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24 juillet 2016
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Prophylaxie anti-D dans l’incompatibilité
13 juillet 2017
fœto-maternelle érythrocytaire en Tunisie
Anti-D prophylaxis in fetal–maternal erythrocyte
incompatibility in Tunisia
I. Ksibia, R. Achourb,*, W. Bel Haj Ammara, M. Cheoura, M. Ben Amaraa,
K. Nejib, S. Kacema
Disponible en ligne sur
a
Service de médicine et de réanimation néonatale, centre de maternité et de néonatologie de
ScienceDirect Tunis (CMNT), faculté de médicine de Tunis, université Tunis-El-Manar, Tunis, Tunisie
b
Service des urgences de gynécologie-obstétrique, centre de maternité et de néonatologie de
www.sciencedirect.com Tunis (CMNT), faculté de médicine de Tunis, université Tunis-El-Manar, Tunis, Tunisie
Summary Résumé
Generalization of postnatal prophylaxis using anti-D immunoglobu- La généralisation de la prophylaxie post-natale par les immuno-
lins decreased the incidence of erythrocyte fetal–maternal incom- globulines anti-D a permis de diminuer l’incidence de l’incompa-
patibility (EFMI) in the Rhesus system. Few recent studies have tibilité fœto-maternelle érythrocytaire (IFME) dans le système
investigated the situation of anti-D prophylaxis in Tunisia and its Rhésus. Peu d’études récentes se sont intéressées à évaluer la
effects on maternal and neonatal health. The aim of this study was situation de la prophylaxie anti-D en Tunisie et à étudier ses
therefore to analyze the situation of anti-D prophylaxis in Tunisia to répercussions sur la santé maternelle et néonatale. Nous avons
detect defects and propose solutions. We conducted a retrospective conduit une étude rétrospective descriptive des cas d’IFME dans
descriptive study of IFME cases in the rhesus system in the le système rhésus dans le service de médecine et de réanimation
Department of Medicine and Neonatal Resuscitation of the Tunis néonatale du Centre de maternité et de néonatologie de Tunis durant
Maternity and Neonatology Center (CMNT) during an 8-year period la période du 1er janvier 2006 au 31 décembre 2015. Nous avons
from 1 January 2006 to 31 December 2015. We collected 51 cases of colligé 51 cas d’IFME. La prévalence de l’IFME a été de 3,4
IFME. The prevalence of IFME was 3.4 per 10 000 live births; 41% pour 10 000 naissances vivantes et 41 % des patients avaient été
of the patients were transferred in utero and they were from the transférés in utero, leurs origines étant en premier lieu le
northwest of the country (17%). The rate of women with a history of at Nord-Ouest du pays (17 %). Le taux de femmes ayant un antécédent
least one spontaneous miscarriage (SCF) was 45%. In 42% of the d’au moins une fausse couche spontanée était de 45 %. Dans 42 %
cases, pregnancies were monitored at local clinics. The search for des cas, les grossesses avaient été suivies dans des dispensaires
irregular agglutinins (RAI) was performed in 86% of the women locaux. La recherche d’agglutinines irrégulières avait été réalisée
studied. RAI was positive in 97% of the cases. Anti-D prophylaxis chez 86 % des femmes. Elle avait été positive dans 97 % des cas. La
was correctly performed in only 27% of the cases. The systematic prophylaxie anti-D avait été correctement conduite dans seulement
prophylaxis of the third trimester and a systematic Kleihauer test 27 % des cas. La prophylaxie systématique du 3e trimestre, ainsi que
* Auteur correspondant.
e-mail : achour-r@hotmail.fr, radhouane.a@live.com (R. Achour).
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Prophylaxie anti-D
must be combined with postpartum prophylaxis to better identify la réalisation systématique du test de Kleihauer doivent être couplés
dysfunctions and improve the application of the recommendations. à la prophylaxie du postpartum pour mieux identifier les dysfonc-
ß 2017 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. tionnements et proposer une amélioration de l’application des
recommandations.
ß 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
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prévalence avait été de 3,4 pour 10 000 naissances. L’âge de la prophylaxie anti-D et de leur origine géographique est
moyen des mères était de 31,2 ans 2,1 (21–42 ans). Aucune décrite dans le Tableau 1.
n’était nulligeste. La moyenne de parité était de 3,15 1,3. Les La prématurité avait été induite dans 17 cas. Les indications
principales circonstances d’immunisation sont résumées dans d’extraction fœtale avaient été un tableau d’IFME Rh grave
la Fig. 1. Cinq femmes étaient primipares et avaient toutes des (anasarque fœtoplacentaire) dans 13 cas, une pré-éclampsie
antécédents d’au moins une fausse couche spontanée (FCS). sévère dans 3 cas et un retard de croissance intra-utérin dans 1 cas.
Deux femmes avaient un antécédent d’interruption médicale La population néonatale était composée de 29 garçons et
de grossesse (IMG), mais la cause n’avait été précisée dans 22 filles (sex-ratio = 1,3). Le terme moyen avait été de
aucun des deux cas. 35,9 3,3 semaines d’aménorrhée (SA) (extrêmes : 27 SA 6j
La médiane pour les morts fœtale in utero (MFIU) était de 1 (1– et 41 SA 2j). Le poids moyen à la naissance avait été de
8). Chez 6 de ces femmes, la MFIU avait été en rapport avec 2760 788 g (800 g–4100 g). Soixante-douze pour cent des
l’iso-immunisation Rhésus ; chez les 8 autres, la cause n’avait nouveau-nés étaient eutrophiques. Les deux principaux
pas été précisée. Une femme avait eu 8 MFIU et 2 en avaient motifs d’admission avaient été un diagnostic anténatal
eu 5. Deux femmes auraient été immunisées à cause d’une d’iso-immunisation Rhésus établi dans 24 cas et un ictère
transfusion sanguine incompatible dans le système Rhésus, précoce dans 23 cas. Chez ces nouveau-nés, le groupe sanguin
avant leur première grossesse. Six cas de décès néonatals ont O positif était le plus fréquent (51 %). Le TCD avait été pratiqué
aussi été répertoriés dans un contexte d’ictère et la notion chez tous les nouveau-nés, mais les résultats n’avaient été
d’ictère dans la fratrie était présente dans 35 % des cas. mentionnés que dans 76 % des dossiers : il était positif dans
Seulement 59 % des femmes étaient originaires du gouver- 54 % des cas. Dans les autres cas, il s’agissait d’un problème
norat de Tunis et leurs grossesses y avaient été suivies. technique de laboratoire. Deux nouveau-nés, parmi ceux dont
Quarante et un pour cent de nos patients avaient été trans- le TCD s’était avéré négatif, avaient eu une exsanguino-trans-
férés in utero et leurs origines étaient en premier lieu le nord- fusion (EST) anténatale, et 3 avaient une incompatibilité fœto-
ouest du pays (17 %), en deuxième le nord-est (12 %) et le reste maternelle dans le système ABO associée à l’IFME Rhésus D.
tout venant des autres villes de la Tunisie. Trois enfants La prise en charge in utero avait comporté la réalisation d’une
avaient été transférés in utero en provenance d’Algérie. Le EST dans 2 cas et une transfusion fœtale trans-cordonale avait
nombre de consultations prénatales avait été en moyenne de été effectuée chez 6 fœtus. Un cas en avait eu 6 (Fig. 2).
5,4 2,1. Cependant, dans un tiers des cas, le nombre de En postnatal, tous les patients avaient eu une photothérapie
consultations avait été 3. Les grossesses suivies au CMNT (PT). La PT intensive avait été utilisée chez 98 % des nouveau-
représentaient 8 % des cas, 22 % des grossesses ayant été suivi nés et la PT conventionnelle dans seulement 2 % des cas. L’EST
chez des gynécologues de libre pratique et 42 % dans des avait été pratiquée dans 71 % des cas, avec une médiane d’âge
dispensaires locaux. Le lieu de suivi de la grossesse n’avait pas postnatal de 10 heures (1–240 heures). Quatre nouveau-nés
été précisé dans 28 % des cas. avaient eu 2 EST et on avait eu recours à la transfusion
Chez les mères, le groupe sanguin O Rhésus négatif était le sanguine dans 39 % des cas.
plus fréquent (47 %). La RAI n’avait pas pu être réalisée dans La médiane de la durée d’hospitalisation avait été de 6 jours
7 cas, le diagnostic d’IFME étant fait à la naissance sur les (extrêmes 1 jour à 44 jours). Une encéphalopathie hyperbili-
autres critères d’inclusion (essentiellement un TCD positif). rubinémique avait été observée chez 3 patients (6 %). Deux
Elle avait été réalisée dans 86 % des cas, et s’était avérée patients étaient des outborns, le premier avait été transféré
positive dans 97 % des cas et douteuse dans 3 %. L’identifica- au cinquième jour de vie et l’autre au deuxième jour. Ils
tion et le typage des anticorps maternels (anti-D, anti-C, anti-
c, anti-E) n’avait été effectué dans aucun cas.
La prophylaxie anti-D avait été correctement conduite dans Tableau 1
seulement 27 % des cas. La répartition des mères selon l’état Répartition des mères selon la prophylaxie anti-D reçue et
l’origine géographique.
51 cas Origine de la mère Nombre de Nombre de femmes
d’IFME femmes ayant eu n’ayant pas eu une
une prophylaxie prophylaxie correcte
anti-D correcte
Tunis 10 20
FCS 45 % MFIU 27 % IVG 8% Nord-est de la 2 4
Tunisie
Nord-ouest 2 7
Figure 1. Principales circonstances d’immunisation. IFME : incompatibilité Sud 0 3
fœto-maternelle érythrocytaire ; IVG : interruption volontaire de Algérie 0 3
grossesse ; FCS : fausse couche spontanée ; MFIU : mort fœtale in utero.
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Prophylaxie anti-D
présentaient d’emblée à l’admission un tableau d’encépha- de 6 à 10/10 000 naissances en 1971 à 0,9/10 000 en
lopathie hyperbilirubinémique. Le troisième était né à terme 2006 depuis la généralisation de sa prévention. Elle demeure
au CMNT mais le diagnostic anténatal n’avait pas été établi aussi la plus importante du fait de son retentissement fœtal
(grossesse mal suivie). Il avait été hospitalisé à la dixième grave [5,6]. En Tunisie, une étude réalisée au CMNT avait
heure de vie pour un ictère précoce (hyperbilirubinémie non montré que la fréquence de la maladie hémolytique du
conjuguée = 256 mmol/L) et avait présenté des convulsions à nouveau-né par IFME Rhésus D était restée stable entre les
la douzième heure. périodes 1982–1990 (11,6 pour 10 000 naissances vivantes) et
Quatorze nouveau-nés étaient décédés au cours de l’hospi- 1991–2003 (10,3 pour 10 000 naissances vivantes) [4]. Au
talisation (5 garçons et 9 filles). Le délai médian de survenu du Canada, l’incidence annuelle résiduelle des IFME Rhésus D
décès avait été de 4,7 jours avec des extrêmes (1–15j). Tous les était estimée en 2010 à 0,4/10 000 naissances vivantes [7].
nouveau-nés décédés étaient des prématurés dont 7 grands L’incidence élevée que nous avons observé peut être expli-
prématurés. Dix nouveau-nés avaient un poids inférieur à quée, entre-autres, par le fait que presque la moitié des
2500 g. Le décès avait été lié directement à la maladie hémo- femmes étaient suivies dans des maternités périphériques
lytique chez 10 nouveau-nés par défaillance cardiaque. Un (transfert in utero = 41 %). Ceci signe un réel problème de
sepsis post-natal avait été la cause du décès dans 3 cas. Dans prévention de l’allo-immunisation anti-Rh chez les femmes
un cas, le décès avait été lié à une pathologie associée (atrésie Rhésus D négatif dans les hôpitaux régionaux, là où le risque
des voies biliaires). d’allo-immunisation à l’occasion de FCS, d’IVG et d’avorte-
ments reste encore mal contrôlé. Cette mauvaise prise en
compte des Rhésus négatif provient à la fois de l’absence
4. Discussion d’actualisation des protocoles et d’un manque de moyen.
Parmi les objectifs du projet de partenariat entre les facultés
La situation tunisienne concernant la prophylaxie anti-D est de médecine de Tunisie, en particulier celle de Tunis, et les
alarmante : elle n’avait été correctement conduite que dans hôpitaux régionaux on compte des campagnes d’éducation
27 % des cas. La prévalence de l’IFME Rhésus D dans notre série sanitaire touchant de tels problèmes.
était de 3,4 pour 10 000 naissances vivantes et de 0,25 % des L’étude des antécédents obstétricaux montre qu’il existe une
nouveau-nés hospitalisés en néonatologie. Bien qu’elle ait histoire riche, exposant au risque d’allo-immunisation Rh.
nettement diminué par rapport à celle observée dans le même Dans notre série, des antécédents de FCS et de MFIU étaient
centre en 2003 [4], elle reste supérieure aux données inter- présents dans respectivement 45 % et 27 % des cas. D’autres
nationales. L’IFME la plus fréquente concerne le système ABO, circonstances d’immunisation (telles que les grossesses extra-
suivie de l’IMFE Rhésus D. Son incidence en France est passée utérines, un traumatisme abdominal, prélèvement de villosi-
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tés choriales, version par manœuvre externe et amniocentèse Tunisie devraient nous inciter à faire des RAI chez toutes les
[8]) n’ont pas été retrouvées dans les dossiers médicaux, Le femmes Rhésus D négatif à la consultation du 3e mois et
caractère rétrospectif de notre étude avec parfois des données imposer, au moins une fois, l’identification et le dosage
manquantes, notamment anténatales, en est probablement à pondéral des anticorps. Le suivi de la grossesse doit être fait
l’origine. Deux femmes auraient été immunisées à l’occasion par les autres moyens non invasifs comme l’échographie
d’une transfusion sanguine incompatible. En France, l’immu- anténatale et le doppler de l’artère cérébrale moyenne. Le
nisation maternelle à l’occasion d’une transfusion de culot diagnostic d’anémie fœtale, quelle qu’en soit la cause, a été
globulaire incompatible dans le système Rhésus est très rare révolutionné par la mesure du pic systolique de vélocité de
du fait de l’application rigoureuse des réglementations trans- l’artère cérébrale moyenne (PSV-ACM) [9].
fusionnelles [1]. Cinq femmes (10 %) étaient primipares, ayant Dans notre série, le sex-ratio était de 1,3. Il était de 1,5 dans une
chacune dans ses ATCD au moins une FCS. Généralement, étude similaire réalisée entre 1982 et 1990 et de 1,2 entre
l’IFME Rhésus D est rare chez un enfant né de mère primipare. 1991 et 2003 [4]. L’antigène spécifique du sexe masculin H-Y
Certains auteurs pensent que le risque augmente avec la serait responsable de l’induction d’une réaction des cellules
parité. Ils attribuent la variation de ce taux à la corrélation immuno-actives des femmes. L’hypothèse que le sexe mas-
qui existe entre le risque d’immunisation, l’existence d’une culin serait plus atteint a été vérifiée par Barbara et al. à
sensibilisation antérieure, le volume des hémorragies fœto- Londres sur 86 observations d’IFME (43 garçons, 43 filles), qui
maternelles et la sensibilité personnelle à l’antigène D [9,10]. ont montré que l’atteinte du fœtus mâle était souvent plus
Dans une étude faite dans la même institution entre 1982 et sévère. Parmi 18 tableaux d’anasarque observés, 12 étaient
1990, les auteurs avaient trouvé que l’IFME Rhésus D concer- chez des nouveau-nés de sexe masculin [11].
nait surtout les femmes multipares [4]. Nous avons observé un taux de prématurité de 49 %. La
Le suivi de la grossesse d’une femme Rhésus négatif repose médiane pour l’AG était de 37 SA [27–41 SA] et la moyenne
entre autres sur la RAI. Elle avait été effectuée chez 44 femmes de 36 3,3 SA. Une prématurité moyenne était présente dans
(86 %) et était positive chez 43 femmes. Elle n’avait pas pu 33 % des cas. La prématurité semble être plus fréquente dans
être réalisée dans 7 cas pour des raisons techniques. Le l’IFME Rhésus D que dans celle des autres systèmes [12]. Ainsi,
diagnostic d’IFME Rhésus D avait alors été fait à la naissance, grâce aux progrès réalisés dans la surveillance de ces gros-
mais il reste un diagnostic de présomption. La RAI est la base sesses à risque (notamment le doppler de l’artère cérébrale
de la détection des accidents d’allo-immunisation fœto- moyenne permettant une détection plus précoce de l’anémie
maternelle et de la sécurité immuno-hématologique des fœtale) et grâce également à une meilleure prise en charge
transfusions. Chez les femmes immunisées, elle doit être anténatale faisant recours à différentes techniques (EST ou
effectuée à des intervalles rapprochés en fonction du type transfusion intra-vasculaire in utero), on a pu retarder
d’anticorps, de la concentration et du terme de la grossesse l’extraction fœtale et avancer dans l’âge de ces grossesses
[6]. Dans tous les cas où elle est positive, une identification qui aboutissaient autrefois soit à des avortements tardifs, soit
des anticorps irréguliers anti-érythrocytaires est obligatoire et à des MFIU ou à des cas de très grande prématurité. De même,
permet de définir un premier niveau de sévérité : dans les cas où l’extraction fœtale prématurée était indispen-
anticorps sans risque hémolytique : anti-Lewis, anti-Pl, sable en raison d’une souffrance fœtale aiguë ou d’une décom-
anti-H ; pensation aiguë, on a pu avec les progrès réalisés en réanimation
anticorps avec risque hémolytique limité à la période post- néonatale, prendre en charge les grands prématurés.
natale : anti-C (RH2), anti-E (RH3) ; La prophylaxie anti-D n’avait été correctement réalisée que
anticorps avec risque hémolytique ante- et post-natal anti- dans 27 % des cas de notre série. Cette prophylaxie vise
D (RH1), anti-Kell, anti-c (RH4). essentiellement les situations à risque d’allo-immunisation
Pour les femmes Rhésus D négatif ayant une RAI positive avec dans le système Rhésus D suite à une transfusion fœto-
des anti-D, des anti-Kell ou des anti-c, des RAI rapprochées maternelle probable au cours de la grossesse ou la prophy-
avec dosage pondéral doivent être réalisées à partir du 3e mois laxie du post-partum. Dans nos maternités, ni la prophylaxie
de grossesse puis répétées toutes les 2 à 4 semaines [9]. Dans systématique du 3e trimestre, ni la réalisation systématique
notre étude, aucune identification des anticorps n’était pré- du test de Kleihauer pour adapter la dose d’Ig anti-D, ne sont
sente dans les dossiers médicaux. En l’absence de protocole de pratique courante. L’expression du conflit antigène-anti-
bien codifié, les attitudes différaient en fonction des services corps de l’IFME Rhésus D est conditionnée par [1] :
de gynéco-obstétrique du CMNT. Dans tous les cas, la recher- la quantité d’anticorps présents dans la circulation
che dans le sang maternel d’anticorps immuns anti-D lors de maternelle ;
la première consultation prénatale, puis à l’occasion des le flux du transfert fœtal des anticorps associé à
visites du 6e, 8e et 9e mois est obligatoire chez toute femme l’expression antigénique cible sur les globules rouges
enceinte Rhésus D négatif, quel que soit son âge, sa parité et fœtaux qui augmentent avec la progression de la
le groupe sanguin de son conjoint. Les ressources limitées en gestation ;
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Prophylaxie anti-D
Tableau 2
Recommandations françaises pour la prévention de l’allo-immunisation Rhésus D fœto-maternelle.
Premier trimestre de grossesse Deuxième et troisième trimestre de grossesse Post-partum
RAI systématique avant l’injection d’Ig anti-D RAI avant l’injection d’Ig anti-D faire GS Rhésus de l’enfant
Test de Kleihauer inutile avant 15 SA Faire le test de Kleihauer et le RAI et le test de
Kleihauer chez la mère
Prophylaxie (200 mg d’Ig anti-D) en cas Prophylaxie systématique à 28 SA une semaine Injection de 200 mg d’Ig
d’IVG ou d’IMG, par Ig anti-D à la dose de 300 mg anti-D pour toute femme
quelle que soit la méthode utilisée Immunoprophylaxie ciblée : indications classées en Rhésus D négatif, non
fonction de l’importance du risque de passage immunisée qui accouche
d’hématies fœtales d’un enfant Rhésus D positif
IVG : interruption volontaire de grossesse ; IMG : interruption médicale de grossesse ; Ig : immunoglobulines ; SA : semaines d’aménorrhée ; RAI : recherche d’agglutinines irrégulières ;
GS : groupe sanguin.
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