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Le réflectomètre ou OTDR contient : une diode laser qui envoie des impulsions dans la
liaison à étudier (nous parlerons de la puissance émise en dBm) ; un récepteur composé
d'une photodiode et d'un amplificateur qui observe la lumière parcourant la liaison dans le
sens inverse de la propagation de l'impulsion (nous parlerons de puissance rétrodiffusée en
dBm) ; un coupleur qui permet de séparer la puissance émise et la puissance rétrodiffusée ;
une base de temps qui permet de piloter l'affichage de la puissance rétrodiffusée en fonction
du temps.
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La méthode de localisation des pertes est une méthode temporelle. Le signal reçu à l'instant
t1 provient de l'obstacle situé à la distance d1. t1 est égal à deux fois d1 divisé par v. v est la
vitesse de propagation dans la fibre optique. v est le rapport entre la célérité et n, (n ou IR,
indice de réfraction de la fibre optique). Le réflectomètre convertit l'axe temps en axe
distance, en multipliant l'axe temporel par c divisé par n, divisé par 2.
Attention à bien paramétrer n dans l'OTDR. Si cette valeur est fausse, les distances sont
fausses.
L'axe vertical peut également s'appeler atténuation. Dans ce cas, l'unité sera le dB. Le point
de départ à d = 0 m correspondra à l'atténuation 0 dB. L'atténuation augmentera tout le long
de la liaison optique.
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Comment obtenir un tracé de réflectométrie ?
Une liaison optique comprend des sections de fibres optiques, mais également des
connecteurs, des coupleurs, des épissures, des connecteurs d'extrémité qui sont appelés
événements.
Nous allons étudier le comportement de la liaison optique comprenant des sections de fibres
optiques, une épissure par fusion et un connecteur.
Si nous zoomons sur le cœur pour observer la propagation de la puissance émise, nous
allons pouvoir obtenir le tracé de la puissance rétrodiffusée en fonction de la distance.
L'atténuation dans la fibre est principalement liée à la diffusion de Rayleigh. Comme vu au
chapitre 1, ce phénomène est dû à la structure hétérogène dans le cœur de la fibre et se
traduit par la propagation d'une petite partie de la puissance incidente dans toutes les
directions, dont une partie est rétrodiffusée.
Lors du passage au niveau d'un connecteur, plus précisément d'un raccord avec deux
connecteurs ou au passage d'une épissure mécanique, il apparaît une discontinuité de
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variations d'indice de réfraction appelé n ou IR, qui provoque une réflexion. Nous avons donc
une puissance émise, une puissance réfléchie et une puissance transmise.
La puissance réfléchie va entraîner une atténuation plus importante que pour un événement
non réfléchissant, va s'ajouter à la puissance rétrodiffusée sous forme de la hauteur d'un pic
appelé pic de Fresnel ou réflexion de Fresnel ou événement réfléchissant, va saturer la
photodiode et l'amplificateur de l'OTDR pendant un certain temps, ce qui se traduit par une
certaine distance et donc largeur sur le tracé. La hauteur et la largeur de l'événement
réfléchissant seront caractérisées par la mesure de réflectance. Cette zone réfléchissante
s'appelle dead zone ou zone morte ou zone aveugle, dans lequel l'appareil ne pourra pas
distinguer deux événements proches. Cette zone est d'autant plus large que la puissance
émise par l'OTDR est importante.
La fin de fibre est un événement avec un fort pic de Fresnel, puisque l'indice n passera de
l'ordre de 1,46 pour le cœur d'une fibre optique en silice à environ 1 pour l'air. Après la fin de
la fibre apparaît le bruit de l'appareil.
Dans ce cours, nous allons analyser un tracé de réflectométrie appelé également courbe de
rétrodiffusion. Pour cela, nous allons détailler chaque information du tracé pour retrouver les
sections de fibres, les connecteurs, les épissures et les coupleurs ; et pouvoir mesurer les
distances, les atténuations et les réflectances.
Etude du tracé
Nous reprenons la liaison présentée dans le cours précédent avec les sections de fibres et
les différents événements comme les connecteurs, les coupleurs, les épissures. Nous
plaçons l’OTDR d'un côté de la liaison, une fois l'OTDR paramétré, nous lançons l'acquisition
à 1310 nm et 1550 nm.
Nous avons les événements non réfléchissants, sans pic, comme les épissures par fusion,
ces événements non réfléchissants n’ont qu'une atténuation ; l'atténuation est égale 10 log
de la puissance avant l'événement sur la puissance après l’événement. Pour cela, l'appareil
fait une mesure à 5 points : 2 points pour mesurer la pente avant l’événement, 2 points pour
mesurer la pente après l'événement et 1 point pour mesurer l'écart juste au début de
l'événement, l'écart entre les deux pentes. Exemple d'ordre de grandeur typique d'une
atténuation d’épissures : 0,07 dB.
Nous avons les pic de Fresnel ou réflexions de Fresnel, qui sont des événements
réfléchissants liés à une discontinuité d'indice de réfraction ; c'est le cas pour un connecteur,
une épissure mécanique, une fin de fibre. La puissance réfléchie, provoquée par cette
discontinuité, s'ajoute à la puissance rétrodiffusée sous forme de la hauteur d'un pic. Elle
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sature la photodiode et l’amplificateur de l’OTDR pendant un certain temps, ce qui se traduit
par une certaine distance sur le tracé. Cette zone s'appelle dead zone ou zone morte ou
zone aveugle.
Ces événements réfléchissants ont donc une atténuation, une réflectance et une zone
aveugle. Comme précédemment, l'atténuation s'affiche avec un décrochage sur la pente,
elle se mesure de la même manière que pour une épissure, elle est toutefois plus importante
car elle est liée à la puissance réfléchie en retour. L'atténuation est égale 10 log de la
puissance incidente sur puissance incidente moins puissance réfléchie. Exemple d'ordre de
grandeur typique : une atténuation d'un connecteur bleu monomode SC-PC est de 0,35 dB,
l’atténuation d’un connecteur vert monomode SC/APC est de l’ordre de 0,25 dB. La
réflectance caractérise la hauteur et la largeur du pic. R, réflectance, égale 10 log de
puissance réfléchie sur puissance incidente. La réflectance est liée au coefficient de
rétrodiffusion k de la fibre, à la largeur de l'impulsion émise et à la hauteur du pic. Pour une
même largeur d'impulsions donc même puissance émise, un événement de coefficient de
réflectance R de - 50 dB, a une hauteur de pic plus élevée qu'un événement de coefficient R
- 60 dB et garde une même largeur de pic. Exemple d'ordre de grandeur typique : une
réflectance d’un connecteur SC-PC est de - 55 dB, a une hauteur de pic plus élevée qu'un
connecteur SC/APC de réflectance - 65 dB. Pour une même réflectance d’un événement
mais avec une impulsion plus large donc une puissance émise plus importante, le pic sera
plus large et moins haut. Dans la zone aveugle, l’OTDR ne peut pas faire de mesures, il ne
peut pas observer d'autres événements. La largeur de cette zone dépend de la largeur
d'impulsions émises et de la quantité de puissance réfléchie, donc de la réflectance de
l'événement. Donc, plus la zone est large et plus il est difficile de séparer deux événements
proches. La résolution de mesures qui est le pouvoir de séparer deux événements proches
est alors plus faible, voire insuffisante pour détecter un événement proche ou pour
caractériser correctement un événement proche. Nous distinguons le pouvoir séparateur en
événement PSE et le pouvoir séparateur en atténuation PSA.
Etude de tracé
Nous avons les pics de début et les pics de fin de fibre. Nous ne pouvons pas mesurer
correctement les atténuations pour ces pics.
Nous pouvons ainsi repérer sur le tracé la liaison optique à étudier avec ces connecteurs
d'extrémité.
Nous avons les événements de type coupleur optique, que nous pouvons repérer sur le
tracé, car ces événements ont une forte atténuation. Il s'agit de coupleurs optiques de
puissance, un coupleur 1 : 2 divise la puissance par 2 et a donc une atténuation de l'ordre de
grandeur de 3,5 dB. Un coupleur 1/8 a une atténuation de 9,9 dB. Ce sont ces événements
fortement atténuants qui vont limiter la longueur d'une liaison PON, comme vu dans le
chapitre 3.
Nous avons les événements de type courbure, appelés également contraintes, que nous
pouvons repérer uniquement si nous superposons deux tracés à deux longueurs d'onde
différentes, exemple 1310 nm, en gris ; et 1550 nm, en rouge. En effet, une atténuation de
courbure augmente fortement quand la longueur d'onde augmente. Pour un même
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événement, si l'écart d'atténuation entre les tracés est supérieur à 0,5 dB pour une fibre
G152D ou 0,1 dB pour une fibre G157A2, cela montre la présence d'une contrainte : macro-
courbure, non-respect du rayon de courbure ; ou microcourbure, pincement de la liaison
optique.
Parfois, il apparaît des sauts positifs, c'est-à-dire des gains et non des atténuations. C'est le
cas d'une épissure ou du raccord de connecteur de deux sections de fibres de coefficient de
rétrodiffusion, cas différents. Dans un sens, c'est un saut positif. Mais en faisant la mesure
de réflectométrie dans l'autre sens, l'OTDR va obtenir une atténuation plus élevée que la
normale. Pour obtenir la véritable atténuation de cet événement, il faut moyenner les valeurs
d'atténuation des deux sens.
Parfois, il apparaît des pics fantômes. Ce sont de fausses réflexions (de Fresnel), liées à des
réflexions multiples entre événements. Elles apparaissent à des distances qui sont des
combinaisons de distance des événements et lors de la présence d'un événement fortement
réfléchissant. Il n'y a pas d'atténuation, car pas de variation de puissance rétrodiffusée. Pour
éliminer cette fausse information, il faut faire la mesure dans les deux sens.
Nous pouvons faire un bilan de ce cours sous forme d'un tableau. L'OTDR va reconnaître
que c'est une épissure s'il mesure uniquement une valeur d'atténuation. Il reconnaît un
connecteur s'il mesure une atténuation et une réflectance ou s'il s'agit de connecteurs
d'extrémité, si on a paramétré bobine amorce et bobine de fin, il sait où sont placés les
connecteurs d'extrémité. Il peut reconnaître une courbure dans le cas de l'écart d'atténuation
entre les tracés rouge et gris, qui sont les tracés à deux longueurs d'onde différentes. Il
repère un coupleur optique avec une atténuation importante de 3,5 dB à 20 dB, selon le
coupleur optique. Il repère une fin de fibre avec une réflectance élevée et aucune mesure
d'atténuation.
Enfin, comme on l'a déjà vu, la mesure de réflectométrie dans les deux sens est préférable,
car la propagation n'est pas tout à fait la même dans les deux sens. La mesure d'atténuation
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de chaque événement sera alors la moyenne des atténuations de l'événement dans les deux
sens.
Ensuite, nous allons paramétrer les seuils d'alarme, appelés également seuils de réussite —
échec. Ce paramétrage est facultatif. C'est un outil d'aide au diagnostic pour le technicien
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afin de repérer des problèmes sur la liaison optique. Pour la perte d'épissures, la valeur
typique est de 0,07 dB. Nous allons placer une alarme à 0,2 dB. Pour le connecteur, les
valeurs typiques sont de 0,25 à 0,35 dB. Nous allons choisir une valeur à 0,5 dB. Pour la
réflectance, les valeurs typiques vont de moins -60 à -50 dB. Nous allons choisir la valeur de
-40 dB déjà indiquée. Pour l'atténuation de la section fibre, les valeurs typiques vont de 0,19
à 0,37 dB/km, selon la longueur d'onde. Nous allons choisir 0,5 dB/km. Nous pouvons
également différencier selon la longueur d'onde et choisir 0,4 dB/km pour 1310 nanomètres
et 0,25 dB/km pour 1550 nanomètres. Nous pouvons également régler les pertes de la
section selon le budget optique à respecter, indiquer une longueur max de section
acceptable et indiquer également la valeur d'ORL acceptée pour cette liaison.
Nous pouvons indiquer également que dans la liaison, nous avons placé une bobine amorce
et une bobine de fin. Deux méthodes : soit nous connaissons déjà les longueurs des bobines
amorce et des bobines de fin, soit nous pouvons indiquer que nous avons une bobine
amorce entre le premier et le deuxième événement, et une bobine de fin entre le dernier et
l'avant-dernier événement en indiquant que la liaison commence à partir du 2ème événement
et se termine à l’avant dernier événement (indiqué 2 dans chaque cas ci-dessous).
Pour étudier notre liaison point à point, et comme vu dans les cours précédents, nous
plaçons une bobine amorce entre l'OTDR et la liaison point à point à étudier, et une bobine
de fin à la fin de notre liaison.
Le paramétrage terminé, nous pouvons lancer l'acquisition. Le laser est actif et la mesure va
durer 30 secondes à 1310 nanomètres et 30 secondes à 1550 nanomètres. Nous obtenons
le tracé de réflectométrie à 1310 nanomètres et à 1550 nanomètres. Nous obtenons
également un tableau avec les différents événements.
Nous avons donc les sections de fibre et les différents événements connecteurs épissures.
On peut obtenir également un schéma où sont représentés les sections de fibre et les
événements. Le réflectomètre a donc permis de visualiser, localiser et caractériser les
atténuations des sections de fibre, les atténuations des épissures et des coupleurs, les
atténuations et réflectances des connecteurs, la présence de contraintes et la fin de fibre.
Sur ce tableau, nous voyons les sections de fibre et les différents événements, dont la
présence des coupleurs 1-4 et 1-8.