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Présentée à
Par
Guillaume ANIES
DOCTEUR
Spécialité : énergétique
Rapporteurs :
Pierre Neveu Professeur - PROMES, Perpignan
Alberto Coronas Professeur - Universitat Rovira i Virgili, Tarragone, Espagne
Examinateurs :
Jesús Guallar Paracuellos Professeur - GITSE, Saragosse, Espagne
Jean-Pierre Bédécarrats Maître de conférences (HDR) - LaTEP, UPPA
Ce travail a été réalisé au sein du laboratoire de Thermique, Energétique et Procédés (LaTEP) et de l'Ecole Nationale
Supérieure de Génie des Systèmes Industrielles de l'Université de Pau et des Pays de l'Adour. Son financement a été
assuré par une bourse du Ministère de l'Enseigne Supérieur et de la Recherche.
Je remercie Monsieur le Professeur Pascal STOUFFS et Monsieur Pierre CEZAC, Directeurs successifs du LaTEP,
pour m'avoir accueilli dans leur laboratoire et Monsieur Jacques MERCADIER, Directeur de l'ENSGTI de l'Université
de Pau et des Pays de l'Adour, pour m'avoir accepté dans ses locaux.
Je suis très sensible à l'honneur que m'ont fait Monsieur le Professeur Alberto CORONAS de l'Université de Taragonne
(Espagne) et Monsieur le Professeur Pierre NEVEU de l'Université de Perpignan, en acceptant d'examiner ce travail et
d'en être les rapporteurs.
J'esprime ma profonde gratitude à Monsieur Le Professeur Pascal STOUFFS et Monsieur Jean CASTAING-
LASVIGNOTTES pour la confiance qu'ils m'ont accordé lorsqu'ils m'ont confié ce travail de recherche. Je tiens tout
particulièrement à remercier Monsieur Jean CASTAING-LASVIGNOTTES pour sa générosité et sa passion dans le
partage de la connaissance et enfin sa présence bienveillante et ses encouragements durant ces trois années de thèse.
Je tiens à adresser mes plus sincères reconnaissances à Monsieur le Professeur Jesus Guallar Paracuellos de l'Université
de Saragosse, et à Monsieur Jean-Pierre Bédécarrats, Maître de Conférences (HDR) de l'Université de Pau, pour avoir
accepté de faire partie de ce jury. Je tiens également à remercier Monsieur Francis DEQUE (EDF R&D - Les
Renardières) d'avoir accepté mon invitation pour assiter à la présentation de ces travaux.
Je voudrais également remercier ceux qui ont contribué à ce travail au travers des projets ORASOL et ABCLIMSOL et
avec lesquels j'ai été amené à collaborer : François BOUDEHENN, Mickaël ALBARIC et Philippe PAPILLON (CEA-
INES), Nadège CHATAGNON, Francis DEQUE et Marc BACHMANN (EDF R&D), Nabil BENABDELMOUMENE
et Julien HEINTZ (CETIAT), Driss STITOU et Nathalie MAZET (PROMES), Franck LUCAS et Olivier MARC
(PIMENT), Nolwenn LE PIERRES, Gianpierro EVOLA, Lingaï LUO et Etienne WURTZ (LOCIE), Michel PONS
(LIMSI), Christian GHIAUS et Noël JABBOUR (CETHIL), Amandine LE DENN et Daniel MUGNIER (TECSOL),
Bruno GAGNEPAIN et Celine COULAUD (ADEME), Sandrine AMBLARD (Centre R&D CIAT).
J'aimerais aussi adresser mes remerciements à toute l'équipe pédagogique et administrative de l'école d'ingénieurs
(ENSGTI) de l'Université de Pau et des Pays de l'Adour, où j'ai pu effectuer mes premiers pas dans l'enseignement.
J'exprime donc ici ma profonde gratitude aux membres et ex-membres de la filière énergétique et en particulier Erwin,
Stéphane, Michel, Jean, Jean-Pierre et Jean-Paul.
Je remercie Muriel ALAPHILIPPE et Jean-Luc SAUBATTE de l'IUT GTE de Pau, Amandine LE DENN du bureau
d'études TECSOL, Azdine, Chritian et Serge de l'entreprise AQUASUN et bien sûr pour leur aide et leurs conseils lors
du montage de l'installation de démonstration du laboratoire.
- iii -
Je voudrais également remercier mes collègues doctorants Guillaume VARET, Lionel FLESINSKI, Rachid
HANNAOUI, Adil MOUAHID, Eric KERGOSIEN, Maxime PERRIET-MUZET, Kossivi GOKPI, Abdou TOURE,
Alexandre DEYDIER, Eric CLOAREC pour leur bonne humeur et leur aide durant ces trois années. Qu'ils sâchent que
je garderais en mémoire tous les bons moments passés ensemble.
Comment ne pas rendre hommage à mes Parents, mon frère et ma soeur qui comptent beaucoup pour moi. Et bien sûr je
ne saurais conclure sans remercier Astrid, tant sa compréhension et son soutien ont été déterminants ces dernières
années.
- iv -
Nomenclature
Nomenclature
v
Nomenclature
Symboles
Efficacité [-]
Rendement ou efficacité [-]
0 Rendement optique [-]
k Conductivité thermique [W.m-1.K-1]
Masse volumique [kg.m-3]
Indices
abs Absorbeur
capt Capteur
cond Condenseur
dés Désorbeur
dist Distribution
ech Echangeur
élec Electrique
evap Evaporateur
ext Extérieur
prod Production
ref Refroidissement
sat Saturé
sol Solution
th Thermique
ventilo-conv Ventilo-convecteur
vi
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE 1
Références bibliographiques 7
vii
Table des matières
viii
Table des matières
ix
Table des matières
x
Introduction générale
-1-
Introduction générale
La consommation d'énergie dans les bâtiments a augmenté ces dernières années avec le
développement de l'économie mondiale et représente 30% de l'énergie totale utilisée. Aujourd’hui,
le secteur du bâtiment est responsable du quart des émissions de gaz à effet de serre [4]. Peu à peu,
la contribution des énergies renouvelables devient indispensable pour atteindre les objectifs de
réduction fixés par les différentes autorités.
-2-
Introduction générale
Dans les années 1970, la réfrigération solaire reçut un grand intérêt, lorsque le monde a
souffert de la crise pétrolière, qui avait été initiée par les membres arabes de l'OPEP. Il y avait de
nombreux projets de développement ou de démonstration des technologies de réfrigération solaire
[8, 9]. Les technologies de réfrigération solaire ont l'avantage de supprimer la majorité des effets
négatifs des machines frigorifiques traditionnelles. De plus, comme on peut le voir sur la figure 1, la
quasi coïncidence entre les pics de besoins frigorifique et le rayonnement solaire disponible
constitue un autre point positif à verser au compte de la réfrigération solaire. Par conséquent, dans
le contexte actuel, l’utilisation de l’énergie solaire pour la climatisation des bâtiments est de
nouveau un concept séduisant.
Figure 1 : Rayonnement solaire et besoin de climatisation au cours d'une journée d'été [10]
En génie climatique, le terme de climatisation fait référence à une installation qui garantit une
valeur de consigne pour la température (et dans certains cas le taux d’humidité). Une installation de
rafraîchissement solaire permet d’abaisser le niveau de température mais la valeur de consigne ne
peut pas toujours être garantie (la nuit par exemple, ou lors d’une période chaude mais sans soleil).
Il est cependant possible de garantir une valeur de consigne, lorsque cela est nécessaire, par un
appoint. On utilisera donc le terme de rafraîchissement solaire pour une installation autonome, et
climatisation solaire lorsqu’un appoint est utilisé.
-3-
Introduction générale
pratique sur la conception, le contrôle et le fonctionnement de ces systèmes. Dans la gamme petite
puissance, c'est le manque de technologie sur le marché qui à empêché leur croissance [11]. Dans
les années 80, de nombreux travaux ont été menés sur le développement de systèmes solaires
appliqués à la climatisation, en particulier aux Etats-Unis et au Japon. Des étapes importantes ont
été franchies dans le développement de composants et systèmes, mais finalement l'activité s'est
arrêtée principalement pour des raisons économiques [11].
Les travaux se focalisent donc sur l'étude des procédés de rafraîchissement solaire et plus
particulièrement sur les systèmes à faible puissance frigorifique. L'objectif de ce type d'installation
est d'élargir le marché des systèmes de rafraîchissement solaire au résidentiel, ce qui représente un
enjeu environnemental important. Toutefois, ces procédés ne sont pas encore rentables
économiquement du fait de leur coût d'investissement, de fonctionnement mais aussi de
maintenance. Cet aspect économique reste un frein majeur et la stratégie de développement de ces
systèmes réside dans l'optimisation des performances globales des installations.
-4-
Introduction générale
configurations choisies. Ces résultats permettront la définition d'une méthodologie à appliquer lors
du dimensionnement d'une telle installation afin d'optimiser le rapport performance/coût de ce type
de procédé de rafraîchissement.
C'est dans ce cadre que le travail présenté dans ce manuscrit prend place, précisément sur les
systèmes de rafraîchissement solaire utilisant une machine frigorifique à absorption liquide. Ces
travaux se sont illustrés à l'échelle nationale dans deux programmes ANR Prebat, intitulés
ORASOL (pour Optimisation de procédés de RAfraîchissement SOLaire) [14] et ABCLIM-SOL
(ABsorption CLIMatisation SOLaire) [15, 16, 17]. Le premier était destiné à étudier et comparer
différents types de systèmes de rafraîchissement solaire (à absorption, physi-sorption ou chimie-
sorption), tant du point de vue expérimental que par simulation. Ce projet impliquait plusieurs
équipes de recherche ou partenaires (PROMES, INES, TECSOL, CIAT, CEA, Université de la
réunion, Université de la Rochelle). Le second avait pour objectif l’étude de l’intégration de ce type
de composant dans le bâti (partenaires EDF, CETHIL, CETIAT et INES). Les contributions du
laboratoire, réalisées dans le cadre de ces deux projets et mentionnées dans ce manuscrit, sont les
suivantes :
• la modélisation et la simulation (statique et dynamique) de quatre systèmes de
rafraîchissement solaire, implantés chez les différents partenaires.
• le montage d’un pilote de démonstration, son analyse (sous les divers angles évoqués plus
haut), sa modélisation et sa simulation (statique et dynamique) afin d'étudier différentes
configurations.
-5-
Introduction générale
Grâce à des fonds en provenance de la région Aquitaine (dans le cadre de collaborations avec
un laboratoire de recherche de Saragosse) et du projet ORASOL, un pilote expérimental a pu être
réalisé au laboratoire. Les étapes de dimensionnement, de mise en service et d'analyse de ses
performances sont présentées dans le chapitre 3. Cette installation permet d'étudier différentes
configurations, comme par exemple avec ou sans ballon de stockage, avec ou sans régulations. Par
conséquent, suite à une période d'essais réalisés sur l'installation, les principaux résultats
expérimentaux obtenus sont présentés.
Dans le chapitre 4, les mesures acquises sur cette installation réelle permettent le
développement et la validation des différents modèles numériques des sous-ensembles du système :
capteurs solaires, tour de refroidissement sèche, ventilo-convecteur, ballon de stockage et
canalisations; en particulier lors des phases de fonctionnement en régime transitoire. Enfin, l’étude
du couplage constitue la dernière partie dans laquelle nous avons essayé différentes combinaisons
technologiques capteur solaire/rafraîchisseur en fonction de critères tels que les énergies mises en
jeu, le rendement des capteurs, le rendement du stockage, le COP solaire, le COP thermique, le
COP électrique.
-6-
Introduction générale
Références bibliographiques
[1] GIEC, 2007 : Bilan 2007 des changements climatiques. Contribution des Groupes de travail I, II et III au
quatrième Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, Équipe de
rédaction principale, Pachauri, R.K. et Reisinger, A., GIEC, Genève, Suisse, 103 pages, ISBN 92-9169-222-0,
[2] Protocole de Kyoto à la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques,
FCCC/INFORMAL/18 GE.9860500 (F),
[3] D. Clodic, Zéro fuite : limitation des émissions de fluides, 203 pages, Editeur : Pyc Livres (1997) ISBN-13: 978-
2911008122,
[4] ADEME, les chiffres clés du bâtiment, énergie, environnement, éditions 2010,
[5] B. Aebischer, M. Jakob, G. Henderson, G. Catenazzi (2007). Impact of climate change on thermal comfort,
heating and cooling energy demand in Europe. Proceedings eceee 2007 Summer Study, Saving Energy, Just do
it! 4–9 June 2007, La Colle sur Loup, France. ISBN: 978-91-633-0899-4,
[6] L. GRIGNON-MASSE, Développement d’une méthodologie d’analyse coût-bénéfice en vue d’évaluer le
potentiel de réduction des impacts environnementaux liés au confort d’été : cas des climatiseurs individuels fixes
en France métropolitaine, thèse soutenue le 20 mai 2010 à l'école des Mines de Paris,
[7] Y. Fan, L. Luo, B. Souyri, Review of solar sorption refrigeration technologies: Development and applications,
Renewable and Sustainable Energy Reviews, 11 (2007) 1758-1775,
[8] P.Lamp, F. Ziegler, European research on solar-assisted air conditioning. International Journal of Refrigeration
21, 89-99, 1998,
[9] D.S. Kim, C.A. Infante Ferreira, Solar refrigeration options – a state-of-the-art review, International Journal of
Refrigeration 31 (2008) 3-15,
[10] A. Joffre, Énergie solaire thermique dans le bâtiment, Chauffage, Climatisation, Technique de l'Ingénieur, BE 9
165,
[11] Hans-Martin Henning, Solar assisted air conditioning of buildings – an overview, Applied Thermal Engineering
27 (2007) 1734-1749,
[12] Stephen White, State of the art in solar cooling, CSIRO Energy Technology, October 2009,
[13] Daniel Mugnier, Task 38 – Solar air-conditioning and refrigeration workshop, Solar cooling economics,
Orlando, January 2010,
[14] F. Lucas, Contribution à l'étude de technologies et de méthodes durables pour la conception des bâtiments en
climat tropical, Habilitation à diriger les recherches, Soutenue le 9 décembre 2009,
[15] N. Chatagnon, M. Bachmann, G. Anies, J. Castaing-Lasvignottes. Analyse énergétique statique d’une machine à
absorption solaire. Congrès Français de Thermique. SFT 2010, Le Touquet, 25-28 mai 2010,
[16] N. Chatagnon, M. Bachmann, G. Anies, J. Castaing-Lasvignottes. Simulation of a domestic absorption chiller.
Colloque Francophone sur l'energie - environnement - economie et thermodynamique. COFRET'10, 5–7 mai
2010, Iaçi – Roumanie,
[17] J. Heintz, N. Benabdelmoumene, G. Anies, S. Gibout, E. Franquet, J. Castaing-Lasvignottes. Modeling and main
parameters identification of an absorption chiller, experimental validation. International Conference on Solar
Heating, Cooling and Buildings. Eurosun 2010, 28 septembre -1 octobre 2010, Graz, Austria.
-7-
Introduction générale
-8-
CHAPITRE I
-9-
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
I. Introduction
Avant de répondre à la problématique précédemment définie en introduction, une analyse des
différentes solutions de rafraîchissement solaire envisageables est réalisée, afin d'expliquer
pourquoi notre choix s'est orienté vers un système tri-therme à absorption. Par conséquent, dans un
premier temps, différentes technologies de captation de l'énergie solaire sont exposées. Les
principaux procédés de rafraîchissement solaire et leurs cycles associés sont expliqués et complétés
d'une liste de leur répartition dans le monde en fonction de différents critères (puissances, domaines
d'applications, type de capteurs...). Notre démarche étant orientée vers les installations de petites
puissances (< 15 kW), les machines à absorptions disponibles dans cette plage de puissance, ainsi
que l'investissement nécessaire et les perspectives de réductions de leurs coûts sont énumérés.
Ensuite, dans la mesure où il s'agit de connaître et prédire le comportement instationnaire d'un
système à absorption dans son ensemble, une recherche bibliographique sur les différents modèles
de simulation numérique disponibles a été effectuée. Le but était d'identifier si les modèles
correspondant à nos attentes en termes de fiabilité et temps de calculs existaient déjà, en particulier
pour le cycle à absorption.
- 10 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
Figure 1 : Capteur plan non vitré appelé aussi « moquette solaire » du fabriquant Giordano Industries.
- 11 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
Vitre Vitre
Absorbeur Absorbeur
Figure 3 : Principe de fonctionnement d’un capteur sous vide à circulation directe (type Viessmann)
Pour pallier ce problème et réduire les coûts de fabrication, une innovation a été d’utiliser un
caloduc pour transférer l’énergie captée au fluide caloporteur. Un caloduc est une enceinte
- 12 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
hermétique contenant un fluide à l’équilibre liquide vapeur [5]. Il permet de transférer des flux de
chaleur thermique très importants avec un faible écart de température en mettant en œuvre
l’évaporation et la condensation de son fluide interne.
Sur la Figure 4 est présenté le principe de fonctionnement d’un tel échangeur. On peut
remarquer que la surface réceptrice du flux solaire correspond à l’évaporateur, c'est-à-dire que le
fluide interne s’évapore grâce au rayonnement solaire. La vapeur ainsi créée se dirige vers le haut
du caloduc pour se condenser par contact avec le fluide caloporteur du circuit solaire dans le
collecteur du capteur. Les condensats retournent ensuite vers l’évaporateur grâce à un effet de
capillarité développée dans le milieu poreux qui tapisse la paroi intérieure du caloduc. Cet effet
capillaire est par conséquent le moteur du caloduc. Dans le cas des capteurs plans, il est aidé par la
gravité comme le condenseur se trouve au dessus de l’évaporateur, mais son action dépend de
l’inclinaison du capteur. En résumé, un caloduc permet un transfert de chaleur continu par
transformation de l’énergie reçue en enthalpie de changement de phase (chaleur latente) et un
transfert de masse (déplacement des différentes phases du fluide interne).
II.1.4. Capteurs plans vitrés ou sous vide avec miroir de concentration parabolique
Une autre innovation a été apportée au capteur plan par quelques marques suite au
développement des capteurs à concentration et à l’observation de leurs performances. Elle consiste
en l’utilisation de réflecteurs à composés paraboliques (CPC, Compound Parabolic Concentrator)
possédant un important angle d’admission, afin d’orienter l’énergie solaire vers l’absorbeur.
L’importance de cet angle permet d’éviter l’utilisation d’un système de pointeur solaire et ainsi
d’avoir un capteur fixe.
- 13 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
Réflecteur
Réflecteur
(Optionnel)
Vitre Absorbeur
Absorbeur
La Figure 5 présente les deux principaux types de capteurs, c'est-à-dire pour un capteur vitré
dans le cas de gauche et un capteur à tube sous vide dans le cas de droite. Cette technologie permet
de concentrer plus de rayonnement solaire sur un même absorbeur en utilisant le rayonnement
arrivant sur les surfaces séparant les absorbeurs et ainsi de réduire le nombre d’absorbeurs,
d'améliorer le rendement et de réduire le coût.
100 η capt[%]
80
60
+ so
us v
ide
40 + co
nce
+c n t rat
cap
ou ion
ch
teu
+ es
20 vi éle
r
ge ve
Irrad.
n
0 [m².K/W]
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25
La Figure 6 montre l’évolution des performances des capteurs solaires thermiques avec les
différentes évolutions majeures qui sont apparues au cours de leur développement grâce à
l’ingéniosité des fabricants [1, 6].
- 14 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
meilleurs rendements et de plus hautes températures. Mais ils n’utilisent que le rayonnement direct
du soleil et nécessitent un système de pointage plus ou moins évolué en fonction de la technologie.
Leur rendement optique est réduit du fait des techniques de concentration utilisées et ils ont besoin
de plus d’entretien pour maintenir un état de propreté indispensable à leur bon fonctionnement. Les
solutions pour concentrer le flux solaire sont très nombreuses [7, 8] et sont présentées ci-dessous.
De très grandes puissances peuvent être installées par interconnexion de plusieurs capteurs.
La limitation dans ce cas vient des pertes de charges et des pertes thermiques qui augmentent avec
la taille de l’installation. La Figure 8 montre deux exemples d’installations utilisant ce type de
capteurs à concentration. La photo de gauche présente l’installation de production d’eau chaude
sanitaire de la prison du comté de Jefferson (Colorado, Etats-Unis), où 100 m2 de capteurs cylindro-
parabolique de petite taille alimentent un ballon d’eau chaude de 20 m3 [10]. La photo de droite
quant à elle, n’est autre qu’un aperçu du champ de capteurs de la centrale solaire thermodynamique
Solar Electric Generating System (SEGS) de Kramer Junction (Californie, Etats-Unis) [11]. Dans le
désert de Mojave, on trouve 9 centrales solaires utilisant des capteurs cylindro-paraboliques pour
une capacité totale de 354 MWélec.
- 15 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
Figure 8 : Photographies de deux installations utilisant des capteurs cylindro-paraboliques [10, 11]
Ils sont plus simples et meilleur marché, mais moins performants en termes de concentration.
La Figure 10 présente deux types d’installations envisageables avec ces capteurs à concentration
utilisant des lentilles de Fresnel [11]. Sur la photographie de gauche, on peut observer un prototype
de microcentrale (Bergame, Italie) développé par la société allemande PSE AG et destiné à équiper
les toits des bâtiments collectifs. Celle de droite donne un aperçu du champ de capteurs à miroir de
Fresnel, situé à Tabernas en Andalousie (Espagne), d’une puissance de 800 kW thermique.
- 16 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
Figure 10 : Photographies de deux installations utilisant des capteurs à lentille de Fresnel [11]
La nécessité de mobiliser la parabole selon deux axes de rotation pour assurer la poursuite du
soleil entraîne une limitation de la dimension unitaire de ce type d’installation. Par conséquent, la
surface courante de ces paraboles est de 50 à 100 m2 (la plus grande réalisée faisant 500 m2). Le
facteur de concentration moyen obtenu au foyer dépasse généralement le millier et permet
d’atteindre de très hautes températures (plus de 800°C).
Figure 12 : Photographies de l’Eurodish [12] et de la plus grande parabole solaire SG4 [13]
- 17 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
La Figure 12 montre les deux échelles de paraboles de révolution réalisées jusqu’à présent, la
taille courante avec l’EuroDish (8.5 m de diamètre) [12] et la plus grande jamais réalisée, la « SG4
– Big Dish » (25 m de diamètre) [13]. La première est un Dish Stirling de 10 kW électrique avec un
rendement de près de 22% [14], c'est-à-dire que le rayonnement solaire concentré sert de source
chaude à un moteur Stirling relié à une génératrice de 10 kWélec. Il s’agit de celui présent à Font
Romeu Odeillo (Pyrénées-Orientales, France). La seconde photographie représente le plus grand
concentrateur parabolique solaire du monde avec une surface d’ouverture de 500 m². Il se trouve sur
le campus de l’Université Nationale Australienne. Cette parabole concentre plus de 2000 fois le
rayonnement solaire, ce qui lui permet d’atteindre de très hautes températures (380°C) [15].
- 18 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
s
ue
iq
r m
he
st Ballon de
ire
o la stockage
ss chaud
e ur
pt
Ca
Bâtiment rafraîchis
11 10 9 8 7 6
Air vicié
Air vicié
chaud
Humidificateur
Echangeur
de chaleur
Charges thermiques
(sécheur)
1 2 3 4 5
Air neuf Air neuf
chaud rafraîchis
Humidificateur
Roue Dessiccante Roue
(deshumidificateur) Echangeur de chaleur
Figure 13 : Schéma (haut) et aperçu (bas) d’un système à dessiccation solide avec roue à sorption [26].
- 19 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
Un tel cycle permet l'utilisation d'une source solaire que l'on peut obtenir au moyen de
capteurs plans à eau ou à air. Dans le cas de l’eau, les capteurs peuvent être associés à un ballon de
stockage, afin de pouvoir faire face en partie aux passages nuageux. L’échange de chaleur 8-9 sera
réalisé grâce à un échangeur air/eau. Sinon, il peut être envisagé d’utiliser simplement des capteurs
solaires à air [27]. La Figure 14 présente les tracés des transformations suivies par l’air extérieur (1-
4 en bleu) et l’air extrait (6-10 en rouge).
Figure 14 : Traces dans le diagramme de l’air humide des transforamtions suivies par l’air extérieur (bleu) et
vicié (rouge) dans un système à dessiccation
En 2001, Henning et al. [27] ont montré que ce procédé permettait d’économiser jusqu’à 50%
d’énergie primaire par rapport à une solution conventionnelle à compression mécanique de vapeurs.
De plus, ces installations ont des coûts de fonctionnement très faibles et respectent l’environnement.
Pour améliorer ces procédés, des travaux concernent l’amélioration de la déshumidification [28, 29]
et des systèmes de régulation [30, 31]. Par contre, ce type d’installation de rafraîchissement solaire
nécessite une conception particulière dans le cas de conditions d'humidité importante, comme les
régions côtières ou tropicales [32, 33, 34].
- 20 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
Air refroidi
Capteurs 3
solaire Air rejeté
thermiques Humidificateur
5 Tour de
refroidissement
2
Ballon de
stockage
4 1
Air extérieur Air extérieur
Echangeur
ou ambient ou ambient
de chaleur
Régénérateur Déshumidificateur
- 21 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
Bâtiment rafraîchis
Tour de
refroidissement
Ventilo-
convecteur
s
ue
iq
r m
he Ballon de
st Ballon de
re stockage
ai stockage
ol
rss chaud froid
u
te
ap Machine
C frigorifique
à sorption
- 22 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
Une autre catégorisation structurelle des systèmes à adsorption concerne la nature de l’effet,
c'est-à-dire si le phénomène est physique ou s’il comprend une réaction chimique. C’est donc
suivant cette structure que ces deux cycles sont présentés dans les deux paragraphes suivants.
Physisorption (Adsorption physique)
Les machines frigorifiques à adsorption fonctionnent grâce à la faculté de certains solides,
d’adsorber (réaction exothermique) et de désorber (réaction endothermique) une vapeur à la surface
du matériau qui les constitue (pouvant atteindre plusieurs dizaines de m2 par gramme). L’adsorption
est un phénomène largement connu et très utilisé notamment dans la capture de gaz (traitement de
l’air, dépollution, industrie chimique,…). La mise en oeuvre d’une machine frigorifique
fonctionnant selon ce principe requiert la présence de deux enceintes dont l’une contient le solide
adsorbant, l’autre constituant le réservoir de fluide frigorigène. La présence d’un solide empêche
toute circulation entre les éléments, si bien que le fonctionnement est cyclique : à une phase de
production frigorifique doit succéder une phase de régénération afin de remettre le système dans un
état apte à produire à nouveau du froid [39, 40]. Les associations sorbant/sorbat [41] les plus
connues et utilisées sont :
• Zéolithe/Eau,
• Silicagel/Eau,
• Charbon actif/Méthanol.
Les adsorbants les plus utilisés pour la climatisation sont les silicagels ou les zéolithes, avec
l’eau comme réfrigérant ou encore les charbons actifs avec le méthanol puisqu’il peut être refroidi
en dessous de 0°C. Mais le méthanol possède une chaleur latente de vaporisation plus faible que
celle de l’eau. D’autre part, le couple zéolithe/eau demande des températures de régénération
importante, alors que les couples charbon actif/méthanol et silicagel/eau peuvent utiliser des apports
de chaleur à des températures inférieures à 100°C [42]. Par conséquent, le couple le plus utilisé
pour la climatisation solaire est silicagel/eau. L’équilibre thermodynamique entre le solide et le gaz
est divariant si bien que le cycle d'une machine à adsorption se représente sur un diagramme P, T, x
(diagramme d’Oldham) comme par exemple dans le cas du couple Zéolithe/Eau de la Figure 17. Sur
cette figure, on peut observer le tracé d'un cycle produisant du froid à 5°C, évacuant la chaleur de
condensation et d’adsorption à 35°C et consommant de la chaleur à 85°C.
- 23 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
concentration massique
(masse Eau / masse Sorbant)
EAU
Pression (mBar)
%
%
%
%
%
PURE
16
10
12
20
18
14
100
50 C 2 3
Ph
10
Pb E 1 4
Temperature (°C)
1
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120
Tb Tm Th
Figure 17 : Représentation des points caractéristiques du cycle à adsorption sur un diagramme d’Oldham, pour
le couple Zéolithe/eau
T P X 1 2 T P X
T P X T P X
Le principe de fonctionnement est assez simple et se scinde en 4 phases, comme présenté sur
la Figure 18. Dans la mesure où nous traitons de l’opportunité de l’utilisation des machines à
sorption dans le cadre de la réfrigération solaire, décrivons son fonctionnement depuis le matin. A
ce moment, la production frigorifique vient d’avoir lieu et le système va être régénéré. L’apport de
chaleur au solide provoque une légère désorption qui pressurise progressivement l’ensemble
désorbeur/condenseur. Cette étape rapide consomme peu de chaleur et désorbe si peu de gaz qu’elle
s’effectue en supposant une transformation à composition constante (rapport de la masse de fluide
- 24 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
frigorigène sur la masse d’adsorbant) que l’on nomme aussi isostérique. Lorsque la pression qui
règne dans le système atteint la pression de saturation du fluide frigorigène correspondant à la
température du condenseur Tm, alors débute la condensation. Si on suppose que cette dernière
impose alors sa pression à l’enceinte contenant le sorbant, la désorption proprement dite débute. Le
point caractéristique du solide se déplace alors suivant une isobare vers les plus hautes températures
en désorbant le fluide frigorigène qui va ensuite se condenser. Cette deuxième étape s’achève
lorsque le désorbeur atteint la température maximale du cycle Th. La troisième étape est assez
similaire à la première et s’effectue par dépressurisation en suivant une isostère (composition
constante) à cause du refroidissement du système. Lorsque ce dernier atteint la pression à laquelle a
lieu l’évaporation proprement dite, alors débute la phase de production frigorifique, qui dans le cas
d’une application solaire, se déroule la nuit. Le solide contenu dans l’enceinte adsorbe alors le gaz
en provenance de l’évaporateur en libérant la chaleur d’adsorption. L’adsorption s’achève lorsque la
température Tm est atteinte dans le solide et que tout le fluide frigorigène a été évaporé puis
adsorbé. La production frigorifique s’arrête et le système doit alors être régénéré pour pouvoir
produire à nouveau.
Desorbeur Adsorbeur
Condenseur
Condenseur
- 25 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
• Le fluide frigorigène se condense dans le condenseur et la chaleur produite est éliminée par
l'eau de refroidissement.
• Le condensat est pulvérisé dans l'évaporateur et s'évapore sous pression partielle faible. Cette
étape produit l'effet de refroidissement utile.
• La vapeur de réfrigérant est adsorbée sur l'autre adsorbeur/désorbeur (compartiment du bas),
il est en mode adsorbeur. La chaleur est enlevée par l'eau de refroidissement.
Une fois que le compartiment du bas est complètement chargé et celui du haut entièrement
régénéré, les fonctions des deux compartiments sont permutées par ouverture et fermeture de
vannes. Les deux chambres peuvent être couplées directement pendant quelques temps au moment
de leur échange de rôle afin de parvenir à une certaine récupération de chaleur, puisque la chambre
chaude doit être refroidie à l’étape suivante et vice versa. Ainsi, un adsorbeur est toujours
disponible pour adsorber la vapeur produite à l'évaporateur. Le fonctionnement quasi-continu d’une
telle machine est décrit sur la Figure 20 [43], on peut remarquerdans cet exemple la présence de
cycles d’environ 7 min entre chaque permutation adsorbeur-désorbeur.
Figure 20 : Evolution des températures lors du fonctionnement d’un refroidisseur à adsorption continu [46]
Avec une température de source chaude d’environ 80°C, ces systèmes obtiennent des COP
d’environ 0,6, mais peuvent fonctionner avec des températures plus basses. Les capteurs plans
conviennent donc à ce type de machine. Actuellement, seuls quelques fabricants asiatiques
proposent ce type de machines à adsorption. Etant donné le faible nombre de machines produites,
leur coût reste élevé.
Des travaux traitent de systèmes à quatre adsorbeurs-désorbeurs qui permettent d’améliorer
les performances sous certaines conditions [44, 45, 46]. Saha et al [45] comparent, grâce à une
estimation numérique en statique, ce système avec le cas précédent à deux compartiments
d’adsorbant. Le COPth (rapport entre la production frigorifique et la chaleur consommée) est plus
élevé dans le cas où la température de la source chaude est inférieure à 70°C, mais il est inférieur
dans le cas inverse. Par contre, la production frigorifique est plus conséquente lorsque la
- 26 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
température est supérieure à 70°C. Les auteurs expliquent alors qu’il pourrait être intéressant de
convertir le système en mode deux compartiments à partir d'un certain niveau de températures, afin
de maintenir une production efficace.
Chimisorption (adsorption chimique)
Les machines frigorifiques thermochimiques fonctionnent grâce à la faculté de certains
solides à réagir chimiquement avec une vapeur. La réaction mise en jeu doit être renversable, c'est-
à-dire que dans un sens à lieu la synthèse du gaz par le solide (réaction exothermique) et dans
l’autre la décomposition de la vapeur par le réactif (réaction endothermique). Après un cycle de
synthèse/décomposition, le réactif se trouve dans les mêmes conditions qu’au préalable, si bien
qu’une machine frigorifique fonctionnant selon ce principe se comporte exactement comme une
machine à adsorption et subit 4 étapes durant son cycle :
• Chauffage – pressurisation,
• Décomposition – condensation,
• Refroidissement – dépressurisation,
• Synthèse – évaporation.
N° 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Réactifs NH3 Zn10-6 Cu10-6 Sn9-4 Pb8-3,25 Ba8-0 Sn4-2,5 Pb3,25-2 Ca8-4 Sr8-1 Ca4-2 Zn6-4 Pb2-1,5
N° 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25
Réactifs Pb1,5-1 Mn6-2 Zn4-2 Cu5-3,3 Fe6-2 Cu3,3-2 Co6-2 Pb1-0 Mg6-2 Ni6-2 Ca2-1 Ca1-0 Mn2-1
N° 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36
Réactifs Mg2-1 Fe2-1 Co2-1 Ni2-1 Zn2-1 Mnl-0 Fe1-0 Mgl-0 Co1-0 Ni1-0 Zn1-0
Figure 21 : Différents équilibres monovariants utilisant l’ammoniac comme fluide réactif [50]
- 27 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
Une différence majeure se situe cependant au niveau des équilibres thermodynamiques mis en
jeu qui sont monovariants dans le cas des principaux couples réactif/fluide frigorigène étudiés. Le
diagramme d’Oldham correspondant comporte alors seulement une courbe par réactif (au lieu d’un
réseau d’isostères) comme on peut l’observer sur la Figure 21 [47]. Le fluide frigorigène le plus
utilisé est l’ammoniac (NH3) et les réactifs principaux des chlorures (MnCl2, NiCl2, BaCl2,…).
L’état d’avancement de la réaction est décrit par son taux de réaction, rapport de la quantité ayant
réagi sur la quantité maximale pouvant réagir.
Afin d’améliorer les performances ou d’identifier des applications adaptées à ce procédé
thermochimique, des travaux portent sur la réalisation de systèmes hybrides avec des machines à
adsorption physique [48, 49], sur la qualité de la réaction [50] ou encore sur le potentiel de
l’utilisation de différents types de réactifs [51, 52].
Comme dans le cas de l’adsorption, des opérations de R&D et de démonstration sont
actuellement en cours, afin de valider une régénération par voie solaire de ce type de cycle. C’est
notamment le cas pour une application basse température par un cycle original combinant 2
machines en opposition de phase et qui fonctionnent grâce à un bas niveau de température issu de
l’utilisation de capteurs plans [53, 54]. Ce projet nommé CLIMSOL a constitué en la réalisation
d’un prototype à l’échelle 1 et à l’étude des performances d’un procédé thermochimique solide/gaz
couplé à des capteurs solaires thermiques plans pour le rafraîchissement d’un bâtiment (salle de
conférence de 130 m2). Il permet une production frigorifique de l’ordre de 20 kWh de froid à 4°C à
partir de 20 m2 de capteurs solaires thermiques plans, soit environ une production de froid d’une
puissance de 5 kW pendant 4 heures. Une analyse des résultats expérimentaux acquis sur deux
périodes estivales (2007 et 2008) conduit à un rendement de captation de 50% pour les capteurs
solaires et un COP du procédé variant de 30 à 40% en production de froid à 4°C.
- 28 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
température et de la pression. Ainsi, ces machines utilisent comme fluide de travail un mélange
binaire, dont l’un des composants est beaucoup plus volatil que l’autre et constitue le fluide
frigorigène. Les couples les plus utilisés sont l’Ammoniac+Eau (NH3/H2O, où l’ammoniac est le
fluide frigorigène), et l’Eau+Bromure de Lithium (H20/LiBr, l’eau étant le fluide frigorigène). Le
premier permet de faire du froid négatif pour des besoins de climatisation ou de froid industriel
alors que le second ne peut faire que du froid positif (point triple à 0°C) donc il est exclusivement
destiné au rafraîchissement de bâtiment. Il existe d’autres solutions comme NH3/LiNO3 [55, 56],
LiBr/HO(CH2)OH [57, 58] et bien d’autres [59, 60, 61], mais leur emploi reste encore du domaine
de la recherche et du développement ou entraîne de moins bonnes performances que les deux
solutions les plus courantes.
Eau Pure
Solution diluée Solution H20/LiBr
Solution concentrée
m
Fluide frigorigène 7 5
DESORBEUR
1 Haute
CONDENSEUR Pression
6 4'
c
3 Xc
8
2 d Basse
Pression
4
Xd
EVAPORATEUR ABSORBEUR
La Figure 22 représente une installation à absorption liquide simple effet fonctionnant avec
le couple H2O/LiBr et ses différents éléments. Un système à absorption comprend tout d’abord,
comme les machines à compression de vapeur, un ensemble condenseur/détendeur/évaporateur,
dans lequel ne transite que le fluide frigorigène pur. Cet ensemble est connecté à la partie motrice
du procédé, chargée de modifier l’état du frigorigène évaporé pour le rendre condensable à la
température de l’environnement. La mise en œuvre d’un tel cycle nécessite les quatre composants
actifs (Figure 22) suivants :
Le condenseur : composant analogue à celui des machines à compression de vapeur. C’est la
température Tm du condenseur qui fixe la température de condensation et donc la pression dans
l’ensemble désorbeur/condenseur (Haute Pression). La condensation nécessite le rejet de la chaleur
- 29 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
- 30 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
Xd Xc
concentration massique en LiBr
(masse LiBr / masse Solution)
EAU
Pression (mBar) PURE 40%45%50% 55% 60% 65% 70%
100
50 1 5sat 6
Ph
Courbe de cristallisation
10
Pb 3 4 8sat
5
MLiBr = 87 g/mol
MH2O = 18 g/mol
Temperature (°C)
1
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120
Tb Tm Th
Pressions de fonctionnement
Les températures des sources Tm (environnement) et Tb (production de froid) fixent les deux
pressions Ph et Pb. Ces deux pressions correspondent aux pressions de vapeur saturante de l’eau
(isotitre xLiBr = 0) aux températures Tm (point 1) et Tb (point 3).
Variation du titre au cours du cycle
Le titre xc de la solution concentrée en sortie de désorbeur est donné par l’intersection de
l’isotherme Th et de l’isobare Ph (point 6). D’une manière analogue, le titre xd de la solution diluée
en sortie d’absorbeur correspond à l’intersection de l’isotherme Tm et de l’isobare Pb (point 4).
Titre et température de la solution à l’entrée de l’absorbeur
L’absorbeur reçoit la solution concentrée provenant du désorbeur, après que celle-ci ait été
détendue dans le détendeur (6-8). Cette chute de pression se traduit par une baisse de la température
due à une vaporisation partielle de la solution. L’absorbeur reçoit donc un mélange de solution
liquide et de vapeur (8), dont il n’est pas possible, à l’aide de ce diagramme de préciser ni la
température, ni la masse relative des deux phases. A l’entrée de l’absorbeur, ce mélange est refroidi,
d’une part par mélange avec la vapeur froide arrivant de l’évaporateur, d’autre part, directement par
le fluide caloporteur. Ce refroidissement entraîne tout d’abord une re-absorption de la vapeur
produite par la détente, puis, l’absorption de vapeur provenant de l’évaporateur. Le processus
d’absorption commence au point 8sat, défini par l’intersection de l’isotitre xc et de l’isobare Pb.
Titre et température de la solution à l’entrée du désorbeur
Le désorbeur reçoit la solution diluée issue de l’absorbeur, après que celle-ci ait traversé la
pompe (4-4’). Ce liquide sous-refroidi, ne peut pas être représenté sur le diagramme d’Oldham, où
- 31 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
ne figurent que des états d’équilibre liquide/vapeur. Si la compression est supposée isotherme, le
titre et la température sont ici connus et restent identiques au titre et à la température du point 4. A
son entrée dans le désorbeur, le liquide est donc tout d’abord réchauffé jusqu’à la température T5sat,
donnée par l’intersection de l’isotitre xd et de l’isobare Ph. La désorption commence alors au point
5sat ainsi défini.
Outre les principaux organes cités plus haut, ces machines sont dotées d’un échangeur de
chaleur interne permettant de préchauffer la solution sortant de l’absorbeur qui se dirige vers le
désorbeur (partie du trajet 4-5) grâce à la solution chaude qui quitte le désorbeur en direction de
l’absorbeur (partie du trajet 6-8). Le schéma de principe devient alors celui présenté sur la Figure
24.
Eau Pure
Solution diluée Solution H20/LiBr
Solution concentrée
m
Fluide frigorigène
7 5
DESORBEUR
1
CONDENSEUR
6
Echangeur
Haut
6' Pression
4'
c
3 Xc
8
2 d Basse
Pression
4
Xd
EVAPORATEUR ABSORBEUR
Figure 24 : Représentation schématique d’une machine à absorption dotée d’un échangeur interne de solution
Le couple eau/ammoniac est de plus doté sur la vapeur en sortie de désorbeur d’un rectifieur
qui a pour rôle de concentrer cette vapeur en fluide frigorigène (ammoniac). En effet les vapeurs
issues du désorbeur ne sont pas pures et contiennent encore un peu d’eau. La rectification permet de
ramener la majeure partie de cette eau vers le désorbeur, afin de ne laisser passer que des vapeurs
très riches en ammoniac. Cet organe n’a pas lieu d’être pour le couple, H20/LiBr où l’eau est le seul
constituant à l’état de vapeur. Par contre, dans le cas de ce dernier couple il est nécessaire d’ajouter
un dispositif anti-cristallisation [62, 63, 64]. Lorsque la température à la source chaude devient trop
importante et entraîne une augmentation de la différence de température entre Tm et Th, c'est-à-dire
que le point 8sat sur la Figure 23 se rapproche de la courbe de cristallisation, la solubilité du bromure
de lithium dans l’eau diminue et des cristaux peuvent apparaître dans la solution. Ces cristaux
peuvent alors obstruer la circulation de la solution et endommager la pompe de circulation.
- 32 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
Une amélioration considérable des performances peut être apportée par la mise en oeuvre
d’un cycle à deux étages (Figure 25). De telles machines font apparaître un nouveau niveau de
pression intermédiaire Pi, ainsi qu'un nouveau niveau de température Ti, mais qui reste interne au
fonctionnement. Par conséquent, le procédé reste tritherme [65].
Figure 25 : Schéma et représentation dans le diagramme d’Oldham d’une machine à absorption bi étagée
- 33 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
plus utilisée dans le domaine du froid solaire. Le paragraphe II.4 prouve cette prédominance avec
un état de l’art des différents systèmes installés dans le monde.
Sa grande présence dans le domaine du froid solaire tient également à un autre avantage qui
réside dans sa faculté à s’adapter aux variations des conditions qui l’entourent ainsi qu’à la variation
des besoins frigorifiques. Plusieurs constructeurs mettent ainsi l’accent sur le maintien des
performances (COPth ~Cte) de leurs machines quelle que soit la charge. Comme en témoigne le
graphe de la Figure 26, où est portée la proportion de puissance consommée en fonction de la
proportion du besoin frigorifique. On y remarque ainsi que ces évolutions sont très proches de la
première bissectrice, et ce malgré une amplitude importante de la température de condensation (de
18°C à 35°C). Il peut être également noté l’étendue du champ de variation de charge accessible à la
machine (de 15 à 115 %) ce qui lui donne une grande adaptabilité.
Une autre innovation, nommé GAX pour Generator-Absorber-heat-eXchanger [68, 69], peut
être apportée au cycle simple effet. Elle permet d’exploiter une plage de température plus
importante, allant de celle du simple effet à celle du double effet. Sa particularité tient à la
récupération d’énergie à la fois sensible et latente lors de la descente en température et d’une partie
de l’absorption, au profit de la montée en température et d’une partie de la désorption. La Figure 27
présenté le cycle obtenu sur un diagramme d’Oldham.
- 34 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
P
Desorbeur
Condenseur
Ph
Xd
Xc
Pb
Evaporateur Absorbeur T
Tb Tm Th
On peut constater sur la Figure 27 que son fonctionnement suppose un écart important entre
les températures Tm et Th pour assurer une récupération d’énergie à des niveaux de températures
suffisamment intéressants. Aussi, son utilisation est réservée uniquement au couple NH3/H2O qui
n’est soumis à aucune cristallisation et donc à aucune limitation de cet ordre vers les hautes
températures. La récupération d’énergie se traduit finalement par une réduction de la part à fournir
effectivement au désorbeur et donc par des COP plus élevés que ceux des cycles standards [70]. Ces
machines pouvant fonctionner avec des niveaux de températures plus élevés, leurs performances ont
récemment été évaluées par simulation dans le cas d’un couplage à des capteurs à concentration à
lentilles de Fresnel [71]. Les résultats obtenus démontrent que ce type de capteurs est tout à fait
capable de satisfaire la quantité et la qualité de l’énergie exigée par le système. Le rendement global
obtenu est supérieur aux machines classiques grâce aux conditions de fonctionnements optimales
obtenues. Dans les conditions nominales, l’efficacité est de 0.63 pour les capteurs et 0.85 pour la
machine à absorption GAX, soit un COP du système de 0.54.
Beaucoup d’installations de froid solaire, utilisant des cycles à absorption couplées à des
capteurs solaires thermiques plans et même à concentration, peuvent être recensées aussi bien pour
le rafraîchissement de bâtiments qu’à des fins industrielles. Bon nombre de ces installations ont été
réalisées afin d’améliorer les connaissances et d’acquérir un savoir-faire lorsqu’elles sont couplées à
l’énergie solaire. Par exemple, Izquierdo et al [72] présentent les résultats d’une installation utilisant
une petite machine qui était commercialisée par une société espagnole (Rotartica 045v), de 4.5 kW
fonctionnant à l’aide du couple H2O/LiBr pour une habitation à Madrid, en août 2005. Le COPth
moyen durant cette période a été de 0,49, mais lorsque l'énergie électrique utilisée par l'équipement
auxiliaire a été prise en compte, le COPth rapporté en énergie primaire est descendu à 0,37. D’autres
travaux traitent de l’utilisation de ces systèmes dans des zones tropicales (très humides), comme par
exemple ceux de Marc et al [73]. Ils présentent une étude expérimentale d'un système à absorption
solaire mis en œuvre à La Réunion, situé dans l'hémisphère sud, à proximité du tropique du
Capricorne. La particularité de ce projet est de réaliser un refroidissement efficace des salles de
- 35 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
classe, par un système de refroidissement solaire sans aucun appoint (chaud ou froid). L'objectif de
cette étude expérimentale est de définir les limites de l'utilisation d'un tel système dans les
conditions climatiques tropicales, sans réglage de la température de consigne. Enfin, quelques
installations réalisées avec des machines à double effet couplées à des capteurs à concentration ont
été recensées [74, 75] mais il s’agit de système disposant d’un appoint gaz. La première est utilisée
pour rafraîchir un bâtiment à Séville et l’autre dans un procédé industriel de désalinisation à
Almeria également en Espagne. Dans le premier cas, le COP moyen quotidien est de 1.1 à 1.25 avec
75% de la source chaude produite par les capteurs solaires à lentilles de Fresnel, dont le rendement
est de 0.44. L’autre installation traite d'un système de dessalement solaire basé sur une usine de
distillation multi-effet raccordée à une machine à absorption double-effet. La machine utilisée est de
fabrication française (ENTROPIE) et est couplée à des capteurs cylindro-paraboliques.
140
120
100
> 20 kW < 20 kW
80
60
40
20
0
Grèce chine Portugal France Italie AutricheAllemagne Espagne autres
Pays
- 36 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
On peut remarquer une importante part pour les systèmes de petites puissances qui semblent
bel et bien être l’objectif visé par les systèmes solaires. Aujourd’hui, le nombre de ces installations
est estimé à 450. Durant cette dernière décennie, les études sur le rafraîchissement solaire sont en
nette augmentation. La Figure 29 permet de s’apercevoir de l’importance de cette hausse et
d’identifier les pays qui étendent leurs travaux sur le sujet depuis 2005.
140
120
100
2005 2009
80
60
40
20
0
Allemagne Grèce Espagne Portugal Italie Autriche France Hollande Turquie
1%
6%
11% 82%
La Figure 30 montre que sur les 276 installations recensées, les cycles à ab/adsorption
représentent la très grande majorité des systèmes avec 82% pour l’absorption. De plus, il est à noter
que ces systèmes sont les seuls à être présents dans la catégorie petite puissance. Dans cette dernière
plage de puissance, les machines à absorption commercialisées par CLIMATWELL et
ROTARTICA ont été respectivement adoptées dans 34% et 23% des cas. SORTHECH et
INVENSOR sont les seuls fabricants de refroidisseur à adsorption présents à cette échelle (Figure
31). Fin 2009, il n’existait que des installations de grandes puissances utilisant un procédé
dessiccant.
- 37 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
Others Invensor
Rotartica
4% 1%
23%
Broad
1%
EAW
Yazaki 9%
12%
Thermax
1%
Pink
1%
Climatwell
Sortech 34%
Sonnenklima
12%
2%
Précédemment, les différentes technologies thermiques de captation solaire ont été recensées.
La Figure 32 permet de voir leur répartition. Les capteurs plans et sous vides sont les technologies
les plus utilisées dans les systèmes de rafraîchissement solaire, par rapport aux autres techniques de
captation. Les technologies peuvent varier selon les pays (un capteur plus performant permettra de
réduire la surface occupée) ou les besoins d’une installation (niveaux de températures).
7% 45%
0%
3%
45%
Plan Sous vide
Cylindro parabolique A air
Plan + CPC
- 38 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
Les machines à absorption sont les machines frigorifiques à sorption les plus présentes sur le
marché du rafraîchissement solaire que ce soit de petites ou grandes puissances. Leur combinaison
avec les capteurs solaires thermiques plans et sous vides est assez bien connue dans le domaine des
grosses installations. Cependant, dans le cas des petits systèmes, le comportement instationnaire de
ces machines n’est pas encore bien connu du fait de tous les paramètres transitoires influençant le
fonctionnement de celles-ci, comme la ressource solaire, les conditions environnementales et la
charge frigorifique du bâtiment. Les systèmes à dessiccation n’ont pas encore pénétré le marché
comme ont pu le faire l’absorption et l’adsorption. Pour ce qui est des technologies de captation, les
capteurs plans et sous vide sont les plus utilisés et on ne retrouve que très peu de systèmes
nécessitant un flux solaire concentré. Regardons de plus près les machines à absorption disponibles
sur le marché et les coûts estimés d’une telle installation de rafraîchissement solaire à l’heure
actuelle, afin de comprendre cette forte représentation.
- 39 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
applications de conservation des aliments avec des cycles à absorption discontinus pour les régions
isolées ou les pays moins développés avaient été pensées tandis que leur utilisation dans l’air
conditionné commençait à peine à être envisagée pour les bâtiments tertiaires dans les pays
développés et même pas imaginée dans le résidentiel [78]. Au début, les possibilités des systèmes à
absorption explorées étaient des installations conventionnelles adaptées pour être en mesure de
fonctionner avec de l’eau chaude produite par un champ de capteurs solaires [79]. Leurs conditions
de conception et d’exploitation ont également été analysées [80]. Après la crise du pétrole, un
regain d’intérêt est apparu pour les machines à absorption solaire destinées à la climatisation dans
les pays développés, qui étaient déjà dans ces années considérées comme un bon complément aux
systèmes de chauffage solaire et de production d’eau chaude sanitaire [81]. Des analyses plus
détaillées sur ces systèmes à absorption solaire ont vu leur nombre augmenter, car contrairement
aux applications conventionnelles, ces systèmes fonctionnent très souvent hors des conditions de
conception, c'est-à-dire à charge partielle et avec des conditions de fonctionnement transitoires
(source solaire, température extérieure, charge frigorifique). Par conséquent, des travaux sur la
modélisation et la simulation théorique, basés sur la caractérisation expérimentale des machines à
absorption [82], ont été entrepris afin d’évaluer les performances du système [83]. Les premières
installations expérimentales et démonstratives ont alors commencé à apparaître [84, 85, 86, 87].
Malheureusement, la baisse des prix de l’énergie les années suivant cette crise pétrolière et la forte
implantation des machines à compression de vapeur dans le marché de la climatisation ont empêché
l'expansion de cette technologie. Par conséquent, jusqu'à nos jours, ces installations d'absorption
solaire conservent surtout un caractère démonstratif [88, 89, 90, 91, 92, 93]. Le fort développement
des installations, observé en Espagne ces dernières années par exemple [94, 95], est dû à
l’apparition de machines commerciales de petite puissance destinées au résidentiel ou au petit
tertiaire conçues spécialement pour les applications solaires.
Historiquement, les fabricants de machine à sorption se sont concentrés sur les hautes
puissances, de quelques centaines de kW au MW frigorifique (machines Broad, York, Carrier,
Trane, Nishyodo, Mayekawa, etc.). Ce n’est que ces dernières années que l’offre en machine à
sorption de petites puissances s’est diversifiée. La Figure 34 présente les différents fabricants de
machines à sorption de puissance inférieure à 50 kW en fonction des puissances frigorifiques et des
couples utilisés.
- 40 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
Pour les petites puissances, les fabricants de machines à absorption restent plus nombreux que
leurs homologues des machines à adsorption. De plus, le marché des machines à absorption de
petites puissances évolue rapidement. Ainsi ces dernières années deux machines ont disparu du
marché : la machine ROTARTICA, filiale de FAGOR qui a souhaité arrêter la fabrication suite à la
crise économique en 2009 et la machine SONNENKLIMA dont la société est en liquidation
judiciaire depuis fin 2009. Néanmoins, la commercialisation de cette dernière est reprise par la
société AbKM Klimatechnic depuis le dernier trimestre 2010. En revanche, une nouvelle machine
NH3/H2O de 19 kW, développée par la société PINK a été présentée lors du salon INTERSOLAR
2010. Depuis, la machine PINK de 12 kW (Chilii PSC12) a connu une modification de ses
conditions nominales de débit pour porter sa puissance nominale à 14 kW. Le Tableau 1 présente
les différentes machines à absorption de petites puissances existantes. 14 machines (en incluant la
machine ROTARTICA) sont ainsi disponibles pour les installations de petites puissances (< 70
kW). De nouveaux fabricants de machines à absorption, alimentées par eau chaude solaire, veulent
se placer sur le marché du rafraîchissement solaire et développent actuellement leurs produits, à
savoir Aosol (5 kW, Portugal), Solar Frost (2-10 kW, Autriche) et Robur (17 kW, Italie).
La plupart des installations réalisées à ce jour sont des opérations de démonstration ou de
recherche et des efforts sont encore nécessaires pour optimiser la conception des nouvelles
installations. L’effort technique pour l’implantation d’une installation de rafraîchissement solaire
est plus élevé que pour un système conventionnel. Ceci provient à la fois de la mise en oeuvre de la
partie production d’énergie solaire (la production d’énergie n’étant pas incluse dans les éléments
d’une installation classique), et des besoins plus élevés en refroidissement du système, liés à
l’utilisation de groupes de froid à sorption. Le coût de certains composants est d’autre part encore
assez élevé, le niveau de production étant loin d’avoir atteint un stade de fort développement
industriel. Quelques exemples sont présentés dans le Tableau 1. Il faut compter 12000 € pour une
- 41 -
Etat de l’art du rafraîchissement solaire
machine de 5 à 8 kW et 22000 € pour une machine de 10 à 17 kW. Afin de réduire le coût global et
de faciliter le développement de ces systèmes de petites puissances, des kits de rafraîchissement
solaires à absorption et adsorption sont apparus. Des sociétés comme Schüco international
(Allemagne, machine EAW), Sol-ution (Autriche, machine EAW), SolarNext (Allemagne, machine
Pink, Yazaki, AGO) et Gasokol (Autriche, machine EAW) proposent donc des systèmes clés en
main à absorption jusqu’à 100 kW frigorifique incluant le champ de capteurs, les stockages chaud
et/ou froid, les pompes de circulation nécessaires, le système d’évacuation de chaleur, la machine à
absorption et la régulation.
1300 € 400 €
2600 € 3% 1% Champ de capteurs
5% 4000 €
Local technique
11600 € 8%
Production de froid
23%
Electricité
Régulation et surveillance
Mise en service
3100 € Ingénierie
6% 26400 €
54%
Figure 35 : Répartition du coût des différents postes de dépenses d’une installation de rafraîchissement solaire de
35 kW réalisée en France
En résumé, les coûts d’investissement de ces systèmes, hors subvention, sont sensiblement au
dessus de ceux des équipements conventionnels. La Figure 35 présente la répartition des dépenses
d’une installation réalisée en France. Par contre, les coûts de fonctionnement des installations de
rafraîchissement solaire sont bien moins élevés que ceux des installations classiques. Ceci est
particulièrement vrai lorsque la puissance électrique souscrite, auprès du fournisseur EDF par
exemple, doit être augmentée pour faire face aux pics de consommations liés à une climatisation
classique. En général, et bien que le bilan économique soit propre à chaque installation, le coût
complet annuel (incluant l’investissement, les coûts de fonctionnement et de maintenance) est
supérieur à celui d’une installation conventionnelle.
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Etat de l’art du rafraîchissement solaire
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Etat de l’art du rafraîchissement solaire
Une capitalisation d’expérience des fabricants, des bureaux d’études et des installateurs
devrait aussi permettre une diminution des coûts. Grâce à l’ensemble de ces améliorations, les
systèmes devraient atteindre, étape après étape, un coût global proche des installations
conventionnelles, tout en permettant une considérable économie d’énergie primaire, contribuant
ainsi aux objectifs de réduction des impacts environnementaux de la climatisation. Ainsi, les coûts
au kW froid de ces installations sont passés de 5000-8000 €/kW en 2007 à 4500 €/kW en 2008 et
une estimation à 3000 €/kW pour 2012 a été réalisée. Les potentiels de réductions des coûts de ces
kits de rafraîchissement solaire sont les suivants [96] :
• Maximum 10% d’ici 2-3 ans pour le champ de capteurs,
• Maximum 20% d’ici 2011 et jusqu’à 50% une fois la production en série atteinte pour les
machines à absorption (> 500 unités),
• 40 à 50% au niveau du circuit de refroidissement,
• Minimum 60% pour la régulation et la surveillance tout en améliorant l’efficacité des
systèmes,
• 10 à 30% pour l’installation avec la standardisation des systèmes de rafraîchissement en kit.
Le bénéfice environnemental justifie le soutien des pouvoirs publics à des projets de
démonstration, généralement sous la forme de subventions à l’investissement, permettant ainsi de
rendre ces systèmes économiquement viables.
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Etat de l’art du rafraîchissement solaire
des outils d’aide à la décision, leur permettant de proposer aux maîtres d’ouvrage une installation
dont les performances et le dimensionnement soient optimisés. A l’échéance de ce programme
d’une durée de 3 ans, il est prévu de réaliser :
• Une étude d’optimisation des procédés thermodynamiques.
• Des outils de dimensionnement utilisables en phase étude de faisabilité.
• Des outils d’optimisation de dimensionnement d’installations.
Pour investiguer les techniques de rafraîchissement solaire les plus prometteuses, de manière
fondamentale, mais aussi très appliquée, quatre pôles de travail sont définis.
Le pôle 1, chargé de « l’analyse thermodynamique des procédés », a un rôle transversal
d’établissement des outils, permettant d’analyser et de comparer objectivement sur une base
commune les prototypes testés, tout en mettant en évidence les améliorations possibles. Toutefois,
l’influence des transitoires imposés, soit par le climat, soit par la conduite des installations, sur les
performances globales et les irréversibilités de chacun des procédés, doit être évaluée et comparée.
Il convient de définir, avant toute analyse, des critères communs, mais intégrant les différences de
chaque procédé, afin de quantifier et comparer in fine leurs performances. Ces critères sont d’ordre
énergétique (premier principe de la thermodynamique), exergétique ou entropique (second principe
de la thermodynamique) ou technologique (puissance par unité de surface, de masse, de volume,
etc.). Les critères économiques ne sont pas considérés, d’une part parce que, très dépendants de la
conjoncture économique globale, d’autre part parce qu’étant du ressort des industriels. La deuxième
problématique, concerne l’analyse thermodynamique des transitoires. Les analyses
thermodynamiques, second principe en particulier, sont habituellement développées pour les
fonctionnements stationnaires (typiquement nominaux) des machines et procédés. Or l’énergie
solaire est par essence variable, ce qui rend nécessaire de mettre au point de nouveaux outils
d’analyse. Les verrous à lever pour disposer de ces nouveaux outils sont de deux ordres :
• Il faut des données (mesures ou états calculés) sur les évolutions temporelles de chaque
composant des installations. Cela nécessite de modéliser finement les comportements
transitoires des différents composants.
• Certains cadres thermodynamiques sont à repenser, par exemple l’air extérieur n’est pas à une
température fixe. Il faut donc penser thermodynamiquement l’intégration du procédé global
(installation de rafraîchissement solaire + bâtiment + climat).
Le pôle 2 destiné à l’étude des Procédés de refroidissement par dessiccation propose d’étudier
deux types de composants pour la fonction dessiccation : la roue dessiccante qui est actuellement le
seul produit disponible sur le marché et l’échangeur dessiccant. Une modélisation de la roue
intégrée dans un système complet de production de froid permettra d’étudier la conduite et les
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Etat de l’art du rafraîchissement solaire
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Etat de l’art du rafraîchissement solaire
Les améliorations portent principalement sur le contrôle commande des procédés. Les modèles de
composants sont généralement finalisés et doivent être réassemblés pour permettre une
représentation complète des installations. Il faut noter que cette partie est aboutie et en phase de
validation pour le pole 4. La fin du projet doit donc permettre, sur la base des outils expérimentaux
et numériques, la comparaison des technologies et apportera des réponses plus précises sur leur
optimisation.
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Etat de l’art du rafraîchissement solaire
trois d’entre eux récemment mis sur le marché. La finalité de ce projet était d’apporter des
connaissances sur les performances thermiques de ces machines ainsi que sur leur intégration au
sein de systèmes multifonctions intégrés aux bâtiments résidentiels et du petit tertiaire pour une
valorisation maximale de l’énergie solaire sur une année complète de fonctionnement. Enfin, le
dernier objectif du projet ABCLIM-SOL était de fournir un certain nombre de préconisations aux
industriels et bureaux d’études concernant la conception, le dimensionnement et la mise en oeuvre
de ces systèmes dans les différents secteurs du bâtiment.
Le projet ABCLIM-SOL, qui a débuté début février 2008 pour une durée de 3 ans, a été
coordonné par le CETIAT et mené avec les partenaires suivants : CEA-INES, CETHIL, EDF R&D
et LaTEP. L’ADEME a assuré le suivi du projet pour l’ANR. Le projet ABCLIM-SOL s’est
organisé en 4 tâches successives dont les objectifs sont détaillés ci-dessous.
Tâche 1 : tests en conditions statiques et dynamiques de 3 machines à absorption. L’objectif
de cette tâche est de caractériser les performances énergétiques de trois machines de
rafraîchissement solaire utilisant des cycles à absorption H2O/LiBr disponibles sur le marché. Cette
phase de caractérisation comporte des tests en conditions statiques et en conditions dynamiques. Le
choix de ces machines repose sur 3 critères principaux : disponibilité de produits commercialisés ;
plage de puissances représentative des nouvelles générations de machines ; innovation technique
annoncée (compacité, échangeurs de chaleur innovants, refroidissement par voie sèche pour une des
machines).
Tâche 2 : modélisation des composants d'une machine à absorption. Cette modélisation
consiste à utiliser les résultats des essais statiques et dynamiques réalisés dans le cadre de la tâche 1.
Une approche consistant à étudier les différentes caractéristiques de chaque composant des
machines à absorption (absorbeur, condenseur, évaporateur, désorbeur pour l’essentiel) permet de
cerner avec une plus grande précision les paramètres ayant une influence majeure sur les
performances des systèmes étudiés, en vue de déceler d’éventuels points d’amélioration.
Tâche 3 : intégration des machines à absorption dans des systèmes multifonction solaire
(chauffage, ECS, rafraîchissement). Cette tâche a pour objectif d’étudier la faisabilité de
l'intégration des systèmes de rafraîchissement solaire, incluant les machines précédemment testées,
aux bâtiments (adaptation de leur puissance aux besoins et contraintes des bâtiments étudiés
(émetteurs, systèmes de chauffage…). Cette phase consiste en particulier à étudier la multi-
utilisation de l'énergie solaire pour la production d'eau chaude sanitaire, pour les besoins de
chauffage et de rafraîchissement via un équipement à absorption solaire. Au sein de cette tâche, il
est également prévu de réaliser une analyse technico-économique de l’utilisation de ces systèmes
dans le bâtiment. Cette étude de faisabilité doit largement faire appel à la simulation afin
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Etat de l’art du rafraîchissement solaire
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Etat de l’art du rafraîchissement solaire
Capacity = a ij (Tcw,i ) (T )g
i −1
(1)
i =1 j =1
3 3 j −1
i =1 j =1 (2)
Où a et b peuvent être déterminés à partir de données constructeurs. Durant sa thèse, son modèle a
été testé sur une machine ARKLA WF-36. Afin d’améliorer son modèle, Blinn ajouta par la suite la
prise en compte de deux nouvelles variables, la température d’eau glacée et le débit massique d’eau
chaude. La comparaison entre les résultats fournis par le modèle de Blinn et des résultats
expérimentaux obtenus par Froemming et al. [98, 99] ont montré que le modèle développé par
Blinn sous-estimait les effets de démarrage à froid et les phénomènes de marche arrêt.
Un autre modèle développé par Koeppel [100] donne le COP à partir de polynomes de degré 4
dépendants des températures et des débits de fluide caloporteur et de facteurs prenant en compte
l’écart aux valeurs nominales de fonctionnement de la machine.
Sur la base de précédents travaux de Takada (1982) et Furukawa et al. (1983), affinés plus tard par
Furukawa et al. (1987), Kern (1987) Riesch et al. (1987) et Ziegler (1998) [101], un autre modèle
simplifié a été développé par Hellmann et Ziegler pour décrire les performances caractéristiques de
machines à absorption. Il exprime à la fois la capacité et le COP des pompes à chaleur à absorption
comme caractéristique de fonctions algébriques des températures du fluide caloporteur de chacun
des échangeurs. Il s’agit d’un modèle reposant quant même sur les lois de transfert de chaleur qui
ont lieu au sein des différents échangeurs de la machine. Une étude sur les différentes méthodes
d’évaluation des performances des échangeurs a été réalisée par Ziegler en 1998, afin de vérifier
leurs pertinences dans le domaine des machines à absorption. C’est ainsi qu’il a estimé que la
température moyenne logarithmique pouvait être remplacée par la différence de température
moyenne arithmétique, plus simple d’utilisation. Par conséquent, il lui a été possible de représenter
le fonctionnement caractéristique des pompes à chaleur à absorption en seulement deux équations,
une pour la production frigorifique et l’autre pour la chaleur consommée. Le COP est alors
simplement le rapport entre les deux.
∆∆T − x
Qevap =
u (3)
et
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Etat de l’art du rafraîchissement solaire
∆∆T − x'
Qdesorb =
u' (4)
avec
∆∆T = (TG − T A ) − (TC − TE ) ⋅ R (5)
Où
x et x’ sont des paramètres caractéristiques en K,
u et u’ sont des paramètres caractéristiques en kW/K,
R est la pente des isostères dans le diagramme de Dühring (1.1 dans le cas des machines
H2O/LiBr).
Ce modèle ne nécessite que très peu de données et la carte complète de fonctionnement des
machines peut être interpolée. Cette méthode a même été appliquée à un grand nombre de cycles
plus complexes que le simple effet [101]. Les résultats obtenus avec le modèle ne s'écartent que
légèrement des résultats obtenus avec une simulation numérique plus fine, si la plage de
changement dans les conditions de fonctionnement n'est pas trop grande. Le modèle est donc bien
adapté pour être mis en œuvre dans les logiciels de simulation comme TRNSYS pour la
modélisation des machines à absorption avec une approche boîte noire [102].
Sur la base de ce modèle de Ziegler, plusieurs variantes ont vu le jour comme celui de Kuhn
et Ziegler [103] afin d’étendre le domaine de validité aux plages de températures plus élevées.
Velarde et al. [104] ont appliqué avec d’assez bons résultats cette méthode sur deux machines
commercialisées, une Yazaki WFC-10 et une Thermax LT21S. Puig-Arnavat et al [105], l’ont
appliqué, quant à eux, à plusieurs refroidisseurs simple effet (Rotartica 4.5 kW, Safarki et al. 15kW
et Broad 768 kW) et double effet (Broad 1163 kW) avec là aussi une bonne réussite.
Un autre type de modèle qui cette fois-ci ne comporte plus rien en liaison avec les
phénomènes de transferts ou les lois de conservation associés au fonctionnement des machines à
absorption fait appel au domaine très foisonnant des Réseaux de Neurones Artificiels (RNA). Cette
méthode purement mathématique fonctionne par auto apprentissage et devient de plus en plus fiable
avec le nombre de données qu’elle traite [106, 107, 108].
Rosiek et Batlles ont utilisé cette méthode afin de prédire et d'évaluer le comportement de
l’installation de rafraîchissement solaire du bâtiment CIESOL [109]. L'objectif principal de ce
travail était donc d'utiliser un réseau de neurones pour estimer les coefficients de performance et la
capacité de refroidissement de la machine à absorption dans le but d’estimer l'efficacité globale de
l'installation de refroidissement solaire. Son application à utilisé dans leur cas un ensemble de 1639
points de mesure, dont deux tiers ont servi à la formation de réseau de neurones et 1 tiers à sa
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Etat de l’art du rafraîchissement solaire
validation. La machine ayant fait l’objet de ces travaux est une machine à absorption WFC SC 20
(simple effet, LiBr/H2O) d'une capacité nominale de 70 kW.
Plus récemment, et plus proche aussi de la thermodynamique et des transferts de chaleur Kim
et Infante Ferreira [110], sur la base des phénomènes physiques et des équations qui les régissent,
ont proposé des modèles permettant de simuler les performances de plusieurs machines
commerciales. Le modèle relatif aux fluides présents dans ces machines (équations d’état) reste
toutefois assez sommaire.
VI. Conclusion
Le désir de confort en été, induit une croissance de la demande en climatisation des locaux qui
est essentiellement couverte par les systèmes à compression mécanique de vapeur. Ces derniers
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Etat de l’art du rafraîchissement solaire
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Etat de l’art du rafraîchissement solaire
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- 60 -
CHAPITRE II
- 61 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
I. Introduction
Conçues et dimensionnées afin de répondre à des conditions nominales, les machines à
absorption sont souvent soumises à des conditions de fonctionnement variables (charges
frigorifiques, températures et flux). Être capable de prédire l’influence de ces modifications sur le
comportement de la machine et les performances énergétiques associées se révèle assez délicat. Une
alternative à l’expérimentation et l’analyse systématique sur pilote réside dans la simulation
numérique du système. Cela suppose tout d’abord d’avoir une bonne connaissance de la machine
simulée, de ses performances et des paramètres qui la définissent (caractéristiques des échangeurs
de chaleur, débits internes de solution, masse et volume des composants notamment). Dans la
mesure où les performances sont directement liées aux niveaux de température et aux
caractéristiques des échangeurs, différentes conditions expérimentales ont été appliquées à quatre
machines à absorption solaire :
• Rotartica Solar 045
• Sonnenklima SunInverse
• EAW Schüco LB 15
• EAW Schüco LB 30
- 62 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
Cette machine utilise un système rotatif constitué d’un tambour contenant l’ensemble des
composants qui la constitue. Ce système, dont nous pouvons observer une vue éclatée à la Figure 1,
permet :
• le mélange de la solution,
• le transfert de liquide entre les éléments,
• la répartition du liquide sur les échangeurs à ruissellement.
Enfin, cette machine a été conçue pour des débits nominaux des circuits d’eau chaude, d’eau
de refroidissement et d’eau froide, de respectivement 900 L/h (minimum 600 L/h), 1980 L/h
(minimum 1500 L/h) et 1560 L/h (minimum 1200 L/h). Cette machine possède un système de
régulation interne lui permettant d’éviter les dommages pouvant être occasionnés par une
cristallisation de la solution et d’assurer un fonctionnement optimal minimum. C’est pourquoi, elle
ne démarre que si les débits minimums de chacun des circuits sont respectés et si la température du
fluide caloporteur alimentant le désorbeur est supérieure à 80°C. Dans le cas où cette température
dépasse 108°C, elle passe en sécurité et se met en attente en s’isolant grâce à une vanne trois voies
réalisant un by-pass du fluide caloporteur du désorbeur, stoppant ainsi la désorption. Si durant les
20 minutes suivant cette opération, les conditions de fonctionnement ne redeviennent pas
acceptables, la machine s’arrête, de même avec la demande en eau glacée (contrôle thermostatique)
et dans le cas où la température en entrée de désorbeur est trop faible.
- 63 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
Echangeur ABSORBEUR
de solution
interne
EVAPORATEUR
POMPES PITOT
CONDENSEUR
Sur la coupe schématique de la machine présentée à la Figure 1, on peut remarquer que les
échangeurs de l’absorbeur et du condenseur sont montés en série. C’est pourquoi, il n’y a que trois
circuits connectés à ces machines. De plus, toutes les machines qui sont étudiées dans ce mémoire
possèdent cette particularité.
- 64 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
Preparation
de fluide caloporteur
Source solaire
Desorbeur
.
mdesorb
Tentrée desorb Tsortie desorb
Tentrée evap .
Preparation
mabs/cond
Preparation
de fluide caloporteur
Charge frigorifique Tsortie evap Tsortie abs/cond de fluide caloporteur
Evaporateur Tour de refroidissement
. Tentrée abs/cond
Absorbeur/condenseur
mevap
Figure 2 : Schéma du banc expérimental.
Pour évaluer les performances de cette machine dans le cas du conditionnement d’air de
bâtiments, ce banc a été utilisé, afin de réaliser des essais en régime permanent, avec différentes
plages de températures. Généralement, les ventilo-convecteurs (émetteurs froids) sont dimensionnés
pour fonctionner avec une plage de températures entrée/sortie de 7/12°C. Pour le circuit eau glacée,
les températures de départ testées seront donc 7, 12 et 15°C. Pour ce qui est du circuit désorbeur, il
y a trois limitations. Premièrement, la machine démarre si la température en entrée est supérieure à
80°C, deuxièmement, cette température doit rester inférieure à 108°C et dernièrement, la machine
s’arrête si elle descend sous les 70°C. Donc pour ce circuit, des températures de 70, 80, 90 et 100°C
seront appliquées à l’entrée du désorbeur. Pour le refroidissement (absorbeur/condenseur), les
températures 30, 35 et 40°C ont été sélectionnées, afin de tester différents climats.
Selon le protocole précédent, toutes les combinaisons de températures ont été testées sur la
machine Rotartica solar 045. Quelques-unes d'entre elles aboutissent à des résultats inutilisables tels
que les conditions de travail autour de la courbe de cristallisation conduisant à des anomalies de
fonctionnement ou des pannes de la machine. Ces essais sont indispensables car ils permettent de
définir et distinguer la zone dans laquelle le fonctionnement de la machine est normal (c'est-à-dire
lorsque les performances sont conformes aux attentes) de la zone où manifestement, la machine
fonctionne moins bien (COPth très faibles). Sur la totalité, 16 essais ont été conservés pour la suite.
Les résultats présentés ci-dessous dans le Tableau 1 ont été obtenus après au moins une heure de
conditions d’états stables. Parallèlement aux mesures de températures et de débits, la puissance
électrique requise par l'unité rotative a été mesurée à environ 380 W. Cette valeur ne tient pas
compte d'autres composants tels que les ventilateurs ou les pompes requises par le système pour
fonctionner.
- 65 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
Tableau 1 : Récapitulatif des différentes configurations de fonctionnement testées sur la machine Rotartica.
Le Tableau 1 regroupe pour chacun de ces essais les mesures des données de fonctionnement,
soit :
• les températures mesurées d’entrées et de sorties sur les boucles d’eau de source
chaude (désorbeur), de refroidissement (absorbeur/condenseur) et d’eau froide
(évaporateur),
• les puissances échangées par ces boucles, ainsi que le COP.
Ces 16 essais retenus représentent bien la machine car ils utilisent chacun des configurations
différentes (Figure 3). Ils regroupent des fonctionnements avec des températures d’entrées de
désorbeur de 70°C à 100°C, des températures d’entrées d’absorbeur/condenseur de 30°C à 40°C et
des températures de sorties d’évaporateur de 7°C à 15°C.
Figure 3 : Représentation graphique de la plage de fonctionnement cernée par les 16 essais retenus.
- 66 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
La Figure 4 montre bien les différents régimes de puissances de ces essais en fonction des
températures utilisées. Par exemple, lors de l’essai M, la machine produit de l’eau froide à 12°C
avec une température en entrée de désorbeur de seulement 70°C, ce qui a pour conséquence une
faible production d’eau froide (3.1 kW avec un COP de 0.55), malgré une température d'entrée
d’absorbeur/condenseur de 30°C. En opposition à ce cas, l’essai E permet à la machine de produire
un maximum d’eau froide à 15°C (8.6 kW avec un COP de 0.7), grâce à une température d’entrée
de désorbeur de 90°C et une entrée d’absorbeur/condenseur de 30°C.
.
25 Q [kW] Evaporateur
Desorbeur
20 Absorbeur/Condenseur
15
10
0
A B C D E F G H I J K L M N O P
Essais
La Figure 5 met en évidence la grande différence entre les niveaux de puissance atteints par
cette machine, allant d’une puissance frigorifique de 0,6 à 8,62 kW. En analysant un de ces graphes,
c'est à dire lorsque l'on considère la température de réfrigération constante, les meilleures conditions
sont atteintes lorsque la machine est bien refroidie et chauffée à haute température. En considérant
l'influence de la température de réfrigération, plus cette valeur est faible, plus la puissance de
refroidissement atteinte par la machine diminue.
9 9
8 8
7 7
. 6 . 6
5 5
Qevap [kW] Qevap [kW]
4 4
3 3
2 2
1 30 1 30
0 35 Te abs/cond 0 35 Te abs/cond
100 40 [°C] 100 40 [°C]
90 80 90 80
70 70
Te desorb [°C] Te desorb [°C]
- 67 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
Une comparaison entre les résultats expérimentaux obtenus et les données du fabricant est
réalisée à la Figure 6. Pour le niveau de puissance de refroidissement et le COPth (rapport des
contributions thermiques), les mesures sont très proches (un peu plus bas) des performances
annoncées. Il n'y a pas de données constructeur pour le test I, car il n'y a pas de résultats avec une
température de sortie de refroidissement de 7°C dans la documentation commerciale.
.
a) b)
Figure 6 : Comparaison entre les puissances frigorifiques (a) et les COPth (b) expérimentaux et constructeurs
pour chacun des essais
Un avantage important des machines à absorption est leur faculté à adapter leur comportement
à charge partielle. Cette flexibilité va généralement de 20 à 120% des conditions nominales avec
des performances quasiment constantes (COPth). Cela ne s'applique pas vraiment à cette machine
résidentielle de petite taille mais néanmoins, la baisse du débit du circuit désorbeur a été testée à
hauteur de 78 et 63% de la valeur nominale. La deuxième valeur est le débit minimum accepté par
la machine. Les conséquences correspondantes sur le taux de transfert de chaleur et sur le COPth
sont présentées sur la Figure 7. Pour preuve, en abaissant la puissance de chauffage entrant dans le
système, on réduit le débit massique de fluide frigorigène recyclé, et dans le même temps, la chaleur
rejetée au condenseur et à l'absorbeur ainsi que l'effet frigorifique produit à l'évaporateur. Comme
mentionné précédemment et comme il a été observé expérimentalement sur la Figure 7, ces
variations de débits n'ont pas d'influence sur la valeur du COPth. Si bien que, la production froide
reste proportionnelle à l'apport de chaleur.
- 68 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
.
Q [kW] COP th
15 0.6
12 0.5
.
Qcool
0.4
9
.
Qheat 0.3
6
0.2
.
3 Qchill 0.1
0 0
63% 78% 100%
- 69 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
Preparation
e
ag
de fluide caloporteur
ck
S to
Source solaire
Desorbeur
ge
c ka
Sto
.
mdesorb
Ts desorb Te desorb
. Ts abs/cond
ge
mevap Preparation
kac
St o
de fluide caloporteur
Tour de rerfoidissement
Preparation Te evap Absorbeur/condenseur
de fluide caloporteur ge
Charge frigorifique
.
a
ck
Te abs/cond
Ces jours décrivent les conditions de fonctionnement auxquels le système de froid solaire doit
faire face avec des apports solaires plus ou moins intenses et des demandes en froid plus ou moins
importantes et continues. Ils ont été sélectionnés grâce à une modélisation d’un système de froid
- 70 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
solaire réalisé sous TRNSYS sur la période estivale [7]. Le climat utilisé pour les simulations est
celui de Carpentras (près de Avignon, France). Il est issu du logiciel METEONORM et fait partie
des climats de référence utilisés pour l’évaluation des systèmes solaires. Le bâtiment considéré est
une enceinte mono-zone d’une consommation énergétique en chauffage équivalente à 60
kWh/(m2.an) avec un renouvellement d’air de 0,4 Vol/h. Ensuite, deux types de régulation ont été
définis. La première est installé sur la production d’eau chaude solaire et met en marche la pompe
lorsque la température du ballon devient inférieure à celle interne au capteur. La seconde quant à
elle, indique à la machine à absorption, lorsque la température intérieure du bâtiment devient
supérieure à 26°C, qu'il est nécessaire de rafraîchir le bâtiment. Les journées caractéristiques
sélectionnées sont présentées sur la figure 9 et correspondent aux jours 43 (13 juillet), 55 (25 juillet)
et 72 (11 août) de la saison.
1.2 E [kW/m ]
2 Journée 55 35 T [°C] Journée 43 Journée 55 Journée 72
Journée 43
1 30
Journée 72
0.8
25
0.6
20
0.4
0.2 15
Time [h] Temps [h]
0 10
0 3 6 9 12 15 18 21 24 0 3 6 9 12 15 18 21 24
Figure 9 : Ensoleillement et Température extérieure lors des trois journées retenues, Carpentras [4]
Différentes configurations ont été définies, afin d’être testées dans le cadre du projet ANR
Prebat 2007 ABCLIMSOL. Pour chaque configuration, les débits des trois boucles de fluides de la
machine à absorption ont été pris égaux aux débits nominaux donnés par le constructeur. Le
mémoire du projet ANR présente en détail les différents résultats obtenus [8]. Dans cette étude, on
s'intéresse uniquement à une configuration standard définie grâce à des ratios autour desquels
semblent se dessiner les performances optimales de ces installations de froid solaire, notre but
premier étant la modélisation de la machine en dynamique. Ces ratios sont de 4.5 m² de capteurs
solaires et 55 L de stockage chaud par kW de froid nominal de la machine à absorption. Donc les
résultats présentés sont ceux obtenus lorsque la machine à absorption ROTARTICA est couplée à
20 m2 de capteurs solaires plans, à un ballon tampon de 250 L et à une tour de refroidissement sèche
(U=80 W/m².K, S=25 m² et débit d’air de 6000 m3/h).
- 71 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
.
.
120 T [°C] Entrées Q, W [kW]
Desorbeur 25
Sorties
100
20 Absorbeur + Condenseur
80
15
60 Absorbeur + Condenseur Desorbeur
10
40 Evaporateur
20 5
Evaporateur Elec Machine
Heure Heure
0 0
0:00 1:00 2:00 3:00 4:00 5:00 6:00 7:00 8:00 9:00 10:00 11:00 12:00 0:00 1:00 2:00 3:00 4:00 5:00 6:00 7:00 8:00 9:00 10:00 11:00 12:00
Figure 10 : Températures et puissances expérimentales obtenues pour la journée J55 sur la ROTARTICA
Au début du jour J55, la puissance de chauffage délivrée par la source de chaleur (soleil) est
d'abord utilisée pour augmenter la température du fluide caloporteur de ce circuit. Lorsque ce
dernier atteint la température requise de 80°C pour fonctionner (après environ 1 heure), la
désorption a lieu dans la machine. Quelques minutes après, le fluide frigorigène se condense, puis
s'écoule vers l'évaporateur. Comme de la vapeur est disponible dans ce dernier, l'absorption peut
avoir lieu, conduisant à l'augmentation de la température dans l'absorbeur. Ensuite, la température
de la source chaude augmente en raison de la montée du soleil, toute la machine adapte alors son
régime aux conditions de travail, conduisant à des niveaux de puissance plus élevés. Après environ
10 heures de fonctionnement, la machine s'arrête car elle a reçu l'ordre que le bâtiment n'avait plus
besoin de froid.
.
.
Figure 11 : Températures et puissances expérimentales obtenues pour la journée J43 sur la ROTARTICA
Le jour J43 est différent du précédent puisque le niveau de la haute température atteint à
l'entrée du désorbeur reste en dessous de 80°C, en raison des conditions moins ensoleillées.
Globalement, les performances atteintes par la machine sont plus basses que pendant la journée J55.
Quelques minutes après que la machine a démarré, elle s’est arrêtée suite à un problème de
vibration pendant un court moment et a redémarré. Après environ 8 heures, lorsque la température
chaude est trop basse (70°C), la machine s'arrête.
- 72 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
.
110 T [°C] Desorbeur 25 Q [kW]
90 20
70 15
50 Absorbeur + Condenseur 10
30 5
10 Heure
Evaporateur Heure 0
0:00 1:00 2:00 3:00 4:00 5:00 6:00 7:00 8:00 9:00
-10 0:00 1:00 2:00 3:00 4:00 5:00 6:00 7:00 8:00 9:00 Desorbeur Absorbeur/condenseur Evaporateur
Figure 12 : Températures et puissances expérimentales obtenues pour la journée J72 sur la ROTARTICA
Lors de la journée 72, on peut noter que la température de l'eau chaude solaire atteint
pratiquement les 110°C en milieu d'après midi. Il s'agit d'une conséquence de la régulation
thermostatique qui indique à la machine que la température de consigne de l'intérieur du bâtiment
est respectée. C'est pourquoi, on peut observer plusieurs démarrages de la machine durant cette
journée, 5 fois exactement. Comme la machine ne consomme pas de chaleur au désorbeur, la
température du stockage ne cesse d'augmenter. Dans ces conditions, il pourrait être intéressant
d'utiliser un stockage froid. Sinon, la machine pourrait être démarrée lorsque la température
commence à être trop élevée, afin de produire du froid même si le bâtiment ne nécessite pas d'être
rafraîchi.
- 73 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
- 74 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
indispensables car ils permettent de définir et distinguer la zone dans laquelle le fonctionnement de
la machine est normal (c'est-à-dire lorsque les performances sont conformes aux attentes) de la zone
où manifestement, la machine fonctionne moins bien (COPth très faibles). Par conséquent, 20 essais
suffisamment différents ont été sélectionnés. Ils couvrent la plage de fonctionnement de
température dans laquelle la machine doit fonctionner. Ces derniers sont récapitulés dans le Tableau
2 qui regroupe pour chacun de ces essais, les mesures des données de fonctionnement, soit :
• les températures mesurées d’entrées et sorties sur les boucles d’eau de source
chaude (désorbeur), de refroidissement (absorbeur/condenseur) et d’eau froide
(évaporateur),
• les puissances échangées par ces boucles, ainsi que le COPth.
Tevap Tabs/cond Tdesorb Q evap Q abs / cond Q desorb COPth
Essai sortie entrée entrée
°C °C °C kW kW kW -
A 12.4 27.0 75.0 8.10 ± 0.61 21.06 ± 0.84 12.03 ± 0.98 0.67 ± 0.11
B 12.1 27.0 80.0 8.91 ± 0.60 23.42 ± 0.85 12.76 ± 1.07 0.70 ± 0.11
C 11.8 27.0 85.0 9.76 ± 0.60 25.57 ± 0.90 13.81 ± 1.19 0.71 ± 0.11
D 11.5 27.0 90.0 10.78 ± 0.59 28.19 ± 0.92 15.08 ± 1.34 0.71 ± 0.11
E 11.2 27.0 95.0 11.71 ± 0.58 30.61 ± 0.95 16.24 ± 1.47 0.72 ± 0.11
F 12.8 27.0 70.0 6.91 ± 0.62 18.05 ± 0.82 10.45 ± 0.80 0.66 ± 0.12
G 13.2 27.0 65.0 5.61 ± 0.63 15.14 ± 0.76 8.89 ± 0.64 0.63 ± 0.12
H 13.9 28.0 60.0 3.49 ± 0.65 10.40 ± 0.74 6.45 ± 0.40 0.54 ± 0.14
I 14.1 27.0 55.0 9.07 ± 0.66 23.15 ± 0.69 12.40 ± 0.25 0.73 ± 0.16
J 15.7 27.0 75.0 10.30 ± 0.60 25.34 ± 0.84 13.55 ± 1.03 0.76 ± 0.12
K 17.3 27.0 75.0 11.40 ± 0.58 27.61 ± 0.86 14.67 ± 1.14 0.78 ± 0.11
L 10.8 27.0 75.0 6.91 ± 0.57 19.04 ± 0.94 10.44 ± 1.25 0.66 ± 0.11
M 9.1 27.0 75.0 5.84 ± 0.63 16.94 ± 0.87 9.39 ± 0.83 0.62 ± 0.12
N 9.9 27.0 75.0 6.39 ± 0.64 17.90 ± 0.79 9.91 ± 0.73 0.64 ± 0.12
O 8.3 27.0 75.0 5.36 ± 0.63 15.82 ± 0.78 8.84 ± 0.78 0.61 ± 0.12
P 13.0 27.0 75.0 6.08 ± 0.64 16.82 ± 0.79 9.54 ± 0.67 0.64 ± 0.12
Q 13.7 30.0 75.0 4.17 ± 0.63 12.66 ± 0.81 7.64 ± 0.74 0.54 ± 0.12
R 13.8 33.0 75.0 1.95 ± 0.64 7.88 ± 0.75 5.56 ± 0.55 0.35 ± 0.13
S 17.7 36.0 75.0 1.60 ± 0.66 6.73 ± 0.69 5.12 ± 0.34 0.31 ± 0.15
T 12.0 39.0 75.0 9.04 ± 0.67 23.72 ± 0.69 12.82 ± 0.29 0.70 ± 0.15
Tableau 2 : Récapitulatif des différentes configurations de fonctionnement testées sur la machine, cas du plafond
rafraîchissant
La Figure 14 montre les différents régimes de puissances de ces essais en fonction des
températures utilisées. Par exemple, lors de l’essai O, la machine produit de l’eau froide à 8.3°C
avec une température en entrée de désorbeur de seulement 75°C et d’absorbeur/condenseur de
27°C, ce qui a pour conséquence une faible production d’eau froide (5.4 kW avec un COP de 0.61).
En opposition à ce cas, l’essai E permet à la machine de produire un maximum d’eau froide à
- 75 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
11.2°C (11.7 kW avec un COPth de 0.72), grâce à une température d’entrée de désorbeur de 95°C et
une entrée d’absorbeur/condenseur de 27°C.
.
35 Q [W] evaporateur refroidissement desorbeur
30
25
20
15
10
5
0
Essai A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T
Figure 14 : Représentation des puissances échangées pour chacun des essais, cas du plafond rafraîchissant
25
20
15
10
0
Essai A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S
Figure 15 : Représentation des puissances échangées pour chacun des essais, cas des ventilo-convecteurs
La Figure 15 montre les différents régimes de puissances de ces essais en fonction des
températures utilisées. Par exemple, lors de l’essai M, la machine produit de l’eau froide à 7.3°C
avec une température en entrée de désorbeur de seulement 85°C et d’absorbeur/condenseur de
25°C, ce qui a pour conséquence une faible production d’eau froide (7.2 kW avec un COPth de
- 76 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
0.65). En opposition à ce cas, l’essai Q permet à la machine de produire un maximum d’eau froide à
13.4°C (10.1 kW avec un COP de 0.74), grâce à une température d’entrée de désorbeur de 85°C et
une entrée d’absorbeur/condenseur de 27°C.
Tableau 3 : Récapitulatif des différentes configurations de fonctionnement testées sur la machine, cas des ventilo-
convecteurs
- 77 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
.
100 T [°C] Desorbeur Entrées 50 Q [kW] Absorbeur + Condenseur
Sortie
90 Série3 45
80 40
70 35
60 30
50 Absorbeur + Condenseur 25
Desorbeur
40 20
30 15
20 10 Evaporateur
Evaporateur
10 Heure 5 Heure
0 0
0:00 1:00 2:00 3:00 4:00 5:00 6:00 7:00 8:00 0:00 1:00 2:00 3:00 4:00 5:00 6:00 7:00 8:00
Figure 16 : Températures et puissances expérimentales obtenues pour la journée J55 sur la Sonnenklima
60 30
50 25
40 Absorbeur + Condenseur 20
Desorbeur
30 15
20 10 Evaporateur
Evaporateur
10 Heure 5 Heure
0 0
0:00 1:00 2:00 3:00 4:00 5:00 6:00 7:00 8:00 0:00 1:00 2:00 3:00 4:00 5:00 6:00 7:00 8:00
Figure 17 : Températures et puissances expérimentales obtenues pour la journée J43 sur la Sonnenklima
- 78 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
.
120 Desorbeur Entrées 50 Q [kW]
T [°C] Sortie
Série3 45
100 40
35
80
30
25
60
Absorbeur + Condenseur 20
40 15
10
20 5 Heure
Heure 0
Evaporateur
0 0:00 1:00 2:00 3:00 4:00 5:00 6:00 7:00 8:00
0:00 1:00 2:00 3:00 4:00 5:00 6:00 7:00 8:00 Absorbeur/condenseur Evaporateur Desorbeur
Figure 18 : Températures et puissances expérimentales obtenues pour la journée J72 sur la Sonnenklima
Les essais réalisés à l'aide des journées J43 et J72 présentent également une anomalie
importante de fonctionnement probablement due aux mesures car la machine présente un COPth de
1 et un triplet de températures pouvant entraîner une cristallisation. Ces résultats semblent donc très
discutables. De plus, lors de la journée J43, un phénomène inconnu se produit après environ 2h30
d'expérimentation. Ces essais dynamiques réalisés sur cette machine sont difficilement
interprétables.
Au niveau des circuits d’eau chaude, d’eau de refroidissement et d’eau froide, elle a été
conçue pour des débits de respectivement 2 m3/h, 5 m3/h et 1.9 m3/h.
- 79 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
Te evap Ts abs/cond
Préparation
de fluide caloporteur
Charge frigorifique
Evaporateur
Te d es orb
Préparation
de fluide caloporteur
T s evap Source solaire
Desorbeur
.
Ts desorb mdesorb
Te abs/cond
.
Préparation mabs/cond
de fluide caloporteur
Tour de refroidissement
Absorbeur/Condenseur
- 80 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
Ce banc a été utilisé dans le but de réaliser différents essais en régime permanent sur la
machine à absorption, pour des températures d’entrée de désorbeur imposées entre 70°C et 95°C, de
refroidissement de 25°C à 40°C (absorbeur/condenseur) et des températures de consigne en sortie
d’évaporateur de 6°C à 15°C. Parmi la quarantaine de tests effectués par le CETIAT [13], certains
montrent des performances dégradées dues à un fonctionnement éloigné des conditions nominales.
Par conséquent, 27 essais suffisamment différents ont été sélectionnés. De plus, ils couvrent la
plage des températures de fonctionnements de la machine. Ces derniers sont récapitulés dans le
Tableau 4 qui regroupe pour chacun de ces essais, les mesures des données de fonctionnement,
soit :
• les températures mesurées d’entrées et sorties sur les boucles d’eau de source chaude
(désorbeur), de refroidissement (absorbeur/condenseur) et d’eau froide (évaporateur),
• les puissances échangées par ces boucles, ainsi que le COP.
- 81 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
Ces 27 essais retenus représentent bien la machine car ils utilisent chacun des configurations
différentes comme en témoigne la dispersion des points sur la Figure 21.
Figure 21 : Représentation graphique de la plage de fonctionnement cernée par les 27 essais retenus.
La Figure 22 montre les différents régimes de puissances de ces essais en fonction des
températures utilisées. Par exemple, lors de l’essai O, la machine produit de l’eau froide à 10°C
avec une température en entrée de désorbeur de seulement 70°C et d’absorbeur/condenseur de
30°C, ce qui a pour conséquence une faible production d’eau froide (7.34 kW avec un COP de
0.54). En opposition à ce cas, l’essai V permet à la machine de produire un maximum d’eau froide à
15°C (19.3 kW avec un COP de 0.69), grâce à une température d’entrée de désorbeur de 85°C et
une entrée d’absorbeur/condenseur de 30°C.
.
Q [kW]
Evaporateur Refroidissement Désorbeur
50
40
30
20
10
0
i
Z
M
A
U
V
X
Y
G
H
W
F
P
I
B
T
C
D
R
J
m
no
- 82 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
.
100 T [°C] Entrées Q [kW]
Desorbeur Sorties Absorbeur + Condenseur
90 Série9 50
80
70 40
60 Desorbeur
30
50
Absorbeur + Condenseur
40
20
30
Evaporateur
20 10
10 Evaporateur Heure Heure
0 0
2:40 3:40 4:40 5:40 6:40 7:40 8:40 9:40 10:40 2:40 3:40 4:40 5:40 6:40 7:40 8:40 9:40 10:40
Figure 23 : Températures et puissances expérimentales pour la journée J55 sur la EAW Schüco LB 15
20
10 Evaporateur
10 Evaporateur Heure Heure
0 0
12:00 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 18:00 19:00 20:00 12:00 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 18:00 19:00 20:00
Figure 24 : Températures et puissances expérimentales pour la journée J43 sur la EAW Schüco LB 15
- 83 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
Dans le cas de la journée J43, on peut observer que cette fois-ci les conditions
météorologiques ne permettent pas au champ de capteurs de fournir une quantité de chaleur
suffisante pour maintenir une température en entrée de désorbeur supérieure à 80 °C. On peut noter
que celle-ci reste constante à 80 °C durant la phase de démarrage, c'est-à-dire le temps que la
production frigorifique se soit stabilisée, après environ 30 minutes. Ensuite, elle chute aux alentours
de 72 °C, pour ensuite diminuer au fur et à mesure de la journée et finir par atteindre la température
minimale acceptée en entrée de désorbeur, déclenchant ainsi la phase d’arrêt de la machine.
Parallèlement, les niveaux de température de refroidissement et production d’eau glacée sont très
stables. Comme dans le cas de la journée précédente, on peut remarquer qu'une fois qu'un régime
stable est atteint, on retrouve bien les performances atteintes lors des essais Q et R précédents.
.
T [°C] Entrées 80 Q [kW]
Desorbeur Sorties
100 Série9 Absorbeur 70
+ 60
80 Condenseur
50
60 40
30
40
20
20 10
Heure
Evaporateur Heure 0
0 1:50 2:50 3:50 4:50 5:50 6:50 7:50 8:50 9:50 10:50
1:50 2:50 3:50 4:50 5:50 6:50 7:50 8:50 9:50 10:50 Absorbeur/Condenseur Evaporateur Desorbeur
Figure 25 : Températures et puissances expérimentales pour la journée J72 sur la EAW Schüco LB 15
Lors de cette journée 72, on peut noter que la température de l'eau en entrée de désorbeur est
proche de la limite maximum tolérée par la machine pendant la première moitié de la journée. La
machine n'ayant pas besoin de fonctionner (température de consigne du bâtiment respectée),
l'énergie solaire captée n'est pas consommée. Par conséquent, on observe une surchage du ballon de
stockage qui peut entraîner une création de vapeur d'eau dans le circuit conduisant à des décharges
par l'intermédiaire d'une soupape de sécurité. D'autre part, on peut observer plusieurs démarrages de
la machine durant cette journée, 7 fois exactement. En regardant de plus près, on peut même noter
que la machine réalise des phases d'arrêt de 10 minutes lorsque le besoin n'est plus nécessaire
contrairement à la machine Rotartica qui se mettait simplement en attente.
- 84 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
à l’Île de la Réunion (IUT St Pierre) pour climatiser des salles de TD. Par conséquent, elle
fonctionne avec des conditions réelles, c'est-à-dire en régime transitoire non contrôlé. Cette
machine fait partie des installations de rafraîchissement étudiées dans le cadre du projet ORASOL.
Elle fonctionne grâce à une machine à absorption simple effet EAW Schüco LB30 de 30 kW pour
un COPth de 0.75 avec un triplet de températures identiques à la machine EAW de 15 kW (90-30-
11°C) [12]. Elle possède une conception très similaire à la version plus petite du même fabricant
étudiée dans la partie précédente. Cette machine utilise le couple Eau/LiBr et peut fonctionner selon
une plage de fonctionnement qui couvre les régimes de températures suivants pour :
• la source chaude (désorbeur) de 70 °C à 95 °C,
• l’évacuation de la chaleur (absorbeur et condenseur) de 25 °C à 40 °C,
• la production de froid (évaporateur) jusqu’à un minimum de 6 °C.
Enfin, au niveau des circuits d’eau chaude, d’eau de refroidissement et d’eau froide, elle a été
conçue pour des débits de respectivement 3.6 m3/h, 12 m3/h et 4.3 m3/h.
- 85 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
Figure 27 : Principales composantes de l'installation et les points de mesure principaux: 1. Champ de capteurs
solaires, 2. Réservoir d'eau chaude, 3. Refroidisseur à absorption, 4. Réservoir d'eau froide, 5. Tour de
refroidissement, 6. Charges du bâtiment
- 86 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
fonctionnement de RAFSOL. Par exemple, sur la Figure 28 qui représente la journée du 13 Mars
2010, un régime permanent a été identifié entre 14h35 et 14h55. À ce moment de la journée, on
peut remarquer que la machine fonctionne avec des niveaux de températures et de puissances
stables.
.
90 T [°C] Q [kW]
100
Tin heat
75
.
Qcool meas
75
60 Tout heat
.
45 Tout cool
50
.
Qheat meas
.
30
Tin cool Tin chill 25
15
Time Time
.
Tout chill Qchill meas
0 0
10:00 AM 11:00 AM 12:00 PM 1:00 PM 2:00 PM 3:00 PM 4:00 PM 5:00 PM 10:00 AM 11:00 AM 12:00 PM 1:00 PM 2:00 PM 3:00 PM 4:00 PM 5:00 PM
Figure 28 : Représentation des températures (a) et des puissances (b) pour le 13 Mars 2010
Cette méthode a été appliquée à deux mois d’expérimentation, ce qui a permis de sélectionner
7 régimes permanents, avec une plage de température de fonctionnement la plus large possible et où
la machine donne des performances cohérentes. Seulement 7 essais ont été retenus car le
fonctionnement est très stable et les conditions extérieures étaient très similaires sur la période de
mesure disponible. Ces derniers sont récapitulés dans le Tableau 5 qui regroupe pour chacun de ces
essais, les mesures des données de fonctionnement, soit :
• les températures mesurées d’entrées et sorties sur les boucles d’eau de source chaude
(désorbeur), de refroidissement (absorbeur/condenseur) et d’eau froide (évaporateur),
• les puissances échangées par ces boucles, ainsi que le COP.
Tevap sortie Tabs/cond entrée Tdesorb entrée Q evap Q abs / cond Q desorb COP
Test
°C °C °C kW kW kW -
A 10.3 27.3 73.1 18.6 ± 2.3 47.2 ± 6.6 28.2 ± 3.4 0.66 ± 0.17
B 10.9 27.8 73.0 18.6 ± 2.4 45.2 ± 6.6 27.0 ± 3.3 0.69 ± 0.18
C 9.2 28.7 78.2 18.8 ± 2.4 50.5 ± 7 32.9 ± 3.7 0.57 ± 0.14
D 8.7 28.7 83.6 20.5 ± 2.4 54.2 ± 7.1 35.6 ± 3.9 0.58 ± 0.14
E 9.5 29.4 83.6 20.7 ± 2.4 57.5 ± 7.2 38.2 ± 4 0.54 ± 0.12
F 8.6 28.9 81.1 19.4 ± 2.4 53.9 ± 7.1 35.4 ± 3.8 0.55 ± 0.13
G 10.3 28.6 80.2 19.1 ± 2.4 54.3 ± 6.7 36.2 ± 3.4 0.53 ± 0.18
- 87 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
- 88 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
Une machine à absorption simple effet peut être considérée comme étant constituée de quatre
échangeurs : le désorbeur, l’absorbeur, le condenseur et l’évaporateur. Ces échangeurs sont
gouvernés par des transferts de masse et de chaleur qui peuvent s’exprimer en fonction des
températures par la relation suivante :
Q = US ⋅ ∆T (1)
Où US est le coefficient d’échange global ramené à la surface par unité de temps (W/K) et ∆T
représente l’écart de température de fonctionnement qui peut s’exprimer par la différence entre les
températures moyennes arithmétiques interne T et externe t, Ziegler [2].
∆T = T − t (2)
En fonction des équations (1) et (2), il est possible d’écrire les bilans énergétiques respectifs de
chaque composant de la machine à absorption par les équations (3), (4), (5) et (6).
Qevap = US evap ⋅ (t evap − Tevap ) (3)
On obtient l’équation :
∆∆t = (t desorb − t abs ) − R ⋅ (t cond − t evap ) (9)
Pour les machines ayant recours à des cycles plus complexes que celle à simple effet, Ziegler
et al. [1] ont défini les extensions de la fonction caractéristique des températures pour 7 cycles
complexes différents.
Kühn et Ziegler [2] ont étudié à partir de la méthode de Ziegler et al. [1] la pertinence des
corrélations en les appliquant à une machine à absorption de 10 kW, fonctionnant au couple
H20/LiBr en traçant la puissance frigorifique en fonction de la fonction caractéristique des
températures selon la relation :
- 89 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
Les auteurs signalent quand même une déviation non négligeable en début et fin de zone des
valeurs de ∆∆t. Afin de rectifier cette déviation, les auteurs définissent une fonction caractéristique
des températures arbitraire ∆∆t’ qui s’exprime sous la forme de l’équation (12), ainsi que
l’expression linéaire de la puissance frigorifique.
∆∆t ' = tdesorb entrée − C2 ⋅ t abs / cond entrée + C3 ⋅ tevap sortie (12)
Qevap = C4 ⋅ ∆∆t '+C5 = C4 ⋅ t desorb entrée − C4 ⋅ C2 ⋅ t abs / cond entrée + C4 ⋅ C3 ⋅ tevap sortie + C5 (13)
Grâce aux résultats expérimentaux obtenus en régime statique sur les 4 machines précédentes,
il est possible de réaliser un fittage numérique, afin de définir les valeurs des coefficients C des
équations (12) et (13). Les résultats ainsi obtenus sont présentés dans le tableau 6. Il est ainsi
possible de tracer la production frigorifique en fonction de ∆∆t pour chacune des machines étudiées,
comme présenté sur la Figure 29.
Evaporateur Désorbeur R² R²
Type de machine à absorption C2 C3 Qevap Qdesorb
C4 C5 C4’ C5’
ROTARTICA 2.2 1.5 0.218 -1.832 0.277 -0.037 0.986 0.986
SONNENKLIMA (P) 2.9 2.4 0.259 0.977 0.285 3.906 0.984 0.987
SONNENKLIMA (V) 2.7 2.5 0.222 -0.493 0.250 2.400 0.980 0.953
EAW SCHÜCO LB15 2.51 1.9 0.467 0.926 0.570 6.778 0.980 0.980
EAW SCHÜCO LB30 0.1 1.1 0.216 0.835 1.031 -56.181 0.901 0.940
Tableau 6 : Valeurs des coefficients des équations (13) et (14), Kühn et Ziegler [2]
.
4 10
2 5
.
.
- 90 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
.
Qsimul [kW] Qsimul [kW]
15 45
Bissectrice 40 Bissectrice Ziegler
12 Ziegler 35
Manufacturer 30
9
25
20
6
15
3 10
.
Qexp [kW]
.
Qexp [kW] 5
0 0
0 3 6 9 12 15 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
- 91 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
Au sein du condenseur, le fluide frigorigène, ici l’eau, se condense à la température Tm, ce qui
permet de déduire la haute pression de la machine. Puis, avec la température d’évaporation Tb, nous
obtenons la basse pression. Ensuite, les couples (Pb, Tm) et (Ph, Th) permettent respectivement le
calcul des concentrations massiques des solutions pauvre et riche, grâce aux équations d’états de la
solution. Une fois ces grandeurs déterminées, il est possible de calculer l’enthalpie de chacun des
points de fonctionnement de la machine (Figure 32). Les différents débits circulant dans la machine
sont obtenus grâce à l’indication soit :
• Des besoins de climatisation (puissance frigorifique à l’évaporateur),
• Des apports solaires (source chaude au désorbeur) caractérisés par les capteurs
solaires et les conditions météorologiques,
• Du débit d de la pompe de circulation.
- 92 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
Dans le cas du désorbeur (Figure 32) deux bilans masses peuvent être écrits :
- 93 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
Wpompe s’écrit :
Qevap
COPth = (22)
Qdesorb + W pompe
Ou encore :
(h3 − h2 )
COPth = (23)
xd xc
h7 + ⋅ h6 − ⋅ (h5 + h4 − h4 ' )
xc − x d xc − x d
Le COPth des machines à absorption utilisant le couple H2O/LiBr que nous venons de voir est
d’environ 0.75, lorsque les températures de fonctionnement sont de 90°C au désorbeur, 35°C au
condenseur et à l’absorbeur et 12°C à l’évaporateur.
Actuellement, toutes les machines simple effet possèdent un échangeur (appelé quelquefois
transmetteur interne) entre la solution diluée sortant à Tm de l’absorbeur et la solution concentrée
sortant du bouilleur à Th. Cet échangeur permet de préchauffer la solution diluée avant son entrée
- 94 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
dans le désorbeur et de sous-refroidir la solution concentrée avant détente. Il réduit ainsi les
quantités de chaleur à fournir au désorbeur (Qdesorb) et à évacuer à l’absorbeur (Qabs). Cet échangeur
peut être caractérisé par son efficacité :
T6' − T6
ε= (24)
T4 ' − T6
ce qui permet d’estimer la température de la solution concentrée avant détente T6'. L’état de la
solution diluée à l’entrée du désorbeur est, quant à lui, déduit du bilan enthalpique effectué sur
l’échangeur :
c ⋅ (h6 ' − h6 ) − d ⋅ (h4' − h5 ) = 0 (25)
L’ajout de cet échangeur permet d’améliorer les performances du cas précédent, le COPth vaut
à présent environ 0.8 avec un échangeur dont l’efficacité est de 50%, dans les mêmes conditions de
fonctionnement que précédemment.
Jusqu'à présent, les cycles ont été considérés comme ayant des sources et puits idéaux c'est-à-
dire avec des échangeurs de chaleur à surface infinie. Dans un cycle réel, les échangeurs de chaleur
sont nécessaires pour transférer l'énergie du fluide caloporteur à la solution ou au fluide frigorigène.
- 95 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
celles de fonctionnement de la machine et non celles des sources (chaude pour le désorbeur,
refroidissement pour l’absorbeur et le condenseur, et froide pour l’évaporateur).
Expérimentalement, les seules données connues ou maîtrisées sont celles des fluides qui
alimentent les différents échangeurs de la machine. Une première étape consiste donc à partir des
températures des fluides caloporteurs, à déterminer les valeurs des températures de saturation, en
supposant une valeur connue du produit US de chaque composant. C’est pourquoi pour le calcul du
cycle réel, il va être nécessaire d’écrire de nouvelles équations pour chaque échangeur de la
machine. Comme pour le cas idéal, il suffit de connaître une puissance ou le débit volumique de la
solution diluée et trois températures. La différence réside dans le fait qu’il s’agit désormais des
températures alimentant chacun des échangeurs, elles-mêmes dépendant d’éléments extérieurs (le
soleil pour la source chaude, l’air extérieur pour l’absorbeur et le condenseur, la consigne de la
pièce à rafraîchir pour la source froide). Pour ce qui est de la puissance nécessaire à la
détermination des différentes quantités de chaleur mises en jeu, elle dépendra soit de la charge de la
pièce à rafraîchir soit de l’énergie solaire récupérable.
Dans l’exemple du désorbeur (Figure 34), les données connues sont : la température de l’eau à
l’entrée de l’échangeur, le débit d’eau circulant à l’intérieur (imposé par la machine) et la puissance
transmise. Chacun des principaux éléments de la machine sera alors caractérisé par un système de
trois équations obtenues grâce aux bilans suivants.
- 96 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
Le principe de base vu en première partie est très souvent modifié par l’association en série de
l’absorbeur et du condenseur (l’eau de refroidissement passant dans l’absorbeur puis dans le
condenseur, Figure 35). Ceci a pour conséquence de faire fonctionner la machine avec une
température de condensation légèrement plus élevée que celle d’absorption. Les pertes thermiques
entre la sortie de l’absorbeur et l’entrée du condenseur étant négligeables, nous pouvons écrire :
Tabs _ sortie = Tcond _ entrée (30)
Figure 35 : Représentation schématique d’une machine à absorption dotée d’un échangeur interne et de
l’association en série de l’absorbeur et du condenseur.
Les facteurs US sont généralement très difficiles à déterminer, ils dépendent de la surface
d’échange et de la qualité du transfert thermique qui a lieu au sein de l’échangeur. Chaque machine
possède ses propres échangeurs qui sont tous différents et ont donc leur propre facteur US. Deux
autres paramètres sont également très difficiles à évaluer et sont caractéristiques de chacune des
machines à absorption, il s’agit de l’efficacité de l’échangeur interne et du débit volumique de la
solution diluée (pompe). La détermination de ces 6 paramètres fait donc l’objet de la partie
suivante.
- 97 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
Comme les niveaux de puissance thermique atteints par la machine représentent les sorties (3
valeurs), que pour chaque essai leur somme doit respecter le premier principe de la
thermodynamique et qu’il y a 6 paramètres à déterminer, seuls 3 essais sont nécessaires pour
identifier les inconnues (deux puissances par essais). Les essais retenus pour l’identification seront
le nominal (ou proche du nominal) et deux extremums.
Pour identifier les paramètres, une méthode d'optimisation directe a été utilisée: l'algorithme
simplex à tailles variables [28]. Pour l'exécuter, n étant le nombre d'inconnues, cette méthode exige
n + 1 autres ensembles de variables, appelé vertex (ici 6 inconnues donc 7 ensembles). La qualité de
l'optimum est généralement mesurée par un critère qui dans notre cas est défini par:
2 2
Qdésorb mesurée − Qdésorb simulée Qévap mesurée − Qévap simulée
MIN + (31)
Qdésorb mesurée Qévap mesurée
10% . .
80% Qevap 3
5% Qdesorb 3
.
60% 0% Qdesorb 2
.
Qevap 2
40%
-5%
.
-10% Qevap 1
20% -15% .
Qdesorb 1
Iterations -20%
0%
-25% Ecart relatif
0 100 200 300 400
a) b)
Figure 36 : Evolution du critère et de l’écart relatif entre les niveaux de puissance thermique expérimentaux et
simulés durant le processus d'identification
- 98 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
La Figure 36a montre l'évolution du critère et la Figure 36b se concentre sur la différence
relative entre les niveaux de puissances expérimentaux et simulés. Cette valeur diminue jusqu'à
atteindre la meilleure combinaison de paramètres. Dans chaque cas, le critère n'a jamais atteint zéro
et reste à son minimum (environ 15% dans le cas de la Figure 36) après un certain nombre
d'itérations (ici environ 300). Cette situation est due principalement aux incertitudes de mesures des
données expérimentales qui ne respectent pas rigoureusement les bilans énergétiques contrairement
au modèle. Pour éviter la probabilité d'obtenir un minimum local, différentes initialisations ont été
testées. Enfin, les valeurs identifiées pour les 6 paramètres donnés par l'algorithme sont présentées
dans le Tableau 7.
Du fait de la présence des 4 échangeurs dans une seule et même enceinte relativement
compacte [4], il est très difficile voire impossible d’estimer les différentes dimensions des surfaces
mises en jeu et encore moins les coefficients d’échanges globaux entre les fluides caloporteurs et le
fluide frigorigène. Les valeurs identifiées sont par conséquent délicates à interpréter et nous n’avons
pas eu d’autres choix pour en vérifier la cohérence que de comparer les résultats du modèle utilisant
ces valeurs identifiées avec les 13 autres jeux de points expérimentaux. Le résultat de cette
comparaison fait l’objet des Figures 37 et 38 où pour chaque essai, sont représentés les puissances
d’évaporation, de désorption et de refroidissement, ainsi que le COPth de la machine. Les essais
utilisés pour l'identification sont repèrés par des croix et ceux permettant la validation sont les
points.
.
.
6 9
4 6
2 3
.
a) b)
Figure 37 : Comparatif entre les puissances évaporateur (a) et désorbeur (b) expérimentales et simulées.
- 99 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
-9 0.4
-12
0.2
-15
COPexp
-18 0.0
.
Q exp [kW] -21 0 0.2 0.4 0.6 0.8
a) b)
Figure 38 : Comparatif entre les puissances refroidissement (a) et COPth (b) expérimentaux et simulés
Les résultats se révèlent assez satisfaisants dans la mesure où les écarts moyens sont de
seulement 3%. Les puissances ainsi que le COPth sont donc relativement bien estimés à partir du
modèle. Afin de s’affranchir d’éventuels minima locaux dans la procédure d’identification, de
déterminer l’influence et de quantifier la plage d’incertitude des valeurs déterminées, nous avons
procédé dans ce qui suit à une étude de sensibilité paramétrique.
Grâce aux trois tests sélectionnés, représentant la plus grande plage de température de
fonctionnement, la sensibilité de chaque paramètre de conception identifié est analysée, afin de
comprendre le comportement de la machine. La Figure 39 montre l'évolution de la production
frigorifique et du COPth des trois tests utilisés lors de la procédure d'identification (représentée par
la température d’entrée du désorbeur, la température d'entrée du refroidissement et la température
de sortie de l’évaporateur) lorsque le facteur US de tous les échangeurs de chaleur varie de -10% à
+ 10% de sa valeur identifiée. La dépendance de la puissance frigorifique (relativement similaire
pour les autres échanges de la machine) avec la valeur US est démontrée.
.
2 0.2
1 0.1
0 0
90-35-12°C 80-35-7°C 100-40-15°C 90-35-12°C 80-35-7°C 100-40-15°C
Figure 39 : Influence des facteurs US sur la production frigorifique simulée (à gauche) et le COPth simulé (à
droite)
- 100 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
0.7 COP -10% -5% 0% 5% 10% 0.7 COP -10% -5% 0% 5% 10%
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
0 0
90-35-12°C 80-35-7°C 100-40-15°C 90-35-12°C 80-35-7°C 100-40-15°C
Figure 40 : Influence de l’efficacité de l’échangeur interne (à gauche) et du débit de solution diluée (à droite) sur
le COPth simulé
Par contre, la Figure 40 montre une plus grande influence sur le COPth de la machine de la
part de l'efficacité thermique de l'échangeur interne de solution et du débit de solution diluée
(valeurs identifiées croissantes et décroissantes de 5% et 10%). Un meilleur COPth est obtenu avec
un échangeur de chaleur interne à l'efficacité plus élevée. Ce composant est installé entre
l'absorbeur et le désorbeur. Donc, la solution diluée est préchauffée avant d’entrer dans le désorbeur
grâce au sous-refroidissement de la solution concentrée sortant du désorbeur. Donc moins d'énergie
est nécessaire pour produire la même quantité de froid. Ces résultats démontrent l'intérêt
énergétique de l'intégration d'un tel échangeur de chaleur dans les cycles à absorption. Augmenter le
débit de solution diluée conduit au contraire à diminuer la valeur du COPth. La solution dans ce cas,
ne reste pas suffisamment dans l'absorbeur et le désorbeur pour être correctement traitée. Cela a
pour conséquence d'augmenter la quantité de chaleur nécessaire, sensible plutôt que latente
(désorption). Cela tend aussi à éloigner la température de la solution de celle de la source ou du
puits et enfin à réduire la quantité de fluide frigorigène condensé ou évaporé.
En analysant de plus près l’influence du débit de la solution diluée (Figure 41), on peut
observer l'influence du débit volume de solution diluée sur la machine, en considérant deux triplets
de températures appliqués au cycle. De toute évidence, cette machine a été dimensionné pour rester
dans la zone la moins sensible au débit de solution diluée, car plus large est le cycle (différence
entre Tm et Th importante) et plus élevées sont les performances avec ces paramètres
caractéristiques. Dans le cas de la Figure 41a et 41c, lorsque la machine fonctionne dans des
- 101 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
.
20 Q [kW] Modèle identifié 6 Q [kW] Modèle identifié
.
.
Qreg Qreg
15
4
10
.
Qevap
2
.
5 Qevap
.
dvol [L/s]
.
0 0 dvol [L/s]
.
-5 0 0.05 0.1 0 0.05 0.1 Qcond
-2
.
-10 Qcond
-4
.
-15
.
Qabs
Qabs
-20 -6
a) b)
0.6 0.6
0.4 0.4
0.2 0.2
.
dvol [L/s]
0 0
.
c) d)
Figure 41 : Représentation de l’évolution des puissances et du COPth de la machine en fonction du débit de la
solution diluée et de l’efficacité de l’échangeur interne (efficacité identifiée en noir, -10% en gris pointillé et
+10% en gris plein).
a) puissances pour 105-35-12°C b) puissances pour 75-35-12°C
c) COPth pour 105-35-12°C d) COPth pour 75-35-12°C
- 102 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
Les résultats du modèle utilisant ces valeurs identifiées ont été comparés dans le cas des 17
autres jeux de points expérimentaux, pour vérifier leurs cohérences. Le résultat de cette
comparaison fait l’objet des Figures 42 et 43 où pour chaque essai, sont représentés les puissances
d’évaporation, de désorption et de refroidissement, ainsi que le COPth de la machine. Les essais
utilisés pour l'identification sont repèrés par des croix et ceux permettant la validation sont les
points.
.
.
6 9
6
3
3
.
.
12
12
15
18
a) b)
Figure 42 : Comparatif entre les puissances évaporateur (a) et désorbeur (b) expérimentales et simulées
- 103 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
2
-3
-2
-2
-2
-1
-1
-8
-4
0
0 0.7
.
.
Qexp [kW]
8
0
-32
0.
0.
0.
0.
0.
0.
0.
0.
a) b)
Figure 43 : Comparatif entre les puissances de refroidissement (a) et le COPth (b) expérimentales et simulées
Les résultats se révèlent assez satisfaisants dans la mesure où les écarts moyens sont de
seulement 4% et dans la zone d’incertitude pour la grande majorité des essais retenus. Les
puissances ainsi que le COPth sont donc relativement bien estimés à partir du modèle.
Les résultats du modèle utilisant ces valeurs identifiées ont été comparés dans le cas des 24
autres jeux de points expérimentaux, pour vérifier leurs cohérences. Le résultat de cette
comparaison fait l’objet des Figures 44 et 45 où pour chaque essai, sont représentés les puissances
d’évaporation, de désorption et de refroidissement, ainsi que le COPth de la machine. Comme la
machine mesure les pressions d’évaporation et de condensation en interne et qu’elles ont été notées
après lecture sur l’écran de la machine lors des expérimentations, il a été possible de réaliser la
comparaison des pressions relevées avec les pressions obtenues par simulation pour chacun des 27
- 104 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
essais retenus. Les essais utilisés pour l'identification sont repèrés par des croix et ceux permettant
la validation sont les points.
.
32
.
Qsimul [kW]
21 Qsimul [kW]
28
18
24
15
20
12
16
9
12
6
8
3
.
4 Qexp [kW]
Qexp [kW]
0 0
0
12
15
18
21
12
16
20
24
28
32
0
8
a) b)
Figure 44 : Comparatif entre les puissances évaporateur (a) et désorbeur (b) expérimentales et simulées
5
-5
-4
-3
-2
-1
-5
0.7
.
-5 0.6
Qsimul [kW]
0.5
-15
0.4
-25 0.3
-35 0.2
0.1 COP exp
-45 0.0
.
Qexp [kW]
1
8
0
-55
0.
0.
0.
0.
0.
0.
0.
0.
a) b)
Figure 45 : Comparatif entre puissances de refroidissement (a) et COPth (b) expérimentales et simulées
Les résultats se révèlent assez satisfaisants dans la mesure où les écarts moyens sont de
seulement 4% et dans la zone d’incertitude pour la grande majorité des essais retenus. Les
puissances ainsi que le COPth sont donc relativement bien estimés à partir du modèle.
a) b)
Figure 46 : Comparaison entre pressions d'évaporation (a) et de condensation (b) expérimentales et simulées
- 105 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
La figure 46 montre que le modèle donne des informations précises sur les conditions de
fonctionnement interne à la machine, avec un écart moyen entre les pressions expérimentales
(seules machine à les mesurer) et simulées de seulement 3% pour la basse pression et 4% pour la
haute pression.
Les valeurs identifiées sont vérifiées en comparant les résultats du modèle utilisant ces valeurs
identifiées avec les 4 autres jeux de points expérimentaux. Le résultat de cette comparaison fait
l’objet des Figures 47 et 48 où pour chaque essai, sont représentés les puissances d’évaporation, de
désorption et de refroidissement, ainsi que le COPth de la machine. Les essais utilisés pour
l'identification sont repèrés par des croix et ceux permettant la validation sont les points.
.
.
a) b)
Figure 47 : Comparatif entre les puissances évaporateur (a) et désorbeur (b) expérimentales et simulées
- 106 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
-20 0.4
0.3
-30
0.2
-40
0.1
COP exp
-50
0.0
.
Qexp [kW] -60 0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7
a) b)
Figure 48 : Comparatif entre puissances de refroidissement (a) et COPth (b) expérimentales et simulées
Les résultats se révèlent assez satisfaisants dans la mesure où les écarts moyens sont de
seulement 4-5% et toujours dans la zone d’incertitude. Les puissances ainsi que le COPth sont donc
relativement bien estimés à partir du modèle. Par contre, l’importance des incertitudes de mesures
peut être observées sur ces figures surtout pour le COPth.
III.2.8. Synthèse
Quatre machines à absorption ont été présentés et leur comportement analysés. Les
particuliarités de chacune d'entre elles sont rappelées dans le tableau 11 ci-dessous.
EAW EAW
ROTARTICA SONNENKLIMA
Modèle SCHÜCO LB SCHÜCO LB
Solar 045 SUNINVERSE
15 30
Tambour
Type Classique Classique Classique
rotatif
Couple Eau / LiBr Eau / LiBr Eau / LiBr Eau / LiBr
Puissance / COPth 4.5 kW / 0.6 10 kW / 0.78 15 kW / 0.75 30 kW / 0.75
Plage de températures
70-108°C 55-95°C 70-110°C 70-95°C
Entrée désorbeur
30-45°C 27-36°C 25-40°C 25-40°C
Entrée abs/cond
7-20°C > 6°C > 6°C > 6°C
Sortie évaporateur
Débits nominaux
désorbeur 900 L/h 1200 L/h 2000 L/h 3600 L/h
absorbeur/condenseur 1980 L/h 2600 L/h 5000 L/h 10700 L/h
évaporateur 1560 L/h 2900 L/h 1900 L/h 4200 L/h
Grâce aux différents tests réalisés sur ces machines, une méthode d'identification de leurs
paramètres caractéristiques a été développée. Le Tableau 12 suivant rappelle les valeurs identifiées
pour chacune des machines.
- 107 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
- 108 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
Figure 50 : Comparaison entre expérience et simulation pour la machine Rotartica lors de la journée J55
- 109 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
.
50 Q [kW] Absorbeur + Condenseur Experimental 1,0 COPth
Ziegler
45 Série2 0,9
40 0,8
35 0,7
30 0,6
25 0,5 Experimental
Desorbeur Ziegler
20 0,4
15 0,3
10 Evaporateur 0,2
5 Heure 0,1 Heure
0 0,0
0:00 1:00 2:00 3:00 4:00 5:00 6:00 7:00 8:00 0:00 1:00 2:00 3:00 4:00 5:00 6:00 7:00 8:00
Figure 51 : Comparaison entre expérience et simulation pour la machine Sonnenklima lors de la journée J55
.
Figure 52 : Comparaison entre expérience et simulation pour la machine EAW 15 kW lors de la journée J55
Dans le cas des machines Sonnenklima et EAW Schüco LB15, on peut remarquer que la
phase de démarrage présente une montée progressive de la puissance frigorifique que ce modèle
n’est pas capable de reproduire. Cette phase de démarrage est donc plus complexe dans le cas de ces
machines. Par exemple, la machine EAW Schüco LB15 réalise une accumulation d’eau dans
l’évaporateur afin de toujours avoir de l'eau disponible pour l'évaporation et obtenir ainsi un
fonctionnement plus stable tout au long de la journée. On peut observer que le comportement de la
Sonnenklima n’est pas bien estimé en régime dynamique même après la phase de démarrage
lorsqu'elle a atteint un régime stable. Cela vient très probablement des conditions de
fonctionnement (températures d’entrées d’évaporateur et de refroidissement très proches) ou encore
d’erreurs de mesures qui faussent les bilans énergétiques (débit circuit désorbeur). Dans le cas la
machine EAW Schüco LB15, le fonctionnement de la machine est assez bien représenté mais
seulement après environ 1h de fonctionnement. Par contre, on peut remarquer que l'évaluation des
puissances de désorption et d'évaporation est pratiquement linéaire. Ceci est d'ailleurs vérifié sur la
figure représentant l'évolution du COPth. Par conséquent, le pic de consomation au désorbeur et la
stabilité de la production frigorifique semblent être moyennées par le modèle conduisant ainsi à une
simulation approximative sur l'ensemble de la journée.
- 110 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
Pendant l'arrêt de la machine, la production d’eau glacée est maintenue tandis que la
consommation de chauffage diminue. Cette étape correspond à l'évaporation de la totalité de l'eau
restante dans l'évaporateur. Pour ce type de machine, le modèle semble donc inapproprié pour
l'étude du comportement dynamique des systèmes de rafraîchissement solaire. Pour modéliser
correctement cette machine, il parait nécessaire de réaliser un modèle dynamique basé sur les
phénomènes physiques qui ont lieu dans celles-ci.
Tout comme sa version 15 kW, la machine EAW possède le même type de régulation interne
qui n’est pas du tout représenté par ce modèle. Par conséquent, le même problème est observé lors
du démarrage. De plus, on peut également remarquer sur la Figure 53 que le manque de résultats
expérimentaux en régime statique ne permet pas d’obtenir un modèle précis lorsque qu'il est
appliqué à des conditions dynamiques de fonctionnement.
.
Figure 53 : Comparaison entre expérience et simulation pour la machine EAW Schüco LB30 (13 mars 2010)
Ce type de modélisation n’est donc pas très adapté à la simulation des machines à absorption
de petites puissances soumises à des conditions de fonctionnement transitoire. La première raison
est l'impossibilité de représenter les régulations internes complexes dont disposent certaines de ces
machines, très présentes lors des phases de démarrage. Ces démarrages pouvant durer jusqu’à 30
minutes, ils peuvent avoir un impact significatif lors de la simulation de journées moyennement
ensoleillées où la machine peut se retrouver à démarrer plusieurs fois par jour. Cette méthode peut
être un peu plus appropriée pour d’autres, comme c’est le cas pour la machine ROTARTICA, moins
complexe et dont le comportement est assez bien représenté par le modèle lors d’une journée de
beau temps. Malheureusement, on observe tout de même quelques phénomènes inertiels non
négligeables que cette méthode ne peut pas prendre en compte. De plus, ces modèles ne permettent
qu’une étude à l’échelle du système et non à celle de la machine pour l’amélioration ces
performances. Cette méthode ne peut donc pas être correctement utilisée pour représenter le
comportement transitoire de ces machines à absorption destinées au rafraîchissement solaire. À
présent, nous allons appliquer notre modèle phénoménologique aux machines éudiées afin de
- 111 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
modéliser ces machines et de prédire leur comportement lorsque des conditions dynamiques de
fonctionnement leurs sont appliquées.
- 112 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
Ensuite, lorsque l’ensemble des équations précédentes est appliqué sur le désorbeur par exemple, on
obtient alors le système suivant :
dU sol
= Qdesorb + Qdesorb pertes + d ⋅ h5 − c ⋅ h6 − m ⋅ h7
dt
dM sol
= d −c−m (35)
dt
dM H 2 O
= d ⋅ Xd − c ⋅ Xc − m
dt
Les pertes thermiques sont directement considérées comme une perte d'énergie de la part de la
solution ou du fluide frigorigène contenu dans chacun des échangeurs. Elles sont simplement
estimées par la relation suivante :
Q pertes desorb = hdesorb ⋅ S ext desorb ⋅ (Tdesorb − Tamb ) (39)
On procède de la même manière pour décrire les trois autres composants à savoir l’absorbeur,
le condenseur et l’évaporateur. La résolution des équations différentielles représentant chacun des
- 113 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
éléments de la machine à absorption est réalisée par l'intermédiaire de la méthode d'Euler explicite.
Les données d'entrée de ce modèle transitoire sont les températures et les débits de fluides
caloporteurs alimentant chacun des échangeurs de la machine. L'identification des paramètres
dimensionnelles réalisé précédemment a permis d'identifier le débit de circulation de la solution
diluée ( d ) imposé par la pompe de circulation, ainsi les débits de solution concentrée et de fluide
frigorigène désorbé peuvent être estimés.
Les comparaisons entre expérience et simulation sont effectuées pour les températures de
fluide caloporteur et les puissances mises en jeu pour chacune des machines testées dans les figures
suivantes et pour différentes journées types. Ces résultats expérimentaux en régime dynamique vont
permettre d’identifier les différentes inerties des refroidisseurs, c'est-à-dire les masses de métal de
chacun des échangeurs, les masses de solution contenues initialement dans l’absorbeur et le
désorbeur, ainsi que leurs stratégies de contrôle. Cette opération est réalisée pour chacune des
machines à absorption étudiées dans le projet.
Figure 54 : Comparaison des températures et puissances expérimentales et simulées pour la journée J55
- 114 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
On peut remarquer que le modèle représente très bien le comportement de la machine, même
la phase de démarrage. L’écart relatif maximum observé sur les puissances est inférieur à 5%. La
comparaison du COPth permet de bien appréhender la fiabilité du modèle ainsi obtenu. On peut
remarquer que cette fois le modèle s'adapte bien aux changements de régime subis par la machine.
0.9 COP th
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4 Simulé
0.3 Expérimental
0.2
0.1 Temps [min]
0
0 100 200 300 400 500 600
Figure 56 : Comparaison entre les COPth simulé et expérimental pour la journée J55
La deuxième journée J43 est moins ensoleillée. Par conséquent, elle conduit à un démarrage
tardif de la machine. Elle possède même un arrêt de fonctionnement causé par un passage en mode
isolé de la machine suite à un problème de trop forte vibration qui a déclenché une alarme. Les
températures de démarrage se situent aux alentours de 80°C. On peut remarquer que le modèle
réagit bien à cet accident. Par conséquent, il représente assez bien le comportement de la machine,
même la phase de démarrage. L’écart relatif maximum observé sur les puissances est inférieur à
5%. Quand on représente le COPth ont arrive également à une bonne fiabilité du modèle, c'est-à-dire
dans les incertitudes de mesures, malgré l'écart légèrement plus important au niveau du désorbeur.
.
Figure 57 : Comparaison des températures et puissances expérimentales et simulées pour la journée J43
- 115 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
Figure 59 : Comparaison entre les COPth simulé et expérimental pour la journée J43
La troisième journée quant a elle est présente des conditions saisonnières moyennes et le
besoin en froid lors de celle-ci n'est pas constant. Par conséquent, on observe de nombreuses phases
de marche arret entrainant un fonctionnement très transitoire de la machine. Sur la figure 60, on
peut remarquer que le modèle permet malgré ces conditions de fonctionnement, une assez bonne
estimation des performances de la machine Rotartica. .
20 5
Evaporateur
Evaporateur Temps [min]
0 0
0 100 200 300 400 150 170 190 210 230 250
Figure 59 : Comparaison entre les températures et les puissances simulées et expérimentales pour la journée J72
- 116 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
.
40 Q (kW)
.
80 T (°C)
Desorbeur 35 Absorbeur + Condenseur
70
30
60
25
50 20
Simulation
Expérience Desorbeur
40 15
Dans le cas de cette machine, les écarts pourraient probablement venir également du problème
de mesure qui a été rencontré au niveau du débit de fluide caloporteur sur le circuit désorbeur (cf.
p.74). Un grand nombre de journées expérimentales réalisées sur cette machine présentent un
fonctionnement assez particulier avec des performances souvent meilleures que si la machine avait
ses températures d'équilibre égalent à celles des sources. On peut observer sur la Figure 62 que la
quantité de chaleur consommée au désorbeur est pratiquement confondue avec la production
frigorifique.
.
45 Q [W] Refroidissement
40 Absorbeur + Condenseur
35
30
25
20
Desorbeur
15
10 Evaporateur
5 Time
0
0:00 1:12 2:24 3:36 4:48 6:00 7:12 8:24
- 117 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
remarquer sur la Figure 63 que dans ce cas, une fois que la température a atteint 80 °C, la machine
démarre. La température en entrée de désorbeur ne cesse d’augmenter jusqu’à plus de 95 °C pour
finir par naturellement diminuer suite au coucher du soleil. La machine s’arrête lorsque cette même
température tombe aux alentours de 65 °C.
.
100 T [°C] Desorbeur Entrées Q [kW] Expérimentale
Expérimentale Absorbeur + Condenseur Simulées
90 Simulées 50 Qevap
80
70 40
Desorbeur
60
30
50 Absorbeur + Condenseur
40
20
30
20 Evaporateur
10
10 Temps [min]
Evaporateur Temps [min]
0 0
0 100 200 300 400 500 0 100 200 300 400 500
Figure 64 : Comparaison des températures et puissances expérimentales et simulées pour la journée J55
0.9 COP th
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4 Simulé
0.3 Expérimental
0.2
0.1 Temps [min]
0
0 100 200 300 400 500
Figure 65 : Comparaison entre les COPth simulé et expérimental pour la journée J55
La deuxième journée est une journée qui présente des conditions saisonnières moyennes
(J43), celle-ci est utilisée afin de valider les paramètres inertiels déterminés grâce à la journée J55.
On peut remarquer que le modèle représente très bien le comportement de la machine lorsqu’elle est
soumise à des variations de la source d’énergie. Dans le cas de cette journée, la température de la
source chaude subit une diminution progressive tout au long de la journée.
- 118 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
.
T [°C] Entrées 50 Q [kW] Expérimentale
80 Desorbeur Expérimentale Simulées
Simulées 45 Qevap
70 Absorbeur + Condenseur
40
60 35
50 30
Absorbeur + Condenseur 25 Desorbeur
40
20
30
15
20 Evaporateur
10
10 Evaporateur 5
0 0
100 150 200 250 300 350 400 450 100 150 200 250 300 350 400 450
Figure 63 : Comparaison des températures et des puissances expérimentales et simulées pour la journée J43
0.9 COP th
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4 Simulé
Expérimental
0.3
0.2
0.1 Temps [min]
0
100 150 200 250 300 350 400 450
Figure 64 : Comparaison entre les COPth simulé et expérimental pour la journée J43
Le dernier jour présente des conditions moyennes saisonnières (J72), mais cette fois le
bâtiment n'a pas besoin d'être rafraîchi tout au long de la journée. La figure 62 présente la
comparaison entre les résultats expérimentaux et de simulation pour des niveaux de température. Le
graphique de gauche représente l'évolution de la température quotidienne. Au cours de cette journée
de test, la machine subit de nombreux cycles de marche/arret (20-30 minutes) en raison de la
demande de refroidissement irrégulière. Ainsi, lorsque la machine fonctionne, la température
d'entrée du désobeur est très élevée, autour de 100°C sur les coups de midi. En fin d'après-midi,
cette température diminue et le refroidisseur fonctionne avec une température de d'entrée de
désorbeur de 80°C.
T [°C] Desorbeur Entrées
100 Expérimentale
Simulées
80
60
40
20
Evaporateur Temps [min]
0
0 100 200 300 400 500
Figure 64 : Comparaison entre les températures expérimentales et simulées pour la journée J72
- 119 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
.
100 T [°C] Desorbeur Entrées 70 Q [kW] Expérimentale
Expérimentale Absorbeur + Condenseur Simulées
90 Simulées Qevap
60
80
50 Evaporateur Desorbeur
70
60 40
50
40 30
30 20
20 Temps
10 [min]
10 Evaporateur Temps [min]
0 0
280 330 380 430 480 280 330 380 430 480
Figure 65 : Zoom sur les comparaisons entre températures et puissances simulées et expérimentals pour J72
- 120 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
.
90 T [°C] Entrées 70 Q [kW] Expérimentales
Expérimentales Simulées
80 Desorber Simulées Qevap
60 Absorber + Condenser
70
50
60
50 40
Desorber
40 Absorber + Condenser
30
30
20
20 Evaporator
10 10
Evaporator
0 0
50 150 250 350 450 50 150 250 350 450
Figure 66 : Comparaison des températures et puissances expérimentales et simulées pour le 13 Mars 2010
0.9 COP th
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
Simulé
0.3
Expérimental
0.2
0.1 Temps [min]
0
50 150 250 350 450
Figure 67 : Comparaison entre les COPth simulé et expérimental pour le 13 Mars 2010
Ensuite, une journée présentant des conditions plus favorables (ensoleillement plus
important), mais avec quelques passages nuageux, a été utilisée pour vérifier le modèle dans le cas
d'accident et de variations de charges. Il s'agit de la journée du 17 Janvier 2010. On peut remarquer
que la température en entrée de désorbeur augmente au cours de la journée et que le modèle
parvient à convenablement réagir. De plus, la phase de démarrage est toujours bien estimée, si ce
n'est un léger retard au démarrage probablement causé par la précision de la mesure, comme on l'a
vu précédemment. Sinon on peut noter également que le modèle parvient à correctement réagir lors
des passages nuageux qui entraînent des chutes de températures et donc de puissances assez
brutales. Par conséquent, le modèle développé pour cette machine permet d'obtenir une bonne
estimation du comportement transitoire.
- 121 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
.
90 T [°C] Entrées 90 Q [kW] Expérimentales
Expérimentales Simulées
80 Simulées 80 Qevap
70 70 Absorber + Condenser
Desorber
60 60
50 50
Absorber + Condenser Desorber
40 40
30 30
20 20
10 Evaporator
10
Evaporator
0 0
20 120 220 320 420 20 120 220 320 420
Figure 68 : Comparaison des températures et puissances expérimentales et simulées pour le 17 janvier 2010
0.9 COP th
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
Simulé
0.2 Expérimental
0.1 Temps [min]
0
20 120 220 320 420
Figure 69 : Comparaison entre les COPth simulé et expérimental pour le 17 janvier 2010
V. Conclusion
Ce chapitre a présenté les résultats expérimentaux obtenus en régime permanent et transitoire
sur quatre machines à absorption domestique simple effet. Différentes particularités ont été
identifiées sur chacune d'entre elles. Tout d'abord, au niveau technologique avec un design classique
pour les machines Sonnenklima et EAW Schüco et un design innovant utilisant un tambour rotatif
pour la Rotartica. Ensuite, chacune de ces machines possède des conditions de fonctionnement plus
ou moins différentes, c'est-à-dire en termes de température de démarrage, mais aussi minimale et
maximale tolérées. Elles sont également dimensionnées pour fonctionner à un régime nominal
particulier, imposant des débits de fluides caloporteurs. Par contre, il est possible de les faire varier,
afin de modifier le comportement selon les besoins et/ou la source de chaleur (fonctionnement à
charge partielle). Enfin, ces machines possèdent toutes des régulations internes plus ou moins
complexes, destinées à les protéger et à optimiser le fonctionnement. Par exemple, leur contrôle
commande permet d'éviter les risques de cristallisation de la solution pouvant endommager les
éléments internes aux machines. En outre, on a pu voir que certaines des machines réalisaient une
accumulation d'eau liquide dans l'évaporateur de manière à obtenir une production frigorifique
stable toute la journée, comme de l'eau est disponible en permanence pour l'évaporation.
- 122 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
Précédemment, il avait été noté que la méthode Kühn & Ziegler était fiable et adaptée pour
l'étude des systèmes de rafraîchissement solaire. Elle a été appliquée sur les quatre machines, afin
d'observer la pertinence des résultats obtenus et vérifier si elle permettait de répondre à nos besoins.
On a pu observer que le modèle estimait bien le comportement statique des machines, mais une fois
utilisé pour simuler le fonctionnement dynamique journalier, les résultats étaient moins bons. Les
phénomènes inertiels étaient par conséquent trop importants, surtout dans le cas des machines
Sonnenklima et EAW Schüco du fait de la complexité de leur régulation. Par conséquent, une
modélisation phénoménologique a été développée, afin de répondre à nos objectifs.
Étant donné que quatre machines doivent être modélisées, une méthode de caractérisation a
été développée. Son principe repose sur l'utilisation de résultats en régime statique et dynamique,
mais également des hypothèses simplificatrices permettant d'obtenir des temps de calculs très
rapides. Ces deux étapes permettent d'identifier dans un premier temps les paramètres
dimensionnels (facteurs US, efficacité d'échangeur interne et débit de solution diluée) [27, 28, 29,
30, 31], puis les différentes inerties mises en jeu au sein des machines (masse des échangeurs,
volume de solution et stratégie de contrôle commande) grâce aux résultats obtenus sous conditions
dynamiques contrôlées [32, 33]. Cette méthode a permis d'obtenir les modèles physiques statiques
et dynamiques de chacune des machines étudiées sur banc d'essais (Rotartica, Sonnenklima et EAW
Schüco LB15). Ensuite, son domaine d'application a pu être élargi avec une application à partir de
résultats expérimentaux tirés d'une installation de rafraîchissement solaire en fonctionnement (EAW
Schüco LB30) [34]. La méthode conduit à des modèles permettant une très bonne estimation des
performances en régime permanent et du comportement en régime transitoire. Par conséquent, des
outils d'analyse des performances en régime statiques de chacune des machines ont été réalisés et
mis à disposition sur Internet suite au projet ANR ABCLIMSOL. Les modèles étant basés sur les
phénomènes physiques, ils peuvent également permettre l'optimisation de la conception des
machines.
À présent, il est possible de simuler le comportement de quatre machines à absorption
domestiques lorsque des conditions de fonctionnement dynamiques sont appliquées à leurs bornes.
L'étape suivante de nos objectifs est l'étude d'une installation de rafraîchissement solaire par
absorption, afin d'identifier des voies d'optimisation et d'obtenir des résultats expérimentaux
indispensables à la validation des modélisations choisies pour les éléments annexes du système
(champs de capteurs, ballon de stockage, aéro-réfrigérant et ventilo-convecteurs). Ensuite, il sera
possible d'aboutir à un outil de modélisation et de simulation d'unité de rafraîchissement solaire par
absorption basés sur quatre machines. Par conséquent, le chapitre suivant présente la réalisation et
les résultats expérimentaux du pilote de démonstration du laboratoire financé par la région
Aquitaine et le projet ANR ORASOL.
- 123 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
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Colloque Francophone sur l'energie - environnement - economie et thermodynamique. COFRET'10, 5–7 mai 2010,
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Part 1: experimental results, soumis à Energy Conversion and Management en Août 2011,
[30] Anies G., Chatagnon N., Deque F., Stouffs P., Castaing-Lasvignottes J., Study of a domestic absorption chiller.
Part 2: numerical modeling, soumis à Energy Conversion and Management en Août 2011,
[31] J. Heintz, N. Benabdelmoumene, G. Anies, S. Gibout, E. Franquet, J. Castaing-Lasvignottes. Modeling and main
parameters identification of an absorption chiller, experimental validation. International Conference on Solar
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International Congress of Refrigeration 2011, 23rd IIR International Congress of Refrigeration, August 21-26,
2011, Prague, Czech Republic.
[33] J. Castaing-Lasvignottes, G. Anies, F. Boudehenn, P. Stouffs, Modeling and simulation of a manufactured
absorption chille, accepté à ECOS 2012 - International Conference on Efficiency, Cost, Optimization, Simulation
and Environmental Impact of Energy Systems, Perugia, Italy, June 26, 2012 – June 29, 2012,
[34] O.Marc, G.Anies, F.Lucas, J.Castaing-Lasvignottes, Modelling and simulation of a solar driven absorption chiller
using simplex method and experimental data, soumis à Solar Energy en Septembre 2011,
- 125 -
Modélisation de quatre machines à absorption domestique simple effet
- 126 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
CHAPITRE III
- 127 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
I. Introduction
Dans le cadre du projet ORASOL, une installation de production d’eau glacée à absorption
alimentée par de l’eau chaude solaire a pu être réalisée au sein du laboratoire. Outre ce financement,
nous avons bénéficié aussi de fonds régionaux (Aquitaine) à la fois dans un objectif de recherche et
de pédagogie. On souhaite, grâce à ce projet remplir les objectifs suivants :
• caractériser des performances du système solaire à absorption par un relevé de mesures
sur une période significative,
• effectuer la validation de modèles numériques,
• réaliser des travaux pratiques pour répondre à des objectifs pédagogiques.
- 128 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
• un système de régulation.
Tour de
refroidissement
Champ de sèche 15 kW
capteurs solaires Station météorologique
12.4 + 4.2 m² et acquisition
2 cellules climatiques
Ballon de Machine à absorption à charge réglable
stockage chaud ROTARTICA 30 m²
260 L 4.5 kW
Figure 2 : Situation de la ville de Pau sur la carte de l'ensoleillement de FRANCE et sur celle du département des
Pyrénées Atlantiques (SUD-OUEST de la FRANCE) [6]
- 129 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
La situation géographique de Pau, non loin des Pyrénées, confère à la ville un microclimat
plutôt doux. La moyenne des minima pour les mois d'hiver est supérieure à 0 °C. Les températures
inférieures à -10 °C sont rares et celles inférieures à -15 °C exceptionnelles, il faut constater tout de
même - 20 °C en janvier 1985. En été, les maxima sont de l'ordre de 20 °C à 30 °C, et atteignent
très rarement des températures supérieures à 35 °C. Un vent chaud appelé foëhn peut faire monter la
température à plus de 20 °C certains jours d'hiver et dès que le vent cesse, la neige peut tomber. La
pluviométrie est forte, de l'ordre de 1100 mm par an (à comparer avec Paris, 650 mm, Bordeaux,
900 mm, Toulouse, 650 mm). Les brouillards sont peu fréquents et ne persistent guère au-delà de
midi. C'est surtout l'absence de vent qui caractérise le climat de la région paloise : en général ils
sont nuls ou très faibles et les vents forts très rares.
II.2. Champ de capteurs solaires thermiques
Pour le fonctionnement des machines à absorption, l’utilisation de capteurs permettant de
travailler à des températures entre 80 °C et 95 °C avec de bonnes performances est nécessaire. La
technologie des capteurs à tubes sous vide permet la meilleure valorisation de la ressource solaire, à
ces niveaux de température et à faible ensoleillement, en comparaison avec les capteurs plans. Nous
avons donc retenu la technologie à tubes sous vide et opté pour les marques Viessmann et Tecnisun.
Dans le but d’alimenter le ballon de stockage chaud et/ou le désorbeur de la machine à
absorption, un champ de capteurs solaires thermiques de 16.6 m² a été installé au sol en zone solaire
de l'IUT GTE de l'Université de PAU, comme on peut l'observer sur la Figure 3. Deux technologies
sont présentes dans ce champ de capteurs, 12.4 m² de capteurs plans sous vide à caloduc
TECNISUN (8 capteurs en version 10 tubes) [7] et 4.2 m² de capteurs plans sous vide à circulation
directe VIESSMANN (2 capteurs en version 20 tubes) [8]. Leurs caractéristiques sont présentées
dans le Tableau 1.
- 130 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
Ils sont montés sur des supports à inclinaison variable réalisés en interne et présentés sur la
figure 4 [2]. Pour avoir l'angle d'incidence le plus faible possible, dans le cas d'un fonctionnement
en été (rafraîchissement solaire), les supports sont réglés au minimum, c'est à dire 30° par rapport à
l'horizontale. Ils sont orientés plein SUD. Tous les capteurs sont raccordés en séries en commençant
par les 8 capteurs TECNISUN et en finissant par les 2 capteurs VIESSMANN. Le champ de
capteurs peut être couvert à l'aide de bâches à tout moment, de manière à interrompre toute
absorption de rayonnement solaire et protéger les capteurs lorsque l'installation est à l'arrêt.
Figure 4 : Schéma et aperçu du support de capteur à inclinaison variable, ainsi que son système de réglage
Sur la Figure 5, on peut noter une différence majeure entre les deux technologies de capteurs
au niveau du collecteur. Dans le cas du capteur fabriqué par TECNISUN, on peut remarquer la
présence d'un échangeur coaxial entre les circuits aller (tube du bas) et retour (tube du haut), comme
présenté sur les Figures 5 et 6. Ceci a pour conséquence de limiter les écarts de températures
entrée/sortie du capteur et assurer un fonctionnement quasi isotherme. Dans le cas du capteur
VIESSMANN, la technologie du collecteur est standard, le tube aller reçoit l'énergie solaire captée
alors que le retour est un simple tube isolé par le caisson.
- 131 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
Figure 5 : Aperçu des collecteurs des deux technologies de capteurs présentes sur le champ, TECNISUN (à
gauche) et VIESSMANN (à droite)
Figure 6 : Coupe de l'échangeur thermique coaxial présent dans les collecteurs des capteurs Tecnisun
La figure 7 présente une vue schématique du champ de capteurs permettant une meilleure
compréhension de sa conception. L'eau alimentant ce cicruit est puisée en bas du réservoir de
stockage au point 1. Enusite, cette eau traverse une canalisation afin d'être transportée vers le cicruit
aller du champ de capteur, point 2, au sein duquel le fluide caloporteur reçoit l'ensoleillement
solaire captée. Une fois ce circuit aller traversé le fluide caloporteur traverse cette fois-ci le circuit
retour des points 3 au 4, c'est ici que la différence entre les deux technologies intervient. Les
échangeurs internes aux capteurs Tecnisun préchauffent le fluide caloporteur circulant dans le
circuit aller.
Champ de capteurs
5
Canalisation
VIESSMAN TECNISUN
4 Ballon
Canalisation Canalisation de
3
2 stockage
Canalisation
- 132 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
- 133 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
EDF Les Renardière lors du projet ANR ABCLIMSOL (Chapitre II). Elle a été dimensionnée pour
fournir dans ses conditions nominales de température et de débit (voir chapitre II) une puissance
frigorifique de 4.5 kW avec un COPth de 0.62 [9].
La Figure 9 montre bien la particularité de cette machine constituée d’un système rotatif
contenant l’ensemble des composants qui la constitue. La raison de ce choix est la conception
hermétique obtenue grâce au tambour qui supprime les risques d'entrée d'air. Dans la mesure où le
fluide frigorigène est de l'eau, l'ensemble est en dépression. La basse pression (Pb) est comprise
entre 15 et 40 mbar, alors que la haute pression (Ph) est comprise entre 50 et 100 mbar.
II.5. Aéro réfrigérant (Dry cooler)
Il s’agit d’une tour de refroidissement sèche Contardo [10], c'est à dire un échangeur de
chaleur eau/air (fluide caloporteur/air extérieur) située derrière les cellules climatiques (Figure 10)
de manière à ce qu'elle soit le plus possible à l'ombre durant la journée et près de la machine de
manière à réduire les pertes de charges du circuit et la taille de la pompe de circulation nécessaire.
Ce composant de l'installation permet d'évacuer la chaleur libérée par l'absorption et la
condensation dans l'air extérieur. L'air est aspiré par le dessous et rejeté par le haut avec un débit de
5800 m3/h.
- 134 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
Figure 12 : Construction type ALGECO dans l’aire extérieure des Travaux Pratiques de l’IUT GTE
- 135 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
- 136 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
Afin d'acquérir les différentes mesures à l'aide d'un ordinateur, une centrale d'acquisition de la
marque AGILENT, référence 34970A, traite tous les signaux renvoyés par les différents capteurs et
les enregistre toutes les 10 secondes grâce au logiciel HP BenchLink Data Logger (pas de temps
modifiable). Ce logiciel permet également un affichage en temps réel des variables prédéfinies
avant le lancement de l'acquisition. Ainsi, il est possible d'avoir un contrôle direct sur le
comportement de l'installation. De plus, il est même possible de paramétrer des alarmes et ainsi
éviter tout risque d'accident.
Parallèlement à cette acquisition des données de fonctionnement de l'installation, une centrale
météorologique réalise un relevé des conditions météorologiques extérieures (Figure 15), à savoir la
température et l'humidité relative de l'air extérieur, la pression atmosphérique, la vitesse et la
direction du vent, ainsi que les ensoleillements globaux et diffus (à l'aide de pyranomètres
d’Eppley). Les mesures de l'ensoleillement sont réalisées sur le plan horizontal car comme on l'a vu
précédemment, le champ de capteurs est disposé sur des supports à inclinaison variable. Par
conséquent, afin de connaître le rayonnement solaire dans le plan des capteurs il sera nécessaire de
déterminer l'angle d'incidence [13].
- 137 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
Cet accessoire pour pyranomètre est constitué d’un anneau dont le but est de retenir une partie
du rayonnement global issu du rayonnement solaire en le positionnant dans la course du soleil. Son
rôle est donc de bloquer les rayonnements direct et provenant du circumsolaire (environnement
visible dans le ciel et entourant le soleil) arrivant sur le pyranomètre en projetant une ombre sur le
capteur dans la direction du soleil. Cet anneau de 620 mm de diamètre est un ruban de 55 mm de
large qui projette une ombre suffisamment grande pour couvrir le dôme de 30 mm du pyranomètre.
- 138 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
Toutes les sondes de température qui ont été installées sont des thermocouples de type T de
classe 1. Par conséquent la précision de lecture des températures est de T = ±0,5°C de -40 à
+125°C et ±0.004% de 125 à 350°C. Dans le cas des débitmètres, la précision annoncée par le
constructeur est de 0.5%. Afin d'évaluer l'incertitude de mesure des pyranomètres, une campagne de
mesures sur deux mois (septembre et novembre 2010) du rayonnement global effectué par les deux
pyranomètres a été réalisée. L'écart relatif moyen entre les deux valeurs observées était de 5%.
La Figure 16 représente l'installation et donne une indication des régimes de températures et
de débits obtenus lors d'une belle journée de fonctionnement.
Champ de Tour de
capteurs solaires refroidissement
12.4 + 4.2 m² sèche 15 kW
Station météorologique
Iglobale = 840 W/ m² Idiffuse = 85 W/ m² et acquisition
Text = 28.5°C
Hum = 33%
32.7 L/min
10.1 L/min
38.9°C
85.3°C 33.2°C
- 139 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
sont simples : lorsque la différence de température entre la sortie du champ de capteurs et le bas du
ballon est supérieure à 5°C, alors la pompe démarre. Par contre, afin d'éviter de refroidir le ballon,
une troisième sonde vérifie que la température de sortie de champ de capteurs ne soit pas inférieure
à celle de l'intérieur du ballon. Ensuite, quand cet écart de température devient inférieur à 2°C, la
pompe est arrêtée.
- 140 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
- 141 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
étanchéité n'était plus maintenue que par un bouchon. Par conséquent, il a été décidé de réaliser un
tirage au vide de la machine, afin de retirer les éventuels gaz inertes qui s'y seraient introduits.
Avant le tirage au vide la pression dans le tambour était de 19.4 mbar pour 20°C extérieur. Le vide
a pu être tiré jusqu'à une pression de 14.4 mbar. Après cette opération de maintenance réalisée sur la
machine, l'installation a fonctionnée correctement. La température en sortie d'évaporateur est
descendue en dessous de 9°C sans que les ventilateurs de ventilo-convecteurs ne soient allumés
(pratiquement sans charge par conséquent). Mais, il a été décidé de réalisé un deuxième tirage au
vide à chaud cette fois, après avoir coupé brusquement la machine, de manière à avoir une meilleure
séparation entre les gaz inertes et la vapeur d'eau du fait de la plus grande pression qui réside à ce
moment dans la machine.
Un autre problème s'est produit après quelques journées d'essais au niveau d'un débitmètre. Il
finit par ne plus supporter les chocs thermiques, entraînés par l'allumage de la pompe désorbeur
qu'une fois la température du ballon suffisamment chaude pour faire démarrer la machine. C'est à
dire qu'il s'est bloqué, ne laissant alors plus circuler le fluide dans le circuit désorbeur. Après un
nettoyage et une lubrification du débitmètre, il a fonctionné de nouveau mais sous réserve de le
laisser monter en température progressivement avec le ballon.
- 142 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
Qaero
Wv aéro
aéro
réfrigérant
Cellules
W p ref climatiques
Qsol Ventilo-
Qref convecteur
rs
eu Qcapt Ballon Qdist 1
apt Qdesorb Qevap
c de +
de Machine
p
am stockage à Qdist 2
Ch Wp capt Wp desorb absorption W p dist
Wmachine Wv vc
- 143 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
Grâce à ces différentes énergies, il est désormais possible de définir les indicateurs de
performance relatifs à ce type d'installation :
Le rendement du champ de capteurs donné par la relation :
Qcapt
ηcapt = (1)
Qsol
Cet indicateur évalue la capacité du champ de capteurs à convertir l'ensoleillement en énergie
thermique.
Le coefficient de performance thermique de la machine à absorption :
Qevap
COPth = (2)
Qdesorb
Il s'agit du coefficient utilisé par le constructeur pour évaluer les performances de sa machine.
Il vaut 0.62 dans les conditions nominales de fonctionnement de température et de débit vus
précédemment d'après le constructeur.
Le coefficient de performance solaire net :
Qevap
COPsol = (3)
Qsol
Cet indicateur est plus approprié pour réaliser une comparaison des performances entre
différents systèmes de rafraîchissement solaire (dessiccation, adsorption ou absorption) puisqu'il fait
intervenir uniquement l'énergie solaire incidente et celle produite.
Le coefficient de performance électrique de production :
Qevap
COPelec = (4)
Wélec
Pour l'évaluation du travail électrique consommé, sont comptabiliés ceux de la machine à
absorption (mouvement de rotation), des pompes des circuits solaire, désorbeur et refroidissement,
ainsi que celle du ventilateur de la tour de refroidissement.
Ces indicateurs permettent une analyse des performances du système par rapport à l'énergie
payée (électricité). Le premier est plutôt global alors que le deuxième permet une comparaison
directe des performances d'un système de rafraîchissement solaire avec des systèmes à compression
mécanique de vapeur.
III.2. Fonctionnement type
- 144 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
chapitre III paragraphe II.2). Ensuite, le ciel s'est éclairci en milieu d'après midi comme on peut
l'observer sur la Figure 18. Cet essai a été réalisé sur une période d'environ 8h.
.
1200 E [W/m ]
2 T [°C] 35 25 Q [kW]
Solaire reçue
1000 30 Solaire captée
Text 20
25
800
20 15
600 Eglobal
15 10
400
10
Ediffus
200 5
5
0 0 0
12:00 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 18:00 19:00 12:30 13:30 14:30 15:30 16:30 17:30 18:30
Figure 18 : Représentation des principales données météorologiques et des puissances reçues et captées
- 145 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
Sur la Figure 19, il peut être observé que l'eau contenue dans le ballon de stockage était aux
alentours de 55°C lors de la mise en marche de l'installation. On peut également remarquer, grâce à
la Figure 19, que les conditions météorologiques moyennes de ce milieu de journée ont une
influence sur la montée en température de l'eau chaude du circuit solaire. Les différents pics
observés en fin de journée, quant à eux sont dus aux cycles marche/arrêt réalisés par la machine en
fin de journée comme on peut le voir sur la Figure 20.
.
90 T [°C] 20 Q [kW] Solaire captée Desorbeur
80 18 Refroidissement Evaporateur
16
70
14
60 207 209 211 12
50 208 210 212 10
40 8
6
30
4
20 2
10 0
12:30 13:30 14:30 15:30 16:30 17:30 18:30 12:30 13:30 14:30 15:30 16:30 17:30 18:30
Sur la figure 20, on peut remarquer que la machine démarre une fois que la température en
entrée de désorbeur est d'environ 82°C à environ 14h15. Un pic de puissance est observé lors du
démarrage de la machine. Il s'agit d'une conséquence de la rencontre de l'eau chaude solaire (82°C)
avec la solution qui est à ce moment là très proche de la température ambiante (25°C). On remarque
ensuite une augmentation des niveaux de températures entrée et sortie de refroidissement et une
baisse de ceux du circuit évaporateur (jusqu'à 12°C en sortie).
On notera vers 14h45, une augmentation de la charge frigorifique due au démarrage des
ventilateurs des ventilo-convecteurs disposés dans chacunes des cellules climatiques. Il s'en suit une
augmentation des niveaux de températures de l'évaporateur et par conséquent des niveaux de
puissances plus élevés sont obtenus. Le comportement de la machine est par la suite très stable. En
regardant de plus près les niveaux de puissances obtenus sur la Figure 20, après la phase de
démarrage, on peut remarquer une très bonne concordance entre la puissance solaire captée et la
puissance consommée au désorbeur. Cela signifie que le stockage semble être très peu utilisé
malgré la baisse de l'ensoleillement solaire reçue due au déplacement du soleil dans le ciel. Au
niveau du refroidissement, on peut observer que la tour de refroidissement sèche permet de
maintenir un niveau de température pratiquement idéal car la température en entrée d'absorbeur-
condenseur est très proche des conditions nominales, avec environ 35°C. L'aéroréfrigérant réalise
donc une baisse de température de 5°C grâce à un air extérieur de 30°C (Figure 18). En fin de
journée, la machine se met en attente durant des périodes de plus en plus importantes lorsque la
- 146 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
température passe en dessous de 78°C (contre 76°C prévu dans la documentation technique). Par
conséquent, il est décidé d'éteindre la machine à 18h, s'en suit une phase d'arrêt de 20 minutes
pendant laquelle l'eau chaude solaire ne circule plus dans le désorbeur (grâce à une vanne trois
voies disposée en entrée de désorbeur et régulée par le contrôle commande interne à la machine).
Par contre, l'eau de refroidissement et l'eau glacée continuent de circuler, afin de refroidir la
solution contenue dans la machine, avant de stopper la rotation du tambour et de s'éteindre.
2.5
20% 25%
2 COP élec
1.5
12%
1 9%
η capteur
0.5 34%
COP th Pompe solaire Pompe desorbeur
0 Pompe refroidissement Rotartica
12:30 13:30 14:30 15:30 16:30 17:30 18:30 Ventilateur Aéroréfrigérant
Sur la Figure 21, le rendement du champ de capteurs ainsi que le COPth de la machine à
absorption sont présentés. On peut noter quelques pics à plus de 100%, ceci est principalement dû à
l'influence de l'inertie du champ de capteurs. Cette même remarque permet de comprendre
pourquoi, sur la Figure 18, on observe un ensoleillement solaire capté plus important que celui reçu.
La baisse de puissance observée précédemment au niveau de l'évaporateur et du condenseur n'est
pas la seule conséquence de la diminution de la température en entrée d'évaporateur. Le COPth est
également réduit. Par contre, lorsque la charge augmente et par conséquent que la température en
entrée d'évaporateur croit, les niveaux de puissances augmentent tout comme le COPth. Les mêmes
observations peuvent être faites sur le COPélec. Ce coefficient de performance est plus adapté pour
une comparaison avec une machine à compression mécanique classique. Par contre, dans le cas de
cette installation ce COPélec n'est pas très élevé à cause des besoins du pilote (les pompes ont été
surdimensionnées, afin de tester le comportement de l'installation avec des débits plus importants)
et de quelques erreurs de dimensionnement hydraulique (conduites trop petites conduisant à
d'importantes pertes de charges).
La répartition des consommations électriques de l'installation est présentée sur la Figure 21.
Le poste le plus consommateur est celui du refroidissement avec sa pompe de circulation
(surdimensionnée de manière à pouvoir fonctionner avec des débits plus important que les
conditions nominales) et le ventilateur de l'aéroréfrigérant. La pompe du circuit solaire (champ de
- 147 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
capteurs) entraîne aussi d'importantes consommations, parce qu'il s'agit d'une part de celle qui
fonctionne le plus longtemps et d'autre part parce qu'elle est dimensionnée pour assurer le
fonctionnement de l'installation sans ballon de stockage.
Le Tableau 3 synthétise les résultats des calculs des principaux indicateurs de performances
pour cette journée d'essai. Ils seront utilisés pour comparer les performances obtenues avec les
autres configurations testées. On peut remarquer que sur l'ensemble de la journée le rendement du
champ de capteurs a été de 38% malgré les niveaux de température important. De plus, la machine a
très bien fonctionnée car les performances ont conduit à un COPth moyen de 0.63, du même ordre
de grandeur que la valeur annoncée par le constructeur dans le cas du régime nominal. Par contre,
lorsque le coefficient de performance solaire du système est calculé, on remarque que seulement
15% de l'énergie solaire a été convertie en énergie frigorifique.
Indicateurs de Qsol Qcapt Qstock Qdesorb Qabs/cond Qevap Wélec ηcapt COPsol COPth COPélec
performance kWh kWh kWh kWh kWh kWh kWh - - - -
Journée 1 (8h26)
101.6 38.8 11.1 24.2 37.4 15.1 11.2 0.38 0.15 0.63 1.35
(11/07/2011)
900 2
E [W/m ] T [°C] 31 20 Q [kW]
Solaire reçue
800 Eglobal 18
30 Solaire captée
700 16
29 14
600
28 12
500
Text 10
400 27 8
300 6
26
200 4
100 Ediffus 25
2
0 24 0
13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 18:00 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 18:00
Figure 22 : Représentation des principales données météorologiques et des puissances reçue et captée
On peut remarquer sur la figure 22 que la puissance captée par le champ de capteurs est plus
importante que lors de la journée précédente. Les quelques pics que l'on peut voir correspondent
- 148 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
aux instants où la machine à absorption démarre ou sort d'une mise en attente suite à, au moins, une
condition de fonctionnement contrôlée par la machine non respectée (température en entrée de
désorbeur trop faible dans ce cas).
La figure 23 représente le champ de température du circuit aller (à gauche) et retour (à droite).
Le champ de capteurs permet en moyenne d'augmenter la température du fluide entrant de 7-8°C
(différence entre la sortie 102 et l'entrée 101). La présence des échangeurs internes aux capteurs
Tecnisun induit un comportement particulier : la température la plus chaude n'est pas celle en sortie
de champ de capteurs, mais celle en sortie de capteurs Viessmannn (technologie ne disposant pas
d'échangeur interne). En fait, ces échangeurs permettent d'homogénéiser la température dans
l'ensemble du champ de capteurs et en influencent la dynamique.
95 T [°C] 95 T [°C]
90 90
85 85
80 80
75 75
70 70
65 65 110 108 106 104 102
60 101 103 105 107 109 110 60
55 55
13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 18:00 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 18:00
90 T [°C] 90 T [°C]
85 80
80 70
75 60
207 209 211
70 50 208 210 212
65 40
60 30
55 213 214 215 216 20
50 10
13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 18:00 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 18:00
Figure 24 : Représentation des températures aux bornes du ballon de stockage (à gauche) et de la machine à
absorption (à droite)
- 149 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
Sur la Figure 24, on peut remarquer que la température de production d'eau glacée tend au
mieux vers 15°C lorsque les ventilo-convecteurs sont allumés au démarrage de la machine dans ces
conditions de fonctionnement.
.
0 0
13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 18:00 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 18:00
Figure 25 : Représentation des puissances aux bornes de la machine et des performances de l'installation
Sur la Figure 25, on peut remarquer que le rendement du champ de capteurs est pratiquement
constant toute la journée grâce au beau temps. Les COPth et COPélec sont quant à eux du même
ordre de grandeur que lors de la journée précédente. On peut également observer quelques pics dûs
au phénomène de régulation observé sur la vanne trois voies du circuit désorbeur (phases d'attente).
Indicateurs de Qsol Qcapt Qstock Qdesorb Qabs/cond Qevap Wélec ηcapt COPsol COPth COPélec
performance kWh kWh kWh kWh kWh kWh kWh - - - -
Journée 2 (6h42)
74.0 37.3 11.4 23.0 37.2 15.1 10.8 0.50 0.20 0.66 1.39
(12/09/2011)
A présent, si les indicateurs de performances de ces deux premières journées sont comparés,
on peut remarquer dans un premier temps qu'une plus grande quantité d'énergie solaire a été captée
lors de la deuxième journée bien que les capteurs aient reçu une plus faible quantité de rayonnement
solaire. Un meilleur rendement de captation est obtenu lors de cette journée très ensoleillée, 50%
contre 38% dans le cas précédent (temps nuageux en milieu de journée). Un plus grand
ensoleillement ce jour là et une proportion plus importante de rayonnement direct, ont favorisé les
performances des capteurs à concentration parabolique (Tecnisun). La machine à absorption a
consommé autant d'énergie lors de la première journée afin de produire la même quantité de froid,
tout en évacuant une chaleur équivalente. On peut donc noter des coefficients de performance,
thermique et électrique, équivalents.
- 150 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
Durant ces deux journées, on peut remarquer qu'il n'y a pas d'augmentation de la température
en entrée de désorbeur (source chaude). Il est alors impossible d'analyser les performances de la
machine mais aussi du champ de capteurs dans des conditions de températures supérieures à 80 °C.
Le champ de capteurs est donc sous dimensionné. Son couplage avec le ballon tampon amplifie
l'inertie du système et ne lui permet pas d'atteindre des températures de fonctionnement plus
élevées.
Afin d'analyser les performances de l'installation avec des températures de source chaude plus
importantes, le protocole expérimental précédent a été modifié. Par conséquent, au lieu de laisser la
machine démarrer lorsque la température en entrée de désorbeur est de 80 °C et que les débits
minima sont respectés, elle n'est autorisée à le faire que lorsque cette température a atteint environ
100°C. Pour cela la machine est mise sous tension une fois cette condition atteinte.
III.3. Fonctionnement type modifié
Ce troisième jour correspond à la journée d'essai réalisée sur l'installation le 2 juillet 2011. Sur
la Figure 26, on peut voir que le temps fut très ensoleillé durant toute la journée. Cet essai fut
pratiquement idéal d'un point de vu météorologique avec un ensoleillement très important. Les
essais ont durée environ 8h lors de cette journée. les différents pics observés sur l'évolution de la
puissance solaire captée est due aux démarrage et à l'arrêt de la machine ainsi qu'une variation de
débit de circulation du fluide caloporteur du circuit champ de capteurs solaires réalisée en fin de
journée et étudiée plus loin dans ce paragraphe.
2
.
Figure 26 : Représentation des principales données météorologiques et des puissances reçue et captée
- 151 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
• L'eau sortant du champ de capteurs entre dans le ballon au même niveau que l'eau puisée
dans celui-ci, afin d'alimenter le désorbeur (position haute).
• Les ventilateurs des ventilo-convecteurs ne sont allumés que lorsque la machine a atteint un
régime de fonctionnement stable (10°C).
• La demande en froid est maintenue tout le long de la journée d'essai.
.
120 T [°C] 101 105 109 8 Q [kW]
102 106 110 6
110
4
100
2
90
0
80 -211:30 12:30 13:30 14:30 15:30 16:30 17:30 18:30
70 -4
60 -6
Aller batterie 1 Aller batterie 4 Batterie 5
11:30 12:30 13:30 14:30 15:30 16:30 17:30 18:30 -8 Retour batterie 1 Retour batterie 4
Cette fois ci, le débit du fluide caloporteur circulant dans le champ de capteurs étant plus
faible, le fluide subit une plus grande élévation de température (Figure 27). La température de sortie
de champ est augmentée en moyenne de 12-13°C contre 7-8°C lorsque le débit était de 16 L/min.
Cette température plus importante dans les capteurs entraîne une diminution du rendement et donc
de l'énergie captée. En fin de journée, on peut remarquer une autre baisse du débit du circuit solaire
pendant environ 20 minutes sur la Figure 28. Elle est beaucoup plus grande cette fois ci et réalisée
manuellement en créant une importante perte de charge. Dans ce cas, l'influence sur les niveaux de
température est encore plus grande comme on peut le voir sur la Figure 27.
En fin de journée, on peut observer une augmentation du débit du circuit désorbeur. Elle
résulte de l'action de la régulation interne, sur la vanne trois voies montée sur le circuit désorbeur.
En effet, l'eau ne circulant plus dans le désorbeur les pertes de charges du circuit diminuent.
Sur la Figure 28, lorsque la pompe du circuit désorbeur est arrêtée, on peut remarquer que la
température de sortie du ballon en direction du désorbeur (en haut) augmente avec la même pente
que celle imposée par le champ de capteurs. La chaleur s'échappe par convection naturelle du
réservoir mais on peut observer que la température de retour du désorbeur vers le ballon n'évolue
pas. Par conséquent, l'effet thermosiphon est bien empêché par le clapet anti-retour.
- 152 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
.
110 T [°C] 40 m [L/min] Solaire Desorbeur
35 Refroidissement Evaporateur
100
30
90
25
80
20
70
15
60
213 214 215 216 10
50 5
40 0
11:30 12:30 13:30 14:30 15:30 16:30 17:30 18:30 11:30 12:30 13:30 14:30 15:30 16:30 17:30 18:30
Figure 28 : Représentation des températures aux bornes du ballon de stockage et des débits de circulation
Si à présent, on s'intéresse aux températures et aux puissances représentées sur la Figure 29, il
est possible d'analyser le comportement de la machine à absorption dans ces nouvelles conditions
de fonctionnement. Pendant le démarrage de la machine, on peut remarquer que la puissance
consommée au désorbeur est supérieure à celle captée par les capteurs solaires. Par conséquent, on
observe une diminution de la température d'entrée du désorbeur durant les 30 premières minutes de
fonctionnement. Ensuite, le champ de capteurs devient suffisament puissant pour assurer la
désorption et recharger le réservoir de stockage. On observe alors que la température d'entrée du
désorbeur se stabilise légèrement. Puis, vers 16h00, elle s'inverse de nouveau et cette température
diminue encore jusqu'à atteindre la valeur minimale tolérée par la machine avant de s'arrêter. On
peut voir que l'installation ne réussit pas à maintenir un niveau de température supérieur à 90°C en
entrée de désorbeur pendant plus de 30 minutes, mais le champ de capteurs est capable de collecter
l'énergie nécessaire à un fonctionnement autour de 85°C lorsque l'ensoleillement est très important.
Par conséquent, les conditions météorologiques idéales de cette journée ont permis de constater que
le champ de capteurs était sous dimensionné et permettrait difficilement d'obtenir les conditions
nominales de fonctionnement.
Concernant les boucles d'eau de refroidissement et d'eau glacée, on peut remarquer que les
mêmes niveaux de températures et de puissances sont obtenus. Ces circuits semblent moins
sensibles car les conditions extérieures (pour l'évacuation de la chaleur d'absorption et de
condensation dans l'ambiance) et intérieures (charge frigorifique interne aux bâtiments) sont très
proches dans les différents cas étudiés jusqu'à maintenant. Pour l'évaporateur, on peut noter la
même évolution de la température de sortie vers un minimum jusqu'à ce que les ventilo-convecteurs
soient allumés et augmentent la charge frigorifique sur le circuit. Suite à l'arrêt de la machine, la
puissance consommée au désorbeur s'annule. Puis, on peut remarquer que la machine possède une
certaine inertie, car les puissances d'évaporation et de refroidissement mettent environ 13 minutes à
redevenir nulles.
- 153 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
.
100 T [°C] 25 Q [kW] Desorbeur Refroidissement
90
Evaporateur Solaire captée
80 20
70
60 207 209 211 15
50 208 210 212
40 10
30
20 5
10
0 0
11:30 12:30 13:30 14:30 15:30 16:30 17:30 18:30 11:30 12:30 13:30 14:30 15:30 16:30 17:30 18:30
Indicateurs de Qsol Qcapt Qstock Qdesorb Qabs/cond Qevap Wélec ηcapt COPsol COPth COPélec
performance kWh kWh kWh kWh kWh kWh kWh - - - -
Journée 3 (8h11)
106 49.7 4.7 41.6 65.1 25.1 15 0.47 0.24 0.61 1.68
(02/07/2011)
Dans les trois configurations étudiées, une bonne adéquation entre l'ensoleillement capté et la
chaleur consommée au désorbeur a pu être observé. Le stockage ne semble être nécessaire que
lorsque les conditions météorologies présentent un ciel très couvert. Les journées, où les conditions
de fonctionnement sont autant défavorables, ne se présentent que très peu de fois dans l'année car
lorsque le ciel est couvert, la température extérieure n'est généralement pas très élevée. De plus, une
installation de rafraîchissement solaire est uniquement destinée à abaisser le niveau de température
à l'intérieur d'un bâtiment et non à respecter une valeur de consigne. La capacité de rafraîchissement
de ce type d'installation dépend entièrement des conditions extérieures. L'utilité du stockage peut
donc être discutée dans ce contexte. Par conséquent, une nouvelle configuration a été testée, afin de
vérifier si une telle installation était capable de fonctionner sans réservoir de stockage. Ces essais
- 154 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
permettront peut être d'identifier de nouvelles pistes dans le but de réduire les coûts
d'investissement de ces systèmes tout en conservant ou en améliorant leurs performances actuelles.
III.4. Fonctionnement sans ballon de stockage
2 T [°C]
900 E [W/m ] 30
Eglobal
800
25
700
600 Text 20
500
15
400
300 10
200
Ediffus 5
100
0 0
10:30 11:30 12:30 13:30 14:30 15:30 16:30 17:30
- 155 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
Figure 31 : Représentation des températures et puissances aux bornes de la machine à absorption (journée 4)
La Figure 32 montre que le fonctionnement, obtenu grâce à cette configuration, est plus stable
que dans les cas précédents. Les COPth et COPélec évoluent respectivement autour d'une valeur
moyenne de 0.6 et 1.5, comme présenté dans le Tableau 6. Ils oscillent durant les phases de temps
d'attente, mais sont stables en milieu de journée.
2.5
2 COP élec
1.5
1
η capteurs
0.5
COP th
0
10:30 11:30 12:30 13:30 14:30 15:30 16:30 17:30
- 156 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
Enfin, si l'on compare le Tableau correspondant à cette journée d'essai avec celui de la
journée 3 (Tableau 5), on peut remarquer que la machine consomme la même quantité de chaleur au
désorbeur et produit autant de froid, alors que dans le cas présent, l'installation ne possède pas de
ballon de stockage. Par conséquent, une installation de rafraîchissement solaire est tout à fait
capable de fonctionner sans stockage lors de journées ensoleillées. Les très bonnes conditions
météorologiques (fort ensoleillement et faible température extérieure) ont même permis d'atteindre
de très bonnes performances avec 26 kWh de froid et principalement en dessous de 10 °C. Lorsque
le ciel est clair, le ballon de stockage semble inutile et ne fait que retarder le démarrage de la
machine.
Indicateurs de Qsol Qcapt Qstock Qdesorb Qabs/cond Qevap Wélec ηcapt COPsol COPth COPélec
performance kWh kWh kWh kWh kWh kWh kWh - - - -
Journée 4 (8h02)
107.2 50.7 - 42.3 66.5 26.0 17.7 0.47 0.24 0.61 1.47
(20/09/2011)
- 157 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
Figure 34 : Représentation des températures et puissances aux bornes de la machine à absorption (journée 5)
2.5
2 COP élec
1.5
0.5 η capteurs
COP th
0
11:00 12:00 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 18:00
- 158 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
Indicateurs de Qsol Qcapt Qstock Qdesorb Qabs/cond Qevap Wélec ηcapt COPsol COPth COPélec
performance kWh kWh kWh kWh kWh kWh kWh - - - -
Journée 5 (7h00)
90.5 44.7 - 37.2 55.9 20.5 14.9 0.49 0.23 0.55 1.38
(21/09/2011)
Un meilleur fonctionnement pourrait être obtenu en utilisant une régulation du débit du circuit
de la source chaude. Les temps d'attente seraient réduits, car le débit étant plus faible, la chaleur
consommée au désorbeur serait moins importante. Par conséquent, si une telle régulation adaptée à
cette machine est installée, le fonctionnement de la machine sans ballon de stockage s'en verra
amélioré. La caractéristique spécifique de ces machines à conserver leur COPth malgré un
fonctionnement à charge partielle (chapitre I), leurs permettraient d'être mieux utilisées et de
composer avec les passages nuageux.
IV. Conclusion
L'installation expérimentale de rafraîchissement solaire par absorption a tout d'abord été
présentée. Ensuite, les principaux résultats expérimentaux ont été analysés pour trois types de
fonctionnement différents :
• la machine utilise un réservoir de stockage et qu'elle démarre automatiquement en fonction
des conditions de températures et de débits à ses entrées,
• la régulation de la machine est by-passée de manière à pouvoir réaliser un démarrage plus
tardif vers 100°C,
• dans une configuration sans stockage avec un démarrage contrôlé par la machine
• dans une configuration sans stockage avec un démarrage retardé (température en entrée de
désorbeur de 100°C)
Il a été observé très rapidement que le champ de capteurs était sous dimensionné, conduisant
ainsi à des niveaux de températures de sources chaudes inférieures aux conditions nominales.
Ensuite, il a été noté que la technologie à échangeur des capteurs Tecnisun modifiait la dynamique
du champ de capteurs. Lorsque le fonctionnement sans ballon de stockage a été envisagé, le champ
de capteurs a été capable de fournir la chaleur nécessaire au désorbeur avec des niveaux de
températures meilleurs que dans le cas qui comprenait le réservoir de stockage, conduisant ainsi à
de très bonnes performances dans cette configuration.
- 159 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
Indicateurs Qsol Qcapt Qstock Qdesorb Qabs/cond Qevap Wélec ηcapt COPsol COPth COPélec
de
performance kWh kWh kWh kWh kWh kWh kWh - - - -
Moyenne 99.6 47.1 13.2 33.2 51.5 20.2 13.8 0.47 0.20 0.61 1.46
02/07/2011 106.0 49.7 4.7 41.6 65.1 -25.2 15.0 0.469 0.238 0.607 1.676
05/07/2011 117.7 56.8 - 47.5 74.1 -28.4 17.3 0.483 0.241 0.598 1.639
11/07/2011 101.6 38.8 11.1 24.2 37.4 -15.1 11.2 0.382 0.149 0.626 1.347
01/08/2011 97.2 45.4 - 23.0 31.8 -13.0 13.5 0.467 0.134 0.565 0.961
04/08/2011 98.9 48.9 - 41.0 64.0 -24.9 15.5 0.495 0.252 0.607 1.609
10/08/2011 96.6 48.3 19.3 26.2 42.2 -16.8 11.0 0.501 0.174 0.642 1.534
11/08/2011 92.3 44.3 10.3 30.0 46.5 -18.0 10.7 0.480 0.195 0.599 1.676
06/09/2011 99.5 49.0 - 28.5 45.0 -18.1 12.8 0.492 0.181 0.634 1.415
07/09/2011 107.7 49.2 - 35.5 58.6 -24.1 15.1 0.457 0.224 0.681 1.597
12/09/2011 84.4 43.3 27.1 23.1 37.2 -15.1 11.2 0.514 0.179 0.655 1.345
13/09/2011 94.7 43.7 7.0 31.2 45.6 -16.9 13.2 0.461 0.179 0.543 1.280
20/09/2011 107.2 50.7 - 42.3 66.5 -26.0 17.7 0.473 0.243 0.615 1.473
21/09/2011 90.5 44.7 - 37.2 55.9 -20.5 14.9 0.493 0.227 0.553 1.377
Le tableau 8 présente les performances des essais réalisés sur l'installation pilote du
laboratoire et leur moyenne. Elle a principalement fonctionné lorsque l'ensoleillement était
important, c'est pourquoi l'énegie solaire reçue est proche de 100 kWh/essai. Ensuite, le champ de
capteurs équipé des deux technologies de capteurs sous vide a eu un rendement de 47% en
moyenne. Pourtant, une majorité des essais ont été réalisés avec des températures de plus de 100°C
dans celui-ci, allant même jusqu'à 125°C pour la partie la plus chaude du champ de capteurs.
L'énergie restante dans le stockage en fin de journée d'essai était en moyenne de 13 kWh. Au niveau
de la machine à absorption, on peut observer qu'elle a consommée en moyenne 33.2 kWh de
chaleur pour produire 20.2 kWh. Par conséquent, elle a fonctionné avec un coefficient de
performance thermique de 0.61 conforme aux données constructeur. Par contre, dans le cas de cette
installation le COPélec n'est pas très élevé à cause des besoins du pilote (les pompes ont été
surdimensionnées, afin de tester le comportement de l'installation avec des débits plus importants)
et de quelques erreurs de dimensionnement hydraulique (conduites trop petites conduisant à
d'importantes pertes de charges). C'est pourquoi, un coefficient de performance électrique de
seulement 1.46 a été obtenu. La Figure 34 présente une répartition des postes de consommation
énergétique. On peut remarquer que les principaux postes sont les pompes des circuits de
refroidissement et d'eau glacée ainsi que les ventilateurs de l'aéro-réfrigérant et des ventilo-
convecteurs. Des améliorations sont donc à apporter à l'installation à ce niveau afin de réduire cette
consommation électrique et d'obtenir un meilleur COPélec.
- 160 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
Ventilo-
Pompe eau convecteurs
glacée 18%
20%
Pompe solaire
14%
D'autre part, la température au sein du réservoir de stockage évoluant très rapidemment, une
source d'amélioration a été identifiée. Un stockage, utilisant un matériau à changement de phase,
dont la température de fusion est proche du régime nominal, permettrait d'améliorer les
performances et pas uniquement par temps nuageux. Le fonctionnement serait alors très stable et les
fluctuations amorties par le stockage. De plus, le volume de celui-ci serait grandement réduit.
Afin de valider ces observations et analyses, il est nécessaire d'estimer les gains par la
modélisation et la simulation de l'installation de rafraîchissement solaire. Par conséquent, le
chapitre suivant présente un outil de modélisation d'unité de rafraîchissement solaire par absorption
développé grâce au pilote expérimental du laboratoire et aux modèles de machines présentés lors du
chapitre précédent.
- 161 -
Etude expérimentale d’une unité de rafraîchissement solaire
Références bibliographiques
[1] A. C. Burnod, M. Lamasou, Etude d'une installation de rafraichissement solaire par absorption, projet de master 2
Ingénierie des systèmes industriels, 2008,
[2] T. Joucla, R. Laffite, R. Machicot, L. Slimani,projet No0806, Aménagement de la zone solaire, IUT Génie
thermique et énergie 2008,
[3] S. LE FOLL, Elaboration d’un système de rafraîchissement solaire par absorption et de station météorologique,
Mémoire de stage de Master Ingénierie des Systèmes Industriels, parcours Génie des Systèmes Thermiques,
septembre 2008,
[4] M. DELIGNY, Etude énergétique et dimensionnement d’une installation de rafraîchissement solaire par absorption,
Mémoire de stage de Master Ingénierie des Systèmes Industriels, parcours Génie des Systèmes Thermiques,
septembre 2009,
[5] M. DELIGNY, R. CICE, Etude d’un système de rafraîchissement solaire par absorption, projet de master 2
Ingénierie des systèmes industriels, 2010,
[6] A. Le Denn, Installation pilote de rafraîchissement solaire par absorption, NOTE TECHNIQUE, Août 2008,
[7] Site Internet de la Société Viessmann, http://www.Viessmannn.fr/,
[8] Site Internet de la Société Tecnisun, http://www.tecnisun.fr/,
[9] Rotartica Solar 045, Linea solar termica, manual de instalacion y mantenimiento, v.MI080530sc,
[10] Site Internet de la Société LU-VE, http://www.luve.it/cms/view,
[11] Site Internet de la Société France Air, http://www.france-air.com/
[12] Site Internet de la Société McNaught, http://www.macnaught.com.au/,
[13] J. A. Duffie, W. A. Beckman, Solar engineering of thermal process, second editions, Wiley-Interscience
Publication, 1991,
[14] Kipp & Zonen, Instruction Manual CM121, 2004,
[15] BERRICHON Jean-Damien, Installation et mise en service d’un instrument de mesure du rayonnement solaire
diffus, Stage de Master 1 réalisé au Laboratoire d’Energétique, d’Electronique et Procédés (LE2P), EA4079,
[16] M. Pons, N. Le Pierrès, Critères de comparaison des performances des systèmes de rafraîchissement solaire,
ORASOL Optimisation de procédés de RAfraîchissment SOLaire, Avril 2010,
- 162 -
CHAPITRE IV
- 163 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
I. Introduction
Précédemment dans ce travail, une modélisation phénoménologique en régime dynamique a
été validée sur quatre machines à absorption, à partir de résultats expérimentaux réalisés sous
conditions de fonctionnement contrôlées (Chapitre II). Ensuite, une installation expérimentale de
démonstration a été conçue, mise en service et testée par notre laboratoire, afin d'en étudier le
comportement et pouvoir à plus long terme identifier des voies d'amélioration (Chapitre III). Notre
problématique première est de connaître et prédire le comportement instationnaire d'une unité de
rafraîchissement solaire par absorption dans son ensemble. Parmi les machines modélisées
précédemment dans le chapitre II se trouvait celle utilisée par notre installation. À présent, il est
donc nécessaire de réaliser des modèles transitoires fiables et rapides (en temps de calcul) des
systèmes annexes au procédé (capteurs solaires, réservoir de stockage, aéroréfrigérants et ventilo-
convecteurs) en vue de l'élaboration d'un modèle complet d'installation de système de
rafraîchissement solaire.
Les différentes dynamiques mises en jeu concernent tout d'abord la source solaire, c'est à dire
le moyen par lequel elle est captée et avec quelle qualité. La modélisation du circuit solaire,
composé du champ de capteurs et du réservoir de stockage, est donc réalisée. Ensuite, vient le
groupe frigorifique à absorption, chargé de convertir l’effet calorifique en effet frigorifique. Son
modèle a été précédemment développé. Le comportement de cette machine dépend par la suite de la
qualité de son refroidissement, fonction de l'environnement (air extérieur), mais aussi de la nature
du besoin en rafraîchissement, c'est à dire la charge frigorifique du bâtiment. L'estimation des
performances de ces deux derniers éléments nécessite la modélisation de la tour de refroidissement
et de la distribution de la production frigorifique, réalisée par des ventilo-convecteurs. D'autre part,
le deuxième objectif de ce pilote est d'obtenir des mesures précises sur ce type d'installation, afin de
valider les différents modèles développés.
Ce chapitre présente donc la modélisation des différents éléments composant l'unité de
rafraîchissement solaire par absorption du laboratoire. Ensuite, les modèles sont, dans un premier
temps, validés individuellement grâce aux résultats expérimentaux obtenus sur l'installation. Puis, le
couplage des modèles est testé sur deux journées. Enfin, l'outil de modélisation d'unité de
rafraîchissement solaire est utilisé, afin de réaliser une étude de sensibilité et quantifier l'impact de
différentes améliorations ou dégradations de la configuration du pilote expérimental du laboratoire.
Par conséquent, les critères de performances définis dans le chapitre précédent, tels que les énergies
mises en jeu, le rendement des capteurs, le rendement du stockage, les COP solaire, thermique et
électrique, sont calculés et analysés suivant différentes configurations.
- 164 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
aéro
réfrigérant
Canalisation
Canalisation
Ventilo-
convecteur 2
Canalisation Canalisation Canalisation
Machine
Ballon à
absorption Ventilo-
de
rs
convecteur 1
te u
stockage
ap
ec
Canalisation
d
rafraîchi
a
(cellules
Ch
climatiques)
La figure 2 suivante présente le détail du champ de capteurs, qui possède des particuliarités du
fait de la conception technique des capteurs Tecnisun, intègrant des échangeurs entre les circuits
aller et retour.
- 165 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
Champ de capteurs
Canalisation
VIESSMAN TECNISUN
Ballon
Canalisation Canalisation
de
stockage
Canalisation
Figure 2 : Représentation détaillée des relations entre les éléments constitutifs du modèle du champ de capteurs
II.1. Canalisations
II.1.1. Modélisation
Les canalisations sont les éléments de base qui permettent la connexion des différents
éléments actifs du système. Il est possible d’évaluer simplement les déperditions de chaleur de la
canalisation, connaissant la résistance thermique de son enveloppe, la température ambiante et les
caractéristiques du flux d’eau entrant dans la canalisation (température et débit). L’inertie du tube
est remplacée par une masse d'eau équivalente, ajoutée à celle de l'eau. Par conséquent, la
modélisation de chacune des canalisations est réalisée grâce à l'application du premier principe de la
thermodynamique et en considérant que la température de sortie de la canalisation est égale à celle
de l'eau à l'intérieur,
Par exemple, dans le cas du circuit de distribution, c'est à dire réalisant la liaison entre l'évaporateur
de la machine et les ventilo-convecteurs, on obtient les équations suivantes :
• pour le circuit aller :
du aller distri
M aller distri ⋅ = Qaller distri + Wpertes charges + mevap ⋅ Cp eau ⋅ (Tentrée tube aller − Tsortie tube aller ) (1)
dt
• pour le circuit retour :
du retour distri
M retour distri ⋅ = Qretour distri + Wpertes charges + mevap ⋅ Cp eau ⋅ (Tentrée tube retour − Tsortie tube retour ) (2)
dt
- 166 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
La méthode utilisée pour estimer la quantité de chaleur échangée entre le fluide caloporteur
des différents circuits repose donc sur l'évaluation de la résistance thermique de chacune des
canalisations [1]. La figure 3 présente les résistances considérées pour chaque canalisation,
convection forcée du fluide interne (eau), conduction du tube (cuivre), conduction de l'isolant (gaine
isolante) et convection naturelle du fluide externe (air). Par conséquent, on en déduit l'expression du
flux de chaleur échangé entre le fluide caloporteur du circuit d'eau glacée et l'air extérieur suivante :
Teau aller − Text Teau aller − Text
Qaller distri = = (3)
Rtotale Rconv int + Rcond tube + Rcond isolant + Rconv ext
Soit :
Teau aller − Text
Qaller distri = (4)
r r
ln 2 ln 3
1 r1 r2 1
+ + +
2 ⋅ heau ⋅ π ⋅ r1 ⋅ L 2 ⋅ π ⋅ k tube ⋅ L 2 ⋅ π ⋅ k isolant ⋅ L 2 ⋅ hair ⋅ π ⋅ r3 ⋅ L
La méthode utilisée pour estimer l'énergie transmise au fluide caloporteur, par la circulation réalisée
par la pompe, est basé sur l'évaluation des pertes de charge et le débit volumique en considérant
l'expression suivante :
H m ⋅ ρ eau ⋅ g ⋅ Qv
Wpertes charges = (5)
η hydrau
Avec Hm les pertes de charge [m], ηeau la masse volumique du fluide caloporteur [kg/m3], g
l'accélération de la gravité [m/s2] et Qv le débit volumique [m3/s].
Afin de valider la modélisation choisie pour simuler le comportement des canalisations présentes
sur l'installation (circuit solaire, aéroréfrigérant et ventilo-convecteurs), une journée type de
fonctionnement a été sélectionnée parmi les essais réalisés sur le pilote expérimental. Les résultats
de simulation sont présentés dans le paragraphe suivant.
- 167 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
18 T [°C] 20 T [°C]
Expérimentale
17 Entrée 19
Simulées
16 18
15 17
Expérimentale Entrée Simulées
14 16
13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 18:00 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 18:00
Figure 4 : Comparaison entre les températures de sortie expérimentales et simulées des circuits aller et retour
d'eau glacée pour la journée du 2 juillet 2011
La figure 4 présente les évolutions des températures d'entrées et sorties des circuits d'eau
glacée aller et retour. Tout d'abord, on peut remarquer que les températures chutent à 13h20 lors du
démarrage de la machine. Puis, lorsque les ventilateurs des ventilo-convecteurs sont allumés ont
observe une augmentation qui dure tout au long de la journée. Le modèle parvient à réaliser une
estimation assez fidèle du comportement de cette canalisation.
II.2.1. Modélisation
La modélisation de chacun des capteurs est réalisée grâce à l'application du premier principe
de la thermodynamique et des hypothèses suivantes :
- 168 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
On obtient alors les équations suivantes dans le cas des capteurs Tecnisun :
du capt aller
M capt aller ⋅ = 0.5 ⋅ η capt ⋅ Φ reçu + Qéchangée + Wpertes charges + mcapt ⋅ Cp eau ⋅ (Te capt aller − Ts capt aller ) (6)
dt
du capt retour
M capt retour ⋅ = 0.5 ⋅η capt ⋅ Φ reçu − Qéchangée + Wpertes charges + mcapt ⋅ Cp eau ⋅ (Te capt retour − Ts capt retour ) (7)
dt
Du fait de la présence de l'échangeur interne à chaque capteur Tecnisun et de son montage, figure 5,
il a été choisi de considérer que 50% de l'énergie solaire captée était transmise au fluide caloporteur
circulant dans le tube aller et l'autre moitié à celui du tube retour.
Ensuite, comme la technologie Viessmann ne possède pas d'échangeur interne, on obtient les
relations suivantes :
du eau capt aller
M eau capt aller ⋅ = η capt ⋅ Φ reçu + Wpertes charges + mcapt ⋅ Cp eau ⋅ (Tentrée capt aller − Tsortie capt aller ) (8)
dt
du eau capt retour
M eau capt retour ⋅ = Wpertes charges + mcapt ⋅ Cp eau ⋅ (Tsortie capt retour − Tentrée capt retour ) (9)
dt
La puissance thermique reçue par les capteurs est modélisée par l'expression du rendement
des capteurs considérant les coefficients η0 (facteur optique du capteur), a1 et a2 (coefficients
relatifs aux pertes thermiques subies par le capteur) obtenus lors d'essais de certification et
renseignés par les deux constructeurs des capteurs utilisés sur l'installation [1, 2, 3, 4].
- 169 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
η capt = η 0 − a1 ⋅ − a2 ⋅ (10)
S capt ⋅ Φ reçu S capt ⋅ Φ reçu
Avec :
Tfluide [°C]: la température moyenne du fluide dans le capteur,
Tair ext [°C] : la température extérieure,
Φreçu [W/m²] : le rayonnement total incident sur la surface du capteur,
η0 [-] : le facteur optique,
a1 [W/m².K] : le coefficient de transmission thermique,
a2 [W/m².K²] : coefficient de perte du deuxième ordre,
Où :
β est l'angle d'incidence (angle entre un rayon incident et la normale à la surface),
θz est l'angle zénitale,
θ est l'inclinaison (angle entre la surface captatrice et le plan horizontal),
ρ est l’albédo (coefficient permettant de prendre en compte le pouvoir réfléchissant du sol).
Maintenant que le flux solaire reçu est estimé, il est nécessaire de modéliser celui échangé par
l'intermédiaire de l'échangeur de chaleur intégré aux capteurs Tecnisun. Come on peut le voir sur la
figure 5, il s'agit d'un échangeur coaxial. La relation utilisée pour estimer le flux échangé est la
suivante :
Qechangée = UScapt ⋅ ∆T = UScapt ⋅ (Tsortie aller − Tsortie retour ) (12)
- 170 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
Ces facteurs US dépendent de la surface d’échange et de la qualité du transfert thermique qui a lieu
au sein de l’échangeur. Ils ont été évalués à 250 W/K.
- 171 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
pic à pratiquement 950 W/m2. Ensuite, la figure 8 montre que le modèle estime assez bien les
performances du champ de capteurs total, car la puissance simulée est proche de celle obtenue
expérimentalement. L'écart relatif moyen, entre l'énergie solaire captée expérimentale et celle
simulée lors de cette journée, est de 3 %.
.
2 12
1000 E [W/m ] Qcapté [kW]
10
800
8
600
6
400
Global Diffus Reçu 4
Exp Sim
200 2
0 0
11:20 12:20 13:20 14:20 15:20 16:20 17:20 11:20 12:20 13:20 14:20 15:20 16:20 17:20
Figure 7 : Représentation des ensoleillements globaux, Figure 8 : Comparaison entre les puissances solaires
diffus et reçus par le champ de capteurs captées expérimentale et simlulée
La figure 9 permet d'observer que la température en sortie de champ de capteurs est bien
estimée par cette modélisation. Cette figure montre surtout que la température en milieu de champ
(sortie Viessmann) est également correctement prédite. À présent, comme la modélisation
fonctionne bien lorsqu'il s'agit d'une journée ensoleillée, elle va être testée sur une journée
présentant des passages nuageux durant la monté en température entre 12h et 14h 30.
90 100
50 60
11:20 12:20 13:20 14:20 15:20 16:20 17:20 11:20 12:20 13:20 14:20 15:20 16:20 17:20
Figure 9 : Comparaison entre les températures simuluées et expérimentales en sortie de champ de capteurs (à
gauche) et au milieu du champ de capteurs (à droite)
- 172 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
rayonnement était pourtant important lorsque les nuages ne se trouvaient pas dans l'alignement entre
le soleil et le champ de capteurs, avec des valeurs à plus de 1000 W/m2.
1200 2
E [W/m ] Global Diffus Reçu 100 T [°C]
1000
90
800
80
600
70 Tentrée 102 exp 102 sim
400
60
200
Heure
Heure
0 50
12:30 13:30 14:30 15:30 16:30 17:30 12:30 13:30 14:30 15:30 16:30 17:30
II.3.1. Modélisation
D'après les résultats expérimentaux observés dans le chapitre précédent, nous avons pu
remarquer que le ballon de stockage présentait une différence de température pouvant aller jusqu'à
5°C entre le haut et le bas en fonction du mode de fonctionnement. Ce phénomène est dû au tirage
d'eau destiné à être chauffé par les capteurs depuis le bas du ballon et réinjecté en haut de celui ci
mais aussi, à cause du circuit désorbeur, qui puise de l'eau chaude en haut, avant de la renvoyer plus
froide en bas du réservoir de stockage. Un modèle ne prenant pas en compte cette stratification
signifie qu'il considère une température homogène dans tout le ballon. C'est à dire que la
température des fluides caloporteurs allant vers les circuits capteurs et le désorbeur est égale, alors
qu'en réalité une différence existe réellement. Par conséquent, il a été décidé d'utiliser un modèle
stratifié unidimensionnel, afin d'estimer son comportement dans toutes les configurations
envisageables.
- 173 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
Le modèle utilisé est directement dérivé d'un modèle présent dans la bibliothèque du logiciel
de simulation TRNSYS (type 140/340) [6]. Il est tiré des travaux de Cynthia Ann Cruickshank [7,
8, 9] sur l'évaluation d'un réservoir de stockage thermique stratifié pour des applications de
chauffage solaire. Il s’agit d’un modèle de ballon stratifié à plusieurs paires d’entrées/sorties, qui est
adapté au système à modéliser. Ce modèle assimile le ballon à un cylindre droit de révolution à axe
vertical, entièrement rempli d’eau. Le volume d’eau est divisé en n strates horizontales de hauteurs
identiques, considérées à température homogène. Dans le cas présent, il a été choisi d'utiliser une
représentation par 4 strates, comme il y a quatre niveaux d'injection et/ou soutirage d'eau. Ces
strates sont numérotées de 1 à 4 du haut vers le bas (Figure 12). Plusieurs entrées/sorties permettent
d'injecter ou de soutirer de l’eau. Le phénomène de stratification est pris en compte en faisant
l’hypothèse que l’eau n’est pas brassée et que la température n’est homogène qu’au niveau d’une
strate.
Les phénomènes physiques pris en compte par le modèle sont :
• Les échanges de chaleur et d’eau par l’injection et le soutirage direct d’eau,
• Les échanges de chaleur par conduction à travers les différentes parois du ballon,
• Les échanges de chaleur par conduction entre strates adjacentes,
• Les échanges par convection forcée à l’intérieur du ballon.
L'écriture du modèle repose sur un certain nombre d'hypothèses, à savoir :
• la température et la densité du fluide dans chaque strate sont uniformes et constantes à
chaque pas de temps,
• la perte de chaleur vers l'extérieur de la cuve et la conduction dans les parois du réservoir est
suffisamment faible pour éviter la formation de gradients de température sur les deux autres
dimensions,
- 174 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
Le bilan sur la première strate, dans le cas d'un retour du fluide caloporteur du champ de capteurs en
position haute (au niveau de cette première strate) donne :
dT1
Vol1 ⋅ ρ eau ⋅ Cp eau ⋅ = Énergie emmagasinée par le volume d'eau de la strate
dt
mcapteurs ⋅ Cp eau ⋅ (Tsortie circuit capteurs − T1 ) Injection et soutirage d'eau (champ de capteurs)
(k eau + ∆k ) ⋅ S ballon
+ ⋅ (T2 − T1 ) Échanges par conduction entre strates
∆x
+ US1 ⋅ (Text − T1 ) Échanges par conduction à travers la paroi
- 175 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
- 176 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
.
90 T [°C] 10 Q [kW]
9 Exp Sim
8
80
7
6
70 5
4
213 exp 216 exp 3
60
215 exp 216 sim 2
1
Heure
50 0
12:45 13:45 14:45 15:45 16:45 17:45 12:45 13:45 14:45 15:45 16:45 17:45
Figure 14 : Comparaison entre les températures et puissances expérimentales et simulées du champ de capteurs
aux bornes du réservoir de stockage (11 jullet 2011)
.
90 T [°C] 15 Q [kW]
Exp Sim
12
80
9
70
6
Figure 15 : Comparaison entre les températures et puissances expérimentales et simulées du désorbeur aux
bornes du réservoir de stockage (11 jullet 2011)
- 177 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
très proche de la réalité. Les écarts relatifs moyens sont de 5 % pour la puissance du champ de
capteurs et de 2 % pour celle consommée par le desorbeur. Par conséquent, on en déduit que ce
modèle à quatre strates permet également une assez bonne prédiction des performances du réservoir
de stockage lorsque l'eau chaude solaire est injectée à un niveau plus bas que l'alimentation du
desorbeur.
.
90 T [°C] 12 Q [kW]
Exp Sim
85
10
80
75 8
70
6
65
60 4
55
213 exp 216 exp 2
50
215 exp 216 sim Heure
45 0
12:30 13:30 14:30 15:30 16:30 17:30 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00
Figure 16 : Comparaison entre les températures et puissances expérimentales et simulées du champ de capteurs
aux bornes du réservoir de stockage (1 août 2011)
.
90 T [°C] 14 Q [kW]
Exp Sim
85 12
80
10
75
70 8
65 6
60 4
55
213 exp 214 exp 2
50
215 exp 214 sim Heure
45 0
12:30 13:30 14:30 15:30 16:30 17:30 -213:00 14:00 15:00 16:00 17:00
Figure 17 : Comparaison entre les températures et puissances expérimentales et simulées du désorbeur aux
bornes du réservoir de stockage (1 août 2011)
Les modèles choisis pour simuler les performances du champ de capteurs et du ballon de
stockage ont été validés. Dorénavant, il est possible d'estimer la chaleur destinée à alimenter la
machine à absorption. Il reste maintenant à modéliser les deux autres circuits auxquels elle est
reliée.
- 178 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
II.4.1. Modélisation
La modélisation de chacun des échangeurs air/eau (aéro-réfrigérant et ventilo-convecteurs) est
réalisée grâce à l'application du premier principe de la thermodynamique et des hypothèses
suivantes :
• la température de sortie du fluide caloporteur est égale à celle de l'eau à l'intérieur du
de l'échangeur,
• la masse d'eau équivalente à la masse de l'échangeur est ajoutée à celle du fluide
caloporteur présente dans celui-ci.
On obtient alors l'équation suivante dans le cas de l'aéroréfrigérant :
du eau aero
M eau aero ⋅ = Qaero + Wpertes charges + mabs / cond ⋅ Cp eau ⋅ (Tentrée aero − Tsortie aero ) (16)
dt
1 − e (−C ⋅(1−e ))
( − NUT )
ε aéro = (19)
C
Avec
Cmin
C=
Cmax (20)
Cmin = mair ⋅ Cpair
(21)
- 179 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
La méthode utilisée pour évaluer la quantité de chaleur transférée par ces échangeurs de chaleur
air/eau (Qaéro et Qventilo-conv) repose sur la notion d’efficacité [11-12]. On déduit alors :
1 − e (−C ⋅(1−e ))
( − NUT )
Les expressions présentées peuvent également être écrites dans le cas des ventilo-convecteurs.
Par conséquent, on en déduit que le flux de chaleur échangé par chacun des ventilo-convecteurs
s'écrit :
1 − e (−C ⋅(1−e ))
( − NUT )
2 juillet 2011
La figure 18 présente les différentes températures du système ainsi que la puissance thermique
transférée à l'air grâce à l'aéro-réfrigérant. Tout d'abord, on peut remarquer que la température aux
bornes de la tour évolue même lorsque le fluide ne circule pas. Cette augmentation est due aux
apports solaires car à cette époque de l'année le soleil est au plus haut. Par conséquent, les cellules
- 180 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
climatiques ne sont pas assez hautes pour maintenir l'aéro réfrigérant à l'ombre. La modélisation
utilisée ne considère pas ce phénomène, c'est pourquoi on peut observer un écart dans ces
conditions. Par contre, lorsque la pompe démarre et que le fluide commence à circuler, on peut
noter une chute brutale de cette température. Par conséquent, seulement l'eau du circuit autour de la
mesure a été chauffé par le soleil (zone non isolé), l'information renvoyée par le thermocouple
n'était donc pas valable. Par contre, on peut remarquer à partir de ce moment là, que le modèle
estime très bien la température de sortie du fluide caloporteur. On obtient même seulement 1%
d'erreur moyenne relative entre les énergies de refroidissement expérimentales et simulées
évacuéeslors de cette journée. De plus, on peut noter que la tour de refroidissement permet
d'abaisser en moyenne la température du fluide caloporteur d'environ 5°C. On peut donc en déduire
que la modélisation choisie permet d'estimer assez bien le comportement de l'aéro-réfrigérant.
.
50 T [°C] 25 Q [kW] exp sim
Tentrée 202 exp Text 202 sim
45 20
40
15
35
10
30
25 5
Heure Heure
20 0
11:20 12:20 13:20 14:20 15:20 16:20 17:20 18:20 19:20 11:20 12:20 13:20 14:20 15:20 16:20 17:20 18:20 19:20
Figure 18 : Représentation des températures et puissances expérimentales et simulées aux bornes de l'aéro
réfrigérant pour la journée d'essai du 2 juillet 2011
- 181 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
caloporteurs ainsi que leur température d'entrée (capteur 203) et la température interieure de la
cellule climatique. Les sorties du modèle sont la température de l'eau en sortie de ventilo-
convecteur (simulation du capteur 204) et la température de l'air froid soufflé dans la pièce. Comme
les deux ventilo-convecteurs présentent un comportement similaire, seul les résultats obtenus dans
le cas du ventilo-convecteur de la cellule climatique 1 seront présentés dans ce qui suit.
2 juillet 2011
La figure 19 présente les différentes températures du système ainsi que la puissance thermique
cédée par l'air au fluide caloporteur circulant dans les ventilo-convecteurs. Tout d'abord, comme
dans le cas précédent, on peut remarquer que la température aux bornes du ventilo-convecteur
évolue même lorsque le fluide ne circule pas. Par contre, l'évolution est plus faible comme seul un
transfert convectif naturel avec l'air intérieur permet d'échauffer le fluide. On peut observer que le
modèle tend à égaler la température du fluide à celle de l'air plus vite que la mesure ne semble le
montrer. Lorsque la pompe commence à faire circuler le fluide caloporteur, on peut remarquer que
la température du fluide baisse très rapidement aux alentours de 11°C alors que la température de
l'air intérieure continue d'augmenter. Ensuite, lorsque les ventilateurs sont allumés, on peut
remarquer que la température de l'air diminue immédiatement pour tendre vers 24°C. De plus, on
peut noter que chaque ventilo-convecteur entraîne une élévation moyenne de la température entre
l'entrée et la sortie d'environ 3°C. On peut observer que toutes ces étapes ont été assez bien
représentées par le modèle. La comparaison entre les puissances cèdées par l'air et absorbée par
l'eau montre l'efficacité de cette modélisation. Même la phase d'arrêt est assez fidèlement
reproduite. L'écart relatif moyen calculé entre ces quantités de chaleur échangées lors de la journée
est inférieur à 2%. On peut donc en déduire que la modélisation choisie permet d'estimer assez bien
le comportement des ventilo-convecteurs.
.
40 T [°C] Tentrée 204 exp Tint 1 204 sim 5 Q [kW] exp sim
35 4
30
3
25
2
20
15 1
Heure Heure
10 0
11:20 12:20 13:20 14:20 15:20 16:20 17:20 18:20 19:20 11:20 12:20 13:20 14:20 15:20 16:20 17:20 18:20 19:20
Figure 19 : Représentation des températures et puissances expérimentales et simulées aux bornes du ventilo-
convecteur de la cellule climatique 1 pour la journée d'essai du 2 juillet 2011
- 182 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
15 Absorbeur/Condenseur
60
Absorbeur/Condenseur
40 10 Désorbeur
20 5
Evaporateur
Evaporateur
0 0
12:00 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 18:00 19:00 12:00 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 18:00 19:00
Figure 20 : Représentation des températures et puissances expérimentales et simulées aux bornes de la machine
à absorption pour la journée d'essai du 2 juillet 2011
- 183 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
2 2 T [°C]
1000 I [W/m ] T [°C] 27 1000 I [W/m ] 32
900 26 900
800 30
800
25
700 700 28
600 24 600
500 23 500 26
400 22 400
24
300 300
Globale Diffuse Extérieure 21 Globale Diffuse Extérieure
200 200 22
100 20 100
0 19 0 20
12:00 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 12:00 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00
Figure 21 : Conditions météorologiques des journées d'essais du 10 (à gauche) et 11 (à droite) août 2011
Les données d'entrée du modèle sont les ordres d'allumage des pompes de circulation des
différents circuits de fluide caloporteur (circuit desorbeur, absorbeur/condenseur et évaporateur), les
ensoleillements globaux et diffus du soleil, ainsi que les températures extérieures et intérieures des
cellules climatiques. Ces températures intérieures sont fournies dans la mesure où aucun couplage à
un modèle de bâtiment n'est réalisé, elles correpondent aux profils de charges de rafraîchissement.
10 août 2011
Cette journée d'essai a été réalisée suivant le protocole type, c'est-à-dire que la machine a
démarré lorsque la température en entrée de désorbeur était de 80 °C et les débits minimaux de la
- 184 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
machine étaient respectés (voir présentation de la machine Rotartica au chapitre II). De plus, les
débits des circuits du champ de capteurs, du désorbeur, du refroidissement et de l'eau glacée sont
respectivement de 16 L/min, 16 L/min, 33 L/min et 26 L/min. La pompe desorbeur démarre en
même temps que celle du champ de capteurs. Le démarrage de la pompe d'eau glacée entraîne
simultanément celui des ventilateurs des ventilo-convecteurs.
.
20 Ensoleillement 12 Q [kW] Expérimentales Simulées
[kW] Expérimentales Simulées
18 Reçu
16 10 Côté champs de capteurs
14 8
12
Capté
10 6 Côté désorbeur
8
6 4
4 2
Entré Expérimental Simulé
2
0 0
12:00 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 12:00 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00
Figure 22 : Comparaison entre les puissances solaires captées et les puissances aux bornes du réservoir de
stockage expérimentale et simulée (10 août 2011)
La Figure 22 présente les résultats de simulation obtenus avec le modèle couplé pour le
champ de capteurs. Tout d'abord, on peut remarquer que la puissance captée par le champ de
capteurs est bien estimée, seulement 2% d'écart relatif en moyenne. Puis, sur la figure de droite de
la figure 22, on peut noter que les puissances thermiques mises en jeux aux bornes du réservoir de
stockage sont également assez bien estimées.
.
Figure 23 : Comparaison entre les puissances expérimentale et simulée aux bornes de la machine, de l'aéro-
réfrigérant et des ventilo-convecteurs (10 août 2011)
- 185 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
l'energie restante dans le stock en fin d'essai avec 8% d'écart. Malgré les précédents écarts, la
chaleur consommée au désorbeur est bien estimée. Par contre, on peut observer que la production
frigorifique est inférieure de 1%. La sous évaluation de la captation solaire a pénalisé la machine,
c'est pourquoi l'énergie stockée en fin de journée est plus importante. Malgré tout, le comportement
de l'installation a été respecté car le rendement des capteurs a été évalué avec un écart de seulement
2%, le COPth de la machine à 1% près et le coefficient de performance solaire de l'installation avec
seulement 2% d'écart. Le modèle se comporte donc correctement et a su prédire les performances
du système avec une précision satisfaisante.
Tableau 1 : Comparaison entre les principaux indicateurs de performance expérimentaux et simulés obtenus lors
de cette journée du 10 août 2011
11 août 2011
Cette journée d'essai a été réalisée suivant le protocole modifié, c'est-à-dire que la machine
n'est autorisée à démarrer que lorsque la température en entrée de désorbeur est de 100 °C. D'autre
part, les débits volumiques des circuits du champ de capteurs, du desorbeur, du refroidissement et
d'eau glacée sont respectivement de 16 L/min, 16 L/min, 33 L/min et 26 L/min. La pompe
desorbeur démarre en même temps que celle du champ de capteurs. Le démarrage de la pompe eau
glacée entraîne simultanément celui des ventilateurs des ventilo-convecteurs.
.
Figure 24 : Comparaison entre les puissances solaires captées et les puissances aux bornes du réservoir de
stockage expérimentale et simulée (11 août 2011)
- 186 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
La Figure 24 présente les résultats de simulation obtenus avec le modèle couplé pour le
champ de capteurs. Tout d'abord, on peut remarquer que l'énergie captée par le champ de capteurs
est bien estimée, seulement 1% d'écart relatif en moyenne. Puis, sur la figure de droite de la figure
24, on peut noter que les puissances thermiques mises en jeux aux bornes du réservoir de stockage
sont également assez bien estimées.
.
.
20 Q [kW] Expérimentales 20 Q [kW] Expérimentales
Simulées Simulées
18 18
16 Absorbeur + Condenseur 16 Aéro-réfrigérant
14 14
12 12
10 Desorbeur 10
8 8
6 6 Ventilo-convecteurs
4 4
Evaporateur
2 2
0 0
12:00 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 12:00 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00
Figure 25 : Comparaison entre les puissances expérimentale et simulée aux bornes de la machine, de l'aéro-
réfrigérant et des ventilo-convecteurs (11 août 2011)
La Figure 25 présente les comparaisons entre les puissances simulées et expérimentales aux
bornes de la machine, de l'aéro-réfrigérant et des ventilo-convecteurs. Le Tableau 2 indique les
écarts relatifs observés entre les indicateurs de performances expérimentaux et simulés (Chapitre
III). De nouveau, on peut remarquer que l'écart le plus important est celui de l'energie restante dans
le stock en fin d'essai avec 8% d'écart. Les écarts se sont cumulés et la chaleur consommée au
désorbeur est encore sous-estimée. Par conséquent, la production frigorifique est inférieure à celle
mesuré expérimentalement lors de l'essai. Le comportement de la machine est bien respecté avec un
coefficient de performance simulé identique à la valeur expérimentale. Suite à ces premiers
résultats, on peut en déduire que le modèle se comporte relativement bien.
Tableau 2 : Comparaison entre les principaux indicateurs de performance expérimentaux et simulés obtenus lors
de cette journée du 11 août 2011
L'outil de modélisation présentant des résultats satisfaisants aux incertitudes près, une étude
de sensibilité des différents paramètres de l'installation est réalisée dans la partie suivante.
- 187 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
- 188 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
Tableau 3 : Synthèse des résultats de l'étude de sensibilité paramètrique sur le champ de capteurs
Tableau 4 : Synthèse des résultats de l'étude de sensibilité paramètrique sur le réservoir de stockage
- 189 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
efficacités ont été multipliées, puis divisées par deux. Tout d'abord, on peut remarquer que ces
modifications n'ont que très peu d'influence sur l'aéro-réfrigérant. Il est donc très probablement sur-
dimensionné. Ensuite, l'augmentation des performaces des ventilo-convecteurs a très peu d'effet sur
le comportement de l'installation. Par contre, la réduction de leur efficacité entraîne une baisse de la
production frigorifique de plus de 20%. Comme les ventilo-convecteurs sont moins efficaces, ils
produisent moins de froid et la machine génère alors de l'eau de plus en plus froide qui diminue ses
performances : le COPth est réduit de 17%. Le dimensionnement optimal des ventilo-convecteurs de
l'installatiopn est très probablement entre ces deux configurations.
Tableau 5 : Synthèse des résultats de l'étude de sensibilité paramètrique sur les échangeurs air/eau
IV. Conclusion
Dans ce chapitre, le développement d'un outil de modélisation d'unité de rafraîchissement
solaire a été présenté. Il est constitué de tous les sous-systèmes qui la compose :
Le champ de capteurs solaires,
Le réservoir de stockage,
L'aéro-réfrigérant,
Les ventilo-convecteurs,
La machine à absorption,
Toutes les canalisations qui relient ces composants entre eux.
Chacun d'entre eux a tout d'abord été modélisé et validé individuellement à partir des résultats
expérimentaux obtenus en régime transitoire sur notre installation. Ils ont tous conduit à des
résultats concluant. Leur couplage a donc été réalisé afin de construire un outil d'évalution des
performances d'un système de rafraîchissement solaire par absorption [13]. Les résultats de
- 190 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
simulation étant satisfaisants, une étude de sensibilité des paramètres a été entreprise afin
d'identifier des voies d'optimisation de l'installation expérimentale. La figure 26 reprend les
principaux résultats obtenus lors de celle-ci.
.
140 Q [kWh]
Reçue Captée Stockée Desorb Abs/cond Evap
120
100
80
+43% +32% -20% +20% +60% +2% -7% +4% -21%
60
40
20
0
référence + 6 m² + 6 m² + 100 L - 100 L sans Aéro plus Aéro moins Ventilo-conv Ventilo-conv
Viessmann Tecnisun stockage stockage stockage efficace efficace plus efficace moins
efficace
Suite aux résultats encouragants obtenus grâce au modèle, différentes perspectives ont été
envisagées pour compléter l'outil de modélisation d'unité de rafraîchissement solaire par absorption.
Lors de l'étude expérimentale de l'installation, le fonctionnement sans réservoir de stockage est
apparu comme une solution performante par temps ensoleillé. Les premiers travaux consisteront à
- 191 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
étudier l'influence d'une régulation sur le débit du circuit désorbeur pour travailler à charge partielle
lorsque l'ensoleillement est moins important, afin d'éviter l'arrêt de la machine par une température
en entrée de désorbeur trop faible. Ensuite, comme il a été observé que les performances
diminuaient avec la température d'alimentation du désorbeur, il a été envisagé d'étudier le couplage
d'un réservoir de stockage intégrant des matériaux à changement de phase. Un tel stockage
permettrait de réduire son volume et augmenterait très probablement les performances de
l'installation, si la température de fusion de ces matériaux est proche de la température du régime
nominal.
- 192 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
Références bibliographiques
[1] Michael J. Moran, Howard N. Shapiro, Bruce R. Munson, David P. DeWitt, Introduction to Thermal Systems
Engineering : Thermodynamics, Fluid Mechanics, and Heat Transfer, ISBN 0-471-20490-0, 2003 by John Wiley &
Sons, Inc,
[2] J. A. Duffie, W. A. Beckman, Solar engineering of thermal process, second editions, Wiley-Interscience
Publication, 1991,
[3] Site Internet de la société Tecnisun, http://www.tecnisun.com/
[4] Site Internet de la société Viessmann, http://www.viessmann.com/
[5] R. Petela, Engineering Thermodynamics of Thermal Radiation For Solar Power Utilization, Inc, ISBN: 978-0-07-
163963-7,
[6] TRNSYS, A Transient Simulation Program, Ver. 15, University of Wisconsin Solar Energy Laboratory, Madison,
WI, 2000,
[7] C. A. Cruickshank, Evaluation of s stratified multi-tank thermal storage for solar heating applications, Queen’s
University, Kingston, Ontario, Canada, June, 2009,
[8] C. A. Cruickshank, S. J. Harrison, Heat loss characteristics for a typical solar domestic hot water storage, Energy
and Buildings 42 (2010) 1703-1710,
[9] R.J. Shyu, J.Y. Lin, L.J. Fang, Thermal Analysis of Stratified Tanks, Transactions of the ASME Journal of Solar
Energy Engineering, Vol. 111, February 1989, pp. 55-61,
[10] B. J. Newton, Modelin of solar storage tank, Master of science at the University of Wisconsin-Madison, 1995,
[11] Jan F. Kreider, Handbook of heating, ventilation and air-conditioning, ISBN 0-8493-9584-4 (alk. paper), 2001,
[12] N. Chatagnon, M. Bachmann, Caractérisation technique de la machine à absorption solaire Rotartica en régime
dynamique - Phase 2, ANNEXE - Projet ABCLIMSOL WP1, H-E15-2009-02819-FR 1.0, 2 octobre 2009,
[13] G. Anies, P. Stouffs, J. Castaing-Lasvignottes, Modeling and experimental validation of a solar cooling installation,
accepté ECOS 2012 - International Conference on Efficiency, Cost, Optimization, Simulation and Environmental
Impact of Energy Systems, Perugia, Italy, June 26-29, 2012,
- 193 -
Modélisation d’une unité de rafraîchissement solaire
- 194 -
Conclusion générale
Conclusion générale
- 195 -
Conclusion générale
Le contexte climatique et énergétique actuel est responsable d'un regain d'intérêt pour le
rafraîchissement solaire des bâtiments ces dernières années, plus particulièrement envers les
systèmes de petites puissances (inférieure à 20 kW). La raison principale est le développement du
marché du résidentiel, ainsi que du petit et du moyen tertiaire, de part l'augmentation du niveau de
vie et de la demande en confort thermique des occupants. Les machines à absorption sont les
machines frigorifiques à sorption les plus présentes sur le marché du rafraîchissement solaire que ce
soit de petites ou grandes puissances (Chapitre I). Leur combinaison avec les capteurs solaires
thermiques plans et sous vides est assez bien connue dans le domaine des grosses installations.
Cependant, dans le cas des petits systèmes, le comportement instationnaire de ces machines n’est
pas encore bien connu du fait de tous les dynamiques influençant le fonctionnement de celles-ci,
comme la ressource solaire, les conditions environnementales et la charge frigorifique du bâtiment.
De plus, l’effort technique pour l’implantation d’une installation de rafraîchissement solaire est plus
élevé que pour un système conventionnel. Ceci provient à la fois de la mise en oeuvre de la partie
production d’énergie solaire (la production d’énergie n’étant pas incluse dans les éléments d’une
installation classique), et des besoins plus élevés en évacuation de chaleur, liés à l’utilisation de
groupes de froid à sorption. Le coût de certains composants est d’autre part encore assez élevé, le
niveau de production étant loin d’avoir atteint un stade de développement industriel important. Une
capitalisation d’expérience des fabricants, des bureaux d’études et des installateurs devrait
permettre une augmentation des performances et une diminution des coûts. Grâce à l’ensemble de
ces améliorations, les systèmes devraient atteindre, étape après étape, un coût global proche des
installations conventionnelles, tout en permettant une considérable économie d’énergie primaire,
contribuant ainsi aux objectifs de réduction des impacts environnementaux de la climatisation.
L'objectif de ce travail s'inscrit donc dans le cadre de cette capitalisation d'expérience. Les
compétences du laboratoire se situant dans la modélisation de systèmes énergétiques, notre objectif
consistait à résoudre la problématique sous jacente à l'optimisation d'une unité de rafraîchissement
solaire à absorption liquide. Il s'agissait d'être capable de connaître et prédire le comportement
transitoire du système dans son ensemble, lui-même induit par le caractère instationnaire du
fonctionnement de chacun des sous-systèmes et des sources/puits auxquels il est raccordé. Ce
travail a donc consisté à réaliser des modèles pour chacun des sous-systèmes de l'installation. La
plus grande inconnue était la modélisation transitoire des machines à absorption afin de caractériser
quatre machines du marché à partir de résultats expérimentaux obtenu sur banc d'essai. Une
méthode d'identification des paramètres caractéristiques des machines à absorption a donc été
développée.
- 196 -
Conclusion générale
Grâce aux résultats obtenus en régime permanent et transitoire, une nouvelle méthode de
modélisation basée sur les phénomènes physiques a ensuite été développée, afin de répondre aux
objectifs. Son principe repose sur l'utilisation de résultats en régime statique et dynamique. Deux
étapes permettent d'identifier, dans un premier temps, les paramètres dimensionnels (facteurs US,
efficacité d'échangeur interne et débit de solution diluée) [3, 4, 5, 6, 7], puis dans un deuxième
temps, les différentes inerties mises en jeu au sein des machines (masse des échangeurs, volume de
solution et stratégie de contrôle commande), grâce aux résultats obtenus sous conditions
dynamiques contrôlées [8, 9]. Cette méthode a également pu être appliquée sur une machine
installée à l'Île de la Réunion et utilisée pour rafraîchir des salles de cours. Les résultats obtenus ont
permis de déduire que cette méthode de modélisation pouvait être appliquée à partir de résultats
expérimentaux obtenus dans des conditions réelles de fonctionnement [10], sans passage sur banc
d'essai au préalable. Les modèles phénoménologiques statiques et dynamiques de chacune des
machines étudiées, c'est à dire Rotartica (4,5 kW), Sonnenklima (10 kW), EAW Schüco LB 15 (15
kW) et EAW Schüco LB 30 (30kW), ont donc été réalisés. La méthode conduit à des modèles
permettant une très bonne estimation des performances en régime permanent et du comportement
en régime transitoire (écart relatif moyen inférieur à 5% pour les trois puissances mises en jeu aux
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Conclusion générale
Indicateurs Qsol Qcapt Qstock Qdesorb Qabs/cond Qevap Wélec ηcapt COPsol COPth COPélec
de
performance kWh kWh kWh kWh kWh kWh kWh - - - -
Moyenne 99.6 47.1 13.2 33.2 51.5 20.2 13.8 0.47 0.20 0.61 1.46
- 198 -
Conclusion générale
de rafraîchissement solaire. Il est constitué de tous les sous-systèmes qui la compose, c'est à dire le
champ de capteurs solaires, le réservoir de stockage, l'aéro-réfrigérant, les ventilo-convecteurs, la
machine à absorption et toutes les canalisations reliant ces différents composants entre eux. Chaque
modèle de sous système a été modélisé et validé individuellement à partir des résultats obtenus en
régime transitoire sur l'installation du laboratoire. Conduisant tous à des résultats de simulation
assez fidèles, leur couplage a été réalisé afin de construire un outil d'évalution des performances
d'un système de rafraîchissement solaire par absorption [11]. Les résultats de simulation étant
satisfaisants, une étude de sensibilité des paramètres a été entreprise afin d'identifier des voies
d'amélioration de l'installation expérimentale. Le champ de capteurs s'étant rélévé un peu sous-
dimensionné, la première étude a été d'augmenter la surface de celui-ci. Il a été montré qu'une
augmentation de la surface permettait d'augmenter la production frigorifique de manière
significative. Ensuite, la possibilité de fonctionner sans stockage a été testée à l'aide de cet outil afin
de quantifier l'impact de cette modification sur les performances de l'installation par rapport à la
configuration avec réservoir de stockage. Il s'est avéré que la production frigorifique a été
augmentée de 60% pour la date choisie. Ensuite, l'étude de sensibilité réalisée sur l'aéro-réfrigérant
nous a permis de conclure qu'il était surdimensionné. Lorsque la même modification a été apportée
aux ventilo-convecteurs, aucune amélioration n'a été observée lorsque son efficacité a été
augmentée. Par contre, on a pu observer que la production frigorifique a diminuée avec celle de
l'efficacité des ventilo-convecteurs.
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Conclusion générale
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Conclusion générale
Références Bibliographiques
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Résumé
Le rafraîchissement solaire constitue une alternative intéressante à la climatisation réalisée au moyen de machines
frigorifiques à compression mécanique de vapeur dont l’alimentation est électrique. Parmi les différentes solutions
susceptibles de convenir, l’utilisation d’un cycle frigorifique tri-therme permet une valorisation de chaleur solaire en
énergie frigorifique et constitue une voie prometteuse. Cependant, la variabilité des conditions aux limites
(météorologiques notamment) et de ses influences temporelles sur le comportement global rend, à ce jour, très difficile,
l’évaluation des performances énergétiques du système et plus encore son dimensionnement optimal, compte tenu de
l’absence de moyen d’investigation.
Cette thèse introduit la problématique du sujet et analyse les différentes technologies de rafraîchissement solaire
envisageables à l'heure actuelle, afin d'expliquer la forte prépondérance des systèmes à absorption. Ensuite, pour
répondre au problème, une nouvelle méthode de modélisation de ces machines permettant la prédiction des
performances en régime transitoire est introduite et appliquée à quatre machines du marché. Puis, une installation pilote
de rafraîchissement solaire est présentée dans le but d'analyser et de comprendre son comportement dynamique, afin
d'identifier des voies d'optimisation. Enfin, les résultats expérimentaux de cette installation sont utilisés dans le but de
développer et valider un outil complet d'analyse et d'optimisation des performances, c'est à dire depuis le champ de
capteurs jusqu'à la distribution de froid. Cet outil de modélisation de systèmes de rafraîchissement solaire pourra ensuite
être valorisé par la mise au point d'une méthodologie d'aide au dimensionnement de ce type d'installation, destiné au
décideur ou à l'ingénieur.
Mots clés : rafraîchissement solaire, absorption, modélisation, statique, dynamique, validation expérimentale.
Abstract
The general context of the thesis is the solar cooling. This is an interesting alternative to conventional air conditioning
systems, that is to say systems using mechanical vapour compression from electric power. Among the various solutions
that may be suitable, the use of a refrigeration tri-thermal cycle is a promising issue. However, given the lack of means
of investigation, the variability of the boundary conditions (including weather) and its temporal influences on the
overall behaviour makes it very difficult, to evaluate the energy performance of the system nowadays, and even more
difficult its optimal sizing.
This thesis introduces the issue of the subject and analyzes the different state-of-the-art solar cooling technologies in
order to explain the strong predominance of absorption systems. Then, to address the problem, a new method of
modelling of these machines for the prediction of transient performance is introduced and applied to four machines on
the market. Then, a solar cooling pilot is presented in order to analyze and understand its dynamic behaviour, to identify
ways of optimization. Finally, the experimental results of this plant are used in order to develop and validate a complete
analysis and performance optimization methodology, i.e. from the collector field to the cooling distribution. This
modelling tool for solar cooling systems can then be enhanced by the development of a methodology to help the design
of this type of installation, for the decision maker or for the engineer.
Key words: solar air-conditioning, absorption chiller, modeling, steady state, dynamic, experimental validation.