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2. La règle de droit :
- Le droit se définit donc comme un ensemble de règles de conduite sociale qu’il incombe de distinguer
des autres règles extra-juridiques de conduite en société. Outre les règles morales (et les prescriptions
religieuses sus -mentionnées), il y a également des règles de mœurs, d’usages de bienséance,
d’éducation et de politesse auxquelles il est habituel de se conformer. En fait, le droit est souvent
influencé par ces règles, sans toutefois que toutes les règles de droit ne soient nécessairement
appréciables à partir de leur moralité (ou immoralité) : exemple l’obligation juridique de conduite à
droite imposée par certains codes de la route !
- Les objectifs poursuivis par la règle de droit sont nombreux et variés. En voici quelques exemples :
♦ Le caractère obligatoire : La règle de droit est obligatoire quel que soit son objet. Le caractère
obligatoire de la règle de droit se manifeste de différentes manières. Certaines règles ‘obligent’
à un acte ou à un comportement (exemples : obligation faite aux commerçants d’établir des
documents comptables, obligation de porter assistance à une personne en danger, obligation
faite aux parents d’élever leurs enfants, obligations multiples des enfants envers leurs parents,
etc.). D’autres règles ‘interdisent’ un acte ou un comportement (exemples : interdiction de
voler, de tuer ; interdictions diverses édictées par le code de la route ; etc.). Enfin, d’autres
règles ‘reconnaissent’ un droit ou une liberté aux individus (exemples : droit de grève, droit de
propriété, liberté syndicale, etc.). L’étendue de l’obligation varie cependant selon les règles de
droit qui l’ont édictée en ce sens que les règles peuvent imposer des obligations plus ou moins
strictes (exemples : le contribuable a le devoir de payer ses impôts sous peine d’être condamné
à une amende ; l’avocat n’a pas l’obligation de faire acquitter son client, mais doit seulement
assurer sa défense ; etc.).
♦ Le caractère contraignant : La règle (le non respect de la règle) est sanctionné(e) par
l’autorité publique. Pour obtenir des individus qu’ils se conforment à la règle de droit, des
contraintes ou sanctions sont prévues. Souvent, la simple crainte de la sanction suffit à obtenir
le respect de la règle. Parfois, la règle est transgressée et la sanction s’applique. L’objet de la
sanction est variable. Dans certains cas, la sanction vise à punir pour avoir violé la règle de
droit (c’est le rôle de la sanction pénale). Dans d’autres cas, la sanction permet de contraindre
par la force les individus à se conformer à la règle. Parfois enfin, la sanction vise à réparer le
préjudice qui résulte du non-respect de la règle (dans ces deux derniers types de situation, il
s’agira de sanctions civiles). La justice privée étant interdite, c’est l’Etat qui est chargé de faire
respecter le droit. Plus précisément, au sein de l’Etat, c’est au pouvoir exécutif que revient le
rôle de faire « exécuter » les lois. En fait, la plupart du temps, l’intervention du pouvoir exécutif
est subordonnée à une décision de l’autorité judicaire : le juge fixe la sanction et l’Etat doit
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prêter le concours de la force publique pour faire respecter la sanction (nous sommes ici plein
dans l’application des idées de Charles de Montesquieu sur la ‘Séparation des Pouvoirs’).
♦ Droit public et droit privé : La distinction entre le droit public et le droit privé est très ancienne.
Les Romains établissaient déjà une distinction entre les institutions juridiques selon qu’elles
concernaient les intérêts publics ou les intérêts privés. Pour sa part, Montesquieu définissait le
droit public comme « les lois dans le rapport qu’ont ceux qui gouvernent avec ceux qui sont gouvernés »
et le droit privé comme « les lois dans le rapport que tous les citoyens ont entre eux ». Le constat est
donc simple : il existe deux ensembles de règles bien distincts : l’un s’appliquant aux relations
entre les citoyens et l’Etat (au sens large) ; l’autre concernant les relations entre particuliers. Ces
deux ensembles se distinguent notamment par leur but : Le but du droit privé est de garantir les
intérêts individuels tandis que le but du droit public est de satisfaire l’intérêt général.
◊ Le droit public peut donc se définir comme l’ensemble des règles qui organisent le
fonctionnement d’un Etat et qui gouvernent les rapports de l’Etat et de ses agents avec
les particuliers. Il se subdivise en plusieurs branches : le droit constitutionnel, le droit
administratif, le droit fiscal, le droit pénal, etc.
◊ Le droit privé se définit pour sa part comme étant l’ensemble des règles qui gouvernent
les rapports des particuliers entre eux. Progressivement, le droit privé s’est désagrégé
en plusieurs branches : le droit civil, le droit commercial, le droit du travail, etc.
♦ Droit interne et droit international : Le droit interne (appelé également droit national) est le
droit en vigueur dans un Etat. C’est l’ensemble des règles de droit qui régissent les rapports
sociaux se produisant à l’intérieur des frontières de cet Etat. Quant au droit international, il régit
les situations dans lesquelles un élément étranger se manifeste dans une situation juridique (une
personne étrangère, un contrat international, une convention interétatique, etc.). Certaines règles
régissent alors les rapports de particuliers entre eux lorsqu’il existe un élément étranger (on parle
dans ce cas de droit international privé). D’autres règles s’appliquent aux rapports des Etats entre
eux ou à leurs rapports avec les organisations internationales (on parle alors de droit international
public).
6. Les sources du droit : (Les sources formelles et Les sources non formelles). Cette question sera
traitée dans le cadre du thème de la séance du 4 novembre 2010 «Sources du droit et hiérarchie des
normes juridiques».