Beruflich Dokumente
Kultur Dokumente
pour la Méditerranée ?
Bernard FONTAINE
bernard.fontaine@lp3.univ-mrs.fr
Mars 2010
Introduction
Le processus de Barcelone, qui rassemble les pays de l’Union Européenne et les pays
riverains de la Méditerranée depuis 1995 (43 Etats Membres) a été relancé en juillet 2008 par
la création de l’Union Pour la Méditerranée (UPM). Si ce partenariat a bien permis de
finaliser des accords d’association avec la plupart des partenaires méditerranéens, il n’est pas
encore parvenu, malgré son ambition politique, à créer un espace de paix et de stabilité sur les
deux rives de la méditerranée. Plusieurs conférences se sont tenues et plusieurs rapports,
articles et ouvrages ont été publiés sur ce thème récemment. On citera, sans être exhaustif :
Après une présentation de la situation actuelle de l’Union de la Méditerranée, une revue des
applications de l’énergie solaire est présentée, puis l’intérêt de l’énergie solaire pour le futur
de l’Union de la Méditerranée est exposé.
- Le volet économique : Ce processus vise, à travers les accords d’association entre les
partenaires, l’instauration progressive d’une zone de libre échange d’ici 2010.
- la dépollution de la Méditerranée
- La protection Civile
Les habitants de la planète Terre sont actuellement confrontés à deux problèmes maintenant
largement reconnus à travers le monde:
• la raréfaction des ressources primaires d’énergie d’origine fossile (pétrole, gaz, uranium),
• le réchauffement de la planète par effet de serre.
La réponse à ces deux problèmes est un véritable défi qui nécessite d’agir en parallèle sur le
développement des sources d’énergie renouvelables : photo-thermique, photovoltaïque,
photo-thermodynamique, éolien, hydraulique, géothermie, biomasse - énergie, etc., sur la
réduction de la production de CO2 et des autres gaz à effet de serre, et, enfin, sur le contrôle
de notre consommation énergétique (économies d’énergie, isolement thermique des
bâtiments,…).
Des efforts très importants sont entrepris dans le monde, principalement aux USA, au Japon,
en Australie, en Chine et en Europe pour relever ce défi (6), (7), (8), (9), En Provence de
nombreux laboratoires sont engagés dans des recherches sur les sources d’énergie
renouvelables et des centrales photovoltaïques commencent a être réalisées (10). Enfin, le
Conseil Régional de la Région Provence – Alpes - Côte d’Azur prépare actuellement un
schéma régional « Climat-Air-Energie » (11)(12),
Le soleil est une source quasiment inépuisable d’énergie qui envoie à la surface de la terre un
rayonnement qui représente chaque année environ 8400 fois la consommation énergétique de
l’humanité. Cela correspond à une puissance instantanée reçue de 1 kilowatt crête par mètre
carré (kWc/m2) répartie sur tout le spectre, de l’ultraviolet à l’infrarouge. Les déserts de notre
planète reçoivent en 6 heures plus d’énergie du soleil que n’en consomme l’humanité en une
année. La puissance moyenne annuelle reçue est de 200 à 300 w/m2 en France. La France
reçoit chaque année du soleil l’équivalent de 200 fois sa consommation annuelle en énergie.
2
La Région Provence-Alpes – Côte d’azur reçoit du soleil une énergie de 1850 kWh/m /année,
2
ce qui est à comparer avec 1100 kWh/m /année pour le nord de la France et avec 2400
kWh/m2/année pour le Sahara.
Le principe d’une cellule photovoltaïque est de transformer des photons absorbés par un
semi-conducteur en porteurs de charges électriques (électrons et trous). Cette création de
charges va entraîner la création d’une différence de potentiel aux bornes d’électrodes et d’un
courant électrique dans un circuit connecté aux électrodes
Réduire les coûts et augmenter les performances, tel est donc le cahier des charges pour
rendre le solaire photovoltaïque compétitif. Des progrès très récents dans la réalisation de
cellules photovoltaïques en couches minces devraient réduire très sensiblement le coûts de
production, tandis que l’avènement de cellules dites de 3eme génération associant 3 semi-
conducteurs de type différent afin de convertir en électricité la plus grande partie du spectre
solaire (cellules tri-jonction et concentration avec système de poursuite pour les miroirs)
permet d’accroitre très fortement le rendement des cellules photovoltaïques. Un rendement en
laboratoire supérieur a 40 % a été atteint en Californie et en Allemagne avec cette technologie
en 2009 mais, contrairement aux cellules planes sans concentration, du type silicium, les
cellules tri-jonction à concentration ne fonctionnement de façon optimale qu’avec un
rayonnement direct important (par opposition au rayonnement diffusé par les nuages). On ne
trouve, bien sur, ces conditions que dans les zones de fort ensoleillement.
L’éolien est devenu en 2008 la première filière électrique installée en Europe et aux Etats-
Unis. Les 100 GW installés dans le monde ont été dépassés début 2008. En Europe le
Danemark, l’Allemagne et l’Espagne en sont les leaders, principalement dans l’éolien
offshore pour le Danemark et l’Allemagne. Il existe de grands projets au Danemark: champ de
200 éoliennes offshore de 3 MW soit, en tout, un demi-réacteur nucléaire.
A longue échéance, les sources d’énergie fossiles seront devenues trop précieuses pour être
utilisées pour se déplacer, créer de la chaleur ou de l’électricité ou, même seront en voie
d’épuisement.
L’Europe a une de forte densité de population, un produit intérieur brut (PIB) élevé et une
grande maitrise des domaines technologiques liés à l’énergie, mais peu de ressources
énergétiques hormis l’énergie nucléaire qui pose de nombreux problèmes, un relativement
faible ensoleillement et peu de surfaces disponibles. La conséquence en est que l’Europe, qui
dépendra très probablement à l’avenir principalement d’un mix d’énergie nucléaire, d’énergie
solaire – et d’énergie éolienne onshore et surtout offshore, ne pourra très probablement pas
assurer son autosuffisance en matière d’énergie.
De leur coté les pays du sud de la méditerranée, qui ont généralement un faible PIB, sont
favorisées par leur ensoleillement élevé, leurs vastes étendues ventées et leurs grands espaces
peu peuplés. Pour certains d’entre eux –essentiellement le Maghreb et la Libye – ils sont,
actuellement, favorisés par leurs ressources en énergies fossiles. Ces pays de l’Union pour la
Méditerranée vont voir dans les décennies à venir ces ressources – gaz et pétrole - se réduire
et leurs problèmes d’accroissement de population et de manque d’eau devenir cruciaux.
Heureusement, le Sahara est une des régions du monde les plus appropriées pour la
production d’électricité à partir du soleil avec 0,3% de la surface saharienne suffisant à
alimenter en électricité l’Union européenne, l’Afrique du Nord et le Moyen Orient. De plus
les vents réguliers qui soufflent sur la côte atlantique du Maroc favorisent fortement la
production éolienne d’électricité.
Il est a noter qu’Israël, mettant à profit son ensoleillement, a développé plusieurs applications
en matière d’énergie solaire, a acquit un grand savoir faire dans ce domaine et que deux
centrales solaires thermodynamiques de 500 MW, du même type que celle d’Ashlim, sont en
projet dans le désert de Néguev.
La fig. 1 représente l’ensoleillement annuel moyen en Afrique. La fig. 2 montre les zones les
plus favorables dans le Monde pour l’utilisation du solaire thermodynamique et du solaire
photovoltaïque utilisant des cellules tri-jonction à concentration. La fig. 3 représente une
cartographie des vitesses des vents en Afrique tandis que la fig. 4 indique la circulation des
Alizés sur les côtes du Maroc.
Fig. 5 Projets de production d’énergie renouvelable prévus pour 2010 dans le cadre de
l’union pour la Méditerranée (10 GW)(source: heloim)
Fig. 6 Projet « DESERTEC » de réseau d’alimentation électrique de l’Europe du nord par des
sources d’énergies renouvelables localisées principalement en Afrique du nord.
Source: Desertec
Il est à noter que, le 2 novembre 2009, les autorités marocaines ont annoncé le lancement, en
association avec les USA, d’un projet de construction de centrales solaires
thermodynamiques d’une puissance totale de 2 GW mobilisant 10 000 hectares répartis sur 5
sites dans le sud et le nord-est du Maroc. Enfin, le projet Saharawind d’une société de
développement éolien consiste à exploiter les potentialités éoliennes des 2000 km de côtes
africaines bordées par l’atlantique depuis le Maroc jusqu’au Sénégal. Une production annuelle
dépassant les 4500 heures pourrait être obtenue, ce qui représente un record en matière de
productivité éolienne.
L’espace européen est le niveau pertinent pour de grandes opérations structurantes nécessitant
des financements très importants (dizaines à centaines de milliards d’euros). Cependant, le
niveau régional (politique de proximité) que constitue l’Arc Latin est le périmètre pertinent
d’intervention pour accroitre la coopération euro-méditerranéenne sur différents thèmes de
moins grande incidence financière. Cela est vrai dans des domaines aussi différents que
l’économie, le social, l’énergie et l’éducation. En ce qui concerne l’énergie solaire, le
développement de petites installations photovoltaïques et leur couplage avec les besoins
d’habitats isolés ou la gestion de l’eau sont typiques d’un développement régional de
l’énergie. On peut citer, comme exemple de l’intérêt de l’Arc latin, trois projets en cours ou
achevés sous l’égide du programme MEDA (16), instrument financier de l’UE assurant la
mise en œuvre du partenariat euro-méditerranéen (PEM) :
• Le projet d’Intégration du Marché de l’Energie euro-méditerranéenne (MED-
EMIP) : coopération dans le domaine de l’énergie (Observatoire méditerranéen de
l’énergie)
• Le projet de régulateurs méditerranéens pour l’électricité et le gaz (MEDREG) :
développement d’un réseau de l’énergie stabilisé, harmonisé et régulé dans marché
euro- méditerranéen de l’énergie. MEDREG met a profit la plateforme euro-
méditerranéenne de l’énergie de Rome (REMEP)
• Le projet de développement d’un marché intégré de l’énergie : harmonisation du
cadre juridique et réglementaire de trois pays du Maghreb (Algérie, Maroc et
Tunisie) en lien avec les normes européennes.
Les pays concernés du sud de la méditerranée sont : Algérie, Chypre, Égypte, Israël,
Jordanie, Liban, Malte, Maroc, Syrie, Territoires palestiniens, Tunisie et Turquie.
Le programme MEDA a permis des progrès significatifs dans les relations techniques et
économiques entre les pays du nord et du sud de la méditerranée. Il est très souhaitable que
les relations euro-méditerranéennes encouragées par ces projets soient renforcées dans le
futur.
Conclusion
Afin de réaliser ses objectifs, le plan solaire méditerranéen doit être accompagné de certaines
mesures. Il s’agit, d’abord, de la mise en place de cadres législatifs, réglementaires et
institutionnels adaptés au développement de projets durables, en suite, de la promotion de la
coopération technologique, y compris par la création de pôles et de réseaux de compétitivité
régionaux alliant acteurs industriels et institutions de recherche et de développement , enfin,
de nouvelles dispositions permettant la mobilisation de contributions suffisantes des
partenaires pour le financement de ses projets (Le financement nécessaire est estimé à 200
milliards d’euros pour les 5 ans a venir).
Références
(2) Eberhard Rhein, Vers un partenariat euro méditerranéen de l’énergie solaire, pp 48-
50, Revue Défense, N° 142, novembre-décembre 2009
(3) Jean Bombin, L’Arc latin en miroir de l’Union pour la Méditerranée, Les Presses du
Midi Ed., septembre 2008,
(6) Alexandre Y. Fong, Solar Energy : A Global Perspective, Opics & Photonics News,
juin 2009, http://www.osa-opn.org