
plus loin possible de ce Loïc qui ne l’aime plus.
VOIR PA GE F 2 : LAZZARONI

L rôdent. Les tragédies fa-

miliales, le sentiment de
culpabilité. Le passé que l’on
tente en vain d’effacer… Nous
sommes bien dans un roman
de Catherine Mavrikakis.
Mais il faut un certain temps
avant de reconnaître le noyau
romanesque de l’auteure du
Ciel de Bay City, celui qu’elle
explore de façon renouvelée
depuis près d’une quinzaine
d’années. Et encore, c’est en fi-
ligrane que cela apparaît dans
Oscar De Profundis.
Ce qui est à l’avant-plan, c’est
une fresque sociale halluci-
nante, apocalyptique. Alors que
le ciel lui-même se dérègle, les
mouvements de foules déchaî-
nées, violentes, enragées, ani-
males, désespérées ou apeurées
donnent lieu à des images ahu-
rissantes dans Oscar De Profun-
dis. Jamais à ce jour la prose de
l’écrivaine montréalaise, pour-
tant déjà explosive, n’aura été
aussi ample, terrifiante.
Il lui fallait oser le roman
d’anticipation peut-être. Tout
new-yorkaise d’origine cana-
dienne, Catherine Mavrikakis
accorde à la culture, à l’art, un
certain pouvoir réparateur. Du
moins, elle en fait une sorte de
rempart contre la déshumani-
sation. C’est là que se situerait
l’espoir, peut-être. S’il n’est pas
trop tard…
L’apocalypse
est déjà en marche
Oscar De Profundis, en nous
transpor tant vers la fin du
XXIe siècle à Montréal, a des
accents de sonnette d’alarme.
C’est comme si avait poussé
là, à l’extrême limite, ce qui
est déjà en germe.
Tout y passe, ou presque. Le
dérèglement climatique, le capi-
talisme sauvage, le désengage-
ment de l’État, l’exclusion so-
ciale, la prédominance des
mondes virtuels, le mépris des
intellectuels, la menace de dis-
parition de la langue française…
Quand commence le roman,
dont l’action, narrée au passé,
se passe au cours d’une petite
feraient rien. Elle était condam-
née à sa propre éclipse. »
Tombe sur Montréal une
pluie froide de novembre qui va
se transformer en tempête de
neige avant de laisser place à
un radieux soleil printanier.
Dans les rues : des hordes de
gueux. « Les famines faisaient
rage. Les prix des denrées étaient
devenus scandaleux. Les riches
tentaient désespérément de
conserver leur territoire. Ils se
comportaient comme si l’apoca-
lypse ne concernait que la mi-
sère. Seuls les pauvres allaient
disparaître. C’est ce que l’on se
bornait à penser.»
Une sous-humanité vit sépa-
rée de la population argentée,
protégée, barricadée. Un gou-
vernement mondial édicte les
règles de la circulation des po-
pulations. Le statut des pays a
été changé. On ne parle presque
plus le français à Montréal. Par-
tout sur la planète domine une
sorte de jargon sino-américain.
Les livres de papier ont
presque disparu : « Ils ne pou-
et aux universités n’existent
plus depuis longtemps. Tout
est privatisé. Y compris la santé
et les ser vices sociaux. On
comprend dans ce contexte
que seul l’argent préser ve du
pire. Et que ceux qui n’en ont
pas sont condamnés à la rue.
« Il suffisait de laisser la vie al-
ler. Les plus faibles se trouvaient
éliminés avant la fin du monde.
C’était la loi. »
Seuls quelques riches mé-
cènes subsistent. Dont Oscar
de Profundis, chanteur mon-
dialement connu, qui tente par
tous les moyens dans ses di-
verses propriétés aux États-
Unis de préser ver la richesse
culturelle du passé.
Le présent, très peu pour lui:
« Dès qu’il avait eu assez d’ar-
gent, il s’était désintéressé de
l’existence de ses contemporains.
Il avait décidé de ne pas intro-
duire l’horreur des temps à l’inté-
rieur de son monde à lui. Il ten-
tait de vivre loin de la rumeur
VOIR PA GE F 4 : FRESQUE

Polar La solitude Essai Quoi penser

écrite dans une quand les petits
langue admirable s’envoient en l’air?
Page F 4 Page F 6 RENAUD PHILIPPE LE DEVOIR
Avec Okanagan, Sara Lazzaroni signe cet automne
son troisième roman en trois ans.
F 2 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6

LIVRES
ROMAN QUÉBÉCOIS

Le roman comme acte de courage kamikaze

Maude Veilleux arpente les limites du couple ouvert dans Prague, roman vertigineusement impudique
DOMINIC TARDIF ployant, par convention, la troi- l’amour, pas qu’ils ne s’aiment 2013). Les baises avec Sébas- ne s’est pas, par le fait même, en romans obséquieusement
sième personne afin de rédi- plus. « Nous pensions passer tien, collègue de la librairie, fi- condamnée à toujours cher- sous l’emprise d’une vision

C’ était compliqué, le pre-

mier soir, avec son nou-
vel amant. « J’ai ri. Nous nous
regardions. Nos yeux ver ts.
Puis, il a fini par com-
prendre que j’étais
menstruée. Je lui ai dit :
je me sens conne. J’au-
rais dû rester chez moi.
Il a dit : mais non. »
Ver tigineusement
impudique, follement
obsédée par le pouvoir
de la fiction de mode-
ler le réel, Prague, deuxième
roman de Maude Veilleux, est
un acte de courage kamikaze,
un aveugle sacrifice de soi sur
l’autel de la littérature, une
troublante autofiction confi-
nant au malaise le critique em-
ger des recensions comme
celle-ci. Il y a de ces livres
dont il faudrait pouvoir parler
à la première personne, des li-
vres face auxquels le
moindre masque sem-
ble hypocrite.
Elle écrit de la poé-
sie, travaille dans une
librairie, avale beau-
coup de bières et de
drogues. Elle a épousé,
il y a quelques années,
un homme qui, comme
elle, est bisexuel, mais qui,
contrairement à elle, souhaite
avoir des relations sexuelles
avec des gens du même sexe.
Le couple ouvert se présente
comme une nécessaire solution.
Pas qu’ils ne font plus
notre vie ensemble. On se di-
sait qu’il fallait utiliser nos
corps, en profiter pendant qu’il
en était encore temps », écrit
l’alter ego de Maude Veilleux
au sujet de celui qu’elle ap-
pelle son « géant ». Seulement
quelques règles à respecter :
« Pas le droit de tomber amou-
reux ni de découcher. Il fallait
choisir des gens que l’autre
n’aurait pas à côtoyer. »
La tyrannie de la vérité
Ça va foirer. Évidemment.
Comment pourrait-il en être au-
trement ? Maude Veilleux est
après tout cette poète ayant
suavement baptisé son premier
recueil Les choses de l’amour à
marde (éditions de l’Écrou,
niront par tout brouiller autour
de la Maude fictionnelle.
« J’ai dit : pourquoi est-ce que
tu m’as demandé si j’étais endu-
rante à la douleur ? Il a dit : je
sais pas. J’ai dit : je le suis. Tu
peux me faire mal. Il a dit : j’ai
peur de trop aimer ça. J’ai dit :
s’il te plaît », raconte la narra-
trice, en décrivant, avec un
souci maniaque du détail
digne de Guillaume Dustan, la
brutalité parfois salvatrice du
sexe, les plongées en apnée
dans l’étang visqueux du désir
ainsi que le souverain appel
des profondeurs.
En transformant cette expé-
rience intime en projet de
création, Maude Veilleux ne
cesse de se demander si elle
cher au fond du ver re la
goutte de poison ? « Me filmer
en train d’écrire me permet de
créer un moment. Je me pré-
pare, je me maquille, je trouve
l’angle idéal. […] Guillaume
m’a dit : tu as de la difficulté à
dif férencier le réel de la fic-
tion. » Prague est un livre, ré-
pétons-le, complètement,
presque violemment, tyran-
nisé par l’idée de la vérité,
quête à la fois chimérique,
éternelle et hypercontempo-
raine, à l’heure de l’égoportait
et du profil Snapchat nourrie
24 sur 24.
À l’aube d’une rentrée litté-
raire s’annonçant déjà géné-
r euse en récits de soi aux
ambitions inspirationnelles et
du réalisme figée dans une
autre époque — des livres si
pr udents ! —, Maude Veil-
leux aura forcément toutes
les allures d’une ter roriste
aux abois, prête à s’immoler
si le feu la rapproche de ce
qu’elle traque. Elle appar-
tient à un trop rare groupe :
celui des gars et des filles qui
écrivent parce qu’ils le doi-
vent, et non simplement
parce qu’ils le peuvent.
Collaborateur
Le Devoir
PRAGUE
Maude Veilleux
Hamac
Québec, 2016, 114 pages

POÉSIE
LAZZARONI
À travers l’éclairci SUITE DE LA PAGE F 1

« J’en ai vu beaucoup, des

et le touffu gens se détruire cet été sur le

“planting”, raconte Sara, en
décrivant par la bande sa nar-
ratrice. J’en ai vu, des gens qui
Jean-Pierre Pelletier philosophe à propos chaque soir prenaient toutes
des aberrations et illusions du rêve les drogues inimaginables, qui
couraient vers leur per te les
yeux fermés. Ce sont des gens
HUGUES CORRIVEAU tain désespoir, si creux qu’il en dont on dit qu’ils cherchent à
devient abscons, à ce point se détruire, mais au fond, leur

U n classicisme avoué pré-

side à l’écriture de Jean-
Pierre Pelletier, qui se recon-
qu’il « désesp[ère] jusqu’à sa-
tiété / de la dialectique du ha-
sard du silence / des mots en
désir de vivre est tellement ar-
dent qu’ils sont constamment
insatisfaits. Ils cherchent tout
naît « mendiant du sens ». Ce miroir et du noir en discon- le temps la chose de plus qui
parti pris n’est pas nécessaire- tinu ». N’ayez crainte, il y sur- va les faire vivre plus. Ils l’ai-
ment une mauvaise chose, vit, bien que, semble-t-il, « nous ment tellement, la vie, qu’ils
bien que le ton de sa poésie en voyons alors un vacuum / nous la mordent de tous les bords.
soit, de fait, un peu vieilli, sen- traverser de part en part ». Mais ce n’est pas comme ça
timent que confirme Cette inquiétude que ça se mange, la vie ! » Elle
son plus récent re- philosophico-suf fo- se ravise. « En fait, ça ne se
cueil, Le crâne ivre cante atténue la por- mange pas, la vie ! C’est elle
d’oiseaux. tée de cette poésie qui nous mange ! »
Mais une hauteur qui, par ailleurs,
de vue porte cette œu- aborde le sujet de la Les modes sont
vre, la propose d’em- complexité du sens temporaires,
blée comme une in- avec une fer veur ja- la jeunesse aussi ?
trospection face à la mais diminuée. Peut- Née en Italie d’une mère
clarté des perceptions êtr e aurait-il mieux québécoise et d’un père de-
de l’âme humaine. Ainsi ap- valu que le poète s’en tienne venu ici propriétaire d’une
prend-on que « des mains à cer taines images assez boutique de vélo, Sara Lazza-
blêmes ont capturé un corps / fortes pour soutenir son désir roni a longtemps respiré le
halluciné par le jour », pour en d’éclairer sa nuit, peut-être grand air, parfois anxiogène,
percer le désir failli ; tout aurait-il dû plus souvent de la banlieue, chef-lieu de la
comme nous sommes devant « fer me[r] les yeux / pour prévisibilité réduit dans Oka-
« l’eau hallucinée / où notre vi- qu’apparaisse une voix / dans nagan au rang de mouroir à
sage s’est perdu ». d e s f r a g m e n t s d e m o t s lu- idéaux, emblème d’une vie
Si « la lune a un éclat terni naires ». Qu’a-t-on alors à rangée à fuir à tout prix. « Pau-
d’ossements oraculaires », la fair e de « l’anamnèse d’un vres parents ! » s’exclame la
nuit est, elle, « une demeure de erg » ou de la « coruscation de jeune vingtenaire, visiblement
rosiers primitifs », et elle pré- l’éclair » qui viennent encom- un peu mal à l’aise d’avoir pu
lude aux rêves, comme il se brer un vocabulaire qui l’est donner l’impression, par le
doit. L’alanguissement noc- déjà suffisamment ? tr uchement de sa nouvelle
turne préside à un flottement Ainsi en va-t-il de ce recueil narratrice, de condamner leur
des sensations que le poète qui paraît chercher sa vérita- mode de vie.
s’évertue à défier comme s’il ble voix à travers l’éclairci et le « Je n’ai aucune envie de vi-
s’agissait d’en dévoiler l’obs- touffu. Ne nous « reste plus en- vre en banlieue, mais ma fa-
cure trahison. tre les lèvres / que l’interroga- mille demeure mon socle »,
Cependant, l’expression tion itinérante du caillou ». ajoute Sara Lazzaroni comme
pour en atteindre la significa- pour dédouaner du même
tion n’est pas toujours heu- Collaborateur coup les nombreuses rela-
reuse, comme lorsqu’il faut au Le Devoir tions familiales dysfonction-
poète pénétrer « un paysage nelles qui tissent la trame de
gavé de reflets / flageolant de LE CRÂNE IVRE ses livres. « Si je n’imagine en
versatilité ». Nous flageolons D’OISEAUX fiction que des parents inadé-
aussi, un peu. Jean-Pierre Pelletier quats, c’est sans doute parce
Cette quête des profondeurs Écrits des Forges que je ne sais pas encore nom-
peut mener l’auteur à un cer- Trois-Rivières, 2016, 74 pages mer ce que les miens m’ont RENAUD PHILIPPE LE DEVOIR
donné, qui est tellement fort et « Si je n’imagine en fiction que des parents inadéquats, c’est sans doute parce que je ne sais pas
important. » encore nommer ce que les miens m’ont donné, qui est tellement fort et important. »
Bien que les départs sur un
nowhere se multiplient dans taches de cerises constellant
ses romans comme autant de les vêtements de ses amis,
HISTOIRE POLITIQUE nécessaires appels d’oxygène, phrase au creux de laquelle ROMAN
Sara Lazzaroni sanctifie moins on devine, tapie, une autre in-
À BAS LES CHEFS ! l’utopie d’une planète compo- quiétude : celle que la jeu-
ÉCRITS LIBER TAIRES (1847-1863) sée de citoyens du monde que nesse et ses pupilles dilatées OKANAGAN
Joseph Déjacque le pouvoir du voyage de nous par le désir d’un demain plus Sara Lazzaroni
Présenté par Thomas Bouchet révéler à nous-mêmes. « Tout lumineux rapetissent à me- Leméac
La fabrique ce dont j’ai besoin, quand je sure que les responsabilités Montréal, 2016, 168 pages
Paris, 336 pages, 2016 pars, c’est d’une montagne et s’accumuleront.
d’une rivière, explique-t-elle. « Ce n’est pas pour rien que
C’est une expérience qui trans- je plante des arbres », lance
cende le lieu géographique, qui Sara au sujet des soifs inextin-
« J’ai dans le cœur un essaim d’utopies. » L’« ouvrier-poète » Jo- est presque métaphysique, di- guibles qui la tenaillent et
seph Déjacque, à qui l’on doit le néologisme « libertaire », est sons, même si c’est un peu gros qu’elle doit parfois juguler en Partie le temps d’un été dans l’Ouest canadien avec quelques
un prolifique écrivain anarchiste né et mort à Paris (1821- comme mot. » mettant son corps à l’épreuve. amis pour travailler à la cueillette des fruits, la jeune Léa
1865). Les éditions La fabrique lui rendent hommage dans un Pour les Gaëlle, Victor, Cé- « J’essaie de plus en plus de continue de pleurer doucement l’histoire d’amour « sans
recueil d’écrits peu diffusés eu égard à leur importance dans dric, Évelyne et compagnie prendre les choses… avec dou- consistance » qu’elle a vécue à Québec avec Loïc, un musicien.
différents courants de pensée radicale. L’enseignant-cher- d’Okanagan, cette virée dans ceur ? J’aimerais ne plus tout Poète par nature et par nécessité, elle estime que la poésie la
cheur Thomas Bouchet rend justice à l’intransigeance de Dé- l’Ouest tiendra davantage de le temps être dans les grandes soulage surtout de sa « compilation d’échecs ». Préposée aux
jacque contre l’inique en laissant justement une grande place l’expérience identitaire. Il chaleurs ou dans les grandes bénéficiaires dans un centre d’hébergement, elle s’occupait
à ses « projectiles autoricides ». Poésies, proses, pamphlets de faut parfois quitter le Québec froideurs, trouver un climat de patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Chaque jour, la
Paris à New York en passant par La Nouvelle-Orléans, ses pour goûter pleinement sa tempéré. Mais en même vue de ses « petits vieux » venait lui rappeler que la vie doit
écrits révoltés et révolutionnaires détonnent par leur vivacité québécitude, suggèr e ce temps, je veux continuer de être vécue en état d’urgence. Okanagan, le 3e roman de Sara
et leur avant-gardisme. Il s’en prendra d’ailleurs à la misogy- r oad novel à haute teneur changer d’idées et d’opinions. Lazzaroni, est une méditation en accéléré sur le temps qui
nie du « père de l’anarchisme », Pierre-Joseph Proudhon, dans aphoristique, en évoquant Je veux que la vie continue de passe. C’est ce qui se dégage de ces pages denses et sensi-
une lettre ouverte limpide parue dans son journal Le Liber- pendant tout un chapitre la me surprendre. » bles où palpitent l’insatisfaction et l’énergie brute de la jeu-
taire, intitulée « De l’être humain mâle et femelle ». Si cer- fraie du saumon. nesse. C’est d’ailleurs ce que l’auteure de Patchouli et de Veil-
taines postures paraissent dater d’une époque révolue, cer- « Seulement, les modes sont Collaborateur ler la braise (Leméac, 2014 et 2015), née en 1994, semble elle-
tains écrits sur l’universalité et l’existence individuelle dans temporaires, voilà ce qui m’ef- Le Devoir même pratiquer. Jeune écrivaine douée, dotée depuis ses dé-
le monde industriel et capitaliste sont brûlants d’actualité. De fraie », obser vera Léa, en buts d’une voix forte, Sara Lazzaroni semble être en mesure
la misère et de l’exil de Joseph Déjacque émerge une force proie à la crainte que la fer- OKANAGAN de donner à chacune de ses phrases tout leur pesant de sens
utopiste parfaitement résumée en deux mots par Bouchet : veur écologiste de sa généra- Sara Lazzaroni — d’où émerge souvent une certaine mélancolie. « Le souve-
« Écrire combattre ». tion s’évapor e comme le Leméac nir ne meurt pas, écrit-elle. Le souvenir est toujours vivant. »
Marie-Pier Frappier temps finira par javelliser les Montréal, 2016, 168 pages Christian Desmeules
 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6 F 3

JEUNESSE
LITTERATURE
Parents imparfaits
L’imperfection des adultes et la sagacité
des enfants dans trois titres croustillants
MARIE FRADETTE foque. L’abondance de mou-
vement, investi par les nom-

S urconsommer pour com-

bler l’absence, exiger la per-
fection… les parents cherchent
désespérément des moyens de
combler des bonheurs illu-
soires. Et si les enfants en
avaient assez de ces enfantil-
lages ? Michaël Escoffier, Ma-
thieu Pierloot et Babette Cole
exploitent ces travers dans trois
albums déjantés.
Dans Un enfant parfait, Es-
coffier bouscule la morale et
saura froisser les tenants de
la rectitude politique en fai-
sant de l’enfant un pro-
duit de consomma-
tion. Le père et la
mère Dupré se ren-
dent au supermarché
pour y acheter un reje-
ton. Par mi les dif fé-
rents modèles offerts,
ils souhaitent par-des-
sus tout trouver l’en-
fant par fait. Coup de
veine, il en reste un
seul, mais on peut le
comprendre parce que
« c’est un modèle très
demandé… ». Refusant
friandises, jouant cal-
mement, Baptiste est
véritablement idéal.
Mais peut-on en
dir e autant des pa-
rents, qui l’oublient à
la sortie de l’école, ne
pensent pas à fair e
l’épicerie, font la
grasse matinée et, ma-
ladresse ultime, confondent
la journée d’Halloween avec
celle de la photo de classe ?
La finale désopilante — que
je tairai ici — vaut à elle seule
le détour. Les illustrations
épurées mais très expr es-
sives de Matthieu Maudet
tranchent avec les idées de
grandeur des parents et ap-
puient la sagesse du héros.
Les standards de qualité et de
perfection brandis par nos so-
ciétés axées sur la per for-
mance en prennent pour leur
rhume.
La folie des cadeaux
Dans Jamais contents !, Ma-
thieu Pierloot se joue, pour sa
par t, de la surconsommation
en nous conviant à l’anniver-
saire d’un enfant unique. La
breux plans et angles de vue
et l’absence de cadrage, té-
moignant de la liber té totale
vécue par le héros, fait de cet
album un hymne à l’enfance
et, par le fait même, renvoie
aux parents le reflet de leur
incongruité.
Le monde à l’envers
Jamais contents, imparfaits,
incohérents, les adultes sont
aussi et bien souvent moins
raisonnables que leur progéni-
ture. Dans Le dé-mariage — al-
bum d’abord paru en
1997 —, Babette Cole
inverse les rôles, obli-
geant les enfants à
prendre les décisions.
Clara et Démitrius La-
moureux ont une vie
presque parfaite, sauf
pour ce qui est de
leurs parents qui ne
« sont jamais d’accord
sur rien ».
La bisbille règne
continuellement dans
la maison où tout est ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR
prétexte à la chicane. À 27 ans, Virginie Blanchette-Doucet aborde dans son premier roman le déchirement singulier de l’exil.
Père n’aime pas le sé-
choir à linge de Mère
alors qu’elle ne tolère ROMAN QUÉBÉCOIS
pas le poisson rouge
de ce dernier. Des dé-
tails qui rendent la vie
des deux enfants in-
supportable.
Ni tenant plus, ces
La faille
derniers décident de
proposer un démariage. La cé- Entre Montréal et l’Abitibi, Virginie Blanchette-Doucet
rémonie a lieu ; le blanc de la
robe étant bien sûr troqué par explore le paysage de l’exil
le noir et le oui, par un non.
Pendant le voyage de noces CHRISTIAN DESMEULES mion de 240 tonnes, « à mi-che- faute de mieux, à Montréal, 117 Nord est un peu la chro-
respectif de Père et Mère, min entre le Transformer et métropole mal-aimée au « pay- nique, largement impression-
Clara et Démitrius en profitent
pour faire constr uire deux
maisons répondant aux goûts
«est-ceL’latrop
Abitibi est trop belle et
dure. » Peut-être
raison pour laquelle
l’animal préhistorique».
À présent, chaque fois
qu’elle refait la route, débar-
sage organisé », où tout lui
manque et peut-être surtout « le
silence des arbres ». « Mon corps
niste, d’un long deuil. L’exploi-
tation d’une faille intime. Avec
quelques beaux passages, des
de chacun des parents. Maude, la jeune narratrice de quant à une extrémité ou à habite cet espace, c’est moi qui envolées poétiques et beau-
Fidèle à son habitude, l’au- 117 Nord, a quitté son village l’autre de la 117, c’est un peu ne coïncide plus avec le reste. » coup de zones d’ombre où le
teure anglaise, bien connue situé près de Val-d’Or. Elle ne le même vide qui l’accueille. D’un chapitre à l’autre, elle paysage devient une sor te
pour son ir révér ence, ex- semble pas pardonner qu’on la Même entre les deux points se souvient de quelques mo- d’entre-deux.
ploite avec audace et humour quitte, qu’on la néglige ou — surtout entre les deux —, la ments de son enfance libre,
un sujet répandu. Le trait ca- même qu’on la partage. vacuité pèse de tout son poids des étés passés à travailler Collaborateur
ricatural de Cole met en re- Les habitations du côté sur les cinq cent vingt-neuf ki- dans un laboratoire de la mine, Le Devoir
lief le visage anguleux et ridi- ouest de la route 117 lomètres du trajet : « À de moments sans nombre pas-
cule des parents tandis devaient être dépla- force d’allers-retours, sés en compagnie de Francis 117 NORD
qu’une rondeur épouse celui cées, les résidants, ex- toutes les voitures croi- ou d’épisodes de sa nouvelle Virginie Blanchette-Doucet
des enfants. propriés, puisqu’on al- sées en chemin se res- vie à Montréal où elle travaille Boréal
Le regard à la fois lucide et lait rouvrir une vieille semblent. Les saisons se en ébénisterie. Montréal, 2016, 164 pages
amusant que posent ces au- mine. Maude, dont la replient les unes sur les
teurs sur les manies et illu- maison se trouve sur la autres, des trous se

montagne de boîtes colorées
que l’on peut voir en contre-
plongée sur l’illustration té-
moigne de la quantité de ca-
deaux reçus. Intrigué devant
ces jolis emballages, le héros
s’excite non pas du contenu,
mais du contenant.
sions parentales risque de sti-
muler les échanges et d’enri-
chir la discussion jusqu’à tard.
Collaboratrice
Le Devoir
UN ENFANT PARFAIT
« faille », décide sans
tergiverser d’accepter
le chèque au montant
« ridiculement élevé » qu’on lui
of fre, de quitter la région et
d’essayer d’aller refaire sa vie
à Montréal.
Au volant de la vieille Tercel
P
creusent dans la route.
On les remplit, ils se
creusent encore. »
En une alternance de chapi-
tres très courts, Virginie Blan-
chette-Doucet, née en 1989 à
ALMARÈS Du 15 au 21 août 2016
Val-d’Or, explore dans son pre- CLASSEMENT
RANG AUTEUR/ÉDITEUR PRÉCÉDENT/
mier roman le déchirement NB DE SEMAINE(S)

Un papier devient un tapis Michaël Escoffier qui lui a été donnée par son ami singulier de l’exil. Un filon Romans québécois
volant, la boîte de carton, un École des loisirs Francis, elle ne peut toutefois qu’elle exploite sans colère, 1 Les chevaliers d’Antarès • Tome 3 Manticores Anne Robillard/Wellan –/1
vaisseau spatial, le ruban, un Paris, 2016, 26 pages s’empêcher de revenir sur les dans une sor te de renonce- 2 La promesse des Gélinas • Tome 4 Laurent France Lorrain/Guy Saint-Jean –/1
lasso, et ainsi de suite jusqu’à lieux de ses origines. Francis, ment fataliste. S’arracher à un 3 Vrai ou faux Chrystine Brouillet/Druide 2/11
la chute dans laquelle les pa- JAMAIS CONTENTS ! l’ami de toujours (l’amant ?), le lieu, voir ses propres souve- 4 Vi Kim Thúy/Libre Expression 3/20
rents, à bout de ner fs, expri- Mathieu Pierloot voisin d’en face épargné par les nirs s’éloigner : une cabane 5 La femme qui fuit Anaïs Barbeau-Lavalette/Marchand de feuilles 1/18
ment leur désolation. Beau La Pastèque expropriations puisque sa pe- dans les arbres qui n’existe 6 De tendres aspirations Sylvie Gobeil/Les Éditeurs réunis –/1
pied de nez à cette manie ré- Montréal, 2016, 32 pages tite maison était «du bon côté de plus depuis longtemps ou ne 7 Les chevaliers d’Antarès • Tome 2 Basilics Anne Robillard/Wellan 6/14
pandue de croire que les en- la 117 ». Aurait-il cédé, lui, ou plus pouvoir se baigner dans 8 Sarah et moi Christian Tétreault/Homme –/1
fants ont besoin de beaucoup LE DÉ-MARIAGE résisté aux pressions ? On une rivière aujourd’hui conta- 9 Les chevaliers d’Antarès • Tome 1 Descente... Anne Robillard/Wellan –/1
pour s’amuser. [NOUVELLE ÉDITION] l’ignore et la question, du reste, minée. Un léger traumatisme 10 La théorie du drap contour Valérie Chevalier/Hurtubise 5/19
Le trait éclaté de Baptiste Babette Cole ne se pose même pas. Il tra- qui ressemble à un écar tèle- Romans étrangers
Amsallem rend cette folie des Seuil vaille lui aussi dans une mine ment permanent. 1 Crossfire • Tome 5 Exalte-moi Sylvia Day/Flammarion Québec 2/7
cadeaux complètement lou- Paris, 2016, 32 pages de la région et conduit un ca- Elle tente de se projeter, 2 La fille de Brooklyn Guillaume Musso/XO 1/22
3 Cours, Alex Cross! James Patterson/Lattès 9/2
4 Menace sur Rio James Patterson | Mark Sullivan/Archipel –/1
5 Péché de chair Colleen McCullough/Archipel –/1
6 Riquet à la houppe Amélie Nothomb/Albin Michel –/1
7 L’horizon à l’envers Marc Levy/Robert Laffont 7/28
JEUNESSE JEUNESSE
8 Le temps des regrets Mary Higgins Clark/Albin Michel 3/12
9 Mariachi Plaza Michael Connelly/Calmann-Lévy 5/12
L’ENFANT SEULE Y’A PAS DE PLACE CHEZ NOUS 10 L’insoumis John Grisham/Lattès 8/15
Guojing Andrée Poulin
Essais québécois
Comme des géants Québec Amérique
1 Rendez à ces arbres ce qui appartient à ces... Boucar Diouf/La Presse 1/45
Montréal, 2016, 108 pages Montréal, 2016, 32 pages 2 Kuei, je te salue. Conversation sur le racisme Deni Yvan Béchard | Natasha Kanapé Fontaine/Écosociété 3/16
3 Une escroquerie légalisée Alain Deneault/Écosociété 5/3
Parution le 30 août 4 Les passagers clandestins. Métaphores et... Ianik Marcil/Somme toute 6/9
5 Le multiculturalisme comme religion politique Mathieu Bock-Côté/Cerf 4/3
6 Le point sur la langue Louis Cornellier/VLB –/1
7 Trouve-toi une vie. Chroniques et sautes... Fabien Cloutier/Lux 2/4
Une fillette laissée seule pour la journée quitte la maison, Apeurés, à bout de souffle, Marwan et Tarek sont contraints de 8 La dette du Québec : vérités et mensonges Collectif/M éditeur –/1
mais se perd dans la forêt. Au bord du désespoir, elle voit quitter leur pays en guerre. Avec d’autres familles, ils s’embar- 9 La médiocratie Alain Deneault/Lux 8/6
apparaître un cerf qu’elle décide de suivre. Commence quent sur un petit bateau de fortune dans l’espoir de trouver un 10 Le guide des bars et pubs de Saguenay Mathieu Arsenault/Quartanier 7/15
alors une aventure onirique, de l’autre côté du miroir, là où monde meilleur. Mais les gens ne sont pas tous accueillants et
tout est possible. Inspirée par sa propre enfance, l’auteure repoussent sans gêne le rafiot sur les eaux. Malgré la faim, la Essais étrangers
1 La puissance de la joie Frédéric Lenoir/Fayard 1/31
chinoise se rappelle dans L’enfant seule le sentiment de so- soif, le froid, les garçons tiennent le coup jusqu’à ce qu’une
2 Sapiens. Une brève histoire de l’humanité Yuval Noah Harari/Albin Michel 2/27
litude vécu au moment de la politique de l’enfant unique. terre d’accueil soit plus clémente envers ces «sans-pays». Sans
3 Madeleine project Clara Beaudoux/Éditions du sous-sol –/1
Si l’histoire est singulière, il faut voir aussi toute la ri- jamais tomber dans le mélodrame facile ou la pitié, Andrée Pou- 4 Les Trumperies. Le meilleur du... François Durpaire | Kévin Picciau/Édito 5/9
chesse graphique de cet album sans texte. Les cases rap- lin parvient à témoigner avec réalisme et sensibilité du drame 5 L’État islamique. Organigramme, financements... Samuel Laurent/Seuil –/1
pelant la bande dessinée permettent une lecture linéaire vécu par ces réfugiés grâce, notamment, au point de vue choisi. 6 Ivres paradis, bonheurs héroïques Boris Cyrulnik/Odile Jacob 6/5
qui est ponctuée de pages pleines imposant un temps d’ar- Le lecteur entre littéralement dans le bateau et vit l’histoire de 7 Le plus et le moins Erri De Luca/Gallimard 3/3
rêt sur des moments clés du périple. Les illustrations mo- l’intérieur, sur l’eau, avec ces deux frères fragiles, mais armés 8 Histoire du silence. De la Renaissance à nos jours Alain Corbin/Albin Michel –/1
nochromes, le trait fin et la douceur de l’ensemble nous d’espérance. Il faut dire que le trait profond, à la fois inquiétant 9 Il est avantageux d’avoir où aller Emmanuel Carrère/POL 9/2
propulsent dans un univers où le détail compte. Les yeux et tendre, d’Enzo Lord Mariano ajoute à l’effet ressenti. Les 10 Demain, un nouveau monde en marche Cyril Dion/Actes Sud –/1
avertis s’amuseront notamment à découvrir le cerf, qui couleurs sombres contrastent avec les grands yeux blancs des
n’est au départ qu’un jouet dans les mains de l’enfant, à le héros, témoins d’une traversée bouleversante. Un album, La BTLF (Société de gestion de la Banque de titres de langue française) est propriétaire du système d’information et d’analyse Gaspard
voir prendre vie, puis retrouver sa fonction d’objet, bien au comme le chante Richard Séguin, pour mieux «comprendre les sur les ventes de livres français au Canada. Ce palmarès est extrait de Gaspard et est constitué des relevés de caisse de 260 points de
vente. La BTLF reçoit un soutien financier de Patrimoine canadien pour le projet Gaspard.
chaud dans les bras de la fillette. jours troués marées d’humains qui n’ont plus rien». © BTLF, toute reproduction totale ou partielle est interdite.
Marie Fradette Marie Fradette
F 4 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6

L I T T É RAT U R E
POLAR

Le testament d’Henning Mankell

Les bottes suédoises parle de solitude et de vieillesse
dans une langue admirable
MICHEL BÉLAIR

Q uelques mois avant de

mourir d’un cancer du
poumon, il y aura un an début
octobre, Henning Mankell re-
mettait ce dernier manuscrit à
son éditeur suédois. Les bottes
suédoises « est la suite indépen-
dante », note-t-il en amorce, du
roman Les chaussures ita-
liennes paru en français chez
PHOTOS SOURCE CCA le même éditeur en 2009.
Le CCA mise désormais sur l’édition multilingue. C’est un livre profondément
touchant qui parle de solitude
et de vieillesse dans une
ÉDITION langue admirable. On peut fa-
cilement le lire comme une

Des airs de Nations sorte de testament : celui d’un

écrivain immense préoccupé
par le sort de l’humanité.

unies au CCA Pyromane

ou incendiaire ?
Chirurgien à la retraite, Fre-
drik Wellin vit seul sur une pe-
Le Centre d’architecture se fait polyglotte tite île de la mer Baltique si-
avec des premiers livres en portugais, tuée entre l’extrémité sud de
la Suède et le Danemark. C’est
en espagnol, et bientôt en italien un homme aigri, sec, pas vrai-
ment sympathique. Mais avant

JÉRÔME DELGADO
S a résonance est planétaire,
ses collaborateurs, de mul-
tiples nationalités. Depuis ses
débuts, et malgré un nom très
local, le Centre canadien d’ar-
chitecture (CCA) parle au
monde. Rue Baile, on veut
pour tant faire davantage ou-
tre-frontières.
Le CCA mise désormais sur
l’édition multilingue. Deux ré-
centes parutions portant son
logo se lisent, l’une en portu-
gais, l’autre en espagnol — et
en anglais, dans des éditions
distinctes. Uma Anatomia do
Livro de Arquitectura, publica-
tion issue d’une recherche de
l’architecte et éditeur André
Tavares, également commis-
saire de la Trienal de Arquitec-
tura de Lisboa 2016, a même
été primée ce printemps à la
Bienal Iberoamericana de Ar-
quitectura y Urbanismo.
La monographie AP 164 :
Ábalos & Herreros découle des
expositions consacrées en
2015 par le CCA à cet ancien
«
L’idée du livre
est de présenter
une recherche,
non pas
d’accompagner
»
une exposition
Albert Ferré, à propos
du livre d’André Tavares
maintenant d’autres occasions,
d’autres sujets qui mériteraient
un livre. Comme celui d’André
Tavares. L’idée du livre est de
présenter une recherche, non
pas d’accompagner une exposi-
tion », signale Albert Ferré.
Parmi les autres projets les
plus avancés, il y a le premier
bouquin en italien, piloté par la
conservatrice en chef du CCA,
Giovana Borasi. Doublement
inusité, Une espèce en danger,
que l’on puisse en apprendre
davantage sur lui, sa maison
se met à brûler en pleine nuit
et il a tout juste le temps
d’échapper au brasier en enfi-
lant deux bottes du pied
gauche et un imper méable
par-dessus son pyjama. Fre-
drik Wellin perd du coup tout
ce qu’il possédait.
Dans les décombres, il ne
trouvera que la boucle d’un
soulier fabriqué par son ami le
cordonnier Giaconelli que les
lecteurs assidus de Mankell
connaissent déjà (Les chaus-
sures italiennes). Tout le reste,
le moindre recoin de cette
maison que ses grands-pa-
rents ont constr uite, toutes
ses photos, ses carnets, ses
souvenirs, le moindre vête-
ment, tout, tout a disparu dans
les flammes. Et il se voit forcé
de vivre dans la caravane de sa
fille qui se désagrège lente-
ment à quelques centaines de
mètres des ruines de la mai-
son. Pour ajouter à son déses- NORA LOREK AGENCE FRANCE-PRESSE
poir, les enquêteurs décou- Henning Mankell a remis son dernier manuscrit à son éditeur quelques mois avant de mourir.
vrent que l’incendie a été pro-

bureau d’architectes espagnol.
D’autres publications suivront,
dont un projet en italien déjà
bien ancré. Des livres en japo-
nais, eux, ne sont toutefois
qu’à l’étape de souhait.
« Les livres nous donnent la
possibilité d’avoir une pré-
sence plus impor tante dans
des pays où l’on n’était peut-
être pas encore assez. C’est
vraiment le but des publica-
tions, d’élargir, d’assurer et de
renforcer la présence interna-
tionale du CCA », explique Al-
bert Ferré, directeur des pu-
blications depuis 2012.
Nouvelle manière de faire
Le premier livre en por tu-
gais du CCA, coproduit avec
Dafne, éditeur de Por to, est
emblématique de la nouvelle
manière de faire. Contraire-
ment à la monographie Ábalos
& Herreros, qui découle aussi
d’un travail dans les archives
de l’établissement fondé par
Phyllis Lambert, Anatomia do
Livro de Arquitectura n’a pas
été précédé d’expositions. Sa
pertinence s’est présentée au
cours de la recherche de Ta-
vares menée sur… le livre
d’architecture.
dont le titre en italien n’est pas
arrêté, sera le premier livre
jeunesse de la maison.
Les textes et illustrations de
Harriett Russell, une Britan-
nique publiée aussi bien à
New York qu’à Londres, se
trouvaient déjà dans le cata-
logue de l’expo Désolé, plus
d’essence (2008). Recyclés, ils
deviendront un livre grand
format qui sera aussi publié
dans les deux langues of fi-
cielles du Canada.
Dans un CCA aux airs de
Nations unies — le directeur
Mirko Zardini, comme Gio-
vana Borasi, est Italien, Albert
Fer rer, Espagnol, Catalan
pour être plus précis — le rêve
est de publier dans une multi-
tude de langues.
« Mais aussi avec une multi-
tude de par tenaires », précise
le pragmatique directeur des
publications. Chaque livre
crée de nouvelles associa-
tions, que ce soient avec des
éditeurs établis ou des établis-
sements d’architecture. Al-
bert Ferré cite une étude ap-
profondie sur Cedric Price,
l’architecte britannique mort
en 2003, qui sera publiée en
anglais seulement avec l’appui
voqué… et ils le soupçonnent
d’être l’incendiaire.
Tout cela explique peut-être
le côté fielleux du personnage
de Wellin. Quand il entre en
contact avec ses rares voisins,
même avec la journaliste Lisa
Modin qui écrit sur le sinistre
et avec laquelle il es-
père entretenir une re-
lation amoureuse, Wel-
lin se f a i t s o u p ç o n -
n e u x , rêche, déplai-
sant. C’est t o u t j u s t e
s ’ i l f a i t confiance à
ses souvenirs. Comme
pour noircir encore le
por trait, on découvre
aussi sa relation trouble avec
sa fille, Louise, accour ue
après l’incendie, et sur tout
que sa mise à la retraite pré-
maturée découle d’une erreur
médicale grave. Mais alors
que les soupçons s’accumu-
lent sur le médecin, un
« Des bruits
étranges
arrivaient
deuxième, puis un troisième
incendie surviennent…
Dérives et artifices
On ne vous en dira pas plus
parce que l’intérêt véritable du
livre n’est pas là. Il est plutôt
dans le temps qui passe inexo-
rablement et qui mène
à la mort. Dans les pe-
tits détails aussi, dans la
beauté infinie de cet ar-
chipel en perdition et
surtout, surtout, dans la
difficulté des rapports
entre les humains. La
détresse de Fredrik
Wellin est ainsi palpable
tout au long du récit et Henning
Mankell nous la fait saisir au dé-
tour de la moindre de ses pen-
sées en remontant avec lui le
cours de sa vie.
On ne trouvera évidemment
pas ici de poursuite enflam-
mée, de coups de feu, ni même
FRESQUE
SUITE DE LA PAGE F 1
«
C’est à cet instant que j’ai compris
que j’avais réellement tout perdu.
De mes soixante-dix ans de vie, il ne
»
restait rien. Je n’avais plus rien.
Extrait des Bottes suédoises
de sang ou de séquences d’ana- qu’elle sait s’inventer. Et c’est
lyses de laboratoire. Mankell ce qui a toujours fait d’Henning
manie pourtant ici son écriture Mankell un écrivain majeur.
— merci encore à Anna Gibson
pour sa traduction remarqua- Collaborateur
ble — avec la précision et la fi- Le Devoir
nesse d’un scalpel au laser. Ce
que l’on poursuit tout au long LES BOTTES SUÉDOISES
de ce récit, c’est la vie dans ses Henning Mankell
moindres remous, et ce que Traduit du suédois
l’on analyse, c’est l’âme hu- par Anna Gibson
maine dans toutes les dérives Seuil
et les ar tifices trompeurs Paris 2016, 353 pages

des soucis planétaires, et il

« Jusqu’en 2013, on publiait
des livres pour chacune des
grandes expositions. On cherche
Image tirée d’Une espèce en
danger, qui sera le premier
livre jeunesse de la maison.
de The Architectural Associa-
tion, une organisation londo-
nienne. « Si cette école avait
été basée, je ne sais pas, au
Maroc, on aurait pu faire le li-
vre en arabe », dit-il.
Et le français dans tout ça ?
Il demeurera présent, assure-
t-il. Malgré les apparences,
malgré le catalogue de l’expo
L’ a r c h i t e c t e , a u t r e m e n t
(2015), of fer t seulement en
anglais, malgré le « Canadian
Center of Architecture » im-
primé sur les couver tur es
des livres por tugais et espa-
gnol. Le site Web, principale
vitrine du CCA, se lira encore
dans la langue de Vigneault
et il est faux de croire que
des auteurs francophones
n’existent pas. Puis, il y a le
cas, selon Alber t Fer ré, de
l’éditeur allemand Stenberg
Press, qui tient à publier en
français.
Le Devoir
suivait à la lettre la maxime
des ruelles. […] baudelairienne Anywhere out
of the world. » Oscar De
Les êtres Pronfondis, qui voue
aussi un culte à Oscar
de la rue W ilde, arbore sur le
dos un poème de Bau-
se permettaient delaire, De profundis
clamavi.
n’importe quoi. Voilà que « le chan-
teur de la fin des temps,
Ils deviennent la star de l’apocalypse
contemporaine », être
des monstres ! paradoxal s’il en est, débarque
le temps de deux concer ts à
Quel sens avait Montréal. Sa ville natale, quit-
tée il y a 40 ans. Remontent
leur existence ? alors à la sur face des souve-
nirs d’enfance qu’il aurait pré-
Ils cédaient féré oublier.
Il ne se pardonne toujours
à la séduction
»
pas l’assassinat sauvage de
son petit frère par des pre-
du chaos final. neurs d’otages. La drogue ai-
dant, le fantôme du garçon lui
Extrait d’Oscar De Profundis apparaîtra. Il en viendra à
de Catherine Mavrikakis confondre ses hallucinations
et la réalité, alors qu’au-dehors
le cauchemar, bien réel, prend
de l’ampleur.
La mort noire
Peu après son arrivée, l’état
d’urgence est déclaré dans la
ville. Après avoir sévi dans
plusieurs capitales du monde,
qui ont fini par l’éradiquer,
une terrible épidémie
s’abat sur la ville. La
maladie noire. Dans
les rues : des cadavres
aux visages et aux
mains calcinés.
Les aéropor ts, les
gares, les autoroutes
sont fermés : interdic-
tion de sortir. L’armée
prend d’assaut la ville, vouée à
l’anarchie. Les nantis, dont Os-
car De Profundis, se terrent, à
l’abri. Les gueux, quant à eux,
n’ont plus rien à perdre, ils
s’éclatent au grand jour. « La
mort était au bout du chemin.
On ne pensait qu’à profiter de
la liber té hideuse qu’of frait le
chaos. »
Ce n’est qu’une question de
temps. « On tirait sur les pau-
vres à vue. De toute façon, la
mort qui les attendait était hor-
rible. » Autrement dit : « Mieux
valait crever d’un projectile en
pillant un magasin que mourir
dans les douleurs atroces que
provoquait la mort noire. »
On alter ne dans le roman
entre le dedans et le dehors.
Entre ce qui se passe du côté
d’Oscar, entouré d’une ar-
mada de protection dans sa
bulle dorée, et ce qui advient à
l’extérieur. Le contraste est
frappant. Jusqu’à ce que tout
s’entrechoque.
Entre en jeu une cer taine
Cate, ex-médecin devenue
sans-abri, qui fomente avec
quelques acolytes une révolu-
tion afin de « redonner du cou-
rage aux opprimés de toute la
planète ». Elle qui voit dans l’en-
chaînement des événements
un génocide mondial aura cette
réflexion : « Cela ressemble à de
la science-fiction, non ? Et si
c’était simplement la réalité… »
Glaçant.
OSCAR DE PROFUNDIS
Catherine Mavrikakis
Héliotrope
Montréal, 2016, 328 pages
Le livre sera en librairie
le 31 août.

LITTÉRATURE FRANÇAISE
Excès
d’intelligence
En dénonçant les excès de
leur temps, les moralistes
des Lumières ont été brillants
GUYLAINE MASSOUTRE
O n a beaucoup admiré Ri-
varol, Chamfort et Vauve-
nargues pour leur esprit de
conversation. Pour leur ironie
cinglante, on les a imités. Dé-
modés ? Oui, il y a toujours cet
écar t du temps. Sur tout l’ex-
plosion de l’Ancien Régime.
Mais la finesse d’esprit qui
anime leurs textes saute aux
yeux et ni la justesse de la
langue ni le panache de ceux-
ci n’ont perdu leur lustre.
Comment ont-ils pu être lu-
cides dans des temps cruels ?
L’ar t de l’insolence, à travers
maximes, réflexions, éloges,
discours, méditations, carac-
tères, pensées, portraits, épi-
grammes, épîtres, dialogues,
songes et autres genres démo-
dés, fait briller une gouaille
imper turbable qui, devant la
comédie humaine, a fait leur
vérité posthume.
Rivarol (1753-1801)
Il est journaliste, critique lit-
téraire, patriote, léger, cet ob-
ser vateur de la royauté qui
s’effondre, alors que la Révolu-
tion gronde. « Un ultra », dira
Er nst Jünger. Quinze ans
d’écriture politique étince-
«
Sur dix personnes qui parlent
de nous, neuf disent du mal,
et souvent la seule personne
qui dit du bien, le dit mal
Rivarol
Le jardinage citadin de proximité a des racines à Montréal, comme ici, angle Beaubien et Drolet.
ESSAI
L’avenir agricole serait en ville
Répondre aux outrances de l’agro-industrie de Paris à Montréal, de Londres à Chicago
MICHEL LAPIERRE
Q ui aurait cru que, pour re-
trouver son har monie
avec la nature et reprendre
son rôle clé dans la cohésion
sociale, l’agriculture devrait
délaisser un peu la campagne
pour verdir les villes, y com-
pris Montréal ? Ce rêve, en ap-
parence fou, se veut la réponse
écologique aux outrances de
l’agro-industrie. Dans son ma-
nifeste La révolution de l’agri-
culture urbaine, Jennifer Cock-
rall-King va jusqu’à soutenir
que « la nature est bien plus
évoluée que l’être humain » !
Écologiste doublée d’une
gastronome, la journaliste de
l’Ouest canadien signale que,
d’après des statistiques onu-
siennes, l’agro-industrie, sé-
duite autant par l’uniformité
que par la résistance des pro-
duits au transpor t sur de
grandes distances, a fait dispa-
raître 75 % de la biodiversité
alimentaire. De plus, elle dé-
L E D E V O I R ,
lante, exaltée, insolente. Il de-
vra s’exiler à Berlin, où on lui
décerne le prix de « l’universa-
lité de la langue française ». Il y
meurt, âgé de 48 ans.
À Paris, c’est l’époque fana-
tique, où passent les char-
rettes pleines de condamnés à
la guillotine. Ces exécutions
arbitraires of fensent l’idéal
des idées glorieuses. Rivarol,
royaliste, catholique, mais fa-
vorable aux réformes, disserte
sur l’égalité de droit et de fait,
sur l’universalité des Lu-
mières. Il déteste la barbarie
du peuple et admire Tocque-
ville. Dans le cyclone des évé-
nements, il réfléchit, souvent
bouf fon, mais prend par ti en
conservateur, non en réaction-
naire, contre le totalitarisme.
Généreux, joyeux, pares-
seux, ce grand lecteur n’a pas
bâti d’œuvre, malgré des mil-
liers de pages. Il aime faire
pisser ses lecteurs de rire, en
raillant ses contemporains et
en fouillant ce qu’il peut mé-
priser. Il déteste Mirabeau et
La Fayette, la prise de la Bas-
tille, comme le despotisme de
Bonapar te. Sa for tune litté-
raire est propor tionnelle au
nombr e de ses ennemis.
D’Alembert, Voltaire ou Buf-
»
plore que 70 % des aliments
transformés contiennent des
organismes génétiquement
modifiés dont on ignore les
conséquences à long terme
sur la santé.
Fallait-il, se demande-t-elle,
ajouter le risque provoqué par
ces manipulations gé-
nétiques au fait, par
exemple, qu’aux États-
Unis, à cause de la mal-
bouf fe, les deux tiers
des gens souf frent
d’obésité ou d’embon-
point et que, paradoxa-
lement, beaucoup de
pauvres y souffrent de
sous-alimentation ? Dans un
pays si proche du Canada par
le mode de vie, seulement cinq
méga-entreprises fournissent
90 % des aliments : une concen-
tration que l’essayiste réfléchie
juge alarmante.
Jennifer Cockrall-King sou-
ligne que la situation mon-
diale frôlerait la catastrophe si
une pénurie généralisée sur-
L E S S A M E D I 2 7
LIVRES
La finesse d’esprit de Rivarol, de Chamfort et de Vauvenargues saute toujours aux yeux. De même que leur panache.
fon ont bien considéré son
travail sur l’Encyclopédie.
Chamfort (1741-1794)
« Il y a des sottises bien habil-
lées, comme il y a des sots très
bien vêtus. » L’homme de salon
qui signe cela est un franc-ma-
çon et républicain convaincu,
qui dénonce la Ter reur, Ro-
bespierre et Marat. Écrivain
d’aphorismes, il capte des si-
tuations brèves et invente le
fragment en régalant sa plume
d’anecdotes.
Ce mondain aime la poésie,
sait se diver tir et jouir de la
violence verbale avec fureur.
Nerveux, il est sensible au tra-
gique et se jette dans des
bains acides de pensée. Pour
son Éloge de Molière (1769), il
venait. « Les grandes villes ne
disposent que d’environ trois
jours de réserves de denrées
pour nourrir leur population. »
Enrichie d’une préface de pro-
moteurs québécois de l’agri-
culture urbaine, Marie Eisen-
mann et Vincent Galarneau,
et d’un chapitre écrit
par Éric Duchemin et
J e a n - P h i l i p p e Ve r -
mette sur l’expérience
montréalaise, l’édition
française de son livre
préconise donc d’ur-
gence le jardinage ci-
tadin de proximité.
On y apprend que
42 % des citoyens de l’île de
Montréal, jadis l’un des terri-
toires agricoles les plus fer-
tiles du Québec, le pratiquent,
surtout dans leur arrière-cour,
par fois sur leur balcon. Les
Fermes Lufa, dans l’arrondis-
sement d’Ahuntsic-Car tier-
ville, ont développé des serres
commerciales sur les toits. À
l’UQAM, un collectif de re-
E T D I M A N C H E 2 8
rempor te le prix de l’Acadé-
mie française et son Éloge de
La Fontaine favorise son en-
trée dans l’illustre maison.
L’éditer est un tour de force,
étant donné l’étendue de ses
papiers épars. Ce qui se dé-
gage du recueil présent est
qu’il connaissait très bien la lit-
térature, ses luttes contre les
travers humains. Sa plume
vole des généralités aux af-
faires publiques, visant des
hommes clairement nommés.
Vauvenargues
(1715-1747)
Il meur t à 31 ans. Il fait la
guerre durant 10 ans, partout
en Europe, en couchant ses
maximes sur papier. Voltaire
le protège et le soutient, une
JACQUES NADEAU LE DEVOIR
cherche, le CRAPAUD, milite
même pour l’introduction en
ville d’animaux de ferme.
En insistant sur l’apiculture
urbaine pour protéger les
abeilles qui meurent à cause
des méfaits obscurs de l’agro-
industrie à la campagne et sur
le succès d’un entrepreneur
noir de Milwaukee, Will Allen,
champion des fermiers de la
rue qui combattent à la fois l’ex-
clusion sociale et la malbouffe,
Jennifer Cockrall-King dépasse
l’optimisme béat. Elle révèle les
antennes secrètes de la nature
qui détectent le danger d’une
prétendue civilisation.
Collaborateur
Le Devoir
LA RÉVOLUTION DE
L’AGRICULTURE URBAINE
Jennifer Cockrall-King
Traduit de l’anglais
par Geneviève Boulanger
Écosociété
Montréal, 2016, 328 pages
A O Û T 2 0 1 6 F 5
WIKICOMMONS
fois qu’il est revenu à la vie Ces artificiers au grand style
civile. Éloquent, simple, ont été de formidables ana-
homme de cœur et de foi, il lystes de l’actualité. Au contact
signe 945 maximes ici pu- de l’utopie en marche, ils se
bliées. Mélancolique, fragile, sont hissés hors des passions
tendr e et poète, il a laissé nationales, en déprogrammant
son empreinte, notamment ce qui paraissait alors comme
sur Balzac, et il est peut-être une lumineuse fresque de la
le plus renommé des trois. raison. On pense, au temps
La politique n’est pas une présent, à des Alain Finkiel-
religion, mais elle a déve- kraut et Philippe Murray ; ou,
loppé ses dogmes, en oubliant chez nous, à Dany Laferrière.
la culture d’où elle émerge
sans nécessaire progrès. Ces Collaboratrice
écrivains lui ont opposé une Le Devoir
perspective dépassant le mo-
ment de son action. Versati- L’ART DE L’INSOLENCE
lité, faiblesses, fragilités, ils RIVAROL, CHAMFOR T,
ont brandi l’écriture face à ces VAUVENARGUES
ressacs tel un paratonnerre. Laffont
Un geste intelligent avec un Bouquins
outil démodé. Paris, 2016, 1517 pages
paramètres
Serge Brochu, Natacha Brunelle et Chantal Plourde
paramètres
L’écriture journalistique
Drogue et criminalité sous toutes ses formes
Une relation complexe Sous la direction
Sous dedeRobert
la direction RobertMaltais
Maltais
enen collaborationavec
collaboration avec
troisième édition revue et augmentée YvanYvan Asselin,
Asselin, Pierre
Pierre BrissonetetAndré
Brisson AndréParent
Parent
deuxième édition revue et augmentée
Les Presses de l’Université de Montréal
Les Presses de l’Université de Montréal
SOUS LA DIRECTION DE Sous la direction de
paramètres
EMMANUELLE BERNHEIM ET PIERRE NOREAU Normand Landry et Anne-Sophie Letellier
L’ éducation aux médias
à l’ ère numérique
entre fondations et renouvellement
LA THÈSE
U N GU I D E POU R Y E NTRE R …
ET S’ E N SO RTI R
Les Presses de l’Université de Montréal Les Presses de l’Université de Montréal
Histoire des pensionnats Une guerre sourde
indiens catholiques au Québec
L’émergence de l’Union soviétique
Le rôle déterminant des pères oblats et les puissances occidentales
Henri Goulet
Henri Goulet Michael
Michael Jabara
Jabara Carley Carley
Les Presses de l’Université de Montréal Les Presses de l’Université de Montréal
F 6 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6

ESSAIS
Quand les petits
s’envoient
en l’air
Les enfants ne sont pas étrangers
à la sexualité et il convient
de ne pas en faire un drame
Ce serait faire fausse route,
indique Doucet.
LOUIS Il y a plus de cent ans, le
psychiatre austro-hongrois Ri-
CORNELLIER chard von Kraf ft-Ebing rap-
portait déjà, dans son œuvre,
des histoires d’enfants s’adon-
a sexualité humaine, nant à l’auto-érotisme et à des

L on commence à le sa-
voir, est multiple et par-
fois surprenante. Quand des
adultes consentants sont en
cause, on apprend à accepter
même des extravagances. On
souhaiterait toutefois préser-
ver les enfants de ces jeux
d’adultes. Et pourtant…
Professeur de psychologie
au collège Marie-Victorin, Pa-
trick Doucet, dans La vie
sexuelle des enfants ?, vient
bousculer notre croyance se-
lon laquelle « les enfants nor-
maux et bien élevés ne sont na-
turellement intéressés d’aucune
façon par quelque activité
sexuelle que ce soit jusqu’à ce
qu’ils parviennent à la pu-
berté ». La vérité serait tout au-
tre : des enfants, même en très
bas âge, se touchent, se mas-
turbent, peuvent avoir des or-
gasmes, et ce n’est générale-
ment pas un problème.
L’affirmation peut surpren-
dre, mais elle est étayée, dans
cet essai vivant et instructif,
par une foule d’études, de té-
moignages et de références
canoniques. On pourrait croire
que cette sexualité infantile ac-
tive est le résultat d’une dégra-
dation des mœurs et de l’hy-
persexualisation de la société
contemporaine qui s’ensuit.
jeux sexuels. Ses obser va-
tions ont été cor roborées,
quelques années plus tard,
par le médecin et psychologue
britannique Henr y Havelock
Ellis et, dans les années 1950,
par Alfred Kinsey, « père de la
sexologie moderne ».
Jeu et agression
La recherche sur ce sujet de-
meure difficile à mener, note
Doucet, parce que «la sexualité
des enfants nous est “naturelle-
ment” désagréable, personne ne
souhait[ant] être associé à ce qui,
d’ordinaire, n’intéresse que les
pédophiles». Il en résulte que «le
seul angle sous lequel nous accep-
tons plus aisément de l’aborder
est celui des cas d’agression».
Pourtant, continue Doucet,
l’intérêt et le désir sexuels
sont une réalité de l’enfance et
se traduisent par des pratiques
peut-être décoif fantes, mais,
d’une cer taine façon, « nor-
males » et inoffensives, dans la
mesure où elles n’impliquent
ni pression ni contrainte. Nous
avons beau croire que ce ne
sont pas des jeux d’enfants, re-
marque Doucet, ça n’empêche
pas des enfants d’y jouer et
d’autres de s’en tenir éloignés.
Il n’y a pas de norme absolue
en cette matière.
Patrick Doucet suggère aux parents de répondre honnêtement aux questions de leurs enfants sur la sexualité, sans les devancer.
« La tâche d’un professeur de
psychologie de la sexualité, ex-
plique celui qui pratique ce
métier, ne consiste pas à répéter
ce qui est convenu dans notre
culture, mais de tenter de résu-
mer la vaste documentation sur
le sujet et la diversité des expé-
riences humaines ». Et ces ex-
périences, que cela plaise ou
non, incluent une large gamme
d’activités sexuelles infantiles
(masturbation, jeux homo-
sexuels, jeux sexuels entre
frères et sœurs, etc.), sans inci-
dences négatives lorsqu’elles
ne sont pas forcées et se dé-
roulent entre enfants.
Doucet cite même des
études sérieuses selon les-
quelles même les enfants
agressés s’en sortent souvent
sans séquelles. Il reconnaît, évi-
demment, l’impact parfois ca-
tastrophique des « relations
inappropriées » et rappelle la né-
cessité de dénoncer les rap-
por ts incestueux ou pédo-
philes. Il insiste toutefois sur
l’importance de « mieux distin-
guer une agression d’une rela-
tion consensuelle entre enfants »,
notamment à la garderie et
dans la cour d’école. Dans bien
des cas, mentionne-t-il, « les
réactions de l’entourage peuvent
exacerber le problème ».
Pédagogie de la sexualité
Plaidoyer pour une éducation
sexuelle décomplexée, qui en-
seignerait aux enfants qu’une
sexualité vécue dans le
respect de soi et des au-
tres contribue à « une
certaine joie de vivre »
plutôt que d’être une
source de malaise, La
vie sexuelle des enfants?
suggère aux parents
de répondre honnête-
ment aux questions
de leurs enfants sur la
sexualité, sans les devancer.
Il convient, selon Doucet,
d’inviter les gamins à en parler
si le sujet semble les intéresser
et de reconnaître le plaisir lié à
cette réalité, tout en respectant
leur intimité, « ce qui peut don-
ner à l’enfant une perception fa-
vorable de son propre corps ».
Dans le numéro d’août-septem-
bre 2016 de la revue Sciences
humaines, dont le dossier s’inti-
tule « Le sexe en 69 questions »,
le pédopsychiatre français
Jean-Yves Hayez propose une
approche semblable.
« Curieusement, écrit Dou-
cet, les enfants et les adoles-
cents assistent à la télé ou au
cinéma à des millions de meur-
tres, tandis que nous
veillons beaucoup plus
scrupuleusement à ce
qu’ils ne voient aucune
représentation de ces
activités sexuelles aux-
quelles ils se livreront
tôt ou tard. N’est-il pas
un peu étrange de mon-
trer si généreusement
ce que l’on ne devra
pas faire et si peu ce que l’on
fera ? » En effet.
Pour son audace, sa clar té
et son sens pédagogique, l’es-
sai de Doucet ne mériterait
que des éloges, si ce n’était ce
chapitre consacré à démolir
les thèses de Freud sur le dé-
veloppement psychosexuel
ISTOCK
des enfants. Bien des psycho-
logues n’aiment pas le père de
la psychanalyse, qu’ils accu-
sent de n’être pas scientifique.
Ils devraient être prudents.
En 2015, le professeur Brian
Nosek et son équipe de 270
psychologues-chercheurs ont
publié dans Science la conclu-
sion d’une enquête montrant
que les résultats des deux tiers
des études en psychologie
n’étaient pas reproductibles.
Freud, quant à lui, n’était peut-
être pas aussi scientifique qu’il
le prétendait, mais ses bril-
lantes interprétations demeu-
rent précieuses pour compren-
dre l’être humain.
louisco@sympatico.ca
LA VIE SEXUELLE
DES ENFANTS ?
TOUT CE QU’ON AIMERAIT SANS
DOUTE SAVOIR, MAIS QU’ON
NE SOUHAITE PEUT-ÊTRE
PAS ENTENDRE
Patrick Doucet
Liber
Montréal, 2016, 178 pages

HISTOIRE
ESSAI

Le Morrin Centre, une bibliothèque CORRUPTION

MONTRÉAL ET SES DÉMONS

derrière les barreaux Sous la direction de Pascal Brissette

et Mathieu Lapointe
Leméac
Montréal, 2016, 112 pages
Plus de 30 000 détenus ont séjourné dans les cachots humides
du bâtiment néoclassique infesté par la vermine
La corruption à Montréal ne date pas d’hier, n’est pas pire que
DAVE NOËL dans de grandes villes semblables ailleurs en Amérique, est par-
fois le fait d’individus déviants, mais demeure principalement at-

L a Vieille Capitale n’a pas

toujours eu le visage fran-
çais qu’on lui connaît. Au milieu
du XIXe siècle, la cité fortifiée
comptait près de 40 % d’anglo-
phones. Elle était dirigée par
l’Écossais Joseph Morrin, le
fondateur d’un collège implanté
dans une ancienne prison. Les
historiens Louisa Blair, Patrick
Donovan et Donald Fyson re-
latent le passé étonnant de ce
pénitencier qui abrite au-
jourd’hui l’une
des plus belles
bibliothèques
du Québec.
Le touriste
paresseux ne
remarquera
pas le Morrin
Centre perché
au sommet d’une côte
abr upte. « L’ensemble peut
nous paraître agréable au-
jourd’hui, mais, à l’époque
[de sa constr uction], même
l’architecte responsable fut dés-
appointé par le résultat », expli-
quent les auteurs d’Étagères et
barreaux de fer. Failles structu-
relles, retards de livraison et
dépassements de coûts… les
chantiers n’ont pas tellement
changé depuis 1808.
Plus de 30 000 détenus au-
raient séjour né dans les ca-
chots humides du bâtiment
néoclassique. Le romancier
Philippe Aubert de Gaspé est le
plus célèbre d’entre eux. « J’ai
honte d’admettre avoir été si sou-
vent terrassé par le désespoir que
j’étais tenté de me fracasser la
cervelle contre les barreaux de
ma fenêtre », écrira l’auteur des
Anciens Canadiens, incarcéré
en 1838 pour le non-paiement
de ses dettes. Il y côtoie le jour-
La bibliothèque du Morrin Centre a conser vé une statuette du général Wolfe réalisée vingt ans
seulement après la bataille des plaines d’Abraham.
naliste patriote Étienne Parent,
qui utilise une « tarte truquée »
pour passer ses articles sous le
nez de ses geôliers.
Moralité littéraire
En 1867, les derniers déte-
nus font place aux élèves du
Morrin College. Ce « campus
satellite » de l’Université
McGill n’a pas sur vécu à
l’exode des « Anglos », contrai-
rement à la bibliothèque de la
Literary and Historical Society
of Quebec logée sous le même
toit. Narcisse Faucher de Saint-
Maurice est l’un de ses pre-
miers bibliothécaires. Il se mé-
fie des romans qui plongent le
« mari bon et af fectueux dans
une vie idéale impossible » tan-
dis qu’ils enferment sa femme
« dans son boudoir, loin de ses
enfants », où elle pleure sur
« des malheurs imaginaires ».
Le catalogue de la « Lit and
His » s’est diversifié avec l’en-
trée des femmes au comité
d’acquisition, explique le trio
d’historiens. Il s’est toutefois ap-
pauvri à la suite des élagages
massifs entrepris dans les
années 1960. Parmi les neuf
tonnes de livres expédiés à l’en-
can se trouvaient une collection
de cartes de la Révolution amé-
ricaine, la Grammatica huro-
nica et même des portraits des
donateurs du siècle précédent.
On a heureusement conservé
la statuette de bois du général
Wolfe réalisée vingt ans seu-
lement après la bataille des
plaines d’Abraham. Cette œu-
YAN DOUBLET LE DEVOIR
vre unique a d’ailleurs échappé
de justesse à l’attaque au cock-
tail Molotov du poète argentin
Pipino, qui voulait dénoncer
l’impérialisme britannique aux
îles Malouines. L’intervention
rapide des pompiers a sauvé le
bâtiment, dont les murs char-
gés de livres correspondent à
l’image que l’on se fait d’une
véritable bibliothèque.
Le Devoir
ÉTAGÈRE ET BARREAUX
DE FER
UNE HISTOIRE
DU MORRIN CENTRE
Louisa Blair, Patrick Donovan
et Donald Fyson
Septentrion
Québec, 2016, 260 pages
tribuable à des défaillances institutionnelles. Voilà, en gros, les
idées présentées dans cet honnête petit recueil d’essais, publié à
l’initiative du Centre de recherches interdisciplinaires en études
montréalaises (CRIEM), qui regroupe des historiens, des philo-
sophes, des politologues et des sociologues. Dans la contribu-
tion la plus substantielle de l’ouvrage, Laurence Bherer et San-
dra Breux suggèrent que le difficile financement politique des
partis municipaux — des institutions dont elles rappellent l’im-
portance — est souvent la cause principale de la corruption.
Elles plaident donc pour une révision des règles de financement
afin de permettre aux partis de jouer leur rôle sans devoir re-
courir à des stratagèmes illicites. Le philosophe Daniel Weins-
tock, en conclusion, invite le gouvernement du Québec à ne pas
tabletter le rapport Charbonneau et ses recommandations, «une
contribution majeure à l’assainissement de certaines des institu-
tions économiques et politiques les plus importantes du Québec».
Louis Cornellier
ESSAI
CADIENS ET VOYAGEURS
Claude Ferland
Éditions GID
Québec, 2016, 294 pages
L’historien Claude Ferland a passé les quinze dernières années
à reconstituer l’épopée des canoteurs acadiens partis à la
conquête de l’Ouest. Son essai teinté de généalogie débute sur
les rives de l’Atlantique, à l’aube de la déportation de 1755. Plus
de 2000 Acadiens trouvent alors refuge dans la vallée du Saint-
Laurent, où ils fondent de nouvelles «Cadies». À la fin du siècle,
les plus intrépides se font «voyageurs» dans les pays d’en haut.
«Pour certains, sauter dans un canot a pu exprimer une longue
habitude du déracinement, ou encore une nostalgie particulière
des embruns», explique l’historien Thomas Wien en préface.
Leur nombre peut paraître dérisoire. Les Cadiens occupent tou-
tefois les postes les plus importants à l’arrière des esquifs lour-
dement chargés pouvant atteindre une douzaine de mètres.
L’auteur s’intéresse particulièrement aux aventures de Joseph
Landry, le «timonier» de l’explorateur Alexander Mackenzie,
qui a été propulsé en français jusqu’à l’océan Pacifique.
Dave Noël
 ÉDUCATION RENTRÉE SCOLAIRE
CAHIER T H É M AT I Q U E H › L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6

Virage en éducation Idello, la nouvelle

«On jugera l’arbre plateforme
à ses fruits», numérique éducative
selon la CSQ de TFO
Page H 3 Page H 10

DAVID AFRIAT LE DEVOIR

Après les cégépiens, ce sera au tour des élèves des écoles primaires et secondaires de prendre le chemin de l’école lundi.

RÉUSSITE ÉDUCATIVE

Le ministre Proulx souhaite

que le dialogue soit « encore possible »
AMÉLIE DAOUST-BOISVER T ment de se rendre utiles. Les enfants s’impa- sement de quelques millions de dollars. Six Le milieu constate que le ministre est acces-
tientent en se demandant si le petit voisin sera nouvelles classes dont la directrice, Nancy sible. « Je rencontre beaucoup de gens, dit le prin-

F
in août, l’été colle encore au thermo-
mètre. Mais, signe indéniable que
l’automne arrivera bien vite, les car-
tables sont prêts et les crayons et les
cahiers tout neufs attendent patiem-
dans la même classe qu’eux et quelle ensei-
gnante les prendra sous ses ailes.
Un ministre tout neuf se prépare aussi pour
sa première rentrée en se permettant une tour-
née des régions. On se demande si Sébastien
Proulx est aussi anxieux que les enfants, après
les règnes aussi courts que houleux de ses pré-
décesseurs depuis avril 2014.
C’était d’ailleurs le calme avant la tempête de
la rentrée à la petite école primaire montréa-
laise Saint-Isaac-Jogues lundi dernier. Les plan-
chers et les fenêtres, quoiqu’âgés de quelques
décennies, brillaient.
Signe de la « priorité des priorités » dont dit
faire de l’éducation le gouver nement
Couillard : là où on envoie générale-
ment un simple député, il y avait
trois élus du gouver ne-
ment libéral, dont deux
ministres, pour une
annonce d’agrandis-
Riendeau, a fait savoir qu’elles étaient plus que
nécessaires, alors que son école af fiche un
taux d’occupation de 125 % et que la biblio-
thèque est sans cesse mise en péril par ce
manque d’espace flagrant.
Un ministre en tournée
Le ministre Proulx était passé par l’Outaouais
et l’Abitibi pour faire des annonces similaires la
semaine précédente, dans le cadre de l’octroi
d’une enveloppe de 553 millions de dollars dé-
diée à des projets d’agrandissement et de
construction.
Alors que l’an dernier les enseignants mani-
festaient et les parents formaient des chaînes
humaines autour des écoles, l’automne 2016
s’annonce plutôt sous le signe de la consulta-
tion. C’est en tout cas ce qu’espère Sébastien
Proulx, qui lancera une consultation en vue
de développer une politique de la réussite
éducative.
cipal intéressé en entrevue. L’esprit est bon et
positif, les gens adhèrent à l’idée de se doter d’une
politique de la réussite. Je souhaite que le dia-
logue qui s’est installé soit encore possible. J’ai
senti un changement de ton. »
L’avocat de for mation ramène tous ses
chantiers en devenir au dénominateur de la
réussite éducative. Le béton ? « Il y a les ser-
vices, il y a la réussite pour tous, mais aussi les
milieux de vie qu’il faut développer », af fir-
mera-t-il ce matin d’août dans le gymnase de
l’école Saint-Isaac-Jogues, ajoutant qu’il y a
« depuis trop longtemps des écoles qui sont mal
en point ».
Pour Sébastien Proulx, « il faut avoir des
classes en nombre suf fisant et en bon état »
pour assurer le succès d’une future politique
de la réussite. Il faudra mettre les bouchées
doubles à ce chapitre. En ef fet, le « déficit
VOIR PA GE H 2 : PROULX

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H 2 L E
PROULX
SUITE DE LA PAGE H 1
d’entretien » des bâtiments de la seule com-
mission scolaire de Montréal (CSDM) s’élève
à plus d’un milliard de dollars. Elle a obtenu
51,2 millions pour des agrandissements et
79,1 millions pour des travaux de tous genres,
du toit au plancher.
Réformes administratives
Après la brique et le mor tier viennent, au
chapitre des chantiers éducatifs, les rouages de
la machine elle-même. Le maintien des élec-
tions scolaire, après l’abandon du projet de loi
86, a mis fin à un débat qui divisait le milieu là
où le ministre souhaite plutôt voir naître la col-
laboration.
Mais parlant de rouages, le financement des
écoles, lui, pourrait faire l’objet d’une réforme.
« Il faut mieux organiser le financement pour
simplifier les choses », résume le ministre en en-
trevue. « Déjà, nous avons décentralisé 195 mil-
lions de dollars vers les écoles pour qu’elles fas-
sent des choix adaptés à leur milieu. »
Concernant les élèves handicapés et en diffi-
culté d’adaptation ou d’apprentissage (EH-
DAA), le ministre a évoqué l’idée que le finan-
cement puisse précéder un diagnostic et qu’il
suive davantage l’élève.
Parcours à revoir
Le parcours scolaire lui-même fait l’objet
d’une réflexion. Maternelle 4 ans, école obli-
gatoire jusqu’à 18 ans, parcours par ticulier
pour les jeunes à besoins particuliers : dif fé-
D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6
RENTRÉE SCOLAIRE
rentes idées ont été évoquées. Sébastien
Proulx est un par tisan de l’inter vention pré-
coce. « Si on ne travaille pas à éliminer les re-
tards tôt dans la vie, ils peuvent se transformer
en dif ficultés d’apprentissage qui dureront
toute la vie », déplore-t-il. « Je pense aussi qu’il
faut améliorer la littératie, la lecture, l’écri-
ture, l’apprentissage des mathématiques et
éventuellement celui de l’informatique et de la
programmation. Je suis personnellement préoc-
cupé par le niveau d’alphabétisation dans no-
tre société. Si on avait agi plus tôt, nous au-
rions moins de gens avec des dif ficultés dans
notre société. »
« Avec les gens de la société civile, avec les pa-
rents, avec les acteurs du milieu de l’éducation,
avec les chercheurs qui y ont réfléchi, nous allons
voir quels leviers devront être bougés pour amé-
liorer la diplomation », promet-il.
Pour se faire plus rassembleur, Sébastien
Proulx n’a pas hésité à reléguer aux oubliettes
des idées qu’il a défendues du temps qu’il était
député au sein de la défunte Action démocra-
tique du Québec (ADQ), comme l’abolition des JACQUES NADEAU LE DEVOIR
commissions scolaires. Le ministre de l’Éducation visitait, lundi, l’école primaire Saint-Isaac-Jogues dans Ahuntsic, qui
Reste à voir comment il naviguera dans les connaît des problèmes d’espace en raison de la surpopulation.
eaux pas toujours calmes d’un réseau de l’édu-
cation qui doit panser les plaies laissées par des
années de compressions. Le réinvestissement Les chantiers du ministre Proulx
consenti suffira-t-il ? La consultation donnera-t-
elle naissance à des réformes concrètes, et sur- Depuis sa nomination en février dernier, le ministre de l’Éducation a évoqué différents
tout, utiles ? chantiers possibles pour le milieu de l’éducation :
L’élève Sébastien Proulx af fiche une belle - L’école obligatoire de 5 à 18 ans
motivation, et son bulletin sera rapidement - La maternelle 4 ans pour les milieux défavorisés d’abord puis pour tous ensuite
rempli par les acteurs du milieu qui attendent - Un meilleur arrimage entre le milieu de la petite enfance et le milieu scolaire
beaucoup de cette nouvelle année scolaire. - Un Institut d’excellence en éducation
- Un ordre professionnel des enseignants
Le Devoir

V IRAGE EN ÉDUCATION
La CSN s’interroge sur
l’utilité d’une réforme
de structures
Projet de loi 105, ordre professionnel des enseignants, Insti-
tut d’excellence en éducation : plutôt que de créer ces nou-
velles structures, le ministère de l’Éducation pourrait travail-
ler avec celles déjà en place pour atteindre ses objectifs,
d’après la CSN.
MAR TINE LETAR TE
Collaboration spéciale
L’ abandon du projet de loi
86 qui abolissait les élec-
tions scolaires a fait place au
projet de loi 105 qui sauve les
élus et prévoit quelques chan-
gements dans la gouvernance
des commissions scolaires.
Les commissaires parents ob-
tiendront le droit de vote et
pour ront se faire élire à la
vice-présidence de leur com-
mission scolaire. Beaucoup
d’énergie dépensée par le gou-
vernement avec ce projet de
loi alors qu’on aurait pu travail-
ler avec ce qu’on avait déjà,
d’après la CSN.
« Pour faire plus de place
aux parents, le gouvernement
aurait seulement pu faire un
règlement, affirme Véronique
De Sève, 3e vice-présidente à
la CSN. Il y avait consensus
sur cette question. Il y aurait
eu une journée de discussion et
cela aurait été réglé. Pas be-
soin de faire un projet de loi
là-dessus. »
Dans un objectif de décen-
tralisation, le projet de loi
comprend aussi la création
d’un comité de répar tition
des ressources qui donnera
les enveloppes budgétaires
directement aux établisse-
ments scolaires. Les direc-
tions d’école y seront majori-
taires. Cela n’est pas sans in-
quiéter la CSN.
« Les commissions scolaires
ont le rôle de répar tir les res-
sources sur leur territoire, selon
les besoins, explique M me De
Sève. Elles ont une vision d’en-
semble du terrain et font l’arbi-
trage, avec les choix déchirants
que cela nécessite. Comment ce
comité arrivera-t-il à faire ça ?
Est-ce que les écoles des milieux
défavorisés arriveront à faire le
poids pour obtenir les res-
sources dont elles ont besoin ? »
La centrale syndicale craint
également que ce comité ait
de plus en plus recours à la
sous-traitance.
« On regardera les services
offerts par les commissions sco-
laires et, bien sûr, certains ne
sont pas rentables, dit-elle. Je
n’aime pas lorsqu’on parle de
rentabilité en éducation, parce
qu’on investit dans nos jeunes,
pour le futur. Couper un petit
service ici, en sous-traiter un
autre : chaque geste peut avoir
l’air anodin, mais si on prend
la situation globale, cette vi-
sion néolibérale d’austérité est
menaçante. »
Pouvoir du ministre
Sébastien Proulx, ministre de
l’Éducation, s’est octroyé dans
« Fermera-t-on des CPE pour avoir plus de maternelles 4 ans ? »
s’interroge Véronique De Sève, 3e vice-présidente à la CSN.
Ce cahier thématique a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir grâce au soutien des annonceurs qui y figurent. Ces derniers n’ont cependant pas de droit de regard sur les textes.
Pour toute demande d’information quant au contenu de ce cahier, vous pouvez contacter par courriel Loïc Hamon, directeur des publications spéciales, à lhamon@ledevoir.com.
Pour vos projets de cahiers ou toute autre information au sujet de la publicité, vous pouvez contacter Lise Millette, vice-présidente, ventes publicitaires, à l’adresse courriel lmillette@ledevoir.com.
L E D E V O I R ,
RENTRÉE SCOLAIRE
le projet de loi 105 un « pouvoir
de directive » pour s’assurer du
bon fonctionnement des com-
missions scolaires.
« Il pourra ainsi ordonner à
des commissions scolaires de se
soumettre à l’accompagnement
du ministre et imposer des me-
sures, explique Véronique De
Sève. On voit l’analogie avec ce
qui s’est passé au ministère de
la Santé et des Services sociaux.
C’est inquiétant. Bien sûr, les
deux ministres sont très dif fé-
rents, mais les ministres pas-
sent à l’Éducation alors que les
lois restent. Depuis que j’ai été
élue à la vice-présidence en
2014, j’ai connu quatre minis-
tres de l’Éducation. Oui, l’État
doit donner des orientations,
mais il doit aussi laisser les
gens travailler sur le terrain. »
Plusieurs chantiers
de front
À peine quelques mois
après son entrée en poste, le
ministre a également évoqué
la possibilité de procéder à
de grands changements en
éducation.
« On a l’impression qu’il est
en train de faire un sommet sur
l’éducation primaire et secon-
daire avec tous ces chantiers ! »,
s’exclame Véronique De Sève.
Heur euse de l’entendr e
dir e haut et for t qu’il a à
cœur la réussite des élèves,
elle applaudit devant cer-
taines annonces. Comme de
revoir le financement des ser-
vices aux élèves avec des be-
soins par ticuliers. Elle sou-
haite toutefois qu’il ouvre la
discussion avec le personnel
dans les écoles.
« Et pas seulement avec les
directions et les enseignants,
précise-t-elle. Il faut aussi
écouter le personnel de soutien
qui est toujours absent des
consultations. Ces gens sont en
contact avec les élèves et peu-
vent remarquer des éléments
impor tants que d’autres n’ont
pas vus. »
La possibilité d’ajouter des
classes de mater nelle 4 ans
préoccupe la CSN.
« J’ai peur qu’on déshabille
Pierre pour habiller Paul, af-
firme Véronique De Sève. Il y
a eu beaucoup de coupes dans
les services de garde en milieu
scolaire, dans les CPE et dans
les services de garde en milieu
familial. Fermera-t-on des CPE
pour avoir plus de maternelles
4 ans ? Puis, avons-nous le per-
sonnel formé pour ces mater-
nelles 4 ans et suffisamment de
ressources professionnelles
d’appui ? »
VOIR PAGE H 10 : CSN
JACQUES NADEAU LE DEVOIR
L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6 H 3
RENAUD PHILIPPE LE DEVOIR
« Quand on parle d’une politique de réussite éducative qui devrait nous conduire, selon le gouvernement, dans une politique nationale
de l’éducation, il faut voir ça dans un continuum », explique Louise Chabot.
« On jugera l’arbre à ses fruits », selon
la présidente de la CSQ, Louise Chabot
Quatre ministres depuis la dernière élection, des millions et dif ficulté et l’of fre de forma- en 2001-2002, puis en 2015-
des millions de dollars de compressions, la menace d’abolir tion professionnelle et créer 2016, leur nombre est passé à
un ordre professionnel des 21 %. Selon elle, il est impératif
les commissions scolaires, des négociations interminables et enseignants. Le ministre ajou- de continuer à favoriser et à ac-
des parents en colère… Puis, une embellie : le ministre a an- tait que de telles mesures ne croître les maternelles 4 ans
noncé la tenue de consultations à l’automne afin d’accoucher pour raient être mises en en milieu défavorisé, mais pas
d’une politique sur la réussite scolaire. Louise Chabot, la pré- place qu’en misant sur une de les généraliser : « De deux
mobilisation large du milieu. choses l’une : la généralisation
sidente de la CSQ, en a long à dire sur le sujet. « On est encore devant une nous amènera soit à fragiliser
approche qui va du haut vers le les services éducatifs à la petite
MARIE-HÉLÈNE ALARIE quand même que personne n’est bas plutôt que l’inverse. La mo- enfance soit à les renforcer. L’of-
Collaboration spéciale dupe », souligne la présidente. bilisation, ça veut dire prendre fre est adéquate à condition que
en compte les réalités du ter- le dépistage d’enfants en dif fi-
Le plan du ministre
«Louise
O Chabot,
n jugera l’arbre à ses
fruits », s’exclame
présidente de
En entrevue avec le col-
lègue Tommy Chouinard de
rain pour consulter les ac-
teurs », déplore Louise Chabot
qui voit qu’on tente encore
culté d’apprentissage se fasse
dès la petite enfance. C’est ce
que ça veut dire quand je parle
la Centrale des syndicats du La Presse, le 13 mai dernier, le une fois d’imposer plutôt que de continuum. On ne peut pas
Québec (la CSQ) ministre Proulx faisait de consulter. La présidente de privilégier d’agir en amont, de
quand on lui demande état de son plan pour la CSQ trouve inquiétant de dépister de façon plus précoce,
ce qu’elle pense du vi- « prendre le virage de prendre à la pièce ces dif fé- de s’attaquer aux problèmes en
rage dans les poli- la réussite ». Dans les rentes mesures. « Quand on lecture qui sont flagrants et en
tiques du nouveau mi- grandes lignes, il sou- parle d’une politique de réus- même temps de dénaturer le sys-
nistre de l’Éducation, haite étendre la mater- site éducative qui devrait nous tème des services éducatifs à la
Sébastien Proulx. nelle 4 ans à tous les conduire, selon le gouverne- petite enfance comme on est en
« Après trois ministres, milieux — à ce sujet, ment, dans une politique natio- train de le faire. »
des projets abandonnés le ministre met nale de l’éducation, il faut voir De l’autre côté du spectre,
et d’autres revus, on Louise Chabot quelques bémols dans ça dans un continuum. » garder les élèves à l’école de
nous dit qu’on met de son entrevue parue sa- Louise Chabot le rappelle, façon obligatoire jusqu’à
côté les distractions et medi dernier dans nos certaines statistiques sont tê- 18 ans peut sembler une me-
qu’on s’attaque aux vrais pro- pages —, rendre l’école obli- tues ; les élèves en dif ficulté sure assez contraignante. La
blèmes de l’éducation, soit la gatoire jusqu’à 18 ans, revoir d’apprentissage représen-
réussite éducative. J’oserais dire le financement aux élèves en taient 12 % de tous les élèves VOIR PA GE H 10 : CSQ
L’ÉCOLE
PUBLIQUE,
C’EST BON
POUR TOUS
LES ÉLÈVES.
Les élèves, tout-petits, jeunes et
adultes, sont en bonnes mains parce
NIR
que les enseignantes et enseignants
E
L
’AV
sont les premiers experts en
pédagogie.
NS
Faisons-leur confiance.
ÉO
NO US C R
BONNE
RENTRÉE!
H 4 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6

RENTRÉE SCOLAIRE
FÉDÉRATION AUTONOME DE L’ENSEIGNEMENT

Le système scolaire
souffre du manque
d’autonomie des enseignants
Dépôt du projet de loi 105 pour revoir la gouvernance des commissions scolaires, volonté de
créer un ordre professionnel des enseignants, possibilité de rendre l’école obligatoire jusqu’à
18 ans : depuis son arrivée en poste en février comme ministre de l’Éducation, Sébastien
Proulx a mis de l’avant plusieurs projets. Toutefois, d’après la Fédération autonome de l’ensei-
gnement (FAE), il reste trop silencieux sur l’un des problèmes majeurs dans le système d’édu-
cation québécois : le manque d’autonomie des enseignants.

MAR TINE LETAR TE Mallette. C’est géré selon les besoins, par des
Collaboration spéciale comités for més par des enseignants et des
membres des directions. »

Q ue peut faire un enseignant qui constate

que l’approche pédagogique sociocons-
tructiviste, notamment l’apprentissage par pro-
Ordre professionnel
C’est un peu le même débat, d’après Sylvain
jets, fonctionne moins bien avec quelques Mallette, avec l’idée de créer un ordre profes-
élèves en difficulté dans sa classe ? Tenter d’au- sionnel des enseignants.
tres approches ? Eh bien non ! Car depuis la « On dit que ça valoriserait la profession, mais
mise en application de la réforme, il y a une ce n’est pas le rôle d’un ordre professionnel, qui
quinzaine d’années, les enseignants sert à protéger le public », explique-t-il.
sont obligés de respecter cette ap- L’Office des professions du Québec a
proche, d’ailleurs la seule prévue au déjà étudié la question il y a près de
Programme de formation de l’école 15 ans.
québécoise. « Il a conclu que la qualité de l’ensei-
« Et c’est ainsi même s’il est démontré gnement était déjà davantage encadrée
que les élèves en dif ficulté réussissent qu’elle pourrait l’être avec un ordre pro-
mieux avec des approches plus systé- fessionnel, rappelle Sylvain Mallette. Il
miques », déplore Sylvain Mallette, en- y a la Loi sur l’instruction publique, le
seignant d’histoire depuis 25 ans et pré- Sylvain régime pédagogique, la convention col-
sident de la FAE. Mallette lective, les ententes locales, le protec-
Pour valoriser la profession, Sylvain teur de l’élève, la convention de réussite
Mallette a une suggestion : « Peut-on d’abord ad- et de partenariat, le plan de réussite, etc. Puis,
mettre que les enseignants font du bon travail en pour créer un ordre professionnel, il faut une ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR
classe puis leur donner de l’espace dans les ap- volonté dans les milieux. Or, on avait mené un Le ministre a aussi évoqué la possibilité de rendre l’école obligatoire jusqu’à 18 ans. Sylvain Mallette
proches pédagogiques ? » sondage à l’époque et 90 % des enseignants n’en se demande si on ne pourrait pas commencer par s’occuper adéquatement des élèves jusqu’à 16 ans.
Il déplore que le ministre Proulx prenne le voulaient pas. »
chemin contraire. Il donne l’exemple de l’éduca-
tion des adultes.
« Avant, la réforme y était volontaire parce
École obligatoire jusqu’à 18 ans
Le ministre a aussi évoqué la possibilité de
que ces centres ont une clientèle variée et à rendre l’école obligatoire jusqu’à 18 ans. Syl- « Pour créer un ordre professionnel, il faut une volonté
dans les milieux. Or, on avait mené un sondage à l’époque
»
risque, explique Sylvain Mallette. Le jeune de vain Mallette se demande si on ne pourrait pas
16-17 ans et l’adulte de 35-40 ans n’ont pas les commencer par s’occuper adéquatement des
mêmes parcours ni les mêmes attentes en ma- élèves jusqu’à 16 ans. et 90 % des enseignants n’en voulaient pas.
tière de formation. Les enseignants savent bien « Est-ce qu’on se demande d’ailleurs pourquoi
que ce ne sont pas les mêmes approches qui fonc- on se retrouve avec autant de jeunes de 16- Sylvain Mallette, enseignant d’histoire et président de la FAE
tionnent avec tout le monde. Or, on ne les a pas 17 ans en éducation aux adultes ? On ne règle
écoutés et le ministre a rendu l’application de la plus les problèmes dans les classes. On a empêché
réforme obligatoire. » le redoublement et à la fin de la deuxième secon- cher. Alors ils vont à l’éducation des adultes. On plus rapidement les difficultés et d’intervenir, à
Le président de la FAE regrette également daire, on dirige les élèves en difficulté vers les mé- tait cette réalité, parce que ce serait avouer que condition bien sûr que ces classes viennent avec
que, depuis deux ans, le débat fasse rage sur la tiers semi-spécialisés, auparavant suggérés aux la réforme n’a pas fonctionné. » les ressources professionnelles nécessaires. »
question des élus scolaires alors qu’on ne dis- gens qui avaient des déficiences intellectuelles. Il ne croit pas que ces classes viennent jouer
cute pas de la reconnaissance de l’exper tise On dit que le taux de diplomation augmente, Maternelle 4 ans dans les plates-bandes des CPE.
des enseignants. Et que lorsque le ministre mais on inclut maintenant dans les statistiques Un grand point positif maintenant pour la « La maternelle 4 ans a un programme parti-
parle de valoriser la profession enseignante, il les attestations pour les métiers semi-spécialisés. » FAE : l’ajout de 30 classes de maternelle 4 ans culier, conçu pour les enfants avec un bagage par-
en parle sous l’angle de la formation continue. Or, Sylvain Mallette affirme que cette voie en plus des 70 annoncées dès la rentrée. ticulier, précise-t-il. Puis, ce n’est pas le rôle des
« On laisse ainsi entendre qu’il n’y a pas de crée bien des mécontents. « Tant que ce n’est pas obligatoire, pour éviter CPE de réaliser une mise à niveau scolaire des
formation continue qui se fait actuellement « Les parents ruent dans les brancards et on les que ce soit vécu comme un traumatisme, nous enfants défavorisés. De plus, très souvent, les en-
alors qu’il y a déjà des millions de dollars oc- comprend ! Puis, les jeunes se rendent bien appuyons le déploiement des classes de mater- fants défavorisés ne fréquentent pas les CPE. »
troyés aux commissions scolaires pour les compte à un moment donné qu’ils ne passeront nelle 4 ans dans les milieux défavorisés, affirme La FAE regroupe huit syndicats et plus de
plans de per fectionnement, af firme Sylvain pas leur vie à être commis d’épicerie ou aide-bou- Sylvain Mallette. Elles permettent d’identifier 34 000 enseignants.

PRINTEMPS 2017

La FNEEQ prépare un Sommet sur l’enseignement supérieur

PIERRE VALLÉE supérieur. D’où la demande de laissés sur leur faim. »
Collaboration spéciale leur part d’organiser un Som- Autre raison pour tenir un
met sur le sujet. » nouveau sommet : le nombre

L a Fédération nationale des

enseignantes et des ensei-
gnants du Québec (FNEEQ),
af filiée à la CSN, prépare un
Sommet sur l’enseignement
supérieur pour le printemps
2017. Pourquoi organiser pa-
reil événement maintenant,
d’autant plus que l’ancien gou-
vernement Marois se soit livré
à l’exercice en février 2013 ? Et
en quoi sera-t-il dif férent du
précédent ?
« L’idée de tenir un nouveau
Sommet sur l’enseignement su-
périeur vient de nos membres,
explique Caroline Senneville,
présidente de la FNEEQ. De-
puis quelque temps, nos mem-
bres ont organisé des ateliers et
même des rencontres régionales
sur le sujet. Il est ressorti de ces
réunions un désir de la part de
nos membres de poursuivre la
discussion sur l’enseignement
C’est aussi que le Sommet
de février 2013 du gouverne-
ment Marois n’a pas entière-
ment satisfait les membres de
la FNEEQ, d’une par t, mais
aussi une bonne partie du mi-
lieu syndical lié à l’éducation,
d’autre part. « Le dernier Som-
met a été très formaté et enca-
dré par le gouvernement, no-
tamment au chapitre des sujets
de discussion. Par exemple, la
gratuité scolaire, pourtant une
revendication au cœur du Prin-
temps érable, a été écartée d’em-
blée par le gouvernement. Nous
aurions aimé au moins que la
question soit étudiée. De plus,
nous croyons que la portée de la
réflexion sur l’enseignement su-
périeur aurait dû aller plus
loin. Et bien que ce Sommet ait
accouché de cinq chantiers à
mettre en œuvre, nos membres
ont eu l’impression d’avoir été
de personnes qui se sont suc-
cédé au portefeuille de l’édu-
cation depuis la tenue du der-
nier Sommet. « Avec un tel va-
et-vient, on peut se demander si
le gouvernement actuel a une
véritable vision d’ensemble de
ce que doit être l’enseignement
supérieur au Québec. » Sans
compter que Caroline Senne-
ville croit le moment venu au
Québec pour amorcer une
telle réflexion. « On a vu ces
deux dernières années un re-
gain d’intérêt de la par t de la
population en ce qui concerne
l’éducation au Québec. Et la so-
ciété civile s’est même mobilisée
pour soutenir l’école publique. »
Pas seule
Bien que la FNEEQ ait ré- JACQUES NADEAU LE DEVOIR
pondu à l’appel de ses S’il est trop tôt pour connaître les détails du contenu abordé lors de ce prochain Sommet sur
l’enseignement supérieur, un thème majeur, entre autres, semble ressortir : l’utilité de l’enseignement
VOIR PA GE H 10 : FNEEQ supérieur au Québec.
 L E
FÉDÉRATION DES COMMISSIONS SCOLAIRES DU QUÉBEC
« Nous avons sauvé la démocratie scolaire »
Le maintien des élections scolaires est une
véritable victoire pour la Fédération des com-
missions scolaires du Québec (FCSQ). Si le
nouveau projet de loi 105 va encore être soi-
gneusement étudié par la Fédération, il a
déjà été accueilli avec plus d’enthousiasme
que sa version antérieure et avec un certain
soulagement.
ALICE MARIETTE
Collaboration spéciale
«Québec
I lavons
faut le dire et je pèse mes mots, nous
sauvé la démocratie scolaire au
», lance d’emblée la présidente de la
FCSQ, Josée Bouchard, en entrevue au Devoir.
Elle rappelle aussi que, si l’idée d’abolir les
élections scolaires a déjà été avancée par plu-
sieurs partis politiques, aucun ne s’était rendu
jusqu’à un projet de loi. « Je l’ai dit en commis-
sion parlementaire, je ne pouvais pas croire ni
concevoir qu’on pouvait se permettre au Québec
d’abolir une démocratie, alors
qu’au même moment, nous ac-
cueillions des réfugiés syriens,
dont la démocratie est bafouée »,
rapporte-t-elle.
Dès le dépôt du projet de loi
105, le 8 juin dernier à l’Assem-
blée nationale, la FCSQ a af-
firmé sa satisfaction. Selon
Josée Mme Bouchard, avec l’abandon
Bouchard du projet de loi 86, le nouveau
ministre de l’Éducation, Sébas-
tien Proulx, valorise le travail accompli par les
commissions scolaires. « Ce n’est pas pour rien
qu’au Québec et ailleurs au Canada, nous nous
sommes dotés d’élus, ajoute-t-elle. C’est pour nous
assurer que les décisions prises reflètent les va-
leurs et les besoins locaux. » Mme Bouchard rap-
pelle que l’objectif ultime des élus scolaires est
de faire en sorte que les ressources soient ré-
parties de façon équitable, et non égale. « Nous
voulons être sûrs que les commissions gardent la
maîtrise sur les décisions pour refléter et bien ré-
pondre aux besoins et valeurs de leur commu-
nauté », précise-t-elle.
Les présidents des commissions scolaires
vont se réunir à Québec pour leur conseil géné-
ral les 26 et 27 août et vont rigoureusement
analyser le nouveau projet. « Je peux déjà dire
que nous sommes tout à fait en accord avec le
ministre sur l’octroi du droit de vote aux parents,
D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7
RENTRÉE SCOLAIRE
L’investissement de 553 millions de dollars, annoncé par M. Proulx la semaine dernière, est de
« l’oxygène » pour le secteur, selon la présidente de la FCSQ, Josée Bouchard.
«
Ce n’est pas pour rien qu’au Québec et ailleurs au Canada,
nous nous sommes dotés d’élus. C’est pour nous assurer
que les décisions prises reflètent les valeurs
»
et les besoins locaux.
La présidente de la FCSQ, Josée Bouchard
commente la présidente. C’est quelque chose que
nous avions appuyé dès le départ. »
Favoriser la réussite scolaire
Lors des consultations, les pouvoirs addition-
nels du ministre n’ont toutefois pas été abordés.
Pour Mme Bouchard, la centralisation aurait des
impacts sur les milieux et sur les élèves. « Il faut
respecter le rôle de chacun et ne pas se perdre
dans des guerres de pouvoir », résume-t-elle. Si la
question est discutée plus en détail par les prési-
dents lors du conseil général, la Fédération es-
time d’emblée que le rôle du ministère n’est pas
de prendre des décisions locales. « [Son rôle] est
de donner la vision d’ensemble sur la réussite, de
donner les grandes orientations ; c’est important
d’avoir un capitaine qui nous indique vers où on
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E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T
ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR
s’en va, commente-t-elle. C’est aussi important
de faire confiance aux gens qui sont dans les éta-
blissements, qui sont là, localement, pour faire les
choix et bien administrer. »
Pour Mme Bouchard, les quelques éléments
du « plan d’action » déjà dévoilés par M. Proulx
vont dans le bon sens et mettent la réussite et
la persévérance scolaires au cœur de la poli-
tique de l’éducation publique.
Par rapport à l’objectif d’étendre la maternelle
4 ans à tous les milieux, Mme Bouchard cite les
études scientifiques. Celles-ci convergent toutes
dans le même sens, affirmant que souvent, notam-
ment dans les milieux défavorisés, il s’agit d’un
grand atout pour l’enfant. «Si le gouvernement se
dirige vers l’offre générale, à tous les futurs élèves du
Québec, c’est alors une question bien pragmatique,
2 0 1 6 H 5
il faut du financement», nuance-t-elle.
Par ailleurs, revoir le financement des ser-
vices aux élèves en difficulté est tout à fait né-
cessaire, selon Mme Bouchard. « Il est évident
qu’il y a des besoins qui ne sont pas comblés ac-
tuellement, affirme-t-elle. Les compressions bud-
gétaires des six dernières années ont fait beau-
coup de mal, nous l’avons dit ; cela touchait les
services aux élèves. » M me Bouchard estime
aussi que l’offre de formation professionnelle a
besoin d’être revue, mais aussi revalorisée.
Pour elle, il s’agit d’un véritable défi de société.
« Au Québec, nous avons trop valorisé les profes-
sions, au détriment des métiers », pense-t-elle.
Elle précise qu’aucune position officielle n’a
encore été prise par la Fédération concernant
le projet de rendre l’école obligatoire jusqu’à
18 ans, la création d’un Institut national d’excel-
lence en éducation et d’un ordre professionnel
des professeurs. Ces questions font toutefois
partie des futures discussions de la FCSQ.
Une rentrée motivante
L’investissement de 553 millions de dollars,
annoncé par M. Proulx la semaine dernière, est
de « l’oxygène » pour le secteur, selon Mme Bou-
chard. « Ça répond vraiment à un besoin dans nos
milieux, insiste-t-elle. Les présidents étaient très
contents de pouvoir dire à leur communauté qu’ils
allaient pouvoir enfin ajouter un espace ; parfois
c’est un gymnase, parfois c’est un établissement
complet. » Malgré cette annonce, ainsi que celle
de la fin des compressions budgétaires, Josée
Bouchard rappelle que le financement des
écoles doit s’inscrire dans une logique claire.
Si Mme Bouchard estime que ces mesures fa-
vorisent la persévérance et la réussite scolaire,
elle insiste sur l’importance d’une cohérence.
Citant l’exemple des iPad à l’école Le Sommet
de Charlesbourg, elle pense qu’il faut éviter de
« fonctionner avec l’actualité », mais plutôt de fa-
çon rigoureuse et scientifique.
«Avec cette rentrée, il y a quelque chose de très
motivant», assure la présidente de la Fédération.
Après les négociations de l’an passé et le débat sur
les structures, elle estime être face à ce qui est le
«plus important»: «faire un Québec qui réussit, où
les élèves peuvent profiter de l’oxygène qui semble
être donné avec la rentrée, puisqu’on nous dit que la
grande période des compressions est du passé.»
La Fédération se prépare maintenant à partici-
per au grand rendez-vous en commission parle-
mentaire, le 22 septembre prochain. Cet automne,
elle prendra aussi part à la consultation sur la
réussite éducative prévue par le ministre Proulx.
H 6
« Au quotidien, ce dont on a surtout besoin, ce sont des ressources pour le fonctionnement », résume Bernard Tremblay, président-directeur général de
la Fédération des cégeps.
CÉGEPS
Une rentrée en demi-teinte
L’année dernière, la rentrée dans les cégeps
s’est faite à l’ombre du renouvellement des
conventions collectives du secteur public.
Mais voilà qu’on peut espérer que ce réseau,
qui fêtera sous peu ses 50 ans, aura enfin la
chance de se développer à nouveau.
CLAUDE LAFLEUR
Collaboration spéciale
«L a rentrée scolaire dans le milieu collégial membres du Syndicat de professionnelles et
n’est jamais calme puisqu’il y a toujours professionnels du gouvernement du Québec
des enjeux, obser ve Bernard Tremblay, prési- (SPGQ), qui assurent une foule de services di-
dent-directeur général de la Fédération
des cégeps. Mais on se réjouit de savoir
que la négociation est derrière nous. »
Soulignant que le collégial est un mi-
lieu de concer tation et de travail en
équipe, M. Tremblay ajoute que
« lorsqu’on peut compter sur des gens qui
se concentrent sur le service aux étu-
diants — parce qu’il n’y a pas d’autres
enjeux qui viennent les perturber — c’est Bernard
toujours une bonne nouvelle pour nous, Tremblay
gestionnaires du réseau. »
Il rappelle cependant que ce ne sont pas des cégeps exercent des moyens de pression de-
années faciles pour le réseau collégial : « N’ou- puis la rentrée. « C’est dire que nous allons subir
L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7
RENTRÉE SCOLAIRE
blions pas qu’on a subi 175 millions de dollars de
compressions au cours des cinq dernières années,
rappelle-t-il. On s’en ressent donc énormément
puisque ces compressions ont encore et toujours
d’énormes impacts. »
Un régime de négociations à repenser
En outre, le p.-d.g. de la Fédération des cé-
geps se désole qu’un dernier groupe d’em-
ployés ne soit pas encore par venu à conclure
une entente collective avec le gouvernement.
Il s’agit des 700 professionnels des cégeps,
rects aux étudiants, notamment en
orientation et en aide psychologique et
pédagogique.
« Nous avons un régime de négocia-
tions très curieux au Québec, énonce
Bernard Tremblay. Pourquoi ? Parce
qu’une grande partie des négociations du
secteur public est centralisée au Conseil
du trésor, alors que ce sont les employeurs
comme nous qui en subissent les consé-
quences. »
C’est ainsi que les professionnels des
E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6
MICHAËL MONNIER LE DEVOIR
ces moyens de pression sans pouvoir ne rien y
faire, déplore M. Tremblay. Et nous n’avons
aucun moyen pour faire avancer la négociation.
C’est un contexte pour le moins frustrant à vi-
vre », exprime-t-il.
« À mon avis, le régime de négociations mérite-
rait une révision impor tante, poursuit-il,
puisqu’il compor te beaucoup d’inconvénients
pour les organismes publics qui ont à of frir les
services. »
Réinvestissements dans les cégeps
Par contre, les directions des collèges se ré-
jouissent des investissements que les gouver-
nements de Québec et d’Ottawa s’apprêtent à
réaliser, notamment dans les infrastructures.
« Comme nous le voyons dans le cas de nos
routes, il est important de garder un équilibre
entre les investissements associés aux infrastruc-
tures et ceux associés au fonctionnement, résume
Bernard Tremblay. Nous savons que de laisser
nos installations sans mises à niveau, ça nuit
grandement aux services. »
« Mais c’est sûr qu’au quotidien, ce dont on a
surtout besoin, ce sont des ressources pour le fonc-
tionnement, poursuit-il. À cet effet, on est toujours
en attente et on espère que M. Couillard — qui se
VOIR PA GE H 10 : RENTRÉE
Des
professionnels
frustrés
Les négociations pour le renouvellement des
conventions collectives du secteur public ne
sont pas toutes terminées. Celles des profes-
sionnels des cégeps sont encore en cours, et
le représentant syndical crie même au
sexisme !
CLAUDE LAFLEUR
Collaboration spéciale
L es quelque 700 professionnels des cégeps
sont en colère et ne se laisseront pas faire,
prévient Richard Perron, président du Syndicat
de professionnelles et professionnels du gou-
vernement du Québec (SPGQ). Ce syndicat ne
faisait pas partie du Front commun qui a conclu
une entente globale avec le gouvernement ce
printemps.
« Nous représentons des conseillers pédago-
giques, des psychologues, des conseillers en orien-
tation, des responsables de ré-
seaux informatiques… Bref,
tous les professionnels dont les
collèges ont besoin pour fonc-
tionner », résume M. Perron.
Le problème, illustre-t-il,
c’est que le Front commun a
réglé pour tous les conseillers
pédagogiques de la même ma-
nière. « Sauf qu’un conseiller pé- Richard
dagogique dans une commission Perron
scolaire n’a pas du tout la même
complexité d’emploi qu’un conseiller pédagogique
dans un collège », dit-il. Cette fonction exige
même, selon lui, une exper tise et une expé-
rience supérieures à celles d’un professeur de
cégep.
Iniquité salariale sexiste
« Ce que nous dénonçons, poursuit-il, c’est
que, si auparavant les professionnels des collèges
étaient à majorité masculine et qu’ils étaient
payés en moyenne 10 % de plus qu’un ensei-
gnant, à présent on est devant une majorité fé-
minine qui va se retrouver, selon les of fres qui
sont sur la table, à être payée de 5 à 10 % de
moins que les enseignants ! Nous dénonçons
donc cette discrimination basée sur le sexe. C’est
de l’iniquité salariale ! »
Le chef syndical souligne en outre que ces
professionnels ont, dans leurs revendications,
l’appui de la direction des cégeps. « C’est le
VOIR PA GE H 9 : FRUSTRÉS
ISTOCK
Le Syndicat de professionnelles et professionnels
du gouvernement du Québec (SPGQ) représente,
entre autres, les professionnels des cégeps.
 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6 H 7

RENTRÉE SCOLAIRE

GRAHAM HUGHES LA PRESSE CANADIENNE

Le nouveau programme de mobilité interrégionale sera déployé dès l’automne 2016 dans 19 cégeps situés dans les régions où une baisse de l’ef fectif étudiant est prévue. Ces cégeps se partageront une
somme de 1,5 million par année pour l’accueil d’étudiants provenant des grands centres.

NOUVEAU PROGRAMME DE MOBILITÉ INTERRÉGIONALE

Les collégiens encouragés à étudier en région

CLAUDE LAFLEUR
Collaboration spéciale
L es régions éloignées des
grands centres se vident de
leur jeunesse. Voilà qui a, entre
autres, pour conséquence de
menacer la survie de certains
cégeps tout en privant ces ré-
gions de l’apport et de la vita-
lité des jeunes pour leur déve-
loppement économique.
Pour contrer cet exode, le mi-
nistère de l’Enseignement su-
périeur vient de lancer un pro-
gramme de mobilité étudiante
interrégionale. Il s’agit d’encou-
rager des étudiants de Mont-
réal et de Québec à s’inscrire
dans des cégeps en région. On
cherche ainsi à faire d’une
pierre deux coups : donner un
coup de pouce aux cégeps en
manque d’étudiants tout en per-
mettant à de jeunes citadins de
découvrir le Québec.
Comme le lance tout sourire
Bernard Tremblay, président-
directeur général de la Fédéra-
tion des cégeps, « ce pro-
gramme permettra aux étu-
diants qui sont dans une réalité
urbaine de vivre autrement
qu’en faisant le tour de la Gas-
pésie sur le pouce durant une
semaine ! Il s’agit de leur faire
connaître une véritable expé-
rience de vie ».
Le gouvernement souhaite
pour sa part que les étudiants
des grands centres soient ten-
tés par « l’expérience extraordi-
naire des régions ».
Parfois, il s’agit
de si peu…
Sur tout, ce programme de
mobilité étudiante pour rait
faire « une belle petite dif fé-
rence » pour cer tains cégeps
en région, poursuit Bernard
Tremblay. Parfois, pour qu’un
programme de formation se
donne au collégial, il manque
deux, trois ou quatre étu-
diants, dit-il. « Alors, la venue
de quelques-uns pourrait faire
toute la différence. »
Ce programme sera déployé
dès l’automne 2016 dans 19 cé-
geps situés dans les régions
où une baisse de l’effectif étu-
diant est prévue. Ces cégeps
se partageront une somme de
1,5 million par année pour l’ac-
cueil d’étudiants provenant
des grands centres.
De la sor te, ces établisse-
ments pourront développer et
administrer un programme de
mobilité étudiante en fonction
de leurs caractéristiques, de
leurs programmes d’études,
de la clientèle visée et de leurs
particularités régionales.
Une par ticularité du pro-
gramme qui réjouit M. Trem-
blay est le fait que les sommes
vont être allouées aux régions,
et non pas par cégep. «C’est donc
dire que les régions qui comptent
plusieurs cégeps vont devoir me-
ner un exercice de répartition en-
tre les établissements, dit-il. Or,
cet exercice pourrait amener les
cégeps à partager entre eux leurs
meilleures pratiques.»
Le défi des particularités
régionales
Voilà d’ailleurs pourquoi la
Fédération des cégeps se ré-
jouit vivement de la mise en
œuvre du programme propo-
sée par la ministre de l’Ensei-
gnement supérieur. « Ce qui est
intéressant dans l’idée mise de
l’avant par M m e David, c’est
justement la souplesse du pro-
gramme qui permet de tenir
compte des par ticularités de
chaque région et de chaque cé-
gep », explique le représentant
des directions de cégep.
« Et nous aussi, comme fédé-
ration, nous allons chercher à
favoriser les meilleurs échanges
possible et une meilleure circula-
tion des idées, ajoute M. Trem-
blay. Notre défi, en fin de
compte, sera de trouver un équi-
libre entre une approche qui soit
cohérente pour l’ensemble du ré-
seau, mais qui tiendra compte
des particularités et des spécifici-
tés de chaque cégep. » Il s’agit en
outre de répondre à la fois aux
besoins de la population étu-
diante tout en assurant la vita-
lité des cégeps des régions
plus éloignées.
« Tout un défi ! », obser ve
Bernard Tremblay, puisqu’un
tel programme ne permettra
pas de contrer les baisses dé-
mographiques qui af fligent
cer tains cégeps. « Car, entre
vous et moi, un programme de
1,5 million par année, ce n’est
pas beaucoup ! Ce n’est sûre-
ment pas là-dessus que doit re-
poser la survie des cégeps. »
Il est d’ailleurs impossible
d’estimer le nombre d’étu-
diants qui pourraient se préva-
loir du programme : quelques
dizaines ou des centaines ?
« On ne peut vraiment pas le
dire puisque tout dépendra des
montants d’aide ou de bourse
qui pourraient être accordés à
chacun », précise M. Tremblay.
Pourquoi pas
l’international ?
Le p.-d.g. de la Fédération des
cégeps a néanmoins bon espoir
que ce programme intéressera
les jeunes citadins. Il espère
d’ailleurs qu’on se dirigera vers
des programmes de mobilité de
plus en plus importants, y com-
pris pour favoriser la mobilité
internationale. «Toutes les direc-
tions de cégep constatent que
cette préoccupation figure dans
les attentes des étudiants de cé-
gep. Mais pourquoi ne pas,
avant d’aller à l’international,
leur donner l’occasion de vivre la
réalité québécoise?»
M. Tremblay estime en ou-
tre qu’un programme qui per-
mettrait aussi de recruter des
étudiants étrangers intéressés
à s’installer ici répondrait à
plusieurs objectifs, dont celui
de régionaliser l’immigration.

Les propositions de la ministre David accueillies avec réserve

La ministre responsable de l’Enseignement
supérieur, M m e Hélène David, a avancé
quelques propositions de changement au
fonctionnement de l’enseignement supérieur,
dont notamment la création d’un Conseil des
universités et d’un Conseil des collèges. Il a
été aussi question de la possibilité d’of frir le
DEC par cumul d’AEC. Réactions de la CSQ
et de la FNEEQ.
PIERRE VALLÉE
Collaboration spéciale
le gouvernement pourrait confier à ce Conseil
des universités. « Si ce Conseil des universités
n’a comme mandat que celui d’établir des cotes et
faire des palmarès, je n’en vois pas l’intérêt. Il
faut que ce mandat en soit un de coordination et
de cohérence, et ce, pour l’ensemble de la commu-
nauté universitaire. »
Est-ce que la création d’un Conseil des uni-
versités sonne le glas du Conseil supérieur de
l’éducation ? C’est une idée qui circule. « Il ne
faudrait surtout pas, avance Mario Beauchemin.
Le Conseil supérieur de l’éducation est un orga-
nisme indépendant dont le mandat est de donner
des avis sur l’éducation. C’est un organisme indé-
pendant qui ne représente aucun intérêt ou
groupe particuliers. Si la création d’un Conseil
cette situation, la ministre envisage de don-
ner davantage de souplesse à ces collèges de
sorte qu’ils puissent mettre en place des pro-
grammes plus spécialisés et mieux ancrés
aux besoins du marché du travail de leurs ré-
gions respectives. « Ce que je crains, c’est que
ça nuise à la mobilité des étudiants si le pro-
gramme est trop spécialisé, estime Caroline
Senneville. Par exemple, un étudiant en fores-
terie à Trois-Rivières pourrait-il facilement
poursuivre ses études en foresterie à Ri-
mouski ? » Selon Mario Beauchemin, une
trop grande adéquation pourrait même nuire
à la mobilité des travailleurs une fois formés.
« Si la formation colle trop aux besoins spéci-
fiques d’une entreprise, qu’arrive-t-il si cette
entreprise ferme ses por tes ? Est-ce que la for-
mation de ce travailleur aura été suf fisam-
ment générique pour lui permettre de se repla-
cer ailleurs ? »
Selon Mario Beauchemin, la pénurie d’étu-
diants dans les collèges régionaux pourrait se
corriger si le gouvernement mettait en place un
programme de mobilité étudiante. « Un pro-
gramme d’aide financière pour soutenir les étu-
diants des régions urbaines, là où les pro-
grammes sont souvent contingentés, faute de
places, qui choisiraient alors de poursuivre leurs
études en région m’apparaît comme une bonne
piste de solution. » Il se réjouira sans doute d’ap-
prendre que le gouvernement vient tout juste
de lancer pareil programme.

U n Conseil des universités servirait-il à rem-

placer la défunte Conférence des recteurs
et principaux des universités du Québec (CRE-
PUQ) ? « Si la CREPUQ s’est dissoute, explique
Mario Beauchemin, vice-président de la CSQ,
c’est que les universités québécoises sont devenues
au fil du temps des petits châteaux. Aujourd’hui,
elles se font concurrence, ce qui est peu propice à
un climat de coordination. Si le Conseil des uni-
versités reproduit la CREPUQ, je ne vois pas
comment ça pourrait marcher. »
Selon Mario Beauchemin, le succès d’un
des universités mène à l’abolition du Conseil su-
périeur de l’éducation, alors nous sommes contre
la création d’un Conseil des universités. » Une
opinion que partage Caroline Senneville. « Le
Conseil supérieur de l’éducation a un mandat
très large, qui va de la petite enfance jusqu’au
doctorat. Il faut donc le préserver. Par contre, il
faut s’assurer qu’il n’y a pas de dédoublement en- Presses de l’Université du Québec
tre le mandat du Conseil supérieur de l’éducation
et celui du Conseil des universités. »
Le niveau collégial

On a tous besoin de savoir

Conseil des universités repose sur sa composi-
tion. « Les directions des universités doivent évi-
demment en faire partie, mais il faut aussi que
le personnel enseignant ainsi que les étudiants
trouvent une place à cette table. De plus, il faut
que toutes ces personnes arrivent à travailler en
collégialité. »
Caroline Senneville, présidente de la
FNEEQ, s’interroge sur l’éventuel mandat que
Quant à la création d’un Conseil des collèges,
les deux syndicalistes la voient d’un bon œil,
mais ont toutefois certaines réserves. « Les prin-
cipes que nous avons évoqués pour le Conseil des
universités doivent être les mêmes pour le Conseil
des collèges, affirme Caroline Senneville. Tous les
intervenants de la communauté collégiale doivent
y siéger et non seulement les directions. »
POUR AGIR
À ce sujet, Mario Beauchemin y va d’une
suggestion. « Il y a déjà eu un genre de conseil
autrefois, mais il a été aboli lors de la réforme Au cours des 50 dernières années, le Québec
Robillard au début des années 90 et remplacé a connu une grande effervescence en matière
par la Commission d’évaluation de l’enseigne-
ment collégial. Si le nouveau Conseil des col- d’éducation. Qu’en est-il donc 50 ans plus tard ?
lèges vient remplacer la Commission d’évalua- Cet ouvrage dresse le portrait de l’évolution
tion et en assume le mandat, je suis d’accord. Si-
non, ce n’est qu’une autre structure que l’on du système éducatif québécois et des
ajoute au réseau collégial. » politiques éducatives, dont le rapport Parent.
La ministre David envisage aussi la possibi-
lité de permettre l’obtention d’un DEC par cu-
mul d’AEC. « C’est une pente dangereuse, croit 50 ans d’éducation au Québec
Caroline Senneville. D’une part, les collèges ont Sous la direction de Pierre Doray et Claude Lessard
beaucoup de latitude dans la création des AEC,
alors comment en comparer la valeur ? D’autre 308 pages | ISBN 978-2-7605-4509-0
par t, n’y a-t-il pas là un risque de créer deux
DEC de valeur différente, ce qui pourrait dévalo- PDF
riser le DEC régulier ? Il ne faut pas oublier que 38$ PAPIER 2799$ EPUB
le DEC régulier est un diplôme d’État, qui doit
avoir la même valeur pour tous. Que vous obte- Plus de
niez un DEC à Gaspé ou à Montréal, il doit don- 1 400 livres
ner accès aux mêmes compétences et doit avoir la
même valeur partout sur le territoire québécois. » à feuilleter
Et que faire de la formation générale ? « À mon
avis, avance Mario Beauchemin, un DEC par
cumul d’AEC n’est envisageable que si la forma-
AU SERVICE DE LA COMMUNAUTÉ PUQ.CA

tion générale est obligatoire. »

UNIVERSITAIRE DEPUIS 1969
JACQUES NADEAU LE DEVOIR Le cas des régions
La ministre responsable de l’Enseignement Plusieurs collèges en région souf frent
supérieur, Hélène David d’une pénurie d’étudiants. Pour cor riger
H 8 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6

RENTRÉE SCOLAIRE

DAVID AFRIAT LE DEVOIR

En raison de la surpopulation des écoles primaires, il est devenu dif ficile d’of frir des ser vices de qualité aux élèves.

SURPOPULATION À LA CSDM

Le manque de locaux complique la tâche des professeurs

Elle sera encore très nombreuse, en 2016, la
nouvelle population du primaire à frapper aux
portes de certaines écoles de la Commission
scolaire de Montréal (CSDM). L’Alliance des
professeures et professeurs de Montréal
(APPM) s’inquiète au sujet des places de qua-
lité qui seront disponibles pour ces élèves dans
un parc immobilier déjà fragilisé.
RÉGINALD HARVEY
Collaboration spéciale
core des problèmes en 2016 dans Ahuntsic-Bor-
deaux-Car tier ville, dans Saint-Michel Nord,
dans Rosemont, dans Notre-Dame-de-Grâce et
dans Côte-des-Neiges. En se basant sur les don-
nées de 2015, elle laisse savoir que « le nombre
de classes qui manqueraient et qu’il faudrait
créer se situe à environ 280 ».
Elle attribue les causes de cette surpopula-
tion au nombre élevé d’élèves issus de l’immi-
gration sur le territoire de la CSDM, aux mini-
baby-booms sur venus au cours des dernières
années et à une migration des gens vers cer-
tains quartiers.
Si une telle augmentation des effectifs a de quoi
tains ont eu lieu, mais il demeure toute une liste
d’établissements où ceux-ci se font attendre.»
Investir rapidement
Il en résulte qu’il est devenu difficile dans ces
cas-là d’offrir des services de qualité aux élèves.
Des raccourcis plutôt inappropriés sont pris pour
y arriver: «Par exemple, on va souvent réquisition-
ner les bibliothèques, les différents locaux de spécia-
listes comme les professeurs de musique ou d’arts
plastiques ; on partage aussi des espaces avec les
services de garde. Donc, la réalité est difficilement
vécue par les divers membres du personnel, dont
les enseignants, et surtout par les élèves.»
constr uction d’écoles ; M m e Renaud faisait
preuve d’inquiétude et de scepticisme sur la
part de cette somme qui serait dirigée vers la
CSDM dont les besoins sont criants.
Ce qui plus est, aucune nouvelle école n’a été
construite depuis longtemps: «On tarde à le faire
pour répondre aux besoins liés à la surpopulation
dans certains quartiers. » Le gouvernement doit
tenir compte dans les plus brefs délais des de-
mandes qui lui sont acheminées: «Il faudra atten-
dre jusqu’à quatre ou cinq ans entre l’achemine-
ment d’un projet et sa mise en chantier.»
Il apparaît impossible à M m e Renaud de
fonctionner de cette façon sur une aussi

P résidente de l’Alliance pour un deuxième

mandat, Catherine Renaud rapporte qu’il
existe des quar tiers qui seront plus af fectés
que d’autres par ce nombre supplémentaire
d’élèves à la CSDM.
« Si la tendance se maintient », il y aurait en-
la réjouir, Catherine Renaud n’en déplore pas
moins que le manque d’espace cause de sérieuses
difficultés dans les circonstances actuelles : « Il
n’est pas simple de répondre aux besoins. On sait
que la commission scolaire réclame des agrandisse-
ments de certaines écoles année après année; cer-
Catherine Renaud pose le constat « qu’on est
en attente d’investissements de la part du gouver-
nement pour agrandir les écoles ». Au moment
de l’entrevue, le ministère de l’Éducation venait
d’annoncer qu’une somme de 553 millions se-
rait versée en 2016-2017 pour la rénovation et la
longue période de temps : « Si on dit que l’édu-
cation est une priorité nationale, si le premier
ministre dit qu’il est celui de l’éducation, il doit
prendre acte de cette situation et intervenir ra-
pidement afin que les fonds nécessaires soient
débloqués pour y remédier. »

MISE À NIVEAU DES BÂTIMENTS DE LA CSDM

Il manque de personnel
pour entretenir les écoles
Le gouvernement du Québec annonçait dans son dernier budget que des montants supplémen-
taires de 1,2 milliard seront consacrés à l’éducation ; environ 500 millions de dollars de cette
somme seront dirigés vers les ser vices aux élèves et 700 millions seront investis dans les infra-
structures. Dans le seul territoire de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), près de 200
écoles se retrouvent dans un état qui nécessite des soins plus ou moins urgents et ponctuels.

RÉGINALD HARVEY ser vices publics de la CSN tres reconstruites, ce qui fait
Collaboration spéciale (FEESP). qu’on parle aussi de déménage-
Le diagnostic suivant a été ments d’élèves en plein milieu

P lus précisément, 191 éta-

blissements sont dans
cette situation, relève Sylvie
Tremblay, vice-présidente-tré-
sorière de la Fédération des
employées et employés des
posé : « Il y a dans bien des cas
des besoins criants : des toi-
tures sont en mauvais état et
de l’année scolaire. »
Elle remonte dans le passé
pour mieux faire comprendre
des problèmes sérieux de moi- la dégradation actuelle : « Si
sissure se posent. Des bâtisses
ont même été détruites et d’au- VOIR PA GE H 9 : ÉCOLES

JACQUES NADEAU LE DEVOIR

En avril dernier, le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, a annoncé un investissement de
370 millions de dollars pour la rénovation des écoles, entre autres.
 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6 H 9

FRUSTRÉS
SUITE DE LA PAGE H 6
Conseil du trésor qui pose problème », dit-il.
Les négociations ont même donné lieu à un
affront le printemps dernier.
« Les représentants du Conseil du trésor nous
ont dit que nos arguments les ont fait réfléchir et
qu’ils allaient par conséquent créer un comité
d’évaluation de la complexité de nos emplois, ra-
conte Richard Perron. Voilà qui était une bonne
nouvelle. »
Cependant, ce syndicat a été exclu du comité !
« Imaginez donc, les autres syndicats sont invités à
participer à ce comité, mais pas le SPGQ, lance,
incrédule, M. Perron. Laissez-moi vous dire que
cela a fait des flammèches et qu’on s’est dit qu’on
allait “se revoir” à la rentrée scolaire… »
Gaétan Barrette à la rescousse ?
Pour sortir de l’impasse, Richard Perron sug-
RENTRÉE SCOLAIRE
gère de recourir aux responsables politiques,
« qui, seuls, peuvent changer cette façon de voir
les choses », dit-il.
Il cite ainsi la façon de faire du ministre de la
Santé. « Comme disait Gaétan Barrette, vient un
moment où les dirigeants des organisations doi-
vent s’asseoir pour régler la négociation. “C’est
comme ça que ça a toujours marché et que ça
marchera toujours”, m’a un jour dit le Dr Bar-
rette et, depuis ce temps, je le cite ! », lance,
amusé, le chef syndical.
Hélas, celui-ci attendait toujours, au moment
de mettre sous presse, de rencontrer la minis-
tre de l’Enseignement supérieur « pour l’inviter,
insiste-t-il, à intercéder auprès de son collègue du
Trésor afin qu’on débloque la situation ». Mais
une telle rencontre a été repor tée quelques
fois, déplore-t-il.
« Nos membres ne lâcheront pas tant qu’il
n’y aura pas une reconnaissance de leur exper-
tise qui se reflétera dans les échelles sala-
riales », prévient avec fermeté le chef
syndical.
ÉCOLES
SUITE DE LA PAGE H 8
on revient une quinzaine d’an-
nées en arrière, il est certain que
l’entretien des bâtiments ne s’est
pas fait de la bonne façon. Il y a
eu négligence et sous-finance-
ment de ce côté-là, ce qui fait
qu’on récolte ce qu’on a semé.»
Les personnels et l’argent
Pour le personnel rattaché à
la Fédération, les tâches se
complexifient: «Ça devient pour
eux un fichu casse-tête; et je parle
notamment ici des personnes af-
fectées aux services de garde, des
ouvriers et des préposés à l’entre-
tien. Ces gens-là sont appelés à
ramasser les pots cassés.»
Il ressor t des propos de donc plus nombreux et les lo-
Mme Tremblay que les 700 mil- caux à entretenir le seront
lions de dollars prévus en in- aussi. Et durant cette période, le
vestissements et qui nombre de bras pour
sont destinés à la effectuer le travail de-
mise à jour des infra- Les bâtiments meurera le même. »
structures seront in- vont continuer Dans un tel
suffisants pour colma- contexte, les bâti-
ter les brèches : « Je à se détériorer ments vont continuer
dirais qu’ils le seront à se détériorer et il
parce que’au fil des et il deviendra deviendra difficile de
années, il y a eu des rattraper les retards
coupes en éducation et difficile accumulés pour les
que la priorité est ap- de rattraper maintenir en bon état
parue du côté du ser- et pour faire en sorte
vice aux élèves. » les retards qu’ils soient aptes à
L’entretien des bâti- offrir les services re-
ments a été négligé : « On a eu quis aux élèves : « Tout cela
moins de monde pour le faire sans oublier les coûts afférents
pendant que la tâche s’est alour- à la préservation du patri-
die : en 2016-2017, l’augmenta- moine, dont on doit tenir
tion du nombre d’élèves devrait compte à Montréal », conclut la
se chif frer à 1800 ; ils seront vice-présidente.
H 10 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 7 E T D I M A N C H E 2 8 A O Û T 2 0 1 6

RENTRÉE SCOLAIRE
Idello, la nouvelle plateforme numérique éducative de TFO
CAROLINE RODGERS qui comprend des pédagogues. » ce contenu avec les élèves et
Collaboration spéciale Idello a eu un ancêtre : la cela permet à l’acte pédago-
plateforme éducative TFO, qui gique de prendre plus de sens,

D ifficile de résister à l’idée

d’une caverne d’Ali Baba
contenant 8000 ressources
éducatives et pédagogiques.
Pourtant, au Québec, encore
peu de gens connaissent
Idello, une plateforme numé-
rique lancée en février der-
nier, accessible sur abonne-
ment, qui s’adresse tant aux
enseignants qu’aux élèves et
à leurs parents.
Français, mathématiques,
histoire, musique, santé, vie
animale : il y a de tout sur
Idello, qui est conçue par le
Groupe Média TFO, le média
public francophone de l’Onta-
rio. On y trouve des produc-
tions maison puisées à même
la chaîne télévisée de TFO,
tandis que d’autres sont des
coproductions ou des acquisi-
tions. Une vaste majorité des
ressources, soit de 6000
à 7000, est constituée de vi-
déos dont la durée peut aller
de trente secondes à plus
d’une heure. On y trouve
aussi des applications numé-
riques, des jeux et du maté-
riel pédagogique qui peut être
utilisé en classe.
« Il y a aussi du contenu exclu-
sif à Idello, indique Julie Caron,
directrice principale de l’ap-
prentissage numérique chez
Groupe Média TFO. Les conte-
nus sont sélectionnés pour leur
valeur éducative par une équipe
existait depuis plusieurs an-
nées et qui était destinée avant
tout aux enseignants.
« La principale nouveauté,
avec Idello, c’est l’idée d’ouvrir
la plateforme à l’ensemble des
intervenants du monde sco-
laire, donc aussi aux élèves et à
leurs parents. Il y a des ensei-
gnants qui utilisent notre maté-
riel en classe, de toutes sor tes
de façon. On leur fournit des
outils de travail pour préparer
des cours et des activités péda-
gogiques, avec des dossiers thé-
matiques. Ils utilisent le maté-
riel pour faire leur prépara-
tion, mais aussi en classe, avec
les élèves. »
Avant d’arriver en classe
Ces outils pédagogiques
sont par ticulièrement utiles
aux enseignants qui ont re-
cours à la stratégie de la
« classe inversée ».
« La classe inversée est une
nouvelle stratégie pédagogique
qui propose une prise de
contact des contenus éducatifs à
la maison avant qu’ils soient
abordés en classe, explique Ju-
lie Caron. Les vidéos seront
donc vues par les élèves à la
maison, avant le cours, en
étant encadrées par des
consignes ou des activités à réa-
liser. Le lendemain, quand
l’élève revient en classe, l’ensei-
gnant fait les exercices reliés à
parce que le contenu a été préa-
lablement abordé par l’élève. »
Par exemple, pour appren-
dre la règle des participes pas-
sés, l’élève va regarder une
courte vidéo à la maison en ré-
pondant à un questionnaire ou
en prenant des notes. Une fois
de retour en classe, l’ensei-
gnant montrera par fois de
nouveau la vidéo aux élèves,
ou passera directement aux
exercices individuels ou en
équipe sur la matière.
« Cela permet de maximiser le
temps en classe pour mieux ab-
sorber la matière. C’est aussi
très intéressant pour les parents,
sur tout quand les élèves arri-
vent en cinquième ou en sixième SOURCE IDELLO
année. Souvent, les concepts étu- Français, mathématiques, histoire, musique, santé, vie animale : il y a de tout sur Idello, qui est
diés en classe à ces niveaux sont conçue par le Groupe Média TFO, le média public francophone de l’Ontario.
lointains dans la mémoire des
parents. Ces vidéos donnent une respond à un ensemble de va- collaboratif et favoriser les d’intérêts pour échanger sur
idée de ce que l’enfant apprend à leurs. Ce qui nous inspire parti- échanges entre les enseignants, leur pratique pédagogique et
l’école et permettent au parent culièrement est de nous posi- qu’ils soient dans une même sur leur utilisation ou leur
de reprendre contact avec les tionner comme un joueur à école ou qu’ils fassent par tie appréciation des ressources
matières enseignées. » l’avant-garde de l’apprentissage d’une même communauté d’in- de la plateforme.
numérique. On veut mettre de térêts pour retrouver d’autres « À par tir de septembre, les
Partager le savoir l’avant les compétences du enseignants au Canada qui enseignants vont pouvoir pro-
Idello permet également à XXIe siècle, comme la créativité, partagent ces intérêts. » poser eux-mêmes des activités
ses utilisateurs de par tager la collaboration, la communica- Les enseignants peuvent ou des fiches pédagogiques qui
du contenu. Un enseignant, tion, le développement du sens donc créer un profil précis et deviendront accessibles aux au-
par exemple, peut par tager critique et le leadership. Ce sont recevoir des suggestions de tres membres. Tout le monde
des activités qu’il a faites en des valeurs qui inspirent non contenu en fonction de ce pourra enrichir le contenu et
classe en lien avec un contenu seulement le choix du contenu, profil. Prochainement, une l’expérience des éducateurs et
de la plateforme. mais la façon dont la plate- nouvelle fonctionnalité des autres utilisateurs. Les en-
« La philosophie éducative forme elle-même se déploie dans d’Idello permettra aux mem- seignants sont généralement
qui inspire la sélection des ses activités et ses fonctionnali- bres de créer des groupes en plutôt généreux et fiers de par-
contenus de la plateforme cor- tés. On veut promouvoir le volet fonction de leurs champs tager ce qu’ils font. »

CSQ FNEEQ
SUITE DE LA PAGE H 3 SUITE DE LA PAGE H 4

présidente juge que la priorité est ailleurs : membres et qu’elle se soit portée volontaire
« L’important c’est d’empêcher le décrochage et de pour l’organisation de ce nouveau Sommet, elle
faire en sor te que nos élèves obtiennent un di- ne fait pas cavalier seul. « Nous travaillons de
plôme, que ce soit à 20 ou à 16 ans. » Elle répète concer t avec l’ensemble du monde syndical de
qu’il faut agir en amont et rappelle que 46 % de l’éducation, pas seulement celui des enseignants,
nos élèves en difficulté n’obtiendront pas de di-
plôme. « Si le ministre souhaite faire un change-
ment important, il faudrait qu’il mentionne que
La force mais aussi celui des employés de soutien, tout
comme nous travaillons avec l’ensemble des
groupes étudiants. »

syndicale
l’école d’aujourd’hui n’est pas celle d’hier et ne Et le gouvernement dans tout cela ? « Nous
sera pas celle de demain et qu’il faille repenser le n’avons pas encore pris de décision quant à la pré-
système. » Selon elle, il est primordial de s’atta- sence du gouvernement. À ce sujet, il y a présente-
quer à la question de l’égalité des chances et de ment deux écoles de pensée. La première serait
la réussite éducative pour tous ; il s’agit vraiment
de la bonne priorité. « Pour ce qui est des moyens,
il faut les aborder dans un ensemble, avec des me-
sures qui concernent l’école, mais aussi d’autres
en éducation ! d’inviter le gouvernement uniquement en tant
qu’observateur, la seconde serait d’en faire un par-
tenaire du Sommet. Mais dans un cas comme
dans l’autre, il n’est pas question que ce Sommet
qui concernent la société en général ». se déroule sous le contrôle du gouvernement. »
Dans son plan, Sébastien Proulx ressort l’idée
d’un ordre professionnel des enseignants, idée Un vaste chantier
dont on avait déjà entendu parler en 2003 par le S’il est trop tôt pour connaître les détails du
Parti libéral et en 2011 par la Coalition avenir contenu qui sera abordé lors de ce prochain
1617-001

Québec. « Certains chercheurs mettent de l’avant
que pour avoir une éducation de qualité, il faut
avoir des enseignants mieux formés et mieux en-
cadrés et que pour y arriver, il
« On sent
un ministre
faut mettre sur pied un ordre
professionnel », dit Louise
Chabot. Elle ajoute que la
à l’écoute, qui première mission d’un ordre
professionnel est avant tout
nous a même de protéger le public et que
toutes les démonstrations
dit que si son ont été faites que dans la loi
sur l’instr uction publique,
ministère avait c’est exactement ce qu’on
s’exerce à faire. « Du côté des
fait des enseignants, on sait très bien
erreurs, que ce n’est pas un ordre pro-
fessionnel qui va régler les
il allait problèmes qu’on connaît ac-
tuellement en éducation. Il
les corriger ! » faut favoriser l’autonomie et
la formation continue, mais
ce n’est pas en mettant des contraintes excessives
qu’on va y arriver. »
Revoir le système
On ne se le cache pas, ce que souhaite
Louise Chabot, c’est une réforme en profon-
deur du système d’éducation avec une ap-
proche globale des problèmes. « Les derniers
états généraux en éducation remontent à plus de
20 ans. Ce n’est peut-être pas nécessaire de re-
commencer tout ce long processus, mais il faut
un minimum de consultation des milieux. Il faut
prendre le temps de se doter d’une véritable poli-
tique nationale en éducation qui inclura aussi
l’enseignement supérieur. »
Une rencontre avec le ministre est prévue
avant la rentrée. « On sent un ministre à
l’écoute, qui nous a même dit que si son minis-
tère avait fait des erreurs, il allait les corriger ! »
La CSQ ne peut que saluer l’idée qu’on veuille
s’attaquer aux vrais problèmes de la réussite
et de la persévérance. Dans un deuxième
temps, on se réjouit qu’on veuille mobiliser les
acteurs du milieu. « Pour nous, ça signifie cer-
taines conditions, comme d’être consultés.
Quand le ministre dit vouloir donner plus d’au-
tonomie aux enseignants, il est important que
ce soit une autonomie pédagogique et non pas
administrative. »
Louise Chabot considère que ce changement
de cap est une opportunité à saisir : « L’éduca-
tion, c’est une priorité pour les citoyens et, si dans
les campagnes électorales on parle rarement
d’éducation, là on s’aperçoit que le vase a dé-
bordé et que la population veut s’assurer que ses
enfants auront les moyens d’être de vrais citoyens
et qu’on leur donne toutes les chances. On ne
peut pas avoir une société économiquement et so-
cialement forte si on abandonne l’éducation. »
CSN
SUITE DE LA PAGE H 3
La CSN préconise la fré-
quentation des CPE pour les
enfants de quatre ans.
« On dit qu’ils ne les fré-
quentent pas de toute façon,
mais pourrions-nous trouver
des moyens de les amener à les
fréquenter ? » , questionne
Mme De Sève.
Pour ce qui est de la créa-
tion d’un ordre professionnel,
la CSN croit que le gouverne-
RENTRÉE
SUITE DE LA PAGE H 6
dit le “premier ministre de
l’Éducation” agira en consé-
quence. À vrai dire, nous
sommes encore très loin de ce
dont on a besoin pour un
fonctionnement optimal des
cégeps. »
Ce qu’attendent en outre et
« avec impatience » les direc-
tions des cégeps, ce sont les
sommes que le gouvernement
fédéral a annoncées dans le ca-
dre de son Fonds d’investisse-
ment stratégique dédié à l’en-
seignement supérieur et à la
recherche, rapporte M. Trem-
blay. « Difficile pour nous de sa-
voir à quoi nous en tenir
puisqu’il faut aussi que s’ajou-
tent des sommes complémen-
taires provenant d’autres
sources. Nous attendons donc
les résultats du programme fé-
déral en concer tation avec le
gouvernement du Québec. »
Vers un Conseil
des collèges ?
Le 12 juillet, Le Devoir révé-
lait que la ministre de l’Ensei-
gnement supérieur songe à
créer un Conseil des collèges
ment devrait plutôt travailler
avec les structures en place.
« Il peut y avoir des amélio-
rations à faire pour s’assurer
de la qualité de l’enseigne-
ment, dit-elle. Par exemple,
pourrait-on revoir l’évaluation
du stage ? »
Même chose pour la créa-
tion de l’Institut d’excellence
en éducation.
« On a déjà le Conseil supé-
rieur de l’éducation, affirme Vé-
ronique De Sève. A-t-on besoin
de modifier son mandat pour
avoir des améliorations plutôt
que de créer un institut ? »
et un Conseil des universités.
Hélène David a ainsi mandaté
Claude Corbo et Guy Demers
pour mener des consultations
sur l’implantation de ces
conseils. M. Demers doit d’ail-
leurs rencontrer sous peu les
partenaires du réseau collégial
puis formuler des recomman-
dations dans un rapport qu’il
devrait déposer cet automne.
Ber nard T remblay men-
tionne ne pas avoir encore ren-
contré Guy Demers et ne pas
savoir non plus à quoi s’en ter-
nir quant au rôle et au fonc-
tionnement d’un éventuel
Conseil des collèges.
« Nous sommes en attente
d’une proposition qui serait for-
mulée par M. Demers, dit-il. À
ce stade-ci, on ne peut que sup-
poser… Mais je vous dirai que
nous souhaitons qu’il s’agisse
d’une instance qui permettra
au réseau collégial de se déve-
lopper à nouveau. »
Le p.-d.g. de la Fédération
des cégeps souligne incidem-
ment que ce réseau fêtera ses
50 ans l’an prochain. « Le ré-
seau des cégeps a permis au
Québec — qui était jadis l’une
des sociétés les moins scolari-
sées en Occident — de devenir
un chef de file en éducation, dit-
il. Et ce réseau est à présent cité
partout dans le monde ! »
À ses yeux, le plus urgent
demeure toutefois très simple
et loin des réformes de struc-
tures.
« Il faut donner les ressources
aux gens dans les écoles pour
qu’ils puissent faire leur travail
et s’assurer que les enfants arri-
vent en classe le ventre plein.
C’est ainsi qu’on pourra édu-
quer nos enfants et qu’ils pour-
ront devenir des adultes capa-
bles de s’adapter dans les mo-
ments plus difficiles. C’est pour-
quoi l’éducation est un investis-
sement pour la société et non
une dépense. »
À preuve, cite-t-il, l’OCDE
a déjà mené une analyse du
réseau collégial québécois
pour conclure qu’il s’agit là
d’une formule remarquable
qui devrait êtr e expor tée.
« De notre côté, poursuit
M. T remblay, nous sommes
sollicités par nos collègues du
Sénégal, qui nous disent
qu’après avoir étudié les dif fé-
rents modèles, ils tr ouvent
que le modèle québécois est le
meilleur. On a aussi beau-
coup d’appels de pays d’Amé-
rique latine qui sont à repen-
ser leur système d’éducation et
qui nous disent qu’après avoir
comparé les systèmes améri-
cain, français et québécois, ils
estiment que le nôtre est par-
ticulièrement intéressant. »
Le système collégial est
l’une des richesses du Qué-
bec, déclare Bernard Trem-
blay, « et nous espérons qu’un
conseil permettra de faire des
constats sur la qualité de l’en-
seignement qui est of fert dans
nos cégeps. Nous espérons éga-
lement que ce conseil sera en
mesure de fournir au ministre
de l’Enseignement supérieur
des avis sur la façon de faire
progresser le réseau collégial
qui, présentement, stagne un
peu… par manque de res-
sources et de souplesse ».
Sommet sur l’enseignement supérieur, un thème
majeur semble ressortir. « S’il y a un thème qui
pourrait chapeauter l’ensemble des activités et des
contenus de ce sommet, je
le résumerais ainsi : “ À « Avec un tel va-
quoi ça sert l’enseignement
supérieur au Québec ? En et-vient, on peut
a-t-on une idée claire ? La
société québécoise a-t-elle se demander si
une vision d’ensemble de ce
qu’est et pourrait être l’en- le gouvernement
seignement supérieur au actuel a une
Québec?”»
Et certains sujets s’im- véritable vision
posent d’emblée. C’est le
cas de l’accessibilité aux d’ensemble de
études supérieures. On
peut donc avancer sans ce que doit être
crainte que la question de l’enseignement
la gratuité scolaire sera
au menu. « Mais il y a supérieur au
aussi la question de l’ac-
cessibilité aux études supé- Québec. »
rieures en région, là où
l’on trouve la majorité des étudiants de première
génération aux études supérieures. Peut-on met-
tre en place des mécanismes d’aide afin de mieux
soutenir les étudiants en région ? »
Le fonctionnement des universités sera aussi
scruté. « Présentement au Québec, on assiste à la
création d’un marché des études universitaires.
Chaque établissement cherche à se démarquer et
à augmenter son attractivité afin de pouvoir re-
cruter davantage d’étudiants. Est-ce la bonne
voie ? Faut-il rappeler que le réseau universitaire
au Québec est principalement financé par les de-
niers publics ? Est-il normal que les universités se
concurrencent entre elles ? Ne serait-il pas plutôt
souhaitable qu’elles collaborent ? »
Il faut aussi, selon Caroline Senneville, se pen-
cher sur le but de l’enseignement supérieur.
«Lorsqu’on pense à l’enseignement supérieur, c’est
d’abord la transmission des savoirs qui vient en
tête. Mais il ne faut pas oublier que l’enseignement
supérieur produit aussi des savoirs. C’est une mis-
sion fondamentale qu’il ne faut pas négliger.»
Une autre question qui sera soulevée est
celle de l’adéquation entre la formation univer-
sitaire et le marché de l’emploi. « Que la forma-
tion en enseignement supérieur, au collégial
comme à l’université, tienne davantage compte
des besoins du marché de l’emploi ne nous pose
pas de problème. Par contre, il ne faut pas ne la
réduire qu’à cela. On ne peut pas se permettre
d’avoir une vision uniquement utilitaire de l’édu-
cation. Il faut aussi se rappeler que l’éducation
est l’un des piliers importants de nos sociétés dé-
mocratiques. Je veux bien que l’éducation serve à
former des travailleurs, mais elle doit aussi en
même temps être en mesure de former des ci-
toyens et des êtres humains épanouis. »

iP xelsac
e n v r
Le tour
du monde
MANON DUMAIS
Le Devoir
Q u’ont en commun le pro-
phète Jésus de Naza-
reth, issu du peuple essé-
nien, les Templiers, accusés
d’hérésie par le roi de
France Philippe IV le Bel,
et les pirates, qui semaient
la terreur sur les mers ?
À première vue, pas grand-
chose… Et pourtant, si l’on
se fie aux incroyables dé-
couvertes de l’archéologue
sous-marin Barry Clifford
et de l’historien Scott Wol-
ter, ils auraient bien plus
en commun qu’on pourrait
le croire. Parcourant les
quatre coins du monde, de
Madagascar jusqu’en Terre
sainte, les deux explora-
teurs iront d’hypothèses
extravagantes en surprises
au cours de cette première
saison de Pirates et trésors des
Templiers, qui s’annonce
riche en rebondissements.
Parions que vous ne regar-
derez plus le Jolly Roger,
pavillon noir des pirates et
corsaires, du même œil…
Lundi, Historia, 22 h
Le gentleman
exterminateur
Avertissement: SOS Infes-
tation risque de vous donner
la chair de poule avec ses
bestioles grouillantes. Une
fois le dégoût surmonté,
force est de constater que
cette série va bien au-delà
de l’extermination de
punaises de lit. Secondé par
son fils Nathaniel et sa bru
Mélanie, Har old Leavy
prend son métier d’exter-
minateur très à cœur. Pétri
d’empathie et de compas-
sion, il devient pour ses
clients, dont certains sont
en détresse, démunis ou
prisonniers de la misère, un
inestimable soutien moral.
Une série documentaire
émouvante qui pose un re-
gard humain sur la société.
Mardi, Canal D, 19 h
À la conquête des saveurs
Avant de remporter la fi-
nale du concours culinaire
télévisé Les chefs en 2014 et
de devenir chef exécutif au
Laurea à Montréal, le jeune
chef Hakim Chajar a roulé sa
bosse dans des restos de la
Provence, de Barcelone et
de la Californie. Dans la nou-
velle émission Inspiration chef,
on le suit au cours de son pè-
lerinage dans les cuisines du
monde, lequel mettra l’eau à
la bouche des fins gourmets
comme des grands gour-
mands. Né au Maroc, Ha-
kim Chajar retourne voir
celle qu’il considère comme
l’une des meilleures cuisi-
nières du monde grâce à sa
façon d’allier les parfums, sa
mère. Alors que tous deux
préparent un couscous, on
regrette qu’Inspiration chef,
soigneusement réalisé par
Charles Martel, ne soit pas
disponible en odorama.
Jeudi, Casa, 21 h
LE GUIDE DES ÉCRANS
L’ AGENDA
Afin que Mirador soit au diapason avec l’actualité, Jacques Savoie a concocté des intrigues s’inspirant des réformes de la santé, du
financement des partis politiques et des paradis fiscaux.
TÉLÉVISION
Mirador :
émotion et profondeur
Jacques Savoie scelle le destin du clan Racine
MANON DUMAIS
I
Le Devoir
l y a cinq ans, Isabelle Pelletier et
Daniel Thibault avaient renoncé à
écrire la troisième saison de
Mirador afin de s’occuper de leurs
quatre enfants, dont l’un se remet-
tait de la maladie de Henoch-Schön-
lein. Durant les derniers épisodes
mouvementés de la deuxième saison, les
spectateurs diffusaient le mot-clic #guerisvi-
tegabou. Depuis, le couple de scénaristes
s’est remis au travail et a livré la comédie
familiale La vie parfaite, puis le drame judi-
ciaire Ruptures, dont on attend impatiem-
ment le retour à ICI Radio-Canada Télé.
Et Mirador dans tout cela? Les droits de la
série ayant été achetés, celle-ci renaît de ses
cendres sous la plume de Jacques Savoie
(Les Lavigueur: la vraie histoire, Le berceau des
anges). La commande de la script-éditrice
Estelle Bouchard était claire: clore la série
sans possibilité d’une quatrième saison. En
six épisodes, diffusés à raison de deux par
soir lundi, mardi et mercredi sur Séries +
(qui sera débrouillée!), le scénariste émérite
scellera donc le destin de Richard, de Luc et
de Philippe Racine (Gilles Renaud, David
La Haye et Patrick Labbé).
«Je suis le spécialiste des six épisodes! s’ex-
clame Jacques Savoie au téléphone. C’est un
format que j’aime beaucoup et je pense qu’il a
de l’avenir. Les gens n’ont plus autant de
temps qu’avant pour regarder des séries de
26 épisodes. Ce format-là permet de raconter
une seule histoire; au-delà de six épisodes, on
a tendance à écrire des épisodes bouclés avec
une histoire qui plane vaguement au-dessus
de tout ça. Faire du six épisodes, ça se
rapproche de l’écriture d’un long-métrage.»
Vers plus de profondeur
Afin de mieux connaître l’univers de la
firme de relations publiques Mirador,
Jacques Savoie a regardé les deux pre-
mières saisons d’un œil analytique, à la re-
cherche de pistes à explorer. Selon l’entente
convenue avec le producteur et les auteurs,
le scénariste avait carte blanche. Après avoir
écrit les six épisodes, il a rencontré Isabelle
Pelletier et Daniel Thibault.
«C’était vraiment intéressant, car c’était une
discussion de scénaristes qui parlent de ce qui
est arrivé aux personnages, comme un échange
où on prend des nouvelles de sa famille. On
s’est très bien entendus; Isabelle m’a même dit
qu’elle avait étudié mon roman Les portes
tournantes au cégep. Je crois que l’écriture n’a
pas d’âge. Je n’ai pas d’âge quand j’écris: le
matin, j’écris de 21 ans, l’après-midi, un rôle
de 71 ans. Avec Isabelle et Daniel, on n’est pas
as
e p
À n quer
man
L’ennemi
SEMAINE DU 27 AOÛT AU 2 SEPTEMBRE 2016 intérieur
STÉPHANE BAILLARGEON
Le Devoir
C e titre ne passe pas par
quatre chemins, va
droit au sujet : Okkupert en
nor végien, qui a donné
Occupied en anglais et
maintenant Envahis dans
la version française que
dif fuse Ar tv. La série fait
d a n s l a s c i e n c e - fi c t i o n
politique, genre rarement
exploré par la télé, toutes
langues confondues.
La production imagine
que, dans un avenir proche,
la Norvège dévastée par les
changements climatiques
décide de cesser sa produc-
tion pétrolière et gazière
au profit d’une nouvelle
source d’énergie propre au
thorium. L’Europe n’a pas
adapté ses usines et ses
transports. Elle demande
alors à la Russie d’envahir
son voisin pour relancer les
forages.
Ce canevas a été imaginé
par l’écrivain à succès Jo
Nesbø. La production ori-
ginale suit les effets de l’in-
vasion (ou plus exactement
de l’occupation stratégique
d’un secteur en particulier)
sur le premier ministre
écolo et son entourage,
y compris la police et les
médias. Les dif férentes
stratégies de résistance et
SÉRIES + de collaboration sont mises
en évidence, dont le rôle
essentiel joué par la presse
pour conscientiser la popu-
lation, une sorte d’obses-
sion des séries scandi-
naves. Le déroulement se
poursuit sur un an, un mois
par épisode.
La leçon débouche sur
de profondes questions
morales, sans jamais tom-
ber dans le manichéisme.
Au total, malgré un certain
relent de guer re froide,
même la rationalité des en-
vahisseurs semble se tenir.
L’histoire simple et pour-
tant complexe donne en
plus à voir une ville, un
pays, des traditions socio-
politiques quasi totalement
absents des médias de ce
côté-ci du monde.
Envahis
Artv, mardi, 22 h
Tout un
trippeux
MANON DUMAIS
Le Devoir
C omme on le découvrira
au fil de la première
saison de L’Amérique de
Michel Barrette, le sympa-
thique humoriste ne se
contente pas de collection-
ner des automobiles. De
SÉRIES + fait, cet homme féru d’his-
Le patron de Mirador, interprété par Gilles Renaud toire, notamment celle de
l’Amérique, possède une
de la même génération, mais on s’est retrouvés à (Geneviève Rochette) battre de l’aile. On as- imposante collection de
écrire les mêmes personnages. L’objectif, c’était siste aussi à un transfert de caractère entre surprenants artefacts qui
que ça ne paraisse pas dans l’écriture qu’il y les deux frères rivaux… feraient pâlir d’envie plus
avait eu un changement de garde. Il fallait À la firme Mirador, une brillante et sédui- d’un historien dans l’âme.
préserver la très belle signature de cette série-là.» sante avocate, Salomé Lemestre (Bianca Chaque semaine, Michel
Jacques Savoie avait aussi comme mis- Ger vais), fait une entrée remarquée, au Barrette reçoit dans sa ca-
sion de respecter la courbe qu’avait prise la grand dam de Chantal (Catherine Trudeau), verne d’Ali Baba un invité
série durant la dernière saison. « La pre- qui préfère maintenant les tweets aux confé- avec qui il aura une conver-
mière saison avait une espèce de superficia- rences de presse. Pour sa part, le sombre sation à bâtons rompus sur
lité, les cas de relations publiques se réglaient Jeff Gagnon (Serge Postigo) fera tout pour un sujet donné. Parmi les
en un épisode. Dans la deuxième saison, on faire échouer les stratégies de Mirador. invités cet automne, Mario
commençait à entrer dans la profondeur des Afin que Mirador soit au diapason avec Jean viendra par tager sa
personnages. Il y a toujours des relations l’actualité, Jacques Savoie a concocté des passion pour la Seconde
publiques, mais la vie de la famille est beau- intrigues bien corsées s’inspirant des Guerre mondiale, tandis
coup plus intérieure, beaucoup plus profonde. réformes de la santé, du financement des que Catherine Trudeau se
Finalement, les personnages se révèlent et, une par tis politiques et des paradis fiscaux. confiera sur sa fascination
fois qu’ils se sont révélés, la série est finie, car Soyez sans crainte, le scénariste a aussi pris pour Marilyn Monroe. Tous
on a tout dit ce qu’il y avait à dire sur eux.» soin de la parlure de certains personnages. deux seront plus qu’impres-
Cette profondeur se répercute dans la «Il y a deux cas où le linguiste en moi est sionnés par les trésors que
réalisation de Louis Choquette, qui a privilé- revenu. Pour Chantal et pour Luc, je suis Barrette leur dévoilera :
gié des plans-séquences aux amples et retourné dans les scénarios originaux, puis une lettre de la femme de
fluides mouvements de caméra. « Louis j’ai regroupé une soixantaine de répliques au Goering pour le premier,
Choquette, c’est un ange ! À la lecture des hasard dans un document. J’ai vu que Chantal un cheveu de la mythique
différentes versions du scénario, Louis a tout faisait de la boursouflure d’adverbes, que Luc actrice pour la seconde.
de suite compris qu’on s’en allait vers plus de anglicisait des mots français ou le contraire. Afin d’approfondir chaque
profondeur. Sur le plan de la réalisation, plus J’ai travaillé à part les dialogues de Chantal et sujet, un spécialiste sera in-
de profondeur est souvent synonyme de plus de de Luc. Avec Louis, on s’était entendus que, vité à se joindre à la conver-
silence, de moments pour respirer. À l’instar David connaissant mieux que moi son person- sation à la fin de l’émission.
des acteurs, Louis était content que les person- nage, il pouvait faire des modifications. Finale- L’historien Sébastien Vin-
nages entrent dans leur profondeur.» ment, il a ajouté plusieurs belles petites choses cent parlera ainsi de Pearl
qui disent exactement ce que je voulais dire et Harbor et l’historien du ci-
De belles retrouvailles Catherine a changé des mots. Je ne suis pas néma Yves Lever, de la cen-
Tandis que Richard sombre doucement à cheval sur mes textes, car s’approprier le sure et du code Hays. Une
dans la démence, sous l’œil inquiet de Patri- personnage, c’est le travail d’un acteur.» demi-heure bien vite passée.
cia (Madeleine Péloquin), Luc est au chevet L’Amérique de
de Michèle (Nathalie Coupal), qui se remet Michel Barrette
d’une chute provoquée par son fils (Antoine Mirador
Séries +, lundi, mardi et mercredi, 20 h Historia, mardi, 22 h
Pilon), et Philippe, à la tête de Mirador, voit
sa relation avec la journaliste Lydia Derecho et 21 h
G 2 LʼAGENDA LE DEVOIR, SEMAINE DU 27 AOÛT AU 2 SEPTEMBRE 2016 G 3

TÉLÉVISION
Les films à voir LES GRILLES ★ DE LA SEMAINE TÉLÉVISION
Les films à voir

CANAUX 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit

SAMEDI SRC
TVA
Le Téléjournal 18 h
TVA nouvelles Sucré Salé
Des squelettes Vox Pop
Couteaux
Les galas du grand rire 2014
Animal cherc Chicago Fire / Désunion
Les échangistes Le Téléjournal Par ici l'été
Esprits criminels / Le réplicateur TVA nouvelles 22h35 Sucré 23h05 Papa 23h35 COMBATS DE RUE
Quelle histoire!
LUNDI
NO TQ Les Argonautes Génial! / Marilou Cuisine futée, National Geographic JOSEY WALES HORS-LA-LOI (1976) avec Sondra Locke, Clint Eastwood. 23h25 Crime parfait LES VIOLONS DU CŒUR
(3) Chil. 2012. Drame historique de Pablo Larrain avec Gael Garcia V Atomes Souper parfait Taxi payant Rire et délire JACKASS PRÉSENTE: VILAIN GRAND-PÈRE (2013) L'arbitre Atomes Un gars le soir Appelez Voir samedi, 22h. MMAX 14h
Bernal, Alfredo Castro, Antonia Zegers. - Au Chili en 1988, un publicitaire RDI Le National RDI économie 24/60 Grands reportages / Parfaites Le Téléjournal RDI économie Le National 24/60 Grands rep. THÉRÈSE DESQUEYROUX

À VOIR CETTE SEMAINE

devient le maître à penser derrière la campagne référendaire du Non
visant à chasser du pouvoir le dictateur Augusto Pinochet. ARTV 13h TV5 17h50Champion Journal FR
D Super high-tech
LE FILS À JO
VIE Design V.I.P. Quel âge
(5) Fr. 2010. Drame de Philippe Guillard avec Gérard Lanvin, Jérémie Du-
Oiseaux Oiseaux Fais pas ci / Tous pour tous 21 jours / De solidarité en Haïti Les routes de l'impossible TV5 le journal Voisins/Voisins Cinéma (4) Fr. 2012. Drame de Claude Miller avec Audrey Tautou, Gilles Lellouche,
SOS Infestation SOS Infestation Michelle ou la vie sauvage Rat rods de Vegas Les hommes du Yukon Alaska: La ruée vers l'or Anaïs Demoustier. - Dans les années 1920, les regrets lourds de consé-
quences d’une fille de riches propriétaires terriens mariée sans amour
Idées grandeur Qui vit ici? Tous pour un chalet! Docteur, suis-je normal? Roulotte Mini-maisons Célibataires Célibataires Médium
avec le fils héritier d’une famille voisine. SRC 14h30

À LA TÉLÉ MARDI
vall, Olivier Marchal. - Un ancien joueur de rugby forme une équipe dans MX Tout s'embellit Tout s'embellit Le mentaliste X-Files: Aux frontières du réel À COMMUNIQUER Souper parfait Souper parfait La loi & l'ordre
son petit village du sud-ouest de la France dans l’espoir d’intéresser son VRAK.TV Les menteuses Jérémie Jérémie Les bouncers MON EFFROYABLE ANNIVERSAIRE (2009) Juliana Guill. Les testeurs Arrange-toi ça Hors d'ondes LOCKE
fils à ce sport. TV5 13h RDS Sports 30 Sports 30 À communiquer À communiquer Sports 30 Sports 30 À communiquer À comm. (4) É.-U. 2013. Drame psychologique de Steven Knight avec Tom Hardy,
La malédiction d'Oak Island Pawn Stars Pawn Stars Pawn Stars Pawn Stars Atelier restauration / Au feu! L'Amérique Fièvre encans Cash Cowboys Cash Cowboys Olivia Colman, Ruth Wilson. - À la suite d’un appel téléphonique, un entre-
LA MORT VOUS VA SI BIEN HISTORIA
preneur en construction, père de famille aimant, prend immédiatement la
(4) (Death Becomes Her), É.-U. 1992. Comédie fantaisiste de Robert Zeme- ARTV Le temps d'une paix Comme magie Catherine RBO 3.0 Vous fêter? Bienvenue au paradis Envahis / Avril Les grandes entrevues route pour rejoindre à Londres une femme fragile qui a besoin de lui. TQ 21h
ckis avec Meryl Streep, Bruce Willis, Goldie Hawn. - Devenues rivales pour EXPLORA Bleu Bahamas / Les mangroves Le voyage de la vie Découverte Coeur de la nature / Les forêts Planète: Attention danger Panique sur terre / Les zombies Au coeur corps
l’amour d’un chirurgien esthétique, deux anciennes amies s’affrontent après NCIS: Los Angeles Partie 2 de 2 La Reine / Le fugitif Mirador / L'ennemi invisible Mirador / Le diagnostic Castle / Le grand jour Graceland / Point de rupture NCIS: L. A.
LA BATAILLE DE SOLFÉRINO
SÉRIES+
avoir absorbé une potion leur assurant beauté et vie éternelle. V 14h30 (4) Fr. 2013. Comédie dramatique de Justine Triet avec Laetitia Dosch, Vin-
ZTÉLÉ Prêt sur gage Remorquage Américars: rapides et musclés Are You the One? Surnaturel / L'être et le néant Menacés / Métamorphose Les pires chauffards québécois Seuls XL cent Macaigne, Arthur Harari. - Pendant qu’elle couvre les élections prési-
L’ÎLE C. SAVOIR 17h30 Outils Weather and climate Univers-Cité en spectacle Le Devoir de débattre REGARD sur le court-métrage Carte de visite Ingénierie Dialogues dentielles de 2012, une journaliste a maille à partir avec son ex, qui veut
(5) (The Island), É.-U. 2005. Science-fiction de Michael Bay avec Ewan ÉVASION Homme tortue Homme tortue Pêcheurs à mains nues Mordu de la pêche Unis pour survivre Mission café / Bolivie Seul contre la nature ...de la pêche voir leurs filles en son absence, malgré l’interdiction de la Cour. TFO 21h
McGregor, Scarlett Johansson, Djimon Hounsou. - En 2019, un couple LeRanch Wendy Indie tout prix Subito texto Flip TFO 24.7 LE PROFESSIONNEL (1981) 22h50 Score Flip TFO 24.7 Carte de visite
TFO LA THÉRAPIE
découvre un terrible secret au sujet de la ville intérieure où vivent les
humains à la suite d’une catastrophe écologique. TVA 15h15 Cinépop 16h45 UNE ÉTOILE EST NÉE 19h15 VOLCAN (1997) avec Anne Heche, Tommy Lee Jones. L'INTRA-TERRESTRE (1999) Brendan Fraser. 22h55 GIA: FEMME DE RÊVE (1997) (4) (The Sessions), É.-U. 2012. Drame biographique de Ben Lewin
SÉcran 17h50 OUIJA (V.F.) (2014) Olivia Cooke. 19h25 RÉDEMPTION (2013) Jason Statham. BESSIE (V.F.) (2015) avec Tika Sumpter, Queen Latifah. 22h55 LA SOCIÉTÉ DE LOISIR (2015) avec John Hawkes, Helen Hunt, William H. Macy. - Paralysé du cou
AUSTIN POWERS aux orteils, un poète quadragénaire encore vierge retient les services
Planète La grande pyramide Soupçons Échappées belles / Moscou Bonnard: Couleurs L'école commando Les Croyants
(4) (Austin Powers – International Man of Mystery), É.-U. 1997. Comédie d’une thérapeute sexuelle. TVA 23h35
fantaisiste de Jay Roach avec Mike Myers, Elizabeth Hurley, Mimi MATV Libre-service Montréalité Billboard Studio direct Premières vues Culture zone Laboratoire Libre-service Montréalité Marteau La Scène Libre-service
Rogers. - Placés en état d’hibernation en 1967, un espion et un criminel CBC CBCNews The Exchange Coronation St. Coronation St. Rick Mercer 22 Minutes Still Standing Comedy Fest CBC News: The National CBCNews Coronation St. Coronation St. LES MOTS
se réveillent en 1997 pour reprendre leur affrontement. MMAX 15h30 CTV CTV News Montreal eTalk The Big Bang The Amazing Race Canada Zoo / The Contingency Motive CTV National News Montreal 0h05 Daily S. (5) (The Words), É.-U. 2012. Drame sentimental de Brian Klugman avec
UN FLIC À LA MATERNELLE GBL 17h30 News Global National E.T. Canada Ent. Tonight NCIS / Homefront Private Eyes / The Six Better Late Than Never Global News 23h35 Stephen Colbert Bradley Cooper, Jeremy Irons, Dennis Quaid. - Un écrivain ambitieux
News at 6 World News Local 22 News Inside Edition Bachelor in Paradise After Paradise The Middle Fresh Off-Boat News at 11 23h35 Jimmy Kimmel Live ayant mis la main sur un vieux manuscrit d’un auteur inconnu décide de
(5) (Kindergarten Cop), É.-U. 1990. Comédie policière de Ivan Reitman avec ABC
le publier sous son propre nom. SRC 0h
Arnold Schwarzenegger, Pamela Reed, Penelope Ann Miller. - Au cours CBS Channel 3 News at Six Evening News Ent. Tonight NCIS / Homefront Zoo / The Contingency NCIS: New Orleans Ch. 3 News 23h35 Stephen Colbert
HISTORIA
TALONS AIGUILLES
d’une enquête criminelle, un policier se voit dans l’obligation de remplacer
au pied levé une collègue engagée comme monitrice d’enfants. V 16h45 L’Amérique d’un gars de bicycle NBC
PBS (33)
NBC5 @ 6
PBS NewsHour
NBC News Jeopardy! Wheel Fortune America's Got Talent / Semifinals 1
Summer, Surf & Beach '50s and '60s Rock Rewind (My Music)
Better Late Than Never NBC5 @ 11 23h35 The Tonight Show
Under the Streetlamp: Rockin' Round the Clock Daniel Amen Voir dimanche, 21h. TFO 0h30
HOMMES EN NOIR 3 PBS (57) News America Business PBS NewsHour The Carpenters: Close to You (My Music) Smart Fats to Outsmart Aging With Dr. Steven Masley Charlie Rose
Fixant la caméra de son regard pénétrant, George Christie raconte un pan de l’Amérique peu connu du commun des mortels : l’histoire des
(4) (Men in Black III), É.-U. 2012. Comédie fantaisiste de Barry Sonnenfeld
avec Will Smith, Tommy Lee Jones, Josh Brolin. - Un dangereux criminel
évadé de sa prison lunaire remonte le temps jusqu’en 1969 afin de tuer
Hells Angels. Au risque de se faire crever la peau, cet ex-président de la section de Ventura relate, dans Hors-la-loi : confessions d’un Hells Angel, UNIS
HBO
Pense vite! Humanima Ça va brasser! Pieds/marge Garde-manger
18h15 Wednes 18h45 VicePrin 19h15 BEEBA BOYS (2015)
Unis par le chant
The Night Of
Fortier / Peines d'amour Hooké Pense vite!
22h40 Will Ferrell: You're Welcome America
Twin Peaks
0h15 Wednes
MARDI
ses 30 ans au sein de ce club de motards dont la simple évocation fait frissonner d’effroi plus d’un. Ponctuée de scènes de reconstitution, AddikTV Les enquêtes de Murdoch Les pouvoirs de Toby LE ROI SCORPION (2002) The Rock. Dog: Chasseur Flash / Réunion de héros Nation Z / Foutus zombies Le trône de fer LE MILLIARDAIRE
l’agent qui l’avait arrêté et ainsi modifier le cours de l’histoire. TVA 18h30
cette nouvelle série documentaire dévoile les rites d’initiation jusque-là tenus secrets. Historia, mercredi, 22 h TVA Sports Le TVA sports L'Impact Club land MLB: moments LMB Baseball / Yankees de New York c. Royals de Kansas City (D) Le TVA sports L'Impact La 7e vague (4) (Let’s Make Love), É.-U. 1960. Comédie musicale de George Cukor
NICK AND NORAH’S INFINITE PLAYLIST avec Yves Montand, Marilyn Monroe, Tony Randall. - Pour séduire une
08/30 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit danseuse dont il s’est épris, un milliardaire se fait engager sous une
(4) É.-U. 2008. Comédie sentimentale de Peter Sollett avec Michael Cera,
Kat Dennings, Alexis Dziena. - Un amoureux largué se lance avec une fausse identité comme acteur dans son prochain spectacle. SRC 14h30
inconnue dans une folle virée nocturne, en quête d’indices devant les con- CANAUX 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit CANAUX 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit
Le Téléjournal 18 h Des squelettes L'Épicerie La petite séduction Les échangistes Le Téléjournal Par ici l'été 1001 vies JOSEY WALES, HORS-LA-LOI
duire à l’endroit où le groupe de l’heure se produira avant l’aube. V 19h15 SRC Le Téléjournal Nouveau La petite séduction Les enfants de la télé 1001 vies / Sport-partum Le Téléjournal 1001 vies VICTORIA: LES JEUNES ANNÉ... SRC
(4) (The Outlaw Josey Wales), É.-U. 1976. Western de Clint Eastwood
CARRIE TVA TVA nouvelles HOMMES EN NOIR 3 (2012) avec Tommy Lee Jones, Will Smith. CARRIE (V.F.) (2013) avec Julianne Moore, Chloë Grace Moretz. TVA nouvelles LES FEMMES DE SES RÊVES (2007) Ben Stiller. TVA TVA nouvelles Sucré Salé Tranches de vie Oeufs d'or CAMBRIOLAGE DANS LA TOUR (2011) Eddie Murphy. TVA nouvelles 22h35 Sucré 23h05 Hakim C. 23h35 SÉDUCTEUR (2009) avec Clint Eastwood, Dan George, Sondra Locke. - Après la guerre
(5) É.-U. 2013. Drame d’horreur de Kimberly Peirce avec Chloë Grace TQ LES NOUVELLES AVENTURES DE LASSIE 19h45 Chouette Un chef à la cabane LE BALAFRÉ (1983) avec Steven Bauer, Michelle Pfeiffer, Al Pacino. Belle et Bum TQ Les Argonautes Génial! / Léane Labrèche-Dor Cuisine futée, Les grands documentaires VOL SOUS HAUTE PRESSION (2005) 22h35 30 secondes pour 23h35 Vues 0h05 Banc p. civile, un fermier du Missouri considéré comme un hors-la-loi tente de
Moretz, Julianne Moore, Judy Greer. - Victime d’un cruel coup monté, V 16h45 UN FLIC À LA MATE... 19h15 UNE NUIT À NEW YORK (2008) Michael Cera. 21h15 TERMINATOR RÉDEMPTION (2009) Christian Bale. 23h45 Rire dél Appelez V Atomes Souper parfait Les détestables Rire et délire Personne d'intérêt / Le dilemme Mémoire sous enquête L'arbitre Atomes Un gars le soir Appelez rejoindre les territoires indiens. TQ 21h
une adolescente timide dotée de pouvoirs de télékinésie donne libre RDI La Semaine verte RDI en direct RDI en direct Découverte Le Téléjournal Des trains..autres / Japon Le Téléjournal Le Téléjournal National hebdo Le Téléjournal RDI Le National RDI économie 24/60 Grands reportages Partie 1 de 2 Le Téléjournal RDI économie Le National 24/60 Grands rep.
cours à sa colère. TVA 20h30
LE PROFESSIONNEL
TV5 17h50 Carnets Journal FR Super champion Folie passagère / Michèle Bernier et Lambert Wilson Web Thérapie TV5 le journal 23h40 On n'est pas couché TV5 17h50Champion Journal FR Spécimen L'angle éco / Dieu, la valeur qui monte Enquête Super-Héros, la face cachée TV5 le journal 23h40 LA RELIGIEUSE (2013) (4) Fr. 1981. Drame policier de Georges Lautner avec Jean-Paul Belmondo,
LE BALAFRÉ

À LA TÉLÉ MERCREDI
D Enchères Enchères Affaires roulent Boss enchères Humour du monde Galas ComédiHa! 2015 Grand Rire de Québec Enchères Enchères Enchères D Enchères Enchères Galas ComédiHa! 2015 Alaska: La ruée vers l'or Au pays des Cajuns SOS Infestation SOS Infestation Rat rods de Vegas Docu-D Robert Hossein, Jean-Louis Richard. - Les services secrets français tentent
(4) (Scarface), É.-U. 1983. Thriller de Brian De Palma avec Al Pacino, VIE Vendre ou rénover? Tous pour un chalet! Mariage à l'aveugle Chéri, je t'échange! Mamans, gérantes d'estrade Surprise! Les cousins rénovent Vendre ou rén. VIE Design V.I.P. Roulotte Vient garder? Papas maison Ex au défi Papa célibataire Quel âge Déco Top Pas le choix de rénover! Médium de neutraliser un ancien agent qui veut tuer un homme politique africain.
À LA TÉLÉ SAMEDI

Steven Bauer, Michelle Pfeiffer. - L’ascension fulgurante et la descente aux MX Tout s'embellit Tout s'embellit Le mentaliste / Vague sanglante Chicago Med Éternel X-Files: Aux frontières du réel Souper parfait Souper parfait La loi & l'ordre TFO 21h
enfers d’un expatrié cubain dans le milieu de la pègre de Miami. TQ 21h MX L'index québéc L'index québéc Charmed UNE VOIX EN OR, UN DESTIN TRAGIQUE (2013) Jewel Kilcher. LES VIOLONS DU COEUR (1999) avec Gloria Estefan, Meryl Streep, Aidan Quinn.
VRAK.TV Vie de banlieue Rencontrée Les bouncers Jane l'Immaculée La famille royale LAISSE-MOI ENTRER (2010) Kodi Smit-McPhee. Hors d'ondes VRAK.TV Les menteuses Le Studio Le Studio Med Med PROFESSION: HÔTESSE DE L'AIR (2003) Gwyneth Paltrow. Les testeurs Arrange-toi ça Hors d'ondes COMBATS DE RUE
P’TIT QUINQUIN RDS Sports 30 Soccer Avant-match LMS Soccer / Montreal Impact c. FC Toronto (D) L'histoire Sports 30 Soccer / Vancouver vs Los Angeles (D) RDS Sports 30 Sports 30 À communiquer Sports 30 Sports 30 Images/sec. Blitz À comm. (5) (Fighting), É.-U. 2009. Drame sportif de Dito Montiel avec Channing
(4) Fr. 2014. Comédie policière de Bruno Dumont avec Bernard Pruvost, HISTORIA Pawn Stars Pawn Stars L'encan L'encan Les a$ de la brocante Le Polygraphe Braqueurs Confessions Hells Ripper Street / Silence on tue Ripper Street Tatum, Terrence Howard, Zulay Henao. - Un jeune homme au passé
HISTORIA Détectives des mers Hangar 1: dossier OVNI La malédiction d'Oak Island Nos ancêtres les extraterrestres Nos ancêtres les extraterrestres L'ÈRE DES HÉROS (2011) Sean Bean.
Alane Delhaye, Lucy Caron. - Dans un village côtier, un garçon et ses amis trouble est recruté par un mystérieux promoteur qui l’initie aux combats
passent l’été à épier deux détectives enquêtant sur le meurtre d’une femme, ARTV PaparaGilles PaparaGilles Pour l'amour du country RéelleMENT Les grandes entrevues Outlander 23h40 POLISSE (2011) ARTV Le temps d'une paix Xpression Catherine Pour l'amour du country Pérusse cité Danser! La famille Daraîche RéelleMENT Le pont
clandestins. TVA 23h35
dont le cadavre démembré a été retrouvé dans le corps d’une vache. TFO 21h EXPLORA Animo Méd ailleurs Homo sapiens Les mystères de la Cité interdite 21h50 Ailes Stan Lee et les super-humains Stupidité Manhattan EXPLORA Bleu Bahamas / Le sable Animo Paresseux La Semaine verte Manhattan / La ruche Manhattan Géants des airs Attention
SÉRIES+ Zoo / La horde Retour à Cedar Cove Mon ex à moi Mon ex à moi Mon ex à moi Mon ex à moi Joséphine: Ange gardien / Carpe Diem Zoo SÉRIES+ NCIS: Los Angeles La Reine / Au pied du mur Mirador / Sleeper Mirador Lettres orphelines Partie 1 de 2 Rizzoli & Isles / Morts de peur NCIS: L. A. LA BATAILLE DE SOLFÉRINO
TERMINATOR RÉDEMPTION Voir lundi, 21h. TFO 0h30
(4) (Terminator Salvation), É.-U. 2009. Science-fiction de McG avec Chris- ZTÉLÉ HYP-GAGS Malades BattleBots: Combats de robots Surnaturel / Amara Seuls et tout nus XL DÉCADENCE (2004) avec Danny Glover, Monica Potter. Classé XXX ZTÉLÉ Jobs de bras S'coucher Les stupéfiants Arrow / Amitié contrariée Brotherhood Le mobile du crime Maripier! Conquérants BattleBots
tian Bale, Sam Worthington, Anton Yelchin. - Alors que les humains luttent C. SAVOIR Cinéma québec 18h55 Paris 21e Siècle Science tourne La bibliothèque de... Rature et lit CentRegards Apostrophes 23h10 Apostro. Quartier Latin Noms de Dieux C. SAVOIR McGill en parle Cent regards Les défis de la démocratie CORIM Portes Les cinq sages soirées des Grands Maîtres en musique Publication uni. Coeur sciences
contre les machines qui ont pris le pouvoir, un résistant veut sauver l’ado-
lescent qui deviendra son père au détour d’un voyage dans le passé. V 21h15
ÉVASION
TFO
Bagages
LeRanch
Bagages
Wendy
Rois de l'illusion / Vancouver Vacances de Bruno
Indie tout prix Subito texto Jam Amalgame
Le Voyageur assoiffé Traqueur de mystères Mission café / Haiti
P'TIT QUINQUIN (2014) avec Lucy Caron, Bernard Pruvost, Alane Delhaye.
Hell's Kitchen
0h20 Rasa
ÉVASION
TFO
Coups de Food / Mario Pelchat Azimut
LeRanch Wendy
Cabane Canada Bouffe en cavale
Indie tout prix Subito texto Flip TFO 24.7
Vu sur terre / Bolivie Traqueurs de pierres
TOKYO SONATA (2008) avec Kyoko Koizumi, Teruyuki Kagawa. Flip
Lignes de vie
TFO 24.7
Azimut
Carte de visite
MERCREDI
LES VIOLONS DU CŒUR Cinépop 17h50 L'ENVIE (2003) Ben Stiller. MAIS QUI EST HARRY CRUMB? (1989) CYBERFLIC (1997) Terence Hill. 22h35 SHAFT (2000) Samuel L. Jackson. Cinéma Cinépop 17h20 FRÈRES (2009) 19h05 L'ÉPOUVANTAIL (1973) Jerry Schatzberg. LE DERNIER DES HÉROS (1993) Arnold Schwarzenegger. 23h15 LE MYSTIFICATEUR (2003) MA VIE EN L’AIR
(4) (Music of the Heart), É.-U. 1999. Drame biographique de Wes Craven SÉcran 17h55 LES ENFANTS DE MA SOEUR SUR LES... 19h25 PERSECUTED (V.F.) (2014) MY OLD LADY (V.F.) (2014) Maggie Smith. 22h50 LA VIE SECRÈTE D'UNE MÈRE CÉLIB... Cinéma (5) Fr. 2005. Comédie sentimentale de Rémi Bezançon avec Vincent Elbaz,
SÉcran 17h00 LE GAUCHER (2015) 19h05 IRREMPLAÇABLE (2015) Drew Barrymore. CREED (V.F.) (2015) avec Sylvester Stallone, Michael B. Jordan. 23h15 From Rocky To Creed Cinéma Marion Cotillard, Elsa Kikoïne. - Les complications sentimentales d’un in-
avec Meryl Streep, Angela Bassett, Aidan Quinn. - En 1988, une mère de Planète 17h30 Artifact La fin des grands fauves? Vivre comme les caribous Des trains..autres / Birmanie Échappées belles / Jamaïque Samothrace Planète Peugeot, une affaire de famille Des trains..autres / États-Unis Soupçons Entrer l'accusé / Joël Matencio, le groupe 666 La grande pyramide Les Croyants
famille divorcée entreprend d’enseigner le violon à des écoliers d’un structeur pour une compagnie aérienne qui a une peur panique de voyager
MATV Premières vues Laboratoire Culture zone Îles aux trésors Tremblay Premières vues Ma première Place des Arts Vers l'ouest Génération Z Place des Arts MATV Libre-service Montréalité Billboard Urbaincultrices Mise à jour À vos cas Urbaincultrices Libre-service Montréalité Marteau Produits chez Libre-service en avion. SRC 14h30
quartier défavorisé de New York. MMAX 22h
CBC CBC News marketplace Clay vs. Clay Murdoch Mysteries Follow the Money THE RIGHT KIND OF WRONG (2013) Ryan Kwaten. Comedy Fest CBC CBCNews The Exchange Coronation St. Coronation St. Dragons' Den The Romeo Section CBC News: The National CBCNews Coronation St. Coronation St.
LES FEMMES DE SES RÊVES CAMBRIOLAGE DANS LA TOUR
CTV CTV News Montreal W5 / Gambling on Extinction The Amazing Race Canada Orphan Black The Bridge / Chain of Fools National News News Montreal 0h05 Castle CTV CTV News Montreal eTalk The Big Bang MasterChef / Tag Team MasterChef Saving Hope / Fearless CTV National News Montreal 0h05 Daily S. (5) (Tower Heist), É.-U. 2011. Comédie policière de Brett Ratner avec Ben
(4) (The Heartbreak Kid), É.-U. 2007. Comédie sentimentale de Bobby GBL 17h30 News Global National E.T. Canada Ent. Tonight Big Brother Apocalypse / End of Days American Gothic Global News 23h35 Stephen Colbert
Farrelly avec Ben Stiller, Malin Akerman, Michelle Monaghan. - Se décou- GBL Global News Global National 16x9 / The Pit Rookie Blue Rookie Blue / What I Lost True Crime Scene / Immortal Global News Saturday Night Live / Jonah Hill Stiller, Casey Affleck, Michael Pena. - L’ex-gérant d’un gratte-ciel new-
vrant mal marié, un quadragénaire flirte avec une autre femme durant ABC World News News at 6:30 Paid Program Paid Program Last Man St. Dr. Ken Boston EMS Boston EMS Local 22 News Elementary ABC News at 6 World News Local 22 News Inside Edition The Goldbergs The Goldbergs Modern Family Black-ish Modern Family The Middle News at 11 23h35 Jimmy Kimmel Live yorkais organise avec ses collègues le cambriolage du penthouse d’un client
son voyage de noces au Mexique. TVA 23h CBS Ch. 3 News Weekend News Entertainment Tonight Weekend LNF Football / Titans du Tennessee c. Raiders d'Oakland - Pré-saison (D) Channel 3 N. Person of Interest / Witness CBS Channel 3 News at Six Evening News Ent. Tonight Big Brother Criminal Minds / Inner Beauty American Gothic Ch. 3 News 23h35 Stephen Colbert investisseur, qui a dilapidé leurs fonds de retraite dans une fraude. TVA 20h
L’ÈRE DES HÉROS NBC NBC5 @ 6 NBC News Jeopardy! Wheel Fortune America's Got Talent Aquarius Aquarius / Sexy Sadie NBC5 @ 11 Saturday Night Live / Jonah Hill NBC NBC5 @ 6 NBC News Jeopardy! Wheel Fortune America's Got Talent / Cutdown America's Got Talent The Night Shift Partie 2 de 2 NBC5 @ 11 23h35 The Tonight Show VOL SOUS HAUTE PRESSION
(5) (Age of Heroes), G.-B. 2011. Aventures de Adrian Vitoria avec Sean PBS (33) 17h30 I Miss Downton Abbey Time Goes By ManorBorn 20h15 Yes Minister Great Performances / Joan Baez 75th Birthday Celebration California Dreamin' PBS (33) PBS NewsHour The Highwaymen Live at Nassau Coliseum Soundstage / Cornerstones of Rock Bee Gees: One Night Only Yakov Smirnoff (4) (Red Eye), É.-U. 2005. Thriller de Wes Craven avec Rachel McAdams,
Bean, Danny Dyer, Aksel Hennie. - En 1942, un commando anglais a pour PBS (57) 17h30 Metabol. Visions of Italy The Carpenters: Close to You (My Music) Summer, Surf & Beach Music We Love (My Music) Joe Bonamassa: Live at the Greek Theatre PBS (57) News America Business PBS NewsHour Bee Gees: One Night Only California Dreamin' World News Charlie Rose Cillian Murphy, Brian Cox. - Sur le vol Dallas-Miami, un passager prend
mission de neutraliser une station radar allemande installée en Norvège, UNIS LA LÉGENDE DE SARILA (2013) LE GUERRIER WUSHU (2008) Joseph Cannell. Quatrième dim. François-série Dead Zone / Nina Fortier / Un passé si présent Cher Olivier UNIS Pense vite! Balade Tor. Chalets Alberta Naviguer D'un rire à l'autre LES PORTES TOURNANTES (1988) Monique Spaziani. Belle-Baie Pense vite! Twin Peaks discrètement en otage sa voisine de siège pour l’obliger à participer à un
qui intercepte les messages des Alliés. HIST 23h 17h35 Ebola DEBUG (2013) Tenika Davis. Ballers Vice Principals THE LATE SHIFT (1995) Kathy Bates. 22h40 Whitney Cummings' Bleep Show You Me Her attentat contre un politicien. TQ 21h
HBO Cinéma GOING CLEAR: SCIENTOLOGY AND THE PRISON OF BELIEF 20h35 Ebola: Doctor's THE LATE SHIFT (1995) Kathy Bates. 23h10 DEBUG (2013) Tenika Davis. HBO
VICTORIA – LES JEUNES ANNÉES D’UNE REINE AddikTV Flash / Les Tricksters Blindspot: Mémoire tatouée Prémonitions / La réunion CHARLIE ET SES DRÔLES DE DAMES SE DÉCHAÎNENT (2003) LE COLLECTIONNEUR (2012) John Cusack. AddikTV Les enquêtes de Murdoch Les pouvoirs de Toby Suits: Les deux / Jalousie Psych: Enquêteur malgré lui Blindspot: Mémoire tatouée Flash / Réunion de héros Le trône de fer TÔKYÔ SONATA
(3) (The Young Victoria), G.-B. 2009. Drame biographique de Jean-Marc TVA Sports Icônes sport Le TVA sports Red Bull Cliff Diving LNF Football / Titans du Tennessee c. Raiders d'Oakland - Pré-saison (D) Le TVA sports WTA Tennis TVA Sports Le TVA sports MLB: moments LMB Baseball / Blue Jays de Toronto c. Orioles de Baltimore (D) Le TVA sports Icônes sport Le TVA sports Golf Mag Haut airs (3) Jap. 2008. Drame de Kiyoshi Kurosawa avec Teruyuki Kagawa, Kyoko
Vallée avec Emily Blunt, Rupert Friend, Paul Bettany. - En 1837, le dur 08/31 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit Koizumi, Yu Koyanagi. - La lente dérive d’une famille dont chacun des
08/27 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit quatre membres dissimule aux autres son secret. TFO 21h
éveil à la politique de la jeune Victoria, désignée pour succéder au roi
Guillaume sur le trône du Royaume-Uni. SRC 23h30 SÉDUCTEUR
CANAUX 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit CANAUX 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit
POLISSE SRC Le Téléjournal Découverte / À ciel ouvert ICI Laflaque Viens-tu faire un tour? Déjà dimanche! Le Téléjournal Jérôme ELLE S'APPELLE RUBY (2012) Paul Dano. SRC Le Téléjournal 18 h Des squelettes Toi & moi Prière de ne pas Les échangistes Le Téléjournal Par ici l'été Entrevues (5) (Spread), É.-U. 2009. Comédie de mœurs de David Mackenzie avec
(4) Fr. 2011. Drame social de Maïwenn avec Karin Viard, Marina Foïs, Ashton Kutcher, Anne Heche, Margarita Levieva. - À Los Angeles, un
JoeyStarr. - La vie au quotidien des policiers d’une brigade de protection TVA TVA nouvelles Gags Full Ado Juste pour Trois-Rivières PRENEURS (2010) avec Hayden Christensen, Chris Brown. 22h15 TVANou. 22h45 LES MONUMENTS MEN (2014) George Clooney. TVA TVA nouvelles Sucré Salé Gags Full Ado BURLESQUE (V.F.) (2010) avec Christina Aguilera, Alan Cumming, Cher. TVA nouvelles 22h35 Sucré 23h05 LES CHIENS DE PAILLE (2011) jeune gigolo tombe amoureux d’une jeune serveuse qui gagne elle
des mineurs parisienne, du point de vue d’une photographe qui réalise TQ Vie après sport Appendices Like-moi! Belle et Bum / Gregory Charles , Alex Nevsky. FERROVIPATHES (1995) Ewan McGregor. 22h45 Mégastructures 23h45 Un chef à la cabane TQ Les Argonautes Génial! / Pascal Morrissette Cuisine futée, 30 secondes pour / Pauvreté CHINATOWN (V.F.) (1974) avec Faye Dunaway, Jack Nicholson. 23h20 Les francs-tireurs 0h20 Like! aussi sa vie en se prostituant. TVA 23h35
un reportage pour le ministère de l’Intérieur. ARTV 23h39 V 17h00 GREEN LANTERN (V.F.) (2011) APPARENCES (2000) avec Michelle Pfeiffer, Diana Scarwid, Harrison Ford. 22h15 PIÉGÉS 2: SÉDUCTION FATALE (2007) Tyler Johnston. 0h15 Appelez V Atomes Souper parfait Chicago Police / Les Infiltrées CSI: Miami / Le dernier revers CSI: Miami L'arbitre Atomes Un gars le soir Appelez
LA RELIGIEUSE
PELHAM 1 2 3: L’ULTIME STATION RDI Les grands reportages RDI en direct RDI en direct Les grands reportages Le Téléjournal Le 21e / Michel Labrecque Second Regard Le Téléjournal L'Épicerie Le Téléjournal RDI Le National RDI économie 24/60 Grands reportages Partie 2 de 2 Le Téléjournal RDI économie Le National 24/60 Grands rep. Voir dimanche, 20h. TV5 23h40
(4) (The Taking of Pelham 1 2 3), É.-U. 2009. Drame policier de Tony Scott TV5 Web Thérapie Journal FR Le p'tit cabaret / Émily Bégin LA RELIGIEUSE (2013) avec Isabelle Huppert, Pauline Étienne. Marchés sur terre TV5 le journal 23h40 Ça n'arrive pas TV5 17h50Champion Journal FR Destination nature Des racines et des ailes / La Drôme, entre Vercors et Provence Partir Autrement TV5 le journal 23h40 Passe-moi les jumelles
LE PROFESSIONNEL
À LA TÉLÉ DIMANCHE

avec Denzel Washington, John Travolta, John Turturro. - Un répartiteur du D Galas ComédiHa! 2015 Docu-D / Course à l'espace 2.0 Docu-D / Chicanes de clôtures Otages / Forgues Hantise / Contrôle de l'esprit Paranormales D Douanes Douanes Rat rods de Vegas Hantise Les dossiers de la NASA Affaires roulent Boss enchères Galas ComédiHa! 2015 Grand Rire
métro de New York négocie avec des criminels qui ont pris en otages 18 pas- Voir mardi, 21h. TFO 0h30
VIE Célibataires Célibataires Ex au défi / Au paintball Suis-je normal? / Tête haute Papa célibataire Maigrir pour gagner Vendre ou rénover? Vendre ou rén. VIE Design V.I.P. Déco Top Comment rén. Sous-sol! Célibataires Célibataires Vendre ou rénover? Qui vit ici? Idées grandeur Docteur, suis-je normal? Médium
sagers et réclament 10 millions de dollars en échange de leur libération. MP 0h MX Apollo l'frigo Apollo dans l'frigo AUSTIN POWERS (1997) avec Elizabeth Hurley, Mike Myers. L'index québéc L'index québéc MX Tout s'embellit Tout s'embellit Le mentaliste / La veuve rouge L'affaire O.J. 21h15 24 heures Chicago Med Souper parfait Souper parfait La loi & l'ordre
JEUDI

À LA TÉLÉ JEUDI
BESTIAIRE VRAK.TV Le Studio Le Studio Filles fauchées New Girl Big Bang Big Bang Jérémie Jérémie Degrassi Degrassi Degrassi Degrassi Hors d'ondes VRAK.TV Papa où t'es? La famille royale Filles fauchées New Girl MOI, MOI-MÊME ET IRÈNE (2000) avec Renée Zellweger, Jim Carrey. Arrange-toi ça Hors d'ondes
(4) Can. 2012. Film d’essai de Denis Côté. - En une succession subliminale RDS Sports 30 Sports 30 Monde sport Sport en liberté LMB Baseball (D) Sports 30 Sports 30 À comm. RDS Sports 30 Sports 30 F1 Magazine À communiquer Sports 30 Sports 30 Sport en liberté À comm.
d’images captées au fil des quatre saisons, la vie des animaux du Parc HISTORIA Marty et Bam Bam brocantent Fous bolides Fous bolides En 6ième vitesse Shotgun Ménard Beautés d'acier Beautés d'acier Légendes Légendes Détectives HISTORIA L'Amérique Fièvre encans Motos Café Mordus Fous bolides Fous bolides Légendes Légendes FantomWorks Les montagnards / Grand froid Guerriers route LA RAGE DE VIVRE
Safari de Hemmingford. TFO 0h30 (5) (Remember Me), É.-U. 2010. Drame sentimental de Allen Coulter avec
ARTV Visite libre Comme magie RBO 3.0 Prochains Les grandes entrevues PaparaGilles PaparaGilles RéelleMENT Le pont ARTV Le temps d'une paix Visite libre Catherine PaparaGilles PaparaGilles Bienvenue au paradis Outlander 23h15 POLISSE (2011) Karin Viard. Robert Pattinson, Emilie De Ravin, Chris Cooper. - À New York, les amours
EXPLORA Paresseux Jeu science Alexandre et les conquérants Il était une fois l'humanité Monsieur H. Alex+Tyler, éco Découverte Ajustez cerveau Les mystères de la Cité interdite EXPLORA Bleu Bahamas / Le corail Redout. créat. Redout. créat. Océania / Contre vents et marée Fukushima: Robots Géants des airs Stupidité Monsieur H. Coeur nature
DIMANCHE SÉRIES+
ZTÉLÉ
Rizzoli & Isles
Jobs de bras Maripier!
C.S.I: Les experts
Carbornaro
Graceland / Six pieds sous terre La diva du divan / Révélations L'enquête / Le temps du verdict Bones / Ce n'est qu'un au revoir Castle
Prêt sur gage Dans l'net Malades Les stupéfiants FIÈVRE NOIRE (2002) avec Rider Strong, Jordan Ladd. Le liquidateur
SÉRIES+
ZTÉLÉ
NCIS: Los Angeles / Big Brother La Reine
Carbornaro Dans l'net Seuls et tout nus XL
Une femme exemplaire Madame la Secrétaire d'État
BattleBots: Combats de robots Maripier!
Les mystères de Laura
Conquérants Are You the One?
Scandale
Escortes Classé XXX
NCIS: L. A.
Chauffards
contrariées d’un jeune révolté hanté par le suicide de son frère et une
camarade de classe tourmentée par le meurtre de sa mère. SRC 14h30
LE MACHINISTE BURLESQUE
C. SAVOIR 18h20 Thèse Cogito REGARD sur le court-métrage Le Devoir de débattre Chanson/Sphère Rencontre Face à Face Archi branchés Research Regard avenir C. SAVOIR Encore plus CodeChasten Maîtres en musique Cogito Rencontre Quartier Latin Chanson La bibliothèque de... The Fast Radio Sky Des outils pour (4) É.-U. 2010. Drame musical de Steve Antin avec Christina Aguilera,
(4) (The Machinist), Esp. 2004. Thriller de Brad Anderson avec Christian
Bale, Jennifer Jason Leigh, Aitana Sanchez-Gijon. - Rongé par la culpabilité ÉVASION Azimut Cabane Canada Mordu de la pêche Hell's Kitchen Hell's Kitchen Unis pour survivre Traqueurs de pierres Anthony B. ÉVASION À deux, c'est mieux! / Florence Sur le pouce Benoit à la plage Vacances de Bruno Hôtels de luxe / Hôtels de Paris À faire en Grèce / Rhodes Coups de Food Cher, Eric Dane. - Une jeune ambitieuse de l’Iowa devient chanteuse
après avoir provoqué un grave accident, un machiniste insomniaque som- TFO LeRanch Wendy Indie tout prix Subito texto Jam Amalgame TALONS AIGUILLES (1991) avec Féodor Atkine, Victoria Abril. Citoyen monde La portée BRBR TFO LeRanch Wendy Indie tout prix Subito texto Flip TFO 24.7 TIREZ LA LANGUE, MADEMOISELLE (2013) 22h40 Filmstr. Flip TFO 24.7 Carte de visite étoile dans un cabaret de Los Angeles au bord de la faillite. TVA 19h30
bre dans une paranoïa grandissante. Ztélé 14h Cinépop 17h20 L'AMOUR, TOUJOURS... LA VIE EST BELLE (1997) Roberto Benigni. Les Soprano / La bonne parole 21h55 Soprano 22h50 Le Traqueur 0h15 Traqueur Cinépop 17h20 AFFLICTION (1997) 19h15 COEUR SAUVAGE (1993) Marisa Tomei. LE JOUR DE LA MARMOTTE (1993) Bill Murray. 22h45 NAPOLÉON DYNAMITE (2004) Cinéma CHINATOWN
SI ON DANSAIT? SÉcran 17h55 LES YEUX DE L'ASSASSIN (2015) PEANUTS: LE FILM (2015) DANISH GIRL (V.F.) (2015) Eddie Redmayne. 23h05 COMMOTION (2015) Will Smith. SÉcran 17h30 HEINEKEN: L'ENLÈVE... 19h05 50 CONTRE 1 (2014) avec Christian Kane, Skeet Ulrich. ENDORPHINE (2015) Sophie Nélisse. 22h25 VALLEY OF LOVE (V.F.) (2015) Cinéma (1) É.-U. 1974. Drame policier de Roman Polanski avec Jack Nicholson, Faye
(5) (Shall We Dance?), É.-U. 2004. Comédie sentimentale de Peter Chel- Planète 17h30 Échappées belles La Reine Bicyclette Les icônes du pouvoir Échappées belles / Berlin Faites entrer l'accusé Planète La Reine Bicyclette Les amazones The War Juger Pétain / Acte 1 L'accompagnateur Les Croyants Dunaway, John Huston. - Dans les années 1930, à Los Angeles, un détective
som avec Richard Gere, Jennifer Lopez, Susan Sarandon. - À l’insu de sa MATV Urbaincultrices Living 2 gether Black Wealth The Checklist Street Speaks La Scène Tout le monde tout lu! Couleurs d'ici Tremblay Mosaïque À vos cas Mise à jour MATV Libre-service Montréalité Billboard Studio direct CityLife Black Wealth The Checklist Libre-service Montréalité Marteau Génération Z Libre-service privé engagé pour une filature découvre d’étranges agissements. TQ 21h
famille, un avocat décide de prendre des cours de danse sociale pour se CBC 17h00 THE LEGEND OF SARI... Heartland / A Matter of Trust When Calls the Heart Baroness Still Standing CBC News: The National CBCNews the fifth estate CBC CBCNews The Exchange Coronation St. Coronation St. The Special Needs Hotel Firsthand CBC News: The National CBCNews Coronation St. Coronation St. TIREZ LA LANGUE, MADEMOISELLE
rapprocher d’une danseuse dont il est tombé amoureux. SRC 15h
CTV CTV News Montreal The Big Bang The Big Bang Killjoys / Escape Velocity The $100,000 Pyramid Match Game National News News Montreal 0h05 Castle CTV CTV News Montreal eTalk The Big Bang The Big Bang The Big Bang The Big Bang The Big Bang Bosch CTV National News Montreal 0h05 Daily S. (4) Fr. 2013. Drame sentimental de Axelle Ropert avec Cédric Kahn,
THE LEGEND OF SARILA GBL Global News Global National TheSimpsons Border Security Big Brother Madam Secretary BrainDead Partie 2 de 2 Global News TV With PGA Tour GBL 17h30 News Global National E.T. Canada Ent. Tonight NCIS: New Orleans Big Brother Vikings / Death All 'Round Global News 23h35 Stephen Colbert Louise Bourgoin, Laurent Stocker. - Deux frères pédiatres qui pratiquent
(4) (La légende de Sarila), Can. 2013. Film d’animation de Nancy Florence ABC World News News at 6:30 We Day Celebrity Family Feud The $100,000 Pyramid Match Game Local 22 News Scandal ABC News at 6 World News Local 22 News Inside Edition BattleBots Partie 1 de 2 BattleBots Match Game News at 11 23h35 Jimmy Kimmel Live en tandem tombent amoureux à tour de rôle de la mère célibataire d’une
Savard. - Trois jeunes Inuits partent à la recherche d’une oasis légendaire jeune patiente diabétique. TFO 21h
CBS Ch. 3 News Weekend News 60 Minutes Big Brother Madam Secretary BrainDead Partie 2 de 2 3 News The Good Wife / We, the Juries CBS Channel 3 News at Six LNF Football / Patriots de Nouvelle Angleterre c. Giants de New York - Pré-saison (D) Big Brother Ch. 3 News 23h35 Stephen Colbert
afin de secourir leur village frappé par la famine. CBC 17h
NBC NBC5 @ 6 NBC News NBC Sports Special LNF Football / Bengals de Cincinnati c. Jaguars de Jacksonville - Pré-saison (D) NBC5 @ 11 Paid Program STEPMOM NBC NBC5 @ 6 NBC News Jeopardy! Wheel Fortune Running Wild With Bear Grylls American Ninja Warrior / National Finals Week 1 NBC5 @ 11 23h35 The Tonight Show LES CHIENS DE PAILLE
APPARENCES PBS (33) 17h00 Dreamin' Nitty Gritty Dirt Band: 50 Years and Circling Back Inside Poldark Masterpiece Classic / Poldark Simon & Garfunkel: The Concert in Central Park PBS (33) PBS NewsHour Gordon Lightfoot: Live in Reno Alice's Restaurant 50th Anniversary Concert Summer, Surf & Beach I Miss Downton Abbey (5) (Straw Dogs), É.-U. 2011. Thriller de Rod Lurie avec James Marsden,
(4) (What Lies Beneath), É.-U. 2000. Drame fantastique de Robert Zeme- Kate Bosworth, Alexander Skarsgard. - Un scénariste a maille à partir
PBS (57) 17h30 '50s and '60s Rock Rewind (My Music) I Miss Downton Abbey Inside Poldark On the Psychiatrist's Couch With Dr. Daniel Amen, MD PBS (57) News America Business PBS NewsHour Visions of Italy / Southern Style The Age Fix With Anthony Youn, MD World News Charlie Rose
ckis avec Michelle Pfeiffer, Harrison Ford, Diana Scarwid. - Témoin de avec les habitants du bled du sud des États-Unis où sa femme et lui
phénomènes bizarres, une femme devient persuadée que la maison UNIS 17h30 Bouffe Chalets Alberta Unis par le chant La marche à suivre Imelda/Bleu Retour/Shower 22h35 Beauti D'un rire à l'autre Six pieds UNIS Pense vite! Top science Vu intérieur Fous animaux Bouffe en cavale EnCouleurs DanyLapin Hors série Goût du pays Chalets Alberta Pense vite! Twin Peaks viennent de s’installer. TVA 23h05
qu’elle habite avec son mari est hantée. V 19h30 HBO 16h55 GIA: STORY OF A M... Meet the Donors Last Week You Me Her The Night Of 22h45 Ballers 23h15 VicePrin YouMeHer 0h15 Night Of HBO 18h20 I Am Evel Knievel You Me Her You Me Her The Wire / The Target 22h05 The Wire / The Detail 23h05 The Wire / The Buys 0h05 Night Of
POLISSE
PRENEURS AddikTV Les enquêtes de Murdoch Chicago Fire / Sur la sellette Esprits criminels Esprits criminels / Gabby Nation Z / Chiens et chats RAMBO (2008) Sylvester Stallone. AddikTV Les enquêtes de Murdoch Les pouvoirs de Toby Les enquêtes de Murdoch Il était une fois / L'Orpheline Prémonitions / La fuite Psych: Enquêteur malgré lui Le trône de fer
Voir samedi, 23h39. ARTV 23h15
(5) (Takers), É.-U. 2010. Drame policier de John Luessenhop avec TVA Sports Golf Mag Le TVA sports Haut airs Ultimate Rush LNF Football / Bengals de Cincinnati c. Jaguars de Jacksonville - Pré-saison (D) Le TVA sports LMB Baseball TVA Sports Le TVA sports Rentrée LMB Baseball / Marlins de Miami c. Mets de New York (D) Le TVA sports Icônes sport Le TVA sports Volleyball de plage
Matt Dillon, Idris Elba, Tip «T.I.» Harris. - À Los Angeles, six voleurs 08/28 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit 09/01 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit TÔKYÔ SONATA
aguerris préparent l’attaque d’un camion blindé transportant vingt-cinq Voir mercredi, 21h. TFO 0h30
millions de dollars. TVA 20h
18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit CANAUX 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit
LA RELIGIEUSE
(3) Fr. 2012. Drame religieux de Guillaume Nicloux avec Pauline Étienne,
CANAUX
SRC
TVA
Le Téléjournal 18 h
TVA nouvelles Sucré Salé
Des squelettes Les Parent
Ma maison bien-aimée
Le combat des villes
JMP: Torture Partie 2 de 2
Les échangistes
Accès Illimité
Le Téléjournal Par ici l'été
TVA nouvelles 22h35 Sucré 23h05 Papa 23h35 LA THÉRAPIE (2012)
LES MOTS SRC
TVA
Le Téléjournal 18 h
TVA nouvelles Sucré Salé
NITRO (2007) avec Martin Matte, Guillaume Lemay-Thivierge. Making of: Nitro Rush
Gags Full Ado LOOPER: LES TUEURS DU TEMPS (2012) Joseph Gordon-Levitt.
Le Téléjournal CHANGEMENT DE VOIE (2002) Ben Affleck.
TVA nouvelles 22h35 Sucré 23h05 LA ZONE VERTE (2010) Matt Damon.
VENDREDI
Isabelle Huppert, Louise Bourgoin. - Au XVIIe siècle, une jeune fille DIAMANTS SUR CANAPÉ
contrainte d’entrer dans les ordres est aux prises avec des mères TQ Les Argonautes Génial! / Guylaine Tremblay Cuisine futée, National Geographic LOCKE (2013) avec Olivia Colman, Tom Hardy. 22h35 Grands documentaires 23h35 SOS sages-femmes TQ Les Argonautes Gars des vues Appendices Vie après sport Banc public Crime parfait SOS sages-femmes Un chef à la cabane Génial!
(3) (Breakfast at Tiffany’s), É.-U. 1961. Comédie sentimentale de Blake
supérieures bienveillantes, cruelles ou trop affectueuses. TV5 20h V Atomes Souper parfait Les détestables Rire et délire CSI: Miami Le mentaliste L'arbitre Atomes Un gars le soir Appelez V Atomes Souper parfait L'arbitre SQ 911 ATTAQUE DE REQUINS À JERSEY SHORE (2012) Jack Scalia. Atomes Vidéoclips Appelez Edwards avec Audrey Hepburn, George Peppard, Mickey Rooney. - Un
RDI Le National RDI économie 24/60 Les grands reportages Le Téléjournal RDI économie Le National 24/60 Grands rep. RDI Le National RDI économie 24/60 Des trains..autres / Le Maroc Le Téléjournal RDI économie Le National 24/60 Trains..autres écrivain s’intéresse à une voisine excentrique. SRC 14h30
FERROVIPATHES
(3) (Trainspotting), G.-B. 1995. Comédie de mœurs de Danny Boyle avec TV5 17h50Champion Journal FR Paco Rabanne, mode Secrets d'histoire / Jules César ou la gloire de Rome Napoléon, Russie / La Moskova TV5 le journal 23h40 Belges.. 0h10 Chérif TV5 17h50Champion Journal FR Habiter le Ma nature Rendez-vous en Terre / Frédéric Michalak chez les Lolos noirs Rires du monde / Le rire chinois TV5 le journal 23h40 Parconaute NITRO
D Alaska: La ruée vers l'or Erreurs de génie Super high-tech Étrange météo Douanes: Can Douanes: Can Douanes: Can D Erreurs de génie Otages / L'affaire Bérard Lien fatal / Contrôle parental Body Language Meurtres de sang-froid Police scientifique Enfants tueurs
À LA TÉLÉ VENDREDI

Ewan McGregor, Robert Carlyle, Kelly Macdonald. - Les tribulations dro- (5) Can. 2007. Thriller de Alain DesRochers avec Guillaume Lemay-
latiques et dramatiques d’un petit groupe de toxicomanes de la banlieue VIE Design V.I.P. ByeMaison Maigrir pour gagner Chéri, je t'échange! Mariage à l'aveugle Comment rén. Party V.I.P. César à la rescousse Médium VIE Design V.I.P. Qui vit ici? Mini-maisons Party V.I.P. Maigrir pour gagner Tous pour un chalet! ByeMaison Sous-sol! Papa célibataire Médium Thivierge, Lucie Laurier, Martin Matte. - Un ex-voleur de voitures se
d’Edimbourg à la fin des années 1980. TQ 21h MX Tout s'embellit Tout s'embellit Le mentaliste / Pilote À COMMUNIQUER Les détestables Souper parfait Souper parfait La loi & l'ordre MX Tout s'embellit Tout s'embellit Le mentaliste / Forêt rouge À COMMUNIQUER Les détestables Souper parfait Souper parfait La loi & l'ordre lance dans une folle équipée afin de trouver lui-même un cœur pour
À LA TÉLÉ LUNDI

TALONS AIGUILLES VRAK.TV Les menteuses Jane l'Immaculée Enfants Roy Enfants Roy ADVENTURELAND (V.F.) (2009) Jesse Eisenberg. Les testeurs Arrange-toi ça Hors d'ondes VRAK.TV Papa où t'es? / À l'attaque Teen Wolf Med Med LE CAUCHEMAR DE MOLLY HARTLEY (2008) Haley Bennett. Les testeurs Arrange-toi ça Hors d'ondes sa conjointe mourante. SRC 19h
(3) Esp. 1991. Comédie dramatique de Pedro Almodovar avec Victoria RDS Sports 30 Blitz À communiquer Sports 30 Sports 30 À communiquer À comm. RDS Sports 30 L'avant-match À communiquer Sports 30 Oups Monde sport À comm. LOOPER – LES TUEURS DU TEMPS
Abril, Marisa Paredes, Miguel Bose. - Les retrouvailles tendues entre une HISTORIA Shotgun Ménard Miracles décodés Nos ancêtres les extraterrestres La malédiction d'Oak Island Pirates et trésors En 6ième vitesse Héros guerre HISTORIA Pawn Stars Pawn Stars Pawn Stars Pawn Stars C'est dynamite Chasseurs Les montagnards / Grand froid L'enfer des profondeurs Prêt au combat Prêt au combat L'encan (4) (Looper), É.-U. 2012. Science-fiction de Rian Johnson avec Joseph
ancienne vedette de la chanson et sa fille qui s’est mariée avec un vieil Le temps d'une paix RéelleMENT UN ÉTÉ ITALIEN (2009) avec Catherine Keener, Colin Firth. RBO 3.0 / Les bonus Les grandes entrevues / Antoine Bertrand Gordon-Levitt, Bruce Willis, Emily Blunt. - Un tueur chargé d’éliminer
ARTV Le temps d'une paix Visite libre Catherine Virtuose Lumière sur... / Danielle Ouimet Fleming, James Bond Pop Models Comme magie ARTV
amant de celle-ci. TFO 21h des victimes expédiées du futur est pourchassé par ses employeurs
EXPLORA Bleu Bahamas / Les grottes Le mystère du dauphin rose Monsieur H. Stupidité Stan Lee et les super-humains Vivre loin du monde / Australie L'énigme Toutânkhamon Au coeur corps EXPLORA Afrique sauvage / Savane Planète techno Monsieur H. Stupidité Ajustez cerveau Panique sur terre Planète techno Monsieur H. Curiosity / Crash aérien Super-humains
AUSTIN POWERS après qu’il eut laissé filer son moi plus âgé. TVA 19h30
SÉRIES+ NCIS: Los Angeles Partie 1 de 2 La Reine Mirador / La tour de cristal Mirador / Le talon d'Achille NCIS: Los Angeles La firme / Chapitre 1 NCIS: L. A. SÉRIES+ Heartland / Un monde nouveau Les mystères de Laura La firme / Chapitre 1 Castle / Le grand jour Bones / Ce n'est qu'un au revoir Blue Bloods Femme exemp.
Voir samedi, 15h30. MMAX 21h30 Les pires chauffards québécois Conquérants Maripier! Américars: rapides et musclés Remorquage Prêt sur gage Classé XXX Escortes Dans l'net Jobs de bras The One? UN ÉTÉ ITALIEN
ZTÉLÉ Dans l'net Malades Les pires chauffards québécois Grimm / La conspiration Wesen Baiser fatal Arrow / Amitié contrariée Brotherhood Carbornaro ZTÉLÉ
FIÈVRE NOIRE C. SAVOIR 21e Siècle Archi branchés Chanson Carte de visite Face à Face La bibliothèque de... soirées des Grands Cogito Rencontre Show Business C. SAVOIR Le Devoir de débattre CodeChasten Encore plus Archi branchés Les défis de la démocratie McGill en parle Dialogues Grande finale inter. CORIM (4) (Genova), G.-B. 2008. Drame psychologique de Michael Winterbottom
(4) (Cabin Fever), É.-U. 2002. Drame d’horreur de Eli Roth avec Rider Bagages Bagages Tamy @ Royaume-Uni Arnaque en ville / Rome Hell's Kitchen Hell's Kitchen Anthony Bourdain / Cambodge Arnaque avec Colin Firth, Willa Holland, Perla Haney-Jardine. - Veuf depuis peu, un
ÉVASION Structures insolites Destination Monstre Traqueur de mystères Rois de l'illusion / Niagara Falls Le Voyageur assoiffé Hotel impossible Arnaque ÉVASION
Strong, Jordan Ladd, Joey Kern. - Cinq adolescents qui séjournent universitaire américain s’installe avec ses deux filles à Gênes, en Italie, où
TFO LeRanch Wendy Indie tout prix Subito texto Flip TFO 24.7 LA BATAILLE DE SOLFÉRINO (2013) Kali/Homme Flip TFO 24.7 Carte de visite TFO LeRanch Wendy Indie tout prix Subito texto Flip Amalgame LA PLAYA D.C. (2012) Luis Carlos Guevara. TFO 24.7 Flip La portée Carte de visite il a obtenu un poste d’enseignant. ARTV 20h
dans une cabane au fond des bois sont contaminés par une bactérie
mangeuse de chair. Ztélé 22h Cinépop 17h10 MEURTRE AVEC PRÉ... 19h15 STARDOM: LE CULTE DE LA CÉLÉBRITÉ (2000) LA LÉGENDE DE BAGGER VANCE (2000) Charlize Theron. 23h10 DESPERADO (1995) Antonio Banderas. Cinépop 17h45 LE MOUTON NOIR 19h15 DOUBLE CONDAMNATION (1999) Tommy Lee Jones. SOLARBABIES (1986) Richard Jordan. 22h35 EMMANUELLE (1974) Sylvia Kristel. Cinéma
17h35 L'ÉPREUVE: LE LABYRINTHE (2014) PEANUTS: LE FILM (2015) LA FORÊT (2016) Natalie Dormer. 22h35 EXTRÊME LIMITE (2015) Edgar Ramirez.
LA PLAYA D.C.
SÉcran 17h20 SANS ISSUE (2015) 19h05 DANS SES YEUX (2015) Chiwetel Ejiofor. GUIBORD S'EN VA-T-EN GUERRE (2015) 22h50 CHAPEAU NOIR (2015) Chris Hemsworth. SÉcran
LES MONUMENTS MEN Dimanche à la ferme Les derniers jours de Pompéi Présumé coupable L'école commando US Navy, 100 ans Les Croyants
(4) Col. 2011. Drame de Juan Andrés Arango Garcia avec Luis Carlos
Planète Un dauphin parmi les hommes The War / Le pire est à venir Bonnard: Couleurs Des trains..autres / Madagascar L'accompagnateur Les Croyants Planète Guevara, James Solis, Andrés Murillo. - Un jeune Afro-Colombien,
(5) (The Monuments Men), É.-U. 2013. Drame de guerre de George
Clooney avec George Clooney, Matt Damon, Cate Blanchett. - En 1944, MATV Libre-service Montréalité Billboard Profil d'athlète Le guide de l'auto Cours toujours À vos cas Libre-service Montréalité Marteau Claudia reçoit... Libre-service MATV Mise à jour Champs libres Génération Z Laboratoire Culture zone Ma première Place des Arts Couleurs d'ici Paroles auteurs Marteau La Scène Premières vues parti à la recherche de son petit frère drogué, tente de trouver sa place
un peloton formé d’experts du monde des arts est chargé d’aller CBC CBCNews The Exchange Coronation St. Coronation St. Murdoch Mysteries Undercover CBC News: The National CBCNews Coronation St. Coronation St. CBC CBCNews The Exchange Coronation St. Coronation St. Schitt's Creek 22 Minutes 4:00A.M. RaiseWolv CBC News: The National CBCNews Coronation St. Coronation St. dans un quartier difficile de Bogota. TFO 21h
récupérer les chefs-d’œuvre dérobés par les nazis. TVA 22h45 CTV CTV News Montreal eTalk The Big Bang American Ninja Warrior / National Finals Week 1 Mistresses / Fight or Flight CTV National News Montreal 0h05 Daily S. CTV CTV News Montreal eTalk The Big Bang Shark Tank Motive Blue Bloods CTV National News Montreal 0h05 BigBang CHANGEMENT DE VOIE
ELLE S’APPELLE RUBY GBL 17h30 News Global National E.T. Canada Ent. Tonight Crazy Ex-Girlfriend The Night Shift / Trust Issues Hawaii Five-0 Global News 23h35 Stephen Colbert GBL 17h30 News Global National E.T. Canada Ent. Tonight NCIS: Los Angeles Hawaii Five-0 Rookie Blue / On the Double Global News 23h35 Stephen Colbert (4) (Changing Lanes), É.-U. 2002. Drame psychologique de Roger Michell
(4) (Ruby Sparks), É.-U. 2012. Comédie sentimentale de Jonathan Dayton ABC News at 6 World News Local 22 News Inside Edition Bachelor in Paradise Mistresses / Fight or Flight News at 11 23h35 Jimmy Kimmel Live ABC News at 6 World News Local 22 News Inside Edition Shark Tank What Would You Do? 20/20 News at 11 23h35 Jimmy Kimmel Live avec Ben Affleck, Samuel L. Jackson, Toni Collette. - Un avocat et un agent
avec Paul Dano, Zoe Kazan, Antonio Banderas. - Après des années de CBS Channel 3 News at Six Evening News Ent. Tonight Mom 2 Broke Girls Mom Odd Couple Scorpion / Hard Knox Ch. 3 News 23h35 Stephen Colbert CBS Channel 3 News at Six Evening News Ent. Tonight NCIS: Los Angeles Hawaii Five-0 Blue Bloods Ch. 3 News 23h35 Stephen Colbert d’assurances impliqués dans un accident de la route sombrent dans un
blocage, un jeune écrivain est stupéfait de rencontrer en chair et en os NBC NBC5 @ 6 NBC News Jeopardy! Wheel Fortune American Ninja Warrior / National Finals Week 1 Running Wild / Shaquille O'Neal NBC5 @ 11 23h35 The Tonight Show NBC NBC5 @ 6 NBC News Jeopardy! Wheel Fortune America's Got Talent / Semifinals 1 Dateline NBC NBC5 @ 11 23h35 The Tonight Show affrontement revanchard. SRC 23h
l’héroïne qu’il a créée dans son roman en cours d’écriture. SRC 23h
PBS (33) PBS NewsHour Classic Hollywood: Musicals Bee Gees: One Night Only Rhythm and Blues 40: A Soul Spectacular End Dieting PBS (33) PBS NewsHour BBC Newsnight Vermont Week Wash. Week Great Performances / Joan Baez 75th Birthday Celebration The Highwaymen Live at Nassau Coliseum Rick Steves LA ZONE VERTE
P’TIT QUINQUIN PBS (57) News America Business PBS NewsHour California Dreamin' Summer, Surf & Beach Music We Love (My Music) Charlie Rose PBS (57) News America Business PBS NewsHour M.Lake Journal New York NOW Downton Abbey Marathon Downton (4) (Green Zone), Fr. 2010. Drame d’espionnage de Paul Greengrass avec
Voir samedi, 21h. TFO 0h30 UNIS Pense vite! Fous animaux Goût du pays Hooké Couleurs locales Ma caravane au Canada D'un rire à l'autre Vu intérieur Pense vite! Twin Peaks UNIS Pense vite! Hooké Garde-manger Ma caravane au Canada Fortier / Peines d'amour Homme-des-bois Pieds/marge Pense vite! Twin Peaks Matt Damon, Greg Kinnear, Brendan Gleeson. - Durant l’intervention
18h10 Satan Lives SUPER DUPER ALICE COOPER (2014) Vice Principals Vice Principals Vice Principals Vice Principals Vice Principals Vice Principals Vice Principals américaine en Irak, un officier de l’armée est amené à remettre en ques-
CORALINE HBO 17h25 BARBARIANS AT THE ... 19h15 Wednes 19h45 GREY GARDENS (2009) Jessica Lange. You Me Her The Night Of 23h40 Ballers 0h10 VicePrin HBO
tion la présence d’armes de destruction massive dans le pays. TVA 23h05
(3) É.-U. 2008. Film d’animation de Henry Selick. - Derrière une porte AddikTV Les enquêtes de Murdoch Les pouvoirs de Toby Les passages de l'espoir Chicago Fire: Caserne 51 Il était une fois / L'Orpheline Prémonitions / La fuite Le trône de fer AddikTV Les enquêtes de Murdoch Les pouvoirs de Toby Chicago Fire: Caserne 51 Esprits criminels Esprits criminels EN TOUTE LOYAUTÉ (2007) Colin Farrell.
secrète, une fillette négligée par ses parents découvre une réalité parallèle TVA Sports Le TVA sports MLB: moments LMB Baseball / Blue Jays de Toronto c. Orioles de Baltimore (D) Le TVA sports Icônes sport Le TVA sports Ultimate Frisbee TVA Sports Le TVA sports Le top 25 LMB Baseball / Blue Jays de Toronto c. Rays de Tampa Bay (D) Le TVA sports Icônes sport Le TVA sports Red Bull Cliff Diving TIREZ LA LANGUE, MADEMOISELLE
où un bonheur idyllique cache un terrible danger. SRC 0h45 Voir jeudi, 21h. TFO 0h30
08/29 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit 09/02 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit
G 2 LʼAGENDA LE DEVOIR, SEMAINE DU 27 AOÛT AU 2 SEPTEMBRE 2016 G 3

TÉLÉVISION
Les films à voir LES GRILLES ★ DE LA SEMAINE TÉLÉVISION
Les films à voir

CANAUX 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit

SAMEDI SRC
TVA
Le Téléjournal 18 h
TVA nouvelles Sucré Salé
Des squelettes Vox Pop
Couteaux
Les galas du grand rire 2014
Animal cherc Chicago Fire / Désunion
Les échangistes Le Téléjournal Par ici l'été
Esprits criminels / Le réplicateur TVA nouvelles 22h35 Sucré 23h05 Papa 23h35 COMBATS DE RUE
Quelle histoire!
LUNDI
NO TQ Les Argonautes Génial! / Marilou Cuisine futée, National Geographic JOSEY WALES HORS-LA-LOI (1976) avec Sondra Locke, Clint Eastwood. 23h25 Crime parfait LES VIOLONS DU CŒUR
(3) Chil. 2012. Drame historique de Pablo Larrain avec Gael Garcia V Atomes Souper parfait Taxi payant Rire et délire JACKASS PRÉSENTE: VILAIN GRAND-PÈRE (2013) L'arbitre Atomes Un gars le soir Appelez Voir samedi, 22h. MMAX 14h
Bernal, Alfredo Castro, Antonia Zegers. - Au Chili en 1988, un publicitaire RDI Le National RDI économie 24/60 Grands reportages / Parfaites Le Téléjournal RDI économie Le National 24/60 Grands rep. THÉRÈSE DESQUEYROUX

À VOIR CETTE SEMAINE

devient le maître à penser derrière la campagne référendaire du Non
visant à chasser du pouvoir le dictateur Augusto Pinochet. ARTV 13h TV5 17h50Champion Journal FR
D Super high-tech
LE FILS À JO
VIE Design V.I.P. Quel âge
(5) Fr. 2010. Drame de Philippe Guillard avec Gérard Lanvin, Jérémie Du-
Oiseaux Oiseaux Fais pas ci / Tous pour tous 21 jours / De solidarité en Haïti Les routes de l'impossible TV5 le journal Voisins/Voisins Cinéma (4) Fr. 2012. Drame de Claude Miller avec Audrey Tautou, Gilles Lellouche,
SOS Infestation SOS Infestation Michelle ou la vie sauvage Rat rods de Vegas Les hommes du Yukon Alaska: La ruée vers l'or Anaïs Demoustier. - Dans les années 1920, les regrets lourds de consé-
quences d’une fille de riches propriétaires terriens mariée sans amour
Idées grandeur Qui vit ici? Tous pour un chalet! Docteur, suis-je normal? Roulotte Mini-maisons Célibataires Célibataires Médium
avec le fils héritier d’une famille voisine. SRC 14h30

À LA TÉLÉ MARDI
vall, Olivier Marchal. - Un ancien joueur de rugby forme une équipe dans MX Tout s'embellit Tout s'embellit Le mentaliste X-Files: Aux frontières du réel À COMMUNIQUER Souper parfait Souper parfait La loi & l'ordre
son petit village du sud-ouest de la France dans l’espoir d’intéresser son VRAK.TV Les menteuses Jérémie Jérémie Les bouncers MON EFFROYABLE ANNIVERSAIRE (2009) Juliana Guill. Les testeurs Arrange-toi ça Hors d'ondes LOCKE
fils à ce sport. TV5 13h RDS Sports 30 Sports 30 À communiquer À communiquer Sports 30 Sports 30 À communiquer À comm. (4) É.-U. 2013. Drame psychologique de Steven Knight avec Tom Hardy,
La malédiction d'Oak Island Pawn Stars Pawn Stars Pawn Stars Pawn Stars Atelier restauration / Au feu! L'Amérique Fièvre encans Cash Cowboys Cash Cowboys Olivia Colman, Ruth Wilson. - À la suite d’un appel téléphonique, un entre-
LA MORT VOUS VA SI BIEN HISTORIA
preneur en construction, père de famille aimant, prend immédiatement la
(4) (Death Becomes Her), É.-U. 1992. Comédie fantaisiste de Robert Zeme- ARTV Le temps d'une paix Comme magie Catherine RBO 3.0 Vous fêter? Bienvenue au paradis Envahis / Avril Les grandes entrevues route pour rejoindre à Londres une femme fragile qui a besoin de lui. TQ 21h
ckis avec Meryl Streep, Bruce Willis, Goldie Hawn. - Devenues rivales pour EXPLORA Bleu Bahamas / Les mangroves Le voyage de la vie Découverte Coeur de la nature / Les forêts Planète: Attention danger Panique sur terre / Les zombies Au coeur corps
l’amour d’un chirurgien esthétique, deux anciennes amies s’affrontent après NCIS: Los Angeles Partie 2 de 2 La Reine / Le fugitif Mirador / L'ennemi invisible Mirador / Le diagnostic Castle / Le grand jour Graceland / Point de rupture NCIS: L. A.
LA BATAILLE DE SOLFÉRINO
SÉRIES+
avoir absorbé une potion leur assurant beauté et vie éternelle. V 14h30 (4) Fr. 2013. Comédie dramatique de Justine Triet avec Laetitia Dosch, Vin-
ZTÉLÉ Prêt sur gage Remorquage Américars: rapides et musclés Are You the One? Surnaturel / L'être et le néant Menacés / Métamorphose Les pires chauffards québécois Seuls XL cent Macaigne, Arthur Harari. - Pendant qu’elle couvre les élections prési-
L’ÎLE C. SAVOIR 17h30 Outils Weather and climate Univers-Cité en spectacle Le Devoir de débattre REGARD sur le court-métrage Carte de visite Ingénierie Dialogues dentielles de 2012, une journaliste a maille à partir avec son ex, qui veut
(5) (The Island), É.-U. 2005. Science-fiction de Michael Bay avec Ewan ÉVASION Homme tortue Homme tortue Pêcheurs à mains nues Mordu de la pêche Unis pour survivre Mission café / Bolivie Seul contre la nature ...de la pêche voir leurs filles en son absence, malgré l’interdiction de la Cour. TFO 21h
McGregor, Scarlett Johansson, Djimon Hounsou. - En 2019, un couple LeRanch Wendy Indie tout prix Subito texto Flip TFO 24.7 LE PROFESSIONNEL (1981) 22h50 Score Flip TFO 24.7 Carte de visite
TFO LA THÉRAPIE
découvre un terrible secret au sujet de la ville intérieure où vivent les
humains à la suite d’une catastrophe écologique. TVA 15h15 Cinépop 16h45 UNE ÉTOILE EST NÉE 19h15 VOLCAN (1997) avec Anne Heche, Tommy Lee Jones. L'INTRA-TERRESTRE (1999) Brendan Fraser. 22h55 GIA: FEMME DE RÊVE (1997) (4) (The Sessions), É.-U. 2012. Drame biographique de Ben Lewin
SÉcran 17h50 OUIJA (V.F.) (2014) Olivia Cooke. 19h25 RÉDEMPTION (2013) Jason Statham. BESSIE (V.F.) (2015) avec Tika Sumpter, Queen Latifah. 22h55 LA SOCIÉTÉ DE LOISIR (2015) avec John Hawkes, Helen Hunt, William H. Macy. - Paralysé du cou
AUSTIN POWERS aux orteils, un poète quadragénaire encore vierge retient les services
Planète La grande pyramide Soupçons Échappées belles / Moscou Bonnard: Couleurs L'école commando Les Croyants
(4) (Austin Powers – International Man of Mystery), É.-U. 1997. Comédie d’une thérapeute sexuelle. TVA 23h35
fantaisiste de Jay Roach avec Mike Myers, Elizabeth Hurley, Mimi MATV Libre-service Montréalité Billboard Studio direct Premières vues Culture zone Laboratoire Libre-service Montréalité Marteau La Scène Libre-service
Rogers. - Placés en état d’hibernation en 1967, un espion et un criminel CBC CBCNews The Exchange Coronation St. Coronation St. Rick Mercer 22 Minutes Still Standing Comedy Fest CBC News: The National CBCNews Coronation St. Coronation St. LES MOTS
se réveillent en 1997 pour reprendre leur affrontement. MMAX 15h30 CTV CTV News Montreal eTalk The Big Bang The Amazing Race Canada Zoo / The Contingency Motive CTV National News Montreal 0h05 Daily S. (5) (The Words), É.-U. 2012. Drame sentimental de Brian Klugman avec
UN FLIC À LA MATERNELLE GBL 17h30 News Global National E.T. Canada Ent. Tonight NCIS / Homefront Private Eyes / The Six Better Late Than Never Global News 23h35 Stephen Colbert Bradley Cooper, Jeremy Irons, Dennis Quaid. - Un écrivain ambitieux
News at 6 World News Local 22 News Inside Edition Bachelor in Paradise After Paradise The Middle Fresh Off-Boat News at 11 23h35 Jimmy Kimmel Live ayant mis la main sur un vieux manuscrit d’un auteur inconnu décide de
(5) (Kindergarten Cop), É.-U. 1990. Comédie policière de Ivan Reitman avec ABC
le publier sous son propre nom. SRC 0h
Arnold Schwarzenegger, Pamela Reed, Penelope Ann Miller. - Au cours CBS Channel 3 News at Six Evening News Ent. Tonight NCIS / Homefront Zoo / The Contingency NCIS: New Orleans Ch. 3 News 23h35 Stephen Colbert
HISTORIA
TALONS AIGUILLES
d’une enquête criminelle, un policier se voit dans l’obligation de remplacer
au pied levé une collègue engagée comme monitrice d’enfants. V 16h45 L’Amérique d’un gars de bicycle NBC
PBS (33)
NBC5 @ 6
PBS NewsHour
NBC News Jeopardy! Wheel Fortune America's Got Talent / Semifinals 1
Summer, Surf & Beach '50s and '60s Rock Rewind (My Music)
Better Late Than Never NBC5 @ 11 23h35 The Tonight Show
Under the Streetlamp: Rockin' Round the Clock Daniel Amen Voir dimanche, 21h. TFO 0h30
HOMMES EN NOIR 3 PBS (57) News America Business PBS NewsHour The Carpenters: Close to You (My Music) Smart Fats to Outsmart Aging With Dr. Steven Masley Charlie Rose
Fixant la caméra de son regard pénétrant, George Christie raconte un pan de l’Amérique peu connu du commun des mortels : l’histoire des
(4) (Men in Black III), É.-U. 2012. Comédie fantaisiste de Barry Sonnenfeld
avec Will Smith, Tommy Lee Jones, Josh Brolin. - Un dangereux criminel
évadé de sa prison lunaire remonte le temps jusqu’en 1969 afin de tuer
Hells Angels. Au risque de se faire crever la peau, cet ex-président de la section de Ventura relate, dans Hors-la-loi : confessions d’un Hells Angel, UNIS
HBO
Pense vite! Humanima Ça va brasser! Pieds/marge Garde-manger
18h15 Wednes 18h45 VicePrin 19h15 BEEBA BOYS (2015)
Unis par le chant
The Night Of
Fortier / Peines d'amour Hooké Pense vite!
22h40 Will Ferrell: You're Welcome America
Twin Peaks
0h15 Wednes
MARDI
ses 30 ans au sein de ce club de motards dont la simple évocation fait frissonner d’effroi plus d’un. Ponctuée de scènes de reconstitution, AddikTV Les enquêtes de Murdoch Les pouvoirs de Toby LE ROI SCORPION (2002) The Rock. Dog: Chasseur Flash / Réunion de héros Nation Z / Foutus zombies Le trône de fer LE MILLIARDAIRE
l’agent qui l’avait arrêté et ainsi modifier le cours de l’histoire. TVA 18h30
cette nouvelle série documentaire dévoile les rites d’initiation jusque-là tenus secrets. Historia, mercredi, 22 h TVA Sports Le TVA sports L'Impact Club land MLB: moments LMB Baseball / Yankees de New York c. Royals de Kansas City (D) Le TVA sports L'Impact La 7e vague (4) (Let’s Make Love), É.-U. 1960. Comédie musicale de George Cukor
NICK AND NORAH’S INFINITE PLAYLIST avec Yves Montand, Marilyn Monroe, Tony Randall. - Pour séduire une
08/30 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit danseuse dont il s’est épris, un milliardaire se fait engager sous une
(4) É.-U. 2008. Comédie sentimentale de Peter Sollett avec Michael Cera,
Kat Dennings, Alexis Dziena. - Un amoureux largué se lance avec une fausse identité comme acteur dans son prochain spectacle. SRC 14h30
inconnue dans une folle virée nocturne, en quête d’indices devant les con- CANAUX 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit CANAUX 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit
Le Téléjournal 18 h Des squelettes L'Épicerie La petite séduction Les échangistes Le Téléjournal Par ici l'été 1001 vies JOSEY WALES, HORS-LA-LOI
duire à l’endroit où le groupe de l’heure se produira avant l’aube. V 19h15 SRC Le Téléjournal Nouveau La petite séduction Les enfants de la télé 1001 vies / Sport-partum Le Téléjournal 1001 vies VICTORIA: LES JEUNES ANNÉ... SRC
(4) (The Outlaw Josey Wales), É.-U. 1976. Western de Clint Eastwood
CARRIE TVA TVA nouvelles HOMMES EN NOIR 3 (2012) avec Tommy Lee Jones, Will Smith. CARRIE (V.F.) (2013) avec Julianne Moore, Chloë Grace Moretz. TVA nouvelles LES FEMMES DE SES RÊVES (2007) Ben Stiller. TVA TVA nouvelles Sucré Salé Tranches de vie Oeufs d'or CAMBRIOLAGE DANS LA TOUR (2011) Eddie Murphy. TVA nouvelles 22h35 Sucré 23h05 Hakim C. 23h35 SÉDUCTEUR (2009) avec Clint Eastwood, Dan George, Sondra Locke. - Après la guerre
(5) É.-U. 2013. Drame d’horreur de Kimberly Peirce avec Chloë Grace TQ LES NOUVELLES AVENTURES DE LASSIE 19h45 Chouette Un chef à la cabane LE BALAFRÉ (1983) avec Steven Bauer, Michelle Pfeiffer, Al Pacino. Belle et Bum TQ Les Argonautes Génial! / Léane Labrèche-Dor Cuisine futée, Les grands documentaires VOL SOUS HAUTE PRESSION (2005) 22h35 30 secondes pour 23h35 Vues 0h05 Banc p. civile, un fermier du Missouri considéré comme un hors-la-loi tente de
Moretz, Julianne Moore, Judy Greer. - Victime d’un cruel coup monté, V 16h45 UN FLIC À LA MATE... 19h15 UNE NUIT À NEW YORK (2008) Michael Cera. 21h15 TERMINATOR RÉDEMPTION (2009) Christian Bale. 23h45 Rire dél Appelez V Atomes Souper parfait Les détestables Rire et délire Personne d'intérêt / Le dilemme Mémoire sous enquête L'arbitre Atomes Un gars le soir Appelez rejoindre les territoires indiens. TQ 21h
une adolescente timide dotée de pouvoirs de télékinésie donne libre RDI La Semaine verte RDI en direct RDI en direct Découverte Le Téléjournal Des trains..autres / Japon Le Téléjournal Le Téléjournal National hebdo Le Téléjournal RDI Le National RDI économie 24/60 Grands reportages Partie 1 de 2 Le Téléjournal RDI économie Le National 24/60 Grands rep.
cours à sa colère. TVA 20h30
LE PROFESSIONNEL
TV5 17h50 Carnets Journal FR Super champion Folie passagère / Michèle Bernier et Lambert Wilson Web Thérapie TV5 le journal 23h40 On n'est pas couché TV5 17h50Champion Journal FR Spécimen L'angle éco / Dieu, la valeur qui monte Enquête Super-Héros, la face cachée TV5 le journal 23h40 LA RELIGIEUSE (2013) (4) Fr. 1981. Drame policier de Georges Lautner avec Jean-Paul Belmondo,
LE BALAFRÉ

À LA TÉLÉ MERCREDI
D Enchères Enchères Affaires roulent Boss enchères Humour du monde Galas ComédiHa! 2015 Grand Rire de Québec Enchères Enchères Enchères D Enchères Enchères Galas ComédiHa! 2015 Alaska: La ruée vers l'or Au pays des Cajuns SOS Infestation SOS Infestation Rat rods de Vegas Docu-D Robert Hossein, Jean-Louis Richard. - Les services secrets français tentent
(4) (Scarface), É.-U. 1983. Thriller de Brian De Palma avec Al Pacino, VIE Vendre ou rénover? Tous pour un chalet! Mariage à l'aveugle Chéri, je t'échange! Mamans, gérantes d'estrade Surprise! Les cousins rénovent Vendre ou rén. VIE Design V.I.P. Roulotte Vient garder? Papas maison Ex au défi Papa célibataire Quel âge Déco Top Pas le choix de rénover! Médium de neutraliser un ancien agent qui veut tuer un homme politique africain.
À LA TÉLÉ SAMEDI

Steven Bauer, Michelle Pfeiffer. - L’ascension fulgurante et la descente aux MX Tout s'embellit Tout s'embellit Le mentaliste / Vague sanglante Chicago Med Éternel X-Files: Aux frontières du réel Souper parfait Souper parfait La loi & l'ordre TFO 21h
enfers d’un expatrié cubain dans le milieu de la pègre de Miami. TQ 21h MX L'index québéc L'index québéc Charmed UNE VOIX EN OR, UN DESTIN TRAGIQUE (2013) Jewel Kilcher. LES VIOLONS DU COEUR (1999) avec Gloria Estefan, Meryl Streep, Aidan Quinn.
VRAK.TV Vie de banlieue Rencontrée Les bouncers Jane l'Immaculée La famille royale LAISSE-MOI ENTRER (2010) Kodi Smit-McPhee. Hors d'ondes VRAK.TV Les menteuses Le Studio Le Studio Med Med PROFESSION: HÔTESSE DE L'AIR (2003) Gwyneth Paltrow. Les testeurs Arrange-toi ça Hors d'ondes COMBATS DE RUE
P’TIT QUINQUIN RDS Sports 30 Soccer Avant-match LMS Soccer / Montreal Impact c. FC Toronto (D) L'histoire Sports 30 Soccer / Vancouver vs Los Angeles (D) RDS Sports 30 Sports 30 À communiquer Sports 30 Sports 30 Images/sec. Blitz À comm. (5) (Fighting), É.-U. 2009. Drame sportif de Dito Montiel avec Channing
(4) Fr. 2014. Comédie policière de Bruno Dumont avec Bernard Pruvost, HISTORIA Pawn Stars Pawn Stars L'encan L'encan Les a$ de la brocante Le Polygraphe Braqueurs Confessions Hells Ripper Street / Silence on tue Ripper Street Tatum, Terrence Howard, Zulay Henao. - Un jeune homme au passé
HISTORIA Détectives des mers Hangar 1: dossier OVNI La malédiction d'Oak Island Nos ancêtres les extraterrestres Nos ancêtres les extraterrestres L'ÈRE DES HÉROS (2011) Sean Bean.
Alane Delhaye, Lucy Caron. - Dans un village côtier, un garçon et ses amis trouble est recruté par un mystérieux promoteur qui l’initie aux combats
passent l’été à épier deux détectives enquêtant sur le meurtre d’une femme, ARTV PaparaGilles PaparaGilles Pour l'amour du country RéelleMENT Les grandes entrevues Outlander 23h40 POLISSE (2011) ARTV Le temps d'une paix Xpression Catherine Pour l'amour du country Pérusse cité Danser! La famille Daraîche RéelleMENT Le pont
clandestins. TVA 23h35
dont le cadavre démembré a été retrouvé dans le corps d’une vache. TFO 21h EXPLORA Animo Méd ailleurs Homo sapiens Les mystères de la Cité interdite 21h50 Ailes Stan Lee et les super-humains Stupidité Manhattan EXPLORA Bleu Bahamas / Le sable Animo Paresseux La Semaine verte Manhattan / La ruche Manhattan Géants des airs Attention
SÉRIES+ Zoo / La horde Retour à Cedar Cove Mon ex à moi Mon ex à moi Mon ex à moi Mon ex à moi Joséphine: Ange gardien / Carpe Diem Zoo SÉRIES+ NCIS: Los Angeles La Reine / Au pied du mur Mirador / Sleeper Mirador Lettres orphelines Partie 1 de 2 Rizzoli & Isles / Morts de peur NCIS: L. A. LA BATAILLE DE SOLFÉRINO
TERMINATOR RÉDEMPTION Voir lundi, 21h. TFO 0h30
(4) (Terminator Salvation), É.-U. 2009. Science-fiction de McG avec Chris- ZTÉLÉ HYP-GAGS Malades BattleBots: Combats de robots Surnaturel / Amara Seuls et tout nus XL DÉCADENCE (2004) avec Danny Glover, Monica Potter. Classé XXX ZTÉLÉ Jobs de bras S'coucher Les stupéfiants Arrow / Amitié contrariée Brotherhood Le mobile du crime Maripier! Conquérants BattleBots
tian Bale, Sam Worthington, Anton Yelchin. - Alors que les humains luttent C. SAVOIR Cinéma québec 18h55 Paris 21e Siècle Science tourne La bibliothèque de... Rature et lit CentRegards Apostrophes 23h10 Apostro. Quartier Latin Noms de Dieux C. SAVOIR McGill en parle Cent regards Les défis de la démocratie CORIM Portes Les cinq sages soirées des Grands Maîtres en musique Publication uni. Coeur sciences
contre les machines qui ont pris le pouvoir, un résistant veut sauver l’ado-
lescent qui deviendra son père au détour d’un voyage dans le passé. V 21h15
ÉVASION
TFO
Bagages
LeRanch
Bagages
Wendy
Rois de l'illusion / Vancouver Vacances de Bruno
Indie tout prix Subito texto Jam Amalgame
Le Voyageur assoiffé Traqueur de mystères Mission café / Haiti
P'TIT QUINQUIN (2014) avec Lucy Caron, Bernard Pruvost, Alane Delhaye.
Hell's Kitchen
0h20 Rasa
ÉVASION
TFO
Coups de Food / Mario Pelchat Azimut
LeRanch Wendy
Cabane Canada Bouffe en cavale
Indie tout prix Subito texto Flip TFO 24.7
Vu sur terre / Bolivie Traqueurs de pierres
TOKYO SONATA (2008) avec Kyoko Koizumi, Teruyuki Kagawa. Flip
Lignes de vie
TFO 24.7
Azimut
Carte de visite
MERCREDI
LES VIOLONS DU CŒUR Cinépop 17h50 L'ENVIE (2003) Ben Stiller. MAIS QUI EST HARRY CRUMB? (1989) CYBERFLIC (1997) Terence Hill. 22h35 SHAFT (2000) Samuel L. Jackson. Cinéma Cinépop 17h20 FRÈRES (2009) 19h05 L'ÉPOUVANTAIL (1973) Jerry Schatzberg. LE DERNIER DES HÉROS (1993) Arnold Schwarzenegger. 23h15 LE MYSTIFICATEUR (2003) MA VIE EN L’AIR
(4) (Music of the Heart), É.-U. 1999. Drame biographique de Wes Craven SÉcran 17h55 LES ENFANTS DE MA SOEUR SUR LES... 19h25 PERSECUTED (V.F.) (2014) MY OLD LADY (V.F.) (2014) Maggie Smith. 22h50 LA VIE SECRÈTE D'UNE MÈRE CÉLIB... Cinéma (5) Fr. 2005. Comédie sentimentale de Rémi Bezançon avec Vincent Elbaz,
SÉcran 17h00 LE GAUCHER (2015) 19h05 IRREMPLAÇABLE (2015) Drew Barrymore. CREED (V.F.) (2015) avec Sylvester Stallone, Michael B. Jordan. 23h15 From Rocky To Creed Cinéma Marion Cotillard, Elsa Kikoïne. - Les complications sentimentales d’un in-
avec Meryl Streep, Angela Bassett, Aidan Quinn. - En 1988, une mère de Planète 17h30 Artifact La fin des grands fauves? Vivre comme les caribous Des trains..autres / Birmanie Échappées belles / Jamaïque Samothrace Planète Peugeot, une affaire de famille Des trains..autres / États-Unis Soupçons Entrer l'accusé / Joël Matencio, le groupe 666 La grande pyramide Les Croyants
famille divorcée entreprend d’enseigner le violon à des écoliers d’un structeur pour une compagnie aérienne qui a une peur panique de voyager
MATV Premières vues Laboratoire Culture zone Îles aux trésors Tremblay Premières vues Ma première Place des Arts Vers l'ouest Génération Z Place des Arts MATV Libre-service Montréalité Billboard Urbaincultrices Mise à jour À vos cas Urbaincultrices Libre-service Montréalité Marteau Produits chez Libre-service en avion. SRC 14h30
quartier défavorisé de New York. MMAX 22h
CBC CBC News marketplace Clay vs. Clay Murdoch Mysteries Follow the Money THE RIGHT KIND OF WRONG (2013) Ryan Kwaten. Comedy Fest CBC CBCNews The Exchange Coronation St. Coronation St. Dragons' Den The Romeo Section CBC News: The National CBCNews Coronation St. Coronation St.
LES FEMMES DE SES RÊVES CAMBRIOLAGE DANS LA TOUR
CTV CTV News Montreal W5 / Gambling on Extinction The Amazing Race Canada Orphan Black The Bridge / Chain of Fools National News News Montreal 0h05 Castle CTV CTV News Montreal eTalk The Big Bang MasterChef / Tag Team MasterChef Saving Hope / Fearless CTV National News Montreal 0h05 Daily S. (5) (Tower Heist), É.-U. 2011. Comédie policière de Brett Ratner avec Ben
(4) (The Heartbreak Kid), É.-U. 2007. Comédie sentimentale de Bobby GBL 17h30 News Global National E.T. Canada Ent. Tonight Big Brother Apocalypse / End of Days American Gothic Global News 23h35 Stephen Colbert
Farrelly avec Ben Stiller, Malin Akerman, Michelle Monaghan. - Se décou- GBL Global News Global National 16x9 / The Pit Rookie Blue Rookie Blue / What I Lost True Crime Scene / Immortal Global News Saturday Night Live / Jonah Hill Stiller, Casey Affleck, Michael Pena. - L’ex-gérant d’un gratte-ciel new-
vrant mal marié, un quadragénaire flirte avec une autre femme durant ABC World News News at 6:30 Paid Program Paid Program Last Man St. Dr. Ken Boston EMS Boston EMS Local 22 News Elementary ABC News at 6 World News Local 22 News Inside Edition The Goldbergs The Goldbergs Modern Family Black-ish Modern Family The Middle News at 11 23h35 Jimmy Kimmel Live yorkais organise avec ses collègues le cambriolage du penthouse d’un client
son voyage de noces au Mexique. TVA 23h CBS Ch. 3 News Weekend News Entertainment Tonight Weekend LNF Football / Titans du Tennessee c. Raiders d'Oakland - Pré-saison (D) Channel 3 N. Person of Interest / Witness CBS Channel 3 News at Six Evening News Ent. Tonight Big Brother Criminal Minds / Inner Beauty American Gothic Ch. 3 News 23h35 Stephen Colbert investisseur, qui a dilapidé leurs fonds de retraite dans une fraude. TVA 20h
L’ÈRE DES HÉROS NBC NBC5 @ 6 NBC News Jeopardy! Wheel Fortune America's Got Talent Aquarius Aquarius / Sexy Sadie NBC5 @ 11 Saturday Night Live / Jonah Hill NBC NBC5 @ 6 NBC News Jeopardy! Wheel Fortune America's Got Talent / Cutdown America's Got Talent The Night Shift Partie 2 de 2 NBC5 @ 11 23h35 The Tonight Show VOL SOUS HAUTE PRESSION
(5) (Age of Heroes), G.-B. 2011. Aventures de Adrian Vitoria avec Sean PBS (33) 17h30 I Miss Downton Abbey Time Goes By ManorBorn 20h15 Yes Minister Great Performances / Joan Baez 75th Birthday Celebration California Dreamin' PBS (33) PBS NewsHour The Highwaymen Live at Nassau Coliseum Soundstage / Cornerstones of Rock Bee Gees: One Night Only Yakov Smirnoff (4) (Red Eye), É.-U. 2005. Thriller de Wes Craven avec Rachel McAdams,
Bean, Danny Dyer, Aksel Hennie. - En 1942, un commando anglais a pour PBS (57) 17h30 Metabol. Visions of Italy The Carpenters: Close to You (My Music) Summer, Surf & Beach Music We Love (My Music) Joe Bonamassa: Live at the Greek Theatre PBS (57) News America Business PBS NewsHour Bee Gees: One Night Only California Dreamin' World News Charlie Rose Cillian Murphy, Brian Cox. - Sur le vol Dallas-Miami, un passager prend
mission de neutraliser une station radar allemande installée en Norvège, UNIS LA LÉGENDE DE SARILA (2013) LE GUERRIER WUSHU (2008) Joseph Cannell. Quatrième dim. François-série Dead Zone / Nina Fortier / Un passé si présent Cher Olivier UNIS Pense vite! Balade Tor. Chalets Alberta Naviguer D'un rire à l'autre LES PORTES TOURNANTES (1988) Monique Spaziani. Belle-Baie Pense vite! Twin Peaks discrètement en otage sa voisine de siège pour l’obliger à participer à un
qui intercepte les messages des Alliés. HIST 23h 17h35 Ebola DEBUG (2013) Tenika Davis. Ballers Vice Principals THE LATE SHIFT (1995) Kathy Bates. 22h40 Whitney Cummings' Bleep Show You Me Her attentat contre un politicien. TQ 21h
HBO Cinéma GOING CLEAR: SCIENTOLOGY AND THE PRISON OF BELIEF 20h35 Ebola: Doctor's THE LATE SHIFT (1995) Kathy Bates. 23h10 DEBUG (2013) Tenika Davis. HBO
VICTORIA – LES JEUNES ANNÉES D’UNE REINE AddikTV Flash / Les Tricksters Blindspot: Mémoire tatouée Prémonitions / La réunion CHARLIE ET SES DRÔLES DE DAMES SE DÉCHAÎNENT (2003) LE COLLECTIONNEUR (2012) John Cusack. AddikTV Les enquêtes de Murdoch Les pouvoirs de Toby Suits: Les deux / Jalousie Psych: Enquêteur malgré lui Blindspot: Mémoire tatouée Flash / Réunion de héros Le trône de fer TÔKYÔ SONATA
(3) (The Young Victoria), G.-B. 2009. Drame biographique de Jean-Marc TVA Sports Icônes sport Le TVA sports Red Bull Cliff Diving LNF Football / Titans du Tennessee c. Raiders d'Oakland - Pré-saison (D) Le TVA sports WTA Tennis TVA Sports Le TVA sports MLB: moments LMB Baseball / Blue Jays de Toronto c. Orioles de Baltimore (D) Le TVA sports Icônes sport Le TVA sports Golf Mag Haut airs (3) Jap. 2008. Drame de Kiyoshi Kurosawa avec Teruyuki Kagawa, Kyoko
Vallée avec Emily Blunt, Rupert Friend, Paul Bettany. - En 1837, le dur 08/31 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit Koizumi, Yu Koyanagi. - La lente dérive d’une famille dont chacun des
08/27 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit quatre membres dissimule aux autres son secret. TFO 21h
éveil à la politique de la jeune Victoria, désignée pour succéder au roi
Guillaume sur le trône du Royaume-Uni. SRC 23h30 SÉDUCTEUR
CANAUX 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit CANAUX 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit
POLISSE SRC Le Téléjournal Découverte / À ciel ouvert ICI Laflaque Viens-tu faire un tour? Déjà dimanche! Le Téléjournal Jérôme ELLE S'APPELLE RUBY (2012) Paul Dano. SRC Le Téléjournal 18 h Des squelettes Toi & moi Prière de ne pas Les échangistes Le Téléjournal Par ici l'été Entrevues (5) (Spread), É.-U. 2009. Comédie de mœurs de David Mackenzie avec
(4) Fr. 2011. Drame social de Maïwenn avec Karin Viard, Marina Foïs, Ashton Kutcher, Anne Heche, Margarita Levieva. - À Los Angeles, un
JoeyStarr. - La vie au quotidien des policiers d’une brigade de protection TVA TVA nouvelles Gags Full Ado Juste pour Trois-Rivières PRENEURS (2010) avec Hayden Christensen, Chris Brown. 22h15 TVANou. 22h45 LES MONUMENTS MEN (2014) George Clooney. TVA TVA nouvelles Sucré Salé Gags Full Ado BURLESQUE (V.F.) (2010) avec Christina Aguilera, Alan Cumming, Cher. TVA nouvelles 22h35 Sucré 23h05 LES CHIENS DE PAILLE (2011) jeune gigolo tombe amoureux d’une jeune serveuse qui gagne elle
des mineurs parisienne, du point de vue d’une photographe qui réalise TQ Vie après sport Appendices Like-moi! Belle et Bum / Gregory Charles , Alex Nevsky. FERROVIPATHES (1995) Ewan McGregor. 22h45 Mégastructures 23h45 Un chef à la cabane TQ Les Argonautes Génial! / Pascal Morrissette Cuisine futée, 30 secondes pour / Pauvreté CHINATOWN (V.F.) (1974) avec Faye Dunaway, Jack Nicholson. 23h20 Les francs-tireurs 0h20 Like! aussi sa vie en se prostituant. TVA 23h35
un reportage pour le ministère de l’Intérieur. ARTV 23h39 V 17h00 GREEN LANTERN (V.F.) (2011) APPARENCES (2000) avec Michelle Pfeiffer, Diana Scarwid, Harrison Ford. 22h15 PIÉGÉS 2: SÉDUCTION FATALE (2007) Tyler Johnston. 0h15 Appelez V Atomes Souper parfait Chicago Police / Les Infiltrées CSI: Miami / Le dernier revers CSI: Miami L'arbitre Atomes Un gars le soir Appelez
LA RELIGIEUSE
PELHAM 1 2 3: L’ULTIME STATION RDI Les grands reportages RDI en direct RDI en direct Les grands reportages Le Téléjournal Le 21e / Michel Labrecque Second Regard Le Téléjournal L'Épicerie Le Téléjournal RDI Le National RDI économie 24/60 Grands reportages Partie 2 de 2 Le Téléjournal RDI économie Le National 24/60 Grands rep. Voir dimanche, 20h. TV5 23h40
(4) (The Taking of Pelham 1 2 3), É.-U. 2009. Drame policier de Tony Scott TV5 Web Thérapie Journal FR Le p'tit cabaret / Émily Bégin LA RELIGIEUSE (2013) avec Isabelle Huppert, Pauline Étienne. Marchés sur terre TV5 le journal 23h40 Ça n'arrive pas TV5 17h50Champion Journal FR Destination nature Des racines et des ailes / La Drôme, entre Vercors et Provence Partir Autrement TV5 le journal 23h40 Passe-moi les jumelles
LE PROFESSIONNEL
À LA TÉLÉ DIMANCHE

avec Denzel Washington, John Travolta, John Turturro. - Un répartiteur du D Galas ComédiHa! 2015 Docu-D / Course à l'espace 2.0 Docu-D / Chicanes de clôtures Otages / Forgues Hantise / Contrôle de l'esprit Paranormales D Douanes Douanes Rat rods de Vegas Hantise Les dossiers de la NASA Affaires roulent Boss enchères Galas ComédiHa! 2015 Grand Rire
métro de New York négocie avec des criminels qui ont pris en otages 18 pas- Voir mardi, 21h. TFO 0h30
VIE Célibataires Célibataires Ex au défi / Au paintball Suis-je normal? / Tête haute Papa célibataire Maigrir pour gagner Vendre ou rénover? Vendre ou rén. VIE Design V.I.P. Déco Top Comment rén. Sous-sol! Célibataires Célibataires Vendre ou rénover? Qui vit ici? Idées grandeur Docteur, suis-je normal? Médium
sagers et réclament 10 millions de dollars en échange de leur libération. MP 0h MX Apollo l'frigo Apollo dans l'frigo AUSTIN POWERS (1997) avec Elizabeth Hurley, Mike Myers. L'index québéc L'index québéc MX Tout s'embellit Tout s'embellit Le mentaliste / La veuve rouge L'affaire O.J. 21h15 24 heures Chicago Med Souper parfait Souper parfait La loi & l'ordre
JEUDI

À LA TÉLÉ JEUDI
BESTIAIRE VRAK.TV Le Studio Le Studio Filles fauchées New Girl Big Bang Big Bang Jérémie Jérémie Degrassi Degrassi Degrassi Degrassi Hors d'ondes VRAK.TV Papa où t'es? La famille royale Filles fauchées New Girl MOI, MOI-MÊME ET IRÈNE (2000) avec Renée Zellweger, Jim Carrey. Arrange-toi ça Hors d'ondes
(4) Can. 2012. Film d’essai de Denis Côté. - En une succession subliminale RDS Sports 30 Sports 30 Monde sport Sport en liberté LMB Baseball (D) Sports 30 Sports 30 À comm. RDS Sports 30 Sports 30 F1 Magazine À communiquer Sports 30 Sports 30 Sport en liberté À comm.
d’images captées au fil des quatre saisons, la vie des animaux du Parc HISTORIA Marty et Bam Bam brocantent Fous bolides Fous bolides En 6ième vitesse Shotgun Ménard Beautés d'acier Beautés d'acier Légendes Légendes Détectives HISTORIA L'Amérique Fièvre encans Motos Café Mordus Fous bolides Fous bolides Légendes Légendes FantomWorks Les montagnards / Grand froid Guerriers route LA RAGE DE VIVRE
Safari de Hemmingford. TFO 0h30 (5) (Remember Me), É.-U. 2010. Drame sentimental de Allen Coulter avec
ARTV Visite libre Comme magie RBO 3.0 Prochains Les grandes entrevues PaparaGilles PaparaGilles RéelleMENT Le pont ARTV Le temps d'une paix Visite libre Catherine PaparaGilles PaparaGilles Bienvenue au paradis Outlander 23h15 POLISSE (2011) Karin Viard. Robert Pattinson, Emilie De Ravin, Chris Cooper. - À New York, les amours
EXPLORA Paresseux Jeu science Alexandre et les conquérants Il était une fois l'humanité Monsieur H. Alex+Tyler, éco Découverte Ajustez cerveau Les mystères de la Cité interdite EXPLORA Bleu Bahamas / Le corail Redout. créat. Redout. créat. Océania / Contre vents et marée Fukushima: Robots Géants des airs Stupidité Monsieur H. Coeur nature
DIMANCHE SÉRIES+
ZTÉLÉ
Rizzoli & Isles
Jobs de bras Maripier!
C.S.I: Les experts
Carbornaro
Graceland / Six pieds sous terre La diva du divan / Révélations L'enquête / Le temps du verdict Bones / Ce n'est qu'un au revoir Castle
Prêt sur gage Dans l'net Malades Les stupéfiants FIÈVRE NOIRE (2002) avec Rider Strong, Jordan Ladd. Le liquidateur
SÉRIES+
ZTÉLÉ
NCIS: Los Angeles / Big Brother La Reine
Carbornaro Dans l'net Seuls et tout nus XL
Une femme exemplaire Madame la Secrétaire d'État
BattleBots: Combats de robots Maripier!
Les mystères de Laura
Conquérants Are You the One?
Scandale
Escortes Classé XXX
NCIS: L. A.
Chauffards
contrariées d’un jeune révolté hanté par le suicide de son frère et une
camarade de classe tourmentée par le meurtre de sa mère. SRC 14h30
LE MACHINISTE BURLESQUE
C. SAVOIR 18h20 Thèse Cogito REGARD sur le court-métrage Le Devoir de débattre Chanson/Sphère Rencontre Face à Face Archi branchés Research Regard avenir C. SAVOIR Encore plus CodeChasten Maîtres en musique Cogito Rencontre Quartier Latin Chanson La bibliothèque de... The Fast Radio Sky Des outils pour (4) É.-U. 2010. Drame musical de Steve Antin avec Christina Aguilera,
(4) (The Machinist), Esp. 2004. Thriller de Brad Anderson avec Christian
Bale, Jennifer Jason Leigh, Aitana Sanchez-Gijon. - Rongé par la culpabilité ÉVASION Azimut Cabane Canada Mordu de la pêche Hell's Kitchen Hell's Kitchen Unis pour survivre Traqueurs de pierres Anthony B. ÉVASION À deux, c'est mieux! / Florence Sur le pouce Benoit à la plage Vacances de Bruno Hôtels de luxe / Hôtels de Paris À faire en Grèce / Rhodes Coups de Food Cher, Eric Dane. - Une jeune ambitieuse de l’Iowa devient chanteuse
après avoir provoqué un grave accident, un machiniste insomniaque som- TFO LeRanch Wendy Indie tout prix Subito texto Jam Amalgame TALONS AIGUILLES (1991) avec Féodor Atkine, Victoria Abril. Citoyen monde La portée BRBR TFO LeRanch Wendy Indie tout prix Subito texto Flip TFO 24.7 TIREZ LA LANGUE, MADEMOISELLE (2013) 22h40 Filmstr. Flip TFO 24.7 Carte de visite étoile dans un cabaret de Los Angeles au bord de la faillite. TVA 19h30
bre dans une paranoïa grandissante. Ztélé 14h Cinépop 17h20 L'AMOUR, TOUJOURS... LA VIE EST BELLE (1997) Roberto Benigni. Les Soprano / La bonne parole 21h55 Soprano 22h50 Le Traqueur 0h15 Traqueur Cinépop 17h20 AFFLICTION (1997) 19h15 COEUR SAUVAGE (1993) Marisa Tomei. LE JOUR DE LA MARMOTTE (1993) Bill Murray. 22h45 NAPOLÉON DYNAMITE (2004) Cinéma CHINATOWN
SI ON DANSAIT? SÉcran 17h55 LES YEUX DE L'ASSASSIN (2015) PEANUTS: LE FILM (2015) DANISH GIRL (V.F.) (2015) Eddie Redmayne. 23h05 COMMOTION (2015) Will Smith. SÉcran 17h30 HEINEKEN: L'ENLÈVE... 19h05 50 CONTRE 1 (2014) avec Christian Kane, Skeet Ulrich. ENDORPHINE (2015) Sophie Nélisse. 22h25 VALLEY OF LOVE (V.F.) (2015) Cinéma (1) É.-U. 1974. Drame policier de Roman Polanski avec Jack Nicholson, Faye
(5) (Shall We Dance?), É.-U. 2004. Comédie sentimentale de Peter Chel- Planète 17h30 Échappées belles La Reine Bicyclette Les icônes du pouvoir Échappées belles / Berlin Faites entrer l'accusé Planète La Reine Bicyclette Les amazones The War Juger Pétain / Acte 1 L'accompagnateur Les Croyants Dunaway, John Huston. - Dans les années 1930, à Los Angeles, un détective
som avec Richard Gere, Jennifer Lopez, Susan Sarandon. - À l’insu de sa MATV Urbaincultrices Living 2 gether Black Wealth The Checklist Street Speaks La Scène Tout le monde tout lu! Couleurs d'ici Tremblay Mosaïque À vos cas Mise à jour MATV Libre-service Montréalité Billboard Studio direct CityLife Black Wealth The Checklist Libre-service Montréalité Marteau Génération Z Libre-service privé engagé pour une filature découvre d’étranges agissements. TQ 21h
famille, un avocat décide de prendre des cours de danse sociale pour se CBC 17h00 THE LEGEND OF SARI... Heartland / A Matter of Trust When Calls the Heart Baroness Still Standing CBC News: The National CBCNews the fifth estate CBC CBCNews The Exchange Coronation St. Coronation St. The Special Needs Hotel Firsthand CBC News: The National CBCNews Coronation St. Coronation St. TIREZ LA LANGUE, MADEMOISELLE
rapprocher d’une danseuse dont il est tombé amoureux. SRC 15h
CTV CTV News Montreal The Big Bang The Big Bang Killjoys / Escape Velocity The $100,000 Pyramid Match Game National News News Montreal 0h05 Castle CTV CTV News Montreal eTalk The Big Bang The Big Bang The Big Bang The Big Bang The Big Bang Bosch CTV National News Montreal 0h05 Daily S. (4) Fr. 2013. Drame sentimental de Axelle Ropert avec Cédric Kahn,
THE LEGEND OF SARILA GBL Global News Global National TheSimpsons Border Security Big Brother Madam Secretary BrainDead Partie 2 de 2 Global News TV With PGA Tour GBL 17h30 News Global National E.T. Canada Ent. Tonight NCIS: New Orleans Big Brother Vikings / Death All 'Round Global News 23h35 Stephen Colbert Louise Bourgoin, Laurent Stocker. - Deux frères pédiatres qui pratiquent
(4) (La légende de Sarila), Can. 2013. Film d’animation de Nancy Florence ABC World News News at 6:30 We Day Celebrity Family Feud The $100,000 Pyramid Match Game Local 22 News Scandal ABC News at 6 World News Local 22 News Inside Edition BattleBots Partie 1 de 2 BattleBots Match Game News at 11 23h35 Jimmy Kimmel Live en tandem tombent amoureux à tour de rôle de la mère célibataire d’une
Savard. - Trois jeunes Inuits partent à la recherche d’une oasis légendaire jeune patiente diabétique. TFO 21h
CBS Ch. 3 News Weekend News 60 Minutes Big Brother Madam Secretary BrainDead Partie 2 de 2 3 News The Good Wife / We, the Juries CBS Channel 3 News at Six LNF Football / Patriots de Nouvelle Angleterre c. Giants de New York - Pré-saison (D) Big Brother Ch. 3 News 23h35 Stephen Colbert
afin de secourir leur village frappé par la famine. CBC 17h
NBC NBC5 @ 6 NBC News NBC Sports Special LNF Football / Bengals de Cincinnati c. Jaguars de Jacksonville - Pré-saison (D) NBC5 @ 11 Paid Program STEPMOM NBC NBC5 @ 6 NBC News Jeopardy! Wheel Fortune Running Wild With Bear Grylls American Ninja Warrior / National Finals Week 1 NBC5 @ 11 23h35 The Tonight Show LES CHIENS DE PAILLE
APPARENCES PBS (33) 17h00 Dreamin' Nitty Gritty Dirt Band: 50 Years and Circling Back Inside Poldark Masterpiece Classic / Poldark Simon & Garfunkel: The Concert in Central Park PBS (33) PBS NewsHour Gordon Lightfoot: Live in Reno Alice's Restaurant 50th Anniversary Concert Summer, Surf & Beach I Miss Downton Abbey (5) (Straw Dogs), É.-U. 2011. Thriller de Rod Lurie avec James Marsden,
(4) (What Lies Beneath), É.-U. 2000. Drame fantastique de Robert Zeme- Kate Bosworth, Alexander Skarsgard. - Un scénariste a maille à partir
PBS (57) 17h30 '50s and '60s Rock Rewind (My Music) I Miss Downton Abbey Inside Poldark On the Psychiatrist's Couch With Dr. Daniel Amen, MD PBS (57) News America Business PBS NewsHour Visions of Italy / Southern Style The Age Fix With Anthony Youn, MD World News Charlie Rose
ckis avec Michelle Pfeiffer, Harrison Ford, Diana Scarwid. - Témoin de avec les habitants du bled du sud des États-Unis où sa femme et lui
phénomènes bizarres, une femme devient persuadée que la maison UNIS 17h30 Bouffe Chalets Alberta Unis par le chant La marche à suivre Imelda/Bleu Retour/Shower 22h35 Beauti D'un rire à l'autre Six pieds UNIS Pense vite! Top science Vu intérieur Fous animaux Bouffe en cavale EnCouleurs DanyLapin Hors série Goût du pays Chalets Alberta Pense vite! Twin Peaks viennent de s’installer. TVA 23h05
qu’elle habite avec son mari est hantée. V 19h30 HBO 16h55 GIA: STORY OF A M... Meet the Donors Last Week You Me Her The Night Of 22h45 Ballers 23h15 VicePrin YouMeHer 0h15 Night Of HBO 18h20 I Am Evel Knievel You Me Her You Me Her The Wire / The Target 22h05 The Wire / The Detail 23h05 The Wire / The Buys 0h05 Night Of
POLISSE
PRENEURS AddikTV Les enquêtes de Murdoch Chicago Fire / Sur la sellette Esprits criminels Esprits criminels / Gabby Nation Z / Chiens et chats RAMBO (2008) Sylvester Stallone. AddikTV Les enquêtes de Murdoch Les pouvoirs de Toby Les enquêtes de Murdoch Il était une fois / L'Orpheline Prémonitions / La fuite Psych: Enquêteur malgré lui Le trône de fer
Voir samedi, 23h39. ARTV 23h15
(5) (Takers), É.-U. 2010. Drame policier de John Luessenhop avec TVA Sports Golf Mag Le TVA sports Haut airs Ultimate Rush LNF Football / Bengals de Cincinnati c. Jaguars de Jacksonville - Pré-saison (D) Le TVA sports LMB Baseball TVA Sports Le TVA sports Rentrée LMB Baseball / Marlins de Miami c. Mets de New York (D) Le TVA sports Icônes sport Le TVA sports Volleyball de plage
Matt Dillon, Idris Elba, Tip «T.I.» Harris. - À Los Angeles, six voleurs 08/28 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit 09/01 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit TÔKYÔ SONATA
aguerris préparent l’attaque d’un camion blindé transportant vingt-cinq Voir mercredi, 21h. TFO 0h30
millions de dollars. TVA 20h
18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit CANAUX 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit
LA RELIGIEUSE
(3) Fr. 2012. Drame religieux de Guillaume Nicloux avec Pauline Étienne,
CANAUX
SRC
TVA
Le Téléjournal 18 h
TVA nouvelles Sucré Salé
Des squelettes Les Parent
Ma maison bien-aimée
Le combat des villes
JMP: Torture Partie 2 de 2
Les échangistes
Accès Illimité
Le Téléjournal Par ici l'été
TVA nouvelles 22h35 Sucré 23h05 Papa 23h35 LA THÉRAPIE (2012)
LES MOTS SRC
TVA
Le Téléjournal 18 h
TVA nouvelles Sucré Salé
NITRO (2007) avec Martin Matte, Guillaume Lemay-Thivierge. Making of: Nitro Rush
Gags Full Ado LOOPER: LES TUEURS DU TEMPS (2012) Joseph Gordon-Levitt.
Le Téléjournal CHANGEMENT DE VOIE (2002) Ben Affleck.
TVA nouvelles 22h35 Sucré 23h05 LA ZONE VERTE (2010) Matt Damon.
VENDREDI
Isabelle Huppert, Louise Bourgoin. - Au XVIIe siècle, une jeune fille DIAMANTS SUR CANAPÉ
contrainte d’entrer dans les ordres est aux prises avec des mères TQ Les Argonautes Génial! / Guylaine Tremblay Cuisine futée, National Geographic LOCKE (2013) avec Olivia Colman, Tom Hardy. 22h35 Grands documentaires 23h35 SOS sages-femmes TQ Les Argonautes Gars des vues Appendices Vie après sport Banc public Crime parfait SOS sages-femmes Un chef à la cabane Génial!
(3) (Breakfast at Tiffany’s), É.-U. 1961. Comédie sentimentale de Blake
supérieures bienveillantes, cruelles ou trop affectueuses. TV5 20h V Atomes Souper parfait Les détestables Rire et délire CSI: Miami Le mentaliste L'arbitre Atomes Un gars le soir Appelez V Atomes Souper parfait L'arbitre SQ 911 ATTAQUE DE REQUINS À JERSEY SHORE (2012) Jack Scalia. Atomes Vidéoclips Appelez Edwards avec Audrey Hepburn, George Peppard, Mickey Rooney. - Un
RDI Le National RDI économie 24/60 Les grands reportages Le Téléjournal RDI économie Le National 24/60 Grands rep. RDI Le National RDI économie 24/60 Des trains..autres / Le Maroc Le Téléjournal RDI économie Le National 24/60 Trains..autres écrivain s’intéresse à une voisine excentrique. SRC 14h30
FERROVIPATHES
(3) (Trainspotting), G.-B. 1995. Comédie de mœurs de Danny Boyle avec TV5 17h50Champion Journal FR Paco Rabanne, mode Secrets d'histoire / Jules César ou la gloire de Rome Napoléon, Russie / La Moskova TV5 le journal 23h40 Belges.. 0h10 Chérif TV5 17h50Champion Journal FR Habiter le Ma nature Rendez-vous en Terre / Frédéric Michalak chez les Lolos noirs Rires du monde / Le rire chinois TV5 le journal 23h40 Parconaute NITRO
D Alaska: La ruée vers l'or Erreurs de génie Super high-tech Étrange météo Douanes: Can Douanes: Can Douanes: Can D Erreurs de génie Otages / L'affaire Bérard Lien fatal / Contrôle parental Body Language Meurtres de sang-froid Police scientifique Enfants tueurs
À LA TÉLÉ VENDREDI

Ewan McGregor, Robert Carlyle, Kelly Macdonald. - Les tribulations dro- (5) Can. 2007. Thriller de Alain DesRochers avec Guillaume Lemay-
latiques et dramatiques d’un petit groupe de toxicomanes de la banlieue VIE Design V.I.P. ByeMaison Maigrir pour gagner Chéri, je t'échange! Mariage à l'aveugle Comment rén. Party V.I.P. César à la rescousse Médium VIE Design V.I.P. Qui vit ici? Mini-maisons Party V.I.P. Maigrir pour gagner Tous pour un chalet! ByeMaison Sous-sol! Papa célibataire Médium Thivierge, Lucie Laurier, Martin Matte. - Un ex-voleur de voitures se
d’Edimbourg à la fin des années 1980. TQ 21h MX Tout s'embellit Tout s'embellit Le mentaliste / Pilote À COMMUNIQUER Les détestables Souper parfait Souper parfait La loi & l'ordre MX Tout s'embellit Tout s'embellit Le mentaliste / Forêt rouge À COMMUNIQUER Les détestables Souper parfait Souper parfait La loi & l'ordre lance dans une folle équipée afin de trouver lui-même un cœur pour
À LA TÉLÉ LUNDI

TALONS AIGUILLES VRAK.TV Les menteuses Jane l'Immaculée Enfants Roy Enfants Roy ADVENTURELAND (V.F.) (2009) Jesse Eisenberg. Les testeurs Arrange-toi ça Hors d'ondes VRAK.TV Papa où t'es? / À l'attaque Teen Wolf Med Med LE CAUCHEMAR DE MOLLY HARTLEY (2008) Haley Bennett. Les testeurs Arrange-toi ça Hors d'ondes sa conjointe mourante. SRC 19h
(3) Esp. 1991. Comédie dramatique de Pedro Almodovar avec Victoria RDS Sports 30 Blitz À communiquer Sports 30 Sports 30 À communiquer À comm. RDS Sports 30 L'avant-match À communiquer Sports 30 Oups Monde sport À comm. LOOPER – LES TUEURS DU TEMPS
Abril, Marisa Paredes, Miguel Bose. - Les retrouvailles tendues entre une HISTORIA Shotgun Ménard Miracles décodés Nos ancêtres les extraterrestres La malédiction d'Oak Island Pirates et trésors En 6ième vitesse Héros guerre HISTORIA Pawn Stars Pawn Stars Pawn Stars Pawn Stars C'est dynamite Chasseurs Les montagnards / Grand froid L'enfer des profondeurs Prêt au combat Prêt au combat L'encan (4) (Looper), É.-U. 2012. Science-fiction de Rian Johnson avec Joseph
ancienne vedette de la chanson et sa fille qui s’est mariée avec un vieil Le temps d'une paix RéelleMENT UN ÉTÉ ITALIEN (2009) avec Catherine Keener, Colin Firth. RBO 3.0 / Les bonus Les grandes entrevues / Antoine Bertrand Gordon-Levitt, Bruce Willis, Emily Blunt. - Un tueur chargé d’éliminer
ARTV Le temps d'une paix Visite libre Catherine Virtuose Lumière sur... / Danielle Ouimet Fleming, James Bond Pop Models Comme magie ARTV
amant de celle-ci. TFO 21h des victimes expédiées du futur est pourchassé par ses employeurs
EXPLORA Bleu Bahamas / Les grottes Le mystère du dauphin rose Monsieur H. Stupidité Stan Lee et les super-humains Vivre loin du monde / Australie L'énigme Toutânkhamon Au coeur corps EXPLORA Afrique sauvage / Savane Planète techno Monsieur H. Stupidité Ajustez cerveau Panique sur terre Planète techno Monsieur H. Curiosity / Crash aérien Super-humains
AUSTIN POWERS après qu’il eut laissé filer son moi plus âgé. TVA 19h30
SÉRIES+ NCIS: Los Angeles Partie 1 de 2 La Reine Mirador / La tour de cristal Mirador / Le talon d'Achille NCIS: Los Angeles La firme / Chapitre 1 NCIS: L. A. SÉRIES+ Heartland / Un monde nouveau Les mystères de Laura La firme / Chapitre 1 Castle / Le grand jour Bones / Ce n'est qu'un au revoir Blue Bloods Femme exemp.
Voir samedi, 15h30. MMAX 21h30 Les pires chauffards québécois Conquérants Maripier! Américars: rapides et musclés Remorquage Prêt sur gage Classé XXX Escortes Dans l'net Jobs de bras The One? UN ÉTÉ ITALIEN
ZTÉLÉ Dans l'net Malades Les pires chauffards québécois Grimm / La conspiration Wesen Baiser fatal Arrow / Amitié contrariée Brotherhood Carbornaro ZTÉLÉ
FIÈVRE NOIRE C. SAVOIR 21e Siècle Archi branchés Chanson Carte de visite Face à Face La bibliothèque de... soirées des Grands Cogito Rencontre Show Business C. SAVOIR Le Devoir de débattre CodeChasten Encore plus Archi branchés Les défis de la démocratie McGill en parle Dialogues Grande finale inter. CORIM (4) (Genova), G.-B. 2008. Drame psychologique de Michael Winterbottom
(4) (Cabin Fever), É.-U. 2002. Drame d’horreur de Eli Roth avec Rider Bagages Bagages Tamy @ Royaume-Uni Arnaque en ville / Rome Hell's Kitchen Hell's Kitchen Anthony Bourdain / Cambodge Arnaque avec Colin Firth, Willa Holland, Perla Haney-Jardine. - Veuf depuis peu, un
ÉVASION Structures insolites Destination Monstre Traqueur de mystères Rois de l'illusion / Niagara Falls Le Voyageur assoiffé Hotel impossible Arnaque ÉVASION
Strong, Jordan Ladd, Joey Kern. - Cinq adolescents qui séjournent universitaire américain s’installe avec ses deux filles à Gênes, en Italie, où
TFO LeRanch Wendy Indie tout prix Subito texto Flip TFO 24.7 LA BATAILLE DE SOLFÉRINO (2013) Kali/Homme Flip TFO 24.7 Carte de visite TFO LeRanch Wendy Indie tout prix Subito texto Flip Amalgame LA PLAYA D.C. (2012) Luis Carlos Guevara. TFO 24.7 Flip La portée Carte de visite il a obtenu un poste d’enseignant. ARTV 20h
dans une cabane au fond des bois sont contaminés par une bactérie
mangeuse de chair. Ztélé 22h Cinépop 17h10 MEURTRE AVEC PRÉ... 19h15 STARDOM: LE CULTE DE LA CÉLÉBRITÉ (2000) LA LÉGENDE DE BAGGER VANCE (2000) Charlize Theron. 23h10 DESPERADO (1995) Antonio Banderas. Cinépop 17h45 LE MOUTON NOIR 19h15 DOUBLE CONDAMNATION (1999) Tommy Lee Jones. SOLARBABIES (1986) Richard Jordan. 22h35 EMMANUELLE (1974) Sylvia Kristel. Cinéma
17h35 L'ÉPREUVE: LE LABYRINTHE (2014) PEANUTS: LE FILM (2015) LA FORÊT (2016) Natalie Dormer. 22h35 EXTRÊME LIMITE (2015) Edgar Ramirez.
LA PLAYA D.C.
SÉcran 17h20 SANS ISSUE (2015) 19h05 DANS SES YEUX (2015) Chiwetel Ejiofor. GUIBORD S'EN VA-T-EN GUERRE (2015) 22h50 CHAPEAU NOIR (2015) Chris Hemsworth. SÉcran
LES MONUMENTS MEN Dimanche à la ferme Les derniers jours de Pompéi Présumé coupable L'école commando US Navy, 100 ans Les Croyants
(4) Col. 2011. Drame de Juan Andrés Arango Garcia avec Luis Carlos
Planète Un dauphin parmi les hommes The War / Le pire est à venir Bonnard: Couleurs Des trains..autres / Madagascar L'accompagnateur Les Croyants Planète Guevara, James Solis, Andrés Murillo. - Un jeune Afro-Colombien,
(5) (The Monuments Men), É.-U. 2013. Drame de guerre de George
Clooney avec George Clooney, Matt Damon, Cate Blanchett. - En 1944, MATV Libre-service Montréalité Billboard Profil d'athlète Le guide de l'auto Cours toujours À vos cas Libre-service Montréalité Marteau Claudia reçoit... Libre-service MATV Mise à jour Champs libres Génération Z Laboratoire Culture zone Ma première Place des Arts Couleurs d'ici Paroles auteurs Marteau La Scène Premières vues parti à la recherche de son petit frère drogué, tente de trouver sa place
un peloton formé d’experts du monde des arts est chargé d’aller CBC CBCNews The Exchange Coronation St. Coronation St. Murdoch Mysteries Undercover CBC News: The National CBCNews Coronation St. Coronation St. CBC CBCNews The Exchange Coronation St. Coronation St. Schitt's Creek 22 Minutes 4:00A.M. RaiseWolv CBC News: The National CBCNews Coronation St. Coronation St. dans un quartier difficile de Bogota. TFO 21h
récupérer les chefs-d’œuvre dérobés par les nazis. TVA 22h45 CTV CTV News Montreal eTalk The Big Bang American Ninja Warrior / National Finals Week 1 Mistresses / Fight or Flight CTV National News Montreal 0h05 Daily S. CTV CTV News Montreal eTalk The Big Bang Shark Tank Motive Blue Bloods CTV National News Montreal 0h05 BigBang CHANGEMENT DE VOIE
ELLE S’APPELLE RUBY GBL 17h30 News Global National E.T. Canada Ent. Tonight Crazy Ex-Girlfriend The Night Shift / Trust Issues Hawaii Five-0 Global News 23h35 Stephen Colbert GBL 17h30 News Global National E.T. Canada Ent. Tonight NCIS: Los Angeles Hawaii Five-0 Rookie Blue / On the Double Global News 23h35 Stephen Colbert (4) (Changing Lanes), É.-U. 2002. Drame psychologique de Roger Michell
(4) (Ruby Sparks), É.-U. 2012. Comédie sentimentale de Jonathan Dayton ABC News at 6 World News Local 22 News Inside Edition Bachelor in Paradise Mistresses / Fight or Flight News at 11 23h35 Jimmy Kimmel Live ABC News at 6 World News Local 22 News Inside Edition Shark Tank What Would You Do? 20/20 News at 11 23h35 Jimmy Kimmel Live avec Ben Affleck, Samuel L. Jackson, Toni Collette. - Un avocat et un agent
avec Paul Dano, Zoe Kazan, Antonio Banderas. - Après des années de CBS Channel 3 News at Six Evening News Ent. Tonight Mom 2 Broke Girls Mom Odd Couple Scorpion / Hard Knox Ch. 3 News 23h35 Stephen Colbert CBS Channel 3 News at Six Evening News Ent. Tonight NCIS: Los Angeles Hawaii Five-0 Blue Bloods Ch. 3 News 23h35 Stephen Colbert d’assurances impliqués dans un accident de la route sombrent dans un
blocage, un jeune écrivain est stupéfait de rencontrer en chair et en os NBC NBC5 @ 6 NBC News Jeopardy! Wheel Fortune American Ninja Warrior / National Finals Week 1 Running Wild / Shaquille O'Neal NBC5 @ 11 23h35 The Tonight Show NBC NBC5 @ 6 NBC News Jeopardy! Wheel Fortune America's Got Talent / Semifinals 1 Dateline NBC NBC5 @ 11 23h35 The Tonight Show affrontement revanchard. SRC 23h
l’héroïne qu’il a créée dans son roman en cours d’écriture. SRC 23h
PBS (33) PBS NewsHour Classic Hollywood: Musicals Bee Gees: One Night Only Rhythm and Blues 40: A Soul Spectacular End Dieting PBS (33) PBS NewsHour BBC Newsnight Vermont Week Wash. Week Great Performances / Joan Baez 75th Birthday Celebration The Highwaymen Live at Nassau Coliseum Rick Steves LA ZONE VERTE
P’TIT QUINQUIN PBS (57) News America Business PBS NewsHour California Dreamin' Summer, Surf & Beach Music We Love (My Music) Charlie Rose PBS (57) News America Business PBS NewsHour M.Lake Journal New York NOW Downton Abbey Marathon Downton (4) (Green Zone), Fr. 2010. Drame d’espionnage de Paul Greengrass avec
Voir samedi, 21h. TFO 0h30 UNIS Pense vite! Fous animaux Goût du pays Hooké Couleurs locales Ma caravane au Canada D'un rire à l'autre Vu intérieur Pense vite! Twin Peaks UNIS Pense vite! Hooké Garde-manger Ma caravane au Canada Fortier / Peines d'amour Homme-des-bois Pieds/marge Pense vite! Twin Peaks Matt Damon, Greg Kinnear, Brendan Gleeson. - Durant l’intervention
18h10 Satan Lives SUPER DUPER ALICE COOPER (2014) Vice Principals Vice Principals Vice Principals Vice Principals Vice Principals Vice Principals Vice Principals américaine en Irak, un officier de l’armée est amené à remettre en ques-
CORALINE HBO 17h25 BARBARIANS AT THE ... 19h15 Wednes 19h45 GREY GARDENS (2009) Jessica Lange. You Me Her The Night Of 23h40 Ballers 0h10 VicePrin HBO
tion la présence d’armes de destruction massive dans le pays. TVA 23h05
(3) É.-U. 2008. Film d’animation de Henry Selick. - Derrière une porte AddikTV Les enquêtes de Murdoch Les pouvoirs de Toby Les passages de l'espoir Chicago Fire: Caserne 51 Il était une fois / L'Orpheline Prémonitions / La fuite Le trône de fer AddikTV Les enquêtes de Murdoch Les pouvoirs de Toby Chicago Fire: Caserne 51 Esprits criminels Esprits criminels EN TOUTE LOYAUTÉ (2007) Colin Farrell.
secrète, une fillette négligée par ses parents découvre une réalité parallèle TVA Sports Le TVA sports MLB: moments LMB Baseball / Blue Jays de Toronto c. Orioles de Baltimore (D) Le TVA sports Icônes sport Le TVA sports Ultimate Frisbee TVA Sports Le TVA sports Le top 25 LMB Baseball / Blue Jays de Toronto c. Rays de Tampa Bay (D) Le TVA sports Icônes sport Le TVA sports Red Bull Cliff Diving TIREZ LA LANGUE, MADEMOISELLE
où un bonheur idyllique cache un terrible danger. SRC 0h45 Voir jeudi, 21h. TFO 0h30
08/29 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit 09/02 18h00 18h30 19h00 19h30 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit
G 4 LʼAGENDA LE DEVOIR, SEMAINE DU 27 AOÛT AU 2 SEPTEMBRE 2016

NOTRE SÉLECTION ★ CINÉMA

NOUVELLES CRITIQUES
Une vie fantastique
(V.F. de Captain Fantastic)
★★★★
Jamais vous ne trouverez enfants plus intel-
ligents, plus athlétiques et plus cultivés, même s’ils
vivent en pleine forêt, loin du confort, et surtout du
capitalisme, grâce à leur père (fabuleux Viggo
Mortensen), d’allure hippie mais un brin tyran-
nique. Cette vision idéalisée de la vie de famille est
vite égratignée par la mort et l’intolérance, ce clan
étant forcé de prendre la route pour reconquérir
sa paix d’esprit, et renouer avec le souvenir d’une
mère disparue à jamais. Émouvant, étonnant,
pimenté d’humour et d’ironie, ce portrait fantaisiste
et coloré sait apporter les nuances qui s’imposent
(sur un sujet délicat: l’éducation des enfants) et ne
cède jamais, ou presque, aux facilités du cliché.
Matt Ross (28 Hotel Rooms) a les deux mains bien
vissées sur le volant de ce vieil autobus déglingué
qu’utilise cette joyeuse bande, et on les suit avec
bonheur de l’État de Washington jusqu’au Nou-
veau-Mexique.
ANDRÉ LAVOIE
Party de saucisses
(V.F. de Sausage Party)
★★★
L’acteur et scénariste Seth Rogen (Superbad,
This Is the End) semble prêt à repousser tou-
jours plus loin les limites de la vulgarité, même
si Trey Parker (South Park, Team America) de-
meure un maître incontesté. Il s’égare cette fois
dans l’univers des possibilités infinies de l’ani-
mation, imaginant, avec ses fidèles acolytes, un
supermarché où tous les produits ont non seu-
lement une âme, mais des caractéristiques cul-
turelles donnant à l’endroit des allures de siège
des Nations unies. Le niveau des débats n’est
pas aussi relevé puisque le « f word » retentit
mille fois, une vulgarité au service d’une méta-
phore pas si saugrenue sur la vie (ou pas) après
la mort. Un casting vocal de haut vol (Edward
Norton en bagel juif névrosé et Salma Hayek
en taco tendance lesbienne libidineuse : cha-
peau !), des tabous politiques et sexuels allègre-
ment piétinés et une scène de débauche à faire
rougir les Romains de l’Antiquité complètent ce
tableau amusant, chargé de calories vides. On
surnomme ça aussi un plaisir coupable.
ANDRÉ LAVOIE

King Dave (V.O.F.) Dans le noir

★★★★
Daniel Grou (Podz) épate avec cette adaptation
audacieuse de la pièce solo d’Alexandre Goyette, qui
reprend avec brio le personnage de Dave, ce faux
bum qui, au hasard d’un incident dans le métro, se
remémore une période trouble de sa vie qu’il
entreprend de raconter au spectateur. Cela, en une
seule prise ininterrompue, un plan-séquence haletant
réglé comme du papier à musique. À cet égard, on
ne saurait trop insister sur ce point: adapter cette
pièce-là autrement aurait été un exercice futile. Le
plan-séquence s’imposait, ce dont a su convenir
Daniel Grou. Or, c’est une chose de «convenir»,
encore faut-il avoir le talent «d’accomplir». Et du
talent, Daniel Grou en a à revendre, comme il le
démontre une fois de plus. En cela, King Dave
constitue un cas de figure parfait où le désir de
démonstration de virtuosité qui anime un artiste
rencontre un objet narratif n’exigeant rien de moins
que cela.
FRANÇOIS LÉVESQUE
Demain
★★★★
Devant l’ampleur de la catastrophe annoncée,
plusieurs sont tétanisés, affolés. D’autres, comme
l’actrice Mélanie Laurent et le militant écologiste
Cyril Dion, ont connu cette angoisse (la bougie
d’allumage fut un article de la revue Nature dont
les constats sont implacables sur la date de
péremption de l’humanité) mais ont préféré
retrousser leurs manches. Cette combativité
joyeuse se décline en cinq chapitres, dont sur
l’économie et la démocratie, illustrant les
relations complexes entre tous ces éléments, et
l’impossibilité de régler les problèmes de ma-
nière isolée. Aux quatre coins du monde, ils vont
à la rencontre de citoyens engagés, ingénieux,
généreux, faisant pousser des légumes dans les
ruines de Detroit, des fleurs dans des villages
appauvris d’Angleterre et des pistes cyclables à
Copenhague ! Bref, pas question de céder à la
fatalité, et leur documentaire, visuellement sédui-
sant et ponctué de musiques accrocheuses, invite
à l’engagement. Ici et maintenant.
ANDRÉ LAVOIE
Trouver Doris
(V.F. de Finding Dory)
★★★1/2
Persuadée que ses parents habitent en Califor-
nie après avoir eu quelques flash-back de son en-
fance, Doris (voix d’Anne Dorval dans la version
doublée au Québec) quitte le large des côtes aus-
traliennes afin de les retrouver. Marlin et Nemo la
suivent de près dans sa quête. Palpitante quête
initiatique doublée d’une tendre réflexion sur la
famille, Trouver Doris s’avère esthétiquement
parlant une suite plus que satisfaisante de Trouver
Nemo. Un joli divertissement familial.
MANON DUMAIS
Histoire hippie
(V.F. de Stone Story)
★★★
Documentaire de Jean-André Fourestié sur
Martin Stone, un ancien hippie qui n’a pas renié
ses idéaux liber taires, Histoire hippie met en
scène un beau personnage de candeur (et
d’irresponsabilité). Ses filles et le conjoint de
son ex-épouse offrent d’intéressants contrepoids
de résistance à sa philosophie « flower power »
inentamée. C’est le dialogue de sourds entre
tout ce beau monde et le fossé creusé en 50 ans,
dans une Amérique du Nord désormais indivi-
dualiste, qui fascine. Sur une caméra couci-
couça mais une trame musicale inspirée.
ODILE TREMBLAY
(V.F. de Lights Out)
★★★
Un court métrage de David F. Sandberg s’est
transformé en petite sensation sur le Web, attirant
l’attention de James Wan (Saw, Insidious, The
Conjuring), nouveau maître de l’horreur heureux
de lui donner sa chance. Lights Out a donc pris du
galon, illustrant ce trait «psychologique» des fan-
tômes et autres créatures de la nuit: la peur de la
lumière. Chandelles, lampes de poche et interrup-
teurs constituent l’arsenal de ces personnages à
l’équilibre mental variable. La mère de ce clan dis-
persé et dysfonctionnel (Maria Bello) s’avère la
plus vulnérable, elle qui cause avec une amie de
moins en moins imaginaire, laquelle semble sortie
de l’imagination de Guillermo del Toro, mais à
une échelle modeste. Celle-ci fera des ravages,
s’exécutant dans une suite d’effets minimalistes,
efficaces, parfois percutants. Au final, ce petit feu
d’artifice prouve surtout l’habileté technique de
son auteur.
ANDRÉ LAVOIE
Le bon gros géant
(V.F. de The BFG)
★★★
Après s’être liée d’amitié avec un gentil géant
(Mark Rylance), une fillette (Ruby Barnhill)
demande à la reine d’Angleterre (Penelope
Wilton) de les aider à se débarrasser des mé-
chants géants qui dévorent les enfants. Dans cette
adaptation du roman de Roald Dahl, Stephen
Spielberg explore les peurs de l’enfance en une
suite d’épatants tableaux où le merveilleux flirte
joliment avec l’horreur. D’une direction artistique
époustouflante, le tout souffre malheureusement
d’un rythme hésitant.
MANON DUMAIS
Comme des bêtes
(V.F. de The Secret Life of Pets)
★★★
Por té par un scénario rappelant trop celui
d’Histoire de jouets, Comme des bêtes met en scène un
terrier qui n’accepte pas la présence d’un gros
chien errant adopté par sa maîtresse. Dévoilant
d’entrée de jeu les charmants comportements des
bêtes domestiques, ce film d’animation de l’équipe
derrière Détestable moi et Les Minions se transforme
en une suite d’aventures rocambolesques menée
tambour battant. Peuplé de créatures adorables, le
tout est joliment animé mais manque cruellement
de magie.
MANON DUMAIS
La légende de Tarzan
(V.F. de The Legend of Tarzan)
★★1/2
Ce Tarzan de notre temps ressemble à un
superhéros altermondialiste ayant lu Frantz
Fanon pour mieux comprendre les ravages de la
colonisation. Il évolue aussi dans des environne-
ments hautement numérisés, rendant ainsi ses
exploits exceptionnels. Après avoir été le chantre
de Harry Potter en signant les quatre derniers
films de la saga, David Yates propose une relec-
ture des aventures de ce bon sauvage plus musclé
que jamais. Devenu un Londonien élégant, John
Clayton (Alexander Skarsgard, le physique de
l’emploi) retourne à contrecœur dans l’Afrique de
ses origines, là où un suave méchant interprété
par Christopher Waltz (qui d’autre?) lui a tendu un
piège pour la prospérité de la Belgique coloniale.
De là à croire que Tarzan aurait pu à lui seul
effacer la barbarie du XIXe siècle, il n’y a qu’un
pas, et David Yates le franchit allègrement.
ANDRÉ LAVOIE
NERVE : VOYEUR OU JOUEUR ? (V.F. de Nerve), d’Ariel Schulman et Henry Joost, avec Emma Roberts, Dave Franco et Emily Meade
S.O.S. fantômes
(V.F. de Ghostbusters)
★★1/2
Les nostalgiques des années 1980 — ils sont
nombreux, allez savoir pourquoi — se précipiteront
sûrement pour voir la mouture revue, corrigée et
féminisée du grand succès d’Ivan Reitman, Ghost
Busters. Dans cette «remise à niveau», le quatuor
de scientifiques déjantés est dominé par la toujours
amusante Melissa McCarthy, bien secondée par
d’autres pros, dont Kristen Wiig. Leurs talents
combinés ne masquent jamais les compromis
faits par Paul Feig, un petit roi de l’humour
(Bridesmaids, The Heat, Spy). Il ne peut faire des
merveilles car le cahier des charges lui impose de
satisfaire les aficionados et d’aligner les vedettes
d’autrefois en une suite de clins d’œil, le tout
croulant sous le bavardage technologique qui ne
fera rire que les geeks, et encore.
ANDRÉ LAVOIE
Indignation (V.O.)
★★ 1/2
Tiré d’un roman autobiographique de Philip
Roth, le premier film comme réalisateur du scéna-
riste James Schamus (Souvenirs de Brokeback Moun-
tain) relate le parcours scolaire, familial, amou-
reux et, surtout, mental de Marcus, un jeune
athée de confession juive qui, après avoir quitté
son milieu populaire du New Jersey, se distingue
plus qu’il ne le voudrait dans un collège huppé de
l’Ohio, au début des années 1950. Sans surprise, la
simplification obligée du roman rend compte de
choix narratifs judicieux. Logan Lerman est quant
à lui fabuleux dans le rôle principal. Reste la réali-
sation élégante, classique. Et en complète contra-
diction avec le propos, l’histoire de cet étudiant
libre-penseur ayant commandé de la fougue là où
n’est offert que classicisme consensuel.
FRANÇOIS LÉVESQUE
L’escadron suicide
(V.F. de Suicide Squad)
★★
Après une tonitruante campagne promotion-
nelle, L’escadron suicide se casse les dents avec
tout autant de fracas. Scénario décousu, rythme
hésitant, imagerie terne, réalisation bancale, inter-
prétation disparate: décidément, ça ne va pas bien
pour ces supervilains dont on attendait si impa-
tiemment l’arrivée au grand écran. Même Margot
Robbie déçoit avec sa Harley Quinn plus fillette
gâtée que psychopathe, tandis que Jared Leto en
Joker est quasi réduit à faire de la figuration. Plus
raté que Batman vs Superman.
MANON DUMAIS
LES FILMS SÉVILLE
Jason Bourne (V.O. et V.F.)
★★
Matt Damon rempile pour une quatrième aven-
ture globe-trotteuse de l’assassin amnésique Jason
Bourne. Outre la présence de Damon dans son
rôle signature, le film se signale par le retour du
réalisateur Paul Greengrass et du monteur Chris-
topher Rouse, des opus 2 et 3. Or, ce qui était tré-
pidant sur le plan technique apparaît cette fois mo-
notone. Sorte de «best of» bavard des épisodes
précédents, ce volet-ci voit le héros remonter le fil
de ses origines, menaçant ce faisant les vils des-
seins d’un bonze de la CIA (Tommy Lee Jones fait
ce qu’il peut). En analyste ambitieuse, Alicia Vi-
kander faillit à générer l’ambiguïté qu’elle jouait
pourtant si bien dans Ex-Machina. Ailleurs, Vincent
Cassel caricature un assassin rival. Quant à Matt
Damon, il en fait si peu qu’on se demande s’il a
envie d’être là. Triste dichotomie que le film dans
lequel la mémoire revient au héros soit celui qui
se répète le plus.
FRANÇOIS LÉVESQUE
Nerve : Voyeur ou joueur?
(V.F. de Nerve)
★★
Jeune fille timide et rangée, Vee (Emma Ro-
berts) va découvrir, l’espace d’une nuit, le côté
obscur du Web, le tout à travers un jeu qui re-
pousse les limites du danger et de la stupidité. Les
réalisateurs Ariel Schulman et Henry Joost, fasci-
nés depuis longtemps par les dérives d’Internet
(Catfish), illustrent dans un style frénétique cette
course à obstacles à travers les rues de New York.
Tout ce tapage devrait plaire aux accros du 2.0,
mais il témoigne surtout de la vacuité de notre
époque. Dans quelques années, ce film aura sûre-
ment valeur de symbole. Hélas!
ANDRÉ LAVOIE
Anthropoid (V.O.)
★★
Ce retour sur la fameuse opération qui mena
à l’assassinat par Jozef Gabcík et Jan Kubis de
Reinhard Heydrich, alias « le boucher de
Prague », bénéficie d’une facture soignée mais
souffre d’une structure narrative bancale. Cul-
minant par ledit assassinat, le film échoue en-
suite à maintenir sa tension dramatique jusqu’à
son issue inéluctable et ne parvient jamais, au
final, à s’imposer comme la grande tragédie hé-
roïque attendue. Comme le fait remarquer un
des personnages, une fois le fait accompli,
Gabcík et Kubis n’ont nulle part où aller. Il en
va malheureusement de même pour le film.
FRANÇOIS LÉVESQUE

Florence Foster Jenkins Le goût des merveilles

★★★
En se basant (après le Marguerite de Xavier
Giannoli) sur la vie de l’extravagante et nullissime
cantatrice américaine Florence Foster Jenkins,
Stephen Frears crée une comédie dramatique en
deux temps, avec une première partie trop bur-
lesque, une mise en scène conventionnelle et des
effets dramatiques souvent trop appuyés. Ça n’em-
pêche ni les rires ni les émotions de se pointer, sur
des interprétations de Meryl Streep poussant la
fausse note aiguë et de Hugh Grant, ce dernier
imparable dans son rôle d’époux manager, mais à
l’intérieur d’une production trop formatée.
★★1/2
Ce n’est pas tout à fait le sens de l’aventure qui
anime le réalisateur du Goût des merveilles. Rencontre
en apparence improbable entre une veuve aussi belle
qu’éplorée (Virginie Efira) et un jeune autiste à l’esprit
hautement cartésien (excellent Benjamin Lavernhe),
celle-ci se déroule selon un schéma romantique sucré
à l’extrême (le titre évoque aussi une pâtisserie), et
usé à la corde. Il y a bien sûr les beautés de la Drôme
provençale comme joli camouflage, et des interprètes
d’une grande dévotion, mais tout cela est au service
d’une romance dont l’issue finale s’avère télégraphiée
dès les premières scènes, chanson de Véronique
Sanson à l’appui. WARNER BROS.

ODILE TREMBLAY ANDRÉ LAVOIE DANS LE NOIR (V.F. de Lights Out), de David F. Sandberg, avec Teresa Palmer, Gabriel Bateman et Maria Bello