Sie sind auf Seite 1von 3

UNIVERSTE HASAN II Année Universitaire 2010 – 2011

Mohammedia – Casablanca Première Année – Premier Semestre


ECOLE NATIONALE DE Matière : Introduction au Droit
COMMERCE & DE GESTION Professeur : Hassan RAHMOUNI

*****************

Séance du 30 Septembre 2010


Thème : Le Droit
Résumé
1. La notion de droit :
- Qu’est-ce que le ‘Droit’ ? Dans de nombreux systèmes juridiques le ‘Droit’ sert à désigner les règles
gouvernant la vie des hommes en société. C’est donc un système de règles et de solutions organisant la
société au nom de certaines valeurs sociales. Il revêt un caractère normatif.
- Les manifestations du droit sont très nombreuses.
- Exemples : se marier, passer un contrat, acheter ou vendre un appartement, voter, créer une société,
changer de nom, etc. Autres exemples ? Toutes ces manifestations du ‘Droit’ exigent de mettre en
œuvre des règles (normes) juridiques. L’objectif en est la facilitation de la vie en société, son
organisation et la régulation de son fonctionnement. Aucun corps social ne peut en effet subsister sans
une certaine discipline de ses membres.
- Le ‘Droit’ détermine alors un ensemble de normes de conduite. Il détermine ce que chacun peut et doit
faire pour que la vie en société soit possible.
- Remarque : Peut-on considérer le droit comme étant le seul système de règles de conduite humaine ?
Quel serait alors le rôle dévolu à la morale et à la religion ? A discuter à la lumière de la place que
qu’occupe la notion de sanction : extérieure à l’individu et immédiate en droit ! Intrinsèque à l’individu
en morale ! Et ajournée en religion ! D’où l’intérêt d’une réflexion préliminaire sur ‘la règle de droit’.

2. La règle de droit :
- Le droit se définit donc comme un ensemble de règles de conduite sociale qu’il incombe de distinguer
des autres règles extra-juridiques de conduite en société. Outre les règles morales (et les prescriptions
religieuses sus -mentionnées), il y a également des règles de mœurs, d’usages de bienséance,
d’éducation et de politesse auxquelles il est habituel de se conformer. En fait, le droit est souvent
influencé par ces règles, sans toutefois que toutes les règles de droit ne soient nécessairement
appréciables à partir de leur moralité (ou immoralité) : exemple l’obligation juridique de conduite à
droite imposée par certains codes de la route !
- Les objectifs poursuivis par la règle de droit sont nombreux et variés. En voici quelques exemples :

 La sécurité des personnes (Assurance automobile)


 La sécurité des biens (Protection contre le vol)
 La stabilité des situations juridiques (non rétroactivité de la loi)
 L’organisation économique (respect de la liberté contractuelle, propriété intellectuelle)
 L’organisation politique (libertés publiques, élections, etc.)
 L’organisation sociale (égalité hommes /femmes, mariage, divorce, etc.)
 Etc.
3. Droit objectif et Droits subjectifs :
- Nous avons signalé plus haut que la vie en société des hommes exige que certaines règles juridiques
soient édictées ; ces règles sont généralement regroupées sous forme de « codes » (exemples : code de
la route, code de la famille, code de commerce, code du travail, etc.) ; ainsi cet ensemble de règles de
1
conduite qui régissent les rapports entre les hommes constituent ce qu’il convient d’appeler
communément ‘droit objectif’. De ce fait, le terme de ‘droit’ peut être appréhendé de plusieurs façons:
il peut correspondre à l’ensemble des règles de droit; son étude sera alors celle des normes ainsi
édictées; on parlera alors de «Droit Objectif » (exemples : règles du droit civil, droit pénal, etc.).
- Si on se place du côté des sujets de droit et on s’intéresse aux prérogatives individuelles de chacun, on
parlera alors de «Droits Subjectifs» ; ceux-ci sont alors les prérogatives que le droit reconnaît à un
individu ou à un groupe d’individus ; (exemples : droit de propriété, droit au nom, droits du locataire,
droit de vote, etc.).
- Le titulaire de droit est traditionnellement désigné comme le sujet de droit (d’où l’expression: ‘Droits
subjectifs).
- Droit objectif et droits subjectifs ne s’opposent pas ; les droits subjectifs n’existent que s’ils sont
consacrés par le droit objectif, qui n’est lui-même qu’une somme de droits subjectifs.

4. Les caractères de la règle de droit :


♦ Le caractère général : La règle de droit est normative. C’est une règle de conduite. Elle
indique ce qu’il est possible de faire et ce qui est interdit. Elle est générale et abstraite. On dit
aussi qu’elle est générale et impersonnelle. Elle est générale en ce sens qu’elle s’applique à
toutes les situations juridiques identiques (Exemples extraits de la Constitution Marocaine de
1996: « La loi est l’expression suprême de la volonté de la nation ; tous sont tenus de s’y
soumettre » [Article 4] ; « Tous les Marocains sont égaux devant la loi » [Article 5] ; « La
correspondance est secrète » [Article 11] ; etc.). La règle de droit ne s’applique donc pas à telle
ou telle personne nommément désignée. Elle s’applique à toutes les personnes sans distinction
ou à une catégorie déterminée de personnes. La généralité de la règle de droit est une garantie
contre la discrimination individuelle. Il faut cependant signaler que ce caractère doit être
nuancé : ce qui est différent en fait est différemment traité en droit (exemple : le droit de vote
est accordé aux uns et refusé aux autres en fonction de l’âge ou du sexe ; cas aussi du suffrage
censitaire et des autres modes de suffrage restrictif).

♦ Le caractère obligatoire : La règle de droit est obligatoire quel que soit son objet. Le caractère
obligatoire de la règle de droit se manifeste de différentes manières. Certaines règles ‘obligent’
à un acte ou à un comportement (exemples : obligation faite aux commerçants d’établir des
documents comptables, obligation de porter assistance à une personne en danger, obligation
faite aux parents d’élever leurs enfants, obligations multiples des enfants envers leurs parents,
etc.). D’autres règles ‘interdisent’ un acte ou un comportement (exemples : interdiction de
voler, de tuer ; interdictions diverses édictées par le code de la route ; etc.). Enfin, d’autres
règles ‘reconnaissent’ un droit ou une liberté aux individus (exemples : droit de grève, droit de
propriété, liberté syndicale, etc.). L’étendue de l’obligation varie cependant selon les règles de
droit qui l’ont édictée en ce sens que les règles peuvent imposer des obligations plus ou moins
strictes (exemples : le contribuable a le devoir de payer ses impôts sous peine d’être condamné
à une amende ; l’avocat n’a pas l’obligation de faire acquitter son client, mais doit seulement
assurer sa défense ; etc.).

♦ Le caractère contraignant : La règle (le non respect de la règle) est sanctionné(e) par
l’autorité publique. Pour obtenir des individus qu’ils se conforment à la règle de droit, des
contraintes ou sanctions sont prévues. Souvent, la simple crainte de la sanction suffit à obtenir
le respect de la règle. Parfois, la règle est transgressée et la sanction s’applique. L’objet de la
sanction est variable. Dans certains cas, la sanction vise à punir pour avoir violé la règle de
droit (c’est le rôle de la sanction pénale). Dans d’autres cas, la sanction permet de contraindre
par la force les individus à se conformer à la règle. Parfois enfin, la sanction vise à réparer le
préjudice qui résulte du non-respect de la règle (dans ces deux derniers types de situation, il
s’agira de sanctions civiles). La justice privée étant interdite, c’est l’Etat qui est chargé de faire
respecter le droit. Plus précisément, au sein de l’Etat, c’est au pouvoir exécutif que revient le
rôle de faire « exécuter » les lois. En fait, la plupart du temps, l’intervention du pouvoir exécutif
est subordonnée à une décision de l’autorité judicaire : le juge fixe la sanction et l’Etat doit

2
prêter le concours de la force publique pour faire respecter la sanction (nous sommes ici plein
dans l’application des idées de Charles de Montesquieu sur la ‘Séparation des Pouvoirs’).

5. Les divisions du droit :


- L’évolution et la diversification des rapports sociaux ont donné lieu à un développement considérable et
à une prolifération des règles de droit.
- La multiplication de ces règles de droit a rendu nécessaire l’apparition de classifications.
- Il est courant de présenter deux grandes catégories de distinction : droit privé et droit public d’une part
et droit national et droit international d’autre part.

♦ Droit public et droit privé : La distinction entre le droit public et le droit privé est très ancienne.
Les Romains établissaient déjà une distinction entre les institutions juridiques selon qu’elles
concernaient les intérêts publics ou les intérêts privés. Pour sa part, Montesquieu définissait le
droit public comme « les lois dans le rapport qu’ont ceux qui gouvernent avec ceux qui sont gouvernés »
et le droit privé comme « les lois dans le rapport que tous les citoyens ont entre eux ». Le constat est
donc simple : il existe deux ensembles de règles bien distincts : l’un s’appliquant aux relations
entre les citoyens et l’Etat (au sens large) ; l’autre concernant les relations entre particuliers. Ces
deux ensembles se distinguent notamment par leur but : Le but du droit privé est de garantir les
intérêts individuels tandis que le but du droit public est de satisfaire l’intérêt général.

◊ Le droit public peut donc se définir comme l’ensemble des règles qui organisent le
fonctionnement d’un Etat et qui gouvernent les rapports de l’Etat et de ses agents avec
les particuliers. Il se subdivise en plusieurs branches : le droit constitutionnel, le droit
administratif, le droit fiscal, le droit pénal, etc.
◊ Le droit privé se définit pour sa part comme étant l’ensemble des règles qui gouvernent
les rapports des particuliers entre eux. Progressivement, le droit privé s’est désagrégé
en plusieurs branches : le droit civil, le droit commercial, le droit du travail, etc.

♦ Droit interne et droit international : Le droit interne (appelé également droit national) est le
droit en vigueur dans un Etat. C’est l’ensemble des règles de droit qui régissent les rapports
sociaux se produisant à l’intérieur des frontières de cet Etat. Quant au droit international, il régit
les situations dans lesquelles un élément étranger se manifeste dans une situation juridique (une
personne étrangère, un contrat international, une convention interétatique, etc.). Certaines règles
régissent alors les rapports de particuliers entre eux lorsqu’il existe un élément étranger (on parle
dans ce cas de droit international privé). D’autres règles s’appliquent aux rapports des Etats entre
eux ou à leurs rapports avec les organisations internationales (on parle alors de droit international
public).

6. Les sources du droit : (Les sources formelles et Les sources non formelles). Cette question sera
traitée dans le cadre du thème de la séance du 4 novembre 2010 «Sources du droit et hiérarchie des
normes juridiques».

Sources : « Introduction au Droit » (Dunod, 2009),


« Droit Général » (Gualino, 2009),
« Fondamentaux du Droit » (Nathan, 2010)
« Introduction au Droit » (Hachette, 2008).

Das könnte Ihnen auch gefallen