Beruflich Dokumente
Kultur Dokumente
La globalisation financière est le nom donné à des transformations qui ont affecté
les principes de fonctionnement de la finance. Ce sont des transformations très
profondes qui associent étroitement la libéralisation des systèmes financiers nationaux et
l'intégration internationale.
La finance de marché, tournée vers l'appréciation des prix d'actifs, stimule des forces
procycliques dans la formation de la demande globale. En revanche, l'exigence de
rendement financier exerce une pression sur l'offre globale qui la rend plus flexible. Il
s'ensuit que l'inflation, conventionnellement mesurée par l'augmentation de l'indice des
1
Les accords de Bretton Woods, issus de la conférence de Bretton Woods qui s'est tenue au Mount
Washington Hotel, à Bretton Woods, dans le New Hampshire, du 1er au 22 juillet 1944, sont des accords
économiques ayant dessiné les grandes lignes du système financier international mis en place après 1944.
prix à la consommation, ne se manifeste que d'une manière très atténuée et retardée dans
le cycle conjoncturel.
Du côté des ménages, dans la phase montante du prix des actifs financiers, la richesse
s'accroît relativement au revenu disponible. Les ménages peuvent réaliser leur objectif
patrimonial en épargnant moins, voire obtenir des plus-values d'aubaine si les prix des
actifs augmentent plus vite qu'ils ne l'avaient anticipé. Ils peuvent aussi s'endetter contre
la garantie de leur enrichissement financier pour accroître leur consommation et réaliser
des plus-values pour des dépenses exceptionnelles. La demande globale, lorsqu'elle est
tirée par la consommation qui en est la composante principale, est procyclique (elle
amplifie le cycle économique). En effet, le dynamisme de la consommation permet aux
entreprises de réaliser les profits qui soutiennent la hausse des prix d'actifs. En retour, la
hausse de ceux-ci accentue la pression de la demande au lieu de la freiner, le contraire
de ce que faisait l'inflation des biens dans l'ancien régime de croissance.
Du côté des entreprises, la norme de rendement des fonds propres, comme contrainte
prioritaire à respecter dans le capitalisme patrimonial, provoque une économie de capital
productif dans le long terme et rend l'investissement des entreprises très cyclique.
2
MICHEL AGLIETTA, Globalisation financière,2000. P.52-67
Les raisons de l'ouverture financière
À la fin des années soixante-dix, l'Argentine et le Chili avaient fait une tentative
avortée et ruineuse de libéralisation financière. Hormis ces cas isolés, l'endettement
international des pays en développement suite aux chocs pétroliers avait été le fait des
états ou d'agents garantis par les états. Cette dette souveraine a subi une crise de
solvabilité à partir de 1982. Elle fut gérée par rééchelonnement dans le cadre des plans
de redressement mis au point avec le concours du FMI3. Celui-ci établit une doctrine
macro-économique uniforme pour satisfaire le service de la dette. Le transfert des
devises aux créanciers devait être réalisé par la combinaison de taux de change réels
compétitifs et d'une gestion rigoureuse des finances publiques pour obtenir des balances
courantes excédentaires. Mais cette doctrine rencontra des difficultés d'application
considérables. La dépréciation du taux de change favorisait les rentes dans les secteurs
protégés de l'économie. Elle entretenait l'inflation qui était amplifiée par les conflits de
répartition exacerbés par la rigueur budgétaire. La spirale de la dévaluation et de
l'inflation entraînait les pays dans des programmes successifs et toujours aussi peu
convaincants de stabilisation. La croissance était étouffée et le poids de la dette
extérieure continuait à s'alourdir.
Les travaux d’un certain nombre d’auteurs comme (Bakaert et Harvey (1995,1997),
Hardouvelis et al (2002), Bhattacharya et Daouk (2001) et Adler et Qi (2003) ont
arbitrairement retenu quelques variables financières et macro-économique dans la
modélisation du degré d’intégration, mais n’ont pas formellement testé leur impact sur le
degré d’intégration.
Ces travaux ont étudié le mot d’intégration financière d’un point de vue strictement
individuel c’est-à-dire le niveau d’intégration dépend des caractéristiques spécifiques à
chaque pays.
Les facteurs déterminants de l’intégration internationale des marchés boursiers. En
effets les interactions entre le marché financier et le reste de l’économie permettent de retenir
un grand nombre de facteurs susceptibles d’affecter le degré d’intégration internationale.
On peut regrouper les facteurs d’intégration financière internationale en 2 groupes : les
facteurs locaux, les facteurs globaux.
– Le ratio commerce extérieur (M° + X °) /PIB traduit l’intégration d’un pays donné
dans l’économie mondiale et son développement macro- économique.
– Une meilleure intégration économique conduirait à une meilleure intégration
financière, car Une bonne ouverture d’une économie au commerce extérieur acquiert
la confiance des décideurs et des investisseurs internationaux et attire des fonds
étrangers.
– Plus le marché est ouvert au commerce extérieur, plus son degré d’intégration
attendu est élevé.
Les flux des capitaux étrangers peuvent affecter la dynamique des marchés boursiers.
En outre on peut dire que l’ouverture aux capitaux internationaux améliore l’efficacité
du système financier et permet l’arrivée d’investisseurs et d’arbitrages étrangers ce qui permet
la réduction des écarts des prix à la suite des opérations d’arbitrages.
L’intégration financière internationale est un processus graduel dont la vitesse dépend
du cadre réglementaire en matière de mouvement des capitaux et de la situation particulière
de chaque marché national.
Nous distinguons deux variables pour mesurer l’influence des actifs étrangers sur le processus
de l’intégration financière internationale :
De ce fait une forte volatilité des taux de change peut entraîner la segmentation du marché
boursier.
Taux d’intérêt
a.4 L’inflation
– Le taux d’inflation locale : selon Adler et Dunes (1983), Cooper et Kaplanis (1994) et
Lewis (1999), plus les taux d’inflation sont élevés, moins les investisseurs investissent
internationalement, ce qui explique le lien négatif entre l’inflation et l’intégration financière
internationale.
– La croissance de la production industrielle : plusieurs travaux théoriques et empiriques
montrent l’existence d’un lien positif entre la croissance économique et la performance des
marchés financiers.
Les investisseurs globaux visent les marchés des pays qui enregistrent des taux de croissance
élevés, et ceci permet de réduire les écarts des prix et donc d’améliorer l’intégration de ces
marchés dans le marché mondial.
Ces taux affectent l’allocation internationale des capitaux et motivent les opérations
d’arbitrage international. Une baisse des taux d’intégration internationale augmente les
mouvements de capitaux vers les marchés des pays émergents. On s’attend alors à une
relation négative entre l’évolution des taux d’intérêt mondiaux et l’intégration financière.
Mais dans ce cadre il faut marquer qu’une faible croissance de la production industrielle
des pays développés augmente les mouvements internationaux de capitaux en destination des
pays émergents ce qui implique la relation négative entre la croissance dans les pays
industrialisés et l’intégration des marchés boursiers des marchés émergents.
c) Pour les opérateurs de marché : on met l’accent ici que l’efficacité de toutes les actions
des autorités économiques et monétaires dépend du niveau de l’intégration financière.
Bibliographie
AGLIETTA M., Macroéconomie financière, 2e éd, La Découverte, 1998.