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@Nocturne : Tu renvoie l'ascenseur à GuitarShop alors ?

Tom Frager : Voilà, ils nous accompagnent tout au long de l'année, donc on était content de faire
partie des artistes qui viennent leur renvoyer la belle en venant jouer pour cette occasion, donc voilà
c'est l'anniversaire de GuitarShop donc on est là.

@N : Tu as donc des liens privilégiés avec GuitarShop coté matériel ?

T : Ouais tout à fait, on a une aide matériel, on consomme beaucoup de petits matériels comme les
cordes de guitares etc, mais aussi du matériel un peu plus important moi je passe par GuitarShop
pour toute mes guitares par exemple.

@N : Pour passer dans le vif du sujet, tu as auto-produit ton dernier album, est-ce que c'est prendre
des risques ?

T : Oui forcément, c'est vrai que quand on produit son album on est jamais certain que ça va
marcher alors on investi beaucoup de temps et d'énergie. On y mets des moyens, on est pas sûr que
ça va marcher.
On a fait un premier album avec Gwayav' le groupe qui m'accompagne encore aujourd'hui qui a
bien cartonné dans notre région mais qui a jamais été signé en major, et le deuxième album Better
Days lui a été produit également mais il a été signé ensuite en distribution avec des majors et du
coup il a cartonné.

@N : Pour le prochain album, auto production ou pas ?

T : Oui également, je pense comme Better Days , en licence avec major vraisemblablement l'AZ le
label d'Universal avec qui on travaille déjà.

@N : Qu'est-ce que ca t'apporte de travailler en auto-production ?

T : Ca nous apporte essentiellement la liberté de faire ce qu'on aime réellement, on va dire loin des
contraintes d'un directeur artistique. On fait les choix nous mêmes, on s'oriente musicalement et
artistiquement vers ce qu'on veut faire et ça, ça n'a pas de prix. On fait de la musique pour pouvoir
dire ce qu'on veut de la manière dont qu'on veut.

@N : Economiquement c'est pas difficile à gérer ça ?

T : Economiquement ca été très difficile pendant longtemps parce que on a vraiment connu la galère
du musicien sur la route, on s'est forgés sur des petits festivals de reggae, on a joué dans tous les
bars un peu branché surf de la côte.
Moi je viens de ce milieu là donc effectivement on avait des portes qui s'ouvraient, et après plus de
600 concerts comme ça on a enfin signé avec un tourneur, les morceaux sont rentrés en radio
forcément ensuite c'est plus facile et on apprécie d'autant mieux quand on a connu la galère d'être
sur des belles scènes avec du bon matos.

@N : Quelle est ta couleur musicale ?


T : Moi j'aime mélanger les genres, il y a une touche de reggae clairement qui prédomine, mais je
ne cherche pas à faire du reggae 'roots', j'ai pas envie de faire ce que font déjà très bien les
jamaïcains ou les africains, j'aime le reggae donc je l'utilise mais j'aime le mélanger à d'autres
influences qui me branche comme la musique folk, j'aime beaucoup la folk, Bob Dylan, Ben
Harper.
Et j'adore le rock je le mélange et je fais des chansons ensuite qui sont le résultat de toutes ces
influences.

@N : Tu as beaucoup voyagé, qu'est-ce que ça apporte à ta musique ?

T : Déjà voyager, avant d'apporter à la musique ça apporte à n'importe quel l'homme. D'aller
rencontrer des cultures différentes, voir comment ça se passe ailleurs, et moi tout ces voyages m'ont
permis de recontrer des gens, et c'est toutes ces rencontres qui m'inspirent au quotidien, je prend un
peu de toutes ces rencontres et de toutes ces cultures.
Comme j'ai grandi en Afrique pendant 10 ans, en Guadeloupe pendant 10 ans, j'ai beaucoup voyagé
dans des pays anglophone aussi, Australie, Etats-Unis, pour le suf avec l'équipe de France, j'ai
ramené pleins d'histoires à raconter, et c'est en musique que je le fais.

N : Quelle culture t'as marquée durant ces voyages ?

T : Humainement j'adore l'Indonésie, j'y suis allé plusieurs fois. L'Afrique et l'Asie en règle générale
sont vraiment deux continents qui me fascinent, deux continents extrêmement puissant je trouve.
Et d'un point de vue musical les caraïbes m'ont beaucoup inspirés, j'ai grandi en Guadeloupe
pendant 10 ans et j'y retourne tous les ans depuis, j'ai ma famille là-bas, la musique afro-caribéenne
en règle générale.

@N : Tu as beaucoup de succès, la notoriété t'as t'elle changée ?

T : Je crois pas qu'elle m'est changée fondamentalement, parce que j'ai connu ça j'avais déjà la
trentaine, si j'avais connu ça à 18 ans peut-être que j'aurais pété les plombs et j'aurais été sur un
nuage et tout, mais là je garde bien les pieds sur terres. J'ai un entourage qui m'aide beaucoup aussi
à rester dans les valeurs les plus importantes. La famille, les potes et les choses simples en fait. Moi
je ne suis pas du tout attiré par le bling-bling, par les soirées jet-set parisiennes, c'est pas du tout
mon truc, moi je suis bien quand je vais surfer avec mes potes à Cap Breton et dans un mode de vie
plutôt simple, plutôt cool. Mon emploi du temps à changé lui pour le coup. J'arrête pas de courir
partout pour jouer faire de la promo et tout.

N : 600 concerts tu l'as dit ça forge une réputation scénique, mais ça use non ?

T : Oui la tournée c'est fatiguant, quand les dates sont rapprochées c'est pas évident d'être sur scène
tout les soirs et de donner tous les soirs autant et comme il le faut on en a envie donc donne le max.
Mais voilà là j'ai 90 concerts cette année, là on a terminé la tournée et puis on est entrain de
preparer le prochain album qui sortira au printemps prochain et du coup ça me permet de me poser
un peu, de revenir à de l'écriture, à de la composition, et d'être un peu plus à la maison aussi.

@N : Et ce nouvel album alors, il y aura un virage artistique ou c'est dans la contuinité ?

T : C'est dans la continuité parce que déjà dans l'album Better Days qui est sorti il y a un an on
mélangeait beaucoup de choses. Si on écoute l'album dans sa globalité y'a un morceau comme Lady
Melody qui est très populaire, reggae un peu pop, et il y a des morceaux qui n'ont rien à voir,
beaucoup plus folk, des parties plus funk, beaucoup de choses déjà, un jazz manouche, donc en fait
je vais continuer de mélanger un peu tous les styles que j'aime pour faire quelque chose de métissé.
Je veux faire un album dans lequel on voyage vraiment d'un titre à l'autre, et j'ai pas envie qu'on l'ai
l'impression d'écouter chaque fois la même chanson, ce que j'aime c'est surprendre d'un titre à
l'autre, et proposer des univers différent, comme si on passait pays à un autre.

N : Cette idée de patchwork qui ressemble un peu avec ton idée de voyage tout ça ?

T : Ouais voilà je suppose que ca se fait malgré moi, et j'essaie d'être le plus cohérent avec moi
même, déjà si on arrive à être avec soi même on se ment pas et on ment pas aux autres. On peut
continuer à être soi même avec le public. Je vais continuer à faire ce que j'aime et aller piocher dans
tout ce que j'aime pour faire ma petite sauce créole.

@N : Sur scène comment adaptes-tu les chansons ?

T : Les versions live sont plus pechues, l'interêt d'un live c'est aussi de ne pas retrouver le même
chose que sur l'album, sinon ça sert à rien.
Le but c'est que les gens viennent en live, reconnaissent cette chanson et se disent « Ah ouais je
connais cette chanson » et qu'ils soient surpris par la version qu'on leurs propose.

@N : Votre meilleur concert ?

T : J'ai été agréablement surpris par l'ambiance dans le nord de la France, on m'avait dis que dans le
Nord c'était chaud et effectivement c'était vraiment très chaud.
Après effectivement dès qu'on passe dans le Sud-Ouest c'est notre région, alors y'a du public qui
vient nous écouter, mais vraiment le plus beau concert de l'année c'est sans doute l'île Maurice et
l'île de la Réunion, on a joué dans le stade à la Réunion, il y avait 3000 personnes, ça c'était
inoubliable.

N : Le pire ?

T : Le pire ça devait être « rires » ça je ne sais pas que t'en penses Jeanine (la choriste) mais c'était
peut-être à Bordeaux, à Tatry, le son était « rires » le son était vraiment difficile

JEANINE : Ou la côte d'Ivoire.

T : Ouais ou la côte d'Ivoire, on avait joué là-bas sur la plage, y'avait vachement de public c'était
vachement sympa mais la technique suivait pas. Du coup on a joué avec un son pas très bon. Mais
ça reste pas un si mauvais souvenir, c'était quand même vraiment sympa de jouer avec autant de
monde sur la plage. Y'a toujours des concerts meilleurs et des moins bons, mais c'est toujours du
plaisir.

@N : Tu écoutes quoi en ce moment ?

T : ?ACHAT?, Ben l'Oncle Soul, Tété, j'aime beaucoup Tété. Je reviens souvent à des trucs qui
datent un peu. Les Fugges, Bob (Dylan), un groupe californien que j'adore Sublime qui est vraiment
une influence majeure pour moi, parce que justement ils mélangent reggae et rock.
Patrice qui a joué là hier soir je crois, vraiment vraiment pleins de choses, Norah Jones, Police...

@N : Y'a cette culture des voyages et est-ce que ça marche à l'étranger alors ?

T : Ouais ça marche pas mal au Portugal, à Gersay, super accueuil à Ericeira et du fait que je chante
aussi pas mal en anglais c'est clair que ca permet d'ouvrir les frontières, plus facilement que quand
on chante qu'en français. Comme en plus j'évolue dans un milieu assez anglophone le milieu du surf
on est souvent emmené à jouer pour des compétitions de surfs, beaucoup d'américains, d'australiens.

N : Alors vous avez arrêté le surf ?

T : Non, j'ai arrêté les compétitions.

@N : Ca ne te manque pas ?

T : Non pas spécialement parce que j'avais fais le tour de la question, j'en ai bouffé pendant 10 ans
de la compétition, j'ai fais le circuit pro européen donc voilà j'ai fais de bons résultats. Je crois que
je suis allé loin par rapport à ce que je suis capable de faire.
Quand j'ai décidé d'arrêté j'ai vraiment décidé de passer à autre chose, je voulais vraiment garder le
surf comme un plaisir pur et simple, dans lequel je me réfugie quand j'ai fini mes tournées.
Je vais surfer tranquille pour décompresser, me ressourcer me recentrer. Mais j'arrêterais jamais le
surf c'est sûr, ça fait partie de mon équilibre.

N : Question plus politique, qu'est-ce que tu penses d'Hadopi ?

T : C'est la loi sur le téléchargement là ?


Ben je pense que de toutes façons il faut trouver un moyen de contrôle. Je sais pas si elle est
adaptée, mais je sais qu'il faut penser aux artistes. On peut pas prendre le travail des gens sans
trouver un manière de les rémunérer. Réaliser un album c'est énormément de temps, d'énergie, de
réflexion et quand ça marche et que ça plait aux gens, que ça plait à des milliers ou des millions de
gens je trouve que l'artiste qui a autant travaillé mérite de pouvoir vivre de son boulot. On donne
gratuitement l'accès à tout le monde, on peut pas en vouloir aux gens de prendre, on peut pas
demander d'aller pays alors que c'est gratuit. Le problème c'est le fait de rendre accessible, c'est un
long débat, c'est une question difficile, les données sont tellement différentes aujourd'hui d'il y a 10
ans qu'il faut s'adapter, mais je sais pas de quelle manière, ça me paraît compliqué quand même.

@N :Ce soir il y a Richie Kotzen, Eiffel, Metisolea et Rendez-Vous tu as quels liens avec eux ?

T : Ouais, je connais déjà le pianiste de Metisolea qui joue également dans ma formation, leurs
cuivres aussi travaillent sur mon prochain album. Je suis impatient de les écouter sur scène.
Je connais Richie de réputation, je sais que c'est un guitariste extraordinaire. Eiffel, c'est
emblématique à Bordeaux, c'est le groupe de rock bordelais du moment, je trouve qu'ils sortent
vraiment du lot. Et Rendez-Vous c'est le groupe de Guillaume de Guitar-Shop, j'ai déjà écouté un
peu, ça a l'air bien sympa, donc ravi de partager la scène avec tous ces groupes, très honoré aussi, et
c'est cool de tous les rencontrer, pouvoir parler et échanger avec eux.

@N :Tu as eu une ascension assez fulgurante notamment grâce à Lady Mélodie, ça ne t'as pas
choqué de passer de petites salles, à de plus grandes comme celle-ci ?

T : On avait fait quelques grandes salles quand même, on avait jouer aux Francofolies à La Rochelle
et à de gros festivals. En première partie d'Alpha Blondie, de Patrice aussi, donc on était préparé,
contrairement à ce que les gens pensent on a fait une tournée dans des salles pas si grande que ça,
on a fait de très beau festivals avec 15000 personnes ou on partageait l'affiche avec d'autres artistes.
On a fait le choix de faire plutôt des salles de 1000 personnes, justement pour rester plutôt dans un
créneau un peu plus proche du public, on voulait pas faire de concert de masse devant 15000
personnes, on voulait vraiment aller dans des salles ou des artistes rock, hip-pop ou reggae se
produisent.

@N : Quelque chose de plus authentique ?


T : Oui, authentique, plus dans un délire de vrai live et pas jouer dans des salles des fêtes et des
choses comme ça. Ca était une ascension incroyable et un vrai carton avec Lady Mélodie, en même
temps Lady Mélodie est pas franchement la chanson qui reflète le mieux ce qu'on fait. C'est un peu
à double tranchant quoi, ça à cartonné en radio, ça l'avantage de nous avoir fait connaître du grand
public, n'importe quel artiste en a besoin, et je suis très content de voir les gamins chanter sur Lady
Mélodie. A côté de ça j'essaie de montrer aux gens qu'on est un vrai groupe de scène et qu'on est
plus dans un registre ska, reggae, rock.

N : Vous ne voulez pas qu'on vous résume à Lady Mélodie ?

T : Je veux surtout pas qu'on me résume à Lady Mélodie et à un artiste NRJ, j'écoute pas du tout
NRJ par exemple, mais bon je suis bien content qu'ils aient diffusé mon titre.

N : Ca vous a aidé malgré tout.

T : Ca m'a beaucoup aidé oui.

N : Et si c'était à refaire ?

T : Ah oui, sans hésiter, faut pas regretter ce qui est populaire. Le public se l'approprie et y'a pleins
de gens qui rêvent de faire une chanson de l'été que tout le monde va chanter et n'y arrivent jamais.
Moi je l'ai fait sans trop me rendre compte, je savais que je faisais une chanson plus commerciale de
ce que je faisais d'habitude, j'en avais conscience quoi. Mais je me suis dis que ça va être un moyen
pour moi...

N : … de te faire découvrir ?

T : Oui voilà, de faire parler de moi et du coup d'en faire bénéficier tous mes musciens, tous les gars
qui bossent avec moi profitent de cette ascension parcequ'on joue plus et dans de meilleures
conditions, c'est ce qu'on veut. Et après sur scène on montre ce qu'on est réellement et sur le reste de
l'album il reste pleins de choses à découvrir. Mais c'est vrai que pour les ¾ des gens qui me croisent
dans la rue c'est « Ah Tom Frager c'est Lady Melodie, elle est dans ma tête» direct quoi.

@N : Tom Frager reste encore un artiste à découvrir alors ?

T : Oui je crois qu'il y a encore pas mal de boulot pour montrer aux gens qui on est réellement, c'est
pour ça que le prochain album justement je l'oriente vers quelque chose de plus mature, il y a du
temps qui a passé depuis. Lady Mélodie l'air de rien je l'ai écrite y'a déjà plus de 3 ans même si elle
est sortie y'a 1 an et demi, voilà depuis j'ai appris beaucoup de choses j'ai envie de dire d'autres
choses.

@N : Tu as mûri ?

T : Sans doute oui, ça fait 10 ans que je fais du son et j'ai appris à me connaître musicalement, à
savoir ce que je veux vraiment, dire et faire, et ça se fait pas du jour au lendemain, mais je regrette
pas du tout, si il fallait le refaire je le referai, au contraire même, je suis plutôt ému quand je vois 10
000 gamins qui chantent Lady Mélodie, c'est génial de voir ça.

N : Content d'apporter quelquechose à ses gens ?

T : Voilà bien sûr.


Mais je vais tous faire pour montrer aux gens que ma musique se résume pas à un single.
N : C'est quoi votre jeu de scène ?

T : Comme d'hab' c'est à dire qu'on rentre de façon assez spontanée.


On a tournée cette année avec des décors, et tout un jeu de scène qu'on a pas ce soir parcequ'on est
plus sur notre tournée. Ce soir on remonte sur scène après avoir arrête la tournée, on va vraiment la
jouée décontracte, à la cool et spontanée avec les gens, simplement prendre du plaisir sur scène et
en donner le maximum.

@N : Le mot de la fin ?

T : Je remercie simplement les gens qui nous soutiennent, qui nous ont soutenus quand on était
Gwayav' le groupe à la base et qui on suivi le mouvement quand j'ai signé qu'on est devenu « Tom
Frager et Gwayav' » et qui on compris qu'on est toujours une bande de potes sur la route qu'on
s'éclate et que c'est pas parcequ'on joue le jeu des médias qu'on a changé au fond on est exactement
les mêmes, et puis pour vu que ça dure !

@N : Je te rassure tu fais pas bling-bling.

T : Ah ben non, justement ça me tiens à coeur de ne pas changer, de toute façon si je changeais
on me taperait sur les doigts, le frangin, la maman, tout le monde. Pour ça j'ai un entourage très
important, la famille, les potes, qui compte pour moi pour affronter toute cette médiatisation il a
fallu être solide à un moment donné, c'était un peu perturbant au départ.
Finalement je pense que la meilleure manière d'affronter tout ça c'est de le prendre un peu comme
un jeu, et de se dire que « ppf » ça peut s'arrêter demain, moi je prends du plaisir à faire de la
musique et c'est pour ça que je suis là. Je pourrais pas plaire à tout le monde de toute façon alors si
déjà si je suis en accord avec moi même et avec les gens qui comptent pour moi et que je fais ce que
j'aime alors c'est cool.

@N : Tu as reussi alors ? Faire plaisir aux gens et faire ce que tu aimes.

T : Exactement, je remercie tous gens qui me soutiennent parce que c'est grâce à eux que je peux
faire ce que j'aime.

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