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Notre étude prospective menée entre 29/11/06 et 01/03/07 avait pour but
d’établir le profil mycologique des moisissures isolées au Laboratoire de
Parasitologie et de Mycologie médicale à l’Hôpital d’Enfants de Rabat, tout en
faisant la distinction entre les moisissures incriminées en pathologie et celles
contaminantes de cultures.
1
I. DEFINITIONS
[1, 2]
1) Définition de champignon
2
téléomorphe et une multiplication asexuée issue d’un autre développement
appelé stade anamorphe.
Elles sont hétérotrophes car elles ne peuvent pas, comme les plantes vertes,
synthétiser la matière organique à partir du gaz carbonique atmosphérique. Elles
doivent donc puiser dans le milieu ambiant l'eau, les substances nutritives et les
éléments minéraux nécessaires à la synthèse de leur propre matière. Elles les
absorbent à travers la paroi de leur appareil végétatif. On dit qu’elles sont
absorbotrophes.
3
[2]
II. CLASSIFICATION
(fig 1).
4
Champignons Champignons
FUNGI
Ascomycotina
Zygomycotina Oomycotina**
classification
** = actuellement les espèces issues de cette division ne sont plus classées parmi
les vrais champignons
2) Taxinomie [2, 5]
5
La division des Mastigomycotina disparaît, seuls sont conservés les
Chytridiomycètes qui occupent le rang maintenant d’une division chez les
Eufungi (vrais champignons). En pratique, les protistes fongoïdes sont souvent
étudiés par les mycologues car certains génèrent des lésions voisines des
mycoses humaines ou animales occasionnées par les Eufungi.
[2, 6,7]
2.1) Chytridiomycotina
Chez les Mucorales, les spores asexuées naissent à l’intérieur d’une sorte de
sac fermé appelé sporange (ou sporocyste) contenant de nombreuses endospores.
À l’inverse, chez les Entomophthorales, les spores asexuées naissent et sont
éjectées de l’extrémité d’un filament spécialisé. Elles portent le nom de
ballistospores.
Les Zygomycètes sont surtout des saprophytes du sol, des végétaux, parfois
aussi ce sont des prédateurs de nématodes ou d’insectes. En pathologie humaine
et/ou animale, ils sont également incriminés.
6
Tableau II : Présentation générale de Zygomycotina [2].
Syncephalastraceae - Syncephalastrum
racemosum
7
2.3) Basidiomycotina [3, 6, 9]
8
Tableau III : Présentation générale de Basidiomycotina [2].
Division (phylum) Basidiomycotina
Classe Ordres Familles Espèces
Stade Stade
téléomorphe anamorphe
Hétérobasidiomycètes Filobasidiales -Cryptococcus
- albidus
- -Cryptococcus
laurentii
Filobasidiella -Cryptococcus
neoformans neoformans var.
neoformans
Filobasidiella -Cryptococcus
bacillospora neoformans var.
gattii
-Trichosporon
asahii
-Trichosporon
cutaneum
-Trichosporon inkin
-Trichosporon
mucoïdes
-Trichosporon
ovoïdes
-Trichosporon
cyanescens
Rhodosporium Rhodotorula
diobovatum. glutinis
Rhodosporium Rhodotorula
sphaerocarpum. glutinis
Rhodosporium Rhodotorula
toruloïdes glutinis
Sporidiobolus Sporobolomyces
salmonicolor salmonicolor
9
2.4) Ascomycotina [2,8]
Les champignons de cette classe ont des asques libres non protégés par une
structure épaisse (ascocarpe). Cette classe regroupe toutes les levures dites
ascosporées car pouvant révéler une forme sexuée.
10
Tableau IV : Présentation générale d’Ascomycotina (Endomycètes) [2].
Division (phylum) Ascomycotina
Classe Ordre Familles Espèces
Stade Stade
téléomorphe anamorphe
Endomycètes Saccharomycetales Dipodascaceae Clavispora Candida lusitaniae
lusitaniae
Dipodascus Geotrichum
capitatus capitatum
Geotrichum
clavatum
Galactomyces Geotrichum
geotrichum candidum
Hansenula Candida
anomala pelliculosa
Pichia Candida
guilliermondii guilliermondii
Saccharomyces
cerevisiae
11
b) Les Euascomycètes ou Ascomycètes vrais
Dothidéales [2]
Ils sont caractérisés par la structure de leur périthèce très résistant contenant
des asques cylindriques bituniqués (tableau V et VI). Se sont des champignons
noirs appelés aussi dématiés. La plupart d’entre eux vivent en saprophytes dans
le sol. C’est dans ce groupe où l’on rencontre de nombreuses espèces adaptées à
la vie parasitaire comme Leptosphaeria senegalensis classique agent de
mycétomes en Afrique sahélienne, Piedraia hortae responsable de la piedra
noire, ou encore Fonsecaea pedrosoi, Phialophora verrucosa principaux agents
de la chromomycose. Mais beaucoup d’espèces sont de redoutables
opportunistes impliqués dans des lésions de phaéohyphomycoses superficielles
ou profondes [1, 2, 9,13], citons par exemple quelques anamorphes : Aureobasidium
pullulans, Hortaea werneckii, Cladophialophora bantiana, Exophiala
jeanselmei, Bipolaris hawaiiensis, Alternaria alternata et Exserohilum
longirostratum…etc.
12
Tableau V: Présentation générale d’Ascomycotina (Euascomycètes) [2].
Division (phylum) Ascomycotina
Classe Ordre Familles Espèces
Stade télémorphe Stade
anamorphe
Euascomycètes Dothidéales Botryosphaeriaceae Botryosphaeria rhodina Lasiodiplodia
theobroma
Dothideaceae Aureobasidium
pullulans
Sydowia polyspora Hormonoma
dematioïdes
Hortaea werneckii
Herpotrichiellaceae Cladophialophora
bantiana
Cladophialophora
boppii
Cladophialophora
carrionii
Capronia spp. Exophiala castellanii
Exophiala dermatitdis
Exophiala jeanselmei
Exophiala moniliae
Exophiala pisciphila
Exophiala spinifera
Fonsecaea compacta
Fonsecaea pedrosoi
Phialophora verrucosa
Rhamichloridum
mackenziei
Rhinocladiella aquasp
Leptosphariaceae Leptosphaeria Coniothyrium fuckelii
coniothyrium
Leptosphaeria
senegalensis
Leptosphaeria
thompkinsii
Phyllachoraceae Colletotrichum coccodes
Colletotrichum
dematium
Glomerella cingulata Colletotrichum
gleosporioides
Mycosphaerellaceae Cladosporium
cladosporiodes
Mycospharella tassiana Cladosporium herbarum
Cladosporium elatum
Cladosporium
oxysporum
Cladosporium
sphaerospermum
13
Tableau VI : Présentation générale d’Ascomycotina (Euascomycètes) [2].
Division (phylum) Ascomycotina
Classe Ordre Familles Espèces
Stade teléomorphe Stade
anamorphe
Euamycètes Dothidéales Pleosporaceae Cochliobolus geniculatus Curvularia geniculat
14
Eurotiales [2]
Hypocréales [2,9]
Microascales [2,9]
15
Tableau VII : Présentation générale d’Ascomycotina (Euascomycètes) [2].
Division (phylum) Ascomycotina
Classe Ordre Familles Espèces
Stade téléomorphe Stade anamorphe
Euascomycètes Eurotiales Eremomycetaceae Eremomyces langeronii Arthrographis kalrae
16
Tableau VIII : Présentation générale d’Ascomycotina (Euascomycètes) [2].
Division (phylum) Ascomycotina
Classe Ordres Familles Espèces
Stade télémorphe Stade anamorphe
17
Onygénales [2,9]
Sur les quatre familles qui composent cet ordre, deux ont une importance
considérable en pathologie humaine : les Arthrodermataceae avec le genre
Arthroderma correspondant aux anamorphes Trichophyton spp., Microsporum
spp. et Chrysosporium spp. (champignons kératinophiles), et les Onygenaceae
avec le genre Ajellomyces dont les anamorphes sont des Histoplasma spp.,
Blastomyces dermatitidis et Paracoccidioides brasiliensis. immitis et les
Onygenaceae. Il est intéressant de souligner que toutes ces espèces, déjà bien
adaptées au parasitisme, se révèlent être de redoutables agents de mycoses
opportunistes. Il convient aussi de surveiller l’évolution de certains
Chrysosporium kératinophiles, proches de dermatophytes classiques appartenant
au genre Trichophyton et Microsporum.
Ophiostomatales [2]
Sordariales [2]
18
majorité de ces champignons ne sont pas impliqués en pathologie humaine.
Comme exemple de champignons opportunistes, il faut retenir Chaetomium spp.
impliqué dans des lésions de phaéohyphomycoses (tableau VIII).
19
2.5) Deuteromycotina [5,10]
Blastomycètes :
Coelomycètes :
Hyphomycètes :
20
Cette classification classique, tout en étant pratique, est aujourd’hui
discutée. Actuellement les taxinomistes recherchent les liens ou les affinités
avec des formes sexuées connues, permettant ainsi de réintégrer toutes ces
espèces au sein de la classification générale des téléomorphes.
21
Deuteromycotina
Cryptococcales Mélanconiales
Genre : cryptococcus collectotrichum
Rhodotorula Melanconium
Candida,
Trichosporum
Malassezia Moniliaceae Dermaticaceae
(Hyalohyphomycètes) (Phéohyphomycètes)
Genre : Aspergillus Phialophora
Penicilium Alternaria
Acremonium Exophiala
Poecilomyces Curvularia
Fusarium Bipolaris
Exserohilum
Dreschlera
22
III. PRINCIPALES MOISISSURES D’INTERET MEDICAL
1) Introduction [13]
L'émergence au côté des levures, de nouveaux champignons pathogènes
d'aspect filamenteux à mycélium clair (Mucorales et Hyphomycètes hyalins) ou
foncé (Dematiés) représentent aujourd'hui un véritable défi pour les cliniciens
peu familiarisés à ces nouvelles espèces et pour les biologistes confrontés à leur
identification.
Prélèvement ;
Examen direct ;
Culture ;
23
Compte tenu du contexte de survenue d'une mycose opportuniste
nosocomiale ou communautaire, tout champignon filamenteux isolé en culture
pure ou en plusieurs reprises d'un produit biologique (produits d'expectorations,
LBA, LCR, urines, sérosités, pus, fragments de peau, de phanères et biopsies de
[20]
tissus, ...) doit être a priori considéré comme un agent pathogène . La notion
de contaminant ou de colonisateur saprophyte ne sera retenue qu'après avoir
écarter l'hypothèse d'une mycose opportuniste. En clair, la question posée au
biologiste est le champignon isolé d'un prélèvement est-il impliqué dans un
processus pathologique?
Il doit être réalisé avec un grand soin. La technique doit être adaptée au
type de lésion clinique. Il fait appel à une bonne connaissance de la clinique afin
de sélectionner au mieux la zone à prélever, là où le champignon est bien vivant.
Le matériel utilisé pour cet examen est simple et doit être stérile :
instrument de grattage tel qu’un grattoir de Vidal, ciseaux, pince à ongle, pince à
épiler, vaccinostyle ou instrument équivalent, boîte de Pétri. Le prélèvement est
parfois désagréable mais il n’est pas traumatisant.
24
A partir d'un produit pathologique
1-Examen direct
Filaments irréguliers Filaments réguliers
Peu septés : diamètre 5 à 15 µm septés : diamètre inférieur
2-Culture
Macroscopie
Figure 2 : Résumé de démarche de diagnostic d’une moisissure [1, 14, 17, 18,26].
25
L'identification de l'espèce responsable peut être parfois difficile, II est
nécessaire, compte tenu de sa situation parasitaire et notamment en cas de
mycose profonde, de la faire dûment identifier auprès de ses référents habituels.
L'attitude thérapeutique dépend en effet de cette identification.
[13]
2.2.2) Examen direct
L’examen direct est réalisé entre lame et lamelle dans une solution potasse
à 30-40 % ou mieux de noir chlorazol E, qui colore la paroi fongique en bleu-
vert, pour les squames cutanées de la peau glabre et les fragments de l’appareil
unguéal. Les cheveux et les poils sont examinés dans une solution de chloral-
lactophénol. La lecture se fait au microscope optique.
26
2.2.3) Culture [13, 15,16]
27
Dans toutes les situations, l'interprétation sera avantageusement facilitée
après la lecture et l'analyse du dossier médical du patient. La confrontation
clinico- biologique et le dialogue avec le praticien prennent ici toute leur valeur.
28
3) Clinique et diagnostic des principales moisissures d’intérêt médical
A partir de leur habitat naturel, ces champignons dispersent leurs spores qui
sont véhiculés par le vent et seront ainsi présentes dans l’air de manière
permanente.
29
1) ASPERGILLUS [18]
b) Manifestations d’hypersensibilité
30
Alvéolite allergique extrinsèque [19]
Colonisation bronchique
31
signes généraux une dyspnée, des douleurs thoraciques, une expectoration de
moules bronchiques, des hémoptysies.
32
artérielle et un infarctus pulmonaire, puis disséminer dans le parenchyme ou par
voie hématogène vers d’autres organes : peau, os, cerveau, cœur…etc [19].
1.1.2) Onyxis
33
Dans certains cas, ces atteintes unguéales sont caractérisées par une
leuconychie superficielles rencontrée également avec Acremonium spp. et
Fusarium spp. (figure 3 )[25]. Il y avait des cas où Aspergillus spp a été isolé
pathogène prés d’autres moisissures sur le même pied (figure 4).
34
Les examens mycologiques peuvent être réalisées sur des biopsies, un
lavage bronchoalvéolaire, un brossage bronchique, une aspiration de sécrétions
bronchiques, voire une expectoration.
35
déposées les cellules de conidiogènes ou phialides. La conidiogenèse s’effectue
en effet sur le mode blastique phialidique où les conidies se forment par
bourgeonnement à l’apex des phialides et restent accolées les uns aux autres en
chaîne non ramifiée, la plus jeune étant à la base de la chaîne.
36
Tableau X : Caractéristiques des quatre principales espèces d’Aspergillus spp.
37
A.flavus
A.fumigatus
A .niger
38
2) FUSARIUM [16, 27]
Ces champignons sont cosmopolites, on les isole du sol où ils persistent
grâce à des chlamydospores ; ils parasitent de nombreuses variétés de plantes, en
particulier les céréales. Les spores ou conidies peuvent également être isolées de
l’air ambiant, mais beaucoup moins fréquemment que les spores aspergillaires
puisqu’elles ne représentent que 1 ou 2 % des espèces fongiques isolées de l’air
[27]
.
2.1.2) Mycotoxines
39
2.1.3) Infections localisées
Des kératites fongiques à Fusariums spp. ont également été signalées après
transplantation de la cornée [32].
40
Au niveau de la main, l’inflammation est fréquente et peut gagner la
première phalange. Contrairement aux atteintes dermatophytiques, l’évolution
semble plus rapide, de quelques semaines à quelques mois.
Brûlures [27,37]
41
sur l’importance de la précocité du diagnostic par biopsie et culture pour
identification afin d’éviter l’amputation et la dissémination secondaire.
Sinusites [27,38]
Péritonites [27,41]
Ostéomyélites [27,42]
42
[27, 43, 44, 45, 47, 48]
2.1.4) Infections profondes et disséminées
43
Le diagnostic de mycétome se fait sur l’aspect anatomopathologique des
grains : de consistance molle, de 0,5 à 2 mm de diamètre, de forme ronde ou
réniforme, constitués de filaments mycéliens enchevêtrés sans ciment [36].
[16, 27,49]
2.2.1) Caractères culturaux
44
[16, 27,50]
2.2.2) Morphologie microscopique
L’identification est basée sur l’aspect des conidies produites par des
phialides ou cellules conidiogènes sans collerette. Fusarium spp. peut produire
plusieurs types de spores : les macroconidies, les microconidies, les
mésoconidies ou blastoconidies et les chlamydospores. Certaines espèces
produisent les quatre variétés, d’autres non. L’aspect de ces conidies, la présence
ou l’absence de certaines d’entre elles sont les caractères essentiels
d’identification des Fusarium spp.(figure 8).
Microconidies Mésoconidies
45
Tableau XI: Caractéristiques des quatre principales espèces de Fusarium spp.
isolées en pathologie humaine [27].
Espèces Fusarium Fusarium Fusarium Fusarium
solani oxysporum monilforme dimerum
Caractéristiques
Culture Croissance Croissance Croissance Croissance lente
moyenne moyenne rapide Aspect
Aspect blanc– Blanchâtre Duveteuse puis floconneux
gris, revers rosé, revers poudreuse Orangé
marron lie-de-vin Blanc-violet, recto/verso
revers violet-
mauve
46
3) SCEDOSPORIUM [13,16]
47
La forme clinique la plus caractéristique est le mycétome fongique du pied,
ou pied de Madura. Après une incubation variable de quelques mois à quelques
années, apparaît une tuméfaction nodulaire, indolore du pied qui augmente
progressivement de taille pour former une volumineuse tuméfaction bosselée
atteignant la face dorsale et plantaire, à partir de laquelle vont se développer les
fistules laissant s’échapper un pus contenant des grains. L’extension osseuse
lytique peut aboutir à des pertes de substance importantes.
48
Comme les Aspergillus spp., Scedosporium apiospermum peut aussi être à
[62]
l'origine d'atteintes respiratoires (sinusites, tumeurs pulmonaires) . Par
ailleurs, il est de plus en plus fréquemment isolé dans la mucoviscidose.
- Reproduction asexuée :
49
L’autre mode dec conidiogenèse fait intervenir des annélides
groupées en corémie (stade Graphium) donnant naissance à des
conidies hyalines, plus fines, allongées, mesurant 2à 3µm de large.
50
4) PENICILIUM
Penicillium spp. est un champignons ubiquiste, dont le développement se
fait à partir de substances organiques ou de végétaux en décomposition. De ces
microcolonies naissent de multiples spores qui sont dispersées dans l’air
ambiant. Le genre Penicillium occupe ainsi une place des plus importants parmis
les moisissures isolées dans l’atmosphère et constitue de ce fait un des
contaminants aériens majeurs au laboratoire. Il est aussi très utilisé dans
l’industrie, notamment dans l’industrie agro alimentaire (affinage de fromage et
de soucisson) et pharmaceutiques [56].
4.1.1) Infections à Penicillium marneffei [17, 56, 57, 58, 60,61, 55]
P. marneffei est isolé pour la première fois par Segretain en 1959, il est
surtout rencontré en Asie du Sud Est, où il se trouve à l’état saprophyte dans le
sol et où il est souvent isolé des terriers de certains rongeurs (rat de bambou). Il
est endémique en Chine, en Indonésie, à Hong-Kong, en Thaïlande, au Vietnam,
a été récemment découvert au Cambodge et il existe en France des cas
[58]
d’importations . Les infections à P. marneffei sont liées à l’apparition et au
développement du SIDA, en effet plus de 80 % des individus infectés sont
immunodéprimés, ce qui en fait le 4ème agent infectieux opportuniste chez les
sujets atteints du SIDA.
51
multiples, splénomégalie, puis, des lésions cutanées à type de papules ou de
nodules apparaissant au niveau de la face, du tronc ou de l’extrémité des
membres. De plus, il peut donner des complications telles que des infections de
la moelle osseuse, des ulcères génitaux, des ostéomyélites, des arthrites et des
abcès otorhinopharyngés ne sont pas rares [59].
Les infections localisées se situent au niveau cutané [61], ainsi qu’au niveau
des cheveux, des ongles [60], du conduit auditif, des sinus, du tractus urinaire, des
poumons, du cerveau et du cœur en cas de valve prothétique [59].
52
Kératites [56,55]
53
Autres infections
54
[16, 54,56]
4.2.2) Morphologie microscopique
Les spores sont lisses ou rugueuses, d’un diamètre variant de 2,5 à 5 μm.
C’est l’ensemble de cette structure caractéristique, en forme de pinceau, qui
donne le nom au genre Penicillium.
55
Figure 11: Aspects macroscopique et microscopique de Penicillium spp.
[116]
56
5) SCOPULARIOPSIS [55]
57
Figure 13 : Onyxis à Scopulariopsis brevicaulis.
58
extensives, veloutées, devenant vite poudreuses et granuleuses. Initialement
elles sont blanchâtres, deviennent ensuite beiges à brun-noisette. Le revers est
crème à brunâtre. La température optimale de croissance est comprise entre 25
et 30C°.
brévicaulis [116].
59
6) ACREMONIUM: Acremonium strictum [72, 115]
Ce genre que l’on retrouve également sous le nom de Cephalosporium a été
décrit pour la première fois par Fries en 1809. Il regroupe des champignons
cosmopolites vivant en saprophytes dans le sol, sur des végétaux et sur d’autres
champignons.
6.1.1) Mycétome
60
6.1.2) Autres infections
Onyxis
Acremonium spp. peut donner des onyxis surtout avec l’espèce
Acremonium strictum [24, 74].
Infections oculaires
[59, 77]
Les infections oculaires sont des kératites ou des endophtalmies . La
plupart surviennent après un événement traumatique ou chirurgical ou après un
traitement d’appoint stéroïdien. Les lentilles de contact constituent également
une porte d’entrée.
Infections profondes
61
Les températures optimales de croissance varie de 25C°à 37C°, et la
croissance est restreinte.
62
B) Phaéohyphomycètes [18,78]
Ce sont les ruraux, les éleveurs, les jardiniers, les menuisiers qui sont
particulièrement infectés car le traumatisme par un matériel souillé est plus
fréquent.
63
1) ALTERNARIA [18]
Alternaria spp. sont des saprophytes ou des parasites de plantes très
répandus. Ils sont impliqués dans les phaéohyphomycoses cutanées ou sous-
cutanées.
64
Figure 15: Lésion ulcérocroûteuse de la jambe due à Alternaria spp. [26]
1.1.2) Onyxis
Les colonies sont de croissance rapide sur milieu de Sabouraud entre 25C°
et 30 C°. La croissance est également inhibée à 37C°, ainsi qu’en présence de
cycloheximide. La couleur de la colonie est blanc-gris au départ, devient
65
rapidement foncée (vert foncé à noir) au recto comme au verso. La texture est
duveteuse à laineuse.
66
2) CLADOSPORIUM
Cladosporium spp. sont largement retrouvés dans le sol et sur des
nombreux végétaux. Ils sont souvent isolés de l’air ambiant, et de ce fait sont
des contaminants fréquents de laboratoire [16].
[13, 78, 80, 81,82]
2.1) Manifestations cliniques
67
Pour C. cladosporoides il est incriminé dans des lésions cutanées et sous-
cutanées : kystes phaéohyphomycotiques [84,82].
Cladosporium spp. ont une croissance lente à modérément rapide sur tous
les milieux de culture en mycologie. Ils ne sont pas inhibés par le
cycloheximide. Ils ne poussent généralement qu’à 20 à 25C°, mais certaines
espèces comme C .carrionii et C. bantianium sont thermophiles. Ils ont une
texture veloutée parfois poudreuse. La couleur va du vert olive au brun noir trop
foncé, et le revers est brun noir (figure 18).
Les hyphes septés sont pigmentés. Ils produisent des conidiophores (encore
plus foncés) de longueur variable. Les premières conidies formées à l’extrémité
des conidiophores sont de grande taille, uni ou pluricellulaires ; les suivantes
sont plus petites et unicellulaires. L’ensemble forme des longues chaînes
68
acropètes, ramifiées, réalisant des arbuscules fragiles qui se dissocient lors du
montage. La paroi des conidies, de forme généralement elliptique à cylindrique
est lisse ou finement verruqueuse et présente souvent aux extrémités des
cicatrices de bourgeonnement et de libération (figure 18).
69
3) EXOPHIALA
Exophiala spp. sont des saprophytes du sol et des bois en décomposition.
Certaines espèces sont rencontrées en pathologie humaine. Sont découvert pour
la première fois en 1966 par Carmichael.
70
Figure 19 : Chromomycose cutanée à Exophiala spp. [116]
71
3.1.2) Autres localisations
Exophiala spp est impliqué dans des péritonites, des lésions cérébrales
(abcès cérébral), des infections disséminées, et rarement dans des
onychomycoses [78].
Les colonies sont à croissance lente sur milieu de Sabouraud à 25C°. Les
espèces isolées en pathologie humaine poussent à 37C°et au-delà, donnant alors
des colonies d’aspect levuriforme. Les cultures sont habituellement inhibées par
le cycloheximide. La texture des colonies est en général mucoîde devenant
veloutée. La couleur est brune foncée à noire et le verso est foncé (figure 21).
72
Figure 21: Aspects macroscopique et microscopique d’Exophiala spp. [116,117]
73
4) SCYTALIDIUM : Scytalidium dimidiatum
C’est un parasite de plantes et d’arbres fruitiers, trop fréquent dans les
régions tropicales ou subtropicales et absent dans les régions tempérées [88].
[24, 84, 86, 87, 88, 90,91]
4.1) Manifestations cliniques
74
4.2) Diagnostic mycologique
75
5) AUREOBASIDIUM [13 ,81]
76
sont de couleur rose pâle au départ devenant brune à noire avec l’âge. Le revers
est incolore.
Les hyphes sont septés, hyalins au départ, devenant bruns foncés avec
l’âge. Certains de ces filaments (produisant des arthroconidies et des
chlamycospores) sont plus épais et bien foncés.
77
C) Zygomycètes [94]
La plupart de ces champignons sont cosmopolites, saprophytes du sol, de
l’air et de végétaux en décomposition. Ils peuvent devenir pathogènes dans
certaines circonstances et se manifester par différents tableaux cliniques
1) les Mucorales
78
Mucormycose rhino-cérébrale
79
Mucormycose cutanée
80
1.2.1) Caractères culturaux [16]
Les températures optimales varient entre 20° pour les Mucor et 20°-25°
pour les Rhizopus, à 36° pour Absidia, mais les espèces incriminées dans les
pathologies humaines sont plus thermophiles et présentent des températures de
croissance plus élevées vers 40°C. Les colonies présentent un développement
aérien souvent important en particulier chez Rhizopus et envahissent de manière
quasi-totale les boites de cultures en 5 à 7 jours (figure 25).
81
des sporocystophores et leur groupement éventuel, sur la forme de la columelle
et les caractéristiques de sa surface, mais surtout sur la présence ou non d’une
apophyse et sa taille, la présence ou non de rhizoïdes, et l’abondance des
chlamydospores (figure 25)
Mucor spp.
Absidia spp.
82
4) Traitement d’onychomycoses à moisissures [24]
83
La thérapeutique des onyxis à moisissures n'est actuellement pas codifiée.
Les études des CMI (concentration minimale inhibitrice) permettent de choisir
I'antifongique auquel l'espèce fongique est la plus sensible in vitro, mais sans
garantie de résultat.
84
Plusieurs espèces de moisissures se sont révélées de véritables
opportunistes, entraînant des mycoses superficielles représentées surtout par les
onyxis voire même des infections fongiques profondes.
I. Objectifs
85
II. Matériel et méthodes
Il s’agit d’une étude prospective réalisée sur une durée de trois mois du
29/11/2006 au 01/03/2007, et qui a concerné l’ensemble des prélèvements
mycologiques effectués au Laboratoire de Parasitologie et de Mycologie de
l’Hôpital d’Enfants de Rabat.
Durant cette période d’étude, nous avons inclus tous les patients adressés
par les dermatologues pour suspicion d’une atteinte fongique soit 133 cas. Les
prélèvements ont été effectués sur plusieurs parties du corps : le cuir chevelu, la
peau glabre, ongles, inter orteil. Lors de cette période d’étude, nous n’avons pas
eu de prélèvements profonds.
Examen mycologique
L’examen mycologique est débuté par un examen direct qui se fait après
avoir soigneusement choisi la zone à prélever. L’échantillon prélevé est déposé
entre lame et lamelle dans une goute de potasse à 30%. L’observation
microscopique est effectuée à l’objectif 10 puis 40, et l’examen direct est
considéré positif en cas de présence de spores ou de filaments mycéliens.
86
Identification macroscopique
Vitesse de pousse
87
Identification microscopique
88
III. Résultats
- Première observation :
NB. Toutes les photos ci-jointes (aspect macro et microscopique) ont été
prises par nos soin.
89
A B
B : Verso.
- Deuxième observation :
90
A B
- Troisième observation:
Le troisième cas, c’était une femme de 36 ans ayant consulté pour une
atteinte de l’ongle du gros orteil gauche. L’examen direct est revenu positif
montant des filaments déhiscents avec des chlamydospores. Les cultures au bout
de quinze jours ont montré des colonies noires et mucoîdes. La même
moisissure est revenue sur les cultures suivantes (fig. 26).
91
A B
C D
- Quatrième observations :
92
citron uni ou bicellulaires : les premières sont de grande taille suivies d’autres
plus petites formant une chaîne acropètale, certaines conidies présentent une
cicatrise de bourgeonnement. Il s’agissait de Cladosporium carronii (fig. 27).
A B
93
1.1) La prévalence des champignons incriminées en pathologie
humaine
Sur 133 prélèvements, nous avons isolé 58 souches tous genres confondus.
Elles sont réparties comme suit : 43 dermatophytes soit 74%, 11 levures soit
19% et 4 moisissures soit 7%.
7%
19% dermatophytes
levures
moisissures
74%
94
12,5%
dermathophytes
22,0% levures
moisissures
65,5%
prédominance variable.
95
Tableau XII : Fréquence des moisissures contaminant les cultures.
isolées %
Fusarium spp. 5 6%
Total 83 100%
96
40,00%
30,00% espèces
fréquence
20,00%
10,00%
0,00%
Ac
Al
As
Au
ch
Cl
Cl
Fu
Mu
Pe
Sc
Sc
ter
rys
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liu
ria
llu
rio
ium
o
sid
ori
ium
m
s
lop
ium
psi
ium
um
ho
si
ra
97
Aspergillus flavus
A B
C D
D: Têtes aspergillaires.
98
19 souches de Penicillium spp. ont été identifiées.
A B
C D
99
10 souches de Scytalidium spp. ont été isolées : deux espèces ont été
identifiées :
souches isolées
Scytalidium dimidiatum 9
Scytalidium hyalinium 1
Scytalidium dimidiatum:
A B
100
5 souches de Fusarium spp. ont été identifiées : Deux principales espèces
ont été identifiées :
souches isolées
Fusarium solani 3
Fusarium oxysporum 2
A B
101
4 souches d’Alternaria spp ont été identifiées
A B
C D
102
On a noté également la poussée de quelques moisissures à l’actidione:
- 2 souches d’Aspergillus.spp.
Trichophytpon rubrum 8
Trichophyton mentagrophytes 4
Trichophyton violacium 4
Microsporum canis 1
103
IV. Discussion :
104
poils infectés et celle du pouvoir des moisissures de se développer dans des
conditions humidifiées et enfermées similaires à celles engendrées par les
chaussures serrées et mal aérées. Ainsi, différents travaux ont permis l’isolement
des souches kératinophiles à partir des sols infectés (piscines ; mosquées ;
hammams) [98].
Dans le même sens une étude marocaine menée à Casablanca sur deux
plages largement fréquentées par les estivants avait pour but d’étudier la flore
fongique de leur sable a abouti aux résultats suivants : Sur les 120 échantillons
de sable prélevés, 56 contenaient au moins une espèce fongique, soit une
fréquence d’isolement de 46,6 % ; et au total, 70 souches de champignons ont
été isolées des deux plages étudiées réparties de la façon suivante : les
dermatophytes (5 souches), les levures (19 souches), Aspergillus spp. (38
souches), Penicillium spp.(13 souches), Cladosporium spp. (2 souches) et
Scedosporium spp. (2 souches). Il est important de signaler que Le sable des
plages pourrait être aussi à l’origine des mycoses superficielles notamment au
[98]
retour des vacances d’été . En outre, Esterre et Agis rapportent que la
contamination à partir du sable des plages lors des vacances estivales est
fréquente engendrant souvent des mycoses superficielles au retour des vacances
[98]
.
105
prévalence était de 9% [99] et au Brésil, elle était de 4.5% [101]. Nous remarquons,
que les résultats différent d’une étude à l’autre, un constat qui est également fait
lors des études effectuées à l’échelle européenne où les valeurs mentionnées
[101]
varient entre 1.6% et 6% . Par ailleurs d’autres études ont estimé que les
taux d’onychomycose à moisissures sont de 2% à 12% de l’ensemble des
onychomycoses toutes étiologies fongiques confondues [101,102].
Les moisissures que nous avons isolées lors de cette étude prospective sont
Fusarium spp.; Cladosporium spp. ; Aspergillus spp. et Exophiala spp. avec
une prévalence de 3.12% pour chaque espèce.
106
Il importe de souligner que le genre Aspergillus est caractérisé par un net
[27]
pouvoir de colonisation de la kératine et est fréquemment isolé au niveau de
[27]
l’ongle . Agoumi, a mentionné des cas d’onychomycoses à Aspergillus avec
[97],
un pourcentage de 12% de l’ensemble des onychomycoses à moisissures
Une étude turque a rapporté un pourcentage de 30.3% d’onychomycose à
Aspergillus spp. [99]
107
L’examen direct était positif et Exophiala jeanselmei a été isolé sur des cultures
[109]
répétées . Lors de ce travail prospectif que nous avons mis au point au
laboratoire, nous avons eu la chance de tomber sur ce rare champignon qui reste
très particulier. Il s’agit d’un champignon filamenteux et dématié mais qui passe
obligatoirement par une phase levure de couleur noirâtre très attirante. Pour
l’étude de l’espèce responsable nous avons du le repiquer sur des milieux
spéciaux (milieu Malt à 2% et milieu PDA) pour le faire passer au stade
filamenteux. Le stade levure apparaît en 5 à 8 jours, caractérisé par la pousse
des colonies rappelant celles de Candida mais de couleur noire alors que le stade
filamenteux se fait en 3 semaines, les colonies qui étaient molles et brillantes se
transforment en colonies mates, poudreuses et noirâtres. L’identification de
l’espèce se fait au stade filamenteux. Exophiala jeanselmei a été isolé sur tous
les tubes (sauf sur le milieu additionné de cyclohéximide) et sur des cultures
répétées. Rappelons aussi que notre patiente était immunocompétente.
Concernant les champignons que nous avons isolés et que nous avons
considéré comme étant des contaminants de cultures (examen direct négatif et
cultures faites de moisissures sans champignon potentiellement pathogène,
dermatophytes et/ou levures ou examen direct positif avec en cultures des
108
champignons potentiellement pathogènes associés à des moisissures ou examen
direct positif avec absence de champignons potentiellement pathogènes et
présence de moisissures en souches non pures), Aspergillus spp. était le
contaminant qui surgissait le plus souvent suivi de loin de Penicillium spp.,
Cladosporium spp. et Scytalidium spp. Cette fréquence de contamination des
cultures est due à la présence des spores de ces moisissures en quantité
importante dans l’environnement et notamment dans l’air ambiant et donc
facilement véhiculées. Les différentes enquêtes aéromycologiques révèlent que
les spores aspergillaires se situent au 4eme rang des spores fongiques de l’air
(après les spores d’Alternaria, de Cladosporium et de Pénicillium). Ces spores
contaminent les milieux de cultures sauf ceux additionnés d’actidione et aussi,
elles sont facilement inhalées. La taille des spores et leur thermotolérance
favorisent à la fois la contamination et la propagation des pathologies
[14]
respiratoires à moisissures infectieuses ou allergiques . La contamination de
l’air est variable selon que l’on se trouve à l’intérieur ou à l’extérieur d’un
bâtiment, selon le climat, les saisons, l’environnement et les mouvements d’air.
En effet, la concentration moyenne atmosphérique peut augmenter brusquement
du fait des turbulences d’air occasionnées par des travaux de construction. En
Belgique une étude menée sur les moisissures atmosphériques a rapporté les
résultats suivants : le genre Aspergillus (22.5%) avec une prédominance
d’Aspergillus niger (35%), les mycéliums stériles (20%), le genre Curvularia
(9.3%) avec une prédominance de Curvularia lunata, le genre Penicillium
(8.8%), Fusarium spp. (7%) alors que pour le genre Alternaria, il n’a été décelé
qu’en quantité très faible sachant que ce dernier reste parmi les moisissures
[114]
atmosphériques les plus isolées . En revanche, une étude française réalisée
entre 1999 et 2005 ayant pour but la surveillance des taux de moisissures dans
109
l’air atmosphériques n’a retenu qu’Alternaria spp. et Cladosporium spp. comme
champignons atmosphériques, avec toutefois une concentration en
Cladosporium dix fois plus élevée par rapport à celle d’Alternaria [113].
110
spp. Ces données montrent que pour tester la sensibilité d’une souche à
l’actidione, le recours sur des cultures en Sabouraud liquide additionné de 0.9%
d’actidione reste de mise. Cette modalité de culture en phase liquide demeure la
technique de référence.
111
Conclusion
112