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Atelier de formation sur la conduite d’un audit de conformité dans le secteur minier Session 1.

SESSION 1.1.
L’AUDIT DE CONFORMITE ET SON
APPLICATION DANS LE SECTEUR MINIER

Notes du participant 1/18


Atelier de formation sur la conduite d’un audit de conformité dans le secteur minier Session 1.1

SESSION 1.1. L’AUDIT DE CONFORMITE ET SON APPLICATION


DANS LE SECTEUR MINIER
Aperçu de la session

Cette session présente les caractéristiques de l’audit de conformité et son application dans
le secteur minier.

Objectif d’apprentissage

Au terme de cette session, les participants auront maîtrisé les concepts de base de l’audit de
conformité, auront renforcé leurs acquis sur le secteur minier et seront en mesure, à partir
de la chaine des valeurs des industries extractives, de déterminer les domaines potentiels
du secteur minier dans lesquels les ISC pourraient conduire des audits de conformité.

Plan de la session

La session porte sur les points clés suivants:

i. Audit de conformité : Définition, typologie et importance ;


ii. Processus d’audit de conformité ;
iii. Rappel sur le secteur minier ;
iv. Domaines potentiels de la chaîne de valeurs des industries extractives dans lesquels
les ISC pourraient conduire des audits de conformité.

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I. AUDIT DE CONFORMITE : DEFINITION, TYPOLOGIE ET IMPORTANCE

A. DEFINITION

L’audit de conformité consiste à déterminer si les activités, les transactions financières et les
informations d’une ou plusieurs entités sont conformes aux lois et règlements qui les régissent.

Lorsqu’il est appliqué au secteur minier, l’audit de conformité consiste de manière générale à
déterminer si la gestion de ce secteur est conforme aux prescriptions du cadre légal et
règlementaire en vigueur, ainsi qu’aux conventions et contrats miniers.

Encadré 1.1. Définition par les Normes ISSAI


ISSAI 400 - Paragraphe 12.
L’audit de conformité consiste à évaluer de façon indépendante si un sujet considéré donné
est conforme aux textes législatifs et réglementaires applicables qui servent de critères.

ISSAI 4000 - Paragraphe 23.


L'audit de conformité concerne la responsabilité incombant à l'ISC de s’assurer que les
activités des entités du secteur public respectent les décisions parlementaires, les lois, les
actes législatifs, la politique, les codes établis et les termes convenus.

ISSAI 100 - Paragraphe 22.


Les textes législatifs et réglementaires peuvent comporter les règles, les lois et les
règlements, les résolutions budgétaires, les politiques, les codes existants, les termes
convenus ou les principes généraux qui régissent la bonne gestion financière du secteur public
et la conduite des fonctionnaires

En accomplissant des missions d’audit de conformité, l’ISC vise à : i) évaluer si les activités des
entités du secteur public sont conformes aux textes législatifs et règlementaires qui les régissent ;
et ii) prononcer des jugements et infliger éventuellement des sanctions aux personnes
responsables de la gestion des fonds publics (pour les ISC dotées de pouvoirs juridictionnels).

B. TYPOLOGIE DES MISSIONS D’AUDIT DE CONFORMITE

Les normes ISSAI prévoient deux types de missions d’audit de conformité, à savoir : i) les audits
de conformité d'attestation ; et ii) les audits de conformité d’appréciation directe.

Encadré 1.2. Contenu des Normes ISSAI sur les types d’audit de conformité

ISSAI 100 - Paragraphe 29.


Lors des missions d’attestation, la partie responsable mesure le sujet considéré en fonction
des critères et présente les informations afférentes à ce sujet. L’auditeur collecte ensuite
des éléments probants suffisants et appropriés sur ces informations, afin de formuler une
conclusion raisonnablement étayée.

ISSAI 100 - Paragraphe 29.


Lors des missions d’appréciation directe, c’est l’auditeur qui mesure ou évalue le sujet
considéré en fonction des critères. L’auditeur sélectionne le sujet considéré et les critères
en tenant compte du risque et du caractère significatif. Le résultat de la mesure du sujet
considéré en fonction des critères est présenté dans le rapport d’audit sous la forme de

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constatations, de conclusions, de recommandations ou d’une opinion. L’audit du sujet


considéré peut également permettre de fournir de nouvelles informations, analyses ou
indications.

ISSAI 100 - Paragraphe 30. / ISSAI 4000 - Paragraphe 31.


Les audits de conformité peuvent être des missions d’attestation ou des missions
d’appréciation directe, ou les deux à la fois.

Le tableau ci-dessous nous donne les caractéristiques des deux types de mission.
Tableau 1. Caractéristiques des types de mission d’audit de conformité
CHOIX DU SUJET EVALUATION DU
TYPE DE MISSION DILIGENCES
CONSIDÉRÉ SUJET CONSIDÉRÉ
La partie responsable présente les
Partie Partie informations afférentes au sujet
Attestation
responsable responsable considéré.
L’auditeur formule une conclusion.
L’auditeur formule des
Appréciation
L’auditeur L’auditeur constatations, une conclusion, des
directe
recommandations ou une opinion.

Il convient de préciser toutefois que dans le cadre de la mise en œuvre


de l’audit de conformité portant sur un sujet du secteur minier, le type
de mission d’audit généralement appliqué est l’appréciation directe.

En outre il convient de noter que l’audit de conformité peut être mis en œuvre dans trois (03)
contextes. Le tableau suivant précise, pour chaque contexte, l’objet de l’audit et les normes
applicables.
Tableau 2. Différents contextes de mise en œuvre de l’audit de conformité
CONTEXTE DE
OBJET NORMES APPLICABLES
REALISATION DE L’AUDIT
L’audit de conformité vise l’obtention d’éléments
probants suffisants et appropriés concernant la
Audits de conformité conformité aux textes législatifs et réglementaires
applicables. o ISSAI 4000
associés à un audit
o ISSAI 1000 à 2999
d’états financiers L’audit des états financiers vise à déterminer s’ils
ont été établis conformément à un référentiel
d’information financière acceptable.
La conformité est considérée comme l’un des o ISSAI 3000 à 3999
Audits de conformité aspects de l’économie, de l’efficience et de ou
associés à un audit de l’efficacité. o ISSAI 4000 à 4999
performance Les auditeurs doivent déterminer entre la ou
performance et la conformité celle qui est o ISSAI 3000 à 3999
prioritaire pour l’audit. et 4000 à 4999
Les audits de conformité sont dissociés des audits
d’états financiers et des audits de la performance.
Audits de conformité
Ainsi, les audits visent uniquement l’obtention
dissociés de tout autre o ISSAI 4000 à 4999
d’éléments probants suffisants et appropriés
type d’audit
concernant la conformité aux textes législatifs et
réglementaires applicables.

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Dans le secteur minier, les contextes d’audit applicables sont


principalement les audits de conformité associés à un audit de la
performance et les audits de conformité dissociés de tout autre type
d’audit, étant donné que des états financiers relatifs à ce secteur ne sont
pas établis par le secteur public.

C. IMPORTANCE DE L’AUDIT DE CONFORMITE DANS LE SECTEUR MINIER

L’industrie minière est une source importante de revenus aussi bien pour les promoteurs que
pour l’État et les populations. Elle nécessite des moyens financiers, humains et matériels
importants.

Le secteur minier a un impact important sur l’économie, les populations, l’environnement, le


système sanitaire, les ressources minières, etc. d’un pays.

Le risque de fraude et de corruption, de même que celui de non-respect et de contournement


de certains textes, est présent à toutes les étapes de mise en œuvre des projets miniers
(obtention des droits d’exploration et/ou d’exploitation, la mise en œuvre des activités et la
fermeture/restauration des sites miniers).

Encadré 1.3. Contenu des Normes ISSAI sur l’importance des audits de conformité
❑ ISSAI 400 - Paragraphe 17.
Les audits de conformité favorisent la transparence par l’établissement de rapports fiables
indiquant si la gestion des fonds, l’exercice des fonctions d’administration ont été conformes
aux textes législatifs et réglementaires applicables.

Les audits de conformité favorisent l’obligation de rendre compte, car ils permettent de
faire état des écarts par rapport aux textes législatifs et réglementaires, ainsi que des
violations de ces derniers, afin que des mesures correctrices puissent être prises et que les
personnes responsables puissent être tenues de rendre compte de leurs actes.

Les audits de conformité favorisent la bonne gouvernance, car ils permettent de mettre en
évidence les faiblesses et les écarts par rapport aux lois et aux règlements, ainsi que
d’évaluer la bonne administration lorsque les lois et les règlements sont insuffisants ou
inappropriés.

La fraude et la corruption sont, de par leur nature même, des éléments qui font obstacle à
la transparence, à l’obligation de rendre compte et à la bonne gestion. Les audits de
conformité favorisent donc la bonne gouvernance dans le secteur public par la prise en
considération du risque de fraude lié à la conformité.

Les audits de conformité dans le secteur minier visent donc à


encourager une gestion rigoureuse et transparente de l’exploitation
des ressources minières, qui passe obligatoirement par le respect du
cadre légal et règlementaire qui régit ce secteur.

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II. LE PROCESSUS D’AUDIT DE CONFORMITE


Le graphique ci- après précise pour chaque phase du processus d’audit de conformité les
activités à mettre en œuvre.

Graphique 1. Processus d’audit de conformité

Considérations préliminaires
- Contrôle qualité; Planification
- Gestion et
compétences de
-Prise de
connaissance;
Execution
l'équipe; - Collecte des
-Évaluation du
éléments probants;
Rapport
- Documentation et système de contrôle
communication. interne; - Évaluation des - Rédiger le rapport
éléments probants; d'audit;
-Évaluation des
risques; - Validation des - Inclure les
constatations. recommandations et
-Délimitation de réponses de l’entité s'il
l'étendue; y a lieu;
-Détermination des - Effectuer un suivi des
objectifs et critères; rapports précédents
-Élaboration du plan s’il y a lieu .
d'audit.

Il convient de noter que le contrôle qualité, la documentation et la communication


intervienent à toutes les étapes du processus.
Les différentes phases du processus d’audit de conformité seront développées en
profondeur dans les sessions à venir de la formation.

III. RAPPEL SUR LE SECTEUR MINIER

Le secteur minier occupe une place importante dans la mobilisation des recettes internes de
nombreux pays riches en ressources naturelles.
Pour optimiser la mobilisation des recettes minières, bon nombre de pays en développement
riches en ressources naturelles se voient obliger d’investir sérieusement dans le
renforcement de leur capacité de négociation et de gestion des contrats, de moderniser
l’administration des taxes sur les ressources naturelles, et d’améliorer le climat de
l’investissement dans ce secteur.

Les investissements dans le secteur minier diffèrent fondamentalement, et à de nombreux


égards, des investissements dans la plupart des autres secteurs.
Les investissements dans l’industrie minière se caractérisent par de longs délais car la
découverte des gisements miniers suivie de l’aménagement des installations de production
peuvent prendre dix ans ou plus. Les investissements de départ dans les infrastructures et la
mise en valeur des gisements miniers peuvent être considérables et présentent un degré

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élevé d’incertitude, en particulier durant les phases d’exploration et d’exploitation du fait de


l’instabilité des cours des minéraux et des incertitudes relatives à la quantité des réserves.

Ces investissements sont réalisés sur tout le cycle de vie de la mine qui se décompose en
quatre phases comme le montre le grahique ci-dessous.
Graphique 2. Cycle de vie d'une mine

i. La phase d’exploration

L’exploration minière est la première phase du cycle minier : « tout commence ici ». Le taux
de découverte de minéraux lors de la phase d’exploration est aléatoire. Il peut toutefois être
fortement amélioré par l’utilisation de cartes géologiques et de données produites par des
organismes d’études géologiques.
Lorsqu’une entreprise acquiert une licence d’exploration, elle dispose généralement des
droits exclusifs sur la zone stipulée par la licence. Certains pays imposent déjà à cette phase
des obligations d’investissement minimales.

Pour que le secteur privé engage des travaux d’exploration dans le secteur minier, les risques
liés à ce secteur doivent être réduits à un degré acceptable. Pour ce faire, les sociétés doivent
disposer d’un minimum d’informations géologiques.
L’État doit donc jouer un rôle important dans la gestion des données géologiques, car avant
tout, les résultats des études géo scientifiques préliminaires revêtent un caractère de bien
public. Ces données seront complétés par les résultats de l’exploration effectué par la
société.
Lorsqu’une quantité suffisante de données géologiques est recuillie, une évaluation est
effectuée pour déterminer si les minéraux découverts peuvent faire l’objet d’une exploitation
rentable.

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ii. La phase de développement (faisabilité et construction)

L’objectif de cette phase est d’estimer la valeur potentielle du gisement minéral et de


déterminer s’il peut être exploité de façon rentable.

Une étude de faisabilité préleminaire ou complète est effectuée. Son processus est d’une
improtance capitale et souvent long.

Au terme de la conception du projet minier à l’issue de la phase d’exploration, une évaluation


plus approfondie et mieux détaillée des aspects juridiques, techniques, financiers, sociaux et
environnementaux est effectuée. Cette évaluation s’effectue généralement en deux (02)
phases : l’étude de préfaisabilité qui devrait aboutir à une étude de faisabilité.

Dans chacune de ces phases, la société peut, en fonction des résultats obtenus, décider soit
de : i) renoncer au projet ; ii) effectuer des études supplémentaires ; iii) passer à la phase
suivante.

Si la société est à la phase de l’étude de préfaisabilité, la phase qui suit est celle de l’étude
de faisabilité. Si la société est à la phase de l’étude de faisabilité, la phase qui suit est celle
de la construction.

Les facteurs décisifs pour la prise de décisions sont généralement :

• l’emplacement de la ressource, le type de minéral et les besoins d’infrastructures;


• la taille du gisement et la valeur de la ressource ;
• les prix du marché et la distance des marchés ;
• la possibilité d’extraire le minéral sans effets négatifs sur l’environnement ;
• le cadre règlementaire ;
• l’existence d’une main-d’œuvre qualifiée;
• l’acceptabilité sociale du projet minier.

Les principales activités relatives à la construction sont :

• l’acquisition des données techniques, environnementales et socioéconomiques


supplémentaires ;
• l’élaboration des plans de la mine, des infrastructures et des plans de fermeture ;
• l’évaluation des effets/impacts environnementaux, économiques et sociaux sur les
populations riveraines ;
• l’obtention des différents permis et autorisations ;
• la mise en place du mécanisme pour le plan de fermeture.

Une fois la construction terminée, toutes les autorisations obtenues et tous les systèmes et
mécanismes mis en place, l’exploitation minière peut commencer.

iii. La phase de production

La production constitue une phase très importante des projets miniers. En effet, c’est à
travers l’effectivité des activités minières que l’État parvient à obtenir une majeure partie des
revenus issus du secteur minier. C’est aussi une phase à forte mobilisation de ressources
pour la société minière. C’est aussi la phase pendant laquelle sont constatés divers abus,

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comme l’extraction illicite (exploitation sans licence), la sous- déclaration de la production,


l’évasion fiscale1, l’évitement fiscal2, les commissions occultes, etc. Les risques de non-
conformité et de fraude peuvent donc y être élevés.

iv. La phase de fermeture et post-fermeture

La fermeture de la mine constitue la dernière phase du cycle minier. Son objectif est de
procéder au démantèlement des infrastructures et des équipements utilisés pour
l’exploitation et démarrer des travaux de réhabilitation environnementale.

Cette phase comporte aussi un risque : celui que les sociétés minières ne procèdent pas à la
remise en état des sites en fin d’exploitation par suite de faillite ou de refus d’honorer des
obligations par la société.

Pour éviter ces désagréments, l’Etat doit s’assurer de l’approbation d’un plan de remise en
état avant d’autoriser l’aménagement d’une mine et exiger de la société la constitution d’une
garantie financière.

Du fait de ses multiples dimensions, le secteur fait intervenir un grand nombre de ministères,
d’organismes publics et de communautés locales dont la coordination peut se révéler
extrêmement compliquée. Pour qu’un pays puisse développer son économie à partir d’une
industrie extractive, il faut assurer la bonne coopération de ces différentes entités publiques
tout en exploitant les compétences spécialisées de chacune. Mais la coopération est souvent
difficile lorsque chaque entité s’efforce de conserver sa part du portefeuille minier et des
recettes correspondantes.
Ainsi, pour un souci d’optimisation des activités minières, les ISC
doivent avoir un regard particulier sur le secteur minier, à travers
notamment des audits de conformité. Pour ce faire les auditeurs des ISC
peuvent, à partir de la chaîne de valeur des industries extractives, déterminer
des domaines potentiels sur lesquels ils pourront conduire ces audits.

IV. DOMAINES POTENTIELS DE LA CHAINE DE VALEURS DES INDUSTRIES


EXTRACTIVES DANS LESQUELS LES ISC POURRAIENT CONDUIRE DES AUDITS DE
CONFORMITE

Il existe plusieurs domaines potentiels du secteur minier dans lesquels une ISC peut
conduire des audits de conformité. Le secteur minier est un vaste domaine dans lequel
l’audit de conformité peut être conduit sur divers éléments pris individuellement ou en
association selon l’étendue et l’objectif de celui-ci.

La chaine des valeurs de l’AFROSAI-E fournit un cadre de référence efficace pour améliorer
la gestion des revenus, la transparence et la responsabilité dans le secteur minier.

1 Au sens strict du terme, l'évasion fiscale désigne l'action consistant à éviter ou réduire l'impôt en assujettissant

le patrimoine ou les bénéfices dans un pays différent de celui auxquels ils devraient être soumis. L'évasion fiscale
concerne aussi bien des entreprises que des particuliers. Dans un sens plus large, l'évasion fiscale consiste à utiliser
légalement différents moyens pour diminuer une charge fiscale.
2 L'évitement fiscal est le résultat de mesures prises pour réduire au minimum l'impôt et qui, bien que conformes

à la lettre de la loi, vont à l'encontre de l'objectif et de l'esprit de la loi.

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Le graphique ci-dessous présente les différentes composantes de la chaine des valeurs de


l’industrie extractive.

Graphique 3. Chaîne de valeurs de l’IE de l’AFROSAI-E

Sur la base de cette chaîne sont déterminés des domaines potentiels ou particulièrement
vulnérables du secteur minier que les ISC devraient considérer dans la conduite des audits
de conformité; ainsi que les questions de conformité possibles.

1. Cadre légal et réglementaire

L’Afrique, qui dispose d’une grande part des richesses minières mondiales, reste
paradoxalement le continent le plus pauvre. L’impact attendu de l’exploitation minière sur
les économies des pays africains et sur les populations locales, est peu perceptible. Dans
plusieurs pays, des actes de mal gouvernance et de corruption sont régulièrement cités aux
moments des concessions.

La faiblesse du cadre légal et réglementaire semble être l’une des causes de la récurrence
des actes de mal gouvernance. Certains acteurs profitent des vides juridiques pour se faire
législateurs et en tirer illégalement des gains financiers importants.

Dans le cadre d’un audit de conformité portant sur le cadre légal et, l’auditeur peut, sans
que cette liste soit exhaustive, vérifier que :
- le cadre légal du secteur minier existe et, est en cohérence avec les politiques
stratégiques minières applicables ;
- les dispositions pertinentes contenues dans les accords et conventions
internationales sont intégrées dans la législation nationale relative au secteur minier ;
- le cadre légal du secteur minier réuni est complet ;
- il n’existe pas d’éventuels conflits de textes;
- il n’existe pas d’éventuelles contradictions entre les différents textes qui fixent le
cadre légal du secteur minier ;
- les textes relatifs au cadre légale du secteur minier sont mis à jour pour tenir compte
de l’évolution des conventions internationales ;
- les textes d’application des différents lois et règlements relatifs au secteur minier
existent et sont à jour ;
- les obligations relatives au développement économique et social sont prises en
compte dans l'élaboration des textes ;

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- un cadre ou une politique de formalisation de l’orpaillage et l’exploitation minière à


petite échelle existe ;
- des mécanismes sont en place pour s’assurer du respect de la politique et du cadre
qui s’applique à l’orpaillage et la mine à petite échelle.

2. Etudes géologiques et gestion des données

Les données géologiques et cadastrales constituent des éléments importants à prendre en


considération avant d’initier des activités minières, ainsi que pour le suivi des projets miniers.
Elles permettent de mettre en valeur les potentialités minières du pays, donnent aux
investisseurs potentiels une vue des zones à potentialité minière et facilitent ainsi leur prise
de décision quant à la possibilité d’investir dans des projets miniers rentables.

La consultation de ces données constitue aussi une source de revenus pour l’État.

Une mauvaise gestion de ces données ou un accès discriminatoire à ces données peut
conduire à une exploitation peu efficace des potentialités minières et à un manque à gagner
relatif à la consultation des donnés.

Dans le cadre d’un audit de conformité portant sur les études geologiques et la gestion des
données, l’auditeur peut, sans que cette liste soit exhaustive, vérifier que :
- les procédures de collecte, d’analyse, de traitement de données et de production de
documents géo-scientifiques sont sous-tendus par des textes législatifs et
règlementaires ;
- les procédures sont mises en œuvre conformément à la règlementation en vigueur ;
- les données disponibles sont répertoriées et mise à jour conformément aux textes ;
- l’accès aux données n’est pas discriminatoire ;
- les dépenses de recherche géologiques sont effectuées selon des procédures
conformes aux textes ;
- les droits de consultation sont acquittés pour toutes les consultations de données
selon les tarifs et les modes de paiement définis ;
- les recettes relatives aux consultations sont recouvrées et reversées auprès des
services bénéficiaires et que leur répartition est conforme aux clés de répartition
définies par les textes.

3. Attribution des contrats et délivrance des permis

Le contrat sous ses diverses formes (contrats miniers ou conventions minières de recherche
et/ou d’exploitation) constitue un élément fondamental, légal qui régit les relations entre
l’État et la société minière. Il établit les droits et les obligations des parties ainsi que les
sanctions applicables en cas de manquement d’une des parties par rapport aux clauses du
contrat.

Le non-respect des clauses d’un contrat ou un contrat non conforme aux textes régissant le
secteur minier peut soit influencer la mobilisation des recettes que le projet minier doit
procurer à l’État, soit exacerber les impacts négatifs environnementaux et sociaux liés à
l’exploitation minière.

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Dans le cadre d’un audit de conformité portant sur l’attribution des contrats et la délivrance
des permis, l’auditeur peut, sans que cette liste soit exhaustive, vérifier que :
- un mécanisme transparent d’attribution et de renouvellement des contrats qui
implique toutes les parties prenantes concernées existe ;
- les conditions du choix du type d’attribution (négociation directe, appel d’offres,
premier arrivé – premier servi) sont respectées ;
- la négociation est transparente ;
- les procédures d’attribution des contrats miniers sont respectées (examen de la
demande d’attribution, prise de l’acte ou du texte juridique consacrant l’attribution,
la notification de l’acte, sa publication, etc.) ;
- les personnes qui interviennent dans ce processus disposent des habilitations
nécessaires;
- une plateforme de suivi- évaluation inclusive et participative pour l’attribution ou le
renouvellement des titres miniers existe ;
- les clauses des contrats miniers sont conformes aux dispositions des textes
notamment les codes miniers, des impôts et la règlementation pertinente (relever
tous les cas de déphasage entre les contrats et la règlementation) ;
- les conditions de révision des contrats sont respectées ;
- les clauses des avenants sont conformes aux textes législatifs et règlementaires ;
- les impacts socio-économiques des avenants sont évalués ;
- les procédures d’attribution des permis et les échéances des titres sont respectées ;
- l’instruction des demandes de permis est effectuée selon les procédures ;
- les droits pour l’instruction sont payés ;
- les délais sont respectés ;
- les modifications relatives au mouvement de titres sont répertoriés (attribution,
renouvellement, extension, cession, transmission, etc.) ;
- les conditions de recevabilité des demandes, relatives à ces mouvements sont
respectées, de même que celles relatives à la validité des titres miniers.

4. Suivi des opérations

La mise en œuvre des activités minières constitue une phase très importante des projets
miniers. En effet, c’est à travers l’effectivité des activités minières que l’État parvient à obtenir
une majeure partie des revenus issus des industries extractives, non sans compter les effets
positifs et/ou négatifs que l’exploitation d’un projet minier pourraient engendrer sur
l’environnement social et physique.

Dans le cadre d’un audit de conformité portant sur le suivi des opérations, l’auditeur peut,
sans que cette liste soit exhaustive, vérifier que :
- l’instruction des demandes, l’attribution des autorisations, le contrôle des activités
d’exploration minière sont effectués selon les procédures décrites par les textes en
vigueur ;
- le rapportage des données issues des activités d’exploration se fait dans le respect
des normes et standards en vigueur ;
- toutes les données issues des activités d’exploration sont transmises au service
géologique ;

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- les constructions de routes, la coupe de bois, la constitution des bancs de gravier et


de traverse des cours d’eau sont autorisées et faites conformément à la
réglementation en vigueur ;
- les autorisations sont matérialisées ;
- les études de faisabilité ont fait l’objet d’évaluation techniques et financières ;
- les procédures d’évaluation sont respectées;
- les travaux de construction des mines sont effectués suivant les normes et procédures
en vigueur ;
- les produits chimiques utilisés sont conformes à la règlementation en vigueur ;
- les normes de stockage et de rejet des déchets dans le milieu naturel sont-elles
respectées ;
- les mécanismes de surveillance du traitement des eaux usées sont en place ;
- les services techniques du ministère en charge de l’environnement effectuent des
suivis environnementaux ;
- des mécanismes législatifs et règlementaires favorisant la valorisation sont mis en
place ;
- les mécanismes sont mis en œuvre conformément à la réglementation ;
- des outils conformes de déclaration des produits valorisés existe ;
- des outils sont mis en application conformément à la règlementation ;
- le suivi des activités de valorisation est en conformité avec les textes en vigueur ;
- les procédures relatives à l’instruction des demandes d’exportation et d’agrément à
la commercialisation des produits valorisés sont respectées ;
- le suivi de l’application des contrats miniers est effectué par les services techniques
des ministères concernés ;
- le suivi de l’application des contrats miniers est effectué selon les procédures ;
- les services techniques disposent des moyens nécessaires pour effectuer le suivi ;
- des conflits d’intérêt entre la société et les agents chargés du suivi existent ;
- les rapports de suivi sont disponibles et permettent de ressortir les cas de
manquement à l’application des clauses des contrats ;
- des rapports de suivi et de contrôle technique des activités minières sont établis ;
- un rapport annuel d’évaluation d’exécution des prescriptions contractuelles des
différents contrats et titres miniers en cas de manquements aux obligations
contractuelles, les mesures appropriés sont-elles prises (sanctions, amendes,
pénalités, rappels administratifs).

5. Recouvrement des impôts et redevances

Les industries extractives de manière générale, et l’industrie minière en particulier, procurent


des recettes budgétaires substantielles à l’État.

La perception des impôts et redevances dans le secteur minier est une composante
multisectorielle où il existe de nombreux chevauchements entre les différents ministères
impliqués dans la surveillance des activités minières.

Le contrôle du respect des obligations fiscales découlant des contrats/permis miniers est
donc d’une importance capitale.

Notes du participant 13/18


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Dans le cadre d’un audit de conformité portant sur le recouvrement des impôts et
redevances, l’auditeur peut, sans que cette liste soit exhaustive, vérifier que :
- les conventions minières sont conformes au régime fiscal ;
- la détermination de l’assiette est conforme aux textes en vigueur ;
- les taux de liquidation appliqués sont corrects et sont appliqués sur des bases
taxables appropriées ;
- toutes les liquidations sont effectuées dans les délais requis ;
- les quantités déclarées, servant de base pour le calcul de la redevance, sont
conformes aux quantités produites (teneurs, volumes valeurs) ;
- les périmètres pour le calcul des redevances sur la superficie sont corrects ;
- les procédures de recouvrement sont respectées ;
- tous les impôts, taxes et redevances liquidés sont recouvrés et reversés aux services
bénéficiaires ;
- les délais requis sont respectés ;
- tous les moyens légaux ont été mis en œuvre en vue du recouvrement ;
- le taux de participation de l’État dans la société minière est conforme aux clauses du
contrat ;
- les dividendes relatifs sont déterminés conformément à ce taux; les dividendes sont
versés et affectés conformément aux textes ;
- les pénalités de retard, dans le paiement des impôts, taxes et redevances, sont
liquidées, notifiées et recouvrées conformément aux textes ;
- tous les moyens légaux ont été mis en œuvre en vue du recouvrement des pénalités ;
- les conditions de répartition des pénalités sont respectées ;
- les exonérations sont déterminées et appliquées conformément aux textes (qu’il n’y
a pas d’abus de la part des agents ou des sociétés au profit de ces derniers) ;
- les procédures d’instruction des dossiers d’agrément aux différents régimes
dérogatoires dont bénéficient les projets miniers sont respectées;
- les conventions minières contiennent des clauses de stabilité fiscale, sur quelle base
elles ont été accordées et est ce qu’elles sont conformes au régime fiscal applicable ;
- des entités autres que la société minière ne bénéficient pas illégalement des
exonérations (par exemple les sous-traitants des sociétés minières ou en cas de
cessions des biens de la société minière, exonérés à l’importation) ?
- les sociétés minières ne bénéficient pas d’exonérations non conformes aux textes
(respect de la liste minière par exemple)
- les exemptions et/ou exonérations sont accordés par les autorités habilitées et
compétentes ;
- les procédures d’exonérations et d’exemptions fiscales des projets miniers sont
écrites et respectés.

6. Gestion et répartition des recettes

En vue de tenir compte des intérêts des communautés ou des collectivités territoriales dans
le sous-sol desquels sont exploitées les mines, l’État leur rétrocède une partie des recettes
issues des industries extractives.
Dans le cadre d’un audit de conformité portant sur la gestion et la repartition des recettes,
l’auditeur peut, sans que cette liste soit exhaustive, vérifier que :

Notes du participant 14/18


Atelier de formation sur la conduite d’un audit de conformité dans le secteur minier Session 1.1

- la répartition des recettes minières est faite conformément aux dispositions


légales (recettes destinées au budget de l’État, recettes rétrocédées aux collectivités,
recettes rétrocédées aux agents, etc.) ;
- les clés de répartition sont respectées ;
- la destination de ces recettes est conforme à la règlementation.

7. Mise en œuvre des politiques et projets de developpement durable

Les projets miniers ont des impacts néfastes non négligeables sur l’environnement social et
physique :
- pollution des ressources en eau (eaux impropres à la consommation);
- perte des ressources animales (de surface et aquatiques);
- pollution de l’air;
- pollution sonore;
- dégradation et contamination du sol par certaines substances;
- contamination radioactive, etc.

Ces impacts doivent être pris en charge par la mise en œuvre de politiques environementales
adéquates, y compris les projets de fermeture, de réhabilitation des sites miniers et la
surveillance post-fermeture.

En outre, les ressources naturelles sont des ressources épuisables et non renouvelables. Les
États qui en sont riches créent de plus en plus un fond pour les générations futures en vue
d’assurer un développement durable. Les générations futures pourront ainsi utiliser le fonds
pour assurer le développement économique même si les gisements de ces ressources
naturelles sont épuisés. C’est une précaution pour éviter que la génération présente ne laisse
les générations futures dans le dénuement total.

Ces fonds ont généralement trois fonctions :


- l’investissement dans l’agriculture, l’éducation, la santé, les infrastructures, etc.;
- la stabilisation pour faire face à la chute des prix des ressources naturelles sur le
marché international;
- la réserve constituée pour le financement des investissements à l’épuisement des
ressources naturelles.

Dans le cadre d’un audit de conformité portant sur la mise en œuvre des politiques et projets
de developpement durable, l’auditeur peut, sans que cette liste soit exhaustive, vérifier que:
- le cadre légal du secteur minier prévoit des obligations en matière d’impacts
environnementaux et sociaux ;
- le gouvernement n’accepte le projet minier malgré la probabilité de sa non-
conformité sur les plans sociaux environnementaux ;
- les mécanismes et procédures de mise en œuvre des plans de gestion
environnementale et sociale sont respectés ;
- ces plans permettent d’anticiper tous les risques environnementaux et sociaux liés
aux projets miniers ;
- les mesures de réponse aux effets néfastes des projets miniers sur l’environnement
sont-elles en place ;

Notes du participant 15/18


Atelier de formation sur la conduite d’un audit de conformité dans le secteur minier Session 1.1

- les services (Bureau d’évaluation environnemental par exemple) ou les commissions


chargés du suivi des impacts environnementaux le font et conformément à la
règlementation en vigueur ;
- ces services disposent des capacités pour évaluer les plans de gestion ;
- les travaux relatifs à la réhabilitation sont-ils effectués à la fermeture des sites ;
- les sites sont décontaminés à la fermeture ;
- les installations sont démantelées ;
- les travaux sont exécutés conformément au plan de réhabilitation établi ;
- les procédures de mise en place et d’utilisation du fonds de réhabilitation, le cas
échéant, sont respectées ;
- le fonds souverain provenant des revenus miniers existe ;
- la mise en place du fonds souverains est en accord avec la politique ;
- des textes relatifs à la mise en place du fond souverain existe ;
- des règles de dépôts, de retrait, et d’investissement du fond existent et sont
respectées.

RESUME DE LA SESSION

La présente session a permis de présenter les caractéristiques de l’audit de conformité


appliqué au secteur minier , de décrire le processus de l’audit de conformité et de développer
les domaines potentiels de la chaîne de valeurs de l’industrie extractive dans lesquels des
audits de conformité pourraient être conduits.

Ce qui nous conduit à aborder dans la session suivante, les préalables (principes à respecter)
et les éléments constitutifs de l’audit de conformité dans le secteur minier.

Notes du participant 16/18


Atelier de formation sur la conduite d’un audit de conformité dans le secteur minier Session 1.1
EXERCICE 1.1. TYPES DE MISSIONS D’AUDIT DE CONFORMITE

Objectif : Permettre aux participants de faire la distinction entre les missions d’attestation et
les missions d’appréciation directe.

Introduction 5 min
Travail en groupe 20 min
Discussion 10
Total 35 min

Instructions :
▪ Répartir les participants en groupe de 5 ;
▪ Chaque équipe devra designer un rapporteur.

ENONCE

Sujet 1 : L’Office National de l’Environnement établit un rapport sur le suivi des impacts
environnementaux et sociaux de l’exploitation de la mine de « TOLIARA
SANDS » sur les exercices 2012 à 2017 et demande à la Cour des comptes de PASIE
LAND de donner son avis sur ledit rapport.

Sujet 2 : La Cour des comptes de PASIE LAND à l’issue de l’élaboration du programme de


contrôle annuelle a retenu un sujet d’audit de conformité sur l’attribution des
contrats miniers de 2010 à 2013.

Travail à faire : Pour chaque sujet d’audit de conformité dans le secteur minier, déterminer le
sujet considéré, l’entité qui a choisi le sujet considéré (Partie responsable ou
l’auditeur), l’entité qui a évalué le sujet considéré, le type de missions d’audit
applicable, et les principales diligences à mettre en œuvre concernant le
résultat de l’évaluation. Vous utiliserez pour ce faire le modèle de feuille de
travail en appendice.

Notes du participant 17/18


Atelier de formation sur la conduite d’un audit de conformité dans le secteur minier Session 1.1

APPENDICE N°1. FEUILLE DE TRAVAIL

CHOIX DU SUJET EVALUATION DU TYPE DE MISSION


SUJET CONSIDERE DILIGENCES
CONSIDERE SUJET CONSIDERE D’AUDIT

Notes du participant 18/18

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