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Mémoire de fin d’étude

Option Finance Comptabilité

Audit des créances dans


un établissement
bancaire:
Quel apport en matière de
gestion du risque de
crédit?

Préparé par:
OUARDI Widad

Encadré par:
M. Mehdi ELATTAR
Année universitaire: 2006/2007
Audit des créances dans un établissement bancaire,
Quel apport pour la gestion de risque de crédit ?

Dédicace
A mes parents,

Je vous dédie ce travail pour vous


exprimez mes sentiments chaleureux pour
tous les efforts que vous faites afin de me
garantir les meilleures conditions pour mener
mes études. Ce paragraphe et toutes les
pages de ce rapport ne seront suffisants pour
vous montrer toute ma gratitude.

A mes frères et sœurs,

Pour témoin de ma reconnaissance de


tous les efforts qu’ils font pour moi.

A mes amis et tous ceux qui me sont chers.

Widad OUARDI 2 2006/2007


Remerciements
Au vue de ce rapport, le stage que
j’ai effectué au sein du cabinet Deloitte
fut très enrichissant, et ceci revient
avant tout à la collaboration et à l’aide
précieuse de plusieurs personnes qui
m’ont encadrée tout au long de la
période de stage.
Mes remerciements s’adressent à
l’équipe d’audit du cabinet Deloitte en
particulier Monsieur M.FAKIR ainsi que
Mesdemoiselles L.HARMOUCH et
F.BENNOUNA pour tout le savoir qu’ils
m’ont transmis et pour tous les précieux
conseils et aides qu’ils m’ont fournis
durant mon stage.
Ma vive gratitude s’adresse à mon
professeur encadrant Monsieur M.ATTAR
pour son aide, son appui et ses précieux
conseils qui m’ont permis de mieux
réaliser ce travail.
Bien aussi toutes les personnes qui
ont participé de près ou de loin à
l’élaboration de ce rapport, je leur
exprime toute ma reconnaissance pour
la qualité du climat dans lequel j’ai pu
travailler.
Avant-propos :
L’enseignement pédagogique dispensé à l’ISCAE est résolument ouvert sur le
monde de l’entreprise. En effet, à la fin de chaque année les étudiants sont tenus
d’effectuer un stage de formation dans une structure où ils pourraient élargir leurs
connaissances sur le terrain pour acquérir de l’expérience qui manque à leur formation
quasi théorique.

Un stage d’une durée de deux mois est donc prévu pour les étudiants de
quatrième année entre le 15 janvier et le 15 mars. Le stage de fin d’étude de quatrième
année a pour objectif de permettre à l’étudiant de mettre en pratique ses connaissances
théoriques et se préparer au monde de travail. Le stagiaire, quant à lui, apporte à
l’entreprise un œil neuf en lui offrant un regard extérieur sur son fonctionnement.

C’est dans cette optique que j’ai eu l’opportunité d’effectuer mon stage
d’immersion au sein du Cabinet Deloitte qui regroupe des équipes dynamiques et
compétentes.

Durant ces trois mois de stage, j’ai eu l’occasion de participer à une mission de
commissariat aux comptes d’un établissement bancaire X. L’intérêt de cette mission a
été certain, tout autant que l’apprentissage que j’ai pu en retirer, elle m’était d’une
grande inspiration pour la rédaction de ce mémoire de fin d’étude.

C’est ce qui m’amène au thème de ce mémoire : « l’Audit des créances dans


un établissement de crédit, quel apport en matière de gestion Du risque de
crédit ? ».
Introduction
Première partie : Présentation du contexte
Chapitre 1 : Présentation de la banque « entreprise X »
...............................................................................11
1. Actionnariats : « Partenaires de premier plan »......................................................................................11
2. Organigramme du groupe L’entreprise X:..............................................................................................12
3. Organisation du groupe...........................................................................................................................14

Chapitre 2 : Contexte réglementaire des banques. 17


Section 1 : Le système bancaire marocain.......................................................17
1. Historique de la réglementation bancaire au Maroc...............................................................................17
2. Définition des établissements de crédit...................................................................................................18
3. Typologie des établissements de crédit...................................................................................................19
3.1) Les établissements de crédit agréés en qualité de banques...............19
3.2) Les établissements de crédit agréés en qualité de sociétés de
fi nancement 20
4. Caractéristiques du système bancaire marocain......................................................................................21
4.1) Demande et offre peu sophistiquées.........................................................21
4.2) La libéralisation des taux.............................................................................22
4.3) L’abandon des financements privilégiés.................................................23
4.4) La suppression des financements obligatoires.......................................23
Section 2 : Environnement institutionnel et réglementaire...............................23
1. Les principaux apports de la nouvelle loi bancaire.................................................................................24
1.1) Principes de l’ancienne loi..........................................................................24
1.2) Apport de la nouvelle loi..............................................................................27
2. Le dispositif prudentiel...........................................................................................................................28
2.1) Dispositif prudentiel international.............................................................28
2.2) Dispositif prudentiel au Maroc...................................................................29
3. le Plan Comptable des Etablissements de Crédit....................................................................................30
3.1) Le PCEC : Présentation et apport s.....................................................................................30
3.2) Cadre comptable..............................................................................................31
3.3) Etats de synthèse.............................................................................................33
3.4) Liste des comptes............................................................................................34
Chapitre 3 : Le risque de crédit : Présentation &
églementation.......37
Section 1 : Les métiers de la banque : une pluralité de risques........................37
1. La sensibilité au risque de fraude............................................................................................................37
2. La sensibilité à la qualité de l’information..............................................................................................37
3. La sensibilité au risque de décentralisation.............................................................................................37
4. La sensibilité au risque de non détection................................................................................................38
5. La sensibilité au risque de la multiplicité des obligations réglementaires..............................................38
Section 2 : Le risque de crédit…au cœur des risques bancaires.......................38
1. Définition du risque de crédit..................................................................................................................38
2. Les risques connexes au risque de crédit................................................................................................39

Chapitre 4 : Etude du cadre réglementaire des


Provisions pour Créances (PC)..................................41
Section 1 : Définition des Provisions pour créances...........................................41
Section 2 : Le cadre réglementaire régissant les PC..........................................42
1. Classification des créances en souffrance...............................................................................................42
1.1) Les créances pré-douteuses,..................................................................................42
1.2) Les créances douteuses.........................................................................................43
1.3) Les créances compromises....................................................................................44
2. Règles relatives à la constitution des provisions.....................................................................................45
3. Dispositions relatives aux modalités d’enregistrement...........................................................................47

Deuxième partie: guide pratique de l’Audit des Créances


des Etablissements de Crédit
Chapitre 1 : guide pratique de l’audit des créances dans
un établissement bancaire.......................................49
Section 1 : Prise de connaissance générale.......................................................49
1. Collecte d’éléments de Compréhension..................................................................................................50
1.1) Classe 2 : comptes d’opérations avec la clientèle..............................50
1.2) Classe 6 : les dotations aux provisions et pertes sur créances
irrécouvrables
……………………………………………………………………………52
1.3) Classe 8 : les engagements hors bilan
.............................................. 53 2. Identification des risques d’audit
..................................................................................................54
2.1) Risque de contrepartie ...................................................................................55
2.2) Risque « pays » :...........................................................................................55
2.3) Risque opérationnel........................................................................................56
3. Définition du seuil de signification.........................................................................................................56
Section 2 : Evaluation du dispositif de contrôle interne de gestion des créances
...........................................................................................................................
57
1. Revue des procédures d’engagements....................................................................................................58
2. Gestion des engagements sains...............................................................................................................63
3. Dispositif de surveillance des risques.....................................................................................................64
3.1) Evaluation du recensement des encours à risque.................................64
3.2) Evaluation des méthodes de provisionnement.......................................65
4. Maîtrise du risque informatique..............................................................................................................65
5. Le contrôle interne : Quel rôle dans la réduction de crédit ?..................................................................67

Section 3 : Contrôle des comptes......................................................................68


1. Mise en œuvre des contrôles substantifs : à la quête des éléments probants..........................................68
2. Outils nécessaires au contrôle des comptes............................................................................................69
2.1) La technique de sondage...............................................................................69
2.2) La confirmation directe................................................................................70
2.3) La vérification sur document.......................................................................70
2.4) Le contrôle arithmétique...............................................................................70
3. Démarche de contrôle des Provisions pour Créances en souffrance.......................................................71
3.1) Validation des engagements de l’échantillon.........................................71

3.2) Evaluation du niveau de provisionnement..............................................73


Chapitre 2 : Audit des crédits selon les normes IF....S
82
Section 1 : traitement des crédits dans le cadre des IFRS................................82
1. Evaluation initiale...................................................................................................................................82
1.1) Classification des crédits en normes IFRS..............................................82
1.2) Evaluation initiale d’actifs financiers......................................................83
2. Evaluation ultérieure d’actifs financiers.................................................................................................84
3. Provisionnement du risque de contrepartie.............................................................................................85
3.1) Conditions de dépréciation des actifs en IFRS......................................85
3.2) Détermination des indices objectifs de dépréciation...........................85
3.3) Constitution de provisions en IFRS..........................................................86
Section 2 : audit des créances dans le cadre des normes IFRS.........................87
1. Classement initial des crédits..................................................................................................................87
2. Evaluation initiale des crédits.................................................................................................................87
3. Evaluation ultérieure des crédits.............................................................................................................88
4. Restructuration et dépréciation des crédits.............................................................................................88
4.1) Validation de l’exhaustivité des dépréciations constatées..................88
4.2) Vérification de l’enregistrement de la dépréciation............................89
4.3) Vérification des évaluations des intérêts reçus.....................................89
Conclusion
Choc de marché, défaut des intervenants les plus exposés, incapacités des autres à
couvrir ou solder leurs positions dans un délai ou à un coût raisonnable : quel que soit
l’enchaînement des causes et des faits, l’histoire économique récente ne manque pas
d’exemples de ces situations de crise ou de tension extrêmes qui ont démontré le rôle néfaste
que pouvait jouer un système bancaire archaïque. Ainsi, une gestion approximative des
activités, un trop grand fractionnement de l’offre, une collusion entre banques et monde
politique sont les symptômes classiques des institutions bancaires et financières génératrices
de difficultés.

En effet, les domaines d’activité des banques se sont fortement étendus et les produits
offerts largement étoffés. Les attentes des clients sont devenues plus élevées, les bourses ont
connu des volatilités de plus grande ampleur, la pression sur le secret bancaire devient plus
forte et la concurrence nationale et internationale plus vive. Pour survivre et croître, les
banques doivent sans cesse augmenter la valeur ajoutée, satisfaire les exigences rapides et
croissantes des régulateurs et des marchés, tout en minimisant en même temps les coûts et les
risques.

Par ailleurs, les métiers bancaires sont générateurs de risques variés, lesquels sont
aujourd’hui particulièrement aigus, en raison des transformations qui ont affecté l’économie
financière :

Ainsi, l’environnement économique et financier est devenu de plus en plus une source
de risques, voire de danger pour les banques qui y opèrent.

Les investisseurs veulent faire des placements sûrs et exigent des organes dirigeants des
entreprises qu’ils leur fournissent des informations aussi complètes que possible. Quant aux
actionnaires, ils souhaitent pouvoir se fier aux comptes tels qu’ils leur sont présentés. Or,
cette fiabilité est conditionnée par la certification des états financiers par un ou plusieurs
commissaires aux comptes.

C’est pourquoi, le droit bancaire accorde un rôle beaucoup plus étendu aux auditeurs
que celui qui leur est accordé par le code des obligations. L’auditeur bancaire, dans son rôle
d’organe de révision statutaire, ne vérifie pas seulement les états financiers, il doit également
constater le (non)-respect de la réglementation bancaire, se prononcer sur la situation
financière et présenter des indications quantitatives et qualitatives sur la situation des risques.

La problématique d’audit des risques, à travers un processus continu de fiabilisation de


l’information financière, apparaît donc comme une donnée omniprésente et essentielle dans
l’appréciation de la qualité des établissements de crédit. Ce processus est certes différent de
l’audit des autres entreprises, notamment en raison de la spécificité de la comptabilité
bancaire, des impératifs réglementaires en matière de supervision bancaire, des risques
inhérents à ce secteur… Dans ce sens, la question fondamentale à laquelle on va essayer de
répondre est la suivante : « Comment auditer les crédits de la banque ? Et comment les
auditeurs externes participent à la réduction du risque de crédit de la banque ? ».

Le point de départ de notre démarche consiste à situer le risque de crédit dans son
environnement réglementaire et prudentiel actuel. Dans un second temps, on démontrera que
ce risque constitue en effet un risque majeur pour les banques.

Enfin, on essaiera, dans une deuxième partie, de présenter un guide de l’audit des
créances bancaires dans le cadre des normes actuelles ainsi que dans le cadre des normes
IFRS et Bâle II bientôt en vigueur dans les banques marocaines.
PREMIERE PARTIE

PRESENTATION DU
CONTEXTE
Les difficultés des banques et des caisses d’épargne au niveau international débouchent
sur une crise générale et des scandales financiers et font apparaître la fragilité des systèmes
mis en place. Pour y faire face, les institutions financières ont procédé à une réorganisation de
leur activité et ont mis en place une réglementation nouvelle donnant la priorité à la sécurité, à
la transparence et à l’équité. Le but étant de réduire le risque lié à l’activité bancaire,
notamment le risque de crédit. Dans ce contexte, il serait hasardeux de traiter la problématique
du présent mémoire sans bien cerner les caractéristiques du système bancaire marocain,
notamment celles relatives aux créances bancaires.

Pour ce faire, cette première partie, qui représente le volet théorique du présent
mémoire, sera consacrée, en premier lieu, à démontrer l’ampleur du risque de crédit
représenté par les créances dans le portefeuille d’actifs des établissements bancaires
marocains, dans le but d’appréhender, en second lieu, le cadre réglementaire régissant les
créances au niveau national.

Chapitre 1 : Présentation de la
banque « entreprise X »
Parmi les premiers groupes bancaires et financiers du Maghreb, l’entreprise X bénéficie
d’une assise financière solide, d’un capital de savoir-faire diversifié et d’outils d’expertise
modernes, qui la positionnent aujourd’hui en acteur clé du développement économique
marocain.

Une mission que l’entreprise relève avec dynamisme et volontarisme, en se fixant un


double objectif : situer ses performances aux meilleurs standards internationaux et s’inscrire
dans une perspective de rayonnement dans l’espace euro-méditerranéen et de compétition
internationale.

1. Actionnariats : « Partenaires de premier plan »

L’entreprise X compte parmi ses actionnaires de référence des entreprises d’envergure


internationale, avec lesquelles elle développe des synergies multiples, notamment en termes
d’expertise et de création de valeur.
2. Organigramme du groupe L’entreprise X:

Depuis sa naissance, le groupe affiche la perspective de devenir un « Champion


National ». Il ambitionne dans tous ses rapports d’activités de situer ses performances aux
meilleurs standards internationaux, et de s’inscrire dans une politique de rayonnement
régional et de compétition nationale.

Un groupe qui se positionne parmi les leaders du réseau bancaire marocain et s’étend
même en dehors du pays, devrait avoir une organisation bien structurée, intégrée et
performante.

En effet, l’entreprise a adopté le 13 septembre 2006 un nouveau mode de gouvernance


pour l’adapter à la nouvelle dimension acquise par le groupe et à l’ampleur de son projet de
développement.

L’organigramme de l’entreprise permet de constater qu’il fut instauré quatre comités


spécialisés composés d’administrateurs, ces comités ont pour mission d’instruire les affaires
entrant dans leurs attributions et soumettent au Conseil d’administration leurs avis et
propositions.

On compte ainsi :

Comité Stratégique Ce comité est désormais centré sur le suivi des réalisations et
des questions importantes relevant du développement stratégique du groupe;

Comité des Grands Risques : Ce comité examine et autorise les opérations


importantes qui engagent le groupe (crédits, recouvrement, investissements, achats,…) au-
delà d’un certain seuil.

Comité d’Audit et des Comptes : Composé d’administrateurs non dirigeants


conformément aux pratiques en vigueur, ce comité continue d’assurer le suivi des domaines
liés à la maîtrise des risques, à l’audit, au contrôle interne, à l’information comptable et à la
conformité.

Comité des Nominations et des Rémunérations : Il propose au conseil


d’administration la nomination et la rémunération des mandataires sociaux, des membres du
comité de direction générale et du comité exécutif, ainsi que des dirigeants des principales
filiales.

Par ailleurs la nouvelle configuration adoptée permet au groupe d’optimiser sa


performance opérationnelle par une plus grande proximité du marché. Les domaines d’action
sont désormais organisés autour de 6 pôles opérationnels :

Un pôle « Finance, Transformation & Opérations » regroupant les fonctions


ayant trait à l’étude et l’acquisition des moyens technologiques et financiers de la banque de
demain, ainsi qu’à la conduite des projets de développement nationaux et internationaux sur
lesquels le groupe peut envisager son déploiement. Ce pôle englobe également les structures
dédiées à la recherche de la performance, notamment par l’industrialisation des opérations et
l’optimisation des coûts, à savoir les Systèmes d’Information Groupe et les Services et
Traitements Clientèles;

Un pôle « Secrétariat Général » dont les missions recouvrent la Logistique et


Achats Groupe, la Qualité Groupe, la Communication Institutionnelle et RP, la
Communication Interne Groupe, le Conseil Juridique et les Fondations.

Un pôle «Banque de Proximité » réunissant la Banque des Particuliers et


Professionnels et la Banque des Marocains sans Frontière.

Un pôle « Banque de Financement et de l’Entreprise » avec une distinction entre


les entités dédiées à la PME, réunies au sein de la Banque de l’Entreprise, et celles spécifiques
à la Grande Entreprise et à la clientèle «Corporate » regroupées au sein de la Banque de
Financement.

Un pôle « Filiales Financières » qui a en charge le développement des filiales


spécialisées du groupe ainsi que de l’ensemble des implantations à l’international. Une
structure de pilotage et de contrôle dédiée aux implantations à l’international est ainsi créée,
eu égard aux développements en cours et aux ambitions affichées par le groupe en matière
d’expansion internationale. Un pôle « Banque des Marchés et d’Investissement »
regroupant les activités de banque d’affaires et d’investissement du fait de la perspective de
développement de ces activités.

Un pôle « Banque des Marchés et d’Investissement » regroupant les activités de


banque d’affaires et d’investissement du fait de la perspective de développement de ces
activités.
L’organisation du groupe comprend également un système de gestion et de contrôle
sous forme de comités internes:

Le « Comité de Direction Générale », qui réunit mensuellement les


responsables de pôles sous la présidence du président-directeur général, sera appelé à
permettre une vue synthétique des activités opérationnelles dans les différents secteurs, à
assurer le pilotage des grands projets stratégiques et à préparer les questions à soumettre au
conseil d’administration, dans une démarche collégiale ;

Le « Comité Exécutif », présidé également par le président directeur général,


assure la gestion opérationnelle et administrative du groupe. D’une périodicité hebdomadaire,
le Comité Exécutif sera composé des membres de la Direction Générale et des responsables
des principaux domaines d’activité ;

Le « Comité de groupe », réunit les cadres dirigeants. Il a une mission


d’échange et d’information.

Des comités internes de gestion et de contrôle, consacrés au suivi des


principales grandes fonctions de la banque, complète le dispositif dans le sens du respect du
principe de collégialité des décisions : comité de crédit, comité d’audit et de contrôle
interne…

3. Organisation du groupe :

L’entreprise s’organise autour de six « business units » autonomes et dotés de moyens


propres, qui correspondent aux principales activités du groupe. Cette organisation obéit à
trois principes : renforcer le management et la culture de la performance, augmenter la
responsabilisation et le niveau de délégation et enfin professionnaliser l’exécution en
perfectionnant les procédures de gestion et les outils de contrôle.

3.1) Banque des Particuliers et Professionnels :


Fondée sur un principe de répartition des clients, la Banque des particuliers et
professionnel (BPP) gère un portefeuille composé d’une clientèle de particuliers, de
professionnels et de Marocains résidents à l’étranger (MRE).

Son rôle se résume à offrir à ses différents clients des produits bancaires et financiers
classiques organisés en quatre gammes : les crédits - la bancassurance - les moyens de
paiements, les packages - les services et l’épargne.
Au Maroc, le réseau commercial de la BPP, compte déjà plus de 500 agences réparties
en 35 groupes, dépendant eux-mêmes de huit réseaux. La BPP supervise également 33
agences et représentations dédiées au MRE, implantées dans six pays d’Europe et deux du
Moyen-Orient.

3.2) Banque de l’Entreprise :


Basée sur le modèle de spécialisation sectorielle, la banque de l’Entreprise regroupe la
clientèle des grandes entreprises, des Petites et Moyennes Entreprises (PME) et Petites et
Moyennes Industries (PMI).

Ses missions comprennent le développement des relations, les ventes croisées au


bénéfice de l’ensemble du groupe, la centralisation et la gestion des engagements pris sur ces
groupes, ainsi que le conseil et la mise en relation des clients avec des partenaires étrangers et
nationaux.

Afin de réaliser ses missions la Banque d’Entreprise s’est trouvée obligée de s’organiser
autour de trois entités commerciales :

- un réseau composé de trois groupes de centres d’affaires (Casablanca, Nord et Sud),


qui gèrent leur propre portefeuille de clientèle entreprises. Au total, ce réseau compte 30
centres d’affaires.

- Une unité dédiée à la grande entreprise, structurée en 12 secteurs d’activité


économique (chimie, santé, tourisme, agriculture, textile).Cette organisation permet
notamment à la banque d’optimiser la mise en œuvre de l’ensemble des expertises métiers du
groupe au service de la clientèle des grandes entreprises.

- Une unité dédiée au suivi de la PME traduisant la volonté de l’entreprise X de


promouvoir les activités de cette catégorie d’entreprises.

Enfin, à l’instar de la Banque des Particuliers et Professionnels, la Banque de


l’Entreprise dispose d’une structure rattachée à la Gestion Globale des Risques pour contrôler
et suivre les risques et assurer le recouvrement des créances.

3.3) Banque Privée, Gestion d’Actifs et


Assurance :
Ce « Business Unit » rassemble les activités de gestion de l’épargne hors bilan,
proposées par le groupe. Son périmètre comprend :
L’assurance;

la Banque privée vise à développer à une activité de gestion de patrimoine, à


travers des agences dédiées ;

La Gestion d’Actifs, qui a pour objectif la gestion et la valorisation de l’épargne,


grâce à l’offre d’une gamme complète de produits et services financiers, SICAV et FCP,
apportant de la valeur ajoutée au client ;

L’Immobilier qui recouvre les activités de promotion immobilière et de gestion


d’actifs immobiliers à travers la mise en place de fonds de placement et d’investissement,
susceptibles de drainer l’épargne institutionnelle et privée. Cette fonction assure également la
gestion locative du patrimoine immobilier hors exploitation du groupe. La maîtrise d’ouvrage
déléguée prend en charge, quant à elle, la conduite et la réalisation de projets immobiliers
(construction et réhabilitation de bâtiments à divers usages) ;

Le Custody assure pour le compte des clients institutionnels marocains et étrangers


(compagnie d’assurances, sociétés de gestion, brokers, dépositaires…), un service
personnalisé et centralisé de conservation des titres et de traitement des opérations sur titres
(paiement de coupons, augmentation de capital…)

3.4) Services Financiers Spécialisés : (SFS) :


Les services financiers spécialisés réunissent l’ensemble des activités para-bancaires
gérées par les filiales de la banque.

3.5) Banque des marocains sans frontières :


Plaçant le marché des Marocains Résidant à l’Étranger au cœur de sa stratégie de
développement, L’entreprise X a mis en place en 2005 la banque des marocains sans frontière,
exclusivement dédiée aux besoins spécifiques de cette catégorie de clientèle.

3.6) Banque d’Investissement :


La Banque d’Investissement comprend les activités de marché, de financement et de
conseil.
Chapitre 2 : Contexte réglementaire
des banques
Le secteur bancaire joue un rôle prépondérant dans l'économie marocaine. Il a connu
diverse réformes qui en font aujourd'hui un système moderne, adapté aux besoins de la société
comme à ceux des entreprises. Tous les services et produits bancaires modernes sont proposés
par les principales banques du pays.

Jusqu'en 1943, le système bancaire n'était soumis à aucune réglementation, un arrêté a


été institué au mois de mars de la même année afin de tenter d'organiser et de contrôler
l'activité bancaire qui s'appliquait à la zone sud et qui a été étendu à Tanger. Ces mesures ont
provoqué, à partir de 1962, une situation d'écrémage sur les banques à travers des réformes
appuyées par une série d’initiatives de la Banque Mondiale (BM). Parmi les principales
réformes mises en œuvre pendant cette période, il faut souligner l’élimination de
l’encadrement du crédit, la libéralisation des taux d’intérêt, la refonte du cadre législatif de
l’activité des établissements de crédit…

Ainsi, ce chapitre permettra de délimiter d’abord le cadre réglementaire régissant le


secteur pour être à même d’appréhender les principales caractéristiques de l’activité bancaire.

Section 1 : Le système bancaire marocain


1. Historique de la réglementation bancaire au Maroc

1943 : 31 mars, date de promulgation du premier dahir relatif à la réglementation et à


l’organisation de la profession bancaire. La portée de ce texte de loi qui était limitée aux
seules zones sous protectorat français a été étendue par les arrêtés du 14 août 1958 et du 31
mars 1960 respectivement à la zone sous occupation espagnole puis à la province de Tanger
qui disposait d’un statut particulier.

1959 : Le 1er juillet, la Banque du Maroc, Institut d’émission purement national, a été
créée par dahir N° 1.59.233 en remplacement de la Banque d’Etat du Maroc qui cessa
officiellement d’exister.

Adoption en octobre de la même année d’une nouvelle unité monétaire le dirham.

Furent créés la même année, les organismes financiers spécialisés comme outils de la
mise en œuvre de la politique nationale en matière de soutien et d’accompagnement au
développement des secteurs prioritaires tels que le commerce extérieur (BMCE), le soutien
aux industries de substitution naissante (BNDE), l’octroi des facilités aux collectivités locales
le FEC (Fonds d’équipement communal) et la CDG (Caisse de dépôt et de gestion).

1967 : Promulgation du décret royal N°1-67-66 du 21 Avril 1967portant loi relatif à la


profession bancaire et au crédit

1969 : Le ratio de solvabilité minimum a été institué par le Ministère des Finances le
25 mars.

1987 (mars) : La dénomination de Banque Al-Maghrib a été substituée à celle de


Banque du Maroc.

Création à la même date de « DAR AS-SIKKAH » unité industrielle chargée de la


fabrication des billets de banque et de la frappe des pièces de monnaie.

1988 : Adoption du ratio Cooke (Bâle I)

1992 : Promulgation du dahir N°1-91-131 du 26 février 1992 relatifs aux places


financières off-shore

2006 : Adoption de la Loi n°34-03 relative aux établissements de crédit et organismes


assimilés qui a intégré dans son champs d’application outre les établissements de crédit
exerçant l’activité bancaire, la Caisse d’épargne nationale (CEN),la Caisse de Dépôt et de
gestion (CDG), les associations de micro crédit et les banques off shore.

Cette nouvelle loi est entrée en vigueur en janvier 2006.

2006 : Adoption des nouveaux statuts de Bank Al Maghrib en vertu des dispositions de
la Loi N°76-03 (entrée en vigueur en 2006).

2. Définition des établissements de crédit

La loi bancaire de 1993 a retenu une définition plus large des établissements de crédit et
les a classés en deux catégories principales.

Aux termes de cette loi, sont considérées comme établissements de crédit les personnes
morales effectuant, à titre de profession habituelle, l'une des opérations suivantes :

la réception de fonds du public,

la distribution de crédits,

la mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de paiement ou leur gestion.


La loi assimile en outre aux opérations de crédit, définies comme étant des avances, à
titre onéreux, de fonds à la clientèle ou des engagements par signature (aval, cautionnement
ou toute autre garantie) :

les opérations de location assortie d'une option d'achat (crédit-bail mobilier ou


immobilier),

les opérations de vente avec faculté de rachat d'effets et de valeurs mobilières,

ainsi que les opérations d'affacturage.

La loi a également autorisé les établissements de crédit à effectuer certaines opérations


connexes à leur activité, telles que les opérations de change, les opérations sur or et métaux
précieux, ainsi que les opérations d'ingénierie financière. De plus, ces établissements peuvent
prendre des participations dans des entreprises sous réserve du respect des règles
prudentielles. Ils peuvent être autorisés également à effectuer, sous certaines conditions, des
opérations autres que celles énumérées par la loi.

3. Typologie des établissements de crédit

La loi bancaire de 1993 a introduit la notion générique “d'établissement de crédit” qui


englobe aussi bien les établissements de crédit agréés en qualité de banques que ceux agréés
en qualité de sociétés de financement.

Les banques sont des établissements à vocation universelle, étant donné la gamme des
opérations qu'elles peuvent effectuer alors que les sociétés de financement n'interviennent que
dans les activités pour lesquelles elles ont été agréées. En outre, les banques sont seules
habilitées à collecter des dépôts vue ou d'un terme inférieur ou égal à deux ans.

3.1) Les établissements de crédit agréés


en qualité de banques
Le système bancaire marocain se composait, à fin juin 1998, de 40 banques, dont 19
banques populaires régionales (Voir annexe I).

Les établissements bancaires peuvent être classés en quatre groupes en fonction de leurs
spécificités. On peut ainsi distinguer :
Les banques de dépôt classiques

Il s'agit de 13 banques de dépôt, appelées autrefois “banques inscrites” en raison de leur


inscription sur la liste des banques agréées, établie et tenue à jour par Bank Al-Maghrib
conformément aux dispositions de la loi bancaire du 21 avril 1967.

Le Crédit populaire, constitué de la banque centrale populaire et son réseau de


banques populaires régionales

Ce sont des organismes à caractère coopératif, concernés en particulier par la collecte de


la petite épargne et la distribution de crédits à leurs adhérents constitués essentiellement de
petites et moyennes entreprises.

Certains anciens organismes financiers spécialisés

Dont l'activité est axée sur le financement de secteurs d'activité particuliers. Il s'agit de :

. La Banque nationale pour le développement économique (BNDE),

. Le Crédit immobilier et hôtelier (CIH),

. Et la Caisse nationale de crédit agricole (CNCA).

Les établissements

Dont la création répond à des besoins spécifiques et dont l'objectif initial n'est pas de
remplir la fonction de banque de dépôt. A fin juin 1998, cette catégorie comprenait Bank Al-
Amal, Médiafinance, Casablanca Finance Markets et le Fonds d'équipement communal
(FEC).

3.2) Les établissements de crédit agréés


en qualité de sociétés de financement
Les sociétés de financement ne peuvent effectuer que les opérations pour lesquelles
elles ont été agréées : les opérations de crédit à la consommation, de crédit-bail, de crédit
immobilier, d'affacturage, de warrantage, de cautionnement ou de gestion des moyens de
paiement. Elles ne peuvent recevoir du public des fonds d'un terme inférieur ou égal à deux
ans.

Ainsi, les 56 sociétés de financement agréées à fin juin 1998, et qui sont pour la plupart
des filiales de banques, peuvent être classées en
4. Caractéristiques du système bancaire marocain

4.1) Demande et offre peu sophistiquées


La taille du secteur financier est relativement grande à juger par le total des actifs
représentant plus de 1,5 fois le PIB du Maroc. L’intermédiation financière des banques
marocaines s’est développée par rapport à la taille de l’économie, mais à un rythme qui ne
menace pas de déstabiliser l’équilibre financier des principales banques marocaines. Le
secteur bancaire marocain fait état d’une quasi-stabilité qu’il doit notamment à un système
immunisant le mettant à l’abri de la concurrence externe et des ondes de choc des crises
internationales.

Les opérations des banques marocaines sont orientées vers l’économie domestique, avec
la présence très limitée d’opérations avec l’étranger, elles-mêmes s’expliquant, en grande
partie, par la dépendance significative aux dépôts de marocains résidents à l’étranger. Dans ce
sens, il importe de signaler que l’examen de la structure des emplois des banques montre une
prédominance de l’activité de crédit, s’élevant à 48,7%, malgré une légère baisse de sa part
dans le total des emplois en 2004.
Source : Rapport annuel sur le contrôle, l’activité et les résultats des établissements de
crédit – Exercice 2004

Dans l’ensemble, les banques marocaines manquent de modèles de développement


économique cohésifs s’expliquant, en grande partie, par le faible niveau de bancarisation de la
population et l’existence d’une économie parallèle traitant généralement en dehors du système
bancaire. L’activité bancaire n’est ni grande dans sa taille, ni sophistiquée en terme d’offre de
produits. Certes, quelques banques du secteur privé de renommée supérieure ont la capacité
technique pour fournir des produits bancaires plus avancés. Toutefois, le marché demeure tiré
par une demande cantonnée dans les services de base. Ceci est même valable dans le segment
des entreprises, où prêter consiste typiquement en des opérations de financement de trésorerie
à court terme et à taux fixe. Dans ce contexte, le segment des particuliers semble le plus
bénéficié de l’effort de développement des banques marocaines : des opérations de banque
(comme le crédit à la consommation, la bancassurance et les cartes de crédit) grandissent
relativement vite au moment où les banques se désengagent délibérément des secteurs
économiques productifs de plus en plus risqués.

4.2) La libéralisation des taux


Elle a été enclenchée progressivement en touchant d’abord les taux d’intérêts créditeurs avant
d’être étendue aux taux d’intérêts débiteurs appliqués, respectivement, aux crédits à moyen et
long terme et aux crédits à court terme.

Mais l’intervention de BAM dans la diminution et dans le calcul des taux de référence (TRM
puis TBB) rendait peu crédible la libéralisation des taux et l’introduction, à ce niveau d’une
politique de marché et ce, d’autant que les taux plafonds continuaient à être administrés, que
les crédits privilégiés bénéficiaient toujours de taux faibles et que les marges laissées aux
banques ne leur permettent pas de différencier sensiblement les risques peu élevée et les
risques forts.

La nécessité de libéraliser davantage encore sa politique en privilégiant les mécanismes de


marché, a incité BAM à supprimer les taux plafonds ainsi que les taux assortissant les crédits
favorisés et à instaurer, une véritable liberté dans la détermination des taux entre les
établissements bancaires et leur clientèle.
Les banques sont toutefois tenues de faire connaître les taux de référence bancaire (TRB)
qu’elles appliquent en les affichant dans leurs guichets comme en les faisant ressortir dans les
opérations de crédit qu’elles réalisent.

Ces taux de références peuvent être assimilés aux « prime rates » car ils sont offerts par les
banques à leurs meilleurs clients. Ils incluent une marge faible qui est en rapport avec le
risque encouru avec cette clientèle.

4.3) L’abandon des financements privilégiés


Les financements privilégiés ont été peu à peu abandonnés pour les raisons suivantes : le
désencadrement intervenu en janvier 1991, a annulé la forte attraction que ces financements
exerçaient sur les établissements bancaires durant l’encadrement puisqu’ils pouvaient être
accordés sans limitations ou contingentements ;

L’annulation en juin 1995, des possibilités de réescompte automatiques et à taux privilégiés


qu’ils conféraient a également contribué à une désaffection des banques à leur égard ;

Enfin, les taux faibles dont ils étaient encore assortis après la libéralisation et dont les niveaux
pouvaient difficilement être augmentés ou alignés à ceux des autres crédits ont, davantage
encore, diminué l’intérêt que ces financements suscitaient chez les établissements bancaires.

Notons qu’en dépit de ces évolutions, les autorités monétaires ont toujours souhaité que les
banques puissent continuer à accorder une attention particulière à ces secteurs prioritaires.

4.4) La suppression des financements


obligatoires
A l’instar des mesures incitatives concernant l’exportation et l’investissement, les
mesures contraignantes relatives au financement de l’agriculture et du logement ont été
supprimées dans leur quasi-totalité.

Section 2 : Environnement institutionnel et


réglementaire
L’année 2005 a été marquée par l’adoption du texte de la nouvelle loi bancaire, la préparation
de ses textes d’application ainsi que par la réalisation d’avancées dans la transposition du
nouvel accord sur les fonds propres édicté par le comité de Bâle, et
l’engagement des travaux pour préparer la migration des banques vers les nouvelles normes comptables
internationales IAS/IFRS.

1. Les principaux apports de la nouvelle loi bancaire

Le système bancaire marocain a fait l’objet en 1993 d’une importante réforme avec la
promulgation du dahir portant loi N°1-93-147 du 06 juillet 1993 relatif à l’exercice de
l’activité des établissements de crédit et de leur contrôle.

1.1) Principes de l’ancienne loi


Cette loi bancaire a permis :

D’instituer un cadre légal unifié pour l’ensemble des établissements de crédit,


qui comprennent désormais les banques et les sociétés de financement.

Les banques étant habilitées à effectuer les principales opérations suivantes :

La réception de fonds du public quelque soit leur terme

La distribution des crédits

La mise à disposition de la clientèle de tous moyens de paiement ou leur


gestion

Les sociétés de financement quant à elles, ne peuvent effectuer, parmi les opérations
citées ci-dessus, que celles précisées dans les décisions d’agrément qui les concernent.

D’élargir les bases de concertation entre les autorités monétaires et la profession


et ce, à travers notamment la mise en place des deux organes suivants :

- Le Conseil National de la Monnaie et de l’Epargne (CNME) présidé par le Ministre


des Finances.

- Le Comité des établissements de crédit (CEC) qui donne son avis conforme au
Ministre des Finances sur les questions relatives à l’activité des établissements de crédit.

D’affermir le pouvoir de supervision de Bank Al-Maghrib, notamment par le


renforcement de ses attributions en matière prudentielle et l’extension de ses contrôles
aux personnes morales liées aux établissements de crédit.
Ce pouvoir a également été consolidé par l’institution de l’obligation de l’audit externe
des comptes pour les établissements qui reçoivent des fonds du public ainsi que par la
révision , dans un sens plus dissuasif , des sanctions et la mise en place de la commission de
discipline des établissements de crédit.

D’améliorer la protection de la clientèle, en particulier les déposants en mettant


notamment en place un fonds de garantie des dépôts ainsi qu’un mécanisme de soutien
aux établissements de crédits en difficulté.

Redéfinition des compétences des organes consultatifs

Les domaines d’intervention des différents organes consultatifs ont fait l’objet d’un
réexamen afin d’éviter tout chevauchement de compétences.

Renforcement du rôle des commissaires aux comptes

Le projet de Loi unifie les fonctions d’audit externe et de commissariat aux comptes et
redéfinit ces fonctions.

Les établissements de crédit sont tenus de désigner deux commissaires aux comptes,
après approbation de la Banque Centrale.

Ainsi, la mission des commissaires aux comptes engloberait, outre le contrôle des
comptes des banques conformément aux dispositions de la loi sur les sociétés anonymes, ce
corps de métier doit s’assurer du respect par les banques des mesures comptables et
prudentielles et de l ‘application du contrôle interne tel que défini par la circulaire de Bank Al
Maghrib.

Par ailleurs, les attributions des commissaires aux comptes porteront, aussi, sur la
vérification de la sincérité des informations à destination du public.

D’autre part, les commissaires aux comptes, doivent présenter toutes les garanties
d’indépendance à l’égard des établissements contrôlés et de leurs dirigeants. Ils ne pourraient
exercer plus de deux mandats consécutifs auprès du même établissement et le renouvellement
de leur mandat ne peut intervenir qu’à l’expiration d’un délai de trois ans.

Le projet de loi autoriserait également les commissaires aux comptes à fournir à Bank
Al-Maghrib en cas de besoin, l’ensemble des explications ou éclaircissements nécessaires à
propos des conclusions et opinions exprimés dans leurs rapports, et éventuellement , mettre à
sa disposition les documents de travail sur la base desquels ils ont formulé ces conclusions et
opinions.

Mise en place d’un nouveau cadre approprié pour le traitement des difficultés
des établissements de crédit

Le projet de Loi met en place une procédure spécifique de traitement des difficultés des
établissements de crédit qui déroge aux procédures prévues par le code de commerce et qui
permet à Bank Al-Maghrib de superviser l’opération de redressement des établissements dont
la situation financière n’est pas irrémédiablement compromise ou de les mettre en liquidation,
dans le cas contraire.

En cas de difficulté financière, le gouverneur de Bank Al-Maghrib nomme un


administrateur provisoire qui doit établir à son attention un rapport dans lequel il précise la
nature, l’origine et l’importance des difficultés de l’établissement ainsi que les mesures
susceptibles d’assurer son redressement, sa cession partielle ou totale ou sa liquidation.

Dans le cas où il serait décidé la liquidation judiciaire de l’établissement, les


liquidateurs sont nommés par le gouverneur de Bank Al-Maghrib. Pendant ce délai de
liquidation, l’établissement en question demeure sous contrôle de la Banque Centrale.

Par ailleurs et à titre de mesure conservatoire, les actions et parts sociales des dirigeants,
qui sont frappés d’incessibilité durant la période d’administration provisoire, devraient être
bloqués dans un compte spécial et pourraient, si l’intérêt des déposants l’exige, être vendues
sur décision du tribunal compétent saisi par Bank Al-Maghrib.

Dans le cas où la situation de l’établissement de crédit en question est considérée


comme irrémédiablement compromise, il est fait application des dispositions de code de
commerce relatives à la liquidation judiciaire.

Mise en place d’un cadre de coopération entre Bank Al-Maghrib et les autres
autorités de contrôle prudentiel

Afin de permettre une plus grande harmonisation des lois financières et un meilleur
contrôle consolidé des risques encourus, le nouveau dispositif prévoit l’institution d’une
« Commission de Coordination des Organes de Supervision du Secteur Financier ».

Cet organe vise le développement d’une étroite collaboration entre Bank Al-Maghrib et
les autorités de tutelle de marché comme le Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières
(CDVM), et la direction des assurances et de la prévoyance sociale.
D’autre part, Bank Al-Maghrib serait habilitée à échanger des informations et à
organiser des missions d’inspection conjointes avec des homologues étrangers et ce, sans
qu’il soit besoin, comme c’est le cas actuellement, de conclure des conventions internationales
dûment ratifiées et publiées au bulletin officiel.

De même, l’avis des autorités prudentielles étrangères devrait être requis dans le cadre
de l’instruction des demandes d’agrément formulées par des établissements de crédit ayant
leur siège social à l’étranger.

1.2) Apport de la nouvelle loi


L’objectif de la refonte du texte de la loi bancaire de 1993 est de converger vers les
meilleures pratiques, en particulier les normes édictées par le Comité de Bâle, pour consolider
la stabilité du système bancaire marocain. Les principaux apports de la loi de 2005 sont les
suivants :

Renforcement des prérogatives de Bank Al-Maghrib : en effet, elle :

- Procède à l’octroi et au retrait d’agrément :


Exercice de l’activité d’établissement de crédit ou organisme assimilé
Approbation des CAC
Possibilité de s’opposer à la nomination des dirigeants ;
- Fixe les règles comptables et prudentielles
- Veille au respect de la réglementation avec des moyens d’intervention renforcés :
Interdiction ou limitation de la distribution des dividendes
Application de règles prudentielles plus contraignantes pour les établissements
qui présentent un profil de risque particulier
Autorisation pour les prises de participations significatives dans les EDC
- Assure le traitement des difficultés EDC en dérogeant aux dispositions du code de
commerce relatives à la prévention et au traitement des difficultés de l’entreprise.

Renforcement de la sécurité des dépôts via de nouvelles mesures concernant le


fonctionnement du Fonds Collectif de Garantie des Dépôts:

- Indemnisation des déposants avant la mise en liquidation de l’établissement


- Possibilité de prêt de soutien à l’EDC en difficulté s’il présente un plan de redressement
acceptable
- Publication de la situation comptable du FCGD.
Elargissement de la contribution des CAC dans le contrôle des EDC :

- La mission des auditeurs externes et du CAC a été unifiée


- La mission du CAC a été étendue
- Des mécanismes de concertation entre BAM et les CAC ont été instaurés

Pour renforcer le contrôle sur base consolidée des groupes bancaires :

- Institution d’une commission de coordination des organes de supervision du secteur


financier marocain,
- Possibilité pour BAM de conclure des accords de coopération et d’échange d’informations
avec les autorités de supervision bancaire étrangères

2. Le dispositif prudentiel

Dans tous les pays, les banques sont exposées à des risques de plus en plus diversifiés.
Elles ont engagé depuis une quinzaine d’années des réflexions sur leurs risques.

2.1) Dispositif prudentiel international


Le Comité de Bâle a cherché à définir une nouvelle norme de calcul des capitaux
propres en bénéficiant des meilleures pratiques du système bancaire ; et ceci en se basant sur
trois piliers qui font la force de Bâle II dans la gestion du risque bancaire.

Pilier I : exigences minimales en fonds propres pour couvrir les actifs pondérés en
fonction du risque :

Des normes renouvelées pour mieux tenir compte des risques mais sans
modification du niveau global des fonds propres (8% en moyenne) ;
Une meilleure prise en compte des techniques de réduction des risques ;
Une prise en compte des risques opérationnels.

Pilier II, contrôle accru par le régulateur, avec possibilité d’un examen individualisé
des établissements :
Hsbhs js ioueye dnjs oujkahz zjz,jz,zyz znkzkipz oui ouiouo oosn

• l’analyse du profil global de risque des établissements par les régulateurs ;


• le contrôle des procédures et de la méthode interne d’affectation des fonds
propres ;

• la possibilité de fixer des exigences individuelles supérieures au minimal


réglementaire.
Ce processus interne est examiné et évalué par les autorités de contrôle afin de garantir
le respect des ratios réglementaires.

Pilier III : plus grande discipline de marché avec une exigence accrue de transparence
sur la structure des fonds propres et les risques encourus.

Les fonds propres doivent couvrir les risques de crédit et de marché et les risques
opérationnels. En respectant le nouveau rapport McDonough

Ratio McDonough : Fonds propres/(Risques crédit+marché+ opérationnels) ≥ 8%

2.2) Dispositif prudentiel au Maroc


Les principales règles prudentielles appliquées aux banques marocaines visant à prévenir les
risques d’illiquidité ou d’insolvabilité sont :

Des coefficients minimum relatifs aux positions de change.

Le coefficient minimum de liquidité est destiné à s’assurer que les établissements de crédit
sont en mesure de faire face à leurs exigibilités.

Le coefficient maximum de division des risques vise à éviter la concentration des risques
sur un même bénéficiaire, principale cause de défaillance des banques.

Les règles relatives à la classification des créances en souffrance et à leur couverture par
les provisions visent à préserver la solvabilité des établissements bancaires.

(Les prescriptions de la circulaire N° 19/G/2002 relative à la classification des créances et de


leur couverture par les provisions).

Les règles de prise de participation des banques dans des entreprises commerciales ou
industrielles sont destinées à éviter que les établissements de crédits n’investissent
excessivement dans des activités ne relevant pas de leur champ de compétence.

Le ratio de solvabilité minimum :

Ce coefficient représentait jusqu’en 1993, le rapport minimum que les banques devaient maintenir en
permanence entre d’une part leur surface nette (fonds propres nets) et, d’autre
part, leurs exigibilités comprenant l’ensemble des créances de la clientèle , des organismes
financiers spécialisés et des créditeurs divers.

Fixé initialement à 5%, il a été porté à 5.25% en 1982, puis à 5.50% en 1985.

Depuis janvier 1993, le coefficient de solvabilité minimum a été relevé à 8%.

Le coefficient de solvabilité marocain s’inspire largement des définitions et des modalités


d’application prévues par l’Accord de Bâle de juillet 1988 sur le ratio Cooke. (Bâle I) ,dd

3. Le Plan Comptable des Etablissements de Crédit

Eu égard aux particularités des activités bancaires et pour permettre aux autorités monétaires
de disposer des informations nécessaires à l'accomplissement de leur mission de contrôle, le
dahir portant loi n° 1-93-147 du 6 juillet 1993 a soumis les établissements de crédit à une
réglementation comptable spécifique qui déroge aux obligations comptables des
commerçants.

A cet effet, l'arrêté du Ministre de l'Economie et des Finances n° 1331-99, a fixé le cadre
comptable et le modèle des états de synthèse des établissements de crédit tels qu'ils figurent
dans le Plan Comptable des Etablissements de Crédit (PCEC).

Les dispositions du PCEC ont trait notamment aux normes et règles comptables et
d'évaluation, aux états de synthèse individuels et consolidés, ainsi qu'au cadre comptable et
aux modalités de fonctionnement des comptes.

3.1) Le PCEC : Présentation et apports


Depuis 1982, les banques étaient tenues d'appliquer le Plan Comptable Bancaire (PCB)
institué par l'instruction de Monsieur le Gouverneur de Bank Al-Maghrib du 30 décembre
1981, relative au règlement comptable bancaire. C'est à cette date, que pour la 1ère fois une
normalisation comptable a mis fin à l'hétérogénéité des plans de comptes utilisés par les
différentes banques.

Fruit d'une réflexion et d'une volonté commune ainsi que d'un travail engagé, le Plan
Comptable des Etablissements de Crédit (PCEC) qui se substitue au PCB est l'une des pierres
angulaires de l'ensemble des réformes qui visent à la modernisation du système financier
marocain.
En tant que plan comptable sectoriel, le PCEC complète le dispositif comptable général
instauré par la Loi n° 9/88 relative aux obligations comptables des commerçants et le Code
Général de Normalisation Comptable (CGNC), en offrant aux établissements de crédit un
référentiel totalement adapté non seulement à leurs activités actuelles mais également aux
nouveaux métiers.

Conformément à l'un des objectifs qui lui avait été assigné par le cahier des charges, il
permet également au système bancaire marocain de se mettre au niveau des meilleures
pratiques observées au plan international, tout en respectant les spécificités nationales et le
cadre général conçu par les textes législatifs et réglementaires.

Le PCEC a, d’autre part, pour ambition de constituer le socle d'un véritable système
d'information pour les établissements de crédit, permettant entre autres à leurs dirigeants
d'apprécier la rentabilité des opérations suivant des axes multiples (métiers, produits,
segments de clientèle, etc...), d'en mesurer les risques associés et d'en assurer une gestion
efficiente.

Enfin, il donne aux autorités de contrôle les moyens nécessaires pour une surveillance
prudentielle
performante de l'activité des établissements de crédit et des risques qu’ils
encourent.

3.2) Cadre comptable


Le cadre comptable et le modèle des états de synthèse qui comprennent le bilan, le
compte des résultats, l'état des soldes de gestion, le tableau de financement et l'état des
informations complémentaires sont fixés conformément au document, annexé à l'original du
présent arrêté, dénommé plan comptable des établissements de crédit.

A partir du premier janvier 2000, les établissements de crédit doivent tenir leur comptabilité
conformément aux prescriptions du PCEC et respecter tout ce que ce plan comprend :

o Les dispositions générales à caractère légal et réglementaire relatives aux normes


comptables et d’évaluation.

o Les dispositions fixant les règles comptables et d’évaluation spécifiques aux


établissements de crédit.

o Le cadre comptable.
La liste et les modalités de fonctionnement des comptes permettant l’établissement des états
de synthèse.

Les dispositions relatives aux états de synthèse individuels.

Les dispositions relatives aux états de synthèse consolidés.

Les dispositions relatives aux attributs d’identification des opérations des


établissements de crédit.

Et les schémas comptables afférents à ces opérations.

DISPOSITIONS GENERALES

Les établissements de crédit sont tenus de respecter les principes comptables


fondamentaux, les règles de l'organisation de la comptabilité et les méthodes générales
d'évaluation préconisées par la norme générale comptable et que reprend le chapitre 1er du
PCEC.

L'image fidèle des états de synthèse repose sur le respect de sept principes comptables
fondamentaux : la continuité d'exploitation, la permanence des méthodes, le coût historique, la
spécialisation des exercices, la prudence, la clarté et l'importance significative.

L'organisation de la comptabilité destinée à garantir la fiabilité des informations


suppose l'adoption d'un plan de comptes, un plan d'attributs, une comptabilité matière, le
choix de supports (livres, manuel de procédures comptables), la définition des procédures de
traitement et la mise en place d'un dispositif de contrôle interne.

L'évaluation des éléments de l'actif du passif et de l'hors bilan se fait :

- Sur la base de dispositions spécifiques aux établissements de crédit pour les opérations
en devises, les titres de transaction et d'investissement et les produits dérivés,

- Sur la base des principes généraux en ce qui concerne les autres éléments, ces
principes étant étroitement dépendants des principes comptables fondamentaux, notamment
les principes de continuité d'exploitation, de prudence et du coût historique.

DISPOSITIONS PARTICULIERES

Vu la spécificité des opérations bancaires, qui se rapportent le plus souvent à des


instruments financiers, les établissements de crédit ont besoin, pour la comptabilisation et
l'évaluation de certaines opérations, de dispositions particulières dérogeant à certains
principes généraux.

Le chapitre 2 du PCEC expose, dans cinq sections, les règles comptables et


d'évaluation applicables aux opérations portant sur : les titres, les cessions d'éléments
d'actif, les devises, les produits dérivés et le crédit-bail.

Ces dispositions, qui dérogent aux principes généraux, tout en étant conformes aux
normes internationales, tiennent compte des spécificités du contexte juridique et économique
du Maroc.

Parmi ces normes, il y a lieu de citer la comptabilité d'intention et l'évaluation de


certains instruments financiers à leur valeur de marché appelée, dans le PCEC, valeur
actuelle, conformément au code général de la normalisation comptable.

La comptabilité d'intention consiste à enregistrer des instruments financiers en fonction


du but que vise l'établissement par la détention de ces instruments.

Ainsi les titres acquis sont comptabilisés en titres de transaction ou dans une autre
catégorie de titres selon que l'établissement a l'intention de les céder après une très courte
durée (inférieure à 6 mois) ou non.

De même, certains produits dérivés sont comptabilisés différemment selon qu'ils sont
détenus pour maintenir une position ouverte, servir de couverture spécifique ou couvrir et
gérer le risque global de taux.

La comptabilisation des instruments dans un portefeuille de transaction implique leur


évaluation à la valeur de marché et l'enregistrement des plus ou moins-values latentes qui en
résultent dans le compte de produits et charges. Toutefois, l’utilisation de cette méthode n’est
autorisée que dans les cas où ces instruments peuvent être négociés sur un marché dont la
liquidité est assurée.

3.3) Etats de synthèse


Le chapitre 3 du PCEC est consacré aux états de synthèse qui, à l'instar de ce qui est prévu par
le C.G.N.C., comprennent le bilan, le compte de produits et charges (CPC) (appelé compte
des résultats dans la loi bancaire), l'état des soldes de gestion (ESG), le tableau de
financement et l'état des informations complémentaires (ETIC).
Le bilan comprend, outre l'actif et le passif, le hors bilan qui enregistre les
engagements par signature donnés et reçus.

Le hors bilan assure le suivi comptable des


activités qui n'impliquent pas de décaissement
ou d'encaissement de la part d'une entreprise
ou d'une banque mais qui impliquent que cette
dernière court un certain nombre de risques. Ce
sont des contrats en cours d'exécution qui n'ont
pas été payés. Les activités inscrites au hors
bilan sont principalement des engagements de
signature, des opérations de change et des
opérations sur dérivés.

Le CPC présente, dans un document unique et sous forme de liste, les produits
et les charges, par nature, tout en mettant en évidence quatre niveaux de résultats communs
à l'ensemble des établissements de crédit, à savoir : le produit net bancaire, le résultat
courant, le résultat avant impôts et le résultat net de l'exercice.

L’ESG, quant à lui, complète et affine les informations données par le CPC, en
déclinant les marges par type d'activité : marge sur intérêt, marge sur opérations de crédit-
bail ,marge sur commissions, résultat des opérations de marché). Il décrit également les
éléments constituant l'autofinancement.

Le tableau de financement, appelé dans le PCEC tableau des flux de


trésorerie, présente les flux de trésorerie suivant qu'ils relèvent de l'activité d'exploitation,
d'investissement ou de financement. Cet état analyse la variation de trésorerie d'un exercice
à l'autre.

L'ETIC complète et commente l'information donnée par le bilan et le CPC. Il


est constitué d'informations quantitatives et qualitatives d'importance significative
permettant d'avoir une juste appréciation du patrimoine, de la situation financière de
l'établissement de crédit, des risques qu'il assume et de ses résultats.

Les informations sont présentées soit sous forme de tableaux soit sous forme de
commentaires.

3.4) Liste des comptes


Le chapitre 5 du PCEC est réservé au cadre comptable, à la liste des comptes et aux modalités
de fonctionnement de ces comptes.

Le plan de comptes a été simplifié par l'utilisation des attributs et la limitation de la


codification des comptes à 4 chiffres à l'instar du CGNC, tout en laissant aux établissements
de crédit la faculté d'affiner, éventuellement, cette numérotation pour répondre à leurs besoins
sur des aspects particuliers.

Ce chapitre comporte des fiches individuelles par comptes ou groupes de comptes qui donnent
la définition du contenu des comptes et les écritures comptables types ainsi que des schémas
comptables par types d’opérations.
Le plan de comptes couvre l'ensemble des opérations susceptibles d'être effectuées par les
établissements de crédit de manière générale, étant entendu que tout établissement ne peut
pratiquer que les opérations entrant dans le cadre de l'activité pour laquelle il a été agréé.

L'ensemble des opérations traitées sont réparties, par catégories homogènes, en huit classes :

la classe 1 traite des opérations de trésorerie et des opérations avec les


banques, les sociétés de financement et les établissements de crédit assimilés.

la classe 2 couvre les opérations effectuées, sous forme de dépôts ou de crédits,


avec les agents économiques autres que les établissements de crédit et assimilés y compris
les opérations de pension (relatives, juridiquement ,à des une opération de cession
temporaire de la pleine propriété de valeurs mobilières ou de titres)

la classe 3 regroupe les opérations sur titres effectuées avec l'ensemble des
agents économiques ainsi que les opérations diverses (débiteurs et créditeurs divers,
comptes de régularisation etc...)

la classe 4 comprend les immobilisations financières et les immobilisations


incorporelles et corporelles, y compris celles destinées à l'activité de crédit-bail et de
location,

la classe 5 enregistre les provisions pour risques et charges et les capitaux


propres et assimilés,

les classes 6 et 7 traitent respectivement des charges et des produits

la classe 8 couvre les engagements par signature donnés et reçus ainsi que les
opérations suivies en comptabilité matière.

Depuis 1991, le secteur bancaire connaît des mutations profondes. Il tente de s’adapter
de manière plutôt volontariste à l’évolution de la situation économique du pays tout en se
conformant aux standards internationaux en termes de réglementation et d’organisation.

L’intégration dans l ‘économie mondiale et les impératifs de restructuration tant de


l’économie en général que du secteur bancaire en particulier, ne manqueront pas de
reconduire à une configuration de ce dernier.
Les premières opérations de rapprochement entre opérateurs bancaires de même que
l‘entrée en vigueur de nouveaux ratios prudentiels (Bâle II) ne sont que les prémisses de
profonds changements accompagnant la montée du niveau de risque de crédit.
Chapitre 3 : Le risque de
crédit : Présentation
& églementation
Section 1 : Les métiers de la banque : une pluralité
de risques
Les risques sont au cœur de la création de valeur dans les établissements de crédit. Dans
ce contexte, l’analyse des risques s’avère essentielle. Le risque peut se définir comme un
danger éventuel plus ou moins prévisible. Il couvre généralement l’ensemble des facteurs qui
concourent à la déviation à la baisse du résultat bancaire. La caractéristique propre du risque
est donc l’incertitude temporelle d’un événement ayant une certaine probabilité de survenir et
de mettre en difficulté la banque. Le risque inhérent au secteur bancaire se distingue par sa
multiplicité et par son caractère multidimensionnel ne pouvant être mesuré par un seul
indicateur. Ainsi, on peut citer une kyrielle de risques supportés par la banque, dont :

1. La sensibilité au risque de fraude :

Les banques ont la garde d’un volume considérable d’instruments monétaires,


notamment d’argent liquide ou d’instruments négociables dont elles doivent assurer la garde.
Ceci s’applique tant à la conservation qu’au transfert d’instruments monétaires, ce qui les rend
vulnérables aux malversations et aux fraudes, les banques ont donc l’obligation de mettre en
place des procédures formelles, de bien définir le pouvoir discrétionnaire accordé à chaque
employé et d’établir des systèmes de contrôle interne rigoureux.

2. La sensibilité à la qualité de l’information :

Les banques réalisent un volume considérable de transactions très diverses, tant en


valeur qu’en quantité d’opérations. Pour y faire face, elles sont tenues de mettre en place des
systèmes comptables et de contrôle interne complexes et recourent de façon importante au
traitement informatisé des données.

3. La sensibilité au risque de décentralisation :

Les banques disposent en général d’un vaste réseau de succursales et d’agences


dispersées géographiques. Cette structure implique une plus grande décentralisation de
l’autorité et la dispersion des fonctions comptables et de contrôle, ce qui pose des problèmes
pour maintenir l’homogénéité des procédures et des systèmes comptables, notamment lorsque
le réseau des succursales s’étend au-delà des frontières nationales.

4. La sensibilité au risque de non détection :

Les banques souscrivent des engagements importants sans transfert de fonds. Ces
opérations de « hors bilan » ne font pas toujours l’objet de suivi comptable rigoureux et leur
absence d’enregistrement peut être difficile à détecter.

5. La sensibilité au risque de la multiplicité des obligations


réglementaires :

Les banques font l’objet d’une réglementation particulière et les obligations


réglementaires ont souvent une incidence sur les principes comptables généralement reconnus
et les pratiques d’audit du secteur.

L’ensemble de ces éléments impose aux banques la gestion des divers risques auxquels
elles sont exposées et en particulier le risque de crédit qui est le risque traditionnel de cette
activité.

Section 2 : Le risque de crédit…au cœur des risques


bancaires
1. Définition du risque de crédit

En définissant le crédit, la plupart des auteurs se référent à son étymologie « credère »


qui veut dire croire, faire confiance. La confiance que le prêteur a en l’emprunteur est donc la
base de toute opération de crédit.

Le crédit introduit également la notion du temps. Comme le précisent MM Terrel et


Lejeune : «Le contrat de crédit suppose essentiellement le déplacement momentané d’un
capital qui fera retour, à un moment donné, lui ou son équivalent, à son possesseur. Il y a dans
tout crédit une idée de terme et de délai.»

Enfin, la promesse de l’emprunteur de rembourser dans les délais convenus avec le


prêteur peut s’assimiler à une contrepartie de la confiance qu’il inspire à celui-ci.

Monsieur Georges Petit-Dutailis définit le crédit ainsi : «faire crédit, c’est faire
confiance ; c’est donner librement la disposition effective et immédiate d’un bien réel ou d’un
pouvoir d’achat, contre la promesse que le même bien, ou un bien équivalent vous sera
restitué dans un certain délai, le plus souvent avec rémunération du service rendu et du danger
couru, danger de perte partielle ou totale que comporte la nature même de ce service».

Cette définition ajoute aux notions vues plus haut la rémunération du service et le risque
qu’engendre une opération de crédit.

On peut donc conclure que le crédit se caractérise par la conjugaison des éléments
suivants :

La confiance du prêteur dans l’emprunteur ;

Le temps consenti par le prêteur pour le remboursement du prêt ;

La promesse de rembourser de l’emprunteur ;

La rémunération du service : intérêt que verse l’emprunteur au prêteur.

En l’absence d’un des éléments susmentionnés (manque de confiance, non-respect de


l’échéance…), le risque de crédit apparaît. Celui-ci se définit donc comme étant le risque
résultant de l’incertitude quant à la possibilité ou la volonté de l’emprunteur d’honorer ses
engagements vis-à-vis de son créancier.

2. Les risques connexes au risque de crédit

Les risques que l’on pourrait qualifier d’additionnels ou de connexes au risque de crédit
doivent également être maîtrisés et donc, préalablement évalués. Ils prennent naissance lors de
l’initiation des transactions et, le plus souvent, perdurent jusqu’à l’échéance finale. On
distingue alors :

Le risque de garantie : La banque peut devoir supporter une perte si elle ne peut
exercer la garantie attachée à un prêt en défaut ou si le produit de cette action s’avère
insuffisant pour couvrir les engagements accumulés par le débiteur.

Le risque de concentration : Une diversification insuffisante du portefeuille de


concours en termes de secteurs économiques, de régions géographiques, ou de taille
d’emprunteur peut provoquer des pertes importantes ; les banques régionales y sont
particulièrement exposées, de même que les établissements spécialisés.

Le risque “ PAYS ” : Bien connu des grands établissements, il se manifeste


lorsqu’un pays étranger ne dispose plus de réserves suffisantes pour faire face aux
engagements en monnaie étrangère de ses ressortissants.
Le risque de change : Il naît chaque fois que l’établissement accorde un crédit
dans une monnaie qui n’est pas celle de l’expression de ses capitaux propres ; si les ressources
utilisées pour financer cet emploi sont libellées dans la même devise, le risque ne porte que
sur la marge de l’opération ; dans le cas contraire, le montant en principal est également
exposé.

Le risque légal et réglementaire : L’activité de crédit est étroitement réglementée


et le non-respect de nombreuses dispositions peut conduire l’établissement à supporter des
pertes, soit directement, soit en raison de l’impossibilité de mettre en œuvre une garantie.

Le risque opérationnel : Cette notion recouvre toutes les erreurs de traitement qui
peuvent survenir au cours de la vie d’un dossier tels que déblocage des fonds avant que toute
la documentation requise n’ait été réunie, saisie erronée des conditions de crédit dans les
systèmes de gestion, mauvaise identification des concours compromis…

Dans l’industrie bancaire, à l’aube du XXIe siècle, le risque majeur demeure toujours
et encore le risque de crédit. Il est important de garder à l’esprit que les créances accordées
aux clients constituent la principale source de risque de crédit. D’où la nécessité de cerner la
notion des créances et plus particulièrement celles en souffrance et de maîtriser leur
traitement comptable.
Chapitre 4 : Etude du cadre
réglementaire des Provisions pour
Créances (PC)
Section 1 : Définition des Provisions pour créances
Avant de définir les provisions pour créances, il faut d’abord passer par la définition des
créances. En effet, il s’agit de l'ensemble des créances sur la clientèle y compris les valeurs
reçues en pension, à l’exclusion des créances acquises par affacturage, des créances
matérialisées par des titres de créance et des créances subordonnées.

Les créances sont définies par Bank al Maghrib comme étant tous les éléments du bilan
et du hors bilan, quelles qu’en soient la forme, la monnaie de libellé et la contrepartie,
susceptibles de générer un risque de crédit.

Sont considérées comme créances au sens de la définition ci-dessus :

Les crédits par décaissement quelle que soit leur nature, y compris les crédits-
bails et les prêts subordonnés ;

Les titres de créance, y compris les titres subordonnés ;

Les engagements par signature donnés, tels que les cautions et avals, les
acceptations, les lettres de crédit et les engagements de financement irrévocables.

La clientèle telle que définit par le PCEC est constituée par les agents économiques
autres que les établissements de crédit et se compose de la clientèle financière et de la
clientèle non financière.

Les créances sont réparties en 2 classes : les créances saines et les créances en
souffrance.

Sont considérées comme créances saines :

les créances dont le règlement s’effectue normalement à l’échéance et qui sont


détenues sur des contreparties dont la capacité à honorer leurs engagements, immédiats et/ou
futurs, ne présente pas de motif d’inquiétude ;

les créances intégralement couvertes par :

- des dépôts de garantie (deposits),


- des garanties reçues de l’Etat ou de la Caisse Centrale de Garantie,

- des garanties reçues des fonds et institutions marocains de garantie des crédits,

- le nantissement de titres émis ou garantis par l’Etat,

- le nantissement de comptes à terme ouverts auprès de l’établissement de crédit lui-même, de


bons de caisse ou de titres de créance négociables, émis par lui.

Sont considérées comme créances en souffrance, les créances qui présentent un risque
de non recouvrement total ou partiel, eu égard à la détérioration de la capacité de
remboursement immédiate et/ou future de la contrepartie.

Après avoir classé les créances, la société doit constituer des provisions pour couvrir le
risque des créances en souffrance selon les dispositions de Bank Al-Maghreb. Le poste 299
du PCEC est réservé à ces provisions.

Section 2 : Le cadre réglementaire régissant les


PC
Les établissements de crédit effectuent la comptabilisation et le provisionnement des
créances en souffrance et des engagements par signature douteux ainsi que le traitement des
créances irrécouvrables dans les conditions prévues par le plan comptable des établissements
de crédit et par le présent règlement.

Les comptes de la classe 2 du PCEC, qui enregistrent les opérations effectuées avec la
clientèle et leurs provisions, font référence aux normes de BAM pour la classification et le
provisionnement des créances en souffrance.

1. Classification des créances en souffrance :

Les créances en souffrance sont classées selon le degré de perte pouvant être enregistré
sur les crédits bancaires ou l’élévation anormale du risque s’y rapportant. Elles sont réparties
en trois catégories différentes :

1.1) Les créances pré-douteuses,


Sont classés dans la catégorie des créances pré-douteuses :

1) - les encours des crédits amortissables dont une échéance n’est pas réglée 90 jours
après son terme ;
2) - les encours des crédits remboursables en une seule échéance qui ne sont pas
honorés 90 jours après leur terme ;

3) - les loyers des biens donnés en crédit-bail ou en location avec option d’achat, qui ne
sont pas réglés 90 jours après leur terme ;

4) - les encours des crédits par décaissement et/ou par signature consentis à des
contreparties dont la situation financière ne peut être évaluée faute de disponibilité de
l’information ou de la documentation nécessaires à cet effet ;

5) - les encours des crédits par décaissement et/ou par signature dont le recouvrement
total ou partiel est, indépendamment de tout impayé, susceptible d’être mis en cause en raison
de considérations liées à :

La capacité de remboursement du débiteur (déséquilibre persistant de la


situation financière, baisse significative du chiffre d’affaires, endettement excessif,…),

Des événements qui concernent les principaux dirigeants ou actionnaires


(décès, dissolution, mise en liquidation,…),

L’existence de problèmes de gestion ou de litiges entre les associés ou


actionnaires,

Des difficultés au niveau du secteur d’activité dans lequel opère la contrepartie.

1.2) Les créances douteuses


Sont classés dans la catégorie des créances douteuses :

1) - les soldes débiteurs des comptes à vue qui n’enregistrent pas, pendant une période
de 180 jours, de mouvements créditeurs réels couvrant au moins le montant des agios imputés
à ces comptes ainsi qu’une partie significative desdits soldes débiteurs ;

2) - les encours des crédits amortissables dont une échéance n’est pas réglée 180 jours
après son terme ;

3) - les encours des crédits remboursables en une seule échéance, qui ne sont pas
honorés 180 jours après leur terme ;

4) - les loyers des biens donnés en crédit-bail ou en location avec option d’achat, qui ne
sont pas réglés 180 jours après leur terme ;
5) - les encours des crédits par décaissement et/ou par signature consentis à des
contreparties déclarées en redressement judiciaire ;

6) - les encours des crédits par décaissement et/ou par signature dont le recouvrement
total ou partiel est, indépendamment de tout impayé, incertain compte tenu de la dégradation
de la situation de la contrepartie du fait des considérations évoquées au paragraphe 5 de
l’article 5 ci-dessus ou pour toutes autres raisons.

1.3) Les créances compromises.


Sont classés dans la catégorie des créances compromises :

1) - les soldes débiteurs des comptes à vue qui n’enregistrent pas, pendant une période
de 360 jours, de mouvements créditeurs réels couvrant au moins le montant des agios imputés
à ces comptes ainsi qu’une partie significative desdits soldes débiteurs ;

2) - les encours des crédits amortissables dont une échéance n’est pas réglée 360 jours
après son terme ;

3) - les encours des crédits remboursables en une seule échéance qui ne sont pas
honorés 360 jours après leur terme ;

4) - les loyers des biens donnés en crédit-bail ou en location avec option d’achat qui
demeurent impayés 360 jours après leur terme ;

5) - les encours des crédits par décaissement et/ou par signature dont le recouvrement
total ou partiel est, indépendamment de l’existence de l’un des critères de classement
susvisés, peu probable du fait de considérations telles que :

La perte, par la contrepartie, de 75% ou du tiers de sa situation nette, selon qu’elle est
constituée, respectivement, en société anonyme ou sous une autre forme de sociétés, lorsque
l’assemblée générale extraordinaire ne s’est pas réunie, dans les délais légaux requis, pour
décider de la continuité de l’activité ;

L’introduction d’une action en justice, à l’encontre de la contrepartie pour le


recouvrement des créances,

La contestation, par voie judiciaire, de la totalité ou d’une partie des créances par la
contrepartie,

La cessation d’activité ou la liquidation judiciaire de la contrepartie,


La déchéance du terme ou, en matière de crédit-bail ou de location avec option
d’achat, la résiliation du contrat

Le classement d’une créance dans la catégorie des créances compromises entraîne le


transfert, dans cette catégorie, de l’ensemble des créances détenues sur la contrepartie
concernée.

2. Règles relatives à la constitution des provisions

Dans le but d’éviter l’insécurité liée aux conséquences pouvant résulter des crédits
impayés, Bank Al Maghrib a mis en place de nouvelles règles de provisionnement. Ces règles
contraignantes intègrent un suivi rigoureux des engagements et des dossiers de crédit.

En effet, les créances pré-douteuses, douteuses et compromises doivent donner lieu à la


constitution de provisions égales au moins, respectivement, à 20%, 50% et 100% de leurs
montants, déduction faite des agios réservés ainsi que des garanties constituées.

Les provisions relatives aux créances compromises doivent être constituées au cas par
cas. Celles ayant trait aux créances pré-douteuses et douteuses peuvent être constituées de
manière globale.

Les garanties sont déduites des créances en souffrance selon les quotités suivantes,
précisées par Bank Al Maghrib :

1) Quotité de 100 %

les dépôts de garantie (deposits);

les garanties reçues de l'Etat ou de la Caisse Centrale de Garantie, homologuées


par l’Etat;

les garanties reçues des fonds et institutions marocains de garantie des crédits
assimilées à celles de l’Etat;

le nantissement de titres émis ou garantis par l'Etat;

le nantissement de comptes à terme ouverts auprès de l’établissement de crédit lui-


même ou de bons de caisse ou de titres de créance émis par lui.

2) Quotité de 80 %

les garanties reçues d’établissements de crédit et assimilés marocains ou étrangers


de premier ordre, habilités à donner des garanties ;
les garanties reçues d’organismes d’assurance des crédits ;

les garanties reçues des autres fonds et institutions marocains de garantie des
crédits;

les garanties reçues des banques multilatérales de développement et organismes


assimilés ;

le nantissement de bons de caisse et de titres de créance émis par les autres


établissements de crédit et assimilés marocains ou étrangers de premier ordre ;

le nantissement de titres émis par les banques multilatérales de développement et


organismes assimilés.

3) Quotité de 50 %

les hypothèques sur des biens immobiliers, sur des aéronefs ou sur des bateaux ;

les attestations de droits constatés délivrées par l’Administration aux entreprises


adjudicataires de marchés publics ;

le nantissement de véhicules automobiles neufs.

Les garanties ne sont prises en considération que pendant leur durée effective et qu'à
hauteur des montants initiaux des risques couverts pondérés par les quotités affectées aux
garanties concernées.

Les quotités visées ci-dessus sont progressivement réduites, par abattements annuels, et
ramenées à :

25 %, à l’expiration d’un délai de :

- 5 ans, dans le cas des garanties hypothécaires,

- 2 ans, en ce qui concerne les attestations de droits constatés et le nantissement de titres ou de


véhicules automobiles neufs ;

0 %, à l’expiration d’un délai de :

- 10 ans, pour ce qui est des garanties hypothécaires,

- 5 ans, en ce qui concerne les attestations de droits constatés et le nantissement de titres,

- 3 ans, pour ce qui est du nantissement des véhicules automobiles neufs.

Les délais susvisés courent à compter de :


La date d’inscription des créances concernées dans l’une des catégories des créances
en souffrance, en ce qui concerne les garanties hypothécaires, les attestations de droits
constatés et les nantissements de titres,

La date de mise en circulation, pour ce qui est des véhicules automobiles.

3. Dispositions relatives aux modalités d’enregistrement

Les créances en souffrance et les créances irrécouvrables sont comptabilisés


conformément aux principes suivants :

Les créances en souffrance doivent être identifiées dans les rubriques appropriées du
PCEC dès la constatation de la survenance de l’un des critères de déclassement, au plus tard, à
la fin de chaque trimestre de l’exercice social.

Les créances pré-douteuses et douteuses peuvent être suivies au moyen d’attributs.

Les créances compromises doivent être imputées aux comptes appropriés du PCEC.

Conclusion partielle :
L’analyse du cadre réglementaire des provisions pour créances en souffrance permet de
ressortir les points forts de cette réglementation prudentielle. En effet, la récente réforme de la
réglementaire comptable des établissements de crédit s’inscrit dans le rapprochement des
pratiques étrangères et des normes internationales (notamment celles de l’IASC) pour pallier
au risque de crédit de plus en plus important.

Pour cela, les régulateurs ont intégré, dans les textes de loi, la fonction de contrôle.
Parmi les outils de contrôle prévus par BAM, on peut citer le recours à des auditeurs externes.
Ces derniers procèdent particulièrement à un contrôle minutieux des différents aspects du
risque de crédits

Comme toutes les sections, les créances clients doivent faire l’objet d’un contrôle de la
part de l’auditeur. C’est en fait, la section qui consomme une importante partie de sa charge
de travail. On expliquera dans la partie suivante comment se déroule l’audit des créances
bancaires et comment ce contrôle participe à la réduction du risque de crédit.
DEUXIEME PARTIE

Guide pratique de
l'audit des
créances
des
établissements
de crédit
Les normes d'audit guident l'auditeur dans chacune des étapes du processus d'audit.
Comme pour les normes comptables, chaque pays peut posséder ses propres normes d'audit,
élaborées par l'association professionnelle nationale des experts-comptables ou par une
instance publique.

De la même manière qu'une institution doit se conformer à des normes comptables, les
auditeurs doivent suivre des normes d’audit cohérentes afin d'assurer un audit efficace.

Certes, l’audit bancaire a ses spécificités, ce qui est dû au grand nombre de


réglementations qui régissent le secteur, cependant, la démarche d’audit bancaire n’est pas
différente de celle de l’audit classique.

Chapitre 1 : guide pratique de


l’audit des créances dans un
établissement bancaire
Section 1 : Prise de connaissance générale
L'audit, en toutes ses variétés, exige de la part de l'auditeur une excellente connaissance
globale de l'entreprise qui lui permettra par la suite d'orienter ses travaux et réaliser ses
recherches.

Cependant, la prise de connaissance générale est d'intérêt particulier dans la mission


d'audit bancaire vu les particularités que présente ce secteur.

Cette phase permet à l’auditeur de mieux appréhender sa mission et de cerner les


éléments pouvant avoir une importance au niveau de son jugement. Elle intervient, tant lors de
l’initialisation de la mission, que tout au long de son exercice afin de construire l’approche par
les risques et permettre à l’auditeur d’organiser la mission (planification, programmation).

La mise en œuvre de cette technique requière différentes techniques. On en cite la


recherche de documentations externes et internes (bases de données économiques, presse ou
manuels de procédures), les entretiens avec les principaux responsables et visite des locaux,
l’identification de l’outil informatique interne et l’examen des documents juridiques.

Cette phase commence par la collecte d’éléments de compréhension pour permettre à


l’auditeur d’appréhender les différents risques de l’entreprise et présenter un programme de
travail adéquat.
1. Collecte d’éléments de Compréhension

Ces éléments sont de nature à familiariser l'auditeur aux spécificités de l'entité pour qu'il
puisse en tracer les ordres de grandeurs auxquels il serait affronté. Ils lui sensibilisent sur la
significativité d'une telle erreur et donc fixer son seuil de signification.

Cependant, ils ne se contentent pas à une compréhension de l'environnement interne


mais aussi de l'environnement externe qui place l'entreprise dans son secteur d'activité. Il
s’agit ici du secteur bancaire traité dans la première partie.

L’objectif du présent mémoire étant de présenter un guide d’audit des créances clients,
on ne saura passer cette phase sans connaître les comptes du PCEC concernés par les
opérations de crédit, qui seront les comptes à auditer par la suite.

1.1) Classe 2 : comptes d’opérations avec la clientèle


Les comptes de la classe 2 enregistrent les opérations effectuées avec la clientèle y
compris les opérations de pension, à l’exclusion des dettes et des créances subordonnées, des
opérations sur titres et des opérations de crédit bail. L’actif enregistre les montants des crédits
accordés aux particuliers et aux entreprises non bancaires. Le passif inclut quant à lui les
dépôts collectés par ces mêmes agents. Le poids de cette classe au bilan traduit l’intensité de
l’activité de la banque. On s’intéressera dans ce qui suit aux opérations de crédit.

Les rubriques de la classe 2 du PCEC qui enregistrent des opérations de crédit sont les
suivantes :

22- crédits de trésorerie

23- crédits à l’équipement

24- crédit à la consommation

25- crédits immobiliers

26- créances acquises par affacturage (on ne va pas traiter cette catégorie de créances)

29- créances en souffrance sur la clientèle/ provision.

Définition des opérations de crédit

Constitue une opération de crédit, aux termes de l’article 3 de la loi bancaire «tout acte
par lequel une personne met ou s’oblige à mettre, à titre onéreux, des fonds à la disposition
d’une autre personne, à charge pour celle-ci de les rembourser ou prend, dans l’intérêt de cette
dernière, un engagement par signature tel qu’un aval, un cautionnement ou toute autre
garantie».

Principes généraux de comptabilisation des crédits

1. Les crédits sont classés en fonction de leur objet économique. L’objet économique à
prendre en considération est celui attaché à chaque crédit considéré individuellement et non
pas l’objet social de l’entreprise bénéficiaire.

2. Les effets dits de mobilisation ou de garantie, que les établissements de crédit


peuvent détenir à l’appui de crédits comptabilisés dans les comptes de la classe 2, sont suivis
en comptabilité matière, dans le hors bilan. Seules les mobilisations des créances
commerciales font l’objet d’un poste spécifique dans les comptes de la classe 2.

3. Les crédits ne figurent plus au bilan lorsque les effets les représentant sont cédés sans
garantie contre la défaillance des débiteurs ou lorsque ces crédits font l’objet d’une opération
de titrisation.

4. Les crédits sont comptabilisés en principal seulement, agios exclus, sauf pour la
mobilisation des créances commerciales. Les crédits, même lorsqu’ils sont représentés par des
billets à ordre, comprenant le capital et les intérêts de chaque échéance, sont enregistrés en
principal seulement.

5. Les créances en souffrance et leurs provisions sont comptabilisés conformément aux


prescriptions réglementaires de Bank Al-Maghrib.

Pour mieux appréhender le fonctionnement de ce compte, nous présentons, dans ce qui


suit, un exemple de comptabilisation :

Nous supposons un crédit d’un montant de 100.000 DHs, accordé à une société Y pour
une durée de 5 ans au taux de 10%, remboursable par des semestrialités de 10.000 DHs.
A la mise à disposition des fonds, on passera l’écriture suivante :

231.
Crédits à l’équipement à… 100.000
... Compte ordinaire (client X) 100.000

Comme nous avons précédemment cité, il a été convenu que le remboursement sera
semestriel. Dans l’hypothèse où la banque arrête ses résultats trimestriellement, nous ferons
appel à un compte de régularisation pour enregistrer le montant des intérêts courus non échus
(respect du principe de spécialisation des exercices). A la fin de chaque trimestre couru, on
passe l’écriture suivante :

2318
Intérêts courus à recevoir 2.500
7120 Intérêts sur crédits à l’équipement 2.500

L’amortissement du crédit se présente alors à la fin du premier semestre comme suit :


Compte ordinaire /client X 15.000
231. 10.000
Crédits à l’équipement à…
2318 5.000
Intérêts courus à recevoir

Comptabilisation des créances en souffrance

Les créances en souffrance sont généralement créées par transferts des comptes de
clientèle. Elles sont diminuées ou annulées :
- Soit par transfert dans les comptes normaux de clientèle si la créance ne présente plus
de risque de non-recouvrement ;
- Soit par annulation si la créance est jugée définitivement irrécouvrable et devient donc
une perte définitive.

1.2) Classe 6 : les dotations aux provisions


et pertes sur créances irrécouvrables
Les comptes de créances en souffrance sont indissolublement liés aux comptes de
dotations aux provisions, qui figurent au niveau de la classe 6.

Dotations aux provisions pour créances en souffrance (671)

Ce poste constate la dotation de l’exercice aux provisions pour créances en souffrance,


déterminé selon les dispositions réglementaires prévues par BAM. Dès que l’on juge qu’une
créance ne sera pas intégralement recouvrée, une estimation du montant à recouvrer est faite,
et la différence entre ce montant et le total de la créance est provisionnée.

On prend l’exemple d’un encours totalisant 100.000 DHs, qui a été enregistré au niveau
du compte de créances douteuses. En contrepartie, nous devons provisionner cette créance à
hauteur de 50% suivant les dispositions de la circulaire, soit une provision égale à 50.000
DHs. Nous obtiendrons alors le schéma d’écritures suivant :

6712 Dotations aux provisions pour créances en souffrance 50.000


sur la clientèle
2992 Provisions pour créances douteuses 50.000

Le même schéma d’écritures est suivi pour augmenter une provision déjà existante.

Pertes sur créances irrécouvrables (672)

Elles sont enregistrées lorsqu’il est certain que des créances sont irrécouvrables, soit au
niveau du compte :
6721 : s’il s’agit de créances, ou fractions de créances qui, antérieurement couvertes
par des provisions, ont acquis le caractère d’une perte définitive.
6722 : s’il s’agit de créances, ou fractions de créances, qui ont acquis le caractère d’une
perte définitive n’ayant pas fait l’objet d’un provisionnement.
Ainsi, si l’on reprend l’exemple précédent, on suppose qu’il n’y a aucun espoir de
recouvrement du montant dû. Par conséquent, nous devons d’abord constater la perte de
créance, puis reprendre les provisions relatives à cette dernière. Nous passerons alors les
écritures suivantes :

Pertes sur créances irrécouvrables


6721 50.000
couvertes par des provisions
PERTES SUR CREANCES IRRECOUVRABLES
6722 50.000
NON COUVERTES PAR DES PROVISIONS

2912 Créances douteuses 100.000

2992 Provisions pour créances douteuses 50.000


Reprises de provisions pour créances en
7712 souffrance sur la clientèle 50.000

1.3) Classe 8 : les engagements hors bilan


Lorsque l’établissement bancaire octroie un crédit (d’un montant élevé) à l’un de ses
clients, il requiert généralement une garantie (ou engagement par signature), qui serait
exécutée dans le cas où ce client ne respecterait pas ses engagements.
Les engagements par signature sont nombreux. En effet, on distingue :

Les sûretés réelles : sont celles qui portent sur un gage de biens meubles
ou immeubles : hypothèques, nantissement de fonds de commerce, de marchandises, de titres...

Inscrites dans le débit de 876, les sûretés réelles confèrent à l’établissement de crédit le
droit de se faire payer, par préférence, sur le prix de réalisation du bien meuble ou immeuble
affecté à la garantie de l’obligation de son débiteur.

Les sûretés personnelles : sont celles qui résultent de la


garantie d’une ou plusieurs personnes appelées cautions.

Elles sont inscrites dans le 877. Elles consistent en l’engagement d’une personne de
répondre de l’obligation du débiteur principal en cas de défaillance de celui-ci.

Concernant la comptabilisation de ce type d’opérations, il convient de noter que chaque


engagement reçu est enregistré dans le débit du compte correspondant. A l’opposé, un compte
de contrepartie est prévu dans chaque rubrique de la classe 8 pour permettre la tenue d’une
comptabilité en partie double.

2. Identification des risques d’audit

L’approche par les risques est fondamentale dans la conduite de la mission en vue de
réaliser sa finalité, à savoir : motiver l’opinion émise sur les états financiers.

Elle repose sur la mise en évidence des points porteurs de risques qui feront alors l’objet
d’un contrôle approfondi, et de ceux qui peuvent supporter des vérifications allégées.

La démarche de l’auditeur est confrontée à des risques d’erreurs divers provenant de :

- du risque inhérent, défini comme étant le risque qu’un compte ou qu’une catégorie
d’opérations comportent des anomalies significatives isolées ou cumulées avec des anomalies
dans d’autres soldes ou catégories d’opérations nonobstant les contrôles internes existants ;
Certes, les établissements bancaires en présentent plusieurs, dont : les risques liés aux facteurs
économiques externes difficilement appréhendables sur le moment, la multiplicité des
transactions, la complexité de certaines opérations et la multiplicité des implantations
géographiques entre les front- offices, back- offices et le siège.

- du risque lié au contrôle, défini comme étant le risque de non-détection d’une


anomalie dans un compte ou une catégorie d’opérations malgré les systèmes comptables et de
contrôles internes mis en place dans l’entité ; soit donc, du fait propre des systèmes de l'entité
elle-même,

- du risque de non-détection, défini comme étant le risque que les contrôles substantifs
mis en œuvre par l’auditeur ne parviennent pas à détecter les erreurs dans un compte ou une
catégorie d’opérations ; soit donc, propre à la démarche d'audit.

Comme toutes les banques, l’entreprise X est touchée par les principaux risques
inhérents à l’activité de crédit qui sont : le risque de contrepartie, le risque « pays» et le
risque opérationnel.

2.1) Risque de contrepartie :


Le risque de contrepartie peut être défini comme celui lié à la détérioration de la
situation du débiteur ou de la valeur des garanties obtenues par le créancier entraînant le non-
remboursement partiel ou total de la créance. Ce risque peut être augmenté par la situation de
certains marchés ou secteurs d’activité mais aussi par la politique d’octroi et de diversification
des engagements adoptée par l’établissement de crédit.

A cet effet, l’auditeur doit veiller à ce que les procédures d’octroi des engagements
assurent à l’établissement une adéquation entre les sommes octroyées, les moyens et la
surface financière du créancier, dans le strict respect des règles prudentielles. Le rôle du
contrôle interne sera alors primordial en ce qu’il permettra de vérifier que le niveau de prise
de risques s’insère dans le dispositif de pilotage global mis en place dans l’établissement.

2.2) Risque « pays » :


Le risque « pays » concerne les créances ou les engagements hors- bilan détenus sur des
débiteurs privés ou publics résidant dans des pays dont la situation financière peut motiver la
constitution de provisions, notamment le rééchelonnement de la dette dans un cadre
multilatéral ou la cessation de paiements au titre de leur endettement. Contrairement au risque
de contrepartie qui est fondé sur l’incapacité du débiteur à faire face à ses engagements, le
risque « pays » repose sur l’incapacité de transfert des sommes correspondantes et sur le non
respect de ses obligations de la part du pays où résident les débiteurs.
2.3) Risque opérationnel :
Le risque opérationnel découle quant à lui des insuffisances des procédures d’octroi des
crédits ou de leur suivi administratif, notamment la perte d’informations, le mauvais archivage
des dossiers juridiques relatifs au débiteur...

Ce risque sera apprécié dans le contrôle interne.

Une fois le risque inhérent est apprécié, l’auditeur doit évaluer le risque lié au contrôle.
L’évaluation du risque de non-contrôle conditionne la nature et l’étendue des tests de
procédures et des contrôles substantifs à mettre en œuvre. Par exemple, si l’évaluation révèle
que le risque lié au contrôle est élevé, l’auditeur se fiera moins aux tests de procédures et
choisira donc de mettre en œuvre ces contrôles substantifs.
Si, au contraire, le risque lié au contrôle s’avère faible, l’auditeur peut davantage se fier
aux tests de procédures. Avec un risque lié au contrôle faible, l’étendue des contrôles
substantifs sera moindre.
De manière synthétique, la corrélation est la suivante :
Risque lié au contrôle
Niveau des diligences Elevé Moyen Faible

Elevé Maxim Elevé Moyen
um
Risq
Moyen Elevé Moyen Faible
ue
Faible Moyen Faible Minim
inhérent um

3. Définition du seuil de signification

A l’issue de la phase de collecte d’informations, l’auditeur a pu définir les aspects les


plus significatifs ainsi que les principales sources de risque. Il lui incombe maintenant de fixer
un seuil de signification tenant compte de l’ensemble des points relevés.

Généralement, la définition du seuil de signification, lors de la mission d’audit bancaire,


diffère suivant les références adoptées par chaque cabinet. Toutefois, l’on peut citer celles qui
sont couramment utilisées par les professionnels :

Le résultat courant avant impôt : avec une fourchette de calcul de 5% à 10%.


Ce critère ne peut être appliqué que si le résultat à retenir est significatif et le taux moyen
d’imposition stable, ce qui est loin d’être évident compte tenu de l’importance des
mouvements sur provisions pas toujours déductibles.

Le total bilan : avec une fourchette de 0,05% à 0,2%. Il ne peut s’appliquer


lorsque l’établissement a une politique de trésorerie « expansive » venant gonfler le bilan.

Le produit net bancaire : 1% à 2% mais celui-ci présente une forte volatilité


d’un exercice à l’autre et ne prend pas en compte l’incidence des provisions sur crédit.

Les fonds propres : 1% à 4% constituent un bon critère en raison de leur


stabilité. Ils témoignent de la capacité bénéficiaire de la banque sur une longue période.

A ce stade, l’auditeur a pu acquérir des connaissances générales sur l’entité auditée. Il a


également identifié un certain nombre de risques inhérents, notamment le risque de crédit, et
se trouve de ce fait en position d’attente par rapport au contrôle interne de l’établissement de
crédit, dont il souhaite apprécier la capacité à prévenir les risques potentiels qu’il a identifiés.
Cette étape fera donc l’objet de la section suivante.

Section 2 : Evaluation du dispositif de contrôle


interne de gestion des créances
L’appréciation des bases du contrôle interne vise à s’assurer que le système des
procédures mis en place permet de maîtriser les risques liés à la classification et au
provisionnement des créances en souffrance, et que l’organisation de l’établissement de crédit
assure une maîtrise administrative suffisante.

Il est nécessaire de rappeler que l’évaluation du contrôle interne d’un établissement


de crédit, de même que toute autre phase d’une mission d’audit bancaire, présente certaines
particularités. L’existence de la circulaire de BAM n°6/G/2001 relative au contrôle interne
des institutions bancaires vient accroître la responsabilité de l’auditeur externe ainsi que les
diligences qu’il est tenu de mettre en œuvre. Dans ce sens, ce dernier veillera, dans un premier
temps, à ce que des procédures écrites existent dans l’établissement. Dans un deuxième
temps, il s’assurera qu’elles sont fiables et correctement appliquées, tel que prévu par le
législateur.

Après la revue des procédures d’engagement en général, l’auditeur doit s’assurer


particulièrement du bon suivi des engagements sains et ceux en souffrance.
1. Revue des procédures d’engagements

L’analyse des procédures relatives aux crédits peut se dérouler en quatre étapes :

1.1) L’examen de la procédure définie par


l’établissement
Cet examen ce fait à l’aide de manuels de procédures, d’entretiens avec les principaux
responsables du crédit et des risques, des cartographies existantes et des rapports internes
(inspection générale, audit interne...) et externes (autorités de tutelle) ;

Au sein de l’entreprise x, le manuel de procédures d’engagement décrit de manière


détaillée la procédure d’octroi de crédit à partir de la demande client jusqu’à sa validation et
la constitution de protections et sécurités nécessaires. Le manuel définit aussi les
responsabilités et les habilités de toutes les personnes impliquées dans la procédure. Cette
description est faite sous forme narrative et traduite sous la forme de diagrammes et schémas
explicatifs.

Ce manuel est mis à la disposition de tous les services concernés. Ces derniers étant
tenus à le respecter.

1.2) Identification des forces et faiblesses des


procédures
Selon la description donnée (tableau de flux, contrôle du respect des objectifs d’audit),
l’auditeur identifie les points forts et les points faibles et détecte les possibilités de fraudes et
erreurs.

1.3) Les tests de conformité


Validation des points forts de la procédure à l’aide des tests de conformité (visant à
s'assurer que la réalité est conforme à la description qui en a été faite) et de permanence dans
le temps, essentiellement sur un échantillon de dossiers de crédit ;

Afin de mieux cerner la politique de crédit de l’entreprise, l’auditeur peut recourir à


un questionnaire de contrôle interne purement descriptif. Ce dernier lui permet d’obtenir, à
travers une série de questions, une information juste quant au déroulement d’une procédure,
afin de pouvoir savoir exactement ce qui se passe en pratique.

Les tests effectués par les auditeurs externes doivent se limiter aux éléments
fondamentaux de la méthodologie de crédit et aux principales procédures de gestion des
crédits.
Après la compréhension des politiques de crédit de l’établissement X, on s’est
penché sur les tests de conformité de ces politiques non seulement au niveau du siège, mais
aussi à une sélection d’agences.

Pour ce faire, il fallait suivre la démarche suivante :

Récupérer la base de données des dossiers de crédit traités au cours de


l’exercice,

Effectuer une sélection parmi ces dossiers selon l’importance de ces derniers
et en respectant le seuil de signification. La sélection doit comprendre des dossiers constitués
au cours de périodes différentes pour s’assurer de la permanence des méthodes dans le
temps.

Demander les dossiers physiques relatifs à ces clients regroupant toutes les
pièces justificatives et sécurités nécessaires

Valider la procédure adoptée avec le responsable dans le but de rédiger une


check list des documents à fournir et des contrôles à effectuer.

S’assurer de l’application de cette procédure pour la sélection effectuée.

Le tableau suivant récapitule les résultats du test de conformité de la procédure


d’octroi de crédit immobilier dans l’entreprise X pour quatre dossiers.
Audit des créances dans un établissement bancaire,
Quel apport pour la gestion de risque de crédit ?

Validation des justificatifs de


Validation des pièces justificatives du dossier administratif Validation des garanties
financement

Conclusion

Existence
Existence
existenc d'un Certificat Existence
photocopie CIN Existence d'un devis
Exitence Existence e des compromis Existenc d'inscripti rapport
ou carte séjour des 3 des
N° de de statuts de vente ou e et on d'expertis
pour les derniers travaux
dossier l'attestatio l'attestatio pour d'un validité hypothéca e des
bulletins de d'aménage
n de n de certificat de du BAO ire au hypothèq
étrangers paie me nt
salaire travail les propriété du profit de ues
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personn bien objet la banque
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ns

 Non
1         Satisfaisant
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(contrôle le)
effectué)

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2        
(Non satisfaisa
exista encore nt
nt communiq

3           Satisfaisant

Widad OUARDI 60 2006/2007


4           Satisfaisant

Widad OUARDI 60 2006/2007


Audit des créances dans un établissement bancaire,
Quel apport pour la gestion de risque de crédit ?

On effectue ce test pour l’ensemble des dossiers de l’échantillon afin d’émettre une
conclusion globale sur la procédure testée.

1.4) Les tests de procédures


Réalisation des tests de procédures, visant à s'assurer que l'application des procédures
apporte bien les résultats escomptés en termes de sécurité.

Afin de réduire le risque de crédit, il faut étudier quelques éléments-clés lors des tests de
procédures portant sur la section des créances clients :

Modalités de décision, d’exécution et de gestion des crédits

L’auditeur doit vérifier si les dispositions prévues dans l’article 33 et 35 de la circulaire


relative au contrôle interne des établissements de crédit sont correctement appliquées.

En effet, selon l’article 33, les critères d’appréciation du risque de crédit ainsi que les
attributions des personnes et des organes habilités à engager l’établissement doivent être définis
et consignés par écrit. Ces consignes doivent être adaptées aux caractéristiques de
l’établissement, en particulier, à sa taille, à la nature et au volume de ses activités.

L’article 35 de la même circulaire stipule que l’évaluation du risque de crédit doit


prendre en considération, notamment, la nature des activités exercées par le demandeur, sa
situation financière, la surface patrimoniale des principaux actionnaires ou associés, sa capacité
de remboursement et, le cas échéant, les garanties proposées.

Tenue des dossiers de prêts

Dans ce sens, BAM a émis la circulaire n°36 relative au devoir de vigilance incombant
aux établissements de crédit. Selon cette dernière, les établissements de crédit sont tenus de
mettre en place les procédures nécessaires leur permettant :

L’identification de leur clientèle : Pour ce faire, l’établissement bancaire est tenu de


recueillir tous les renseignements et documents utiles relatifs aux activités des titulaires des
comptes et à l’environnement dans lequel ils opèrent notamment lorsqu’il s’agit de personnes
morales ou d’entrepreneurs individuels.

Le suivi et la surveillance des opérations de la clientèle : en classant les clients par


catégories, selon leur profil de risque. Pour chaque catégorie de client, l’établissement doit
instituer des limites au-delà desquelles des opérations pourraient être considérées comme
inhabituelles ou suspectes.

Widad OUARDI 61 2006/2007


La mise à jour de la documentation afférente à la clientèle et aux opérations qu’elle
effectue : L’établissement de crédit doit se doter de systèmes d’information qui lui permettent,
pour chaque client, de disposer de la position de l’ensemble des comptes détenus ; de recenser
les opérations effectuées et d’identifier les transactions à caractère suspect ou inhabituel.

Ainsi, on a essayé d’évaluer l’exhaustivité et la conformité des dossiers de prêts aux


politiques et procédures définies par la circulaire susmentionnée. Pour cela, on a constitué un
échantillon de dossiers en se basant sur l’importance des clients et de leurs transactions
effectuées avec l’institution. On vérifie alors l’existence :

- D’une demande initiale indiquant toutes les parties impliquées dans un prêt avec tous
les garants.

- D’informations sur le client et son activité.

- De l’approbation par l’agent de crédit et par le comité ou le superviseur de crédit.

- Du contrat de prêt signé et daté stipulant les conditions de remboursement et les taux
d’intérêt.

- Etc.…

Les résultats sont par la suite résumés dans un tableau similaire à celui présenté ci-dessus dans
le but de faciliter le jugement sur le niveau de satisfaction du test.

Procédures de sauvegarde des sûretés

L’établissement de crédit sécurise généralement ses crédits avec des garanties


(hypothèques, cautions solidaires, nantissement de fonds de commerce…). Toutefois, il est
possible qu’il y ait des irrégularités potentielles ou de fraude dans la collecte, le magasinage et la
sortie de cette garantie physique. L’employé responsable pourrait collecter la garantie mais ne va
pas la déposer au magasin. Il peut aussi collecter une fausse garantie ou il va carrément la
négliger. L’analyse des sûretés réelles et personnelles est donc une autre composante majeure de
l’analyse du risque de crédit. Dans ce sens, l’auditeur veillera à ce que les garanties constituées
sont protégées de tout événement ou comportement susceptible de causer leur perte (vol,
négligence, …). Ceci est possible soit à travers des entretiens avec le responsable pour évaluer
l’importance et la qualité des mesures prises en la matière ; soit à travers l’observation directe de
la procédure de sauvegarde des sûretés... Il pourra aussi étudier le dispositif de gestion et de suivi
des garanties, la gestion des mains levées, le renouvellement des garanties échues…
L’auditeur doit vérifier si les garanties hypothécaires, dont le montant dépasse un
million de dirhams, sont justifiées d’une expertise comme prévu dans l’article 20 de la circulaire
19/G/2002 relative à la classification et au provisionnement des créances en souffrance. Par la
même occasion, si l’expertise n’est pas confiée à un cabinet spécialisé et est effectuée par
l’établissement lui-même, l’auditeur s’assurera, que des procédures précises, claires, de nature à
assurer une évaluation appropriée existent au sein de l’établissement.

Politique de provisionnement des créances en souffrance

En matière de provisionnement des créances, les textes sont clairs et précis. Les critères
de classification sont définis, les taux de provisionnement sont déterminés et les quotités de
déduction des garanties éventuelles sont citées. Toutes ces données figurent dans la circulaire
n°19 relative à la classification des créances et à leur couverture par les provisions comme
indiqué dans la première partie de ce mémoire.

L’auditeur doit donc vérifier si les dispositions de BAM sont rigoureusement respectées,
en ayant recours, bien entendu, à la technique d’échantillonnage.

L’analyse des procédures, à ce stade, doit permettre de vérifier :

l’adéquation entre la connaissance des règles de fonctionnement des procédures et


leur application permanente par le personnel de l’établissement.

L’existence d’un système de scoring et d’un système de délégation ;

L’existence d’un système de limites et de suivi des autorisations ;

La qualité de la formalisation des décisions d’octroi des engagements et des


dossiers.

2. Gestion des engagements sains

Les points d’attention concernent notamment :

Le suivi du règlement des échéances et le traitement des relances des premiers


impayés.

La banque X dispose d’une base de données pour le suivi (sous ACCESS) permettant
d’identifier les impayés à recouvrer ou IAR avec le nombre et la nature d’impayés constatés par
dossier ainsi que les comptes qui ne mouvementent pas durant une période dépassant 90 jours.
Le respect des règles BAM passe nécessairement par l’existence d’un suivi à même d’identifier
le nombre d’impayés par catégorie (impayés escompte, amortissable ou rééchelonnés) et par
conséquent déterminer la catégorie de classement des créances.

La mise à jour permanente des informations relatives à la vie du dossier,


notamment en ce qui concerne les garanties.

La gestion des événements affectant la situation des crédits (renégociation des


termes du contrat de prêt, remboursements anticipés, restructurations pour difficultés
financières...).

La revue des engagements sains doit par ailleurs conduire l’auditeur à s’assurer qu’il
n’y a pas de dossiers susceptibles d’être classés en souffrance.

3. Dispositif de surveillance des risques

La revue du dispositif de surveillance des risques a pour principaux objectifs, d’une


part, de s’assurer de la capacité de l’établissement à recenser de manière exhaustive ses encours à
risque, d’autre part, de porter une opinion sur le niveau de maîtrise dont dispose l’entité sur les
provisions qu’elle constitue.

La revue du dispositif de suivi des risques passe par deux étapes :

3.1) Evaluation du recensement des encours à risque :


La qualité du recensement des engagements risqués dépend largement :

Des modalités de surveillance des risques sains (analyse des dépassements de


limites autorisées, constitution de fiches de crédit...)

De l’existence d’une procédure de notation interne : les établissements de crédit


sont tenus de mettre en place un système de notation interne des engagements, étant entendu
qu’il peut être plus prudent que les règles BAM. A défaut, les notes de BAM s’appliquent ;

De l’existence d’une organisation sectorielle sur des domaines traditionnellement


sensibles ;

De l’analyse des procédures de déclassement sains / pré- douteux / douteux/


compromis : existence d’un déclassement automatisé en fonction des règles BAM ou
déclassement par « intervention humaine ». Les modalités de déclassement prévues doivent par
ailleurs garantir le respect du principe de contagion selon lequel le déclassement d’un
engagement sain vers la catégorie en souffrance entraîne le déclassement de tous les
engagements détenus sur cette même contrepartie.

3.2) Evaluation des méthodes de provisionnement


Les règles de provisionnement sont fixées par la circulaire 19. Néanmoins,
l’établissement de crédit peut avoir retenu des règles plus conservatrices.

De manière générale, les méthodes de provisionnement doivent répondre à un souci de


formalisation et être appliquées de façon permanente dans le temps.

S’agissant des encours pré- douteux et douteux, la circulaire prévoit la possibilité de les
provisionner globalement, en les traitant par classes homogènes de risques. Les établissements de
crédit développent alors une approche globale fondée sur la taille des entreprises, de la durée ou
du taux pratiqués ou encore de la nature du segment de clientèle.

4. Maîtrise du risque informatique

Il est unanimement admis que l’ampleur du risque de crédit dépend fortement de la


qualité du système de suivi des crédits mis en place. En conséquence, bien avant d’entamer les
tests de procédures, l’auditeur doit d’abord déterminer si l’établissement possède un système
d’audit interne qui contrôle régulièrement le système de suivi des crédits. Si ce n’est pas le cas,
ou si ce système ne fonctionne pas correctement, ou encore si l’auditeur découvre des faiblesses
importantes dans le système de suivi des crédits, alors le nombre d’opérations à tester doit être
plus élevé, afin de s’assurer que le portefeuille et le montant des provisions indiqués dans les
états financiers ne comportent pas d’anomalie significative.

Il est à noter que la crédibilité du système d’information de gestion de suivi des crédits
auprès du personnel est fondamentale. Si, dans l’organisation, personne ne s’attend à ce que le
système de suivi des crédits soit fiable à 99 %, le personnel aura tendance à être moins
consciencieux. Les situations et les tendances qui devraient être interprétées comme des signaux
d’alarme sont parfois ignorées parce qu’elles sont considérées comme des problèmes techniques
internes au système d’information, plutôt que comme de véritables problèmes relatifs à la qualité
du portefeuille. Et lorsque le personnel pense que la plupart des anomalies résultent de
problèmes inhérents au système d’information de gestion, la fraude est plus tentante parce qu’elle
est moins susceptible d’être détectée rapidement.

La revue des risques informatiques doit notamment permettre :


- de s’assurer du niveau de qualité des matériels utilisés et de leur capacité à évoluer
dans le temps pour faire face à une augmentation conséquente des opérations ;

- de comprendre les différents niveaux de sécurité des matériels pour prévenir le risque
de défaillance (existence de système de secours et de back- up) et d’attaques externes des
systèmes (virus...) ;

- d’identifier les pratiques commerciales et le niveau de sécurité des opérations.

L’entreprise X dispose d’une infrastructure informatique importante composée de


plusieurs systèmes de gestion et de communication intégrés. Différent au point de vue
accessibilité et manipulation, ces systèmes sont complémentaires et indispensables dans la
gestion quotidienne des opérations de crédit. C’est clair que sans cette infrastructure facilite la
gestion des données et l’accomplissement des différentes opérations. Cependant, elle peut avoir
des conséquences néfastes si elle manque de fiabilité ou de sécurité. C’est pourquoi, le système
de suivi des crédits doit être testé à trois niveaux que l’on exposera ci-après.

Exactitude : Tester l’exactitude signifie vérifier si le système de suivi des crédits reflète
correctement les remboursements perçus, l’historique des crédits aux clients, l’existence de
pratiques de crédit risquées (telles l’attribution d’un nouveau crédit à un client ayant des
difficultés de remboursement sur un crédit déjà existant, …), la balance âgée des crédits en
retard (c’est-à-dire les regrouper en fonction de la période écoulée depuis l’échéance du
dernier remboursement non versé).

Sécurité : il faut examiner des éléments tels que : les caractéristiques internes de sécurité du
logiciel informatique, l’environnement externe de sécurité du matériel informatique, les
mesures de sécurité pour l’accès aux systèmes de suivi de portefeuille, les procédures de
correction des données sur les opérations, les procédures de sauvegarde et vérification
d’intégrité de la sauvegarde, et les mesures de sécurité concernant les fichiers de sauvegarde.

Efficacité : Même si l’information est exacte et sûre, elle présente peu d’intérêt tant que le
personnel, à tous les niveaux de l’organisation, ne la reçoit pas en temps utile sous forme de
rapports intelligibles et n’utilise pas les données que contiennent ces rapports. C’est pourquoi
on a évalué aussi l’efficacité du système de suivi des crédits, à la fois au siège et dans les
agences. Les employés et les clients de la banque obtiennent-ils l’information dont ils ont
besoin, au moment où ils en ont besoin, sous une forme appropriée à leur besoin spécifique,
sans les noyer dans des détails inutiles ? Utilisent-ils les rapports qui sont produits ?
A l’issue de cette étape, l’auditeur peut établir un rapport de recommandations sur le
contrôle interne, destiné à sensibiliser l’établissement sur les faiblesses de son système et les
actions à envisager pour pallier à ces insuffisances.

Les travaux effectués jusqu’à lors, permettront à l’auditeur de déduire, in fine, un


programme de contrôle des comptes adapté.

5. Le contrôle interne : Quel rôle dans la réduction de crédit ?

Cette étape consiste à apprécier la culture de risque de la banque et le degré d’élaboration


du système de gestion de risque et du contrôle interne.
Une fois que le niveau des risques inhérents a été estimé, l’auditeur doit comprendre
comment ceux-ci sont gérés et contrôlés. Autrement dit, il doit apprécier l’adéquation et
l’efficacité des mesures prises par la banque en vue de minimiser les risques encourus.
En conséquence, si l’importance du risque se définit par le risque inhérent, la capacité de
gérer ce risque se définit par le risque de contrôle. Pour ce faire, l’auditeur devra analyser les
modèles d’évaluation du risque de crédit mis en place au sein de l’établissement bancaire pour
s’assurer de leur pertinence au vu des risques supportés et proposer, le cas échéant, des
améliorations à ce niveau.
Il convient de noter que le statut d’expert extérieur dont jouit le commissaire aux comptes
lui offre la possibilité de faire adhérer plus facilement le personnel aux mesures proposées et de
faciliter le changement. Sa démarche s'inscrit dans une étroite collaboration avec les organes
concernés au sein de l’établissement de crédit. Dans ce cadre, l’objectif de sa mission peut aller
de l'instauration et la modification de quelques outils et procédures à la mise en place d'une
véritable culture du risque.
La méthodologie suivie par l’auditeur, lors de la phase d’évaluation, pourrait permettre à
ce dernier de mesurer et justifier l'écart qui existe entre le modèle de gestion mis en place et le
modèle souhaité. De même, l'analyse des différentes contraintes et ressources contribuerait à
délimiter et planifier les actions réalisables et souhaitables.
Section 3 : Contrôle des comptes
Cette phase devrait permettre à l’auditeur de réunir des éléments probants suffisants pour
s’assurer que les dispositions légales et réglementaires relatives au risque de crédit auxquelles est
soumis l’établissement bancaire sont bien respectées. La première étape consiste à vérifier la
mise en application des sept principes comptables. Il serait, dès lors, possible d’effectuer des
tests substantifs pour collecter les preuves d’audit.

1. Mise en œuvre des contrôles substantifs : à la quête des


éléments probants

Vérifier l’application des sept principes fondamentaux requiert la mise en œuvre des
contrôles substantifs sur les principaux soldes comptables de l’établissement de crédit. En effet,
ces contrôles sont réalisés dans le but d’obtenir des éléments probants directs supportant les
soldes de comptes.

Dans ce contexte, on distingue deux types de procédures :

des contrôles portant sur le détail des opérations et des soldes.

des procédures analytiques.

Les contrôles détaillés permettent habituellement de tester plus efficacement les postes de
bilan. En revanche, les procédures analytiques sont généralement préférables pour évaluer les
comptes d’exploitation parce qu’elles détectent plus efficacement les erreurs potentielles. En
effet, selon la norme ISA 520, les procédures analytiques comparent l’information financière
d’une organisation avec par exemple :

Les informations comparables des exercices précédents ;

Les résultats prévus de l’organisation, tels que des budgets ou des prévisions, ou
des évaluations de l’auditeur, par exemple l’estimation de la charge d’amortissement ;

Les informations concernant un secteur d’activité similaire.

Les procédures analytiques examinent également les relations :

Entre des éléments des informations financières dont on s’attend à ce qu’ils soient
conformes à un modèle prévisible fondé sur l’expérience de l’organisation, tels que les
pourcentages de marge brute ;
Audit des créances dans un établissement bancaire,
Quel apport pour la gestion de risque de crédit ?

Entre des informations financières et les informations non financières


correspondantes, comme le rapport entre charges de personnel et effectifs.

2. Outils nécessaires au contrôle des comptes

La recherche des éléments probants se base sur un ensemble de techniques et d’outils. Les
éléments probants de natures diverses se corroborant apportent à l’auditeur une assurance plus
forte. Toutefois, aucune technique n’est suffisante en soi pour apporter isolément une preuve
irréfutable. La combinaison adéquate de plusieurs techniques contribuera à fonder une assurance
raisonnable permettant à l’auditeur de délivrer sa certification.

Nous exposerons, dans ce qui suit, quelques outils qui pourraient être utilisés lors de la
phase de contrôle des comptes.

2.1) La technique de sondage


L’obtention des éléments probants est facilitée grâce à la technique des sondages, souvent
utilisée par les auditeurs externes. En effet, en raison de l’impossibilité matérielle de vérifier
l’exhaustivité des opérations, l’auditeur se limitera à tester un échantillon représentatif de la
population étudiée (une série de comptes…).

Le choix de l’échantillon peut être orienté ou aléatoire. Il n’est orienté que si l’auditeur
décide que l’objectif de son examen est de mettre en évidence une erreur ou une manipulation,
dans lequel cas il dirige ses recherches dans les sections de la population où il attend en repérer
un exemple. Par contre, un échantillon aléatoire est constitué de manière objective, en se basant
sur les méthodes de sélection telles :

- La sélection aléatoire : Cette méthode repose sur la base statistique la plus forte et doit
être utilisée dans la mesure du possible. Tous les éléments de la population ont la même chance
d’être sélectionnés ;

- La sélection systématique : Cette méthode sélectionne les éléments en appliquant un


intervalle constant entre chaque sélection, par exemple toutes les vingt pièces comptables ;

- La sélection au hasard : Cette méthode est une alternative à la sélection aléatoire.

La technique de sondage sera particulièrement utilisée, lors de cette phase, pour la sélection
des tiers à circulariser ou pour la sélection de valeurs à vérifier.
Audit des créances dans un établissement bancaire,
Quel apport pour la gestion de risque de crédit ?

2.2) La confirmation directe


La confirmation directe par un tiers de l’existence d’un actif, d’un passif ou d’un
engagement hors bilan est une technique appréciée pour sa force probante de la fiabilité de
l’information. Cet outil permet d’obtenir directement auprès des tiers en relation avec l’entité
contrôlée des informations sur les opérations effectuées avec elle.

Il est évident que si les deux parties à un contrat enregistrent les mêmes informations
concernant cette relation, il y a un risque minimal que cette information soit erronée. Pourtant,
cette technique n’est valable que si l’auditeur contrôle lui-même la mise en enveloppe des
demandes de confirmation et l’envoi par le courrier.

Compte tenu du caractère probant de cette technique, l’utilisation doit en être systématisée
; aussi, l’auditeur sera conduit à justifier pourquoi il n’a pas fait usage de cet outil et il justifiera
alors du recours à d’autres techniques de remplacement.

2.3) La vérification sur document


Elle comporte la recherche de la justification pour les écritures comptables à travers
l’examen de documents. Toute écriture comptable étant, de par nature, la description d’une partie
d’une transaction économique ou de la modification d’une relation juridique, il est nécessaire
pour l’auditeur de pointer les écritures avec les documents d’origine.

Cette vérification documentaire comporte normalement deux étapes croisées. D’une part,
l’auditeur contrôle des écritures à partir de documents, avec l’objectif principal de s’assurer que
les écritures sont complètes. D’autre part, il invertit le processus et, en partant des écritures, trace
la piste d’audit jusqu’aux documents de base, avec l’objectif principal de s’assurer que les
écritures sont justifiées et correctes.

Il est clair qu’un document ayant son origine à l’extérieur de l’établissement fournit une
preuve plus valable qu’un document interne.

2.4) Le contrôle arithmétique


C’est une nécessité pour s’assurer de la bonne qualité numérique des comptes. Ce genre de
contrôle peut avoir une application très vaste.
3. Démarche de contrôle des Provisions pour Créances en
souffrance

La revue du risque sur encours englobe la revue des principaux dossiers de crédits en
souffrance, la revue du risque diffus et la revue des dossiers de crédits sains. D’abord, on
s’attardera sur la démarche de contrôle des comptes des crédits en souffrance pour ensuite
présenter brièvement les différences entre celle-ci et la revue des risques diffus et des crédits
sains.

La revue des dossiers en souffrance suppose un échantillonnage à partir des créances pré-
douteuses, douteuses et compromises. Cette revue consiste à se prononcer sur l’évaluation du
niveau de provisionnement compte tenu des règles BAM. Deux étapes sont alors envisageables :

Mise en œuvre d’une sélection des principaux engagements de chaque catégorie des
créances en souffrance de façon à couvrir une population représentative des crédits.

Evaluation du niveau de provisionnement : à cet effet, il convient de se reporter aux


quotités de provisionnement fixées par la circulaire 19 comme nous l’avons présenté dans la
première partie.

3.1) Validation des engagements de l’échantillon


Avant de commencer l’audit des provisions, il faut d’abord valider la base de calcul de ces
provisions qui est le montant de l’engagement. Deux méthodes sont envisageables : la
circularisation des clients ou le cas échéant la procédure alternative.

La circularisation des clients

La circularisation des clients constitue un élément essentiel des contrôles de détail. Elle
permet de vérifier la réalité des soldes comptables pour détecter d’éventuels crédits fictifs.

Il n’y a cependant pas de norme universelle concernant le pourcentage de la clientèle à


circulariser. La sélection des tiers circularisés doit permettre d’avoir un niveau de réponses
suffisant pour donner un caractère probant à la démarche ainsi engagée : donc un nombre de tiers
et des valeurs concernées représentatives (en mouvement ou en solde). Ceci ne doit cependant
pas conduire à privilégier une sélection sur la base uniquement de soldes importants par
exemple ; ainsi, des soldes inversés ou des soldes à zéro peuvent valablement être incorporés à
l’échantillon retenu.
Par la même occasion, il est possible d’envoyer des lettres de circularisation pour les
avocats. L’objectif est de recueillir une liste des litiges dont ils ont connaissance et leur
évaluation des risques.

Modèle de lettre

Les demandes envoyées aux clients doivent être « fermées », c’est-à-dire que la nature et le
montant de la confirmation sont communiqués au client. Les réponses font l’objet d’un
rapprochement avec les données de l’établissement audité.

Ainsi, la lettre de confirmation peut prendre la forme en annexe II.

Bien que la circularisation des clients figure parmi les outils obligatoires, efficaces et
extrêmement probants utilisés par les auditeurs, les limites majeures rencontrées lors de la mise
en œuvre de cette technique sont liées au taux de réponse et à la qualité des réponses. En effet, le
taux de réponse des clients circularisés est généralement faible. Et en cas de réponse, il est
possible que les informations recueillies soient insuffisantes pour permettre à l’auditeur de
valider le solde du client circularisé. Pour y remédier, des contrôles de substitution doivent être
nécessairement engagés.

La procédure alternative

A défaut de réponse de la part des clients, l’auditeur n’a d’autre issue qu’exploiter les
données comptables de l’établissement de crédit pour aboutir à l’information visée. Ceci dit, il
convient de s’assurer, en premier, de l’existence des portefeuilles de crédit et ce, en contrôlant
pour un échantillon de crédits :

• La concordance entre l’inventaire informatique des crédits et les comptes généraux.

• Leur classification correcte selon la nature du crédit,

• Leur régularité,

• Les informations servant de base au calcul des intérêts : date de départ, échéance et taux.

La sélection de l’échantillon peut se faire sur la base du montant brut des engagements, du
montant total des impayés ou encore aléatoirement. Mais, il serait plus judicieux de combiner les
trois méthodes :

- D’une part, la sélection aléatoire pour les portefeuilles comprenant un grand nombre de
crédits à faible montant, tels les crédits aux particuliers.
- D’autre part, la sélection orientée, essentiellement basée sur le jugement de l’auditeur car
elle est plus facile à mettre en œuvre. Ainsi, l’auditeur pourrait être amené à choisir tous les
crédits importants pour pouvoir couvrir un pourcentage significatif des encours avec un nombre
limité de dossiers.

En effet, l’article 32 de la circulaire de BAM n°9/G/2002 relative à l’audit externe des


établissements de crédit confirme qu’il faut donner la priorité :

- Aux crédits dont l’encours, par bénéficiaire est égal ou supérieur à 5 % des fonds propres
de l’établissement de crédit ;

- Aux concours consentis aux personnes physiques et morales apparentées à


l’établissement, telles que définies par le PCEC ;

- Aux autres dossiers de crédit présentant un risque anormal (créances ayant enregistré des
impayés ou fait l’objet de consolidation, crédits consentis à des clients opérant dans des secteurs
connaissant des difficultés, etc).

A l’issue de ces travaux, l’auditeur pourrait se forger une opinion quant au bien-fondé des
enregistrements relatifs aux comptes de crédits. Bien entendu, ceci ne l’empêche pas de recourir,
en outre, aux procédures analytiques en vue de conforter son opinion et de réduire, en
conséquence, le risque d’audit.

3.2) Evaluation du niveau de provisionnement


Tous les audits d’établissements de crédit doivent prévoir une évaluation consciencieuse
des provisions pour créances en souffrance. Sans un provisionnement adéquat pour les pertes
probables, l’encours de crédits du bilan peut être véritablement faussé. En outre, le
provisionnement pour créances en souffrance affecte directement la rentabilité d’un
établissement de crédit parce qu’il apparaît sous le poste « dotation aux provisions pour créances
en souffrance » dans le compte de résultat. Enfin, un provisionnement adapté pour créances en
souffrance donne une bonne indication initiale sur la capacité de l’établissement à gérer l’aspect
le plus risqué de son activité : les impayés.

Rappelons que le niveau de provisionnement est déterminé déduction faite des garanties et
agios réservés (intérêts générés par les crédits en souffrance non pris en compte dans le Produit
Net Bancaire ou PNB sauf lorsqu’ils sont effectivement encaissés).

Ainsi, deux étapes sont nécessaires dans cette démarche :


La vérification du respect des règles de BAM quant à l’aspect provisionnement

Le calcul des garanties à soustraire de la base de calcul

Provisionnement

À la fin de l’exercice, l’auditeur doit faire une sélection détaillée de crédits spécifiques en
fonction du seuil de signification défini pour l’établissement de crédit. Cet échantillon de crédits
doit être contrôlé afin de confirmer le solde des provisions pour créances en souffrance à la fin
de l’exercice. Si les tests de procédure confirment que l’auditeur ne peut pas se fier aux contrôles
internes de l’établissement sur les provisions pour créances en souffrance, l’échantillon
sélectionné pour les contrôles substantifs devra être plus large.

En premier lieu, l’auditeur aura besoin du tableau des provisions fourni par l’entité auditée
pour s’assurer de sa concordance avec la comptabilité. De manière générale, ce tableau contient
les informations suivantes :

- Les provisions à la fin de l’exercice précédent ;

- Les mouvements de l’exercice : dotations, reprises de provisions utilisées ou


devenues disponibles ;

- Les provisions à la fin de l’exercice examiné.

A l’issue de cette comparaison, les écarts constatés devront être dûment justifiés en ayant
recours à une série d’entretiens avec le personnel concerné au niveau de l’établissement de
crédit.

En second lieu, l’auditeur devra évaluer les provisions constituées pour déceler, le cas
échéant, l’insuffisance ou l’excédent de provisions. Ceci dépend, bien entendu :

- du respect des règles BAM en matière de provisionnement,

- Et du caractère réalisable des garanties afférentes à ces créances.

Le tableau suivant récapitule les ajustements de dotations aux provisions de l’entreprise X


pour un échantillon de 18 dossiers.

La sélection de départ comprenait un nombre plus important de dossiers qui sont éliminés
soit parce que les provisions de ces clients ne nécessitent pas d’ajustement (c'est-à-dire
suffisamment provisionnés) ou parce qu’une provision moindre est justifiée par les responsables
de la banque (règlement des impayés au cours de janvier ou février, restructuration de crédit,
existence d’un autre compte qui mouvemente bien pour la même relation …)
Provision Cotation
Encours
Garantie Risq constituée selon
global
N° s ue par l’ESE Motif de
(KDH) au Ajustement
dossi pondéré non X au les critères déclassement
31 couv 31/12/2006
er es BAM en BAM circulaire
décemb ert (KDH)
re 2006 (KDH) * (KDH
19/G/2002
) 31
décemb
re 2006
Gelé depuis 12 mois et
1 12 456 13 500 0 0 0 compromis impayé
208 000
consolidation
depuis plus de 180 jours
2 21 512 21 512 9 000 000 12 512 compromis Gelé depuis plus d'un an
337 337 337
Impayés de
3 4 537 393 14 750 0 0 0 compromis
consolidation dépassant
000
360 j
Impayés de
4 3 950 582 8 400 0 0 0 compromis
consolidation depuis
000
360 jours
Gelé depuis 12 mois et
impayé sur
5 16 771 0 16 771 540 000 16 231 compromis
592 crédit
592 592
mobilisable depuis plus
de 360 jours
Impayés sur
6 28 171 4 500 4 734 700 000 4 034 240 pré-
crédit
200 000 240 douteux
mobilisable depuis
90jours
Impayés sur
7 7 660 101 0 1 532 530 000 1 002 020 pré- crédit
020 douteux mobilisable depuis plus
de
90 jours
Impayés
8 1 040 327 3 000 0 0 0 Compromis
000
consolidation dépassant 360
j
Impayés de
9 1 186 397 1 250 0 0 0 Compromi
consolidation
000 s dépassant 180 j
Impayés
10 11 732 3 075 8 657 5 000 000 3 657 576 Compromis
576 000 576 consolidation
dépassant 180 j et
non répertorié
en MAC
Impayés sur
11 1 297 844 2 200 0 0 0 Douteux crédit
000 amortissable dépassant 6
mois
Impayés
12 1 002 533 3 950 0 0 0 Compromi
000 s
escompte depuis plus
de 360 jours
Gelé depuis 12 mois et
13 2 832 113 1 500 1 332 450 000 882 113 Compromi impayés de
000 113
s consolidation
supérieurs à 180 jours
Impayés sur
14 1 709 548 1 500 104 774 0 104 774 Douteux crédit
000 amortissable dépassant 6
mois
Gelé depuis 6 mois et
impayé sur crédit
15 1 685 891 1 000 000 0 834 600 0 Compromi
mobilisable depuis plus
s de
360 jours
Impayé sur depuis plus
16 1 315 560 0 1 315 579 000 736 560 Compromi d'une année et gelé
560 s depuis
6 mois
17 23 852 600 0 23 852 6 000 000 17 852 Compromi Gelé depuis 360 jours
600 600 s
18 5 058 000 0 2 529 2 400 000 129 000 Douteux gelé depuis plus de 6
000 mois
Total 147 772 58 625 82 341 26 033 57 142
802 000 812 600 812

* le montant des garanties retenu est celui recalculé par l’équipe de l’audit comme le
montre le paragraphe suivant.
Les deux dernières colonnes du tableau présentent le classement de la créance selon les règles
BAM.

Le risque non couvert est calculé en fonction de la classification de la créance. En effet il est
égale à

- (Total encours – Garanties pondérées) si la créance est compromise

- (Total encours – Garanties pondérées)/ 2 si la créance est douteuse

- (Total encours – Garanties pondérées)/5 si la créance est pré-douteuse.

Garanties

Qu’elles soient réelles (hypothèque, bons de caisse,…) ou personnelles (caution,…), les


garanties doivent être évaluées avec prudence, car l’expérience a montré que les meilleures
garanties révèlent fréquemment des surprises lors de leur réalisation. A titre illustratif :

Les hypothèques nécessitent une décision judiciaire pour la rendre effective, entraînant
évidemment des coûts, des délais et des aléas judiciaires. Une fois devenue effective, la banque
peut se trouver à un rang tel que la garantie ne vaut plus rien.

Le prix de vente des biens hypothéqués peut se révéler sans commune mesure avec sa
valeur réelle, car ils sont fréquemment liquidés.

Les établissements de crédit doivent être en mesure de ventiler les crédits (par
décaissement et par signature) consentis à la clientèle et aux établissements de crédit en fonction
des garanties adossées à ces crédits. Cette ventilation doit s’effectuer globalement par client et
non par nature de crédit. Les utilisations de crédit (par décaissement et par signature) d’un même
client sont donc regroupées avant d’être ventilées en fonction des garanties adossées. Ceci
permet, entre autres, de faciliter le calcul des provisions pour créances en souffrance.

L’objectif de l’auditeur, à ce niveau, est de vérifier si les garanties figurant dans les
dossiers de crédit répondent aux exigences stipulées par la circulaire n°19 de BAM. Pour cette
raison, il serait judicieux d’exploiter l’échantillon des dossiers de crédit, antérieurement constitué
pour l’analyse des provisions pour créances en souffrance.

L’auditeur devra récupérer, en premier lieu, l’état des garanties relatives à l’échantillon des
dossiers de crédit. Il s’assurera, par la suite, que :
Chaque dossier contient l’original de l’acte de garantie, daté et
signé. Dans le cas où il ne trouve qu’une copie, cette dernière doit être dûment
légalisée.

Pour le calcul des provisions, les hypothèques reçues en couverture


de crédits par décaissement et/ou d’engagements par signature doivent être :

- De 1er rang ;

- Ou de 2nd rang, lorsque le 1er rang est inscrit en faveur de l’Etat ;

- Et, le cas échéant, d’un rang inférieur si le rang précédent est enregistré au nom du même
établissement et pour le même objet.

Les différentes garanties doivent être valorisées soit par un expert


ou par la banque suivant les normes d’expertise reconnues. On retiendra la valeur
de l’expertise comme base de calcul.

En effet on peut avoir une hypothèque de premier rang à hauteur de 1 000 000 dhs sur la
totalité d’une propriété qui ne vaut réellement que 300 000 dhs. Retenir dans ce cas 1 000 000
dhs comme base de calcul serait arbitraire car finalement l’entreprise ne pourra récupérer que la
vraie valeur de la propriété qui est de 300 000.

Une fois que les engagements par signature ont été rigoureusement analysés, il convient
d’appliquer les quotités fixées par la circulaire en vue de leur déduction de l’assiette de calcul des
provisions.

La pondération de 50 % appliquée lors de la prise en compte de la garantie hypothécaire de


premier rang est dépréciée annuellement de 5% pendant 10 ans pour l’annuler. Il en ressort un
risque potentiel de séparation des exercices dans l’hypothèse où la banque ne décote pas
annuellement de 5 % mais applique un rythme de dépréciation différent.

En pratique, la plupart des établissements de crédit s’appuient sur un suivi extracomptable


pour gérer les garanties.

Il conviendra alors de procéder à un filtre par date afin d’isoler les garanties existant au 31
décembre 2002 et de les déprécier, ce qui devrait augmenter d’autant le niveau des provisions
déjà constituées sur ces dossiers.

On présente dans le tableau suivant la méthode de calcul des garanties pondérées déjà
utilisées dans le calcul du risque non couvert plus haut :
EXISTEN
N° N° Hypothèq
Statut CE rang Montant
Dossier Garantie ue
DOSSSIER
pondéré
PHYSIQU
E
Contrat
253307 Incomplè 1er rang 7 000 000 3 500 000
te
original légalisé
1 Contrat
280539 Incomplè 1er rang 10 000 000 5 000 000
te
original légalisé
Contrat
280540 Incomplè 1er rang 10 000 000 5 000 000
te
original légalisé
Total 27 000 000 13 500 000
2 Pas de garantie 0
Total 0

Cette hypo a été


étendu
266333 Incomplè Contrat original 1er rang 12 000 000
te
par
l'avenant
3
ci- dessous n°
179084
Avenant
179084 Constitué 2eme rang 22 500 000 11 250 000
d'extension de
e
l'hypothèque
Contrat
194935 Constitué 3eme rang 7 000 000 3 500 000
e
original légalisé
261726 Retenue - 4eme rang 1 000 000 0
Total 42 500 000 14 750 000
Contrat
159531 Incomplè 1er rang 10 000 000 5 000 000
4 te
original légalisé.
Contrat
205780 Constitué 1er rang 6 800 000 3 400 000
e
original légalisé
Total 16 800 000 8 400 000
5 Pas de garantie 0
Total 0
Contrat non
279860 Constitué existant dans le 1er rang 8 000 000 4 000 000
6 e dossier physique
Contrat
299702 Constitué 1er rang 1 000 000 500 000
e
original légalisé
Total 9 000 000 4 500 000
7 Pas de garantie 0
Total 0
Contrat
8 136078 Constitué 1er rang 6 000 000 3 000 000
e
original légalisé
Total 3 000 000
9 210242 Constitué 1er rang 2 500 000 1 250 000
e
Total 1 250 000
10 29231 Incomplè Non existant 2eme rang 900 000 0
te
45884 Retenue Non existant 1er rang 4 700 000 0
12372 Constitué Non existant 1er rang 1 400 000 0
e
38632 Constitué Contrat original 1er rang 5 000 000 2 500 000
e
268899 Constitué Contrat original 1er rang 1 150 000 575 000
e
Total 13 150 000 3 075 000
er
204758 Constitué 1 rang 3 200 000 1 600 000
11 e
204757 Constitué 1er rang 1 200 000 600 000
e
Total 4 400 000 2 200 000
er
90027 Incomplè Contrat original 1 rang 3 000 000 1 500 000
te
12
Contrat
92817 Constitué 2eme rang 4 900 000 2 450 000
e original avec 1er
rang BCM
même
Total 7 900 000 3 950 000
Contrat
13 68768 Constitue 1er rang 3 000 000 1 500 000
e
original legalise
Total 1 500 000
er
179074 Constitue Contrat original 1 rang 1 200 000 600 000
e
14 179155 Constitue Contrat original 1er rang 500 000 250 000
e
179156 Constitué Contrat original 1er rang 800 000 400 000
e
179157 Constitué Contrat original 1er rang 500 000 250 000
e
Total 3 000 000 1 500 000
Convention
hypothécaire
178803 Constitué 1er rang 500 000 250 000
expédiée par le
e
notaire
15
Contrat
178804 Constitué 1er rang 500 000 250 000
e
original légalisé
Contrat
178805 Constitué 1er rang 1 000 000 500 000
e
original légalisé
Total 2 000 000 1 000 000
16 Pas de garantie 0
Total 0
17 Pas de garantie 0
Total 0
18 Pas de garantie 0
Total 0
Seules les garanties complètes sont normalement prises en comptes dans le calcul des garanties
pondérées. Cependant en pratique, on retiendra même des garanties incomplètes si on juge que
les compléments demandés ne sont pas d’une grande importance (adresse du client, …)
Nous avons essayé, à travers ce chapitre, d’expliciter les différentes phases de la mission
d’audit, principalement axée sur le risque de crédit. Le choix de parler des créances en
souffrance n’est pas arbitraire. C’est parce que le risque de crédit se manifeste surtout dans les
créances en souffrance mais aussi puisque le traitement des autres créances suit presque la
même démarche :

Clientèle saine

La revue des dossiers sains repose sur la même approche que la revue des crédits en
souffrance. Il s’agit de vérifier que ces dossiers sont réellement sains et ne nécessitent pas un
déclassement et donc un provisionnement.

Pertes sur créances irrécouvrables

Lorsque qu’une créance en souffrance est jugée définitivement irrécouvrable, elle devient
alors une perte définitive pour l’établissement bancaire, qu’il convient de la constater au niveau
d’un compte spécifique (672).

Lorsqu’une politique d’abandon de créances est définie, l’auditeur doit déterminer si elle
est rationnelle et correctement appliquée. Il effectue alors un examen détaillé de chaque
abandon de créances, le confrontant à la politique et aux réglementations en vigueur.
Chapitre 2 : Audit des crédits selon les
normes IF S
L’adoption internationale des IFRS présente des enjeux majeurs pour les entreprises et les
investisseurs. Le Maroc est également concerné par cette mutation dans la mesure où l’économie
marocaine est très touchée par les effets de la mondialisation et se trouve de ce fait dans
l’obligation de suivre ce changement révolutionnaire. L’auditeur se trouve donc obligé d’auditer
des comptes bancaires en IFRS, ceci nécessite une parfaite maîtrise de ces normes et leur
application dans le secteur bancaire.

Section 1 : traitement des crédits dans le cadre des


IFRS
1. Evaluation initiale

1.1) Classification des crédits en normes IFRS


Les crédits sont des instruments financiers et entrent de ce fait dans le champ d’application
de la norme IAS 39. Ils peuvent être classés dans quatre catégories distinctes, en fonction de
l’intention de gestion :

- Loans Originated by the Entity: Prêts émis ou acquis par l’entreprise ;

- Trading : Prêts destinés à être cédés à court terme ;

- Other Than Trading : option de juste valeur par résultat à l’initiation ;

- Available For Sale : actifs disponibles à la vente (sur option).

Les prêts à la clientèle distribués par les banques de réseau sont, sauf rares exceptions,
classés dans la catégorie « Prêts émis ».

Prêts émis par l’entreprise


Il s’agit des actifs financiers qui donnent lieu à des flux de trésorerie fixes ou
déterminables, qui ne sont pas cotés sur un marché actif et qui sont émis du fait de la remise
directe à un débiteur d’argent, de biens ou de services. Les actifs financiers répondant à la
définition précédente mais émis en vue d’être vendus à court terme ne peuvent être classés dans
cette catégorie (titrisations).
Actifs et passifs financiers détenus à des fins de
transaction
Ce sont des actifs et passifs gérés dans une logique d’arbitrage ou de marge à court terme,
des dérivés ou des actifs et passifs classés dans la catégorie transaction sur option. Les variations
de juste valeur doivent être comptabilisées obligatoirement en résultat. une entité peut désigner
tout instrument financier comme détenu à des fins de transaction, lors de la comptabilisation
initiale, mais ce choix est irrévocable à l'acquisition ou à l'émission et il n’y a pas de
reclassement ultérieur possible.

Catégorie Titres détenus jusqu'à l'échéance


Cette catégorie est ouverte aux instruments à revenu déterminable et maturité fixée
(obligations…) dont on a l’intention expresse et la capacité de les conserver jusqu'à l'échéance.
En cas de cession ou de transfert, la règle de contagion est appréciée sur une base Groupe, et il y
aura requalification de la totalité du portefeuille et interdiction de la catégorie pendant 2 ans.
Quelques exceptions permises : une vente proche de l'échéance/après le remboursement quasi-
intégral de l'investissement initial (plus de 90%), ou une vente en réponse à un évènement
externe, isolé ou imprévisible (exemple : dégradation significative du risque de crédit de
l'émetteur).

Actifs financiers disponibles à la vente « Available


For Sale »
Il s’agit d’une catégorie par défaut dans laquelle peuvent être classés tous les actifs
financiers qui n’entrent pas dans l’une des trois catégories précédentes.

L’établissement de crédit peut également classer dans cette catégorie tous les prêts émis ou
acquis.

1.2) Evaluation initiale d’actifs financiers


Lors de la comptabilisation initiale, les prêts doivent être évalués à leur coût qui est la juste
valeur de la contrepartie donnée en échange (IAS 39-43), y compris les coûts de transaction
directement imputables à l’émission. Les coûts de transaction sont les coûts marginaux internes
et externes directement attribuables à l’acquisition ou à la cession d’un actif ou d’un passif
financier. Un coût marginal est un coût qui n’aurait pas été encouru par l’entreprise si elle n’avait
pas acquis, émis ou cédé l’instrument financier.
La norme IAS 39 propose trois méthodes de valorisation des instruments financiers à leur
juste valeur :

- une valeur de marché dans le cas où il existe un marché organisé, fiable et liquide ;

- une analyse comparative à partir d’une évaluation d’instruments et/ou de transactions


similaires dans le cas où il existe un marché peu liquide. En pratique, ceci consiste pour les
crédits à considérer que la juste valeur de la contrepartie est estimée égale à la somme de toutes
les entrées et sorties futures de trésorerie, actualisées en utilisant les taux d’intérêt prévalant sur
le marché pour un instrument similaire ;

>- une valeur déterminée par un modèle statistique construit autour de données et
d’hypothèses fiables.

2. Evaluation ultérieure d’actifs financiers

Comme mentionné ci-avant, IAS différencie quatre catégories d’actifs financiers: les actifs
financiers à des fins de transaction, les placements détenus jusqu’à leur échéance, les prêts et
créances qui ne sont pas détenus à des fins de transaction et les autres actifs financiers
(Available-for-Sale).

Le tableau suivant détaille les directives d’évaluation selon IAS 39, applicables à chaque
catégorie:

Catégorie Evaluati Evaluati


Comptabilisation des variations de valeur
on on
initiale ultérieur
Held
Coût Juste Compte de résultat
for
valeur
tradin
g
Available Droit d’option valable pour toute la rubrique
for sale (capitaux propres ou compte de résultat) ;
Coût Juste
mais impairments sont toujours
valeur
comptabilisés dans le compte de résultat

Prêts et Coût
Eventuelle actualisation avec effet sur le
crénaces Coût amorti y
compte des résultats
émis compris
impairme
nt
Held Coût
Eventuelle actualisation avec effet sur le
to Coût amorti y
compte des résultats
maturi compris
ty impairme
nt
On s’intéressera plus à l’évaluation au coût amorti (Amortised Cost) qui est utilisée
pour évaluer les prêts :

L’évaluation au coût amorti

Les normes IAS 39 et IAS 18 définissent les règles d’évaluation des prêts selon la catégorie
comptable à laquelle ils appartiennent. Ainsi, les crédits octroyés dans le cadre d’une activité de
transaction doivent être valorisés à leur juste valeur, tandis que les prêts classés dans la catégorie
« Prêts émis » sont comptabilisés au coût amorti en utilisant la méthode du taux d’intérêt effectif.

Le TIE, calculé à l’initiation, est le taux qui actualise exactement les flux de trésorerie
estimés14 jusqu’à l’échéance à la valeur comptable nette initiale de l’actif ou du passif financier,
y compris les coûts de transaction payés et certaines commissions reçues. Le TIE est calculé à
partir de la formule suivante.

Cash Flowx
Montan tInitial 
(1 TIE)x
 x1

La comptabilisation des prêts en IFRS revient à constater les intérêts au TIE. Ceci revient à
intégrer, en plus de la marge dégagée au taux facial, un amortissement actuariel sur la durée
estimée des crédits des coûts de transaction engagés et de certaines commissions perçues.

Pour les prêts à taux révisables, le TIE sur est recalculé à chaque re-fixation de taux.

3. Provisionnement du risque de contrepartie

3.1) Conditions de dépréciation des actifs en IFRS


Conformément à la norme IAS 39, un crédit est déprécié et la perte de valeur donne lieu à
la constitution d’une provision pour risque de contrepartie sur base individuelle ou collective, si
et seulement si, il existe un indice objectif d’une dépréciation due à un ou plusieurs événements
(« loss events ») qui se sont produits après la comptabilisation initiale du crédit. De plus, il faut
que ces événements déclenchants aient une incidence sur les flux futurs de trésorerie et que cette
perte avérée (« incurred loss ») puisse être évaluée de manière fiable.

3.2) Détermination des indices objectifs de


dépréciation
IAS 39-59 donne une liste non limitative d’indices objectifs de perte de valeur,
s’appliquant aussi bien à un actif qu’à un groupe d’actifs :
- des difficultés importantes de l’émetteur ;

- une rupture de contrat, telle qu’un défaut de paiement des intérêts ou du principal ; en
IFRS le premier impayé constitue une indication objective de dépréciation, sauf à démontrer
qu’il s’agit d’un simple retard de paiement non lié à une dégradation de la situation de
l’emprunteur ;

- un octroi par le prêteur à l’emprunteur, pour des raisons économiques ou juridiques liées
aux difficultés financières de l’emprunteur, d’une facilité que le prêteur n’aurait pas envisagée ;

- une forte probabilité de faillite ou de restructuration financière ;

- des changements défavorables observés sur les recouvrements de créances d’un groupe
d’emprunteurs, comme l’augmentation des retards de paiements ou l’augmentation du nombre de
détenteurs de cartes de crédit qui ont atteint le montant maximal de crédit autorisé et qui
remboursent selon la mensualité minimale ;

- des conditions économiques nationales ou locales qui sont corrélées avec les défauts d’un
groupe d’actifs,

Si, sur une période suivante, le montant de la perte diminue la perte ou la provision sera
reprise dans le compte de résultat de cette période.

3.3) Constitution de provisions en IFRS


En principes français, les crédits à déprécier sont qualifiés d’encours douteux. Les encours
dits « sains » deviennent « douteux » dès lors qu’ils sont porteurs d’un risque de crédit avéré,

Par ailleurs, le classement pour une contrepartie donnée des encours en encours douteux
entraîne par « contagion » un classement identique de la totalité de l’encours et des engagements
relatifs à cette contrepartie, nonobstant l’existence de garantie ou de caution

En IFRS, la notion d’encours douteux n’existe pas. Les prêts qualifiés de « créances
douteuses » sur base individuelle en normes françaises sont qualifiés de « créances dépréciées »
en IFRS, car ils vérifient les critères définis par la norme IAS 39 cités si-dessus.

Par ailleurs, l’estimation du niveau des provisions fait apparaître une différence d’approche
entre les normes françaises et les normes IFRS.
Les sûretés obtenues en garantie pour un prêt doivent être prises en compte lors de la
détermination de l’impairment. La société ne peut pas porter les sûretés à l’actif de son bilan,
toutefois, ces dernières ont une incidence directe sur l’estimation de la perte de valeur du prêt.

Lorsqu’il apparaît qu’un actif sujet à dépréciation ne sera pas remboursé pour le montant
prévu, on doit considérer être en présence d’une diminution de valeur durable. Dans de tels cas,
seule la valeur des paiements attendus, actualisée au taux d’intérêt convenu à l’origine, doit être
activée. La valeur comptable est alors réduite directement au moyen d’amortissements.

S’il ressort d’un événement ultérieur que la diminution durable de valeur n’a pas lieu d’être
ou que partiellement, la perte préalablement enregistrée est annulée dans le compte de résultat.

Section 2 : audit des créances dans le cadre des


normes IFRS
1. Classement initial des crédits

L’auditeur doit revoir le classement des crédits pour s’assurer de leur correcte
classification dans les quatre catégories précitées précédemment. Pour ce faire, il doit suivre la
démarche suivante :

Prendre connaissance de la catégorie retenue par la société pour le classement des


crédits. Vérifier que l’ensemble des crédits émis ou acquis par l’entreprise sont enregistrés dans
la catégorie « prêts ».

Contrôler que la catégorie prêts comprend uniquement des instruments non côtés

Vérifier si les crédits classés dans la catégorie « prêts » ne contiennent pas les crédits
émis dans l’intention d’être vendus immédiatement ou à court terme.

Contrôler qu’il n’y a pas eu de transfert entre les catégories « prêts » et « titres
comptabilisés à la juste valeur par résultat », le choix de comptabilisation initial entre l’une des
catégories étant irréversible.

2. Evaluation initiale des crédits

Il faut noter qu’une entreprise comptabilise un actif dès qu’elle devient partie aux
dispositions contractuelles de l’instrument. De manière générale, le fait générateur du prêt est la
mise à disposition des fonds.
Comme il est impossible de vérifier la bonne date de comptabilisation initiale de tous les
engagements, l’auditeur doit contrôler par sondage que les crédits figurant dans la catégorie
« prêts » ont bien fait l’objet d’un versement au client.

Rappelons que le prêt émis doit être évalué à la juste valeur de la contrepartie donnée en
échange lors de la comptabilisation initiale. L’auditeur doit ainsi vérifier le respect de cette règle.

3. Evaluation ultérieure des crédits

Une fois l’évaluation initiale est validée, on passe au contrôle de l’évaluation ultérieure. On
a vu que les prêts sont évalués au coût amorti sur la base du TIE. Le travail de l’auditeur consiste
à:

Contrôler l’évaluation effective au coût amorti

Contrôler que le TIE est calculé à partir des cash-flows contractuels

S’assurer que l’étalement actuariel des coûts de transaction et des commissions


perçues éligibles se fait sur la base du TIE d’origine. Dans le cas où une autre méthode est
utilisée pour l’étalement des commissions, il faut la décrire et s’assurer qu’elle mène à des
résultats proches d’un étalement actuariel au TIE.

Contrôler que les intérêts en résultat correspondent à la somme des intérêts


calculés au taux nominal, corrigés de l’étalement actuariel des commissions nettes.

4. Restructuration et dépréciation des crédits

L’audit des provisions faites selon les normes IFRS se fait en trois étapes :

4.1) Validation de l’exhaustivité des dépréciations


constatées
- Prendre connaissance des procédures mises en place pou recenser les indices
objectifs de dépréciation.

- S’assurer que les dépréciations individuelles enregistrées sont liées à un


événement survenu au cours de la période et que cet événement impacte négativement les
flux futurs

- S’assurer que les dotations aux provisions de la période ont bien été enregistrées
en coût du risque et l’effet de la désactualisation sur les actifs dépréciés passe en PNB
(produit net bancaire).
- Sélectionner des dossiers pour lesquels une dépréciation sur base individuelle a été
comptabilisée. Par entretien, s’assurer que les événements déclencheurs retenus comme
indice de dépréciation sont pertinents et inclus dans la liste des indices objectifs de
dépréciation de la catégorie à laquelle appartient le crédit.

- Répertorier tous les dossiers ayant fait l’objet d’un impairment individuel sans
qu’aucune réduction de valeur ne soit constatée. Et contrôler que l’ensemble de ces
crédits a été classé dans un groupe d’actifs homogènes et a été évalué collectivement pour
une éventuelle dépréciation.

- S’assurer que les créances dépréciées sont provisionnées par rapport aux
perspectives de recouvrement envisagés et aux garanties détenues.

4.2) Vérification de l’enregistrement de la


dépréciation
- Valider que le montant des provisions est obtenu par différence entre la valeur
comptable du crédit et la valeur actualisée des flux de trésorerie attendus sur la base du
TIE d’origine.

- Valider le mode de détermination des flux futurs attendus, en s’assurant


notamment qu’ils sont liés à des faits avérés et qu’ils excluent les perspectives
économiques de la contrepartie et donc les aggravations probables futures.

- Valider les modalités de détermination du TIE pour un portefeuille d’actifs


homogènes déprécié sur base collective.

- Contrôler que les pertes de valeur sont comptabilisées en résultat

- Contrôler que si la perte de valeur diminue au cours des exercices ultérieurs, la


provision constituée est reprise en résultat (en coût du risque à l’exception de l’effet
désactualisation).

- Contrôler que la valeur de l’actif après la reprise ne dépasse pas son coût amorti
historique.

4.3) Vérification des évaluations des intérêts reçus


S’assurer que les intérêts sur actifs dépréciés sont comptabilisés sur la base du TIE
d’origine, appliqué au moment déprécié.
Conclusion partielle :

Du fait qu’une grande confiance est accordée aux contrôles d’un établissement, les
procédures analytiques substantives sont des tests importants pour la fin de la période comptable.
L’auditeur doit comparer les données du portefeuille de crédits pour l’exercice en cours à celles
des exercices précédents. Les fluctuations significatives doivent faire l’objet de discussions avec
la direction.

Enfin, l’auditeur se retrouve avec un ensemble d’ajustement (ajustement des provisions


pour créances en souffrance, l’ajustement des pertes sur créances irrécouvrables et l’ajustement
des provisions pour clientèle saine). La somme de ces ajustements forme un ajustement global
sur la section client que l’auditeur doit communiquer aux responsables de la banque pour corriger
leurs comptes afin d’aboutir à des états financiers sincères et réguliers. Sinon l’ajustement doit
être mentionné dans le rapport général et pris en compte dans la formulation de l’opinion de
certification.

De cette manière, l’auditeur aide l’entreprise à publier une information qui reflète l’image
fidèle de la réalité économique de l’entreprise. En plus, il participe à la réduction du risque de
crédit en ajustant les provisions de l’entreprise au niveau requis par le marché.

Ainsi, nous pouvons dire que les comptes rendent compte, dans une certaine mesure, de
l’efficacité du système de gestion du risque de crédit. A titre illustratif, si l’on constate un
montant substantiel des créances en souffrance, ceci voudrait probablement dire que
l’établissement de crédit ne dispose pas des outils nécessaires pour favoriser la récupération de
ses créances auprès des parties débitrices ; ce qui constitue une défaillance du système de gestion
instauré au niveau de la banque.
Face à une concurrence accrue sur les activités de crédit, la maîtrise des risques
devient un enjeu central. De nouvelles méthodes quantitatives sont susceptibles de
renforcer la compétence des banques sur ce sujet

A côté des réglementations diverses, les autorités de réglementation et de contrôle


bancaire ont pris de nombreuses initiatives en vue de développer et de renforcer l’audit
externe dans les établissements de crédit. Le but étant de limiter le plus possible les
risques encourus par ces entités.

Bien que, par définition, les auditeurs externes ne fassent pas partie d’une
organisation bancaire, ils ont une incidence importante sur la gestion du risque de
crédit encouru par les établissements de crédit et ce, à travers leurs activités d’audit, et
notamment leurs discussions avec la direction et leurs recommandations pour améliorer
leur dispositif de gestion des risques.

La mission d'audit conduit à exprimer une opinion sur les comptes conformément
au référentiel comptable utilisé : les comptes devant exprimer sincèrement, dans tous
leurs aspects significatifs, la situation financière de l'entité et les résultats de ses
opérations. Par conséquent, l’auditeur devra mettre en œuvre les diligences nécessaires
en vue de mieux tirer profit du système comptable de l’établissement de crédit et de le
rendre un outil indispensable pour évaluer le dispositif de maîtrise des risques.

Il est nécessaire de rappeler que les informations recueillies par les auditeurs,
particulièrement celles relatives à la mesure et à la maîtrise des risques, sont centralisées
au niveau des Banques Centrales. Celles-ci les utilisent pour détecter très tôt les
problèmes potentiels et faire ressortir des tendances, non seulement au niveau des
établissements, mais aussi de l’ensemble du système bancaire.

Par ailleurs, l’audit externe peut contribuer à instaurer la transparence au niveau


du marché. Cette transparence se définit comme étant la diffusion publique d’une
information fiable et actuelle permettant à ses utilisateurs d’évaluer correctement la
situation et les résultats financiers d’une banque, ses activités et les risques qui y sont
liés. Elle constitue l’élément-clé d’un système bancaire sûr, sain et contrôlé de manière
efficace. L’auditeur devra alors veiller à ce que la production des informations s’effectue
dans des conditions optimales.

Certes, le rôle exact des auditeurs externes et les processus qu’ils utilisent varient
d’un pays à l’autre. Or, au Maroc, les normes d’audit professionnelles requièrent que les
audits soient planifiés et exécutés de manière à obtenir l’assurance raisonnable que les
états financiers reflètent la situation réelle de l’établissement, qu’ils respectent les
dispositions comptables et qu’ils ne comportent aucune erreur sérieuse. De même, ils
sont tenus par les autorités prudentielles de fournir une évaluation spécifique de la
portée, de l’adéquation et de l’efficacité du système de contrôle interne des banques.

Cette tâche n’est pas une sinécure dans un environnement réglementaire mouvant.
En effet, la méthodologie d’audit varie selon la variation du référentiel en vigueur.
Ainsi, l’auditeur doit être plus vigilant avec la mise en application des normes IFRS qui
nécessitent plus de diligences de sa part.

Dans la même perspective, l’intégration des règles Bâle II dans la réglementation


bancaire compliquera davantage la tâche au commissaire aux comptes et lui imposera
plus de vigilances.
Ouvrages
 D.OGIEN.Comptabilité et audit bancaire. Edition DUNOD, Paris, 2006, 432 p.
 COLLINS (Lionel) et VALIN (Gérard). Audit et contrôle interne, aspects financiers, opérationnels et
stratégiques. Editions Dalloz, Paris, 1992, 373 p.

 CUVLLER (G.) et al. Pratique de la comptabilité bancaire. CLET Editions BANQUE.

 DE SERVIGNY (Arnaud) et ZLENKO (Ivan). Le risque de crédit, nouveaux enjeux bancaires. Dunod, Paris,
2001, 255 p.

Circulaires
 Circulaire relative à l'audit externe des établissements de crédit. Bank Al-Maghrib, juillet 2002.

 Circulaire n°19 relative à la classification des créances et à leur couverture par les provisions. Bank Al-
Maghrib, décembre 2002.

 Note de présentation du plan comptable des établissements de crédit. Bank Al-Maghrib.

Mémoires
 BENNOUNA FAMA Le rôle de l’audit externe dans la gestion d risque de crédit. Casablanca, 2006, 160 p.
 BENNANI HASSAN (Yasmine). Les modèles internes dans l’évaluation du risque de crédit. Paris, 2001, 72 p.

 MELIANI (Mounia). La gestion du risque crédit : Cas BMCE. Casablanca, 2005, 148 p.

Rapports
 Audit interne dans les banques et les relations des autorités de tutelle avec les auditeurs (L'). Comité de Bâle sur
le contrôle bancaire, août 2001.

 Evaluation de la stabilité du secteur financier du Maroc. Fonds Monétaire International, avril 2003.
 Guide pratique de l’audit. Ordre des Experts Comptables.

 Principes fondamentaux pour un contrôle bancaire efficace. Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, septembre
1997.

 Rapport annuel sur le contrôle, l’activité et les résultats des établissements de crédit. Bank Al-Maghrib, 2004.

 Renforcement de la transparence bancaire. Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, septembre 1998.
Annexe I

CIRCULAIRE N°19 RELATIVE A LA


CLASSIFICATION DES CREANCES ET A LEUR COUVERTURE PAR LES
PROVISIONS

Les dispositions du chapitre V du plan comptable des établissements de crédit


relatives aux créances en souffrance stipulent que celles-ci doivent être classées et
provisionnées selon les modalités définies par Bank Al-Maghrib.
La présente circulaire a pour objet de fixer les règles applicables dans ces
domaines.

Article premier :

Pour l’application de la présente circulaire, on entend par créances tous les


éléments du bilan et du hors bilan, quelles qu’en soient la forme, la monnaie de libellé et la
contrepartie, susceptibles de générer un risque de crédit.
Sont considérées comme créances au sens de l’alinéa ci-dessus :
les crédits par décaissement quelle que soit leur nature, y compris les crédits-
bails et les prêts subordonnés ;
les titres de créance, y compris les titres subordonnés ;

les engagements par signature donnés, tels que les cautions et avals, les acceptations, les
lettres de crédit et les engagements de financement irrévocables.

I- REGLES RELATIVES A LA CLASSIFICATION DES CREANCES :

Article 2 :

Les créances sont réparties en 2 classes :

les créances saines

et les créances en souffrance.

Article 3 :

Sont considérées comme créances saines :

les créances dont le règlement s’effectue normalement à l’échéance et qui sont détenues sur des contreparties dont
la capacité à honorer leurs engagements, immédiats et/ou futurs, ne présente pas de motif d’inquiétude ;

les créances intégralement couvertes par :


* des dépôts de garantie (deposits),

* des garanties reçues de l’Etat ou de la Caisse Centrale de Garantie,

* des garanties reçues des fonds et institutions marocains de garantie des crédits,

* le nantissement de titres émis ou garantis par l’Etat,

* le nantissement de comptes à terme ouverts auprès de l’établissement de crédit lui-même, de bons de caisse ou de
titres de créance négociables, émis par lui.

Article 4 :

Sont considérées comme créances en souffrance, les créances qui présentent un risque de non recouvrement total ou
partiel, eu égard à la détérioration de la capacité de remboursement immédiate et/ou future de la contrepartie.

Les créances en souffrance sont, compte tenu de leur degré de risque de perte, réparties en trois catégories :

les créances pré-douteuses,

les créances douteuses

et les créances compromises.

Article 5 :

Sont classés dans la catégorie des créances pré-douteuses :

1) - les encours des crédits amortissables dont une échéance n’est pas réglée 90 jours après son terme (*) ;

2) - les encours des crédits remboursables en une seule échéance qui ne sont pas honorés 90 jours après leur terme
(*) ;

3) - les loyers des biens donnés en crédit-bail ou en location avec option d’achat, qui ne sont pas réglés 90 jours
après leur terme ;

4) - les encours des crédits par décaissement et/ou par signature consentis à des contreparties dont la situation
financière ne peut être évaluée faute de disponibilité de l’information ou de la documentation nécessaires à cet effet ;

5) - les encours des crédits par décaissement et/ou par signature dont le recouvrement total ou partiel est,
indépendamment de tout impayé, susceptible d’être mis en cause en raison de considérations liées à :

la capacité de remboursement du débiteur (déséquilibre persistant de la situation financière, baisse significative du


chiffre d’affaires, endettement excessif,…),

des événements qui concernent les principaux dirigeants ou actionnaires (décès, dissolution, mise en
liquidation,…),

l’existence de problèmes de gestion ou de litiges entre les associés ou actionnaires,

des difficultés au niveau du secteur d’activité dans lequel opère la contrepartie.

Article 6 :
Sont classés dans la catégorie des créances douteuses :

1) - les soldes débiteurs des comptes à vue qui n’enregistrent pas, pendant une période de 180 jours, de mouvements
créditeurs réels couvrant au moins le montant des agios imputés à ces comptes ainsi qu’une partie significative
desdits soldes débiteurs ;

2) - les encours des crédits amortissables dont une échéance n’est pas réglée 180 jours après son terme ;

3) - les encours des crédits remboursables en une seule échéance, qui ne sont pas honorés 180 jours après leur
terme ;

4) - les loyers des biens donnés en crédit-bail ou en location avec option d’achat, qui ne sont pas réglés 180 jours
après leur terme ;

5) - les encours des crédits par décaissement et/ou par signature consentis à des contreparties déclarées en
redressement judiciaire ;

6) - les encours des crédits par décaissement et/ou par signature dont le recouvrement total ou partiel est,
indépendamment de tout impayé, incertain compte tenu de la dégradation de la situation de la contrepartie du fait
des considérations évoquées au paragraphe 5 de l’article 5 ci-dessus ou pour toutes autres raisons.

Article 7 :

Sont classés dans la catégorie des créances compromises :

1) - les soldes débiteurs des comptes à vue qui n’enregistrent pas, pendant une période de 360 jours, de mouvements
créditeurs réels couvrant au moins le montant des agios imputés à ces comptes ainsi qu’une partie significative
desdits soldes débiteurs ;

2) - les encours des crédits amortissables dont une échéance n’est pas réglée 360 jours après son terme ;

3) - les encours des crédits remboursables en une seule échéance qui ne sont pas honorés 360 jours après leur
terme ;

4) - les loyers des biens donnés en crédit-bail ou en location avec option d’achat qui demeurent impayés 360 jours
après leur terme ;

5) - les encours des crédits par décaissement et/ou par signature dont le recouvrement total ou partiel est,
indépendamment de l’existence de l’un des critères de classement susvisés, peu probable du fait de considérations
telles que :

la perte, par la contrepartie, de 75% ou du tiers de sa situation nette, selon qu’elle est constituée, respectivement,
en société anonyme ou sous une autre forme de sociétés, lorsque l’assemblée générale extraordinaire ne s’est pas
réunie, dans les délais légaux requis, pour décider de la continuité de l’activité ;

l’introduction d’une action en justice, à l’encontre de la contrepartie pour le recouvrement des créances,

la contestation, par voie judiciaire, de la totalité ou d’une partie des créances par la contrepartie,

la cessation d’activité ou la liquidation judiciaire de la contrepartie,

la déchéance du terme ou, en matière de crédit-bail ou de location avec option d’achat, la


résiliation du contrat
Article 8 :

Nonobstant les dispositions de l’alinéa 2 de l’article 7 ci-dessus, les crédits amortissables par remboursements
mensuels doivent être classés parmi les créances compromises dès qu’ils cumulent 9 échéances impayées.

Article 9 :

Les encours des crédits par décaissement, y compris les loyers des biens donnés en crédit-bail ou en location avec
option d’achat ayant fait l’objet de restructuration, doivent être classés dans la catégorie des créances compromises
lorsqu’une échéance demeure impayée pendant une période de 180 jours après son terme.

Article 10

Dans le cas des crédits à la consommation et des crédits destinés à l’acquisition ou à la construction de logements
consentis à des particuliers, il peut être dérogé aux règles prévues à l’article 5 ci-dessus, relatives aux retards de
paiement, lorsque ces retards sont imputables à des circonstances particulières (difficultés momentanées d’ordre
technique liées au transfert des fonds, par exemple ) et non à des considérations ayant trait à la solvabilité de la
contrepartie.

Article 11:

Le classement d’une créance dans la catégorie des créances compromises entraîne le transfert, dans cette catégorie,
de l’ensemble des créances détenues sur la contrepartie concernée.

Toutefois, il peut être dérogé à cette règle dans le cas des créances commerciales non échues et dont le recouvrement
dépend d’une tierce personne de solvabilité notoire.

Article 12 :

Sous réserve des dispositions du 2ème alinéa de l’article 3 ci-dessus, les créances répondant à l’un des critères visés
aux articles 5 à 9 doivent être imputées à la catégorie appropriée, quelles que soient les garanties dont elles sont
assorties.

II - REGLES RELATIVES A LA CONSTITUTION DES PROVISIONS

Article 13:

Les créances pré-douteuses, douteuses et compromises doivent donner lieu à la constitution de provisions égales au
moins, respectivement, à 20%, 50% et 100% de leurs montants, déduction faite des agios réservés et des garanties
visées à l’article 15 ci-dessous.

Les provisions relatives aux créances compromises doivent être constituées au cas par cas. Celles ayant trait aux
créances pré-douteuses et douteuses peuvent être constituées de manière globale.

Article 14 :

Dans le cas du crédit-bail et de la location avec option d’achat, la base de calcul des provisions est constituée :

des loyers échus impayés, lorsque la créance est considérée comme pré-douteuse ou douteuse,

du total formé par les loyers échus impayés et le capital restant dû, diminué de la valeur marchande du bien,
lorsque la créance est classée dans la catégorie des créances compromises.
Article 15 :

Les garanties pouvant être déduites de l’assiette de calcul des provisions et les quotités qui leur sont appliquées, sont
détaillées ci-après :

1) Quotité de 100 %

les dépôts de garantie (deposits);

les garanties reçues de l'Etat ou de la Caisse Centrale de Garantie, homologuées par l’Etat;

les garanties reçues des fonds et institutions marocains de garantie des crédits assimilées à celles de l’Etat;

le nantissement de titres émis ou garantis par l'Etat;

le nantissement de comptes à terme ouverts auprès de l’établissement de crédit lui-même ou de bons de caisse ou
de titres de créance émis par lui.

2) Quotité de 80 %

les garanties reçues d’établissements de crédit et assimilés marocains ou étrangers de premier ordre, habilités à
donner des garanties ;

les garanties reçues d’organismes d’assurance des crédits ;

les garanties reçues des autres fonds et institutions marocains de garantie des crédits;

les garanties reçues des banques multilatérales de développement et organismes assimilés ;

le nantissement de bons de caisse et de titres de créance émis par les autres établissements de crédit et assimilés
marocains ou étrangers de premier ordre ;

le nantissement de titres émis par les banques multilatérales de développement et organismes assimilés.

3) Quotité de 50 %

les hypothèques sur des biens immobiliers, sur des aéronefs ou sur des bateaux ;

les attestations de droits constatés délivrées par l’Administration aux entreprises adjudicataires de marchés
publics ;

le nantissement de véhicules automobiles neufs.

Article 16 :

Les garanties ne sont prises en considération que pendant leur durée effective et qu'à hauteur des montants initiaux
des risques couverts pondérés par les quotités affectées aux garanties concernées.

Article 17 :

Les garanties personnelles visées à l’article 15 ci-dessus doivent être réalisables à première demande et sans
possibilité de contestation.

Article 18 :
Les contrats de nantissement de titres ou de fonds doivent être établis en bonne et due forme et stipuler
expressément que ces valeurs sont affectées à la couverture des risques encourus.

Article 19 :

Les hypothèques reçues en couverture de crédits par décaissement et/ou d’engagements par signature doivent être :

de premier rang,

ou de second rang, lorsque le premier rang est inscrit en faveur de l'Etat et ce, en garantie des droits
d'enregistrement

et, le cas échéant, d'un rang inférieur si le rang précédent est enregistré au nom du même établissement et pour le
même objet.

Les hypothèques dont le montant est égal ou supérieur à un million de dirhams ne sont prises en compte que si le
bien hypothéqué a fait l’objet d'une évaluation récente, effectuée en bonne et due forme par l’établissement de crédit
ou, à sa demande, par un expert qualifié, et qu’il est libre de toute autre servitude.

Article 20 :

Les établissements de crédit qui procèdent, eux-mêmes, à l’évaluation des garanties hypothécaires reçues en
couverture des risques encourus sur leurs contreparties doivent justifier d’une expertise dans ce domaine et disposer
de procédures précises, claires et de nature à assurer une évaluation appropriée.

Article 21:

Les quotités visées aux points 2 et 3 de l’article 15 ci-dessus sont progressivement réduites, par abattements
annuels, et ramenées à :

25 %, à l’expiration d’un délai de :

* 5 ans, dans le cas des garanties hypothécaires,

* 2 ans, en ce qui concerne les attestations de droits constatés et le nantissement de titres ou de véhicules
automobiles neufs ;

0 %, à l’expiration d’un délai de :

* 10 ans, pour ce qui est des garanties hypothécaires,

* 5 ans, en ce qui concerne les attestations de droits constatés et le nantissement de titres,

* 3 ans, pour ce qui est du nantissement des véhicules automobiles neufs.

Les délais susvisés courent à compter de :

la date d’inscription des créances concernées dans l’une des catégories des créances en souffrance, en ce qui
concerne les garanties hypothécaires, les attestations de droits constatés et les nantissements de titres,

la date de mise en circulation, pour ce qui est des véhicules automobiles.


Article 22 :

Les garanties réelles, visées à l’alinéa 3 de l’article 15, reçues en couverture de créances qui, à la date d’entrée en
vigueur de la présente circulaire, sont classées comme compromises, ne sont plus prises en considération pour le
calcul des provisions à compter de la fin de l’exercice 2007.

Article 23 :

Les provisions constituées en application des dispositions de l’article 13 ci-dessus et relatives à des créances ayant
fait l’objet de restructuration, ne peuvent être reprises qu’à l’expiration d’un délai de six mois, courant à compter de
la date d’échéance du premier règlement convenue, et sous réserve que ces créances n’enregistrent aucun impayé
durant cette période.

Article 24 :

Les règles de constitution des provisions prévues par la présente circulaire s’appliquent aux titres de créance, autres
que ceux inscrits en portefeuille de transaction.

Dans le cas des titres de créance cotés, classés dans le portefeuille de placement, le montant des provisions à
constituer est déterminé en tenant compte de leur valeur de marché.

III – DISPOSITIONS RELATIVES AUX MODALITES D’ENREGISTREMENT

des créances impayées et en souffrance et des provisions correspondantes

Article 25 :

Les échéances des crédits qui ne sont pas réglées à bonne date doivent être imputées aux comptes appropriés du plan
comptable des établissements de crédit (PCEC).

Article 26 :

Les créances en souffrance doivent être identifiées dans les rubriques appropriées du PCEC dès la constatation de la
survenance de l’un des critères visés aux articles 5 à 9 et, au plus tard, à la fin de chaque trimestre de l’exercice
social.

Les créances pré-douteuses et douteuses peuvent être suivies au moyen d’attributs.

Les créances compromises doivent être imputées aux comptes appropriés du PCEC.

Article 27 :

Les provisions nécessaires à la couverture des créances en souffrance doivent être comptabilisées, au plus tard, à la
date d’arrêté des états de synthèse semestriels et annuels.

Article 28 :

Les créances considérées comme irrécouvrables doivent être imputées à la rubrique appropriée du compte de
produits et charges.

Article 29 :

Widad OUARDI 100 2006/2007


Lorsqu’ils sont décomptés, les agios correspondant aux créances en souffrance doivent figurer dans le compte
« Agios réservés ». Ils ne peuvent être comptabilisés parmi les produits que lorsqu'ils sont effectivement encaissés.

Article 30 :

Les établissements de crédit doivent être en mesure d’identifier les créances en souffrance générées par les crédits
distribués au cours de chaque exercice.

IV – DISPOSITIONS DIVERSES ET TRANSITOIRES

Article 31 :

Les systèmes d’évaluation du risque de crédit, mis en place par les établissements de crédit en application des
dispositions de l’article 37 de la circulaire n° 6/G/2001 relative au contrôle interne, devraient prendre en compte les
règles prévues par la présente circulaire.

Article 32 :

Les critères de classification des créances prévus par la présente circulaire constituent des normes minimales. Les
établissements de crédit doivent, dans le cas où ils disposent d'autres éléments d'information, procéder au classement
de ces créances dans la catégorie qu’ils estiment appropriée.

Article 33 :

Lorsque des créances en souffrance sont détenues sur une contrepartie appartenant à un groupe d’intérêt donné, les
établissements de crédit doivent examiner l’impact de la défaillance de cette contrepartie au niveau du groupe et, si
nécessaire, classer dans les catégories appropriées l’ensemble des créances détenues sur les entités dudit groupe.

Article 34 :

Les établissements de crédit qui ont des difficultés pour l’application des dispositions de la présente circulaire
peuvent saisir la Direction du Contrôle des Etablissements de Crédit de Bank Al-Maghrib.

Article 35 :

La Direction du Contrôle des Etablissements de Crédit peut, compte tenu des informations recueillies, notamment
lors des vérifications sur place et sur documents qu’elle effectue, demander aux établissements de crédit de procéder
à la classification, dans l’une des catégories des créances en souffrance, des crédits par décaissement et/ou par
signature consentis à une contrepartie et à la constitution des provisions appropriées pour leur couverture.

Article 36 :

Les modalités d’application de certaines dispositions de la présente circulaire sont précisées par la Direction du
Contrôle des Etablissements de Crédit.

Article 37 :

Les établissements de crédit sont tenus de prendre toutes les mesures nécessaires pour observer les dispositions de la
présente circulaire, au plus tard le 30 juin 2003.

Toutefois, les sociétés de financement peuvent étaler les provisions, induites par ces nouvelles dispositions, sur deux
années maximum.

Les banques peuvent prévoir, exceptionnellement pour l’année 2003, un taux de couverture des créances pré-
douteuses par les provisions de 10%.
Article 38 :

Les dispositions de la présente circulaire annulent et remplacent, à partir du 1er janvier 2003, celles prévues par la
circulaire et l’instruction de Bank Al-Maghrib du 6 décembre 1995 relatives au même objet.

---------------------

(*) Crédits à l’équipement, crédits à la consommation, crédits immobiliers, autres crédits amortissables.
Annexe II

Modèle d’une lettre de circularisation

PAPIER A EN-TETE DU CLIENT


(Date)
Nom du destinataire
Adresse du destinataire
Messieurs,
Dans le cadre de la mission que nous lui avons confiée, notre commissaire aux
comptes …………… désirerait obtenir confirmation directe de l’exactitude du ou des
soldes figurant à votre nom dans nos livres, à la date du 31 décembre 200X, dont le détail
figure sur l’état ci-joint.
Au cas où ces montants seraient conformes à vos écritures, nous vous prions de
bien vouloir les confirmer en retournant cette annexe après l’avoir signée pour accord, ou
éventuellement, après l’avoir assortie de vos observations à l’adresse suivante :
……………………..

En vous remerciant par avance de votre obligeance, nous vous prions d’agréer,
Messieurs, l’assurance de notre considération distinguée.

Signature du Directeur financier de


l’établissement audité

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