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8-9 | 2000 :
Femmes en migrations
Migrantes et mouvements de femmes
J B
p. 67-85
Texte intégral
1 La migration féminine est reconnue, depuis assez peu de temps, comme un des faits
de société majeurs, bien que nos connaissances restent fragmentaires. Si, dans les
années soixante-dix, elle était admise en Amérique Latine — dont les grandes villes
recevaient un nombre très important de jeunes femmes rurales (3,8 millions entre 1960
et 1970) à tel point que la sex-ratio en était inversée — on continuait à la nier dans les
villes africaines par exemple au nom de la « solidarité » familiale, mais aussi sous l’effet
du stéréotype de la femme économiquement inactive et dépendante. Lorsque Michèle
Fiéloux et moi-même avons écrit notre livre en 19831, nous avons jugé nécessaire de
consacrer un chapitre à la migration malgré la rareté des données, au vu de
l’importance des phénomènes socio-économiques qu’il impliquait en aval et en amont :
crises agricoles, développement de l’économie informelle, augmentation du nombre de
femmes chefs de famille, féminisation de la pauvreté, etc.
2 Mon travail de terrain dans la périphérie de São Paulo2 m’a fait côtoyer presque
exclusivement des femmes migrantes de première génération, tous âges confondus.
Toutes pauvres, presque toutes peu alphabétisées, sans qualification professionnelle et
beaucoup d’entre elles chefs de famille, de facto et de jure. Elles constituaient une
catégorie spécifique puisque toutes faisaient partie d’un mouvement populaire, en y
participant de façon plus ou moins active.
3 C’est en me fondant sur ma connaissance de cette catégorie que je voudrais tenter de
montrer l’ensemble des éléments matériels, culturels, psychologiques qui informent
l’expérience humaine de la migration, accompagnée d’un processus d’objectivation et
débouchant, pour certaines, sur la prise de conscience d’une nouvelle identité sexuée.
Construction fragile il est vrai, mais non éphémère, d’autant plus qu’elle se renforce par
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L’arrivée
4 L’arrivée à São Paulo, mégalopole d’environ 16 millions habitants, est un choc, un
traumatisme dont beaucoup se souviennent encore avec frayeur bien des années plus
tard. Après 10 ou 30 heures d’autocar, seul mode de transport puisqu’il n’y a pas de
train, la personne débarque à la gare routière, située non loin du centre de São Paulo,
énorme caravansérail débordant de gens, de bruit et d’agitation, où certaines formalités
administratives doivent être accomplies. Ceci fait, la femme, seule ou accompagnée
d’enfants (il est fréquent qu’une très jeune fille soit confiée, par sa famille, à une
accompagnatrice) doit alors, avec ses bagages, se rendre à l’adresse, souvent incertaine,
qu’on lui a donnée — laquelle est presque toujours situé dans une lointaine banlieue
(plus ou moins 60 km entre la gare routière et les quartiers de la périphérie). En effet, la
migrante sera toujours accueillie par quelqu’un : membre plus ou moins éloigné de la
famille, amie personnelle ou de la famille. Il faut trouver où l'adresse est située,
comment y aller, par bus, métro ou les deux, et puis il faut marcher un peu au hasard ;
la signalisation des rues dans les favelas étant presque inexistante, on ne peut compter
que sur la gentillesse de ceux qui y habitent pour découvrir, enfin, une pauvre baraque,
en dur ou en matériaux de récupération, où habite le cousin Alfredo ou la senhora
Amandina4. On a faim, souvent on a froid car le climat de São Paulo est nettement plus
froid que celui du Nordeste d’où l’on arrive. Les récits que j’ai recueillis témoignent
d’une confusion et d’un effroi difficilement exprimables. Il faut aussi imaginer
l’intérieur démuni de ces cabanes et penser que la réception n’est pas forcément très
joyeuse ; accueillir de nouvelles personnes, fussent-elles de la famille, pose aux pauvres
des problèmes économiques ardus que la tendresse ou la solidarité ne peuvent résoudre
facilement.
5 À partir de ce moment, il faut très vite s’organiser pour la survie — c’est ce mot qui
s’impose — c’est-à-dire trouver absolument un travail, quel qu’il soit, et peut-être un
logement si celui de l’hôte est trop exigu pour que la coexistence puisse durer. C’est la
première confrontation des rêves qui accompagnent forcément toute migration à la
réalité de la pauvreté urbaine, confrontation qui se répétera fréquemment lors
d’occasions diverses.
6 La phase de séparation, inhérente à tout rituel d’initiation5, est achevée. On peut en
mesurer quelque peu la brutalité, brutalité non recherchée mais induite par la situation
matérielle des uns et des autres.
Le travail
7 La recherche du travail est soutenue, guidée par les réseaux de solidarité, elle n’en est
pas moins, dans la majorité des cas, extrêmement difficile.
8 Pour les jeunes filles, il y a, avec un peu de chance, un travail en usine ou en
entreprise. Elles y gagneront, à travail égal, un plus petit salaire car, pendant un an au
moins elles seront considérées comme apprenties. Ou bien, elles trouveront une place
de domestique à domicile ; elles résolvent ainsi le problème du logement, même si les
conditions sont loin d’être satisfaisantes : qui n’a vu dans ces appartements bourgeois
de 400 à 600 m2 le tout petit espace souvent non aéré que les architectes ont réservé à
la domesticité ? Elles seront également nourries, parfois après et plus mal que le chien
(ce type de récit circule de manière si récurrente qu’il est malaisé de faire la part entre
le bricolage mythique nécessairement à l’œuvre et la réalité, mais je dois dire qu’une
femme m’a fait ce récit avec un tel réalisme que je n’ai pu que la croire).
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Le temps et l’espace
12 Dans l’optique de cet article où l’on s’efforce de montrer les éléments qui ébranlent
les fondements de la première identité, il n’est pas inutile de dire quelques mots sur le
temps et l’espace qui structurent la personnalité et qui subissent, par la migration, de
profondes transformations. Pour confirmer notre propos, citons les jésuites qui
réussirent à briser la culture traditionnelle de certains groupes d’Indiens en les
obligeant à changer complètement l’inscription de leurs villages dans l’espace.
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13 Ces femmes migrantes arrivent de la campagne où l’espace est largement ouvert, avec
des limites naturelles — collines, rivières, arbres, champs cultivés d’espèces différentes
— avec ses repères matériels, affectifs, symboliques ; on peut dire que l’espace en tant
que tel est apaisé. À ces mots libres, ouverts, illimités, répondent ceux de la ville,
fermée, entièrement occupée, emplie d’obstacles qui le morcellent et le complexifient.
Les déplacements qui se faisaient à pied, tranquillement, doivent s’effectuer par
autobus dans une atmosphère de lutte et d’agressivité (nombre et passages insuffisants
par rapport à la demande, vols et violence).
14 Quant au temps, rythmé par les saisons, les récoltes, il devient haché, brisé au
quotidien par les obligations domestiques et professionnelles qui entrent souvent en
conflit avec d’autres obligations comme les horaires des crèches, des écoles (par demi-
journée au Brésil), les visites à l’hôpital ou au poste de santé liées à des attentes
interminables.
L’environnement socioculturel
15 La société brésilienne est une société patriarcale et machiste. Les femmes qui arrivent
de leurs campagnes (principalement le Minas Gerais, le Nordeste) sont des femmes
soumises à la volonté du père, de l’oncle, du mari et tutti quanti ; elles arrivent à São
Paulo dans un monde où l’oppression en ce qui concerne les jeunes filles ne se
manifeste pas de façon aussi directe. Bien sûr, les schèmes culturels de l’autorité restent
sourdement actifs dans leur esprit et même dans leur corps puisqu’ils fondent leur
identité, mais ils ne sont plus réactivés avec la même intensité, les principaux agents
étant absents. Reste ce que l’on pourrait appeler les intermédiaires, c’est-à-dire les
hommes qu’elles fréquentent et/ou affrontent dans des situations diverses,
professionnelles et quotidiennes.
16 L’autorité s’éloigne de ses bases juridiques, le juridique étant ici entendu comme ce
qui justifie l’ensemble des normes et des valeurs qui façonnent la vie de tous les jours.
En effet, que voient-elles dans leurs divers environnements ? Des hommes au chômage,
réalité antinomique du travail agricole, que leurs compagnes portent à bout de bras et
de courage, des femmes qui vivent avec un homme sans être mariées, des femmes qui
ont préféré divorcer (ce qui est infiniment plus facile en ville) ou qui ont préféré, plus
simplement, « renvoyer » leurs hommes qui buvaient, les battaient et n’apportaient
aucun soutien économique, pour assumer seules leur vie et celle de leurs enfants quand
elles en ont. Elles regardent également des feuilletons6 qui racontent des histoires
d’émancipation féminine — parfois même des histoires d’homosexualité entre femmes.
Elles entendent des femmes, leurs voisines, leurs collègues, dénigrer et critiquer
l’autorité des hommes de manière souvent vindicative.
17 Tout cela, sans aucun doute, ne fait pas disparaître les petits chefs, les patrons, les
violeurs, mais tout cela permet que se mette en place progressivement une certaine
relativité.
18 Il y a aussi ces postes de police munis d’une antenne « femme » pour recevoir leurs
plaintes, poursuivre leurs agresseurs, il y a les collectifs d’avocats qui les informent et se
battent pour elles bénévolement, les associations qui les accueillent et les conseillent, il
y a plus simplement les femmes que l’on côtoie qui racontent ces incroyables histoires
de rébellion individuelle.
19 On le comprend, la migration introduit une discontinuité des horizons mentaux,
riche de possibilités de transformation. Dans cet environnement vécu plus ou moins
intensément les repères culturels, les valeurs, les normes qui réglementent les relations
de genre se fragilisent et vacillent. À partir de là ce sont les hasards de la vie personnelle
mais aussi la personnalité qui établiront des comportements proches ou plus éloignés
de l’héritage culturel. C’est également à partir de là que cette « mobilité intérieure »,
c’est-à-dire une certaine forme d’autonomie et de liberté, peut s’exercer. Par exemple,
les migrantes accèdent à une certaine maîtrise de leur corps et de leur fécondité ; en
une génération, le nombre d’enfants par femme est passé d’une moyenne de 9 à un peu
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le leader aux réunions officielles avec les autorités (plus la réunion est prévue avec des
personnes importantes plus les hommes y vont en nombre égal à celui des femmes, les
deux restants muets en grande partie durant la réunion, se contentant d’approuver le
leader) mais aussi pour préparer l’assemblée générale mensuelle. Pendant ces
assemblées, les comportements sont bien différenciés, les hommes s’emparant du
micro avec un plaisir évident alors que les femmes demeurent souvent silencieuses,
souriant entre elles de la conduite masculine. Néanmoins, dans le cas d’un problème
important, si elles jugent les discours masculins peu pertinents, elles savent très bien
parler au micro, exposer leur position avec passion et convaincre leur auditoire. Lors
des manifestations publiques de revendication, les hommes et les femmes exécutent
plus ou moins les mêmes tâches, mais s’il s’agit d’établir le contact avec un journaliste
ou une personnalité ou de parler à la foule, les hommes sont toujours les premiers à se
présenter — ce qui ne veut pas dire que ce soit eux qui l’emportent. Par contre, lorsqu’il
s’agit de prendre une décision fondamentale pour le succès de leur cause, les hommes
nous l’avons déjà dit restent souvent en retrait dans des positions timides et normatives
alors que les femmes préconisent, avec succès soulignons-le, des solutions
politiquement audacieuses et efficaces (pour obtenir leur terre les hommes préfèrent
envoyer une pétition écrite au maire et les femmes envahir la terre ; ce sont elles qui
auront gain de cause). Dans la vie quotidienne du mouvement, ce petit groupe
entretient des relations conviviales, amicales même ; on boit et on mange ensemble et
la division traditionnelle du travail peut être assez souvent modifiée (un homme fera la
cuisine pendant qu’une femme terminera un travail au bureau ou encore un homme,
houspillé par quelques femmes, se résoudra à balayer). En résumé, durant la phase de
lutte, l’agressivité des relations de genre diminue, des changements s’esquissent et
parfois s’imposent dans la répartition des rôles sexuels, donnant aux femmes la
possibilité de s’approprier un certain espace public dans la parole et la prise de décision
et permettant à quelques-unes de devenir des personnalités ou des leaders reconnues.
Cela les entraîne à changer plus fermement les représentations qu’elles ont d’elles-
mêmes, à jeter un nouveau regard plus distancié, plus objectif, puisque séparé du foyer
et renforcé par celui de leurs compagnes, sur l’injustice des relations hommes-femmes
mais également sur les possibilités de la transformer.
25 Après la lutte, lorsqu’elle est victorieuse, la construction des maisons commence.
Toutes et tous doivent y participer de manière égale, soit seize heures par semaine
exécutées durant les week-ends. Les groupes mixtes de travail technique (fondations,
maçonnerie, charpente, plomberie etc.) sont invariablement dirigés par des hommes,
même s’ils n’ont pas de compétence particulière et même si les femmes sont
majoritaires et travaillent aussi bien, parfois mieux qu’eux. La lutte pour le « pouvoir »
est vive, accompagnée d’un discours méprisant et dévalorisant pour le travail des
femmes, en dépit de toutes les évidences. L’agressivité masculine, implicite et peut-être
masquée au cours de la lutte, éclate explicitement lors de la phase de construction car,
selon mon hypothèse, cette dernière met en jeu, de façon radicale cette fois, la légitimité
culturelle de la division du travail selon laquelle les travaux du bâtiment, relevant des
compétences « naturelles » des hommes, sont de toute éternité leur apanage. Quelques
autres signes permettent de vérifier que les relations de genre redeviennent plus
rigides : les fonctions du chantier liées à la cuisine collective, à la garde des enfants, au
secrétariat sont autoritairement et selon la tradition culturelle confiées aux femmes
avec l’habituelle déqualification qui s’y attache. Dans le mouvement que j’ai étudié10,
beaucoup de disputes, parfois graves, éclatèrent11 au cours desquelles les hommes
allèrent jusqu’à tenter de « délégitimer » les tâches des femmes, disant qu’elles « ne
méritaient pas leurs maisons ». Dans ces cas, la femme accusée soutenue par ses
compagnes se défendait bec et ongles, sans manquer de souligner avec violence les
défauts masculins, car avoir appris à travailler dans un chantier de construction leur
montre concrètement qu’une femme peut faire n’importe quel travail, même ceux
considérés comme uniquement du ressort des hommes. « Mes camarades de travail me
demandent souvent ce que je fais le dimanche et je dis : je suis dans l’équipe de
maçonnerie. Qu’est-ce que c’est ça ? Pour ceux qui ne savent pas, la maçonnerie, c’est
poser des parpaings. Moi je trouve que c’est formidable12. »
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26 On peut faire l’analogie avec le double mouvement qui accompagne les révolutions et
les guerres ; les femmes, acceptées et nécessaires pour la lutte, sont ensuite rejetées,
mais dans ce cas précis elles ne sont mises de côté que sur le plan symbolique des
conduites verbales puisqu’elles participent majoritairement avec les hommes aux
mêmes travaux. Ces situations ont fourni aux femmes une autre occasion encore plus
évidente de percevoir et de critiquer, souvent radicalement, l’oppression dans laquelle
les relations de genre les enfermaient ; il suffit de voir le nombre de séparations et de
divorces qui se produisirent pendant le chantier.
27 « Il y avait des jours où après le travail, j’arrivais tellement fatiguée à la maison que je
n’avais même pas le courage de prendre ma douche. Physiquement j’étais crevée mais
psychologiquement j’étais très bien. On dirait un rêve. Je suis très heureuse parce que
j’ai conquis beaucoup de choses y compris ma conscience. Je n’avais jamais pensé avant
que je pouvais être la femme que je suis maintenant13. »
28 Pendant la lutte, les femmes peuvent penser qu’elles sont et agissent comme les
hommes, alors que pendant la construction elles doivent comprendre qu’elles
travaillent comme les hommes — situation nouvelle pour elles, habituées à la maison à
une division du travail rigoureuse — mais qu’elles ne sont plus comme eux. Le passage
des femmes de l’égalité-parole à l’égalité-faire semble constituer pour les hommes un
seuil de transgression à ne pas franchir. Pour les nombreuses femmes qui revendiquent
être devenues, grâce à la participation au mouvement, « des personnes » ayant des
droits et des devoirs, l’injustice et l’inacceptabilité des rapports sociaux de sexe est
devenue une évidence.
29 On peut mesurer facilement l’énorme distance — celle là non mesurable en
kilomètres, en verstes ou en lieues — qui sépare la migrante nouvellement arrivée
encore enserrée dans sa prison de subordination et cette femme qui, après des années
d’épreuves peut s’écrier « j’ai appris que j’étais un être humain, que je peux avoir tout ce
que je veux, transport, santé, habitation… » La mobilité matérielle, support de la
mobilité intérieure, a facilité cette transformation. En reprenant l’image de l’initiation,
on peut dire que la personne réintègre son milieu, dotée dans ce cas d’une nouvelle
identité sexuelle dont les paramètres de soumission et de subordination ont cessé de
constituer le noyau essentiel et dynamique.
Notes
1 Les femmes du Tiers-monde, Travail et Quotidien, Jeanne Bisilliat, Michèle Fiéloux, 2e édition
1992, l’Harmattan.
2 De 1986 à 1991, 1993.
3 Les femmes dans les sociétés du Sud : la cassure du savoir, Thèse d'État, 1996.
4 La coutume brésilienne qui consiste à très peu utiliser le patronyme ne fait qu’accentuer les
difficultés pour identifier un Alfredo parmi des dizaines.
5 Dans un rituel d’initiation, le futur initié est d’abord séparé de son milieu habituel pour y être
progressivement réintégré en tant que personne nouvelle.
6 La télévision est omniprésente au Brésil, que ce soit dans les foyers urbains ou ruraux.
7 Ce qui suit est fondé sur les mouvements populaires d’habitation qui se sont développés à partir
des années quatre-vingt et avec lesquels j’ai travaillé à São Paulo.
8 Selon Aristote, ce sont les esclaves et les femmes qui doivent exécuter ces nécessités
élémentaires afin de laisser le temps aux citoyens de se consacrer aux affaires publiques.
9 Ces mouvements sont plus structurés que les mouvements de revendication de l’eau ou de
l’électricité et durent plus longtemps, entre 3 et 5 ans, puisqu’ils induisent la construction d’un
certain nombre de maisons.
10 Mouvement d’habitation de Vila Remo, zone sud de São Paulo.
11 Jeanne Bisilliat, La Construction Populaire : une expérience à São Paulo. Karthala-Orstom,
1995.
12 Une femme du mouvement de Vila Remo qui a participé au chantier de construction de 191
maisons.
13 Idem.
14 Parole d’une femme de Diadema, périphérie sud de São Paulo.
15 Françoise Héritier, Masculin/Féminin la pensée de la différence, Odile Jacob, 1991.
16 Idem.
17 Des recommandations internationales de plus en plus nombreuses sont faites pour tenter
d’obliger les hommes à exercer leurs responsabilités familiales.
18 Constatation que le leader populaire de Vila Remo me fit un jour non sans étonnement,
avouant même son incompréhension.
Référence électronique
Jeanne Bisilliat, « Migration féminine comme parcours initiatique », Les cahiers du CEDREF [En
ligne], 8-9 | 2000, mis en ligne le 19 août 2009, consulté le 09 décembre 2019. URL :
http://journals.openedition.org/cedref/188
https://journals.openedition.org/cedref/188 8/9
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Auteur
Jeanne Bisilliat
Anthropologue
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