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52- DYSENTERIE AMIBIENNE

I- INTRODUCTION

I.1- Définition:
 Amibiase ou amœbose est défini comme « l'état dans lequel se trouve l'organisme
humain lorsqu'il héberge le protozoaire Entamœba histolytica avec ou sans
manifestations cliniques »
 Dysenterie amibienne (…)

I.2- Intérêt
 Maladie du péril fécal, essentiellement retrouvée dans les pays tropicaux où elle
constitue un PSP; 3ème parasitose mondiale la plus mortelle derrière le paludisme et la
bilharziose
 2 entités cliniques: Amibiase-infection (asymptomatique, 90% des cas) et Amibiase-
maladie (10% des cas)
 Gravité est liée aux complications digestives (hémorragies, perforations), aux formes
malignes intestinales et aux localisations extra digestives (foie, poumons) qui constituent
des urgences médico-chirurgicales
 Prévention: lutte contre le péril fécal

II- SIGNES

II.1- TDD: dysenterie amibienne aigue dans sa forme typique


II.1.1- Incubation

 Silencieuse et dure en moyenne 3-6 semaines

II.1.2- Invasion ou phase de début: brusque, marqué par

 Troubles digestifs vagues: douleurs abdominales, anorexie non sélective


 Asthénie, sueurs, malaise

II.1.3- Phase d’état

 Clinique: marqué par le syndrome dysentérique non fébrile


 Signes fonctionnels
o Epreintes: douleurs abdominales, pouvant aller du simple endolorissement à
de violentes coliques parcourant tout le cadre colique, paroxystiques,
violentes, aggravées par la palpation profonde et s’accompagne d’une envie
impérieuse d’aller à la selle

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o Faux besoins: provoquées par les épreintes et n’aboutissent tout au plus qu’à
des évacuations de petite quantité
o Evacuations anormales: afécales, glairo-sanglantes émises en petite quantité
(crachats rectaux), plusieurs fois par jour
o Ténesme: contraction douloureuse du sphincter anal, avec parfois sensation
de brulure au niveau de l’anus irradiant vers les OGE et le périnée
 Signes généraux
o Il n’y a pas de fièvre ni déshydratation ni amaigrissement
o Discrète pâleur des muqueuses parfois
 Signes physiques
o L’examen physique retrouve
 Palpation superficielle: abdomen douloureux dans son ensemble,
surtout au niveau des fosses iliaques (cæcum et sigmoïde: colite
bipolaire), ballonné
 TR: douloureux, avec doigtier ramenant des selles afécales, glairo-
sanguinolentes
o L’examen des autres appareils est sans particularité
 Paraclinique
 Hémogramme: normal
 Rectoscopie: ulcérations en coup d’ongle, et la biopsie permet de retrouver
Entamœba histolytica au sein des tissus
 Sérologie amibienne (+): peu d’intérêt
 Examen parasitologique des selles: met en évidence l’amibe mobile hématophage
ou les kystes

II.1.4- Evolution

II.1.4.1- Eléments de surveillance

 Cliniques: syndrome dysentérique, état d’hydratation, constantes (T°, Pouls, TA, diurèse,
poids), examen physique complet
 Paracliniques: hémogramme, examen parasitologique des selles…

II.1.4.2- Modalités évolutives

 Favorable si traitement précoce et bien adapté


 Défavorable en l’absence de traitement, se fait vers la chronicité et vers des
complications:
 Hémorragie digestive: pouvant entrainer un état de choc (…) nécessitant RAM
 Perforation intestinale → une péritonite
 Localisations secondaires
 Rechutes: fréquentes

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II.2- Formes cliniques
II.2.1- Formes symptomatiques

 Formes asymptomatiques: diagnostic parasitologique


 Forme diarrhéique:
 Tableau de diarrhée aigüe ou subaigüe, avec des selles pâteuses, en nombre
variable (2-10 selles/j)
 Peut s’accompagner de déshydratation: pli cutané, hypotonie GO, léthargie…

II.2.2- Formes évolutives

 Forme suraigüe = amibiase fulminante


 Forme amœbo-bacillaire. (amibes et Shigelles) le plus souvent
 Terrain: survient sur des terrains fragilisés tels que l’âge avancé, le diabète, la
rougeole, la malnutrition
 Clinique: douleurs abdominales intenses, fièvre à 39-40°c, avec signes de choc
(troubles de la conscience, hypotension artérielle, extrémités froides…)
 Evolution: vers des complications: hémorragies, péritonite par perforation, et le
décès en l’absence de PEC urgente en milieu chirurgical
 Formes chroniques
 Entérocolite chronique
o Diarrhée chronique ou alternance diarrhée-constipation, associée à des
douleurs abdominales permanentes, paroxystiques, diffuses en cadre
o Examen: douleur à la palpation du cæcum qui est étalé gargouillant, alors
que le sigmoïde est spastique en corde
 Forme pseudo-tumorale: évolue de manière chronique et réalise un tableau de sub-
occlusion du fait d’un amœbome qui est une tumeur inflammatoire caecale ou
recto-sigmoïdienne pouvant simuler un cancer

III- DIAGNOSTIC

III.1- Diagnostic positif


 Arguments épidémiologiques:
 Séjour en zone d’endémie
 Hygiène précaire
 Arguments cliniques: syndrome dysentérique non fébrile
 Arguments paracliniques
 L’examen parasitologique des selles (selles KAOP): met en évidence l’amibe dans
les selles ou les kystes d’amibes
 Rectoscopie + biopsie

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 Sérologie amibienne: peu d’intérêt

III.2- Diagnostic différentiel: devant le syndrome dysentérique


 Bilharziose intestinale:
 Syndrome dysentérique non fébrile précédée de prurit local et des signes
pulmonaires (Lœffler)
 Diagnostic: selles KAOP: met en évidence des œufs de Schistosoma mansoni*
 Shigellose
 Dysenterie fébrile avec de nombreuses selles (20-30 selles/jour)
 Diagnostic: coproculture montre le germe
 Rectocolite hémorragique et maladie de Crohn
 MICI évoluant par poussée avec faux besoins selles liquides afécales,
mucopurulentes
 Diagnostic: endoscopie digestive
 Cancer colo-rectal: biopsie + examen histo confirme

III.3- Diagnostic étiologique

 Germe:
 Morphologie: une seule amibe est pathogène: E. histolytica appartenant à la
famille des Amœbidae et au genre Entamœba qui existe sous 3 formes
o Forme kystique : forme de résistance et de dissémination
o Deux formes végétatives ou trophozoïtes:
 E. histolytica minuta: responsable de l’amibiase-infestation
 E. histolytica histolytica: hématophage et pathogène, qui est
responsable de l’amibiase-maladie
 Réservoir: l’homme est le seul réservoir (porteur asymptomatique, semeur de
kystes)
 Porte d’entrée / transmission:
 Transmission directe: par les mains et les ongles sales des porteurs de kystes
 Transmission indirecte: sol, eau souillée par les excréta, aliments contaminés
(surtout les crudités), mouches
 Terrain: Tous les sujets à hygiène défectueuse

IV- TRAITEMENT

IV.1- Traitement curatif


IV.1.1- Buts

 Eradiquer le germe
 Eviter les complications ou les prendre en charge au cas échéant.

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IV.1.2- Moyens

 Médicaux
 A visée étiologique
o Amœbicides tissulaires
 Métronidazole (Flagyl®): 1,5 à 2 g / j VO, IV adulte, 30- 40 mg/kg
enfant pendant 10 jours
 Tinidazole (Fasigyne®): 2g/j adulte, 50-70 mg/kg enfant pendant 5 jrs
 Secnidazole (Flagentyl®), Ornidazole (Tibéral®): 2g/j adulte,
30mg/kg enfant pendant 5 jours
o Amœbicides de contact (contre les kystes)
 Tiliquinol + Tibroquinol = Intétrix®: 2 gélules x 3/jour
 A visée symptomatique
o Antalgiques, antispasmodiques
o Mesures de réanimation: cristalloïdes, colloïdes, oxygénothérapie
 Chirurgicaux
 Ponctions répétées
 Drainage chirurgical

IV.1.3- Indications

 Forme dysentérique aigue non compliquée ou asymptomatique


 Métronidazole pendant 7 à 10 jours en première intention ou autre Amœbicide
tissulaire durant 1-5 jours + traitement symptomatique
 Amœbicide de contact (Intétrix) dans certains cas
 Amibiase fulminante: Traitement médical et chirurgical + mesures de réanimation
 Amœbome: Amœbicide tissulaire pendant au moins 10 jours, exérèse chirurgical
 Entérocolite chronique: traitement étiologique et symptomatique
 Perforation, cholécystite, hémorragie: chirurgie

IV.2- Traitement préventif


IV.2.1- Mesures individuelles

 Lavage des mains


 Désinfection des aliments devant être consommés crus
 Désinfection de l’eau de boisson
 Il n’y a pas de chimioprophylaxie

IV.2.2- Mesures collectives

 La construction de latrines aux normes qualités standards

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 La réglementation ou l’interdiction de l’engrais humain
 CCC: Communication pour des changements de comportement
 Le dépistage et le traitement des porteurs asymptomatiques surtout si professionnels qui
manipulent les denrées alimentaires

V- CONCLUSION
 L’amibiase est une affection parasitaire fréquente en zone tropicale
 Ces complications peuvent être graves
 La prévention repose essentiellement sur la lutte contre le péril fécal

Bibliographie

 Cours DCEM2 Infectieuse: Dr D. KA: Amibiase 2013


 Cours DCEM2 Infectieuse: Dr Assane DIOUF: amibiase 2010
 Cours DCEM4 Thérapeutique: Dr NM. DIA BADIANE: Traitement Amibiase 2012
 Cours personnels d’internes: Dr Dia Mamadou DIOP, Dr F.B SALL/Dr H.DEME

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