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Vous rêvez de passer votre permis de conduire et voulez savoir combien cela va vous coûter ? Surtout,
éviter d’accorder foi aux tarifs qu’affichent les auto-écoles. Cela, c’est juste de la réclame pour attirer la
clientèle. Un piège à mouches en quelque sorte. L’examen du permis de conduire coûte plus cher qu’on le
croit. Tout autour du précieux sésame, s’est développé un juteux business qui nourrit son homme.

Il faut énormément graisser la patte pour entrer en possession de son permis de conduire. Tout commence
à l’auto-école où, en plus des frais d’inscription qui sont fonction de la catégorie du permis, le moniteur vous
demandera de prévoir 10 000 F CFA à remettre à un inspecteur de la direction générale des transports
terrestres et de la circulation (DGTTC), le jour de l’examen du code à la tour C, au Plateau. Que vous
connaissez les panneaux de signalisation par cœur ou pas, c’est la règle. Au risque de se voir recalé. 

Ensuite, il vous faudra encore prévoir 10 000 F CFA pour l’examen de conduite. Si vous satisfaites à cette
exigence, soyez assuré que vous n’aurez même pas besoin de savoir tenir le volant pour être déclaré apte
à la conduite. Pour entrer en possession de votre permis de conduire, il vous faudra vous rendre à la
Starten pour l’enrôlement physique et la visite médicale. 

Selon le décret N° 2007-679 du 28 décembre 2007 portant concession sur le permis de conduire, cette
phase revient à 26.500 F CFA aux nouveaux candidats. Le renouvellement du permis est fixé à 15.824 F
CFA et le duplicata à 12.824 F CFA. Mais avec le monde qu’il y a, et si vous n’y connaissez personne, il
vous faudra débourser entre 2000 et 5000 F CFA en plus. Des démarcheurs se tiennent sur place pour
vous faciliter la tâche.

Le constat sur le terrain 


 
Après avoir obtenu toutes les informations, ce 27 mai, nous décidons de faire notre propre expérience de
ce qui se raconte. Notre objectif est surtout de comprendre pourquoi une procédure en apparence si simple
vire parfois au cauchemar. D’abord dans l’auto-école à Yopougon où nous nous présentons, la dame qui
nous reçoit nous informe que suivre les cours n’est pas obligatoire.

L’essentiel, c’est que nous payions et allions nous faire enrôler. Elle se dit prête à nous appeler pour nous
délivrer notre permis lorsqu’il sera prêt. D. N, un autre moniteur auprès de qui nous cherchons à savoir si
partout ailleurs c’est ainsi que ça marche, explique, « C’est vrai que beaucoup d’auto-écoles ne respectent
pas les règles. Et cela se situe au niveau des cours. Normalement, le candidat au permis doit suivre 18
cours de code et 18 cours de conduite. Au terme de chaque formation, une évaluation est faite avant qu’il
ne passe devant un inspecteur de la direction générale des transports terrestres et de la circulation pour les
examens du code et de la conduite ». 
 
Un candidat rencontré sur les lieux, en attente de son permis de conduire, nous livre une version qui
tranche avec celle du moniteur. 
« Moi, j’ai fait une semaine de cours et pour mon examen de code et de conduite, il m’a demandé de payer
15000 F CFA pour voir mon cas avec l’inspecteur.» 

Cap sur la Starten


 
À la Starten à Angré, dans la commune de Cocody, où nous nous rendons ensuite, les langues se délient.
Les candidats, sans exception, dénoncent la fraude. « Pendant que vous êtes dans le rang pour payer et
vous faire enrôler, certains font venir des dossiers de leurs protégés et du coup, vous êtes obligés
d’attendre des heures dans le rang. D’autres déboursent de l’argent, 2000 à 3000 F CFA pour être vite
reçus, hormis les frais à payer. 

C’est une véritable mafia », clame avec beaucoup de colère Didier T. En liaison avec les agents chargés
d’effectuer les prises de sang et les examens ophtalmologiques, des démarcheurs approchent les
personnes intéressées qui n’ont pas de temps à perdre. Au vu du nombre de la foule présente ce jour-là,
l’on imagine que c’est une belle petite somme qui est ainsi engrangée. Un pactole qui est ensuite reparti
entre les acteurs, selon un démarcheur qui témoigne sous le sceau de l’anonymat. Combien gagnent-ils par
jour ? Notre interlocuteur, qui a préféré garder le silence, nous a répondu qu’il vit de ce « business ». 

« Avec 150.000 F CFA cash, le permis de conduire s’obtient en moins de dix jours. »
 
Comme si nous n’étions pas au bout de nos surprises, la rencontre avec un certain Touré B. achèvera de
nous édifier. L’homme qui ne possède aucune auto-école et ne travaille dans aucune des structures
intervenant dans le processus, nous confie avoir des hommes dans les structures précitées. Il prétend qu’il
peut nous aider à obtenir le permis en moins de dix jours. 
 
« Je suis dans le milieu depuis un certain temps. Si cela vous intéresse vraiment, avec 150.000 F CFA
cash, je vous obtiens le permis de conduire dans un délai de dix jours.» 
Lorsque nous essayons d’en savoir un peu plus sur cette offre, il se mure dans le silence et se contente de
nous demander, « Est-ce que ça vous intéresse vraiment ? » 
 
Julien Djédjé 
 

Guillaume Koko, Président de l’Union nationale des Autos Ecoles de Côte d’Ivoire
(UNAECI) a animé ce mardi 28 juin 2016 une conférence de presse à la Maison de la
Presse d’Abidjan (MPA) au Plateau pour lever l’équivoque sur un certain nombre de point
relatif au métier de moniteur, de fondateur d’Auto-Ecole, de la sanction contre certains de
leur camarades et d’innovation annoncée dans ce secteur.
Le Président de l’UNAECI, Guillaume Koko, face aux auto-écoles boutiques, sources de
nombreux accidents de la circulation, a tenu à faire des précisions sur le vrai moniteur d’auto-
école et comment devenir propriétaire ou fondateur d’une auto-école. « Pour être moniteur
d’auto-école, il faut avoir au minimum 21 ans. Avoir le BEPC, avoir un permis de conduire, savoir
conduire et avoir au moins deux ans d’ancienneté », a indiqué de prime abord Guillaume Koko.
Après, celui qui aspire être moniteur doit déposer son dossier à l’OSER pour un examen. Après
l’admission à cet examen, il doit recevoir une formation qui lui donnera sa carte de moniteur
d’auto-école. « Le moniteur est tenu d’exercer dans une auto-école pendant 4 ans avant d’ouvrir
sa propre auto-école », a précisé le président de l’UNAECI. Qui indiquera qu’il faut être un
moniteur certifié pour gérer une auto-école. Et ce moniteur certifié qui aspire avoir sa propre
maison d’Auto-école doit bénéficier d’un agrément après que l’autorité compétente a statué sur
son dossier. Une fois l’étape de l’agrément acquise, ce dernier à 6 mois pour s’installer à son
propre compte en tant que fondateur d’auto-école.
Le conférencier est revenu sur le séminaire organisé par l’UNAECI en juillet 2015 pour donner un
coup de balai aux textes régissant ce secteur. Il a laissé entendre que dans les résolutions
transmises au Ministère de tutelle, figure le nouveau profil du moniteur. Celui-ci doit désormais
avoir le niveau minimum de terminal au lieu de 3ème. Aussi, figure dans ces résolutions, la question
des bons de permis de conduire qu’ils ont déploré. Parlant du chapitre de la suspension de de
certains de leurs camarades, le Président de l’UNAECI a dit que ces derniers ont écopé d’une
suspension de 3 mois parce qu’ils se sont comportés en récidivistes après 1 mois de suspension.
Ils n’ont pas voulu respecter les recommandations de l’autorité. A savoir que l’émission de ces
bons devait répondre à des critères. Que sont de façon pêle-mêle : avoir la preuve que ces bons
sont bel et bien subventionnés, le nombre de bons produits, le délai de validé etc. Ce sont au
total 34 auto-écoles qui sont suspendues pour 3 mois. « Ces auto-écoles qui ont été suspendus
ont défié l’autorité de l’Etat », a-t-il expliqué. 
Il est, par ailleurs, revenu sur la nécessité d’élaborer un plan national de formation pour les
permis de conduire. Car a indiqué le conférencier, l’émergence passe également par là. A en
croire le Président de l’UNAECI, le transport fait 17% du PIB et donc le permis de conduire
demeure un objet très important surtout pour le recrutement dans les entreprises. « Les
accidents coûtent très chers », a-t-il déploré. C’est pourquoi, selon Guillaume Koko, il faut quitter
désormais l’étape d’auto-école simple pour devenir une Toute petite entreprise (TPE). Parlant
également des innovations à apporter à ce secteur, il a fait savoir que désormais, pour faire un
permis de conduire en Côte d’Ivoire, l’inscription se fait en ligne et la formation pour le code est
de 15 jours et celle pour la conduite est 10 jours. Soit 25 jours pour disposer de son Permis de
conduire. Pour le conférencier, il s’agit de quitter les pratiques qui n’honorent pas cette
corporation.
« Il y a des auto-écoles qui depuis leur existence n’ont pas de compte commercial », a-t-il décrié.
Et pourtant, a tenu à souligné Guillaume Koko, après le séminaire de Yamoussoukro, des
partenaires (les banques, les maisons d’assurances, des concessionnaires de véhicules…) sont
prêts à les accompagner. C’est pourquoi, il a évoqué la question du Plan national de formation. «
Pour nous encourager, le Ministère des Transports a décidé de nous offrir 150 ordinateurs. Nous
sommes dans la vision du Ministère », a expliqué le Président de l’UNAECI. Il s’agit a-t-il souligné
de faire en sorte qu’il ait des auto-écoles modernes et modèles, même s’il a avoué devant la
presse que l’indiscipline et l’impunité pour la mauvaise conduite ont atteint leur paroxysme.
Personne, a-t-il reconnu ne fait exception à la règle. Il faut noter que selon le conférencier, la
Côte d’Ivoire compte entre 500 et 600 auto-école disséminées sur le territoire national.
Benoît Kadjo  

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