Sie sind auf Seite 1von 53

Série

Graphique

Connaître
et pratiquer
le design
graphique
au collège
SÉRIE Afin d’accompagner
les nouvelles générations dans
GRAPHIQUE la compréhension du monde
de l’image dans lequel elles
— évoluent, le kit pédagogique
CONNAÎTRE Série Graphique – connaître
et pratiquer le design
ET PRATIQUER graphique au collège propose

LE DESIGN aux professeurs de collège


de sensibiliser leurs élèves aux
GRAPHIQUE créations de design graphique.
Le kit est coédité par le réseau
AU COLLÈGE Canopé et le Centre national
— des arts plastiques, qui,
dans le cadre de ses missions
— de soutien et de diffusion
de l’art contemporain,
TYPOGRAPHIE est très attentif aux questions
COULEUR liées au design graphique.
C’est à l’occasion de
VISUALISATION la manifestation « Graphisme
en France 2014 » que ce kit
DE DONNÉES a été imaginé par le CNAP
IMAGE avec l’idée de mettre
à la disposition des professeurs,
MISE EN PAGE pour leurs élèves, un ensemble
d’outils et d’informations
introduisant au design
graphique et à ses applications,
à la fois dans le cadre scolaire
et dans celui du quotidien
de tous.

2
Souvent confrontés à des choix avec leurs élèves ; d’autre part,
graphiques lors de la mise cinq affiches thématiques,
en page de leurs travaux destinées à être présentées
scolaires, du choix d’un caractère, dans les classes –, ce kit
d’une image ou d’une couleur, pédagogique invite les élèves
les élèves approchent le design à découvrir la typographie,
graphique sans en avoir la couleur, l’image,
conscience. la visualisation de données
Cet outil pédagogique et la mise en page.
a pour objectif de transmettre La conception du kit a été
aux collégiens des informations confiée à Fanette Mellier,
et des connaissances sur qui a imaginé un objet
la mise en page, la typographie graphique pour lequel les choix
ou les illustrations. Il est, par d’impression et de papiers font
extension, une sensibilisation partie intégrante du projet.
à ces techniques, qui, bien Nous souhaitons que ce kit
qu’omniprésentes dans notre pédagogique, édité
environnement visuel, sont à 7 500 exemplaires et diffusé
souvent trop peu identifiées gratuitement, puisse, sinon
et considérées. faire naître des vocations, tout
Sous la conduite du CNAP au moins permettre au plus
et avec la collaboration grand nombre d’élèves
du réseau Canopé, pédagogues, de porter un regard plus aiguisé
graphistes, enseignants sur les outils dont ils disposent
et professionnels se sont réunis et les inciter à mieux décrypter
pour élaborer cet outil inédit. le sens des nombreuses
Conçu en deux volets – images et publications
d’une part, une brochure qui les entourent.
à l’usage des enseignants,
qui y trouveront des ressources Yves Robert
historiques et pédagogiques Directeur du Centre national
pour mener à bien le travail des arts plastiques

3
A

E
B

A · Annonce presse parue dans La France graphique,


no 107, novembre 1955, Roger Excoffon.

B · Initiale « U » (Viginti et duas). Bible, Johannes Gutenberg,


Mayence, 1455.

C · Identité graphique d’IBM Fair, 1964-1965, Paul Rand.

D · Typographe de l’Imprimerie nationale en train de composer


un texte au plomb.

E · Graphisme pour l’enseigne de sortie pour le métro parisien,


vers 1901, Hector Guimard.

F · Graffiti en lettres gothiques sur l’Avenida Paulista,


São Paulo, Brésil, 2014.
C

4
Typographie Times New Roman, Arial, Helvetica, Garamond...
Il y a encore une vingtaine d’années, le choix
d’un caractère typographique était affaire
de professionnels. Depuis l’arrivée des ordinateurs
La typo-graphie, c’est au bureau, à l’école, à la maison, chacun s’est
familiarisé avec ces noms et a appris peu à peu
littéralement l’art d’écrire à choisir une police dans son logiciel de traitement
de texte, intuitivement ou par imitation. Ainsi,
avec des types. le profane est-il entré dans le monde jusqu’alors
Que disons-nous lorsque si fermé de la typographie. Être sensibilisé
à ces questions permet d’appréhender les enjeux
nous parlons d’un sale type, de la mise en forme d’un texte et de maîtriser
son expression écrite. Au-delà, connaître l’histoire
d’un cas typique ? des signes, celle des techniques d’impression
Nous exprimons une référence et du long cheminement qui a mené l’homme
à l’écran, permet de penser les révolutions
à un modèle préétabli. en cours. Peu de générations ont la chance
La typographie est donc l’art de vivre des mues si profondes, mettant en jeu
notre rapport au savoir. Pour en être les témoins
d’écrire à l’aide de modèles attentifs, il faut en saisir les fondements
et les racines.
préfabriqués, qu’ils soient
matériels ou numériques. Écrire
On ne peut pas parler de l’histoire de la lettre
Distincte en cela de l’écriture imprimée sans la resituer dans le contexte
plus général de celle de l’écriture.
manuscrite, dans laquelle Les plus anciennes traces d’écriture nous viennent
une même lettre est la trace de Mésopotamie et remontent à 3 500 ans avant
Jésus-Christ. Au fil du développement des relations
chaque fois différente du geste politiques et commerciales, on assiste à une
de la main, la typographie phonétisation progressive des systèmes d’écriture
et notamment à l’apparition de l’alphabet en Phénicie,
propose au rédacteur comme vers –1200. De proche en proche, l’écriture
se propage en Grèce, puis dans l’Empire romain.
au lecteur une profusion L’Europe du Moyen Âge voit se développer
de caractères, familiers un vaste réseau d’ateliers de copie dans
des monastères, appelés scriptorium. Les livres
ou étonnants, anciens (ou codex) sont écrits sur du parchemin. Ils sont
des objets précieux, souvent sacrés, fort coûteux
ou nouveaux. à produire. En posséder devient un signe
de richesse et de piété auquel, peu à peu,
des particuliers, nobles ou bourgeois, prétendent.
Parallèlement, on cherche à reproduire
des images, le plus souvent pour l’édification
des croyants, parfois accompagnées de courts
textes. La technique de la gravure sur bois
se développe ainsi à partir du XIVe siècle. Dès
lors, tout est prêt pour que naisse l’imprimerie.

Une idée industrielle


Johannes Gutenberg naît à Mayence vers 1400,
dans une famille de notables. Il est lettré
et a été formé au travail de l’orfèvrerie.

5
Attentif à la demande de livres dans ce riche sans empattements se banalise : ce sont les Linéales.
carrefour de l’Europe, il consacrera plus de vingt À la fin du XXe siècle, le numérique, avec la PAO,
ans à la recherche des moyens de produire plus vite vient tout d’abord révolutionner les étapes
des livres de qualité égale à ceux laborieusement de conception prépresse et interroge aujourd’hui
copiés à la main. Son idée est de se servir directement le recours à l’imprimé. Le caractère
de caractères mobiles qui seront réutilisables s’affiche à l’écran, sa matrice est un ensemble
image B

après impression pour composer d’autres textes. de vecteurs ; on parle de caractères vectoriels.
Certains s’y sont déjà essayés : les Chinois et
un certain Coster, en Hollande, un siècle plus tôt. Mais que font les polices ?
Mais Gutenberg, lui, connaît parfaitement Il existe aujourd’hui des centaines de milliers
les métaux. La gravure de poinçons en acier, de polices de caractères disponibles sous forme
inaltérable, permet de fabriquer des caractères numérique. Comment s’y repérer ? Comment
qui, une fois usés, pourront être refondus choisir ? Quel que soit le design, un A reste un A
et réutilisés. Il met au point un alliage et un ensemble de lettres composent le même mot.

image C
à base de plomb suffisamment dur pour résister Pourtant, sa forme nous parle subjectivement.
à la pression et assez souple pour ne pas abîmer Sa connotation varie. Pour le comprendre, on peut
la presse. Il perfectionne cette dernière et fabrique user de nombreuses comparaisons.
une encre grasse qui accroche sur le métal. Financé
à partir de 1450 par le banquier Fust, il parvient Métaphore de la chaussure
finalement à produire environ 200 exemplaires Difficile de courir le 100 mètres en talons-aiguilles ?
d’une Bible composée en lettres gothiques. Ou d’aller en boîte de nuit en chaussures de ski ?
La recherche a coûté si cher que les ventes Il n’est pas là seulement question de style
ne couvrent pas l’investissement. À la suite d’un mais bien d’usage. De même, il convient d’adapter
procès, Gutenberg est dépossédé de son invention. le choix d’un caractère au texte qu’il doit composer
et à son contexte de lecture. Cherche-t-on à être
Histoire de familles vu de loin (signalétique) ?, à être lisible en petit ?,
Le mouvement est lancé. En cinquante ans, des à attirer l’attention (affiche) ?, à faire ressortir
ateliers d’imprimeurs ouvrent dans toute l’Europe. la structure du texte (titres) ?, ou à permettre
Chacun perfectionne les techniques et propose une lecture longue et sans accroc (roman) ?
de nouveaux caractères, plus élégants, plus finement Cet aspect constitue la part la plus objective
gravés. Les familles de la classification typographique du choix typographique. Le choix du caractère
élaborée par Maximilien Vox permettent ne détermine pas à lui seul la façon dont
de retracer l’évolution historique des caractères. un lecteur rencontre un texte. Sa « couleur »
Les Humanes s’inspirent des caractères gravés typographique est conditionnée par la mise
au XVIe siècle et gardent encore une forte influence en forme : corps, interlignage, longueur des lignes,
de l’écriture manuscrite. L’axe est très penché, mode de justification.
image D

le contraste plein/délié peu marqué. Les Garaldes


puis les Réales (Garamond, Caslon, Baskerville) Métaphore de l’acteur
s’affinent et s’affranchissent peu à peu du souvenir Le choix d’un caractère peut s’apparenter
de la lettre tracée. Les empattements sont de plus au casting d’un film. Il y a des monstres sacrés
en plus précis, le contraste plein/délié augmente, et des stars d’un jour, des comiques,
jusqu’aux Didones (Didot, Bodoni), où déliés des intellectuels, des avant-gardistes
et empattements sont si fins qu’ils ne forment plus et des contre-emplois. Comme les acteurs,
qu’un trait. Les développements de l’industrie, certaines typographies sont conditionnées par
des journaux, de la publicité, des romans populaires, leur physique à des emplois spécifiques :
au XIXe siècle, sortent le livre de son élitisme. un caractère très massif semblera plus autoritaire
La forme des lettres est renforcée pour résister qu’un caractère aux courbes délicates. Certains
à de plus longs tirages. On appelle Mécanes sont de parfaits caméléons. Les plus grands
ces caractères aux lourds empattements peuvent tout jouer en conservant le même phrasé,
rectangulaires. Au XXe siècle, la composition reconnaissable entre mille, quels ques soient
manuelle cède la place à des procédés les rôles. Comme un acteur, au fil du temps,
mécaniques puis optiques. Sous l’influence des un caractère typographique se charge, dans
mouvements modernistes, l’emploi de caractères l’inconscient collectif, de ses rôles passés.

6
Le cas des caractères inspirés des écritures
gothiques est intéressant.
Ecriture aux courbes brisées caractéristique
du Moyen Âge, elle incarne encore souvent
les savoir-faire artisanaux : charcuterie, bière
d’abbaye... Mais, liée à la culture germanique,
image F

elle est utilisée dans les années 1980 par des groupes
de hard rock, parfois proches de mouvements
néo-nazis. Elle y gagne une image de rébellion
qui la fait aujourd’hui souvent apprécier
de groupes de hip-hop américains... Étranges
dérives polysémiques ! L’Helvetica, au contraire,
a conquis le monde par sa neutralité.
Selon les contextes et la façon dont on s’en sert,
cette typographie peut sembler banale
et passe-partout ou évoquer fortement ses origines :
le graphisme suisse des années 1960.

Métaphore du parfum
Si chacun peut être touché par une odeur,
seuls l’acquisition d’une base théorique et l’emploi
d’une terminologie spécifique permettent
au parfumeur d’ausculter, de disséquer
une fragrance. De même, l’anatomie de la lettre
et les différentes classifications typographiques
servent à éduquer l’œil. Elles lui apprennent
à regarder un caractère, à en extraire
les caractéristiques marquantes pour pouvoir
ensuite le reconnaître, le choisir, s’en servir...
ou en créer de nouveaux ! Le typographe ou
type-designer conçoit de nouveaux caractères
ou revisite les formes historiques, tantôt pour
un projet graphique donné, tantôt au sein
de fonderies, grandes ou petites, qui diffusent,
vendent et gèrent les droits. L’évolution des outils
numériques, l’essor de la vente en ligne,
la sensibilisation des usagers, un enseignement
renouvelé dans les écoles d’art ont permis
depuis quelques années un profond et riche
renouvellement de la création typographique. 0

7
LEXIQUE Caractère : le mot caractère Empattement : hérités eux Plein / Délié : les pleins
peut à la fois désigner aussi de l’écriture manuscrite, et déliés sont l’héritage
Approche : les lettres de la pièce de métal permettant les empattements sont de l’écriture manuscrite
l’alphabet, par leurs formes d’imprimer une lettre, les petits patins qui terminent et de l’usage de la plume
et contre-formes, laissent plus cette lettre une fois imprimée, les fûts d’une lettre. ou du calame. Le contraste
ou moins de blanc sur chacun ou l’ensemble des lettres, Leur forme est l’autre critère entre les parties larges et
de leurs côtés. Pour que chiffres, signes de ponctuation important de la classification fines de la lettre peut être plus
les lettres d’un mot semblent et diacritiques permettant typographique. On les trouve ou moins marqué. Cet aspect
régulièrement disposées, de composer un texte souvent dans les noms de caractéristique est un critère
on adapte les espaces de manière homogène. polices sous leur dénomination essentiel de classification
qui se trouvent entre elles. Dans ce cas, on parle anglaise : serif. Les caractères des caractères.
Cet espace est appelé également de fonte ou de sans empattement sont
approche. L’approche police (numérique). Parfois, couramment appelés bâton
de paire est l’espace entre le nom fait référence ou sans-serif et forment
deux lettres. L’approche au typographe qui l’a gravée la famille typographique
de groupe est l’espacement initialement. Ainsi il existe des Linéales.
général, lâche ou serré, d’innombrables versions
d’un mot ou d’un texte. du Garamond, inspirées Graisse : la noirceur
par les caractères gravés par d’un caractère typographique
Capitale / Bas-de-casse : Claude Garamont au XVIe est principalement liée
du IVe au VIIIe siècle, la lettre siècle. Parfois le nom évoque à l’épaisseur de ses pleins.
romaine s’arrondit peu à peu, un univers subjectif plus Une même police existe
donnant naissance à diverses ou moins justifié. Il convient souvent en plusieurs graisses.
formes hybrides. Au début de ne pas se laisser Ces déclinaisons utilisent
du IXe siècle, Charlemagne influencer. Il ne suffit pas généralement les appellations
charge un moine, Alcuin, de s’appeler Comic pour être anglo-saxonnes : light,
d’unifier les écritures drôle. Un même caractère regular, bold, black...
en usage dans l’empire. se compose généralement Changer de graisse est
Ainsi naît la minuscule et de multiples variantes : un moyen de hiérarchiser
l’usage de commencer les italique, gras, maigre, étroit... un texte : titres, sous-titres,
phrases par la forme (plus texte courant.
ancienne) de la majuscule. Chasse : la chasse est
Transposée à l’imprimerie, la largeur d’un caractère. Italique : pour copier l’écriture
ces deux structures de lettre Elle caractérise son squelette, manuscrite de son époque,
se nomment capitale qui, gras ou maigre, Alde Manuce, imprimeur
et bas-de-casse. La casse peut être large ou étroit. vénitien, grave, en 1501,
est le grand tiroir dans lequel En compressant un caractère un caractère penché.
on rangeait les caractères pour en réduire la chasse, Peu à peu, son usage prend
de plomb. Les minuscules on déstructure le dessin des fonctions spécifiques :
étant celles dont on se sert et désorganise le réglage titres, citations, locutions
le plus, elles sont rangées à subtil des pleins et déliés. étrangères. On appelle
portée de main du compositeur, Cette pratique rendue facile romain un caractère droit.
en bas de la casse. par l’ordinateur n’en est
pas moins désastreuse pour Justification : la justification
la forme du caractère. est la longueur des lignes
d’un texte, elle décrit
Corps : le corps est leur mode d’alignement :
l’encombrement maximal à gauche, à droite, centré...
d’un caractère de haut en Pour aligner un texte à la fois
bas. On y inclut une distance à gauche et à droite,
d’interligne minimale, afin un logiciel de traitement fait
que, d’une ligne à l’autre, varier la valeur de l’espace
descendantes et ascendantes intermot, l’approche et coupe
ne se cognent pas. Le corps de mot à l’aide d’un trait
exprime donc la taille du d’union (césure).
texte et se mesure en points. Plus un pavé de texte est
Néanmoins, l’impression étroit, plus il sera difficile
de grosseur d’un texte est de lui conserver un aspect
également déterminée par homogène.
la proportion des minuscules
(sans ascendantes ni
descendantes) dans la hauteur
du corps. C’est ce que l’on
appelle la hauteur d’œil
ou hauteur d’x.

8
RESSOURCES 0 Francis Thibaudeau,
DOCUMENTAIRES La Lettre d’imprimerie,
Origine, développement,
0 Jean-Luc Dusong classification, et Douze
et Fabienne Siegwart, Notices illustrées sur les arts
Typographie, Du plomb du livre, Paris, Bureau
au numérique, Paris, de l’édition, 1921.
Dessain et Tolra, 1996.

0 Gautier Damien, QUELQUES RESSOURCES


Typographie, guide pratique, NUMÉRIQUES
Paris, Éditions Pyramyd,
2001 (2e éd.). 0 Revue Graphisme 
De A à Z - Jouer avec en France : Typographie.
l’alphabet, Lyon, Éditions Paris, Centre national
deux-cent-cinq, 2012. des arts plastiques, 2009.
(Graphisme en France
0 Roxane Jubert, 2009 / 2010).
Graphisme, typographie, www.cnap.
histoire, Paris, Flammarion, graphismeenfrance.fr
2005.
0 Site internet Garamond
0 Ellen Lupton, partie mise en page :
Comprendre la typographie, www.garamond.culture.fr
Paris, Éditions Pyramyd,
2007. 0 Jean de La Caille,
Histoire de l’imprimerie
0 José Parramon, et de la librairie, Paris,
Comment dessiner lettres Chez Jean de la Caille, 1689 :
et logotypes, Paris, http://gallica.bnf.fr/
Bordas, 1991. ark:/12148/bpt6k42153

0 Muriel Paris,
Petit Manuel de composition
typographique, Paris,
Paris Muriel, 1999 (2e éd.).

0 Yves Perrousseaux,
Histoire de l’écriture
typographique de Gutenberg
au XVIIe siècle, Gap,
Atelier Perrousseaux, 2005.
Histoire de l’écriture
typographique : le XVIIIe siècle,
Gap, Atelier Perrousseaux,
2010.

0 Joep Pohlen et Geert Setola,


La Fontaine aux lettres,
Köln, Taschen, 2011.
www.letterfountain.com

9
FICHE PÉDAGOGIQUE : * l’argumentation technique ;
* le niveau et la rigueur du vocabulaire utilisé.
LA TYPOGRAPHIE
Propositions de séances
COMME MESSAGE
0 Découverte de la typographie
Mettre à disposition sur l’ENT des présentations
I · INTRODUCTION avec des assemblages de couleurs et de typographies
« surprenantes » (par exemple : vert sur fond
La typographie désigne l’art d’agencer les différents rouge...).
procédés de composition et d’impression utilisant L’objectif étant d’obtenir une réaction des élèves
des caractères et des formes en relief ainsi pour aboutir à un dialogue.
que l’art et la manière d’utiliser les différents On peut également proposer aux élèves des exemples
types de caractères dans un objectif esthétique de typographies à associer à certains mots.
et pratique.
0 Manipuler les caractères
Les élèves sont amenés à choisir une typographie Proposer aux élèves de créer leur propre
dans leurs travaux. Mais comment les aider typographie pour quelques mots en gardant
à se repérer ? Comment choisir les polices un équilibre entre lisibilité, cohérence et originalité.
de caractères ? À l’aide de formes géométriques simples (rond,
carré, triangle...), on peut par exemple proposer
Cette fiche pédagogique propose une séquence aux élèves de réaliser des lettres, des mots.
pour sensibiliser les élèves à l’importance Il existe également quelques sites qui permettent
de la typographie dans la réalisation de le faire directement en ligne à l’aide, la plupart
de présentations en classe. du temps, d’une grille de construction.
Il est aussi possible de prendre comme grille
II · PROPOSITION DE SÉQUENCE les pages des cahiers des élèves.
EN TECHNOLOGIE, NIVEAU 3e
0 Trouver une typographie adaptée
Objectifs Proposer aux élèves de modifier la typographie
d’un texte en fonction des situations suivantes :
* Sensibiliser à la typographie dans la réalisation * on veut le voir de loin (panneau signalétique) ;
d’un document multimédia. * on veut gagner le maximum de place ;
* Réalisation d’un document multimédia en mettant * on veut attirer l’attention (affiche publicitaire) ;
l’accent sur les services associés à l’ENT * on veut faire apparaître certains mots importants ;
(espace numérique de travail). * on veut faire ressortir une sensation, un mot,
un adjectif... (froid, métallique, joie...).
Référence au Socle commun et aux programmes
Présentation des compétences
Socle commun et des capacités évaluées
C4. Adopter une attitude responsable : faire preuve
d’esprit critique face à l’information et à son Connaissances associées :
traitement. Participer à des travaux collaboratifs Document multimédia ; outils de travail collaboratif :
en connaissant les enjeux et en respectant les règles. liste de diffusion, forum, blog, partage
de documents, partage d’applications...
En technologie, les élèves de 3e présentent en cours
d’année leur(s) projet(s) de classe réalisé(s) en îlot Capacités :
et en groupe. Cette présentation implique souvent Créer et scénariser un document multimédia
l’élaboration d’un document multimédia en réponse à un projet de publication, mobilisant
(diaporama, site...) qui doit confronter l’élève plusieurs médias.
à des choix sur : Choisir et utiliser les services ou les outils adaptés
* la destination du document ; aux tâches à réaliser dans un travail de groupe
* le message principal à délivrer ; ou pour un travail collaboratif.

10
III · PISTES PÉDAGOGIQUES DANS D’AUTRES IV · EN SAVOIR PLUS
NIVEAUX OU DISCIPLINES
* Créer sa typographie :
Arts plastiques http://fontstruct.com/

* En 6  : * Lucile Bataille :
e

Sensibilisation, exploration de la diversité www.lucilebataille.tumblr.com


typographique : créer un personnage ou représenter Les normographes sont des outils fondés sur
un objet en employant les formes de lettres la technique du stencil qui permettent de travailler
choisies dans des typographies différentes (outils en classe à la réalisation de typographie seul
numériques vectoriels, déplacements, rotations, ou en groupe. Mutualiser les formes permet
mise à l’échelle). de constituer un alphabet de la classe pouvant,
* En 5  : une fois numérisé, d’être utilisé pour les mails,
e

Utilisation expressive de la typographie dans les journaux, les blogs, les rédactions écrites...
une narration dessinée en bande ou en image
unique, raconter une histoire qui se passe dans * ABC Pop up :
le noir (pas d’images), en utilisant uniquement www.marionbataille.com
des bulles, la mise en forme des textes,
des onomatopées et des signes graphiques * Le jeu Le Jouet de Julien Magnani pour
(étoiles, par exemple). les plus petits, mais qui peut très bien être adapté
aux collégiens :
Histoire-géographie www.editions-memo.fr/le-jouet

Quel que soit le niveau, les élèves peuvent * Sacrés caractères :


travailler sur le choix de la typographie dans 12 films courts d’animation sur des polices
une affiche. Les affiches peuvent être de propagande, qui ont du caractère !
politiques, publicitaires. Les éléments de typographie Une web série sur la typographie imaginée
sont des éléments de lecture et sont significatifs par Thomas Sipp :
du message de l’affiche. Il peut s’agir du choix http://nvx.franceculture.fr/sacres-caracteres
de la police. Une écriture cursive rappellera
des cahiers d’écolier, une police gothique fera * Infini :
référence aux manuscrits du Moyen Âge. Commande publique d’un caractère typographique
L’alignement des lettres est important : les lettres disponible en téléchargement libre. Découvrez
sont-elles détachées, reliées, droites, décalées ? l’histoire de la création d’un caractère et testez
* En 5  : avec vos élèves ce caractère.
e

Invention de l’imprimerie et des caractères www.cnap.graphismeenfrance.fr/infini/


typographiques associés.
* En 3  :
e

Des affiches de propagande ou celles de Mai 68


se prêteront facilement à une analyse du choix
de typographie et de ponctuation.
C’est aussi le cas des unes de journaux,
des affiches présidentielles, des caricatures ainsi
que des affiches publicitaires.
On peut étudier également les mêmes éléments
de communication sur les supports en ligne.
Dans ce cas, il est intéressant de comparer
les éléments typographiques avec ceux
de la version papier. La typographie change-t-elle ?

11
A · Affiches pour La Colline – théâtre national, saison 2013-2014,
Atelier ter Bekke & Behage.

B · Annonces de presse (Le Monde et Libération) pour La Colline –


théâtre national, saison 2013-2014. Atelier ter Bekke & Behage.

C · Affiche couteau-suisse Le Gratte-Ouïe, 2008,


Grégoire Romanet.

D · Affiches pour le théâtre d’Auxerre, avril-mai 2014,


Lenz/Perrottet.

A  E · Affiche pour le Centre de création industrielle le design,


1969, Jean Widmer.

D 

C E

12
Couleur La couleur est un moyen de communication
dépendant de notre perception visuelle
qui conditionne notre cadre de vie et déclenche
des sensations diverses. Les objets qui nous
Fantasque, énigmatique entourent absorbent et renvoient des rayons
lumineux dont les ondes incolores sont perçues
et individuelle, la couleur par notre œil, qui les transmet sous forme codée
à notre cerveau. Celui-ci recueille, décode
transforme notre vie et et transpose ce message en une apparence
nos sensations. Elle influence chromatique qui peut être perçue différemment
par chacun d’entre nous. Dans sa réalité
notre environnement, notre physico-chimique, la couleur se matérialise
par les pigments qui nous permettent de colorer
langage, notre imaginaire. notre environnement en peignant, teintant,
Elle traduit le monde, ses codes imprimant des supports et des surfaces.

et ses tabous ; elle investit Un héritage culturel


l’histoire, l’art, la peinture, La couleur, à l’instar du graphisme, fait partie
de notre quotidien au point que nous pouvons
la mode, la publicité, passer à côté sans la remarquer. Pourtant,
tous deux influent sur notre environnement,
l’architecture... et le design. nos envies, nos sentiments et diffusent des codes
auxquels nous réagissons ou obéissons parfois
inconsciemment. La couleur est immuable,
mystérieuse et personnelle. Chaque culture,
chaque individu possède son propre héritage coloré
qui guide ses choix. Néanmoins, l’identification
des sensations colorées et de leurs symboliques
autorise l’usage conscient des couleurs dans
des signes, ces mêmes signes qui régissent notre
vie. Du vêtement que l’on porte à ce que l’on voit,
de ce que l’on achète à ce que l’on mange,
tout est histoire de formes et de couleurs.

Histoire, sciences et techniques


La couleur n’est pas appréhendée de la même
façon par les artistes et par les scientifiques, mais
au cours des siècles, art et science se sont nourris
l’un l’autre dans leurs diverses tentatives pour
mettre au point un système d’analyse des effets
produits par les couleurs. Dès l’Antiquité, l’homme
s’est émerveillé devant leur multiplicité. Il observe,
interprète et tente des classifications. Aujourd’hui,
la compréhension des couleurs se divise en deux
systèmes principaux, celui de la lumière et celui
de la matière, qui cohabitent dans la conception
des réalisations graphiques.

Newton, Young, Helmholtz


La colorimétrie moderne émerge en 1704 avec
le nouveau système des couleurs d’Isaac Newton,
qui comprend, grâce à ses recherches sur l’optique,
que les couleurs ne sont pas des modifications

13
de la lumière blanche, mais plutôt ses éléments De la peinture à l’ordinateur
constitutifs originels. La lumière blanche, en traversant De ces recherches naît le principe de la synthèse
un prisme, se décompose en rayons multicolores soustractive, qui concerne tous les mélanges
qui se recomposent à nouveau en lumière d’origine pigmentaire (tels que la peinture,
blanche, réalisant ainsi la dispersion de la lumière la teinture, les encres d’imprimerie et d’imprimante,
par réfraction. Un siècle plus tard, Thomas Young etc.) et qui consiste à mélanger les trois couleurs
présente l’hypothèse que la perception de la couleur primaires – cyan, magenta, jaune (dit système
est due à la présence sur la rétine de trois types CMJ) – pour obtenir la couleur la plus foncée,
de récepteur, des cônes, qui réagissent se rapprochant idéalement du noir. Les imprimeurs
respectivement au rouge, au vert et au bleu. s’appuient sur une quatrième couleur pour
Hermann von Helmholtz reprend cette théorie compléter ou pour remplacer le noir trichromatique,
trichromatique en soulignant que toutes les couleurs qui ressort plutôt gris. Ce système CMJ renforcé
peuvent être composées à partir de ces trois par la couleur noire s’appelle la quadrichromie
dernières. C’est la synthèse additive, qui concerne (dit système CMJN). Depuis les années 1980,
tous les mélanges de couleurs d’origine lumineuse l’ordinateur est devenu l’un des outils essentiels
(tels que la télévision, les écrans d’ordinateur, de la production et de la chaîne graphique,
les appareils photo numériques, etc.) et qui consiste entraînant une modification du rapport à
à additionner les trois couleurs fondamentales – la couleur : provoquant le passage d’une couleur
le rouge, le vert et le bleu (dit système RVB) – écran (couleur lumière) à une couleur papier
pour reconstituer la lumière blanche. (couleur matière), il modifie sa perception
et son rendu. Pour pallier cette modification,
Le Blon, Chevreul, Seurat les graphistes recourent à un nuancier où chaque
Parallèlement à ces démarches scientifiques, couleur est répertoriée et analysée.
chimistes et peintres se sont intéressés à la couleur
du point de vue de sa matérialité et au mélange Goethe et Itten
des pigments. Jacques-Christophe Le Blon, La démarche physiologique de Johannes Goethe
inventeur de l’impression en couleurs, découvre se distingue de ces deux approches ; il fonde
en 1731, le principe qui établit que trois sa théorie sur la polarité des couleurs et développe
image A

pigments – le rouge, le jaune et le bleu – suffisent son système à partir du contraste entre le clair
pour produire toutes les autres couleurs. et le foncé. C’est la théorie des couleurs opposées
À la suite de à cette découverte, les premiers qui repose sur l’équilibre entre deux pôles
cercles chromatiques sont imprimés et montrent que de couleur : le bleu s’oppose au jaune, le rouge
le mélange de ces trois couleurs primaires donne au vert et le blanc au noir. Au début du XXe siècle,
du noir. De son côté, Michel-Eugène Chevreul cette démarche pousse Johannes Itten à structurer
prouve que l’œil a tendance à appeler la couleur la perception des couleurs. Il développe
qui se trouve diamétralement opposée sur une tentative de rationalisation de la couleur
un cercle chromatique, la couleur complémentaire, dans un dessein esthétique et fonctionnel
pour former un équilibre neutre dans le cerveau. et non scientifique1, en distinguant notamment
À partir de deux taches de couleurs différentes, sept contrastes des couleurs2, offrant aux artistes
l’œil peut opérer ce que l’on appelle un mélange de composer leurs gammes chromatiques
optique, c’est-à-dire que deux couleurs distinctes selon les effets désirés.
sont perçues simultanément et fusionnent
en une nouvelle couleur. Le peintre Georges Seurat,
à partir de ces recherches, invente la technique Entre dominante et tonique
picturale dite de chromo-luminarisme, plus Pour élaborer une gamme de couleurs cohérente
communément appelée le pointillisme. Issue et harmonieuse, les graphistes s’appuient
de l’impressionnisme, cette technique consiste sur des bases solides et sur différentes règles
à peindre par la juxtaposition de petites chromatiques d’accords entre les teintes, établies
touches de peinture. La découverte de Chevreul par les recherches chimiques et physiologiques,
est également mise à profit dans les procédés dont les supports, le cercle chromatique
de reproduction photomécanique, où les surfaces et la sphère des couleurs, permettent de figurer
colorées sont décomposées en points ou en trames les particularités caractéristiques et multiples
de couleurs séparées qui se fondent dans l’œil. de la couleur. Chaque couleur est unique

14
et se caractérise par son ton, sa saturation combinaisons chromatiques, régulent l’harmonie
et sa valeur. Utilisées en surfaces ou à valeurs colorée. L’association de cette gamme chromatique
égales, les couleurs luttent et rivalisent entre à différentes tailles et positionnements de formes
elles car l’œil du spectateur ne sait pas laquelle géométriques permet d’obtenir davantage
privilégier. Afin d’ éviter cet effet, le graphiste peut de contrastes en jouant avec le rapport qualitatif
utiliser dans sa composition une couleur dominante et quantitatif de la couleur, et génère ainsi
(dégradée, rabattue ou rompue, qui occupe des accords harmonieux.
généralement la plus grande surface) et une couleur
tonique (saturée et lumineuse, qui remplit la plus Le langage des formes et des couleurs
petite surface) pour créer un contraste dit de qualité Si la fonctionnalité de la couleur est perceptible
(opposition entre une couleur saturée et une couleur dans les réalisations graphiques, les formes
éteinte) et un contraste de quantité (rapport de ont autant de qualités expressives que les couleurs.
grandeur entre les surfaces colorées). Les cas Leur association cumule les effets qu’elles produisent.
de figure entre les couleurs sont multiples. En développant un langage sur les valeurs
Les accords de tons groupent les couleurs selon expressives des formes et des couleurs, Jean Widmer
les lois de leur rapport entre elles et servent a souligné la relation qui s’opère entre elles.

image E
de base aux compositions colorées. Ils peuvent être Il utilise des formes minimales et épurées associées
réalisés avec le camaïeu d’une même couleur, par à des couleurs pures. Ici, la forme courbe symbolisant
analogie avec une succession de teintes juxtaposées le mouvement est composée en vert, couleur saturée
dans le cercle chromatique, ou par contraste. qui représente ce qui bouge et ce qui change.
Cette association forme-couleur exalte la notion
Impact visuel et création harmonieuse de dynamisme mise en avant par l’effet spatial
Les effets contrastants sont privilégiés par de la couleur. Widmer fait ressortir la forme
les graphistes, en partie parce qu’ils permettent énigmatique, alors visible de loin, et éveille
des accords de tons évidents, et mettent en avant ainsi la curiosité du spectateur.
des éléments dans un environnement saturé
d’images. Quand il n’est pas utilisé pour créer Ces exemples non exhaustifs montrent comment
image B

un impact visuel, le contraste des complémentaires les graphistes mettent en valeur des éléments qui
est le fondement d’une création harmonieuse ressortent de la masse d’images imposée à notre
car il réalise un équilibre complet de l’œil 3. regard quotidiennement. Le choix d’une couleur,
Il est très employé dans la communication dans une réalisation graphique, reste éminemment
visuelle, le regard étant attiré par cet équilibre lié au sujet dont elle fait l’objet, mais également
de forces. La couleur rouge associée au vert, à la lisibilité, aux formes utilisées, aux techniques
sa couleur complémentaire, produit une image de production et au format, tout en permettant
statiquement solide et agréable à l’œil. de mettre en valeur et/ou de hiérarchiser des propos
Le contraste clair-obscur qui émane de l’image et des informations. Les couleurs ne sont pas issues
vient de l’impression et du traitement de la couleur. de choix hasardeux, mais bien de choix conscients.
Le vert est utilisé comme couleur monochrome La valeur symbolique d’une couleur, son impact
et possède des valeurs de ton différentes allant physiologique sur le regardeur et le sentiment
jusqu’au blanc. L’intensité de la couleur varie par qu’elle produit par son histoire et son utilisation
le recours à des trames formées de points plus ou antérieure sont autant d’éléments qui entrent
moins serrés qui font intervenir le blanc du papier. en compte dans le choix du graphiste pour soutenir
A contrario, le rouge est utilisé en aplat et le propos du message qu’il met en évidence. 0
en surimpression sur la couleur verte, ressortant
saturé sur le blanc du papier et terni, tirant vers 1· Johannes Itten, L’Art de la couleur, Paris, Dessain et Tolra, 2004.
le brun, en se mélangeant au vert. Avec seulement
2 · Le contraste des couleurs en soi, le contraste clair-obscur,
deux couleurs, plusieurs teintes et effets visuels le contraste chaud-froid, le contraste des complémentaires,
sont possibles par la variation de leur densité le contraste simultané, le contraste de qualité et le contraste
et de leur intensité. de quantité.
L’effet de contraste entre l’accord des couleurs chaudes
image C

3 · Ce contraste reprend les théories développées


et froides suggère la proximité et l’éloignement, par Goethe sur les couleurs opposées.
créant des effets de perspective et de relief.
Les couleurs noire et blanche, ajoutées à ces

15
LEXIQUE Nuances / Nuancier : Transparence / Opacité :
une nuance représente c’est la mesure de la densité
Bichromie / Trichromie : le degré ou le ton d’une des encres (une densité faible
la bichromie est la traduction couleur. Le nuancier crée une transparence,
d’une image avec seulement est un outil référençant une grande densité entraîne
deux couleurs, la trichromie différentes teintes selon une opacité plus profonde).
en emploie trois. le pourcentage de chacune Le niveau de transparence
Le terme quadrichromie des trois primaires qui ou d’opacité peut changer
désigne généralement les composent. En France, la valeur d’une couleur.
une image traduite selon le nuancier le plus utilisé
le modèle de mélange est le nuancier Pantone. Valeur : La valeur
des couleurs primaires auquel C’est un standard industriel est l’intensité lumineuse
s’ajoute le noir (CMJN : qui permet d’assurer d’une couleur, c’est-à-dire
Cyan, Magenta, Jaune, la reproduction correcte son degré d’éclaircissement
Noir). des couleurs. ou d’obscurcissement.
Il y a donc des couleurs
Camaïeu : cette technique Saturation : la saturation de valeurs claires
monochrome utilise est fondée sur la pureté et des couleurs de valeurs
différentes valeurs de la couleur. Une teinte foncées. De teintes différentes,
et saturations hautement saturée a une deux couleurs peuvent
d’une même teinte. couleur vive et intense tandis néanmoins avoir la même
qu’une teinte moins saturée valeur car elles partagent
Contraste : opposition paraît plus terne et grise. la même intensité.
entre plusieurs couleurs Pour désaturer une couleur,
qui permet de mettre en valeur on peut la rompre,
au moins l’une d’entre elles. la rabattre ou la dégrader.
Voir notamment les théories
de Johannes Itten dans Ton : ton, tonalité ou teinte
L’Art de la couleur, désignent la couleur que
où il distingue sept contrastes l’on voit. Un ton peut-être
de couleur : le contraste achromatique, pur, rabattu,
de couleur en soi, le contraste rompu ou éclairci.
clair-obscur, le contraste Le ton achromatique
chaud-froid, le contraste (c’est-à-dire « sans couleur »)
des complémentaires, désigne le noir, le blanc
le contraste simultané, et le gris neutre. Un ton
le contraste de qualité pur ou saturé est une couleur
et le contraste de quantité. non altérée. En impression
offset, seules les couleurs
Couleurs complémentaires : cyan, magenta, jaune
sur le cercle chromatique, et noire peuvent être utilisées
la complémentaire d’une pures : il faut faire appel
couleur lui est diamétralement pour les autres couleurs
opposée. Deux couleurs à un ton direct, soit une encre
complémentaires mélangées spécifique dont on peut
ensemble produisent trouver les différentes
un gris ou un brun. références chromatiques
dans les nuanciers.
Monochromie : c’est l’image Une teinte rabattue
traduite à l’aide d’une seule est assombrie par addition
couleur. L’impression noir de noir, ce qui diminue
et blanc est, par exemple, son éclat ; elle est rompue
une impression monochrome, ou ternie par le mélange
le blanc étant obtenu par avec sa complémentaire.
réserves sur le support. Enfin une couleur est éclaircie
ou dégradée par l’ajout
de blanc, obtenue
par l’intervention du blanc
du papier en impression.

16
RESSOURCES QUELQUES RESSOURCES
DOCUMENTAIRES NUMÉRIQUES

0 Paul Cox, 0 Conférences


Coxcodex 1, Seuil, 2003. de Michel Pastoureau
au musée du Louvre :
0 Goethe, www.louvre.fr/les-couleurs-du-
Matériaux pour l’histoire moyen-agemichel-pastoureau
de la théorie des couleurs,
Presses universitaires 0 Exposition virtuelle
du Mirail, 2003. de la Bibliothèque nationale
de France sur le rouge :
0 Éva Heller, http://expositions.bnf.fr/
Psychologie de la couleur : rouge/
Effets et symboliques, Paris,
Éditions Pyramyd, 2009.

0 Johannes Itten,
L’Art de la couleur, Paris,
Dessain et Tolra, 2004.

0 Vassily Kandinsky,
Du spirituel dans l’art et dans
la peinture en particulier,
Paris, Gallimard, 1998.

0 Henri Matisse,
Écrits et propos sur l’art, Paris,
Hermann, 2000.

0 Lars Müller et Fabiola


Lopez-Dura, Felice Varini :
Points de vue, Lars Müller
Publishers, 2005.

0 Michel Pastoureau,
L’Étoffe du Diable, Paris,
Seuil, 1991.
Une Histoire des rayures
et des tissus rayés, Paris,
Seuil, 1991.
Une Histoire symbolique
du Moyen Âge occidental,
Paris, Seuil, 2004.
Le Petit Livre des couleurs,
Paris, Points, 2007.
Bleu : Histoire d’une couleur,
Paris, Points, 2007.
Noir : Histoire d’une couleur,
Paris, Points, 2011.
Vert : Histoire d’une couleur,
Paris, Points, 2013.
Les Couleurs de nos souvenirs,
Paris, Points, 2010.

Ouvrage en anglais :

0 Lars Müller et Walter Kalin,


The Face of Human Rights,
Lars Müller Publishers, 2004.

17
FICHE PÉDAGOGIQUE : Programmes
« Avec “localiser et situer”, les programmes
LA COULEUR ont accordé une place essentielle aux capacités
EST SIGNIFIANTE d’ordre géographique ou spatial. Ce sont
l’acquisition et la maîtrise progressive du langage
cartographique et de l’espace qui sont clairement
visées pour les élèves. [...] Ces capacités doivent
I · INTRODUCTION être mises en œuvre à partir de l’utilisation
quotidienne, dans le temps de la classe, de tous
La couleur dans la cartographie est une variable les types de carte : différentes échelles, différentes
visuelle essentielle. La couleur dans le langage projections, différents points de vue, mais
cartographique n’est pas esthétique mais également de globes virtuels, de SIG, d’outils
signifiante, c’est l’un de ses éléments. du quotidien (géolocalisation)...
On retient comme éléments la couleur, la valeur [...] Les programmes du collège situent au cœur
de celle-ci (l’intensité), le ton (du rouge clair des apprentissages spécifiques en géographie
au rouge foncé) et la saturation. L’organisation la maîtrise de la cartographie » (BO spécial,
de ces quatre éléments fait varier la combinaison no6, 28 août 2008).
des possibles utilisations de la couleur sur
une carte. Mais toute image peut faire l’objet Proposition de séances en géographie
d’un support d’étude dans l’enseignement
de l’histoire-géographie. Par conséquent, L’activité proposée porte sur le deuxième chapitre
la couleur peut faire l’objet d’une réflexion du programme de géographie, intitulé « Où sont
sur son langage, ses codes, son message... les hommes sur la Terre ? ». Les élèves doivent
comprendre la répartition des hommes
Aussi, la palette des couleurs utilisées est-elle réduite sur la Terre. Du point de vue cartographique,
à ce que le lecteur peut différencier et comprendre. cette première approche permet de comprendre
que les couleurs sur les cartes ont un sens, qu’elles
La couleur exprime des informations quantitatives – respectent les règles de la sémiologie graphique.
des hiérarchies – et indique des informations
qualitatives – des distinctions. ***
Les cartes sont visibles et téléchargeables sur :
II · PROPOSITION DE SÉQUENCE www.crdp.ac-versailles.fr/ressources-et-services/
EN TECHNOLOGIE, NIVEAU 6e serie-graphique
***
Objectif
0 Observation et découverte
* Un travail de reconnaissance du sens L’enseignant présente aux élèves une carte
des couleurs est un début à la lecture des cartes de la densité de la population dans le monde.
ou à la réalisation de croquis. Ainsi, les élèves Les élèves sont invités à chercher comment
peuvent-ils apprendre le langage cartographique. est représenté le phénomène. Il s’agit d’un figuré
de surface. Le professeur interroge les élèves
Référence au Socle commun et aux programmes sur le choix de la couleur et ensuite sur
le dégradé de la couleur.
Socle commun
Pilier 5, compétences 1 et 3 : 0 Analyse
* Lire et utiliser différents langages, en particulier Ensuite, les élèves travaillent sur la hiérarchisation
les images (différents types de texte, tableaux par le jeu des couleurs avec un questionnaire :
et graphiques, schémas, représentations * entoure les zones les plus peuplées ;
cartographiques, représentations d’œuvre d’art, * entoure les zones les moins peuplées.
photographies, images de synthèse). Il s’agit alors de leur montrer que la couleur
* Situer dans l’espace un lieu ou un ensemble a un sens qui se lit grâce à la légende et
géographique, en utilisant des cartes qu’elle n’est pas seulement esthétique. La couleur
à différentes échelles. exprime d’abord une information quantitative

18
puis une hiérarchisation par sa gradation. IV · EN SAVOIR PLUS
À l’aide de différentes cartes sur les climats
et les reliefs, on interroge les élèves sur le choix * Le Jeu des quatre saisons de Johannes Itten
des couleurs : dans son ouvrage L’Art de la couleur, Paris,
* Quelles couleurs ont été choisies pour représenter Dessain et Tolra, 2004.
les climats et pourquoi ?
* Quelles couleurs ont été choisies pour représenter * Guide de l’exposition « Le monde de la couleur
les reliefs et pourquoi ? Itten - Klee », rubrique voir expositions passées.
www.kunstmuseumbern.ch
0 Réalisation et emploi de la couleur
Pour terminer, les élèves réalisent une carte * Dossier d’accompagnement sur la couleur,
de la répartition de la population dans le monde. musée Goya, Castres :
Le professeur donne un fond de carte avec http://pedagogie.ac-toulouse.fr/daac/IMG/
légende. Les élèves devront choisir leurs couleurs pdf/5-La_Couleur.pdf
et les justifier.

III · PISTES PÉDAGOGIQUES


DANS D’AUTRES NIVEAUX OU DISCIPLINES

Technologie 

* En 3  :
e

Les élèves peuvent étudier la campagne


de lancement d’un produit ou d’un service.
L’enseignant propose aux élèves de réaliser
une carte mentale, d’associer de nouvelles images
pour illustrer les sensations diffusées par
la ou les couleurs employées puis de créer
une planche tendance pour le choix des couleurs.

Arts plastiques

* En 6 et en 5  :
e e

L’enseignant propose aux élèves d’associer


des couleurs aux sens respectifs de mots.
Ainsi, les élèves peuvent-ils réaliser un catalogue
exploratoire de couleurs d’un univers
ou d’un récit.
* En 5 et en 4  :
e e

L’enseignant propose aux élèves de réaliser


une dispute plastique dans laquelle le choix
des couleurs doit se faire en opposition.

Histoire 

* En 5 et en 4  :
e e

Travailler sur l’identité diffusée par la couleur dans


la composition des drapeaux ou des armoiries.

19
A

A · Chart Shewing at One View The Price
of The Quarter


of Wheat, & Wages of Labor by the Week,
from the year 1565
to 1821, 1821, William Playfair. Cette visualisation présente
trois niveaux d’information : 1) l’évolution du salaire
hebdomadaire d’un mécanicien sur plusieurs siècles (courbe
rouge et surface bleue) ; 2) l’évolution du prix du blé (barres) ;
3) les règnes de différents monarques britanniques C
(lignes noires en haut).

B · Carte figurative des pertes successives en hommes de l’Armée


française dans la campagne de Russie
en 1812-1813, 1869,
Charles Joseph Minard. Cette visualisation montre cinq niveaux
d’information : 1) l’avancée de l’armée Française vers la Russie
(bande beige) ; 2) la diminution du nombre de soldats
sur le trajet (épaisseur de la bande) ; 3) le retour (bande noire)
avec la fameuse traversée du fleuve Bérézina ; 4) l’évolution
de la température en cours de route (graphique linéaire
en bas) ;
5) des repères géographiques (tracés de fleuve).

C · Les Bases pour une sémiologie graphique, 1967,


Jacques Bertin. Les initiales DP correspondent à Dimensions
du Plan,
T à Taille, V à Valeur, G à Grain, C à Couleur,
OR à Orientation, et F à Forme.

D · Global Cities, 2007, Pr Richard Burdett et son équipe


D
de designers et d’architectes de la London School of Economic.
Cette sculpture/installation présente les densités de population
de différentes villes du monde. Le contour de chaque installation
respecte le tracé des villes et chaque couche de bois représente
une densité de 200 habitants par kilomètre carré. Le résultat,
à grande échelle, est vertigineux.

20
La visualisation La visualisation de données désigne l’emploi
de représentations graphiques pour faciliter
l’interprétation de données abstraites. Des données

de données sont des résultats d’observations ou d’expériences


qui servent à fonder un raisonnement ou une
démonstration1. Elles sont qualifiées d’abstraites
lorsqu’elles n’ont pas de représentation
Si la science de la visualisation conventionnelle. La visualisation est donc
un art et une science, qui nécessite
des données naît au XIXe siècle, autant une approche visuelle et spatiale
l’essor de l’informatique qu’un raisonnement analytique. Il est intéressant
de noter que visualiser désigne à la fois
lui procure, un siècle plus un processus interne de création d’images
mentales et un processus externe de transposition
tard, ses lettres de noblesse de ces images sur un support. Or, cette
et lui offre une visibilité externalisation, matérialisée par le dessin
de schémas ou de diagrammes, permet
maximale, à même de répondre de développer sa pensée et la rend communicable,
à l’éternel besoin des hommes ce qui, dans la perspective pédagogique
que nous adressons ici, peut jouer un rôle décisif.
d’appréhender et de comprendre Grâce à l’informatique, la visualisation peut
aussi être dynamique et interactive, ce qui
rapidement à travers permet de traiter des ensembles de données
des informations multiples très volumineux et complexes. Ainsi, pour faire
face à l’abondance de données produites
le monde, l’histoire, l’économie, et librement accessibles sur Internet, la visualisation
se déploie comme un moyen d’analyse (outil)
la société, la politique... et de communication (support de médiation)
de l’information.

Pionniers d’Écosse, d’Angleterre et de France


L’origine de la visualisation de données est
traditionnellement située au début du XIXe siècle
image A

avec les travaux graphiques de l’ingénieur


et économiste écossais William Playfair,
dont le Chart Shewing at One View The Price
of The Quarter of Wheat, & Wages of Labor
by the Week, from the year 1565 to 1821
est le plus emblématique. Ce graphique,
qui présente des valeurs monétaires et temporelles
à l’aide d’axes géométriques verticaux
et horizontaux, démontre une qualité d’abstraction
tout à fait originale pour son époque, malgré
les nombreuses critiques qu’il a reçues2.

Playfair ouvre la voie à une série d’économistes,


de statisticiens et de réformateurs sociaux
qui utiliseront des données quantitatives
pour informer, persuader et même militer.
En parallèle, la visualisation sert aussi à analyser
des informations et à vérifier des hypothèses.
En septembre 1854, l’ingénieur anglais Edmund
Cooper utilise pour la première fois une carte

21
à points de manière analytique3. Il cherche et des médias de masse, plus d’un siècle après
à déterminer l’origine d’une épidémie de choléra les premiers travaux de Playfair, pour que
qui sévit dans un quartier de Londres et que la visualisation de données se confronte enfin
la rumeur veut liée à des travaux entrepris dans à une audience massive. Aujourd’hui, il n’est
les égouts. Il recense les endroits où 316 victimes pas rare de trouver des visualisations dans
sont déclarées et les place méthodiquement sur des journaux généralistes à grande distribution
un plan du quartier. En comparant son plan comme Le Monde ou Courrier international.
à celui des égouts, il réfute la rumeur et découvre De plus, le déploiement de l’ordinateur personnel
qu’un état déplorable des canalisations domestiques et des logiciels de bureautique permet
est à l’origine de l’épidémie. Quelques années à un nombre croissant d’individus de générer
plus tard, en 1869, l’ingénieur civil français leurs propres visualisations. Enfin, l’avènement
image B

Charles Joseph Minard publie la Carte figurative d’Internet apporte de nouveaux outils – comme
des pertes successives en hommes de l’Armée Tableau Public, Google Public Data Explorer,
française dans la campagne de Russie en 1812- Many Eyes, etc. – et contribue à l’expansion
1813. Contrairement au travail de Playfair, de la visualisation interactive, notamment
ce graphique est très tôt acclamé par la critique. dans la presse. Le New York Times fait figure
Étienne-Jules Marey en dira même que « nulle part d’autorité dans ce domaine, souvent
la représentation graphique de la marche nommé datajournalisme5.
des armées n’atteint ce degré de brutale éloquence
qui [...] semble défier la plume de l’historien4». Combiner les variables
Produire une visualisation de qualité nécessite
À la suite des différents succès de ces travaux autant d’attention au niveau du codage,
épars, la visualisation devient, au début du XXe siècle, c’est-à-dire de la transcription des propriétés
une discipline annexe aux méthodes statistiques. des données dans le domaine visuel, qu’au niveau
En 1901, le statisticien et démographe français du décodage, c’est-à-dire des capacités perceptuelles
Jacques Bertillon propose une première et intellectuelles d’un public à déchiffrer le code
nomenclature des codes graphiques utiles utilisé. C’est la raison pour laquelle la visualisation
à la création et à l’interprétation de visualisations. joue abondamment des variables visuelles
Il distingue six variables visuelles : le point, décrites par J. Bertin , puisqu’elles permettent,
la ligne, la surface, le stéréogramme – c’est-à-dire une fois combinées, d’activer des processus
un effet de texture –, la couleur et le dégradé. pré-attentifs du système visuel. Ces processus
Dans les années 1960-1970, le cartographe sont capables, dans un temps quasi instantané
image C

et chercheur français Jacques Bertin présente et sans effort, d’établir des comparaisons,
une nouvelle nomenclature, définie une fois encore des groupements ou des différenciations
par un système de six variables : l’orientation, de formes, de couleurs, de positions, etc.
la forme, la couleur, le grain – équivalent La question est donc de comprendre comment
au stéréogramme –, la valeur – équivalente combiner efficacement ces variables. Heureusement,
au dégradé – et la taille. Ces variables structurent il existe de nombreuses conventions d’assemblage
toutes les visualisations de données modernes. relatives au type de données utilisé. Cette section
en présente quatre : l’espace, le temps,
Au même moment, l’apparition des premiers les réseaux, et les données multivariées6.
ordinateurs à interface graphique offre la possibilité
d’accroître le nombre de niveaux d’information L’ESPACE (a, b)
et la complexité des données représentables, Que ce soit pour délimiter les territoires de vie,
puisque l’ordinateur réduit le temps de traitement de chasse ou d’agriculture, identifier des voies
des données et le temps de dessin. L’utilisation de transport, gérer des propriétés foncières,
de la visualisation se répand alors dans ou trouver un restaurant sur son smartphone,
des domaines comme l’économie, la stratégie – la représentation de l’espace a toujours été
managériale ou militaire – ou encore nécessaire aux activités politiques, économiques,
l’aéronautique. Toutefois, son usage est sociales et scientifiques de l’Homme. L’espace
généralement réservé à des personnes hautement est souvent représenté par une carte, qui transcrit
qualifiées dans des cadres académiques ou une surface terrestre – presque sphérique –
militaires. Il faut attendre l’évolution de la presse partielle ou totale sur une surface plane.

22
L’activité cartographique consiste à projeter
des données géospatiales sur un espace à deux
dimensions. Choisir une projection n’est pas
neutre. Visuellement, ce choix influe sur la forme
des continents et des océans, et par conséquent
sur la reconnaissance de la géographie terrestre.
Géométriquement, il pèse sur la distorsion
des distances et des angles, et donc sur leur
conformité avec la réalité. Il est ainsi important a
de bien choisir une projection en fonction
de l’usage prévu de la carte. Par-dessus ces fonds
de carte, il est aussi possible de superposer
des niveaux d’information supplémentaires b
en utilisant des variables graphiques comme
des points – carte à points ou à bulles –
ou des surfaces colorées – cartes thermiques
ou choroplèthes7.

LE TEMPS (c, d, e)
Que ce soit pour comprendre les changements
de température, le cours de la bourse, les rythmes c
biologiques ou l’histoire de nos institutions,
la représentation du temps est utile pour
déterminer des tendances et projeter l’avenir.
Dans le monde physique, le temps est généralement
perçu à l’aide d’un objet extérieur en mouvement.
Dans le monde graphique, il doit être mis à plat
et le mouvement décomposé en événements
singuliers liés entre eux par une échelle continue. d
On parle alors de séries temporelles, dont les
formes les plus répandues sont les diagrammes
linéaires, les diagrammes en surfaces,
les histogrammes et les diagrammes en flux.
Une autre manière très répandue de représenter
le temps – surtout historique – est la frise
chronologique. e

LES RÉSEAUX (f, g, h)


Que ce soit pour montrer les liens qui unissent
des individus au sein de réseaux sociaux,
les connexions entre différentes régions du cerveau,
la distribution d’un réseau informatique
ou la descendance familiale, la représentation
des réseaux est utile pour comprendre les relations f
qui unissent plusieurs entités. Les réseaux sont
habituellement représentés par des graphes, g
composés de points – dits nœuds – reliés par
des lignes – dites liens. Ces graphes peuvent être
orientés pour représenter une direction dans les liens,
ou non orientés. Une autre représentation, moins
répandue, est la matrice d’adjacence, dont
l’avantage est d’avoir une structure fixe de tableau,
composé de lignes et de colonnes. Il existe h

23
aussi des réseaux hiérarchisés nommés arbres,
qui ont une origine et des branches, et dont
la représentation peut être linéaire, radiale
ou sous forme de treemap.

LES DONNÉES MULTIVARIÉES (i, j, k, l, m, n, o, p, q)


Que ce soit pour suivre ses dépenses
ou le pourcentage de son salaire prélevé par i
les impôts, comparer des indicateurs
de développement ou analyser la distribution
des notes des élèves d’une classe, la représentation j
de données multivariées est utile pour comparer
des valeurs statistiques. Les données multivariées
peuvent prendre plusieurs formes selon
le nombre de niveaux d’information à représenter.
Cinq catégories sont généralement distinguées :
les représentations à une dimension (1D),
à deux dimensions (2D), à trois dimensions (3D), k
à n dimensions (nD) et à grandes dimensions.
Nous ne traitons ici que les représentations 1D,
2D et nD puisqu’elles sont les plus répandues.
Les représentations 1D ne présentent qu’un seul
niveau d’information, et les formes les plus
utilisées sont le diagramme à barres, le camembert, l
le donut, le diagramme à bulles et le nuage
de mots. Les représentations 2D comptent deux
niveaux d’information, et la forme la plus courante
est le nuage de points. Enfin, les représentations
nD peuvent offrir un nombre infini de niveaux
d’information, et les formes les plus fréquentes
sont les coordonnées parallèles et les diagrammes m
en étoile.

L’EXPLORATION DU TANGIBLE
Pour finir et sortir du cadre purement graphique,
il est intéressant de regarder le travail de certains
artistes et chercheurs qui explorent la visualisation
dite physique, ou tangible. Celle-ci utilise les trois
dimensions de l’espace et différents matériaux
pour encoder des données. Pouvant prendre
la forme de sculptures, d’installations artistiques n o
et même de bijoux, cette pratique s’étend
rapidement aujourd’hui grâce à la popularisation
d’outils comme les imprimantes 3D ou
les découpeuses numériques8. 0

24
1· Définition dérivée du Larousse en ligne. RESSOURCES Il existe peu d’ouvrages
DOCUMENTAIRES en français sur la visualisation
2 ·  www.economist.com/node/10278643 de données. La discipline ne
0 Isabel Meirelles, trouve écho dans la recherche
3·  http://datavizblog.com/category/london-1854-cholera-epidemic/ Design de l’information : en France que depuis
www.uio.no/studier/emner/matnat/ifi/INF5761/v12/undervis- Représenter visuellement quelques années.
ningsmateriale/map_making_myth_making.pdf les informations, Vineuil,
Parramon France, 2014. QUELQUES RESSOURCES
4·  http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6211376f/f106.image NUMÉRIQUES
0 Nathan Yau,
5·  Pour un historique exhaustif, le lecteur pourra se référer à : Data visualisation – 0 En 2012, dans le cadre
www.datavis.ca/milestones/ De l’extraction des données de Futur en Seine, La Fonderie,
à leur représentation agence numérique
6·  Il existe d’autres types de données qui ne sont pas traités graphique, Paris, Eyrolles, d’Île-de-France, a réalisé
ici faute de place. Il est aussi à noter que ces typologies peuvent 2013. une exposition autour
parfois être combinées comme dans l’exemple de Charles de la visualisation de données :
Joseph Minard (voir sect. 2), qui allie des données spatiales 0 Alain Joannes, « ExpoViz ». Elle a alors
et temporelles. Data journalisme – Base référencé de nombreux
de données et visualisation sites et logiciels permettant
7·  https://archive.org/details/traitdesprojecti00germ de l’information, Paris, d’aborder la dataviz.
www.sabix.org/bulletin/b39/histoire_cartographie.pdf CFPJ Editions, 2010. http://outils.expoviz.fr/

8·  Pour une liste plus fournie, le lecteur pourra se référer à : Ouvrages en anglais : 0 Le site « Images
http://dataphys.org/list/ des Mathématiques », édité
0 Edward Tufte, par le CNRS, vous propose
The Visual Display de nombreux dossiers
of Quantitative Information, sur l’image et la visualisation.
États-Unis, Graphics Press, Vous pouvez également
2001. y retrouver de nombreux
dossiers sur la cartographie.
0 Ben Fry, http://images.math.cnrs.fr/
Visualizing Data, +-Cartographie-+.html
O’Reilly, 2008.

25
FICHE PÉDAGOGIQUE : tableaux et graphiques, schémas, représentations
cartographiques, représentations d’œuvre d’art,
DES DONNÉES photographies, images de synthèse). Avoir
PLUS CLAIRES GRÂCE une approche sensible de la réalité. Être capable
de porter un regard critique sur un fait,
À LA DATAVISUALISATION un document, une œuvre.
C6. Apprendre à identifier, classer, hiérarchiser,
soumettre à la critique l’information et la mettre
I · INTRODUCTION à distance. Être éduqué aux médias et avoir
conscience de leur place et de leur influence
Avec l’émergence des nouveaux médias, dans la société.
du marketing, de la publicité, les représentations
graphiques sont produites en masse. Outil visuel Programmes
de données chiffrées, elles représentent une Partie II, thème 2 du programme de géographie
information, un outil de communication. de 5e : « Des inégalités devant l’alphabétisation ».
L’informatique favorise une visualisation plus Les élèves confrontent des cartes de l’accès
interactive et dynamique. à l’éducation et de la richesse à l’échelle
mondiale. Elles sont expliquées à partir
Les représentations graphiques sont aussi des exemples comparés de l’alphabétisation
des outils pédagogiques privilégiés. Elles servent et de l’accès à l’éducation dans un pays pauvre
à comprendre le monde, l’un des objectifs et dans un pays développé.
de l’enseignement de la géographie.
Proposition de séances
La carte permet, elle, de représenter des données
dans l’espace. Elle est un outil de communication. ***
La libéralisation des données publiques ou privées Les cartes et graphiques sont visibles
associée à la révolution des systèmes d’information et téléchargeables sur :
géographique fait fleurir la cartographie. www.crdp.ac-versailles.fr/ressources-et-services/
La datavisualisation est désormais au service serie-graphique
des territoires : pays, villes, communautés. ***

0 Il s’agit d’abord de travailler sur la carte


II · PROPOSITION DE SÉQUENCE du taux d’alphabétisme dans le monde.
EN GÉOGRAPHIE, NIVEAU 5e Les élèves lisent la carte : titre, échelle, choix
du figuré, puis ils repèrent des ensembles
Objectifs de sous-régions afin d’établir un classement.
Les élèves s’interrogent sur la meilleure façon
* Apprendre à lire, à comprendre les utilisations de classer ces données : selon quels critères ?
et les limites de différentes représentations Ils établissent souvent quatre catégories
graphiques (carte, diagramme, etc.). Face à cette en fonction des données de la légende.
masse de documents, il s’agit de montrer aux élèves Il est intéressant de faire noter l’absence
comment les exploiter pour en saisir le sens. de différenciation en dessous de 50 % d’alphabètes
Il convient, pour leur donner du sens, d’apporter dans le pays, en questionnant les élèves sur
une méthodologie de lecture, une grille d’analyse. la distinction entre les pays de cette catégorie.
Les objectifs pédagogiques sont donc la connaissance La discrétisation permet de montrer que la carte
des types de représentation, leur utilisation, est un choix. Ici, il s’agit de souligner avant tout
leur lecture, leur interprétation et leur production. le retard en éducation de l’Afrique et d’une partie
de l’Asie. Mais de montrer aussi que la carte
Référence au Socle commun et aux programmes n’est pas exhaustive et qu’elle nécessite
le recours à d’autres informations statistiques
Socle commun et que la surcharge d’informations empêcherait
C5. Lire et utiliser différents langages, une bonne lisibilité. Les élèves sont alors initiés
en particulier les images (différents types de texte, à ce que la carte n’indique pas.

26
0 Pour poursuivre le travail, les élèves étudient Technologie :
ensuite la carte du taux d’alphabétisation
dans le monde. * En 3  :
e

Ils sont interrogés sur les différences existantes En l’espace de quelques minutes, l’élève est amené
avec la précédente. Ils relèvent alors que la carte à présenter un projet de plusieurs semaines, voire
montre le contraire de la précédente, d’où de plusieurs mois… il est donc primordial que,
l’importance de lire le titre. Souvent, ils notent que dans un temps quasi instantané et sans effort,
les couleurs sont différentes. Il est alors intéressant le jury (professeur et/ou élèves) puisse comprendre
de les questionner sur la pertinence du dégradé l’ensemble de la démarche de l’élève et la justification
de rouge par rapport au bleu de la carte de ses choix à travers une revue de projet.
précédente et de leur indiquer que le cartographe Il est donc évident qu’utiliser la visualisation
fait des choix dans le dessein de montrer. de données est un atout majeur pour les élèves
La discrétisation est également plus fine et permet lors de la présentation.
une analyse plus précise de la situation de l’Afrique
par exemple. Ce qui souligne que la donnée Exemple de projet : le robot aspirateur
est la base de la représentation graphique. Dans un premier temps, il faut utiliser un code
Ils repèrent enfin que les dates diffèrent et que graphique connu par les élèves, celui du temps,
la carte ne montre pas tout à fait les mêmes qui leur permet de se familiariser petit à petit avec
valeurs, d’où une évolution de la situation entre l’utilisation de cette visualisation de données.
2000 et 2007. La carte est-elle le meilleur outil Le professeur peut, à partir d’une base de données,
pour représenter une évolution ? leur faire réaliser des histogrammes afin
de visualiser un marché potentiel (ici le marché
0 On peut alors montrer les graphiques. de la robotique, source : http://xia.fr/J8tnts).
(lien de téléchargement ci-avant)
Le professeur commence par expliquer la lecture Le professeur peut ensuite leur présenter différents
des deux graphiques. Puis, il interroge les élèves : codes graphiques en rapport avec son projet.
lequel des deux graphiques permet-il le mieux Une fois que les élèves ont bien compris l’intérêt
de comprendre l’évolution de la situation de cette visualisation de données – l’enseignant
de la scolarisation dans le monde ? Pourquoi ? pourra donc leur demander d’intégrer dans leur
Quels avantages possède la carte par rapport revue de projet un travail sur une visualisation
au graphique ? de données en utilisant des logiciels de traitement
d’images et des données publiques.
III · PISTES PÉDAGOGIQUES
DANS D’AUTRES NIVEAUX OU DISCIPLINES IV · EN SAVOIR PLUS

Éducation civique  * Images des mathématiques CNRS


Le site « Images des Mathématiques » édité par
En histoire, toutes les sources chiffrées sont le CNRS propose de nombreux dossiers sur
importantes. Avec l’ouverture des données publiques, l’image et la visualisation.
les chiffres sont désormais accessibles à tous. Retrouver de nombreux dossiers sur la cartographie.
* En 3  : http://images.math.cnrs.fr/+-Cartographie-+.html
e

Étudier les enjeux démocratiques de l’open data


permet de s’interroger sur cette notion de données * Plateforme de données
ouvertes, de travailler sur leur réglementation La plateforme « data.gouv.fr » permet aux services
et sur leur utilisation dans le cadre de la leçon sur publics de publier des données publiques
la vie démocratique en France. Un grand nombre et à la société civile de les enrichir, de les modifier,
de collectivités et même le gouvernement de les interpréter en vue de coproduire
(portail data.gouv.fr) mettent en accès libre des informations d’intérêt général.
des informations chiffrées ou géographiques. Retrouver des jeux de données à exploiter
* En 4  : avec les élèves :
e

Cette question peut également être traitée dans www.data.gouv.fr/fr/datasets/


le cadre du chapitre portant sur l’exercice
des libertés en France.

27
A

A · Court-métrage d’animation, 16 minutes, Logorama, 2009,


H5 - François Alaux, Hervé de Crécy et Ludovic Houplain.
Centre national des arts plastiques, FNAC 2011-196.

B · Sérigraphie, Zoom contre la pollution de l’œil, 1991,


Roman Cieslewicz. Centre national des arts plastiques,
FNAC 91324.

C · Affiche pour La Comédie de Clermont-Ferrand,


saison 2014-2015, Antoine+Manuel.

D · Affiche pour le théâtre Dijon-Bourgogne,


saison 2009-2010, Paul Cox.

E · Affiche pour le théâtre Nanterre-Amandiers,


saison 2009-2010, Pascal Béjean et Nicolas Ledoux.
E

28
L’image L’image, qui renvoie étymologiquement aux
notions de représentation, de fantôme, d’écho,
de masque1, résulte d’une construction. Lorsqu’elle
cherche à reproduire le réel, l’image provoque
Les images sont multiples une transposition et souvent une interprétation.
Captée, prise, dessinée, montée, elle est toujours
et protéiformes. Depuis fabriquée. Par l’image, nous pouvons donner
une réalité à ce qui n’existe pas ou pas encore,
la Préhistoire, les hommes transcrire une pensée visuellement, traduire
les inventent, les créent, un imaginaire, par exemple dans le dessin
d’imagination ou le dessin d’intention. En tant
et les partagent. Invitées qu’illustration, elle nous permet de mettre
à donner du sens à notre vie, en forme une idée, de la synthétiser visuellement,
d’accompagner un récit ou même de l’y substituer,
uniques ou plurielles, signées grâce à des outils variés comme le dessin,
mais aussi le collage, la peinture, le volume.
ou anonymes, elles rendent Élaborée pour transmettre graphiquement un sens,
compte de notre histoire, l’image peut constituer un véritable outil
de communication, un moyen d’expression
rêvée ou réelle. ou d’action.

De sa grande variété de formes – images privées,


documentaires, publicitaires, etc. – naît
un monde visuel très riche. Cet environnement
saturé d’images produit un impact sur notre
perception visuelle, qu’il peut être intéressant
d’étudier. Quand nous regardons ces images
image A

qui nous entourent, nous les parcourons,


mais plusieurs fois chacune, successivement
du regard, attirés, tout d’abord, par les zones
les plus informatives. Nous les comparons
mentalement avec des objets connus. Nous
les associons à d’autres images, ressemblantes
ou dissemblables, en fonction de notre culture
visuelle. Des habitudes peuvent aussi modifier
notre perception, nous amenant à distinguer
des formes ou à compléter mentalement les formes
perçues pour leur donner du sens. Notre regard
n’est pas neutre, il reconstruit l’image.

Petite histoire de la fabrique de l’image


Créée artificiellement, l’image entretient avec
le réel des rapports riches et complexes. Elle est
utilisée très tôt, comme les peintures pariétales
le montrent avec force, pour sa fonction symbolique
et magique. Les différents langages écrits recourent
à des signes visuels pour désigner, compter,
décrire le réel, tels que les pictographiques,
les idéographiques, les alphabétiques, et dans
la calligraphie, par exemple, lettres et images
forment une même unité. Au cours de l’histoire,
l’image a ainsi pris différents statuts. Chez
les Grecs, elle permet de rendre visible un invisible,

29
d’observer par l’imitation (mimesis) ou d’approcher instrument de marketing au service de l’économie.
un idéal. Plus tard, l’icône paléochrétienne lui Diffusée en masse, elle devient un objet
donne une dimension sacrée, toutefois contestée2, de consommation. Le Pop Art s’appuie sur
et repose sur une iconographie. Des instruments cette imagerie populaire : images commerciales
optiques parmi lesquels la chambre noire ou via des productions et des clips publicitaires,
camera obscura, à laquelle s’intéresse Léonard  images télévisuelles, comics ou bandes dessinées.
de Vinci, la lanterne magique, la chambre claire Cela encourage aussi les pratiques de dessin
ou camera lucida, servent à créer des images  spontané, à l’instar de Grapus, la transgression
ressemblant au réel ou à produire des illusions des codes, les détournements ou les citations
perceptives grâce au trompe-l’œil visuelles, comme le collectif Bazooka
et à l’anamorphose. peut en produire.
Le développement d’Internet accroît l’omniprésence
Avec l’émergence de la notion de beaux-arts, de ces images réalisées par des professionnels
au XVIIIe siècle, l’image créée par l’artiste ou des amateurs anonymes, partagées et librement
soucieux d’expression esthétique est distinguée échangées sur la Toile. Les appareils numériques 
progressivement de l’image technicienne fabriquée autorisent une publication de l’image quasi
par l’artisan puis par l’industrie. La diffusion, instantanée ; d’autant que le grand public bénéficie
au début du XIXe siècle, de la photographie désormais de l’outil informatique et de logiciels
par Niépce, Daguerre et Talbot jusqu’au premier de retouche des images. Grâce aux progrès
appareil photographique portable d’Eastman, de la modélisation sur ordinateur, le spectateur
en 1888, puis le développement du cinéma, accède à une réalité virtuelle en trois dimensions.
partant du cinématographe des frères Lumière, La réalité augmentée superpose à des images
en 1895, rendent aisée la reproduction sérielle prises en temps réel des informations visuelles,
du réel. Tandis que les impressionnistes3, éventuellement géolocalisées.
rompant avec l’académisme, cherchent à capter La visualisation numérique est ainsi fusionnée
les conditions atmosphériques et à transmettre avec la vision optique. Aujourd’hui, la poursuite
leurs impressions en peignant sur le motif, de la recherche d’images holographiques dépasse
des artistes abandonnent la peinture pour l’illusion d’images en relief. Elle vise à projeter
la photographie. La pratique de la photographie dans l’espace des images tridimensionnelles,
professionnelle se développe et se spécialise échappant à la surface de l’écran, créant
par domaines, tel le photoreportage. une confusion possible entre l’image fabriquée
et le réel.
Du visuel au virtuel 
Les avant-gardes du XXe siècle prolongent Le fonctionnement de l’image
cette distanciation du réel, qu’elles fragmentent Quelques critères peuvent aider à mesurer
en unités de couleurs et de formes, qu’il s’agisse les polarités d’une image : le degré d’iconicité,
des mouvements tachiste, pointilliste, cubiste, analogique ou abstrait, la forme du discours,
suprématiste ou rayonniste, futuriste ou de la Nouvelle narratif ou synthétique, le rapport au réel
Objectivité ; les systèmes des représentations et à l’imaginaire, le mode documentaire
traditionnels sont bousculés. Kandinsky, ou fictionnel, le point de vue objectif ou subjectif.
chef de file de l’abstraction, invite à considérer L’échelle d’iconicité permet de mesurer la force
l’image comme l’expression d’une expérience d’une image. Plus le degré d’iconicité d’une
intérieure 4. Les dadaïstes5 désacralisent ensuite image est grand, plus l’image est proche du réel
les images dites artistiques en les confrontant compris comme analogique. En revanche, plus
aux productions industrielles. Les surréalistes le degré est faible et plus l’image paraît abstraite.
expérimentent des procédés, comme l’écriture Les images iconiques sont perçues comme
et le dessin automatiques, les cadavres exquis, des signes qui envoient des messages destinés
les collages et assemblages, les frottis, permettant à être reconnus et décodés rapidement, tels
à un inconscient de se révéler sans que l’intention les pictogrammes6, les signaux et la signalétique.
de l’artiste n’interfère. Ces signes impliquent donc la connaissance
Au cours du XXe siècle, l’utilisation de l’image par le spectateur d’un code. Ils peuvent
comme arme de propagande ou de résistance être abréviatifs, comme les monogrammes
s’amplifie et l’image constitue désormais un réel formés à partir des initiales ou symboliques,

30
comme les allégories, les symboles bien sûr, Pour certaines images, l’intention de leur auteur
et les emblèmes. Les logotypes sont des signes paraît fortement perceptible. Un point de vue
graphiques créés pour faire sens pour celui qui subjectif est rendu sensible à travers ce qui est visé
les regarde (couleurs, formes et typographie par l’objectif, visible dans le champ ou invisible
portent des valeurs, un message, renvoient puisque hors champ. La hauteur d’œil,
à un domaine particulier), pour évoquer lisiblement la profondeur de champ selon la focale longue
et identifier distinctement une entité abstraite : via un téléobjectif ou courte grâce à l’utilisation
marque, entreprise, institution, association, etc. d’un grand angle, la mise au point créant flou
ou netteté en sont des indices. Comme
Selon le temps de lecture requis, le discours le cadrage, ils dénotent un choix de l’auteur.
de l’image se revendique narratif ou synthétique. L’image cadrée se situe sur une échelle des plans :
Différents procédés aident à rendre l’image (très) gros plan, plan d’ensemble, plan américain,
plus parlante dans l’instant ou dans la durée. plan moyen, avant-plan, arrière-plan.
Sa composition au moyen d’axes ou lignes Quand l’image est en mouvement, sa rapidité
de force, de formes géométriques en oriente inscrite dans l’accéléré, le ralenti ou l’arrêt sur
très rapidement la lecture. image, la variation de la focale à travers
Des procédés rhétoriques à l’image des figures le maniement du zoom ou le mouvement
de style, comme l’ellipse, l’hyperbole, la métaphore, de la caméra permettant de changer de plan
la répétition, peuvent être utilisés dans l’image ou par balayage – panoramique, sur un axe –
seule ou comme accroche visuelle associée travelling, ou l’angle de prise de vue grâce
à du texte. Des photomontages, assemblages à la plongée ou la contre-plongée donnent
« choc d’images », sont connus pour leur efficacité à chaque plan, en interaction avec les autres
synthétique. Différentes formes de narration plans, une valeur psychologique particulière.
graphique, du roman graphique à l’illustration, Le montage qui finalise l’image filmée – sélection
en passant par la bande dessinée, mêlent et assemblage des séquences parmi les rushes,
des éléments plus abréviatifs et des éléments sans transition (cut), ou avec des effets
narratifs. Concentrée ou étirée dans le temps, de transitions (fondus) –, permet de renforcer
la lecture de l’image développe un imaginaire l’action de l’image en fonction des objectifs
chez le spectateur. L’imaginaire de l’auteur, de ses créateurs. Inversement, des procédés
quant à lui, se forme et s’enrichit d’expériences de dessin automatique, ou d’images obtenues
vécues. Les images peuvent être influencées sans appareil, à l’instar des techniques
par des formes présentes dans la nature. d’héliographie, de rayogramme, de shadographie,
Le rapport au réel de l’image s’établit précisément de solarisation jusqu’aux images aléatoires générées
dans le réel ou s’éprouve dans l’imaginaire. par des programmes informatiques, font vaciller
Elle peut conférer un autre statut à une création la fabrication intentionnelle de l’image. 0
graphique en la rendant réaliste, comme les vues
impossibles des perspectives de M. C. Escher 1 · Dictionnaire de l’image, sous la dir. de Françoise Juhel,
Paris, Vuibert, 2008 (2e éd.).
l’attestent, ou donner vie à des univers fictifs :
la technique du stop motion réussit à animer 2 · Lors de la Querelle des images, sous l’Empire byzantin,
des personnages fabriqués en pâte à modeler. la représentation du divin est interdite. Dans les arts de l’islam,
Entre réel et imaginaire, l’image peut apparaître l’image n’est pas proscrite, comme le veut l’aniconisme,
plus ou moins documentaire ou fictionnelle. mais elle évite la figuration humaine.

La photographie a d’ailleurs servi dès ses origines 3 · Réunis au Salon des Indépendants de 1874,
d’instrument d’enquête et d’archivage, d’outil et surnommés impressionnistes du nom du tableau
d’observation scientifique. La chronophotographie, de Claude Monet Impression, soleil levant.
la radiographie, la microscopie, la photographie
4 · Dans Du spirituel dans l’art, 1911. Dans Point et ligne
astronomique en témoignent. En tant qu’image sur plan, publié en 1926, il aborde les éléments fondamentaux
indicielle, pensée comme trace conservée du graphisme : l’impact et l’expressivité visuelle des formes.
et enregistrement témoin, la photographie
est souvent considérée comme plus objective. 5 · Le Manifeste dada 1918, de Tristan Tzara, 1918,
les ready-made de Marcel Duchamp.
Mais la réalité montrée peut aussi être
fictionnelle, transformée voire mensongère 6 · Signe visuel fonctionnel qui renvoie à une réalité.
malgré son apparente objectivité.

31
LEXIQUE Illustration : figure Peinture : procédé qui utilise Sérigraphie : procédé
accompagnant un texte des pigments colorés mêlés d’impression en petite série
Animation / Vidéo : supports à partir du XIXe siècle. à des liants – fresque, avec une belle intensité
propres à créer des images Elle recouvre des genres tempera, huile, gouache, colorée sur de nombreux
en mouvement. L’animation spécifiques : l’illustration aquarelle, acrylique, etc. – supports : bois, verre, tissu,
renvoie à une préparation plus enfantine (abécédaires appliqués avec les doigts, béton, carton, etc.
manuelle ; dans l’animation et livres éducatifs, collection le souffle, ou des instruments Un écran en tissu est enduit
en stop motion (image par du « Magasin des Enfants » et particuliers (pinceaux, d’une émulsion photosensible
image en volume), proche des « Voyages Extraordinaires » brosses, aérographes). (enduction) et recouvert d’un
du dessin animé, chaque de l’éditeur Hetzel), film (typhon) en protégeant
image fabriquée et créée les images d’Épinal Photographie : technique certaines parties des rayons
indépendamment est montée. et les albums par exemple utilisant le principe de ultraviolets (insolation).
La vidéo englobe plus de Forton, de Tomi Ungerer, la camera obscura, boîte L’encre est ensuite étalée
généralement les ajouts d’effets de Pef, les illustrés (Journal dans laquelle la lumière sur cet écran, qui est pressé
spéciaux et la modification de Mickey, de Walt Disney), projette sur la paroi opposée, contre le support pour
du montage visuel et sonore. la bande dessinée (Töpffer, en passant par un sténopé l’imprimer.
MacCay, Franquin, Hergé, (petite ouverture pratiquée
Caricature : genre particulier Forest, Pratt, Tardi, etc.), sur la boîte), l’image inversée Volume : partie de l’espace
de satire humoristique utilisé des romans graphiques. de l’objet, associé à un objectif, à trois dimensions. Différentes
dans la critique sociale L’iconographie désigne constitué de lentilles qui techniques permettent de
et l’action politique, dont les signes visuels récurrents contrôlent et orientent créer une image en volume,
l’un des maîtres est Honoré dans les représentations la lumière. La photographie c’est-à-dire en 3D, par retrait
Daumier. Ce dessin aux d’un même élément. argentique forme une image de matière (taille directe, haut
exagérations visibles et voulues Par extension, elle comprend latente, développée et fixée et bas relief, ronde bosse),
sert une démonstration et l’ensemble des images grâce à des sels d’argent, modelage et moulage,
se développe particulièrement qui accompagnent qui permet à partir du négatif assemblage.
dans le domaine du dessin et illustrent un texte. obtenu, par contact ou par
de presse. impression lumineuse sur
Image numérique : création un papier sensible, d’obtenir
Dessin : art utilisant des caractérisée par une série une image. Ce procédé
matériaux naturels – charbon, de chiffres interprétés stable et industrialisable
oxydes et craie, plume, informatiquement et retranscrits n’a été mis au point
pointe de plomb, pinceau, visuellement sur différents qu’à travers de nombreuses
sanguine, pastel. Sa pratique supports. Son poids et expérimentations :
connaît un engouement ses dimensions sont fonction pour le noir et blanc,
artistique au XIVe siècle avec de la quantité de cette le daguerréotype, de Niépce
la diffusion du papier. information. Les images et Daguerre ; pour la couleur,
bitmaps sont composées le calotype de Talbot,
Gravure : technique qui d’une trame de pixels colorés, les procédés d’autochrome
recouvre différents procédés : les images vectorielles par des frères Lumière (1904),
la gravure sur métal des formes tracées par le kodachrome et le technicolor
(chalcographie, où la surface des algorithmes. Les images (1935), l’Agfacolor (1936).
est « gravée », c’est-à-dire de synthèse sont une forme Dans la photographie
creusée est encrée), la gravure particulière d’image numérique, la qualité
sur bois (xylographie, où sont numérique, uniquement de l’image enregistrée sur
imprimées les seules parties produites par ordinateur. une carte mémoire dépend
du bois restées en relief), Elles peuvent être le résultat de la performance du
la gravure directe (burin, d’une modélisation capteur utilisé.
pointe sèche, manière noire) informatique. Les images
et la gravure indirecte interactives, qui réagissent
(attaque du métal par aux commandes du spectateur,
l’acide : eau forte, aquatinte, nécessitent sa participation.
pointillé et vernis mou). Les images dites immersives
Utilisée comme procédé de supposent que le spectateur
reproduction d’un dessin accepte le point de vue
gravé ou d’une image (art proposé.
du multiple), la gravure, qui
permet de créer de petites
séries, est très utilisée du
XVIe siècle jusqu’à l’apparition
de la photographie.

32
RESSOURCES QUELQUES RESSOURCES
BIBLIOGRAPHIQUES NUMÉRIQUES

0 Jacques Aumont, 0 Renaud Chabrier,


L’Image, Paris, Nathan, Le Morphing - L’art
1990, (1re éd.). Paris, de transformer les images
Armand Colin, 2011, http://images.math.cnrs.fr/
(2e éd.). Le-Morphing.html

0 Roland Barthes, 0 Visionnez les 20 années


Mythologies, Paris, Seuil, de création d’affiches
1957. L’Empire des signes, de l’ancien collectif d’art
Paris, Skira, 1970. graphique Grapus
La Chambre claire : Note (1970-1990), constituant
sur la photographie, une partie du fonds Grapus
Paris, Gallimard, 1980. déposé aux Archives
communales d’Aubervilliers.
0 Alain Besançon, http://www.aubervilliers.fr/
L’Image interdite, une histoire rubrique113.html
intellectuelle de l’iconoclasme,
Paris, Fayard, 1994.

0 Christiane Clerc (dir.),


Image à la page : une histoire
de l’image dans les livres
pour enfants, Paris,
Gallimard, 1984.

0 Anne-Marie Christin,
L’Image écrite ou la déraison
graphique. Paris,
Flammarion, 1995.
L’Invention de la figure,
Paris, Flammarion, 2011.

0 Max Gallo,
L’Affiche, miroir de l’histoire,
Paris, Robert Laffont, 1973.

0 Robert Massin,
La Lettre et l’image [1970],
Paris, Gallimard, 1993.

0 Per Mollerup,
Images de marques : Identité
visuelle des marques : histoire
et typologie, Paris, Phaidon,
2005.

0 Marie-José Mondzain,
Image, icône, économie,
Paris, Seuil, 1996.

0 Jacques Rancière,
Le Destin des images, Paris,
La Fabrique édition, 2003.

33
FICHE PÉDAGOGIQUE : Proposition de séance

L’IMAGE ET SON SENS Cette séance nécessite de disposer de trois


ou quatre appareils photo pour être menée
dans les conditions décrites.
I · INTRODUCTION
0 Observation et découverte
Il est facile de constater que l’image est omniprésente Le poster « Image » du kit Série Graphique –
dans notre environnement. Pour dépasser Connaître et pratiquer le design graphique
la simple constatation, il est nécessaire de faire au collège peut être le point de départ
des distinctions entre les différentes acceptions de cette séance.
du mot, les statuts de l’image, ses fonctions, Le professeur peut observer et décrire avec
ses modes de création et de réception. les élèves la multiplicité des images.
Si l’image est présente dans plusieurs programmes
du collège, en tant qu’outil pédagogique, mais 0 Réalisation
aussi comme objet d’étude, c’est en arts plastiques Préparer et réaliser par groupe de trois
qu’elle occupe une place privilégiée dans les ou quatre deux productions plastiques en 2D
programmes. Étudier l’image sous de multiples (format 25 x 32,5 cm) inspirées d’un même
formes et fonctions est donc parfaitement justifié. endroit du collège.
La première de ces productions sera
II · PROPOSITION DE SÉQUENCE une reproduction descriptive alors que la seconde
EN ARTS PLASTIQUES sera une reproduction imaginaire du même espace.

Objectif Chacune de ces productions plastiques sera


constituée d’un assemblage d’images de natures
* Sensibiliser à la multiplicité de l’image, différentes (photographie, schéma, croquis, plan,
à la variété des représentations. dessin, peinture) réalisées sur place ou collectées
dans l’environnement des élèves (presse, publicité,
Référence au Socle commun et aux programmes capture d’écran, etc.).

Socle commun 0 Analyse


C5. Lire et pratiquer différents langages : textes ; * Quelles sont les démarches de prise de vue
graphiques ; cartes ; images ; musique. Connaître qui semblent les plus appropriées pour construire
et pratiquer diverses formes d’expression une image descriptive ?
à visée artistique. * Comment la fiction apparaît-elle à travers
les choix d’images réalisés ? Quels sont la nature
Programmes et les statuts des images utilisées ?
* Compétence travaillée : culture artistique * L’assemblage de différentes images constitue-t-il
> Discriminer différents statuts des images pour une image ? Comment appeler cette image :
comprendre et réinvestir leurs diverses potentialités collage, assemblage, image composite ? La façon
(documentaire, communication, artistique). de disposer les images a-t-elle une influence
* Compétence travaillée : compétence numérique sur le sens perçu ?
> Utiliser des appareils et des logiciels simples
à des fins de production (photographier, filmer, Le professeur montrera en référence des œuvres
scanner, imprimer). d’artistes qui créent des images à partir
* Compétence travaillée : attitude d’assemblage ou de collage d’images d’origines
> Travailler en équipe. diverses, qui mettent en scène des fictions.

La question des droits de réutilisation des images


pourrait également être abordée avec les élèves
à cette occasion.

34
III · PISTES PÉDAGOGIQUES IV · EN SAVOIR PLUS
DANS D’AUTRES NIVEAUX OU DISCIPLINES
* Portail national Éduscol : le numérique
Histoire-géographie en Documentation et CDI
http://eduscol.education.fr/cdi
* En 6  :
e

La lecture de paysage en géographie est l’occasion * Bases et banques d’images : sélection


d’apprendre aux élèves le raisonnement thématique Éducasources
géographique. Douze paysages sont étudiés Cette sélection thématique est proposée par
durant l’année. Pour chaque paysage, diverses Éducasources, base de ressources numériques
images de différentes typologies (photographie, en ligne, éditée par le réseau Canopé. Elle signale
dessin, peinture sur supports papier et ou numérique) les grandes banques d’images fixes et animées,
peuvent être analysées. On peut en trouver ainsi que différentes sources de documents
différentes vues (horizontale, verticale...) pour iconographiques. Elle est complétée d’exemples
en comprendre l’intérêt visuel, surtout pour d’exploitations pédagogiques pour éduquer
le destinataire. Que dit l’image en fonction à l’image et par l’image.
de sa typologie ? Quel message transmet l’image ? http://eduscol.education.fr/cdi/res

* En 4 et en 3  : * L’histoire par l’image


e e

Les images sont un support privilégié en histoire, Réalisé par la Réunion des musées nationaux,
en géographie et en éducation civique. Il convient en partenariat avec la direction des Musées
de leur donner du sens en les analysant de France et la direction des Archives de France,
et en les contextualisant. ce site a pour objectif d’enrichir la connaissance
Il est possible à différents niveaux de comparer du passé à travers les œuvres d’art et les documents
le choix d’une image traitant d’un même événement iconographiques qui s’y rapportent. Le site
mais à partir de médias différents. est en priorité destiné aux professeurs
de l’enseignement secondaire et à leurs élèves.
Technologie  Il offre un large choix d’œuvres et de documents
qui illustrent ou évoquent un événement, un thème,
* En 3  : un phénomène historique se situant entre 1789
e

Proposition 1: lors de l’étape de commercialisation, et 1939.


les élèves peuvent être amenés à réaliser www.histoire-image.org
une affiche publicitaire de leur projet de 3e.
Afin de les préparer à cette étape, le professeur
peut leur présenter des exemples d’affiches
publicitaires. La finalité de cette activité est
de les faire travailler sur l’image et sur tout ce qui
peut en découler : le ressenti, la représentation
sociale, le message qui en ressort (humour,
chocs...).
Proposition 2 : lors de la réalisation d’une carte
mentale, les élèves évoqueront des sensations
qu’ils peuvent par la suite associer à des images
ou photos.

35
A · Bible, Johannes Gutenberg, Mayence, 1455.

B · Grid systems in graphic design, Josef Müller-Brockmann,


1981, Niggli Verlag.

C · Grille, 1962, Karl Gerstner pour le magazine Capital


basé sur un interlignage de 10 points. L’empagement est un carré
de 58 unités dont les possibilités sont très diverses, permettant
des colonnages par deux, trois, quatre, cinq ou six.

D · Les Mots en liberté futuristes, 1919, Filippo Marinetti,


Edizioni Futuriste di Poesia, Milan.

E · Double page du magazine Emigre, no 32, 1994,


Gail Swanlund.

F · Couvertures du magazine Télérama, direction artistique


Loran Stosskopf.

C F

36
Mise en page Depuis les divisions horizontales ou verticales
des tablettes sumériennes, l’organisation courante
en lignes verticales sur les papyrus égyptiens,
l’émergence des alphabets des civilisations
La mise en page consiste phénicienne puis grecque accompagnés
d’une organisation en lignes horizontales
à organiser des contenus dans jusqu’à l’apparition du codex, les principes
de la mise en page se sont forgés avec
un espace donné. Elle donne l’évolution de l’écriture et de ses supports.
à voir et à lire, de la manière Le codex, c’est-à-dire du livre relié, généralement
à partir de parchemin, a notamment apporté
la plus claire et la plus intelligible la notion de page, donc de mise en page,
possible, un contenu agréable, et une lecture plus aisée d’un chapitre
ou d’un texte à un autre quand le rouleau
ordonné, mis en forme imposait une lecture linéaire.
L’invention de l’imprimerie a développé la tradition
et facile à appréhender. de la mise en page. Si le typographe réalisait
sa composition selon un ensemble de préceptes
et de secrets d’ateliers visant à garantir l’harmonie
de la composition, les designers graphiques
contemporains, héritiers de cette tradition, opèrent
un ensemble de choix relevant de la macrotypo-
graphie (format, proportions, marges, colonnage,
grille, etc.) et de la microtypographie (respect
des règles de ponctuation, enrichissements
typographiques, etc.). La mise en page
est un savoir-faire au service du texte composé.
La page est le réceptacle d’une série d’ingrédients :
texte, image, invariants et variants comme
les folios, titre courant, cadre, filet, couleur,
éléments graphiques multiples. La démarche
du designer graphique, parfois appelé maquettiste
ou compositeur-typographe, peut diverger des normes
établies en fonction du contexte de sa publication,
de son lectorat, de son commanditaire, du sens
du texte... L’émergence des supports numériques –
PDF, page web, livre numérique –, demande
au graphiste certaines adaptations et une prise
en compte de leurs spécificités, l’absence
du concept de page par exemple. Pour autant,
la plupart des techniques mises en œuvre à travers
l’histoire du livre restent toujours valides
et en constituent les fondamentaux.

Codex, enluminures et incunables


Le rapport physique au texte a évolué avec
l’apparition du codex, un objet facilement
transportable et archivable. En fonction de sa taille,
sa manipulation requiert une seule main et sa lecture
invite à la prise d’annotations. Il offre un cadre
où l’écriture s’épanouit, la mise en page
se développe et l’enluminure prospère. La séparation
entre les mots apparaît au VIIe siècle, la ponctuation

37
au VIIIe, ainsi que d’autres raffinements facilitant l’impression du texte et des encadrements
l’accès au texte, comme les tables des matières à base modulaire par un seul passage en presse.
et titre courant. Les marques de paragraphe, Mais, hormis de grandes évolutions pour
la pagination, ou folio, interviennent au XIe siècle ce qui concerne les caractères typographiques,
et l’index au XIIIe siècle. En donnant forme la mise en page ne progresse guère.
à un contenu et en permettant à l’œil de saisir
l’organisation d’un texte, ces innovations facilitent Remise en cause et renouveau
la lecture. De ces systèmes a priori arbitraires, Au XIXe siècle, la composition connaît ses premiers
des codes émergent et forgent des habitudes chez bouleversements. Sous l’influence de la réclame,
le lecteur, qui s’attend à un type d’organisation de la presse, et des nouveaux caractères qui
précis qu’il sait parfaitement utiliser. Les codex les accompagnent, les canons de la mise en page
se composent de cahiers formés d’une feuille pliée. classique sont remis en question. Le développement
Un pli en deux produit quatre pages, soit de la photographie amène aussi à repenser
un format in-folio. La feuille encore repliée donne le rapport texte/image. Si le livre reste à l’écart
un in-quarto et à nouveau pliée un in-octavo, de ces considérations, les avant-gardes, futuristes
soit 16 pages. Les cahiers, ensuite cousus pour et dadaïstes, repensent, au début du XXe siècle,
former le codex, bénéficient de l’art de la reliure, la composition classique du livre, la symétrique
qui nécessite de nombreuses techniques faisant de la page et de la double page, la justification
appel au bois et à d’autres matériaux pour du texte. L’école du Bauhaus, en Allemagne,
réaliser la couverture. Le cuir et le carton s’imposent et le courant de la Nouvelle Typographie
au fur et à mesure. Traditionnellement, les moines renouvellent la conception du livre et prônent
copistes écrivent le texte sur des codex déjà l’asymétrie. Dans les années 1930, la modernité
fabriqués, et avant l’intervention des enlumineurs, revisite, après la publicité et la presse, la tradition
qui magnifient l’ouvrage. Le codex évolue du livre. La mise en page privilégie l’emploi
grandement sous l’essor de l’impression des formats DIN, le modèle de la Linéale –
xylographique et de la profusion du papier, une lettre sans empattement – et la composition
remplaçant parchemins et vélins. Les livrets en drapeau, gage de l’asymétrie souhaitée,
xylographiques, apparus en Chine à partir qui remplace la composition justifiée
du VIIe siècle, se développent au XIVe siècle qui régnait en maître jusque-là. La typo-photo,
en Europe. Ils requièrent une nouvelle étape : terme forgé par l’enseignant du Bauhaus Lazlo-
l’imposition. Les blocs de bois gravés – un bloc Moholy Nagy, utilise les nouvelles techniques
par page – sont imprimés de façon que photographiques pour faciliter une imbrication
l’ouvrage soit correctement imposé une fois le pli sans précédent du texte et de l’image. La presse
et la reliure réalisés. Ainsi imprimés, les ouvrages de magazine met à profit cette pratique de manière
sont bien moins coûteux que les manuscrits magistrale. Dans la continuité de la Nouvelle
des moines copistes. Pour autant, la pleine Typographie allemande, le graphisme suisse
expansion du codex nécessite l’invention s’érige après la guerre comme un système normé,
de l’impression typographique, au milieu XIVe siècle. rationnel et efficace. Il laisse de côté l’emploi
La page de titre fait son apparition et la composition, des filets et des vignettes géométriques tant utilisés
ou mise en page, progresse fortement avec par les nouveaux typographes pour se concentrer
les incunables. Ces derniers s’éloignent du modèle sur la rigueur de la grille qui s’exprime pleinement
du manuscrit et s’appuient notamment sur l’essor lors de composition à plusieurs colonnes.
de la gravure et l’émergence des Humanes, Outil d’organisation des éléments et du rapport
qui désignent un nouveau style de dessin texte/image, la grille se fonde directement
typographique sur le modèle de la lettre romaine sur le corps, sur la taille, et sur l’interlignage
et des écritures des humanistes italiens. Le livre spécifique requis par tel ou tel dessin de caractères
typographique prend son autonomie vis-à-vis employé. Elle assure une homogénéité des réglages
du livre manuscrit. Les dessins typographiques typographiques et ajuste la qualité du gris
évoluent. L’enluminure jette ses derniers feux alors typographique, garantissant une lisibilité accrue
que la gravure sur métal apporte des illustrations du caractère choisi. La photocomposition
et des encadrements de plus en plus raffinés. et ses possibilités créatives en termes de rapport
Plus tard, les vignettes à combinations texte/image et de titrage suscitent l’émergence
de Pierre-Simon Fournier, au XVIIIe siècle, permettent de nouveaux canons empruntant à la fois

38
à la grille suisse et à la déconstruction opérée En complément, on indique si la reliure est
par les avant-gardes. La mise en page devient à la française, avec une orientation portrait,
post-moderne et affirme son intention d’accompagner ou à l’italienne, avec une orientation paysage ;
le texte ; on est loin du simple réceptacle neutre, on prend en compte le format des feuilles,
ou du « verre de cristal » pour reprendre la formule le format relié final, le grammage du papier
de Beatrice Warde. La composition par ordinateur et la technique de reliure pour éviter une trop
supplante bientôt la photocomposition et ouvre grande perte. S’il n’existe pas une norme établie
de nouvelles possibilités typographiques du format final du livre, on a cependant recours
à de jeunes générations de designers graphiques, à quelques standards : 30 × 38 cm, 20 × 25 cm,
tels David Carson, WilliKunz, April Greiman, 20 × 20 ou 30 × 30 cm, 11 × 18 cm  , 10 × 17 cm.
Neville Brody... La fonderie typographique Les formats les plus usités pour les livres sont
Emigre, apparue en 1984 avec le Macintosh, les formats  A4 (21 × 29,7 cm), A5 (14,8 × 21 cm)
en est la représentation la plus symptomatique. et A6 (10,5 × 14,8 cm). Au reste, « Une typographie
Aujourd’hui, la mise en page fait face à de nouveaux parfaite repose sur une parfaite harmonie
défis. Si la forme du codex n’a que peu évolué de toutes les parties. [...] L’harmonie dépend
ces derniers siècles, l’émergence de plus en plus du choix des bons rapports ou proportions.
forte des supports numériques remet en cause Les proportions déterminent tout : la largeur
les fondations mêmes de la composition, des marges, les rapports réciproques des quatre
sur lesquelles le concept de page peut être singé marges sur la page du livre, le rapport entre
ou absent. Le livre numérique, né depuis peu, l’interligne d’une page et les dimensions
évolue vite et les possibilités de mises en forme des marges, la distance entre le folio et le bloc
et de composition sont de plus en plus grandes, de composition, les dimensions de l’espacement
donnant aux designers graphiques la possibilité entre les caractères des lignes en capitales
de réinventer l’objet. Le livre numérique par rapport à la composition du texte courant,
ou les publications plurimédias ne remplacent pas et enfin, mais non de moindre importance,
le livre imprimé, mais posent de nouvelles questions. par rapport à l’espace entre les mots ; bref, elles
Les canons, grilles et règles de compositions issues règnent en tout et sur tout », explique Jan Tschichold
de la tradition restent des outils valables dans son Livre et typographie. Intéressé
et s’adaptent à ces nouveaux supports. par les proportions du livre, et particulièrement
des manuscrits ou des premiers incunables,
Formats, grilles et canons il découvre ce qu’il nomme le Canon d’or
Imprimeurs et designers graphiques ont tenté, en 1953 et qu’il rapproche des recherches
au cours des siècles, de théoriser ou de rationaliser de Villard de Honnecourt, J. A. Van de Graaf
les pratiques courantes de la mise en page et Raúl Rosarivo. Fondé sur une division par
et les techniques d’impression ont connu un grand neuf de la hauteur et de la largeur de la page,
impact. Le poids de la tradition pèse bien plus ce canon permet d’obtenir une répartition
dans la mise en page d’un ouvrage que dans harmonieuse des marges. Le rapport courant
la maquette de tout autre support du design est de 2:3, mais la règle s’adapte à d’autres
graphique. Les formats des livres découlent proportions. Disparu puis retrouvé, harmonieux
originellement des formats des feuilles et populaire, le Canon d’or est néanmoins
des papetiers et de leur pliage en cahiers. difficile d’emploi ; ses marges généreuses
Pour simplifier et codifier les formats, on utilise impliquent un coût élevé.
depuis le XIXe siècle une cote moyenne appelée
format bibliographique : Colonnes et normes
Les productions éditoriales contemporaines
format pliages pages cote (hauteur) présentent le plus souvent plusieurs colonnes
et posent la question de leur organisation
In-plano 0 2 taille de la feuille et de leur proportion en regard du format et
In-folio 1 4 grand in-folio > 40 cm des marges en blanc de tête (haut), de pied (bas),
ou in-folio < 40 cm petit fond (intérieur) et grand fond (extérieur)
In-quarto 2 8 < 30 cm et de leur séparation par la gouttière (l’espace
In-octavo 3 16 < 25 cm entre les colonnes). Les graphistes suisses
In-seize 4 32 < 16 cm Karl Gerstner ou Josef Müller-Brockmann

39
démystifient et affirment les bienfaits de la grille, plutôt compléter le premier. Cette évolution
avec nombre d’exemples à l’appui dans l’ouvrage entraîne un bouleversement aussi significatif
Grid systems in graphic design. Ainsi, « Il y a que l’apparition de l’imprimerie et constitue
plusieurs raisons pour utiliser la grille comme aide un challenge et un terrain d’expérimentation
dans l’organisation du texte et des illustrations : formidable pour les designers graphiques
– des raisons économiques : un problème peut être contemporains, qui doivent faciliter les usages
résolu en moins de temps et pour moins cher ; et la lecture d’aujourd’hui et de demain. 0
– des raisons rationnelles : des problèmes simples
aussi bien que des problèmes complexes
peuvent être résolus dans un seul et même
style caractéristique ;
– un certain état d’esprit  : la présentation
systématique des faits, de la séquence
des événements, et de la solution des problèmes,
devrait, pour des raisons sociales et pédagogiques,
être une contribution constructive à l’état culturel
de la société et l’expression de notre sens
des responsabilités », explique Müller Brockmann.
Pourtant, sa grille ne constitue pas
un modèle unique pour un format donné,
mais implique une construction associée à un choix
typographique (caractère, force du corps,
de l’interligne, etc.) et à certains préceptes pour
constituer un système cohérent adaptable dans
de nombreux cas, qu’il s’agisse de la composition
d’un livre ou d’autres supports.
La grille de mise en page a fait récemment
son apparition sur le web. La puissance
des technologies actuelles et l’essor des supports
numériques de lecture viennent valider et
bouleverser les normes établies. Les critères
de lisibilité et la fatigue visuelle changent selon
que la lecture s’effectue sur un écran à distance
ou sur une tablette numérique, une liseuse
ou un smartphone à tenir au creux de sa main.
Chaque support implique une composition
possiblement différente.
Les difficultés actuelles sont d’ordre technique,
mais également plus profondes et peuvent amener
à redéfinir le détenteur du contrôle graphique
d’une mise en page. D’un côté, le concepteur
ne connaît pas obligatoirement le support final
de consultation, mais souhaite rester maître
de l’apparence précise du contenu comme
il a toujours pu l’être sur le support imprimé.
De l’autre, l’utilisateur souhaite pouvoir régler
à sa convenance un plus grand nombre
de paramètres de la composition sans posséder
nécessairement les connaissances du professionnel
pour ce faire. Le même degré d’exigence
commence cependant à être envisageable
que le support soit imprimé ou numérique,
ce dernier ne venant pas remplacer mais

40
LEXIQUE Gris typographique : Mise en page : s’emploie RESSOURCES
répartition harmonieuse dans le langage courant, BIBLIOGRAPHIQUES
Codex : manuscrit consistant des espaces (interlettres, quel que soit le support 
en un assemblage de feuilles intermots et interlignes) utilisé : livres, affiches, flyers, 0 Stéphane Darricau,
de parchemin, de forme d’un texte composé. Il dépend montages audiovisuels, Le Livre en pages, Paris,
semblable à nos livres de nombreux facteurs ; journaux, etc., mais tout Éditions Pyramyd, 2006.
actuels, par opposition un dessin de caractères de même plutôt lorsqu’il
au volumen, qu’il vient à un corps donné nécessitant s’agit de l’organisation 0 Pierre Duplan et
remplacer grâce à son faible des ajustements spécifiques d’un contenu dans un espace Roger et Jean-Pierre Jauneau,
encombrement, son coût pour garantir sa lisibilité séquencé. Sinon, on lui Maquette et mise en page,
minimal, sa maniabilité maximale. Les compositeurs préfère les termes de Paris, Éditions du Cercle
supérieure et la possibilité recherchent un beau gris composition ou de maquette. de La Librairie, 2008
qu’il offre d’accéder typographique qui ne doit On ne retrouve pas cette (6e éd.).
directement à n’importe pas être perturbé par des distinction, toute française,
quelle partie du texte. maladresses de compositions dans la langue anglaise, 0 Claire et Damien Gautier,
Le codex de parchemin comme les lézardes dans qui emploie layout et spécifie Mises en page(s), etc.,
semble apparaître sous un texte justifié (trous et parfois book layout, leaflet- Manuel, Paris, Éditions
l’ère chrétienne. espacements récurrents layout, poster layout, motion Pyramyd, 2010.
sur plusieurs lignes) ou par layout...
Enluminure : ornements, un mauvais drapeau dans 0 Jan Tschichold,
miniatures exécutés à la main un texte non justifié. Papier : matière à base Livre et typographie essais
illustrant les manuscrits, de cellulose, constituée choisis, Édition Allia, 2005
notamment au Moyen Âge ; Imposition : action de disposer de fibres végétales naturelles (2e éd.).
scènes figurées, compositions dans les formes les paquets ou transformées réduites en
décoratives, encadrements, de composition, de manière une pâte homogène étendue 0 Anne Zali (dir.),
lettres initiales, lettrines, à obtenir après l’impression et séchée pour former une La Grande Aventure du livre :
signes dessinés ou peints d’une feuille et son pliage feuille mince. Sa fabrication de la tablette d’argile
ajoutés par l’enlumineur la suite des pages dans leur est connue depuis l’Antiquité à la tablette numérique,
après le travail du copiste. ordre numérique et leur sens. en Chine avant de se disperser Paris, BNF/ Hatier, 2013. 
L’enluminure survit à dans le monde arabe
l’impression typographique Incunable : ouvrage et de se répandre bien plus Ouvrage en anglais :
avant de tomber en désuétude qui date des premiers temps tard, au milieu du XIVe siècle,
face aux techniques de de l’imprimerie ; ouvrages en Europe. 0 Josef Müller-Brockmann,
gravure, puis de reproduction typographiques imprimés Grid systems in graphic
lithographique avant 1500 ou datant Parchemin : peau d’animal design, Zurich, Niggli Verlag,
ou photographique. du premier siècle suivant grattée, amincie, rendue 1981.
l’apparition de l’impression imputrescible et adoucie
Folio : l’une des feuilles typographique. à la pierre ponce. QUELQUES RESSOURCES
d’un manuscrit ou d’un Le parchemin qui sert NUMÉRIQUES
ouvrage typographique. Justification : façon d’aligner à l’écriture et à l’imprimerie
Par extension, le terme les textes en imprimerie ; est confectionné ordinairement 0 Site web Garamond,
indique le chiffre numéral la justification correspond avec les peaux de chèvre partie mise en page :
de la page et non plus à la largeur totale de la ligne et de mouton ; le plus beau, http://www.garamond.
de la feuille. Foliotage telle qu’elle a été définie. dit vélin, est confectionné culture.fr
devient synonyme Un texte justifié est donc avec les peaux de veau,
de pagination. ferré à gauche et à droite d’agneau ou de chevreau. 0 Le blog de Peter Gabor
en opposition aux sur les grilles de Josef
Grille : structure à deux alignements dits au fer Photocomposition : Müller-Brockmann :
dimensions composée à gauche (ou drapeau droit), composition photographique http://paris.blog.lemonde.fr/
de séries d’axes verticaux au fer à droite (ou drapeau donnant des textes sur film 2009/02/22/
et horizontaux se croisant. gauche) ou encore obtenus à partir de modèles
Utilisée pour structurer à l’alignement centré. (sous forme d’images
un contenu, elle sert d’armature La dernière ligne optiques ou de programmes
sur laquelle un graphiste d’un paragraphe justifié informatiques) de lettres, chiffres
organise textes et images est nommée ligne creuse. et symboles en vue de leur
de manière rationnelle reproduction par un moyen
et facile à comprendre. d’impression quelconque.
Le plus souvent, le système
est modulaire et plusieurs Volumen : rouleau de papyrus
grilles peuvent coexister : ou de parchemin sur lequel
grille de ligne de base, le récit se déroule de manière
grille du document, grille de linéaire. On distingue
placement de l’iconographie... le volumen, qui se déroule
horizontalement, du rotulus,
qui se déroule verticalement.

41
FICHE PÉDAGOGIQUE : C4. Créer, produire, traiter, exploiter des données :
saisir et mettre en page un texte. Traiter
LA MISE EN PAGE, une image, un son ou une vidéo. Organiser
UNE LECTURE la composition du document, prévoir
sa présentation en fonction de sa destination.
D’INFORMATIONS C5. La culture humaniste : situer dans le temps,
l’espace, les civilisations. Lire et pratiquer
différents langages.
I · INTRODUCTION
Programmes
La mise en page est l’orchestration finale de tous * Expérience plastique : produire du sens
les contenus préalablement créés et rassemblés : en disposant des objets, des matériaux,
textes, images, schémas, etc. des volumes dans un espace déterminé ; prendre
Elle les met en relation, les hiérarchise en compte le lieu et l’espace comme éléments
et les organise visuellement en fonction de constitutifs du travail plastique.
la logique interne du propos, du ou des messages * Compétence numérique : mettre en œuvre
à transmettre, de la nature du document les matériels et différents logiciels à des fins
à produire et du lectorat ciblé. À l’interface de création, d’exposition, de présentation.
de toutes les activités qui nécessitent la lecture * Culture artistique : expérimenter de façon
ou la production d’informations, au service sensible l’espace des œuvres, l’espace
de la communication d’un contenu et du lecteur, de l’architecture.
elle est omniprésente dans notre environnement. * Attitude : concevoir et conduire un projet
et l’évaluer ; travailler en équipe, animer un groupe.
Dans le cadre de ses activités scolaires et plus
encore en dehors, l’élève est en contact Proposition de séances
quotidiennement avec des supports d’information
(livres, magazines, écrans divers, connectés Mettre à disposition des élèves des pages
ou non) dans lesquels il parcourt des contenus de journaux, de magazines, de brochures
exposés dans des mises en page variées. en nombre suffisant, en prenant soin de diversifier
Comme le préconisent les programmes largement les styles de mise en page (notamment
et le Socle commun, l’élève doit se retrouver dans le cadre de la semaine de la presse).
aussi en situation d’être producteur
de publications. 0 Observation et découverte
« Sur une feuille de calque posée sur votre document,
II · PROPOSITION DE SÉQUENCE faire un relevé des surfaces occupées par
EN ARTS PLASTIQUES, NIVEAU 3e les titres, les textes et les images en les recouvrant
d’une couleur différente pour chaque type. »
Objectifs Après avoir affiché l’ensemble des relevés
demander aux élèves de mettre en relation
* Sensibiliser à la notion de mise en page les mises en page et les significations des contenus.
et aux rapports entre texte et image. Dans le même temps relever les termes
* Explorer la pratique de la mise en page de vocabulaire en relation avec la mise en page.
en tant que disposition signifiante de contenus Le lexique présent dans le livret (page précédente)
dans un espace en 2D avec une intention peut vous permettre d’expliciter précisément
de communication. ce vocabulaire.
Le poster « Mise en page » du kit Série Graphique –
Référence au Socle commun et aux programmes Connaître et pratiquer le design graphique
au collège peut être le point de départ
Socle commun de cette séance. L’enseignant peut observer
C4. La maîtrise des techniques usuelles avec les élèves l’organisation des blocs de texte
de l’information et de la communication : et des blocs « image » en fonction des supports
organiser la composition du document, prévoir (journal, livre, ordinateur, mobile, etc.).
sa présentation en fonction de sa destination.

42
0 Réalisation Ils pourront également comparer la mise en page
Proposer aux élèves de réaliser une affiche sur une version papier et une version en ligne.
à la suite de leur relevé de la première séance.
Il convient de préciser aux élèves que la mise Technologie 
en page de leur affiche doit dépendre :
* du lieu dans lequel elle sera visible ; Lors d’un travail de groupe, demander aux élèves
* de son objectif (information, publicité, etc.) ; de réaliser une présentation avec des contraintes
Enfin, demander aux élèves de photographier telles que :
leur affiche en situation afin de pouvoir en faire * une image trouvée sur internet ;
l’analyse lors de la prochaine séance. * une mise en page précise : traitement de texte
avec des titres (présentation linéaire) ; traitement
0 Analyse de texte avec des titres (présentation circulaire) ;
À l’aide des photographies témoin, inviter ou encore traitement de texte avec un tableau.
les élèves à analyser les points forts et les points
faibles de chaque affiche. Chaque groupe présentera au tableau sa mise
en page afin d’identifier si, par exemple :
Présentation des compétences * les images sont-elles mises en valeur ? ;
et des capacités évaluées * voit-on directement toutes les images ? ;
* l’association texte-image est-elle compréhensible ?
La première séance permet aux élèves de comprendre
l’organisation des blocs et d’identifier la notion Français 
de grille ou encore celle de justification.
La séance est consacrée à la rédaction du texte, À partir du travail de Jérôme Peignot Typoésie
la création de l’image, la mise en page (1993), inviter les élèves à choisir des mots
de l’ensemble, l’impression et l’installation. d’un même champ lexical et à les mettre en page
Enfin la troisième séance déclenchera également en fonction de leur degré d’expressivité.
la prise de conscience par les élèves que la mise
en page seule n’est pas l’unique élément Inviter les élèves à découvrir la mise en page
inducteur. de la poésie et du théâtre ; notamment l’œuvre
La couleur, la typographie, les images concourent de Stéphane Mallarmé et son ouvrage Un coup
tout autant à la compréhension du message donné. de dés jamais n’abolira le hasard (1897)
ou encore l’œuvre de Robert Massin (1964)
III · PISTES PÉDAGOGIQUES DANS D’AUTRES avec La Cantatrice chauve, d’Eugène Ionesco.
NIVEAUX OU DISCIPLINES
IV · EN SAVOIR PLUS
Histoire-géographie 
* Le travail de deux artistes contemporaines
* En 6  : sur l’affichage :
e

Rappeler que l’organisation de la mise en page www.barbarakruger.com


actuelle en lignes horizontales remonte aux premiers www.projects.jennyholzer.com
alphabets phénicien et grec. En effet, les papyrus
égyptiens préféraient, quant à eux,
une organisation verticale.
* En 5  :
e

Les élèves peuvent travailler sur la mise en page


des enluminures avec la lettrine et l’encadrement.
Puis rappeler comment l’imprimerie a développé
la tradition de la mise en page.

Dans le cadre de l’éducation aux médias,


et réalisable à tous les niveaux, en particulier
lors de la semaine de la presse, les élèves
pourront travailler sur la une d’un journal.

43
REPÈRES
MÉTHODOLOGIQUES

QUEL EST LE SUJET ?

QUEL EST L’OBJECTIF ?


Analyser une œuvre
Exposer une recherche
Justifier des choix

QUEL SUPPORT CHOISIR ?


Dossier
Présentation
Compte rendu
Affiche

EN QUOI LA RÉCOLTE DE L’INFORMATION CONSISTE-T-ELLE ?


Trier et sélectionner
Vérifier les sources
Recherche des images, données, textes, vidéos, etc.

COMMENT HIÉRARCHISER L’INFORMATION ?


Quels titres ?
Comment mettre en valeur les images ?
Quelles couleurs utiliser ?
Quelles parties mettre en valeur ?

QUELLES FONCTIONS MES IMAGES ONT-ELLES ?


Complètent-elles l’information ?
Illustrent-elles le propos ?
Quels types d’image (photos, schémas) ?

QUELLE TYPOGRAPHIE UTILISER ?


Quel est le sens porté par la typographie ?
Contexte, style, époque, etc.
Force, légèreté, sérieux, amusement, etc.
Attirer l’attention ?
Lecture longue et fluide ?
Être visible de loin ?

44
RESSOURCES QUELQUES RESSOURCES COLOPHON 0 Loïc Le Gall, graphiste
COMPLÉMENTAIRES NUMÉRIQUES et professeur de calligraphie
Cnap et de typographie
0 Anne-Marie Christin (dir.), 0 Ce site tente de répondre Directeur de la publication à l’école supérieure d’art
Histoire de l’écriture : simplement à tous les Yves Robert et de design d’Amiens.
De l’idéogramme au « pourquoi... » qui sont posés Directeur du Centre national 0 Boris Maloberti, professeur
multimédia, Flammarion, à des graphistes, designers, des arts plastiques de technologie, académie
2012. directeurs artistiques : Coordination éditoriale de Versailles.
www.lespourquoisdudesign.com Aurélie Lesous 0 Caroll Maréchal, critique
0 Willi Kunz, Responsable des partenariats d’art et graphiste indépendante.
Typography : Macro 0 Site de Peter Gabor. et de la médiation au CNAP 0 Éric Vigo, professeur
and Microaesthetics, Typographie et valeurs d’arts plastiques, académie
Niggli Verlag, 1998 sémantiques, décryptage Canopé de Versailles.
(en anglais). des courants graphiques Responsable éditorial :
et typographiques : Pierre Danckers Design graphique
0 Quentin Newark, www.paris.blog.lemonde.fr Chefs de projet : Fanette Mellier avec
Le Guide complet du design Marie Persiaux, Aurélie Chauvet Julia Joffre pour la typographie
graphique, Pyramyd, 2003. 0 Site Graphisme en France Kit et Claire Moreux pour
du Centre national des arts Comité de réflexion et de la chromie de la brochure.
0 Richard Poulin, plastiques. Destiné à se faire conception de Série Graphique
Les Fondamentaux du design l’écho des manifestations 0 Éric Dubois, coordonnateur Relecture
graphique - Les 26 concepts qui ont eu lieu tout au long du DSAA design mention Katia de Azevedo, Jeanne
clés de la communication de l’année 2014, Événementiel et médiation Morcellet et Justine Mercier
visuelle, Dunod, 2012. cette plateforme du design à l’école Boulle (Paris),
graphique en France compte professeur relais au Musée Impression
0 Brigitte Rouaud de nombreuses autres des arts et métiers. Art & Caractère, Lavaur.
et Joëlle Tessier, informations et doit être, 0 Brigitte Flamand, inspectrice Imprimé sur les papiers
50 Activités pour rencontrer à terme, une ressource en générale de l’éducation Fedrigoni : Splendorgel
les œuvres et les artistes ligne qui regroupe l’ensemble nationale design et métiers d’art. (livret) ; Symbol freelife
à l’école autour des informations disponibles 0 Pauline Gourlet, chercheuse Country, Polywrap aïda,
du graphisme, CRDP sur le design graphique : en design et graphiste, Splendorlux, Freelife Kendo,
du Pays de la Loire, 2005. www.cnap. doctorante Paris 8 - EnsadLab. Arcoprint Edizioni (affiches).
graphismeenfrance.fr 0 Candice Hayat, illustratrice
0 Michel Wlassikoff, et artiste plasticienne. Diffusion gratuite
Histoire du graphisme 0 Chaque année, 0 Florence Jamet-Pinkiewicz, ISBN : 978-2-11-138863-5
en France, Musée des Arts depuis 1994, chercheurs, coordonnatrice du BTS
décoratifs, 2005. sociologues, critiques et Design, Design graphique Série Graphique –
professionnels du graphisme option Médias numériques Connaître et pratiquer
0 Studio 3, partagent leur regard à l’école Estienne (Paris). le design graphique
Hyperactivitypography et leurs recherches 0 Raphaël Lefeuvre, au collège a été réalisé dans
from A to Z, Gestalten, 2010 sur les grandes thématiques professeur-coordonnateur le cadre de la manifestation
(en anglais). qui animent la création du DSAA Design typographique « Graphisme en France 2014 »,
graphique dans la revue à l’école Estienne (Paris). qui visait à promouvoir
Graphisme en France, 0 Véronique Marrier, et à valoriser tout au long
revue annuelle destinée chargée de mission pour de l’année 2014 le domaine
à l’ensemble des professionnels le design graphique au Centre du design graphique.
du design graphique national des arts plastiques.
et de la communication. 0 Fanette Mellier, graphiste. Mécènes et partenaires
À l’occasion de la manifestation Shutterstock, Fedrigoni France,
« Graphisme en France Rédacteurs de Série Graphique Agence Karine Gaudefroy
2014 », les 20 numéros 0 Jérémy Boy, InfoVis Partenaire Axa Art,
de Graphisme en France Designer, doctorant, Inria, imprimerie Art & Caractère.
sont proposés Telecom ParisTech, EnsadLab. Partenaires médias :
en téléchargement : 0 Alexandre Dumas de Rauly, Étapes, Le Journal des arts,
www.cnap. professeur d’histoire du Les Inrockuptibles.
graphismeenfrance.fr graphisme et de la typographie,
école supérieure d’art Retrouvez la version
de Cambrai, Campus Fonderie téléchargeable de ce kit sur :
de l’image, Bagnolet et école www.reseau-canope.fr
de communication visuelle,
Paris (master création
typographique).
0 Peggy Foulon, professeur
d’histoire-géographie,
académie de Versailles.

45
3 12 1
1 2

4
8 2
13 14 15

9 16 3 12

10 17 9

11
6 5 10 13

6 7
11

18
8

TYPOGRAPHIE 11 · Gothique : Cloister Black, de pied ; l’empattement le pied 9 · Emblème de la Croix-Rouge.


romain, corps 195 pt de fut d’une lettre ; la chasse 10 · Emblèmes des pharmacies.
1 · Variations de la chasse. (Dieter Steffmann, 2001). la largeur de la lettre avec 11 · Schéma d’après Homage
Akzidenz-Grotesk, condensed, 12 · Univers, romain, corps 30 pt ses approches. to the square, de Josef Albers.
normal et extended, corps 100 pt approche 0 et 175 (Adrian Les couleurs sont organisées
(Günter Garhard Lange, 1896). Frutiger, 1956). En modifiant COULEUR autour d’un modèle géométrique.
2 · Typographie utilisée dans l’espacement (ou approche) 12 · La synthèse additive (RVB)
les bandes dessinées. PottyMouth, on peut réduire ou augmenter Images photographiques part du noir, qui est éclairé par
corps 320 pt (Bamblot, 2007). l’espace qu’occupe le texte. Shutterstock des couleurs (le blanc étant
3 · Diverses esperluettes dessinées 13 à 15 · Les dessins des chiffres, 1 · Harmonies colorées d’après la lumière de l’écran).
par Fanette Mellier. comme ceux des lettres, varient Johannes Itten (1888-1967), 13 · Feu de circulation. La couleur
4 · Variations de la graisse. selon le caractère typographique. l’un des professeurs du Bauhaus. peut causer un réflexe.
American Typewriter, light, 13 · Chicago, romain, corps 225 pt 2 · Gradation de niveaux de gris
medium et bold, corps 430 pt (Susan Kare, 1984-1997). du noir vers le blanc. VISUALISATION DE DONNÉES
(Joel Kaden, 1974). 14 · Venice, romain, corps 225 pt 3 · Photographie divisée en deux
5 · Centaur, bold, corps 1190 pt (Bill Atkinson, 1978-1990). parties, l’une en 4 couleurs (CMJN) 1 · Le diagramme circulaire
(Bruce Rogers, 1914). Le grand 15 · Schulschrift, romain, corps et l’autre en niveaux de gris. (ou camembert) permet
corps révèle les singularités 225 pt (Just van Rossum, 1991). 4 · La synthèse soustractive (CMJN) de représenter des valeurs
du dessin : empattements en forme 16 · Vendôme, romain, corps 5, 10, correspond à des phénomènes grâce à des angles proportionnels.
de voûte, barre traversante incurvée. 15 et 20 pt (François Ganeau, 1954). quotidiens divers, comme Ces valeurs peuvent aussi être
6 · Helvetica neue, casse complète 17 · De Vinne, romain et italique, le coloriage, la peinture ou représentées par la répétition
de 256 signes, medium, corps corps 390 pt (Gustav F. Schroeder, l’impression en couleurs (le blanc et la variation colorée
35 pt (Max Miedinger, 1957). 1890). La notion de famille étant le blanc du papier). des ronds.
7 à 11 · Petit classement de caractères inclut souvent 5 · Cercle chromatique d’après 2 · Diagramme d’un réseau.
des familles typographiques. un alphabet romain (« droit ») Johannes Itten, qui structure 3 · Diagramme figuratif utilisé
7 · Garalde : Adobe Garamond, italique (« oblique »). la perception des couleurs pour montrer les variations
romain, corps 175 pt 18 · Grandjean, romain, corps en les mettant en relation dans de température.
(Claude Garamont, 1480-1561). 485 pt (Phillippe Grandjean, un système. 4 · Plan d’un métro représentant
8 · Didone : Didot, romain, corps 1692-1745). Caractère exclusif 6 · Mélanges optiques. les lignes et les stations desservies.
170 pt (Firmin Didot, 1784-1811). de l’Imprimerie nationale. 7 · Séparation quadrichromique. 5 · Comparaison de données
9 · Linéale : Lineto circular, Une ascendante désigne la partie De gauche à droite : avec des diagrammes circulaires.
book, corps 185 pt verticale dépassant la hauteur cyan / cyan + magenta / 6 · Schéma fictif des places
(Laurenz Brunner, 2013). de la lettre ; une descendante cyan + magenta + jaune / occupées à l’Assemblée nationale.
10 · Scripte : Mistral, romain, la partie verticale d’une lettre cyan + magenta + jaune + noir 7 · Carte des fleuves de France.
corps 185 pt (Roger Excoffon, 1953). se situant en dessous de la ligne 8 · CMJ + 50% N. 50% CMJ. 8 · Carte des routes de France.

46
2 3 2 3

5
1 4 1 4 5

7 8 9 7

10 11 9
8
11
12

14 13
13

10 12

9 · Plan simplifié. 12 · Dessin vectoriel.


10 · Représentation figurative 13 · Illustration d’une rétine.
puis schématique d’une répartition
hommes / femmes. MISE EN PAGE 2 3 4
11 · Planisphères : vision globale
du monde vu depuis l’Amérique 1 · Mise en page d’un même texte
et depuis l’Europe. sur deux et trois colonnes.
12 · Frise chronologique. La largeur de la colonne induit une
13 · Notions identiques (données expérience de lecture différente. 1
temporelles) représentées par 2 · Agrandissement homothétique
un diagramme en barres d’un format et de son contenu.
et un diagramme représentant 3 · Agrandissement du format,
le cadran d’une montre. le contenu restant à la même échelle.
14 · Arbre généalogique. 4 · Variation des formats et des 6
échelles des éléments contenus.
IMAGE 5 · Différents types de mise en page
montrant les variations possibles
Images Shutterstock dans le rapport texte / image.
5
1 · Structure anatomique d’un œil 6 · Mise en page reprenant
avec visualisation 3D. le gabarit (simplifié) d’un journal.
2 · Représentation synthétique 7 · Trois manières différentes
et géométrique d’un œil humain. de justifier un texte : ferré à gauche, 7
3 · Dessin d’un œil à la plume. centré et ferré à droite.
4 · Représentation d’un œil avec 8 · Mise en page schématique
les codes graphiques des mangas. d’une affiche. Le mise en espace
5 · Représentation simplifiée « déconstruite » permet un parcours
rappelant l’univers du cartoon. de lecture à plusieurs niveaux. 9 10
6 · Dessin réaliste d’un œil féminin. 9 · La marge est la zone vierge
7 · Graffiti représentant un œil. entourant un texte. Elle influe
8 · Photographie d’un œil. sur la prise en main du livre
9 · Représentation pictographique. et la lecture du texte.
10 · Gravure ancienne 10 · Mise en page de supports
d’un schéma anatomique. numériques (smartphone
11 · Recadrage d’un portrait et tablette). Le mode de lecture
réaliste peint à l’huile. y est interactif. 8

47

Das könnte Ihnen auch gefallen