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Datte algérienne – plan de relance et exportation.

Lakhdar Rezzag Bara. PDG de l’entreprise Souf-dattes : « Il faut un plan de relance pour la
filière »

Lakhdar Rezzag Bara est le président-directeur général de l’entreprise Souf-dattes spécialisée


dans le conditionnement et l’export de dattes, notamment Deglet Nour. Dans cet entretien, ce
professionnel nous parle de la datte algérienne, ses variétés et surtout ses problèmes, car elle
peine à se tailler une place sur le marché international, alors que 80 à 85% de la production
totale tunisienne – 145 000 tonnes – arrivent sur les étalages de 56 pays.

- A quel niveau situez-vous la production nationale actuelle en dattes ?

La production nationale habituelle est de 500 000 à 600 000 t/an. Ces seuils restent tributaires
des conditions climatiques. Prenons le cas de la récolte de cette année : malgré la production
de 600 000 tonnes, le taux de rebuts se situe entre 60 à 70% dans plusieurs régions.

- Avec le volume de production actuellement réalisé, existe-t-il de réelles opportunités qui


s’offrent à l’Algérie à l’export ?

Oui, et je pense que seule la filière dattes reste un atout majeur pour toutes opportunités
d’exportation depuis notre pays. Mais cette filière continue de connaître une série de
contraintes à l’export qui entravent son positionnement sur le marché international, alors que
dans les pays voisins, l’exportation se porte beaucoup mieux.

- Où se situent les contraintes ?

Les difficultés pèsent en amont et en aval de la filière. En amont, des périmètres irrigués,
relativement modernes, ont pu voir le jour depuis une dizaine d’années. Leurs promoteurs
restent à court de maîtrise technique et d’expériences, notamment pour la production de dattes
de qualité exportable. Certains intrants utilisés demeurent non conformes à la qualité requise
par la réglementation des pays importateurs que nous ciblons. Malheureusement, tout reste à
faire dans ce domaine. La filière dattes ne dispose d’aucune organisation professionnelle en
mesure de permettre toute forme de relance ou de redynamisation du secteur.

Au sein du secteur, nous privilégions les circuits courts : de la production au conditionnement,


en vue de réduire les intermédiaires spéculateurs peu favorables aux intérêts des producteurs.
Par ailleurs, les circuits courts permettent un gain en temps et en qualité. Malheureusement, il
n’existe, à ce jour, aucun réseau de collecte structurée sous forme de centres de collecte de
proximité, unique moyen pour pallier les problèmes induits par la dispersion géographique
des palmeraies et les distances importantes entre les différents bassins de production.

- … Et en aval ?

Le maillon principal dans le process du conditionnement de la datte reste la chaîne de froid.


La capacité de volume de froid actuelle demande à être développée et surtout à être mise aux
normes du marché de l’export, notamment en matière de dispositifs de traçabilité. A ce jour,
les exportateurs de la datte se sont lancés sur fonds propres par le développement de leurs
portefeuilles clients sans aucune opportunité de participation à des manifestations
commerciales internationales. Est-il possible de continuer ainsi alors que toute démarche
export devrait s’inscrire dans un calendrier national soutenu par les services publics en vue de
participer aux principaux salons professionnels concernés ? Comment de telles entreprises
pourraient-elles participer à un salon international de l’agroalimentaire avec toutes les charges
lourdes induites (location de stand, rendez-vous d’affaires, transport de produits…).

- Ne pensez-vous pas que malgré leur excellente qualité, les dattes algériennes peinent à être
imposées sur le très exigeant marché international ?

Comme d’autres produits exportables, la datte est soumise à une mise à niveau qualité suivant
la démarche HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point) qui confirme que les produits
sont sans danger pour la santé et respectent les normes de salubrité les plus élevées. Pour ce
faire, les unités de conditionnement devraient engager des investissements colossaux. Les
opérateurs dans la filière devront envisager également de développer « la filière datte
biologique » avec toutes les étapes de certification nécessaires. Un tel marché se trouve déjà
occupé par les pays voisins.

- Dans votre secteur, y a-t-il eu introduction d’un label de qualité ? Peut-on dire que les
dattes algériennes sont soumises à l’AOC (Appellation d’origine contrôlée) ?

Nous avons appris que le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a procédé à la


validation de la demande et d’attribution d’une Indication géographique (IG) de la datte
« Deglet Nour de Tolga » au profit de l’Association des producteurs de dattes de 10
communes de la wilaya de Biskra. Nous souhaitons l’extension de cette démarche vers notre
secteur à El-Oued qui produit plus de 150 000 t/ an de Deglet Nour.

- Tout le monde sait qu’aujourd’hui notre pays a perdu tous les labels de qualité qui
existaient avant 1962. Qu’en pensez-vous ?

Je dirais que malgré les efforts considérables déployés au profit de cette filière, je pense aussi
qu’il est temps de mettre en place un plan de relance pour la filière dattes en Algérie. En ma
qualité de chef d’entreprise de conditionnement et d’exportation de dattes, je pense qu’il
s’agit entre autres de créer une cellule de services agricoles par unité d’export, avec des
cadres spécialisés et des moyens adaptés qui aura pour mission l’appui à l’organisation et à la
production pour la filière export. Il faut également communiquer les exigences du marché
international aux producteurs à la recherche de nouvelles parts de marché.

Par M. F. Gaïdi

2% seulement de la production de dattes exportés vers l’étranger

Il est nécessaire de mettre en place des marchés de gros afin de couper l’herbe sous le pied
des spéculateurs.

L’Algérie exporte seulement 2% de sa production de dattes, soit environ 12 000 t sur 600
000t, a indiqué hier le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa,
lors d’un point de presse qu’il a animé en marge d’une réunion qui a regroupé les différents
acteurs de la filière. Avec une telle quantité, l’Algérie n’arrive qu’en 28e position dans le
classement des pays exportateurs de dattes. Pourtant, elle est le deuxième producteur mondial
après l’Irak. « Il est anormal qu’un pays qui génère 600 000 t d’un produit très demandé dans
le monde ne puisse exporter que 10 000 à 12 000 t », a regretté M. Benaïssa. Il a signalé qu’il
existe des « exportations informelles ». Il s’est interrogé sur le fait que ce circuit parallèle
puisse s’approvisionner en quantité importante.

Le ministre impute cette situation à l’absence d’organisation. Lors d’une précédente réunion,
des groupes de travail avaient été mis en place pour se pencher sur les différents aspects liés à
cette activité. Ils ont exposé hier les propositions visant à améliorer la production et sa
commercialisation. Il s’avère que les entreprises de collectes, de conditionnement et
d’exportation sont confrontées au problème de financement. Le groupe de travail chargé de
cette question a proposé d’élargir le crédit de campagne sans intérêt (0%) à ces opérateurs. Ce
prêt sera d’une durée de 18 mois. Les bénéficiaires seront soumis, cependant, à une obligation
de résultats puisqu’ils sont tenus d’augmenter les quantités exportées d’au moins 20%.

Un autre groupe de travail a étudié la possibilité de labellisation des variétés de dattes


algériennes pour protéger la production locale. Un arsenal juridique sera élaboré avec la
contribution des organismes spécialisés, tels que l’Institut algérien de normalisation (Ianor) et
l’Institut national algérien de la propriété industrielle (Inapi). Il est, notamment, prévu la
promulgation d’un décret pour la labellisation des produits du terroir dont les dattes. Un
processus de ce type est en cours pour la Deglet Nour. Ces produits pourront aussi faire
l’objet d’un arrêté spécifique du ministère de l’Agriculture. Pour ce qui est de la promotion
des exportations, les professionnels ont préconisé d’assurer un encadrement technique des
producteurs pour réaliser une production de qualité pour améliorer sa compétitivité sur les
marchés étrangers.

Ils estiment en outre nécessaire de mettre en place des marchés de gros, afin de couper l’herbe
sous le pied des spéculateurs. Ils ont plaidé pour le financement de la mise à niveau des unités
de conditionnement tout en encourageant les structures de stockage. Ils réclament aussi un
allégement des charges de 7%. La création d’un comité interprofessionnel de la filière datte
est envisagée.

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