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Spectroscopie
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est une technologie utilisée pour
produire une image du cerveau.
Dans le chapitre 5 et ses compléments, nous nous sommes arrêtés à présenter les
rudiments de la spectroscopie RMN et des exemples de détermination de structure.
Toutefois, en appliquant la technologie des ordinateurs, particulièrement celle des
microprocesseurs, à l’instrumentation RMN, le domaine s’est rapidement développé et de
nombreuses techniques de pointes se sont ajoutées*. Par exemple, il est possible de
produire des spectres en faisant varier la température (de −180 °C à 200 °C) et de
quantifier ainsi la vitesse de phénomènes comme la rotation autour des liaisons simples,
le basculement des conformations chaises du cyclohexane, l’inversion de l’azote dans les
amines et les réactions radicalaires (voir l’halogénation radicalaire au chapitre 6).
*Pour d’excellentes descriptions de ces techniques, voir :Mohan, J. Organic Spectroscopy, 2ème édition
Harrow, U.K., Alpha Science International Ltd., 2004.
Certaines autres techniques permettent de localiser les groupes voisins les uns des autres
dans l’espace au sein d’une même molécule, malgré leur éloignement dans la chaîne
carbonée, ce qui s’avère précieux pour étudier la conformation des molécules complexes.
N
NH
H2C C
C NH
créatinine
Le 31P, le 23Na et le 19F figurent parmi les noyaux ayant un spin et jouant un rôle
important en biologie. Des appareils ont été développés pour obtenir des spectres RMN
de parties anatomiques intactes chez l’humain et l’animal. Par exemple, des spectres 31P
d’un muscle de l’avant-bras d’un humain (l’avant-bras est placé directement dans le
champ magnétique) mesurés avant, pendant et après un exercice ont permis de suivre
dans le temps plusieurs constituants du tissu musculaire contenant du phosphore dont
notamment l’adénosine triphosphate (ATP), la phosphocréatine et le phosphate
inorganique. En comparant les variations de concentration de ces constituants chez des
** Pour de l’information supplémentaire, voir : Bell, J. D., J. C. Brown et P. J. Sadler. « RMN spectroscopy
of Body Fluids », Chemistry in Britain, 1988, p. 1021-1024.
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est une technique utilisée sur des patients
en milieu hospitalier depuis le milieu des années 1980. Elle permet d’obtenir des images
de l’intérieur de parties corporelles entières et offre plusieurs avantages par rapport aux
rayons X. Pour les uns, elle est beaucoup moins dangereuse puisqu’elle n’endommage
pas les tissus par les radiations. Pour les autres, elle donne des images claires des tissus
mous, ce qui est très difficile avec les rayons X. Comment l’IRM fonctionne-t-elle ? Un
grand pourcentage du corps humain est constitué d’eau. Dans la plupart des techniques
d’IRM, on mesure le spectre 1H de l’eau de divers tissus (le 31P est aussi employé) pour
créer des images. Toutefois, l’aimant doit être très gros : son diamètre intérieur doit être
d’au moins 25 cm pour que la tête d’un humain puisse y être logée, voire même
l’organisme entier ! Heureusement, le champ magnétique n’a pas besoin d’être uniforme
comme c’est le cas lorsqu’on détermine la structure à l’aide de la RMN à haute
résolution, si bien qu’il est concevable de construire de tels aimants. La présence d’un
gradient de champ plutôt que d’un champ uniforme est cruciale. L’intensité du champ
peut aussi être considérablement plus faible que celle utilisée en recherche, ce qui est une
chance vu le coût élevé de ces gros aimants.
La durée d’une séance d’IRM varie de 30 secondes à 10 minutes, avec une moyenne
d’environ 2 minutes. Les images sont constituées en choisissant des coupes dans
différents plans du corps ou des images en trois dimensions. L’illustration au début de la
présente rubrique montre l’image d’un cerveau humain obtenue par IRM.
La principale utilité de l’IRM est sans contredit le diagnostic médical, mais l’IRM peut
notamment servir en science des aliments pour évaluer les conditions nécessaires à la
cueillette, au stockage et à la mise en marché des aliments, en agriculture pour étudier la
germination des graines, et dans le bâtiment lorsqu’il s’agit d’évaluer la concentration et
la distribution de l’eau dans le bois de charpente‡.
Les spectres du carbone 13 diffèrent des spectres du 1H sur plusieurs points. Les
déplacements chimiques (δ) en RMN 13C sont plus étendus que ceux de la RMN 1H. Ces
déplacements sont mesurés à partir du même composé de référence, le TMS, dont tous les
atomes de carbone méthyliques sont équivalents et produisent un signal bien défini. Les
déplacements chimiques du 13C sont aussi mesurés en unités de δ, mais ils apparaissent
habituellement dans la région située environ de 0 ppm à 200 ppm vers les champs plus
faibles par rapport au TMS (au lieu d’une plus petite région variant de 0 ppm à 13 ppm
pour le 1H). Grâce à cette gamme étendue de déplacements chimiques, les spectres 13C
sont moins complexes que les spectres 1H.
La figure 5.a présente le spectre RMN 13C du butan-2-ol mesuré avec et sans couplage
13
C–1H. Le spectre sans couplage 1H (appelé spectre avec découplage du proton)
présente quatre singulets bien définis, un pour chacun des types d’atomes de carbone. Le
signal de l’atome de carbone portant le groupe hydroxyle apparaît à des champs plus
faibles (δ = 69,3 ppm), et les signaux des deux atomes de carbone méthyliques sont bien
séparés (δ = 10,8 ppm et 22,9 ppm). Dans le spectre avec couplage 13C–1H, la règle n + 1
s’applique. Le signal de chaque type de noyau de 13C est scindé à cause des noyaux de 1H
qui leur sont directement liés. Le signal des deux groupes CH3 est un quadruplet (trois
atomes d'hydrogène, par conséquent, n + 1 = 4), l’atome de carbone du CH2 donne un
triplet et celui du CH un doublet.
Remarque : Dans un spectre RMN 13C avec découplage du proton, chaque type d’atome de
carbone est représenté par un singulet.
Solution
Le spectre RMN 13C avec découplage 13C–1H est constitué de deux signaux, car deux
atomes de carbone non équivalents sont présents (leur signal correspond à
δCH3 = 18,2 ppm et δCH2 = 57,8 ppm). Sans le découplage 13C–1H, le signal à
δ = 18,2 ppm se manifeste par un quadruplet (trois H liés au C) et celui qui est à
δ = 57,8 ppm par un triplet (2 H liés au C).
Exercice 5.a
Exercice 5.b
13
À combien de signaux peut-on s’attendre dans le spectre RMN C avec découplage du
proton du :
a) 2-méthylpropan-2-ol ? c) 2-méthylpropan-1-ol ?
b) cyclopentanone ? d) cis-1,3-diméthylcyclopentane ?
Le spectre avec couplage des hydrogènes présente trois signaux, dont les
déplacements chimiques sont les mêmes que pour le spectre RMN 13C sans
couplage, mais où la multiplicité change. En effet, les signaux du carbone 1 et du
carbone 2 sortent sous la forme d’un triplet et celui du carbone 3 sous la forme
d’un quadruplet, respectant ainsi la règle du n + 1.
5.b a) Deux signaux seront observés, un pour les trois carbones C du groupement
méthyle et l’autre pour le carbone C lié à l’oxygène :
CH3
H3C C OH
CH3
C
C C
C C
c) Trois signaux seront observés :
CH3 CH CH2 OH
CH3
C
C C
C C
CH3