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Politique monétaire au Maroc
• La crise a montré que la politique monétaire dans les pays les plus libéraux n’est pas
orthodoxe, elle est très éclectique et pragmatique. Cependant, dans les PED c’est plutôt
l’orthodoxie qui prévaut toujours. Au Maroc, alors que le taux d’inflation est très faible :
0.7% en 2017 et le taux de chômage est de 10,2%, la phobie de l’inflation reste la
caractéristique de cette politique alors que la conjoncture requiert d’autres mesures aussi
bien au niveau des objectifs qu’au niveau des instruments. Quelle que soit la portée de la
politique monétaire actuelle, divers facteurs plaident pour un changement de sa nature,
on peut en citer :
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Politique monétaire au Maroc
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I- Evolution du cadre de la politique monétaire au
Maroc
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1.1- Le cadre opérationnel
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1.1- Le cadre opérationnel
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1.1- Le cadre opérationnel
111- les instruments de PM
Techniques d’intervention de BAM sur le marché interbancaire
Situation de marché
Excédent de liquidité Besoin de liquidité
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1.1- Le cadre opérationnel
• Selon l’état du marché interbancaire, deux modalités
d’intervention sont prévues :
BCP 400
BMCI 450
CIH 500
CITIBANK 250
BMCE 450
SGMB 650
CDM 250
Total 3750
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Deuxième phase : BAM fixe l’enveloppe globale (3000)
BANQUES Montant demandé A B C=A+B
En Millions de DHS
Première tranche : 50% du montant global retenu sont distribués à parts égales entre
les soumissionnaires, à hauteur de leur demande
Deuxième tranche : 50% du montant global retenu, majorés éventuellement du
reliquat de la première tranche sont répartis au prorata des soumissions restantes. 11
1.1- Le cadre opérationnel
2- les canaux de retrait de liquidités :
• Ce sont les techniques utilisées dans le cas d’une
abondance de liquidités comme c’était le cas entre 1999 et
2007. Il s’agit d’opérations symétriques des précédentes,
elles sont de deux catégories :
- Les reprises de liquidités hebdomadaires (7 jours) à
l’initiative de la Banque Centrale. En 2006, le taux de ces
reprises payé aux banques a varié entre 2.50 % et 3.25% ;
- Les facilités de dépôts à 24 h à l’initiative des banques au
taux en fin mars 2016 de 1.25% ;
• Pour respecter les mécanismes du marché, les avances à 7
jours comme les reprises de liquidités à 7 jours sont
exécutées par Bank Al Maghrib par voie d’appel d’offre.
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1.1- Le cadre opérationnel
A côté de ces techniques principales, BAM dispose de deux autres
instruments secondaires, il s’agit des opérations de réglage fin et de
la réserve monétaire.
3- les opérations de réglage fin :
Ce sont des interventions ponctuelles réalisées en vue de faire face
aux fluctuations de la liquidité bancaire. Il s’agit de cession ou
d’acquisition temporaire ou fermes de bons du Trésor, mais
également d’opérations de swaps de change.
4- La technique de la réserve monétaire :
• à travers cette technique la banque centrale impose aux banques
de constituer une réserve auprès d’elle selon un pourcentage de
leurs exigibilités. Le taux de cette réserve ne peut être manipulé
fréquemment en raison de son effet brusque sur les ressources
des banques.
• Cette technique a été fortement utilisée suite au désencadrement
du crédit en 1991. A partir de Janvier 2008, son taux a été abaissé
à plusieurs reprises il est de 4,5% depuis Juin 2016. Ces baisses
visent à accroitre les liquidités bancaires.
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1.1.2- Objectifs de la politique monétaire
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11- cadre opérationnel
1.1.2- Objectifs de la politique monétaire
1.1.2.1-Objectifs externes
En régime de change fixe, la politique monétaire est contrainte par le maintien d’un niveau de
taux de change comme objectif externe.
Au Maroc, c’est le régime de change intermédiaire qui est pratiqué avec un rattachement de
la monnaie nationale, dans des marge de fluctuation inférieures à +/- 2,5% de part et d’autre
du taux central, à un panier de monnaie pour assurer la stabilité du taux de change effectif
nominal et limiter l’impact sur le dirham des fluctuations des monnaies internationales.
1.1.2.2-Objectifs internes
Avant 2006
objectif objectif
opérationnel intermédiaire
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1.1.2- Objectifs de la politique monétaire
1.1.2.2-Objectifs internes
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1.1.2- l’objectif opérationnel : Corridor et taux interbancaire
• L’objectif opérationnel de la politique monétaire au Maroc est le maintien du taux du marché
interbancaire à l’intérieur d’un corridor où il doit fluctuer autour du taux directeur. Ce corridor est
constitué par le taux des facilités de dépôt à 24h comme plancher et le taux des avances à 24h
comme plafond. Notons d’abord que la Banque centrale dispose de trois taux directeurs et non un
seul. Ces trois taux constituent ce mécanisme du "corridor", il s’agit :
• - Du taux directeur (principal) qui est passé à 2,25% (depuis le 22/ 03/ 2016) et autour duquel doit
fluctuer le taux du marché interbancaire ;
• - Du taux des facilités de dépôt à 24 heures qui est actuellement de 1.25% (il était de 2% avant
septembre 2014). Ce taux constitue le taux plancher au dessous duquel le taux interbancaire ne peut
pas baisser. Une banque ayant un excédent de liquidités ne peut prêter à une banque ayant un besoin
de liquidités à moins de 1.25%, car la banque excédentaire trouvera toujours la possibilité de placer
cet excédent pour 24h à 1.25% auprès de Bank Al-Maghrib ;
• - Du taux des avances à 24 heures qui est actuellement de 3.25% (il était de 4% avant septembre
2014) et qui constitue le taux plafond que le taux du marché interbancaire ne peut dépasser. Une
banque ayant besoin de liquidités ne peut payer à une banque ayant un excédent plus de 3.25% pour
24 heures, car la banque déficitaire trouvera toujours des avances pour 24h à 3.25% auprès de Bank
Al- Maghrib en cas d’urgence.
• Les deux taux (plafond et plancher) constituent un corridor à l’intérieur duquel fluctue le taux du
marché interbancaire qui tourne autour du taux directeur. Bank Al-Maghrib injecte ou retire des
liquidités pour maintenir le taux interbancaire entre les deux limites. 19
1.1.2- l’objectif opérationnel : Corridor et taux interbancaire
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1.2- Cadre institutionnel de la politique monétaire
• L’indépendance financière
A- le seigneuriage
B- l’incohérence temporelle
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1.2.3.2. Arguments contre l’autonomie de la banque centrale
Trois catégories d’arguments peuvent être avancées : économiques, techniques et politiques. Ces arguments présentent les
inconvénients de l’autonomie et relativisent son impact.
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1.2.4- Niveau d’autonomie de Bank Al Maghrib
Pour appréhender le degré d’autonomie de Bank Al Maghrib, nous analyserons deux phases : la première allant de 1959 à 2006 avec des statuts de banque
centrale sous-tutelle, la seconde allant de 2006 à nos jours avec une banque centrale relativement plus autonome.
Les statuts de 1959 stipulaient que la banque pouvaient consentir des avances à l’Etat à titre de facilités de caisse, limitées au dixième des recettes
ordinaires constatées au cours de l’année budgétaire écoulée…Tous autres concours financiers à l’Etat ne pouvaient être accordés qu’en vertu d’une
convention, entre l’Etat et la Banque, approuvée par dahir.
En somme, les statuts de 1959 constituent un cadre conforme à la situation de banque sous-tutelle avec l’omniprésence du ministère de finances dans
toutes les instances.
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1.2.4.2- Statuts de 2005 de Bank Al Maghrib
Le 23 novembre 2005 ont été publiés les nouveaux statuts de Bank Al Maghrib (loi n° 76- 03) dans le but d’instaurer son
autonomie avec plus de responsabilité et de transparence de son action. Nous verrons les niveaux de cette autonomie :
niveau institutionnel (A) ; niveau fonctionnel (B) ; niveau financier (C) et autres apports des nouveaux statuts (D).
A- Autonomie institutionnelle (légale)
Plusieurs critères peuvent être avancés pour appréhender cet aspect de l’autonomie :
1- Gouvernance de la Banque Centrale :
• Pour assurer une autonomie par rapport à l’équipe au gouvernement, la nomination des dirigeants doit faire
intervenir plusieurs autorités avec un mandat qui soit d'une durée suffisante, non renouvelable, et généralement
différente de celle du gouvernement. Le but est d’assurer la séparation du pouvoir monétaire et du pouvoir exécutif
afin d'éviter le risque du financement monétaire du déficit budgétaire notamment en période électorale.
• Au Maroc, le gouverneur ne fait pas partie de la majorité gouvernementale, son mandat est différent de celui du
gouvernement mais la durée du mandat n’est pas précisé. Il administre et dirige la Banque. L’article 40 des statuts
annonce qu’il est nommé par Dahir Royal, dans les conditions prévues par l’article 30 de la Constitution. Il en est de
même pour le vice- gouverneur (Art. 44 des statuts de BAM).
• Les décisions collégiales sont prévues dans le cadre d’un autre organe important qui est le Conseil de la Banque
chargé, entre autres, de déterminer les objectifs quantitatifs de la politique monétaire. Le Conseil se compose du
Gouverneur de la Banque en qualité de président, du vice-gouverneur ou le directeur général de la Banque. De plus,
le conseil comprend six membres désignés par le Premier ministre (dont trois sur proposition du Gouverneur) parmi
les personnes connues pour leur compétence en matière monétaire, financière ou économique. Cet organe ne
comprend parmi ses membres qu’un seul représentant du gouvernement, le directeur du Trésor et des finances
extérieures du ministère des finances, qui ne prend pas part au vote des décisions relatives à la politique monétaire.
• A ce niveau, comme pour le contrôle de l’activité de la banque centrale, on ne peut manquer de souligner la grande
avancée dans la voie de l’autonomie par rapport aux statuts de 1959 où le rôle du ministre des finances était
prépondérant.
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1.2.4.2- Statuts de 2005 de Bank Al Maghrib
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A- Autonomie institutionnelle (légale) suite
4- Contrôle de l’activité de la Banque :
• Ce contrôle doit être externe. A ce niveau, les nouveaux statuts de Bank Al Maghrib ont
observé une avancée. Ainsi, trois instances interviennent en matière de contrôle.
• le contrôle du Commissaire de gouvernement : ce poste est maintenu avec les mêmes
qualités et les mêmes attributions. Il est nommé dans les conditions prévues à l’article
30 de la Constitution, parmi les fonctionnaires du ministère des finances. Sauf en ce qui
concerne les opérations de la politique monétaire, ce commissaire contrôle pour le
compte de l’Etat et au nom du ministre des finances, les activités de la Banque et veille
au respect par celle-ci des dispositions législatives et en particulier les dispositions des
présents statuts.
• le contrôle du Commissaire au compte : les comptes de la Banque sont soumis à un
audit annuel réalisé sous la responsabilité d’un commissaire aux comptes. Ce dernier
certifie que les états de synthèse de la Banque donnent une image fidèle de son
patrimoine, de sa situation financière et de ses résultats et apprécie son dispositif de
contrôle interne. Le rapport d’audit est communiqué aux membres du conseil et au
commissaire du gouvernement.
• le contrôle de gestion par la Cour des comptes : la Banque produit annuellement à la
cour des comptes ses propres comptes ainsi que ceux des organismes de prévoyance
sociale de son personnel dans les formes prévues par la législation en vigueur. Elle lui
communique les extraits des procès-verbaux du conseil relatifs à son budget et à son
patrimoine, accompagnés de copies des rapports des auditeurs.
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B- Autonomie opérationnelle (fonctionnelle)
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C – Autonomie financière
• L’article 27 annonce que la Banque ne peut accorder des concours
financiers à l’Etat, ni se porter garante d’engagements contractés par
lui, que sous forme de facilité de caisse… La facilité de caisse est limitée
à cinq pour cent des recettes fiscales réalisées au cours de l’année
budgétaire écoulée.
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II- Portée, limites de la politique monétaire et mesures
alternatives
• 2.1- Résultats de la politique monétaire
• Nous verrons le niveau de réalisation de l’objectif final (221) et celui de la réalisation de l’objectif
opérationnel étant donné qu’il n’ya plus d’objectif intermédiaire.
• 2.1.1- L’objectif final de stabilité des prix
• Le niveau de l’inflation au Maroc dépend de facteurs externes notamment le prix du pétrole et du
coût des importations en général.
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II- Portée, limites de la politique monétaire et mesures
alternatives
• 2.1- Résultats de la politique monétaire
• Nous verrons le niveau de réalisation de l’objectif final (221) et celui de la réalisation de
l’objectif opérationnel étant donné qu’il n’ya plus d’objectif intermédiaire.
• 2.1.1- L’objectif final de stabilité des prix
• Le niveau de l’inflation au Maroc dépend de facteurs externes notamment le prix du pétrole
et du coût des importations en général.
Année Taux Taux d’inflation Année Taux d’inflation Taux d’inflation
d’inflation sous-jacente sous-jacente
1997 1 2008 3,7 4.5
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23- Mesures alternatives de politique monétaire
• 231- Mesures alternatives relatives aux banques conventionnelles
• Les statuts de BAM prévoient la nécessité d’assurer la stabilité des prix mais elle a la possibilité de cibler d’autres objectifs.
Rappelons que l’article 6 des statuts de BAM stipule que dans le but d’assurer la stabilité des prix, la Banque arrête et met en
œuvre les instruments de la politique monétaire…et il ajoute : sans préjudice de l’objectif de la stabilité des prix arrêté en
concertation avec le ministre chargé des finances, la Banque accomplit sa mission dans le cadre de la politique économique et
financière du gouvernement.
• En matière d’instruments, nous avons vu que les techniques de régulation de la liquidité utilisées par BAM présentent des
limites intrinsèques qu’on peut résumer ainsi :
• 1-Les avances à 7 jours ont comme collatéral les titres mis en pension non livrée. Les banques doivent rembourser les
montants au terme de 7 jours augmentés des intérêts. Il s’agit d’injections (ou de retrait en cas de surliquidité) temporaires
de liquidités qui se traduisent par l’amplification du besoin des banques.
• Ces techniques peuvent être remplacées par des mesures alternatives qui se traduisent pas par une injection ferme et
définitive de liquidités comme c’est le cas des techniques de réescompte ou d’open market qui sont d’ailleurs prévues par les
statuts de BAM mais non utilisés. Dans ce cas, les titres sont acquis par la banque centrale de façon ferme et l’injection des
liquidités est définitive.
• 2- Les avances sont de courte durée : 7 jours ce qui ne favorise pas le financement de l’économie. On ne peut pas s’attendre
donc à une relance des crédits bancaires à travers des ressources remboursables et de très court terme.
• La relance des crédits nécessite la mise en place de mécanismes de financement et de refinancement plus longs et plus
stables. C’est ainsi que la BCE, face à la crise et malgré la baisse du taux directeur qui a atteint 0% en mars 2016, a modifié ses
procédures de refinancement. Le changement le plus important a été l’allongement de la durée d’octroi de la monnaie
« banque centrale » : en moyenne de deux mois, la durée des prêts est passée à plus de trois ans avec le LTRO (Long Term
Refinancing Operation). En 2014, M. Draghi lançait les Very Long Term Refinancing Operation (VLTRO) à horizon de quatre
ans.
• 3- C’est une politique passive avec des instruments non sélectifs . Etant donné que l’économie marocaine est une économie
d’endettement, il est nécessaire d’instituer des modalités de refinancement qui favorisent le crédit et ciblent la création de
valeur ajoutée, les exportations, l’investissement et l’emploi. Bank Al Maghrib peut donc opter pour un refinancement
sélectif en faveur de l’investissement et de l’emploi. La technique du réescompte sélectif a été utilisée au Maroc avant 1976.
Cette modalité peut faciliter l’octroi des crédits. Elle se traduit par une injection ferme de liquidités et peut permettre de
favoriser des financements prioritaires.
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23- Mesures alternatives de politique monétaire
• 2.3.2- Mesures liées au refinancement des banques
participatives
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Merci de votre attention
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